• Lycée Arago : « On a voulu faire de nous un exemple » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/24/lycee-arago-on-a-voulu-faire-de-nous-un-exemple_1654001

    Parents, camarades et enseignants se sont rassemblés, jeudi, devant le tribunal pour accueillir les lycéens sortant de garde à vue, après 36 heures éprouvantes.

    « Libérez nos camarades ! » Devant le #tribunal de grande instance (#TGI) de Paris, c’est sous les applaudissements et en chantant que, jeudi après-midi, élèves, étudiants, parents, enseignants et syndicats ont accueilli les jeunes placés en garde à vue mardi, à l’issue de la manifestation à l’appel des syndicats de la fonction publique et rejointe par les étudiants mobilisés contre la loi ORE et des cheminots contre la réforme du rail. Un important comité d’accueil qui n’a pas hésité à narguer les forces de l’ordre en jouant sous leur nez à « 1,2,3 soleil ».

    Enlacée par plusieurs de ses amis, Anna, 20 ans, étudiante à Nanterre, a été l’une des premières à ressortir du tribunal : « On m’a convoquée à un procès en octobre. » Motif : « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement. » Epuisée, elle raconte : « A la fin de la manifestation [de mardi], on a entendu un appel à soutenir les lycéens en bloquant le lycée Arago de manière pacifique. On a sonné et le gardien nous a ouvert la porte. Très vite, on a été encerclés par les CRS. On a alors commencé à bloquer les escaliers et à monter dans les étages. Les CRS ont forcé une porte, et là ça a commencé à être la panique. On s’est barricadés dans une salle, ils ont déboulé dans la pièce et ont attrapé une personne par la gorge. »Les jeunes ont alors l’idée de s’asseoir et de dégainer leurs smartphones pour filmer la scène. L’initiative calme immédiatement les forces de l’ordre.

    Mise en examen.
    L’étudiante poursuit : « On a été encerclés comme du bétail dans la cour. Les CRS nous ont dit que si on les suivait, il n’y aurait pas de suite. Ils nous ont fouillés et palpés avant de nous faire monter dans des bus. » Débutent alors plusieurs heures difficiles : « On était parqués dans ce bus, sans pouvoir aller aux toilettes, boire ou manger. Certains n’en pouvaient plus et ont uriné à l’intérieur. » Jade (1), 16 ans, en seconde dans un lycéen parisien, a été mise en examen pour les mêmes motifs. Elle ajoute : « On y est restés près de cinq heures. On était plus de 60, tous les uns sur les autres. On avait à peine assez d’air pour respirer. Je ne savais même pas que j’étais en garde à vue, on nous avait dit qu’on nous laisserait sortir si on obéissait. A ce moment-là, je pouvais encore entrer en contact avec mes proches, ce qui me rassurait. Mais dès 3 heures du matin, je n’ai fait qu’être déplacée de cellule en cellule jusqu’à passer devant le tribunal. Je n’avais qu’une hâte, sortir. J’étais seule, sans rien pour m’occuper, à part dormir… C’est vraiment aberrant, ce qui s’est passé. On n’a fait que me répéter de ne plus faire de manifestations, ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. » Son père, Thomas (1) : « On va saisir le Défenseur des droits et j’appelle personnellement à la démission de Jean-Michel Blanquer et de Gérard Collomb. Cette mise en examen, c’est une mesure politique. Le juge, gêné, nous a affirmé qu’elle était requise par le procureur. » Anna ne compte pas en rester là : « On a voulu faire de nous un exemple pour stopper la mobilisation des jeunes, mais je vais continuer à me mobiliser, même davantage. J’ai été choquée par le dispositif déployé, l’agressivité des forces de l’ordre et les conditions de détention. »

    Inquiétude.

    Devant le TGI, Sophie, mère d’un ado de 17 ans du lycée Voltaire, peine à contenir son émotion : « On a eu des nouvelles lorsqu’il était dans le lycée, puis dans le bus. On est allés rue de l’Evangile [XVIIIe arrondissement] où les cars étaient, en espérant qu’ils les laisseraient partir. Sans succès. On a appris à 5 heures du matin qu’il était déplacé dans un commissariat, sans nous dire le lieu. L’attente a été terriblement longue et angoissante. On n’a su qu’à 19 h 30 où il était et je n’ai pas pu lui parler depuis l’interpellation. Certains parents n’ont même pas été prévenus. On n’avait jamais vu ça en France. » La prof d’histoire-géo à Voltaire Marianne Cabaret-Rossi se mobilise : « Dans mon établissement, deux tiers des élèves sont en attente sur #Parcoursup. Le blocus est un moyen qu’ils ont trouvé pour montrer leur inquiétude. On veut les empêcher de s’exprimer, on pense que la répression va marcher, mais il y aura un retour de bâton. » A noter que selon ses confrères d’#Arago, contrairement à ce qui a été notifié par la proviseure dans un mail aux parents, aucun dégât important n’a été constaté. Seule une fenêtre aurait été brisée.
    L’étudiante poursuit : « On a été encerclés comme du bétail dans la cour. Les CRS nous ont dit que si on les suivait, il n’y aurait pas de suite. Ils nous ont fouillés et palpés avant de nous faire monter dans des bus. » Débutent alors plusieurs heures difficiles : « On était parqués dans ce bus, sans pouvoir aller aux toilettes, boire ou manger. Certains n’en pouvaient plus et ont uriné à l’intérieur. » Jade (1), 16 ans, en seconde dans un lycéen parisien, a été mise en examen pour les mêmes motifs. Elle ajoute : « On y est restés près de cinq heures. On était plus de 60, tous les uns sur les autres. On avait à peine assez d’air pour respirer. Je ne savais même pas que j’étais en garde à vue, on nous avait dit qu’on nous laisserait sortir si on obéissait. A ce moment-là, je pouvais encore entrer en contact avec mes proches, ce qui me rassurait. Mais dès 3 heures du matin, je n’ai fait qu’être déplacée de cellule en cellule jusqu’à passer devant le tribunal. Je n’avais qu’une hâte, sortir. J’étais seule, sans rien pour m’occuper, à part dormir… C’est vraiment aberrant, ce qui s’est passé. On n’a fait que me répéter de ne plus faire de manifestations, ce n’est pas pour autant que je vais arrêter. » Son père, Thomas (1) : « On va saisir le Défenseur des droits et j’appelle personnellement à la démission de Jean-Michel #Blanquer et de Gérard #Collomb. Cette mise en examen, c’est une mesure politique. Le juge, gêné, nous a affirmé qu’elle était requise par le procureur. » Anna ne compte pas en rester là : « On a voulu faire de nous un exemple pour stopper la mobilisation des jeunes, mais je vais continuer à me mobiliser, même davantage. J’ai été choquée par le dispositif déployé, l’agressivité des forces de l’ordre et les conditions de détention. »
    (1) Les noms ont été modifiés.
    Marlène Thomas

