• ::::: : Présentation de la page Le New Organum ::::: :

    Le #discours_scientifique est partout présent, omniscient, omniscientifique. Si la #science nous dit la #vérité du monde, ou du moins nous est présentée comme telle, intéressons nous à la manière dont elle entend dire cette vérité, pour tenter de comprendre comment l’autorité vient au discours. On peut concevoir l’activité de #critique de très nombreuses manières. Si la critique est communément associée à la #déconstruction des rapports de domination, nous l’entendons plutôt comme une activité de #construction, de création, au principe même de l’activité scientifique. La critique est moins la négation de l’objet sur lequel elle porte, que la négation des effets d’autorité de ces objets. Il s’agit alors, dans cette perspective, de s’intéresser aux discours, mais aussi à leur mise en forme. Mettre en forme, c’est aussi mettre les formes. Si l’on se demande dans un premier temps comment le discours scientifique légitime l’action politique, il s’agit ensuite de comprendre comment la mise en forme du discours scientifique lui confère une autorité. Cette page est un espace de confrontation et d’interprétations de discours scientifiques. Elle procède par agencements, rapprochements, confrontations, mise en rapport de productions théoriques provenant de sources diverses. Nous emprunterons différentes voies, de manière à donner à voir différents points de vue sur ce paysage accidenté qu’est la production scientifique. Il s’agira de rendre ce terrain praticable, en installant des points de fixation intermédiaires, des prises communes, et ouvrant par ailleurs des voies nouvelles, transversales, et parfois sinueuses.
    Sarah Calba, Vivien Philizot et Robin Birgé

    ::::: : Les auteurs ::::: :
    Sarah Calba, chercheur-arpenteur, a récemment soutenu une thèse en #épistémologie intitulée Pourquoi sauver Willy ? Pourquoi et non comment car, dans cet écrit, il s’agit de définir la science en fonction de ses finalités : la science prétend-elle expliquer le réel, unique, en découvrant des lois naturelles ou souhaite-t-elle comprendre les réalités humaines en construisant des #représentations partagées ? Et puisque différentes finalités engagent différentes manières de faire, c’est en arpentant les voies et les voix de la #recherche_scientifique, et en particulier celles de l’écologie des communautés – discipline dédiée à l’explication de la répartition des espèces biologiques sur la planète bleue –, que Sarah argumente sa thèse. Elle distingue alors deux types de voies : celles abondamment pratiquées, simples, efficaces, aux prises évidentes, de la recherche ici nommée analytique, et celles, soucieuses de leur style, plus sinueuses car procédant par détours voire retours sur leur propre parcours, de la recherche dite synthétique... et c’est, bien sûr, la défense de cette dernière qui est la fin de cette thèse.

    Vivien Philizot est graphiste, doctorant et maître de conférences associé en #design. Il enseigne à l’Université de Strasbourg et à la Head à Genève. Il prépare une thèse qui porte sur le rôle du #design_graphique dans la #construction_sociale du champ visuel et dans la construction visuelle du champ social. Il s’agit notamment d’articuler une épistémologie des sciences avec une histoire critique du design graphique à l’époque moderne, envisagé comme manière de donner à voir et à connaître. Sont ainsi cartographiées, à vue, différentes voies par lesquelles le design graphique s’est construit, souvent envisagées par les grimpeurs modernistes comme des accès privilégiés à la vérité de l’image et du texte. Une approche #pragmatique consiste alors à considérer la pertinence de ces voies de manière locale plutôt qu’universelle, en les rapportant aux conditions historiques et climatiques dans lesquelles elles ont été posées. Le cheminement de la voie, la succession des prises, et l’inclinaison de la paroi ne sont-ils pas plus importants que la hauteur qu’ils nous permettent d’atteindre ? Peut-être faut-il garder à l’esprit que les points de vue que les théories de l’image se sont attachées à naturaliser, restent relatifs aux voies qu’elles nous conduisent à emprunter, et aux postures du corps et de l’œil qu’elles ont ainsi contribué à construire.

