• #Pierre_Gaussens, sociologue : « Les #études_décoloniales réduisent l’Occident à un ectoplasme destructeur »

    Le chercheur détaille, dans un entretien au « Monde », les raisons qui l’ont conduit à réunir, dans un livre collectif, des auteurs latino-américains de gauche qui critiquent les #fondements_théoriques des études décoloniales.

    S’il passe son année en France comme résident à l’Institut d’études avancées de Paris, Pierre Gaussens évolue comme sociologue au Collège du Mexique, à Mexico, établissement d’enseignement supérieur et de recherche en sciences humaines. C’est d’Amérique latine qu’il a piloté, avec sa collègue #Gaya_Makaran, l’ouvrage Critique de la raison décoloniale. Sur une contre-révolution intellectuelle (L’Echappée, 256 pages, 19 euros), regroupant des auteurs anticoloniaux mais critiques des études décoloniales et de leur « #stratégie_de_rupture ».

    Que désignent exactement les études décoloniales, devenues un courant très controversé ?

    Les études décoloniales ont été impulsées par le groupe Modernité/Colonialité, un réseau interdisciplinaire constitué au début des années 2000 par des intellectuels latino-américains, essentiellement basés aux Etats-Unis. Il comptait, parmi ses animateurs les plus connus, le sociologue péruvien #Anibal_Quijano (1928-2018), le sémiologue argentin #Walter_Mignolo, l’anthropologue américano-colombien #Arturo_Escobar, ou encore le philosophe mexicain d’origine argentine #Enrique_Dussel (1934-2023). Les études décoloniales sont plurielles, mais s’articulent autour d’un dénominateur commun faisant de 1492 une date charnière de l’histoire. L’arrivée en Amérique de Christophe Colomb, inaugurant la #colonisation_européenne, aurait marqué l’entrée dans un schéma de #pouvoir perdurant jusqu’à aujourd’hui. Ce schéma est saisi par le concept central de « #colonialité », axe de #domination d’ordre racial qui aurait imprégné toutes les sphères – le pouvoir, le #savoir, le #genre, la #culture.

    Sa substance est définie par l’autre concept phare des études décoloniales, l’#eurocentrisme, désignant l’hégémonie destructrice qu’aurait exercée la pensée occidentale, annihilant le savoir, la culture et la mythologie des peuples dominés. Le courant décolonial se fonde sur ce diagnostic d’ordre intellectuel, mais en revendiquant dès le début une ambition politique : ce groupe cherchait à se positionner comme une avant-garde en vue d’influencer les mouvements sociaux et les gouvernements de gauche latino-américains. Il est ainsi né en critiquant les #études_postcoloniales, fondées dans les années 1980 en Inde avant d’essaimer aux Etats-Unis. Les décoloniaux vont leur reprocher de se cantonner à une critique « scolastique », centrée sur des études littéraires et philosophiques, et dépourvue de visée politique.

    Pourquoi avoir élaboré cet ouvrage collectif visant à critiquer la « #raison_décoloniale » ?

    Ce projet venait d’un double ras-le-bol, partagé avec ma collègue Gaya Makaran, de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Nous étions d’abord agacés par les faiblesses théoriques des études décoloniales, dont les travaux sont entachés de #simplisme et de #concepts_bancals enrobés dans un #jargon pompeux et se caractérisant par l’#ignorance, feinte ou volontaire, de tous les travaux antérieurs en vue d’alimenter une stratégie de #rupture. Celle-ci a fonctionné, car la multiplication des publications, des revues et des séminaires a permis au mouvement de gagner en succès dans le champ universitaire. Ce mouvement anti-impérialiste a paradoxalement profité du fait d’être basé dans des universités américaines pour acquérir une position de force dans le champ académique.

    La seconde raison tenait à notre malaise face aux effets des théories décoloniales. Que ce soient nos étudiants, les organisations sociales comme les personnes indigènes rencontrées sur nos terrains d’enquête, nous constations que l’appropriation de ces pensées menait à la montée d’un #essentialisme fondé sur une approche mystifiée de l’#identité, ainsi qu’à des #dérives_racistes. Il nous semblait donc crucial de proposer une critique d’ordre théorique, latino-américaine et formulée depuis une perspective anticolonialiste. Car nous partageons avec les décoloniaux le diagnostic d’une continuité du fait colonial par-delà les #décolonisations, et le constat que cette grille de lecture demeure pertinente pour saisir la reproduction des #dominations actuelles. Notre ouvrage, paru initialement au Mexique en 2020 [Piel Blanca, Mascaras Negras. Critica de la Razon Decolonial, UNAM], présente donc un débat interne à la gauche intellectuelle latino-américaine, qui contraste avec le manichéisme du débat français, où la critique est monopolisée par une droite « #antiwoke ».

    Le cœur de votre critique se déploie justement autour de l’accusation d’« essentialisme ». Pourquoi ce trait vous pose-t-il problème ?

    En fétichisant la date de #1492, les études décoloniales procèdent à une rupture fondamentale qui conduit à un manichéisme et une réification d’ordre ethnique. L’Occident, porteur d’une modernité intrinsèquement toxique, devient un ectoplasme destructeur. Cette #satanisation produit, en miroir, une #idéalisation des #peuples_indigènes, des #cosmologies_traditionnelles et des temps préhispaniques. Une telle lecture crée un « #orientalisme_à_rebours », pour reprendre la formule de l’historien #Michel_Cahen [qui vient de publier Colonialité. Plaidoyer pour la précision d’un concept, Karthala, 232 pages, 24 euros], avec un #mythe stérile et mensonger du #paradis_perdu.

    Or, il s’agit à nos yeux de penser l’#hybridation et le #métissage possibles, en réfléchissant de façon #dialectique. Car la #modernité a aussi produit des pensées critiques et émancipatrices, comme le #marxisme, tandis que les coutumes indigènes comportent également des #oppressions, notamment patriarcales. Cette #focalisation_ethnique empêche de penser des #rapports_de_domination pluriels : il existe une #bourgeoisie_indigène comme un #prolétariat_blanc. Cette essentialisation suscite, en outre, un danger d’ordre politique, le « #campisme », faisant de toute puissance s’opposant à l’Occident une force par #essence_décoloniale. La guerre menée par la Russie en Ukraine montre à elle seule les limites d’une telle position.

    En quoi le positionnement théorique décolonial vous semble-t-il gênant ?

    La stratégie de rupture du mouvement conduit à plusieurs écueils problématiques, dont le principal tient au rapport avec sa tradition théorique. Il procède à des récupérations malhonnêtes, comme celle de #Frantz_Fanon (1925-1961). Les décoloniaux plaquent leur grille de lecture sur ce dernier, gommant la portée universaliste de sa pensée, qui l’oppose clairement à leur geste critique. Certains se sont rebellés contre cette appropriation, telle la sociologue bolivienne #Silvia_Rivera_Cusicanqui, qui a accusé Walter Mignolo d’avoir détourné sa pensée.

    Sur le plan conceptuel, nous critiquons le galimatias linguistique destiné à camoufler l’absence de nouveauté de certains concepts – comme la « colonialité », qui recoupe largement le « #colonialisme_interne » développé à la fin du XXe siècle – et, surtout, leur faiblesse. Au prétexte de fonder un cadre théorique non eurocentrique, les décoloniaux ont créé un #jargon en multipliant les notions obscures, comme « #pluriversalisme_transmoderne » ou « #différence_transontologique », qui sont d’abord là pour simuler une #rupture_épistémique.

    Votre critique s’en prend d’ailleurs à la méthode des études décoloniales…

    Les études décoloniales ne reposent sur aucune méthode : il n’y a pas de travail de terrain, hormis chez Arturo Escobar, et très peu de travail d’archives. Elles se contentent de synthèses critiques de textes littéraires et théoriques, discutant en particulier des philosophes comme Marx et Descartes, en s’enfermant dans un commentaire déconnecté du réel. Il est d’ailleurs significatif qu’aucune grande figure du mouvement ne parle de langue indigène. Alors qu’il est fondé sur la promotion de l’#altérité, ce courant ne juge pas nécessaire de connaître ceux qu’il défend.

    En réalité, les décoloniaux exploitent surtout un #misérabilisme en prétendant « penser depuis les frontières », selon le concept de Walter Mignolo. Ce credo justifie un rejet des bases méthodologiques, qui seraient l’apanage de la colonialité, tout en évacuant les critiques à son égard, puisqu’elles seraient formulées depuis l’eurocentrisme qu’ils pourfendent. Ce procédé conduit à un eurocentrisme tordu, puisque ces auteurs recréent, en l’inversant, le « #privilège_épistémique » dont ils ont fait l’objet de leur critique. Ils ont ainsi construit une bulle destinée à les protéger.

    Sur quelle base appelez-vous à fonder une critique de gauche du colonialisme ?

    En opposition aux penchants identitaires des décoloniaux, nous soutenons le retour à une approche matérialiste et #dialectique. Il s’agit de faire dialoguer la pensée anticoloniale, comme celle de Frantz Fanon, avec l’analyse du #capitalisme pour renouer avec une critique qui imbrique le social, l’économie et le politique, et pas seulement le prisme culturel fétichisé par les décoloniaux. Cette #intersectionnalité permet de saisir comment les pouvoirs néocoloniaux et le capitalisme contemporain reproduisent des phénomènes de #subalternisation des pays du Sud. Dans cette perspective, le #racisme n’est pas un moteur en soi, mais s’insère dans un processus social et économique plus large. Et il s’agit d’un processus historique dynamique, qui s’oppose donc aux essentialismes identitaires par nature figés.

    « Critique de la raison décoloniale » : la dénonciation d’une « #imposture »

    Les études décoloniales constitueraient une « #contre-révolution_intellectuelle ». L’expression, d’ordinaire réservée aux pensées réactionnaires, signale la frontalité de la critique, mais aussi son originalité. Dans un débat français où le label « décolonial » est réduit à un fourre-tout infamant, cet ouvrage collectif venu d’Amérique latine apporte un bol d’air frais. Copiloté par Pierre Gaussens et Gaya Makaran, chercheurs basés au Mexique, Critique de la raison décoloniale (L’Echappée, 256 pages, 19 euros) élève le débat en formulant une critique d’ordre théorique.

    Six textes exigeants, signés par des chercheurs eux-mêmes anticoloniaux, s’attachent à démolir ce courant, qualifié d’« imposture intellectuelle ». Les deux initiateurs du projet ouvrent l’ensemble en ramassant leurs griefs : l’essentialisation des peuples à travers un prisme culturel par des auteurs qui « partagent inconsciemment les prémisses de la théorie du choc des civilisations ». Les quatre contributions suivantes zooment sur des facettes des études décoloniales, en s’attaquant notamment à la philosophie de l’histoire qui sous-tend sa lecture de la modernité, à quelques-uns de ses concepts fondamentaux (« pensée frontalière », « colonialité du pouvoir »…) et à son « #ontologie de l’origine et de la #pureté ». Un dernier texte plus personnel de la chercheuse et activiste Andrea Barriga, ancienne décoloniale fervente, relate sa désillusion croissante à mesure de son approfondissement de la pensée d’Anibal Quijano, qui lui est finalement apparue comme « sans consistance ».

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/24/pierre-gaussens-sociologue-les-etudes-decoloniales-reduisent-l-occident-a-un
    #décolonial

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    • En complément :
      https://lvsl.fr/pourquoi-lextreme-droite-sinteresse-aux-theories-decoloniales

      L’extrême droite veut décoloniser. En France, les intellectuels d’extrême droite ont pris l’habitude de désigner l’Europe comme la victime autochtone d’une « colonisation par les immigrés » orchestrée par les élites « mondialistes ». Renaud Camus, théoricien du « grand remplacement », a même fait l’éloge des grands noms de la littérature anticoloniale – « tous les textes majeurs de la lutte contre la colonisation s’appliquent remarquablement à la France, en particulier ceux de Frantz Fanon » – en affirmant que l’Europe a besoin de son FLN (le Front de Libération Nationale a libéré l’Algérie de l’occupation française, ndlr). Le cas de Renaud Camus n’a rien d’isolé : d’Alain de Benoist à Alexandre Douguine, les figures de l’ethno-nationalisme lisent avec attention les théoriciens décoloniaux. Et ils incorporent leurs thèses, non pour contester le système dominant, mais pour opposer un capitalisme « mondialiste », sans racines et parasitaire, à un capitalisme national, « enraciné » et industriel.

      Article originellement publié dans la New Left Review sous le titre « Sea and Earth », traduit par Alexandra Knez pour LVSL.

  • I Just Start Kissing Them”: Satirical Trump Statue Ignites Debate Across U.S.

    Satirical Trump Statues Pop Up in U.S. Cities, Confronting Power and Accountability

    In recent weeks, life-sized statues of former President Donald Trump have appeared in cities like Philadelphia and Portland. These bronze-colored statues, complete with a smirk and suggestive hand gesture, are labeled “In Honor of a Lifetime of Sexual Assault” and feature Trump’s infamous Access Hollywood quote, where he described making advances on women without consent.

    Each statue has been placed near a nude female figure, creating a provocative visual commentary on celebrity privilege and power dynamics.

    In Philadelphia’s Maja Park, Trump’s statue was set behind Maja, a nude sculpture by Gerhard Marcks, before city workers quickly removed it. Similarly, in Portland, a Trump statue was placed near Kvinneakt, another well-known nude sculpture. These installations are part of an anonymous artist’s mission to spark dialogue on issues often glossed over due to “resistance fatigue.”

    For more insight into the motivation behind these satirical Trump statues, read this exclusive interview with the anonymous artist on New York Magazine’s Intelligencer (https://nymag.com/intelligencer/article/who-made-the-pop-up-trump-statues-in-portland-and-philly.html).

    https://streetartutopia.com/2024/11/12/i-just-start-kissing-them-satirical-trump-statue-ignites-debate-acr
    #satire #statue #USA #Etats-Unis #Donald_Trump #Trump #espace_public #sexisme #VSS #toponoymie_féministe #toponymie

    • The Artist Behind the Trump Statues in #Portland and Philly Explains His Work

      Last Thursday, an unusual statue appeared on the National Mall in Washington, D.C. — a bronze-colored swirl of poop on top of a replica of Nancy Pelosi’s desk. “This memorial honors the brave men and women who broke into the United States Capitol on January 6, 2021 to loot, urinate and defecate throughout those hallowed halls in order to overturn an election,” read the plaque on the statue’s base.

      Then on Sunday in Portland, Oregon, a temporary statue of Donald Trump popped up in front of a permanent statue of an abstract female nude, its placement suggesting the former president was ogling the woman. A plaque at its base read “In honor of a lifetime of sexual assault” followed by Trump’s infamous Access Hollywood quote that was made public in the final days of the 2016 election. (By Wednesday, a similar statue was placed behind a female nude in Philadelphia.) And on Monday, a statue of a tiki torch evoking the white-nationalist rally in Charlottesville was installed in Freedom Plaza blocks from the White House with a plaque describing it as the “Donald J. Trump Enduring Flame.”

      With no one coming forward to claim credit for the statues, I reached out to a woman — who, coincidentally, was a producer on one of the Borat sequels — who applied for a permit for the poop-desk statue on the National Mall. Hours later, I received a call from an artist who said the Borat producer was not involved, but that she applied for the permit for him as a cutout. Declining to give his name, he took credit for the statues in Philadelphia and Portland and did not say if he was behind the D.C. statues — though the permit process and the similarity of the plaques suggest the same author. I spoke with the guerilla artist about their mission and whether or not we can expect more statues before Election Day.

      When did you come up with this idea and why did you start making the statues?
      Have you heard this phrase “resistance fatigue”? We’ve been through nine years of a Trump presidency and the aftermath and now a campaign again. It’s exhausting and we’ve grown kind of numb to it. I thought that resistance fatigue is interesting and very true for a large part of the world right now. To me, a lot of the most shocking things about Trump as a candidate and as a human being are things that have become kind of forgotten or numbed or normalized, and that’s very scary. So this is a way to try to bring some of those very shocking, very real, very important things into a national conversation in a fun, cheeky way.

      Did you know from the beginning you wanted to use Trump’s Access Hollywood quote, or was this revived for the two new groping allegations that have emerged in the past week?
      We knew we wanted it to be in reference to the Access Hollywood tape. I think the thing that really appealed with that one was the juxtaposition of putting it next to female statues that were nude. Obviously, we didn’t want to put it next to real people because it felt a little icky, I guess, to put it next to a Harriet Tubman statue or something. But the headline — “in honor of a lifetime of sexual assault” — that came very late in the process.

      How long have you been in the process of creating and installing these statues?
      It’s been more than one month, but less than three months.

      How did you choose the placement of the statues in Portland and Philadelphia, beyond just their proximity to a nude figure?
      It was a combination of nude statutes that are accessible where they might look right and places we thought they might last a little bit longer. Which I would say we were incorrect. [Note: The statue in Portland was beheaded hours after its installation. City workers have removed the statue in Philadelphia.]

      Was there a specific picture of Trump that these statues were modeled off? What are they made of?
      No.

      The pedestals are actually just painted wood. Trump’s head is clay, initially molded, then turned into a plastic. We wanted it to be a very condescending smirk on the face and then a kind of lewd grabbing motion with the hand. The face was the hardest part to get right. The torso is kind of weird. Those are actual clothes that have been sort of solidified. They are around eight feet tall and weigh about 100 pounds.

