• Border barrier boondoggle. Trump’s promised inexpensive, impregnable wall was anything but.

    “I would build a great wall — and nobody builds walls better than me, believe me. And I’ll build them very inexpensively,” Donald Trump said in 2015 as he announced his presidential run. “I will build a great, great wall on our southern border, and I will have Mexico pay for that wall. Mark my words.” During the campaign, Trump offered more details. His wall would span the entire length of the border, or nearly 2,000 miles, it would be fashioned with concrete — not unlike the Berlin Wall — and would be “impregnable” and “big and beautiful.”

    It didn’t quite work out that way. By the end of Trump’s term, his administration had completed construction of about 450 miles of barrier, none of which was concrete and all of which was demonstrably pregnable, at a cost at least five times that of the existing barriers. Mexico did not pay a dime for it. And the “beautiful” part? That, of course, is in the eye of the beholder.

    When Trump first promised to build the wall along the border, he apparently didn’t realize that his predecessors had already constructed hundreds of miles of barriers. It all started in 1996, when President #Bill_Clinton signed the #Illegal_Immigration_Reform_and_Responsibility_Act. Fences were constructed in urban areas, such as #Nogales and #San_Diego, with the intention of driving border crossers into the desert, where they could be more easily apprehended — but also where they were at greater risk of dying of heat-related ailments.

    A decade later, President George W. Bush signed the #Secure_Fence_Act of 2006, authorizing the construction of 700 miles of barriers. As a result, 652 miles of pedestrian and vehicle barriers already lined the border, mostly between #El_Paso and San Diego, by the time #Trump was elected. All the evidence, however, suggests that it did very little to stop undocumented migration, in part because at least two-thirds of undocumented immigrants in the U.S. arrived on #visas and then overstayed them.

    Besides, no wall is truly impregnable, as Trump himself indicated in a speech on the 30th anniversary of the fall of the Berlin Wall, when he said: “Let the fate of the Berlin Wall be a lesson to oppressive regimes and rulers everywhere: No Iron Curtain can ever contain the iron will of a people resolved to be free.” Oddly enough, “iron curtain” may be the most accurate description of Trump’s new segments of the wall.

    On the day of his inauguration, President Joseph Biden signed an executive order halting further construction. Now, many observers are urging him to go further and dismantle the barrier, as well as try to repair the damage done. Or, as President Ronald Reagan put it in 1987, “Tear down this wall!”

    https://www.hcn.org/issues/53.3/infographic-borderlands-border-barrier-boondoggle
    #cartographie #infographie #visualisation #murs #prix #coût #longueur #barrières_frontalières #Trump #promesses #promesses_non_maintenues #statistiques #chiffres #George_Bush #overstayers #Joe_Binden #walls_don't_work

    ping @reka

  • Investigation Frontières La Grande Illusion ?

    Des centaines de milliers de réfugiés affluent en Europe depuis les ’printemps arabes’ et la guerre en Syrie. Aux quatre coins de l’Union, des dispositifs se mettent en place pour bloquer les migrants : #murs, #grillages, #barrières_électroniques, projets de #surveillance par #drones. Des programmes de plusieurs milliards, inspirés des expériences américaines, à la frontière du Mexique.
    Ces remparts sont-ils efficaces ? Économiquement viables ? Enquête sur un mirage : celui d’une Europe ’bunkerisée’, qui parviendrait à contrôler toutes les entrées sur son territoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=a-wzRuuXU0w

    #frontières #business #économie #vidéo #film #documentaire #Frontex #chiffres #statistiques
    cc @albertocampiphoto @daphne @marty @reka

    • Enquête autour d’un chiffre qui circule dans les médias : il y aurait en Europe 8 mio. de personnes en situation irrégulière (#sans-papiers)...
      –-> Les médias citent une source : la Commission européenne. Ce chiffre est notamment présent dans un communiqué de la commission de février 2009...
      Le voici :

