• Un effondrement de la circulation océanique atlantique pourrait entraîner des températures polaires en Europe
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/06/11/un-effondrement-de-la-circulation-oceanique-atlantique-pourrait-entrainer-de


    Le fjord de Skjoldungen, sur la côte sud-est du Groenland, le 2 janvier 2025. SERGI REBOREDO / VWPICS/SIPA
    Que se passerait-il si la principale circulation océanique de l’Atlantique, qui régule le climat mondial et européen, venait à s’effondrer ? Le Vieux Continent s’en verrait chamboulé : le nord-ouest du territoire plongerait dans un froid mordant, avec des températures hivernales chutant par endroits de 15 °C, tandis que la banquise arctique viendrait lécher les côtes écossaises. Une Europe refroidie dans un monde réchauffé, comme le montre une nouvelle étude théorique et à très long terme, publiée mercredi 11 juin dans Geophysical Research Letters, et accompagnée d’une carte interactive.

    Les deux auteurs néerlandais décortiquent pour la première fois les conséquences de la conjonction de deux maux aux forces opposées : d’une part, le réchauffement climatique, lié aux émissions humaines de gaz à effet de serre ; d’autre part, une très forte réduction de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (ou AMOC, son acronyme anglais), entraînant un refroidissement régional. Cet ensemble de courants dont fait partie le Gulf Stream, qui transportent de l’eau chaude salée du pôle Sud au pôle Nord, devrait ralentir, voire pourrait s’arrêter, en raison du dérèglement climatique.
    A quelle échéance et à quelle vitesse ? Les scientifiques ne sont pas d’accord sur ce point, ni sur le fait que l’AMOC aurait déjà ralenti ces dernières décennies. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, un effondrement brutal n’aura pas lieu avant 2100. D’autres travaux montrent que la circulation se dirigerait vers un point de bascule. « Etant donné ce potentiel, il fallait étudier les impacts climatiques liés à une AMOC substantiellement plus faible », indique René van Westen, premier auteur de l’étude et chercheur à l’Institut royal météorologique des Pays-Bas.

    https://archive.ph/Ou0pv

    #AMOC #Europe #océan #climat #Gulf_stream

    • European Temperature Extremes Under Different #AMOC Scenarios in the Community Earth System Model

      Recent simulations using the Community Earth System Model (CESM) indicate that a tipping event of the Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC) would cause Europe to cool by several degrees. This AMOC tipping event was found under constant pre-industrial greenhouse gas forcing, while global warming likely limits this AMOC-induced cooling response. Here, we quantify the European temperature responses under different AMOC regimes and climate change scenarios. A strongly reduced AMOC state and intermediate global warming (C, Representative Concentration Pathway 4.5) has a profound cooling effect on Northwestern Europe with more intense cold extremes. The largest temperature responses are found during the winter months and these responses are strongly influenced by the North Atlantic sea-ice extent. Enhanced North Atlantic storm track activity under an AMOC collapse results in substantially larger day-to-day temperature fluctuations. We conclude that the (far) future European temperatures are dependent on both the AMOC strength and the emission scenario.

      https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2025GL114611
      #modèle #prévisions #scénario #froid #chaud #monde #cartographie #visualisation #Circulation_thermohaline #circulation_océanique_profonde #effondrement #températures #Gulf_Stream

    • Je retrouve ce seen de @kassem avec cette série de six articles désormais « libérés » ...
      https://seenthis.net/messages/1019811

      Les nouveaux liens :

      https://archive.ph/VJgKj

      Histoire du Gulf Stream, courant marin fameux et symbole ambigu de la fragilité des pulsations terrestres
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (1/6). Né dans le golfe du Mexique, le courant marin est censé jouer le rôle de trait d’union entre les continents américain et européen. En réalité, c’est un autre système de courants, menacé, qui réchauffe l’Atlantique nord.

      https://archive.ph/DG4fy

      La folle richesse du courant marin de Humboldt, à l’origine d’une pêche miraculeuse
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (2/6). La bande d’eau froide de 50 à 200 km de largeur qui borde la côte occidentale de l’Amérique du Sud regorge de poissons. Une ressource qui pourrait être fragilisée par le réchauffement climatique.

      https://archive.ph/VAPKl

      El Niño et La Niña, les « enfants terribles » du climat
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (3/6). En se combinant au réchauffement de la planète, les deux phénomènes climatiques pourraient avoir des conséquences encore plus imprévisibles et dévastatrices pour de nombreuses populations.

      https://archive.ph/PLd5m

      La mousson, un phénomène climatique en plein dérèglement
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (4/6). L’agriculture de l’Asie du Sud, et particulièrement de l’Inde, dépend de la manne pluviométrique apportée par la mousson. Une saison des pluies en plein dérèglement.

      https://archive.ph/qlR3G

      Canicule : les jet-streams, ces forts vents d’altitude qui pourraient favoriser les épisodes de chaleur
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (5/6). Les forts vents d’altitude, les courants-jets, inquiètent les spécialistes, qui s’interrogent sur l’effet de leur conjugaison avec le réchauffement climatique.

      https://archive.ph/CdhG1

      La marée, ce cycle immuable et vital qui intrigue les savants depuis l’Antiquité
      Série|« Les pulsations de la Terre » (6/6). Dès Pythéas le Massaliote en 300 avant J.-C., les scientifiques essaient d’expliquer ce phénomène de flux et de reflux de la mer. Il faudra attendre Isaac Newton, au XVIIᵉ siècle, et surtout Pierre Simon de Laplace, un siècle plus tard, pour appréhender ce jeu de relations entre la Terre, le Soleil et la Lune.

    • En revanche, dans un scénario où les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de manière ininterrompue, l’impact du réchauffement climatique l’emporterait sur celui de l’AMOC : l’ensemble de l’Europe se réchaufferait et les extrêmes froids s’avéreraient très rares, même en cas d’arrêt de la circulation atlantique.

      Eh bien parfait, on a déjà trouvé la solution pour contrecarrer la disparition éventuelle de l’AMOC : émettre toujours plus de GES. Pour l’instant on est sur la bonne voie étant donné la tournure des choses dans la plupart des pays.

  • La #France va-t-elle manquer d’#eau ?

    Face aux nombreuses inconnues qui entourent l’évolution des #précipitations dans les décennies à venir, cinquante scientifiques ont décidé de multiplier les simulations hydrologiques. Une certitude : il y aura moins d’eau l’été.

    Zoomer sur la carte de France pour choisir une rivière et regarder l’évolution de son débit dans cinquante ans sous l’effet du réchauffement climatique. Le Gers, par exemple, qui coule à Layrac. Les #cartes_Méandre dessinent quatre #scénarios possibles pour cette rivière, du plus optimiste, avec une diminution du débit de 10 % par rapport au niveau actuel, au pire, avec une baisse de plus d’un tiers.

    Cette impressionnante visualisation, disponible pour 4 000 points d’eau répartis sur tout le territoire, est le résultat du projet Explore2, piloté par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’Office international de l’eau (OiEau). Entre 2021 et 2024, une équipe de cinquante scientifiques a travaillé à mettre à jour les projections hydroclimatiques françaises pour anticiper les évolutions futures.

    L’observation des #cours_d’eau préservés des activités humaines annonce déjà les tendances. Une autre #carte_interactive, qui a reçu fin novembre le prix Science ouverte des données de la recherche pour son interface de visualisation proposée au public, dessine une France de l’eau coupée en deux.

    Dans la moitié sud, l’eau a manifestement diminué depuis le milieu du XXe siècle. « Il y a une baisse de l’ordre d’un tiers de la ressource en eau sur une très grande moitié sud de la France pendant les cinquante dernières années », précise Jean-Philippe Vidal, hydroclimatologue à l’Inrae. Mais dans la moitié nord, les hydrologues peinent à identifier des tendances claires depuis le début des mesures, en 1968.

    Ce contraste se retrouve dans les projections. Autour de la Méditerranée, celles du climat sont formelles : il y aura moins d’eau d’ici la fin du siècle. Mais dès qu’on remonte un peu au nord, les modélisations donnent des résultats divergents. « Pour la plupart des régions au nord de la Loire, il n’y a pas de signal clair : on ne sait pas si elles seront plus ou au contraire moins arrosées dans les décennies à venir », indique Jean-Philippe Vidal.

    De fait, si les modèles de climat convergent sur l’élévation des températures sous l’effet de l’augmentation des gaz à effet de serre, ils ne s’accordent pas sur l’évolution des précipitations. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la carte du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) concernant les projections des précipitations à la fin du siècle en France : la majorité de nos régions est grisée – autrement dit sans résultats – parce que les modèles livrent des simulations trop divergentes pour en tirer des conclusions.
    La pluie, difficile à modéliser

    Les projections du climat futur reposent en effet sur une modélisation du système climatique global croisée avec des modèles climatiques régionaux pour représenter plus finement le climat localement. Mais une bonne partie de la France se trouve dans une zone d’incertitude, entre le nord de l’Europe qui sera plus arrosé et le sud de celle-ci qui sera plus sec. « Certains modèles mettent la zone de transition au sud de l’Angleterre, d’autres au milieu de la France », détaille Jean-Philippe Vidal, une des chevilles ouvrières d’Explore2. En bref, selon le climat régional choisi, les tendances s’inversent.

    Autre obstacle, la pluie est plus difficile à extrapoler que la température : « La pluie est un phénomène du tout ou rien : il pleut ou il ne pleut pas. Ce processus non linéaire est différent de celui de la température, qui varie plus progressivement. Une température à un moment donné dépend de celle une heure avant. »

    Traduire la pluie en quantité d’eau à la surface terrestre n’est pas non plus une sinécure. « Pour Explore2, on a travaillé avec des modèles hydrologiques différents pour essayer d’avoir une vue d’ensemble sans rater des possibles. Certains transforment assez simplement une précipitation en un débit. D’autres représentent tous les processus physiques tels que le captage des pluies par la végétation, l’infiltration dans le sol, l’évaporation… », explique Jean-Philippe Vidal.

    Dernière difficulté à surmonter : l’étape de validation des modèles. En temps normal, les scientifiques testent les résultats de leurs modélisations avec des mesures réelles pour s’assurer de leur validité. Ici, cela implique d’avoir accès à des mesures de débit ou de hauteur de nappe qui ne soient influencées que par les variations climatiques, ce qui n’est évidemment pas simple tellement pompages, barrages, drainages, urbanisation et autres artificialisations modifient largement les niveaux d’eau. Les chercheurs ont néanmoins identifié 600 stations préservées parmi les 4 000 pour valider leurs modèles.
    « Commencer à se préparer »

    Une fois toutes ces précautions prises, l’équipe d’Explore2 a multiplié les projections. À partir d’une quinzaine de modèles de climat mondiaux ou focalisés sur l’Europe, faisant consensus à l’échelle de la communauté scientifique, elle a obtenu un champ des possibles des tendances de précipitations. Informations ensuite rentrées dans neuf modèles hydrologiques pour transformer les données sur les pluies en informations sur le niveau des nappes et le débit des cours d’eau. En définitive, les chercheurs et chercheuses se retrouvent avec quelque 200 projections...

    « La simulation par de nombreux modèles différents augmente la confiance sur certains résultats », explique Agnès Ducharne, climatologue au CNRS, qui a également participé à Explore2. Plus une même projection va se répéter, plus elle a de chances d’être juste, selon les statisticien·nes du climat. « Cette approche multimodèle fait largement consensus, renchérit Ludovic Oudin, hydrologue à Sorbonne-Université, qui n’a pas participé au projet. Toutes ces simulations, en permettant de regarder comment les modèles divergent, donnent une bonne idée de l’incertitude. »

    Ensuite, il a fallu justement représenter l’incertitude puisque, selon les modèles climatiques utilisés, les débits annuels moyens augmentent ou baissent. Jean-Philippe Vidal explique le choix de distinguer quatre horizons possibles à la fin du siècle « pour dégager des futurs auxquels on pourrait être confrontés et pour lesquels il faut commencer à se préparer ». Pour ne pas se limiter à des moyennes, au risque d’amoindrir les évolutions, les scientifiques ont aussi voulu tenir compte des extrêmes.

    Autre parti pris dans la présentation finale des résultats : celui de se limiter à un seul scénario d’émission de gaz à effet de serre du Giec, le RCP 8.5, qui table sur la poursuite du niveau actuel d’émissions dans les décennies à venir. Deux autres scénarios plus optimistes avaient été explorés. Mais le manque d’ambition des politiques climatiques laisse penser que le scénario RGP 8.5, qualifié autrefois de pessimiste, est aujourd’hui une hypothèse réaliste de travail... Qui cadre d’ailleurs avec la demande du gouvernement français de se préparer à une augmentation de 4 °C à la fin du siècle.

    Les quatre scénarios, représentés sur une carte intégrative accessible au grand public, ont chacun autant de chances d’advenir. Ils cachent par contre d’autres futurs possibles, puisque les incertitudes caractérisées dans le projet sont uniquement celles considérées aujourd’hui. Le dépassement de « points de bascule » par exemple pourrait conduire à d’autres évolutions inattendues, soulignent les chercheurs et chercheuses.

    Finalement, Explore2 confirme la baisse des précipitations en été sur toute la France. Une autre tendance se dessine fortement : la hausse des précipitations en hiver sur la moitié nord. « Nos conclusions montrent aussi pour la première fois l’intensification dans tout l’Hexagone des extrêmes hydrologiques, sécheresses et pluies intenses. Des résultats avec des implications importantes pour les gestionnaires de l’eau, dont la tâche va être plus difficile », souligne Agnès Ducharne.

