• Violence des Protectas au #Centre_Fédéral d’Asile de Giffers : Les requérant-e-s d’asile sont en danger…en #Suisse !

    Après les #violences des #Protectas contre les mineurs du Foyer de l’Etoile (GE), puis contre les réquérant-e-s du #CFA de Bâle, voici venu le tour des requérant-e-s du CFA de Giffers (FR) :

    Le 3 mai 2020, Ali, requérant camerounais, demande aux Protectas du CFA de Giffers, où il réside, de bien vouloir le laisser entrer rapidement (fouille obligatoire à l’entrée du CFA). Etant convalescent (COVID-19), il se sent faible et n’arrive plus à attendre que les Protectas aient terminé de discuter entre eux. Le ton s’enflamme immédiatement : deux Protectas le poussent violemment et le frappent. Ali se rend à l’hôpital : le constat fait état de multiples contusions. A son retour au centre vers 22h, les Protectas lui interdisent l’entrée : il doit dormir sur un banc à l’entrée.

    Ce même 3 mai 2020, Abdalim, requérant marocain, se voit intimer l’ordre de regagner sa chambre. N’ayant pas obtempéré suffisamment rapidement aux yeux du Protectas, celui-ci le pousse violemment contre une vitre, ce qui lui sectionne les tendons de la jambe. Il est hospitalisé puis opéré. Aujourd’hui encore, il marche difficilement avec des béquilles.

    Le 4 mai 2020, Mohamed, requérant algérien qui souffre d’épilepsie, subit lui aussi une agression de la part des Protectas. Ceux-ci veulent fouiller sa chambre et ils lui disent qu’elle est sale. Mohamed refuse. Deux Protectas l’agressent en l’empêchant de respirer. La situation provoque chez Mohamed une crise d’épilepsie et il est emmené à l’hôpital : le constat médical fait état d’une agression par étranglement avec une marque antérieure au niveau du cou.

    Aujourd’hui encore, Ali, Abdalim et Mohamed doivent chaque jour obtempérer aux ordres de leurs agresseurs : les Protectas incriminés travaillent toujours au CFA de Giffers !

    Ces violences ne sont pas des actes isolés. Le système des Centre Fédéraux d’Asile est fondé sur la répression et l’isolement. Les sommes allouées par la Confédération à la « sécurité » dans les CFA sont supérieures aux montants dédiés à l’encadrement social et sanitaire. Ce ne sont pas quelques heures de formation sur la thématique de l’asile qui vont transformer un agent de sécurité en travailleur social.

    Il y a urgence : les requérant-e-s d’asile qui viennent en Suisse pour y trouver refuge sont en DANGER dans les CFA ! Le système dit de sécurité, mis en place soi-disant pour les protéger, les met en réalité en danger.

    Pour Ali, Abdalim et Mohamed, nous demandons au Secrétariat d’Etat aux Migrations :

    Un déplacement URGENT dans un autre centre, hors de portée de leurs agresseurs et à proximité des transports publics ;
    Une suspension de leurs renvois en attendant le résultat des plaintes pénales déposées contre leurs agresseurs.

    Nous demandons aux autorités compétentes et avant qu’un drame ne se produise :

    L’ouverture des portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit ;
    L’engagement de travailleurs sociaux et soignants en nombre suffisant et ayant pour mission de SOUTENIR et de répondre aux besoins des requérant-e-s d’asile ;
    L’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou autre) dans le cadre des CFA et autres foyers.

    Face à la gravité de ces évènements, nous exigeons que Mario Gattiker, actuel directeur du Secrétariat d’Etat aux migrations et ancien directeur du service juridique de Caritas Suisse, réponde immédiatement aux questions suivantes :

    Est-ce que le personnel de sécurité responsable des maltraitances dénoncées est toujours en place ? Et si ou pourquoi ?
    Pourquoi la police n’a pas enquêté sur ces actes de violence ?
    Quel système de contrôle va mettre en place le SEM pour éviter ce genre de violences ?

    Solidarité Tattes et Droit de Rester Fribourg

    Reçu via la mailing-list Solidarité Tattes (https://solidaritetattes.ch), le 18.06.2020

    #centres_fédéraux #Giffers #Gouglera #Fribourg #asile #migrations #réfugiés

    Un centre géré par... #ORS of course !

    voir aussi la métaliste sur ORS :
    https://seenthis.net/messages/802341

    ping @cede @isskein

    • Le Courrier | Violences à #Chevrilles

      Trois requérants d’asile portent plainte contre les entreprises de sécurité mandatées par le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et actives au centre fédéral d’asile de Chevrilles (#Giffers en allemand). Les trois plaignants accusent les agents de sécurité de violences physiques et d’agressions fréquentes envers les habitants du centre. Le Courrier relaie les témoignages d’Ali, Mohamed et Abdalim, victimes des violences dans le centre de Chevrilles, ainsi que ceux de deux agents de sécurité, qui déplorent leurs conditions de travail, qualifiées de “lamentables”, ainsi qu’une formation insuffisante du personnel de sécurité. Les agressions dans le centre de Chevrilles ont également été dénoncées par Solidarité Tattes et Droit De Rester Fribourg dans la newsletter publiée le 18 juin 2020 et relayée sur notre site. Ces trois plaintes surviennent en même temps que l’enquête de la WOZ et de la SRF sur les violences dans le centre fédéral d’asile de Bâle et dont nous nous faisions l’écho le 27 mai 2020.

      –-

      Trois plaintes pénales ont été déposées contre des agents de sécurité mandatés par le Secrétariat d’Etat aux migrations à Chevrilles (FR). Des vigiles dénoncent une banalisation de la violence.

      Ils ont décidé de briser le silence assourdissant qui règne au lieu dit la Gouglera. Trois requérants d’asile ont porté plainte contre les entreprises de sécurité mandatées par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) au Centre fédéral de Chevrilles (Giffers en allemand), situé en Haute-Singine (FR). Les trois hommes confient avoir été victimes de violences physiques de la part d’agents de sécurité. Blessés, ils ont été pris en charge par les urgences de l’hôpital de Fribourg, photos et constats médicaux à l’appui. Des employés de la sécurité font état d’une banalisation de la violence dans le centre.

      Le 4 mai, vers 17 h 15, Ali rentre à la Gouglera après s’être rendu à Fribourg. Lui qui a été atteint du Covid souffre encore de vertiges et souhaite se coucher. Il attend que le service de sécurité le fouille et effectue le protocole d’entrée dans le centre. D’après ses propos, les agents l’ignorent et le font attendre trente longues minutes. Malade, il s’impatiente, cogne contre la vitre et demande aux vigiles de faire leur travail. Vexés par cette interpellation, deux agents l’auraient poussé au sol et roué de coups.

      En sang devant le centre

      « Lorsque j’ai dit au personnel de sécurité de faire leur travail, ils ont réagi comme si je les avais insultés, raconte Ali. Je leur ai dit d’arrêter, que j’avais du mal à respirer. Ils ont répondu qu’ils n’en avaient rien à faire. » L’homme raconte avoir erré la tête en sang devant le bâtiment, Il aurait appelé la police qui lui aurait répondu qu’il devait négocier lui-même avec les vigiles son retour dans le centre.

      Grâce à l’aide d’un autre requérant, il parvient à prendre le bus pour Fribourg, mais perd connaissance avant d’arriver aux urgences. Des militaires l’escortent jusqu’à l’hôpital. Après quelques heures en observation, l’hôpital paie un taxi pour le ramener à la Gouglera. Aux portes du centre, il se serait vu refuser l’entrée et aurait passé la nuit sur un banc. « Pourquoi les autorités nous traitent-elles ainsi ? » s’interroge-t-il.

      Cette même journée du 4 mai, Mohamed affirme avoir aussi subi l’ire de vigiles. Il fait la sieste dans sa chambre lorsque deux agents lui demandent d’évacuer les lieux. L’un d’eux lui fait remarquer que sa chambre est sale, Mohamed décrit un ton agressif et injurieux. Il s’en plaint auprès du directeur du centre. Lorsqu’il sort de l’entretien, deux agents le prennent à part. L’un l’aurait attrapé à la gorge, tandis que l’autre lui aurait pris les pieds pour le sortir du bâtiment. Il est soudain pris d’une crise d’épilepsie.

      « Au lieu de me venir en aide, les agents ont ri. J’ai marché jusqu’à la route, mais j’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé à l’hôpital. » Le constat médical mentionne une marque d’étranglement au niveau du cou. Selon la version des agents, Mohammed aurait été « agressé par un ami ». Celui-ci affirme pourtant que des témoins étaient présents. « Les agressions sont très fréquentes, personne n’ose rien dire. D’autres gens viendront après nous, je porte plainte pour que cela ne se reproduise plus. »

      Hospitalisé

      Abdalim marche difficilement avec des béquilles depuis sa sortie de l’hôpital le 7 mai. Il considère que des vigiles de Chevrilles ont « bousillé sa vie ». « Une bagarre a éclaté, moi je discutais tranquillement avec d’autres et on m’a demandé de rentrer dans ma chambre. » Abdalim ne s’est peut-être pas exécuté aussi rapidement que le souhaitait le personnel de sécurité. Il affirme avoir été violemment poussé contre une vitre, qui s’est brisée sous le choc et l’a grièvement blessé à la jambe.

      Le verre a sectionné plusieurs tendons, ce qui a nécessité une opération et une hospitalisation de cinq jours. « J’ai traversé 23 pays, tout ça pour perdre l’usage de ma jambe en Suisse », lance l’homme en colère. D’après les agents, il aurait perdu l’équilibre et serait tombé de lui-même sur la vitre.

      La police fribourgeoise affirme être intervenue une trentaine de fois au centre fédéral de Chevrilles en 2020. Depuis janvier 2019, quatre plaintes pénales ont été déposées pour des lésions corporelles simples. Les enquêtes sont en cours. D’après nos informations, le personnel impliqué dans ces agressions serait toujours en poste à Chevrilles. Contacté, le SEM affirme prendre la situation très au sérieux mais n’est pas autorisé à commenter les affaires en cours.

      La Gouglera n’est pas le seul centre d’asile concerné par la violence. Mi-mai, l’émission alémanique Rundschau et la Wochenzeitung dénoncent une violence structurelle au sein du centre fédéral d’asile de Bâle. Viviane Luisier, de l’association Solidarité Tattes, considère ces agressions comme l’une des conséquences de la nouvelle procédure d’asile. Elle dénonce la concentration des requérants dans des centres fédéraux. « Les réfugiés sont soumis à un régime carcéral, loin des centres urbains. Je crains que ces centres deviennent des zones de non-droit. »
      « Tolérance zéro »

      Les requérants d’asile ne sont pas seuls à juger la situation intolérable. Des employés des entreprises de sécurité mandatées par la Confédération, Securitas et Protectas, jugent également certains comportements inacceptables. Révoltés par l’attitude de certains de leurs collègues, deux ont décidé de témoigner anonymement.

      « Ce printemps, la situation est devenue très tendue. Certains agents sont allés trop loin », confie Julien*. « Le personnel de sécurité est très peu formé. Il faut de l’expérience pour immobiliser un individu. Les interventions dont je suis témoins sont très ‘sales’, elles peuvent souvent blesser les personnes que l’on cherche à immobiliser », relate Paul*. Il déplore aussi une attitude répressive. « Dans les scénarios d’exercice, les requérants d’asile sont présentés comme des gens violents en qui nous ne pouvons pas avoir confiance. »

      D’après les deux agents, le recours à la violence serait régulièrement valorisé au détriment du dialogue. « On nous demande d’appliquer la tolérance zéro, sans nous expliquer ce que cela signifie. Lorsque quelque chose ne va pas, on ne cherche pas à réfléchir, on tape dedans », constate Paul. Le SEM explique que le personnel a pour instruction de désamorcer verbalement les différends chaque fois que cela est possible. La contrainte est sensée n’être utilisé qu’en dernier recours. Pour Paul, cette théorie est peu mise en pratique. « Lors de notre formation, on nous a dit qu’il fallait recourir dans un premier temps à la stratégie de désescalade, mais il n’y a aucun protocole. »

      Le SEM affirme que le recours à des mesures coercitives non proportionnées n’est pas toléré et sanctionnée. Les vigiles peuvent se voir interdire de fournir des services au nom du SEM si des comportements illégaux ou intolérables sont identifiés. La responsabilité d’éventuelles autres sanctions revient aux entreprises de sécurité. « Lorsque les événements dérapent, les rapports sont rédigés par les agents eux-mêmes. Ils y mettent ce qu’ils veulent et sont couverts par la hiérarchie », commente Paul. Les deux vigiles affirment avoir été témoins de scènes lors desquelles certains de leurs collègues ont envenimé la situation, en provoquant les requérants d’asile. « On place des humains sous la surveillance d’enfants, c’est déplorable. » JJT

      Prénom fictif.
      « Nos conditions de travail sont lamentables »

      Maigre salaire, contrats à durée déterminée, horaires éreintants, planification tardive, le tableau que décrivent les agents de sécurité est peu reluisant. « Les journées de treize heures, les horaires qui fluctuent, les services de nuit qui s’enchaînent, ça fatigue et ça rend agressif, témoigne Julien. Depuis que je travaille dans le centre d’asile de Chevrilles, j’ai vu beaucoup de casse : des burn-out, des accidents, du harcèlement. La gestion du personnel est catastrophique. »

      Il affirme ne pas être serein, en raison du manque de matériel. « J’ai un collègue de 20 ans qui a travaillé sans gilet de protection. A plusieurs reprises, je n’ai pas eu de spray au poivre durant mes services et je n’avais pas de radio portative. » S’il n’excuse pas la violence, Julien pointe du doigt les entreprises de sécurité mandatées par la Confédération qui visent à maximiser les profits. « Nous ne sommes pas suffisamment formés pour gérer une telle pression. Il ne faut pas la même formation pour surveiller un parking que pour encadrer une population qui va du nourrisson à la grand-mère. », regrette-t-il.

      Une nouvelle convention de travail dans le domaine de la sécurité est entrée en vigueur le 1er juin. Si les salaires d’entrée ont été augmentés de 0,5 à 1% et le travail limité à deux cent dix heures par mois, ces améliorations restent très insuffisantes pour le syndicat Unia. « Les conditions de travail offertes par le SEM et le manque de formation sont extrêmement problématiques. Les adjudications des mandats de sécurité reposent essentiellement sur le prix, non sur la compétence et la formation des agents », regrette Arnaud Bouverat, secrétaire syndical.

      « Une formation solide constitue le seul rempart contre les violences. Economiser dans ce domaine n’est pas anodin : cela entraîne un danger pour la sécurité des habitants des centres et celle du personnel de sécurité » dénonce-t-il. JJT

      *Prénom fictif.

      https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles

    • Violences à #Chevrilles

      Trois #plaintes_pénales ont été déposées contre des agents de sécurité mandatés par le Secrétariat d’Etat aux migrations à Chevrilles (FR). Des vigiles dénoncent une banalisation de la violence.

      Ils ont décidé de briser le silence assourdissant qui règne au lieu dit la Gouglera. Trois requérants d’asile ont porté plainte contre les entreprises de sécurité mandatées par le #Secrétariat_d’Etat_aux_migrations (#SEM) au Centre fédéral de Chevrilles (Giffers en allemand), situé en #Haute-Singine (FR). Les trois hommes confient avoir été victimes de #violences_physiques de la part d’agents de sécurité. Blessés, ils ont été pris en charge par les urgences de l’hôpital de #Fribourg, photos et constats médicaux à l’appui. Des employés de la sécurité font état d’une banalisation de la #violence dans le centre.

      Le 4 mai, vers 17 h 15, Ali rentre à la Gouglera après s’être rendu à Fribourg. Lui qui a été atteint du #Covid-19 souffre encore de vertiges et souhaite se coucher. Il attend que le #service_de_sécurité le fouille et effectue le #protocole_d’entrée dans le centre. D’après ses propos, les agents l’ignorent et le font attendre trente longues minutes. Malade, il s’impatiente, cogne contre la vitre et demande aux vigiles de faire leur travail. Vexés par cette interpellation, deux agents l’auraient poussé au sol et roué de coups.

      En sang devant le centre

      « Lorsque j’ai dit au personnel de sécurité de faire leur travail, ils ont réagi comme si je les avais insultés, raconte Ali. Je leur ai dit d’arrêter, que j’avais du mal à respirer. Ils ont répondu qu’ils n’en avaient rien à faire. » L’homme raconte avoir erré la tête en sang devant le bâtiment, Il aurait appelé la #police qui lui aurait répondu qu’il devait négocier lui-même avec les #vigiles son retour dans le centre.

      Grâce à l’aide d’un autre requérant, il parvient à prendre le bus pour Fribourg, mais perd connaissance avant d’arriver aux urgences. Des militaires l’escortent jusqu’à l’#hôpital. Après quelques heures en observation, l’hôpital paie un taxi pour le ramener à la Gouglera. Aux portes du centre, il se serait vu refuser l’entrée et aurait passé la nuit sur un banc. « Pourquoi les autorités nous traitent-elles ainsi ? » s’interroge-t-il.

      Cette même journée du 4 mai, Mohamed affirme avoir aussi subi l’ire de vigiles. Il fait la sieste dans sa chambre lorsque deux agents lui demandent d’évacuer les lieux. L’un d’eux lui fait remarquer que sa chambre est sale, Mohamed décrit un ton agressif et injurieux. Il s’en plaint auprès du directeur du centre. Lorsqu’il sort de l’entretien, deux agents le prennent à part. L’un l’aurait attrapé à la gorge, tandis que l’autre lui aurait pris les pieds pour le sortir du bâtiment. Il est soudain pris d’une crise d’épilepsie.

      « Au lieu de me venir en aide, les agents ont ri. J’ai marché jusqu’à la route, mais j’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé à l’hôpital. » Le constat médical mentionne une marque d’#étranglement au niveau du cou. Selon la version des agents, Mohammed aurait été « agressé par un ami ». Celui-ci affirme pourtant que des témoins étaient présents. « Les #agressions sont très fréquentes, personne n’ose rien dire. D’autres gens viendront après nous, je porte plainte pour que cela ne se reproduise plus. »

      Hospitalisé

      Abdalim marche difficilement avec des béquilles depuis sa sortie de l’hôpital le 7 mai. Il considère que des vigiles de Chevrilles ont « bousillé sa vie ». « Une bagarre a éclaté, moi je discutais tranquillement avec d’autres et on m’a demandé de rentrer dans ma chambre. » Abdalim ne s’est peut-être pas exécuté aussi rapidement que le souhaitait le personnel de sécurité. Il affirme avoir été violemment poussé contre une vitre, qui s’est brisée sous le choc et l’a grièvement blessé à la jambe.

      Le verre a sectionné plusieurs tendons, ce qui a nécessité une opération et une #hospitalisation de cinq jours. « J’ai traversé 23 pays, tout ça pour perdre l’usage de ma jambe en Suisse », lance l’homme en colère. D’après les agents, il aurait perdu l’équilibre et serait tombé de lui-même sur la vitre.

      La police fribourgeoise affirme être intervenue une trentaine de fois au centre fédéral de Chevrilles en 2020. Depuis janvier 2019, quatre plaintes pénales ont été déposées pour des #lésions_corporelles simples. Les enquêtes sont en cours. D’après nos informations, le personnel impliqué dans ces agressions serait toujours en poste à Chevrilles. Contacté, le SEM affirme prendre la situation très au sérieux mais n’est pas autorisé à commenter les affaires en cours.

      La Gouglera n’est pas le seul centre d’asile concerné par la violence. Mi-mai, l’émission alémanique Rundschau et la Wochenzeitung dénoncent une violence structurelle au sein du centre fédéral d’asile de Bâle. Viviane Luisier, de l’association Solidarité Tattes, considère ces agressions comme l’une des conséquences de la nouvelle procédure d’asile. Elle dénonce la concentration des requérants dans des centres fédéraux. « Les réfugiés sont soumis à un #régime_carcéral, loin des centres urbains. Je crains que ces centres deviennent des #zones_de_non-droit. »

      –-

      « #Tolérance_zéro »

      Les requérants d’asile ne sont pas seuls à juger la situation intolérable. Des employés des entreprises de sécurité mandatées par la Confédération, #Securitas et #Protectas, jugent également certains comportements inacceptables. Révoltés par l’attitude de certains de leurs collègues, deux ont décidé de témoigner anonymement.

      « Ce printemps, la situation est devenue très tendue. Certains agents sont allés trop loin », confie Julien*. « Le personnel de sécurité est très peu formé. Il faut de l’expérience pour immobiliser un individu. Les interventions dont je suis témoins sont très ‘sales’, elles peuvent souvent blesser les personnes que l’on cherche à immobiliser », relate Paul*. Il déplore aussi une attitude répressive. « Dans les scénarios d’exercice, les requérants d’asile sont présentés comme des gens violents en qui nous ne pouvons pas avoir confiance. »

      D’après les deux agents, le recours à la violence serait régulièrement valorisé au détriment du dialogue. « On nous demande d’appliquer la tolérance zéro, sans nous expliquer ce que cela signifie. Lorsque quelque chose ne va pas, on ne cherche pas à réfléchir, on tape dedans », constate Paul. Le SEM explique que le personnel a pour instruction de désamorcer verbalement les différends chaque fois que cela est possible. La #contrainte est sensée n’être utilisé qu’en dernier recours. Pour Paul, cette théorie est peu mise en pratique. « Lors de notre formation, on nous a dit qu’il fallait recourir dans un premier temps à la stratégie de #désescalade, mais il n’y a aucun protocole. »

      Le SEM affirme que le recours à des #mesures_coercitives non proportionnées n’est pas toléré et sanctionnée. Les vigiles peuvent se voir interdire de fournir des services au nom du SEM si des comportements illégaux ou intolérables sont identifiés. La #responsabilité d’éventuelles autres sanctions revient aux entreprises de sécurité. « Lorsque les événements dérapent, les rapports sont rédigés par les agents eux-mêmes. Ils y mettent ce qu’ils veulent et sont couverts par la hiérarchie », commente Paul. Les deux vigiles affirment avoir été témoins de scènes lors desquelles certains de leurs collègues ont envenimé la situation, en provoquant les requérants d’asile. « On place des humains sous la surveillance d’enfants, c’est déplorable. » JJT

      Prénoms fictif.

      –—

      « Nos #conditions_de_travail sont lamentables »

      Maigre salaire, contrats à durée déterminée, horaires éreintants, planification tardive, le tableau que décrivent les agents de sécurité est peu reluisant. « Les journées de treize heures, les horaires qui fluctuent, les services de nuit qui s’enchaînent, ça fatigue et ça rend agressif, témoigne Julien. Depuis que je travaille dans le centre d’asile de Chevrilles, j’ai vu beaucoup de casse : des burn-out, des accidents, du harcèlement. La #gestion_du_personnel est catastrophique. »

      Il affirme ne pas être serein, en raison du manque de matériel. « J’ai un collègue de 20 ans qui a travaillé sans gilet de protection. A plusieurs reprises, je n’ai pas eu de spray au poivre durant mes services et je n’avais pas de radio portative. » S’il n’excuse pas la violence, Julien pointe du doigt les entreprises de sécurité mandatées par la Confédération qui visent à maximiser les profits. « Nous ne sommes pas suffisamment formés pour gérer une telle pression. Il ne faut pas la même formation pour surveiller un parking que pour encadrer une population qui va du nourrisson à la grand-mère. », regrette-t-il.

      Une nouvelle #convention_de_travail dans le domaine de la sécurité est entrée en vigueur le 1er juin. Si les #salaires d’entrée ont été augmentés de 0,5 à 1% et le travail limité à deux cent dix heures par mois, ces améliorations restent très insuffisantes pour le syndicat Unia. « Les conditions de travail offertes par le SEM et le manque de #formation sont extrêmement problématiques. Les adjudications des mandats de sécurité reposent essentiellement sur le prix, non sur la compétence et la formation des agents », regrette Arnaud Bouverat, secrétaire syndical.

      « Une formation solide constitue le seul rempart contre les violences. Economiser dans ce domaine n’est pas anodin : cela entraîne un danger pour la sécurité des habitants des centres et celle du personnel de sécurité » dénonce-t-il. JJT

      *Prénom fictif.

      https://lecourrier.ch/2020/06/18/malaise-a-chevrilles

    • Violence des protectas au Centre Fédéral de Chevrilles/Giffers : STOP au renvoi des victimes ! Non au déni de justice !

      Après les violences contre Ali, Abdalim et Mohamed, une nouvelle plainte pénale contre certains agents de sécurité du Centre Fédéral d’Asile de Giffers (Chevrilles) a été déposée par Bodo, également victime de violences physiques.

      À partir d’aujourd’hui, Ali, Abdalim, Mohamed et Bodo risquent d’être renvoyés de Suisse à tout moment, alors même que leurs plaintes pénales contre ces violences sont en cours !

      L’avocate des plaignants a pourtant demandé la suspension des renvois pendant la procédure pénale mais le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) a refusé cette demande. Selon le SEM, les plaignants pourront bénéficier d’une brève autorisation de séjour pour revenir en Suisse si cela est nécessaire dans le cadre de la procédure pénale.

      Ceci porte un nom : c’est un #déni_de_justice ! Les autorités ne peuvent garantir que les quatre hommes pourront revenir en Suisse pour participer en tant que plaignants à la procédure en cours. Le cours de la justice est donc entravé et ne peut se dérouler dans des conditions correctes.

      Ce déni de justice envers les requérants d’asile n’est pas nouveau : on le retrouve dans le cas des victimes de l’incendie du Foyer des Tattes, qui a eu lieu à Genève en 2014. Cing ans après les faits, la procédure n’est toujours pas terminée et les victimes, renvoyées pour la plupart aux quatre coins du globe, sont totalement hors de portée des autorités.

      Pour que la justice puisse suivre son cours, pour que les responsabilités puissent être établies, pour que la lumière soit faite sur les violences au CFA de Giffers (Chevrilles) :

      nous demandons aux autorités fédérales de suspendre immédiatement les renvois d’Ali, Abdalim, Mohamed et Bodo !

      Avant que d’autres violences ne se produisent, nous demandons également au Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) :

      d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile afin de rompre l’isolement et de mettre fin à ces zones de non-droit ;
      d’engager des travailleurs sociaux et soignants en nombre suffisant et ayant pour mission de SOUTENIR et de répondre aux besoins des requérant-e-s d’asile ;
      d’arrêter toute collaboration avec des entreprises de sécurité privées, (telles que Protectas, Securitas ou autre), dans le cadre des CFA et autres foyers de requérants, tant que les mandats d’engagement de ces entreprises ne sont pas sérieusement révisés, garantissant la sécurité des requérants.
      de mettre en place des formations complètes et obligatoires pour tout le personnel engagé, mettant l’accent sur l’encadrement social, l’intégration et le vivre-ensemble, et non sur la répression et l’isolement des requérants d’asile.

      Solidarité Tattes, Droit de rester Fribourg, ACAT-Suisse

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 30.07.2020

    • Mesures de rétorsions, clinique psychiatrique et renvoi ! Visite aux requérants qui ont dénoncé les violences dans le Centre Fédéral d’Asile de Giffers

      Mercredi 16 septembre, 3 membres du comité de Solidarité Tattes sont allé-e-s à Fribourg pour faire suite aux échanges avec les 4 requérants d’asile hébergés au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Giffers, à Fribourg. Requérants qui ont été assez courageux pour porter plainte contre les agents de sécurité de ce centre qui les ont violentés à divers moments et à divers degrés, suffisamment pour les envoyer à l’hôpital. Bref : ce sont ces 4 requérants qui ont levé le voile sur ce qui peut se passer dans ce CFA, à l’insu des citoyen-enne-s suisses dont certain-e-s pensent que cette nouveauté (la création des CFA) allait simplifier les démarches pour les requérant-e-s et pour les autorités.

