• Don coutumier de l’IRD à l’ADCK : un millier de fiches d’enquêtes en ethnobotanique - Institut de recherche pour le développement (IRD)
    http://www.ird.fr/toute-l-actualite/actualites/actualites-generales/don-coutumier-de-l-ird-a-l-adck-un-millier-de-fiches-d-enquetes-en-ethnobotaniqu

    L’IRD organise vendredi 18 mars à 8h30 au centre culturel Tjibaou une cérémonie de signature d’une lettre de collaboration avec l’ADCK en présence du Sénat coutumier. A cette occasion, un millier de fiches d’enquêtes ethnobotaniques sur les #remèdes_traditionnels #kanak seront confiées au département « Patrimoine et recherche » de l’ADCK.

    ...

    En #Nouvelle-Calédonie, en attendant une transposition complète du Protocole de Nagoya de 2010 par le Congrès et les trois provinces, l’IRD a initié des échanges constructifs avec l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK) et le Sénat Coutumier, sur l’accès et la protection des #savoirs_traditionnels liés à la #biodiversité et aux changements environnementaux.

    ...

    Il s’agit, par ce geste, de saluer à travers l’ADCK le peuple kanak qui a permis ce remarquable travail. Son auteur, Dominique CORTADELLAS-Bourret, ethnobotaniste, a travaillé en Nouvelle-Calédonie de 1967 à 1980. Elle a d’abord étudié les Ignames de Nouvelle-Calédonie et, en 1973, leur a consacré une thèse. Ses travaux sont toujours cités, en Nouvelle-Calédonie et ailleurs.

    Don coutumier de l’IRD à l’ADCK : un millier de fiches d’enquêtes en #ethnobotanique (PDF, 115 Ko)

    #botanique

  • http://blog.mondediplo.net/2016-03-10-Quelques-pensees-radicales-a-propos-de-Sci-Hub


    Quelques pensées radicales à propos de #Sci-Hub

    Le droit d’auteur a certainement encore un rôle à jouer dans le monde académique, notamment dans l’optique de changer la manière dont se transmet le #savoir_universitaire. Mais en le considérant comme sacré et inviolable, comme s’il était descendu du mont Sinaï, nous ne prenons pas du tout ce chemin.

  • Prêt numérique en bibliothèque : “Il serait dommage de payer moins cher”
    https://m.actualitte.com/n/63659

    L’association des Bibliothécaires de France s’était déjà inquiétée de la présence de ces mesures techniques de protection : « Par ailleurs, la complexité du modèle conditionné par la présence de DRM ou mesures techniques de protection rend difficile la réalisation des missions des bibliothèques à l’heure de la société du tout numérique. Beaucoup d’usagers ne seront pas en mesure d’accéder à ce service qui nécessite un certain niveau d’aisance avec l’ordinateur. » Et de rappeler que cette exclusion, pour partie inquantifiable, des utilisateurs relevait d’une « profonde contradiction » en regard des principes de la charte Bib’Lib, notamment en regard du point 8 : « Le droit d’accéder à des ressources, y compris numériques, respectant la diversité des usages et favorisant l’appropriation de l’information et du savoir (...)

  • Meet the Robin Hood of Science | Big Think
    http://bigthink.com/neurobonkers/a-pirate-bay-for-science

    On September 5th, 2011, Alexandra Elbakyan, a researcher from Kazakhstan, created #Sci-Hub, a website that bypasses journal #paywalls, illegally providing access to nearly every scientific paper ever published immediately to anyone who wants it. The website works in two stages, firstly by attempting to download a copy from the LibGen database of pirated content, which opened its doors to academic papers in 2012 and now contains over 48 million scientific papers. The ingenious part of the system is that if LibGen does not already have a copy of the paper, Sci-hub bypasses the journal paywall in real time by using access keys donated by academics lucky enough to study at institutions with an adequate range of subscriptions. This allows Sci-Hub to route the user straight to the paper through publishers such as JSTOR, #Springer, Sage, and #Elsevier.

    #science #femme #hacker #open_publication #robin_des_bois #libgen

  • OpenDHT, une table de hachage distribuée de nouvelle génération
    https://blog.savoirfairelinux.com/2015/opendht-une-table-de-hachage-distribuee-au-coeur-de-ring

    OpenDHT offre la possibilité de stocker tout type de données — pas seulement des adresses IP — avec une limite par valeur de 64 Ko. Il offre également une fonction d’écoute (listen), permettant à un nœud d’être informé des changements de valeurs concernant une clé.

    #Distributed_hash_table #Open_source #OpenDHT #Savoir-faire_Linux

    • Exact ! J’ai rien partagé encore à son propos parce que j’ai peur des effets d’annonce. Mais c’est malgré tout intéressant. Et le fait que ce soit porté par une entreprise avec des développeurs dédiés lui donne peut-être plus de chance. Parce que #Tox (sur le même principe) me plaît beaucoup aussi, mais le projet n’avance plus vraiment et s’enfonce dans des querelles sans fin... Dommage.
      J’ai brièvement testé Ring et « ça marche ». C’est déjà beaucoup. Mais il manque encore beaucoup de fonctions annexes pour en faire une bêta crédible (carnet d’adresses, multi-device, etc.). À suivre, patiemment.