    Un autre signal est très clair : il y aura de moins en moins d’eau l’été dans les rivières. Mais pour le reste… difficile d’en tirer des conclusions. Les débits annuels moyens augmentent ou baissent selon les projections, tout comme les niveaux des nappes.

    « Nos résultats scientifiques, avec un gros effort mis sur la qualité et la lisibilité des données livrées, sont nécessaires pour que les acteurs de l’eau enclenchent des actions d’adaptation. De nombreux acteurs de l’eau se saisissent déjà de nos travaux », se réjouit Jean-Philippe Vidal, qui insiste : « Les quatre futurs envisagés demandent tous d’une manière ou d’une autre de revoir nos choix de société sur la demande en eau tout en assurant les besoins des milieux aquatiques. »

    Et le chercheur d’espérer que chacun·e en tire les enseignements nécessaires en regardant le scénario qui affectera le plus son activité : que les gestionnaires de crues se préparent dès maintenant au scénario le plus arrosé et les agriculteurs et agricultrices au scénario le plus sec.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/220225/la-france-va-t-elle-manquer-d-eau

    #pénurie #pénurie_d'eau #pluie #modélisation

    ping @reka

  • Bonjour Colère : #Mazan, la #culture_du_viol (enfin) en #procès

    Les #bons_pères_de_famille d’un côté et les #monstres de l’autre, ça n’existe pas. Pendant dix ans, Dominique Pélicot a drogué, violé et fait violer sa femme, Gisèle, par des dizaines d’hommes. Conviées Au Poste pour Bonjour Colère ce mardi 09 octobre, #Marine_Turchi, enquêtrice à Mediapart, #Valérie_Rey-Robert, autrice de Une culture du viol à la française et Marlène Thomas, qui couvre le procès pour Libé, décryptent pour nous les tenants et les aboutissants d’une affaire qui nous concerne tous.

    À la cour criminelle du Vaucluse, 51 hommes sont sur le banc des accusés. Un procès hors normes, source de réactions dans l’espace public. Gisèle Pélicot a refusé le huis clos. Son souhait : que la honte change de camp. Les témoignages des accusés, les déclarations effarantes de leurs avocat.es, la mise en accusation de Gisèle Pélicot rappellent le traitement infligé aux victimes de violences sexuelles.

    Dans le tchat, une personne interroge les trois spécialistes : « Combien ont plaidé coupable ? ». À l’ouverture de l’audience, « 35 accusés niaient les faits reprochés. Certains ont reconnu la matérialité des faits, mais la plupart nient l’intention de violer », répond Marlène Thomas. Le “#scénario_libertin” est un argument qui revient beaucoup dans leur défense.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=294&v=4LtR-_gQnx0&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fw


    https://www.auposte.fr/bonjour-colere-mazan-la-culture-du-viol-enfin-en-proces
    #justice #viols_de_Mazan #contrainte #empoisonnement #viol #soumission_chimique #temesta #anxiolytiques #consentement #contrôle_judiciaire #intentionnalité #fait_divers #violence_systémique #entourage #monsieur_tout_le_monde #perversité #not_all_men #altérisation #stéréotypes #euphémisation #surprise #impunité #exhibitionnisme

    • Le procès Mazan est-il le procès de la culture du viol ?

      Selon un sondage IFOP, 59% des Français considèrent que les accusés de l’affaire Pelicot sont des cas particuliers qu’il ne faut pas confondre avec la majorité des hommes. Les comportements qu’ils ont eu à l’égard de Gisèle Pelicot relèvent-ils du "viol d’opportunité", ou d’une "culture du viol" ?

      Le procès de Mazan nous pousse à reconsidérer l’ancrage des violences sexistes et sexuelles. L’affaire Pélicot est-elle un événement extraordinaire, qui met en lumière des faits isolés commis par des hommes qui ont “saisi l’opportunité” ? Ou sagit-il d’ un procès qui souligne l’ancrage des violences sexistes et sexuelles, perpétrés par des hommes ordinaires imprégnés d’une culture qui les déculpabilisent ?

      Dans le contexte du procès de Mazan ou des révélations de l’Abbé Pierre, des dizaines de manifestations ont eu lieu samedi dernier pour dénoncer la "culture du viol”. Selon les défenseuses et défenseurs de cette théorie de la “culture du viol”, l’affaire Pelicot serait la preuve que la société est imprégnée d’idées reçues qui invisibilisent les violences sexuelles, culpabilisent les victimes et déculpabilisent les coupables, ce qui entraîne une atmosphère d’impunité pour les violeurs. D’autres sont plus réticents face à ce concept, et défendent plutôt l’idée du “viol d’opportunité”, qui survient parce que “l’occasion s’est présentée”.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-le-debat/le-proces-mazan-est-il-le-proces-de-la-culture-du-viol-7210186
      #viol_d'opportunité #préméditation #impunité #égocentrisme_légitime

  • La #démographie, prochain #défi global à haut risque

    Les dernières #projections des Nations unies promettent un #recul de la population mondiale à la fin du siècle, pour la première fois depuis sept cents ans. Un défi pour les sociétés et les économies contemporaines avec des risques politiques majeurs.

    « Le« Le plus grand défi auquel notre monde fait face. » Comme souvent, l’éditorialiste du Financial Times Martin Wolf résume parfaitement, dans un texte du 28 mai dernier, le sentiment qui domine les salles de marché, les bureaux des grandes organisations internationales et les rédactions des journaux économiques. Depuis quelques mois, la crainte d’un « hiver démographique » généralisé, autrement d’un affaiblissement plus rapide que prévu de la population mondiale, agite politiques, économistes et observateurs.

    Ce sont les dernières tendances statistiques publiées qui ont alimenté cette angoisse. Le 10 juillet dernier, les « Perspectives de la population mondiale » pour 2024 des Nations unies ont fait l’effet d’un choc. Alors que le précédent rapport d’il y a deux ans prévoyait un « plateau » de la population mondiale à partir de 2080 aux alentours de 10,4 milliards d’individus, celui-ci prévoit désormais un déclin à partir de cette date.
    Une nouvelle ère démographique ?

    Selon ces dernières perspectives, la population mondiale progresserait de 8,2 milliards d’individus aujourd’hui à 10,3 milliards en 2084 avant de se réduire de 100 millions de personnes en 2100. La nuance peut paraître mince et ne modifie pas le tableau d’une croissance de près de 25 % de la population mondiale d’ici la fin du siècle.

    Mais l’annonce a fait l’effet d’une bombe car, à l’horizon de la fin de ce siècle, la croissance démographique aura entièrement disparu de la surface du globe. Et cela, ce n’est pas un fait mineur. Ce serait la première fois depuis la grande peste du XIVe siècle que la population mondiale se réduit.

    Ce qui participe aussi de cette ambiance, c’est que, comme le décrit au Financial Times, le sous-secrétaire général de l’organisation pour les affaires sociales et économiques, Li Junhua : « Le paysage démographique a beaucoup évolué. » Voici quelques années, nul n’aurait parié sur cette baisse de la population mondiale. La question de la surpopulation était plutôt sur toutes les lèvres. On assiste indubitablement à un vrai changement de régime et nul ne sait si cette tendance baissière peut encore s’accélérer.

    C’est pourquoi tout le monde a l’œil sur les « indices de fécondité », c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer. Celui-ci recule partout, y compris dans des régions jusqu’ici caractérisées par une forte fécondité et cela avec une grande rapidité. Or ce chiffre est l’indicateur avancé de l’évolution de la population. Plus il est faible, moins les naissances sont nombreuses et moins le « potentiel » de croissance démographique est important.

    Or une étude publiée dans la revue médicale The Lancet en mai dernier dressait là aussi un tableau préoccupant de la situation. L’article estime, à partir de données multiples, incluant notamment des données médicales liées aux maladies, que « le nombre annuel global de naissance a atteint son pic en 2016 à 142 millions pour tomber en 2021 à 129 millions ». Et le taux de fécondité, lui, va basculer au niveau mondial sous la barre des 2,1 enfants par femme, c’est-à-dire sous le seuil dit de « renouvellement des générations » qui permet, théoriquement, de stabiliser la population.

    Ce chiffre était de 4,84 enfants par femme en 1950, il n’est plus que de 2,3 enfants par femme en 2021. En 2050, il ne serait plus que de 1,81 enfant par femme et en 2100 de 1,59… En conséquence, le nombre de naissances annuelles passera à 112 millions en 2050 et 72,3 millions en 2100. À partir de 2064, il pourrait y avoir plus de décès au niveau mondial que de naissances.

    Évidemment, ces projections de trente à soixante-quinze ans à l’avance sont toujours sujettes à caution, mais elles décrivent une tendance de fond. Une tendance à laquelle les zones de fertilité encore solides que sont l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud n’échapperont pas. Selon les projections publiées dans The Lancet, en 2100, seuls six pays auront encore un indice de fécondité supérieur à 2,1 : la Somalie, les Samoa, le Tchad, le Niger et le Tadjikistan. Et aucun ne dépassera le niveau de 2,5, la Somalie affichant alors un taux record de 2,45.
    Une « bonne nouvelle » ?

    Une telle situation est-elle si dramatique pour que chacun s’en émeuve ainsi ? La fin de la croissance effrénée de la population mondiale qui aura donc été multipliée par 6,4 en deux siècles, entre 1900 et 2100, pourrait finalement ne pas être une si mauvaise nouvelle.

    Chacun le sait, une population en forte croissance exige toujours davantage de la planète. Bien sûr, on peut, comme par le passé, espérer améliorer la productivité agricole. Mais outre que cette dernière a des limites intrinsèques, l’agro-industrie épuise les sols, ravage la biodiversité et accélère la crise écologique.

    Bien sûr, la démographie n’est pas le seul critère de la crise écologique. On y reviendra : tout dépend des modes de vie. Mais il faut bien reconnaître, sans cynisme, qu’une vie humaine a un « coût » écologique qu’il faut aujourd’hui prendre en compte. Une stabilisation de la population de la planète, par ailleurs à un niveau élevé, est donc plutôt bienvenue.

    Elle l’est, ici, d’autant plus que ces projections s’appuient sur des évolutions « naturelles » et non, comme au XIVe siècle, sur les effets d’une pandémie dévastatrice ou, dans certains moments de l’histoire, de guerres ou de massacres de grande ampleur.

    Après ce que certains démographes ont appelé la « transition démographique » – c’est-à-dire un taux de mortalité puis un taux de natalité faibles –, on trouverait un nouvel équilibre « humaniste » sans recourir à l’augmentation de la mortalité. Cette vision peut apparaître comme « néo-malthusienne », mais elle est plus humaniste que celle du vieil économiste anglais. Et surtout, pour être tenable, elle suppose de remettre en cause ce que ce dernier cherchait à sauvegarder, l’organisation sociale existante.

    Une population mondiale plus stable serait en effet une chance pour organiser la répartition des ressources mondiales dans le contexte de crise écologique majeure. L’idée serait alors de tenter de satisfaire les besoins de ces dix milliards d’êtres sans mettre en danger leur capacité à habiter la planète. Et pour cela, il faudrait évidemment changer entièrement de conception desdits besoins, autrement dit changer d’organisation sociale. Finalement, tout cela serait logique : la croissance démographique a été le fruit du capitalisme dominant, la stabilisation démographique appellerait un autre mode de production.

    Mais si l’on cherche à faire entrer cette nouvelle situation démographique dans un système économique fondé sur la croissance de la population, alors on va indéniablement au-devant de fortes turbulences. Et comme la plupart de nos observateurs réfléchissent à système social stable, il est logique qu’ils soient parcourus par un frisson d’angoisse.
    Un poids au pied de la croissance

    Dans les manuels d’économie, la première équation de base de la croissance économique est celle-ci : l’addition de la croissance démographique et des gains de productivité. C’est dire si le capitalisme a été, c’est le cas de le dire, « biberonné » à la hausse de la population. Car si l’expansion économique a permis la « transition démographique », l’inverse est tout aussi vrai.

    Pour créer toujours plus de valeur, il faut inévitablement des bras pour produire et des consommateurs pour acheter. Et si l’on veut toujours plus produire et acheter, il faut bien avoir toujours plus de producteurs et de consommateurs.

    En réalité, même les gains de productivité ne permettent pas de se passer de la croissance de la population, ils réduisent simplement cette dépendance. Car c’est ce que nous apprend l’histoire économique : si l’on peut produire avec moins de bras, il faudra, à terme, plus de bras pour produire toujours davantage.

    Mais il y a davantage. Le système productif est aussi sensible aux classes d’âge. Le choc démographique qui s’est engagé est aussi un choc de vieillissement de la population. Les naissances reculent, les décès sont plus tardifs. La part de la population âgée augmente donc mécaniquement. Cela signifie qu’une part « productive » de plus en plus restreinte de la population doit satisfaire les besoins d’une population « non productive » de plus en plus importante. Selon l’ONU en 2079, il y aura dans le monde plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 18 ans.

    Il faut le reconnaître : le capitalisme tel qu’on le connaît aujourd’hui n’est pas prêt à faire face à un tel choc. La croissance, déjà en net ralentissement depuis un demi-siècle, ne pourrait encore que ralentir. D’autant que, autres éléments de la croissance économique, les gains de productivité sont de plus en plus réduits. Et que la doxa de la science économique affirme que les travailleurs plus âgés tendent à devenir moins productifs…

    Moins de producteurs, moins de productivité… On comprend donc la panique générale. Les systèmes d’État-providence, et particulièrement d’assurance-vieillesse, conçus autour de l’idée d’une croissance continue du PIB et de la population, vont subir la nouvelle évolution de plein fouet.

