Le Rijksmuseum, situé à Amsterdam, changera les noms des tableaux qui contiennent des termes politiquement incorrects comme « nègre », « nain » ou « sauvage », écrit le quotidien britannique The Independent.
Dans le cadre du projet « Ajustement de la terminologie coloniale », les employés du musée vont revoir les titres d’environ 220.000 œuvres d’art. Parmi elles, indique le quotidien, le tableau de Simon Marisa « Jeune fille noire » qui sera baptisé « Jeune fille à l’éventail ».
« L’idée est de ne pas employer les définitions que les blancs ont attribué aux représentants d’autres races. Par exemple, nous, les Hollandais, étions, à l’époque, péjorativement appelés les +têtes de fromage+. Et il nous serait désagréable, si nous venions au musée et tombions sur un tableau nommé +Une femme à tête de fromage avec son enfant à tête de fromage+ », dit le chef du département historique du musée Martine Gosselink.
Parmi les mots à remplacer figure aussi « mahométan », nom archaïque qui désigne un musulman.
L’initiative du musée a provoqué diverses réactions dans la société. Certains experts de l’art se sont prononcés contre cette idée. "Il est absolument incorrect de retirer des textes historiques des mots comme « nègre ». D’une part ce n’est pas honnête, car cela revient à réécrire l’histoire. Du point de vue artistique, c’est de la censure", indique Julian Spelding, historien de l’art, dans son interview au quotidien britannique Times.
Ce point de vue est partagé par George Spero, expert en peinture. Qualifiant lui aussi cette initiative de « réécriture de l’histoire », il a dit que modifier des termes offensants revenait à « faire comme si cela n’a jamais eu lieu ».
Le Rijksmuseum est un célèbre musée d’art des Pays-Bas, du Moyen-Âge au XXème siècle. Fondé en 1808, c’est aujourd’hui le plus important musée néerlandais en termes de fréquentation et d’œuvres d’art avec plus de 2.450.000 visiteurs en 2014 pour un fonds d’environ un million de pièces.