      Suite à la plainte déposée face à la justice par 4 requérants victimes d’agressions de la part des agents de sécurité, la vie dans le CFA ne s’est pas améliorée pour eux : les agents agresseurs sont restés en place encore plusieurs jours et semaines. Pour les 4 requérants, cela a signifié angoisse, stress, cauchemars et aussi humiliation. Deux d’entre eux ont été hospitalisés en clinique psychiatrique. De ces deux, l’un est sorti de la clinique et du CFA pour entrer en procédure nationale, enfin. C’est la seule bonne nouvelle que nous avons des 4 plaignants. Notre visite à Fribourg devait donc consister à voir les 3 requérants qui se trouvent encore dans le canton : l’un toujours en clinique psychiatrique, à qui nous avons rendu une visite de soutien, lui qui pense au suicide dès que le médecin lui parle de retourner au CFA ; et 2 autres, toujours hébergés au #CFA.

      De ces deux derniers, seul l’un d’eux est venu nous retrouver au buffet de la gare de Fribourg. Il nous a dit que les 2 agents agresseurs n’étaient plus au CFA de Giffers et que cela rendait la vie moins difficile. Mais aussi, il nous a donné un nombre d’exemples stupéfiant des règles à respecter dans ce centre et dont le but ne peut être que celui de tenir les requérant-e-s en respect, de leur rappeler qu’ils-elles n’ont aucun droit et qu’ils-elles doivent se taire, se faire oublier, disparaître. Par exemple :

      - Interdiction d’amener de la nourriture à l’intérieur du centre, ce qui pousse les requérants qui arrivent à s’acheter une friandise à la cacher dans les prés (!) et à la manger quand ils sont hors du centre !
      - Punition dès qu’on arrive 5 minutes en retard au repas ou à l’entrée du centre après une sortie dans les environs.
      - Fouilles corporelles à l’entrée et à la sortie du centre et fouilles fréquentes dans les chambres.
      – Pénalités infligées mais jamais notifiées par écrit. A la question : « Pourquoi avez-vous été puni dernièrement ? Pourquoi vous prélève-t-on fréquemment de l’argent sur les 21 fr par semaine auxquels vous avez droit, au point qu’il ne vous reste jamais rien ? », la réponse est : « Je ne sais pas ! ».

      Car les « pénalités » ne sont jamais assorties d’un papier qui dise la raison de la punition, la date où elle a lieu et qui l’inflige. Centre Fédéral d’Asile ? On nous parle d’un lieu fermé où règne l’arbitraire.

      Quant au second requérant plaignant toujours hébergé à au CFA de Giffers, il ne viendra pas à notre rencontre. Il n’a pas le droit de sortir du centre car il a ce jour-là un rendez-vous médical, puis il devra aller au SPOMI (l’office de la population fribourgeois). A notre retour à Genève, nous apprenons… qu’il a été arrêté et emmené à l’aéroport de Genève pour son renvoi en Allemagne ! Cette personne était NEM-Dublin-Allemagne et son délai se situait à la fin de l’année. Mais il a été renvoyé maintenant, alors que la procédure de sa plainte pénale est encore en cours. Nos démarches juridiques et politiques pour demander à M. Gattiker, directeur du SEM, de ne pas renvoyer cette personne alors que la procédure pénale n’est pas close, ont été totalement inutiles. Gattiker a été inflexible.

      De notre côté, nous sommes bien décidé-e-s à ne pas lâcher les 4 plaignants qui ont eu le courage de dénoncer les violences dans le CFA de Giffers et à ne pas lâcher non plus la mise au grand jour du fonctionnement inacceptable de ces zones de non-droit.

      Alors c’est simple et logique : si les CFA sont déjà pareillement iniques, le Centre de renvoi prévu pour Genève en bord de piste d’atterrissage pour rendre fous adultes, adolescents et enfants ne doit jamais voir le jour.

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 22.09.2020

    • Le « #procès_de_Giffers », pour donner la parole à 4 requérants violentés

      Ce lundi 23 mai 2022 débute à Fribourg le « procès de Giffers ». En mai 2020, en plein premier confinement, 4 requérants d’asile hébergés au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Giffers portent plainte contre des violences subies à l’intérieur de ce centre.

      Rappel des faits

      Le 3 mai 2020, Ali, requérant camerounais, demande aux Protectas du CFA de Giffers, où il réside, de bien vouloir le laisser entrer rapidement (fouille obligatoire à l’entrée du CFA). Etant convalescent (COVID-19), il se sent faible et n’arrive plus à attendre que les Protectas aient terminé de discuter entre eux. Le ton s’enflamme immédiatement : deux Protectas le poussent violemment et le frappent. Ali se rend à l’hôpital : le constat fait état de multiples contusions. A son retour au centre vers 22h, les Protectas lui interdisent l’entrée : il doit dormir sur un banc à l’entrée.

      Ce même 3 mai 2020, Abdalim, requérant marocain, se voit intimer l’ordre de regagner sa chambre. N’ayant pas obtempéré suffisamment rapidement aux yeux du Protectas, celui-ci le pousse violemment contre une vitre, ce qui lui sectionne les tendons de la jambe. Il est hospitalisé puis opéré. Il doit ensuite marcher avec des béquilles pendant de long moins et souffre encore aujourd’hui de douleurs à la jambe.

      Le 4 mai 2020, Mohamed, requérant algérien qui souffre d’épilepsie, subit lui aussi une agression de la part des Protectas. Ceux-ci veulent fouiller sa chambre et ils lui disent qu’elle est sale. Mohamed refuse. Deux Protectas l’agressent en l’empêchant de respirer. La situation provoque chez Mohamed une crise d’épilepsie et il est emmené à l’hôpital : le constat médical fait état d’une agression par étranglement avec une marque antérieure au niveau du cou.

      Le dernier plaignant, Bodo, est un requérant ivoirien. Il s’est quant à lui fait violenter alors que les agents cherchaient à l’emmener de force à l’isolement. Son seul tort était de se soucier d’un rendez-vous médical qu’il ne voulait pas manquer, au risque de voir ce rendez-vous reporté plusieurs semaines après.

      Giffers, un cas isolé ?

      Mais Giffers n’est pas le seul CFA concerné. Les CFA de Bâle, Boudry, Altstätten et Vallorbe sont touchés par des faits similaires. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle procédure d’asile et l’ouverture des CFA en 2019, de nombreux cas de violences ont été dénoncés et documentés par diverses associations. Certaines de ces violences ont largement été relayées par les médias.

      Courant 2021, Amnesty International a publié un rapport dénonçant les violations des droits humains ayant lieu dans les CFA. Émission phare de la RTS, Temps Présent a diffusé en février dernier une enquête faisant état de dysfonctionnements systémiques dans la gestion des CFA et de dérapages répétés de la sécurité. Les petites associations de défense des droits des personnes migrantes ont de leur côté joué un rôle déterminant, de par leur travail et connaissance du terrain, dans l’éclatement au grand jour de la triste réalité des CFA.

      Les CFA, un système diysfonctionnel

      En ce qui concerne le « procès de Giffers », les violences dénoncées illustrent tristement les conditions d’accueil dans les CFA. Et ces violences ne sont pas des actes isolés, puisque le système des CFA est fondé sur la répression et l’isolement.

      En effet, les sommes allouées par la Confédération à la « sécurité » dans les CFA sont supérieures aux montants dédiés à l’encadrement social et sanitaire. Ce ne sont pas quelques heures de formation sur la thématique de l’asile qui vont transformer un agent de sécurité en travailleur social. Les requérant-es d’asile ne sont pas libres de sortir et de rentrer au centre en dehors de certains horaires, ils sont soumis à des fouilles à leur retour au centre, ils n’ont pas le droit d’amener leur propre nourriture à l’intérieur du centre, etc. La gestion des CFA se fait dans un contexte de suspicion généralisée à l’égard des requérant-es. C’est par exemple au moment de se faire fouiller à son retour au centre qu’un des quatre plaignants qui passe en jugement dès aujourd’hui déclare s’être fait frapper.

      À relever : les faits qui seront jugés datent d’il y a deux ans. Depuis lors, 3 des 4 requérants ayant déposé plainte ont quitté la Suisse, car ils avaient reçu des décisions négatives concernant leur procédure d’asile. À l’évidence, l’accès à la justice est beaucoup plus limité pour des personnes requérantes que pour des personnes disposant d’un droit de séjour en Suisse. En l’absence de preuves (le SAS d’entrée du centre où ont eu lieu certains des faits qui seront jugés est pourtant équipé d’une caméra de surveillance), les requérants ayant eu le courage de porter plainte n’ont que peu de chances d’obtenir gain de cause dans leur cas précis.

      Alors un procès… pourquoi ? Ces 4 plaignants requérants et déboutés ont contribué à dévoiler au grand jour la réalité du système des CFA et des violences qui s’y déroulent habituellement dans le silence. C’est entre autre grâce à leur détermination que la société civile suisse a été mise au courant des traitements inhumains qui se déroulent dans notre pays. Même si les 4 plaignants, qui ne pourront pas tous être présents lors du procès, ne gagneront probablement rien à son issue, le « procès de Giffers » forcera l’attention publique à se tourner encore du côté des CFA.

      La Suisse accueille par milliers et dans la dignité les personnes fuyant le conflit russo-ukrainien. Un accueil humain est donc possible ! Espérons que ce procès servira à démontrer que les CFA induisent forcément des violences et qu’un accueil digne passe par la fermeture des centres fédéraux d’asile !

      Droit de Rester Fribourg & Solidarité Tattes

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 17.05.2022

    • LE « PROCES DE GIFFERS » : RENVOYÉ !

      Il y a quelques jours, on vous annonçait l’ouverture du "procès de Giffers" agendé le lundi 23 mai à Fribourg. Ce procès devait donner la parole à Ali, Arkab, Mohammed et Bodo, les quatre personnes violentées par des agents de sécurité du Centre fédéral d’asile du même nom, en 2020. Ces quatre personnes requérantes d’asile avaient eu le courage de porter plainte pour les mauvais traitements qui leur avaient été infligés par les agents de sécurité, ce qui avait contribué à dévoiler les graves exactions commises dans les CFA partout en Suisse.

      Pourtant, le procès n’a pas pu avoir lieu, notamment parce que ni Ali ni Arkab ni Mohammed n’étaient présents. Pas étonnant : trois de ces personnes ont dû fuir les autorités suisses peu après le dépôt de leur plainte afin d’éviter un renvoi musclé ! Ils se sont donc retrouvés à la rue, dispersés dans différents pays d’Europe. Nous avions pourtant alerté le SEM en 2020 : il semblait évident que la menace de renvoi était une entrave à la justice. Mais le SEM nous avait répondu, à nous mais également aux conseillers nationaux les ayant alertés, que non, que ce n’était pas un problème, qu’un renvoi n’entravait en rien la justice et que le jour du procès ces personnes pourraient alors revenir en Suisse. L’avocate aussi avait demandé au SEM de suspendre les expulsions des requérants concernés, le temps de la procédure, mais en vain.

      Alors nous pouvons redire aujourd’hui que, oui, l’intimidation et le renvoi de 3 des requérants-victimes- plaignants vivant hors de Suisse est un obstacle à la justice. Tout d’abord parce que ces personnes vivent dans la rue et ne sont pas facilement atteignables, parce qu’elles n’ont pas toujours l’argent pour manger et à plus forte raison pour recharger leur téléphone, parce qu’elles préfèrent disparaître à tout jamais pour ne plus avoir à faire avec les autorités suisses.

      Pour les 2 hommes hors de Suisse encore en contact avec l’avocate (le 3ème ne répond plus), un sauf-conduit a été émis. Mais rien n’a été pris en charge en termes de frais de voyage et d’hébergement à Fribourg. Il s’agit pourtant de personnes indigentes et allophones, qui de toute manière n’auraient eu aucun espace ni moment pour préparer le procès avec leur avocate.

      Le 23 mai, l’avocate a eu toutefois la possibilité de dire que ses mandants n’avaient pas eu droit à un procès équitable, ni droit à une enquête sur les violations des droits humains qu’ils dénoncent. Ils n’ont pas été protégés par le SEM qui les a fait taire en les intimidant et les expulsant, avant même que l’autorité pénale ne les entende. Toute l’instruction s’est faite dans leur dos, sans qu’ils puissent assister ni aux auditions des témoins ni à celles de leurs accusateurs. En bref, l’autorité pénale a créé toutes les conditions pour faire voir dans cette procédure une affaire de droit commun, alors qu’on était confronté à la violence d’état.

      Le procès a donc été ajourné, il aura lieu en septembre ! On vous tiendra au courant de la suite.

      « Je ne savais pas que les humains pouvaient nous faire ça ».

      Citation d’un des 4 requérants plaignants ayant subi des violences par les Protectas de Giffers

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 30.05.2022

    • Renvoi du « #procès de Giffers » : l’injustice suit son cours

      Les humiliations, les coups : de quoi déposer plainte. Les 4 requérants d’asile insultés et agressés par des agents de sécurité au centre fédéral d’asile de Giffers ont osé faire usage de leur droit en mai 2020. Un premier procès devait débuter le 23 mai 2022, mais il n’a pas eu lieu parce que… le procureur ne s’est pas présenté ! A relever que 3 des 4 plaignants non plus n’étaient pas là : expulsés ou disparus, avalés par le système d’asile. Le procès a alors été agendé pour septembre 2022, mais il n’aura finalement pas lieu parce que le tribunal vient de se rendre compte que l’instruction n’a pas été menée comme il se doit : les prévenus n’ont pas été entendus… Bref : le système judiciaire suisse n’a visiblement pas réussi à réaliser le B.A. BA de la procédure !

      En 2020, suite au dépôt de leur plainte, les 4 requérants d’asile étaient sûrs que justice leur serait rendue. Ils étaient sûrs que les violences qu’ils venaient de subir, ici en Suisse, étaient des faits exceptionnels que leur pays d’accueil n’allait pas excuser sans autres : les agents de sécurité incriminés allaient être jugés, punis, licenciés de leur travail. Le fait d’obtenir un dédommagement financier n’était pas dans leurs préoccupations ni dans leurs discussions, ils ne voulaient pas d’argent, ils voulaient la justice et ils étaient sûr de l’obtenir.

      Entre mai 2020 et septembre 2022, un des requérants a été expulsé, un autre n’a pas attendu d’être chassé manu militari pour partir. Un troisième, ayant compris au cours d’une discussion que la justice ne se prononcerait pas facilement en faveur des plaignants, a « disparu » également. Seul un des plaignants est encore atteignable à ce jour.

      Par deux fois, le « procès de Giffers » s’est agendé mais n’a pas eu lieu. Pendant ce temps, les plaignants vivent dans la rue hors de Suisse (« disparaître » signifie bien cela : sortir des radars de l’asile et dormir dans la rue, quelque part dans une ville européenne), leur droit fondamental n’est pas respecté, les violences exercées à leur encontre se perdent dans les sables, et si ce procès devait avoir lieu un jour, ce serait une triste farce qui énoncerait des noms, des responsabilités, des peines, des dédommagements pour des personnes qui sont inatteignables et ne le sauraient même pas. Sans parler du fait que les véritables coupables ne sont jamais pointés du doigt ! La violence inhérente au système d’asile, ce système orchestré par le SEM et les autorités suisse, mis en œuvre par l’Hospice général à Genève ou des sociétés privées dans les CFA, sortent de là sans une égratignure.

      Difficile de ne pas faire le rapprochement entre le « procès de Giffers » et le « procès des Tattes » à Genève : même lenteur pour organiser les audiences (il y a 8 ans que la catastrophe a eu lieu), même irrespect du droit des sinistrés (sur les 40 défenestrés, la plupart sont partis apeurés ou ont été expulsés). Un jugement a été rendu en 2021, il est remis en question par l’avocate chargée de l’affaire. Mais on peut relever déjà que ce premier jugement met la faute sur… l’homme décédé dans le feu, les irresponsables qui ne respectent pas les précautions anti-incendie, les indisciplinés qui ont sauté par la fenêtre !

      Des procédures qui traînent, des procès qui ne peuvent même pas avoir lieu et, surtout, les véritables coupables (ceux qui tirent les ficelles de ce système d’asile) jamais incriminés…
      Que ce soit cette année ou dans 10 ans, ce procès n’amènera qu’une seule preuve irréfutable : un-e requérant-e d’asile n’a aucun droit en Suisse, il ne peut pas se défendre et n’importe qui peut impunément l’insulter, le tabasser, le violenter.

      Reçu via la mailing-list de Solidarité Tattes, le 21 septembre 2022

  • Les CSP opposés à la fouille des téléphones portables des requérant-e-s d’asile

    Un avant-projet de #révision de la #loi_sur_l’asile a été mis en consultation par la Commission des institutions politiques du Conseil national (https://www.parlament.ch/fr/organe/commissions/commissions-thematiques/commissions-cip/rapports-consultations-cip/consultation-cip-17-423). Il prévoit de laisser la possibilité au Secrétariat d’Etat aux Migrations de fouiller les téléphones portables et autres supports de #données_électroniques détenus par les personnes en demande d’asile, à des fins de procédure.

    Pour les Centres sociaux protestants, cette mesure porte trop durement atteinte au droit fondamental à la vie privée. Donner accès à ses #données_personnelles à une autorité doit par ailleurs faire l’objet d’un #consentement libre et éclairé, ce qui ne sera ici pas le cas, puisque les requérant-e-s d’asile sont contraint-e-s de collaborer avec l’autorité en question sous peine de voir leur demande d’asile être rejetée. Les CSP invitent le Parlement fédéral à rejeter cet avant-projet.


    https://csp.ch/geneve/les-csp-opposes-a-la-fouille-des-telephones-portables-des-requerant-e-s-dasile
    #fouille #téléphones_portables #smartphone #Suisse #SEM #asile #migrations #réfugiés #procédure_d'asile

    La position détaillée du CSP :
    https://csp.ch/geneve/files/2015/09/CSP_PP-sur-la-fouille-des-te%CC%81le%CC%81phones_4-juin-2020.pdf

    ping @isskein @karine4 @etraces

  • Graines de Troc, une autre façon de s’échanger graines et savoir-faire
    http://grainesdetroc.fr/index.php

    C’est une plate-forme en ligne où chacun peut proposer et échanger ses graines, en constituant tous ensemble une collection commune. Chaque envoi de graines permet d’obtenir un jeton et donne la possibilité de choisir parmi les variétés de la collection.

    Le troc, c’est l’occasion de partager nos richesses et de faire l’expérience d’un autre mode d’échange.

    C’est celle aussi de sortir nos graines des placards. Toutes ont leur place : les variétés introuvables mais aussi les plus communes, les anciennes et pourquoi pas d’étonnantes inconnues.

    Avec ces gestes simples, vous défendez ce que nos ancêtres nous ont transmis. Nous soutenons les collectifs qui se mobilisent pour défendre la biodiversité cultivée, contre ceux qui confisquent le vivant et l’uniformisent à outrance.

    Il s’agit également de relayer les indispensables trocs locaux, et de les connecter dans une dimension un peu plus grande.

  • *Les revendications des coordinations Facs et Labos en Lutte, « à l’air libre » !*

    Le comité national des coordinations Facs et Labos en lutte a participé jeudi à l’émission quotidienne du journal Mediapart, A l’air libre.

    Alors que Frédérique Vidal a demandé aux universités, par voie de presse, de se préparer à une rentrée mixte en prolongeant voire systématisant le recours à l’enseignement en ligne, Mediapart questionne une des membres du comité de mobilisation national Facs et Labos en lutte, et Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, sur la manière dont se profile la rentrée de septembre dans les universités.

    Beaucoup des points abordés reprennent les préoccupations et revendications de la tribune publiée dans Le Monde le 16 mai, puis sur le site Université Ouverte, qui a recueilli plus de 1500 signatures (signez ici). Que ce soit du point du point de vue étudiant comme enseignant, les aspects anti-pédagogiques de l’enseignement à distance ont été dénoncés. Ces nouvelles modalités, instaurées en urgence après le confinement, n’ont fait que souligner la grande précarité étudiante et les inégalités face au distanciel (connexion internet, conditions de vie, de logements notamment pour les étudiant·es boursier·es, salarié·es et étranger·s).

    De même, les deux invitées sont revenues sur le manque de concertation à l’échelle nationale de l’ensemble de la communauté universitaire, qu’ielles soient étudiant·es, enseignant·es, ou agent·es administratifs et techniques, sur les mesures et les moyens à envisager pour aborder la rentrée 2020 dans un contexte d’incertitude sur les mesures sanitaires. L’inquiétude réside aussi dans la volonté ministériel de pérennisation de ces dispositifs d’enseignement à distance, qui constituait déjà, avant la crise sanitaire, un objectif pour casser encore l’emploi dans l’enseignement supérieur, autour d’une conception réductrice de notre métier d’enseignant·e et d’accompagnant·e, alors qu’entre 2012-2018, 40% de postes d’enseignant-chercheur en moins, alors que dans un même temps la population étudiante augmentait de 26%.

    La seule solution pour la rentrée 2020 est un plan d’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche en France un plan de titularisation à la hauteur des besoins dans les universités et dans la recherche, et un plan de soutien massif aux étudiant·es en termes de bourses ou salaire étudiant, d’accompagnement social et médical, de logements et d’équipements.

    La crise sanitaire nous montre bien que les luttes ne sont pas finies et qu’elles prennent de nouvelles formes. Puisons dans notre mobilisation contre la précarité étudiante, contre la contre-réforme des retraites et contre le projet de loi LPPR pour renforcer nos liens, nos réseaux et notre détermination. Pour cela, retrouvons-nous le samedi 6 juin lors de la Rencontre dématérialisée des Facs et Labos en lutte pour en parler tou·tes ensemble !

    A partir de la minute 37’28 :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2248&v=ACE0VPj_0ck&feature=emb_logo

    #enseignement_distanciel #université #France #coronavirus #covid-19 #septembre_2020 #ERS #fracture_numérique #inégalités

    –---

    Ajouté à la métaliste sur la question de la #rentrée_2020 dans les #facs avec #enseignement_à_distance :
    https://seenthis.net/messages/857580

    • Depuis la #Belgique...

      Non à la rentrée virtuelle à l’#ULB !

      Ce jeudi 28 mai, nous, enseignant·e·s, assistant·e·s, chercheur·euse·s, travailleur·euse·s et étudiant·e·s de l’ULB apprenons par la presse et par un message de nos autorités quelles seront les dispositions prises pour les examens de la seconde session et pour l’organisation de nos enseignements et de notre travail à la rentrée académique. Cette annonce intervient au moment où, partout dans le pays et en Europe, les indicateurs sanitaires passent au vert et où l’on s’apprête à sortir du confinement. Quelle dissonance ! Loin de nous l’idée de remettre en question des mesures visant à assurer la sécurité de toutes et tous quand la situation le justifie, mais il nous semble que le message de nos autorités témoigne surtout d’une fuite en avant vers l’enseignement à distance et l’adoption d’outils standardisés fournis par les multinationales du numérique.

      Sans préjuger de la situation sanitaire à la rentrée, nous sommes sidéré.e.s par la nature des « solutions » imposées par nos autorités et par la façon dont celles-ci ont été décidées. Après avoir vu décrocher parfois plus de 50% des étudiant·e·s des cours « digitalisés » (dont certain·e·s ont décidé de mettre fin à leurs études) ; après avoir constaté que près de 80% des étudiant·e·s estiment que le fait de ne plus assister physiquement aux cours a eu un impact négatif sur leur apprentissage ; après avoir expérimenté pendant deux mois et demi la pauvreté des réunions zoom, skype, teams, et autres, et la fatigue mentale qu’elles génèrent ; après avoir goûté l’insipidité des interactions que permettent les outils numériques et l’injustice et le stress qu’entraînent les évaluations organisées sous ces formats, nous disons « ça suffit ». Non, nous ne nous soumettrons pas à ce nouveau dictat.

      http://encourspasenligne.be

      #affiches :

    • Requiem pour les étudiants

      Lancée dans l’épopée médiatique chantant l’héroïsme sanitaire, l’Europe s’invente un étrange « monde d’après » où la vraie vie serait on line. La prochaine rentrée universitaire semble ainsi placée sous le signe de l’#enseignement_virtuel, présenté comme une nécessité moderne face à la menace virale qui, selon la prévision de certains experts, serait encore présente en septembre. Revenant aux sources de l’université, Giorgio Agamben décrit une sclérose de l’institution, l’usage politique du virus précipitant la mort de la forme de #vie_étudiante. Exhortation au sursaut vital, le texte invite à une renaissance, ranimant la flamme de la mémoire afin que surgisse une « nouvelle culture ». Face au pouvoir technologique imposant la séparation par l’écran, le moment est venu de tisser autrement les liens sensibles d’intelligence que toujours suscite le désir d’étudier : pour de futures universitates.

      Comme nous l’avions prévu, les cours universitaires se tiendront à partir de l’an prochain on line. Ce qui, pour un observateur attentif, était évident, à savoir que la “pandémie” serait utilisée comme #prétexte pour la diffusion toujours plus envahissante des #technologies_digitales, s’est exactement réalisé.

      Ce qui nous intéresse ici n’est pas la transformation conséquente de la #didactique, où l’élément de la #présence_physique, de tout temps si importante dans le rapport entre étudiants et enseignants, disparaît définitivement, comme disparaissent les #discussions_collectives dans les #séminaires, qui étaient la partie la plus vivante de l’enseignement. Fait partie de la #barbarie_technologique que nous vivons actuellement l’effacement de la vie de toute expérience des #sens et la perte du #regard, durablement emprisonné dans un #écran_spectral.

      Bien plus décisif dans ce qui advient est quelque chose dont, significativement, on ne parle pas du tout : la fin de la vie étudiante comme forme de vie. Les universités sont nées en Europe des associations d’étudiants – universitates – et c’est à celles-ci qu’elles doivent leur nom. La forme de vie de l’étudiant était donc avant tout celle où étaient certes déterminantes l’étude et l’écoute des cours, mais non moins importants étaient la #rencontre et l’#échange assidu avec les autres scholarii, qui étaient souvent originaires des lieux les plus reculés et se réunissaient selon le lieu d’origine en nationes. Cette forme de vie a évolué de façon diverse au cours des siècles, mais, des clerici vagantes du Moyen Âge aux mouvements étudiants du XXe siècle, était constante la dimension sociale du phénomène. Quiconque a enseigné dans une salle à l’université sait bien comment, pour ainsi dire sous ses yeux, se tissaient des #amitiés et se constituaient, selon les intérêts culturels et politiques, de petits groupes d’étude et de recherche, qui continuaient à se réunir même après la fin du cours.

      Tout cela, qui a duré près de dix siècles, à présent finit pour toujours. Les étudiants ne vivront plus dans la ville où se trouve l’université, mais chacun écoutera les cours enfermé dans sa chambre, séparé parfois par des centaines de kilomètres de ceux qui étaient autrefois ses camarades d’étude. Les petites villes, sièges d’universités autrefois prestigieuses, verront disparaître de leurs rues ces communautés d’étudiants qui constituaient souvent la partie la plus vivante du lieu.

      De chaque phénomène social qui meurt on peut affirmer que, dans un certain sens, il méritait sa fin et il est certain que nos universités avaient atteint un tel point de corruption et d’ignorance spécialisée qu’il n’est pas possible de les pleurer et que la forme de vie des étudiants s’était en conséquence tout autant appauvrie. Deux points doivent pourtant rester entendus :

      - les professeurs qui acceptent – comme ils le font en masse – de se soumettre à la nouvelle #dictature_télématique et de donner leurs cours seulement on line sont le parfait équivalent des enseignants universitaires qui, en 1931, jurèrent fidélité au régime fasciste. Comme il advint alors, il est probable que seuls quinze sur mille s’y refuseront, mais assurément leurs noms resteront en mémoire à côté de ceux des quinze enseignants qui ne jurèrent pas.
      – Les étudiants qui aiment vraiment l’étude devront refuser de s’inscrire à l’université ainsi transformée et, comme à l’origine, se constituer en nouvelles universitates, à l’intérieur desquelles seulement, face à la barbarie technologique, pourra rester vivante la parole du passé et naître – si elle vient à naître – quelque chose comme une nouvelle culture.