  • L’IRD va proposer aux autorités guyanaises un protocole d’accord conjoint pour le partage des avantages issus du brevet SkE - Institut de recherche pour le développement (IRD)
    http://www.ird.fr/toute-l-actualite/actualites/communiques-et-dossiers-de-presse/cp-2016/l-ird-va-proposer-aux-autorites-guyanaises-un-protocole-d-accord-conjoint-pour-l

    L’opposition formée par France Libertés à l’encontre du #brevet déposé en 2009 par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) sur la molécule #SkE identifiée à partir de la plante Quassia amara a récemment suscité un débat médiatique. Cette action ne prend pas en compte le fait que ce brevetage est la condition du développement éventuel d’un nouveau médicament antipaludique, ne préjugeant en rien des conditions qui pourraient être négociées dans le cadre d’un partenariat public/privé visant à une exploitation commerciale.

    Afin de faire progresser ce débat, et dans un esprit d’anticipation de la loi pour la reconquête de la #biodiversité, de la nature et des paysages en cours d’adoption, il a été décidé suite à une réunion de travail ce jeudi 4 février entre le Secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Monsieur Thierry Mandon, et le président-directeur-général de l’IRD, le Professeur Jean-Paul Moatti, que l’IRD proposerait aux autorités guyanaises un protocole d’accord conjoint garantissant :

    – un partage égalitaire des résultats de la recherche et de toute retombée économique et financière découlant de l’exploitation de ce brevet.
    – un engagement à l’information et à la sensibilisation des communautés d’habitants à la démarche scientifique à la base de ce projet de #recherche, son évolution et ses enseignements.
    – un engagement commun de garantir des conditions logistiques et de prix permettant l’accès des populations concernées à un éventuel nouveau médicament #antipaludique qui serait issu de ce brevet.

    Ce protocole d’accord pourrait être signé lors d’un prochain déplacement en Guyane du Secrétaire d’Etat.

    #savoirs @rumor

  • Un monument vidéo pour un ouvrier - Kenneth S. « Spider » Osgood Sr. (1929 - 2012)
    http://www.legacy.com/obituaries/citizen/obituary.aspx?n=kenneth-s-osgood-spider&pid=155551489&
    https://www.youtube.com/watch?v=aR1Z99XgQew

    Kenneth “Spider” S. Osgood Sr., 82, of 3 Stark St., Lakeport, died at Concord Hospital on Tuesday, Jan. 17, 2012.
    Mr. Osgood was born June 29, 1929, in Laconia, the son of Harold and Doris May (Sprague) Osgood, and had been a lifelong resident of Laconia.
    In his youth, Mr. Osgood was a Golden Glove boxer. He was an amazing short order cook who got his nickname of “Spider” from his ability to multi-task while working at the Shore Diner and Paul’s Diner. He was an antique clock repairman for several years and was owner of Osgood’s Clock Repair. He also had been employed at Scott & Williams for 10 years.

    #travail #usa #cuisine

  • Comment la Nouvelle-Calédonie protège l’utilisation de sa nature
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/01/19/comment-la-nouvelle-caledonie-protege-l-utilisation-de-sa-nature_4849962_165

    Ah oui 2% c’est un sacré partage !

    Ainsi, en province Sud, les chercheurs doivent s’assurer du double consentement de l’autorité souveraine (en l’occurrence la province) et du propriétaire foncier avant de récolter sur leurs terres. Un contrat modèle prévoit une obligation de partage des bénéfices à hauteur de 2 % des ventes de produits issus des plantes collectées.

    ...

    On retrouve l’une des informatrices de ces enquêtes dans la tribu de Borendy, sur la côte Est calédonienne. Georgette Nonké est guérisseuse et connaît les vertus des #plantes du bord de mer, surtout celles qui fortifient et soignent les nourrissons. « On m’a reproché d’avoir parlé aux scientifiques, certains savoirs sur les plantes sont secrets. Mais ce savoir ne m’appartient pas, et j’aime bien le partager… », dit-elle, tout en confirmant qu’elle n’a signé aucun contrat en cas de bénéfices réalisés grâce à ses informations.

    Rien d’illégal, puisque les #savoirs_traditionnels – un volet majeur du protocole de #Nagoya – ne sont pas encore protégés en Nouvelle-Calédonie. Ils font l’objet d’un projet de loi du pays, actuellement en suspens. « Ces savoirs sur les plantes, détenus par le peuple autochtone kanak, ont la particularité d’être collectifs et inaliénables, explique Régis Lafargue, conseiller à la cour d’appel de Nouméa, qui a rédigé le projet de loi au Congrès local. Ils sont la #propriété_intellectuelle d’un clan, qui est identifié comme gardien d’une plante et de ses secrets. » Le magistrat prône la création d’une autorité indépendante qui répertorierait ces connaissances, afin de prouver, en cas de dépôt de #brevet, leur antériorité.

