• #Sarah_Ditum : De l’importance de ne pas relooker la prostitution en « travail du sexe »
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/03/de-limportance-de-ne-pas-relooker-la-prostitution-en-travail-du-s

    Daisy avait 15 ans lorsqu’elle a reçu son premier avertissement lié à la prostitution. Elle parle peu de cette partie de son histoire aux gens, car elle ne veut pas que ce récit déborde dans son présent (tous les détails permettant de l’identifier ont été modifiés dans le présent article). Cela fait d’elle l’une des femmes que vous n’entendrez pas dans les débats actuels sur l’industrie du sexe.

    On dit souvent aux décideurs et aux féministes qu’ils et elles doivent « écouter les travailleuses du sexe », mais il faut garder à l’esprit que l’on ne peut écouter que celles qui acceptent de s’exprimer, et que plus une femme a subi de préjudices, moins elle est susceptible de vouloir revenir lç-dessus sur la place publique. Si des personnalités telles que Brooke « Belle de Jour » Magnanti et Melissa Gira Grant, autrice du livre Playing the Whore (Faire la pute,) peuvent s’afficher comme représentantes de la prostitution, c’est sans doute en partie parce que leurs expériences relativement bénignes sont atypiques. Rangées en face d’elles sont les femmes comme Rachel Moran et Rebecca Mott, qui se qualifient de « survivantes ». Pour celles-là, la vente de sexe n’a été rien d’autre qu’un traumatisme, et revisiter ce traumatisme fait partie de leur vie publique en tant que militantes. C’est un lourd tribut à payer pour n’importe qui, et Daisy, que j’ai rencontrée par l’intermédiaire d’une association de lutte contre la violence faite aux femmes, y résiste : « Je refuse de construire ma carrière sur le fait d’être une « ex » quoi que ce soit. Ce n’est pas une étiquette que je veux ou que j’accepte ».

    Version originale : https://www.newstatesman.com/politics/2014/12/why-we-shouldnt-rebrand-prostitution-sex-work
    Traduction : Collective #TRADFEM

  • #SARAH_DITUM : La prostitution est une violence faite aux femmes, infligée par des hommes. (traduit par #ressources_prostitution)
    https://tradfem.wordpress.com/2021/04/06/la-prostitution-est-une-violence-faite-aux-femmes-infligee-par-de

    Existe-t-il un « bon endroit » où être prostituée ? En 2006, Steve Wright a assassiné cinq femmes dans la petite ville d’Ipswich, au Royaume-Uni. Toutes les cinq étaient toxicomanes, et toutes étaient dans la prostitution pour financer leur dépendance. Wright était un prostitueur – un habitué, pas évidemment plus violent que n’importe quel des hommes qui ramassaient des femmes dans les rues d’Ipswich. Même lorsque les femmes craignaient pour leur vie, elles n’avaient pas peur de Wright. « Il était toujours un des derniers à se manifester, il faisait quelques tours en voiture autour du pâté de maisons, puis choisissait la fille qu’il voulait », a déclaré Tracey Russell au journal The Guardian (son amie Annette Nicholls avait été la quatrième victime de Wright). « Nous appelions ces hommes-là les ‘lèche-vitrines’ s’ils hésitaient longtemps. Il était l’un d’entre eux. Nous ne le soupçonnions pas. »

    À l’époque, une opinion répandue sur ces meurtres était que les cinq femmes étaient mortes parce qu’elles s’étaient trouvées au mauvais endroit – et que c’était la criminalisation de la prostitution qui les avait mises là. Dans un article publié en 2007 dans le New Statesman[1], le English Collective of Prostitutes (ECP) a blâmé la loi sur la prostitution, affirmant que « les femmes sont poussées au trottoir par des raids pratiqués dans des locaux où il est beaucoup plus sûr de travailler ». À l’époque, j’étais persuadée que les cinq victimes auraient été encore en vie sous des lois différentes. Mais en revenant sur cette affaire, je constate que les faits ne correspondent pas tout à fait à l’argument de l’ECP. Bien que l’une des victimes de Wright, Tania Nicol, ait été forcée de quitter les salons de massage et de faire le trottoir, elle ne l’avait pas fait à cause de raids policiers : selon le gérant de l’un des salons, on lui avait demandé de partir à cause de sa consommation de drogue.

