• The sense of meaninglessness in bureaucratized science

    Looking at scientists (in the life sciences), we focus on the sense of meaninglessness associated with bureaucratization. We define the sense of meaninglessness as a perception of meaning deficit or meaning conflict in particular situations that can be associated with frustration, irritation, and/or boredom. We show that it can be caused by identity disturbance – particularly the incongruence between the ideal self as a researcher and the imposed self as a bureaucrat. We claim that the sense of meaninglessness is more likely to emerge in those activities that are further from an individual’s core identity, and more identity work is needed to make them meaningful. We also claim that processes of rationalization imposed by external agendas, particularly transitions from substantive to formal rationality (predictability, control and calculability, efficiency) contribute to the proliferation of meaninglessness in academia. The sense of meaninglessness is, therefore, ignited by the external forces colonizing academic life and constitutes an instance of the ‘irrationality of rationality’. It is an outcome or side effect of the collision between two incompatible logics of practice: bureaucratic and scientific. To show the incongruence of those competing logics, we analyze the data derived from a mixed-method study conducted between 2013 and 2014 among beneficiaries of an international research grant project. As a supplementary source of reference, we use our research on academic boredom and laboratory scientists’ work and careers.

    https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/03063127221117227

    #sens #ESR #recherche #université #conditions_de_travail #travail #bureaucratisation #néo-management #néolibéralisation #science #frustration #ennui #rationalisation #efficacité #calculabilité #académie #irrationalité #rationalité

  • Déclin démographique en Europe plus probable sur le long terme.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4512

    La faiblesse des naissances, dans les pays qui ont fait la révolution industrielle d’où l’humanité a pris ses moult consommations, s’accentue. Les moyens de productions qui se sont sécularisés avec le salariat ont eu recours aux travailleurs migrants. La tendance de la perte de la fécondité s’est manifestée depuis plusieurs décennies et elle s’amplifie au fur et à mesure que les autochtones ne produisent pas de descendances. écologie, planète, mer, sauvegarde, générations futures, avenir, verts, intérêts collectifs, humanité,

    / #Data_-_Données, économie , #UE_-_Union_Européenne, Sciences & Savoir

    #écologie,_planète,_mer,_sauvegarde,_générations_futures,_avenir,_verts,_intérêts_collectifs,_humanité, #économie_ #Sciences_&_Savoir

  • Peut-on se réapproprier la science ?

    S’il est tout à fait nécessaire et utile de se réapproprier nombre de connaissances scientifiques et médicales, on ne peut le faire de manière émancipatrice que dans la perspective d’une critique radicale de la société capitaliste et industrielle. Plutôt que de continuer la recherche scientifique vers la quête de toujours plus de maîtrise et de puissance pour l’État et le Marché, il nous faut développer des recherches et acquérir des connaissances qui peuvent aider chacun à assurer mieux et plus facilement sa subsistance en se fondant sur les ressources locales.

    #Bertrand_Louart #Sciences_Critiques #Technocritique #critique_techno #subsistance #technoscience #société_industrielle etc.

    https://sciences-critiques.fr/peut-on-se-reapproprier-la-science

  • L’historien peut-il prévoir l’avenir ?
    https://laviedesidees.fr/Peter-Turchin-End-Times

    L’histoire doit-elle prendre modèle sur les sciences de la nature, et se fixer pour objectif de prévoir l’avenir avec une certitude mathématique ? Oui, répond le biologiste P. Turchin, mais n’est-ce pas négliger la nature même de cette discipline ? À propos de : Peter Turchin, End Times : Elites, Counter-Elites, and the Path of Political Disintegration, Penguin press

    #Histoire #sciences_sociales #prévision #avenir
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230915_endtimes.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230915_endtimes.docx

  • « L’éviction des lycéennes des parcours scientifiques renvoie la situation des femmes à une période antérieure à leur émancipation économique » - Tribune
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/10/l-eviction-des-lyceennes-des-parcours-scientifiques-renvoie-la-situation-des

    Pire, celui des bachelières scientifiques a diminué de 60 % alors que les professionnels de l’industrie, du conseil, du numérique, de l’ingénierie et de la haute technologie demandent plus de personnes qualifiées en sciences et s’inquiètent de la trop faible présence des femmes.

    69 % des garçons étudient les maths en terminale et seulement 45 % des filles, induisant dans les parcours scientifiques des inégalités de genre inédites depuis les cinquante dernières années. Au lieu d’augmenter les effectifs des jeunes formés aux sciences, la réforme du lycée de 2019 les ramène à ceux des années 1980, mettant à mal la souveraineté scientifique de la France.

    Face à ces constats, l’alerte a été donnée depuis deux ans par les services statistiques publics, relayée par tous, au point de devenir un sujet de campagne présidentielle. Pour autant, la réaction tardive du ministère demeure sans rapport avec l’importance des enjeux pour le pays. Imposé à partir de la rentrée 2023 pour les élèves de première ne choisissant pas la spécialité maths, l’ajout d’une heure trente de mathématiques ne peut avoir d’impact sur le public scientifique auquel il ne s’adresse pas.

    • Je ne vois pas comment l’éviction des maths dès la première allait permettre d’améliorer le niveau scientifique.

      Ma fille, une 2003, a passé un bac Blanquer covid , probablement la meilleure cuvée. À ce moment-là, la plupart des gens en filière générale n’avait plus fait de maths depuis 2 ans. Mais les maths restent une condition pour entrer en supérieur scientifique… mais pas seulement.

      Cette année, elle est dans une fac Suédoise pour un cursus de Japonais.
      Les Suédois ont aussi un Parcoursup like dont il faut valider les nombreux critères avant de commencer l’inscription dans la fac visée.

      Après un bon petit parcours du combattant, à quelques jours de la pause estivale, les Suédois annoncent un changement des règles du jeu de dernière minute : maintenant pour rentrer dans n’importe quelle filière du supérieur, il faut avoir validé des maths niveau première ou terminale. Ce n’est pas formulé exactement comme ça, il nous faut quelqus jours pour décrypter le jargon local, mais l’idée est de présenter une preuve de son éducation en maths de ce niveau… y compris pour des études de japonais. Ça s’applique à tout le pays, y compris les étudiants étrangers.

      Tu la vois mieux, la grosse arnaque ? On est passé du bac premier diplôme du supérieur au bac verrou interdisant l’entrée dans le supérieur. Je n’ai pas d’infos des autres pays, mais je suis prête à parier que ça converge.