    #nature

  • #savoirs et pouvoirs : un nouveau récit
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/291215/savoirs-et-pouvoirs-un-nouveau-recit

    L’historien #Dominique_Pestre dirige une impressionnante #Histoire des #sciences et des savoirs dont il explique les enjeux en vidéo, à l’aide de nombreuses illustrations et images, et avec un talent oratoire certain. Ce récit innovant montre à quel point sciences et savoirs se sont inscrits dans la #politique, la société ou la culture, en même temps qu’ils façonnaient ces domaines en retour.

    #Culture-Idées #Essais #gouvernement

  • Les étudiants ne savent pas ce qui est le mieux pour apprendre - The Conversation
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/133917327599

    Faire évaluer les enseignants par les étudiants est envisagé dans de nombreux pays comme une solution pour que les institutions éducatives aient un retour sur la qualité de l’enseignement qu’elles dispensent. Ce constat est basé sur la logique que les étudiants seraient finalement ceux qui savent le mieux ce qui est bon pour eux. Mais ce n’est peut-être pas si évident, estime Arthur Poropat, spécialiste en #psychologie appliquée à l’université australienne Griffith dans The Conversation. Deux études - ici et là - viennent de montrer que les étudiants de l’université évaluent plus positivement leurs professeurs quand ils apprennent moins (ce critère étant mesuré en regardant les résultats scolaires des étudiants sur plusieurs années pour voir si leurs performances dans une matière s’améliore selon leur (...)

    #FuturEduc #éducation #cognition #apprentissage #notation

  • Notes sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -5-

    Partie 1 : http://seenthis.net/messages/428937
    Partie 2 : http://seenthis.net/messages/429289
    Partie 3 : http://seenthis.net/messages/429820
    Partie 4 : http://seenthis.net/messages/430316