    Original : http://www.newstatesman.com/politics/2015/02/if-you-think-decriminalisation-will-make-prostitution-safe-look-german

  • #Sarah_Ditum : Les délinquants sexuels peuvent-ils changer ?
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/25/sarah-ditum-les-delinquants-sexuels-peuvent-ils-changer

    L’an dernier, quarante-cinq millions de photos et de vidéos d’abus sexuels d’enfants ont été signalées par des entreprises technologiques. Quarante-cinq millions. Chacune d’entre elles est une mise en acte de violence contre un enfant ; et chaque fois que l’une d’entre elles est téléchargée, la douleur et la honte de cet enfant sont réactualisées pour le plaisir du spectateur. Alors combien de téléspectateurs y a-t-il pour cet immense catalogue de supplices ? Assez pour qu’en 2017, Simon Bailey, le Chef de police du Conseil National chargé de la protection de l’enfance, ait déclaré qu’il ne pouvait plus faire face au volume des délits.
    Chaque mois, 400 hommes sont arrêtés pour le visionnage d’images d’enfants licencieuses. Au lieu de les inculper et de les faire passer devant un tribunal, Bailey a suggéré qu’ils soient inscrits au registre des délinquants sexuels, et qu’ils bénéficient de conseils et d’une réhabilitation. Cette proposition est scandaleuse : comment ne pas voir comme une insulte aux victimes et une dérogation à la morale le fait de considérer comme quelque chose d’anodin des images d’abus d’enfants (et, n’oublions pas, de se masturber avec) ?

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://unherd.com/2020/08/can-sex-offenders-change/?=frlh

  • #Sarah_Ditum : Pourquoi autant d’hypocrisie à gauche en matière de sexe ?
    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/26/pourquoi-autant-dhypocrisie-a-gauche-en-matiere-de-sexe

    Il existe une théorie favorite des #progressistes, selon laquelle le conservatisme est une sorte de pathologie, nourrie par un surcroît de susceptibilité au dégoût. Plus une personne s’inquiète d’une contamination au sens propre par une cuvette souillée ou un visage couvert de plaies, plus elle risque de se sentir anxieuse face à des contaminants métaphoriques comme l’immigration ou les relations homosexuelles.

    Ce qui est intéressant dans cette théorie, c’est moins son degré de véracité (elle l’est un peu, peut-être), que l’énergie mise par les progressistes à tenter de la vérifier : elles et ils se font un point d’honneur de rester imperméables à toute répulsion, de se refuser à porter le moindre jugement.

    En ce qui concerne le sexe, le langage moral de la gauche définit toute critique comme une sorte de pathologie individuelle, d’où la dérive des mots en « -isme » vers ceux en « -phobie ». Et si le concept d’homophobie comprend l’importante vérité selon laquelle l’opposition aux rapports homosexuels est mêlée à une aversion irrationnelle pour les liaisons « contre nature », l’extension du suffixe « phobie » à d’autres contextes est incroyablement trompeuse.

    Par exemple, le mot « #putophobie » implique que la critique de la prostitution en tant qu’industrie et la violence faite aux femmes en prostitution proviennent toutes deux de la même racine mentalement malsaine ; comme si les féministes qui soulignent que le sexe tarifé est une violation misogyne travaillaient de concert avec les hommes qui commettent cette violation.

    C’est une insinuation qui est évidemment absurde, dès lors qu’elle peut être dissociée de la présomption selon laquelle les réactions négatives à tout ce qui concerne le sexe doivent inévitablement découler d’un malaise au sujet de la saleté morale. Mais la peur du malaise est notre point de départ, et cette peur du malaise est le seul point qu’on nous autorise à atteindre. Être progressiste, comme le dit le slogan, c’est tolérer tout sauf l’intolérance. Il en est ainsi de la notion de « kinkphobie » : qu’est-ce qui, à part la répulsion, pourrait inciter quiconque d’entre nous à critiquer ce que quiconque tient à faire au lit ? Rien du tout, tant que nous refusons d’accepter qu’un comportement personnel puisse avoir des conséquences sociales.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://unherd.com/2020/02/why-are-liberals-so-hypocritical-about-sex/?tl_inbound=1&tl_groups%5b0%5d=18743&tl_period_type=3
    #système_prostitutionnel #féminisme #sexe

  • #Sarah_Ditum trouve révélatrice la quasi-absence de débat public sur ce qui fait un « vrai homme »
    http://tradfem.wordpress.com/2017/03/30/sarah-ditum-trouve-revelatrice-la-quasi-absence-de-debat-public-s

    Je n’ai jamais tenté d’être un homme, mais la journaliste américaine Norah Vincent en a fait l’expérience durant un an pour son livre Dans la peau d’un homme (Plon, 2007). Elle a découvert deux choses. Tout d’abord, que les gens étaient étonnamment disposés à l’accepter en tant qu’homme sur la base d’une poitrine bandée, d’une coupe de cheveux en brosse, de vêtements masculins et d’une fausse barbe de quelques jours.

