• EU blocks progress on international #copyright reform for libraries (again)
    http://eifl.net/news/eu-blocks-progress-international-copyright-reform-libraries-again

    "Once again, the European Union (EU) has blocked progress at the World Intellectual Property Organization’s (WIPO) Standing Committee on Copyright & Related Rights (SCCR) that met in Geneva from 29 June-3 July 2015. And this time, the EU is more isolated.

    The Committee is discussing copyright laws that would aid libraries and archives in fulfilling their missions in a global, digital environment. EIFL (Electronic Information for Libraries) and representatives of international library and archive organizations, observed the European Union refuse to engage in meaningful discussions that would enable an effective global information infrastructure for access to (...)

    #propriétéintellectuelle #savoirs #culture #éducation

  • Souleymane Bachir Diagne : « La transmission de la philosophie antique fut aussi une affaire africaine »

    La pensée africaine a longtemps été niée par la philosophie européenne. Pourtant, les échanges commerciaux et intellectuels transsahariens ont permis la transmission des connaissances grecques et latines antiques. Lors d’une conférence au Festival Philosophia à Saint-Emilion, le 30 mai dernier, le philosophe Souleymane Bachir Diagne a rappelé le rôle de centres culturels comme Tombouctou au Mali dans l’histoire de la philosophie.

    http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/la-transmission-de-la-philosophie-antique-fut-aussi-une-affaire-

    Peut-on parler de philosophie africaine au singulier ?

    Au singulier, « philosophie africaine » possède un aspect très général et essentialiste qui ne convient pas. Quand on pense à la philosophie africaine, on cherche le prolongement de l’entreprise ethnologique d’approche d’une société sans écriture. Pourtant, le cas de Tombouctou indique bien qu’il y a une tradition écrite. « Philosophies en Afrique » signifie aussi l’enseignement de textes de logique aristotélicienne à Tombouctou ou à Djenné, également au Mali. Je ne suis pas totalement hostile à l’expression de philosophies africaines, à condition qu’on l’utilise au pluriel. Il existe plusieurs aspects de l’histoire intellectuelle sur le continent africain. Les traditions d’érudition écrite en font partie. La Translatio studii, c’est-à-dire le transfert de la philosophie antique, n’est pas simplement une affaire européenne. Elle a aussi été une affaire africaine.

    Comment s’est opérée cette Translatio studii ?

    Il y a d’abord eu une Translatio studii du monde grec et romain au monde arabo-musulman. Celui-ci a développé un certain nombre de centres intellectuels. Plusieurs pratiques disciplinaires se sont répandues. Tombouctou était un point d’aboutissement des voies caravanières et des routes transsahariennes. L’idée même d’un isolement physique et intellectuel de l’Ouest africain est une idée fausse. Il faut le rappeler : le Sahara n’est pas un mur. Au contraire : cet espace a toujours été traversé de tous les côtés par des populations, des biens, des idées, des manuscrits... En regardant ainsi, on voit très bien la continuité spatiale entre une Afrique de l’Ouest dite subsaharienne et une Afrique du Nord elle-même en connexion avec le sud de l’Espagne, le Soudan, l’Égypte et la Péninsule arabique.

    Après l’indépendance, de nombreux régimes africains autoritaires se sont servis de cette expression de « philosophie africaine » pour renforcer un pouvoir holistique, à visée globale.

    Il est intéressant d’observer les usages politiques de cette expression. Les pouvoirs africains ont créé de toute pièce l’idée que la philosophie africaine, expression de la culture africaine, mettait davantage l’accent sur la collectivité et les droits qui lui appartiennent. Le collectif devait être représenté par un parti unique, dirigé par un chef, tel un patriarche, dont on ne questionne pas les directions ni le pouvoir. Cette notion de philosophie africaine a été utilisée par les régimes les plus autoritaires et les plus despotiques, pour justifier que le collectif soit tout et que l’individu ne soit rien. Les dissensions étaient considérées comme un crime contre un consensus qu’on estimait être la marque des cultures africaines.

    #Afrique #Mali #Tombouctou #Translatio_studii #Antiquité_classique #philosophie #pensée #savoirs #culture #histoire #Souleymane_Bachir_Diagne #dip

  • De la plante au médicament
    http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2014/10/11/de-la-plante-au-medicament_4504158_3244.html

    Comment le #protocole_de_Nagoya prétend changer le rapport de force entre les pays du sud, riches en #biodiversité, et les pays du nord, dont l#'industrie_phrarmaceutique tire profit.

    #pharma #plante #médicament #savoirs-faire

    Guide explicatif du Protocole de Nagoya sur l’accès et le partage des avantages
    https://portals.iucn.org/library/efiles/documents/EPLP-083-Fr.pdf

  • L’archipel de #Vanuatu sauvé par ses traditions
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/19/l-archipel-de-vanuatu-sauve-par-ses-traditions_4596928_3244.html

    Selon le scientifique, les #savoirs_traditionnels ancestraux des communautés mélanésiennes ont eux aussi joué un rôle positif dans la limitation du nombre de victimes. Les nakamals, abris communautaires en végétaux où les gens se réunissent pour boire le kava, boisson emblématique du Pacifique confectionnée avec les racines macérées d’une plante du même nom, ont sans doute sauvé de nombreuses vies. « Ces lieux sont des refuges en cas de #cyclone. Les poteaux de la structure sont fortement enfoncés dans le sol, les murs et la toiture sont très bas, l’intérieur est ventilé. Les #nakamals ont une architecture adaptée aux cyclones », poursuit Sylvain Todman.

    A Tanna, île à 200 km au sud de Port-Vila, une famille aurait été tuée par l’écroulement de sa maison en dur, alors que les autres villageois réfugiés dans le nakamal s’en sont sortis. Avec six volcans actifs, une quinzaine de volcans dormants, et des risques sismiques, cycloniques et de tsunamis majeurs, Vanuatu est le territoire le plus exposé aux aléas naturels de la planète, selon le World Risk Report 2014. « C’est un véritable laboratoire de recherche. Les bouleversements écologiques, termes que je préfère à l’expression de “réchauffement climatique”, ont peut-être un impact sur la fréquence de ces aléas, et c’est ce que nous essayons de déterminer », explique Sylvain Todman.

    Néanmoins, la destruction de toutes les cultures vivrières, qui constituent la majorité de l’alimentation des familles, fait aujourd’hui craindre une famine.

    #climat #catastrophes_naturelles

  • Des protocoles pour faire valoir les savoirs traditionnels face à la biopiraterie
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/biopiraterie-protocole-savoirs-traditionnels-autochtones-24042.p
    Comment faire reconnaître les droits coutumiers des populations autochtones sur le terrain afin d’éviter l’appropriation de leurs savoirs traditionnels sans leur consentement préalable et sans le partage des avantages et des bénéfices qui en résultent ?

