Une chambre en ville moi, j’adore. Bon, en fait, j’adore tout de #Demy. Un bouquet de fleurs suspendu au-dessus du gouffre , c’est ce qu’il fait, toujours, tout le temps. Et c’est magnifique. On peut appeler ça kitch, mais c’est aussi vulgaire que de dire : le parthénon avec ses peintures, ça devait être kitch. C’est juste qu’il n’y a aucun, mais alors aucun second degré. Aucune ironie. Et on est vraiment pas habitué à ça... C’est de la pure sincérité, du pur enthousiasme, du pur humour, de la joie et de la tristesse pleine, entière, très subtile mais aussi très brute. C’est vraiment drôle, vraiment de l’humour (pas de l’ironie donc) mais aussi très rentré, très étrange, très mélancolique, très... humain. Le type ne se regarde pas danser et il danse comme si personne ne le regardait. Et il prend des risques de dingue, même et surtout après des succès (quand même le seul cinéaste français à savoir filmer des comédies musicales à la hauteur, si ce n’est plus haut, que les américains). En apportant au genre des trucs pas possibles, comme le parlé-chanté... A prendre ou laisser. Aucune poses, pas de postures... je me trompe peut-être, mais j’y vois une innocence que très peu ont envie de croire vraie (ce qui, en soit, est passablement tragique). C’est un coeur pur et incandescent cet homme, voilà tout. Et c’est un miracle qu’il ait réussi à apparaître.
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