      Autrement dit, le fait — même pour des gens qui se destinent à des études non scientifiques — de ne pas avoir pris au lycée des maths optionnelles dont il a été clairement annoncé que leur niveau avait été relevé et n’était que pour les gens se destinant aux sciences, c’est excluant.

      Après quoi, ils peuvent commencer à lâcher des prouts, comme quoi les sciences humaines ou la littérature, ça ne sert à rien dans le supérieur…

      Ce qui a sauvé ma fille, c’est qu’elle était en Arts Appliqués et que les maths y restent obligatoires jusqu’en terminale. Même si elle n’a pas passé les maths au bac, elle a pu fournir un relevé de notes qui rentrait dans les nouveaux critères suédois. Elle aurait été en filière générale, elle était grillée.

    • fabrication de barrages à l’entrée d’un « supérieur » qu’on balkanise toujours davantage et démassification vont de pair.
      l’école ne doit pas donner des moyens de comprendre, critiquer, bâtir, et surtout pas au grand nombre. ainsi dès le secondaire, outre la minoration de maths qui restent le critère de sélection, celles de l’histoire et de la philo cassent des ponts vers l’aptitude au raisonnement abstrait et des boussoles qui permettent de se situer. jungle for all.

    • Sans parler des lycéennes qui seront évincées parce que la République Française les préfère enfermées à la maison que voilées au lycée. Mais c’est pour défendre l’émancipation des femmes, tout comme certains anarchistes sont très inquiets de voir des femmes à l’école avec une barbe ou une jupe pas à la bonne longueur.

    • Tu la vois mieux, la grosse arnaque ? On est passé du bac premier diplôme du supérieur au bac verrou interdisant l’entrée dans le supérieur. Je n’ai pas d’infos des autres pays, mais je suis prête à parier que ça converge.

      C’est exactement ça. Et dans la tête de certains profs du secondaire ça donne même : « mais autant le supprimer ce bac » (sous-texte inconscient : le barrage viendra après).

      Je suis aussi prêt à parier que ça converge, au moins au niveau européen, depuis le processus de Bologne, dont le premier coup de canon en France a été la loi LRU (l’arnaque du siècle pour les université : je t’enlève toute ta thune mais je te donne la li-ber-tay bordel !) : donc en fait je t’enlève toute autonomie de pensée et de penser ton avenir (et de penser l’avenir des étudiants que tu vas accueillir).

  • Dear Alliance of World Scientists member,

    Because global climate and environmental problems are increasing rapidly, we are calling for new members in the Alliance of World Scientists (AWS). The AWS is an independent, international organization that provides the collective international voice of thousands of scientists regarding the global climate crisis and environmental trends with the intent to turn accumulated knowledge into action. Our membership is currently 26,598 and our goal is hundreds to thousands of new members. We welcome scientists from any scientific discipline, including graduate students in the sciences.

    Please forward this email to your scientist friends and colleagues inviting them to join AWS by becoming a signatory on the paper that declared a climate emergency by visiting this link (see list of current signatories). Increasing the AWS membership will help support our efforts to inform the public and policymakers about environmental issues. AWS members will also be able to get involved in our Scientists’ Warning article series and other things. Together, we have already published more than 40 Scientists’ Warning journal articles. The environment is under siege and we need to work together.

    Thanks, Bill
    Director, Alliance of World Scientists
    Professor, Oregon State University

    _____________________________________________

    To unsubscribe, send a message to:
    Scientists-warning-request@lists.oregonstate.edu
    with the word “unsubscribe” in the body.

    #climat #sciences #scientifiques

  • Médecine technologique : voix de malades mutiques via un avatar numérique.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4504

    Le but de restaurer une manière de communiquer complète et incarnée, avec une vraisemblance vraiment plus naturelle et afin que les malades parlent avec les autres, tel est le but de cette prothèse médicale. Une technologie qui relie le cerveau à une image de forme avatar. Elle exploite, par le biais de l’IA (Intelligence Artificielle) les signes émis par le cortex, voire branchée à la partie de la partie de l’expression du système nerveux basé à la tête, pour reproduire la parole en reprenant la voix déjà enregistrée du sujet… High-tech / Sciences

    / Sciences & Savoir, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, IA : Intelligence (...)

    #High-tech_/_Sciences #Sciences_&_Savoir #IA_:_Intelligence_Artificielle

  • Des escargots et des hommes
    https://laviedesidees.fr/Des-escargots-et-des-hommes

    Les études malacologiques, c’est-à-dire l’histoire des escargots et plus particulièrement ceux d’Hawai’i, et de leur extinction en cours, nous renseigne aussi sur la nôtre, tardivement. Au sujet de : Thom van Dooren, Tout un monde dans une coquille. Histoires d’escargots au temps des extinctions, Les Empêcheurs de penser en rond / La Découverte

    #écologie #animaux #Sciences
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230824_escargots.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240824_escaergots.pdf

  • Protection de l’environnement : « Le concept d’espèce utile ou nuisible est scientifiquement dépassé »

    Cette [liste des espèces « nuisibles » – pardon, la nouvelle périphrase officielle est « susceptibles d’occasionner des dégâts » : lesdits dégâts concernent toujours l’humain] a fait l’objet d’une consultation publique qui s’est achevée au début du mois de juillet, et a finalement été reconduite telle quelle par arrêté ministériel le 4 août. Pourtant, même dans ce cadre plus précis d’un effet sur l’humain, la notion de nuisibilité reste scientifiquement problématique. Il n’est en effet pas possible de déterminer si une espèce est néfaste en général ; et même dans un contexte plus précis, celui d’un écosystème ou d’une région particulière par exemple, cette analyse n’est souvent pas réalisable.

    [...]

    A titre d’exemple, considérons le travail de Peter Yodzis, chercheur canadien travaillant sur ces questions à la fin des années 1990. A l’époque, dans la baie de Benguela, en Angola, les otaries étaient suspectées d’avoir un impact trop négatif sur les pêches adjacentes : leur contrôle, voire leur élimination, était donc envisagé.

    Précisons que si cet exemple peut paraître lointain, il ne l’est pas : en France, aussi, les phoques, pourtant protégés, sont régulièrement accusés d’avoir des effets néfastes sur les pêches, et sont souvent harcelés ou violentés.
    Peter Yodzis considère donc le réseau d’interactions de la baie de Benguela et étudie, par des simulations, les conséquences qu’aurait la disparition des otaries de la baie de Benguela sur différentes pêches locales (anchois, maquereaux, merlus, etc.).