    Bien sûr, comme dans le cas de la crise écologique, certains secteurs se réjouissent et annoncent que le vieillissement de la population ouvre de « nouvelles perspectives ». Certains appellent cela la « silver economy » (l’économie « argentée ») : les personnes âgées ont des besoins spécifiques et des entreprises y voient déjà des opportunités de profits.

    Mais c’est là très largement une illusion. Ces « besoins » sont en effet largement des besoins de services à la personne. Or, les services de ce type sont très largement incompatibles avec la production capitaliste et, encore plus, dans un environnement de démographie faible. Ces activités sont en effet intenses en travail, un travail qui sera de plus en plus rare, et peu propices aux gains de productivité qui, souvent sont contraires à la satisfaction du client.

    L’exigence de profit vient alors percuter les besoins réels, laissant peu d’options : soit une dégradation dangereuse du service, comme les récents scandales dans les Ehpad l’ont montré ; soit des subventions publiques massives, alors même que les coûts liés au vieillissement vont exploser et qu’un service public est alors souvent plus efficace. Bref, les coûts de « l’hiver démographique » risquent d’être plus élevés que les bénéfices en termes de PIB et de finances publiques.

    Au niveau global, le ralentissement de la croissance du fait de la démographie sera sans doute plus marqué dans les pays avancés et dans certains pays asiatiques comme la Chine. Mais avec moins de croissance mondiale, les pays les plus pauvres risquent de rester piégés dans une forme de sous-développement, alors que, comme le remarquent les auteurs de l’étude du Lancet, « ces pays porteront une part de plus en plus croissante des naissances à venir » et que les modèles actuels de développement sont déjà en crise. Le monde sera donc plus instable et plus inégalitaire.
    La peur de « l’effacement »

    En avril dernier, le gouvernement sud-coréen a engagé une étude pour tester dans l’opinion la généralisation et l’étatisation d’une mesure déjà pratiquée par certaines entreprises : accorder une prime de 100 millions de wons, soit environ 67 300 euros, par enfant nouveau-né. En Corée du Sud, où un ministère des naissances a été installé en juillet dernier, la question démographique est, désormais, une priorité nationale.

    La fécondité y est la plus basse au monde et elle chute rapidement. Le seuil de renouvellement des générations a été enfoncé dans les années 1980, mais depuis vingt ans, le pays affiche la fécondité la plus basse du monde. En 2023, l’indice de fécondité était de 0,72 et il est attendu à 0,68 en 2024. C’est le seul pays du monde où les femmes en âge de procréer ont moins d’un enfant en moyenne.

    La situation est désormais préoccupante. Dans une tribune parue en décembre 2023 dans le New York Times, un éditorialiste, Ross Douthat, se demandait même si la « Corée du Sud n’était pas en train de disparaître ». En tout cas, les projections prévoient que la population sud-coréenne passerait de 52 millions d’habitants en un an à 38 millions en 2070, soit autant qu’en 1980.

    De ce point de vue, la Corée ne serait, comme le dit Ross Douthat, « qu’un aperçu de ce qui est possible pour nous », entendez en Occident. Aux problèmes économiques vient alors s’ajouter un enjeu « existentiel » qui, inévitablement a des conséquences politiques. La crise démographique ne peut se comprendre au seul niveau mondial, ses rythmes régionaux et nationaux en sont des aspects cruciaux. Pour certains pays, la population progressera plus lentement, pour d’autres, elle reculera franchement.

    La Corée du Sud n’est donc que la pointe avancée d’un iceberg de régions où la population est menacée de déclin : Chine, Japon et Europe. Car sur le Vieux Continent, la vague est déjà arrivée. Selon Eurostat, le pic de population de l’Union européenne devrait être atteint en 2026 à 453 millions d’habitants.

    À partir de ce moment, la population des Vingt-Sept devrait reculer pour atteindre 419 millions de personnes en 2100. Une baisse de 8 % qui prend néanmoins en compte un solde migratoire positif. Le solde naturel, lui, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, est déjà négatif. Entre 2022 et 2099, il y aura dans l’UE 125 millions de décès de plus que de naissances.

    Les pays les plus avancés dans ce déclin sont l’Espagne (avec un indice de fécondité de 1,13), l’Italie (1,24) et plusieurs pays d’Europe centrale. Mais la vague emporte tout le monde. Proche du seuil de renouvellement des générations dans les années 2005-2015, l’indicateur de fécondité français a chuté ces dernières années pour atteindre 1,68 en 2023, selon l’Insee.

    Face à cette situation, deux solutions se présentent. La première est celle de l’immigration en provenance de pays à la démographie encore solide qui permet de réduire l’impact économique en fournissant aux pays des travailleurs et des consommateurs. C’est une réponse qui peut être efficace sur le plan économique. Une étude de la Fed de Dallas a montré en avril 2024 que l’immigration avait joué un rôle central dans la bonne performance de la croissance en 2022 et 2023 aux États-Unis. Une situation que l’on pourrait plaquer sur l’Espagne en Europe.

    Certes, ce n’est pas une solution miracle, comme le montre le cas allemand où le solde migratoire positif n’a pas sauvé la croissance. Cette option pose, par ailleurs, la question de l’égalité économique entre travailleurs arrivants et travailleurs « natifs ». C’est, de toute façon, une solution temporaire compte tenu du déclin global à venir des populations. Mais elle permet de tenir la tête hors de l’eau en cas de faibles naissances.

    Mais le choix de compenser les pertes de population par l’immigration est considéré par beaucoup comme une autre forme de « danger existentiel », culturel cette fois. Le déclin démographique devient un symptôme d’un déclin civilisationnel plus large. Ce réflexe nationaliste enclenche alors une autre solution fondée sur la priorisation des politiques natalistes pour les populations « natives » au détriment d’une politique d’immigration.

    Ce combat est mené par l’extrême droite, bien sûr, à commencer par les gouvernements hongrois ou italiens, mais pas seulement. En Corée et au Japon, les gouvernements « libéraux » se refusent à ouvrir les frontières. Et le président français Emmanuel Macron n’a pas hésité à faire du « réarmement démographique » une de ses priorités alors même qu’il durcissait les lois sur l’immigration. Comme dans d’autres domaines, la pression culturelle de l’extrême droite fait son œuvre.
    La réaction comme réponse

    La référence en termes de politique nataliste, c’est bien évidemment la Hongrie de Viktor Orbán. Ce dernier a mis en place des politiques de soutien à la natalité qui s’élèvent à pas moins de 5 % du PIB. Par comparaison, la France dépense 2,1 % de son PIB en politique familiale. Dans un premier temps, l’indice de fécondité hongrois s’est redressé, passant de 1,23 enfant par femme en âge de procréer en 2011 à 1,59 en 2020. Mais depuis, cet indice a stagné avant de retomber à 1,36 au premier semestre 2024.

    En Italie, où Giorgia Meloni a fait de la natalité une de ses priorités, un milliard d’euros a été mis sur la table pour soutenir les « mères italiennes » en plus des primes mises en place en 2021 par le précédent gouvernement de Mario Draghi. Mais, pour l’instant, cela ne fonctionne pas. En 2023, le pays a connu son plus faible nombre de naissance depuis sa création en 1861, soit 393 000.

    Cela confirme les affirmations des auteurs de l’article du Lancet : « l’indice de fécondité va continuer à décliner au niveau mondial et restera faible même avec la mise en place de politiques natalistes à succès ». Le mouvement est donc plus profond que ce que les politiques croient et ne se réglera pas à coups de subventions massives des naissances.

    Mais cette résistance même vient alimenter le discours de l’extrême droite. Car si la faible fécondité résiste à l’attrait de l’argent, ce serait en raison de la corruption des valeurs traditionnelles qui détournent les femmes de leur « naturelle » fonction génitrice. Tout cela est en conformité avec le discours d’un déclin démographique à enjeu civilisationnel. Le discours nataliste s’accompagne alors d’une rhétorique anti-wokiste qui peut aller très loin.

    Les responsables de la menace d’effacement démographique deviennent donc, pour l’extrême droite, les féministes et les « lobbies LGBT », mais, aussi, plus globalement tous les droits acquis par les femmes, y compris le droit à l’avortement. Les politiques natalistes sont donc aussi des politiques idéologiques. En Hongrie, les femmes se plaignent d’une « objectivation » de leur corps, considéré comme une « machine à bébés ». En d’autres termes : l’urgence démographique mène à une volonté de domination de la « production d’êtres humains » qui est la première pierre à un projet totalitaire et réactionnaire.
    Pourquoi la crise ?

    Et comme on l’a dit, les « libéraux » ne sont pas loin derrière… Et pour cause, l’analyse des causes de la situation démographique provenant de ces milieux est souvent assez bas de plafond, pas très éloignée d’une discussion de café du commerce. En tout cas, faute de pouvoir aller plus loin, on se contente souvent d’une explication « morale ».

    Dans le Financial Times, le responsable d’un centre viennois spécialisé avance ainsi ce type d’analyse : « Il est probable que la situation démographique ait à voir avec un changement de valeur dans la nouvelle génération pour qui avoir des enfants est moins important comme élément clé d’une vie réussie que pour les générations précédentes. »

    Autrement dit : la baisse des naissances serait le produit d’un choix souverain de l’individu fondé sur des critères hédonistes. Tout cela ressemble furieusement à une analyse sectorielle lambda. Mais on ne saura pas ce qui peut expliquer ces comportements. In fine, cette vision rejoint celle de l’extrême droite sur les effets délétères du « libéralisme sociétal » sur les naissances. Il s’ensuit que, là aussi, au nom de la rationalité économique, on s’efforcera de prendre le contrôle de la reproduction humaine.

    Dans toute cette affaire, on évite soigneusement de réfléchir aux conditions matérielles concrètes de la production d’êtres humains. Comme le rappelle l’essayiste états-unien Jason Smith dans un remarquable texte paru en juillet dans la revue new-yorkaise The Brooklyn Rail, « il n’y a pas d’indice “naturel” de fécondité ». La reproduction humaine est toujours étroitement liée aux conditions de reproduction sociale et aux besoins sociaux.

    Avant le capitalisme, les sociétés rurales « régulaient strictement les naissances » rappelle Jason Smith. Dès lors, les « transitions démographiques » ne sont pas étrangères au besoin massif de main-d’œuvre du capitalisme naissant et à l’apport du travail des enfants à la sauvegarde des ménages. Progressivement, le capitalisme a mué avec l’augmentation rapide de la productivité et a permis progressivement, et non sans mal, une libération du choix des femmes en matière de reproduction.

    Mais cette libération s’est faite au moment où le capitalisme occidental, avec la crise des années 1970, est entré en mutation. L’épuisement des gains de productivité a pesé sur les salaires réels et a conduit au développement du travail féminin, souvent cantonné à des salaires plus faibles. Alors les inégalités se creusaient, la progression sociale devenait de plus en plus difficile. Enfin, en accélérant son développement pour tenter de sauvegarder la croissance, les conditions écologiques n’ont cessé de se dégrader.

    Tous ces éléments peuvent être corrigés, mais pas réparés durablement par les politiques natalistes. On ne fait pas un enfant, même pour 100 millions de wons, lorsque l’on est incertain de son avenir personnel et de notre avenir collectif. Lorsque la pression sur le statut social, la santé ou le logement ne cesse d’augmenter, la difficulté à élever des enfants, mais aussi à projeter pour eux un avenir meilleur se dégrade. Or voici des certitudes que le capitalisme contemporain ne saurait donner.

    Ce qui est ici essentiel, c’est de bien percevoir que les données de la « production d’êtres humains » sont non seulement complexes, mais relatives à la situation dans laquelle on se situe. Les besoins et les exigences ne sont pas les mêmes dans les différentes sociétés. Comme le note Jason Smith, dans certains pays émergents, comme le Nigeria, le travail des enfants reste essentiel à la survie des ménages, mais, progressivement, le succès du développement capitaliste atteint ses propres limites, ce que même les Nations unies doivent reconnaître. Et de ce fait, il devient incapable de satisfaire les besoins qu’il crée pour son propre intérêt.
    L’avenir du capitalisme face à la crise démographique

    À quoi peut ressembler une économie en crise démographique ? On a vu que la pression du vieillissement d’une population en déclin sera sévère et en partie insoluble. Mais il n’y a pas de situation désespérée pour le capitalisme. Comme le rappelle Jason Smith, un des apports de Marx a été de précisément montrer la capacité du capital à produire de la valeur quelle que soit l’évolution de la population.

    Le capitalisme contemporain va donc s’efforcer de contourner l’obstacle pour continuer à produire de la valeur et, au moins, gagner du temps. Les tentatives de reprise en main sociale de la reproduction par une attaque directe sur les droits des femmes représentent la réponse de long terme possible, celle censée permettre de faire repartir la fécondité. C’est aussi pour cette raison qu’extrême droite et néolibéraux se retrouvent sur ce point. Mais il y a aura aussi des réponses plus directes.

    Le problème central de la nouvelle donne démographique pour le capitalisme est double : c’est, d’une part, une pénurie de travail qui le renchérirait et, d’autre part, un coût croissant des dépenses sociales. Pour continuer à produire de la valeur, il existe des réponses à ces deux défis. Le premier est évidemment d’automatiser le plus d’activités possible. L’intelligence artificielle (IA) ouvre là une possibilité permettant de relancer la productivité et maintenir un « surplus de population ». Mais son développement suppose des politiques classiques de soutien à « l’innovation » : financiarisation, baisses d’impôts sur le capital et subventions au secteur privé. Mais nul ne sait si ce développement est possible, que ce soit en termes techniques ou en termes de soutenabilité économique.