    Ch. VII.
    Le sens de « technologie » à changé au cours de l’histoire avec la science et l’industrie. Le terme servait d’abord a désigner et collecter l’ensemble des moyens permettant d’agir sur la matière. Il incluait aussi bien les métiers, les procédés techniques, que les machines. Les métiers en ont été exclus, les machines y sont resté mais procédés d’une collection et classification sas expérimentation ni causologie (connaissance des causes), et au cœur de ce grand ensemble se trouvait la « science des machines » proprement dite avec entre autre la cinétique.
    Cette modification sémantique est aussi pratique , puisque les manières de produire suivent aussi cette évolution , dans le vocabulaire d’une part, dans des descriptions de procédé qui devient de plus en plus précis et chimique, dans les lieux de production (qui de fabrique deviennent usine, industrie), et enfin dans le remplacement final du savoir faire artisanal par un ensemble de machine et procédé mécanique qui visent a obtenir scientifiquement la production (Carnino prend l’exemple de la fabrique de la bière, et plus loin celle de la pisciculture).
    Changement dans l’organisation du travail . Apparaît aussi l’incitation à la division en tâches et travaux, là ou l’artisan gérer ses pauses et pouvait être lié à sa vie familiale. Par ailleurs les machines sont valorisées en comparaison de la main d’œuvre susceptible d’être irrégulière ou de se composer en rapport de force. Plus besoin de travailleuses et travailleurs qualifiée, il suffit de suivre les manuels.
    [Des propositions qui cette fois relève plus clairement d’une politique qui à travers l’économie veux se faire passer pour science. Mais l’auteur enchaîne cette disposition aux précédentes puisque elles apparaissent dans les mêmes publications.
    Notons par ailleurs, que le remplacement des humains par les machines dans certaines activités n’est pas un problème en soi, cela pourrait nous libérer du temps si nous avions les moyens matériels à côté pour vivre… Autrement dit, à part les questions qualitatives, et de santé (pollution, mais aussi parfois psychologique [le travail aliénant existe avec ou sans machine]), la machine pose problème surtout à cause de l’organisation capitaliste. Celles-ci réclament un accroissement infini du capital, quel qu’en soit les moyens, et le plus rapidement possible.]
    Changement dans le marché et sa législation . L’auteur rappelle aussi plus tard que le train a pour ainsi dire forcé pratiquement « aux transformations légales et douanières, achève de faire pénétrer les règles du marché international au sein des régions les plus éloignées de la capitale. »
    [Je me permets de préciser sur ce point, qu’effectivement, Paris, à longtemps considéré les autres régions de la France comme ses colonies, ou elle allait puiser des ressources, y compris culturelle originale, qui furent mis en stéréotypes sous la forme du folklore. Cet extension de l’administration est aussi une occasion nouvelle de l’imposition autoritaire de la langue française].
    Science et industrie un même objectif et démarche . Ce que veux montrer Carnino c’est que « les postures scientifique et industrielle coïncident, non seulement dans leur objectif, mais bien dans leur démarche même. » La science se met pour ainsi dire à disposition de la réalisation industrielle, elle épouse ses difficultés pour tenter de les résoudre.
    Il ose même cette proposition : « L’exigence de reproductibilité, que les épistémologues ont toujours présentée comme étant l’apanage de la scientificité, est en réalité une dimension industrielle de la science elle-même : <citant Pasteur> « l’industrie a besoin de plus de stabilité et d’uniformité, soit dans la production, soit dans l’écoulement de ses marchandises » ». [Mais es-ce que cela veut dire qu’il peut existe une science sans reproductibilité ? Car c’est aussi une condition d’un savoir certains que de pouvoir vérifier les propositions d’autres chercheurs ? Cette corrélation n’implique pas à mon avis que toute science qui l’emploi travaille pour l’industrie… Carnino pense que cet argument de la science peux faire vitre pour l’industrie… mais aujourd’hui que voit-on ? Des brevets, un « secret industriel », ce n’est pas la reproduction publique ou comparative que veux l’industrie, c’est sa stabilité privée.]
    Le problème de l’invention scientifique . Semble complexe, d’un côté localement, avec des savoirs locaux, non-théorisés certain-e-s peuvent aboutir à une production originale, de l’autre des théoriciens voit la possibilité, mais pas sa mise en œuvre et vont in fine, recourir aux savoirs locaux pour ensuite mettre au point sa production industrielle.
    [Dans le cadre du capitalisme, les coopérations de ce genre ne sont peu appréciés, et l’on va chercher QUI est l’auteur de l’invention. Selon on récompensera les théoriciens, ou les pratiquants locaux, qui après tout, produisait aussi, mais juste pas avec une méthode industrielle… Le capitalisme va seulement reconnaître ce qui participe à son extension, alors qu’il serait possible de voir qu’il s’agit ici de deux types de savoirs, l’un théorique et l’autre pratique d’une part, mais aussi de deux types de possibilité quantitative de production, l’une artisanale, l’autre industrielle. Si on voit ces types de productions concurrentielles, parce que l’on cherche a produire « plus » et « plus vite » inévitablement on va en évincer une, pour reconnaître l’autre. Alors que si les besoins différents peuvent apporter des productions différentes et qu’ils sont satisfaits par elles, pourquoi chercher à en choisir un, au lieu d’apprécier au contraire l’inventivité de chacun-e qui permettrai de répondre à des besoins différents].
    Nous assistons au début de l’exploitation industrielle du vivant avec une forme particulière de pisciculture, mais surtout l’institution, le 10/02/1854 de la Société zoologique d’acclimatation (qui sera réformé en 1910 pour devenir la Société de protection de la nature et d’acclimatation de France) qui réuni différents acteurs, économique, gouvernementaux et scientifique pour organiser une nouvelle reproduction et exploitation du vivant.
    Carnino, insiste plutôt sur l’idée que c’est dans ce type de structure que naît pratiquement ce qu’on appelle la techno-science, ou plutôt la technologie. En tant que « alliance des pouvoirs politiques de la science et de l’industrie, c’est-à-dire en tant qu’association des macrosystèmes techniques et de rationalisation scientifique des processus productifs » [Toutefois je n’y vois pas quelque chose qui serait « plus science » que politique. Pour moi, il s’agit juste plutôt de politiciens qui enrôle a leur fin des scientifiques, qui par ailleurs ne demande pas mieux parce qu’ils en partagent une partie, si ce n’est totalement les objectifs. Ce que je veux dire, c’est que cette pratique me semble plus nécessaire à cause de l’objectif capitaliste, qu’à cause de la structure même de la science. Même s’il est clair que c’est une structure particulière de la science qui va alors être mis en avant, et prise comme si elle était « la science ». De même l’Histoire ne va alors retenir comme scientifique que les personnes qui, et Carnino le relève, vont se faire connaître ou légitimer.
    Il existe plusieurs modalités du savoir différentes (avec aussi des qualités différentes) qui co-existes, mais on ne retiendra, pas que les « vrai », mais que ceux qui correspondent au type de mode et de qualité de production exigé par le capitalisme. Ce n’est pas pour moi, contrairement à ce que dit Carnino, une science qui dépossède l’artisanat à des fins économiques [1], mais les fins économiques, qui légitimes un savoir contre un autre.
    Au final, mon impression profonde est que l’on se retrouve, comme c’est souvent le cas avec la critique des techniques et/ou des sciences, avec un axe qui est fondamentalement plus écologique que social, et qui donne priorité critique à des idées comme la croissance, le productivisme, l’extractivisme, la prédation, le remplacement du vivant par des machines, l’hybridation, la rationalisation au lieu d’une critique du capitalisme (ou anarchiste complète, c’est-à-dire pas seulement écologique, mais aussi sociale), qui par ailleurs peu comprendre les autres critiques (ou en écarter) mais qui dans tous les cas, les organisent et les reconnaîts différemment]
    [Carnino, relève cette citation fameuse : « Le pisciculteur doit étudier les lois biologiques, observer les faits naturels comme le voleur étudie le code pénal et observe le gendarme pour savoir jusqu’où et comment les défier sans trop de danger » (AN, F10 2630, conclusion de la troisième conférence de Chabot-Karlen.) Ce qui me permet de voir que le discours à évoluer, puisque Francis Bacon disait qu’il fallait « violer » la nature par les sciences, Descartes, s’en rendre comme maître et possesseurs, ici on parle de voler, aujourd’hui il me semble que l’on parle de connaître et mimer.]
    Toujours est-il que l’on passe de nombreux savoirs, et sciences, à l’idée qu’il existerai « La science » unique, produite en partenariat avec les différentes industries et gouvernements. Et ce changement semble bien avoir lieu aux alentours de 1850. [Mais il me semble important dès lors de ne pas rentrer dans une logique d’idéalisation de avant 1850, ni dans un dégoût de l’activité scientifique en général, mais bien de considérer que d’autres formes de production du savoir existes, dont certains peuvent répondre tout autant a une exigence de vérité, et ne pas servir que les moyens et les ambitions capitalistes].