      Il est difficile d’obtenir des données chiffrées qui soient précises. Selon les estimations, le nombre d’immigrés en séjour irrégulier dans l’Union européenne se situerait néanmoins dans une fourchette de 4,5 à 8 millions de personnes, avec une augmentation de 350 000 à 500 000 personnes par an. L’économie parallèle génèrerait entre 7 et 16 % du PIB de l’Union européenne, mais ces pourcentages incluent le travail non déclaré effectué par des citoyens de l’Union. Les secteurs du bâtiment, de l’agriculture, des travaux ménagers et du nettoyage, de la restauration et de l’hôtellerie sont les secteurs économiques les plus susceptibles de recourir au travail au noir d’une manière générale et d’attirer les immigrés en séjour irrégulier en particulier.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-09-298_fr.htm

      Le journaliste appelle la Commission européenne pour savoir l’origine du chiffre, un responsable de la communication lui répond :

      « Je ne vois pas comment on peut estimer le nombre d’illégaux... peut-être la police, c’est cela, non ? »

      Le journaliste : « Je ne sais pas d’où sort ce chiffre »
      Le responsable comm : « Moi non plus. J’espère qu’on n’a pas retransmis des erreurs, ça serait embêtant »

      Enquête du journaliste auprès de Frontex, qui a aussi publié ce chiffre de 8 mio dans son Annual Risk Analysis 2014 :

      Conservative estimates of the number of irregular migrants within the EU vary between 3 and 6 million, according to the results of Clandestino, an EU-sponsored project implemented by the International Centre for Migration Policy Development (ICMPD). Other estimates put the figure of irregular migrants at 8 million, of which 80% are staying inside the Schengen area, half of them having originally entered it legally.

      http://frontex.europa.eu/assets/Publications/Risk_Analysis/Annual_Risk_Analysis_2014.pdf

      Le journaliste interroge l’un des auteurs du rapport de Frontex (Denis Destrebecq) :

      « Je crois que je l’ai pris dans un rapport de la commission européenne, ça a circulé un moment. Je ne sais plus. On n’a peut-être pas investi suffisamment de temps dans l’analyse de ces chiffres et dans la rigueur de ces estimations. On les a juste notés pour donner un petit peu de contexte. On rapporte un petit peu la fourchette qui circule, mais ce n’est pas notre travail d’établir la véracité de ces chiffres »

      #guerre_des_chiffres
      @simplicissimus : oh la la...

    • Eh oui, estimer le nombre de résidents en situation irrégulière est toujours un poème. Ceci dit, en cherchant rapidement des données pas trop anciennes, je tombe sur plusieurs papiers intéressants :
      – un de méthodologie (2004), détaillant justement celles-ci (perso, j’ai toujours eu un faible pour les enquêtes par « capture-recapture », mais il n’y en a pas très souvent dans ce domaine)
      http://www.net4you.com/jandlftp/Estimation-2004.pdf

      – du même auteur (M. Jandi) une présentation avec les mêmes éléments, mais agrémentée d’une estimation pour 12 pays européen pour 2003 (je te laisse découvrir la fourchette)
      http://www.mighealth.net/eu/images/5/5b/Icmpd.pdf

      – et une synthèse du Haut-Commissariat des Nations-Unies au Droits de l’Homme de 2013 avec du myth debunking
      http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CMW/Discussions/2013/DGDMigrationData_PICUM_2013.pdf

    • Ce soir, j’ai continué (mais pas encore fini) la vision du reportage...

      Voici quelques éléments que j’en retire.

      #Clandestino_project (2009)
      http://www.gla.ac.uk/media/media_147171_en.pdf

      Le site du projet : http://clandestino.eliamep.gr

      Tableau tiré du résumé du policy brief :


      http://clandestino.eliamep.gr/wp-content/uploads/2009/12/clandestino_policy_brief_comparative_size-of-irregular-migration

      Interview avec Dita Vogel, une des chercheuses qui a écrit le rapport :
      en 2002, entre 3 et 5 mio. de sans-papiers dans l’UE. En 2008, ce chiffre a baissé, il n’y en avait plus que 2 à 4 mio.
      Et pourtant, au même moment que les chiffres de cette baisse sont sortis, l’Europe a commencé à augmenter ses contrôles aux frontières, dit Vogel.