    Pour les emplois non automatisables, de nouvelles dérégulations du marché du travail permettant plus de précarité et offrant moins de droits permettront de contenir, malgré la pression, les salaires vers le bas. C’est d’ailleurs ce que l’on constate déjà dans plusieurs pays avancés comme les États-Unis où la croissance des salaires réels reste faible, malgré le plein-emploi.

    Enfin, il faudra achever d’en finir avec l’État social pour éviter que les dépenses publiques n’explosent et ne pèsent sur les profits. The Economist profitait en mai de la publication de l’étude du Lancet pour proposer ses solutions incontournables et notamment le report de l’âge de la retraite de plus de cinq ans « même si l’espérance de vie recule » et, bien évidemment, la privatisation le plus possible des pensions.

    Globalement, le monde que promet la crise démographique est un monde d’intensification des politiques actuelles. Une intensification qui finira immanquablement par aggraver la crise démographique. C’est bien pour cela que cette crise est aussi une opportunité pour construire une autre organisation sociale fondée sur la solidarité internationale, sur le respect des choix individuels et sur une logique de sortie de l’obsession de croissance.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/010924/la-demographie-prochain-defi-global-haut-risque
    #diminution #monde #scénario #chiffres #statistiques
    #fécondité #hiver_démographique #population_mondiale #vieillissement #vieillissement_de_la_population #capitalisme #croissance #productivité #croissance_économique #silver_economy #Corée_du_Sud #immigration #natalité #déclin_démographique #extrême_droite #crise_démographique

  • Le #scénario_manquant, par Frédéric #Lordon (Les blogs du Diplo, 27 juin 2024)
    https://blog.mondediplo.net/le-scenario-manquant

    Le choc promet tout de même d’être rude, et quand il tombe sur une complexion de cette sorte, nul ne peut prévoir la réaction qui en sortira. Ce peut être que Brigitte aura à récupérer le #garçonnet sanglotant recroquevillé dans un coin de son bureau. Ce peut être aussi qu’il va se trouver une nouvelle insanité comme solution de #réinflation.

  • Demain, une Europe agroécologique. Se nourrir sans #pesticides, faire revivre la #biodiversité

    Le temps est venu pour l’agroécologie de changer d’échelle : une production intégralement agroécologique, exempte de pesticides et d ’engrais de synthèse, est aujourd’hui envisageable à travers toute l’Europe. Au cœur de ce modèle porté par une nouvelle génération d’agriculteurs et d’agronomes : la disparition de l’élevage industriel qui rend possible l’autonomie fourragère et améliore la contribution de l’Europe aux équilibres alimentaires mondiaux. Loin d’être réservée à quelques fermes pionnières, l’agroécologie peut transformer en profondeur nos #paysages pour le plus grand bénéfice du climat, de notre santé ainsi que celle de la #faune et de la #flore. Appuyant son propos sur une modélisation quantifiée, cet ouvrage explore également les modes d’#organisation_sociale et économique et les #choix_politiques qui peuvent rendre ce #scénario plausible et désirable.
    On a dix ans pour lancer l’Europe sur les rails de l’agroécologie afin qu’en 2050 l’hypothèse devienne réalité.

    https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/demain-une-europe-agroecologique

    #agriculture_biologique #agroécologie #livre #Xavier_POUX

  • Arrêter les abonnements aux revues scientifiques prédatrices...

    University of Lorraine (France), cutting ‘big deals’ with large commercial publishers & reinvesting the money saved in various open science / open access initiatives

    https://mastodon.social/@rmounce/112336634935584026
    #édition_scientifique #revues_prédatrices #abonnement #arrêt #ESR #recherche #universités #facs #coût #budget #université_de_Lorraine #Elsevier #Wiley #Springer

    –—

    ajouté à la métaliste sur la #publication_scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • #Frontex se prépare à fournir un #soutien aux #frontières de la bande de #Gaza

    L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) élabore différents « scénarios potentiels » pour évaluer comment elle pourrait fournir un soutien supplémentaire, si nécessaire, aux frontières de la bande de Gaza, a déclaré son directeur exécutif, Hans Leijtens, à un groupe de médias, dont Euractiv, mardi (5 mars).

    Alors que plus de 1,3 million de Gazaouis se retrouvent désormais entassés à Rafah, une zone de 64 kilomètres carrés située à la frontière avec l’Égypte, la situation s’aggrave pour les Palestiniens à mesure qu’Israël intensifie ses attaques. Cette situation est susceptible de résulter en une série de scénarios à la frontière égyptienne avec Gaza, et Frontex est en train d’évaluer ces scénarios, a déclaré M. Leijten.

    « Nous nous préparons et nous allons commencer à élaborer des #scénarios pour comprendre ce qui pourrait se produire […] pour nous permettre de réagir en tant que communauté européenne de garde-frontières et de garde-côtes », a indiqué M. Leijtens.

    « Les données actuelles sont encore stables. Ce que nous voyons [actuellement] n’est pas encore déclenché par les évènements d’octobre de l’année dernière », a expliqué le directeur de Frontex en référence à l’incursion de la milice palestinienne du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1 200 personnes et provoqué des représailles massives et continues de la part d’Israël.

    Interrogé sur les scénarios et le type de déploiement prévus, un porte-parole de Frontex a indiqué à Euractiv qu’il était « trop tôt pour discuter des détails », mais que l’agence se préparait à un soutien supplémentaire et à des scénarios de différentes « sections frontalières », en gardant à l’esprit la sensibilité de la situation sur le terrain, y compris d’éventuels crimes de guerre.

    La situation humanitaire

    Les organisations de défense des droits humains, quant à elles, mettent en garde contre les déplacements forcés de populations.

    « Il y a maintenant plus d’un million de Palestiniens déplacés à Rafah. Les forcer à évacuer à nouveau sans endroit sûr serait illégal et aurait des conséquences catastrophiques », a expliqué à Euractiv Claudio Francavilla, directeur adjoint du plaidoyer auprès de l’UE de l’association Human Rights Watch.

    « Une offensive à Rafah forçant les gens à se rendre en Égypte pourrait équivaloir à une déportation forcée, ce qui est un crime de guerre », a-t-il ajouté. Dans le même temps, les habitants de Gaza devraient être en mesure de partir si l’offensive israélienne se poursuit, estime le directeur adjoint.

    « Israël et l’Égypte devraient autoriser les civils à franchir leurs frontières pour chercher une protection au moins temporaire, tout en veillant à ce que toute personne qui s’enfuit ait le droit de rentrer volontairement et immédiatement dans la sécurité et la dignité », a-t-il également noté.

    La situation déjà mauvaise à Gaza s’est considérablement déteriorée depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre dernier. Fin février, le nombre de morts du côté palestinien a dépassé les 30 000, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza — un chiffre qui n’a toutefois pas pu être vérifié de manière indépendante.

    Le directeur associé de Human Rights Watch a déploré le fait que « certains États membres de l’UE continuent de fournir des armes à Israël, tout en essayant de retirer les financements de l’agence de secours des Nations unies pour les réfugiés palestiniens [UNRWA], malgré les preuves accablantes des graves violations des lois de la guerre commises par Israël, qui causent des souffrances indescriptibles dans la bande de Gaza ».

    Parallèlement à cela, un réseau de passeurs s’est développé entre Gaza et l’Égypte ces derniers mois, selon une enquête du Guardian publiée en janvier.

    Des pots-de-vin allant jusqu’à 9 000 euros sont versés à des « intermédiaires et des messagers qui auraient des liens avec les services de renseignement égyptiens », a révélé le quotidien britannique.

    « Les efforts de l’UE et des États membres devraient se concentrer sur la prévention de nouvelles atrocités, faire pression sur Israël pour respecter la décision de la Cour internationale de justice sur le génocide, permettre l’entrée de l’aide humanitaire et respecter les lois de la guerre », a déclaré M. Francavilla à Euractiv, soulignant que Human Rights Watch avait demandé des sanctions et des embargos sur les armes au niveau de l’Union.

    L’UE a récemment intensifié ses relations avec l’Égypte, considérée comme un « partenaire stratégique » pour le bloc. Dans le cadre du Conseil d’association UE-Égypte de janvier 2024, l’UE a promis un large éventail d’investissements dans le pays nord-africain.

    Entre autres, l’UE a confirmé le transfert de 110 millions d’euros à l’Égypte pour 2024 pour la gestion des migrations, y compris trois bateaux de recherche et de sauvetage pour la marine, selon une source d’Euractiv proche du dossier.

    https://www.euractiv.fr/section/international/news/frontex-se-prepare-a-fournir-un-soutien-aux-frontieres-de-la-bande-de-gaza

  • « Donc, laissons mon plan en ombre portée et floue, et, puisqu’elles en veulent absolument, ressortons celui du bateau.
    C’est un gigantesque bateau, où je vais embarquer le plus de monde possible ; je prendrai soin de sauter à terre au moment du lancement, et lorsque le bateau, après avoir bourlingué quelques jours à travers des étendues saumâtres, reviendra s’échouer piteusement à son point de départ, moi je serai là sur le rivage, à rigoler. »

    Elle invente un scénario d’évasion improbable puis écrit :

    « J’ai un peu de remords.
    Parce que tout cela, je sais bien que je l’ai inventé, inventé pour éclairer mon sourire.
    Mais ainsi, on a quelque chose à chuchoter pendant la balade. »

    La Cavale Partie I Chapitre IX

    #rêve #évasion #cavale #invention #scénario #rire #

  • #Climat des exoplanètes: d’habitables à infernales, un rien suffit

    Une équipe de l’UNIGE, du PRN PlanetS et du CNRS est parvenue à simuler de manière complète l’emballement de l’effet de serre, qui peut rendre une planète totalement inhabitable.

    La Terre est une magnifique planète bleue et verte, couverte d’océans et de vie, alors que Vénus est une boule jaune stérile totalement inhospitalière. Pourtant, la différence entre les deux ne tient qu’à quelques degrés seulement. Une équipe d’astronomes de l’Université de Genève (UNIGE) et membres du Pôle de Recherche National (PRN) PlanetS, avec le soutien des laboratoires du CNRS de Paris et Bordeaux, a réalisé une première mondiale en parvenant à simuler la totalité du processus d’#emballement de l’effet de serre, qui peut transformer le climat d’une planète idyllique et parfaitement habitable en un environnement plus qu’inhospitalier. Les scientifiques ont par ailleurs démontré que dès les premiers signes du processus, les structures de l’#atmosphère et de la #couverture_nuageuse sont modifiées en profondeur, conduisant à un #emballement de l’effet de serre quasi-inéluctable et extrêmement compliqué à inverser. Sur Terre, une élévation de seulement quelques dizaines de degrés Celsius de la température moyenne globale, provoquée par une légère augmentation de la luminosité du Soleil, serait suffisante pour provoquer cet emballement et rendre notre planète inhabitable. Ces résultats sont à découvrir dans Astronomy & Astrophysics.

    L’idée d’un #emballement_de_l’effet_de_serre n’est pas nouvelle. Dans ce #scénario, une planète peut évoluer d’un état tempéré semblable à la Terre à un véritable enfer, avec une surface à plus de 1000°C. En cause ? La #vapeur-d’eau, gaz à effet de serre naturel. Celle-ci empêche le rayonnement solaire absorbé par la Terre d’être réémis vers le vide spatial, sous forme de rayonnement thermique. La vapeur d’eau piège donc la chaleur, un peu à la manière d’une couverture de survie. Un soupçon d’effet de serre est utile – sans lui, la Terre aurait une température moyenne négative, ressemblant alors à une boule couverte de glace et hostile à la vie.

    À l’opposé, un effet de serre trop important augmente l’évaporation des océans et donc la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère. « Il existe un seuil critique pour cette quantité de vapeur d’eau au-delà duquel la planète ne peut plus refroidir. À partir de là, tout s’emballe, jusqu’à ce que les océans finissent par s’évaporer totalement et que la température atteigne plusieurs centaines de degrés », explique Guillaume Chaverot, ancien chercheur post-doctorant au Département d’astronomie de l’UNIGE, et auteur principal de l’étude.

    Première mondiale

    « Jusqu’à présent, les autres études clés en climatologie se sont concentrées sur l’étude soit de l’état tempéré avant l’emballement, soit de l’état inhabitable à l’issue de l’emballement », révèle Martin Turbet, chercheur dans les laboratoires CNRS de Paris et Bordeaux, et co-auteur de l’étude. « C’est la première fois qu’une équipe étudie la transition en elle-même avec un modèle 3D de climat global, et s’intéresse à la façon dont le climat et l’atmosphère évoluent durant ce processus ».

    L’un des points clés de l’étude décrit la mise en place d’un motif nuageux bien particulier, participant à l’effet d’emballement et rendant le phénomène inexorable. « Dès le début de la transition, on peut voir que des nuages très denses se développent dans la haute atmosphère. Cette dernière ne présente d’ailleurs plus l’inversion de température typique de l’atmosphère terrestre et séparant ses deux couches principales : la troposphère et la stratosphère. La structure de l’atmosphère est modifiée en profondeur », indique Guillaume Chaverot.

    Des conséquences pour la recherche de vie ailleurs

    Cette découverte est un élément central pour l’étude du climat sur d’autres planètes, en particulier sur les exoplanètes – des planètes orbitant autour d’autres étoiles que le Soleil. « En étudiant le climat d’autres planètes, l’une de nos principales motivations est de déterminer le potentiel de celles-ci d’abriter la vie », détaille la professeure Émeline Bolmont, directrice du Centre pour la Vie dans l’Univers (CVU) de l’UNIGE et co-auteure de l’étude.