    Gains négatifs

    Disons-le tout de suite, les otaries mangent les anchois – ce fait indéniable fonde la suspicion d’un « effet néfaste » de ces animaux sur la pêche. Cependant, les recherches de Peter Yodzis révèlent bientôt que le pinnipède consomme aussi certains prédateurs de l’anchois, ce par quoi il aide ce dernier à proliférer ; ainsi que des compétiteurs de l’anchois, qui bénéficie dès lors de ressources accrues. Répondre à la question initiale requiert donc de prendre en compte non simplement les effets directs et indirects d’une espèce sur l’autre (certains positifs, certains négatifs), liés au tissu d’interactions dans lequel elles évoluent.

    La force des interactions étant souvent difficile à estimer, Peter Yodzis considère de nombreux scénarios : si des gains de pêche sont parfois possibles en éliminant les otaries, en moyenne, les gains observés sont nuls. Pire, une très large proportion des scénarios mène à des gains négatifs. L’otarie, suspectée d’effet néfaste sur les populations d’anchois, pourrait donc en réalité en être l’alliée insoupçonnée. Et loin de constituer une exception, les résultats des simulations de Yodzis se révèlent globalement similaires pour les autres pêches.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/10/protection-de-l-environnement-le-concept-d-espece-utile-ou-nuisible-est-scie
    https://justpaste.it/b1mho

    #espèce_nuisible #écologie #science_des_relations

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • Mort de Philippe Curval : plus qu’un Monsieur de la SF, une “Tronche”
    https://actualitte.com/article/112917/auteurs/mort-de-philippe-curval-plus-qu-un-monsieur-de-la-sf-une-tronche

    Né Philippe Tronche le 27 décembre 1929, l’écrivain, illustrateur, connu avant tout pour son œuvre de science-fiction débutée en 1956, #Philippe_Curval s’est éteint. Il aura parcouru son chemin en compagnie des surréalistes, côtoyant des écrivains célèbres tels que Boris Vian et Topor. En tant qu’auteur de classiques de la science-fiction et de romans qui défient toute catégorie, il se distingue comme un authentique observateur de son époque et des changements radicaux qu’elle a connus.


    https://lavolte.net/philippe-tronche-curval-est-decede
    https://www.actusf.com/detail-d-une-edition/2017-09-21-livre-on-est-bien-seuls-dans-l-univers
    #SF #science_fiction

  • La #géographie, c’est de droite ?

    En pleine torpeur estivale, les géographes #Aurélien_Delpirou et #Martin_Vanier publient une tribune dans Le Monde pour rappeler à l’ordre #Thomas_Piketty. Sur son blog, celui-ci aurait commis de coupables approximations dans un billet sur les inégalités territoriales. Hypothèse : la querelle de chiffres soulève surtout la question du rôle des sciences sociales. (Manouk Borzakian)

    Il y a des noms qu’il ne faut pas prononcer à la légère, comme Beetlejuice. Plus dangereux encore, l’usage des mots espace, spatialité et territoire : les dégainer dans le cyberespace public nécessite de soigneusement peser le pour et le contre. Au risque de voir surgir, tel un esprit maléfique réveillé par mégarde dans une vieille maison hantée, pour les plus chanceux un tweet ironique ou, pour les âmes maudites, une tribune dans Libération ou Le Monde signée Michel Lussault et/ou Jacques Lévy, gardiens du temple de la vraie géographie qui pense et se pense.

    Inconscient de ces dangers, Thomas Piketty s’est fendu, le 11 juillet, d’un billet de blog sur les #inégalités_territoriales (https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2023/07/11/la-france-et-ses-fractures-territoriales). L’économiste médiatique y défend deux idées. Premièrement, les inégalités territoriales se sont creusées en #France depuis une génération, phénomène paradoxalement (?) renforcé par les mécanismes de #redistribution. Deuxièmement, les #banlieues qui s’embrasent depuis la mort de Nahel Merzouk ont beaucoup en commun avec les #petites_villes et #villages souffrant de #relégation_sociospatiale – même si les défis à relever varient selon les contextes. De ces deux prémisses découle une conclusion importante : il incombe à la #gauche de rassembler politiquement ces deux ensembles, dont les raisons objectives de s’allier l’emportent sur les différences.

    À l’appui de son raisonnement, le fondateur de l’École d’économie de Paris apporte quelques données macroéconomiques : le PIB par habitant à l’échelle départementale, les prix de l’immobilier à l’échelle des communes et, au niveau communal encore, le revenu moyen. C’est un peu court, mais c’est un billet de blog de quelques centaines de mots, pas une thèse de doctorat.

    Sus aux #amalgames

    Quelques jours après la publication de ce billet, Le Monde publie une tribune assassine signée Aurélien Delpirou et Martin Vanier, respectivement Maître de conférences et Professeur à l’École d’urbanisme de Paris – et membre, pour le second, d’ACADIE, cabinet de conseil qui se propose d’« écrire les territoires » et de « dessiner la chose publique ». Point important, les deux géographes n’attaquent pas leur collègue économiste, au nom de leur expertise disciplinaire, sur sa supposée ignorance des questions territoriales. Ils lui reprochent le manque de rigueur de sa démonstration.

    Principale faiblesse dénoncée, les #données, trop superficielles, ne permettraient pas de conclusions claires ni assurées. Voire, elles mèneraient à des contresens. 1) Thomas Piketty s’arrête sur les valeurs extrêmes – les plus riches et les plus pauvres – et ignore les cas intermédiaires. 2) Il mélange inégalités productives (le #PIB) et sociales (le #revenu). 3) Il ne propose pas de comparaison internationale, occultant que la France est « l’un des pays de l’OCDE où les contrastes régionaux sont le moins prononcés » (si c’est pire ailleurs, c’est que ce n’est pas si mal chez nous).

    Plus grave, les géographes accusent l’économiste de pratiquer des amalgames hâtifs, sa « vue d’avion » effaçant les subtilités et la diversité des #inégalités_sociospatiales. Il s’agit, c’est le principal angle d’attaque, de disqualifier le propos de #Piketty au nom de la #complexité du réel. Et d’affirmer : les choses sont moins simples qu’il n’y paraît, les exceptions abondent et toute tentative de catégoriser le réel flirte avec la #simplification abusive.