      –-> Traduction (Florence Balique), à partir du texte mis en ligne le 23 mai 2020, sur le site de l’Istituto Italiano per gli Studi Filosofici :

      https://www.iisf.it/index.php/attivita/pubblicazioni-e-archivi/diario-della-crisi/giorgio-agamben-requiem-per-gli-studenti.html
      https://lundi.am/Requiem-pour-les-etudiants
      #Giorgio_Agamben #Agamben

    • Et en #Allemagne...

      Zur Verteidigung der Präsenzlehre

      In den letzten Jahren haben sich an den Hochschulen Elemente einer digitalen Lehre immer mehr durchgesetzt: zunächst als Unterstützung der Präsenzlehre, dann als deren Ergänzung oder gar als eine mögliche Alternative, und nun, mit Corona, als glückliche Rettung. Und in der Tat: Ohne digitale und virtuelle Formate hätte sich das Sommersemester 2020 nicht durchführen lassen. Und auch grundsätzlich leisten digitale Elemente mittlerweile einen wertvollen Beitrag zur Hochschullehre. Im Gefühl des plötzlich möglichen digitalen Sprungs nach vorn drohen indes drei Aspekte verloren zu gehen, die unserer Überzeugung nach von grundlegender Bedeutung für das Prinzip und die Praxis der Universität sind:

      1. Die Universität ist ein Ort der Begegnung. Wissen, Erkenntnis, Kritik, Innovation: All dies entsteht nur dank eines gemeinsam belebten sozialen Raumes. Für diesen gesellschaftlichen Raum können virtuelle Formate keinen vollgültigen Ersatz bieten. Sie können womöglich bestimmte Inhalte vermitteln, aber gerade nicht den Prozess ihrer diskursiven, kritischen und selbständigen Aneignung in der Kommunikation der Studierenden.

      2. Studieren ist eine Lebensphase des Kollektiven. Während des Studiums erarbeiten sich die Studierenden Netzwerke, Freundschaften, Kollegialitäten, die für ihre spätere Kreativität, ihre gesellschaftliche Produktivität und Innovationskraft, für ihren beruflichen Erfolg und ihre individuelle Zufriedenheit von substantieller Bedeutung sind. Dieses Leben in einer universitären Gemeinschaft kann in virtuellen Formaten nicht nachgestellt werden.

      3. Die universitäre Lehre beruht auf einem kritischen, kooperativen und vertrauensvollen Austausch zwischen mündigen Menschen. Dafür, so sind sich Soziologie, Erziehungs-, Kognitions- und Geisteswissenschaften völlig einig, ist das Gespräch zwischen Anwesenden noch immer die beste Grundlage. Auch dies lässt sich nicht verlustfrei in virtuelle Formate übertragen.

      Mit Blick auf diese drei Aspekte wollen wir den Wert der Präsenzlehre wieder in Erinnerung rufen. Wir fordern eine – vorsichtige, schrittweise und selbstverantwortliche – Rückkehr zu Präsenzformaten. Was die Schulen zu leisten in der Lage sind, sollte auch Universitäten möglich sein: die Integration von Elementen der Präsenzlehre, etwa in kleineren Gruppen in größeren zeitlichen Abständen, je nach Bedarf, je nach lokalen Gegebenheiten. Einzelne Universitäten, einzelne Fakultäten könnten hier individuelle, verantwortliche Modelle entwickeln.

      Wir weisen auf die Gefahr hin, dass durch die aktuelle Situation die herkömmlichen Präsenzformate an Wertschätzung und Unterstützung durch die Hochschulleitungen, die Bildungsministerien und die Politik verlieren könnten, eine Unterstützung, die sie in der Zeit nach Corona dringend brauchen werden. So sinnvoll und wichtig Maßnahmen zur Bekämpfung des Virus sind: Corona sollte nicht zu einer nachgereichten Begründung für Entwicklungen in der Lehre werden, die vor Corona offen und kritisch diskutiert wurden. Diese kritischen Debatten dürfen nicht durch scheinbare Evidenzeffekte, wie sie die Pandemie bisweilen produziert, abgekürzt werden.

      Die Präsenzlehre als Grundlage eines universitären Lebens in all seinen Aspekten gilt es zu verteidigen.

      https://www.praesenzlehre.com

    • Se non ora, quando? Quattro punti per l’università
      L’articolo che segue ha come punto di partenza la situazione italiana. Ma le considerazioni generali che esso sviluppa ci pare siano di grande interesse per una riflessione su quanto successo (nel quadro della pandemia COVID) e, verosimilmente, potrebbe succedere in tutto il sistema universitario europeo, Svizzera compresa. (Red)

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      In questi giorni riaprono perfino le palestre, con energumeni sudati che sprigionano umori in ambienti chiusi. Ma scuole e università no, ci mancherebbe: classi pollaio, insegnanti anziani, piani di ripresa mai stilati, rischi e timori del tutto indeterminati. E in fondo che fretta c’è? Che diavolo volete? Tanto non producete reddito, lo stipendio vi arriva lo stesso e una lezione si può fare anche attraverso il computer, mentre uno spritz o una corsa sul tapis-roulant (ancora) no. Così il senso comune traveste da ragioni tecnico-economiche un dato primariamente politico, in cui l’ossessione securitaria di oggi si fonde con il mirato, sistematico svilimento delle istituzioni formative che sta massacrando scuola e università da almeno due decenni. E allora teniamole proprio chiuse, queste pericolose istituzioni, perché tanto si può fare lezione da casa: magari anche in autunno, e poi tutto l’anno prossimo, come ha già annunciato la gloriosa università di Cambridge, e poi chissà. Così potremo realizzare il sogno della preside Trinciabue, in un corrosivo romanzo di Roald Dahl: «una scuola perfetta, una scuola finalmente senza bambini!».

      Di cosa significhi insegnare nell’era del Covid-19 si sta discutendo da mesi, strappando faticosamente piccole porzioni di un dibattito pubblico monopolizzato da virologi superstar e dilettanti allo sbaraglio. Da parte mia, ho cercato di farlo in un e-book gratuito pubblicato da Nottetempo, Insegnare (e vivere) ai tempi del virus, mentre si moltiplicano gli interventi su blog, social e anche giornali mainstream. Torno dunque sulla questione per fissare solo quattro punti sintetici, conclusi da altrettanti impegni ad agire subito (in corsivo). E se non ora, quando?

      In questi mesi molti di noi hanno praticato la didattica a distanza con stati d’animo ambivalenti o apertamente conflittuali. Difficile capirlo senza esperienza diretta. Provare per credere. Da un lato l’incertezza, la novità, l’esperimento, anche l’euforia di reagire attivamente allo stato di minorità del confinamento con la parte migliore del nostro lavoro: insegnare, mettere in comune, cucire un filo con gli studenti, garantire comunque uno dei diritti fondamentali sanciti dalla Costituzione. Dall’altro i dubbi, le perplessità, la sensazione che tutte quelle energie spese con autentico spirito di servizio andassero in gran parte disperse, o che addirittura venissero sfruttate per altri fini. Nel frattempo, alcuni di noi hanno capito che uno straordinario sforzo tecnico e umano stava diventando un clamoroso errore politico (e comunicativo): diceva cioè al governo e al popolo: tranquilli, qui va tutto bene, le università e le scuole possono restare chiuse perché tanto c’è la didattica a distanza. E invece no, lo ribadisco: le cose non vanno affatto bene. Non vanno bene all’università e non vanno bene a scuola, dove la situazione è molto più drammatica, perché la didattica a distanza è una procedura emergenziale e solo un pallido surrogato di quello che deve avvenire in aula, tra muri e corpi, soggetti in carne ed ossa che si fronteggiano in luoghi fisici e politici, non solo per trasferire competenze ma per mettere a confronto idee, modelli di sapere e visioni del mondo. Dunque un primo impegno su cui non cedere nemmeno un millimetro: appena ci saranno le condizioni igienico-sanitarie dovremo tornare in aula, senza variabili o compromessi.
      La tecnologia è un falso problema, un palazzo di Atlante che genera ombre e riflessi, giochi di ruolo in cui ognuno assume una parte per attaccare un nemico fantasma. Così io faccio l’apocalittico, tu fai l’integrato e ci scambiamo sonore mazzate sulla testa, mentre le multinazionali del software e i provider di servizi informatici si fregano le mani. È un falso problema soprattutto all’università, dove non avevamo certo bisogno del Covid-19 per imparare a usare le tecnologie digitali, che sono un normale e istituzionale strumento di lavoro da molti anni, con una gamma di applicativi che ormai copre quasi tutte le attività amministrative, didattiche e di ricerca. E dunque basta con la retorica della “grande occasione”, con il riflesso condizionato di un ingenuo “make it new!”. Basta con l’equazione automatica tra strumenti digitali e innovazione, come se fosse sufficiente mettere un tablet nelle mani di docenti e studenti per realizzare ipso facto una “didattica innovativa”, formula ormai immancabile sulla bocca di dirigenti e rettori. Un bravo (o un cattivo) insegnante resta tale sia in classe che davanti a un computer: è una banalità che non vorremmo più dover ribadire. Anzi, come accade sempre più spesso, la tecnica è uno schermo opaco, alibi perfetto per deresponsabilizzare scelte e interessi: nasconde cioè dietro vincoli esterni e una presunta neutralità operativa decisioni del tutto opinabili e contingenti. Se continuiamo ad accapigliarci sul mezzo perdiamo completamente di vista lo scopo e soprattutto la posta in gioco di questa partita, che non è tecnica ma innanzitutto psicologica, sociale e politica. Se c’è una questione da porre sulla tecnologia, è piuttosto l’uso di software e piattaforme proprietarie da parte delle istituzioni pubbliche. È ormai francamente intollerabile che la scuola, l’università e tutta la pubblica amministrazione foraggino multinazionali come Microsoft o Google e cedano quote incalcolabili di dati sensibili. E dunque un’altra cosa da fare subito: un investimento nazionale per dotarsi di piattaforme informatiche basate su software libero, pubblico, che escluda forme di profitto e garantisca la custodia attenta dei dati personali.
      Blended è la nuova parola magica della neolingua accademica, da aggiungere a quella batteria di keywords che di fatto governano le politiche, i discorsi, la distribuzione dei fondi e soprattutto il funzionamento dei cervelli dentro l’università: premiale, competitivo, efficienza, efficacia, criticità, buone pratiche, accreditamento, autovalutazione, didattica innovativa e naturalmente eccellenza, il più vacuo feticcio ideologico dei nostri tempi, strumento di un marketing passe-partout che va dal made in Italy ai dipartimenti universitari, dagli atleti olimpici al prosciutto di Parma. Blended non designa un tipo di whisky ma un regime misto tra didattica in presenza e didattica a distanza che promette di essere il business del futuro. Sarà una soluzione quasi inevitabile nella prossima fase, quando il paventato calo delle immatricolazioni spingerà gli uffici marketing degli atenei a cercare soluzioni flessibili per accalappiare gli studenti dei paeselli, bloccati dalla crisi economica o da nuove misure di contenimento per un’eventuale ripresa del virus. Così, invece di risolvere i problemi strutturali (ampliare le aule, costruire studentati, ridurre le tasse, aumentare le borse di studio, calmierare gli affitti che taglieggiano i fuori sede), adotteremo una soluzione di compromesso che negli anni successivi potrà andare a regime, trasformandosi nel business perfetto: meno aule, meno docenti, lezioni riproducibili e moltiplicabili a piacere, studenti che pagano le tasse ma che non gravano fisicamente su strutture e costi di gestione. Per capire che non è uno scenario distopico ma una previsione realistica basta guardare la nostra macchina del tempo, gli Stati Uniti, dove tutto questo si sta già realizzando. E così le belle parole della Costituzione (articoli 3 e 34) saranno definitivamente carta straccia: non solo avremo università di serie A e di serie B, come auspicato dall’Anvur e dalla ragione sociale dell’università dell’eccellenza, ma anche studenti di serie A e di serie B, perché la modalità blended realizzerà un’automatica selezione di classe: da un lato lezioni in presenza riservate a studenti privilegiati (cioè non lavoratori, di buona famiglia, capaci di sostenere un affitto fuori sede), e dall’altro corsi online destinati a studenti confinati dietro uno schermo e nei più remoti angoli d’Italia, che resteranno al paesello con mammà e non rischieranno di immaginare un orizzonte diverso per le loro vite. Un cortocircuito perfetto tra il capitalismo avanzato e la morale di padron ‘Ntoni. Ecco dunque un appello rivolto a tutti i miei colleghi: rifiutiamoci di fare didattica blended. Piuttosto, meglio continuare solo online finché le autorità sanitarie ci permetteranno di tornare tutti in aula. Nel caso potremo appellarci all’articolo 33 sulla libertà di insegnamento, oppure fare come Bartleby: “I would prefer not to”.
      Serve dirlo? La didattica a distanza non ha nulla a che fare con il fascismo. È una procedura emergenziale che la stragrande maggioranza dei docenti italiani ha praticato obtorto collo, solo per il bene dell’istituzione e degli studenti. Non stupisce che molti si siano sentiti mortalmente offesi dalla sparata di Giorgio Agamben: «i professori che accettano – come stanno facendo in massa – di sottoporsi alla nuova dittatura telematica e di tenere i loro corsi solamente on line sono il perfetto equivalente dei docenti universitari che nel 1931 giurarono fedeltà al regime fascista». Il parallelismo storico, anzi la copula identitaria («sono il perfetto equivalente») è talmente fuori luogo che non servirebbe nemmeno replicare. Se lo faccio, è solo perché la provocazione volutamente incendiaria rischia di appiccare il fuoco dalla parte sbagliata. Bisogna infatti correggere il tiro e scagliare la freccia sul bersaglio giusto: il nemico non è un’improbabile dittatura che toglie la cattedra a chi si ribella (rischio effettivo solo per i precari, a prescindere dalla didattica a distanza), ma un ben diverso modello di potere che Agamben può capire meglio di chiunque altro. Paradossalmente, se un dittatore manesco o anche telematico ci chiedesse di giurare fedeltà al regime sarebbe tutto più semplice. Ma nulla del genere nell’università dell’eccellenza, dove il potere funziona in forma microscopica, capillare, con una serie di deleghe a catena e soprattutto un’interiorizzazione di obiettivi e protocolli da parte di tutti. È vero peraltro che i dispositivi giuridici hanno legittimato de iure queste pratiche diffuse: la Legge 240, che l’ex-Ministra Gelmini ha avuto il coraggio di chiamare “antibaronale”, non ha fatto che accentrare il potere al vertice, ridurre gli spazi deliberativi, avocare a pochi organismi monocratici e oligarchici (rettori, direttori di dipartimento, consigli d’amministrazione, commissioni di soli professori ordinari) tutto il governo formale e sostanziale dell’università. Con questo, un’istituzione che non ha mai brillato per democrazia ha finito per sposare i sistemi tecnocratici del “new public management” e i valori dell’economia neoliberale (eccellenza, merito, valutazione, efficienza, competizione, rating e ranking, quality assurance), prima imposti dall’alto e poi interiorizzati come un seconda natura. È questo il nemico da combattere, innanzitutto dentro di noi. È il condizionamento insensibile, lo slittamento dei confini, la collaborazione in buona fede sfruttata come instrumentum regni. Ed è su questo modello che si innesta a meraviglia non tanto la teledidattica in sé, ma l’uso che se ne potrà fare dopo la fine dell’emergenza. Perché nell’università dell’eccellenza gli studenti non sono cittadini che reclamano il diritto al sapere ma clienti da soddisfare, consumatori di beni e servizi, acquirenti di una cultura in scatola che si preleva come un pacchetto dagli scaffali. Nulla di meglio di una televendita del sapere e di quell’ennesima evoluzione antropologica del capitalismo che chiamiamo smart working. Per questo dobbiamo opporci a forzature tecnologiche prive di qualunque ragione didattica o culturale, costringendo i vertici accademici a condividere ogni decisione con tutta la comunità accademica.

      Su un punto Agamben ha pienamente ragione: dobbiamo prendere partito, stanare tutti dalla zona grigia. Negli ultimi decenni, la supina acquiescenza del corpo docente ha di fatto lasciato campo libero al fanatismo ideologico dei “riformatori”, legittimando più o meno in silenzio qualunque vessazione o degradazione sistemica del nostro lavoro. Quindi su questo c’è davvero poco da offendersi. Ma non è mai troppo tardi per reagire. E ora non dobbiamo scegliere tra il digitale e il giurassico, tra la servitù volontaria e il ribellismo anarchico, ma tra due diversi modelli di università (e di società). In fondo la più grande sconfitta del fascismo è scritta nella lettera e nello spirito della Costituzione, che basterebbe tradurre finalmente nella prassi. E dunque, più che rifiutare giuramenti immaginari, dobbiamo chiederci se siamo disposti a difendere fino in fondo un’idea di università (e di scuola) pubblica, aperta, generalista, bene comune ed essenziale, non solo luogo di trasmissione della conoscenza ma strumento imprescindibile di uguaglianza sociale. Non è troppo tardi. E ne vale ancora la pena. (27 maggio 2020)

      * articolo apparso su www.iisf.it

      https://mps-ti.ch/2020/06/se-non-ora-quando-quattro-punti-per-luniversita

      #Italie

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      Réaction face à la prise de position de #Agamben #Giorgio_Agamben:

      Non stupisce che molti si siano sentiti mortalmente offesi dalla sparata di Giorgio Agamben: «i professori che accettano – come stanno facendo in massa – di sottoporsi alla nuova dittatura telematica e di tenere i loro corsi solamente on line sono il perfetto equivalente dei docenti universitari che nel 1931 giurarono fedeltà al regime fascista». Il parallelismo storico, anzi la copula identitaria («sono il perfetto equivalente») è talmente fuori luogo che non servirebbe nemmeno replicare. Se lo faccio, è solo perché la provocazione volutamente incendiaria rischia di appiccare il fuoco dalla parte sbagliata. Bisogna infatti correggere il tiro e scagliare la freccia sul bersaglio giusto: il nemico non è un’improbabile dittatura che toglie la cattedra a chi si ribella (rischio effettivo solo per i precari, a prescindere dalla didattica a distanza), ma un ben diverso modello di potere che Agamben può capire meglio di chiunque altro. Paradossalmente, se un dittatore manesco o anche telematico ci chiedesse di giurare fedeltà al regime sarebbe tutto più semplice. Ma nulla del genere nell’università dell’eccellenza, dove il potere funziona in forma microscopica, capillare, con una serie di deleghe a catena e soprattutto un’interiorizzazione di obiettivi e protocolli da parte di tutti.

      https://www.iisf.it/index.php/attivita/pubblicazioni-e-archivi/diario-della-crisi/giorgio-agamben-requiem-per-gli-studenti.html
      En français: https://lundi.am/Requiem-pour-les-etudiants

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      #Federico_Bertoni, auteur de ce texte, est aussi auteur du #livre:
      Insegnare (e vivere) ai tempi del virus

      Insegnare (e vivere) ai tempi del virus non è il semplice diario dell’emergenza didattica in cui si sono trovate a vivere le scuole e le università italiane. E’ anche e soprattutto una riflessione su cosa potrebbe accadere dopo l’emergenza, nel caso in cui scuole e università decidano di cogliere la dubbia opportunità dell’insegnamento online per applicare una politica profondamente intrisa di disuguaglianza. I più avvantaggiati, in grado di pagarsi tasse e trasferte, ritornerebbero al metodo classico della lezione in presenza: colloqui diretti con professore, seminari, incontri e vita in comune. I meno avvantaggiati, non potendo permettersi di frequentare, sarebbero costretti all’assenza di corpo, di contatto, di comunità.
      Un ascensore sociale al contrario, una disuguaglianza per decreto, di cui è necessario preoccuparsi da subito. Con una scrittura cristallina e partecipe, l’autore indica anche spunti di mobilitazione che potrebbero già ora costituire un’efficace risposta intellettuale e politica. Non è una questione corporativa o settoriale: ciò che accade nelle scuole e nelle università riguarda tutti, per il presente immediato così come per il futuro a lungo termine del nostro Paese.

      https://www.edizioninottetempo.it/it/prodotto/insegnare-e-vivere-ai-tempi-del-virus

    • Enseignement en présentiel ou hybridation : la circulaire du MESRI

      La #circulaire du MESRI sur l’organisation de la rentrée vient d’être rendue publique, sans pour autant clarifier – ou simplifier la tâche de celles et ceux qui vont être chargé·es de s’en occuper. Mais nous sommes rassuré·es :

      « Une fiche visant à accompagner les établissements dans l’#hybridation des enseignement est disponible dans l’ « offre de service » de la DGESIP ».

      Au vu de la qualité des fiches précédentes — incitation à utiliser des outils privés, non protecteurs des données personnelles, absence de réflexion pédagogique, etc. — nous avons tout lieu d’être reconnaissant·es.

      Lien vers la circulaire : https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/793/files/2020/06/Circulaire-Orientations-pour-les-op%C3%A9rateurs-MESRI-relatives-%C3%A
      https://academia.hypotheses.org/24596

    • Rencontre avec #Frédérique_Vidal – AEF info Live. Un compte rendu

      En dépit de nombreux problèmes de connection, la rencontre en visio-conférence s’est tenue. Une auditrice a eu l’amabilité de prendre des notes que nous publions sans filtre en faisant remarquer le contraste entre la qualité des réponses et celle des réponses de la Ministres.

      Q- impact financier de la crise sanitaire sur secteur ESRI ? Quels moyens pour la rentrée ? Allemagne : plan de relance 130 Md€, dont la moitié pour ESR.

      Vidal : crise inédite, impact sur bcp de secteurs, dont ESRI. Impact complet pas encore connu. Les établissements font remonter un décompte des difficultés rencontrées (baisse ressources propres avec formation continue, contrats de recherche…). Plusieurs outils : abondement sur programme vie étudiante, Contrat de Plan Etat-Régions (bâtiments) avec régions (CPER), programme d’investissement d’avenir (PIA), plan de relance (remettre de l’humain, accompagnement des jeunes et étudiants) investissement de long terme via LPPR.

      Q- Calendrier CPER maintenu ?

      Vidal- Lettres d’intentions partagées qui vont alimenter le plan de relance idéalement avant l’été, signatures de contrat fin d’année ou début 2021 pour ne pas prendre de retard.

      Q- PIA4 : est-ce que la crise sanitaire rebat les cartes sur les priorités (innovation, numérique avec AAP récent) ? Est-ce que ça fait partie des leviers à activer en termes d’investissement ?

      Vidal- oui, numérique, infrastructures, pour soutenir R&D ; nous avons des équipes qui font le lien avec monde socio-économique. On repense les outils pour en renforcer certains.

      Q- Calendrier PIA4 déjà connu sur les grandes orientations ?

      Vidal- Non, objectif : le lancer pour 2021. Quasiment terminé, peut-être un peu de retard à cause des remaniements actuels.

      Q- Ca peut être un levier pour la transformation numérique de l’ESR ?

      Vidal- oui, il y a déjà eu bcp d’initiatives pour transformation de pédagogie avec de nouveaux usages pour le numérique, on a vu à quel point il fallait qu’on soit mieux préparés, établissements ont fait des miracles (fourniture d’ordis au étudiants, repenser les formations, utiliser les outils collaboratifs, maintien de liens avec les étudiants). Très compliqué de n’utiliser que le distanciel pour enseigner, impact de la relation humaine dans l’acte même de transmettre des connaissances. Néanmoins, outils numériques permettent d’enseigner autrement et faire d’autres formes de pédagogie, ça a été testé en temps réel et je suis admirative par le travail qui a été fait par l’immense majorité des équipes.

      Q- Et le plan de relance, est-ce que vous espérez que l’ESR aura une bonne place ou est-ce que pour l’ESR c’est le CPER qui va jouer ce rôle-là, ou est-ce qu’il y aura d’autres volets dans ce plan de relance qui pourraient nous concerner ?

      Vidal- Bien sûr, il y a aura des volets sur l’ESR, un certain nombre d’annonces ont été faites (soutien à l’apprentissage, propositions pour impact le plus contenu possible de cette crise sur les étudiants et sur les labos de recherche – bcp ont dû arrêter des expérimentations, ça signifie des semaines et des mois de travail à ré-initier, on a perdu toute la saison de printemps, par exemple semences [semis ?] pas pu être faites dans un centre INRAE donc 1 année de retard). Il faudra qu’on accompagne par le plan de relance tout le secteur de l’ESRI.

      Q- Quel calendrier pour le plan de relance ?

      Vidal- On y travaille, ça fait partie de ce que le président de la république souhaite faire dans les prochaines semaines, juste avant ou juste après le mois d’aout, tous les ministères y travaillent, nous y participons très activement.

      Q- Donc la LPPR ne sera pas le plan de relance de l’ESR, il y aura sans doute d’autres leviers à activer ?

      Vidal- Ça fait 18 mois qu’on travaille à la LPPR, lancée par le premier ministre en février 2019, confirmée par président fin 2019, son ambition a été annoncée par le président pendant la crise. On était déjà convaincus qu’il fallait réinvestir dans la recherche, c’est une brique essentielle de la souveraineté d’un pays que la production de la connaissance. La crise nous a convaincus plus encore qu’il fallait le faire, que dès 2021 les premiers budgets de programmation de la recherche puissent être inscrits dans les projets de loi de finance. Tout était quasiment prêt pour le mois de mars, planification en conseil des ministres prévue fin mars, avec crise du covid, on s’est concentrés sur d’autres sujets, mais président et premier ministre ont souhaité que la LPPR soit remise le plus vite possible dans le circuit, car cette crise a démontré l’importance de la connaissance dans la gestion des crises.

      Q- Comment vous comparez les 50 ou 60 milliards de l’Allemagne, dont on ne sait pas encore quelle est la planification, mais c’est assez énorme, avec ces 25 milliards ; et 2è question, 92 millions d’euros par an de revalorisation pour les personnels, est-ce qu’il y a un lien, une condition de suspension liée à la loi-retraite dont on ne connait pas encore le sort aujourd’hui, ou est-ce que c’est complètement indépendant ?

      Vidal- Non, pas du tout, la question de l’attractivité, de la revalorisation de ces carrières est prégnante depuis plusieurs années, c’est totalement disjoint de la question de la réforme des retraites. Il y a un vrai besoin, pour continuer à former des jeunes et accueillir de nouveaux talents dans le monde de la recherche, un vrai besoin de revalorisation. Quand on est recruté après 8 ans d’études et plusieurs années de postdoc, à des salaires de l’ordre de 1,4 ou 1,5 SMIC, on est dans un pays qui maltraite sa recherche et ses jeunes chercheurs. C’est essentiel qu’on puisse travailler à ces revalorisations et c’est totalement disjoint.

      Q- Et les 60 Mds allemands, par rapport aux 25 Mds en France ?

      Vidal- là encore, vous le savez, en France ça faisait un moment, une vingtaine d’années quasiment, qu’on avait pour ambition d’atteindre les 3% du PIB, l’Allemagne les avait atteints, et l’Allemagne avait annoncé que la marche suivante serait 3,5% du PIB. Ce que permet la LPPR, c’est de tenir cet engagement de 3% du PIB, le principe même de l’organisation en Allemagne est extrêmement différent, les universités sont régionales, la recherche est dispatchée dans des instituts, le mode d’organisation est totalement différent, je crois que ce qui est important est qu’on fasse le meilleur usage de cet investissement massif dans la recherche qui n’a pas été vu depuis les années 50.