    Le CVU mène des projets de recherche interdisciplinaires de pointe sur l’origine de la vie sur Terre et sur la recherche de la vie dans notre système solaire et les systèmes exoplanétaires. « Grâce à de précédentes études, nous soupçonnions déjà un tel seuil de vapeur d’eau critique, mais la formation du motif de nuages est une vraie surprise ! », s’enthousiasme Émeline Bolmont. « Nous avons étudié en parallèle comment ce motif pourrait créer une ‘‘empreinte’’ spécifique détectable lors de l’observation des atmosphères exoplanétaires. La prochaine génération d’instruments devrait être à même de la détecter », précise Martin Turbet. L’équipe ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là, Guillaume Chaverot ayant en effet reçu une bourse de recherche pour poursuivre cette étude à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG). Cette nouvelle étape du projet de recherche se concentrera sur le cas spécifique de la Terre.

    Une planète Terre à l’équilibre fragile

    Avec ces nouveaux modèles climatiques, les scientifiques ont calculé qu’un accroissement infime de la luminosité du Soleil - conduisant à une augmentation de seulement quelques dizaines de degrés de la température moyenne terrestre - pourrait être suffisant pour enclencher ce processus irréversible sur Terre et rendre celle-ci aussi inhospitalière que Vénus. L’un des enjeux climatiques actuels est de réussir à limiter le réchauffement moyen sur Terre, résultant des émissions de gaz à effet de serre, à seulement 1.5 degrés d’ici 2050. L’une des questions de la bourse de recherche de Guillaume Chaverot est de déterminer si les gaz à effet de serre peuvent démarrer ce processus d’emballement comme le ferait un accroissement de la luminosité du Soleil. Si oui, la question suivante sera de déterminer si les températures de déclenchement sont les mêmes pour les deux processus.

    La Terre n’est donc pas si loin de ce scénario apocalyptique. « Dans l’hypothèse où ce processus d’emballement s’enclencherait, une évaporation de seulement 10 mètres de la surface des océans résulterait en une augmentation de la pression atmosphérique au sol d’1 bar. En quelques centaines d’années, nous atteindrions une température de plus de 500°C au sol. Plus tard, nous atteindrions même jusqu’à 273 bars de pression et plus de 1500°C, lorsque la totalité des océans finirait par être évaporée », conclut Guillaume Chaverot.

    Les exoplanètes à Genève : 25 ans d’expertise couronnés par un prix Nobel

    La première exoplanète a été découverte en 1995 par deux chercheurs de l’Université de Genève, Michel Mayor et Didier Queloz, lauréats du prix Nobel de physique 2019. Cette découverte a permis au Département d’astronomie de l’Université de Genève de se situer à la pointe de la recherche dans le domaine avec notamment la construction et l’installation de HARPS sur le télescope de 3,6m de l’ESO à La Silla en 2003.

    Ce spectrographe est resté pendant deux décennies le plus performant du monde pour déterminer la masse des exoplanètes. HARPS a cependant été surpassé en 2018 par ESPRESSO, un autre spectrographe construit à Genève et installé sur le Very Large Telescope (VLT) à Paranal, au Chili.

    La Suisse s’est aussi engagée dans les observations depuis l’espace des exoplanètes avec la mission CHEOPS, résultat de deux expertises nationales, d’une part le savoir-faire spatial de l’Université de Berne avec la collaboration de son homologue genevoise, et d’autre part l’expérience au sol de l’Université de Genève secondée par sa consœur de la capitale helvétique. Deux compétences scientifiques et techniques qui ont également permis de créer le Pôle de recherche national (PRN) PlanetS.

    Le Centre pour la Vie dans l’Univers : un pôle d’excellence interdisciplinaire

    Le Centre pour la Vie dans l’Univers (CVU) est un centre interdisciplinaire de l’Université de Genève (UNIGE) créé en 2021, à la suite de l’obtention en 2019 du prix Nobel de physique par les professeurs Michel Mayor et Didier Queloz. Grâce aux progrès réalisés au cours de la dernière décennie, à la fois dans les domaines de l’exploration du système solaire, des exoplanètes et de la structure organique de la vie, la question de l’émergence de la vie sur d’autres planètes peut désormais être abordée de manière tangible, et non plus spéculative.

    À la convergence de l’astronomie, de la chimie, de la physique, de la biologie et des sciences de la Terre et du climat, le CVU a pour objectif de comprendre les origines et la répartition de la vie dans l’Univers. Initié par le Département d’astronomie, le CVU réunit des chercheuses et chercheurs de nombreux instituts et départements de l’UNIGE, ainsi que de multiples universités partenaires à l’international.

    https://www.unige.ch/medias/2023/climat-des-exoplanetes-dhabitable-infernale-un-rien-suffit
    #habitabilité #inhabitabilité #changement_climatique #effet_de_serre

  • La fonte des barrières de #glace de l’#Antarctique occidental est désormais inévitable et irréversible

    La fonte qui glace. Ce processus ne peut pas être inversé et contribuera à la hausse du niveau de l’océan, même en limitant le réchauffement climatique, alerte une nouvelle étude.

    Les plateformes (ou barrières) de glace jouent un rôle stabilisateur essentiel et ralentissent la #fonte_des_glaciers dans l’#océan. Leur fonte dans l’#Antarctique_occidental va se poursuivre de manière inévitable, et ce dans tous les #scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, limiter le réchauffement à +1,5°C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle, comme le prévoit l’#Accord_de_Paris, ne suffira pas à inverser la tendance. C’est à cette glaçante conclusion que sont parvenu·es les chercheur·ses du British antarctic survey (l’opérateur britannique de recherche en Antarctique) dans cette étude parue dans Nature climate change ce lundi : https://www.nature.com/articles/s41558-023-01818-x.

    « Nous constatons qu’un réchauffement rapide des #océans, environ trois fois plus rapide que le taux historique, est susceptible de se produire au cours du XXIème siècle », écrivent les scientifiques, qui ont modélisé la #mer_d’Amundsen, à l’ouest de l’Antarctique, pour mener l’analyse la plus complète du réchauffement dans la région à ce jour.

    La poursuite de la fonte des #barrières_de_glace dans l’Antarctique ouest pourrait entraîner la débâcle irréversible des #glaciers, de quoi élever le niveau de l’océan de cinq mètres, un processus aux conséquences potentiellement désastreuses pour la planète. « Notre étude n’est pas une bonne nouvelle : nous avons peut-être perdu le contrôle de la fonte de la #plateforme_glaciaire de l’Antarctique occidental au cours du XXIe siècle », a déclaré au Guardian Kaitlin Naughten, qui a dirigé les travaux.

    « Il s’agit d’un des effets du changement climatique auquel nous devrons probablement nous adapter, ce qui signifie très probablement que certaines communautés côtières devront soit construire [des défenses], soit être abandonnées », poursuit la chercheuse du British antarctic survey.

    Aujourd’hui, environ deux tiers de la population mondiale vit à moins de cent kilomètres d’une côte. De nombreuses mégalopoles mondiales, comme New York, Shanghai, Tokyo ou Bombay, sont situées sur le littoral et particulièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer.

    https://vert.eco/articles/la-fonte-de-lantarctique-est-desormais-inevitable-et-irreversible
    #irréversibilité #inévitabilité #climat #changement_climatique

    • Unavoidable future increase in West Antarctic ice-shelf melting over the twenty-first century

      Ocean-driven melting of floating ice-shelves in the Amundsen Sea is currently the main process controlling Antarctica’s contribution to sea-level rise. Using a regional ocean model, we present a comprehensive suite of future projections of ice-shelf melting in the Amundsen Sea. We find that rapid ocean warming, at approximately triple the historical rate, is likely committed over the twenty-first century, with widespread increases in ice-shelf melting, including in regions crucial for ice-sheet stability. When internal climate variability is considered, there is no significant difference between mid-range emissions scenarios and the most ambitious targets of the Paris Agreement. These results suggest that mitigation of greenhouse gases now has limited power to prevent ocean warming that could lead to the collapse of the West Antarctic Ice Sheet.

      https://www.nature.com/articles/s41558-023-01818-x

  • #Stéphane_La_Branche « Il faut donner une alternative qui soit perçue comme étant viable ou désirable »

    Interview de Stéphane La Branche, Coordonnateur scientifique du GIECo (Groupe international pour l’évolution du comportement).

    https://www.youtube.com/watch?v=UsHyJAXGQuI


    #changement #comportement #changement_de_comportement #changement_climatique #climat #mobilité #alimentation #espace_public #espace_privé #habitudes #contraintes_désirables #contraintes #urgence #politiques_d'incitation #contrainte #imaginaire #scénarios

  • La #France si tous les glaciers venaient à fondre !


    https://i.imgur.com/JOt8Vmm.jpg

    La carte poursuit un scénario fictif mais elle saisit la gorge : face au réchauffement climatique, bien des lieux, même sous des scénarios optimistes, seront bousculés, surement noyés.

    https://twitter.com/DamDeville/status/1669951766819946496

    #cartographie #visualisation #changement_climatique #scénario #scénario_fictif #fiction

    ping @visionscarto

  • En 1989, Shell savait que ses activités mèneraient au chaos climatique | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/140423/en-1989-shell-savait-que-ses-activites-meneraient-au-chaos-climatique

    Ce qui frappe toutefois à la lecture de « Scénarios 1989-2010 », c’est sa clairvoyance et sa description précise des impacts du climat si les groupes énergétiques perpétuaient leurs activités fossiles.

    Pour le scénario intitulé « Mercantilisme global », Shell prédit des conditions météorologiques « plus violentes – plus de tempêtes, plus de sécheresses, plus de déluges », mais aussi que « le niveau moyen de la mer augmenterait d’au moins 30 cm » et que « les modèles agricoles seraient radicalement modifiés ».

    Le pétrolier indique par ailleurs qu’une modification « modérée » du régime des précipitations perturberait « les écosystèmes, et de nombreuses espèces d’arbres, de plantes, d’animaux et d’insectes qui ne seraient pas en mesure de se déplacer et de s’adapter ».

    Pour terminer, Shell avertit que les dérèglements climatiques dans un monde dépassant les + 1,5 °C de réchauffement auraient des impacts sans précédent sur les humains, citant les réfugié·es climatiques à venir, l’avènement de nouveaux conflits. Avant de conclure : « La civilisation pourrait s’avérer fragile. »

    Le groupe industriel indique que le scénario « Monde durable », qui atténue le recours aux énergies fossiles, est celui « d’une société qui choisit de flécher certains investissements dans la protection de l’environnement pour faire face à cette éventualité ».

    https://s3.documentcloud.org/documents/23776891/1989-oct-confidential-shell-group-planning-scenarios-1989-2010-cha

  • Viaggio nell’Italia dell’Antropocene. La geografia visionaria del nostro futuro

    Come ormai tutti purtroppo sappiamo, l’impatto dell’umanità sul pianeta sta producendo effetti devastanti. La realtà geografica che identifichiamo con l’Italia è stata nei millenni estremamente mobile per ragioni tettoniche, morfogenetiche, climatiche, ma in ultimo anche antropiche e possiamo dunque affermare, con rigore scientifico, che Homo sapiens sta contribuendo a cambiare il clima e pertanto anche la conformazione della superficie terrestre: non è un fenomeno recente, ma non era mai accaduto in tempi così rapidi e con conseguenze così vaste.

    Considerata questa inedita accelerazione, non possiamo fare a meno di chiederci: come muterà l’aspetto del mondo nel futuro prossimo? Se tutto continuerà ad andare per il verso sbagliato e non attueremo le giuste misure per evitarlo, assisteremo alla fusione dei ghiacci perenni e all’innalzamento del livello dei mari…
    Per farci riflettere sui rischi concreti a cui potremmo andare incontro, il filosofo ed evoluzionista Telmo Pievani e il geografo Mauro Varotto hanno immaginato come si trasformerà l’Italia proiettandoci, in maniera distopica, nell’anno 2786. Esattamente 1000 anni dopo l’inizio del viaggio in Italia di Goethe, comincia così il tour di Milordo a bordo del battello Palmanova attraverso la geografia visionaria del nostro futuro: la Pianura padana sarà quasi completamente allagata; i milanesi potranno andare al mare ai Lidi di Lodi; Padova e tantissime altre città saranno interamente sommerse; altre ancora si convertiranno in un sistema di palafitte urbane; le coste di Marche, Abruzzo e Molise assumeranno l’aspetto dei fiordi; Roma sarà una metropoli tropicale; la Sicilia un deserto roccioso del tutto simile a quello libico e tunisino…

    Tappa dopo tappa, al viaggio di Milordo farà da contraltare l’approfondimento scientifico che motiverà, con dati e previsioni, le ragioni del cambiamento territoriale – illustrato, per l’occasione, con una serie di mappe dettagliatissime create da Francesco Ferrarese. Uno scenario giudicato per fortuna ancora irrealistico, ma utile per farci capire che l’assetto ereditato del nostro Paese non è affatto scontato e che la responsabilità di orientarlo in una direzione o nell’altra è tutta nostra.

    https://abocaedizioni.it/libri/viaggio-nellitalia-dellantropocene-telmo-pievani-e-mauro-varotto

    #livre #Italie #anthropocène #géographie #ressources_pédagogiques #dystopie #scénario #futur #effondrement #collapsologie #voyage

    • Gaspreis-Explosion – für die Medien kein Thema, außer man kann Putin dafür verantwortlich machen

      https://www.nachdenkseiten.de/?p=80121

      [...]