    Bien sûr que cette garde à vue collective est faire pour l’exemple et pour empêcher la moindre contestation de prendre de l’ampleur. Mais le "On n’avait jamais vu ça en France" de la part d’une parent d’élève est complètement à côté de la plaque. Si on estime que tous les quartiers populaires et autres cités peuplées de noirs et d’arabes ne font pas partie de la France, c’est peut-être vrai mais dans les cités c’est un traitement fréquent réservé aux jeunes parfois dès le collège et depuis longtemps. Alors c’est comme les violences policières, quand on s’aperçoit que ce qui était jusqu’à présent réservé au lumpen prolétariat arrive même aux enfants de cadre (lycée parisien quand même) ben on commence à faire la gueule.
    Et on s’aperçoit que c’est une loi de 2009 proposée par Estrosi (http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1641.asp) qui voyait des hordes de barbares déferler partout (prenez le temps de juste lire les motifs, c’est très connoté) qui sert à justifier ces mises en examen.
    La morale c’est que toute loi destinée au départ à criminaliser une minorité aura vocation à être utilisée contre n’importe qui au moment où le pouvoir en a besoin (c’est comme le fichage ADN). Dans les cités on est déjà passé à autre chose avec les lois contre les terroristes, euh les islamistes, non les barbus, enfin je veux dire les musulmans, bref… les noirs et les arabes. Et ça craint carrément.

    https://www.politis.fr/articles/2018/05/reprimes-pour-lexemple-38864
    #garde_à_vue #répression #sélection

  • Les trompettes de #Parcoursup
    https://blogs.mediapart.fr/ingenieur-different/blog/180418/les-trompettes-de-parcoursup

    Voici quelques- unes des nouvelles règles de la plateforme Parcoursup

    La première règle a fait ces derniers mois la fortune des coachs en orientation quand bien même les lettres de motivations et les CV n’auront qu’un impact limité dans le classement réalisé par les institutions. D’autant plus que ces documents ne seront pas lu pour cause de manque flagrant de ressources dans la plupart des institutions d’enseignement supérieur. Les rares fois ou ces documents auront un impact, elles avantageront les candidats issus de catégories sociales favorisées. Un fils de DRH possède les ressources familiales pour écrire une lettre de motivation et un CV qui se démarquera positivement de la masse des post-adolescents qu’il a pour concurents.

    Les conséquences des deux règles suivantes sont tout autant inquiétantes. L’algorithme Parcoursup perd le cœur du réacteur de l’algorithme de Gale Shapley, le classement des vœux par le candidat.

    Il est fort probable qu’un candidat en tête d’un classement réalisé par une institution d’enseignement supérieure le soit également dans les classements de toutes les autres institutions dans lesquelles il aura déposé des vœux. En effet, si vous avez des bonnes notes dans toutes les matières, vous êtes dans le peloton de tête quel que soit la pondération choisie.

    Le jour ou les candidats recevront leurs réponses, une petite élite scolaire « trustera » donc la quasi totalité des places dans toutes les filières. Les autres attendront leur tour. Seules des simulations numériques peuvent prédire la taille des nombreuses et géantes files d’attente qui se formeront. Au vu du calendrier décidé par le gouvernement, 7 jours du 22 mai au 25 juin, 3 jours du 26 juin au 20 août et 1 jour à partir du 21 août ce risque d’explosion des files d’attente est connu au niveau gouvernemental. Cela va grandement contribuer à l’anxiété des 887 681 candidats à quelques semaines du bac.

    En première approximation, il est raisonnable de se placer dans le cadre de la loi de Pareto, 20% des candidats monopoliseront alors 80% des places disponibles. Winners take all. Imaginez seulement le niveau de panique des candidats laissés sur le carreau pendant les premiers rounds. Ceux qui auront les moyens économiques et/ou culturels fuiront vers les institutions privées hors Parcoursup.

    Bon plan : c’est le moment d’acheter des actions d’écoles de commerce post bac.

    • Comme prévu parcours sup rempli nettement moins bien le job qu’APB...
      ...mais peu importe finalement : l’important pour les macroniens c’est qu’on puisse (doive !) passer à une sélection là où il n’y avait qu’une affectation auparavant.
      (et accessoirement que les écoles privées payantes puissent se gaver)

      Post-Scriptum : Les systèmes décisionnels sont déjà notre présent et leur importance va croître dans le futur (Que pensez vous de l’intelligence artificielle ?). Des enjeux politiques et économiques se tapiront dans des choix présentés comme purement techniques. Les citoyens devront être armés mathématiquement pour appréhender ces sujets complexes afin de faire vivre un débat démocratique éclairé... d’où l’intérêt que le plus de monde possible fasse des études.

      #sélection #parcoursup #APB #algorithme #mariage_stable #optimisation

  • Que reproche-t-on a Parcoursup ?

    Les éléments contestés sont notamment :
    – Le fait que les formations choisissent dorénavant les étudiants et non plus les étudiant·e·s qui choisissent leur formation. C’est donc l’introduction officielle de la sélection à l’Université.
    – Le fait que les critères de sélection propres à chaque formation sont opaques et éventuellement problématiques éthiquement.
    – Le fait que les étudiant·e·s ne peuvent plus hiérarchiser leurs choix comme dans #APB, ce qui généralise l’incertitude y compris stratégiques même pour les élèves ayant eu des réponses positives mais pas à la formation qui a leur préférence.
    – Le manque de moyens des formations pour réellement étudier les différents éléments du dossier, notamment les informations qualitatives (lettre de motivation, fiche avenir).
    – Le fait que les éléments du dossier dépendent du lycée, voire des enseignant·e·s, du type de notation. L’évaluation sur laquelle est basée la sélection est donc en partie arbitraire et le baccalauréat, évaluation nationale, intervient après le classement algorithmique des candidat·e·s.
    – Les dysfonctionnements induits comme la tentation pour certaines formations moins prisées de pratiquer l’overbooking.
    – Le fait que le réel problème, “l’insuffisance de places et de moyens”, disparait des analyses médiatiques et du traitement politique alors même que le boom démographique des générations 2000 était (pré)visible depuis au moins leur arrivée en petite section de maternelle, il y a 15 ans…

    Comment les élèves ont été classés dans Parcoursup (Faïza Zerouala, Médiapart)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220518/comment-les-eleves-ont-ete-classes-dans-parcoursup

    Si le ministère a rendu public l’algorithme de classement, les critères utilisés en amont dans les universités pour ordonner les dossiers restent opaques.

    Parcoursup, une certaine vision de la société (Louise Tourret, Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/162111/parcoursup-certaine-vision-societe

    L’ancien algorithme attribuait les places en fonction du classement des élèves et des places disponibles. Tout le monde n’était pas content, des élèves étaient en attente au moment de passer le bac ; il y a eu des tirages au sort pour certaines filières. Les mécontents et mécontentes étaient minoritaires, mais ce choix de sélection, avec le hasard comme juge de paix, a largement scandalisé.
    Le nouveau système met tous les acteurs dans une logique totalement différente.
    […]
    Du côté des universités, Parcoursup instaure, en creux, une sorte de sélection en obligeant les facs à regarder qui s’inscrit dans leurs cursus. Sans beaucoup de moyen et sans beaucoup de transparence parfois, celles-ci ont mis en place leur propre système de classement.
    […]
    Parcoursup n’est finalement qu’un avater de la numérisation de notre société. Tout était censé être plus simple mais tout est plus compliqué pour les individus, vous, moi, nos enfants. Il faut se conformer à un mode d’organisation numérique et s’y adapter en étant non pas plus réflexif mais plus connecté, et surtout, plus patient. Parcoursup est pleinement un outil contemporain : c’est nous qui nous adaptons à la « machine » au système, et devons en fluidifier le fonctionnement.
    […]
    En organisant ainsi l’orientation et donc la vie des élèves, l’institution prend une énorme responsabilité. Et en montant au front pour défendre leur plateforme, les ministres Vidal et Blanquer ont surtout défendu une vision du monde, une manière d’organiser la vie et l’avenir.