    [1] Ch. VII, Les mutations de la technologie, §La technologie : du discours sur les techniques à la techno-science.

    #science #industrie #savoirs_locaux #technologie #inventions

  • De l’apathie à la reconstruction de l’Université, Groupe Jean-Pierre Vernant | Le Blog
    http://www.groupejeanpierrevernant.info/?p=39

    Chacun ne peut que faire le constat de l’absence totale de changement de politique universitaire lors de la dernière alternance politique. Comme l’ont dit M. Berger et M. Belloc, conseillers respectifs de M. Hollande et M. Sarkozy, lors du colloque #Univ2020, « Quel enseignement supérieur pour la France en 2020 ? » : "Sur les sujets ESR, il y a un consensus gauche-droite." Sans doute la ligne de fracture passe-t-elle maintenant entre ceux qui ont choisi de faire carrière dans la #bureaucratie, et ceux dont le métier consiste à créer, transmettre, conserver et critiquer des #savoirs.

    La Boétie a montré, dans le Discours sur la servitude volontaire, comment tout pouvoir, si autoritaire ou bureaucratique soit-il, doit rencontrer de nombreux appuis parmi les cercles concentriques des individus qui y trouvent, ou croient y trouver, leur avantage — quelque mince privilège. L’incroyable œdème bureaucratique de la dernière décennie, et l’accumulation nuisible de couches de sédiments administratifs (Labex, Equipex, Idex, ComUE et sous-structures des ComUE, facultés et pôles), ont ainsi conduit à la multiplication de chargés de mission, de vice-présidents, de membres de comités théodules, de préfigurateurs de pôles, tous appareillés de décharges, primes et pouvoir de distribution clientéliste de ressources dans le cadre de micro-agences de moyens. Nous voilà dépossédés de nos biens les plus chers : le contrôle du cadre intellectuel de notre métier, des nos moyens d’agir et de penser, de nos #libertés_académiques et de notre #temps. Et pourtant, nous sommes l’Université.

  • 20h10, j’épluche les carottes, riiiiiing riiiiing
    – comment voir le site que tu m’as installé ?
    – ben tu as bien le nom de domaine acheté ensemble sur biiiip
    – oui mais je vois rien sur biiiip
    – ? … ben tu colles ce nom dans la barre d’adresse
    – je sais pas ce que c’est
    – pardon, oui, tu ouvres un navigateur
    – je vais sur google c’est ça ?
    – oui, on va dire ça (…)

    #jargon_informatique #savoir_dire_non

    • http://seenthis.net/messages/417326

      A toujours aller dans le sens du client, on perd notre crédibilité, notre estime de soi, et on en devient le larbin de service. On n’était plus l’agence qui était là pour trouver des solutions efficaces et élégantes, mais juste le développeur qui se plie au moindre caprice du client. Apprenez à dire non plus souvent, ce n’est pas une mauvaise chose, ni un manque de respect.

      Non ! Je ne ferais pas gratuitement quelque chose qui n’a pas été prévu.
      Non ! Faire entrer toute la home à l’écran pour éviter le scroll n’est pas une brillante idée.
      Non ! Je ne vais pas changer ce bouton pour la 3è fois alors qu’on avait décidé de son meilleur emplacement.
      Non ! Je ne vous laisse pas un délai supplémentaire pour payer car vous avez eu des « soucis avec votre logiciel comptable ».
      Non ! Je ne reprends pas votre code pourri car vous avez exploité le précédent développeur et qu’il s’est barré en vous laissant dans la m…
      Non ! Je ne vais pas travailler tout le week end pour bosser sur votre urgence alors que ça fait 6 mois que vous deviez m’envoyer le nécessaire.
      Non ! Je ne vais pas modifier la date de facture ou l’intitulé pour arranger vos magouilles comptables.
      Non ! Je ne vais pas faire comme bon me semble et vous me donnerez vos indications après.
      Non ! Je ne fais pas un design sans savoir quel est le contenu / message à faire passer en premier lieu !
      Non ! Vous n’aurez pas un site à prix Babou.

      A être trop avenant et trop disponible, certains clients se permettaient de nous appeler tout le temps (5 fois dans la journée, le week-end, les soirées). Si le client pense qu’il peut vous appeler pour une question qui aurait pu être traitée par mail, ou en dehors des heures de bureau, c’est qu’il donne plus de valeur à son temps qu’au votre, et donc ne vous respecte pas.

  • Atlas of Knowledge: Anyone Can Map

    http://scimaps.org/atlas2

    Aucune idée si c’est bien mais je référence.

    Introduction

    In an age of information overload, the ability to make sense of vast amounts of data and to render insightful visualizations is as important as the ability to read and write. The Atlas of Knowledge explains and exemplifies the power of visualizations not only to help locate us in physical space but also to help us understand the extent and structure of our collective knowledge, to identify bursts of activity, pathways of ideas, and borders that beg to be crossed.