    Robin Birgé est doctorant en #anthropo-épistémologie. Il s’intéresse aux voies que prend la construction du savoir scientifique, et particulièrement au statut de la #connaissance quand les chemins bifurquent. Lorsque le premier de cordé arrive à un embranchement et choisi une voie plutôt qu’une autre, une théorie plutôt qu’une autre pendant une #controverse par exemple, nous pouvons (1a) considérer que finalement, ce qui compte, c’est la hauteur finale atteinte, soit l’accumulation de connaissances. Malgré le fait que les voies divergent et “fonctionnent bien d’un point de vue pratique”, il s’agit cependant du même rocher - du même réel ; on s’élève différemment mais pour parler d’une même chose en soi. Finalement, les voies finiraient par se rejoindre, et si les voies ne se rejoignent pas, le réel impitoyable du rocher finira par avoir raison de la vie de nos grimpeurs (les mauvaises théories seront alors éliminées). Une autre façon d’aborder la #philosophie de l’escalade, celle engagée ici, est que (1b) si des voies sont sans issue ou tournent en rond, il est envisageable qu’après tout relais elles prennent des versants différents et ne se rencontrent jamais : autrement dit, des visions du monde divergentes peuvent ne jamais se rencontrer.
    Plus précisément, cette thèse porte sur le statut d’un savoir particulier : celui de la figure de l’#expert en démocratie. Il s’agit notamment de dessiner les différentes façons d’articuler le réel-rocher, à sa connaissance si ce dernier existe, à sa médiation et au à la mobilisation du savoir lors de la prise de décision politique.

  • http://edc.revues.org/831

    Situations de communication dans la pratique de recherche : du terrain aux composites
    de Joëlle Le Marec

    Résumé de l’article :

    En sciences de la communication, les pratiques de communication sont à la fois le dedans et le dehors de la pratique scientifique. Elles en sont le dedans à double titre : elles sont constituées en objet et constituent des techniques permettant d’étudier ces objets. Elles en sont le dehors car elles remplissent le quotidien de la circulation des savoirs sociaux sans aucun besoin ni souci de la référence à la scientificité. Il n’y a là rien de nouveau par rapport à toutes les autres disciplines. Mais il y a en sciences de la communication une radicalisation de ce dilemme : c’est au jour le jour que la communication y est à la fois objet, méthode et toile de fond ordinaire. Dès lors, il est impossible d’espérer y résoudre les contradictions liées au rapport au terrain par l’amélioration d’une « simple » conscience réflexive accrue du chercheur et l’accroissement de l’expertise méthodologique. C’est par l’analyse des situations de communications vécues au quotidien dans la pratique de recherche qu’il est possible selon nous, d’accroître le champ de ce qui est discutable dans le champ de la méthodologie. Cette approche du « terrain » au sens élargi nous a amenée à définir la notion de composites pour désigner le mode de conceptualisation particulier des phénomènes complexes et hétérogènes qui en émergent.

    #SHS #Sciences_de_la_communication #Représentations_Sociales #STS

  • https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00806213/document

    De la communication à l’incommunication ?

    Pour faire écho à http://seenthis.net/messages/414285

    Résumé de l’article :

    En travaillant sur les « technologies de l’information et de la communication » (TIC), l’auteur en est venu à questionner une apparente évidence : la mobilisation de la notion de communication comme concept clé des Sciences de l’information et de la communication (SIC). Aussi, après un rapide retour critique sur les deux modèles canoniques du télégraphe et de l’orchestre, qu’il renvoie dos à dos, nous propose-t-il une exploration de la notion A’ incommunication à travers la relecture de deux textes fort distincts, l’Œdipe de Sophocle dominé selon lui par la figure de « l’aveuglement communicationnel » et Solaris de Stanislas Lem, un classique de la science-fiction qui met en scène, selon Pascal Robert, le « pessimisme communicationnel ». L’auteur nous propose alors de situer la notion d’ incommunication face au principe de Palo Alto selon lequel « on ne peut pas ne pas communiquer », avant de conclure sur son indispensable conjuration.

    #communication #Sciences_de_la_communication

  • http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RES_P1991_9N46-47_0126
    Pour en finir avec la « communication »

    La notion de communication ne permet pas de délimiter une discipline : on peut parler de communication à propos de n’importe quel phénomène, à condition que des êtres vivants y soient mêlés. La plupart de ceux qui parlent de communication ont une conception linéaire du processus ainsi désigné, y compris les différents courants de la sémiologie. L’auteur propose de parler de production de sens, et de se donner les moyens de traiter la circulation de sens comme processus complexe, non linéaire : il y a un décalage constitutif entre la production et la reconnaissance du sens. Cela mène, sous l’inspiration de Peirce, à proposer un modèle ternaire comme unité élémentaire du sens. La question cruciale de l’observateur, enfin, soulève une hypothèse sur l’indécidabilité de la relation entre la tiercéité impliquée en production et celle en reconnaissance.