    Malheureusement #Paywall...
    @odilon
    #biopiratrie #droit_coutumier #bigpharma

  • #livre #ebook Qu’est-ce qu’un #lieu_de_savoir ?

    Comment les #savoirs sont-ils produits ? Comment se transmettent-ils ? Quelle approche adopter pour apprendre à les observer ?

    Qu’il s’agisse d’un laboratoire, d’une agora grecque, d’un jardin botanique, d’une table de travail ou d’une bibliothèque, chaque lieu de savoir possède une dynamique propre, conséquence de son histoire et de ses spécificités. En mêlant l’observation des pratiques à l’interprétation des méthodes de pensée, cet ouvrage étudie les lieux de l’#activité_savante dans une approche comparatiste.

    Construit comme une invitation à la réflexion, situé à la frontière entre histoire et anthropologie, cet ouvrage tente de baliser les hypothèses et les enjeux d’une nouvelle approche des savoirs humains. Il s’adresse à tous les lecteurs qui souhaitent s’engager dans des cheminements parallèles ; il déploie des pistes de réflexion pour les humanités d’aujourd’hui et de demain.


    http://books.openedition.org/oep/423

  • How 1,000 years of Arabic scholarship advanced scientific debate – in pictures

    http://www.theguardian.com/higher-education-network/blog/gallery/2014/oct/23/-sp-the-importance-of-arabic-contributions-to-science-over-time-in-pict

    From the 9th to the 19th centuries, scholars and scribes used Arabic as a lingua franca to debate scientific ideas. Arabic-speaking scholars translated classical Greek, Persian and even Sanskrit texts on topics such as medicine, mathematics and astronomy. These scholars went far beyond translation and preservation and fostered a unique and vibrant scientific culture within the Arabic-speaking world. The British Library and Qatar Foundation have joined forces to launch a new bilingual online portal, the Qatar Digital Library, providing free access to 25,000 pages of fascinating medieval Arabic manuscript. Here’s a selection of some of the most influential scientific texts in history.

    #savoirs #science #philosophie #Monde_arabe #Proche-Orient #Bagdad #Maghreb #Golfe #Orient-Occident #traduction #histoire

  • Reconnaître l’élève comme individu ? (Éduveille)
    http://eduveille.hypotheses.org/6549

    L’un de ces nœuds implicites et pourtant omniprésents s’inscrit, à notre sens, dans les débats contemporains engendrés par la reconnaissance, à l’#école, de l’#enfant comme #individu.

    Loin d’être uniquement une question philosophique, s’interroger sur le sens que l’on donne à l’expression « enfant-individu » emporte en réalité des conséquences directes et pratiques lorsque l’on délibère aujourd’hui sur les thèmes de l’évaluation scolaire, du redoublement ou des rythmes de l’enfant.

    […]

    Ainsi, Marcel Gauchet regrette-t-il « l’harmonie » désormais « rompue » par laquelle « il était entendu qu’on devenait individu par l’éducation ». Partant de là, il considère que si l’enfant-individu « se pose comme toujours déjà là, préalablement à toute acquisition », cela interdit l’essence même de l’éducation consistant en la #médiation de savoirs […].

    Une autre focale peut toutefois être envisagée. En effet, reconnaître l’enfant comme un individu détenteur de #droits ne suppose pas, à notre sens, que celui-ci est complétement indépendant et autonome dans l’#apprentissage, ni même qu’il le désire. Cette reconnaissance vise plutôt à remettre en question une hiérarchie frontale reposant, dans l’éducation traditionnelle, sur un modèle d’#autorité qui nie toute l’individualité de l’enfant face à la seule existence de l’individualité de l’enseignant. Reconnaître l’enfant comme individu, si l’on s’accorde sur le sens d’une #éducation qui élève et développe les facultés intellectuelles et morales, suppose en réalité un difficile équilibre entre la prise en compte de l’intérêt et de l’intégrité de l’enfant, d’une part, et l’accès aux #savoirs et #compétences à atteindre, d’autre part.

    En outre, reconnaître l’individualité de l’enfant ne va pas à l’encontre de du très juste constat selon lequel : « On n’apprend pas tout seul à apprendre. (…) Il est besoin de passer par autrui pour accéder à soi-même » (Ibid., p.27). Prendre en compte cette réalité n’empêche pas de reconsidérer les pratiques d’enseignement et ce dans la finalité de travailler avec l’élève et d’assouplir le lien qui dans l’éducation traditionnelle est essentiellement vertical, unidirectionnel et autoritaire. […]

    La question de la reconnaissance de l’enfant comme individu, renvoie en réalité à une problématique plus profonde qui est celle de la nature que l’on concède à l’enfant lui-même, tantôt considéré comme contenant qu’il s’agit de remplir pour qu’il devienne individu, tantôt considéré comme individu détenteurs de savoirs qu’il s’agit d’élargir et d’élever.

    […]

    Pour rappel, l’un des principes promus par les #pédagogies nouvelles est celui de l’#interactivité entre deux individualités : celle de l’enseignant et celle de l’élève.

    L’intérêt de l’enfant est alors davantage pris en considération et les finalités des enseignements sont idéalement rendues plus explicites. Dans cette perspective apprendre suppose préalablement d’aimer l’acte d’apprentissage en en comprenant la finalité, tout l’inverse d’une démarche autoritaire. Or nous considérons que ces deux points – la prise en compte de l’intérêt de l’enfant et l’explicitation des finalités des enseignements – sont peu intégrés aux pratiques enseignantes, qui restent pour l’essentiel dans une pédagogie frontale basée sur le modèle de l’#instruction. […].

    Pour conclure…

    …et en suivant les pas de Marcel Gauchet, nous souhaiterions insister sur l’exigence que doit avoir l’école à former les élèves à penser et à apprendre. Et ici encore la reconnaissance de la qualité d’individu à l’enfant nous semble essentielle. Apprendre à penser et à apprendre suppose une prise de risque et l’acceptation de l’#erreur potentielle et probable qui balise le chemin de l’apprentissage. Or cette prise de risque est favorisée lorsque les pratiques d’enseignement mettent en #confiance l’élève et respectent ses #rythmes biologiques, deux éléments qui découlent de la reconnaissance et du #respect de l’individualité de l’enfant.