      Polen will schon im nächsten Jahr vollkommen unabhängig von russischem Gas sein. Das ist zwar Unsinn, aber so lautet die offizielle Sprachregelung der polnischen Regierung. Man hat die langfristigen Lieferverträge mit Russland gekündigt und bezieht sein Gas nun zu großen Teilen auf dem liberalisierten EU-Spotmarkt für Erdgas. Nun ist Gas aber keine Ware, die man per Mausklick virtuell transportieren kann. Ab 2023 will Polen einen großen Teil seines Gasbedarfs über die neu gebaute Baltic Pipe über Dänemark aus Norwegen beziehen. Der Rest soll durch Flüssiggasimporte aus den USA gedeckt werden und da das nicht reicht, wird Polen de facto einen großen Teil seines Gases aus einem Land beziehen, das selbst Gasimporteur ist: Deutschland. Und bis Baltic Pipe Gas liefert, bezieht Polen sogar den größten Teil seines Erdgases aus Deutschland. Deutsches Gas? Das von Deutschland nach Polen exportierte Gas stammt natürlich nicht aus Deutschland, sondern aus Russland. Deutsche Händler kaufen ganz einfach russisches Gas und verkaufen es dann an die Polen. Dies sei durch den Umweg über Deutschland für Polen aus der „Sicherheitsperspektive“ jedoch unproblematisch.

      Der polnische Wunsch nach einer energiepolitischen Unabhängigkeit von Russland ist dabei ein äußerst lukratives Geschäft für deutsche Gashändler. Die kaufen das Gas preiswert aus den in langfristigen Lieferverträgen vereinbarten Abnahmemengen aus Russland ein und verkaufen es dann zu den weitaus höheren Preisen auf dem Spotmarkt und den Futuremärkten an Polen weiter. Noch verrückter wird die ganze Geschichte, wenn man sich die physischen Lieferwege anschaut. Deutschland bezieht dieses Gas hauptsächlich aus Russland über die durch Polen verlaufende Jamal-Pipeline. Und über eben diese Pipeline liefern die Händler dann auch das Gas im Rückwärtsbetrieb an Polen weiter.

      Genau das passiert durchgängig seit nunmehr 36 Tagen. Nach Meldungen des deutschen Netzbetreibers Gascade liefert die Jamal-Pipeline seitdem nicht etwa russisches Gas in deutsche Speicher, sondern umgekehrt russisches Gas aus deutschen Speichern ostwärts nach Polen und von dort aus sogar in die Ukraine. Zurzeit beträgt das Liefervolumen sagenhafte 13 Millionen Kilowattstunden pro Stunde. Das ist, gemessen am derzeitigen Gaspreis an den Spotmärkten, Gas im Wert 1,3 Millionen Euro pro Stunde, 31,2 Millionen Euro pro Tag. Leider ist nicht bekannt, zu welchem Preis die Händler das Gas zuvor aus Russland eingekauft haben. Wenn der Preis sich jedoch an dem langfristigen Durchschnittspreis auf dem Future-Markt orientiert, so kann man davon ausgehen, dass sie zurzeit mindestens 400% Gewinn machen.

      Nun ist es aber nicht nur so, dass nur deutsche Spekulanten sich mit diesem Dreieckhandel die Taschen vollstopfen. Gas, das eigentlich für deutsche Kunden bestimmt ist, fließt nach Polen und in die Ukraine und gleichzeitig kommt kein neues Gas aus Russland durch die Jamal-Pipeline in die deutschen Gasspeicher, da diese ja im Rückwärtsbetrieb Gas aus den Speichern gen Osten transportieren muss. Die Folge: Die Speicher leeren sich und auf dem deutschen Gasmarkt treibt die Knappheit den Preis in die Höhe. Die Versorger geben diese Preissteigerungen an die Verbraucher weiter. Energieintensive Unternehmen gehen pleite und ein durchschnittlicher Haushalt muss mehr als 100 Euro pro Jahr mehr für die Heizkosten aufbringen. Somit zahlen letztlich auch deutsche Haushalte den Preis dafür, dass Länder wie Polen mit politischer Unterstützung Deutschlands ihre antirussischen Reflexe energiepolitisch umsetzen. Aber klar, Schuld daran ist natürlich Putin. Wer sonst?

      Warum liest man über diese Zusammenhänge nichts in den Zeitungen? Warum ist das politisch kein Thema?

      [...]

      pris du #gaz #Pologne #Ukraïne #Russie
      #entrepôts #spéculation

  • Des phénomènes extrêmes sous le signe du changement climatique

    L’#été_2021 est tombé à l’#eau en Suisse. Soleil et chaleur ont cédé la place à la #grêle et aux #inondations. De tels extrêmes se multiplieront avec le changement climatique.

    Tandis que le Sud de l’Europe suffoquait sous la chaleur, la pluie n’a presque pas cessé cet été en Suisse. Les intempéries parfois violentes ont fait déborder ruisseaux, rivières et lacs. Les pompiers et la protection civile étaient sans arrêt sur le pont, empilant des sacs de sable et érigeant des digues de protection contre les inondations pour éviter le pire. En juillet, la Suisse a certes été épargnée par des catastrophes comme celles qui ont frappé l’Allemagne et la Belgique, où des crues éclair ont ravagé des vallées entières et fait des centaines de victimes. Mais il y a eu des dommages matériels à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs. L’agriculture suisse a été rudement touchée : les légumes ont pourri sur les champs inondés. Des tempêtes de grêle ont détruit des vignobles et des vergers en quelques heures. Seul avantage de la pluie : en de nombreux endroits, les réservoirs d’eau sont à nouveau pleins, notamment le lac des Brenets, dans le Jura, encore complètement asséché en 2020. Les forêts aussi ont pu se remettre de l’impact des périodes de sécheresse antérieures.

    Le GIEC tire la sonnette d’alarme

    Fortes intempéries ou vagues de chaleur : ces épisodes extrêmes se multiplieront à l’avenir, et seront même plus violents. C’est ce que montre le dernier rapport publié en août par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui rassemble 200 scientifiques de 66 pays, et parmi eux des Suisses. Depuis le rapport de 2014, il apparaît encore plus clairement que nous nous trouvons au beau milieu du changement climatique provoqué par l’être humain, et qu’il continue de s’accélérer. En sept ans seulement, la température mondiale a augmenté de 0,2 °C. Cela peut paraître infime, mais chaque hausse d’un dixième de degré provoque encore davantage d’événements extrêmes sur la planète. La Suisse est particulièrement touchée par le changement climatique, puisque les températures y ont augmenté près de deux fois plus que la moyenne mondiale. En 2018 déjà, les « scénarios climatiques pour la Suisse » détaillaient les conséquences de la poursuite effrénée du changement climatique sur le pays, et parmi elles, des intempéries plus fréquentes et plus violentes. La quantité de pluie lors d’événements extrêmes a augmenté de 12 % depuis 1901. Cela est dû au fait que l’air chaud peut absorber davantage d’humidité, ce qui correspond à 6 à 7 % d’eau en plus par degré Celsius.

    Les émissions de CO2 doivent baisser

    On le sait : les gaz à effet de serre favorisent le réchauffement climatique. D’après le rapport du GIEC, la concentration de CO2 dans l’atmosphère en 2019 était 47 % plus élevée qu’au début de l’ère industrielle, et plus haute que jamais au cours des deux derniers millions d’années. Le GIEC avertit que le réchauffement ne pourra être limité à moins de 2 °C (objectif des accords de Paris) que si l’on réduit drastiquement les émissions de CO2 ces prochaines années et qu’on atteint zéro émission nette d’ici 2050. Mais même avec un réchauffement de « seulement » 1,5 °C, il faut s’attendre à des intempéries plus fréquentes et des vagues de chaleur « d’une ampleur inédite ».

    En novembre, la prochaine conférence climatique de l’ONU à Glasgow montrera à quel point la communauté internationale est prête à agir pour protéger efficacement le climat.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/des-phenomenes-extremes-sous-le-signe-du-changement-climatique

    #Suisse #changement_climatique #climat

  • Un ancien conseiller révèle que le plan d’immunité collective du gouvernement Johnson prévoyait 800.000 décès au Royaume-Uni - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2021/05/26/rucv-m26.html

    Des décès à plus grande échelle encore étaient activement envisagés à Downing Street. Dans le tweet 31, Cummings révèle : « Il y a eu un exercice PHE appelé Exercice NIMBUS dans un futur hypothétique le 14/4/20 avec des diapositives COBR simulées ».

    Le tweet indique qu’il y aurait une semaine supposée de pic le 13 mai 2020 et 33 millions de cas de Covid-19 dans la population sur une « vague de 16 semaines ». Il déclare à propos de ce scénario que les hôpitaux seraient pleins dès le 14 avril 2020 et qu’il y aurait plus de « 800K morts » et « les écoles devaient rester ouvertes (!!) » L’exercice s’est déroulé en mars 2020, dit-il, c’est-à-dire avant ou autour du moment où le gouvernement a été contraint d’imposer un confinement.

    Cummings cherche sans doute à prendre ses distances avec une politique d’immunité collective meurtrière dans laquelle il est impliqué et affirme maintenant que pratiquement aucun décès n’aurait eu lieu en Grande-Bretagne avec des « personnes compétentes aux commandes ». Le Sunday Times avait rapporté en mars 2020 que quelques semaines avant, fin février, Cummings avait exposé la stratégie du gouvernement lors d’une réunion privée. Un observateur a décrit la politique comme suit : « immunité collective, protéger l’économie et si cela veut dire la mort de quelques retraités, tant pis ».

  • La France connaîtra la sécheresse cet été
    https://reporterre.net/La-France-connaitra-la-secheresse-cet-ete

    Selon une carte prévisionnelle publiée le 18 mai par le ministère de la Transition écologique, quatre-vingts départements sont concernés par un risque de #sécheresse cet été. Seuls une partie de la Normandie, l’Île-de-France et les Hauts-de-France pourraient y échapper.

    #prévisions #météo

  • Cartes sensibles ou subjectives

    Cartographie sensible ou subjective
    Pour Quentin Lefèvre, la cartographie sensible (ou #cartographie_subjective) peut se définir comme un média de restitution de l’#expérience du territoire ou encore comme la "#spatialisation_sensible de données sensibles".
    http://quentinlefevre.com/cartographie-sensible

    Cartographie sensible, émotions et #imaginaire
    #Elise_Olmedo cerne les contours théoriques et méthodologiques de la cartographie sensible, en décrit les étapes de création et s’interroge sur ses impacts, son utilité et ses limites, à partir d’une expérimentation faite sur le terrain au Maroc, à Marrakech, au printemps 2010.
    http://visionscarto.net/cartographie-sensible

    Cartographier les #interstices de la #ville
    En faisant remonter à la surface les éléments du #paysage, l’artiste scénographe #Mathias_Poisson délivre des informations sur l’#ambiance des lieux, qui sensorialisent la carte. Élise Olmedo rend compte de cette #expérience_urbaine subjective dans ce beau billet.
    http://www.strabic.fr/Mathias-Poisson-Cartographier-les-interstices-de-la-ville

    Cartes et cartographie des ressentis et représentations d’individus
    La cartographie d’objets tels que des #ressentis (une gêne) ou des représentations de l’#espace_vécu (un risque) relatés par des individus mobilise des bagages conceptuels et techniques nombreux, nécessitant une mise au point sémantique et méthodologique. Aurélie Arnaud discute l’état de la recherche dans ce domaine dans la revue M@ppemonde.
    https://journals-openedition-org/mappemonde/4666

    Et si les cartes permettaient aussi d’explorer l’#invisible ?
    C’est ce que propose l’atelier pédagogique de la BNF "Les cartes de l’invisible".
    http://c.bnf.fr/JtG

    L’#Otletosphère
    Cette cartographie relationnelle des personnalités et institutions liées à #Paul_Otlet cherche à mettre en visibilité la forte implication de l’auteur au sein des organisations pacifistes internationales ainsi qu’au sein des institutions bibliographiques et documentaires.
    http://hyperotlet.huma-num.fr/otletosphere/117

    Pour une pratique féministe de la #visualisation de données
    #Donna_Haraway, dans son essai fondateur sur les #savoirs_situés, offre une critique brillante non seulement de la représentation visuelle mais de la préférence extrême et perverse donnée aux yeux sur le corps dans la pensée occidentale.
    http://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe
    #feminisme

    Nouvelles cartographies – Lettres du #Tout-Monde
    Ce projet de création expérimental et ouvert à tou.te.s a été lancé par des artistes et journalistes associés au #Labo_148. Quelle sera la cartographie du monde après la crise sanitaire ? Que redéfinit-elle ? Quelles urgences « à rêver un autre rêve, à inventer d’autres espoirs » s’imposent ? Le “Tout-Monde” selon #Edouard_Glissant, est cette inextricabilité de nos devenirs, et en cela, il invite à une poétique active de la #mondialité, de rencontres des imaginaires. Voir notamment l’expérience de Paul Wamo Taneisi : “Je porterai moi-même ma carte géographique”
    http://www.labo148.com/category/nouvelles-cartographies

    #Cartographies_traverses
    « Cartographies traverses » est un dispositif de recherche-création qui regroupe des productions visuelles et sonores traitant des expériences migratoires contemporaines.
    http://visionscarto.net/cartographies-traverses

    Re-dessiner l’expérience, art, sciences, conditions migratoires
    #Sarah_Mekdjian et #Marie_Moreau utilisent la cartographie avec des migrants "pour un autre partage du sensible". Le projet débouche sur l’élaboration d’une très belle carte sensible (à voir).
    http://www.antiatlas-journal.net

    Cartes de migrants
    L’artiste camerounais #Jean_David_Nkot réalise des portraits avec des cartes afin de "représenter les nombreux lieux qui se bousculent dans la tête des migrants" : https://wepresent.wetransfer.com/story/jean-david-nkot

    Cartes d’ici et d’ailleurs
    Favoriser l’inclusion sociale des personnes migrantes en France à travers des ateliers de #cartographie_participative et sensible (CartONG) : tel est l’objectif global du projet “Cartes d’ici et d’ailleurs”, soutenu par la Fondation de France et mis en oeuvre par #CartONG.
    http://veillecarto2-0.fr/2018/12/21/carte-sensible-un-outil-dinclusion-sociale

    #Guerilla_Cartography
    L’objectif de Guerrilla Cartography est d’utiliser l’#art pour promouvoir une #cartographie_collaborative et engagée. Le site rassemble plusieurs atlas originaux et artistiques sur l’#eau, la #nourriture, les migrants.
    http://www.guerrillacartography.org

    Plateforme Art & Géo de Cartes Sensibles
    Proposé par le polau-pôle des arts urbains et #Crévilles, ce site regroupe des cartes artistiques et géographiques qui rendent compte d’un territoire existant en assumant un regard sensible et/ou subjective. Il est conçu comme un outil de ressource et de partage pour chercheurs, artistes et curieux.
    http://polau.org/pacs

    L’art est dans la cARTe
    #Ghislaine_Escande est artiste peintre et plasticienne. Avec ses cARTes, elle redessine le Monde et nous fait voyager.
    http://neocarto.hypotheses.org/10407

    Carte sensible du festival de #Glastonbury
    Le plan du célèbre festival de musique et d’arts de Glastonbury au Royaume-Uni selon The Word Magazine.