      Source des 8 mio. selon Vogel : « Il a été cité une fois dans une étude irlandaise, rédigé par un chercheur appelé Hubert Krieger » → dans l’étude on dit que ce chiffre a été estimé à partir d’un article du Figaro de 2004, mais nous n’avons jamais trouvé cet article.

      Voici le lien vers l’étude irlandaise :
      https://www.eurofound.europa.eu//sites/default/files/ef_files/docs/areas/populationandsociety/krieger050422.pdf

      Voici ce qui est écrit dans le rapport (p.6) :
      « According to estimates given by Le Figaro (2004 : 4) the nine largest former EU15 Member States would have between 4.4 and 5.5 million illegal migrants. Transposing these figures to the EU25 would give an estimate of between 6 to 8 million undocumented migrants »

      Le journaliste contact Krieger et lui pose cette question : "Le Figaro avait parlé de 4 à 5 mio de clandestins pour l’Europe des 9 et vous avez extrapolé à 8 mio pour l’Euruope des 25…

      Réponse de Kriger : « Oui, c’est vrai, c’était de la pure spéculation et je me sens un peu coupable. Ce chiffre s’est faufilé dans le rapport et c’était clairement pas du très bon travail de ma part »

      Et pourtant c’est ce chiffre, fantaisiste, que tous les médias reprennent depuis des années…

      Vogel : « Je crois que pour les industriels de la protection des frontières c’est bon lorsque des chiffres élevés circulent. Cela renforce l’idée qu’il faudrait investir toujours davantage dans la sécurisation de nos frontières »

      Ceuta et Melilla :
      En 2005, la modernisation des barrières de Ceuta et Melilla a coûté 33 mio d’EUR, soit presque 3 mio d’EUR au km.
      Coûts d’entretien : 14 mio EUR depuis 2005, soit plus de 154’000 EUR par an et par km.

      Si on voulait généraliser le mur de Melilla au 7700 km de frontières de l’Espace Schengen, cela coûterait au mois 2000 millards d’EUR, sans compter les 42’000 km de frontières maritimes ni le coût d’entretien de l’ensemble.

      USA, #Nogales :
      Lien avec événements du 11 septembre 2001 → la perception que les américains se font de l’immigration illégale est bouleversée, désormais un amalgame entre migrant et terroriste s’enracine. George W. Bush lance le #secure_fence_act (2006). Fonds débloqués pour cette nouvelle loi : 2,4 mia. de dollars. Vu l’impossibilité de couvrir toute la longueur de la frontière avec des murs, les USA invente la #barrière_virtuelle : #biométrie, #caméras_thermiques, #radars ou #drones.

      Estimation du poids de l’industrie de surveillance des frontières : 20 mia par an.

      #SBI (#secure_border_initiative), barrière virtuelle installée en 2007 près de Tucson. Fabriquant : BOEING.
      Mais qui n’est apparemment pas très efficace, v. ce rapport : http://www.gao.gov/products/GAO-11-6
      En 2010, même les Républicains reconnaissent l’échec du projet. En 2011, SBI est suspendu (après avoir déjà coûté plus d’1 mia de USD).
      Mais en 2011, l’Arizona met à nouveau 1 mia de USD sur la table pour un nouveau projet de surveillance… Mais en 2014 la cour des comptes a déclaré que cette barrière non plus ne garantissait pas assez d’efficacité.
      (25’55)

    • Et voilà, ce soir... j’ai regardé jusqu’à la fin... voici un résumé...