      Can we expect more to pop up before the election on Tuesday?
      Anything can happen.

      https://nymag.com/intelligencer/article/who-made-the-pop-up-trump-statues-in-portland-and-philly.html

  • Volker Pispers 2014 « Wir sind die Guten ! » (Satire ?)
    https://youtu.be/ypFBaRQdzf0

    Transcription

    Ich finde das schön, ab und zu daran erinnert zu werden, dass man nicht mehr der Jüngste ist. Das ist sehr freundlich meine Damen, und ich brauche sie gar nicht fragen, ich sehe dass es ihnen gut geht, denn es muss ihnen gut gehen. Sie gehören doch zu den Guten, und das ist doch dieses gute Gefühl, dass wir hier im Westen haben, oder wir im Westen, wir sind die Guten, und es ist ganz wichtig immer zu wissen, dass man auf der richtigen Seite steht, egal was auf der Welt passiert.

    Und wir stehen immer auf der richtige Seite. Es ist ja das ganz tolle dieses schöne Gefühl, wenn man weiß, dass der Gott an dem man selber glaubt, dass der wirklich da ist und allmächtig ist, und dass der Gott, an den die andere glauben, überhaupt nicht existiert.

    Das ist doch wichtig dieses Gefühl, das man auf der richtigen Seite steht, dass wir im Westen mit dieser kapitalistischen, marktwirtschaftlichen Art zu wirtschaften dafür sorgen, dass die ganze Welt irgendwann mal in Freiheit und Wohlstand und Glück leben kann, und und dass diese Bösen im Osten wohnen, die im Namen des Sozialismus allen Menschen alles nur wegnehmen wollen.

    Und dass wir das nie vergessen, meine Damen, und dass wir nie vergessen, dass wir auf der richtigen Seite stehen, dafür sind unsere Medien da. Das ist das Schöne, unsere Medien die kriegen es hin, jedes Thema so zu bearbeiten, dass wir auf der richtigen Seite stehen. Das finde ich großartig.

    Ukraine ist ein wunderbares Beispiel. Oh da weiß bis heute keiner ganz genau, was da passiert ist, was auf dem Maidan los war wissen wir nicht wirklich, wer da geschossen hat. Wer da hat schießen lassen, das ist bis jetzt ungeklärt, aber wir sind auf der richtigen Seite.

    Das ist doch großartig, oder das muss man erstmal hinkriegen, das man muss das eben unterscheiden können.

    Sehen sie, wenn der demokratisch gewählte Präsident Janukowitsch von bewaffneten Kämpfen von verlangt, dass sie Regierungsgebäude, die diese besetzt haben in Kiev räumen, ist das was ganz anderes als wenn eine Übergangsregierung die sich selbst ernannt hat, von bewaffneten Kämpfer verlangt, dass sie in der Ostukraine Regierungsgebäude räumen, die sie besetzt haben.

    Der Janukowitsch der hätte in gar keinem Fall Gewalt anwenden dürfen das hätten wir niemals akzeptiert. Die Übergangsregierung die darf ihre eigene Bevölkerung mit Hubschraubern beschießen. Das ist aber doch gut zu wissen, dass das nicht alle alles dürfen. Was die guten dürfen, dürfen die bösen noch lange nicht. Stellen sich mal vor, der Putin hätte das Handy von der Merkel abhören lassen, da würde der Generalstaatsanwalt jetzt nicht gegen Unbekannt ermitteln.

    Das ist eben ein Unterschied, das ist ein Unterschied ob die Amerikaner den Irak plattbomben, dann da einmarschieren und paar hunderttausend Menschen umbringen und dann sagen, oh der Hussein hatte die Atomwaffen ja wirklich nicht. Ja, shit happens, viel Spaß damit in euren kaputten Land.

    Oder ob der Putin auf der Krim die Menschen darüber abstimmen lässt, von wem sie unterdrückt werden wollen.

    Man muss das differenzieren können, und zum Glück können wir, wir Deutschen können am allerbesten differenzieren. Wir wissen sogar mit ganz genau wo man die Menschenrechte verteidigen muss, und wo man noch ein Auge zudrücken kann, weil eh schon so schön gefoltert worden ist wie in Guantanamo.

    Das ist auch eine innovatives Konzept: Waterboarding haben sie das vorher gekannt? Seitdem weiß ich, was ein wasserdichtes Alibi ist.

    Und eines muss man den Amerikaner lassen, sehen sie, die die peinigen ihre Feinde nicht mit so lächerlichen Schauprozessen. So eine amerikanische Drohne die stellt Anklage, Urteil und Vollstreckungsbefehl in einem zu, und zwar weltweit.

    Wir können differenzieren meine Damen und Herren, ja. Wir wissen, wo man sich einsetzen muss und wo nicht. Und wir Deutschen wir sind immer bereit Opfer zu bringen, auch für die Menschenrechte, das haben wir immer wieder bewiesen, nicht?

    Vor zwei Jahren Fußball Europameisterschaft, können sie erinnern, haben das Halbfinale gegen Italien verloren, wegen der Menschenrechte, die meisten wissen das gar nicht mehr.

    Das war doch damals, das Endspiel war auch in Kiew gewesen, daran erinnern sie sich aber, Polen-Ukraine Doppel-EM, Endspiel in Kiew, der Janukovitsch war doch damals schon im Amt, das war doch dieser Diktator.

    Mein Präsident Gauck, der Präsident der Herzen, ja ich hätte auch gerne einen fürs Hirn gehabt, aber der Gauck hatte sich damals geweigert den Janukowitsch in Deutschland bei seinem Besuch überhaupt zu begrüßen. Und mein damaliger Innenminister Hans-Peter Friedrich, der hat damals wörtlich gesagt: „Ich kann nicht den Kiew auf der Tribüne über Fußball jubeln, bei der paar Kilometer entfernt die Menschenrechte mit Füßen getreten werden.“

    Kein deutscher Politiker wollte in die Situation kommen, in Kiew beim Endspiel neben dem Janukowitsch sitzen zu müssen, und sich über Fußball zu freuen, und deshalb musste der Jogi das Halbfinale verlieren. Der hat doch nicht freiwillig diese Mannschaft aufgestellt. Jetzt bleiben sie mal realistisch, dass das kam von ganz ganz oben. Jetzt doch auch wieder, haben sie den Kader mal angeguckt, jetzt für die WM, da muss irgendwas ganz schlimmes in Brasilien sein. Diesmal wollen sie nicht mal zum Viertelfinale. Auch die Spieler nicht. Wer kann ist krank.

    Damals ging es um Julia Timoschenko Sie erinnern sich, Julia Timoschenko sass damals im Knast, das war die größte Menschenrechtsverletzung aller Zeiten. Und dieses unbarmherzige Regime, die haben die doch nicht mal rausgelassen zur Behandlung. Julia Timoschenko hätte sich so gerne behandeln lassen in Guantanamo. Ja die Amerikaner versprechen das, eine halbe Stunde Waterboarding da haben sie keine Rückenschmerzen mehr.

    Julia Timoschenko ist damals zu sieben Jahren Haft verurteilt worden, weil sie als Ministerpräsidentin ihrem Land einen Schaden von 159 Millionen Euro zugefügt hat. Da habe ich mich jetzt nicht direkt gewundert, dass unsere Politiker sich für die Frau engagiert haben. Wenn das Schule macht, wie lange allein der Wowereit für den Flughafen in Berlin einsitzen müsste. Wenn er wieder rauskäme könnte direkt zur Eröffnung rüberfahren.

    Oder oder Angela Merkel selber, ich bitte sie, Angela Merkel hat das Asse-Lager genehmigt als Umweltministerin damals. Asse-Lager kennen sie, wo die Atomfässer vor sich hinrosten, ja ja das ist fehlerhaft genehmigt. Ja sie war damals jung und brauchte das Geld.

    6 Milliarden Euro Schaden, 6 Milliarden soll es kosten die Fässer zu retten, 6 Milliarden Euro Schaden angerichtet durch Angela Merkel. Wissen Sie wie lange die Timoschenko dafür hätte liegen müssen?

    Aber die Merkel hat eine Gewissheit, egal was passiert, sie kann keinen Bandscheibenvorfall kriegen, sie hat ja kein Rückgrat.

    Das das beweist sie immer wieder, auch damals nach der Europa-Meisterschaft war sie direkt in China anschließend, da war das habe Kabinett dabei, die Spitze der deutschen Industrie denn in China, und das ist das Schöne, da werden die Menschenrechte eben nicht mit Füßen getreten, da werden sie handmassiert und die Bevölkerung stöhnt lustvoll auf.

    Au weiweiwei, ja China, China feiert gerade in diesen Tagen in den 25 Jahrestag der Rettung der Menschenrechte auf dem Platz des Himmlischen Friedens. Dieses Massaker haben wir nicht Chinesen längst verziehen. Dass der Russe sich die Krim unter den Nagel gerissen hat, wird eine offene Wunde bleiben für immer, meine Damen und Herren.

    Sehen sie, China hat damals Airbusse gekauft. 52 Airbus haben die bestellt, und deshalb war die Merkel mit ihrem Tross in China. Hätte Janukowitsch ja auch machen können der Ukraine, hätte ja auch Airbusse hätte ja keine 52 kaufen müssen.

    Hätte er zwei Airbusse gekauft, wären wir auch zum Endspiel gekommen. Der Gauck hätte die Maschinen persönlich vorbei gebracht, hätte gesagt: „Herr Janukowitsch, über die Menschenrechte müssen wir noch mal reden“ aber jetzt essen wir erstemal was."

    Und wenn der Klitschko und die Timoschenko sich da beschwert hätten, hätte der Gauck gesagt: „Haltet das Maul, hier geht es zum Arbeitsplätze, da kennt ihr nichts von.“

    Erst kommt das Fressen dann kommt die Doppelmoral, meine Damen und Herren, das ist die kapitalistische Freiheit, von der der Gauck immer sabbert, die Freiheit Geschäfte zu machen mit jedem Schwein auf der Welt, bis sich ein noch zahlungskräftigeres Schwein findet.

    Danke schön [Applaus]

    08:23

    7.2.2022
    Joe Biden : (UT) Wenn Russland einmarschiert, also wenn Panzer und Truppern wieder die ukrainische Grenze überqueren, dann wird es North Stream 2 nicht länger geben. Wir werden dem ein Ende bereiten.

    Journalistin: Wie genau werden sie das machen, das Projekt befindet sind unter deutscher Kontrolle?
    Joe Biden: Ich verspreche, wir werden in der Lage sein, es zu tun.
    09:35

    09:37 Gespräch Joe Biden mit Olaf Scholz beim G-7-Gipfel auf Schloss Elmau
    Olaf Scholz: Es ist eine gute Nachricht dass wir alles zusammenhalten, was Putin niemals erwartet hätte.
    Joe Biden: Das ist der wichtigste Punkt und dass deinetwegen, ernsthaft. Weil es eine Menge Diskussion gab, als wir noch nicht in der Übergangsphase waren, und viel Arbeit. Aber du hast einen hervorragenden Job gemacht, und wir danken dir dafür.

    Traduction

    J’aime bien qu’on me rappelle de temps en temps que je ne suis plus tout jeune. C’est très gentil, mesdames, et je n’ai même pas besoin de vous demander, je vois que vous allez bien, car vous devez aller bien. Vous faites quand même partie des bons, et c’est ce bon sentiment que nous avons ici en Occident, ou nous en Occident, nous sommes les bons, et il est très important de toujours savoir que l’on est du bon côté, quoi qu’il arrive dans le monde.

    Et nous sommes toujours du bon côté. C’est un sentiment très agréable de savoir que le Dieu auquel on croit est vraiment là et qu’il est tout-puissant, et que le Dieu auquel les autres croient n’existe pas du tout.

    C’est important, ce sentiment d’être du bon côté, que nous, à l’Ouest, avec notre manière de gérer l’économie capitaliste et de marché, nous veillons à ce que le monde entier puisse un jour vivre dans la liberté, la prospérité et le bonheur, et que les méchants habitent à l’Est, qui veulent tout prendre à tous les hommes au nom du socialisme.

    Et pour assurer que nous n’oublions jamais cela, mesdames, et que nous n’oublions jamais que nous sommes du bon côté, nos médias sont là pour ça. C’est la beauté de nos médias, ils arrivent à traiter chaque sujet de manière à ce que nous soyons du bon côté. Je trouve cela formidable.

    L’Ukraine est un exemple merveilleux. Oh, personne ne sait encore aujourd’hui exactement ce qui s’est passé, ce qui s’est passé sur le Maïdan, nous ne savons pas vraiment qui a tiré. Qui a fait tirer, on ne le sait pas encore, mais nous sommes du bon côté.

    C’est formidable, savoir faire la différence c’est notre exploit.

    Vous voyez, si le président démocratiquement élu Ianoukovitch exige des combattants armés qu’ils évacuent les bâtiments gouvernementaux qu’ils occupent à Kiev, c’est tout à fait différent que si un gouvernement provisoire qui s’est autoproclamé exige des combattants armés qu’ils évacuent les bâtiments gouvernementaux qu’ils occupent dans l’est de l’Ukraine.

    Le président Ianoukovitch n’aurait en aucun cas dû recourir à la violence, nous ne l’aurions jamais accepté. Le gouvernement de transition a le droit de bombarder sa propre population avec des hélicoptères. Mais il est bon de savoir que tous n’ont pas le droit de faire tout cela. Ce que les bons ont le droit de faire, les méchants ne l’ont pas. Imaginez que Poutine ait fait mettre le téléphone portable de Merkel sur écoute, le procureur général n’enquêterait pas sur un inconnu.

    C’est justement une différence, c’est une différence entre les Américains qui bombardent l’Irak, qui l’envahissent et qui tuent quelques centaines de milliers de personnes et qui disent ensuite, oh, Hussein n’avait vraiment pas l’arme nucléaire. Oui, shit happens, amusez-vous bien avec ça dans votre pays en ruine.

    Ou si Poutine en Crimée fait voter les gens pour savoir par qui ils veulent être opprimés.

    Il faut savoir différencier les choses, et heureusement, nous, les Allemands, savons le faire au mieux. Nous savons même exactement où il faut défendre les droits de l’homme et où l’on peut encore fermer les yeux parce que l’on a si bien torturé comme à Guantanamo.

    C’est aussi un concept innovant : le waterboarding, vous le connaissiez avant ? Depuis, je sais ce qu’est un alibi étanche.

    Et il faut reconnaître aux Américains une chose, vous voyez, ils ne torturent pas leurs ennemis avec des procès spectaculaires ridicules. Un drone américain délivre en une seule fois l’accusation, le jugement et l’ordre d’exécution, et ce dans le monde entier.

    Nous savons faire la différence, Mesdames et Messieurs, oui. Nous savons où il faut s’engager et où il ne faut pas le faire. Et nous, les Allemands, nous sommes toujours prêts à faire des sacrifices, même pour les droits de l’homme, nous l’avons prouvé à maintes reprises, n’est-ce pas ?

    Il y a deux ans, lors du championnat d’Europe de football, vous vous souvenez que nous avons perdu la demi-finale contre l’Italie à cause des droits de l’homme, la plupart des gens ne s’en souviennent même pas.

    C’était à l’époque, la finale s’était déroulée à Kiev, mais vous vous en souvenez, le double championnat d’Europe Pologne-Ukraine, la finale à Kiev, Ianoukovytch était déjà en place à l’époque, c’était le dictateur.

    Mon président Gauck, le président des cœurs, oui, j’aurais aussi aimé en avoir un pour le cerveau, mais Gauck avait alors refusé de saluer Ianoukovytch lors de sa visite en Allemagne. Et mon ministre de l’Intérieur de l’époque, Hans-Peter Friedrich, avait alors dit textuellement : « Je ne peux pas aller applaudir le football à Kiev dans la tribune, alors qu’à quelques kilomètres de là, les droits de l’homme sont bafoués ».

    Aucun homme politique allemand ne voulait se retrouver dans la situation de devoir s’asseoir à Kiev à côté de Ianoukovytch lors de la finale et se réjouir du football, et c’est pourquoi le Jogi a dû perdre la demi-finale. Il n’a tout de même pas constitué cette équipe de son plein gré. Maintenant, restez réalistes, cela vient de tout en haut. Maintenant aussi, vous avez regardé l’équipe, maintenant pour la Coupe du monde, il doit y avoir quelque chose de très mauvais au Brésil. Cette fois-ci, ils ne veulent même pas aller en quart de finale. Les joueurs non plus. Ceux qui le peuvent sont malades.

    A l’époque, il s’agissait de Ioulia Timochenko Vous vous souvenez, Ioulia Timochenko était alors en prison, c’était la plus grande violation des droits de l’homme de tous les temps. Et ce régime impitoyable, ils ne l’ont même pas laissée sortir pour se faire soigner. Ioulia Timochenko aurait tellement voulu se faire soigner à Guantanamo. Oui, les Américains le promettent, une demi-heure de waterboarding et on n’a plus mal au dos.

    Ioulia Timochenko a alors été condamnée à sept ans de prison pour avoir causé un préjudice de 159 millions d’euros à son pays en tant que Premier ministre. Je n’ai donc pas été directement étonné que nos politiques se soient engagés en faveur de cette femme. Si cela fait école, combien de temps Wowereit devrait-il rester en prison à cause de l’aéroport de Berlin. Lors ce qu’il en sortira, il pourrait re rendre directement à l’inauguration.