    #éducation #post-bac #Parcoursup #orientation #éducation_supérieure #algorithme #sélection

    • En guise de complément, il y a d’autres éléments problématiques :

      – Le moins évident, mais le plus criant, et qui commence à se faire sentir dans les lycées et aussi dans les écoles, c’est la gestion « à l’élève près » : on ferme des classes ou des sections une année parce qu’il manque des élèves, on ne permet plus les dédoublements. Lorsque les effectifs augmentent, bizarrement, les « structures » qui, il y a quelques années encore, évoluaient aussi dans ce sens-là, sont bloquées, et on dit aux établissements : « débrouillez-vous avec les moyens qu’on vous a donnés ».

      Au lycée, il y a deux types de filières : les filières « contingentées » (on dit « sélectives » dans parcoursup, mais c’est la même chose : cela concerne des filières très demandées ou où la partie technique/pratique nécessite de limiter le nombre d’élèves sur des TP), et les filières non contingentées, où un établissement est supposé accueillir tout le monde. Jusqu’à présent, si un établissement avait soudain une forte demande dans une filière non contingentée, on ouvrait une classe (mon établissement a ainsi régulièrement oscillé entre une et deux 1ères scientifiques). Le cas s’est produit plus récemment pour la filière littéraire, et on nous a mis face au dilemme suivant : accepter d’avoir 40 élèves dans une classe, ou refuser des élèves motivé.e.s par des options proposées exclusivement dans notre lycée (mais pas contingentées).
      C’est visiblement la même logique qui domine désormais à l’université, où un effectif maximal est prévu partout, alors qu’avant, on créait des groupes de TD en plus (avec les moyens qui allaient avec).

      – Dans les deux cas, on nous sort l’argument de « la fluidité des parcours », on nous explique que l’élève doit choisir un projet en adéquation avec ses capacités, au risque d’échouer. Quand je vois comme il est parfois difficile, en 2nde, de savoir ce que va donner la scolarité d’un(e) élève en première, et à quel point la motivation et le plaisir qu’il/elle aura à venir au lycée le matin sont déterminants, je m’interroge sur les critères des résultats scolaires, majoritairement retenus dans parcoursup, pour classer les candidat.e.s, faute de moyens humains pour lire et étudier les éléments qualitatifs (lettre de motivation, fiche avenir...) comme tu le disais.

      La « fluidité des parcours », c’est un joli mot qui recouvre en réalité une violence inouïe qui est qu’on case les élèves/étudiant.e.s plus hésitant.e.s ou qui ont eu le malheur de vouloir se réorienter non pas où ils/elles veulent aller, mais là où il reste de la place. C’est l’élève qui doit être fluide... Ce sera aussi le cas avec Parcoursup et la fameuse commission supposée en bout de course proposer aux candidat.e.s qui n’ont eu que des « non » des places là où il en restera.

      – cela nous amène au troisième point de friction de parcoursup, que tu évoques ci-dessus : APB avait beaucoup de défauts, et le tirage au sort n’était pas une solution acceptable pour les filières en tension. Mais l’algorithme qui soutenait le tout reposait sur le principe de l’amélioration maximale du vœu obtenu par rapport au classement établi par les candidat.e.s. Parcoursup ne fonctionne plus ainsi et ça va conduire à énormément d’orientations par défaut : https://zestedesavoir.com/billets/2527/reflexions-sur-parcoursup
      Certes, on se félicite au ministère que 458 376 candidat.e.s aient reçu au moins un « oui » parmi leurs vœux. Dans la plupart des cas, il s’agit de vœux par défaut. On peut s’en convaincre en voyant que 3 jours après le début de la moulinette seuls 82 377 élèves ont accepté une proposition. Dans le même temps, on a 30 000 jeunes sur le carreau (entre les « non » partout et celles et ceux qui ont déjà démissionné de la passerelle : futur.e.s services civiques, ou cadeau pour toutes les formations privées hors de prix).

      – L’autre aberration, qui existait déjà avec APB, est que les candidats sont classé.es par « groupes » dans l’application. Pour avoir été aussi en commission de classement, cela signifie qu’on choisit les critères de sélection selon les groupes (par exemple, la filière d’origine). Si on a 24 places à attribuer pour une classe de BTS, on va par exemple classer les candidats en trois groupes (terminale générale et technologique, terminale bac pro, « autres ») et déterminer combien d’élèves on prendra dans chaque catégorie. Dans « autres », on va à la fois avoir des profils « fantaisistes », mais également des profils d’élèves très motivé.es, qui ont parfois fait une année d’étude dans le supérieur, ou qui se réorientent de façon pertinente. Sauf qu’on ne sait lesquel.les veulent véritablement venir dans la formation. Alors on limite le nombre de candidat.es qu’on accepte et qui viennent du groupe « autres ». Il n’y a qu’à lire les témoignages sur le Hashtag #parcoursup de twitter pour comprendre comment on interdit à cette génération le droit à l’erreur.

      – ça panique sévèrement dans les lycées. Les jeunes sont plongé.es dans une angoisse pas possible juste avant le bac, sont souvent déçu.es, découragé.es. Ils et elles ont bien compris qu’on n’avait pas lu leurs belles lettres qu’il avait fallu pourtant écrire, en pesant chaque mot à cause de la limite de 1500 caractères. Beaucoup commencent à parler de redoubler pour pouvoir avoir mieux. Sauf que, cf premier élément évoqué ci-dessus, on ne pourra pas reprendre tout le monde.

      – Enfin la dimension perverse du système est de dire en temps réel, jour après jour, à celles et ceux qui sont sur liste d’attente, combien de candidat.e.s il reste devant eux. Présenté comme un dispositif transparent et humain, cela induit le sentiment d’être mis en concurrence les un.e.s avec les autres, et augmente pour les candidat.e.s loin dans les listes d’attente le sentiment d’être nul.le. Encore une fois, les réactions sur Twitter sont éloquentes, avec les références grinçantes à Hunger Games, les propositions de désistement moyennant finance (sur le ton de l’humour, mais tout de même...). Finalement, c’est une guerre des nerfs qui est en train de se jouer, pour savoir qui renoncera en premier à ses vœux.

    • L’analyse d’une sociologue https://www.lesinrocks.com/2018/05/24/actualite/parcoursup-nest-pas-seulement-dans-la-selection-mais-dans-lexclusion-111

      Ce système a-t-il des effets – dissuasifs ou incitatifs – sur les vœux formulés par les lycéens, sur les filières qu’ils choisissent ?