    #élèves

  • Pourquoi la question des droits des enfants dans nos écoles est-elle absolument centrale pour l’ensemble de nos systèmes éducatifs et pour l’avenir de nos sociétés ? (Bernard Defrance)
    http://www.bernard-defrance.net/archives/artic/index.php?textesperso=144

    Or jusqu’à présent l’éducation était pensée sur le mode de la transmission des savoirs, des savoir-faire, des générations précédentes aux générations suivantes. Le défi de l’école aujourd’hui c’est de proposer aux enfants de découvrir, d’inventer des solutions à un certain nombre de problèmes que nous avons été nous-mêmes incapables de résoudre. Il suffit de regarder le développement des technologies dans tous les domaines, de la biologie, de l’informatique, dans la physique également, dans l’agriculture, dans tous nos modes de vie habituels. Quand on regarde les prévisions des futurologues d’il y a une trentaine d’années, toutes ces prévisions se sont révélées fausses.
    […]
    Et c’est d’autant plus important que nous sortons d’un siècle où nous avons découvert ceci : que l’école est devenue l’alliée des pires violences, que les auteurs des crimes et des génocides de ce siècle étaient tous d’anciens bons élèves […].
    Comment articuler la construction des savoirs et l’institution de la loi ? Comment l’apprentissage des savoirs et des savoir-faire, l’accès à la culture, peut-il s’articuler à l’institution de la loi, c’est à dire non pas l’enseignement de la loi au sens où on l’enseignerait comme une discipline à côté des autres, mais par une mise en pratique de la loi et du droit dans les fonctionnements institutionnels même de l’école.
    […]
    Il y a en effet cinq grandes lignes de travail, de mise à l’action, qui se dessinent pour nous dans nos systèmes éducatifs. […]
    D’abord instituer dans les établissements scolaires une instance de médiation et de jugement. […] Ce n’est pas la violence, ce n’est pas l’agressivité chez les jeunes qui est inquiétante, c’est leur immense capacité de résignation et de passivité à l’égard de situations qui sont institutionnellement intolérables. […]
    Deuxième proposition : distinguer, tous les moyens sont à inventer, l’évaluation pédagogique interne au travail de la classe et la validation externe des compétences, des savoirs, des savoir-faire acquis. Séparer donc les rôles d’entraîneur et de juge, inventer donc les moyens institutionnels de cette séparation des pouvoirs. […]
    Troisième proposition : la réorganisation des cursus. Aujourd’hui nous savons bien quels sont les enjeux scientifiques et techniques des développements de notre monde et donc ça impose une réorganisation complète des cursus. Aujourd’hui à chaque étape, l’enfant est obligé de renoncer à une part de ses potentialités […].
    Quatrième proposition : à propos du débat entre services publics et institutions privées, avec à l’horizon la menace que fait peser la marchandisation des savoirs et la commercialisation de l’école. Je crois qu’il serait du rôle de l’État, des États que de définir des « cahiers des charges » extrêmement précis, garantissant par exemple l’égalité des ressources financières entre les établissements, par élève et selon les filières, par exemple aussi garantissant le statut des enseignants, les programmes et surtout les méthodes pédagogiques qui permettent aux enfants de s’approprier les significations données au monde et à l’histoire par les générations qui ont précédé, d’entrer à leur tour dans la construction des savoirs, la création culturelle et l’institution de la loi. […]
    Cinquième proposition : je fais, probablement comme un bon nombre d’entre vous, un métier absolument impossible. […] Il faut absolument en effet qu’il y ait ces moments de contrôle, au sens anglais du terme, qui me permettent de me contrôler, de reconnaître mes erreurs et d’en assumer les conséquences. Groupe de formation réciproque et de soutien, formation continue dans le temps de travail même des enseignants, pour assumer l’impossibilité de cette tâche. […]
    Pour conclure, je crois qu’il y a deux enjeux majeurs qui ne se séparent pas l’un de l’autre :
    Le premier : les savoirs, la culture. À quoi sert l’école ? […] Je crois que, d’une part, l’école invite les enfants à s’approprier, je l’ai dit, les significations données au monde et à l’histoire par les générations qui ont précédé, rôle essentiel de conservation (l’école est conservatrice, oui, d’une certaine manière), à s’inscrire dans des filiations culturelles, historiques et universelles et, d’autre part, […] si l’école est essentiellement conservatrice, elle est aussi essentiellement révolutionnaire c’est à dire qu’elle doit habituer les enfants à s’affronter à l’imprévisible du monde qui les attend, à ne pas se soumettre aux prétendues fatalités de la guerre et de la violence. […]
    Deuxième enjeu, la loi. Comment l’école peut-elle permettre aux enfants de découvrir que la loi est l’outil de la liberté ? La loi est l’outil de ma liberté et non pas limite à ma liberté parce que ma liberté peut s’articuler à celle de l’autre. Et donc je crois que le défi est de permettre aux enfants dans le quotidien de l’école le plus à ras de terre de découvrir que ma liberté – contrairement à ce qu’on dit très souvent – ne s’arrête pas là où commence celle de l’autre mais qu’elle commence là où commence celle de l’autre […]. Et si j’arrive à ne pas confondre ces deux comportements contradictoires que sont l’exercice du pouvoir sur et l’autorité dans, peut être alors les élèves vont-ils comprendre qu’il y a une contradiction essentielle entre se soumettre à quelqu’un et obéir, d’une part à la loi et d’autre part aux exigences extraordinairement complexes de la construction des savoirs. […]
    Et donc, à l’école, on peut (on doit !) découvrir ceci : je ne peux réellement m’approprier que ce que je donne. […] Et alors vous voyez ici l’exigence radicale de résistance qui est la nôtre dans l’école, par rapport à toutes les logiques extérieures de la prédation, de l’appropriation, du « moi d’abord et les autres après », des jeux meurtriers de prestance, de rivalités, de concurrence et de guerre. Si on est fidèle aux finalités de l’école, alors nous heurtons de front toutes les logiques économiques et institutionnelles actuelles, y compris celles de l’école telle qu’elle fonctionne encore, qui oblige l’élève à réussir contre les autres et non pas avec les autres. Et nous prenons alors conscience des enjeux éthiques et politiques de notre travail pour que l’école soit l’école.

    #éducation #droit_de_l'enfant #loi #transmission #savoirs #système_éducatif #pédagogie #pédagogie_coopérative

  • L’école doit s’adapter au XXIème siècle (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/08/25/l-enseignement-vit-au-passe-anterieur-alors-que-le-futur-est-compose_4476435

    Pour de multiples raisons, l’éducation s’est focalisée sur la spécialisation, mais la grande majorité des jeunes n’auront pas « un » emploi, mais « des » emplois tout au long de leur vie, surtout si l’on considère l’accélération des technologies et le fait que les enfants qui terminent leurs études maintenant ne seront à la retraite qu’après 2070. Même à l’université, les études sont trop focalisées et seuls 5% des étudiants qui ont un doctorat occuperont une fonction académique. Les autres seront-ils pour autant formés à un métier ? On en doute. Trop se spécialiser dans un environnement qui change sans cesse, c’est comme rouler vite avec des œillères. De plus, en France en particulier, l’on va toujours se référer au diplôme initial pour juger des compétences – à l’inverse des pays anglo-saxons, ce qui est un handicap pour changer d’orientation professionnelle.
    Dorénavant la pensée ne doit plus être linéaire mais transversale. La sectorisation de l’enseignement inhibe malheureusement la co-disciplinarité à tous les niveaux.
    […]
    Un autre handicap, assez français aussi, est la peur inculquée à l’école d’avoir tort. Cela induit une forme de castration de l’esprit d’innovation et donc de l’entreprenariat par manque de confiance. D’autres cultures font dans l’excès inverse, comme aux Etats-Unis, mais ces derniers génèrent avec grand succès des employeurs et pas seulement des employés. Il y a aussi chez nous la peur de l’échec et l’absence de deuxième chance. Il faut donc introduire d’urgence, dès le plus jeune âge, un « permis » de se tromper et un « devoir » d’explorer.
    […]
    Et c’est bien la gestion de la complexité qui sera le défi majeur du XXIème siècle. Si l’éducation préparait à « un » avenir, il faudra qu’elle prépare dès à présent à « des » avenirs.