    Ou Angela Merkel elle-même, je vous en prie, Angela Merkel a approuvé le camp d’Asse en tant que ministre de l’environnement à l’époque. Vous connaissez le camp d’Asse, où les fûts nucléaires rouillent, oui oui, il a été autorisé de manière incorrecte. Oui, elle était jeune à l’époque et avait besoin d’argent.

    6 milliards d’euros de dommages, 6 milliards d’euros pour sauver les fûts, 6 milliards d’euros de dommages causés par Angela Merkel. Savez-vous combien de temps Timochenko aurait dû rester en prison pour cela ?

    Mais Merkel a une certitude, quoi qu’il arrive, elle ne peut pas avoir d’hernie discale, elle n’a pas de colonne vertébrale.

    Elle le prouve sans cesse, même après le championnat d’Europe, elle s’est rendue directement en Chine, tout le cabinet était là, les chefs de l’industrie allemande, car en Chine, et c’est ce qui est beau, les droits de l’homme ne sont pas bafoués, ils sont massés à la main et la population gémit avec plaisir.

    Au weiweiwei, oui la Chine, la Chine célèbre justement ces jours-ci le 25e anniversaire du sauvetage des droits de l’homme sur la place Tiananmen. Nous n’avons pardonné ce massacre aux Chinois depuis longtemps. Le fait que les Russes se soient emparés de la Crimée par contre restera à jamais une blessure ouverte, Mesdames et Messieurs.

    Vous voyez, la Chine a acheté des Airbus à l’époque. Ils ont commandé 52 Airbus, et c’est pourquoi Merkel s’est rendue en Chine avec son cortège.
    Ianoukovitch aurait pu faire de même avec l’Ukraine, il aurait pu acheter des Airbus, il n’aurait pas eu besoin d’en acheter 52.

    S’il avait acheté deux Airbus, nous serions également venus pour la finale. Le président Gauck aurait apporté les avions en personne et aurait dit : « Monsieur Ianoukovytch, il faut que nous reparlions des droits de l’homme , mais pour l’instant, nous allons commencer par manger quelque chose ».

    Et si Klitschko et Timochenko s’étaient plaints, Gauck aurait dit : « Taisez-vous, ici on travaille, vous n’y connaissez rien ».

    La nourriture vient d’abord, puis vient la double morale, Mesdames et Messieurs, c’est la liberté capitaliste sur laquelle Gauck bave toujours, la liberté de faire des affaires avec n’importe quel cochon dans le monde jusqu’à ce qu’il se trouve un cochon encore plus solvable.

    Merci [applaudissements]

    08:23

    7.2.2022
    Joe Biden : (UT) Si la Russie envahit, c’est-à-dire si les chars et les troupes traversent à nouveau la frontière ukrainienne, alors North Stream 2 n’existera plus. Nous y mettrons fin.

    Journaliste : Comment allez-vous faire exactement, le projet est sous contrôle allemand ?
    Joe Biden : Je promets que nous serons en mesure de le faire.
    09:35

    09:37
    Entretien de Joe Biden avec Olaf Scholz lors du sommet du G7 au château d’Elmau.
    Olaf Scholz : C’est une bonne nouvelle que nous tenions tout ensemble, ce que Poutine n’aurait jamais espéré.
    Joe Biden : C’est le point le plus important et c’est grâce à toi, sérieusement. Parce qu’il y a eu beaucoup de discussions alors que nous n’étions pas encore dans la phase de transition, et beaucoup de travail. Mais tu as fait un excellent travail et nous t’en remercions.

    #humour #satire #WDR #Russie #Ukraine #putin #Poutine #OTAN #Syrie #guerre #sanctions #scholz #Iraq #Afghanistan

  • Les sacs de #vêtements s’entassent, la #collecte est saturée : « Avec la #fast_fashion, on va dans le mur »

    Dans la Manche, l’association Tri Tout solidaire implore les donateurs de reporter les #dépôts. La chaîne de collecte est engorgée par des tissus de piètre #qualité. La #crise est internationale : les trieurs ne trouvent plus suffisamment de débouchés pour nos habits qui vieillissent trop vite.

    À Saint-Lô, les sacs s’empilent à l’entrée de la déchèterie. C’est une montagne de vêtements, vertigineuse. Tri Tout Solidaire est débordé. “Cela fait un mois que ça dure, c’est la première fois que c’est à ce point-là”, indique Elisa Loupil qui est en charge de la communication.

    L’association s’est donc adressée à ses donateurs sur les réseaux sociaux. Elle leur demande de reporter les dons, le temps que la situation s’améliore. La société #Gebetex qui est mandatée pour enlever les sacs de vêtements ne peut pas soutenir le rythme. “On reçoit trop de #dons, calcule Elsa Loupil. Notre partenaire ne peut plus tout récupérer car il n’y a pas assez de débouchés”.

    "À Saint-Lô, j’évacue le même volume qu’avant, mais il y a beaucoup de petites associations et des trieurs qui ont arrêté leur activité. Tout part dans les bacs de récupération et ça s’accumule", explique Paul-Antoine Bourgeois, le gérant de Gebetex. La société installée à Vernon (Eure) collecte 20 000 tonnes de textiles par an dans toute la France.

    Fast fashion et #ultra-fast_fashion : toujours moins cher, toujours plus encombrant

    La plupart des structures de l’économie sociale et solidaire sont confrontées au même #engorgement. À Caen, "il y a un gros problème en ce moment avec le #textile", reconnaît la Chiffo. L’association parvient tant bien que mal à ne pas être submergée. La présidente de la Chiffo relaie toutefois que "les tonnages collectés sur l’été ont connu une croissance de 40%". Christine Juillet constate que "tous les privés du territoire qui ne trouvaient plus preneur pour leur textile s’en débarrassaient dans nos bornes de collecte."

    "La crise est internationale", explique le directeur de Fil & Terre, la recyclerie du Cotentin. Matthieu Giovannone préside aussi le réseau Tissons la Solidarité qui regroupe 70 structures de l’économie sociale et solidaire.

    "Sur l’ensemble des textiles déposés dans les points de collecte, nous en récupérons 10 %. Ce sont les vêtements de deuxième main que nous vendons dans nos magasins. Le reste est expédié dans les plateformes de tri. Une partie est recyclée, l’autre est exportée pour du #réemploi en #Afrique, mais ce marché se rétrécit. On a eu les chiffres des douanes. Les #exportations de vêtements d’occasion baissent d’année en année".

    Tee-shirts à 30 centimes

    Le gérant de Gebetex le confirme : "les marchés africains se ferment. Nos vêtements de #seconde_main sont concurrencés par le neuf chinois". Paul-Antoine Bourgeois se rendra dans les prochains jours au Togo afin de mieux cerner le problème.

    "Nous arrivons à la fin d’un modèle, estime Mathhieu Giovannone. Il faut se dire que nous n’allons plus pouvoir continuer à exporter des vêtements pour le réemploi". En France, une #éco-contribution est prélevée sur la vente de chaque vêtement neuf afin de financer la prise en charge des produits en fin de vie. "Il faut que cet argent soutienne le #recyclage du textile. Nous sommes techniquement capables de refaire de la fibre pour du tissu."

    Sur le marché du recyclage, Gebetex doit aussi affronter la concurrence venue de #Chine. "On récupère le tissu en coton. Nous le vendons à une société qui fabrique du #chiffon. Vous vous rendez compte que le torchon d’essuyage neuf chinois coûte désormais moins cher ! La société qui m’achetait des tee-shirts à 14 centimes le kilo avant l’été me les prend aujourd’hui à 4 centimes".

    Gebetex dispose aujourd’hui de son propre centre de #tri. Une nouvelle usine est actuellement en construction près de Vernon. Elle permettra de mieux répondre aux besoins, même si le métier a parfois quelque chose de décourageant. "Sur internet, des gens achètent des tee-shirts à 2 euros. C’est du jetable. Le problème quand on le récupère, c’est qu’on a trop de doutes sur la composition du tissu. C’est souvent du #synthétique. On ne peut rien en faire. Je dois payer qu’il soit transformé en combustible..."

    À Saint-Lô, pour contourner l’engorgement sans pénaliser son magasin, Tri Tout Solidaire suggère "donner des vêtements de BONNE qualité directement à la #friperie". Elsa Loupil insiste bien sur "#bonne_qualité". Depuis quelques années en effet, dans les sacs que déposent les donateurs, la proportion des habits en bon état ne va pas en s’améliorant.

    "Avant, les gens donnaient ce qu’ils ne portaient plus, observe Matthieu Giovannone. Aujourd’hui, nous sommes concurrencés par leboncoin et Vinted. Maintenant, ils nous disent : je vous le donne parce que je n’ai pas réussi à la revendre". Ce qui reste n’est pas du premier choix.

    "Il y a une #surconsommation de vêtements avec la fast fashion, constate Elsa Loupil de Tri Tout Solidaire. Et c’est de la #mauvaise_qualité". Le gérant de Gebetex abonde : "La fast fashion déséquilibre l’amont et l’aval du commerce des textiles. On les laisse prendre tout le marché sans qu’il ne se passe rien et on arrive dans le mur".

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/caen/les-sacs-de-vetements-s-entassent-la-collecte-est-satur
    #saturation #mode #industrie_textile #débordement #qualité #consumérisme

  • Bundeswehr baut eigenes Satellitennetzwerk aus und verschmäht Starlink
    https://www.heise.de/news/Kein-Bedarf-an-Starlink-Bundeswehr-bestellt-Kommunikationssatelliten-bei-Airbu
    Les militaires allemands ne font pas confiance à Elon Musk. Ils préfèrent s’équper de leurs propres satellites de communication. Et plouf 2.1 milliards de nos impôts disparaissent dans les eaux profondes de l’industrie de l’armement pendant qu’on fait encore des économies au dépens des pauvres.

    1.7.2024 von Stefan Krempl - Die Bundeswehr zahlt Airbus 2,1 Milliarden Euro für die Weiterentwicklung des militärischen Kommunikationssystems, das unabhängig und kriegstüchtig sein soll.

    Die Bundeswehr hat Airbus Defence and Space einen Großauftrag im Umfang von 2,1 Milliarden Euro erteilt, damit der Rüstungs- und Weltraumkonzern die Satellitenkommunikation der Streitkräfte (SATCOMBw) auf die nächste Stufe heben kann. Das deutsche Militär soll damit weiterhin nicht auf die Verfügbarkeit kommerzieller Satellitennetzwerke wie Starlink von Elon Musks Konzern SpaceX angewiesen sein. Der Auftrag umfasst Airbus zufolge die Entwicklung, Integration, Erprobung und Auslieferung in der Umlaufbahn von zwei neuen Telekommunikationssatelliten. Die militärischen Erdtrabanten sollen geostationär fliegen, also auf einer Kreisbahn 35.786 Kilometer über der Äquatoroberfläche.

    Die Airbus-Satelliten der neuen Generation basieren auf der Plattform Eurostar Neo, teilte das Münchner Unternehmen mit. Sie sollen rund 6 Tonnen wiegen und „über umfangreiche Fähigkeiten verfügen, um mit dem raschen Wandel in der Digitalisierung und dem ständig steigenden Datenübertragungsvolumen Schritt zu halten“. Für die Bundeswehr unterhält Airbus aktuell die Erdtrabanten COMSATBw 1B und 2B, die Basis der SATCOMBw der Stufe 2 sind. Der Konzern betreibt in diesem Rahmen auch eine große Bodenstation in Weilheim. Sie dient – wie die beiden militärisch betriebenen Pendants an den Standorten Gerolstein und Kastellaun – als Ankerstation für die Datenübertragung zu und von den Satelliten und als Schnittstelle zu den terrestrischen Kommunikationsnetzen.

    Mit dem neuen Auftrag für die 3. Stufe ist auch die Aufrüstung des bestehenden Bodensegments für zunächst weitere 15 Jahre mit der Option für eine weitere Verlängerung verknüpft. Das Verteidigungsministerium sieht in der damit gegebenen Verfügbarkeit eigener Übertragungskapazität eine „Grundvoraussetzung für die Landes- und Bündnisverteidigung“. Die Bundesregierung betonte jüngst, die hiesigen Streitkräfte bräuchten die von der EU geplante Satellitenkonstellation für hochverfügbares Breitband-Internet IRIS2 sowie private Alternativen wie Starlink dank SATCOMBw nicht unbedingt.
    OHB aus Bremen ist mit eingebunden

    Außer Airbus sind auch der Bremer Raumfahrtkonzern OHB und mittelständische hiesige Unternehmen an dem Projekt beteiligt. Zentrale Elemente wie die Führung und Integration der Nutzlasten, die Solaranlagen und der Gesamtbetrieb des benötigten Raumfahrzeugs sollen aus Deutschland kommen. Der Haushaltsausschuss gab im Juni einem Bericht zufolge 2,1 Milliarden Euro für Bundeswehr-Satelliten frei. Demnach soll OHB auch einen Frequenzsicherungssatelliten ins All schicken und betreiben. Dabei geht es darum, sich die von der Internationalen Fernmeldeunion ITU zugewiesenen Kanäle weiter verfügbar zu halten.

    Der Chef von Airbus Defence and Space, Michael Schöllhorn, freute sich, mit der Bestellung „eine deutlich verbesserte und bis in die 2040er-Jahre zukunftssichere Militärsatcom-Fähigkeit“ bieten zu können. Langfristige Partnerschaften seien „von entscheidender Bedeutung für die Gewährleistung wesentlicher Souveränität und Fähigkeiten sowie für den Schutz unserer Streitkräfte in einem zunehmend instabilen geopolitischen Umfeld“. Ralph Herzog, Vizepräsident des Bundesamts für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr, hob hervor, mit SATCOMBw der Stufe 3 werde das hiesige Militär über ein kriegstüchtiges Kommunikationssystem verfügen. Bei zwei von drei Ende 2023 ins All beförderten Satelliten des Spionageprogramms Sarah von OHB musste das Verteidigungsministerium dagegen jüngst technische Probleme einräumen: Sie können bisher keine Radarbilder liefern. Grund: Die Antennenmasten mit der Sensorik lassen sich nicht ausklappen.

    #Allemagne #militaire #satellites #armwment #surveillance

  • Lo #sfruttamento uccide – Un altro omicidio sul lavoro
    https://radioblackout.org/2024/06/lo-sfruttamento-uccide-un-altro-omicidio-sul-lavoro

    Con Gormukh – rappresentante della comunità indiani del Lazio – abbiamo raccolto una testimonianza sull’omicidio di Satnam Singh, salito alla ribalta delle cronache. La realtà dei fatti è lontana dalla retorica dell’eccezionalità e del caso isolato e dalle scoperte del #capolarato dell’ultimo minuto, ma si tratta di un meccanismo di sfruttamento strutturale che connota il […]

    #L'informazione_di_Blackout #latina #morti_sul_lavoro

  • A Latina Satnam Singh è stato ucciso dal sistema di sfruttamento
    https://www.meltingpot.org/2024/06/a-latina-satnam-singh-e-stato-ucciso-dal-sistema-di-sfruttamento

    Il bracciante indiano buttato sul ciglio della sua abitazione da un “padrone” italiano insieme al braccio che gli era stato amputato da un macchinario agricolo è il simbolo tragico di un fenomeno capillare nel territorio laziale e in tutta la penisola. A poco più di 70 km dalla capitale, il sistema di sfruttamento bracciantile nell’Agro Pontino ha mostrato ancora una volta il suo volto più crudele. Satnam Singh, bracciante indiano, è morto lo scorso 19 giugno all’ospedale San Camillo di Roma, dove era ricoverato dopo aver perso un arto mentre lavorava in un’azienda agricola tra Borgo Santa Maria e Borgo

  • The automated Fortress Europe : No place for human rights

    29,000 people have died in the Mediterranean over the past ten years while trying to reach the EU. You would think that the EU wanted this tragedy to stop and scientists across Europe were working feverishly on making this happen with the latest technology. The opposite is the case: With the help of so-called Artificial Intelligence, digital border walls are being raised, financed with taxpayers’ money.

    Drones, satellites, and other digital monitoring systems: For decades, the EU’s external borders have been upgraded with state-of-the-art surveillance technology to create so-called smart borders. Now, algorithms and Artificial Intelligence are increasingly adding to the wall.

    Their development is funded with millions of euros by EU research programs with names like Horizon 2020 or Horizon Europe. The funded projects read like a catalog of surveillance technologies. Instead of trying to save people from losing their lives, they put all of us in danger.

    It doesn’t come as a surprise that most initiatives are kept secret. The public learns next to nothing about them. Law enforcement and border authorities prefer not to be bothered with giving insights into their work. They try to avoid a democratic debate about the research and development of this sort of AI-driven surveillance technology.
    WE FOUND OUT ABOUT WHAT THE EU PREFERS TO KEEP OUT OF THE PUBLIC’S EYE

    When we asked for information on research projects in which such systems are being developed, we received many responses that wouldn’t give us any substantial information.

    The European Research Executive Agency (REA) is mandated by the EU Commission to fund and manage innovative projects in virtually all areas of research, including Horizon 2020. Still, the REA isn’t particularly outspoken about their research projects.

    We had tried, for example, to obtain details about the ROBORDER project‘s “methodology applied for the evaluation of the system performance” through access to information requests. At first, we were denied it in reference to the “protection of the public interest as regards public security.” The identity and affiliation of individuals involved in the ethics review process would also not be shared, to protect their “privacy and integrity.” REA also cited “commercial interests” and the protection of intellectual property as lawful grounds to refuse disclosure: “releasing this information into public domain would give the competitors of the consortium an unfair advantage, as the competitors would be able to use this sensitive commercial information in their favour.” These reasons given to us to avoid disclosure were common reactions to all the requests we sent out. But in the end, REA did provide us with information on the methodology.