      Oui, c’est quelque chose qui a été anticipé par de nombreux sociologues qui travaillent sur les trajectoires scolaires et la construction des choix d’orientation, notamment à l’entrée dans l’enseignement supérieur. On sait déjà qu’il y a beaucoup de mécanismes d’auto-élimination et d’autocensure, notamment chez les filles et les élèves issus de milieux populaires. Même si nous ne disposons pas encore des données, on peut faire l’hypothèse que le système Parcoursup a tendance à accroître ces phénomènes. Quand vous devez justifier vos choix par des lettres de motivation – même si elles ne sont pas lues –, vous devez vous sentir légitimes. Le système APB permettait à des élèves un peu plus faibles en termes scolaires de tenter des filières, et il y avait plus de choix possibles : là il n’y en a plus que dix. Les sociologues Milan Bouchet-Vala et Marie-Paule Couto ont ainsi observé qu’avec Parcoursup, il y a moins de vœux formulés dans les licences publiques d’université, et plus de vœux dans les filières sélectives, type BTS, notamment dans des académies comme Créteil, où les élèves sont plus défavorisés. Cela semble dire que ces élèves ne se sentent pas légitimes à aller à l’université, et qu’ils ne formulent même pas de vœux dans ces filières.

    • Pendant ce temps-là, au rectorat de Créteil, on recrute du #contractuel pour les commissions académiques supposées aider les candidats recalés par Parcoursup. Les CO-PSY, en train de disparaître, apprécieront. Puisqu’on vous dit que tout avait été prévu ! D’après le tableau de bord de ce matin, on a en tout environ 60 000 candidats sur le carreau (en comptant seulement les démissionnaires et les refusés partout), dont 24 076 refusés. 6 284 candidats ont déjà saisi les fameuses commissions académiques. https://biep-recrute.talent-soft.com/offre-de-emploi/imprimer-fiche-emploi-gestionnaire-des-commissions-academi

  • Que nous apprend l’algorithme de Parcoursup qui a été rendu public ? - Libération

    Avec l’absence de hiérarchisation des voeux, les mécontents risquent d’être plus nombreux qu’avec APB.

    Le ministère a publié, à la veille des premiers résultats de Parcoursup, le contenu de son algorithme. Que dit-il du fonctionnement de ce nouveau dispositif qui a remplacé la très critiquée plateforme APB ?

    Le code est très transparent, mais ne concerne qu’une petite partie de la procédure d’admission

    Des éloges ont été émis par des gens du métier : le code publié est très bien documenté et expliqué. Il est par ailleurs publié sur une plate-forme open source (framagit). Il s’agit donc d’un très net progrès par rapport à l’algorithme d’APB, particulièrement opaque et mal documenté. Il ne concerne cependant qu’une petite partie de la procédure.

    Chaque formation à laquelle un étudiant postule lui attribue un premier classement, qu’elle garde confidentiel, et qui est ensuite traité par un algorithme. Seule cette dernière partie est rendue publique. Les formations doivent, dans un temps limité, départager de très nombreux candidats. Statistiquement, il est certain que nombre d’entre eux ont eu des résultats très similaires, voire identiques. Or, les formations ne pouvaient pas fournir à l’algorithme un classement où plusieurs candidats arriveraient ex-aequo. Malgré toute leur bonne volonté, elles ont donc nécessairement dû avoir recours pour les départager à des méthodes proches de la pifométrie.

    Le classement fourni par les universités ou les formations sélectives est donc ensuite traité par l’algorithme. Le but : respecter pour chaque formation des quotas de boursiers, de résidents de l’académie et de bacheliers des filières technologiques et professionnelles pour les IUT et BTS. L’algorithme remonte dans les classements les candidats concernés jusqu’à ce que les quotas, fixés par le rectorat pour chaque formation, soient remplis.

    Quelle différence avec l’ancien #algorithme ?

    Différence notable avec APB ? Outre une transparence plus grande, l’impossibilité pour les candidats de hiérarchiser leurs vœux lors de leurs choix. Cette différence devrait largement perturber le système. En effet, jusqu’alors, un candidat sélectionné pour son premier choix était automatiquement retiré de la course pour ses autres vœux. Avec Parcoursup, les candidats peuvent garder un oui, mais rester en lice pour leurs vœux en attente au cas où une place se libérerait dans une filière qu’ils préfèrent. Ce qui pourrait créer un embouteillage et placer de nombreux autres candidats en liste d’attente.

    Le nombre de mécontents sera-t-il plus élevé qu’avec APB ? Ce dernier algorithme permettait d’avoir une réponse plus rapide, et de satisfaire le plus grand nomrbre possible de candidats. A l’époque, 81% des candidats avaient immédiatement obtenu une proposition correspondant à l’un de leurs trois premiers vœux. Avec Parcoursup, le ministère envisageait mardi matin qu’environ 50% des candidats devraient avoir reçu au moins une proposition le premier jour.

    Risque de saturation

    Pour tenter d’optimiser son recrutement, chaque filière a pu faire jouer deux critères : un taux d’appels supplémentaire et un rang limite d’appel. Il s’agit d’accepter plus de candidats que la formation dispose de places en postulant que certains choisiront plutôt une autre formation. On appelle cela de l’overbooking.

    On voit tout de suite les problèmes qu’une telle pratique peut poser : une formation qui ouvrirait trop largement son classement risquerait de se retrouver saturée. Les filières faisant le choix inverse risquent d’avoir un nombre d’étudiants largement inférieur à leur capacité, ou de n’attirer que les étudiants du bas du classement, après avoir découragé les étudiants mieux positionnés.

    Étant donné qu’il s’agit de la première année d’existence de Parcoursup, une formation n’a aucun moyen de savoir jusqu’à quel rang ouvrir son classement. Pour les nombreux candidats qui se trouveront sans affectation au moment du bac, #Parcoursup risque d’être une source de stress majeure.

    Lors d’une audition parlementaire en novembre, en présence de responsables d’université, des universitaires avaient pourtant souhaité conserver la hiérarchisation des souhaits, sous peine de revenir « dix ans en arrière ». Le gouvernement ne les a pas écoutés. #APB était relativement efficace mais opaque, Parcoursup, plus transparent, risque de ne pas être plus efficace.
    Savinien de Rivet

    « L’overbooking », de mieux en mieux ici, on dirait qu’on parle des techniques de réservation pour des vacances. Le but (et la conséquence) sera de limiter le peu de mobilité sociale qui peut exister en France, même si on est déjà complètement nul là-dedans et enlever le peu d’espoir qu’il restait à tout un pan de la jeunesse qui rejoindra ceux qui ont déjà été éjectés du système scolaire bien plus tôt. Si ça perdure ça aura juste pour effet de préparer la prochaine révolution des quartiers populaires à qui il ne restera même plus les miettes qui pouvait être grappillées.
    #sélection #discriminations #éducation #université #enseignement_supérieur

  • Parcoursup : « Sept refus et trois "en attente", j’ai encore rien dit à mes parents » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/23/parcoursup-sept-refus-et-trois-en-attente-j-ai-encore-rien-dit-a-mes-pare

    Élèves, profs, enseignants-chercheurs… Tous sont en première ligne face à la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, qui se met en place à toute vitesse. « Libération » leur donne la parole pour qu’ils racontent les bouleversements en cours. Aujourd’hui, Salem, 17 ans.