    #éducation #apprentissage #savoirs #compétences #réforme #NTIC

  • Donnez une place aux femmes dans les programmes scolaires
    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/entreprendre-articles-section/entreprendre/3844-petition-pour-ne-plus-apprendre-a-moitie

    Elle vient d’avoir son baccalauréat et n’apprécie pas du tout l’arnaque. Ariane Baillon, 17 ans, se réjouissait d’étudier la philosophie jusqu’à ce qu’elle découvre que « une seule femme a l’honneur de voir son nom figurer dans la liste officielle des philosophes à étudier en Terminale : Hannah Arendt. » Pourtant, écrit-elle après avoir cité quelques absentes, « la liste des grandes philosophes est plus longue qu’on le croit, mais inexplorée ». Alors la jeune bachelière bordelaise a décidé d’adresser une pétition pour demander au ministre de l’Education Nationale, Benoît Hamon, de sortir les femmes de l’ombre. Et pas seulement en philosophie tant qu’on y est. Lancée fin juillet, sa pétition a recueilli plus de 12000 signatures mi-août.

    Dans un article rédigé pour Rue89 Bordeaux, Ariane Baillon va plus loin , remontant ses cours de lettres :« En première, en cours de Français, on ne nous parlait de George Sand que pour parler de sa liaison avec Alfred de Musset » écrit-elle. Et il ne lui a pas échappé que les rares femmes qui apparaissaient dans ses livres étaient réduites à leur sexe « Le choix de faire enseigner des œuvres telles que Les Mains libres, qui brandit une image de la femme-objet uniquement définie dans son pouvoir érotique, n’arrange rien. »

    Tiens, et si le prochain ministre de l’éducation était UNE ministre, hein ?
    #femmes #sexisme #savoirs #arts #sciences

    • Pétition : place aux femmes dans les programmes scolaires
      http://rue89bordeaux.com/2014/08/petition-place-aux-femmes-les-programmes-scolaires

      Je m’appelle Ariane, je vis à Bordeaux, j’ai 17 ans et je viens de finir mon année de Terminale, en section Littéraire.

      Qui dit Terminale L dit grande découverte : celle de la philo ! Quelle ne fut pas ma joie à la rentrée de me voir remettre un épais manuel de philosophie, présage d’une initiation intense à l’exercice de la pensée et aux combats des préjugés. J’ouvre le livre et je tombe sur la liste des auteurs au programme où étaient réunis tous les plus grands penseurs que j’avais hâte de découvrir : Platon, Épicure, Descartes, Pascal, Kant, Nietzsche, Foucault…

      Mais au fur et à mesure de ma lecture de cette liste, ma joie retombe : en effet, la liste est pleine des plus grands penseurs et auteurs depuis l’Antiquité. Et, perdue parmi eux, une femme : Hannah Arendt. Innocemment, je pensais aussi explorer la pensée de Simone de Beauvoir, Anne Conway, Simone Weil, Catherine Kintzler, Elisabeth Badinter. Visiblement, aucune d’entre elles n’a sa place dans un manuel de philo.
      L’homme prend la place de l’humain

      Ce constat amer a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Déjà en primaire, le masculin l’emportait sur le féminin. Au collège, on nous exposait la vie et l’œuvre des grands hommes de l’histoire.

      En première, en cours de Français, on ne nous parlait de George Sand que pour parler de sa liaison avec Alfred de Musset, et on nous faisait travailler « la question de l’homme ». Non, ce n’est pas s’attacher à un détail que de demander qu’on utilise le terme « humain », qui aux dernières nouvelles fait aussi partie de la langue française.

      Et cette année, on me demande de rester stoïque face à la domination masculine du cours auquel les Terminales L assistent pendant 8 à 9 heures par semaine.

      Le sexisme ambiant de notre culture

      Et quelle ironie que le problème se pose en cours de philosophie ! Ce cours où les professeurs nous expliquent comment combattre les opinions toutes faites et les préjugés ! Ce cours où les élèves sont appelés à réfléchir sur la morale et la tolérance, sur la société et l’égalité ! Ce cours où l’on nous affirme que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » !

  • The Internet’s Own Boy HD VOSTFR - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=7ZBe1VFy0gc

    "Ce film raconte l’histoire de Aaron Swartz, programmeur de génie et activiste de l’information. Depuis l’aide qu’il a apporté au développement de RSS, l’un des protocoles à la base d’Internet, à la co-fondation de Reddit, son empreinte est partout sur Internet. Mais c’est le travail révolutionnaire de Swartz autour des questions de justice sociale et d’organisation politique, combiné à son approche sans concession de l’accès à l’information pour tous, qui l’a pris au piège dans un cauchemar légal de deux années. Cette bataille s’est terminée par son suicide à 26 ans. L’histoire d’Aaron touche une corde sensible chez des personnes même éloignées des communautés online parmi lesquelles il était une célébrité. Ce film est une histoire personnelle à propos de ce que nous perdons lorsque nous restons (...)

  • Je bouge donc je suis : bienvenue dans l’ère de la #géographie 2.0 - L’actu Médias / Net - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/medias/je-bouge-donc-je-suis-bienvenue-dans-l-ere-de-la-geographie-2-0,113754.php
    Pas encore lu via opironet

    Rappelez-vous. Vos années collège, les cours de géo, la barbe épaisse de monsieur Brunet. Les ressources agricoles de la Chine ; le Mont Gerbier de Jonc ; la variabilité climatique dans le delta du Nil. Interminable randonnée au pays de l’ennui… ? En 2014, plus aucune raison de bâiller. La géographie est (re)devenue excitante. Vivante ! Inter-active ! Ludique ! Elle est surtout omniprésente depuis qu’elle a fait sa révolution en sortant des salles de classes pour aller se glisser dans nos téléphones portables, nos tablettes numériques, nos GPS. La géo est partout, accompagnée de sa meilleure amie : la #cartographie. Sur Internet, nous passons des heures à préparer nos voyages (petits ou grands), nos visites. Dans quel environnement se situe l’hôtel que je m’apprête à réserver ? Une carte ! Y a t-il une piste cyclable entre Arcachon et le Pyla ? Une carte ! Quels étaient les cafés préférés d’Oscar Wilde dans le Londres de 1880 ? Une carte ! Des cartes... Des millions de cartes.