    More transparency is urgently needed. ROBORDER aims at developing unmanned vehicles to patrol EU borders, capable of operating in swarms. Such capabilities would most likely be of interest to the military as well. In fact, research by AlgorithmWatch and ZDF Magazin Royale shows that in a market analysis conducted within the ROBORDER project, “military units” have been identified as potential users of the system. Documents we obtained show that members of the research team met with prospective officers of the Greek Navy to introduce the ROBORDER system.

    Military applications would exclude ROBORDER from Horizon 2020 funding, which is reserved for civilian applications. However, an EU Commission’s spokesperson said that the mere fact that a “military audience” was also chosen to disseminate the project does not “per se call into question the exclusively civilian application of the activities carried out within the framework of this project.”

    The ROBORDER project was executed as planned until its scheduled end in 2021. Its output contributed to later projects. At a national level, one is REACTION, which is funded by the EU’s Border Management and Visa Instrument and coordinated by the Greek Ministry of Immigration and Asylum. AlgorithmWatch and ZDF Magazin Royale tried to ask the Greek research center CERTH – which coordinated ROBORDER and is now working on REACTION – what results or components exactly were adopted, but we didn’t get an answer.

    Due to our persistence, we managed to obtain documents for various EU-funded projects. Some of them we received were so heavily redacted that it was impossible to get an idea what they were about. The grant agreement and the annexes to the NESTOR project contained 169 consecutive redacted pages.
    JUST ANOTHER BRICK IN THE AUTOMATED WALL

    An automated Fortress Europe would also impact everyone’s rights, since the technology it facilitates allows governments to find out everything about us.

    How do they do it, you ask? By using face recognition, for example, and by reducing your identity to your face and other measurable biometric features. Faces can be captured and analyzed by increasingly sophisticated biometric recognition systems. In the D4FLY project, they combine “2D+thermal facial, 3D facial, iris and somatotype biometrics.” In projects such as iBorderCtrl, they examine emotions and “micro-expressions,” fleeting facial expressions that last only fractions of a second, to assess whether travelers are lying to (virtual) border officials. That way, risk assessments are automatically created, which could lead to stricter security checks at EU borders.

    Such EU-funded projects are designed to digitalize, computerize, and automate human mobility. The EU envisions a future where law-abiding travelers enjoy uninterrupted freedom, while “risky” people are automatically flagged for further checks.

    As Frontex’ deputy executive director, Uku Särekanno, put it in a recent interview: „What comes next is a very serious discussion on automation. We are looking into how, in the next five to ten years, we can have more automated border crossings and a more seamless travel experience.”

    According to various scientists, this is the result of over two decades’ work, ultimately leading to total remote surveillance and thus to a perfect panoptic society, in which we are utterly dominated by such digital technologies and the underlying logic of security policy.

    WHAT IS IT GOOD FOR? SKIMMING THROUGH THE SURVEILLANCE CATALOGUE

    Checking people requires time and resources. Therefore, some projects aim to automatically “relieve” border officials, which means make them auxiliaries for automated systems that are falsely assumed to be more objective or reliable.

    Automated systems are supposed to detect “abnormal behavior,” increase “situation awareness,” and derive real-time information and predictions ("nowcasts") from multiple sensors attached to individuals, groups, but also freighters or other vehicles. Migration movements are to be predicted algorithmically, by analyzing Google Trends data, content on social media platforms such as Facebook and X (formerly Twitter), and “quantitative (geo-located) indicators of telephone conversations.” But such automated systems can’t replace political decisions by taking available data and leaving the decision to algorithms. The decisions have to be justified. Political decisions are also not only a byproduct of technological solutions and have to be put first.

    Risks become apparent by looking at the ITFLOWS project’s EuMigraTool. It includes “monthly predictions of asylum applications in the EU” and is supposed to “identify the potential risks of tensions between migrants and EU citizens” by providing “intuitions” on the “attitudes towards migration” in the EU using “Twitter Sentiment Analysis model data as input”. The very project’s Users Board, in which organizations such as the Red Cross and Oxfam are represented, warned in a statement against misuse, “misuse could entail closing of borders, instigating violence, and misuse for political purposes to gain support and consensus for an anti-migration policy.” The tool was developed nonetheless.

    In these EU-funded projects, people on the move are constantly portrayed as a threat to security. The FOLDOUT project explicates this core premise in all frankness: “in the last years irregular migration has dramatically increased,” therefore it was “no longer manageable with existing systems.” Law enforcement and border agencies now assume that in order to “stay one step ahead” of criminals and terrorists, automation needs to become the norm, especially in migration-related contexts.

    FRONTEX: IT’S EVERYWHERE

    A driving force in border security is also one of the main customers: Frontex. Founded in 2004, the European Border and Coast Guard Agency has played an increasingly important role in the EU’s research and innovation projects in recent years. The agency’s budget has increased by 194 percent compared to the previous budget, and by an incredible 13,200 percent in the last 20 years. But Frontex’ influence goes far beyond the money at its disposal. The agency intervened to “help,” "actively participate in," and “push forward” several Horizon 2020 projects, addressing “a wide spectrum of technological capabilities critical for border security,” including Artificial Intelligence, augmented reality, or virtual reality.

    In 2020, the agency formalized their collaboration with the EU Commission’s Directorate-General for Migration and Home Affairs (DG-HOME). It allowed Frontex to provide assistance to DG-HOME “in the areas of programming, monitoring and the uptake of projects results.” The agency is now responsible for “identifying research activities,” evaluating research proposals, and the supervision of the Horizon Europe research projects’ “operational relevance.”

    The agency therefore joined EU-funded projects trials, demonstrations, and workshops, held events involving EU-funded projects, and even created a laboratory (the Border Management Innovation Centre, BoMIC) to help implement EU-funded projects in border security. This is complemented with Frontex’s own “Research Grants Programme”, whose first call for proposals was announced in November 2022, to “bring promising ideas from the lab to real applications in border security.”
    HOW IS THIS SUPPOSED TO BECOME REALITY?

    The NESTOR project promises “an entirely functional, next-generation, comprehensive border surveillance system offering pre-frontier situational awareness beyond sea and land borders.” The system is based on optical, thermal imaging, and radio frequency spectrum analysis technologies. Such data will be “fed by an interoperable sensors network” comprised of both stationary installations and mobile manned or unmanned vehicles (that can operate underwater, on water surfaces, on the ground, or in the air). The vehicles are also capable of functioning in swarms. This allows for detecting, recognizing, classifying, and tracking “moving targets” such as persons, vessels, vehicles, or drones. A “Border Command, Control, and Coordination intelligence system” would adopt “cutting-edge Artificial Intelligence and Risk Assessment technologies”, fusing “in real-time the surveillance data in combination with analysis of web and social media data.”

    The key term here is “pre-frontier awareness.” According to the EU, “pre-frontier” refers to “the geographical area beyond the external borders which is relevant for managing the external borders through risk analysis and situational awareness.” Or, to put it bluntly: the very notion of “border” ultimately dissolves into whatever the authorities want it to mean.
    CONCLUSION: ONLY FEW BENEFIT FROM THE AUTOMATED EU FORTRESS AND YOU ARE DEFINITELY NOT ONE OF THEM.

    The list of projects could go on and on (see the box below), but you get the EU’s gist: They perceive migrants as a threat and want to better protect their borders from them by constantly improving automation and ever-increasing surveillance − far beyond existing borders. The EU conjures up the image of a migration “crisis” that we can only hope to end through technological solutions.

    This belief is extensively and increasingly affirmed and shaped by the border and coast guard community in lockstep with the surveillance and security industries, as has been well documented. But it threatens social justice, non-discrimination, fairness, and a basic respect of fundamental rights. “Ethics assessments” only scratch at the surface of the complexity of automating migration. The systems will be developed anyway, even if the assessments fundamentally question whether the systems’ use can be justified at all. Many of these projects should not have been funded in the first place, so they should not be pursued.

    https://algorithmwatch.org/en/automated-fortress-europe
    #AI #IA #intelligence_artificielle #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #mur_digital #frontières_digitales #technologie #drones #satellites #frontières_intelligentes #smart_borders #Horizon_2020 #Horizon_Europe #surveillance #complexe_militaro-industriel #European_Research_Executive_Agency (#REA) #recherche #ROBORDER #REACTION #Border_Management_and_Visa_Instrument #CERTH #Grèce #NESTOR #biométrie #D4FLY #iBorderCtrl #Frontex #ITFLOWS #risques #EuMigraTool #FOLDOUT #pré-frontière

    ping @reka

  • Déchets dans l’espace : douze pays européens ont signé la Charte Zéro débris
    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/dechets-dans-lespace-douze-pays-europeens-ont-signe-la-charte-zero-debris

    L’Autriche, la Belgique, Chypre, l’Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède et le Royaume-Uni ont signé la charte pour un espace sans débris, lors du sommet de l’UE avec l’ESA.

    Cependant, la France, dotée d’une industrie spatiale importante, ne s’est pas encore engagée à signer l’accord.

    En pratique, cette charte stipule que les pays qui ont signé s’engagent, lors du lancement d’un satellite, à le faire redescendre ou le désorbiter à la fin de sa durée de vie, et ce à partir de 2030.

    [...] Selon l’agence, plus de 100 organisations ont promis de signer la charte « dans les prochains mois ».

    [...] Selon l’#ESA, plus d’un million d’objets d’une taille supérieure à 1 cm sont actuellement en orbite autour de la Terre, et leur nombre ne cesse de croître.

    [...] Josef Aschbacher, Directeur général de l’ESA, insiste auprès de la Commission européenne pour qu’elle propose une législation visant à stimuler les efforts de l’industrie pour développer des méthodes de désorbitation, et ce depuis plusieurs mois.

    #satellite #débris_spatial

    • Le premier satellite météorologique européen en orbite polaire, Metop-A, a été désorbité avec succès aujourd’hui [15 novembre 2021] par EUMETSAT, l’agence européenne de satellites météorologiques, avec le soutien d’Airbus.

      À compter d’aujourd’hui, ce satellite va entamer une descente en spirale qui le conduira sur des orbites de plus en plus basses jusqu’à ce qu’il se désintègre en rentrant dans l’atmosphère terrestre. Ce processus, qui devrait s’étaler sur les prochaines 25 années, s’effectuera conformément aux normes internationales en matière de réduction des débris spatiaux.

      https://www.eumetsat.int/fr/desorbitation-reussie-pour-le-premier-satellite-meteorologique-europeen-en
      Ma carrière dans la recherche s’est désorbitée un peu avant l’instrument sur lequel j’ai fait ma thèse.
      #désorbitation

      edit
      Ah en fait la désorbitation c’est pas bon non plus.

      Les nombreux vieux satellites désorbités sont conçus pour brûler intégralement dans l’atmosphère afin de minimiser le risque d’impact au sol. Ainsi décomposés en poussières dans la haute atmosphère, ils y constituent une forme nouvelle de pollution d’autant plus problématique qu’elle est persistante, la stratosphère étant plus stable et surtout non « lessivée » par les pluies. Ces particules, dont la masse totale ne représente qu’une infime fraction du flux de matière extraterrestre tombant sur Terre (plusieurs milliers de tonnes par an) diffèrent par leur composition chimique (essentiellement des oxydes d’aluminium, de lithium, de cuivre et de plomb), et peuvent ainsi dégrader la couche d’ozone et modifier l’albédo de la Terre.

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9bris_spatial

  • Homöopathin versucht seit 12 Jahren erfolglos, ihren Mann zu vergiften
    https://www.der-postillon.com/2021/04/homoeogift.html

    Kiel (dpo) - Was macht sie nur falsch? Schon seit 12 Jahren versucht Sarah W. ohne Erfolg, ihren Mann zu vergiften. Doch was die gelernte Heilpraktikerin und Homöopathin auch tut – es will ihr einfach nicht gelingen, ihren Robert um die Ecke zu bringen.

    „Langsam verliere ich den Glauben, dass es noch klappt“, klagt die 37-Jährige. „Ich verstehe nicht, wie Robert alles, was ich ihm verabreiche einfach so wegsteckt, als wäre nix. Eigentlich müsste er schon hundertmal tot umgefallen sein.“

    Dabei war sie im Frühling 2012 noch voller Hoffnung gewesen, ihren lästigen Ehemann bald los zu sein: „Ich hatte mir Arsen besorgt, eines der wirksamsten Gifte, die es gibt“, berichtet sie. „Ich wollte es ihm erst einfach so in den Kaffee schütten, aber dann fiel mir ein, dass ja jede Substanz deutlich stärker wird, je mehr man sie verdünnt. Also habe ich das Arsen im Verhältnis 1:100.000.000 (D8) verschüttelt. Ich wollte ihn ja nicht mit unwirksamem Schulgift umbringen.“

    Doch der hochpotente Gift-Trank, den Sarah W. ihrem Mann schließlich vorsetzt, bleibt ohne Wirkung – selbst nach Wochen täglicher Verabreichung bleibt Robert kerngesund.
    Sarah W.: „Ein Grund, warum ich Robert umbringen will, ist, dass er mich immer verspottet, weil ich an so esoterischen Kram glaube. Das Lachen wird ihm schon noch vergehen. Irgendwann.“

    „Also habe ich die Dosis logischerweise immer weiter reduziert“, erklärt sie. „Aber so sehr ich das Gift auch verdünnt habe, es wollte trotzdem einfach nicht klappen.“

    Inzwischen möchte W. von Arsen auf einen anderen Wirkstoff umzuschwenken. „Ich habe diese Woche zu meinem Entsetzen festgestellt, dass verdünntes Arsen und andere Gifte homöopathisch genutzt werden, um Leute gesund zu machen. Habe ich Robert all die Jahre versehentlich geholfen, statt ihn zu töten? Wenn verdünnte Gifte heilen, muss ich dann gesunde Stoffe verdünnen? Jedenfalls werde ich ihm jetzt eine Potenzierung aus lebenswichtigen Multivitaminen, belebenden Spurenelementen und gesunden Aminosäuren verabreichen. Wenn er dann nicht endlich tot umkippt, weiß ich auch nicht mehr weiter.“

    #satire #homéopathie #charlatans

  • Israel gelingt wichtiger Sieg im Kampf gegen Hilfsorganisationen
    https://www.der-postillon.com/2024/04/israel-WCK.html

    Parfois il es difficile de faire la différence entre parodie et réalité, parfois il n’y en a simplement pas.

    3.4.2024 - Gaza (dpo) - Heldenhafte Piloten der israelischen Streitkräfte haben in dieser Woche einen entscheidenden Sieg im Kampf gegen internationale Hilfsorganisationen errungen. Bei einem Angriff in Deir al-Balah im Zentrum des Gazastreifens gelang es am Montag, sieben Helfer der Organisation „World Central Kitchen“ (WCK) mit gezielten Schlägen aus der Luft auszuschalten.

    Die WCK-Mitarbeiter befanden sich im Gazastreifen, um die dortige Zivilbevölkerung mit Essen zu versorgen. Der Angriff des israelischen Militärs wurde dadurch erleichtert, dass die drei Fahrzeuge des Konvois deutlich markiert waren und die Fahrt zuvor angekündigt worden war.

    Es ist nicht der erste Erfolg Israels im Kampf gegen den internationalen Altruismus: Laut Angaben der UN und des Weißen Hauses hat das israelische Militär seit Beginn des Krieges nach den Anschlägen der Hamas vom 7. Oktober mehr als 200 Mitarbeiter von Hilfsorganisationen getötet.

    Trotz dieses neuerlichen Sieges bleibt es jedoch weiterhin fraglich, ob Israel den Kampf gegen die Hilfsorganisationen am Ende auch gewinnen wird. Schließlich stehen die Streitkräfte seit Beginn des Krieges unter Doppelbelastung, da sie parallel auch tausende Zivilisten besiegen mussten.

    #parodie #satire #Israel #Gaza #guerre

  • Une organisation en #souffrance

    Les Français seraient-ils retors à l’effort, comme le laissent entendre les mesures visant à stigmatiser les chômeurs ? Et si le nombre de #démissions, les chiffres des #accidents et des #arrêts_de_travail étaient plutôt le signe de #conditions_de_travail délétères.

    Jeté dans une #concurrence accrue du fait d’un #management personnalisé, évalué et soumis à la culture froide du chiffre, des baisses budgétaires, le travailleur du XXIe siècle est placé sous une #pression inédite...

    L’étude de 2019 de la Darès (Ministère du Travail) nous apprend que 37% des travailleurs.ses interrogés se disent incapables de poursuivre leur activité jusqu’à la retraite. Que l’on soit hôtesse de caisse (Laurence) ou magistrat (Jean-Pierre), tous témoignent de la dégradation de leurs conditions de travail et de l’impact que ces dégradations peuvent avoir sur notre #santé comme l’explique le psychanalyste Christophe Dejours : “Il n’y a pas de neutralité du travail vis-à-vis de la #santé_mentale. Grâce au travail, votre #identité s’accroît, votre #amour_de_soi s’accroît, votre santé mentale s’accroît, votre #résistance à la maladie s’accroît. C’est extraordinaire la santé par le travail. Mais si on vous empêche de faire du travail de qualité, alors là, la chose risque de très mal tourner.”