      René-Luc (fait la synthèse des questions des internautes)- question urgente qui concerne la prolongation des contrats doctoraux et post-doctoraux, inquiétude sur les moyens disponibles pour ces prolongations.

      Vidal- La première étape, l’autorisation de prolonger ces contrats, a été franchie. Je me suis engagée à ce que les doctorants, en lien avec un directeur de thèse et leurs écoles doctorales puissent faire valoir une demande de prolongation de la durée de leur contrat, qui évidemment, lorsque ce sont des contrats financés par l’Etat, sera assorti à une prolongation du financement. Y’a aucune ambigüité là-dessus, que ce soit des contrats doctoraux dans le cadre de la subvention de chargé de service public, et que ce soit des contrats doctoraux dans le cadre des projets et programmes de l’ANR, c’est un engagement qui avait été pris, évidemment ça n’avait pas de sens de prolonger les contrats doctoraux sans prolonger leur financement. Donc ça, c’est un engagement de la part de l’Etat. Je suis aussi en train de travailler avec les régions, puisqu’un certain nombre de contrats doctoraux sont financés aussi par les régions, de manière à voir avec eux quels critères les régions souhaitent mettre pour la prolongation de ces contrats, de manière à ce qu’on puisse avancer. Ça concerne tous les doctorants qui sont inscrits, ce qui signifie que ça peut être des prolongations pour des doctorants qui sont déjà en troisième année, ou des doctorants qui sont en deuxième année mais qui ont eu un impact très fort sur leur recherche de par cette crise, et c’est à la demande des doctorants, des directeurs de thèse et des écoles doctorales. Le ministère assurera derrière les financements. On a aussi des doctorats qui sont financés par d’autres voies, des associations, dans ce cas-là on regardera au cas par cas comment on peut travailler ; ce sont des volumes de doctorants beaucoup plus petits, mais il n’empêche que derrière il y a aussi des étudiants, donc on y portera une attention particulière.

      Q- Vous n’avez pas une enveloppe prédéfinie pour la prolongation ?

      Vidal- Non, en fait c’est un vrai droit de tirage, donc on assumera cette prolongation.

      RL- la LPPR prévoit une revalorisation du montant accordé aux doctorants qui bénéficient d’un contrat doctoral à partir de 2021. Est-ce que ça concerne seulement les nouveaux doctorants ou l’intégralité des doctorants qui ont déjà un contrat doctoral ?

      Vidal- C’est une revalorisation à hauteur de 30% des contrats doctoraux, c’est une augmentation aussi du nombre de contrats doctoraux, vous savez que mon souhait, mon ambition est que tous les doctorants en formation initiale aient une source de financement. Je trouve que c’est extrêmement compliqué d’avoir des doctorants sans financements, ils sont certes encore en formation car ils sont encore étudiants et ils ont à obtenir un diplôme, mais ils sont aussi les forces vives de la recherche. Donc ça me parait normal de ce point de vue-là qu’ils puissent avoir des financements.

      Q- Est-ce que ça veut dire qu’il faut interdire les doctorats sans financement ?

      Vidal- Non, la question, c’est jamais d’interdire, ça n’a pas beaucoup de sens, il y a des cas particuliers. Mais avoir pour objectif le fait que tous les doctorants aient un financement, je crois que c’est un objectif que nous avons tous intérêt à porter et à travailler ensemble et c’est pour ça qu’on augmente le nombre de contrats doctoraux financés par l’Etat, on va aussi augmenter le nombre de contrats CIFRE et on va aussi travailler à avoir de plus en plus de financements possibles pour financer un maximum de doctorants. Sur la question de comment ça se met en place dans le temps, c’est au cœur même des discussions que nous avons actuellement avec l’ensemble des représentants des personnels et des corps constitués, y compris avec les associations de doctorants et de jeunes docteurs, tout ça c’est en train d’être calé, en tous cas l’objectif est celui qui est inscrit dans la loi.

      RL- Dans la LPPR, on voit arriver de nouvelles formes de contrats, dont l’une ressemble étrangement à ce que les anglo-saxons appellent la tenure-track, et il y a plusieurs questions au sujet de ces chaires de professeurs juniors, pour savoir quel est l’avantage d’introduire ce type de contrat à l’université d’une part, et d’autre part pourquoi ces chaires sont contingentés alors que les universités sont autonomes.

      Vidal- ce sont des questions très différentes. L’une est une question d’observation de ce qui se passe. On a en France deux niveaux de recrutement actuellement, maître de conférences ou chargé de recherche, et puis un deuxième niveau de recrutement qui est professeur d’université ou directeur de recherche. Il nous manque un métier intermédiaire pour des jeunes qui sont partis, qui ont démarré leur carrière à l’étranger, qui souhaitent revenir en France, ou pour des jeunes qui souhaitent, après avoir fait leurs études ou leur début de carrière à l’étranger, revenir en France, qui n’ont pas encore un dossier suffisant pour concourir sur un emploi de professeur, et qui ont un dossier qui leur permet d’espérer un recrutement un peu plus haut que les maîtres de conférences. Il y a eu plusieurs tentatives par le passé pour essayer de résoudre ces sujets-là, il y a eu les chaires partagées entre les universités et les organismes, où on rajoutait un morceau de salaire supplémentaire pendant 5 ans, et puis au bout de 5 ans ça s’arrêtait et puis voilà. Plusieurs choses ont été testées. Ce qui nous semblait important de faire, c’était d’en faire une nouvelle voie possible d’entrée dans la carrière, sur des populations intermédiaires qui ont déjà une expérience reconnue en recherche, et qui n’ont pas encore le niveau nécessaire pour être recrutés comme directeur de recherche ou comme prof d’université. Quand je dis le niveau, c’est les antécédents, le background, les publications, les compétences, etc. Le principe de ces chaires de professeur junior c’est qu’on peut donc être recrutés avec une période de transition qui conduit à une titularisation comme professeur ou comme directeur de recherche au bout de 3 à 5 ans. Donc c’est une sorte de pré-embauche sur la fonction publique, où on donne l’opportunité à ces personnes pendant 3 à 5 ans de faire définitivement leurs preuves pour qu’elles puissent rejoindre le corps des DR ou des profs. Ce qui nous est apparu comme essentiel c’est évidemment, qu’on n’utilise pas les emplois de MC ou profs offerts chaque année, et qu’on soit capables de créer de nouveaux emplois sous plafond. C’est ce que prévoit la loi de programmation de la recherche, elle prévoit de créer 5200, de mémoire, nouveaux emplois sous plafond Etat sur la période qui vient. Et donc c’est aussi pour ça que, évidemment, pour le moment nous avons souhaité limiter le nombre de chaires de professeur junior, car c’est important qu’on garantisse derrière qu’il y ait bien possibilité de titularisation. C’est une autre voie d’accès à la fonction publique qui a été pensée pour ces catégories intermédiaires pour des personnes qu’on avait du mal à attirer ou à réattirer en France après un séjour dans d’autres pays. Donc voilà, c’est le choix qui a été fait, c’est effectivement de les limiter à, au maximum, 25% des recrutements.

      Q- Et par ailleurs c’est aussi une mesure qui crispe une partie de la communauté, est-ce que vous le comprenez, est-ce que ça ne risque pas de polluer un peu le débat sur les moyens, parce qu’il y a ces tenure-track, il y a aussi le CDI de mission scientifique qui n’est pas toujours accueilli avec grand enthousiasme, et plusieurs types de contrats, est-ce que ces contrats-là, ça risque pas de polluer un peu l’accueil des moyens supplémentaires que vous soulez dégager pour la recherche ?

      Vidal- Il faut vraiment comprendre que ce sont des outils supplémentaires. Si les établissements estiment qu’ils ne cherchent pas à faire cela, et moi ce n’est pas ce que j’ai entendu quand je me suis déplacée, que ce soit dans les labos, que ce soit auprès des instances de pilotage des universités, c’est un outil intermédiaire qui m’a été demandé. Après c’est un outil, c’est-à-dire que je n’impose pas un minimum de recrutements par cette voie-là. C’est un outil supplémentaire qui est offert parce que, là encore, on a des disciplines où les doctorants ne terminent même pas leur doctorat. On a des disciplines où on a une aspiration de toute la force de recherche qu’il est difficile de contrer si on n’a pas des mesures d’attractivité un peu innovantes. C’est aussi une demande que j’ai entendue de la part des personnes qui ont pu être recrutées sur les programmes prioritaires de recherche sur le climat, qui nous disent ‘nous on est venus pour 3-5 ans et qu’est-ce qui se passe dans 5 ans’. On a le choix dans les établissements et c’est toujours possible de le faire, de faire des CDI. Ça c’est déjà faisable, mais quand on est en CDI on n’a pas un statut de professeur d’université ou de DR donc parfois c’est compliqué à comprendre de l’étranger. Donc il vaut mieux avoir un statut de prof car globalement c’est plus reconnu dans le monde, quand on dit prof d’université tout le monde voit dans le monde universitaire à quoi ça correspond. Donc voilà, c’est un outil de plus qui a été donné. Les CDI de mission, c’est autre chose, c’est vraiment une demande très très forte pour lutter contre ce qui se passe actuellement dans les établissements où on recrute des gens sur contrat, et par exemple ils s’occupent de plateformes ou de données et au bout de 3, 4, 5 ans maximum on a peur de prolonger leur contrat parce qu’on ne veut pas les CDIser parce que là encore les CDIser signifie supprimer un emploi de fonctionnaire pour pouvoir continuer à les payer sur les fonds de l’établissement. Donc ce qu’on a créé c’est un CDI de mission et là aussi on a augmenté les plafonds d’emploi pour faire en sorte que ces CDI de mission permettent de conserver les gens, leurs compétences, tout ce qu’ils apportent à des équipes, vous savez, c’est très long de constituer des équipes en recherche, il faut plusieurs mois, plusieurs années pour vraiment s’imprégner de la recherche qu’on fait, et pour pouvoir les conserver, y compris si les sources de financement varient. On peut avoir une première ANR, une ERC, ensuite vouloir les payer sur d’autres fonds du labo ou de l’établissement et on ne pouvait pas aller au-delà de 5 ans sinon on avait une CDIsation obligatoire. Et ce côté obligatoire de la CDIsation, avec ce que ça impactait en termes d’absence de recrutement en parallèle de fonctionnaire, bloquait le système. Donc ces CDI de mission scientifique permettent de garder ces gens, de garder ces compétences, de faire en sorte qu’ils puissent être financés sur du long terme, en utilisant différentes sources de financement et différents contrats de recherche. Et pour répondre par anticipation à une question qui revient très régulièrement qui est puisque vous faites des CDI de mission sous plafond, pourquoi vous ne créez pas directement des postes d’ingénieur ou de technicien, la réponse est qu’on ne peut recruter un fonctionnaire d’Etat que sur le financement de subvention pour charge de service public. On ne peut pas les recruter avec d’autres sources de financement. Or l’immense majorité de ces personnes sont payées au travers d’autres sources de financement. Donc pour faire en sorte qu’ils puissent continuer à travailler pour leurs équipes et dans leur établissement on a inventé ce CDI de mission scientifique. Ce sont les deux nouveaux outils, et une fois de plus ce sera aux labos de s’en emparer, en tous cas ils ont été demandés par une partie de la communauté, et donc comme une nécessité de quelque chose de législatif, j’ai utilisé la LPPR qui est une loi budgétaire pour autoriser ces deux nouvelles façons de recruter les gens.

      Ratrick Lemaire (PL)- des participants attentifs ont regardé l’étude d’impact de la loi et qui ont une question à propos de l’évolution du nombre de postes mis au concours, et de l’évolution des départs en retraite. La question est de savoir si finalement il y aura des créations de postes d’enseignants-chercheurs, ou si on se contentera de remplacer les départs en retraite.

      Vidal- Ce que prévoit la LPPR dans sa volumétrie sous plafond Etat c’est qu’on puisse recruter des titulaires, c’est qu’on puisse titulariser les chaires de prof junior et que l’on puisse asseoir les CDI de mission scientifique sur des emplois pérennes. Donc les trois choses sont prévues dans la trajectoire, et j’ajouterais une particularité, c’est que les financements qui vont avec sont prévus. Quand on a vécu la période précédente on s’est rendu compte que, certes, le nombre d’emplois pouvait augmenter, mais en réalité pour supporter les augmentations de masse salariale, alors qu’on avait autorisation de créer des emplois, en réalité en supprimer pour continuer à payer les gens qui étaient là, on avait une véritable érosion de l’emploi scientifique. Là, l’objectif c’est qu’au travers de cette loi on puisse non seulement annoncer des ouvertures de postes, mais aussi les financer.

      RL- Pourquoi faire le choix de renforcer, de manière importante quand même, puisque c’est un milliard de plus à terme qui vont aller au budget de l’ANR, donc de renforcer considérablement la logique des appels à projet plutôt que de renforcer plus directement les crédits récurrents, donc la subvention pour charge de service public qui serait versée directement aux établissement et aux organismes de recherche et qui pourrait irriguer de cette manière directement les laboratoire ?

      Vidal- C’est pas parce qu’on augmente les financements au travers de l’ANR qu’on refuse de soutenir la recherche de base. Je dirai même que la façon dont nous allons le faire, c’est l’inverse. Nous avons une ANR qui aujourd’hui finance environ 16% des projets qui sont déposés, ce qui est infiniment plus faible que toutes les agences nationales de recherche, et donc une revendication depuis longtemps est de dire que tant que l’ANR ne financera pas au moins 25% des projets qui lui sont présentés on aura toujours une part de très bons projets qu’on arrive pas à financer parce que les financements de l’ANR ne sont pas suffisants. Donc nous avons choisi d’avoir pour ambition que 30% des projets déposés à l’ANR soient financés. La 2e chose que nous avons choisi de faire est de faire arriver le plus possible l’argent directement dans les labos. Ça veut dire que quand on aura une équipe qui dans un labo demandera 100 pour faire un projet, l’équipe aura 100 et l’ANR donnera 40 de plus. Une partie de ces 40, c’est normal, ce sera les frais de gestion, ce sera les frais d’hébergement, et actuellement c’est parfois payé sur les budgets des projets eux-mêmes, ce qui déjà pose un problème, ce ne sera plus le cas, ce sera à part. Mais une partie de ces 40 ira aussi au labo auquel l’équipe qui a gagné son ANR appartient. Parce que c’est très important qu’il y ait un soutien à la recherche collective et à la politique scientifique de l’ensemble du labo, pas seulement des équipes qui remportent des ANR dans les labos. Parce que si une équipe remporte une ANR dans un labo, en réalité c’est l’ensemble du labo qui l’a aidée, qui a facilité les choses donc c’est normal qu’il y ait un retour collectif sur le labo qui lui évidemment est totalement libre et qui doit aller à d’autres équipes que celle qui a gagné l’ANR et qui permet de soutenir de l’émergence, des jeunes équipes, des projets dont on a l’impression qu’ils sont très brillants mais qui à leur stade de maturité ne sont pas éligibles sur des financements de type projets de recherche. Et puis une partie ira abonder la politique scientifique au travers des organismes et des universités. Et donc finalement c’est une façon d’utiliser un tuyau qui existe déjà pour amener les financements au plus près et qu’une partie de ces financements aille au labo qui abrite l’équipe et une partie des financements supplémentaire aille à la politique de site et à la politique scientifique des établissements. Pour donner un ordre de grandeur actuellement il y a environ 50 millions d’euros de financements autres que les financements des projets qui sont versés par l’ANR aux établissements. On passera à 450 millions d’euros par an. Donc c’est un investissement massif dans la recherche totalement dicté par les politiques scientifiques des labos et par les politiques de site et d’établissement.

      RL- Une question porte sur le périmètre des mesures qui sont portées par la LPPR : concerne-t-elle les enseignants chercheurs qui relèvent d’autres ministères, par exemple le ministère de l’agriculture ? Est-ce que cette loi est universelle à ce sens-là ?

      Vidal- oui, absolument, c’est la raison pour laquelle nous commençons l’ensemble des consultations qui sont nécessaires et qui concernent tous les ministères. Les processus qui sont prévus, en termes de revalorisation, sont des processus, en termes de financements, qui concernent les EPST comme les EPIC, les écoles comme les universités, et donc nous passons devant les comités techniques et les comités consultatifs de l’ensemble des ministères, c’est 17 instances consultatives qui vont être consultées dans les semaines qui viennent.

      Q- Vous avez évoqué une certaine défiance de la communauté, est-ce que vous pensez que cette loi va créer de la confiance, restaurer de l’enthousiasme, comment vous pensez que cette loi va pouvoir restaurer cette confiance ? On sent quand même qu’il y a des attentes fortes, avec beaucoup de craintes d’être déçus, qu’est-ce que vous pouvez répondre à la communauté sur ce sujet ?

      Vidal- Je connais les attentes, d’autant plus qu’à une autre époque j’ai participé à toutes les consultations qui ont eu lieu. Comme je vous le disais lundi, il y a eu beaucoup de livres blancs, beaucoup de stratégies nationales qui ont été écrites, il y a eu beaucoup de choses, et on attendait toujours l’investissement. Passer de 15Md€ par an à 20Md€ par an pour la recherche en disant injecter 25 Md€ par an pour la recherche, c’est quelque chose qui n’a jamais été fait depuis la fin des années 50. Alors on se focalise sur des points qui ne sont que des outils offerts, si les gens n’en veulent pas ils ne le feront pas, par définition c’est comme ça que ça fonctionne, et donc l’objectif c’est de redonner de la respiration. On n’a pas parlé des autres mesures, de la possibilité d’années sabbatiques, d’avoir des promotions et des avancements de carrière qui soient liés à autre chose que la seule évaluation bibliométrique de la production scientifique, on n’a pas parlé de la capacité à reconnaitre qu’une université c’est un ensemble de personnes qui travaillent à des objectifs majeurs qui sont de produire la connaissance , de diffuser cette connaissance, de prendre soin des étudiants, de regarder comment on peut les insérer professionnellement, de diffuser de la culture scientifique vers l’ensemble de la société, c’est tout ça, une université, et pour que ça fonctionne on a besoin de tout un tas de gens extrêmement différents. Pendant trop longtemps on a fait des choses qui s’imposaient à tous, et qui ne correspondaient pas aux attentes de chacun. On n’a pas aussi évoqué que les financements de l’ANR vont être adaptés en fonction des disciplines, vont porter des choses différentes. On va augmenter aussi les possibilités d’accueil à l’institut universitaire de France. Je crois qu’il faut redonner du temps, redonner des moyens, de la visibilité, c’est comme ça qu’on redonnera de la confiance. Je sais que les attentes sont très fortes, j’espère qu’elles ne seront pas déçues. Je n’ai rencontré personne qui a dit que le système dans lequel nous avons vécu dans l’ESR n’était pas perfectible. J’ai écouté les demandes des uns et des autres, j’ai rajouté les outils nécessaires et surtout j’ai fait en sorte que nous investissions 25 Md€ sur 10 ans. Ce sera à la communauté de faire au mieux avec ces financements supplémentaires. Il y a des choses auxquelles je tiens, qui consistent à revaloriser les salaires, revaloriser les carrières, l’ensemble des missions des personnels de l’ESR, quelle que soit leur catégorie, quelle que soit leur fonction. Le reste, c’est à l’ensemble de la communauté de s’en emparer de façon à ce qu’on puisse continuer à produire ces connaissances qui est essentielle pour notre pays, et essentielle de façon générale.

      Je vais soutenir les établissements qui souhaitent préparer une rentrée dans laquelle les outils numériques auront une place particulière, notamment pour pouvoir accueillir les étudiants internationaux, et pour pouvoir anticiper au cas où nous aurions une 2e vague épidémique au cours de l’hiver, mais qui ont aussi décidé de s’emparer de ce moment pour transformer leur pédagogie et leur façon d’enseigner. Je n’ai en aucun cas exigé ni imposé que la rentrée universitaire se fasse 100% en formation à distance donc je ne sais pas d’où vient cette rumeur. J’aiderai tous les établissements qui souhaitent mettre en place ces formations à distance. Je pense que ceux qui anticipent une rentrée difficile pour les étudiants internationaux, une rentrée qui peut être compliquée par un retour de l’épidémie ont évidemment raison de le faire parce qu’on ne sait pas ce qui nous attend, mais une fois de plus je fais confiance à la communauté des universitaires pour savoir comment préparer au mieux la rentrée. C’est eux qui savent, qui sont sur le terrain, au contact.

      https://academia.hypotheses.org/24568
      #Vidal #France #recherche #financement #MESRI #ESR #enseignement_supérieur #PIA4 #pédagogie #numérique #distanciel

    • « Imaginer une université à distance, c’est renoncer à sa #fonction_sociale »

      Au nom de la commission permanente du Conseil national des universités (#CNU), sa présidente, Sylvie Bauer, demande à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans une tribune au « Monde », le retour du présentiel à la rentrée de septembre.

      Le Conseil national des universités (CNU) qui représente l’ensemble des enseignants-chercheurs, toutes disciplines confondues, demande, fort de sa représentativité, par la voie de sa Commission permanente, la reprise des cours en présentiel dès la rentrée cet automne.

      L’université est un lieu d’échange. Un cours est une représentation théâtrale : il ne s’agit aucunement de clamer des vérités académiques et scientifiques, ni de lire sans vie un cours. L’universitaire doit séduire et intéresser pour transmettre. Son regard doit détecter l’inattention de son auditoire. Nombre d’étudiants ont la croyance qu’il existe un écran invisible entre l’enseignant et eux. N’en faites pas une réalité qui détruira l’université.

      L’amphithéâtre est un théâtre. Tout cela n’est pas anecdotique : le collectif est l’essence même de l’université. A son détriment parfois, lorsque l’enseignant ressent cette impression désagréable qu’un mur d’étudiants se dresse devant lui en signe de contestation à une décision ou une position. Avec un plaisir incomparable lorsque la fusion prend : le bruit de l’amphithéâtre est un souffle qui rythme nos enseignements.
      Dans l’air du temps

      L’université est d’abord un collectif qui s’incarne dans un lieu, physique. L’étudiant y fait ses premiers vrais choix de formation. L’université tisse les liens entre les étudiants d’aujourd’hui, les professionnels et amis de demain. Rien de tout cela ne surgira d’un auditoire « confiné » totalement ou partiellement.

      Depuis la mi-mars, l’université française suit le rythme de la crise sanitaire mondiale. L’enseignement est devenu à distance et il convient néanmoins « d’assurer la continuité pédagogique ». Au pays des confinés, dans un univers connecté, l’activité universitaire battait son plein. A l’heure du déconfinement, les universités élaborent leur plan de reprise d’activité et personne ne semble s’émouvoir du fait que ceci indique qu’une certaine activité aurait cessé. Mais de quelle activité s’agit-il ?

      Alors que partout l’activité économique et sociale reprend,
      d’aucuns s’interrogent sur la pertinence d’une reprise des cours universitaires en présentiel à l’automne prochain. De réunions Zoom en cours par visioconférences, les enseignants-chercheurs ont poursuivi enseignement et recherche avec l’aide efficace des outils numériques de communication. Faut-il-en déduire que ces pratiques doivent être généralisées ?
      Les amphis doivent-ils être renvoyés à des accessoires désuets appartenant à un siècle antérieur ? A faible taux de carbone et
      parées des vertus de frugalité économique, les rencontres virtuelles sont dans l’air du temps.
      Le distanciel, ce n’est ni le collectif ni l’individuel… C’est la solitude de l’étudiant et de l’enseignant. Pire, nombre de nos étudiants travaillent dans des conditions difficiles. La vie collective est un moyen de les éloigner quelques heures de réalités financières et sociales parfois désastreuses.
      Imaginer une université à distance, c’est renoncer à sa fonction sociale. Çà et là, on voit poindre les défaillances de ce trop bel édifice basé sur le tout à distance.
      Alors qu’on s’émeut de l’accroissement du nombre d’étudiants décrocheurs, que pourra signifier une continuité pédagogique pour des étudiants découvrant l’université ?
      Le temps des études supérieures participe à la consolidation
      du statut de citoyen au sein de nos sociétés complexes. La
      confrontation d’opinions entre condisciples est souvent la base de l’affirmation des personnalités de ces acteurs de la société de demain. La #distanciation_physique est devenue, dans les faits et les discours, une #distanciation_sociale dont on ne peut supporter qu’elle perdure.

      Dialogue direct
      Si les activités de recherche semblent s’accommoder plus que
      d’autres de la distanciation physique, elles sont fondées sur le dialogue et la confrontation. La période que nous traversons sera dommageable : mise en sommeil des expériences, annulations de colloques, reports en cascade de
      congrès internationaux. L’urgence est à la reprise de ces activités d’échanges scientifiques plutôt qu’au développement viral de controverses stériles sur les réseaux sociaux. Alors que les citoyens attendent de la recherche qu’elle propose des réponses adaptées, en particulier en période
      de crise, nous savons que la
      construction de projets de recherche
      collaboratifs nécessite
      des rencontres réelles.
      Le dialogue direct est coextensif
      du développement de l’activité
      de recherche. Il n’est nullement
      question de remettre en cause
      des décisions nécessaires lorsque
      surgit le danger sanitaire. Mais le
      distanciel, sous toutes ses formes,
      doit demeurer l’exception et
      ne peut l’emporter sur le principe
      du présentiel sur le seul fondement
      du risque. Pourquoi le principe de précaution s’appliqueraitil
      plus ici que dans les commerces
      et les transports ?
      Ainsi, de l’activité de chercheur
      à celle d’enseignant, de la construction
      de la connaissance à sa
      transmission, le travail des enseignantschercheurs
      est intrinsèquement
      lié au dialogue direct.
      Les rencontres fortuites, les interpellations
      inattendues ou impromptues,
      la dispute parfois, ne
      sont pas accessoires, elles sont
      l’essence même de l’activité universitaire.
      A l’heure où nous écrivons ces
      lignes, nous prenons connaissance
      du projet de loi de programmation
      pluriannuelle de la
      recherche, dite LPPR, qui, audelà
      des mesures budgétaires, interroge
      les fondements de l’université.
      Ce projet, qui suscite d’ores et
      déjà de vives réactions, rappelle
      néanmoins opportunément la
      fonction essentielle de l’université
      dans le développement et la
      diffusion de la recherche.
      L’activité scientifique est un socle
      évident de notre métier, indissociable
      de l’activité de formation,
      indissociable également de
      la fonction sociale de l’université,
      lieu d’échange ouvert, accessible
      à tous et qui doit le rester.
      Pour que vive l’université, nous serons présents, dès septembre, auprès de nos étudiants et avec nos collègues.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/18/imaginer-une-universite-a-distance-c-est-renoncer-a-sa-fonction-sociale_6043

    • Pétition des étudiants des #Pays-Bas contre l’enseignement en ligne :
      Studenten tegen online onderwijs : geef ons de ruimte

      Door het reisverbod voor studenten in de spits maakt de regering onderwijs op locatie onmogelijk. Universiteiten en hogescholen zijn gedwongen om het grootste deel van het onderwijs online te geven. Dit is een enorme achteruitgang. Meer fysiek onderwijs is mogelijk. Geef het onderwijs de ruimte!

      https://petities.nl/petitions/studenten-tegen-online-onderwijs-geef-ons-de-ruimte?locale=nl

  • Illisible carte du déconfinement - romy.tetue.net
    http://romy.tetue.net/illisible-carte-du-deconfinement

    Rouge, vert, orange… En cette période de crise sanitaire, le gouvernement communique sur le déconfinement progressif de chaque département à l’aide d’une carte colorée… malheureusement difficile à comprendre.