      #Frontière_aérienne #drones
      C’est l’affaire des #drones_prédateurs. Dans les années 2000 ils avaient été employés pour des bombardements en Irak et en Afghanistan. En 2006, leur concepteur, General Atomics, en a recyclé une dizaine en chasseurs d’immigrants clandestins à la frontière mexicaine.
      Coût de chaque drone : 17 mio de USD. Budget total depuis 2006 : 360 mio de USD.
      Problème, les drones seraient peu efficaces.
      Rapport qui le prouve : https://www.oig.dhs.gov/assets/Mgmt/2015/OIG_15-17_Dec14.pdf
      Découvertes :
      1. Les coûts des patrouilles aériennes ont été sous-estimés :
      « We estimate that, in fiscal year 2013, it cost at least $62.5 million to operate the program, or about $12,255 per hour. The Office of Air and Marine’s calculation of $2,468 per flight hour does not include operating costs, such as the costs of pilots, equipment, and overhead. By not including all operating costs, CBP also cannot accurately assess the program’s cost effectiveness or make informed decisions about program expansion » (p.4)
      Les autorités avaient omis d’inclure les salaires des pilotes…

      2. Les drones sont inefficaces

      Conclusion :
      « Although CBP expected that the UAS program would result in increased apprehensions of illegal border crossers, reduce the cost of border surveillance, and improve the USBP’s efficiency, we found little or no evidence that CBP met those expectations » (p.13)

      Malgré l’échec, les autorités s’entêtent :
      https://www.eff.org/fr/document/customs-border-protection-2010-drone-concept-operations-report-congress

      L’Europe fait aussi utilisation des #frontières_virtuelles.
      Détroit de Gibraltar → première frontière électronique du continent européen.
      Programme #SIVE (#système_intégré_de_vigilance_extérieure)
      Prix de la frontière virtuelle (presque 2000 km de côte espagnole surveillée) : « très élevé, mais je n’ai aucune idée », dit un garde-frontière.
      Mais quelle efficacité ?
      Un rapport du Conseil de l’Europe dit que la majorité des clandestins entre par les aéroports de façon légale avec un visa.

      Programme #aeroceptor, un programme de 5 mio d’EUR avec des drones armés pour immobiliser des véhicules http://www.aeroceptor.eu
      Il y a aussi #patroller construit par le groupe #safran : http://www.sagem.com/fr/aeronautique-et-espace/drones/systeme-patroller

      En 2007, l’UE a décidé de débloquer 1,4 mia. de EUR pour subventionner la recherche liée à la sécurité (7th framework programme, #FP7 : https://ec.europa.eu/research/fp7/index_en.cfm)
      Qui est derrière les experts qui influencent la politique en rendant des avis, puis transformés en offres publiques par la commission européenne ?


      Qui sont ces experts ?
      Reinhard Kreissl : https://de.wikipedia.org/wiki/Reinhard_Kreissl
      Jean-Luc Zolessio de Thales
      Giovanni Barontini de Finmeccanica
      Angelica Staimer de Siemens

      Un seul expert accepte d’être interviewé, le sociologue indépendant Reinhard Kreissl :
      « Le groupe auquel j’ai participé était soi-disant un groupe de personnalités indépendantes des intérêts de l’industrie. Si vous prenez le directeur général ou le responsable marketing d’un industriel de l’armement et que vous dites ’il n’est pas ici pour représenter les intérêts de son employeur, il siège simplement en tant qu’expert intédpendant juste parce qu’il a des connaissances techniques », vous êtes sensé le croire. Mais c’est clair que la plupart des personnes salariées par les industries étaient là pour défendre les intérêts de l’employeur. C’était évident. Mais officiellement c’était un groupe d’experts indépendants"
      Sur les 326 contrats de recherche passés lors du programme FP7 entre 2007 et 2013.
      Par exemple, derrière #Seabilla (http://www.seabilla.eu/cms), il y a #Selex, une filiale de Finmeccanica, l’employeur de Giovanni Barontini.
      Programme #Effisec, c’est Thales qui remporte l’appel d’offre.

      Question à un passeur à Izmir… « Si il n’y avait pas toutes ces barrières, vous ne prendriez pas autant d’argent ? ».
      Réponse : "Bien sûr, plus les Européens mettront de barrières aux passages des migrants et plus les passeurs prendront un prix élevé. Et au final ce sont les réfugiés qui en paient les conséquences.