    Drawing on 15 years of research and tool development, the Atlas introduces a theoretical visualization framework meant to empower anyone to systematically render data into insights. It aims to teach “timeless” knowledge that holds true over a lifetime while referring to an extensive set of references for “timely” advice on what tool and workflow is currently the best for answering a specific question. Specifically, the visualization framework uses a systems science approach to cover major types and levels of analysis; it identifies and explains different types of insight needs, data scales, visualizations, graphic symbols, and graphic variables; and it deeply integrates statistical, geospatial, topical, and network analysis and visualization.

    #cartographie #savoir #connaissance #visualisation

  • INFO « CASH INVESTIGATION ». Des gendarmes français ont formé les policiers de #Bahreïn pendant les émeutes de 2011
    http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/info-cash-investigation-des-gendarmes-francais-ont-forme-les-policiers-

    Lorsque les émeutes ont débuté, le 14 février 2011, la France a suspendu presque immédiatement son accord de coopération avec le Bahreïn, pour protester contre la répression sanglante. Mais « Cash Investigation » a découvert que des gendarmes français se trouvaient toujours sur place pour former les forces de l’ordre.
    [...]
    Il n’empêche, il se trouve que ce #savoir-faire s’exporte bien. La France forme de nombreux policiers dans le monde entier. Pour cela, l’Etat, c’est-à-dire le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense, ont créé des services et des sociétés à capitaux privés-publics comme #Civipol (lié au ministère de l’Intérieur) ou groupe #DCI (rattaché au ministère de la #Défense). Ces sociétés dont l’Etat est actionnaire ont des clients : les gouvernements étrangers. Elles proposent des sessions de #formation de policiers et de militaires par des professionnels français. Ces stages ont un avantage majeur : ils facilitent les ventes d’armes et d’équipement de sécurité fabriqués par nos industriels. Or la France est l’un des principaux fabricants de matériel anti-émeutes, notamment de grenades lacrymogènes.

    #armement #gendarmerie #police #maintien_de_l'ordre #exportation

  • La guerre de l’UDC contre le savoir

    Selon Ola Söderström, professeur à l’Université de Neuchâtel, les attaques récentes de l’UDC contre les universités sont factuellement inexactes et cachent en réalité une guerre contre des #connaissances scientifiques qui contredisent ses thèses

    Plus généralement, on peut raisonnablement penser que ces arguments prétendument économiques servent surtout de façade pour dissimuler des motifs moins avouables. Les connaissances produites de façon rigoureuse par les SHS, faisant l’objet d’analyses critiques serrées par les pairs avant publication dans des revues scientifiques, sont en effet un caillou dans les souliers de partis comme l’UDC. Des historiens suisses répondent ainsi aux mythes propagés par l’UDC sur la bataille de Marignan ou la Deuxième Guerre mondiale. Des ethnologues démontent les thèses de l’UDC sur la situation des droits de l’homme dans des pays comme l’Erythrée. Des géographes et des politologues produisent des études statistiques sur les flux migratoires qui contredisent elles aussi les thèses du parti. La liste est longue. Elle montre que, comme une partie de la droite états-unienne qui rejette le darwinisme, contraire au récit biblique de la création, l’UDC est surtout en guerre contre le savoir. Ceci parce qu’une politique active de l’ignorance est nécessaire à son succès. Moins les mythes qu’elle propage auront de contradicteurs, mieux ses thèses pourront prospérer. Voilà ce qui est en jeu dans la campagne actuelle de l’UDC contre les sciences humaines et sociales.

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a306f484-4c0e-11e5-81d9-3af08ac280c8/La_guerre_de_lUDC_contre_le_savoir

    #UDC #Suisse #savoir #université #sciences_humaines #sciences_sociales #guerre_contre_le_savoir

  • Face au numérique, « les sciences sociales ne jouent plus leur rôle de contre-pouvoir », elles sont dépassées. Passionnant Dominique Boullier, qui propose de créer, pour remédier, les social data sciences.

    http://abonnes.lemonde.fr/festival/article/2015/09/03/les-sciences-sociales-ne-jouent-plus-leur-role-de-contre-pouvoir_474

    Je plaide pour des sciences sociales de troisième génération, qui s’emparent de ces nouveaux phénomènes pour les requalifier  : il faut inventer des concepts, des outils et limites de validité sur ces nouvelles données, ces traces auxquelles nous n’avions pas accès. Ce que nous vivons a déjà été pensé par Gabriel Tarde en 1890. Dans Les Lois de l’imitation, ce juriste, sociologue et philosophe théorise la propagation des pensées par une multitude de petites transmissions. Il avait d’ailleurs proposé d’inventer le «  gloriomètre  », l’équivalent de la mesure du buzz. Mais à l’époque il n’avait pas les outils pour mesurer ce phénomène. Désormais, nous les avons.

    A quel projet pensez-vous, concrètement  ?

    Je milite pour la création d’une nouvelle discipline, les social data sciences, avec un diplôme à Sciences Po.