    Pourtant, la #quête_de_sens est plus que jamais au cœur des revendications, particulièrement chez les jeunes. Aussi, plutôt que de parler de la semaine de quatre jours ou de développer une sociabilité contrainte au travail, ne serait-il pas temps d’améliorer son #organisation, d’investir dans les métiers du « soin » afin de renforcer le #lien_social ?

    Enfin, la crise environnementale n’est-elle pas l’occasion de réinventer le travail, loin du cycle infernal production/ consommation comme le pense la sociologue Dominique Méda : “Je crois beaucoup à la reconversion écologique. Il faut prendre au sérieux la contrainte écologique comme moyen à la fois de créer des emplois, comme le montrent les études, mais aussi une possibilité de changer radicalement le travail en profondeur.”

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/une-organisation-en-souffrance-5912905

    #travail #audio #sens #reconnaissance #podcast #déshumanisation #grande_distribution #supermarchés #Carrefour #salariat #accidents_du_travail # location-gérance #jours_de_carence #délai_de_carence #financiarisation #traçabilité #performance #néo-taylorisme #taylorisme_numérique #contrôle #don #satisfaction #modernisation #mai_68 #individualisation #personnalisation #narcissisation #collectif #entraide #épanouissement #marges_de_manoeuvre #intensification_du_travail #efficacité #rentabilité #pression #sous-traitance #intensité_du_travail #santé_au_travail #santé #épidémie #anxiété #dépression #santé_publique #absentéisme #dégradation_des_conditions_de_travail #sommeil #identité #amour_de_soi #santé_par_le_travail #tournant_gestionnaire #gouvernance_de_l'entreprise #direction_d'entreprise #direction #règles #lois #gestionnaires #ignorance #objectifs_quantitatifs #objectifs #performance #mesurage #évaluation #traçabilité #quantification #quantitatif #qualitatif #politique_du_chiffre #flux #justice #charge_de_travail

    25’40 : #Jean-Pierre_Bandiera, ancien président du tribunal correctionnel de Nîmes :

    « On finit par oublier ce qu’on a appris à l’école nationale de la magistrature, c’est-à-dire la motivation d’un jugement... On finit par procéder par affirmation, ce qui fait qu’on gagne beaucoup de temps. On a des jugements, dès lors que la culpabilité n’est pas contestée, qui font abstraction de toute une série d’éléments qui sont pourtant importants : s’attarder sur les faits ou les expliquer de façon complète. On se contente d’une qualification développée : Monsieur Dupont est poursuivi pour avoir frauduleusement soustrait 3 véhicules, 4 téléviseurs au préjudice de Madame Durant lors d’un cambriolage » mais on n’est pas du tout en mesure après de préciser que Monsieur Dupont était l’ancien petit ami de Madame Durant ou qu’il ne connaissait absolument pas Madame Durant. Fixer les conditions dans lesquelles ce délit a été commis de manière ensuite à expliquer la personnalisation de la peine qui est quand même la mission essentielle du juge ! Il faut avoir à chaque fois qu’il nous est demandé la possibilité d’adapter au mieux la peine à l’individu. C’est très important. On finit par mettre des tarifs. Quelle horreur pour un juge ! On finit par oublier la quintessence de ce métier qui est de faire la part des choses entre l’accusation, la défense, l’auteur de faits, la victime, et essayer d’adopter une sanction qui soit la plus adaptée possible. C’est la personnalisation de la peine, c’est aussi le devenir de l’auteur de cette infraction de manière à éviter la récidive, prévoir sa resocialisation. Bref, jouer à fond le rôle du juge, ce qui, de plus en plus, est ratatiné à un rôle de distributeur de sanctions qui sont plus ou moins tarifées. Et ça c’est quelque chose qui, à la fin de ma carrière, c’est quelque chose qui me posait de véritables problèmes d’éthique, parce que je ne pensais pas ce rôle du juge comme celui-là. Du coup, la qualité de la justice finit par souffrir, incontestablement. C’est une évolution constante qui est le fruit d’une volonté politique qui, elle aussi, a été constante, de ne pas consacrer à la justice de notre pays les moyens dont elle devait disposer pour pouvoir fonctionner normalement. Et cette évolution n’a jamais jamais, en dépit de tout ce qui a pu être dit ou écrit, n’ai jamais été interrompue. Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation de détresse absolue. La France est donc ??? pénultième au niveau européen sur les moyens budgétaires consacrés à sa justice. Le Tribunal de Nîme comporte 13 procureurs, la moyenne européenne nécessiterait qu’ils soient 63, je dis bien 63 pour 13. Il y a 39 juges au Tribunal de Nîmes, pour arriver dans la moyenne européenne il en faudrait 93. Et de mémoire il y a 125 greffiers et il en faudrait 350 je crois pour être dans la moyenne. Il y avait au début de ma carrière à Nîmes 1 juge des Libertés et de la détention, il y en a aujourd’hui 2. On a multiplié les chiffres du JLD par 10. Cela pose un problème moral et un problème éthique. Un problème moral parce qu’on a le sentiment de ne pas satisfaire au rôle qui est le sien. Un problème éthique parce qu’on finit par prendre un certain nombre de recul par rapport aux valeurs que l’on a pourtant porté haut lorsqu’on a débuté cette carrière. De sorte qu’une certaine mélancolie dans un premier temps et au final un certain découragement me guettaient et m’ont parfois atteint ; mes périodes de vacances étant véritablement chaque année un moment où la décompression s’imposait sinon je n’aurais pas pu continuer dans ces conditions-là. Ce sont des heures de travail qui sont très très chargés et qui contribuent aussi à cette fatigue aujourd’hui au travail qui a entraîné aussi beaucoup de burn-out chez quelques collègues et puis même, semble-t-il, certains sont arrivés à des extrémités funestes puisqu’on a eu quelques collègues qui se sont suicidés quasiment sur place, vraisemblablement en grande partie parce que... il y avait probablement des problèmes personnels, mais aussi vraisemblablement des problèmes professionnels. Le sentiment que je vous livre aujourd’hui est un sentiment un peu partagé par la plupart de mes collègues. Après la réaction par rapport à cette situation elle peut être une réaction combative à travers des engagements syndicaux pour essayer de parvenir à faire bouger l’éléphant puisque le mammouth a déjà été utilisé par d’autres. Ces engagements syndicaux peuvent permettre cela. D’autres ont plus ou moins rapidement baissé les bras et se sont satisfaits de cette situation à défaut de pouvoir la modifier. Je ne regrette rien, je suis parti serein avec le sentiment du devoir accompli, même si je constate que en fermant la porte du tribunal derrière moi je laisse une institution judiciaire qui est bien mal en point."

    Min. 33’15, #Christophe_Dejours, psychanaliste :

    « Mais quand il fait cela, qu’il sabote la qualité de son travail, qu’il bâcle son travail de juge, tout cela, c’est un ensemble de trahisons. Premièrement, il trahi des collègues, parce que comme il réussi à faire ce qu’on lui demande en termes de quantité... on sait très bien que le chef va se servir du fait qu’il y en a un qui arrive pour dire aux autres : ’Vous devez faire la même chose. Si vous ne le faites pas, l’évaluation dont vous allez bénéficier sera mauvaise pour vous, et votre carrière... vous voulez la mutation ? Vous ne l’aurez pas !’ Vous trahissez les collègues. Vous trahissez les règles de métier, vous trahissez le justiciable, vous trahissez les avocats, vous leur couper la parole parce que vous n’avez pas le temps : ’Maître, je suis désolé, il faut qu’on avance.’ Vous maltraitez les avocats, ce qui pose des problèmes aujourd’hui assez compliqués entre avocats et magistrats. Les relations se détériorent. Vous maltraitez le justiciable. Si vous allez trop vite... l’application des peines dans les prisons... Quand vous êtes juges des enfants, il faut écouter les enfants, ça prend du temps ! Mais non, ’va vite’. Vous vous rendez compte ? C’est la maltraitance des justiciables sous l’effet d’une justice comme ça. A la fin vous trahissez la justice, et comme vous faites mal votre travail, vous trahissez l’Etat de droit. A force de trahir tous ces gens qui sont... parce que c’est des gens très mobilisés... on ne devient pas magistrat comme ça, il faut passer des concours... c’est le concours le plus difficile des concours de la fonction publique, c’est plus difficile que l’ENA l’Ecole nationale de magistrature... C’est des gens hyper engagés, hyper réglo, qui ont un sens de la justice, et vous leur faites faire quoi ? Le contraire. C’est ça la dégradation de la qualité. Donc ça conduit, à un moment donné, à la trahison de soi. Ça, ça s’appelle la souffrance éthique. C’est-à-dire, elle commence à partir du moment où j’accepte d’apporter mon concours à des actes ou à des pratiques que le sens moral réprouve. Aujourd’hui c’est le cas dans la justice, c’est le cas dans les hôpitaux, c’est le cas dans les universités, c’est le cas dans les centres de recherche. Partout dans le secteur public, où la question éthique est décisive sur la qualité du service public, vous avez des gens qui trahissent tout ça, et qui entrent dans le domaine de la souffrance éthique. Des gens souffrent dans leur travail, sauf que cette souffrance, au lieu d’être transformée en plaisir, elle s’aggrave. Les gens vont de plus en plus mal parce que le travail leur renvoie d’eux-mêmes une image lamentable. Le résultat c’est que cette trahison de soi quelques fois ça se transforme en haine de soi. Et c’est comme ça qu’à un moment donné les gens se suicident. C’est comme ça que vous avez des médecins des hôpitaux, professeurs de médecine de Paris qui sautent par la fenêtre. Il y a eu le procès Mégnien, au mois de juin. Il a sauté du 5ème étage de Georges-Pompidou. Il est mort. Comment on en arrive là ? C’est parce que les gens ont eu la possibilité de réussir un travail, de faire une oeuvre, et tout à coup on leur casse le truc. Et là vous cassez une vie. C’est pour cela que les gens se disent : ’Ce n’est pas possible, c’est tout ce que j’ai mis de moi-même, tous ces gens avec qui j’ai bossé, maintenant il faut que ça soit moi qui donne le noms des gens qu’on va virer. Je ne peux pas faire ça, ce n’est pas possible.’ Vous les obligez à faire l’inverse de ce qu’ils croient juste, de ce qu’ils croient bien. Cette organisation du travail, elle cultive ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain. »

    #suicide #trahison #souffrance_éthique

    • Quels facteurs influencent la capacité des salariés à faire le même travail #jusqu’à_la_retraite ?

      En France, en 2019, 37 % des salariés ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite. L’exposition à des #risques_professionnels – physiques ou psychosociaux –, tout comme un état de santé altéré, vont de pair avec un sentiment accru d’#insoutenabillité du travail.

      Les métiers les moins qualifiés, au contact du public ou dans le secteur du soin et de l’action sociale, sont considérés par les salariés comme les moins soutenables. Les salariés jugeant leur travail insoutenable ont des carrières plus hachées que les autres et partent à la retraite plus tôt, avec des interruptions, notamment pour des raisons de santé, qui s’amplifient en fin de carrière.

      Une organisation du travail qui favorise l’#autonomie, la participation des salariés et limite l’#intensité_du_travail tend à rendre celui-ci plus soutenable. Les mobilités, notamment vers le statut d’indépendant, sont également des moyens d’échapper à l’insoutenabilité du travail, mais ces trajectoires sont peu fréquentes, surtout aux âges avancés.

      https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quels-facteurs-influencent-la-capacite-des-salaries-faire-
      #statistiques #chiffres

  • « Une nouvelle bande dessinée d’Alessandro Pignocchi, participant de l’expédition de cet automne en défense du glacier de la Grave contre la construction d’un 3ème tronçon de téléphérique 🏔️🦫 »

    À lire librement sur son blog
    https://puntish.blogspot.com/2024/01/defendre-le-glacier-de-la-grave.html?m=1

    https://www.terrestres.org/2024/01/26/defendre-le-glacier-de-la-grave

    L’auteur de bande dessinée à l’aquarelle A. Pignocchi partage avec Terrestres sa dernière création artistique et politique. Avec humour, ces nouvelles planches nous embarquent au cœur de la lutte sur le Glacier de la Grave dans les Alpes

  • [Saturday Night Panik] Saint Sebastian icône gay d’un poney lillois ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/saturday-night-panik/saint-sebastian-icone-gay-et-un-poney

    Oh mais quel beau samedi ! Une journée précieuse avec ce beau soleil et le #nouveau_single de @filyleela PRÉCIEUX en exclu ce soir sur les ondes de @radiopanikbru ! Comme chaque samedi 23:30 avec une marquise qui vous parlera saint Sebastian icône gay … mais pas que ! Le Saturday night ko’n’art qui te dira pourquoi il adore #poney et pourquoi il a adoré voir @vitalicofficial

    #radiopanik #filyleela #precieux #newsingle #excluradiopanik #panikronik #marquisedechue #lekonart #vitalic

    3 min

    #fily_leela #précieux #marquise_de_montpeyroux #saturday_night_ko'nart #fily_leela,nouveau_single,précieux,marquise_de_montpeyroux,saturday_night_ko’nart
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/saturday-night-panik/saint-sebastian-icone-gay-et-un-poney_17173__1.mp3

  • [Saturday Night Panik] #léo_&_the_cats Live session at #plug_the_jack - SATURDAY NIGHT MONTPEYROU
    https://www.radiopanik.org/emissions/saturday-night-panik/leo-the-cats-live-session-at-plug-the-jack

    Une belle soirée qui vous attend. Félicitations aux gagnants du concours plug the jack ! Rosie L, Olivier V & Louise Berre qui ont remporté des crédits d’une valeur de 50€ ! Ce n’est pas tout Léo & The Cats chantera ce soir au piano voix de chez plug The jack ! Et tu te doutes bien que nous avons parlé de son nouveau single B.S Limits ! Ensuite retour dans les studios de panik pour une nouvelle chronique

    LE #saturday_night_montpeyroux AVEC VOTRE ARISTOCRATE DÉCHUE MATHILDE DE MONTPEYROUX QUI VOUS PARLERA DE LA REPUTATION SULFUREUSE DES MARQUISES !

    Ensuite, Miss ELORAK accompagné de son petit george qui nous a fait part de son ressenti en allant voir les puppets mastaz ! et un mix de feu de Dieu qui vous attend ce soir sur le 105.4 FM Miss Elorak qui fera l’ouverture de chaze & (...)

    #bs_limits #plug_the_jack,léo_&_the_cats,saturday_night_montpeyroux,bs_limits
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/saturday-night-panik/leo-the-cats-live-session-at-plug-the-jack_16783__1.mp3

  • « Plus haute #ZAD d’Europe » : faut-il encore aménager les #glaciers alpins ?

    Du 8 au 10 novembre, la France accueille le #One_Planet#Polar_Summit, premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles, pour appeler à une mobilisation exceptionnelle et concertée de la communauté internationale. Dans les #Alpes, les projets d’aménagements des glaciers à des fins touristiques ou sportives sont pourtant toujours en cours malgré leur disparition annoncée. C’est le cas par exemple dans le massif des Écrins (#Hautes-Alpes), sur le glacier de la #Girose où il est prévu d’implanter depuis 2017 le troisième tronçon du téléphérique de la #Grave.

    Du 7 au 13 octobre dernier, les #Soulèvements_de_la_Terre (#SLT) ont occupé le chantier afin d’en bloquer les travaux préparatoires. Ce nouvel aménagement a pour objectif de prolonger les deux tronçons existant, qui permettent depuis 1978 d’accéder au #col_des_Ruillans à 3 221 mètres et ainsi rallier à terme le #Dôme_de_La_Lauze à 3559 mètres. Porté par la #Société_d’aménagement_touristique_de_la_Grave (#SATG) et la municipalité, ce projet est estimé à 12 millions d’euros, investissement dont le bien fondé divise les habitants de #La_Grave depuis cinq ans.

    En jeu derrière ces désaccords, la direction à donner à la transition touristique face au changement climatique : renforcement ou bifurcation du modèle socio-économique existant en montagne ?

    Une #occupation surprise du glacier

    Partis du village de La Grave à 1 400 mètres dans la nuit du 6 au 7 octobre, une quinzaine de militants des SLT ont gravi 2 000 mètres de dénivelé avec des sacs à dos de 15 à 20 kg. Au terme de 12 heures d’ascension, ils ont atteint le haut d’un rognon rocheux émergeant du glacier de la Girose où doit être implanté un pylône du nouveau téléphérique. Ils y ont installé leur camp de base dans l’après-midi, avant d’annoncer sur les réseaux sociaux la création de « la plus haute zone à défendre (ZAD) d’Europe ».

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    Par cette mobilisation surprise, les SLT ont montré qu’ils pouvaient être présents sur des terrains où ils ne sont pas forcément attendus et que pour cela :

    - ils disposent de ressources logistiques permettant d’envisager une mobilisation de type occupationnelle de plusieurs jours à 3 400 mètres d’altitude

    - ils maîtrisent les techniques d’alpinisme et l’engagement physique qu’implique la haute montagne.

    Sur le glacier de la Girose, les conditions de vie imposées par le milieu n’ont en effet rien à voir avec celles des autres ZAD en France, y compris celles de La Clusaz (en novembre 2021 et octobre 2022), premières du type en montagne, dans le bois de la Colombière à 1 400 mètres d’altitude. Au cours de la semaine d’occupation, les températures étaient toutefois clémentes, oscillant entre -7° à 10 °C, du fait d’un automne anormalement chaud.
    Une communication bien rodée

    Très rapidement, cette occupation du glacier a donné un coup de projecteur national sur ce projet controversé d’aménagement local. Dès son annonce publique, les articles se sont succédés dans les médias nationaux à partir des éléments de communication (photographies, vidéos, communiqués de presse, live sur les réseaux sociaux) fournis par les SLT depuis le glacier de la Girose. Les militants présents disposaient en effet des compétences et du matériel nécessaires pour produire des contenus professionnels à 3400 mètres. Ils ont ainsi accordé une attention particulière à la mise en scène médiatique et à sa dimension esthétique.