    #ressources #savoirs #partage

  • Les "#chroniques_malgaches" de mon collègue #Jean-Baptiste_Bing :

    Chères lec­trices, chers lec­teurs, je séjourne actuel­le­ment (i.e. de Noël à mi-février) à Mada­gas­car ; plus pré­ci­sé­ment dans une zone rurale de la côte Est, un peu au Nord de la ville de #Tama­tave. J’y effec­tue des recherches de ter­rain, à pro­pos des #savoirs autour de la ques­tion des #forêts. Il s’agit pour moi d’un retour dans le pays, ayant déjà passé deux années à Tama­tave. Mada­gas­car reste assez mécon­nue en Europe, bien que ce pays connaisse une période agi­tée, et que ses habi­tants puissent se van­ter d’une culture fort inté­res­sante. Je vais, dans une série de chro­niques, abor­der cer­taines ques­tions qui condi­tionnent en par­tie le pré­sent et l’avenir de ses habi­tants. Bonne lecture.

    Chroniques malgaches 1 : #élections réussies ou légitimité par défaut ?
    http://www.jetdencre.ch/chroniques-malgaches-1-elections-reussies-ou-legitimite-par-defaut-5752

    Chroniques malgaches 3 : un “point chaud” environnemental
    http://www.jetdencre.ch/chroniques-malgaches-3-un-point-chaud-environnemental-5968

    Chroniques malgaches 2 : les incertitudes du #bilinguisme
    http://www.jetdencre.ch/chroniques-malgaches-2-les-incertitudes-du-bilinguisme-5852

    #Madagascar

    cc @reka : Jean-Baptiste est une personne fort intéressante... une bonne adresse pour le #nouveau_visions_carto

    Le site de Jean-Baptiste :
    http://www.unige.ch/ses/geo/collaborateurs/assistants/bingjeanbaptiste.html

    • Petit témoignage : J’étais dans la région de Toamasina (Tamatave) à la fin de la campagne électorale pour les présidentielles. Il y avait alors 39 candidats en lice (si, si, 39 !!!) qui tour à tour envoyaient leurs troupes dans les villes et villages et j’ai pu constater les différences de moyens de chacun d’eux. Cela pouvait aller de la farandole de 4x4 avec mégaphone intégré pour diffuser les promesses de campagnes assortis de distribution de tee shirt/casquettes, aux envoyés de candidats pourvus seulement d’un vélo ou d’un scooter...

      Il semblerait (mais c’est à confirmer) que les financements de campagne à Madagascar ne soit pas très réglementées et que les candidats puissent être subventionné par des personnes/entreprises privées ce qui m’interroge sur les accords pouvant être passés entre les deux parties.

      Un ami malgache très investit dans la campagne électorale (il participait aux commissions de surveillances ayant pour but d’éviter les fraudes) m’a dit que « celui qui gagnera les élections sera celui qui offrira les plus de tee shirt »...

      Je me suis beaucoup interrogé sur la légitimité d’une élection qui laisse une grande part de sa population à l’écart soit parce que les villages sont trop enclavés pour que les habitants puissent se rendre aux urnes (certains ont parfois malgré tout marché 30km pu plus pour le faire) soit parce qu’une partie de la population n’a pas accès à l’information (illettrisme, absence de radio et encore moins de télé).

      Aujourd’hui, Madagascar a enfin un président « démocratiquement » élu mais toujours ni premier ministre, ni gouvernement malgré la promulgation officielle des résultats des législatives début janvier...

  • Alors que Le Monde propose un "classement des universités qui préparent le mieux à l’emploi", on vous propose de relire la discussion qu’on a eue avec Emmanuelle, maître de conférence à l’Université de Tours.

    Fermeture temporaire de la licence d’allemand : « On nous demande de former des étudiants pour les emmener au travail »

    http://tours.mediaslibres.org/Fermeture-temporaire-de-la-licence.html

    On nous a demandé de formuler une nouvelle licence qui soit plus orientée vers ce master de médiation culturelle, un titre très à la mode… On nous demande de faire un exercice d’équilibre entre ce qui fait une licence d’allemand, c’est-à-dire la pratique de l’allemand et les notions de civilisation et de littérature, et la médiation culturelle entre la France et l’Allemagne. (...) Maintenant on nous demande de former des étudiants pour les emmener au travail ce qui n’est pas du tout notre objectif premier. On est là pour faire de la recherche et transmettre le savoir sur lequel on est en train de chercher. C’est ça normalement. Tout ça est complètement déformé actuellement.

    #éducation #savoirs #université

  • De la métrologie en #démocratie. La nouvelle vague des capteurs citoyens
    http://socioargu.hypotheses.org/4505

    Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz
    Le surgissement de nouveaux acteurs, dotés d’expériences, de #savoirs et d’outils inédits, est un des éléments les plus marquants de la dynamique des controverses sanitaires et environnementales. On voit ainsi apparaître de nouvelles formes de #surveillance et de contre-expertise en provenance d’acteurs extérieurs aux institutions et aux #industriels. En même temps, comme on a pu l’observer sur le terrain des faibles doses1, les problématiques parties d…

  • « Le #Front_national sera majoritaire », prédit le #philosophe #Bernard_Stiegler
    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-front-national-sera-majoritaire-predit-le-philosophe-bernard-stiegler_12

    Un nouveau modèle #industriel, fondé sur une économie de contribution, doit être mis en oeuvre par la #France et l’#Europe. Les réseaux numériques ne fonctionnent que parce que les internautes alimentent le #Web. Cette infrastructure rend possible une économie de #partage des #savoirs, ce dont témoignent le #logiciel_libre, les #fab_labs, les réseaux énergétiques décentralisés, etc.

    • #Stiegler aurait-il pour rôle « le philosophe radical de service » du système médiatique et politique ?

      En lisant l’interview, dès la première réponse il perd toute crédibilité puisqu’il reprend comme vérité un sondage de l’ifop (patronat) et de Valeurs Actuelles réalisé par internet « par questionnaire auto-administré en ligne » :

      le FN deviendra majoritaire dans les années qui viennent et sera présent au gouvernement : selon un récent sondage, 40 % des Français affirment aujourd’hui partager ses idées.

      http://www.ifop.fr/media/poll/2324-1-study_file.pdf

      Puis il pointe les responsabilité des politiques hors-FN, on se dit « quelle bonne idée » sauf que la seule chose qu’il trouve à reprocher à la gauche c’est :

      Par exemple, lorsque Eva Joly, le soir du premier tour de la présidentielle de 2012, s’en prend à l’électorat du Front national qu’elle dit être une « tache indélébile sur le visage de la démocratie ».