    La carte subjective du musicien #Nick_Cave
    Il s’agit d’une affiche de 2006 pour le concert de Nick Cave à Manchester en Angleterre. Elle contient plus de 50 énigmes basées sur les paroles de ses chansons. Voir cette vidéo qui revient sur le sens de cette carte subjective.
    http://www.davidrumsey.com/luna/servlet/s/3ypdis

    Médier les récits de vie. Expérimentations de #cartographies_narratives et sensibles
    Article de Sarah Mekdjian et Élise Olmedo paru en 2016 sur le site de M@ppemonde.
    http://mappemonde.mgm.fr/118as2
    #cartographie_narrative

    Cartographier une année de sa vie
    #Nicholas_Felton est un artiste designer qui traduit les données de la vie quotidienne en objets et en expériences significatives. Il est l’auteur de plusieurs rapports annuels qui résument les événements de l’année en cartes et graphiques rendant compte de son expérience subjective.
    http://feltron.com/FAR08.html

    Cartographie du #confinement en période d’épidémie
    L’artiste britannique #Gareth_Fuller (https://fullermaps.com/artworks/quarantine-maps) raconte en 14 cartes l’expérience de survie que représente la #quarantaine. Un grand nombre de cartes décrivant différents vécus en mode confiné sur Citylab (www.citylab.com/life/2020/04/neighborhood-maps-coronavirus-lockdown-stay-at-home-art/610018/). Le confinement en croquis, vu de France : géographie politique, sociale et culturelle du monde post-Covid19 par #Jérôme_Monnet (Cybergéo : https://journals.openedition.org/cybergeo/34804). Une manière de décaler le regard sur le monde peut être d’utiliser (et d’admirer au passage) les très belles oeuvres de #street-art (https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/street-art/coronavirus-tour-du-monde-des-plus-belles-oeuvres-de-street-art-face-a-) produites dans le contexte de la pandémie. #Virginie_Estève a proposé un projet cartographique à ses élèves de 4e : cartographier leur espace vécu de confinement et aborder le paysage sensible depuis leur fenêtre. La preuve que l’on peut continuer à faire de la géographie et travailler à distance, moyennant quelques aménagements ( voir ce Genialy : https://view.genial.ly/5e80c8155ad5150d93dab237/guide-geographie-du-confinement). Julien Dupont (Kobri), professeur d’histoire-géographie en collège à Vaulx-en-Velin et auteur de fictions radiophoniques et cartographiques, a mis en ligne sur son site Kartokobri (https://kartokobri.wordpress.com) ses cartes quotidiennes du confinement. #SCOPIC (http://www.revuesurmesure.fr/issues/battre-aux-rythmes-de-la-ville/explorations-sensibles-de-notre-1km) s’est interrogée sur l’expérience du kilomètre autour de nos habitats. Pour d’autres liens, consulter le billet "Faire de la géographie en période de confinement" (https://cartonumerique.blogspot.com/2020/03/geographie-et-confinement.html).

    Maps of Home
    "Maps of Home" est une vision nostalgique faite des souvenirs de #Janesville dans le #Wisconsin, où l’auteur a grandi et où il a dû revenir à cause de la pandémie.
    http://moriartynaps.org/maps-of-home

    Suivre ses proches en temps de guerre
    Carte dessinée à la main par ma grand-mère pour suivre les mouvements de mes grands-pères pendant la Seconde Guerre mondiale (1943-1945).
    http://www.reddit.com/comments/be814f

    #Nomadways
    Le groupe Nomadways a invité 24 artistes, éducateurs et travailleurs sociaux à découvrir et explorer l’espace à partir de leurs #émotions et à créer leurs propres cartes subjectives dans un but de construction et d’inclusion communautaires.
    http://nomadways.eu/subjective-mapping-2017-france

    Cartographie autochtone, activités extractives et représentations alternatives
    Le réseau #MappingBack a pour objectif de fournir du soutien cartographique aux membres des communautés autochtones luttant contre les industries extractives sur leur territoire. MappingBack cherche à utiliser la cartographie comme un outil de #résistance.
    http://mappingback.org/home_fr
    #peuples_autochtones #extractivisme

    #Native_land, cartographier les voix autochtones
    Le site Native Land, mis sur pied en 2015 par #Victor_Temprano, propose un outil cartographique participatif permettant une conceptualisation décoloniale des Amériques, du #Groenland, de l’#Australie et de la #Nouvelle-Zélande. Lire la présentation du site.
    http://native-land.ca
    #décolonial

    Cartographie et #langues_autochtones
    #Marlena_Myles utilise son art pour célébrer sa culture et sa langue autochtones ainsi que pour aider le public (notamment les enfants) à comprendre l’importance des traditions et de l’histoire orales autochtones. Ses cartes racontent le passé, le présent et l’avenir du peuple et de la langue du #Dakota.
    http://marlenamyl.es/project/dakota-land-map
    #histoire_orale

    Counter Mapping
    #Jim_Enote, agriculteur #zuni traditionnel dans le Colorado (Etats-Unis), collabore avec des artistes pour créer des cartes qui ramènent une voix et une perspective autochtones à la terre. Ces cartes zunis s’inspirent profondément d’expériences partagées de lieux dans une volonté de #réappropriation du territoire par les #Amerindiens.
    http://emergencemagazine.org/story/counter-mapping

    Cartographie personnelle et subjective de #Mary_Jones
    Au cours de ses dérives dans la ville de #Des_Moines, Mary Jones observe les lieux et les habitant⋅e⋅s, fait des photos, remplit des carnets d’#esquisses, prend des notes, enregistre parfois aussi des sons. Une masse de matériaux bruts qu’elle assemble ensuite en images hybrides (#collages, #superpositions, #sampling_visuels) qui composent une sorte de cartographie personnelle, subjective, voire intime de la cité et de ses marges.
    http://aris.papatheodorou.net/une-flaneuse-a-la-derive

    Cartographier les espaces vécus et les émotions (#Drusec)
    La ville telles qu’elle est vécue par les usagè.re.s de drogue marginalisés de #Bordeaux.
    http://drusec.hypotheses.org/1722

    #Queering_the_Map
    Queering the Map est un projet de cartographie généré par la communauté #queer afin de géolocaliser des moments, des souvenirs et des histoires par rapport à leur espace physique. En cartographiant ces moments éphémères, Queering the Map vise à créer une archive vivante d’expériences queer.
    http://queeringthemap.com

    Cartographie subjective des Etats-Unis par #Paul_Steinberg
    Cette série de vues subjectives des Etats-Unis et du monde a été réalisée par Saul Steinberg pour des couvertures anciennes de magazines (The New Yorker ou autres)
    http://saulsteinbergfoundation.org/essay/view-of-the-world-from-9th-avenue

    La cartographie au service des théories platistes
    La théorie de la Terre Plate perdure jusqu’à aujourd’hui. La réalisation de cartes à l’image de la #terre_plate devient un objet de promotion de ces théories.
    http://veillecarto2-0.fr/2020/09/22/la-cartographie-au-service-des-theories-platistes

    Le monde vu de...
    Une série de vues du monde à partir de #New_York, #San_Francisco et différentes villes des Etats-Unis (lire notre article sur le monde vu de la Silicon Valley).
    https://imgur.com/a/XTnSn#0

    Le monde vu par les Anciens
    Cet atlas de #Karl_Müller de 1874 reproduit "les systèmes géographiques des Anciens" et d’une certaine manière la façon dont ces systèmes de représentation de l’#Antiquité étaient eux-mêmes vus au XIXe siècle.
    http://geodata.mit.edu/catalog/princeton-r207tq824

    L’Europe vue de la Russie
    L’Europe vue de Moscou et l’Asie vue d’#Irkoutsk pendant la Guerre froide (1952).
    https://www.reddit.com/r/MapPorn/comments/epdn4c/europe_from_moscowasia_from_irkutsk_time_magazine

    Cartographie et subjectivité chez #Alexander_von_Humboldt
    En scrutant minutieusement les différentes cartes réalisées par Alexander #von_Humboldt, on remarque certaines particularités, des mentions qui, à priori, n’auraient pas lieu de s’y trouver tant elles témoignent de la subjectivité de l’auteur.
    http://visionscarto.net/Humboldt-carto-subjective

    Le monde sens dessus dessous
    Un planisphère renversé montrant la Terre vue depuis l’hémisphère sud (à télécharger en haute résolution). Consulter la page des #projections cartographiques (http://cartonumerique.blogspot.com/p/projections-cartographiques.html) pour accéder à d’autres vues renversantes de la Terre.
    https://www.digitalcommonwealth.org/search/commonwealth:9s161j433

    Cartographie ultrapériphérique, et si on changeait de point de vue
    Une carte des territoires ultramarins vus depuis l’hémisphère sud.
    http://www.une-saison-en-guyane.com/extras/carte/carto-ultraperipherie-si-on-changeait-de-point-de-vue%e2%80%89

    Projections du futur
    Les projections du futur seront probablement centrées sur les océans, comme ces deux cartes du monde en projection Mercator oblique qui représentent les continents tout autour d’un océan unique.
    http://rightbasicbuilding.com/2019/09/09/the-world-maps-of-the-future

    Carte subjective de #Paris en 2050
    Cette carte imagine Paris en 2050, lorsque les effets du #réchauffement_climatique se seront durement faits ressentir... si rien n’est fait. Voir notre article de présentation : https://cartonumerique.blogspot.com/2019/02/carto-subjective-geo-prospective.html
    http://www.deuxdegres.net/projects/paris-2050
    #changement_climatique

    Utiliser des #SIG pour cartographier les #pratiques_spatiales
    Des recherches récentes montrent l’intérêt d’utiliser les données fournies par les #réseaux_sociaux pour les cartographier et mettre en évidence des comportements des individus dans l’espace.
    http://www.gislounge.com/using-gis-to-analyze-peoples-attitudes

    Cartographie collaborative
    L’objectif de ce site est de développer un ensemble d’usages pour aider à la dissémination des pratiques collaboratives en matière de cartographie, que ce soit pour le citoyen ou au sein de structures (associations, collectivités, milieu scolaire).
    http://cartographie-collaborative.eu

    #Mapquote
    Le projet collaboratif Mapquote prend la forme d’une #carte_interactive où chaque utilisateur peut déposer une #citation de #romans où il est question de cartes.
    http://neocarto.hypotheses.org/6502

    L’usage de Google Maps dans « #Netherland »
    Netherland est une belle réflexion désabusée sur les lieux et le déplacement, l’#espace et la #séparation, le fait de pouvoir être physiquement dans un lieu et mentalement dans un autre. Google Maps n’intervient que dans deux courts passages au début et à la fin du livre (source : Spacefiction)
    http://spacefiction.fr/2009/11/01/google-maps-enters-litteraturegoogle-maps-entre-dans-la-litterature

    #Hoodmaps
    Hoodmaps permet de créer des cartes participatives pour éviter les #pièges_à_touristes et fréquenter les quartiers branchés de la ville. La typologie est assez basique, voire un peu réductrice : entre les “hipsters”, les touristes, les étudiants, les “riches”, les “costards” et les “normaux”, mais permet de rapidement identifier les différents quartiers d’une ville.
    http://hoodmaps.com

    Apprendre sur le territoire en représentant son territoire
    Carte sensible élaborée par une classe de 1re ES qui montre la vision de leur lycée. A compléter par l’interview de Sophie Gaujal pour le Café pédagogique : L’approche sensible en cours de géographie, un ingrédient du bonheur ?
    http://hal.archives-ouvertes.fr

    Cartographie ton quartier
    Les cartes postales géocartographiques permettent d’articuler géographie spontanée et géographie raisonnée. Organisé par Sophie Gaujal, en partenariat avec le Café pédagogique, la Cité de l’architecture et l’IGN, le concours Cartographie ton quartier récompense les cartes postales cartographiques réalisées par des classes.
    http://blog.ac-versailles.fr/geophotographie