    Bien qu’inédite par sa forme ainsi que les lieux et les moyens mobilisés, cette mobilisation s’inscrit dans une grammaire politique partagée faisant référence au bien commun ainsi qu’aux imaginaires et narratifs habituels des SLT, qu’elle actualise à partir de cette expérience en haute montagne. Elle est visible dans les stratégies de communication mobilisées : les références à la ZAD, à la stratégie du désarmement, l’apparition masquée des militants, les slogans tels que la « lutte des glaces », « nous sommes les glaciers qui se défendent » et « ça presse mais la SATArde ». Une fois déployée, cette grammaire de la mobilisation est aisément reconnaissable par les publics, qu’ils y soient favorables ou non.
    Une plante protégée sur le chantier

    Cette occupation du glacier a été imaginée dans l’urgence en quelques jours par les SLT pour répondre au début des travaux préliminaires entrepris par la SATG quelques jours auparavant. Son objectif était de stopper ces derniers suite à la décision du tribunal administratif de Marseille de rejeter, le 5 octobre, un référé liberté demandant leurs interruptions d’urgence. Déposé le 20 septembre par les associations locales et environnementales, ce dernier visait notamment à protéger l’androsace du Dauphiné présente sur le rognon rocheux.

    Cette plante protégée, dont la découverte formelle ne remonte qu’à 2021, a été identifiée le 11 juillet sur les lieux par deux scientifiques du Laboratoire d’écologie alpine (CNRS, Université Grenoble Alpes et Université Savoie Mont Blanc) et certifiée par l’Office français de la biodiversité (OFB). Leur rapport d’expertise écologique a été rendu public et remis aux autorités administratives le 18 juillet : il montre qu’il existe plusieurs spécimens de l’androsace du Dauphiné dans un rayon de moins de 50 mètres autour du projet d’implantation du pylône. Or, elle ne figure pas dans l’étude d’impact et le bureau d’étude qui l’a réalisée affirme l’avoir cherchée sans la trouver.

    Deux jours après le début de l’occupation, la SATG a demandé à la préfecture des Hautes-Alpes l’évacuation du campement des SLT afin de pouvoir reprendre au plus vite les travaux. Le 10 octobre, la gendarmerie s’est rendue sur le glacier pour notifier aux militants qu’un arrêté municipal interdisant le bivouac jusqu’au printemps avait été pris. Et que le campement était illégal, et donc passible de poursuites civiles et pénales.

    En réponse, un nouveau recours « référé-suspension » en justice a été déposé le lendemain par les associations locales et environnementales pour stopper les travaux… à nouveau rejeté le 30 octobre par le tribunal administratif de Marseille. Cette décision s’appuie sur l’avis de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et du préfet des Hautes-Alpes qui estiment que le risque d’atteinte à l’androsace du Dauphiné n’était pas suffisamment caractérisé. MW et LGA envisagent désormais de former un recours en cassation devant le Conseil d’État.

    Entre-temps, les SLT ont décidé de redescendre dans la vallée dès le 13 octobre, leur présence n’étant plus nécessaire pour empêcher le déroulement des travaux, puisque les conditions météorologiques rendent désormais leur reprise impossible avant le printemps 2024.

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1712817279556084122

    Bien qu’illégale, cette occupation « à durée déterminée » du glacier pourrait permettre à la justice d’aboutir à un jugement de fond sur l’ensemble des points contestés par les associations locales et environnementales. En ce sens, cette occupation a permis de faire « gagner du temps » à Mountain Wilderness (MW) et à La Grave Autrement (LGA) engagées depuis cinq ans contre le projet. Leurs actions menées depuis le 3 avril dernier, date du permis de construire accordée par la mairie de la Grave à la SATG, n’ont jusqu’alors pas été en mesure d’empêcher le début des travaux… alors même que leurs recours juridiques sur le fond ne vont être étudiés par la justice que l’année prochaine et que les travaux auraient pu avoir lieu en amont.

    Cette mobilisation des SLT a aussi contraint les promoteurs du projet à sortir du silence et à prendre position publiquement. Ils ont ainsi dénoncé « quatorze hurluberlus qui ne font rien de leur vie et entravent ceux qui travaillent », ce à quoi la presse montagne a répondu « les glaciers disent merci aux hurluberlus ».
    Sanctuarisation et manque de « cohérence »

    En Europe, cette mobilisation des SLT en haute montagne est inédite dans l’histoire des contestations socio-environnementales du tourisme, et plus largement dans celles des mouvements sociaux. Cela lui confère une forte dimension symbolique, en même temps que le devenir des glaciers est lui-même devenu un symbole du changement climatique et que leur artificialisation à des fins touristiques ou sportives suscite de plus en plus de critiques dans les Alpes. Dernier exemple en date, le creusement d’une piste de ski dans un glacier suisse à l’aide de pelles mécaniques afin de permettre la tenue d’une épreuve de la coupe du monde de ski.

    Une telle situation où un engin de travaux publics brise de la glace pour l’aplanir et rendre possible la pratique du ski alpin a déjà été observée à la Grave en septembre 2020. L’objectif était alors de faire fonctionner le vieux téléski du glacier de la Girose, que le troisième tronçon du téléphérique entend remplacer à terme… sauf que l’objectif de ce dernier est d’accroître le nombre de skieurs alpins sur un glacier qui subit de plein fouet le réchauffement climatique, ce qui impliquera ensuite la mise en place d’une sécurisation des crevasses à l’aide de pelleteuses. Dans ce contexte, la question que pose la mobilisation des SLT peut donc se reformuler ainsi : ne faut-il pas désormais laisser le glacier de la Girose libre de tout moyen de transport pour en faire un avant-poste de la transition touristique pour expérimenter une nouvelle approche de la montagne ?

    Cette question résonne avec la position du gouvernement français au One Planet Summit sur la nécessaire sanctuarisation des écosystèmes que représentent les glaciers… dont le projet d’aménagement du glacier de la Girose représente « quelques accrocs à la cohérence », reconnaît Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, du fait d’un dossier complexe.
    Un dialogue à rouvrir pour avancer

    Au lendemain de la fin de l’occupation du glacier par les SLT, le 14 octobre, une manifestation a été organisée à l’initiative des Enseignes de La Meije (association des commerçants de la Grave) pour défendre l’aménagement du troisième tronçon du téléphérique. Pour eux, comme pour la SATG et la municipalité, l’existence de la station est en péril sans celui-ci, ce que conteste LGA dans son analyse des retombées économiques sur le territoire. Le bureau des guides de la Grave est lui aussi divisé sur le sujet. Le débat ne se résume donc pas à une opposition entre les amoureux du glacier, là-haut, et ceux du business, en bas ; entre ceux qui vivent sur le territoire à l’année et les autres qui n’y sont que quelques jours par an ; entre des « hurluberlus qui ne font rien de leur vie » et ceux qui travaillent, etc.

    Comme partout en montagne, le débat à la Grave est plus complexe qu’il n’y paraît et appelle à rouvrir le dialogue si l’on prend au sérieux l’inévitable bifurcation du modèle de développement montagnard face aux effets du changement climatique. Considérer qu’il n’y a pas aujourd’hui deux montagnes irréconciliables n’implique pas d’être d’accord sur tout avec tout le monde en amont. Les désaccords peuvent être féconds pour imaginer le devenir du territoire sans que l’artificialisation du glacier soit l’unique solution pour vivre et habiter à La Grave.

    Si les travaux du troisième tronçon du #téléphérique étaient amenés à reprendre au printemps prochain, les SLT ont d’ores et déjà annoncé qu’ils reviendront occuper le glacier de la Girose.

    https://theconversation.com/plus-haute-zad-deurope-faut-il-encore-amenager-les-glaciers-alpins-
    #tourisme #aménagement_du_territoire #résistance

    • Écologie : dans un village des Hautes-Alpes, le #téléphérique de la discorde

      À La Grave, dans les Hautes-Alpes, des habitants se mobilisent contre la construction d’un téléphérique, vu comme un levier de #tourisme_de_masse. Éleveurs, mais aussi artisan ou guide de haute montagne, ils défendent un mode de vie alternatif et adapté à la crise climatique.

      Comme tous les matins d’hiver, Agathe Margheriti descend à ski, avec précaution, le sentier enneigé et pentu qui sépare sa maison de la route. Son sac à dos est chargé d’une précieuse cargaison : les œufs de ses 200 poules, qu’elle vend au porte-à-porte, une fois par semaine, aux habitant·es de la vallée de la Romanche. Chaque jour, elle descend la ponte du jour et la stocke dans des boîtes isothermes dans sa camionnette qui stationne en bord de route, au pied du chemin.

      Il y a six ans, cette jeune femme a fait un choix de vie radical. Avec son compagnon Aurélien Routens, un ancien snowboardeur professionnel, elle a acheté un hameau en ruine, le #Puy_Golèfre, dans le village de La Grave (Hautes-Alpes). « Pour 140 000 euros, c’est tout ce que nous avons trouvé à la portée de nos moyens. Il n’y a ni eau ni électricité, et il faut 20 minutes pour monter à pied depuis la route, mais regardez cette vue ! », montre Agathe, rayonnante.

      La petite maison de pierre retapée par le couple, orientée plein sud, chauffée au bois et dotée d’énergie solaire, offre un panorama époustouflant sur la face nord de la Meije, la plus impressionnante montagne des Alpes françaises, toute de glace et de roche, qui culmine à 3 983 mètres.

      Son sommet occupe une place à part dans l’histoire de l’alpinisme : il n’a été atteint qu’en 1877, un siècle après le mont Blanc. L’autre originalité du lieu, à laquelle Agathe et Aurélien tiennent tant, c’est que La Grave est le seul village d’Europe à être doté d’un téléphérique dont la gare d’arrivée, à 3 200 mètres d’altitude, débouche sur un domaine skiable sauvage. Ni piste damée ni canon à neige, mais des vallons de neige vierge aux pentes vertigineuses, paradis des snowboardeurs freeride qui font leurs traces dans la poudreuse.

      Ce paradis, Agathe et Aurélien veulent le préserver à tout prix. Avec une poignée d’amis du village, ils luttent depuis trois ans contre un projet qu’ils jugent aussi inutile qu’anachronique : la construction d’un troisième tronçon de téléphérique par son exploitant, le groupe #SATA, qui permettrait de monter jusqu’au #dôme_de_la_Lauze, à 3 559 mètres. Ce nouvel équipement, d’un coût de 14 millions d’euros (dont 4 millions d’argent public), permettrait de skier sur le #glacier de la #Girose, actuellement doté d’un #téléski vieillissant, dont l’accès est devenu problématique en raison du réchauffement climatique.

      Un téléphérique sur un glacier, alors que les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que le reste de la planète et que les scientifiques alertent sur la disparition de la moitié des glaciers de montagne d’ici à 2100 ?

      Pour tenter d’empêcher la réalisation de ce projet fou, des habitant·es de la Grave, constitué·es dans le collectif #La_Grave_autrement, luttent sur deux fronts : judiciaire et médiatique. Deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif pour contrer le projet de la SATA, un groupe qui exploite aussi les domaines skiables de l’Alpe d’Huez et des Deux-Alpes, emploie 800 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Les jugements au fond n’interviendront pas avant le printemps 2024… Trop tard, peut-être, pour empêcher le démarrage des travaux.

      Alors, parallèlement, des militant·es se sont activé·es sur le terrain : en octobre, l’association #Mountain_Wilderness a déployé une banderole sur le glacier, puis #Les_Soulèvements_de_la_Terre ont symboliquement planté leurs tentes sur le rognon rocheux situé au milieu du glacier, sur lequel doit être édifié le pylône du téléphérique et où des botanistes ont découvert une plante rare et protégée, l’#androsace_du_Dauphiné.

      Enfin, en novembre, des habitant·es de La Grave, accompagné·es de la glaciologue Heidi Sevestre, ont symboliquement apporté un gros morceau de glace de la Girose à Paris, le jour de l’ouverture du One Planet-Polar Summit, et interpellé le gouvernement sur l’urgence de protéger les glaciers.

      Depuis, la neige est tombée en abondance sur la Meije et dans la vallée. À La Grave et dans le village voisin de Villar d’Arène, les opposant·es au projet prouvent, dans leur vie quotidienne, qu’une #alternative au tout-ski est possible et que la vallée peut se réinventer sans porter atteinte à ce milieu montagnard si menacé.

      Thierry Favre, porte-parole de La Grave autrement, vit dans une ancienne bergerie, au cœur du hameau des Hières, à 1 800 mètres d’altitude, qu’il a achetée il y a trente ans, après être tombé amoureux du site pour la qualité de sa neige et la verticalité de ses pentes. Après avoir travaillé dans l’industrie de la soierie à Lyon et à Florence, il a fondé ici sa propre entreprise de création d’étoffes, #Legend’Enhaut, qui fabrique des tissus haut de gamme pour des décorateurs. « Nous sommes bien situés, sur un grand axe de circulation entre Grenoble et Briançon. Nous avons l’immense chance de ne pas avoir vu notre cadre de vie massacré par les ensembles immobiliers qui défigurent les grandes stations de ski des Alpes. Mais il faut être vigilants. La Grave compte déjà 75 % de #résidences_secondaires. Et le projet de nouveau téléphérique s’accompagnera inévitablement de la construction d’une résidence de tourisme. Il y a urgence à proposer un autre modèle pour l’avenir. »

      À 60 ans, Thierry Favre s’applique à lui-même ce souci de sobriété dans son activité professionnelle. « Mon entreprise marchait bien mais j’ai volontairement mis le pied sur le frein. Je n’ai conservé que deux salariés et deux collaborateurs extérieurs, pour préserver ma qualité de vie et garder du temps pour militer. »

      À deux kilomètres de là, à la ferme de Molières, Céline Gaillard partage la même philosophie. Après avoir travaillé à l’office du tourisme de Serre-Chevalier et à celui de La Grave, cette mère de deux enfants s’est reconvertie dans l’élevage de chèvres. Elle et son mari Martin, moniteur de ski trois mois par an, exploitent un troupeau de 50 chèvres et fabriquent des fromages qu’ils vendent sur place. Pendant les six mois d’hiver, les bêtes vivent dans une vaste chèvrerie, où elles ont de l’espace pour bouger, et en été, elles paissent sur les alpages voisins. « Je ne veux pas en avoir plus de cinquante, par souci du bien-être animal. Nous pourrions produire plus de fromages, car la demande est forte. Mais le travail saisonnier de Martin nous apporte un complément de revenus qui nous suffit. »

      Avec les œufs de ses poules, Agathe fait le même constat : « Je pourrais en vendre dix fois plus. L’an dernier, nous avons planté de l’ail et des framboisiers : nous avons tout vendu très vite. Ce serait bien que d’autres éleveurs s’installent. Si nous avions une production locale plus fournie, nous pourrions ouvrir une épicerie coopérative au village. »

      Contrairement à Agathe qui milite dans le collectif La Grave autrement, Céline, la chevrière, ne s’oppose pas ouvertement au nouveau téléphérique. Mais elle n’est « pas d’accord pour se taire » : « Nous n’avons pas pu avoir un vrai débat sur le projet. Il faudrait un moratoire, le temps d’échanger avec la population. Je ne comprends pas cette volonté d’exploiter la montagne jusqu’à son dernier souffle. »

      Céline et Martin Gaillard ne sont pas seuls à pratiquer l’élevage autrement dans le village. Au hameau des #Cours, à #Villar_d’Arène, un autre jeune couple, originaire de l’ouest de la France, s’est installé en 2019. Sylvain et Julie Protière, parents d’un enfant de 4 ans, ont repris la ferme du Lautaret, dans laquelle ils élèvent 35 vaches d’Herens, une race alpine particulièrement adaptée à la rudesse du climat montagnard.

      Alors que la plupart des fermiers traditionnels de La Grave et de Villar d’Arène élèvent des génisses qu’ils revendent à l’âge de 3 ans et n’exploitent donc pas le lait, Sylvain et Julie traient leurs vaches et fabriquent le fromage à la ferme. Cela leur procure un meilleur revenu et leur permet de fournir en fromage les consommatrices et consommateurs locaux. « Nous vendons toute notre production aux restaurants, refuges et gîtes dans un rayon de 5 kilomètres, et nous n’en avons pas assez pour satisfaire la demande », témoigne Sylvain.

      À mesure que le combat des opposants et opposantes au nouveau téléphérique se médiatise et se radicalise, les tensions s’avivent au sein de la communauté villageoise. Les partisans du téléphérique accusent les opposants de vouloir la mort de l’économie de la vallée. Selon eux, sans le troisième tronçon, le téléphérique actuel n’est plus viable.

