Sujet vraiment difficile : pour notre deuxième enfant, accouchement aux forceps, ma femme a souffert de s’être retrouvée au millieu d’un attroupement d’un médecin et de ses étudiants qui déconnaient comme si c’était une séance de TP à la fac. Moi je n’ai rien vu, j’étais avec ma femme, je ne faisais pas attention à eux mais elle en a souffert.
Pour notre troisième, accouchement super tranquille, j’étais prêt à mordre si des gars débarquaient comme la fois d’avant, mais non c’est resté zen avec la sage femme... Mais 10 min après la libération, hémorragie post natale, j’ai cru voir mourir ma femme qui a été transfusée aussitôt en soins intensifs... On ne connait pas la cause, mais la « surmédication » ne semble pas à propos ici... Erreur humaine ? On ne saura jamais. Quoi qu’il en soit je voue une reconnaissance éternelle à l’urgentiste (roumain) qui l’a sauvée...
Je sais bien que voir la maternité comme un risque à médicaliser, et gérer les naissance en milieu hospitalier, ça fait considérer les mamans comme du bétail et c’est dommage, mais aujourd’hui je me dis que c’est un moindre mal par rapport à ce qui aurait pu être. Ce qui ne doit effectivement pas nous empêcher d’oeuvrer pour améliorer tout ça... Les politiques de santé publique sont froides, onéreuses et pas très humaines car elles nous ramènent à notre insignifiance statistique, mais il n’empêche que la statistique parle pour elles. L’espérance de vie des femmes est cet indicateur.
Et comment faire en sorte que l’hopital, cette « industrie » lourde de maintenance du corps humain, modifie son regard sur le patient. Pour les professionnels médicaux, voir défiler des corps plutôt que des personnes est sans doute émotionnellement plus supportable..