  • À qui appartient la #connaissance ?
    par Hervé Le Crosnier @hlc
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-possibles/article/050815/qui-appartient-la-connaissance

    Le terme « société de la connaissance » est devenu un signe de ralliement pour décrire les sociétés contemporaines [1]. Il désigne d’une part le basculement technique qui offre une place de plus en plus grande aux machines de « traitement de l’#information » dans le processus productif. D’autre part, il souligne la place de la connaissance dans la capacité à faire société… quand celle-ci est partagée. Source d’innovations productives et sociales, la connaissance est également l’enjeu d’un affrontement mondial concernant son mode de production, d’appropriation, son usage et les règles de son partage. Si nous entrons dans une « société de la connaissance », c’est donc au sein même des processus de gestion du savoir que résident les formes nouvelles de la #lutte_de_classes. Car loin d’être inter-classistes, comme le rêvaient les promoteurs de la « société #post-industrielle » dans les années 1970, l’organisation de la production et l’usage de la connaissance conduisent au contraire à un renforcement de nouvelles formes de #domination. Au point que l’on peut penser que cette appellation recouvre en réalité la seconde phase de la #mondialisation, celle qui instaure un nouvel ordre mondial de l’usage des #savoirs.

    • L’article nous dit :

      Si nous devons vivre une « société de la connaissance », dans laquelle les savoirs, les pratiques collaboratives, le design ouvert, les principes d’élaboration et de création collective seraient la norme, il nous faudra la construire en nous opposant aux forces de mainmise sur tout le travail intellectuel de la planète.

      Je profite donc de l’occasion pour vous faire part d’une #initiative qui me tient à cœur, mais qui ne peut être mise en place seul.

      Dans le monde de l’édition les #auteurs, dont font partie les #traducteurs, sont totalement soumis au bon vouloir des éditeurs, lesquels sont eux-mêmes dépendant des grands diffuseurs et des grands distributeurs. Résultat, les producteurs ne reçoivent pour leur travail que 10 % du prix de vente H.T. pour les auteurs et 4 % pour les traducteurs (il est vrai que ces derniers sont généralement payés sous la forme d’avances sur droits d’auteur, lesquelles sont souvent supérieures aux droits réellement dû par l’éditeur ; pour en savoir plus sur cet imbroglio je vous invite à vous rendre sur le site de l’Association des Traducteurs Littéraires de France). Bel exemple du pouvoir du capital sur la production, n’est-ce pas ?

      Face à cette situation, nombreux sont les auteurs qui se tournent vers l’autoédition et vendent leur livre… via Amazon, ce qui leur permet de recevoir 70 % des ventes mais ne résout rien en termes de domination et de lutte_des_classes.

      Mais lorsqu’il s’agit, comme moi, d’une autoédition commune à l’auteur et au traducteur, la question des droits d’auteurs se posent, notamment quand l’auteur ne peut employer le traducteur, pour des raisons économiques, et vice-versa. C’est alors que m’est apparu l’idée de former une #association de producteurs-consommateurs de #littérature_latinoamécaine (c’est mon domaine mais l’idée peut, bien sûr, être reproduite pour toutes les œuvres) dans le but de permettre aux auteurs de vivre de leur travail et aux lecteurs de lire à moindre coût. Grosso modo, l’association serait composée de deux ensembles aux pouvoirs égales : Auteurs et Lecteurs. Ceux-ci en devenant membres (j’imagine une cotisation volontaire) auraient le droit de lire et de télécharger (le projet tourne dans un premier temps autour de l’#édition_numérique) l’ensemble de œuvres de ceux-là. Les auteurs ne seraient pas rétribuer en fonction de leur vente de livre (puisqu’il n’y a pas de vente) mais recevraient : pour les auteurs originaux, 50 % des revenus de l’association répartis également entre tous, et 40 % pour les traducteurs. Ainsi, plus de relation commerciale entre auteurs et lecteurs, mais également, sous-entendu, le refus de la privatisation de la connaissance, au point de nier la création comme un acte individuel.

      Hélas, je n’arrive pas encore à mobiliser sur cette question, alors si l’idée vous paraît bonne, je vous invite à m’aider à la réaliser, et notamment si vous êtes traducteurs, car la viabilité du projet est proportionnelle au nombre de titres que nous pourrons proposer.

      Merci de votre attention, et si cette intervention n’a pas sa place sur @seenthis, n’hésitez pas à me le faire savoir.

  • Les écoquartiers, des écosystèmes dans la ville - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/monde/les-eco-quartiers-des-ecosystemes-dans-la-ville,129729.php

    Comme leur nom le suggère, les écoquartiers consacrent la verdure et carburent à l’énergie solaire. Ils militent aussi pour la convivialité, la mixité sociale et la participation des habitants aux décisions.

    Pour les fans des articles « urbanisme » de « Télérama »

    #écoquartiers

  • EU blocks progress on international #copyright reform for libraries (again)
    http://eifl.net/news/eu-blocks-progress-international-copyright-reform-libraries-again

    "Once again, the European Union (EU) has blocked progress at the World Intellectual Property Organization’s (WIPO) Standing Committee on Copyright & Related Rights (SCCR) that met in Geneva from 29 June-3 July 2015. And this time, the EU is more isolated.