    La droite applaudit bruyamment, par le biais de ses brigades de twittos partageant l’article à tour de bras et annonçant l’exécution scientifique de l’économiste star. Mais alors, la géographie serait-elle de droite ? Étudier l’espace serait-il gage de tendances réactionnaires, comme l’ont laissé entendre plusieurs générations d’historiens et, moins directement mais sans pitié, un sociologue célèbre et lui aussi très médiatisé ?

    Pensée bourgeoise et pensée critique

    D’abord, on comprend les deux géographes redresseurs de torts. Il y a mille et une raisons, à commencer par le mode de fonctionnement de la télévision (format, durée des débats, modalité de sélection des personnalités invitées sur les plateaux, etc.), de clouer au pilori les scientifiques surmédiatisés, qui donnent à qui veut l’entendre leur avis sur tout et n’importe quoi, sans se soucier de sortir de leur champ de compétence. On pourrait même imaginer une mesure de salubrité publique : à partir d’un certain nombre de passages à la télévision, disons trois par an, tout économiste, philosophe, politologue ou autre spécialiste des sciences cognitives devrait se soumettre à une cérémonie publique de passage au goudron et aux plumes pour expier son attitude narcissique et, partant, en contradiction flagrante avec les règles de base de la production scientifique.

    Mais cette charge contre le texte de Thomas Piketty – au-delà d’un débat chiffré impossible à trancher ici – donne surtout le sentiment de relever d’une certaine vision de la #recherche. Aurélien Delpirou et Martin Vanier invoquent la rigueur intellectuelle – indispensable, aucun doute, même si la tentation est grande de les accuser de couper les cheveux en quatre – pour reléguer les #sciences_sociales à leur supposée #neutralité. Géographes, économistes ou sociologues seraient là pour fournir des données, éventuellement quelques théories, le cas échéant pour prodiguer des conseils techniques à la puissance publique. Mais, au nom de leur nécessaire neutralité, pas pour intervenir dans le débat politique – au sens où la politique ne se résume pas à des choix stratégiques, d’aménagement par exemple.

    Cette posture ne va pas de soi. En 1937, #Max_Horkheimer propose, dans un article clé, une distinction entre « #théorie_traditionnelle » et « #théorie_critique ». Le fondateur, avec #Theodor_Adorno, de l’#École_de_Francfort, y récuse l’idée cartésienne d’une science sociale détachée de son contexte et fermée sur elle-même. Contre cette « fausse conscience » du « savant bourgeois de l’ère libérale », le philosophe allemand défend une science sociale « critique », c’est-à-dire un outil au service de la transformation sociale et de l’émancipation humaine. L’une et l’autre passent par la #critique de l’ordre établi, dont il faut sans cesse rappeler la contingence : d’autres formes de société, guidées par la #raison, sont souhaitables et possibles.

    Quarante ans plus tard, #David_Harvey adopte une posture similaire. Lors d’une conférence donnée en 1978 – Nicolas Vieillecazes l’évoque dans sa préface à Géographie de la domination –, le géographe britannique se démarque de la géographie « bourgeoise ». Il reproche à cette dernière de ne pas relier les parties (les cas particuliers étudiés) au tout (le fonctionnement de la société capitaliste) ; et de nier que la position sociohistorique d’un chercheur ou d’une chercheuse informe inévitablement sa pensée, nécessitant un effort constant d’auto-questionnement. Ouf, ce n’est donc pas la géographie qui est de droite, pas plus que la chimie ou la pétanque.

    Neutralité vs #objectivité

    Il y a un pas, qu’on ne franchira pas, avant de voir en Thomas Piketty un héritier de l’École de Francfort. Mais son texte a le mérite d’assumer l’entrelacement du scientifique – tenter de mesurer les inégalités et objectiver leur potentielle creusement – et du politique – relever collectivement le défi de ces injustices, en particulier sur le plan de la #stratégie_politique.

    S’il est évident que la discussion sur les bonnes et les mauvaises manières de mesurer les #inégalités, territoriales ou autres, doit avoir lieu en confrontant des données aussi fines et rigoureuses que possible, ce n’est pas manquer d’objectivité que de revendiquer un agenda politique. On peut même, avec Boaventura de Sousa Santos, opposer neutralité et objectivité. Le sociologue portugais, pour des raisons proches de celles d’Horkheimer, voit dans la neutralité en sciences sociales une #illusion – une illusion dangereuse, car être conscient de ses biais éventuels reste le seul moyen de les limiter. Mais cela n’empêche en rien l’objectivité, c’est-à-dire l’application scrupuleuse de #méthodes_scientifiques à un objet de recherche – dans le recueil des données, leur traitement et leur interprétation.

    En reprochant à Thomas Piketty sa #superficialité, en parlant d’un débat pris « en otage », en dénonçant une prétendue « bien-pensance de l’indignation », Aurélien Delpirou et Martin Vanier désignent l’arbre de la #rigueur_intellectuelle pour ne pas voir la forêt des problèmes – socioéconomiques, mais aussi urbanistiques – menant à l’embrasement de banlieues cumulant relégation et stigmatisation depuis un demi-siècle. Ils figent la pensée, en font une matière inerte dans laquelle pourront piocher quelques technocrates pour justifier leurs décisions, tout au plus.

    Qu’ils le veuillent ou non – et c’est certainement à leur corps défendant – c’est bien la frange réactionnaire de la twittosphère, en lutte contre le « socialisme », le « wokisme » et la « culture de l’excuse », qui se repait de leur mise au point.

    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/010823/la-geographie-cest-de-droite

  • Pfizer vient d’acheter Arena Pharmaceuticals pour prendre le contrôle des "traitements" cardiovasculaires qui sont très demandés après les injections de vaccin COVID. (Naturalnews.com)
    https://www.crashdebug.fr/pfizer-vient-dacheter-arena-pharmaceuticals-pour-prendre-le-controle-des-

    Oh oui, ils l’ont fait. Pfizer, chef de file du cartel des grandes entreprises pharmaceutiques et créateur du « vaccin » le plus mortel jamais connu de l’homme, vient de conclure l’achat d’Arena Pharmaceuticals pour 6,7 milliards de dollars, prenant ainsi le contrôle des « traitements » cardiovasculaires pour les horribles traumatismes causés par le coronavirus de Wuhan (COVID-19) qui obstrue les vaisseaux sanguins et qu’ils fabriquent eux-mêmes. Arena Pharma crée des médicaments censés « traiter » les maladies immuno-inflammatoires causées par les vaccins. Pfizer, le cartel criminel congloméral de l’industrie pharmaceutique, est donc littéralement en train de créer des blessures avec ses produits, puis de vendre des médicaments pour « traiter » ces blessures (ou les aggraver). C’est ce que le complexe (...)