      Aucun·e des opposant·es que Mediapart a rencontré·es, pourtant, ne souhaite l’arrêt des remontées mécaniques. Benjamin Ribeyre, guide de haute montagne et cofondateur du collectif La Grave autrement, pense au contraire que l’actuel téléphérique pourrait servir de base à un développement touristique tourné vers la transition écologique. « L’actuelle plateforme d’arrivée, à 3 200 mètres, permet un accès facile au glacier de la Girose. C’est unique en France, bien mieux que la gare du Montenvers de Chamonix, d’où l’on ne voit de la mer de glace que des moraines grises. Ici, grâce au téléphérique, nous pourrions proposer des sorties d’éducation au climat, en particulier pour les enfants des écoles. Le réchauffement climatique bouleverse notre activité de guides de haute montagne. Nous devons d’urgence nous réinventer ! »

      Niels Martin, cofondateur de La Grave autrement, conteste, pour sa part, les calculs économiques des promoteurs du projet. Père de deux jeunes enfants, il partage sa vie entre La Grave et la Savoie, où il travaille dans une institution de la montagne. « Ce troisième tronçon n’est pas indispensable à la survie du téléphérique. Le fait que La Grave soit restée à l’écart des grands aménagements du plan neige des années 1970 doit devenir son principal attrait. » Au nom du collectif, Niels vient d’envoyer une lettre au préfet coordonnateur du massif des Alpes dans laquelle il propose que le village devienne en 2024 un site pilote des États généraux de la transition du tourisme en montagne, où se concoctent des solutions d’avenir pour faire face au réchauffement climatique dans les Alpes. Les Soulèvements de la Terre, eux, n’ont pas dit leur dernier mot. Dès la fonte des neiges, ils ont promis de remonter sur le glacier de la Girose.

      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/251223/ecologie-dans-un-village-des-hautes-alpes-le-telepherique-de-la-discorde

    • #Guillaume_Gontard : Glacier de la #Girose - La #Grave :

      J’ai interrogé le ministre @Ecologie_Gouv sur l’avenir du glacier de la #Girose dans les #Alpes.
      Ce lieu unique est menacé par un projet de prolongation d’un téléphérique permettant de skier sur un glacier dont les jours sont comptés.

      https://twitter.com/GuillaumGontard/status/1740306452957348349

  • Avoir Internet par satellite vaut-il autant de pollution ? - Numerama
    https://www.numerama.com/sciences/1545346-avoir-internet-par-satellite-vaut-il-autant-de-pollution.html

    Les constellations de satellites, utiles pour fournir l’accès à un Internet haut-débit, représentent une menace pour l’environnement en raison du nombre de fusées nécessaires pour les déployer. Une étude révèle que le bilan carbone serait près de 100 fois supérieur à ce que réclament les besoins actuels en bande passante.

  • #Start-up_nation : quand l’État programme son #obsolescence
    (publié en 2021)

    Depuis de nombreuses années, les start-ups françaises peuvent se targuer d’avoir à leur disposition de nombreuses subventions publiques et un environnement médiatique favorable. Partant du postulat que la puissance privée est seule capable d’imagination et d’innovation, l’État français finance à tour de bras ces « jeunes pousses » dans l’espoir schumpéterien de révolutionner son #économie. Cette #stratégie_économique condamne pourtant la puissance publique à l’#impuissance et à l’#attentisme.

    En 2017, #Emmanuel_Macron avait largement axé sa campagne présidentielle sur un discours général favorable à l’entreprenariat. La stratégie économique française valorise ainsi la création de nouvelles entreprises, dites jeunes pousses ou start-ups. En avril 2017, le futur président français assène qu’une « start-up nation est une Nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une ». Ces entités ont pour vocation de proposer des technologies de ruptures disruptives, selon l’expression de l’économiste américain Clayton Christensen, c’est-à-dire une redéfinition des règles du jeu économique venant remplacer les anciens schémas de pensée.

    Cette configuration institutionnelle favorable aux start-ups n’est cependant pas apparue subitement lors de la dernière présidentielle. Le label #French_Tech est en effet lancé dès 2013 par #Fleur_Pellerin, alors Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Ce programme a pour ambition de développer les jeunes pousses hexagonales. Les successeurs de Fleur Pellerin vous tous accompagner et poursuivre ce mouvement d’effervescence : en 2015 sont lancés le French Tech Ticket ainsi que le French Tech Visa en 2017.

    Ce discours s’accompagne d’un appel à créer le plus de licornes possibles : des start-ups valorisées sur les marchés à plus d’un milliard d’euros. Alors que la France compte 3 licornes en 2017, ce chiffre est passé à 15 en 2020. Le gouvernement espère qu’il en sera crée 10 de plus d’ici 2025. Ce constant appel à l’#innovation s’inspire de l’exemple israélien, parangon de la start-up nation, qui compte une jeune pousse pour 1400 habitants. Poussé par l’afflux de liquidités fourni par son ministère de la défense, l’État hébreux s’est lancé très tôt dans cette stratégie économique. Les nombreuses start-ups qui y sont créées permettent à #Israël de mieux peser sur la scène internationale : son secteur de l’innovation représente 10% de son PIB et près de la moitié de ses exportations.

    De l’État providence à l’État subventionneur

    Toutes ces entreprises ne se sont pas créées d’elles-mêmes. Pour leur écrasante majorité, elles ont largement été financées par la puissance publique. Dès 2012, tout un écosystème institutionnel favorable à l’entreprenariat individuel est mis en place. En pleine campagne présidentielle, #François_Hollande promet une réindustrialisation rapide et efficace de la France. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, ce dernier entend créer « une banque publique d’investissement qui […] accompagnera le développement des entreprises stratégiques ». Quatre mois plus tard naît la #Banque_Publique_d’Investissement (#BPI), détenue par la #Caisse_des_Dépôts_et_des_Consignations (#CDC) ainsi que par l’État. La BPI a pour mission de « financer des projets de long terme » et d’œuvrer à la « #conversion_numérique » de l’Hexagone. Très vite, l’institution devient un outil permettant à l’État de financer massivement les start-ups. La BPI subventionne ainsi le label French Tech à hauteur de 200 millions d’euros et est actionnaire de nombreuses start-ups françaises.

    Comme le pointe un rapport publié par Rolland Berger, une grande majorité des entreprises du #French_Tech_Next 40/120 — un programme regroupant les start-ups françaises les plus prometteuses — a reçu des prêts et des #subventions de la puissance publique. On estime ainsi que 89% de ces entreprises ont reçu une aide indirecte de la BPI ! En pleine crise sanitaire, l’institution obtient plus de 2 milliards d’euros pour soutenir ces entreprises innovantes tandis que 3,7 milliards du plan de relance décidé en 2020 par le gouvernement a été fléché vers la création et l’aide aux start-ups. Cedric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, confirme ainsi qu’il « va y avoir des opportunités suite à la crise [sanitaire], tout comme celle de 2008 ».

    Pour autant, l’État français ne soutient pas ses start-ups uniquement sur le plan financier. La loi Pacte de 2019, en continuité avec la loi Allègre de 1999, facilite les passerelles public-privé et encourage les chercheurs à créer des entreprises. Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif. Des #Sociétés_d’Accélération_du_Transfert_de_Technologies (#SATT) ont été créées pour accélérer ce processus dans de nombreuses universités. Plus de 250 start-ups ont été développées par le prisme de ce réseau depuis 2012. L’Union européenne n’est pas en reste dans cette stratégie de soutien massif aux « jeunes pousses ». Sa stratégie Horizon 2020, un programme de 79 milliards d’euros étalé entre 2014 et 2020, dédiait 20% de son budget à la création de start-ups. Pléthore de pays européens se tournent eux aussi vers des stratégies de numérisation de l’économie, souvent via un soutien sans faille aux start-ups. En 2012, le ministre italien de l’économie, sous le gouvernement du technocrate Mario Monti, a promulgué une loi qui a permis à l’État italien de dépenser 200 millions d’euros pour aider les jeunes entreprises du pays, dans le but de « promouvoir la mobilité sociale ». Depuis 2019, le fonds national pour l’innovation italien a dépensé 245 millions d’euros pour subventionner 480 start-ups.
    Le mythe des start-ups souveraines et créatrices d’emplois

    Si les nations européennes axent autant leurs stratégies économiques sur le développement des start-ups, c’est avant tout car cette politique permet aux États de prétendre agir dans des domaines clefs où leur incurie a mainte fois été pointée du doigt : la lutte contre le chômage de masse et la mise en place d’une souveraineté technologique.

    Nombre de médias se sont ainsi fait le relais de la start-up mania, louant la capacité de la French Tech à « créer 224.000 nouveaux emplois d’ici à 2025 » et à être le « fer de lance de l’économie ». Ces jeunes pousses permettraient de créer jusqu’à « 5,2 emplois indirects qui dépendent de [leur] activité » et d’œuvrer à la réindustrialisation de la France. Ce constat mérite pourtant d’être nuancé. Comme cela a déjà été évoqué, la start-up mania s’accompagne d’une aide inconditionnelle de l’État français par le prisme de la BPI. Pourtant, comme l’ont analysé nos confrères du Média, le bilan de l’institution est tâché de nombreux scandales. La banque, dès sa création, n’a pas été pensée comme un organisme capable de contenir et d’endiguer la désindustrialisation de l’Hexagone. M. Moscovici, alors ministre des finances, déclarait ainsi en 2012, que « la BPI n’est pas un outil défensif, c’est un outil offensif, n’en faisons pas un pompier ». L’institution est en effet souvent demeurée indifférente aux plans de licenciements et en a même favorisé certains comme le confirment les exemples des entreprises Veralia et Arjowiggins. Une loi du 23 mars 2020 a quant à elle permis d’ouvrir le conseil d’administration de l’institution à des acteurs privés, laissant une fois de plus planer le doute sur la capacité et la volonté de la banque publique d’agir pour le bien commun.

    Il est également permis de rester sceptique face à une stratégie de réduction de chômage structurelle se basant principalement sur le soutien à des start-ups qui participent à la « plateformisation » de notre économie. En proposant de mettre en contact clients et professionnels, des entreprises telles que Uber ou Deliveroo s’évertuent à détruire code du travail et régulations étatiques. Alors qu’elles sont vendues comme des instruments permettant de lutter contre le chômage, ces start-ups ne peuvent exister et espérer devenir rentables que par une grande flexibilité et en excluant leurs travailleurs du salariat. Le gouvernement socialiste espagnol vient ainsi récemment de légiférer afin de contrôler ces géants de l’économie de plateforme, permettant de conférer un statut de salarié aux livreurs qui étaient considérés comme des travailleurs indépendants. À peine la nouvelle annoncée, Deliveroo a annoncé qu’elle comptait mettre fin à ses activités dans le pays, tandis que ses concurrents Stuart, Glovo et UberEats critiquaient cette décision qui va mettre « en danger un secteur qui apporte 700 millions d’euros au PIB national ».

    En somme, la France semble avoir abandonné toute stratégie ambitieuse de réduction du chômage de masse. Plutôt que de défendre le droit de tout citoyen à obtenir un emploi, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, l’État dépense des sommes faramineuses afin d’encourager la création d’entreprises à l’avenir très incertain. Dans cette politique qui s’apparente à un véritable choix du chômage, les citoyens sont appelés à innover alors même que les multiples causes du chômage structurelle sont éludées. Pour autant, cette incurie étatique ne date ni du quinquennat Hollande ni du mandat du président Macron : Raymond Barre déclarait en 1980 que « les chômeurs pourraient essayer de créer leur entreprise au lieu de se borner à toucher les allocations de chômage ! ».

    NDLR : Pour en savoir plus sur les choix politiques et économiques ayant conduit à un chômage de masse persistant, lire sur LVSL l’interview de Benoît Collombat par le même auteur : « Le choix du chômage est la conséquence de décisions néolibérales ».

    Outre l’argument des créations d’emplois, le soutien aux start-ups est également justifié par une nécessaire préservation de la souveraineté nationale. Dès qu’éclate en 2013 l’affaire Snowden, la préservation de la vie privée et la souveraineté technologique deviennent des préoccupations politiques majeures. Des entrepreneurs ont profité de ce phénomène pour proposer des technologies souveraines capables de réduire l’impuissance des nations européennes face à l’espionnage de masse. Les États comme la France vont alors largement baser leur politique de défense de la souveraineté nationale par un soutien massif à des start-ups.

    L’exemple de l’entreprise Qwant est sur ce point éloquent tant il permet de montrer les insuffisances et les impasses d’une telle approche. Fondée en 2011 par Jean-Manuel Rozan, Eric Léandri et Patrick Constant, l’entreprise se rêve en « Google français » en proposant un moteur de recherche souverain. Alors que la société n’est pas loin de la faillite, l’affaire Snowden lui permet de faire un large lobbying au sein des institutions françaises. Ces efforts seront rapidement récompensés puisque la Caisse des Dépôts et des Consignations investit en 2017 plus de 20 millions d’euros dans le projet tout en détenant 20% de son capital. En janvier 2020, l’État annonce même que Qwant est désormais installé sur les postes informatiques de l’administration publique. Pourtant, force est de constater que cette aide massive n’a pas permis de bâtir un moteur de recherche réellement souverain : en 2019, soit sept ans après sa création, Qwant utilise la technologie de Bing (Microsoft) dans 75% des recherches effectuées. Une note de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) pointe également les nombreuses failles de l’entreprise, tels que les salaires mirobolants de ses dirigeants et les nombreux problèmes techniques du logiciel utilisé par Qwant, qui laissent perplexe quant au soutien massif que lui prodigue l’État. Plus largement, rien n’indique qu’une entreprise créée sur le sol français ne tombera pas aux mains de fonds d’investissements étrangers : parmi les licornes « françaises », la start-up Aircall (téléphonie via IP) est détenue à majorité par des acteurs non-français, tandis que Voodoo (jeux vidéo) a fait rentrer le géant chinois Tencent à son capital.
    Quand les start-ups remplacent l’État

    Le recours aux start-ups s’explique également par une prétendue incapacité de l’État à innover, à comprendre le marché et à « prendre des risques ». Ce mythe, pourtant déconstruit méthodiquement par l’économiste Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State (paru en français en 2020), laisse penser que seul le secteur privé est capable de faire évoluer nos activités économiques et donc de créer des emplois. Comme l’analyse l’auteure, « le « retard » de l’Europe par rapport aux États-Unis est souvent attribué à la faiblesse de son secteur du capital-risque. Les exemples des secteurs de haute technologie aux États-Unis sont souvent utilisés pour expliquer pourquoi nous avons besoin de moins d’État et de plus de marché ». Nombre de start-ups se servent de ce mythe auto-réalisateur pour légitimer leur activité.

    Il est intéressant de noter que cette mentalité a également imprégné les dirigeants d’institutions publiques. Un rapport de la CDC ayant fuité en 2020 et prétendant redéfinir et révolutionner la politique de santé française chantait les louanges du secteur privé, des partenariats public-privé et de 700 start-ups de la healthtech. La puissance publique finance volontiers des jeunes pousses du domaine de la santé, à l’image d’Owkin, qui utilise l’intelligence artificielle pour traiter des données médicales, ou encore Lucine qui, grâce à des sons et des images, revendique la capacité de libérer des endorphines, de la morphine ou de l’adrénaline. La CDC détient également 38,8% d’Icade santé, un des acteurs majeurs du secteur privé et lucratif de la santé en France. De fait, les start-ups médicales s’immiscent de plus en plus au sein des institutions privées, à l’image d’Happytal, financé à hauteur de 3 millions d’euros par la BPI, qui propose à prix d’or aux hôpitaux des services de pré-admission en ligne ou de conciergerie de patients hospitalisés. Pour encourager les jeunes pousses à envahir les hôpitaux publics, la puissance publique va jusqu’à prodiguer, via un guide produit par BPI France, des conseils pour entrepreneurs peu scrupuleux expliquant comment passer outre des agents publics dubitatifs et méfiants qui ont « tendance à freiner les discussions » !

    Ainsi, comme l’analyse Mariana Mazzucato, « c’est donc une prophétie auto-réalisatrice que de considérer l’État comme encombrant et uniquement capable de corriger les défaillances du marché ». Pourtant, les start-ups ne pullulent pas uniquement grâce à ce zeitgeist favorable à l’entreprenariat, mais profitent directement de l’incapacité de l’État à fournir des services à ses citoyens, renforçant d’autant plus le mythe évoqué par Mariana Mazzucato. L’exemple de l’attribution à Doctolib du vaste marché de la prise de rendez-vous en ligne des Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2016 est révélateur de ce phénomène : devenu incapable de fournir un service public de prise de rendez-vous, l’État a dû confier les données de santé de millions de français à cette start-up française. La même expérience s’est répétée lors de la prise des rendez-vous de la vaccination contre le COVID-19, qui ont permis à l’entreprise d’engranger des millions de nouveaux clients sans aucune dépense de publicité.
    Vers une bulle spéculative ?

    Outre les questions que soulève le soutien massif de l’État français aux jeunes pousses du numérique, il convient également de se poser la question de la crédibilité économique de ces entreprises. En effet, il apparaît que nombre de ces sociétés participent à la financiarisation de nos activités économiques et deviennent des actifs spéculatifs et instables. Plus que de « changer le monde », un créateur de start-up recherche principalement à réaliser un « exit », c’est-à-dire à réaliser une belle plus-value via le rachat ou l’entrée en bourse de son entreprise. Dans un climat hostile et instable — on estime que seulement 20 % des jeunes pousses réussissent cet « exit » — les entrepreneurs sont poussés à dilapider le plus rapidement l’argent qu’ils ont à leur disposition. Cette stratégie, dénommée burn rate, est souvent perçue comme une perspective de croissance future par les investisseurs.