    Aujourd’hui, Salem, 17 ans, en terminale ES au lycée Jean Dautet, à La Rochelle

    « Sur dix vœux, j’ai sept refus et on m’a mis sur liste d’attente pour les trois autres vœux dans des universités. J’avais demandé des DUT d’informatique et de techniques de commercialisation. Et l’université, en droit et en informatique. Être sur liste d’attente pour des facs, c’est quand même affolant.

    Je ne suis pas un élève très mauvais, ni très bon, je suis un élève moyen qui donne de lui-même, ma moyenne générale tourne autour de 10-12. J’ai de bonnes notes en maths et mes appréciations sont bonnes. J’ai juste raté un trimestre sur deux ans.

    Je n’appréhendais pas vraiment l’arrivée des réponses, d’ailleurs je ne me suis pas précipité à 18 heures pour voir ce qu’il en était, puisque je m’étais dit que j’allais être accepté au moins dans une université sans difficulté. J’espérais même avoir une chance d’être sur liste d’attente pour les DUT, même si je ne suis pas prioritaire pour ces formations. Là, c’est un « non » catégorique. J’aurais aimé avoir un entretien au moins pour montrer ma motivation et qu’ils se basent sur autre chose que des notes et des appréciations.

    Je n’ai pas encore annoncé la nouvelle à mes parents. Ils vont percevoir ça comme un échec scolaire et j’ai peur qu’ils soient déçus. On se projette dans le futur et quand on n’a rien, le retour à la réalité est plutôt désagréable. Je garde l’espoir de remonter dans la liste d’attente et d’être accepté dans une des universités. Beaucoup ont demandé des facs en roue de secours, donc des places vont se libérer, mais ça m’énerve de savoir que même si je suis accepté, c’est par défaut.

    J’ai vu qu’on pouvait voir sa place sur les listes d’attente. Pour la fac de droit, je suis 598e sur 1040 (pour 300 places), pour celle d’informatique 355e sur 532 (pour 140 places disponibles) et la troisième en informatique à Pau 236e sur 251 (pour 30 places disponibles). Cela donne une idée, mais finalement ça m’inquiète encore plus. Le système est d’autant plus pervers que les réponses arrivent avant le bac. J’ai déjà un ami qui m’a dit que ça le décourageait. Ceux qui ont été acceptés, ça les motive bien sûr à décrocher le diplôme, mais quand on essuie des refus, qu’on est en attente, c’est plutôt l’inverse.

    Ça perturbe également nos révisions. Je trouve ça complètement ridicule de regarder sans cesse sur Parcoursup pour voir si on a gagné des places ou non. Certains ont envie de réviser, de se débarrasser de ça et d’avoir l’esprit tranquille. En plus, c’est contraignant, si on est accepté, mais qu’on n’a pas validé notre choix [dans les 7 jours, ndlr], on peut se retrouver sans rien. Du coup, on va être obligé de regarder tous les jours.

    Le plus angoissant est de se dire : "Si je n’ai rien à la fin de la semaine, qu’est-ce que je fais l’an prochain ?" Je sais qu’on peut avoir des réponses jusqu’en septembre, mais c’est angoissant. J’aimerais passer un été tranquille. »
    Marlène Thomas

    Tout ça veut donc dire, contrairement aux annonces officielles (mais on a l’habitude de leurs mensonges érigés en technique de communication), qu’un postulant peut tout à fait se retrouver sans aucune solution et n’être accepté nulle part même quand il met des vœux pour des formations à l’université.
    #parcoursup #enseignement_supérieur #sélection #discrimination #éducation

    • « Être sur liste d’attente pour des facs, c’est quand même affolant »...
      étant enseignant-chercheur a l’université, j’évite de lire ce que les lycéens disent de l’université (ou « la fac »), sinon j’ai vraiment l’impression de travailler dans la benne a ordures de l’enseignement supérieur...

    • « Benne à ordures » c’est fort mais de fait, comme tout le système post bac a été organisé jusqu’à présent pour qu’il n’y ait pas de sélection à l’université et qu’en plus le budget par étudiant est très bas comparé à ceux de toutes les autres filières, ben forcément ça n’incite pas à la valorisation de l’enseignement dans la tête des étudiants. Mais ce n’est pas en faisant une sélection inique que ça rendra l’université plus attractive. En plus, à partir du 2ème cycle, là ça s’inverse comme si un système qui ne sélectionne pas n’était pas valorisant, idée que je trouve profondément réactionnaire.

  • Les résultats de Parcoursups sont tombés : la sélection en marche ferme les portes de l’université
    https://rebellyon.info/Les-resultats-de-Parcoursups-sont-tombes-19251

    Depuis hier, 22 mai, de nombreuses et nombreux lycéen⋅nes sont sur liste d’attente ; communiquer de personnes en lutte contre la loi ORE et Assemblée générale, aujourd’hui 23 mai à 16h dans le grand amphi de la faculté des quais.

    #Infos_locales

    / #Éducation_-_partage_des_savoirs, Une, Sélection à l’université

    #Sélection_à_l'université

  • Pour Normale, la sélection est anormale - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/21/pour-normale-la-selection-est-anormale_1651640

    Nous, étudiant·e·s, professeur·e·s et personnel des Ecoles normales supérieures, nous nous opposons à la réforme des universités telle que l’envisage le gouvernement. Le 15 février, le Sénat et l’Assemblée ont adopté la loi orientation et réussite des étudiants (ORE). En parallèle, la plateforme APB a laissé la place à Parcoursup, par laquelle les bachelier·e·s pourront désormais être refusé·e·s à l’entrée de l’université, en fonction de leur dossier, des avis de leurs professeur·e·s ou même de leurs « expériences extrascolaires ».