    #Épinglé #Actualités_scientifiques #Sciences #ROOT

  • « Nous constatons que l’alchimiste est souvent une femme »

    L’alchimie : bien plus qu’une pseudoscience réservée aux hommes
    https://www.economiematin.fr/alchimie-science-recherche-femmes-histoire-horizon

    Des chercheurs sont en train de réévaluer ce qui a longtemps été considéré comme un effort illusoire pour transformer les métaux communs en or. L’alchimie serait en fait un précurseur sérieux de la chimie dans lequel les femmes étaient très impliquées.

    #Alchimie #Science #Recherche #Femmes #Histoire

    Il y a une vingtaine d’années, en parcourant les rayons d’une librairie, Matteo Martelli est tombé par hasard sur un ouvrage qui a éveillé sa curiosité. Ce qu’il a lu dans les pages de « Les origines de l’alchimie dans l’Égypte gréco-romaine », l’a captivé.

    M. Martelli, professeur à l’Université de Bologne, en Italie, a étudié l’histoire des langues classiques. Sa curiosité a été piquée par les allusions au riche passé de l’alchimie et à sa mythologie, évoquées dans le livre publié par Jack Lindsay en 1970.

    Cours d’histoire

    « L’ouvrage livre un récit très intéressant des origines de l’alchimie, dont les pratiques auraient été révélées par des anges déchus », a expliqué M. Martelli. « On y laissait entendre que les anges avaient révélé les secrets de la nature aux femmes en échange de faveurs sexuelles, ce dont je n’avais jamais entendu parler avant. »

    L’alchimie est enveloppée de spiritualité et de religion. Elle est souvent méprisée et considérée comme une pseudoscience consistant à déployer des efforts illusoires pour transformer les métaux communs en or.

    Mais l’ouvrage a incité M. Martelli à creuser le sujet.

    Cette nouvelle piste dans l’exploration de l’histoire des sciences a abouti à la création du projet AlchemEast, financé par l’UE, dont il a assuré la direction. L’initiative, lancée en décembre 2017, s’est achevée en avril de cette année.

    Pendant cinq ans, AlchemEast a étudié l’alchimie, de 1 500 avant Jésus-Christ jusqu’au début des années 1 000 après notre ère. Il est remonté jusqu’à ses origines, dans l’ancienne Babylone, puis dans l’Égypte gréco-romaine et jusqu’au début de la période islamique, cherchant à montrer que le regard péjoratif porté sur ses pratiques était injustifié.

    Loin de se limiter à l’or, l’alchimie ancienne s’inspirait de nombreuses techniques de manipulation des matières premières pour fabriquer des métaux teints, des pierres précieuses artificielles, du verre et des textiles colorés ainsi que des composés chimiques, d’après M. Martelli.

    « Il est important d’étudier cet aspect pour comprendre le rôle qu’ont pu jouer dans la construction de la science moderne la chimie et l’alchimie, qui selon moi désignent les mêmes pratiques, mais à des époques différentes », explique-t-il.

    Expériences « à l’ancienne »

    En plus de se plonger dans des textes et des recettes chimiques antiques, son équipe a même essayé de reproduire en laboratoire des procédés utilisés autrefois afin de comprendre comment certaines idées ont évolué.

    Les chercheurs ont reproduit de l’encre dorée artificielle en utilisant des ingrédients tels que du miel et de la silice et ont testé les eaux dites « divines » contenant des composés soufrés.

    « C’est incroyable : on peut faire en sorte que de l’argent ressemble comme deux gouttes d’eau à de l’or, rien qu’en plongeant une pièce d’argent dans ces eaux divines pendant quelques secondes », a déclaré M. Martelli. « On comprend vraiment pourquoi ils ont commencé à croire qu’il était possible de fabriquer de l’or avec ce procédé. »

    D’autres expériences consistant à extraire du mercure du cinabre ont permis de mieux comprendre pourquoi le mercure était considéré dans la tradition alchimique comme un constituant commun à tous les métaux.

    M. Martelli prévoit de fabriquer des parfums à partir de recettes inscrites sur d’anciennes tablettes mésopotamiennes. Il espère que le fait de procéder à des expériences en employant des méthodes différentes de celles utilisées aujourd’hui offrira de nouvelles perspectives et débouchera même sur des découvertes scientifiques.

    Empreinte laissée par les femmes

    Les recherches menées par M. Martelli et d’autres équipes au cours des dernières décennies sont une invitation à remettre en question la vision traditionnelle de l’alchimie, et à la considérer comme un précurseur sérieux de la chimie moderne.

    Ces études portent aussi un nouvel éclairage sur le rôle joué par les femmes dans les pratiques de l’alchimie.

    Les femmes ne représentent qu’à peu près un tiers des chercheurs du secteur scientifique dans le monde et ceci est en partie dû à l’absence de modèles féminins visibles.

    « Les femmes semblent avoir joué un rôle important aux premiers stades de l’alchimie », a déclaré M. Martelli. « Elles ne la pratiquaient pas seulement, elles apparaissaient comme des déesses de la mythologie, à l’exemple d’Isis, l’ancienne déesse égyptienne de la guérison et de la magie dont on dit qu’elle aurait rencontré un ange qui lui aurait révélé des secrets de l’alchimie. »

    L’une des premières praticiennes les plus célèbres était Marie la Juive, qui vivait à Alexandrie entre le premier et le troisième siècle de notre ère et à qui l’on attribue l’invention de plusieurs types d’instruments utilisés en chimie.

    C’est notamment à elle que l’on doit le bain-marie, un bain d’eau chaude qui porte son nom et qui est couramment utilisé aujourd’hui en cuisine.

    La contribution des femmes dans le domaine de l’alchimie s’est poursuivie au début de la période moderne, d’après un autre projet financé par l’UE intitulé WALCHEMY, qui a étudié les œuvres littéraires écrites par des femmes dans la Grande-Bretagne des XVIe et XVIIe siècles.