    De plus, les entrepreneurs sont souvent poussés à embellir leurs entreprises en exagérant le potentiel des services qu’elles proposent, voire en mentant sur leurs résultats, comme le montrent les exemples de Theranos (tests sanguins soi-disant révolutionnaires), Rifft (objets connectés) ou The Camp (technopôle provençal en perdition adoubé par M. Macron). Cela conduit les start-ups technologiques à avoir un ratio de valorisation sur chiffre d’affaires très élevé. Alors qu’il n’est que de 2,6 fois pour Amazon, c’est-à-dire que la valorisation boursière de l’entreprise n’excède « que » de 2,6 fois son chiffre d’affaires, ce nombre atteint plus de 50 pour certaines licornes. Pour AirBnb, la troisième licorne mondiale valorisée à 25,5 milliards de dollars, le chiffre est par exemple de 28,6. Alors que dans une entreprise traditionnelle la valeur des actions est estimée par les investisseurs en fonction de l’estimation des bénéfices futurs d’une entreprise, ce chiffre est très largement secondaire dans les levées de fonds de start-ups. Ainsi, de nombreuses licornes ne prévoient pas à court ou moyen terme de réaliser des bénéfices. L’entreprise Lyft a par exemple enregistré l’an dernier une perte de 911 millions de dollar, tandis qu’Uber a perdu 800 millions de dollars en un trimestre. On estime que sur les 147 licornes qui existent autour du globe, seulement 33 sont rentables. En somme, les investisseurs s’intéressent principalement à la capacité d’une start-up à produire une masse d’utilisateurs la plus large possible. Ce phénomène justifie des dépenses gargantuesques par ces mastodontes de l’économie de plateforme : Lyft a dépensé 1,3 milliard de dollars en marketing et en incitations pour les chauffeurs et les coursiers en 2018. Cet écosystème très instable a toutes les chances de participer à la création d’une bulle spéculative sous la forme d’une pyramide de Ponzi. En effet, si nombre de ces entreprises sont incapables à moyen terme de produire un quelconque bénéfice, que leurs actifs sont surévalués et que les règles du jeu économique poussent les entrepreneurs à dépenser sans compter tout en accentuant excessivement les mérites de leurs produits, les marchés financiers risquent de connaître une nouvelle crise technologique comparable à celle de 2001.

    La stratégie économique de soutien massif aux start-ups adoptée par l’État français s’apparente ainsi fortement à une politique néolibérale. En effet, comme ont pu l’analyser Michel Foucault et Barbara Stiegler, le néolibéralisme, loin d’être favorable à un État minimal, comme le libéralisme classique, prône l’émergence d’un État fort capable de réguler l’économie et d’adapter les masses au sens de l’évolution capitaliste ; c’est-à-dire aux besoins du marché. Ce constat conduit l’auteure d’Il faut s’adapter (Gallimard, 2019) à affirmer que « la plupart du temps les responsables de gauche caricaturent ainsi le néolibéralisme en le prenant pour un ultralibéralisme lointain […] si bien que dès qu’un gouvernement fait appel à plus l’État, ces responsables croient que ça signifie que la menace ultralibérale a été repoussée ». De fait, plutôt que de considérer de facto une politique de soutien aux start-ups comme souhaitable et efficace, il conviendrait de rester prudent vis-à-vis de ce genre d’initiative. Une telle attitude serait d’autant plus vertueuse qu’elle permettrait de comprendre que « l’économie disruptive », loin de dynamiter les codes du secteur économique, imite sans scrupule les recettes du « monde d’avant ». Les concepts flous de « start-up » ou de « technologies de ruptures » y sont les nouveaux arguments d’autorité justifiant la destruction de nos écosystèmes, la disparition des petites entreprises et des services publics et la précarisation de pans entiers de la populations.

    NDLR : Pour en savoir plus sur la différence entre libéralisme et néolibéralisme, lire sur LVSL l’article réalisé par Vincent Ortiz et Pablo Patarin : L’impératif néolibéral de « l’adaptation » : retour sur l’ouvrage de Barbara Stiegler.

    https://lvsl.fr/start-up-nation-quand-letat-programme-son-obsolescence

    #start-up #macronisme #Macron #France

    • Ces dispositions législatives permettent à des recherches menées et financées grâce à de l’argent public d’être « valorisées », c’est-à-dire en réalité privatisées, par le secteur lucratif.

      On ne saurait mieux dire...

  • Der Blarze Schwock - Ab jetzt gibt’s Comedy
    https://www.youtube.com/watch?v=tu8b7iSik2o

    Leider offline: Fight Club - Ingo Intifada gegen Bomber Harris

    „Schreiben ist ein Wunderwerk!” - Martin Baxmeyer im Porträt - GERMANISTIK IM BERUF
    https://gibblog.de/portraets/schreiben-ist-ein-wunderwerk-martin-baxmeyer-im-portraet

    Von Jule Müller.

    Martin Baxmeyer ist ein Bühnenmensch. Während seines Vortrags sitzt er nicht und steht auch nicht still. Er läuft auf und ab, ringt vergnügt die Hände, betont jedes Wort spielerisch. Er geht auf sein Publikum zu, spricht theatralisch und verstellt dabei auch gerne mal seine Stimme. Schnell wird klar: Selbst ein Vortrag im Seminarraum wird zu einer kleinen Aufführung. Seine Leidenschaft für Worte – egal ob gesprochen oder geschrieben – ist nicht zu überhören.

    „Ich bin eine Wortkreatur – durch und durch!“, ruft Baxmeyer aus und berichtet von seiner Freude daran, neue Wörter zu erfinden oder zu finden. “Ich kann mich Ewigkeiten mit einem neuen Wort beschäftigen, das ich irgendwo aufgeschnappt habe. Selbst ein Wort wie ’glibberig’ habe ich versucht, in einen Zeitungsartikel einzubauen.” Für Baxmeyer ging es schon immer um den Umgang mit Sprache. Darüber entdeckt er auch die Liebe zum Theater. Bereits 1988, im Alter von 17 Jahren, schreibt er sein erstes Stück, das ihm heute allerdings regelrecht peinlich ist. Noch während seines Studiums der spanischen, französischen und deutschen Literatur gründet er gemeinsam mit Kommilitonen das anarchistische Kabarett „Der Blarze Schwock“, in deren Aufführungen er selbst einige Rollen übernimmt. Baxmeyer ist ein kreativer Kopf: “Ich habe Berge an Versen geschrieben, drei Schallplatten mit eigenen Liedern rausgebracht, einen Turm an akademischen Texten verbrochen. Am Ende ging es mir immer ums Wort.”

    MARTIN BAXMEYER ALS MITARBEITER AM SCHREIB-LESE-ZENTRUM (SLZ)
    Im Jahr 2016 hat Baxmeyer einen folgenschweren Verkehrsunfall. Gerade zu einem Zeitpunkt, in dem der promovierte Romanist einen entfristeten Vertrag erhalten hätte. Und auch seine kreative Laufbahn als Kabarettist, Schauspieler, Musiker und Autor muss er weitestgehend aufgeben: “Doch durch eine irrwitzige Verkettung von Zufällen ergab sich für mich glücklicherweise eine neue Perspektive am Schreib-Lese-Zentrum.” Das SLZ selbst ist dem Germanistischen Institut beigeordnet und unterstützt nicht nur Studierende aller Fachbereiche, sondern grundsätzlich alle Mitglieder der Universität beim (wissenschaftlichen) Schreiben: individuell oder in Seminaren. Baxmeyer ist dort seit vier Jahren als wissenschaftlicher Mitarbeiter für die Schreibberatung zuständig. Seiner Meinung nach vermittelt die Uni beispielsweise nicht ausreichend, wie eine Hausarbeit geschrieben wird. Nach dem Motto „Hilfe zur Selbsthilfe“ bietet Baxmeyer deshalb eine Art Werkzeugkasten, aus dem Studierende unterschiedliche Strategien wählen können, um Schreib- und Lesekompetenzen zu verbessern. Besonders interessant ist außerdem ein Zertifikatskurs, der insofern berufsqualifizierend ist, als Studierende hier selbst zu Schreibberater*innen ausgebildet werden.

    „SCHREIBEN IST FÜR MICH EINE ENDLOSE ENTDECKUNGSREISE“
    Baxmeyer legt Wert darauf, dass wissenschaftliches Schreiben durchaus kreativ sein kann. „So sehr an der Universität auch diskutiert wird, sie ist und bleibt ein Ort des Schreibens.” Und gerade da, wo es klare Vorgaben gibt – wie bei einer wissenschaftlichen Hausarbeit – bleibt oft noch viel Raum für eigene Ideen. Denn für Baxmeyer beinhaltet Schreiben einen spielerischen Umgang mit Sprache. Schreiben sollte nicht bloß das Fixieren eines Wortes auf Papier sein, sondern immer auch eine Leidenschaft: „Wenn man weiß, wie man schreibt, schafft man sich eine eigene Stimme in der Welt.“

    #Allemagne #Münster #cabaret #satire #anarchisme

  • « Les Palestiniens sont très difficiles à tuer » : le satiriste #Bassem_Youssef enflamme les réseaux sociaux

    Dans un long entretien avec le journaliste britannique Piers Morgan, le « John Stewart égyptien », qui vit désormais en Californie, mêle #humour_noir et défense de la Palestine. Son interview a déjà été visionnée par des millions de personnes.

    https://www.youtube.com/watch?v=l_XB5NZ-5Xc&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.jeuneafrique.co

    « Je connais vos positions et je les respecte, Piers. Je sais que vous êtes dans le bon camp. » L’interview de Bassem Youssef dans le talk-show de Piers Morgan, diffusée le 18 octobre sur #TalkTv – dernière-née de l’empire de Rupert Murdoch –, commençait sous les auspices les plus courtois. Elle a pourtant rapidement viré au match de boxe – les deux interlocuteurs, d’accord sur bien des points, ayant du mal à faire converger leur analyse du conflit qui oppose, depuis le 7 octobre, le Hamas et l’armée israélienne.

    Satiriste chevronné, Bassem Youssef est chirurgien cardiaque de formation. Il était devenu célèbre en Égypte grâce à son émission « Al‑Bernameg » (« The Show »), diffusée après la chute du président Hosni Moubarak en 2011 et suivie, jusqu’à son interdiction en 2013, par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs. Habitué des joutes verbales, l’homme, qui a dû s’exiler aux États-Unis, a l’art de la punchline accrocheuse et joue volontiers de la #provocation. Interrogé par Piers Morgan sur le conflit en cours, il commence par évoquer une interview récente, dans la même émission, du journaliste américain ultraconservateur Ben Shapiro.

    « Ben Shapiro est quelqu’un de très intelligent, je me fie à tout ce qu’il dit, et chez vous il a dit que la solution c’était de tuer autant de Palestiniens que possible », attaque Bassem Youssef face à un intervieweur interloqué. « Donc O.K., poursuit-il, je me fie à lui. Mais ma question c’est : Combien de ces “fils de pute”, comme il dit, faudra-t-il encore tuer pour que #Ben_Shapiro soit content ? »
    « Quel #taux_d_ change aujourd’hui pour les vies humaines ? »

    Mal à l’aise, le journaliste assure que M. Shapiro n’a jamais employé de tels termes, mais son invité poursuit sans se laisser perturber. « Les Palestiniens sont très difficiles à tuer, vous savez ? Ils ne meurent jamais ! Je le sais, j’en ai épousé une et j’ai essayé plusieurs fois, mais ça n’a jamais marché. En plus elle utilise les enfants comme boucliers humains. »

    Piers Morgan essaie de préciser les déclarations de Ben Shapiro, affirmant que celui-ci a effectivement estimé qu’il faudrait « tuer autant de terroristes que possible » avant de souligner que ceux-ci « utilisent leurs enfants comme boucliers humains ». Bassem Youssef exhibe alors à l’écran un diagramme qui représente, dit-il, le nombre de #victimes palestiniennes et israéliennes du conflit sur plusieurs années. Sans surprise, le déséquilibre est immense, même si la source des chiffres n’est pas précisée. « Je le répète, continue-t-il, je suis d’accord, il faut les tuer. J’ai juste une question : C’est quoi la proportion ? Quel est le taux de change, aujourd’hui, pour les vies humaines ? »

    « Mais alors, si vous étiez à la place d’Israël, comment réagiriez-vous aux attaques du 7 octobre ? », l’interrompt Piers Morgan, qui lui demande s’il est par ailleurs d’accord pour estimer que l’offensive du Hamas était d’une sauvagerie inédite. « Est-ce que je condamne le Hamas ? rugit l’humoriste. Oui, je condamne le Hamas. Je les déteste ! Donc, quant à votre question au sujet de ce que je ferais, voilà ma réponse : Je ferais exactement ce qu’Israël fait : tuer autant de gens que le monde m’autorise à le faire. Parce qu’on les laisse faire ! Mais j’ai une question pour vous. Disons que le Hamas est le problème et imaginons un monde sans Hamas. Tenez, la #Cisjordanie par exemple… Comment peut-on expliquer que là-bas aussi, même sans Hamas, il y a eu des milliers de Palestiniens tués ces dernières années… »

    « Un mauvais investissement »

    « Soyons clair, poursuit-il, inspiré. Admettons, le Hamas est le problème. Disons qu’ils n’existent plus. Bon, en Palestine, 20 % des habitants sont soumis au système répressif israélien et les autres survivent comme ils le peuvent, depuis des décennies. À votre avis, les gens seront-ils enclins à sympathiser avec ceux qui les oppressent, ou avec ceux qui résistent ? Bien sûr j’entends les gens de l’autre camp, qui nous expliquent qu’Israël est le seul pays qui avertit les civils avant de les bombarder. Comme c’est gentil de leur part ! J’en ai parlé avec la famille de ma femme, avec mon beau-frère qui vit à Gaza. J’ai demandé : “Quand Israël prévient que des frappes vont avoir lieu, est-ce vrai que le Hamas vous oblige à rester là ?” Il m’a dit : “Non !” Vous vous rendez compte, quel salaud de menteur ! »

    Tout à son idée, Piers Morgan persiste : que ferait Bassem Youssef à la place d’Israël ou de ses alliés ? « Disons que je me mets à la place d’un colon israélien, propose l’humoriste. D’abord, je m’adresse à mon Premier ministre Benyamin Netanyahou. “Vous nous avez promis la paix, mais le 7 octobre, quand le Hamas a attaqué, l’armée a mis des heures à intervenir. Vous avez fracturé notre société. Dans les kibboutz on dit que vous avez laissé faire pour justifier une future offensive massive sur Gaza !” » « Je suis citoyen américain, rappelle-t-il ensuite. Mon pays donne des milliards de dollars à Israël tous les ans. Si j’étais Joe Biden – qui a dit que c’était le meilleur investissement que son pays ait jamais fait – j’irais voir Benyamin Netanyahou et je lui chuchoterais à l’oreille :“j’ai fait un mauvais investissement.” »

    « Mais comment en sort-on ? » insiste l’hôte du talk-show, totalement dépassé par les propos de son invité. « Je ne sais pas, admet Bassem Youssef. Mais je me demande ce qu’espère Israël en écrasant Gaza sous les bombes. C’est quoi le but ? Pousser les civils à se tourner contre le Hamas ? C’est ce que font les terroristes : tuer pour semer la peur et pousser les gens à se retourner contre leurs autorités, par peur. Ça fait des années qu’Israël tue des milliers de Palestiniens, est-ce que ça a réglé le problème ? En quoi ce serait différent cette fois ? »

    Partagée par des milliers d’internautes sur X (anciennement Twitter), la vidéo ne cesse, depuis, de se répandre et de provoquer des réactions. Dont une majorité de commentaires enthousiastes venus d’internautes du Maghreb et du Moyen-Orient, qui ont le sentiment d’avoir trouvé, enfin, un porte-parole à la hauteur.

    https://www.jeuneafrique.com/1495233/politique/les-palestiniens-sont-tres-difficiles-a-tuer-le-satiriste-bassem-youss
    #satire #à_lire #à_voir #7_octobre_2023 #Israël #Palestine #Hamas #vidéo #humour
    via @isskein

    • Un autre extrait:

      PM : « Pourquoi tout le monde arabe veut constamment attaquer Israël sans sans offrir d’endroits où les Palestiniens pourraient aller ? »
      BY : « C’est exactement ce que Israël veut. (...) C’est la pire des solutions. Ce sont des Palestiniens, c’est leur terre et on leur enlève. (...) L’Europe compte 44 pays. Pourquoi n’accueilleraient-ils Israël ? »
      BY : « Pendant des années l’Occident nous a dit : ’Regardez-nous, nous sommes libéraux. Nous sommes pour les droits humains. Nous sommes tous égaux. Adoptez nos valeurs.’ Et soudainement vous ne voulez même pas d’un cessez-le-feu. Vous ne voulez pas dire à Israël d’arrêter. Soudainement, nous voyons McDonalds donner des repas gratuits à l’armée israélienne. Parce que rien ne vous ferait sentir mieux, après avoir tué un tas d’enfants palestiniens, qu’un Happy Meal. Israël est un pays raciste, qui applique l’apartheid, qui renvoie cette image brillante de sécularisme et de démocratie aux gens pour qu’ils acceptent tout ce qu’ils font, parce qu’ils voient les Palestiniens comme des êtres inférieurs. C’est toute la question. (...) C’est pourquoi nous posons la question : ’Où sont passés vos #valeurs ?’ Parce que c’est là le fonds du problème, ce n’est pas Hamas, ce n’est pas Palestine. C’est des gens qui nous perçoivent comme des êtres inférieurs. »

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1720851283479810113