    Il a été répété que cette réforme n’instaurerait pas de sélection, mais une « meilleure orientation des élèves », par la possibilité d’intégrer des modules de « remise à niveau » pour les refusé·e·s. Force est de constater que cette caution ne tient plus : faute de moyens, ces modules ne seront pas mis en place, ou le seront marginalement et de manière inégale selon les endroits. C’est donc bien une sélection massive qui sera instaurée pour la rentrée à venir. Si notre point de vue n’est pas celui des victimes de la réforme, il est, en revanche, celui d’étudiant·e·s sélectionné·e·s par un système fortement élitiste. Notre constat tiendra en deux chiffres : en 2015, il y avait parmi nous 2,7 % d’enfants d’ouvrier·e·s, et 6,7 % d’enfants d’employé·e·s (1). Cette « méritocratie républicaine » est donc soit un simple mensonge, soit un formidable échec. Nous sommes là en partie parce que notre milieu social nous a donné très tôt une bonne compréhension des rouages du système scolaire, nécessaire pour faire partie des gagnant·e·s de la compétition sociale qui s’y joue. Nous avions plus de ressources que d’autres dans cette compétition, il est faux de penser que tout le monde a les mêmes chances de devenir normalien·ne. Nous refusons que l’élitisme soit érigé en modèle de société. Or, cette réforme est la caricature même d’un tri social : Comment croire que les « attendus » ne discrimineront pas socialement les lycéen·ne·s, quand ils se fondent sur l’absurde exercice des lettres de motivation, sur la culture générale, les lycées d’origine, et même sur des activités extrascolaires ? Comment croire en une université de l’égalité, quand les projets absurdes de fusion et de grands établissements (1), en particulier Paris-Saclay, l’introuvable PSL (Paris Sciences et Lettres) et l’« université cible » lyonnaise, assument de s’inscrire dans une compétition internationale d’établissements « d’excellence » ? Cette sélection sociale s’articule avec des préoccupations économiques tout aussi injustes : les places à l’université seront réduites dans l’objectif de pousser toujours plus de jeunes vers des métiers à bas salaires.

    Nous refusons cette organisation croissante de l’université autour du marché du travail et des besoins des entreprises : tou·te·s les lycéen·ne·s, quelles que soient leurs filières, leurs lycées, doivent pouvoir poursuivre les études souhaitées dans les meilleures conditions, dans les IUT ou les universités de leur choix, en apprentissage ou ailleurs. Un grand nombre d’entre nous se destine à l’enseignement secondaire ou supérieur. Cette lutte est donc la nôtre : nous refusons d’enseigner dans un tel système, qui ne serait rien d’autre que la fabrique à outils du capitalisme sauvage imposé partout. Nous refusons d’enseigner dans des universités prétendument « autonomes » forcées de quémander auprès des entreprises privées les financements qu’on leur refuse, aggravant de fait les inégalités territoriales et la précarisation des personnels.

    #sélection #université #lycéens

  • La mise en place de #Parcoursup nous conduit dans le mur
    http://lvsl.fr/la-mise-en-place-de-parcoursup-nous-conduit-dans-le-mur

    Parcoursup n’est en réalité qu’une étape – décisive il est vrai – dans l’alignement de l’#université publique française sur les recommandations de l’OCDE et de l’UE en matière d’ « économie de la connaissance » : la loi « Orientation et réussite des étudiants », au-delà de la #sélection, est d’abord et avant tout une loi de #différenciation du paysage universitaire entre des établissements dorénavant autorisés à sélectionner ad libitum en réduisant leurs capacités d’accueil en première année et d’autres qui se spécialiseront dans un créneau d’ « universités de bassin », faiblement sélectives, destinées à recueillir la population jeune d’une zone d’activité économique spécialisée. Dans tous les cas, et notamment dans le second, il s’agit de proposer des enseignements « modulaires et capitalisables » « dans une perspective de #formation tout au long de la vie » (pour reprendre les termes d’un amendement Les Républicains à la loi ORE voté comme un seul homme par le groupe LaReM). Le patron de la Conférence des Présidents d’Université a récemment parlé du rapprochement entre formations de premier cycle et formation continue comme de la « mère de toutes les batailles » : on reconnaît là un grand principe de la théorie du capital humain promue par la triade Banque Mondiale-OCDE-UE : l’essentiel est de former une #main-d’œuvre selon des modules de compétences ajustables en fonction des aléas d’une activité économique dont le présupposé veut qu’elle se concentre de plus en plus dans des métropoles interconnectées et en concurrence globale – les villes qui auront l’heur d’accueillir les « universités d’excellence ». La fin de l’égal accès au service public va donc de pair avec l’abandon du principe de continuité territoriale.

    #métropolisation #ségrégation

  • Condamnation des violences policières par les enseignant.es non-titulaires de Lyon 2
    https://rebellyon.info/Condamnation-des-violences-policieres-par-19223

    Communiqué des enseignant.es non-titulaires de Lyon 2 dénonçant les violences policières et la répression politique à Lyon 2 Lire aussi le communiqué de la section syndicale Sud Education Lyon 2 et celui des syndicats FERC SUP CGT Lyon 2-3 ENS

    #Infos_locales

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    #Sélection_à_l'université

  • #Concurrence ou entraide ?

    Si l’on invoque souvent à tort #Hobbes ou #Darwin pour faire de la loi du plus fort une prétendue loi naturelle, l’ingénieur agronome #Pablo_Servigne, spécialiste de la transition écologique, souligne que la coopération et l’entraide sont elles aussi au cœur de l’évolution. Face à lui, l’économiste #Christian_Cordes souligne l’importance de la #compétitivité et de ses règles dans un monde globalisé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/058227-057-A/square-idee
    #vidéo #ressources_pédagogiques #entraide #darwinisme #sélection_naturelle #altruisme #égoïsme #coopération #individualisme #groupes #compétition #Thomas_Hobbes

    Pablo Servigne :

    « La culture de l’individualisme on l’a développée depuis des décennies, celle qui nous fait dire ’si il n’y a plus rien dans les magasins, je vais vite aller stocker de la nourriture pour survivre’. C’est la culture de l’égoïsme qui nous fait faire cela. A court terme, ça marche, mais à très court terme, après il faut coopérer, il faut apprendre à s’entraider avec ses voisins si on veut survivre, sinon on est mort quand les stockent finissent. La clé c’est de comprendre que ce ne sont pas les #pénuries le plus dangereux. L’être humain sait gérer les pénuries depuis des centaines de milliers d’années. Ce qui est dangereux c’est d’arriver dans les pénuries avec une culture de l’égoïsme. C’est pour cela qu’on a besoin de mettre les lunettes de la coopération et de l’entraide pour désamorcer cette bombe sociale, pour arriver dans les pénuries ou dans les catastrophes mieux armés humainement ».

    • L’Entraide. L’autre loi de la jungle

      Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.

      Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…

      Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes – et même les économistes ! – ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.

      Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre ten­dance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internatio­nale pour ralentir le réchauffement climatique ?

      À travers un état des lieux transdisciplinaire, de l’éthologie à l’anthro­pologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un im­mense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».


      http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-L_Entraide-9791020904409-1-1-0-1.html
      #livre

    • Lire ou relire « L’entraide facteur d’évolution » de Pierre Kropotkine. Un grand siècle de distance mais peu de rides. Lire ou relire aussi « l’évolution, la révolution et l’idéal anarchique » de Reclus. Peut-être qu’un jour on arrêtera de tourner en rond !

  • Blocage des examens à Lyon 2 lundi 14 mai
    https://rebellyon.info/Blocage-des-examens-a-Lyon-2-lundi-14-mai-19191

    La Présidente de l’Université Lyon 2 – Nathalie Dompnier - entend imposer la tenue de partiels malgré les votes de l’Assemblée Générale exigeant leur annulation - avec la validation automatique de l’année afin de ne pas pénaliser les grévistes - et malgré une pétition réunissant plus de 6 000 étudiant.es pour exiger leur annulation dans ce contexte.