      Dire cela, c’est faire exactement ce que l’on reproche au Front national, à savoir désigner des boucs émissaires et fabriquer un exutoire pour éviter de parler des vrais enjeux.

      Par contre il ne pointe pas les propos de #Valls (qui à cette époque a déjà dit plusieurs fois que les #Roms ont « Vocation ») ni la politique de #Hollande (expulsions en masse, légitimation des stigmatisation racistes de la police en refusant le pv après contrôle d’identité).

      Et il enchaine sur un propos incroyable :

      Eva Joly a gravement échoué, parce que son discours n’était absolument pas à la hauteur de ses ambitions.

      Son échec ne s’explique absolument pas par un stigmatisation acharnée de l’ #écologie et d’ #Eva_Joly elle même du fait de sa double-nationalité, ni des accords de la direction d’EELV avec le PS.

      Nan vraiment Stiegler est un guignole, la question est « à quoi sert-il ? », surtout du point de vue du Point et compagnie.

    • C’est mathématique et j’en avais parlé y a des années : les électeurs des partis traditionnels en ont ras la rondelle de se faire enfler à chaque élections avec des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient et finissent par s’abstenir logiquement, alors que les électeurs du FN, eux, sont de bons petits soldats sans états d’âme. Donc, le FN n’a pas besoin de progresser, il lui suffit d’attendre tranquillement que les autre partis se dissolvent dans l’abstention pour remporter le morceau, sachant que — comme le souligne à sa façon Fillon — le coup du sursaut républicain est usé jusqu’à la corde et ne marche plus.

      Mais le pire, c’est qu’en plus, le FN gagne des voix dans un corps social qu’on a bien préparé à l’implantation du cancer.

  • Peillon et la réforme scolaire : et si l’école allait plus loin dans les changements ? (NouvelObs.com)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/907353-peillon-et-la-reforme-scolaire-et-si-l-ecole-allait-plus-lo

    Les dogmes obsolètes, ou presque
    Le même rythme d’apprentissage pour tous : il apparaît évident aujourd’hui que chacun a des dispositions et une progression propres. L’échec scolaire, l’échec de l’école pourrions nous dire, vient de l’aveuglement à parer cette école de la vertu que la République perd de jour en jour. L’égalité des droits ne veut pas dire ignorance des différences, ou plutôt ignorance de la prise en compte des différences.
    La classe fermée , les tables en rang, le tableau référent : l’élève, en 2013, est relié au monde par l’internet et le téléphone. Il a une vision de la société qui évolue de manière horizontale, tentaculaire, ramifiée et il est confiné dans des lieux qui ont d’abord servi d’alibi à l’alphabétisation post-Napoléonienne, lieux qui devenaient des espaces d’ouverture sur le monde de la connaissance minimum. Aujourd’hui, les classes deviennent des prisons qui produisent l’effet inverse et freinent l’évolution inéluctable des jeunes élèves au point de mettre en péril leur futur.
    Le traitement de la verticalité de la transmission : des expériences sont menées, nul ne sait si elles sont justes et fondées, mais elles ont le mérite d’exister. L’introduction du « peer to peer » dans l’apprentissage. Je sais, je partage, je ne sais pas, je demande le partage. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas de la vieille utopie de la mise en place d’une société horizontale qui ferait table rase des chefs et des sous-chefs.
    Nous sommes en présence d’individus connectés, reliés entre-eux par la fibre numérique, qui fonctionnent en mode binaire ; 0 je cherche une autre voie, 1 je m’engage et je vais plus loin, et ainsi de suite. Il ne faut pas négliger ce mode de routine qui donne aussi la part belle à l’intuition et à la réutilisation des expériences passées. Ce n’est pas parce que les éducateurs vont se persuader que c’est néfaste que leurs élèves n’iront pas, de plus en plus, vers ce mode d’expression qui pour la première fois de l’humanité donne du sens à la puissance collective.
    Les savoirs savants (de plus en plus déconnectés des savoirs de bon sens ; le bon sens populaire ne faisant pas souvent bon ménage avec les espérances d’intellectualisation de la population) risquent de devenir obsolètes ! Autant l’abondance de références culturelles, livresques, scientifiques personnelles a été le moyen de prendre possession des mondes professionnels et politiques jusqu’à l’aube du XXIe siècle, autant on voit apparaître un nouveau rapport à la connaissance : elle n’est plus stockée dans nos mémoires et nos livres, mais elle est ambiante, elle est à portée de clic, prête à être cueillie et utilisée.

    #éducation #réformes #apprentissage #savoirs

  • Un mythe increvable : la « révolution #numérique à l’école »

    Dans le Libé de lundi, interview croisée de Vincent Peillon et Michel Serres sur « la place de l’ordinateur à l’école ».
    http://www.liberation.fr/societe/2013/06/09/avec-le-numerique-le-prof-se-recentre-sur-le-coeur-du-metier_909521

    On ne peut constater qu’avec étonnement comment est reprise sans aucun recul la vieille idée selon laquelle #internet et le #multimédia chamboulerait nécessairement la relation pédagogique, l’élève devenant plus autonome, actif, et le prof devant se détacher du rôle de « celui qui sait » pour être davantage un « accompagnateur ».
    Ces idées étaient déjà présentes aux balbutiements d’internet, et quinze ans après on aurait pu penser qu’on aurait pris un peu de distance par rapport au mythe. Mais non. Quelques exemples.

    - 2013 :

    Cela change le rapport au savoir, le #professeur n’en étant plus le seul détenteur ?

    V.P. : Autrefois, en effet, le maître en était le dépositaire et sa mission était de transmettre des savoirs que l’élève ne pouvait acquérir autrement. Aujourd’hui, l’élève peut accéder à des #savoirs ailleurs.

    (...) Et que devient l’enseignant ?

    V.P. : Sa tâche première est d’aider à réfléchir les savoirs, à les construire. Venez voir un cours de géographie bien fait avec le numérique. Je peux superposer plusieurs cartes à différentes périodes, avec les évolutions géologiques et industrielles. Si je prends Narbonne en 1930 et en 1978, je peux voir comment la ville s’est industrialisée, où sont implantés les nouveaux bâtiments, comment les lieux ont évolué physiquement et humainement.