    Deuxièmement, elle a constaté que s’il était facile de passer pour un homme, habiter cette catégorie signifiait être soumise à un examen constant : « Quelqu’un évalue toujours votre virilité […] tout le monde est constamment à l’affût de votre faiblesse ou de votre incompétence ». En fin de compte, Vincent a « craqué », issue qu’elle a attribuée aux pressions de son alter ego restrictif.

    La meilleure façon de penser au genre est de le voir comme une sorte d’enfer. Les hommes en occupent le centre, étroit, alors que différents degrés de « non-hommes » s’échelonnent vers l’extérieur en des cercles concentriques, tous peuplés de démons prêts à repousser les déviants dans les rangs ou à exiler les récalcitrants jusqu’à la pénombre des marges. Un homme qui chute hors de la virilité ne peut tomber très loin. Mais, comme l’écrit la chroniqueuse Glosswitch, une femme qui échoue à la féminité vit une double défaite selon cette logique infernale du genre. Elle échoue d’abord à être un homme et, ensuite, à être une femme, condition déjà dépréciée intrinsèquement avant même que l’on se retrouve bannie aux marges extérieures de cet enfer.

    Traduction : #Tradfem
    version originale : http://www.newstatesman.com/politics/feminism/2017/03/its-revealing-there-so-little-public-debate-over-what-makes-you-real-m

    Sarah Ditum est journaliste et écrit régulièrement pour The Guardian, The New Statesman et d’autres publications. Son propre site Web se trouve au https://sarahditum.com.

    #féminisme #vrai_homme #genre #masculinité

  • #Sarah_Ditum : Nous ne pouvons pas avoir un mouvement de femmes si nous ne pouvons nous identifier comme telles
    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/29/nous-ne-pouvons-pas-avoir-un-mouvement-de-femmes-si-nous-ne-pouvo

    La page frontispice de l’édition kiosques du National Geographic de janvier 2017 (photo de droite) comporte une omission de taille. Au nom d’une « révolution du genre » annoncée, cette photo de groupe est censée dépeindre la gamme des identités de genre aujourd’hui disponibles, par le biais de sept personnes dont chacune porte une étiquette : « intersexe non binaire », « transfemme », une deuxième « transfemme », « bigenre », « transhomme », « androgyne » et « homme ». Cherchez l’erreur… Comme des féministes l’ont aussitôt noté – mais comme le National Geographic ne l’a pas remarqué, ou ne l’a pas tenu pour remarquable – aucune « femme » n’est reconnue ici.

    La photo comporte évidemment des personnes de sexe féminin (à vue de nez, je dirais que trois de ces modèles sont nées femmes et trois nés hommes), mais la « femme » n’est pas répertoriée comme identité de genre. Elle est effacée. À l’intérieur du magazine se trouvent des articles qui révèlent qu’en fait, le statut d’être féminin est une caractéristique des plus pertinentes. On peut y lire des comptes rendus de la pauvreté et des violences infligées aux filles dans les pays en développement, des pressions que vivent les jeunes étatsuniennes du fait de l’intimidation et de l’humiliation liée à leur image corporelle. On y apprend comment le marché binaire des jouets d’enfants risque d’entraver les fillettes en leur imposant le carcan du rose. En fait, il s’avère que le statut de femme est une question de vie ou de mort, mais, à en croire la page couverture du magazine, ce statut n’est pas une étiquette sous laquelle des gens ont le droit de se rassembler.

    Je suppose que je devrais ici présumer des bonnes intentions de l’équipe du National Geographic. Je tiens pour acquis que cette revue n’a pas délibérément décidé de produire un numéro spécial montrant que les femmes sont exploitées et maltraitées en tant que femmes, tout en annonçant simultanément que la « femme » n’existait pas. Le National Geographic ne fait rien non plus de particulièrement nouveau ou choquant en élidant les femmes en tant que classe : des organisations de défense des droits reproductifs parlent aujourd’hui de « personnes enceintes » plutôt que de femmes afin de se montrer « inclusives », et même des références au vagin peuvent être dénoncées comme « transphobes ». Mais si la motivation explicite de cette couverture avait été de dépolitiser de façon provocatrice tout ce que les pages intérieures ont à dire sur la place des femmes et des filles dans le monde, le patriarcat lui aurait accordé un score parfait pour sa neutralisation d’une menace.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sarahditum.com/2016/12/28/we-cant-have-a-womens-movement-if-we-dont-call-ourselves-women

    #National_geographic #genre #féminisme #identité_de_genre