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    #Sélection_à_l'université

  • Blocage des examens à Lyon 2 lundi 14/05
    https://rebellyon.info/Blocage-des-examens-a-Lyon-2-lundi-14-05-19191

    La Présidente de l’Université Lyon 2 – Nathalie Dompnier - entend imposer la tenue de partiels malgré les votes de l’Assemblée Générale exigeant leur annulation - avec la validation automatique de l’année afin de ne pas pénaliser les grévistes - et malgré une pétition réunissant plus de 6 000 étudiant.es pour exiger leur annulation dans ce contexte.

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    #Sélection_à_l'université

  • Manifestation à l’appel des étudiant.es le mercredi 9 à 15h30 (Place Carnot)
    https://rebellyon.info/Manifestation-a-l-appel-des-etudiant-es-19170

    Étudiant.e.s et lycéen.ne.s mobilisé.e.s appellent à la manifestation contre la loi ORE et le dispositif Parcoursup suite à la répression policière qui nous empêche de nous mobiliser correctement.

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    #Sélection_à_l'université

  • Programme provisoire de l’occupation de l’ENS
    https://rebellyon.info/Programme-provisoire-de-l-occupation-de-l-19154

    À la suite d’une deuxième soirée d’occupation au 1 place de l’Ecole (site Monod, Debourg) et une discussion avec d’autres étudiant·e·s de l’ENS, il nous a semblé important d’expliquer les raisons pour lesquelles nous nous mobilisons sous cette forme.

    #Infos_locales

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  • Pourquoi nous refusons le dispositif « Parcoursup », et ce que nous proposons | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/jsermon/blog/260418/pourquoi-nous-refusons-le-dispositif-parcoursup-et-ce-que-nous-propo

    En février, après que les enseignant.e.s du secondaire ont dû répondre à l’injonction d’évaluer l’ « autonomie », la « capacité à s’investir », la « capacité à réussir » ou la « cohérence » du projet de formation des lycéen.ne.s, en prenant éventuellement en compte leurs loisirs ou leurs activités extra-scolaires afin de les valoriser (la totalité de l’existence de ces jeunes gens, y compris ce qui est censé échapper à la scolarité, tendant du même coup à devenir une valeur d’échange sur le marché de l’enseignement supérieur), il a été annoncé que des commissions d’examen des vœux seraient mises en place au sein des universités, lesquelles auraient vocation à examiner des milliers de dossiers avant de les classer un à un (les ex-aequo ne seraient pas tolérés).

    Conscient qu’il serait humainement impossible de procéder à tel classement (que l’on soit complètement, moyennement ou pas du tout favorable à un telle procédure, quel cerveau pourrait comparer puis hiérarchiser, aussi rationnellement qu’équitablement, 3000 voire 5000 dossiers selon les filières ?), le Ministère a mis à la disposition des équipes pédagogiques un outil informatique dit d’« aide à la décision ».

    En découvrant cet outil (une formation express a été organisée à Paris les 19-21 mars ; le 9 avril, la version définitive de l’outil n’était toutefois toujours pas accessible), les enseignant.e.s-chercheur.e.s ont compris qu’il leur incomberait d’attribuer, comme bon leur semble, si ce n’est au petit bonheur la chance, d’une part des notes et d’autre part des coefficients aux différents items constitutifs des pièces déposées sur Parcoursup (bulletins de note, « fiches avenir », projets de formation).

    Ainsi, on pourrait au choix décider de privilégier les notes obtenues en philosophie, en biologie ou en sport, accorder des bonus à l’ « esprit d’initiative » ou à la « méthode de travail » des lycéen.ne.s, donner un grand poids ou pas de poids du tout aux avis émis par les professeurs principaux ou les chefs d’établissement – le tout pouvant de surcroît être paramétré différemment selon les séries de bac, ce qui crée de facto une discrimination entre les diplômes censés légalement garantir l’accès à l’université. [...]

    Au bout du compte, nous sommes nombreux et nombreuses à avoir pris la décision de ne pas constituer les commissions d’examen de vœux, parce que :

    –  nous considérons qu’un « paramétrage » statistique dont nous ne maîtrisons ni les logiques ni les effets ne saurait en aucune manière répondre à une orientation « réussie », et encore moins résoudre les véritables problèmes auxquels les étudiant.e.s de première année de Licence sont confrontés ;

    –  nous contestons le principe de quantification de données essentiellement qualitatives, de surcroît sujettes à des variations locales impossibles à pondérer, et refusons de déguiser l’arbitraire en mesures objectives ;

    –  nous estimons que la préférence accordée par les lycéen.ne.s à telle ou telle formation, le désir et/ ou la nécessité qu’ils et elles ont de s’inscrire dans tel ou tel établissement, est un élément primordial pour décider de leur accueil dans l’enseignement supérieur, et que l’absence de prise en compte de ces données dans Parcoursup (où les vœux ne sont plus classés) rend cette procédure d’autant plus injuste et inappropriée au regard des problèmes qu’elle prétend résoudre.

    #Parcoursup #sélection #Lycéens #Université

  • Parcoursup : « C’est compliqué pour mon fils de tout gérer » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/04/25/parcoursup-c-est-complique-pour-mon-fils-de-tout-gerer_1645812

    Elèves, profs, conseillers d’orientation mais aussi enseignants-chercheurs… Tous sont en première ligne face à la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, qui se met en place à toute vitesse. « Libération » leur donne la parole pour qu’ils racontent les bouleversements en cours.

    Laurence, 43 ans, mère d’un élève en terminale littéraire dans un lycée privé de Mantes-la-Jolie

    « L’attente [de savoir dans quelle fac l’élève va pouvoir s’inscrire, ndlr] est d’autant plus stressante pour les parents connaissant les enjeux, que pour les adolescents de 17 ans, qui ont parfois tendance à se dire "ça passera" pour relativiser. On ne sait pas sur quelle base les universités vont se baser pour faire leur sélection. Je suis inquiète, car mon fils est dans un lycée sélectif où les élèves sont notés très sévèrement, les profs s’en vantent en disant parfois « mes élèves ont 4 toute l’année et ils ont 18 au bac ». C’est une règle, que je trouve tout à fait exagérée, pour montrer qu’ils les préparent à l’excellence.

    « Si les établissements du supérieur se basent uniquement sur la moyenne, mon fils n’est pas dans les premiers de classe, il arrive à 12,5 de moyenne. Si on le compare avec d’autres et qu’on ne prend pas en compte la provenance du lycée, on va considérer qu’il est moins bon. Certains de ses copains, qui avaient de très bons résultats, ont d’ailleurs changé d’école pour ne pas pourrir leur dossier scolaire et avoir de meilleures notes. Si j’avais été au courant de ce nouveau système #Parcoursup l’an dernier, je l’aurais sûrement fait aussi, par peur qu’il soit pénalisé par ses notes, alors qu’il a largement le niveau. J’ai voulu aider mon fils à sortir du lot et honnêtement, ça m’a pris un mois et demi à tout préparer, réfléchir sur les lettres de motivation pour mettre en avant ses qualités sans mentir, réfléchir à ce que l’on pourrait mettre sur son CV de gamin de 17 ans. J’ai la chance de pouvoir l’aider puisque je travaille dans le recrutement, mais tous les parents ne peuvent pas dire à leurs enfants "ça, il faut que tu le mettes, ça non, ta phrase, tourne-la différemment". C’est injuste.