    Écrits de femmes

    Le projet a vu le jour lorsque le Dr Sajed Chowdhury, professeur adjoint de littérature moderne anglaise à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas, a travaillé, dans le cadre de son doctorat, sur l’écriture féminine à l’époque de la Renaissance, du XIVe au XVIIe siècle.

    « Ce que j’ai découvert, c’est que la plupart du temps, les écrivaines, comme leurs contemporains masculins, s’inspiraient de cette idée de l’alchimie, qui était en réalité l’art de la transmutation chimique des métaux, des herbes, des minéraux et des plantes », a déclaré M. Chowdhury.

    Aidé par des textes redécouverts par des universitaires féministes au cours des dernières décennies, il a trouvé des preuves (à partir de formes littéraires telles que la poésie et les livres de recettes chimiques) que l’implication des femmes était encore plus importante qu’il ne le pensait.

    « J’ai été surpris de l’immense diversité des femmes qui utilisaient le langage de l’alchimie », a ajouté M. Chowdhury.

    En analysant ces textes, il a reconstitué l’histoire d’une alchimie qui n’était pas réservée aux hommes mais bien une histoire dans laquelle des femmes d’horizons divers jouaient un rôle central – contribuant ainsi à raconter l’histoire de ces voix oubliées.

    « Elles ne le faisaient pas nécessairement pour de l’argent, mais dans le cadre de soins de santé dispensés dans un contexte caritatif, ou d’activités que leur esprit chrétien les poussait à accomplir dans leurs communautés », a expliqué M. Chowdhury. « Dans le foyer, le travail scientifique concernait aussi bien les hommes que les femmes. »

    Citons en exemple les livres de recettes et les méditations en prose de Lady Grace Mildmay, une noble anglaise qui a pratiqué l’alchimie médicale et spirituelle dans son foyer et dans sa région du Northamptonshire pendant la seconde moitié du XVIe siècle.

    Les pratiques qui impliquaient des femmes étaient en fait plus vastes.

    « Les ouvrages qui ont survécu en grand nombre sont des livres de recettes, qui contiennent essentiellement des instructions sur la façon de gérer le foyer », a déclaré M. Chowdhury. « Ils contiennent ce que nous décririons comme des procédés alchimiques, tels que la distillation, la fermentation et la calcination. »

    Ces procédés consistaient en des recettes permettant de fabriquer des médicaments à partir d’herbes, des instructions pour fabriquer des détergents et nettoyer le laiton, et des procédures culinaires comme la purification du miel.

    M. Chowdhury a déclaré que même le travail de Robert Boyle, un chimiste et physicien anglo-irlandais à l’origine de la philosophie naturelle, et considéré par beaucoup comme l’un des « pères de la chimie moderne », aurait été influencé par sa sœur aînée, Lady Ranelagh, qui procédait à des expériences dans son foyer.
    Chiffres clés

    Ces recherches ont conduit à une étude de M. Chowdhury intitulée « Women Writers and Alchemy in Early Modern Britain », en cours d’examen par des pairs.

    Ces travaux mettent en lumière les œuvres de douze femmes, dont ceux de Lady Mildmay, d’Aemilia Lanyer, fille d’un musicien de la cour, de Lucy Hutchinson, une républicaine, et de Jane Lead, une mystique protestante.

    Parallèlement, M. Chowdhury prévoit de poursuivre ses recherches sur les pratiques scientifiques dans les couvents du XVIIe siècle afin de découvrir ce qui se passait dans ces environnements totalement féminins.

    « Nous savons que les femmes qui vivaient dans ces couvents pratiquaient la médecine et l’herboristerie, mais les archives des couvents sont largement inexploitées et dispersées dans toute l’Europe », a-t-il déclaré.

    Outre le fait qu’elle confère une image plus sérieuse à l’alchimie, l’étude met en avant le rôle important joué par les femmes dans l’histoire mondiale des sciences.

    « Nous constatons que l’alchimiste est souvent une femme », a déclaré M. Chowdhury. « Pour avoir une compréhension plus inclusive de l’histoire des sciences, nous devons prendre en compte la contribution des femmes. »

    Les recherches réalisées dans le cadre de cet article ont été financées par le biais du Conseil européen de la recherche (CER) et des Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA) de l’UE.

    Plus d’infos

    AlchemEast
    WALCHEMY
    UE - Produits chimiques et matériaux avancés

    Cet article a été publié initialement dans Horizon, le magazine de l’UE dédié à la recherche et à l’innovation.

  • Des praticiens japonais testeront en 2024 un médicament qui fait (re)pousser les dents.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4489

    La délicatesse de cette démarche scientifique est la tentative expérimentale de présomption qui a vérifié la thèse présumée. Pour confirmer que l’activité de neutralisation de USAG-1 affecte la signalisation BMP pour générer une dent entière dans un modèle non rongeur, nous avons administré de manière systémique l’anticorps n° 37 à des furets postnatals qui avaient à la fois des dents de lait et des dents permanentes. Ce qui a débouché la formation de dents surnuméraires dans l’incisive maxillaire comme la troisième dentition. Sports / Santé

    / Sciences & Savoir, médecine, sciences, technologie, ADN, vaccin, médicaments, (...)

    #Sports_/_Santé #Sciences_&_Savoir #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes

  • Sécheresse, pas vraiment une dystopie.
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/07/19/secheresse-pas-vraiment-une-dystopie

    Il y a sans doute quelque chose d’un peu masochiste à lire Sécheresse maintenant que le réchauffement climatique la provoque partout pour de vrai, mais il y a surtout quelque chose de fascinant au fait que J. G. Ballard se soit dit en 1964, à une époque où personne ne parlait du dit réchauffement et […]

    #Bibliothèque #littérature #lecture #livre
    https://0.gravatar.com/avatar/cd5bf583a4f6b14e8793f123f6473b33bb560651f18847079e51b3bcad719755?s=96&d=

  • Records de chaleur estivale pourtant sans échos aux alertes actionnées !
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4484

    À propos de la température sur Terre, il faut désormais l’appréhender comme la fièvre que l’on trouve chez les personnes malades. Les scientifiques appuient leurs propos d’une inquiétude et cela nous indique que quelque chose ne va pas. Leurs photographies de la situation sur le « réchauffement climatique » sont des enregistrements à plus long terme, ce qui les fait fonctionner comme des radiographies d’un examen médical dressant une image complète et étendue. #Climat

    / #calamités_naturelles, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux, #Réchauffement_climatique, Sciences & Savoir, économie , #Data_-_Données

    #Sciences_&_Savoir #économie_

  • Utopie numérique, où en sommes-nous 10 ans plus tard ? | Sciences Po
    https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/utopie-numerique-ou-en-sommes-nous-10-ans-plus-tard

    traduction en français de l’interview de Fred Turner par Sciences Po

    À l’occasion du dixième anniversaire de la sortie de son ouvrage Aux sources de l’utopie numérique en français, Fred Turner était invité vendredi 16 juin à Sciences Po pour une conférence sous forme de bilan de l’utopie numérique qui a entouré l’avènement d’internet. Il partage avec nous ses réflexions.