    « Hier, mon fils de 24 ans, humilié, m’a demandé la couleur de notre département… Le codage des départements en vert, orange et rouge n’a pas été pensé pour les personnes avec daltonisme : 2 500 000 personnes en France, 4 % de la population »

    #MapFail #cartographie #geocovid #daltonisme #sémiologie #accessibilité #a11y #RGAA

  • COVID-19 at the borders of Europe

    Webinar with :

    #Karen_Mets - Senior Advocacy Adviser - Asylum and Migration, Save the Children
    #Sara_Prestianni – Program Officer Asylum and Migration, Euromed Rights
    #Vicky_Skoumbi – Editor αληthεια Magazine and Director of the Greece Programme, Collège de Philosophie de Paris
    #Alexandra_Embiricos- Policy and Legal Associate, UNHCR EU Representation

    https://www.youtube.com/watch?v=n6PvSXftKIg&feature=youtu.be


    #webinaire #séminaire #conférence #frontières #Europe #asile #migrations #réfugiés #covid-19 #coronavirus #frontières_européennes #Italie #Grèce #hotspots #Malte #ports #fermeture_des_ports #fermeture_des_frontières #Méditerranée #quarantaine

    ping @karine4 @isskein @luciebacon @thomas_lacroix @mobileborders @_kg_

  • Cartographie numérique : La carte, objet éminemment politique : vers un déconfinement différencié par départements
    http://cartonumerique.blogspot.com/2020/05/la-carte-du-deconfinement.html

    Le gouvernement français a fait connaître la carte destinée à préparer le déconfinement qui sera mis en oeuvre à partir du 11 mai 2020. Il s’agit d’un déconfinement progressif qui sera différencié en fonction des départements. Il s’agit d’une situation inédite qui introduit une différenciation, voire une inéquité entre les territoires de la République. Cette carte, en apparence assez simple avec ses trois couleurs vert-orange-rouge, pose question sur le plan sémiologique. Elle interroge quant au choix des données et au sens général à lui accorder. Aussi peu scientifique que pédagogique, la carte du déconfinement s’est transformée en mème sur les réseaux sociaux où elle fait l’objet de détournements humoristiques.

    #cartographie #covid-19

    • Covid-19 : des cartes très politiques

      Le système de #classement des #départements utilisé par le #gouvernement pour préparer le #déconfinement n’a que l’apparence d’une démarche scientifique.

      Lors de sa conférence de presse de jeudi, le ministre de la Santé a présenté trois cartes « reflétant l’activité virale du Covid-19 » dans les départements français, sur lesquelles sera en partie fondée la stratégie de déconfinement à partir du 11 mai.

      Avec leur classement en trois catégories des départements, elles apparaissent comme la garantie que les décisions du gouvernement seront fondées sur une analyse statistique objective. Pourtant, les cartes ne sont pas des images « scientifiques » indiscutables (1), surtout lorsqu’elles sont utilisées par des politiques en temps de crise. Il est donc important de déconstruire l’idée qu’il existe des départements rouges, orange et verts.

      Un #titre, une #légende

      Une carte n’est vraiment lisible que si elle comprend au moins un titre et une légende qui explique les choix graphiques opérés. Celles qui ont été diffusées jeudi comportaient des légendes lacunaires : pas de précision sur les pourcentages décrivant la « circulation active de l’épidémie » (carte 1), pas de description de la « capacité » des hôpitaux pour analyser la « tension hospitalière » (carte 2), pas d’information sur la façon dont la « synthèse » est établie (carte 3).

      Quelles sont les sources, la date ou la période de référence ? Aucune réponse à ces questions, même si les jours suivants, une précision sur les pourcentages a été ajoutée sur la première et la deuxième carte. Pour leur défense, elles sont issues d’une conférence de presse où Olivier Véran donnait des explications plus précises, mais il est étonnant qu’aucun document plus explicite n’ait été diffusé ensuite.

      Le titre de la première carte est problématique : ce qui est montré sur celle-ci ne correspond que très partiellement à « la circulation active du virus », car cela impliquerait de rendre compte d’un mouvement sur une certaine durée. On attendrait donc un indicateur dynamique montrant un flux ou comparant un état à deux dates précises. Or nous avons ici la représentation d’une moyenne de pourcentages statiques, à savoir la part de suspicion de cas de Covid-19 parmi les passages aux urgences par jour et par département.
      Problème de données

      C’est pourtant ce critère qui a valu au Cher, à la Haute-Corse et au Lot d’être classés rouges alors que leurs voisins étaient souvent verts. Le gouvernement a remédié à cette « erreur » dès le lendemain. Comment ? On ne sait pas : d’après les chiffres publiés les jours suivants (2), certains départements passés du rouge au vert possèdent toujours des parts importantes de suspicion de Covid-19 parmi leurs passages aux urgences (plus de 20% de moyenne sur sept jours pour la Haute-Corse jusqu’à dimanche, par exemple).

      Cette erreur de comptage révèle un autre problème fondamental : l’indicateur choisi pour exprimer la circulation du virus est apparemment trop réducteur, car trop sensible aux infimes fluctuations qui peuvent être enregistrées d’un jour à l’autre dans les départements les moins touchés et les moins peuplés. Des particularités liées au jour de l’enregistrement (il y a moins de passage aux urgences les dimanches) ou une erreur de saisie ou de calcul seront très visibles dans les pourcentages produits à partir d’une petite population comme dans le Lot (81 passages par jour en moyenne), alors qu’elles seront presque totalement lissées avec une population importante comme à Paris (885 passages).

      Le dimanche 26 avril, 52 passages aux urgences ont par exemple été enregistrés dans le Lot, dont 2 étaient dus à une suspicion de Covid-19 (soit 3,8%). Avec ce mode de calcul, il aurait suffi de 4 personnes de plus avec suspicion de Covid-19 ce jour-là pour que le pourcentage monte à 11,5%, et que le département tombe dans la catégorie rouge. En comparaison, 4 passages de plus n’auraient provoqué que 0,5% d’augmentation de la part des suspicions Covid-19 aux urgences à Paris. Le lendemain, il y a eu 102 passages dans le Lot dont 11 pour une suspicion Covid-19, soit une « circulation active du virus » de 10,8%… Bien que les cartes du gouvernement fassent une moyenne sur sept jours (ce qui ne lisse que partiellement ces fluctuations), il est clair qu’un tel indicateur n’est pas assez stable ni assez complexe pour fonder la stratégie de déconfinement (3).
      Discrétisation

      Un autre problème tient à la manière dont les catégories (vert, orange, rouge) ont été construites. Admettons que la carte de « la circulation active du virus » publiée mercredi soit fondée sur les moyennes de la part quotidienne de passages aux urgences dus au coronavirus entre le 22 et le 28 avril. Sur cette période, 33,8% des passages aux urgences dans le Cher sont dus à une suspicion de Covid-19, il y en a 10,2% dans la Nièvre et 9,7% dans l’Yonne. Selon les catégories du gouvernement, la Nièvre et le Cher, qui ont plus de 20% d’écart, sont englobés dans la même catégorie rouge (supérieur à 10%), alors que l’Yonne est dans la catégorie orange (de 6 à 10%).

      Injuste semble-t-il ? Ceci correspond au problème de la discrétisation, qui désigne la répartition des valeurs en catégories, effectivement nécessaire à la lisibilité de ce type de carte. Pour choisir les seuils qui les déterminent, il existe plusieurs méthodes statistiques. Ici, il y a eu discrétisation, mais on ne sait pas comment. A quoi correspond donc ce seuil de 10% qui risque de prendre beaucoup d’importance dans nos vies les prochaines semaines ? Un seuil épidémiologique établi scientifiquement ou statistiquement ? Un nombre choisi pour sa rondeur ?

      Autre problème : le nombre de catégories. Suivant les règles habituelles de représentation des données (la sémiologie graphique) (4), un nombre minimum de quatre catégories – idéalement cinq – serait préconisé. Ici, les raisons politiques ont dicté un résumé de la réalité en trois catégories simplificatrices ; il devrait n’en rester plus que deux en fin de semaine.

      Problème de #sémiologie

      Pour signifier visuellement la progression continue de pourcentages, la sémiologie préconise d’utiliser une même gamme de couleur, du clair au foncé. Selon ces règles, les cartes de la « circulation active du virus » et de la « tension hospitalière » sont donc fausses, car elles passent du vert, à l’orange, au rouge. Aucun cartographe n’est tenu d’appliquer absolument ces règles. Toutefois, cette entorse révèle un choix graphique à but politique : elle sert à faire correspondre les cartes à l’opposition binaire entre « vert » et « rouge » exposée quelques jours plus tôt par le Premier ministre devant le Parlement.

      C’est l’application visuelle d’une rhétorique politique, dont l’efficacité est renforcée par les connotations des deux couleurs choisies : vert = bien, sécurité ; rouge = mal, danger. Cela nous force à lire une séparation radicale entre les départements alors qu’il n’en est rien dans les données de départ. C’est peut-être pour cette raison que les cartes de jeudi ont provoqué la colère des habitants du Lot, de la Haute-Corse ou du Cher, choqués de se découvrir rouges.

      Ces cartes ne sont pas justes. Elles ne sont pas non plus complètement fausses. Elles constituent en revanche de parfaits (et très grossiers) exemples d’utilisation politique de cartes statistiques, qui jouent sur les nombreuses alternatives offertes aux cartographes. Les cartes sont des discours et doivent donc être contextualisées, datées, sourcées, signées et, en retour, critiquées. C’est à ce prix qu’elles peuvent être comprises pour ce qu’elles sont : au mieux de merveilleux outils heuristiques et pédagogiques, au pire des images de propagande potentiellement dangereuses.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/covid-19-des-cartes-tres-politiques_1787381

    • Exemples d’autres cartes possibles avec les mêmes données :
      https://signaletbruit.substack.com/p/ce-que-le-dbat-autour-de-stopcovid

      Illustration de notre premier numéro sur la mise en données du COVID-19, cette cartographie montre l’impact des conventions de représentation sur notre appréhension d’une réalité. En gardant le même indicateur (hospitalisations pour 10000 habitants) et les mêmes données, mais en faisant varier la taille des catégories utilisées, on obtient 4 cartes très différentes. L’auteur n’a malheureusement rien pu faire pour la Côte-d’Or et le Doubs.

  • Le confinement marque une #frontière_culturelle en #Suisse

    La notion de #responsabilité_individuelle parle plus aux #Suisses_alémaniques qu’aux #Romands, davantage adeptes d’un Etat fort. Les raisons en sont historiques et culturelles.

    Exiger le moins pour obtenir le plus ; imposer le #semi-confinement pour aboutir au confinement : pour un œil étranger, la stratégie de la Suisse pour freiner la propagation du #coronavirus s’apparente au mieux à un exercice d’acrobatie, au pire à un orgueil démesuré. Pourtant, si l’on en croit les images de nos villes ce week-end, semi-désertes, il n’est pas dit qu’on perde ce pari. Par la grâce de la discipline helvétique ? Pas seulement. Plus profondément, c’est à la notion de responsabilité individuelle et de rôle de l’Etat qu’il faut probablement attribuer ce résultat.

    Or, ces notions ne sont pas totalement identiques selon qu’on est citoyen latin ou alémanique. En #Suisse_romande, on a vu se multiplier les appels au #confinement_total, espéré par beaucoup jusqu’à vendredi dernier. Des citoyens l’ont même demandé sous forme de pétitions. On sentait aussi cette préférence chez certains conseillers d’Etat romands, même si exprimée à demi-mot pour ne pas court-circuiter la Confédération, désormais à la manœuvre.

    En Suisse alémanique en revanche, les appels s’en tenaient au #respect_des_règles en vigueur, hormis des personnalités de l’UDC, réclamant des mesures plus strictes, avec de notoires exceptions, comme le conseiller national Roger Köppel. Même si Zurich a fermé ses rives du lac devant un afflux de promeneurs, le maître mot demeure « responsabilité individuelle ». C’est ce qu’il fallait comprendre du discours fort d’Alain Berset, taclant au passage le verticalisme aux accents certes gaulliens mais jugé inefficace de notre voisin français.

    La synthèse entre la France et l’Allemagne

    La Suisse, c’est une autre histoire, mélange du nord et du sud de l’Europe : « Au Nord, comme en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas, le premier réflexe est le laisser-faire, dans la certitude que les barrières naturelles se réinstalleront d’elles-mêmes, explique Olivier Meuwly, historien. Dans la culture germanique, on présuppose que la responsabilité individuelle entraînera la #responsabilité_collective. Une vision étrangère à la culture du Sud, où l’ordre est censé venir d’en haut. »

    La Suisse, à cheval, décline ces deux cultures. Historiquement, elle fait la synthèse entre la France et l’Allemagne, ou la Grande-Bretagne et l’Italie. L’historien rappelle que dans les guerres de religion déjà, la Suisse a tenté la #synthèse en cherchant le #compromis.

    Deux paradigmes pour un seul objectif, la #liberté : « Dans le brillant discours d’Alain Berset, toutes les influences se synthétisent et on perçoit une #mosaïque_organiquement_organisée », estime Olivier Meuwly. Ce curieux #assemblage s’articule aussi autour de l’esprit de #milice, du #fédéralisme et de la #démocratie_directe, « trois piliers de la « #suissitude », trois logiques qui marquent les #comportements ».

    La responsabilité individuelle découle de la faiblesse de l’Etat

    Cette valorisation de la responsabilité individuelle trouve ses fondements dans la #faiblesse_de_l’Etat, rappelle Irène Herrmann, historienne et professeure à l’Université de Genève : « Au XIXe siècle, Berne a lutté pour s’arroger un peu du pouvoir des cantons. Une partie lui est échue, une autre a été conférée aux citoyens, à travers la démocratie directe : ils devaient en user modérément et exercer sur eux-mêmes le pouvoir que l’Etat, très faible, était incapable d’imposer. Cet héritage institutionnel est très fort et, par conséquent, on n’imagine pas aujourd’hui que cela puisse marcher autrement. »

    C’est un peu moins vrai dans les cantons qui ont rejoint la Confédération plus tardivement, comme le Valais, Genève et Neuchâtel. « Ceux-là acceptent plus volontiers la #délégation de #responsabilités à l’Etat, alors que les cantons alémaniques ont tendance à glorifier la culture politique basée sur la responsabilité individuelle, poursuit l’historienne. Cela aboutit à une survalorisation du pouvoir de décision de l’individu. » D’autres répondront qu’elle est salutaire. Ces différences de perception pourraient expliquer l’attente des Latins envers Berne à serrer la vis.

    Un #Röstigraben de l’embrassade ?

    Plus prosaïquement, ce souhait n’est sans doute pas étranger au fait que les cantons latins déplorent plus de mortalité que la Suisse alémanique. C’est vrai aussi pour l’Italie ou l’Espagne, contrairement à l’Allemagne et à l’Autriche. Ce constat amène le politologue alémanique Michael Hermann, qui dirige l’institut de recherche Sotomo, à émettre une hypothèse : « Il est frappant d’observer que le coronavirus a une #géographie_culturelle. Et si c’était le fait d’un #rapport_à_l’autre différent ? Les habitants des pays latins sont plus tactiles, ils observent moins de #distance_sociale que dans les pays germaniques. »

    Un Röstigraben de l’embrassade ? Pourquoi pas. Sa supposition s’appuie aussi sur le fait que les décès actuels sont le résultat de contagions qui datent d’il y a trois semaines environ, soit avant les mesures mises en place par Berne. Michael Hermann insiste aussi sur d’autres différences : le #sport est plus largement pratiqué outre-Sarine, la #prévention sur la santé occupe plus d’espace qu’en Suisse romande : « Adeptes de la marche, de la nature et du grand air, les Alémaniques auraient beaucoup de mal à supporter le confinement. C’est possible que cela compte aussi dans l’#autodiscipline qu’ils observent. »

    Il n’empêche : au-delà des divergences dont les racines plongent dans un passé qui, même ignoré, constitue le génome des Suisses, ceux-ci ont majoritairement suivi l’injonction des autorités et déserté leurs villes. Qu’il soit permis de s’en égayer avec ce mot d’Olivier Meuwly : « On dit des Romands qu’ils sont très français, mais ils se révèlent aussi alémaniques ! »

    https://www.letemps.ch/suisse/confinement-marque-une-frontiere-culturelle-suisse

    –-> article paru le 23.03.2020

    Pour rappel, un extrait du discours de Berset :


    https://seenthis.net/messages/843863#message844245

    ping @simplicissimus

  • Avec sa gestion de court terme, « le gouvernement affaiblit notre capacité collective à lutter contre le virus » - Basta !
    https://www.bastamag.net/test-systematique-depistage-immunite-infection-temps-de-travail-contaminat

    Est-ce qu’il y a une particularité française dans la gestion de la crise ?

    J’insiste : pour les maladies infectieuses, il faut dépister, isoler et traiter, on sait cela depuis très longtemps. C’est ainsi qu’on arrête la chaîne de contamination. En refusant de se mobiliser dans ce sens, c’est comme si la France décidait que les 50 ans d’expériences et de luttes contre les maladies infectieuses n’avaient aucune valeur, aucun sens. Je trouve que c’est terrible. La carence de réactifs, qui manqueraient selon le gouvernement pour fabriquer des tests, est une explication qui ne me satisfait pas.

    Nos dirigeants avancent là une raison technique, alors qu’ils ont clairement fait un choix stratégique : le choix de ne pas tester. Les laboratoires privés et les laboratoires vétérinaires ont dit très tôt qu’ils pouvaient se mobiliser pour fabriquer des tests. L’État aurait aussi pu réquisitionner Sanofi et d’autres entreprises pharmaceutiques. On aurait eu très rapidement les millions de tests dont nous avons aujourd’hui tellement besoin, notamment pour protéger nos soignants.

    Au lieu de cela, notre président se contente de les qualifier de héros...

  • Dublin | Et leur demande a finalement été examinée et ils se sont vus accorder l’asile…
    https://asile.ch/2020/03/23/dublin-et-leur-demande-a-finalement-ete-examinee-et-ils-se-sont-vus-accorder-l

    https://asile.ch/wp-content/uploads/2020/03/Capture-d’ecran-2020-03-23-à-14.06.03-1.png

    Il aura fallu 7 ans à ce ressortissant éthiopien pour que la Suisse daigne l’entendre sur ses allégations de persécution. Et un petit mois pour reconnaître que celles-ci étaient fondées et lui accorder le statut de réfugié. Ci-dessous, deux illustrations de l’absurdité des procédures de « non-entrée en matière » motivées par le principe de l’État tiers […]

  • Notre pain est politique – Revue Z
    http://www.zite.fr/parutions/notre-pain-est-politique

    Comment cultiver du blé sans dépendre des multinationales ?
    Pourquoi le gluten est-il devenu un problème pour la santé ?
    Les #semences paysannes sont-elles interdites ?
    Qui sont les géants de la boulangerie industrielle ?
    La baguette « tradition » et les pains surgelés sont-ils si différents ?

    Véritable guide nous emmenant de la sélection du #grain jusqu’à la cuisson du #pain, ce livre permet de comprendre l’impasse nutritionnelle, écologique et sociale de l’#industrie_boulangère. Et, à partir des #blés paysans, de découvrir la force collective de celles et ceux qui font autrement.

  • Greece to extend border fence over migration surge

    Greece will extend its fence on the border with Turkey, a government source said Sunday (8 March), amid continuing efforts by migrants to break through in a surge enabled by Ankara.

    “We have decided to immediately extend the fence in three different areas,” the government source told AFP, adding that the new sections, to the south of the area now under pressure, would cover around 36 kilometres (22 miles).

    The current stretch of fence will also be upgraded, the official added.

    Tens of thousands of asylum-seekers have been trying to break through the land border from Turkey for a week after Ankara announced it would no longer prevent people from trying to cross into the European Union.

    A police source Sunday told AFP that riot police reinforcements from around the country had been sent to the border in recent days, in addition to drones and police dogs.

    There have been numerous exchanges of tear gas and stones between Greek riot police and migrants.

    Turkey has also bombarded Greek forces with tear gas at regular intervals, and Athens has accused Turkish police of handing out wire cutters to migrants to help them break through the border fence.

    The Greek government over the weekend also released footage which it said showed a Turkish armoured vehicle assisting efforts to bring down the fence.

    “Parts of the fence have been removed, both by the (Turkish) vehicle and with wire cutters, but they are constantly being repaired,” local police unionist Elias Akidis told Skai TV.

    Turkey has accused Greek border guards of using undue force against the migrants, injuring many and killing at least five.

    The government in Athens has consistently dismissed the claim as lies.

    https://www.euractiv.com/section/justice-home-affairs/news/greece-to-extend-border-fence-over-migration-surge
    #murs #Evros #barrières_frontalières #Grèce #Turquie #frontières #extension
    ping @fil @reka @albertocampiphoto

    • je suis tombé sur une vidéo YT d’un compte néo-nazi montrant une attaque du mur de l’Evros par des migrants. L’attaque y est présentée comme soutenue par la police turque, ce qui est vraiment beaucoup solliciter les images… les migrants sont noyés sous les lacrymos.

    • Evros: Greece to extend the fence on the borders with Turkey to 40km

      Greece will extend the fence to its Evros borders with Turkey to 40 km, government spokesman Stelios Petsas said on Friday morning. The additional fence will be installed in “sensitive” areas preferred for illegal entries by migrants and refugees.

      The fence currently covers 12.5 km.

      Speaking to ANT1 TV, Petsas noted that at the moment the most vulnerable border point is in the south.

      The current 12.5 km fence of land access points is installed north and south of Kastanies customs office, where thousands of migrants and refugees have amassed.

      According to the daily Kathimerini, the 40 kilometers new fence is planned to be partially installed either in areas where the Evros waters are low or in areas where the landscape favors illegla paasage.

      Sections such as Ormenio, Gardens, Feres, Tychero, Soufli, Dikaia, Dilofo, Marassia, Nea Vyssa and elsewhere have been designated as the areas where the new fence will installed by the Greek Army and support by the police.

      According to a report by daily Elftheros Typos, Greece’s Plan B aside from the fence extension is the presence of about 4,000 police officers and soldiers in parallel patrols, helicopters, unmanned aircraft, message broadcasting, cameras for audio-video.

      A Greek Army – Greek Police “joint operations center” is to be established in Nea Vryssa.

      According to the daily more than 1,000 soldiers, two commandos squads, 1,500 police and national guards are currently operating in the Evros area.

      Petsas underlined that the Greek government has changed its policy because there is a national security issue at the moment.

      He reiterated the new policy saying that “no one will cross the border.”

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/03/06/evros-greece-fence-borders-turkey-extension

    • Video 2 - Violences contre les exilé·es à la frontière gréco-turque

      Depuis le début du mois de mars 2020, des milliers d’exilé·es, incité·es voire poussé·es par les autorités turques, se sont précipité·es aux frontières terrestres et maritimes entre la Turquie et la Grèce. Ils et elles se sont heurté·es à la violence de la police et de l’armée grecque, ainsi que de groupe fascistes, mobilisés pour leur en interdire le franchissement, la suite : www.gisti.org/spip.php ?article6368

      https://indymotion.fr/videos/watch/e8938a1c-5456-46e8-a0cb-be0806c96051?start=1s

    • Greece shields Evros border with blades wire, 400 new border guards

      Greece is strengthening ifs defense and is preparing for a possible new wave of migrants at its Evros border. A fence of sharp blades wire (concertina wire) and 400 additional border guards are to shield the country for the case Turkey will open its borders again so that migrants can cross into Europe.

      According to daily ethnos (https://www.ethnos.gr/ellada/105936_ohyronetai-o-ebros-frahtis-me-lepidoforo-syrmatoplegma-kai-400-neoi-sy), Ankara has already been holding groups of migrants in warehouses near the border, while the Greek side is methodically being prepared for the possibility of a new attempt for waves of migrants to try to cross again the border.

      “At the bridgeheads of Peplos and Fera, at the land borders after the riverbed is aligned, and in other vulnerable areas along the border, kilometer-long of metal fence with sharp blades wire are being installed, the soil is being cleaned from wild vegetation and clearing of marsh lands.

      The fence in the northern part is being strengthened and expanded, and 11 additional border pylons, each one 50 meters high, will be installed along the river in the near future. Each pylon will be equipped with cameras and modern day and night surveillance systems, with a range of several kilometers and multiple telecommunications capabilities, the daily notes.

      Within the next few months, 400 newly recruited border guards will be on duty and will almost double the deterrent force and enhance the joint patrols of the Army and Police, ethnos adds.

      Big armored military vehicles destined for Libya and confiscated five years ago south of Crete have been made available to the Army in the area, the daily notes.

      One and a half month after the end of the “war without arms” at the Evros border from end of February till the end of March, sporadic movement on the Turkish side of the border has been observed.

      At least four shooting incidents have been reported in the past two weeks, with Turkish jandarmerie to have fired at Greek border guards and members of the Frontex.

      Greece’s security forces are on high alert.

      Just a few days ago, Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu reiterated that Ankara’s policy of “open borders” will continue for anyone wishing to cross into Europe.

      Speaking to nationalist Akit TV on Wednesday, Cavusoglu claimed that Greece used “inhumane” behavior towards the migrants who want to cross into the country.

      Also Interior Minister Suleyman Soylu had threatened that the migrants will be allowed to leave Turkey again once the pandemic was over.

      PS It could be a very hot summer, should Turkey attempt to send migrants to Europe by land through Evros and by sea with boats to the Aegean islands and at the same time, deploys a drilling ship off Crete in July, as it claimed a few days ago.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/05/17/greece-shields-evros-border-blades-wire-400-border-guards

      #militarisation_des_frontières

    • Pour la bagatelle de 63 millions d’euro...

      Greece to extend fence on land border with Turkey to deter migrants

      Greece will proceed with plans to extend a cement and barbed-wire fence that it set up in 2012 along its northern border with Turkey to prevent migrants from entering the country, the government said on Monday.

      The conservative government made the decision this year, spokesman Stelios Petsas said, after tens of thousands of asylum seekers tried to enter EU member Greece in late February when Ankara said it would no longer prevent them from doing so.

      Greece, which is at odds with neighbouring Turkey over a range of issues, has been a gateway to Europe for people fleeing conflicts and poverty in the Middle East and beyond, with more than a million passing through the country in 2015-2016.

      The project led by four Greek construction companies will be completed within eight months at an estimated cost of 63 million euros, Petsas told a news briefing.

      The 12.5-kilometre fence was built eight years ago to stop migrants from crossing into Greece. It will be extended in areas indicated by Greek police and the army, Petsas said without elaborating. In March, he said it would be extended to 40 kilometres.

      Tensions between NATO allies Greece and Turkey, who disagree over where their continental shelves begin and end, have recently escalated further over hydrocarbon resources in the eastern Mediterranean region.

      https://kdal610.com/2020/08/24/greece-to-extend-fence-on-land-border-with-turkey-to-deter-migrants

    • Greece to extend fence on land border with Turkey to deter migrants

      Greece will proceed with plans to extend a cement and barbed-wire fence that it set up in 2012 along its northern border with Turkey to prevent migrants from entering the country, the government said on Monday.

      The conservative government made the decision this year, spokesman Stelios Petsas said, after tens of thousands of asylum seekers tried to enter EU member Greece in late February when Ankara said it would no longer prevent them from doing so.

      Greece, which is at odds with neighbouring Turkey over a range of issues, has been a gateway to Europe for people fleeing conflicts and poverty in the Middle East and beyond, with more than a million passing through the country in 2015-2016.

      The project led by four Greek construction companies will be completed within eight months at an estimated cost of 63 million euros, Petsas told a news briefing.

      The 12.5-kilometre fence was built eight years ago to stop migrants from crossing into Greece. It will be extended in areas indicated by Greek police and the army, Petsas said without elaborating. In March, he said it would be extended to 40 kilometres.