    - 1997 :

    « L’enseignant n’est plus celui qui sait tout mais celui qui permet d’accéder au savoir par toutes sortes de moyens (...) » ( "Planète multimédia, le guide", Hors-Séries Challenges , novembre-décembre 1997, p.130).
    « les profs ne seront plus la référence unique des élèves : ils les aideront à trier une masse énorme de #données » (Comment Internet change la france, dossier de L’Expansion, mars 1998 p.62)
    « Les nouvelles technologies peuvent sortir les professeurs se leur fonction traditionnelle qui était de dicter et de communiquer des informations aux élèves. Les professeurs vont vraiment éduquer, c’est-à-dire structurer l’apprentissage des étudiants pour qu’ils gèrent eux-mêmes leurs nouveaux acquis ». ( Ibid )

    Les nouvelles technologies devraient également permettre de faire évoluer l’acte d’enseigner « qui n’a pas varié au cours des millénaires », l’enseignant ne donnant plus des cours magistraux mais devenant « un coordinateur, un conseiller » (Propos de Claude Allègre, rapportés par une dépêche AFP du 24 août 1998)

    - 2013 :

    (Michel Serres) Dans l’enseignement traditionnel, l’élève qui écoute le professeur est en position passager. Face à l’ordinateur, il est en position conducteur. Et le corps ne trompe pas. En position active, l’entendement est actif. En position passive, il est passif. Les sciences cognitives le confirment : la lecture et l’écriture n’excitent pas les mêmes neurones dans le cerveau quand il s’agit d’une page ou d’un écran.

    - 1997 :

    « Le multimédia brise le schéma traditionnel de l’organisation de la #classe. Il exige un travail en atelier, impliquant un rôle actif de l’élève. Au-delà de la simple utilisation de la machine, il crée une véritable révolution, qui n’est pas sans rappeler les idées hier d’avant-garde du pédagogue français Célestin Freinet : travail en groupe, autonomie des enfants et progression individualisée des cours » ( L’Express , 4-12 décembre 1997, p. 88)

    Etonnant, non ?
    #ecole

    • Et ? Internet ne chamboulerait pas la position du prof ? Simplement parce qu’on le dit depuis le début ? Avez-vous donné un cours récemment ? :)

    • Non, je ne suis pas un pédagogue ;=) Mais il ne m’a pas semblé que la mutation prophétisée il y a 15 ans ait eu lieu ; que je sache, les élèves ne se sont pas transformés en aventuriers du savoir construisant leurs savoirs en toute autonomie face à leur ordinateur, avec l’appui ponctuels de profs-conseillers les aidant à trier l’info. Ca ne veut pas dire qu’Internet n’a rien changé ou ne sert à rien, bien entendu !
      Je m’interroge simplement sur les raisons qui font qu’on annonce, contre toute évidence, qu’une technologie va forcément tout chambouler, tout remettre en question - alors que le changement, si changement il y a, ne sera forcément que progressif et circonscrit.
      Peillon et Serres ont-il rencontré des élèves récemment ;=) ?

    • Pour ma part, je pense que le changement a commencé avec la machine à calculer. :) Fin des années 80, la question était « doit-on les autoriser lors des examens ». Il s’avère que peu à peu, même si ce n’est pas une révolution brutale, les technologies influencent la pédagogie. Aujourd’hui, les examens (Bac compris) sont moins accès sur la mémoire pure et plus sur l’analyse de documents à disposition, avec accès aux outils. Internet amplifie selon moi le fait qu’il faut apprendre à trouver son chemin et que l’enseignant est là pour être un guide. La difficulté est que la temporalité entre l’évolution des usages du numériques et la capacité d’adaptation du système éducatif n’est pas la même...
      Mais il semble qu’il y ait vraiment quelque chose de positif à exploiter ~ http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/les-etudiants-qui-twittent-ont-de-meilleures-notes-314 (par exemple). Je pense que tout le monde est d’accord là dessus.

  • Quels savoirs scolaires ? (Educavox)
    http://www.educavox.fr/editorial/article/quels-savoirs-scolaires

    On voit bien le poids que peut avoir encore la conception pourtant obsolète des programmes scolaires. Des savants les conçoivent depuis toujours en déclinant les disciplines universitaires anciennes, en découpant les savoirs selon une logique didactique rigoureuse, en les morcelant et en les décontextualisant, sur la base d’un principe aujourd’hui massivement condamné, du faux simple inventé par des adultes pour des élèves considérés comme incapables de comprendre, au vrai complexe que ces mêmes élèves perçoivent en permanence autour d’eux. Certains élèves resteront ainsi confinés dans le faux simple tant qu’ils n’auront pas ces bases qui leur permettraient d’aborder le vrai complexe.

    Cette pratique aboutit à une déperdition terrible d’énergie, à une absence de réinvestissement des savoirs scolaires dans la vie, sauf, au moins en partie, pour l’enseignement professionnel, et à une étonnante difficulté pour les élèves à comprendre le monde qui les entoure. On apprend à l’école pour être évalué et pour passer le bac, mais pas du tout pour être en capacité d’exercer sa responsabilité dans sa vie personnelle, professionnelle, sociale, dans son quartier ou son village. Le lien de ces savoirs avec les finalités de l’éducation est si ténu qu’on l’oublie systématiquement quand on fait cours. […]

    C’est ainsi que les grands principes définis dans les projets d’écoles sont rangés dans les tiroirs le soir même des réunions institutionnelles, et que l’on ne sait jamais clairement dire quand et comment on forme le citoyen de demain, quand et comment on développe l’intelligence et la capacité d’agir en dehors des contextes scolaires. En fait, on apprend ailleurs qu’à l’école, ce qui peut être une réussite pour certains, et un drame ou un danger pour d’autres. […]

    Force est de constater que les savoirs scolaires sont trop souvent désincarnés et que la majorité des élèves n’en comprennent pas le sens. C’est un facteur d’ennui, un élément important de la faiblesse de la rétention de ces savoirs, une perte culturelle grave. […]

    #éducation #savoirs #programmes_scolaires #didactique

    • J’applaudis des deux mains... Et si le fond du problème n’était pas justement de croire que les savants sont les plus compétents pour transmettre le savoir. C’est comme si on pensait que les aveugles devaient être guidés par ceux qui ont la meilleure acuité visuelle.
      L’évidence est ce qui est le plus dur à expliquer, voilà pourquoi les plus érudits sont souvent les plus mauvais pédagogues. Et par ailleurs en voyant le savoir comme un patrimoine à honorer, ce sont les plus mauvais pour définir les programmes scolaires. Ils ne voient pas le savoir au service des élèves, mais les élèves au service du savoir..