    Comment les utopies des années 1990 ont-elles évolué ? Certains d’entre elles sont-elles devenues réalité ?

    Dans les années 1990, presque tout le monde s’accordait sur l’idée qu’internet allait donner aux individus une nouvelle voix dans la vie publique et permettre de créer une société basée sur l’expression des désirs individuels. Dans cette société idéale, les gouvernements disparaîtraient. L’ordre social émergerait spontanément de l’interaction constante entre des individus augmentés par la technologie.

    Aujourd’hui, nous avons ouvert les yeux. Nous vivons en effet dans un monde où les voix et les désirs individuels se sont libérés à l’échelle mondiale. Et ce que portent ces voix, surtout à droite mais pas uniquement, c’est l’espoir de détruire les institutions qui organisent la société. Nous commençons donc à nous rendre compte qu’un tel monde n’est pas dans le droit fil de l’utopie sympathique promise par les idéologues californiens des années 1990.

    Tout d’abord, nous avons appris que la diffusion des paroles individuelles sans modération, à grande échelle, ne produit pas d’ordre social, mais plutôt une cacophonie. Ensuite, nous avons découvert que certaines voix ont plus de poids que d’autres et que prétendre que nous aurions tous accès à internet sur un pied d’égalité revient à occulter les inégalités qui imprègnent notre société. Enfin, nous avons commencé à admettre qu’internet ne peut se réduire à des individus et leur ordinateur. Il faut compter également avec de grandes entreprises, des acteurs étatiques et des incitations économiques et politiques dont la puissance est nettement supérieure à ce qu’une voix individuelle peut dénoncer.

    Aujourd’hui, nous constatons que l’utopie centrée sur l’individu promise dans les années 1990 a contribué à la concentration des entreprises au niveau mondial, à la polarisation politique et à la personnalisation extrême du débat public. Il n’y a qu’une seule façon de réparer ces dégâts, à mon avis : faire appel au pouvoir des institutions représentatives - c’est-à-dire des gouvernements démocratiques - pour tenter de maîtriser les conséquences d’une révolution sociale et technique qui s’est avérée bien différente de ce que beaucoup avaient imaginé.
    Aux sources de l’utopie numérique

    Pensez-vous que les nouveaux (et moins nouveaux) venus - tels que les médias sociaux, l’intelligence artificielle, notamment ChatGPT, l’OpenSource, les NFT - sont en train de créer une nouvelle utopie ? Est-il réaliste et utile d’essayer de les réglementer ?

    Non, il n’y a pas de nouvelle utopie, mais oui, il faut réglementer. Je dirais même que la réglementation est à la fois réaliste et essentielle.

    Commençons par abandonner cette idée d’utopie. Les utopies ont tendance à être des systèmes totalisants : elles promettent de résoudre tous les problèmes en même temps grâce à un ensemble d’outils semi-magiques. Actuellement, les outils magiques sont les technologies numériques. Mais elles ne sont pas magiques du tout ; elles sont le fruit d’une mécanique initiée par les entreprises et les États. Dans les pays occidentaux, elles sont largement développées et déployées pour servir les intérêts des sociétés commerciales et de leurs propriétaires.

    Mark Zuckerberg peut bien présenter Facebook comme un outil permettant d’améliorer les relations interpersonnelles, mais, comme toute une génération d’universitaires nous l’a appris, il s’agit également d’un moteur de polarisation politique à but lucratif, actif dans le monde entier. La fable selon laquelle pouvoir se parler via un écran créerait une société plus chaleureuse et plus intime n’est et n’a jamais été plus que cela : une fable.

    La question est la suivante : comment pouvons-nous aider les technologies que nous avons développées à servir l’intérêt général ?

    Nous pouvons commencer par ne pas prendre pour argent comptant les affirmations qui accompagnent chaque nouvelle technologie, selon lesquelles tel appareil ou tel système - médias sociaux, IA, crypto-monnaie - va changer la face du monde. C’est du pur marketing, et non le reflet de la réalité. En éliminant ce mirage marketing, nous pouvons commencer à voir ces technologies non pas comme radicalement nouvelles et magiques, mais bien souvent comme des répliques d’un vieux modèle industriel.

    Les réseaux sociaux, par exemple, gagnent de l’argent en exploitant nos interactions sociales, en les transformant en données et en revendant l’usage de ces données. À l’instar de l’exploration pétrolière ou de l’extraction du charbon pour notre planète, les médias sociaux ont un impact terrible sur l’environnement culturel. Facebook a littéralement contribué à polluer la culture politique américaine, sans parler de son ingérence dans la politique d’autres pays.

    Au cours du XXème siècle, les gouvernements se sont donné les moyens d’identifier et de gérer les conséquences de l’exploitation du pétrole et du charbon sur la société, en général au prix d’une lutte acharnée. Nous devons aujourd’hui faire la même chose pour les médias sociaux, l’IA et les crypto-monnaies, sans quoi nous risquons de nous retrouver face à une version politique du réchauffement climatique, une montée lente et pernicieuse de la température du débat public et une fonte drastique du civisme.

    Comment les générations futures, notamment les étudiantes et étudiants de Sciences Po, peuvent-elles aider l’utopie à prospérer et changer le monde de manière positive ?

    Et bien, s’il y a une chose que m’ont apprise mes nombreuses années d’étude sur les promesses de l’utopie technologique, c’est que les utopies ne valent pas la peine que l’on se batte pour elles. Nous devons nous battre pour des choses beaucoup plus banales : la survie des gouvernements représentatifs, la réduction des inégalités économiques, l’arrêt des émissions de carbone et du changement climatique. La technologie jouera certainement un rôle dans toutes ces batailles, et les étudiants de Sciences Po ont toutes les cartes en main pour comprendre comment l’utiliser au mieux. Certains problèmes se prêtent à des solutions technologiques, la plupart non. La formation des étudiants de Sciences Po doit les aider à contribuer à identifier ceux qui relèvent de la première catégorie et les autres, et améliorer le monde en conséquence.