    The Committee is discussing copyright laws that would aid libraries and archives in fulfilling their missions in a global, digital environment. EIFL (Electronic Information for Libraries) and representatives of international library and archive organizations, observed the European Union refuse to engage in meaningful discussions that would enable an effective global information infrastructure for access to (...)

    #propriétéintellectuelle #savoirs #culture #éducation

  • Souleymane Bachir Diagne : « La transmission de la philosophie antique fut aussi une affaire africaine »

    La pensée africaine a longtemps été niée par la philosophie européenne. Pourtant, les échanges commerciaux et intellectuels transsahariens ont permis la transmission des connaissances grecques et latines antiques. Lors d’une conférence au Festival Philosophia à Saint-Emilion, le 30 mai dernier, le philosophe Souleymane Bachir Diagne a rappelé le rôle de centres culturels comme Tombouctou au Mali dans l’histoire de la philosophie.

    http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/la-transmission-de-la-philosophie-antique-fut-aussi-une-affaire-

    Peut-on parler de philosophie africaine au singulier ?

    Au singulier, « philosophie africaine » possède un aspect très général et essentialiste qui ne convient pas. Quand on pense à la philosophie africaine, on cherche le prolongement de l’entreprise ethnologique d’approche d’une société sans écriture. Pourtant, le cas de Tombouctou indique bien qu’il y a une tradition écrite. « Philosophies en Afrique » signifie aussi l’enseignement de textes de logique aristotélicienne à Tombouctou ou à Djenné, également au Mali. Je ne suis pas totalement hostile à l’expression de philosophies africaines, à condition qu’on l’utilise au pluriel. Il existe plusieurs aspects de l’histoire intellectuelle sur le continent africain. Les traditions d’érudition écrite en font partie. La Translatio studii, c’est-à-dire le transfert de la philosophie antique, n’est pas simplement une affaire européenne. Elle a aussi été une affaire africaine.

    Comment s’est opérée cette Translatio studii ?

    Il y a d’abord eu une Translatio studii du monde grec et romain au monde arabo-musulman. Celui-ci a développé un certain nombre de centres intellectuels. Plusieurs pratiques disciplinaires se sont répandues. Tombouctou était un point d’aboutissement des voies caravanières et des routes transsahariennes. L’idée même d’un isolement physique et intellectuel de l’Ouest africain est une idée fausse. Il faut le rappeler : le Sahara n’est pas un mur. Au contraire : cet espace a toujours été traversé de tous les côtés par des populations, des biens, des idées, des manuscrits... En regardant ainsi, on voit très bien la continuité spatiale entre une Afrique de l’Ouest dite subsaharienne et une Afrique du Nord elle-même en connexion avec le sud de l’Espagne, le Soudan, l’Égypte et la Péninsule arabique.

    Après l’indépendance, de nombreux régimes africains autoritaires se sont servis de cette expression de « philosophie africaine » pour renforcer un pouvoir holistique, à visée globale.

    Il est intéressant d’observer les usages politiques de cette expression. Les pouvoirs africains ont créé de toute pièce l’idée que la philosophie africaine, expression de la culture africaine, mettait davantage l’accent sur la collectivité et les droits qui lui appartiennent. Le collectif devait être représenté par un parti unique, dirigé par un chef, tel un patriarche, dont on ne questionne pas les directions ni le pouvoir. Cette notion de philosophie africaine a été utilisée par les régimes les plus autoritaires et les plus despotiques, pour justifier que le collectif soit tout et que l’individu ne soit rien. Les dissensions étaient considérées comme un crime contre un consensus qu’on estimait être la marque des cultures africaines.

    #Afrique #Mali #Tombouctou #Translatio_studii #Antiquité_classique #philosophie #pensée #savoirs #culture #histoire #Souleymane_Bachir_Diagne #dip

  • En 1895, la Belgique invente Internet, mais version papier - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/26/1895-belgique-invente-internet-version-papier-259938

    Le Mundaneum est un centre d’archives de la Fédération Wallonie-Bruxelles et un espace d’expositions temporaires situé à Mons, en Belgique. Il rouvre ses portes samedi 27 juin avec l’exposition « Mapping Knowledge : comprendre le monde par les données » dans le cadre de Mons 2015, capitale européenne de la culture.

    Au-delà de cette exposition, le Mundaneum est un lieu capital, un centre d’archives pas comme les autres qui provient d’un projet pionnier et singulier. Comme le souligne sa page Wikipédia :

    « Redécouvert après l’explosion du Web, le Mundaneum est aujourd’hui identifié comme un Internet de papier et plus récemment comme un Google de papier. Néanmoins, le projet de Paul Otlet et Henri La Fontaine dans son ensemble : classer tous les savoirs du monde dans un lieu unique et centralisé, apparaît aussi très proche de celui de la Fondation Wikimédia. »

    Autant de raisons qui nous ont donné envie d’en savoir plus en interviewant l’une de ses responsables, Delphine Jenart, directrice adjointe du Mundaneum.

    #savoir #partage_des_connaissances #archives #encyclopédie