      Tensions between NATO allies Greece and Turkey, who disagree over where their continental shelves begin and end, have recently escalated further over hydrocarbon resources in the eastern Mediterranean region.

      https://uk.reuters.com/article/uk-greece-turkey-fence/greece-to-extend-fence-on-land-border-with-turkey-to-deter-migrants-idUK

    • Evros land border fence to be ready in eight months

      The construction of a new fence on northeastern Greece’s Evros land border with Turkey will be completed in eight months, according to Citizens’ Protection Minister Michalis Chrysochoidis, speaking in Parliament on Monday.

      The border fence project has a total budget of 62.9 million euros and has been undertaken by a consortium put together by four construction companies.

      It will have a total length of 27 kilometers and eight elevated observatories will be constructed to be used by the Hellenic Army.

      Moreover, the existing fence will be reinforced with a steel railing measuring 4.3 meters in height, instead of the current 3.5 meters.

      Damage to the existing fence during attempts by thousands of migrants to cross into Greece territory from Turkey, as well as bad weather, will be repaired – including a 400-meter stretch that collapsed as a result of flooding.

      https://www.ekathimerini.com/256184/article/ekathimerini/news/evros-land-border-fence-to-be-ready-in-eight-months

    • New Evros fence to be completed by April next year, PM says during on-site inspection

      Construction of a new fence designed to stop undocumented migrants from slipping into Greece along its northeastern border with Turkey, demarcated by the Evros River, is expected to be completed by April next year, Prime Minister Kyriakos Mitsotakis said during a visit at the area of Ferres on Saturday.

      “Building the Evros fence was the least we could do to secure the border and make the people of Evros feel more safe,” Mitsotakis said.

      The 62.9-million-euro steel fence with barbed wire will be five meters high and have a total length of 27 kilometers. Eight elevated observatories will be constructed to be used by the Hellenic Army. The project, which is designed to also serve as anti-flood protection, has been undertaken by a consortium put together by four construction companies.

      During a meeting with local officials, Mitsotakis also confirmed the hiring of 400 guards to patrol the border.

      https://www.ekathimerini.com/258187/article/ekathimerini/news/new-evros-fence-to-be-completed-by-april-next-year-pm-says-during-on-s

    • To Vima: Evros wall will be ready in April, the Min. of Public
      Order said that ’labourers worked in the snow to finish the fence’.
      It also claims drones fly daily over the border - can anyone confirm? Only found older news saying they were to be deployed.

      https://twitter.com/lk2015r/status/1363625427307278340

      –—

      Εβρος : Ο φράκτης, τα drones και ο χιονιάς

      O καινούργιος φράκτης στα σύνορα με μήκος 27 χιλιόμετρα και με 13 χιλιόμετρα ο παλαιός, θα είναι απόλυτα έτοιμος τον Απρίλιο.

      Ούτε το χιόνι, ούτε οι λευκές νύχτες του Φεβρουαρίου, ούτε οι θερμοκρασίες κάτω από το μηδέν εμπόδισαν τα συνεργεία στις εργασίες τους για την κατασκευή του φράκτη στον Έβρο. Όπως μου είπε ο Μιχάλης Χρυσοχοΐδης « μηχανήματα και εργάτες δούλεψαν μέσα στα χιόνια για να ολοκληρώσουν τον φράκτη ». Μου αποκάλυψε μάλιστα ότι ο καινούργιος φράκτης στα σύνορα με μήκος 27 χιλιόμετρα και με 13 χιλιόμετρα ο παλαιός, θα είναι απόλυτα έτοιμος τον Απρίλιο. Και τούτο παρά το γεγονός ότι αυτές τις ημέρες το μόνον που δυσκολεύει τις εργασίες είναι τα πολλά νερά του ποταμού ο οποίος έχει υπερχειλίσει. Ωστόσο τα drones πετούν καθημερινά και συλλέγουν πληροφορίες, οι περιπολίες είναι συνεχείς και τα ηχοβολιστικά μηχανήματα έτοιμα, εάν χρειαστεί να δράσουν.

      https://www.tovima.gr/2021/02/19/opinions/evros-o-fraktis-ta-drones-kai-o-xionias

    • In post-pandemic Europe, migrants will face digital fortress

      As the world begins to travel again, Europe is sending migrants a loud message: Stay away!

      Greek border police are firing bursts of deafening noise from an armored truck over the frontier into Turkey. Mounted on the vehicle, the long-range acoustic device, or “sound cannon,” is the size of a small TV set but can match the volume of a jet engine.

      It’s part of a vast array of physical and experimental new digital barriers being installed and tested during the quiet months of the coronavirus pandemic at the 200-kilometer (125-mile) Greek border with Turkey to stop people entering the European Union illegally.

      A new steel wall, similar to recent construction on the US-Mexico border, blocks commonly-used crossing points along the Evros River that separates the two countries.

      Nearby observation towers are being fitted with long-range cameras, night vision, and multiple sensors. The data will be sent to control centers to flag suspicious movement using artificial intelligence analysis.

      “We will have a clear ‘pre-border’ picture of what’s happening,” Police Maj. Dimonsthenis Kamargios, head of the region’s border guard authority, told the Associated Press.

      The EU has poured 3 billion euros ($3.7 billion) into security tech research following the refugee crisis in 2015-16, when more than 1 million people – many escaping wars in Syria, Iraq and Afghanistan – fled to Greece and on to other EU countries.

      The automated surveillance network being built on the Greek-Turkish border is aimed at detecting migrants early and deterring them from crossing, with river and land patrols using searchlights and long-range acoustic devices.

      Key elements of the network will be launched by the end of the year, Kamargios said. “Our task is to prevent migrants from entering the country illegally. We need modern equipment and tools to do that.”

      Researchers at universities around Europe, working with private firms, have developed futuristic surveillance and verification technology, and tested more than a dozen projects at Greek borders.

      AI-powered lie detectors and virtual border-guard interview bots have been piloted, as well as efforts to integrate satellite data with footage from drones on land, air, sea and underwater. Palm scanners record the unique vein pattern in a person’s hand to use as a biometric identifier, and the makers of live camera reconstruction technology promise to erase foliage virtually, exposing people hiding near border areas.

      Testing has also been conducted in Hungary, Latvia and elsewhere along the eastern EU perimeter.

      The more aggressive migration strategy has been advanced by European policymakers over the past five years, funding deals with Mediterranean countries outside the bloc to hold migrants back and transforming the EU border protection agency, Frontex, from a coordination mechanism to a full-fledged multinational security force.

      But regional migration deals have left the EU exposed to political pressure from neighbors.

      Earlier this month, several thousand migrants crossed from Morocco into the Spanish enclave of Ceuta in a single day, prompting Spain to deploy the army. A similar crisis unfolded on the Greek-Turkish border and lasted three weeks last year.

      Greece is pressing the EU to let Frontex patrol outside its territorial waters to stop migrants reaching Lesbos and other Greek islands, the most common route in Europe for illegal crossing in recent years.

      Armed with new tech tools, European law enforcement authorities are leaning further outside borders.

      Not all the surveillance programs being tested will be included in the new detection system, but human rights groups say the emerging technology will make it even harder for refugees fleeing wars and extreme hardship to find safety.

      Patrick Breyer, a European lawmaker from Germany, has taken an EU research authority to court, demanding that details of the AI-powered lie detection program be made public.

      “What we are seeing at the borders, and in treating foreign nationals generally, is that it’s often a testing field for technologies that are later used on Europeans as well. And that’s why everybody should care, in their own self-interest,” Breyer of the German Pirates Party told the AP.

      He urged authorities to allow broad oversight of border surveillance methods to review ethical concerns and prevent the sale of the technology through private partners to authoritarian regimes outside the EU.

      Ella Jakubowska, of the digital rights group EDRi, argued that EU officials were adopting “techno-solutionism” to sideline moral considerations in dealing with the complex issue of migration.

      “It is deeply troubling that, time and again, EU funds are poured into expensive technologies which are used in ways that criminalize, experiment with and dehumanize people on the move,” she said.

      Migration flows have slowed in many parts of Europe during the pandemic, interrupting an increase recorded over years. In Greece, for example, the number of arrivals dropped from nearly 75,000 in 2019 to 15,700 in 2020, a 78% decrease.

      But the pressure is sure to return. Between 2000 and 2020, the world’s migrant population rose by more than 80% to reach 272 million, according to United Nations data, fast outpacing international population growth.

      At the Greek border village of Poros, the breakfast discussion at a cafe was about the recent crisis on the Spanish-Moroccan border.

      Many of the houses in the area are abandoned and in a gradual state of collapse, and life is adjusting to that reality.

      Cows use the steel wall as a barrier for the wind and rest nearby.

      Panagiotis Kyrgiannis, a Poros resident, says the wall and other preventive measures have brought migrant crossings to a dead stop.

      “We are used to seeing them cross over and come through the village in groups of 80 or a 100,” he said. “We were not afraid. … They don’t want to settle here. All of this that’s happening around us is not about us.”

      https://www.ekathimerini.com/news/1162084/in-post-pandemic-europe-migrants-will-face-digital-fortress

      #pandémie #covid-19 #coronavirus #barrière_digitale #mur_digital #pré-mur #technologie #complexe_militaro-industriel #AI #IA #intelligence_artificielle #détecteurs_de_mensonge #satellite #biométrie #Hongrie #Lettonie #Frontex #surveillance #privatisation #techno-solutionism #déshumanisation

    • Greece: EU Commission upgrades border surveillance – and criticises it at the same time

      The Greek border police are using a sound cannon and drones on a new border fence, and the EU Commission expresses its „concern“ about this. However, it is itself funding several similar research projects, including a semi-autonomous drone with stealth features for „effective surveillance of borders and migration flows“

      On Monday, the Associated Press (AP) news agency had reported (https://apnews.com/article/middle-east-europe-migration-technology-health-c23251bec65ba45205a0851fab07e) that police in Greece plan to deploy a long-range sound cannon at the external border with Turkey in the future. The device, mounted on a police tank, makes a deafening noise with the volume of a jet engine. It is part of a system of steel walls that is being installed and tested along with drones on the 200-kilometre border with Turkey for migration defence. The vehicle, made by the Canadian manufacturer #Streit, comes from a series of seized „#Typhoons“ (https://defencereview.gr/mrap-vehicles-hellenic-police) that were to be illegally exported to Libya via Dubai (https://www.cbc.ca/news/politics/streit-libya-un-1.3711776).

      After the AP report about the sound cannons went viral, Commission spokesman Adalbert Jahnz had clarified that it was not an EU project (https://twitter.com/Ad4EU/status/1400010786064437248).

      Yesterday, AP reported again on this (https://apnews.com/article/middle-east-europe-migration-government-and-politics-2cec83ae0d8544a719a885a). According to Jahnz, the Commission has „noted with concern“ the installation of the technology and is requesting information on its use. Methods used in EU member states would have to comply with European fundamental rights, including the „right to dignity“. The right to asylum and the principle of non-refoulement in states where refugees face persecution must also be respected.

      The Commission’s outrage is anything but credible. After Turkish President Recep Tayyip Erdoğan used refugees to storm the Turkish-Greek border in March 2020, Commission President Ursula von der Leyen travelled to the border river Evros before the start of a Frontex mission and declared her solidarity there. Literally, the former German Defence Minister said (https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/statement_20_380): „I thank Greece for being our European shield“.

      Commission funds research on border surveillance

      Also yesterday, the Commission-funded #ROBORDER project (https://cordis.europa.eu/project/id/740593/de) said in a statement (https://roborder.eu/2021/06/03/new-collaboration-with-borderuas-project) that it is now cooperating with the #BorderUAS project (https://cordis.europa.eu/project/id/883272/de). Both are about the use of drones. The police in Greece are involved and the applications are to be tested there.

      The acronym ROBORDER stands for „#Autonomous_Swarm_of_Heterogeneous_Robots_for_Border_Surveillance“. It works with drones on water, on land and in the air. In Greece, for example, a drone is to be used to detect „unauthorised sea border crossing“ (https://roborder.eu/the-project/demonstrators), as well as an aircraft from the #Fraunhofer-Gesellschaft with a surveillance test platform, #radar systems and thermal imaging cameras.

      All drones in ROBORDER are supposed to be able to operate in swarms. They are controlled via a mobile control centre from the German company #Elettronica. This „#Multipurpose_Mission_Support_Vehicle“ (#MUROS) is used to collect all recorded data (https://www.elettronica.de/de/produkte/oeffentliche-sicherheit-integration). The project, which will soon come to an end, will cost around nine million euros, of which the EU Commission will pay the largest share.

      High-resolution cameras on lighter-than-air drones

      The acronym BorderUAS means „#Semi-Autonomous_Border_Surveillance_Platform_with_a_High-Resolution_Multi-Sensor_Surveillance_Payload“. Border authorities, police forces as well as companies and institutes mainly from Eastern Europe and Greece want to use it to investigate so-called lighter-than-air drones.

      These can be small zeppelins or balloons that are propelled by alternative propulsion systems and have a multitude of sensors and cameras. The participating company #HiperSfera (https://hipersfera.hr) from Croatia markets such systems for border surveillance, for example.

      The project aims to prevent migration on the so-called Eastern Mediterranean route, the Western Balkan route and across the EU’s eastern external land border. According to the project description, these account for 58 percent of all detected irregular border crossings. BorderUAS ends in 2023, and the technology will be tested by police forces in Greece, Ukraine and Belarus until then. The Commission is funding the entire budget with around seven million euros.

      Civilian and military drone research

      For border surveillance, the EU Defence Agency and the Commission are funding numerous civilian and military drone projects in Greece. These include the €35 million #OCEAN2020 project (https://ocean2020.eu), which conducts research on the integration of drones and unmanned submarines into fleet formations. #ARESIBO, which costs around seven million euros (https://cordis.europa.eu/project/id/833805/de) and on which the Greek, Portuguese and Romanian Ministries of Defence and the #NATO Research Centre are working on drone technology, will end in 2022. With another five million euros, the Commission is supporting an „#Information_Exchange_for_Command_Control_and_Coordination_Systems_at_the_Borders“ (#ANDROMEDA) (https://cordis.europa.eu/project/id/833881/de). This also involves drones used by navies, coast guards and the police forces of the member states.

      In #CAMELOT (https://cordis.europa.eu/project/id/740736/de) are flying various drones from Israel and Portugal, and as in ROBORDER, a single ground station is to be used for this purpose. A scenario „illegal activity, illegal immigration persons“ is being tested with various surveillance equipment at the Evros river. The Commission is contributing eight million euros of the total sum. This year, results from #FOLDOUT (https://cordis.europa.eu/project/rcn/214861/factsheet/de) will also be tried out on the Greek-Turkish border river Evros, involving satellites, high-flying platforms and drones with technology for „through-foliage detection“ (https://foldout.eu/wp-content/uploads/2018/12/Flyer_v1_Foldout_EN_v2_Print.pdf) in the „outermost regions of the EU„. The Commission is allocating eight million euros for this as well.

      Also with EU funding, predominantly Greek partners, including drone manufacturers #ALTUS and #Intracom_Defense, as well as the Air Force, are developing a drone under the acronym LOTUS with „autonomy functions“ and stealth features for surveillance. The project manager promotes the system as suitable for „effective surveillance of borders and migration flows“ (https://www.intracomdefense.com/ide-leader-in-european-defense-programs).

      https://digit.site36.net/2021/06/04/greece-eu-commission-upgrades-border-surveillance-and-criticises-it-at

      #drones #Canada #complexe_militaro-industriel

    • La Grèce construit un mur sur sa frontière avec la Turquie

      22 août - 13h : La Grèce a annoncé vendredi avoir achevé une clôture de 40 km à sa frontière avec la Turquie et mis en place un nouveau système de #surveillance pour empêcher d’éventuels demandeurs d’asile d’essayer d’atteindre l’Europe après la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans.

      La crise afghane a créé « des possibilités de flux de migrants », a déclaré le ministre de la Protection des citoyens Michalis Chrysochoidis après s’être rendu vendredi dans la région d’Evros avec le ministre de la Défense et le chef des forces armées. « Nous ne pouvons pas attendre passivement l’impact possible », a-t-il affirmé. « Nos frontières resteront sûres et inviolables. »

      https://www.courrierdesbalkans.fr/refugies-balkans-les-dernieres-infos

  • The #Climate-Migration-Industrial_Complex

    Thirty years ago there were fifteen border walls around the world. Now there are seventy walls and over one billion national and international migrants. International migrants alone may even double in the next forty years due to global warming. It is not surprising that over the past two decades, we have also seen the rise of an increasingly powerful global climate-security market designed to profit from (and help sustain) these crises. The construction of walls and fences to block rising sea levels and incoming people has become one of the world’s fastest growing industries, alongside the detention and deportation of migrants, and is projected to reach $742 billion by 2023. I believe we are witnessing the emergence of what we might call a “climate-migration-industrial complex.”

    This complex is composed of private companies who profit by securitizing nation-states from the effects of climate-related events, including migration. This includes private detention centers, border construction companies, surveillance technology consultants and developers, deportation and transportation contractors, and a growing army of other subcontractors profiting from insecurity more broadly. Every feature of this crisis complex is an opportunity for profit. For example, even when security measures “fail” and migrants cross borders illegally, or remain beyond their visas to live without status as “criminals,” there is an entire wing of private companies paid to hunt them down, detain them, and deport them just across the border, where they can return and begin the market cycle all over again. Each step in the “crimmigration” process now has its own cottage industry and dedicated army of lobbyists to perpetuate the laws that support it.

    Here is the incredible double paradox that forms the backbone of the climate-migration-industrial complex: right-wing nationalists and their politicians claim they want to deport all undocumented migrants, but if they did, they would destroy their own economy. Capitalists, on the other hand, want to grow the economy with migrant labor (any honest economist will tell you that immigration almost always leads to growth in GDP), but if that labor is too expensive, then it’s not nearly as profitable.

    Trump is the Janus-faced embodiment of this anti-immigrant, pro-economy dilemma and the solution to it — not that he necessarily knows it. With one hand, migrant labor is strategically criminalized and devalorized by a xenophobic state, and with the other, it is securitized and hyper-exploited by the economy. It is a win-win situation for right-wing capitalists but a crucial element is still missing: what will continue to compel migrants to leave their homes and work as exploited criminals in an increasingly xenophobic country?

    This is where the figure of the climate migrant comes in. What we call “climate migrants” or “climate refugees” are not the victims of merely “natural disasters,” because climate change is not a strictly natural process — it is also highly political. The causes of climate-related migration are disproportionately produced by rich Western countries and the effects are disproportionately suffered by poorer countries. The circumstances that determine who is forced to migrate are also influenced by the history of colonialism, global inequality, and the same conditions that have propelled economic migration for decades. In short, the fact that climate change benefits the perpetrators of climate destruction by producing an increasing supply of desperate, criminalized, physically and economically displaced laborers is no coincidence. In fact, it is the key to the Trump “solution.”

    Another key is the use of climate change to acquire new land. When people are forced to migrate out of a territory, or when frozen territories thaw, new lands, waters, and forests become open to extractive industries like mining, drilling, fishing, and logging. Trump’s recent (and ridiculous) bid to buy the thawing territory of Greenland for its oil and gas reserves is one example of this. Climate-stricken urban areas open up new real estate markets, as the gentrification of New Orleans after hurricane Katrina illustrated. In other words, climate change might not mean the end of capitalism, but rather could actually signal its resurgence from current falling rates of ecological profit. During colonialism, everything and everyone that could be easily appropriated (oil, slaves, old-growth forests, etc.), was gobbled up. The workers who are left today under post-colonialism demand more money and more rights. The minerals left are more expensive to extract. This is why capitalists have increasingly retreated to financial speculation, and now to monetizing their own crises.

    If only there were new ways, the capitalist dreams, to kick start the economy and cheaply dislodge huge numbers of people from their land, devalorize their labor, and then appropriate that labor extremely cheaply. In other words, if climate change did not exist, capitalism would have to create it. Luckily for the capitalists, it does exist, because they did create it. Climate migrants now form what we might call a “disposable climate labor army,” conscripted out of a standing reserve of global poverty from wherever the next climate-related disaster strikes, and deployed wherever capitalism demands precarious, securitized, and criminalized labor to be exploited.

    We need to rethink the whole framing of the climate migration “crisis.” Among other things, we need a more movement-oriented political theory to grapple better with the highly mobile events of our time — what I call a “kinopolitics.” The advent of the Capitalocene/Kinocene makes possible today the insight that nature, humans, and society have always been in motion. Humans are and have always been fundamentally migratory, just as the climate and the earth are. These twin insights might sound obvious today, but if taken seriously, they offer a complete inversion of the dominant interpretive paradigms of the climate and migration crises.

    Humans and Earth have always been in motion, but not all patterns of motion are the same. There is no natural, normal, or default state of the earth or of human society. Therefore, we have to study the patterns of circulation that make possible these metastable states and not take them as given. This is what I have tried to work out in The Figure of the Migrant (2015) and Theory of the Border (2016). Unfortunately, the dominant framework for thinking about the climate and migrant crises is currently upside down. It starts from the perspective of a triple stasis: 1) that the earth and human society are in some sense separable and static, or at least stable, structures; 2) that the future should continue to be stable as well; and 3) that if there is not stability, then there is a “crisis.” Mobility, then, is a crisis only if we assume that there was or should be stasis in the first place. For example, migrants are said to destabilize society, and climate change is said to destabilize the earth.

    From a kinopolitical perspective, we can see that the opposite is, in fact, true: Humans were first migratory, and only later settled into more metastable patterns of social-circulation (made historically possible by the social expulsion and dispossession of others). Migrants are not outside society but have played a productive and reproductive role throughout history. Migrant movements are constitutive and even transformative elements of society, rather than exceptional or marginal phenomena. The real question is how we ever came to act and think as if societies were not processes of social circulation that relied on migration as their conditions of reproduction. The earth, too, was first migratory, and only later did it settle into metastable patterns of geological and atmospheric circulation (e.g. the Holocene). Why did we ever think of the earth as a stable surface, immune from human activity in the first place?

    The problem with the prevailing interpretation of climate change and migration is that the flawed paradigm that has defined the “crisis,” the notion of stasis, is also proposed as the solution “Let’s just get things back to normal stability again.” In short, I think a new paradigm is needed that does not use the same tools that generated the “crisis” to solve it — i.e. capitalism, colonialism, and the nation-state.

    Today’s migrant “crisis” is a product of the paradox at the heart of the capitalist, territorial nation-state form, just as the climate crisis is an expression of the paradox at the heart of anthropocentrism. The solutions, therefore, will not come from the forms in crisis but only from the birth of new forms-in-motion that begin with the theoretical primacy of the very characteristic that is dissolving the old forms: the inherent mobility of the migrant climate and the climate migrant.

    https://publicseminar.org/essays/the-climate-migration-industrial-complex

    #complexe_militaro-industriel #réfugiés_environnementaux #réfugiés_climatiques #murs #barrières_frontalières #business #climat #changement_climatique #sécurité #rétention #détention_administrative #privatisation #contrôles_frontaliers #kinopolitics #kinopolitique #kinocène #mobilité #circulation #crise #stabilité #philosophie #ressources_pédagogiques #Etat-nation

    –—

    #catastrophes_naturelles :

    What we call “climate migrants” or “climate refugees” are not the victims of merely “natural disasters,” because climate change is not a strictly natural process — it is also highly political. The causes of climate-related migration are disproportionately produced by rich Western countries and the effects are disproportionately suffered by poorer countries. The circumstances that determine who is forced to migrate are also influenced by the history of colonialism, global inequality, and the same conditions that have propelled economic migration for decades. In short, the fact that climate change benefits the perpetrators of climate destruction by producing an increasing supply of desperate, criminalized, physically and economically displaced laborers is no coincidence.

    –-> @karine4

    #terres #accaparement_des_terres :

    Another key is the use of climate change to acquire new land. When people are forced to migrate out of a territory, or when frozen territories thaw, new lands, waters, and forests become open to extractive industries like mining, drilling, fishing, and logging.

    –-> @odilon
    #extractivisme #colonialisme

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    @sinehebdo, un nouveau mot :
    –-> #crimmigration
    #mots #terminologie #vocabulaire

    Et aussi... la #kinocène

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    Lien avec le #capitalisme :

    If only there were new ways, the capitalist dreams, to kick start the economy and cheaply dislodge huge numbers of people from their land, devalorize their labor, and then appropriate that labor extremely cheaply. In other words, if climate change did not exist, capitalism would have to create it. Luckily for the capitalists, it does exist, because they did create it. Climate migrants now form what we might call a “disposable climate labor army,” conscripted out of a standing reserve of global poverty from wherever the next climate-related disaster strikes, and deployed wherever capitalism demands precarious, securitized, and criminalized labor to be exploited.

    #expoitation #travail #disposable_climate_labor_army #pauvreté

    signalé par @isskein

    ping @fil @reka

  • Fact-checking | Les ratés de l’accélération des procédures

    Entre le discours ultra positif (https://www.lacote.ch/articles/suisse/migration-davantage-de-requerants-quittent-la-suisse-volontairement-891190) dans la presse du patron du Secrétariat d’État aux migrations (#SEM) Mario Gattiker sur la nouvelle procédure d’asile accélérée en vigueur depuis le 1er mars 2019 [1] et le tableau que dressent plusieurs arrêts du Tribunal administratif fédéral (TAF) sur cette même procédure, on peut se demander si l’on parle de la même chose. Vivre Ensemble a déjà évoqué dans ses colonnes le manque d’#accès_aux_soins (https://asile.ch/2019/07/29/procedures-accelerees-et-acces-aux-soins-lequation-impossible-soins-dans-la-no) et de prise en compte de l’état de #santé (https://asile.ch/2019/07/29/procedures-accelerees-et-acces-aux-soins-lequation-impossible-prise-en-conside) dans la décision d’asile ayant motivé le TAF à renvoyer sa copie au SEM [2]. À ce jour, quelque 37 jugements ne concernant que la Suisse romande, et dont le plus récent date de janvier 2020, montrent des défaillances systémiques dans le dispositif de santé mis en place. Mais ce n’est pas tout. L’instance de recours a rendu de nombreux autres arrêts édifiants sur la (très piètre) qualité de l’établissement des faits et des mesures d’instruction effectué par le SEM dans les centres fédéraux. Toutes ces décisions négatives cassées par le TAF auraient pu avoir des conséquences graves pour les personnes concernées dont la vie et l’intégrité sont en jeu. Et elles ne sont que la pointe de l’iceberg.

    Pour rappel, la nouvelle procédure d’asile – ou restructuration – entrée en force en mars 2019 a été conçue pour « accélérer » l’examen des demandes d’asile en imposant une cadence très rapide pour les cas considérés comme « simples ». Les délais pour faire recours contre une décision sont raccourcis de 30 à 7 jours ouvrables ; une représentation juridique gratuite est garantie pour contre-balancer ce raccourcissement des délais que justifierait la non-complexité des cas.

    À l’élaboration du projet de loi, le SEM évaluait le taux de ces cas dits « simples » à 20%. Parmi les 80% restants, il estimait à 40% la proportion de procédures Dublin (également traitées de façon accélérée dans les centres fédéraux) et à 40 % le taux de cas dits « complexes » affectés en procédure étendue. Dans ce dernier cas, les demandeurs d’asile sont attribués aux cantons. La procédure accélérée et les procédures Dublin sont entièrement menées dans les centres fédéraux, dont il a fallu augmenter la capacité.

    Liquider plutôt qu’investiguer

    Logiquement – et légalement – la répartition entre procédure accélérée et étendue devrait découler de l’appréciation de la situation individuelle des personnes en quête de protection par le fonctionnaire du SEM en charge de leur requête. La différenciation entre cas « simples » (manifestement fondés ou infondés) et cas « complexes » devrait dépendre de l’évaluation des démarches supplémentaires à mener au terme de la première audition sur les motifs d’asile pour pouvoir prendre une décision motivée : audition complète, vérification des allégations du requérant par l’obtention de documents, la recherche d’informations sur les pays, auprès des ambassades à l’étranger, problématique médicale à éclaircir, etc.