    « C’est compliqué pour mon fils de tout gérer, c’est un gros travail. Ce n’est pas normal que les lycéens, trois mois avant le bac, passent plus de temps sur les différents examens [des écrits demandés par certaines filières sélectives en complément du dossier, ndlr] et les entretiens, à angoisser, à vérifier leurs mails tous les jours plutôt qu’à réviser pour leur bac. Les résultats commenceront à tomber en mai, mais pour les filières sélectives, on reçoit des messages de Parcoursup en ce moment pour des entretiens. Sur les quatre filières sélectives où il a postulé, quatre entretiens sont déjà programmés. Il a aussi dû envoyer des écrits sous forme de dissertation en anglais ou en espagnol. En information-communication à l’IUT Paris-Descartes, ils ont demandé une interview d’un professionnel de tel domaine, de lire un livre sur la communication et de faire un compte rendu. On est sans cesse sur le qui-vive. Dès qu’il a un message de Parcoursup, on se connecte vite pour ne pas louper un rendez-vous. En effet, si on ne vient pas ou on ne répond pas, ils considèrent que l’on veut annuler. »
    Marlène Thomas

    Quelle honte ce système !
    #sélection #université #discriminations

  • Programme de l’occupation à Lyon 2 du 25 au 27 avril
    https://rebellyon.info/Programme-de-l-occupation-de-Lyon-2-19093

    Nous vous proposons une semaine de mobilisation & d’échanges où plusieurs activités seront organisées. Notre but est de faire de la fac un lieu de vie et un lieu de découverte.

    #Infos_locales

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    #Sélection_à_l'université

  • Le blocus des campus de l’université Lyon 2 à Bron et sur les Quais se poursuit
    https://rebellyon.info/blocus-des-campus-de-lyon2-19061

    Alors que les évacuations par la police se multiplient dans les facs occupées, nous refusons de nous soumettre à l’intimidation de la répression. Nous attendons chacun⋅e le lundi 23 avril à 10h afin de poursuivre l’organisation du mouvement et son extension. Retrouvez le suivi de l’occupation et une partie des rdv dans l’article

    #Infos_locales

    / #Éducation_-_partage_des_savoirs, #Manchette, Sélection à l’université

    #Sélection_à_l'université

  • Grande AG universitaire de mobilisation de rentrée
    https://rebellyon.info/Grande-AG-universitaire-de-mobilisation-19061

    Alors que les évacuations par la police se multiplient dans les facs occupées, nous refusons de nous soumettre à l’intimidation de la répression. Nous attendons chacun⋅e le lundi 23 avril à 10h afin de poursuivre l’organisation du mouvement et son extension.

    #Infos_locales

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    #Sélection_à_l'université

  • Grande AG universitaire de mobilisation de rentrée
    https://rebellyon.info/Grande-AG-de-mobilisation-de-rentree-19061

    Alors que les évacuations par la police se multiplient dans les facs occupées, nous refusons de nous soumettre à l’intimidation de la répression. Nous attendons chacun⋅e le lundi 23 avril à 10h afin de poursuivre l’organisation du mouvement et son extension.

    #Infos_locales

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    #Sélection_à_l'université

  • Expulsion de Tolbiac : un homme dans le coma
    https://rebellyon.info/Expulsion-de-Tolbiac-ce-matin-un-homme-19053

    Ce matin la commune libre de Tolbiac a été expulsée. A l’opposée de la version policière, tous les témoins rapportent une expulsion d’une très grande violence de la part des flics. En milieu d’après-midi on apprend même qu’un des blessés serait actuellement dans le Coma suite à une chute provoquée par un BACeux. Toutes les infos et le suivi sur Paris-Luttes.info.

    #A_lire_sur_d'autres_sites

    / #Répression_-_prisons, Une, Sélection à l’université

    « https://paris-luttes.info/expulsion-de-tolbiac-ce-matin-9973 » #Sélection_à_l'université

  • Débat aux Pays-Bas : faut-il laisser les animaux d’une réserve naturelle mourir de faim ? RTBF - Belga - 16 Avril 2018
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_debat-aux-pays-bas-faut-il-laisser-les-animaux-d-une-reserve-naturelle-m

    Des activistes ont défilé dimanche le long de la A6 aux Pays-Bas pour protester contre la gestion de la réserve naturelle d’Oostvaardersplassen, à Lelystad près d’Amsterdam. Plus tôt dans la journée, ils ont déposé devant la maison provinciale à #Lelystad une croix blanche « en mémoire aux milliers de grands herbivores qui sont morts l’hiver dernier ».

    « Depuis le 1er décembre 2017, 3000 grands herbivores sont morts de faim », s’insurge Bas Metzemaekers, l’un des organisateurs de l’action. Ces derniers refusent que les animaux de la réserve naturelle soient laissés à leur sort quand ils manquent de nourriture. « Les responsables doivent être jugés par la justice pénale » , clame une autre participante, Evelien Lokerse.

    Une #réserve_naturelle de près de 6000 hectares gagnés sur la mer
    Avant de former un cortège et de ralentir le trafic, au moins 200 militants s’étaient réunis dans la réserve ainsi que devant la maison provinciale à Lelystad. L’Oostvaardersplassen est une réserve naturelle de près de 6000 hectares gagnés sur la mer. Elle accueille de nombreux herbivores comme des petits chevaux Konik, des aurochs et des cerfs. Les animaux y sont enfermés et ne peuvent donc pas quitter la zone lorsqu’ils n’y trouvent pas assez à manger. Mais leur nourrissage est interdit. L’hiver dernier, des vidéos d’animaux affamés ont circulé sur les réseaux sociaux et ému les Néerlandais. Dans le passé, plusieurs actions ont déjà été menées pour protester contre cette situation. Des menaces de mort à l’encontre des gestionnaires de la réserve ont même été proférées. Sous pression, la province de Flevoland a autorisé le nourrissage des herbivores mais en quantité insuffisante selon les militants. Par ailleurs, des chasseurs abrègent les souffrances des animaux condamnés. Près de 90% des 2.969 herbivores morts cet hiver ont ainsi été tués parce qu’ils étaient considérés comme trop faibles pour survivre. Des experts naturalistes estiment qu’il faut laisser faire la #sélection_naturelle et que nourrir les animaux augmenterait leur population, ce qui provoquerait un cercle vicieux. Un rapport sur la question est attendu le 25 avril.

    https://i1.wp.com/femalevision.nl/wp-content/uploads/PhotoGrid_1519574344649.jpg?w=1200&ssl=1
    #Darwin #Pays_Bas

  • Des doctorant.es et personnels de Lyon 2 mobilisé.es condamnent l’intervention policière à la fac
    https://rebellyon.info/Des-doctorant-es-et-personnels-de-Lyon-2-19020

    Communiqué des doctorant.es et personnels non-titulaires de Lyon 2 condamnant la répression policière du mouvement étudiant et dénonçant l’attitude de la présidence

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