    Atelier de cartographie sensible (Ehess)
    La plateforme SIG de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, met à disposition des ressources sur la cartographie sensible dans le cadre des ateliers Géomatique et humanités numériques qu’elle organise, notamment sur Gennevilliers.
    http://psig.huma-num.fr/cartes-sensibles

    #Cartes_mentales dans le nord de #Marseille
    Ce billet de #Jérémy_Garniaux relate un atelier « cartes mentales » mené à Marseille, dans les 14, 15 et 16e arrondissements, par une plate-forme culturelle hors-les-murs constituée de cinq structures culturelles du Nord de Marseille.
    http://www.mapper.fr/cartes-mentales-dans-le-nord-de-marseille

    Chicago HomeStories Project
    Le projet est né à #Chicago et commence à se diffuser dans le monde. Il s’agit d’encourager les citoyens par des #marches_civiques à en savoir plus sur leur quartier.
    http://www.nationalgeographic.org/projects/out-of-eden-walk/blogs/lab-talk/2021-04-chicago-homestories-goes-global

    Concours #cartographie_imaginaire
    Cartographier la ville de demain, son quartier dans le futur, son école ou son collège idéal...
    http://www.concourscarto.com/accueil-cci

    Concours de dessin de cartes du monde pour enfants
    Le concours #Barbara_Petchenik est un concours biennal de dessin de carte destiné aux enfants. Il a été créé par l’Association cartographique internationale en 1993 dans le but de promouvoir la représentation créative du monde sous forme graphique par les enfants.
    http://icaci.org/petchenik

    Lignes d’erre - Les cartes de #Fernand_Deligny
    Pendant des années, Deligny a dessiné et fait dessiner des cartes de ce qu’il appelle leurs #lignes_d’erre, soit les trajets « libres » des #enfants sur leur aire de séjour. Il a perçu, par l’observation, que les autistes avaient une autre façon d’être au monde, une autre manière d’incarner l’humain.
    http://culture.univ-lille1.fr/fileadmin/lna/lna60/lna60p34.pdf

    La carte sensible de #Boulogne-Billancourt
    Un projet pédagogique conduit par une équipe d’enseignants du lycée J. Prévert de Boulogne-Billancourt avec des classes de Seconde.
    http://www.cafepedagogique.net

    La "carte du Tendre" de #Nantes
    #Gwenaëlle_Imhoff et #Emilie_Arbey, professeures de français et d’histoire géographie au collège Gutenberg de Saint-Herblain ont amené leurs 4èmes à réaliser de nouvelles « Cartes du Tendre » à la manière de Madame de Scudéry pour inventer « une géographie nantaise de l’Amour ». Enjeu de ce travail créatif et collaboratif, visuel et oral : aider les élèves à s’approprier « l’espace urbain proche et pourtant trop souvent lointain ».
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/08/31082020Article637344555283464848.aspx
    http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/lettres/continuite-pedgogique-et-numerique-en-lettres-carte-du-tendre-pr

    Cartographier l’#insécurité au collège
    Professeure d’histoire-géographie au collège Molière de Beaufort en Anjou, #Anaïs_Le_Thiec lance sa classe de 5ème dans une cartographie sensible du collège. Elle les invite à libérer leur parole via une #storymap.
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/10/18102019Article637069844590338061.aspx

    Dans ma ville on traîne
    Visite guidée et habitée par le rappeur #Orelsan, qui propose une description de la ville de #Caen. L’intérêt principal est de rappeler qu’un espace géographique, avant d’être un objet d’étude, reste surtout un lieu de vie que l’on habite. Le rappeur énumère ses souvenirs d’enfant, d’adolescent, d’étudiant. Ce faisant, il raconte SA ville. Il associe chaque action passée au lieu où elle s’est déroulée.
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2020/10/dans-ma-ville-on-traine-visite-guidee.html

    Des lieux où l’on exprime ses sentiments
    Carte interactive des lieux où les étudiants ont déclaré avoir pleuré sur le campus de l’université de Waterloo aux Etats-Unis (avec les commentaires). Cela correspondrait-il aux bâtiments de sciences et de mathématiques ?
    http://www.reddit.com/r/dataisbeautiful/comments/l3t3xx/oc_an_interactive_map_of_where_students_have

    Psycho-géographie de la ville de #Gibellina
    Quand les artistes essaient de tromper les algorithmes de télédétection. C’est ce qu’a fait l’artiste #Burri avec une oeuvre d’art gigantesque couvrant les ruines de la vieille ville de Gibellina en Italie (à voir dans Google Maps)
    http://www.archdaily.com/958178/the-psycho-geography-of-the-cretto-di-burri

    Lyon-La Duchère 2030 : imaginer des scénarios prospectifs
    Ces #scénarios prospectifs sont proposés par des élèves de 2nde du Lycée La Martinière-Duchère concernant le projet d’aménagement urbain #Lyon-La Duchère 2030.
    http://canabae.enseigne.ac-lyon.fr/spip/spip.php?article1103

    #Cartographie_sonore du quartier de l’Union (#Lille - #Roubaix - #Tourcoing)
    Réalisé dans le cadre du projet de recherche Géographie et prospective piloté par l’IFE, cette expérimentation pédagogique a permis de découvrir par l’expérience spatiale un projet d’#aménagement_urbain d’envergure (son évolution, ses acteurs et ses enjeux) dans l’environnement proche des élèves, en privilégiant une géographie fondée sur l’expérience du terrain.
    http://ife.ens-lyon.fr/geo-et-prospective/projet/cartographie-sonore-du-quartier-de-lunion

    #Cartophonies
    Comment sonne le monde ? Le site « Cartophonies » a pour objectif d’explorer l’#expérience_sonore contemporaine et d’aider a les prendre en compte dans l’avenir et dans les projets de transformation. Il contribue à construire une connaissance des milieux habités, du vécu des espaces et des ambiances contemporaines, celles du passé proche comme celles du futur.
    http://www.cartophonies.fr
    #son

    Cartes et mise en récit des mobilités
    Dans le cadre d’une recherche doctorale, #Sylvie_Joublot-Ferré étudie les spatialités des adolescents en s’appuyant sur la cartographie de leurs déplacements quotidiens enregistrés sous forme de traces GPS et en analysant ces cartes comme des #récits_de_vie.
    http://www.researchgate.net
    http://www.radiobus.fm/episode/interview-de-sylvie-joublot-ferre-hepl

    Comment les enfants ont perdu le droit de se déplacer
    Carte montrant le territoire pratiqué pendant l’enfance sur quatre générations à #Sheffield.
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-462091/How-children-lost-right-roam-generations.html

    Comment les jeunes géographes ressentent-ils le monde contemporain ?
    Un exercice de cartographie sensible proposé à des étudiants de master destinés à s’orienter vers le monde associatif donne un regard sur leurs représentations du monde. Environnement menacé, mobilités généralisées, et questionnements autour de la mondialisation émergent de ces cartes mentales, témoignant des inquiétudes d’une génération.
    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/cartographie-emotions-monde-contemporain

    « Mais madame, je n’y suis jamais allé ! »
    Un #voyage_virtuel à #La_Réunion à travers la confection de #cartes_postales sensibles par des élèves de lycée professionnel. La #géographie_expérientielle ce n’est pas seulement du vécu, ce sont aussi (et surtout) des représentations (article extrait des Cahiers pédagogique, n° 559 "L’aventure de la géographie".
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Mais-madame-je-n-y-suis-jamais-alle

    Tour de la France par deux enfants (G. Bruno)
    Cet ouvrage constitue l’archétype du roman scolaire géographique. Réédité de nombreuses fois depuis sa sortie en 1877, l’ouvrage a connu un énorme succès (plus de 9 millions d’exemplaires), contribuant à façonner une image du territoire national.
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5684551x

    Une géographie subjective à travers les romans d’aventure pour la jeunesse
    Aurélie Gille Comte-Sponville, Modernité et archaïsme des lieux dans les romans d’enquête et d’aventure pour la jeunesse pendant les Trente Glorieuses en France, thèse soutenue en 2016. L’importance des lieux correspond à la quête d’une #utopie de l’enfance éternelle, qui figerait non seulement les héros dans la perfection de leur âge, mais aussi les lieux, dans une forme d’uchronie idéalisée.
    http://www.theses.fr/2016ARTO0008

    Le #Londres des romans de #John_Le_Carré
    #Mike_Hall a été chargé de dessiner pour l’éditeur Penguin Books la carte des personnages, des lieux et des scènes de romans d’espionnage de John Le Carré.
    http://thisismikehall.com/smileyslondon

    La carte de la classe de khâgne
    Cartographie subjective de la classe khâgne par Gus (@ecsolius) : quand un khagneux dresse la carte symbolique d’une année en prépa littéraire
    http://twitter.com/ecsolius/status/1292071140047937536

    La carte des mathématiques
    La carte du "#Mathematistan" représente les rapports ambigus que l’on peut avoir les #mathématiques. Une région souvent inaccessible ?
    http://www.reddit.com/r/math/comments/2av79v/map_of_mathematistan_source_in_comments

    Cartographie de son appartement
    Géographie de mon appartement vu par Thibaut Sardier.
    http://twitter.com/tsardier/status/1326832393655816192

    Cartographie imaginaire du nourrisson
    @LittleBigData suit, en infographies et sur les réseaux sociaux, les tourments et les joies de #jeunes_parents (voir cette présentation). Le résultat est un cartographie imaginaire des premiers mois de la vie d’un enfant. Avec une magnifique carte de la première année extraite de l’ouvrage Le Bébégraphe publié par Claire Dealberto et Jules Grandin aux éditions Les Arènes en 2021.
    http://twitter.com/LittleBigData_/status/1263721598076555265

    Carte des #lieux_communs
    De "l’usine à gaz" au "terrain d’entente", @LaMineComics passe en revue tous nos lieux communs inspirés de métaphores géographiques.
    http://twitter.com/LaMineComics/status/1097068721846321152

    https://cartonumerique.blogspot.com/p/cartes-sensibles.html

    #cartographie_sensible #bibliographie #ressources_pédagogiques

    ping @visionscarto @odilon @reka

  • Une mascarade à heure de grande écoute : regard sur la quatrième saison de Dix Pour Cent
    https://lesbiapart.squarespace.com/home/regard-quatrieme-saison-dixpourcent

    Depuis 2015, #Dix_Pour_Cent s’est imposée dans le paysage audiovisuel français comme une série atypique et innovante, que ce soit par son concept même ou du fait de son choix de notamment porter à l’écran le récit d’un #personnage ouvertement lesbien et charismatique. #DixPourCent touche à sa fin – du moins dans la forme qu’on lui connaît – avec une quatrième saison qui se démarque des précédentes par son ton, moins léger que par le passé, par son intrigue qui se détache du concept original et se concentre davantage sur les tentatives des personnages principaux pour sauver leur agence que sur leur travail d’agent en lui-même, et par les personnes œuvrant derrière la caméra, puisque la showrunneuse originelle, #Fanny_Herrero, a quitté la production de la série au terme de la troisième saison. Cependant, cette saison voit également son #scénario se doubler d’un traitement pour le moins cynique de ses lignes scénaristiques les plus progressives, en rupture complète avec la façon dont les enjeux contemporains avaient été traités jusqu’ici, de façon plus ou moins réussie : cela passe notamment par l’introduction de dynamiques nouvelles entre les personnages et dans leur façon d’agir et de réagir qui s’approprie un discours #féministe afin de le moquer et d’introduire des tropes relevant du cliché à plusieurs reprises. En cela, le message politique de cette quatrième saison de Dix Pour Cent interroge.

    #famille #lesbienne #gentil #patriarcale

  • Where Will Everyone Go ?

    ProPublica and The New York Times Magazine, with support from the Pulitzer Center, have for the first time modeled how climate refugees might move across international borders. This is what we found.

    #climate #climate_refugee #migration #international_migration #map

    ping @cdb_77

    https://features.propublica.org/climate-migration/model-how-climate-refugees-move-across-continents

  • Mission Climat
    http://mission-climat.io

    Votre mission, si vous l’acceptez, est de proposer un scénario climat 2030 pour la France, permettant de limiter les impacts du dérèglement climatique à un niveau soutenable. Pour ce faire, nous mettons à votre disposition quelques paramètres, un modèle de calcul et un joli tableau de bord.

    #simulation #scénario

    via l’interview sur « Partager c’est sympa » de Charles-Adrien Louis
    https://www.youtube.com/watch?v=yJBK5olnG5s

    qui a co-écrit un rapport en 2019 : « COMMENT S’ALIGNER SUR UNE TRAJECTOIRE COMPATIBLE AVEC LES 1,5°C ? Analyse de la faisabilité technique et mise en perspective de l’ampleur et de la rapidité des mesures à mettre en place. » : http://www.bl-evolution.com/Docs/181208_BLevolution_Etude-Trajectoire-rapport-special-GIEC-V1.pdf

  • Applis de #traçage : #scénarios pour les non-spécialistes
    https://framablog.org/2020/04/24/applis-de-tracage-scenarios-pour-les-non-specialistes

    Un document de plus sur les dangers de l’application de traçage ? Nous n’allons pas reproduire ici les 13 pages documentées et augmentées de notes de référence d’une équipe de 14 spécialistes en #cryptographie : Xavier Bonnetain, University of Waterloo, Canada ; Anne Canteaut, … Lire la suite­­

    #Droits_numériques #Framaconfinement #Internet_et_société #Libertés_Numériques #Non_classé #Anonymat #Applications #base_de_données #COVID-19 #Informatique #Libertés #Malware #Securite #StopCovid #Surveillance #tracking