    Des dizaines d’arrêts cassés par le TAF en Suisse romande

    Or ce que montrent plus d’une quinzaine d’arrêts du TAF, c’est que les fonctionnaires ont préféré liquider – par décision négative – des situations qui auraient à l’évidence dû être transférées en procédure étendue pour examen approfondi [3]. Et les juges de rappeler que « les nouveaux délais de procédure ne dispensent pas le SEM d’établir les faits de manière complète et correcte », car, soulignent-ils, « l’examen d’un cas complexe en procédure accélérée induit un risque de violation des garanties procédurales » (E-3447/2019 du 13.11.2019). Les juges ajoutent à l’intention du SEM quelques illustrations de cas justifiant le passage en procédure étendue, notamment la production de nombreux moyens de preuve ou la tenue de plusieurs auditions.

    Cette remise à l’ordre s’ajoute à de nombreux arrêts cassant les décisions du SEM pour établissement des faits incomplet et violation du droit d’être entendu (voir exemples en encadré ci-dessous).

    Le SEM a eu plus de 5 ans pour tester les procédures

    Comme il n’a cessé de le faire dans ses réponses à la presse face aux dysfonctionnements de prise en charge médicale révélés par la jurisprudence du TAF, le SEM se justifiera sans doute par des erreurs de jeunesse. Sachant qu’il a eu plus de 5 ans pour « tester » ces nouvelles procédures avant leur entrée en vigueur dans toute la Suisse [4], on retoquera sèchement cette excuse.

    D’une part en raison des enjeux inhérents à une mauvaise décision d’asile, à savoir le risque d’un renvoi vers un pays où la vie et l’intégrité sont menacés. Ensuite parce que l’on sait que du fait justement de l’accélération des procédures, de nombreuses décisions ne sont pas contestées, la représentation juridique mandatée par le SEM, surchargée, renonçant à recourir dans les cas qu’ils jugent dénués de chance d’aboutir ou à entamer des recherches supplémentaires. À l’aéroport de Genève, on a récemment vu un homme gagner seul devant le TAF : les avocats de Caritas Suisse avaient renoncé à faire recours [5] !

    Accélération ou… allongement des procédures ?

    Une justification retoquée, enfin, parce que parallèlement, Monsieur Gattiker, haut responsable du SEM et de ces dysfonctionnements, fanfaronne dans la presse sur le succès de la procédure accélérée. Selon l’ats, « Mario Gattiker se dit ‹ très satisfait › de la mise en œuvre de la nouvelle loi sur l’asile. Il faut en moyenne 48 jours au SEM pour statuer sur une demande. Et seules 18% des demandes d’asile sont traitées dans le cadre d’une procédure élargie en raison de nécessaires clarifications complexes. Les procédures accélérées doivent prendre moins de 50 jours, celles élargies moins de 100. » [6]

    À coup sûr que dans son calcul, il ne tient pas compte de l’allongement des procédures dues à ces décisions bâclées, qui font l’objet d’un recours, et sont ensuite renvoyées par le TAF au SEM pour nouvelle décision…

    DISPOSITIF SANTé EN CAUSE

    Gros point noir de cette nouvelle procédure, le dispositif santé a fait l’objet d’une quarantaine d’arrêts du TAF rien que pour la Suisse romande depuis le lancement de la phase pilote à Boudry, le dernier datant de janvier 2020*. Il cristallise la problématique de l’établissement des faits et des mesures d’instruction dans le cadre de la procédure accélérée et demeure largement d’actualité.

    En effet, au centre fédéral de Boudry, l’interdiction faite aux défenseurs juridiques des requérants d’asile d’avoir des contacts directs avec les médecins du centre médical privé sous mandat du SEM a pour conséquence des dossiers sur l’asile incomplets. Et des décisions ne tenant pas compte de l’état de santé pouvant attester des allégations à l’appui de la demande d’asile ou de vulnérabilités prépondérantes dans les procédures Dublin. La seule communication admise par le SEM est l’envoi par les médecins via email d’un formulaire médical très succinct au mandataire. Transmission qui a parfois connu des ratés, le mandataire se trouvant sans informations médicales parfois déterminantes pour attester des motifs d’asile. Si le mandataire souhaite des informations médicales supplémentaires, il doit passer par le SEM pour demander un rapport détaillé aux médecins. Rapport que le SEM peut arbitrairement décider de ne pas lui transmettre, les médecins privés n’ayant de leur côté pas le droit de l’adresser aux défenseurs juridiques !

    Par ailleurs, l’accès aux médecins du centre médical est très difficile pour les demandeurs d’asile : l’infirmerie de Boudry joue un rôle de filtre. Et lorsque les personnes sont transférées au centre fédéral de Chevrilles, le suivi médical est rendu encore plus difficile. Un système qui fonctionne donc en huis clos sous contrôle total du SEM.

    *Le concept médical santé à l’œuvre en Suisse romande est détaillé dans les arrêts D-1954/2019 du 13 mai 2019 et E-3262/2019 du 4 juillet 2019.

    Arrêts illustrant l’inadéquation de la procédure accélérée en raison de la complexité du cas

    Couple iranien dont l’épouse s’est convertie au christianisme. Elle a été accusée d’atteinte à l’ordre public et aux mœurs religieuses, emprisonnée et est dans l’attente de son procès. Elle a en outre subi une agression de la part d’un cousin en raison de sa conversion. Le TAF souligne que, contrairement à l’appréciation du SEM, le récit des recourants est crédible, étayé et vraisemblable sur ses aspects fondamentaux. Le TAF relève que l’examen des points fondamentaux est totalement absent des PV d’auditions et que le SEM place des exigences trop élevées en se basant sur le niveau d’éducation des recourants. Il indique par ailleurs que compte tenu des délais légaux pour obtenir des documents depuis l’étranger ou commanditer une enquête en ambassade, il aurait convenu de traiter la demande en procédure étendue.Les nouveaux délais induits par la nouvelle procédure ne dispensent pas le SEM d’établir les faits de manière complète et exacte. Recours admis.
    ATAF D-3503/2019 du 24.07.2019

    Cas d’un ressortissant du Nigéria alléguant des persécutions en lien avec son homosexualité. Le TAF relève que le SEM n’a pas laissé l’opportunité au recourant d’obtenir et de produire des moyens de preuve. Il n’a pas examiné les allégations en tenant compte de la situation au Nigéria. La décision rendue par le SEM découle principalement de pures spéculations. Rappelant que le choix du type de procédure dépend uniquement de l’autorité de première instance, le TAF souligne que la procédure en question était trop complexe pour être menée en procédure accélérée. Or, le traitement de dossiers complexes dans le cadre de la procédure accélérée, qui, par définition, ne permet pas la tenue d’audition longues et l’appréciation de plusieurs éléments de preuve complexes, n’est pas approprié. En effet, une telle approche comporte le risque d’une violation des garanties procédurales des demandeurs d’asile. Recours admis pour établissement incomplet des faits et violation du droit d’être entendu.
    ATAF E-2965/2019 du 28.06.2019

    https://asile.ch/2020/02/06/fact-checking-les-rates-de-lacceleration-des-procedures

    #accélération_des_procédures #asile #migrations #réfugiés #Suisse #TAF #procédures_accélérées #centre_fédéral #centres_fédéraux #procédure_d'asile #procédure_étendue #cas_simple #cas_complexe #SEM #TAF #accès_aux_soins #Boudry

  • Muddy America : Color Balancing The Election Map - Infographic
    https://stemlounge.com/muddy-america-color-balancing-trumps-election-map-infographic

    It’s not what it looks like.

    Different graphs are designed for different purposes. The graph above is a county-level winner-takes-all map. I’ll call it a County Winner map for short. Scientists use it to quickly see which way the counties went in an election. While there is arguably no better map for seeing who won in which county, this map can be misleading when used for other purposes. We need to be aware of two of its characteristics:

    It doesn’t express the relative voting populations between each county. Instead, it can make people feel like all of the land has the same population.
    It’s not designed to express the margin of victory within each county. It shows who won in a county, even if they won by just one vote. It’s a winner-takes-all graph, after all.

    #cartographie #états-unis #manipulation #sémiologie #cartoexperiment

  • Entre expulsion et retour volontaire, la frontière est fine

    Une nouvelle sémantique s’est construite au sein de l’Union européenne : celle du « retour volontaire » des migrants irréguliers. Découvrez sur le blog « Dialogues économiques » l’analyse du politologue #Jean-Pierre_Cassarino, qui travaille depuis de longues années sur la #migration_de_retour et met en garde contre l’utilisation abusive du terme « #retour » dans le discours politique.

    À l’heure des fake news et des décodex, les mots prennent des tournures ambivalentes. Langue de bois et autres artefacts langagiers construisent, au-delà des mots, des murs. Des murs qui n’ont plus d’oreilles et brouillent notre compréhension. Derrière cet appel incessant au « retour », résonnent les mots de Patrick Chamoiseau : « Ils organisent le fait que l’on n’arrive jamais1 ».

    Contrôles aux frontières, centres de détention, identification par empreintes digitales ou encore quotas d’expulsions ont fleuri dans tous les pays européens. Ces dispositifs ont germé sur le terreau fertile des discours sur le « retour » des migrants, diffusés dans les États membres et au sein de l’Union européenne.

    Avec la première vague migratoire venue des Balkans, cette nouvelle terminologie s’est affirmée au cours des années 1990 au point de devenir hégémonique aujourd’hui. Basée sur la dichotomie entre « #retour_volontaire » et « #retour_forcé », elle a été accréditée par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM). Elle prend corps dans divers mécanismes comme « l’#aide_au_retour_volontaire » en France qui propose aux migrants irréguliers de retourner dans leur pays moyennant #compensation_financière.

    À travers une multitude d’entretiens réalisés en Algérie, au Maroc et en Tunisie avec des migrants expulsés ou ayant décidé de rentrer de leur propre chef, Jean-Pierre Cassarino, enseignant au Collège d’Europe et titulaire de la Chaire « Études migratoires » à l’IMéRA (Marseille), en résidence à l’IMéRA et enseignant au Collège d’Europe (Varsovie) revient sur l’utilisation trompeuse de ces catégories.

    La #novlangue du retour forcé/retour volontaire

    Dans 1984, George Orwell construisait une véritable novlangue où toutes les nuances étaient supprimées au profit de dichotomies qui annihilent la réflexion sur la complexité d’une situation. C’est oui, c’est non ; c’est blanc, c’est noir ; c’est simple. Toute connotation péjorative est supprimée et remplacée par la négation des concepts positifs. Le « mauvais » devient « non-bon ». Dans le livre d’Orwell, cette pensée binaire nie la critique vis-à-vis de l’État et tue dans l’œuf tout débat.

    Aujourd’hui, les instances internationales et européennes produisent un #discours_dichotomique où le retour volontaire se distingue du retour forcé. En 2005, le Conseil de l’Europe, écrit dans ses « Vingt principes directeurs sur le retour forcé » : « Le retour volontaire est préférable au retour forcé et présente beaucoup moins de #risques d’atteintes aux #droits_de_l’homme. C’est pourquoi il est recommandé aux pays d’accueil de l’encourager, notamment en accordant aux personnes à éloigner un délai suffisant pour qu’elles se conforment de leur plein gré à la décision d’éloignement et quittent le territoire national, en leur offrant une #aide_matérielle telle que des #primes ou la prise en charge des frais de transport, en leur fournissant des informations détaillées dans une langue qui leur est compréhensible sur les programmes existants de retour volontaire, en particulier ceux de l’Organisation internationale des migrations (OIM)2. »

    Pour Jean-Pierre Cassarino, la #coercition s’applique pourtant dans les deux cas. L’Allemagne par exemple, considère l’Afghanistan comme un pays sûr. Elle a signé un accord avec ce dernier pour le « retour » volontaire et forcé des Afghans en situation irrégulière. Mais « les migrants qui ont été expulsés d’#Allemagne ont été forcés d’accepter le retour volontaire », explique Jean-Pierre Cassarino. Un des interrogés afghans témoigne ainsi : « On m’a demandé de signer et j’étais en détention, je ne voulais plus rester enfermé, j’avais peur ». Dans ce cas, parler de « retour volontaire » affirme un aspect positif. C’est un mécanisme politique plus facilement accepté par le public.

    Pour l’OIM, le retour volontaire concerne la personne qui signe une #déclaration dans laquelle elle accepte de retourner dans son pays. Dans ce cas et en règle générale, on lui offre le billet de retour. À l’inverse, dans le cas du retour forcé, la personne est contrainte, par ordre de la préfecture, de quitter le territoire. Elle est souvent accompagnée d’une #escorte de #rapatriement qui est coûteuse pour le gouvernement. Le retour volontaire n’est pas qu’une question sémantique, c’est aussi une question financière. On estime entre 10 000 et 15 000 euros une #reconduite_forcée à la frontière contre 2 000 à 4 000 pour un retour volontaire3. Dans tous les cas, dans cette dichotomie, la décision individuelle du migrant compte de moins en moins.

    Que se cache-t-il derrière le mot retour ?

    Peut-on utiliser le même mot pour un #migrant_rapatrié dans un pays en guerre, pour celui qui est renvoyé parce qu’illicite et pour celui qui décide, de sa propre initiative, de revenir au pays ? Difficile de nier l’aspect pluriel du retour migratoire.

    Jean-Pierre Cassarino explique comment la terminologie du « retour » s’assimile à l’#expulsion, par #manipulation_politique. Il se réfère à Albert Camus. Dans L’homme révolté, Camus plaide pour la #clarté_terminologique, parce qu’il ne faut pas « pactiser avec la propagande ». « Si une personne est expulsée de son pays elle n’est pas ‘retournée’ au pays. Les chercheurs travaillent de fait sur l’expulsion quand ils parlent de retour. »

    « Éjecté volontaire » ou « déplacé poétique », écrit l’écrivain Patrick Chamoiseau pour faire contrepoids.

    Retour pour le développement ?

    L’ampleur qu’a pu prendre « le retour » dans les instances internationales repose aussi sur la promotion du #développement dans les pays d’origine. Jean-Pierre Cassarino et son équipe de chercheurs ont interrogé 700 migrants tunisiens de retour en questionnant l’influence de l’expérience migratoire sur l’#entreprenariat. En mars 2014, un partenariat avait été signé entre la Tunisie et l’Union européenne pour faciliter l’acquisition de #compétences aux jeunes Tunisiens afin de leur permettre, une fois rentrés, de « développer des activités économiques rentables ».

    Qu’en est-il dans les faits ? Les migrants qui se sont insérés facilement dans le marché du travail avaient achevé leur séjour migratoire par eux-mêmes en affirmant leur souhait de revenir au pays. Qu’ils aient fini leurs études, qu’ils veuillent créer leur entreprise ou qu’ils aient atteint leurs objectifs en France, tous ont pu réunir les opportunités, le temps et les ressources nécessaires pour construire un projet de retour. Ici le « retour volontaire » prend tout son sens. Jean-Pierre Cassarino parle de cycle migratoire « complet ».

    Mais tous les migrants n’ont pas eu cette chance. La décision relève parfois d’un choix par défaut. Une socialisation difficile, des problèmes familiaux ou la précarité peuvent pousser la personne à rentrer à contrecœur. Pire, l’expérience migratoire peut être brutalement interrompue par une obligation à quitter le territoire. Pour ces migrants qui ne peuvent achever leur cycle (qu’il soit incomplet ou interrompu), de sérieuses difficultés se présentent sur la route du retour. Ils ont beaucoup plus de mal à s’insérer dans le monde professionnel.

    En approchant le retour par la complétude des #cycles_migratoires, Jean Pierre Cassarino montre qu’il n’y a pas qu’une façon de revenir et que la durée du séjour a des conséquences sur le développement dans le pays d’origine. C’est un appel à repenser les usages politiques et sémantiques du « retour » ; à remettre en question des notions qui s’inscrivent dans les inconscients collectifs. C’est un rappel à ce que Václav Havel écrit dans Quelques mots sur la parole : « Et voilà justement de quelle manière diabolique les mots peuvent nous trahir, si nous ne faisons pas constamment preuve de prudence en les utilisant ».

    Références :
    – Cassarino, Jean-Pierre (2014) « A Reappraisal of the EU’s Expanding Readmission System », The International Spectator : Italian Journal of International Affairs, 49:4, p. 130-145.
    – Cassarino, Jean-Pierre (2015) « Relire le lien entre migration de retour et entrepreneuriat, à la lumière de l’exemple tunisien », Méditerranée, n° 124, p. 67-72.

    https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/dialogues-economiques-leco-a-portee-de-main/entre-expulsion-et-retour-volontaire-la
    #expulsion #retour_volontaire #mots #sémantique #vocabulaire #migrations #asile #réfugiés #dichotomie #prix #coût

    Autres mots, @sinehebdo ?
    #migration_de_retour
    #migrant_rapatrié
    « #éjecté_volontaire »
    « #déplacé_poétique »

    ping @_kg_ @karine4

  • Comment signaler les déchets nucléaires par-delà les millénaires ?
    https://theconversation.com/comment-signaler-les-dechets-nucleaires-par-dela-les-millenaires-12

    Partant de l’hypothèse que chaque génération se chargera de maintenir la transmission, le premier scénario parie sur une « continuité entre présent et futur ».

    Cependant, sur une période plurimillénaire, plusieurs risques surgissent : des incompréhensions liées à la non-intelligibilité des archives constituées, des mécompréhensions entraînées par une mauvaise interprétation des documents et, enfin, la destruction matérielle des supports d’informations. À cet égard, pour l’Andra, « même si tout sera fait pour conserver une mémoire institutionnelle des sites (par le biais des archives), il serait irresponsable d’exclure la possibilité de sa perte ».

    #Signalétique de l’apocalypse
    Alerter de la #dangerosité des #déchets_nucléaires par-delà les millénaires
    Laetitia Ogorzelec-Guinchard
    https://journals.openedition.org/terrain/18319#authors

    #nucléaire #administration_du_désastre #langage #symbole #tête_de_mort #sémiologie #sémantique #pictogramme #pérennité #monument #mémoire #archives #radioactivité

  • Pourquoi la #couleur jaune est-elle mal aimée ?
    https://www.franceinter.fr/culture/pourquoi-la-couleur-jaune-est-elle-mal-aimee

    Ne dit-on pas d’un traitre à une cause, que c’est un jaune ? Pourquoi cette couleur célébrée dans l’Antiquité gréco-romaine est devenue la moins aimée des couleurs de base au cours de l’histoire ? Réponse avec le grand historien médiéviste Michel Pastoureau.

    #sémiologie

  • Main basse sur l’#eau | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/082810-000-A/main-basse-sur-l-eau

    Le prometteur marché de l’eau s’annonce comme le prochain casino mondial. Les géants de la finance se battent déjà pour s’emparer de ce nouvel « or bleu ». Enquête glaçante sur la prochaine bulle spéculative.

    Réchauffement climatique, pollution, pression démographique, extension des surfaces agricoles : partout dans le monde, la demande en eau explose et l’offre se raréfie. En 2050, une personne sur quatre vivra dans un pays affecté par des pénuries. Après l’or et le pétrole, l’"or bleu", ressource la plus convoitée de la planète, attise les appétits des géants de la #finance, qui parient sur sa valeur en hausse, source de #profits mirobolants. Aujourd’hui, des #banques et fonds de placements – Goldman Sachs, HSBC, UBS, Allianz, la Deutsche Bank ou la BNP – s’emploient à créer des #marchés porteurs dans ce secteur et à spéculer, avec, étrangement, l’appui d’ONG écologistes. Lesquelles achètent de l’eau « pour la restituer à la nature », voyant dans ce nouvel ordre libéral un moyen de protéger l’environnement.

    En Australie, continent le plus chaud de la planète, cette #marchandisation de l’eau a pourtant déjà acculé des fermiers à la faillite, au profit de l’#agriculture_industrielle, et la Californie imite ce modèle. Face à cette redoutable offensive, amorcée en Grande-Bretagne dès #Thatcher, la résistance citoyenne s’organise pour défendre le droit à l’eau pour tous et sanctuariser cette ressource vitale limitée, dont dépendront 10 milliards d’habitants sur Terre à l’horizon 2050.

    De l’Australie à l’Europe en passant par les États-Unis, cette investigation décrypte pour la première fois les menaces de la glaçante révolution en cours pour les populations et la planète. Nourri de témoignages de terrain, le film montre aussi le combat, à la fois politique, économique et environnemental, que se livrent les apôtres de la #financiarisation de l’eau douce et ceux, simples citoyens ou villes européennes, qui résistent à cette dérive, considérant son accès comme un droit universel, d’ailleurs reconnu par l’#ONU en 2010. Alors que la bataille de la #gratuité est déjà perdue, le cynisme des joueurs de ce nouveau #casino mondial, au sourire carnassier, fait frémir, l’un d’eux lâchant : « Ce n’est pas parce que l’eau est la vie qu’elle ne doit pas avoir un prix. »

  • GRAIN | L’Asie sous la menace de l’UPOV 91
    https://grain.org/e/6376

    L’Asie, qui compte 60 % de la population et 74 % des paysans du monde, est depuis longtemps la cible d’une campagne de plus en plus intensive qui vise à privatiser les semences à coups de nouvelles lois et réglementations.1 Aujourd’hui jusqu’à 80 % de toutes les semences utilisées en Asie proviennent des paysans qui conservent les semences des récoltes précédentes.2 Les grandes entreprises veulent rendre cette pratique illégale et faire ainsi de l’argent en obligeant les paysans à racheter des semences à chaque saison de plantation. Pour beaucoup de paysans et de groupes d’intérêt public, cette évolution est extrêmement dangereuse, car quiconque a la main sur les semences peut contrôler l’approvisionnement alimentaire.

    #semence #Asie

  • Europe spends billions stopping migration. Good luck figuring out where the money actually goes

    How much money exactly does Europe spend trying to curb migration from Nigeria? And what’s it used for? We tried to find out, but Europe certainly doesn’t make it easy. These flashy graphics show you just how complicated the funding is.
    In a shiny new factory in the Benin forest, a woman named Blessing slices pineapples into rings. Hundreds of miles away, at a remote border post in the Sahara, Abubakar scans travellers’ fingerprints. And in village squares across Nigeria, Usman performs his theatre show about the dangers of travelling to Europe.

    What do all these people have in common?

    All their lives are touched by the billions of euros European governments spend in an effort to curb migration from Africa.

    Since the summer of 2015,
    Read more about the influx of refugees to Europe in 2015 on the UNHCR website.
    when countless boats full of migrants began arriving on the shores of Greece and Italy, Europe has increased migration spending by billions.
    Read my guide to EU migration policy here.
    And much of this money is being spent in Africa.

    Within Europe, the political left and right have very different ways of framing the potential benefits of that funding. Those on the left say migration spending not only provides Africans with better opportunities in their home countries but also reduces migrant deaths in the Mediterranean. Those on the right say migration spending discourages Africans from making the perilous journey to Europe.

    However they spin it, the end result is the same: both left and right have embraced funding designed to reduce migration from Africa. In fact, the European Union (EU) plans to double migration spending under the new 2021-2027 budget, while quadrupling spending on border control.

    The three of us – journalists from Nigeria, Italy and the Netherlands – began asking ourselves: just how much money are we talking here?

    At first glance, it seems like a perfectly straightforward question. Just add up the migration budgets of the EU and the individual member states and you’ve got your answer, right? But after months of research, it turns out that things are nowhere near that simple.

    In fact, we discovered that European migration spending resembles nothing so much as a gigantic plate of spaghetti.

    If you try to tease out a single strand, at least three more will cling to it. Try to find where one strand begins, and you’ll find yourself tangled up in dozens of others.

    This is deeply concerning. Though Europe maintains a pretence of transparency, in practice it’s virtually impossible to hold the EU and its member states accountable for their migration expenditures, let alone assess how effective they are. If a team of journalists who have devoted months to the issue can’t manage it, then how could EU parliament members juggling multiple portfolios ever hope to?

    This lack of oversight is particularly problematic in the case of migration, an issue that ranks high on European political agendas. The subject of migration fuels a great deal of political grandstanding, populist opportunism, and social unrest. And the debate surrounding the issue is rife with misinformation.

    For an issue of this magnitude, it’s crucial to have a clear view of existing policies and to examine whether these policies make sense. But to be able to do that, we need to understand the funding streams: how much money is being spent and what is it being spent on?

    While working on this article, we spoke to researchers and officials who characterised EU migration spending as “opaque”, “unclear” and “chaotic”. We combed through countless websites, official documents, annual reports and budgets, and we submitted freedom of information requests
    in a number of European countries, in Nigeria, and to the European commission. And we discovered that the subject of migration, while not exactly cloak-and-dagger stuff, is apparently sensitive enough that most people preferred to speak off the record.

    Above all, we were troubled by the fact that no one seems to have a clear overview of European migration budgets – and by how painfully characteristic this is of European migration policy as a whole.
    Nigeria – ‘a tough cookie’

    It wasn’t long before we realised that mapping out all European cash flows to all African countries would take us years. Instead, we decided to focus on Nigeria, Africa’s most populous country and the continent’s strongest economy, as well as the country of origin of the largest group of African asylum seekers in the EU. “A tough cookie” in the words of one senior EU official, but also “our most important migration partner in the coming years”.

    But Nigeria wasn’t exactly eager to embrace the role of “most important migration partner”. After all, migration has been a lifeline for Nigeria’s economy: last year, Nigerian migrants living abroad sent home $25bn – roughly 6% of the country’s GNP.

    It took a major European charm offensive to get Nigeria on board – a “long saga” with “more than one tense meeting”, according to a high-ranking EU diplomat we spoke to.

    The European parliament invited Muhammadu Buhari, the Nigerian president, to Strasbourg in 2016. Over the next several years, one European dignitary after another visited Nigeria: from Angela Merkel,
    the German chancellor, to Matteo Renzi,
    the Italian prime minister, to Emmanuel Macron,
    the French president, to Mark Rutte,

    the Dutch prime minister.

    Three guesses as to what they all wanted to talk about.
    ‘No data available’

    But let’s get back to those funding streams.

    The EU would have you believe that everything fits neatly into a flowchart. When asked to respond to this article, the European commission told us: “We take transparency very seriously.” One spokesperson after another, all from various EU agencies, informed us that the information was “freely available online”.

    But as Wilma Haan, director of the Open State Foundation, notes: “Just throwing a bunch of stuff online doesn’t make you transparent. People have to be able to find the information and verify it.”

    Yet that’s exactly what the EU did. The EU foundations and agencies we contacted referred us to dozens of different websites. In some cases, the information was relatively easy to find,
    but in others the data was fragmented or missing entirely. All too often, our searches turned up results such as “data soon available”
    or “no data available”.

    The website of the Asylum, Migration and Integration Fund (AMIF) – worth around €3.1bn – is typical of the problems we faced. While we were able to find a list of projects funded by AMIF online,

    the list only contains the names of the projects – not the countries in which they’re carried out. As a result, there’s only one way to find out what’s going on where: by Googling each of the project names individually.

    This lack of a clear overview has major consequences for the democratic process, says Tineke Strik, member of the European parliament (Green party). Under the guise of “flexibility”, the European parliament has “no oversight over the funds whatsoever”. Strik says: “In the best-case scenario, we’ll discover them listed on the European commission’s website.”

    At the EU’s Nigerian headquarters, one official explained that she does try to keep track of European countries’ migration-related projects to identify “gaps and overlaps”. When asked why this information wasn’t published online, she responded: “It’s something I do alongside my daily work.”
    Getting a feel for Europe’s migration spaghetti

    “There’s no way you’re going to get anywhere with this.”