    #communication #Sciences_de_la_communication

  • http://lectures.revues.org/18530
    Les cultures des sciences en Europe (2)
    Dispositifs, publics, acteurs, institutions

    Poursuivant la réflexion conduite dans le premier volume – Dispositifs en pratiques –, cet ouvrage propose de recentrer le débat sur les publics des dispositifs de médiation des sciences : quelles sont les dimensions institutionnelles et les logiques d’acteurs qui colorent les actions de culture scientifique et technique (CST) ? Comment les publics se conçoivent-ils comme acteurs ? Et, car telle est la question qui traverse l’ensemble des contributions, comment et dans quel objectif ce public est-il « mis en culture » ? Que devrait-il apprendre, savoir, comprendre, faire ?
    Les textes rassemblés ici approfondissent l’un ou l’autre aspect des reconfigurations des politiques de CST en Europe, plus particulièrement en France. Ils sont organisés selon trois lignes directrices. D’abord, il s’agit d’interroger, d’un point de vue théorique autant que pratique, ce que démocratiser les sciences signifie et qui sont les acteurs et institutions revendiquant cette démocratisation. Ensuite, sont examinés les supports de la « publicisation » des sciences : comment les médias conforment-ils les narrations de la vulgarisation ? Quels sont les effets attendus par les producteurs de ces histoires et images ? Symétriquement, la troisième partie s’intéresse aux devoirs – nouveaux et plus traditionnels – assignés aux publics. Leur demande-t-on d’interagir, de participer, de s’engager ? Quels sont les dispositifs élaborés pour ce faire ? L’ouvrage ne saurait se refermer sans interroger les « paradigmes politiques » qui sous-tendent ces efforts de mise en culture des sciences : s’agit-il de faire accepter les innovations ou de prendre réellement en compte les différentes perceptions de la science et des techniques ? Si plusieurs auteurs montrent qu’il est possible de dépasser la notion de public pour concevoir le citoyen comme un partenaire, force est de constater que ces tentatives de « cultiver les publics en science » s’imposent parfois contre la volonté des publics concernés.

    #STS #Sciences_de_la_communication #Science_studies

  • Ventriloquie, performativité et communication. Ou comment fait-on parler les choses
    http://www.cairn.info/revue-reseaux-2010-5-page-33.htm


    Résumé :

    Cet article introduit la notion de ventriloquie, conçue métaphoriquement comme le processus par lequel des interlocuteurs animent ou font parler des figures (le nom que les ventriloques utilisent pour parler des mannequins qu’ils manipulent), des figures qui sont elles-mêmes censées animer ces mêmes interlocuteurs en situation d’interaction. Ventriloquiser des figures (par exemple, des valeurs, des principes, des règles, des faits etc.), c’est se mettre à parler en leur nom et ainsi gagner en autorité en donnant du poids à son propos. Des phénomènes de pouvoir peuvent ainsi être identifiés dans l’interaction sans qu’il faille s’éloigner d’une approche performative et interactionniste du social.

    #STS #science_studies #Sciences_de_la_communication

  • Des doctorants en « démo ». Ethnographie de deux sessions posters des Doctoriales
    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RES_190_0045&WT.mc_id=RES_190


    Résumé :

    Cet article propose l’ethnographie de sessions posters des Doctoriales dont la vocation est d’initier des apprentis-chercheurs à exposer des anticipations techno-scientifiques sur la base de travaux de thèse. Il s’agira de se demander ici ce que l’apprentissage à la communication promotionnelle des sciences fait à la présentation d’un projet de recherche doctorale. Mobilisant le concept de « démo » développé par C. Rosental, il sera également question de saisir comment ces sessions posters, en même temps qu’elles initient les doctorants à promettre et promouvoir des résultats scientifiques, les (pré)forment à évoluer dans des mondes de la recherche organisés en clusters, autour de contrats, d’appels d’offres et de partenariats public-privé.

    #Sciences_de_la_communication #STS #anthropologie_des_sciences