  • The Explosion of 15th Century Printing : A Data Visualization - Kasia Cieplak-Mayr von Baldegg - The Atlantic
    http://www.theatlantic.com/video/archive/2012/12/the-explosion-of-15th-century-printing-a-data-visualization/265902

    Harvard’s metaLAB is “dedicated to exploring and expanding the frontiers of networked culture in the arts and humanities,” pursuing interdisciplinary research like this fascinating look at the spread of printing across Europe in the 1400s. Drawing on #data from the university’s library collections, the animation below maps the number and location of printed works by year. Watch it full screen in HD to see cities light up as the years scroll by in the lower left corner. Matthew Battles, a principal and senior researcher at metaLAB and past Atlantic contributor, describes the research and technology that went into the visualization in an interview below.


    dommage qu’on puisse pas intégrer la vidéo

    #visualisation #cartographie #publication #savoirs

  • À l’école de l’autorité (Vacarme)
    http://www.vacarme.org/article1550.html

    Alors que l’école est généralement l’objet de faux-débats particulièrement stériles, Charlotte Nordmann fait œuvre de clarté avec des textes où les questions soulevées redeviennent constructives (et dont les interrogations mériteraient de sortir de l’école pour questionner l’ensemble de la société). À charge à chacun, d’y trouver un cheminement de réponse…

    On nous dit que le règne du caprice et du #divertissement s’est insinué jusque dans l’#école, ce lieu où l’#autorité semble la plus naturelle, la plus légitime, parce que fondée sur une inégalité apparemment incontestable et imposée pour le seul bien des intéressés. On nous dit que l’autorité du maître a été ruinée, que la supériorité de son âge et de son savoir n’est plus reconnue, que son utilité même est contestée. […] On évoque tout cela pêle-mêle ou successivement, pour conclure que l’école serait désormais dans l’incapacité de remplir sa fonction de transmission d’un patrimoine culturel.
    Le plus frappant dans ces discours est leur force de conviction au regard de leur peu de fondement. Sans entreprendre de rendre raison de cette puissance, contentons-nous de remarquer que ces discours ont pour effet de nous masquer ce qui partout apparaît, dès qu’on parvient à entamer le sentiment d’évidence qui empreint trop souvent notre perception de l’école, à savoir l’omniprésence de relations d’autorité. […]
    Le seuil de #violence toléré à l’école est aujourd’hui singulièrement bas, comparé à ce qu’il a pu être dans les années 1950, par exemple, la nouveauté résidant évidemment en cela que la réaction aux transgressions des règles de « civilité » ne fait plus intervenir seulement l’autorité de l’institution scolaire, mais également l’autorité de la police, de l’institution judiciaire, voire de la psychiatrie.
    […] si l’on se préoccupe, par des moyens d’ailleurs problématiques, d’« intéresser » les élèves, l’activité à l’école relève pour ainsi dire toujours de l’#obligation. À l’école, la #contrainte est omniprésente, il n’est quasi rien qu’on ne fasse sous la menace. […] Le peu d’efficacité de la masse considérable d’injonctions dont les élèves sont assaillis n’entame pas la constance avec laquelle elles sont invariablement proférées. Et la diffusion du modèle du « #contrat » à l’école n’a fait que compliquer un peu plus les choses, marquant la volonté de faire intérioriser la contrainte par l’élève, de sorte que son indiscipline est jugée d’autant plus scandaleuse et appelant des conclusions définitives, tandis que l’élève lui-même est poussé à s’estimer seul responsable de la situation.
    La confusion la plus complète règne à l’école quant à savoir si son but premier est de discipliner les élèves ou de leur permettre d’apprendre quelque chose. […]
    Qu’il doive y avoir une part de contrainte dans l’#éducation, ce n’est pas ce que nous contestons. Mais ce qui est frappant dans l’école, c’est que la contrainte est partout. Les espaces, les domaines d’activité où les élèves choisissent de s’appliquer à telle ou telle chose, de leur propre initiative, sans sanction extérieure, sont extrêmement rares. […]
    C’est pourquoi l’école produit une véritable #infantilisation, en encourageant la soumission inconditionnelle à des normes dont la validité n’est que rarement remise en question. Chez les élèves les plus performants, cela peut atteindre des proportions étonnantes : à travailler parce qu’« il le faut », sans savoir pourquoi, sinon parce qu’on les assure que c’est la voie obligée pour « réussir », ils en viennent à n’être plus capables de produire que sous la pression d’une exigence immédiate, à ne plus s’estimer capables de juger par eux-mêmes de leur travail, à douter constamment d’eux-mêmes […]. Ce modèle n’est-il pas celui d’une absence totale d’#autonomie — si du moins l’on entend par là la capacité à se donner sa propre loi, et non la propension à accepter docilement celle qu’on vous impose ? […]
    Pour sortir du rapport duel entre le maître et l’#élève, rapport essentiellement fondé sur la contrainte, il peut être utile d’introduire entre eux des tiers : à partir du moment où la classe se structure autour d’outils, d’instruments, […] et non simplement de « s’exercer » pour être évalué par le maître, le travail cesse d’être motivé essentiellement par l’obéissance à son autorité. […]
    L’omniprésence de la contrainte a pour autre effet problématique que la question du sens des #savoirs enseignés se voit évacuée de l’acte d’enseignement […]. Les savoirs sont ainsi le plus souvent transmis sous une forme dogmatique, sans qu’il soit fait état de la façon dont ils ont été constitués, de ce sur quoi ils reposent, ni des problèmes qu’éventuellement ils posent, des polémiques qu’ils suscitent. […]
    Cette vision dualiste contribue à décourager toute mise en question de ses propres opinions, toute interrogation sur leurs fondements. Elle présuppose qu’il y a entre le monde de l’« opinion » et des savoirs non académiques et le monde des sciences de l’histoire et de la société une rupture épistémologique, ce qui est pour le moins discutable. Elle peut induire une acceptation acritique de ce qui est perçu comme un savoir incontestable ; elle nourrit le respect pour les « experts », à l’heure où cette figure est l’un des moyens les plus actifs de la négation de la politique et de son assimilation à une pure et simple « gestion », aussi « rationnelle » que possible. […] On comprend dès lors qu’à l’autorité de l’école, les élèves ne se sentent autorisés à opposer qu’une autorité supérieure, un autre discours dogmatique, celui de la religion.
    Se construit ainsi un discours fermé, qui entend donner des cadres mais tend à interdire en réalité son propre dépassement, un discours dont l’objectif est de paraître le plus complet possible, lorsqu’il devrait, pour constituer un véritable #apprentissage intellectuel, faire au moins soupçonner combien il est insuffisant et provisoire. Ainsi, ce qui devrait induire une augmentation de la puissance d’agir devient un facteur d’impuissance. […]
    Ce n’est pas sans raison que les rapports d’autorité qui règnent à l’école sont si rarement remis en question. Ils sont protégés par la croyance selon laquelle l’institution scolaire n’aurait pour fin que le « bien » des élèves, et serait le lieu d’une diffusion universelle de savoirs et de #compétences. Or, ce n’est qu’à partir du moment où l’on reconnaît que l’école est, tout autant, une instance de classement et de hiérarchisation, que l’on peut commencer à s’interroger sur l’ambiguïté de ce qui s’y joue. Ce n’est que sur ce fond que l’on peut comprendre pourquoi son autorité peut être contestée pratiquement par ceux qu’elle n’« élimine » plus, ou bien moins qu’auparavant, mais qu’elle continue à classer et à reléguer. Ce n’est qu’à partir de là que l’on peut voir à quel point l’école peut être une école de #soumission à ce qui est — de sorte qu’il faudrait s’inquiéter non pas de la ruine de son autorité, mais plutôt du peu de contestation que celle-ci suscite.

    #freinet #pédagogie_institutionnelle