    This was the response from a Correspondent member who researches government funding when we announced this project several months ago. Not exactly the most encouraging words to start our journey. Still, over the past few months, we’ve done our best to make as much progress as we could.

    Let’s start in the Netherlands, Maite’s home country. When we tried to find out how much Dutch tax money is spent in Nigeria on migration-related issues, we soon found ourselves down yet another rabbit hole.

    The Dutch ministry of foreign affairs, which controls all funding for Dutch foreign policy, seemed like a good starting point. The ministry divides its budget into centralised and decentralised funds. The centralised funds are managed in the Netherlands administrative capital, The Hague, while the decentralised funds are distributed by Dutch embassies abroad.

    Exactly how much money goes to the Dutch embassy in the Nigerian capital Abuja is unclear – no information is available online. When we contacted the embassy, they weren’t able to provide us with any figures, either. According to their press officer, these budgets are “fragmented”, and the total can only be determined at the end of the year.

    The ministry of foreign affairs distributes centralised funds through its departments. But migration is a topic that spans a number of different departments: the department for stabilisation and humanitarian aid (DSH), the security policy department (DVB), the sub-Saharan Africa department (DAF), and the migration policy bureau (BMB), to name just a few. There’s no way of knowing whether each department spends money on migration, let alone how much of it goes to Nigeria.

    Not to mention the fact that other ministries, such as the ministry of economic affairs and the ministry of justice and security, also deal with migration-related issues.

    Next, we decided to check out the Dutch development aid budget
    in the hope it would clear things up a bit. Unfortunately, the budget isn’t organised by country, but by theme. And since migration isn’t one of the main themes, it’s scattered over several different sections. Luckily, the document does contain an annex (https://www.rijksoverheid.nl/documenten/begrotingen/2019/09/17/hgis---nota-homogene-groep-internationale-samenwerking-rijksbegroting-) that goes into more detail about migration.

    In this annex, we found that the Netherlands spends a substantial chunk of money on “migration cooperation”, “reception in the region” and humanitarian aid for refugees.

    And then there’s the ministry of foreign affairs’ Stability Fund,
    the ministry of justice and security’s budget for the processing and repatriation of asylum seekers, and the ministry of education, culture and science’s budget for providing asylum seekers with an education.

    But again, it’s impossible to determine just how much of this funding finds its way to Nigeria. This is partly due to the fact that many migration projects operate in multiple countries simultaneously (in Nigeria, Chad and Cameroon, for example). Regional projects such as this generally don’t share details of how funding is divided up among the participating countries.

    Using data from the Dutch embassy and an NGO that monitors Dutch projects in Nigeria, we found that €6m in aid goes specifically to Nigeria, with another €19m for the region as a whole. Dutch law enforcement also provides in-kind support to help strengthen Nigeria’s border control.

    But hold on, there’s more. We need to factor in the money that the Netherlands spends on migration through its contributions to the EU.

    The Netherlands pays hundreds of millions into the European Development Fund (EDF), which is partly used to finance migration projects. Part of that money also gets transferred to another EU migration fund: the EUTF for Africa.
    The Netherlands also contributes directly to this fund.

    But that’s not all. The Netherlands also gives (either directly or through the EU) to a variety of other EU funds and agencies that finance migration projects in Nigeria. And just as in the Netherlands, these EU funds and agencies are scattered over many different offices. There’s no single “EU ministry of migration”.

    To give you a taste of just how convoluted things can get: the AMIF falls under the EU’s home affairs “ministry”

    (DG HOME), the Development Cooperation Instrument (DCI) falls under the “ministry” for international cooperation and development (DG DEVCO), and the Instrument contributing to Stability and Peace (IcSP) falls under the European External Action Service (EEAS). The EU border agency, Frontex, is its own separate entity, and there’s also a “ministry” for humanitarian aid (DG ECHO).

    Still with me?

    Because this was just the Netherlands.

    Now let’s take a look at Giacomo’s country of origin, Italy, which is also home to one of Europe’s largest Nigerian communities (surpassed only by the UK).

    Italy’s ministry of foreign affairs funds the Italian Agency for Development Cooperation (AICS), which provides humanitarian aid in north-eastern Nigeria, where tens of thousands of people have been displaced by the Boko Haram insurgency. AICS also finances a wide range of projects aimed at raising awareness of the risks of illegal migration. It’s impossible to say how much of this money ends up in Nigeria, though, since the awareness campaigns target multiple countries at once.

    This data is all available online – though you’ll have to do some digging to find it. But when it comes to the funds managed by Italy’s ministry of the interior, things start to get a bit murkier. Despite the ministry having signed numerous agreements on migration with African countries in recent years, there’s little trace of the money online. Reference to a €92,000 donation for new computers for Nigeria’s law enforcement and immigration services was all we could find.

    Things get even more complicated when we look at Italy’s “Africa Fund”, which was launched in 2017 to foster cooperation with “priority countries along major migration routes”. The fund is jointly managed by the ministry of foreign affairs and the ministry of the interior.

    Part of the money goes to the EUTF for Africa, but the fund also contributes to United Nations (UN) organisations, such as the UN Refugee Agency (UNHCR) and the International Organization for Migration (IOM), as well as to the Italian ministry of defence and the ministry of economy and finance.

    Like most European governments, Italy also contributes to EU funds and agencies concerned with migration, such as Frontex, Europol, and the European Asylum Support Office (EASO).

    And then there are the contributions to UN agencies that deal with migration: UNHCR, the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), IOM, the UN Development Programme (UNDP), and the UN Office on Drugs and Crime (UNODC), to name just a few.

    Now multiply all of this by the number of European countries currently active in Nigeria. Oh, and let’s not forget the World Bank,

    which has only recently waded into the waters of the migration industry.

    And then there are the European development banks. And the EU’s External Investment Plan, which was launched in 2016 with the ambitious goal of generating €44bn in private investments in developing countries, with a particular focus on migrants’ countries of origin. Not to mention the regional “migration dialogues”
    organised in west Africa under the Rabat Process and the Cotonou Agreement.

    This is the European migration spaghetti.
    How we managed to compile a list nonetheless

    By now, one thing should be clear: there are a staggering number of ministries, funds and departments involved in European migration spending. It’s no wonder that no one in Europe seems to have a clear overview of the situation. But we thought that maybe, just maybe, there was one party that might have the overview we seek: Nigeria. After all, the Nigerian government has to be involved in all the projects that take place there, right?

    We decided to ask around in Nigeria’s corridors of power. Was anyone keeping track of European migration funding? The Ministry of Finance? Or maybe the Ministry of the Interior, or the Ministry of Labour and Employment?

    Nope.

    We then tried asking Nigeria’s anti-trafficking agency (NAPTIP), the Nigeria Immigration Service (NIS), the Nigerians in Diaspora Commission, and the National Commission for Refugees, Migrants and Internally Displaced Persons (NCFRMI).

    No luck there, either. When it comes to migration, things are just as fragmented under the Nigerian government as they are in Europe.

    In the meantime, we contacted each of the European embassies in Nigeria.
    This proved to be the most fruitful approach and yielded the most complete lists of projects. The database of the International Aid Transparency Initiative (IATI)
    was particularly useful in fleshing out our overview.

    So does that mean our list is now complete? Probably not.

    More to the point: the whole undertaking is highly subjective, since there’s no official definition of what qualifies as a migration project and what doesn’t.

    For example, consider initiatives to create jobs for young people in Nigeria. Would those be development projects or trade projects? Or are they actually migration projects (the idea being that young people wouldn’t migrate if they could find work)?

    What about efforts to improve border control in northern Nigeria? Would they fall under counterterrorism? Security? Institutional development? Or is this actually a migration-related issue?

    Each country has its own way of categorising projects.

    There’s no single, unified standard within the EU.

    When choosing what to include in our own overview, we limited ourselves to projects that European countries themselves designated as being migration related.

    While it’s certainly not perfect, this overview allows us to draw at least some meaningful conclusions about three key issues: where the money is going, where it isn’t going, and what this means for Nigeria.
    1) Where is the money going?

    In Nigeria, we found

    If you’d like to work with the data yourself, feel free to download the full overview here.
    50 migration projects being funded by 11 different European countries, as well as 32 migration projects that rely on EU funding. Together, they amount to more than €770m in funding.

    Most of the money from Brussels is spent on improving Nigerian border control:
    more than €378m. For example, the European Investment Bank has launched a €250m initiative

    to provide all Nigerians with biometric identity cards.

    The funding provided by individual countries largely goes to projects aimed at creating employment opportunities

    in Nigeria: at least €92m.

    Significantly, only €300,000 is spent on creating more legal opportunities to migrate – less than 0.09% of all funding.

    We also found 47 “regional” projects that are not limited to Nigeria, but also include other countries.
    Together, they amount to more than €775m in funding.
    Regional migration spending is mainly focused on migrants who have become stranded in transit and is used to return them home and help them to reintegrate when they get there. Campaigns designed to raise awareness of the dangers of travelling to Europe also receive a relatively large proportion of funding in the region.

    2) Where isn’t the money going?

    When we look at the list of institutions – or “implementing agencies”, as they’re known in policy speak – that receive money from Europe, one thing immediately stands out: virtually none of them are Nigerian organisations.

    “The EU funds projects in Nigeria, but that money doesn’t go directly to Nigerian organisations,” says Charles Nwanelo, head of migration at the NCFRMI.

    See their website here.
    “Instead, it goes to international organisations, such as the IOM, which use the money to carry out projects here. This means we actually have no idea how much money the EU is spending in Nigeria.”

    We hear the same story again and again from Nigerian government officials: they never see a cent of European funding, as it’s controlled by EU and UN organisations. This is partially a response to corruption within Nigerian institutions – Europe feels it can keep closer tabs on its money by channelling it through international organisations. As a result, these organisations are growing rapidly in Nigeria. To get an idea of just how rapidly: the number of people working for the IOM in Nigeria has more than quadrupled over the past two years.

    Of course, this doesn’t mean that Nigerian organisations are going unfunded. Implementing agencies are free to pass funding along to Nigerian groups. For example, the IOM hires Nigerian NGOs to provide training for returning migrants and sponsors a project that provides training and new software to the Nigerian immigration service.

    Nevertheless, the system has inevitably led to the emergence of a parallel aid universe in which the Nigerian government plays only a supporting role. “The Nigerian parliament should demand to see an overview of all current and upcoming projects being carried out in their country every three months,” says Bob van Dillen, migration expert at development organisation Cordaid.

    But that would be “difficult”, according to one German official we spoke to, because “this isn’t a priority for the Nigerian government. This is at the top of Europe’s agenda, not Nigeria’s.”

    Most Nigerian migrants to Europe come from Edo state, where the governor has been doing his absolute best to compile an overview of all migration projects. He set up a task force that aims to coordinate migration activities in his state. The task force has been largely unsuccessful because the EU doesn’t provide it with any direct funding and doesn’t require member states to cooperate with it.

    3) What are the real-world consequences for Nigeria?

    We’ve established that the Nigerian government isn’t involved in allocating migration spending and that local officials are struggling to keep tabs on things. So who is coordinating all those billions in funding?

    Each month, the European donors and implementing agencies mentioned above meet at the EU delegation to discuss their migration projects. However, diplomats from multiple European countries have told us that no real coordination takes place at these meetings. No one checks to see whether projects conflict or overlap. Instead, the meetings are “more on the basis of letting each other know”, as one diplomat put it.

    One German official noted: “What we should do is look together at what works, what doesn’t, and which lessons we can learn from each other. Not to mention how to prevent people from shopping around from project to project.”

    Other diplomats consider this too utopian and feel that there are far too many players to make that level of coordination feasible. In practice, then, it seems that chaotic funding streams inevitably lead to one thing: more chaos.
    And we’ve only looked at one country ...

    That giant plate of spaghetti we just sifted through only represents a single serving – other countries have their own versions of Nigeria’s migration spaghetti. Alongside Nigeria, the EU has also designated Mali, Senegal, Ethiopia and Niger as “priority countries”. The EU’s largest migration fund, the EUTF, finances projects in 26 different African countries. And the sums of money involved are only going to increase.

    When we first started this project, our aim was to chart a path through the new European zeal for funding. We wanted to track the flow of migration money to find answers to some crucial questions: will this funding help Nigerians make better lives for themselves in their own country? Will it help reduce the trafficking of women? Will it provide more safe, legal ways for Nigerians to travel to Europe?

    Or will it primarily go towards maintaining the international aid industry? Does it encourage corruption? Does it make migrants even more vulnerable to exploitation along the way?

    But we’re still far from answering these questions. Recently, a new study by the UNDP

    called into question “the notion that migration can be prevented or significantly reduced through programmatic and policy responses”.

    Nevertheless, European programming and policy responses will only increase in scope in the coming years.

    But the more Europe spends on migration, the more tangled the spaghetti becomes and the harder it gets to check whether funds are being spent wisely. With the erosion of transparency comes the erosion of democratic oversight.

    So to anyone who can figure out how to untangle the spaghetti, we say: be our guest.

    https://thecorrespondent.com/154/europe-spends-billions-stopping-migration-good-luck-figuring-out-where-the-money-actually-goes/171168048128-fac42704
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Nigeria #EU #EU #Union_européenne #externalisation #frontières #contrôles_frontaliers #Frontex #Trust_fund #Pays-Bas #argent #transparence (manque de - ) #budget #remittances #AMIF #développement #aide_au_développement #European_Development_Fund (#EDF) #EUTF_for_Africa #European_Neighbourhood_Instrument (#ENI) #Development_Cooperation_Instrument (#DCI) #Italie #Banque_mondiale #External_Investment_Plan #processus_de_rabat #accords_de_Cotonou #biométrie #carte_d'identité_biométrique #travail #développement #aide_au_développement #coopération_au_développement #emploi #réintégration #campagnes #IOM #OIM

    Ajouté à la métaliste sur l’externalisation des frontières :
    https://seenthis.net/messages/731749
    Et ajouté à la métaliste développement/migrations :
    https://seenthis.net/messages/733358

    ping @isskein @isskein @pascaline @_kg_

    • Résumé en français par Jasmine Caye (@forumasile) :

      Pour freiner la migration en provenance d’Afrique les dépenses européennes explosent

      Maite Vermeulen est une journaliste hollandaise, cofondatrice du site d’information The Correspondent et spécialisée dans les questions migratoires. Avec deux autres journalistes, l’italien Giacomo Zandonini (Italie) et le nigérian Ajibola Amzat, elle a tenté de comprendre les raisons derrières la flambée des dépenses européennes sensées freiner la migration en provenance du continent africain.

      Depuis le Nigéria, Maite Vermeulen s’est intéressée aux causes de la migration nigériane vers l’Europe et sur les milliards d’euros déversés dans les programmes humanitaires et sécuritaires dans ce pays. Selon elle, la politique sécuritaire européenne n’empêchera pas les personnes motivées de tenter leur chance pour rejoindre l’Europe. Elle constate que les fonds destinés à freiner la migration sont toujours attribués aux mêmes grandes organisations gouvernementales ou non-gouvernementales. Les financements européens échappent aussi aux évaluations d’impact permettant de mesurer les effets des aides sur le terrain.

      Le travail de recherche des journalistes a duré six mois et se poursuit. Il est financé par Money Trail un projet qui soutient des journalistes africains, asiatiques et européens pour enquêter en réseau sur les flux financiers illicites et la corruption en Afrique, en Asie et en Europe.

      Les Nigérians ne viennent pas en Europe pour obtenir l’asile

      L’équipe a d’abord tenté d’élucider cette énigme : pourquoi tant de nigérians choisissent de migrer vers l’Europe alors qu’ils n’obtiennent quasiment jamais l’asile. Le Nigéria est un pays de plus de 190 millions d’habitants et l’économie la plus riche d’Afrique. Sa population représente le plus grand groupe de migrants africains qui arrivent en Europe de manière irrégulière. Sur les 180 000 migrants qui ont atteint les côtes italiennes en 2016, 21% étaient nigérians. Le Nigéria figure aussi régulièrement parmi les cinq premiers pays d’origine des demandeurs d’asile de l’Union européenne. Près de 60% des requérants nigérians proviennent de l’Etat d’Edo dont la capitale est Bénin City. Pourtant leurs chance d’obtenir un statut de protection sont minimes. En effet, seuls 9% des demandeurs d’asile nigérians reçoivent l’asile dans l’UE. Les 91% restants sont renvoyés chez eux ou disparaissent dans la nature.

      Dans l’article Want to make sense of migration ? Ask the people who stayed behind, Maite Vermeulen explique que Bénin City a été construite grâce aux nigérians travaillant illégalement en Italie. Et les femmes sont peut-être bien à l’origine d’un immense trafic de prostituées. Elle nous explique ceci :

      “Pour comprendre le présent, il faut revenir aux années 80. À cette époque, des entreprises italiennes étaient établies dans l’État d’Edo. Certains hommes d’affaires italiens ont épousé des femmes de Benin City, qui sont retournées en Italie avec leur conjoint. Ils ont commencé à exercer des activités commerciales, à commercialiser des textiles, de la dentelle et du cuir, de l’or et des bijoux. Ces femmes ont été les premières à faire venir d’autres femmes de leur famille en Italie – souvent légalement, car l’agriculture italienne avait cruellement besoin de travailleurs pour cueillir des tomates et des raisins. Mais lorsque, à la fin des années 80, la chute des prix du pétrole a plongé l’économie nigériane à l’arrêt, beaucoup de ces femmes d’affaires ont fait faillite. Les femmes travaillant dans l’agriculture ont également connu une période difficile : leur emploi est allé à des ouvriers d’Europe de l’Est. Ainsi, de nombreuses femmes Edo en Italie n’avaient qu’une seule alternative : la prostitution. Ce dernier recours s’est avéré être lucratif. En peu de temps, les femmes ont gagné plus que jamais auparavant. Elles sont donc retournées à Benin City dans les années 1990 avec beaucoup de devises européennes – avec plus d’argent, en fait, que beaucoup de gens de leur ville n’en avaient jamais vu. Elles ont construit des appartements pour gagner des revenus locatifs. Ces femmes étaient appelées « talos », ou mammas italiennes. Tout le monde les admirait. Les jeunes femmes les considéraient comme des modèles et voulaient également aller en Europe. Certains chercheurs appellent ce phénomène la « théorie de la causalité cumulative » : chaque migrant qui réussit entraîne plus de personnes de sa communauté à vouloir migrer. A cette époque, presque personne à Benin City ne savait d’où venait exactement l’argent. Les talos ont commencé à prêter de l’argent aux filles de leur famille afin qu’elles puissent également se rendre en Italie. Ce n’est que lorsque ces femmes sont arrivées qu’on leur a dit comment elles devaient rembourser le prêt. Certaines ont accepté, d’autres ont été forcées. Toutes gagnaient de l’argent. Dans les premières années, le secret des mammas italiennes était gardé au sein de la famille. Mais de plus en plus de femmes ont payé leurs dettes – à cette époque, cela prenait environ un an ou deux – et elles ont ensuite décidé d’aller chercher de l’argent elles-mêmes. En tant que « Mamas », elles ont commencé à recruter d’autres femmes dans leur ville natale. Puis, lentement, l’argent a commencé à manquer à Benin City : un grand nombre de leurs femmes travaillaient dans l’industrie du sexe en Italie.”

      Aujourd’hui, l’Union européenne considère le Nigéria comme son plus important “partenaire migratoire”et depuis quelques années les euros s’y déversent à flots afin de financer des programmes des sécurisation des frontières, de création d’emploi, de lutte contre la traite d’être humains et des programmes de sensibilisation sur les dangers de la migration vers l’Europe.
      Le “cartel migratoire” ou comment peu d’organisation monopolisent les projets sur le terrain

      Dans un autre article intitulé A breakdown of Europe’s € 1.5 billion migration spending in Nigeria, les journalistes se demandent comment les fonds européens sont alloués au Nigéria. Encore une fois on parle ici des projets destinés à freiner la migration. En tout ce sont 770 millions d’euros investis dans ces “projets migration”. En plus, le Nigéria bénéficie d’autres fonds supplémentaires à travers les “projets régionaux” qui s’élèvent à 775 millions d’euros destinés principalement à coordonner et organiser les retours vers les pays d’origines. Mais contrairement aux engagements de l’Union européenne les fonds alloués aux projets en faveur de la migration légale sont très inférieurs aux promesses et représentent 0.09% des aides allouées au Nigéria.

      A qui profitent ces fonds ? Au “cartel migratoire” constitué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), de l’Organisation internationale des migrations (OIM), de l’UNICEF, de l’Organisation internationale du travail (OIL), de l’Organisation internationale des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC). Ces organisations récoltent près de 60% des fonds alloués par l’Union européenne aux “projets migration” au Nigéria et dans la région. Les ONG et les consultants privés récupèrent 13% du total des fonds alloués, soit 89 millions d’euros, le double de ce qu’elles reçoivent en Europe.
      Les montants explosent, la transparence diminue

      Où va vraiment l’argent et comment mesurer les effets réels sur les populations ciblées. Quels sont les impacts de ces projets ? Depuis 2015, l’Europe a augmenté ses dépenses allouées à la migration qui s’élèvent désormais à plusieurs milliards.

      La plus grande partie de ces fonds est attribuée à l’Afrique. Dans l’article Europe spends billions stopping migration. Good luck figuring out where the money actually goes, Maite Vermeulen, Ajibola Amzat et Giacomo Zandonini expliquent que l’UE prévoit de doubler ces dépenses dans le budget 2021-2027 et quadrupler les dépenses sur le contrôle des frontières.

      Des mois de recherche n’ont pas permis de comprendre comment étaient alloués les fonds pour la migration. Les sites internet sont flous et de nombreux bureaucrates européens se disent incapables concilier les dépenses car la transparence fait défaut. Difficile de comprendre l’allocation précise des fonds de l’Union européenne et celle des fonds des Etats européens. Le tout ressemble, selon les chercheurs, à un immense plat de spaghettis. Ils se posent une question importante : si eux n’y arrivent pas après des mois de recherche comment les députés européens pourraient s’y retrouver ? D’autres chercheurs et fonctionnaires européens qualifient les dépenses de migration de l’UE d’opaques. La consultation de nombreux sites internet, documents officiels, rapports annuels et budgets, et les nombreuses demandes d’accès à l’information auprès de plusieurs pays européens actifs au Nigéria ainsi que les demandes d’explications adressées à la Commission européenne n’ont pas permis d’arriver à une vision globale et précise des budgets attribués à la politique migratoire européenne. Selon Tineke Strik, député vert au parlement européen, ce manque de clarté a des conséquences importantes sur le processus démocratique, car sans vision globale précise, il n’y a pas vraiment de surveillance possible sur les dépenses réelles ni sur l’impact réel des programmes sur le terrain.

      https://thecorrespondent.com/154/europe-spends-billions-stopping-migration-good-luck-figuring-out-where-the-money-actually-goes/102663569008-2e2c2159

  • Opinion | Médecins pour la bonne conscience ?
    https://asile.ch/2019/12/06/opinion-medecins-pour-la-bonne-conscience

    Mandats fédéraux aux entreprises privées Les médecins ont été utilisés, de longue date, par les pouvoirs politiques pour vernir de blanc certaines pratiques assez sombres. Même les régimes totalitaires du 20e siècle ont eu besoin d’eux pour leur bonne conscience. Les dirigeants soviétiques, par exemple, utilisaient des psychiatres pour déclarer « fous » les opposants […]

    • On mentionne ici #Joseph_Ndukaku_Chiakwa alias #Alex_Khamma sur un vol spécial

      Depuis le décès d’un Nigérian, survenu le 17 mars 2010, juste avant l’embarquement dans un de ces vols, des médecins sont requis pour déclarer « Fit to fly » les personnes ainsi renvoyées et sont mandatés pour accompagner ces vols. On les a vus prêts à injecter des sédatifs¹ lorsque menottes et baillons ne suffisaient plus…

      #caricature #dessin_de_presse
      #fit_to_fly
      #asile #migrations #réfugiés #vols #avion #médecins #privatisation #expulsions #Suisse #médecine

    • Mandats privés | Médecins aux ordres du #SEM

      Dans le domaine médical et a fortiori lorsqu’il s’agit de renvois, la tension entre devoir de réserve et déontologie est à son comble. La société médicale #OSEARA vient de voir son mandat prolongé dans de drôles de circonstances. Ceci, alors qu’elle a été dénoncée pour son manque d’indépendance à l’égard du SEM, pour avoir par le passé administré des psychotropes prohibés lors de vols spéciaux et plus récemment pour avoir avalisé des expulsions hautement problématiques(1). Alertée par les pratiques de l’entreprise, un groupe de médecins indépendants appelle à documenter tout manquement lors de renvois.

      Le 9 juillet 2020, le SEM annonçait avoir interrompu la procédure d’adjudication du mandat de #prestations_médicales lancée en avril 2020 et avoir prolongé le contrat de l’entreprise OSEARA, qui assure cette prestation depuis 2012(2). Motif : les cinq propositions reçues en réponse à l’appel d’offres étaient trop chères.

      Suite aux critiques concernant la qualification des #médecins d’OSEARA de nouvelles règles avaient été édictées dans le cadre de l’appel d’offres, notamment l’obligation d’engager uniquement des #médecins_secouristes. Il avait également été décidé de séparer les mandats en deux lots et de les confier à deux entités séparées : l’une pour établir l’aptitude au renvoi des personnes, l’autre pour l’#accompagnement_médical durant les vols.

      De graves négligences(3) lors de renvois avaient également mis en lumière un conflit d’intérêts : OSEARA avait en effet une incitation à déclarer les personnes aptes à être renvoyées (« fit to fly ») dans la mesure où elle était ensuite rémunérée pour l’accompagnement médical du vol. Autre problème éthique, dénoncé par le Tages-Anzeiger(4) suite à une bavure à Zurich : l’entreprise n’était rémunérée que si la personne était déclarée apte au renvoi. « Dans la plupart des cas, un médecin d’OSEARA certifie la transportabilité et un autre accompagne le vol spécial. L’entreprise gagne donc deux fois plus dans ces cas. Si une personne est jugée inapte au transport, elle ne gagne rien. Le pourcentage de ceux qui sont jugés inaptes à voler est très faible. […] ».

      L’annonce de cette scission des mandats et le fait qu’OSEARA ne soit pas certifiée pour les services de secours(5) – l’excluant de fait d’un des mandats – ont eu un impact immédiat : le président du conseil d’administration d’OSEARA a annoncé sa démission de cette fonction en avril. Il estimait en outre « peu probable » que l’entreprise postule pour assumer uniquement l’un des mandats. Derrière le peu probable, on comprend peu rentable.

      Trois mois plus tard, c’est donc un rétropédalage total. Le SEM indique qu’« en fin de compte, [la scission] ne sera pas mis[e] en oeuvre car les avantages qu’[elle] présente ne suffisent pas à justifier le surcoût qu’il engendre. Le respect des normes médicales est également assuré dans le cadre des prescriptions du contrat en cours. » Peut-on les croire sur parole ?

      https://asile.ch/2020/12/23/dossier-privatisation-de-lasile-oseara-le-e-meilleur-rapport-qualite-prix-vrai

  • A l’usage des vivants
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/175-decembre/rasons-les-centres-fermes/article/a-l-usage-des-vivants

    Pauline Fonsny, 2019, BE, DCP, FR ANG ST FR, 27’

    En 1998, Semira Adamu, jeune femme de 20 ans fuyant le Nigéria, mourait étouffée par les gendarmes qui tentaient de l’expulser, pour la sixième fois, du territoire belge. Vingt ans plus tard, dans un cri de guerre conjugué au féminin, trois femmes racontent, et mettent en lumière la réalité des centres fermés destinés à la détention des personnes migrantes, leur souffrance, les exactions des gardiens et des gendarmes, d’hier et d’aujourd’hui.

    jeudi 12 décembre 2019 à 20h

    #Film_+_débat