    EN SAVOIR PLUS :

    « Elon Musk laisse ceux qui partagent ses tendances à l’autoritarisme déverser leur propagande sur Twitter », interview de Fred Turner dans Le Monde du 14 juin 2023
    Des liens étroits entre inégalités sociales et activisme politique
    Le médialab de Sciences Po

    Légende de l’image de couverture : Fred Turner dans son bureau. (crédits : DR)

    #Fred_Turner #Sciences_po

  • Digital Utopianism: Where Do We Stand 10 Years Later? | Sciences Po
    https://www.sciencespo.fr/en/news/digital-utopianism-where-do-we-stand-10-years-later

    Interview de Fred Turner par Sciences Po.

    To mark the tenth anniversary of the publication in French of his book From Counterculture to Cyberculture: Stewart Brand, the Whole Earth Network and the Rise of Digital Utopianism, Fred Turner gave a conference at Sciences Po on Friday 16 June, to look back on the digital utopia that surrounded the advent of the Internet. He shared some of his thoughts with us.

    How have the utopian dreams of the 1990s evolved? Have some of them become a reality?

    In the 1990s, almost everyone agreed: the internet would give individuals a new voice in public life and make it possible to create a society built around the expression of individual desires. In this ideal society, governments would melt away. Social order would simply emerge from the constant interaction of technology-enabled individuals.

    Today we know better. We do indeed inhabit a world in which individual voices and desires have been unleashed at global scale. And many of those voices, especially but not exclusively on the right, hope to tear down the institutions of government. We are beginning to see that such a world is hardly the easy-going utopia promised by the Californian ideologues of the 1990s.

    We’ve learned, first, that the broadcasting of relatively unmediated individual voices at scale doesn’t produce social order; it produces cacophony. Second, we’ve discovered that some voices are louder than others and to pretend we all access the internet on equal terms is to obscure the kinds of inequality that marble our society. Third, we’ve finally begun to recognise that the internet has never been simply a matter of individuals and their computers. It has always included large corporations, state actors, and economic and political incentives more powerful than anything an individual voice can shout down.

    Today, we can see that the individual-centered utopia promised in the 1990s has helped spawned corporate concentration at a global level, political polarisation, and a deep personalisation of public debate. The only way that I can think of to repair the damage is to invoke the power of representative institutions – i.e., democratic governments – to try to rein in the consequences of a social and technical revolution that has turned out quite differently than many thought it would.
    French cover of Fred Turner’s bestselling book. (credits: C & F éditions)

    Do you believe that the new (and not so new) comers – such as social media, Artificial Intelligence including ChatGPT, OpenSource, NFTs – are creating a new utopia? Is it realistic and useful to try and regulate them?

    No, they’re not, and yes, it is. Regulation is both realistic and essential.

    But let’s start by dropping the idea of utopia. Utopias tend to be totalising systems – they promise to solve all problems at once using some semi-magical set of tools. In our time, the magical tools are digital technologies. But they’re not magical at all – they are the product of corporate and state enterprise and in the West, they are largely developed and deployed to serve the interests of commercial firms and their owners. Mark Zuckerberg may market Facebook as a tool to improve interpersonal relationships, but as a generation of scholarship has taught us, it has also been a profit-driven engine of political polarisation around the world. The fantasy that being able to talk to one another on screen would somehow create a warmer, more intimate society is and always has been just that: a fantasy.

    The question is: How can we help the technologies we’ve built serve the public interest?

    We can start by disbelieving the claims that accompany each new technology, the claims that this device or system – social media, AI, cryptocurrency – will change the world. This is marketing, not reality. When we burn away the marketing cloud, we can start to see the work of these technologies not as new and magical, but often, as new iterations of an old industrial processes.

    Social media firms, for instance, make their money mining our social interactions, transforming them into data, and reselling that data. Like oil exploration or coal mining, their work has had terrible environmental effects. Facebook has literally helped pollute America’s political culture, not to mention the politics of other nations.

    Across the twentieth century, governments found a way to identify and manage the social consequences of drilling for oil and coal, albeit only after great struggle. We need to do the same thing now for social media, as well as AI and cryptocurrency. The alternative is a political version of global warming, a slow pernicious rise in the temperature of public debate and a melting away of civility.

    How can future generations, among which students from Sciences Po, help the utopia thrive and change the world in a positive manner?

    Well, I’m afraid that many years of studying promises of technological utopia tells me that utopias are not what we should fight for. We need to fight for things that are much more mundane: the survival of representative government; the reduction of economic inequality; a halt to carbon pollution and climate change. Technology will play a role in all of these efforts and Sciences Po students will have the training and institutional access to figure how best to use it.

    Some social problems are amenable to technological solutions; many are not. Sciences Po students will have training to let them see which is which, and to improve the world accordingly.

    MORE INFORMATION:

    Science Po’s médialab
    The article “Strong links between social inequalities and political activism” by Jen Schradie in Cogito, Sciences Po’s Research Magazine.

    Cover image caption: Fred Turner in his office. (credits: DR)

    #Fred_Turner #Sciences_Po

  • Russie, bébés prématurés, homéopathie… Quand Reporterre verse dans le "confusionnisme"
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/russie-bebes-prematures-homeopathie-quand-reporterre-verse-dans-le-confusio

    "Plus on devient militant pour une cause, plus on va verser dans la cognition motivée, c’est-à-dire un raisonnement dirigé par la conclusion, qui va pousser l’individu à chercher à confirmer ce qu’il veut démontrer (toute opinion extrême comme le complotisme procède de la même mécanique)", explique Pascal Wagner-Egger, enseignant-chercheur en psychologie sociale et en statistique à l’université de Fribourg (Suisse) et coauteur, avec Gilles Bellevaut, de l’ouvrage Méfiez-vous de votre cerveau, 30 biais cognitifs décrits et expliqués pour moins se tromper et mieux raisonner (Edition 41). Selon le chercheur, "certains écologistes radicaux, en s’enlisant dans cette voie, en arrivent à verser dans la dérive antisciences, notamment en rejetant les technosciences, aveuglés par leur combat pour la (...)

    #science #écologie