#serval

  • Afrique : « Il serait trop facile de ne voir que “la main de Moscou” dans ce spectaculaire congédiement de la France »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/04/afrique-il-serait-trop-facile-de-ne-voir-que-la-main-de-moscou-dans-ce-spect

    Afrique : « Il serait trop facile de ne voir que “la main de Moscou” dans ce spectaculaire congédiement de la France »

    Philippe Bernard, 4 février 2023

    En prétendant continuer d’exercer son influence en Afrique, la France s’est faite la complice des échecs des indépendances. Mais nous gagnerions sans doute à considérer les événements en cours comme une nouvelle phase de la décolonisation, analyse Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

    Les présidents français ont longtemps aimé les vivats des Africains, les petits drapeaux français agités sur la route des aéroports, les bains de foule et le dépaysement bienvenu que procure la chaleur d’un accueil à la spontanéité très organisée, la célébration des « liens particuliers » qui unissent la France à de nombreux pays d’Afrique. A Bamako, en 2013, après le déclenchement de l’opération « Serval » destinée à bloquer la percée des djihadistes vers le sud, alors que des Maliens en liesse le remerciaient, François Hollande avait affirmé qu’il vivait « la journée la plus importante de [s]a vie politique ». Emmanuel Macron semblait aux anges, à Ouagadougou, à la fin 2017, face à un amphi d’étudiants applaudissant sa promesse de rompre avec une vision postcoloniale et de parler désormais d’égal à égal avec les Africains. « Il n’y a plus de politique africaine de la France ! », avait-il même proclamé.

    Il serait trop facile, alors que les soldats français sont expulsés du Mali et du Burkina Faso, que la France y est conspuée dans la rue, que, sur les tee-shirts, Vladimir Poutine a remplacé Emmanuel Macron, de ne voir que « la main de Moscou » dans ce spectaculaire congédiement de la France. Si les mercenaires du Groupe Wagner peuvent proposer leurs services – une assurance-vie pour les militaires putschistes au pouvoir –, si des Africains « marchent » dans la grossière propagande russe, c’est parce qu’ils voient Vladimir Poutine comme un homme ayant relevé son pays, ce que leurs dirigeants n’ont jamais su faire. C’est aussi qu’au Mali, les libertés fondamentales ont été supprimées et qu’un climat de peur s’est répandu. Mais, fondamentalement, nombre de Sahéliens tournent le dos à la France parce qu’ils lui reprochent son incapacité à rétablir la sécurité.

    Or, cette impuissance résulte essentiellement d’un défaut d’analyse : les agressions djihadistes, dont ont été victimes les pays du Sahel depuis que la chute du dictateur libyen Kadhafi en 2011 y a fait déferler armes et combattant, se sont transformées en conflits endogènes. Les combattants djihadistes, à l’origine des étrangers, se recrutent désormais parmi les communautés locales brimées, rançonnés ou abandonnées par le pouvoir central, ou en butte à des conflits intercommunautaires – souvent liés à l’utilisation des sols – jamais arbitrés. Au fil des ans, les groupes djihadistes « ont recruté sur place en proposant un mode de gouvernance alternatif. La France s’est alors retrouvée mêlée à une guerre qui ne visait plus des “groupes terroristes”, mais des insurrections locales, parfois microlocales. Dans le cas du Mali, on peut même parler de guerre civile », a expliqué au Monde le 6 janvier Rémi Carayol, journaliste spécialiste de l’Afrique, auteur du Mirage sahélien. La France en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après (La Découverte, 2023).
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le Burkina Faso officialise sa demande de rupture de la présence militaire française dans le pays

    « Guerre civile », l’expression revient aussi dans l’analyse d’Olivier Vallée, économiste spécialiste de l’Afrique : « Il semble bien que pour faire la paix, il serait nécessaire d’accepter de considérer que se déroule, du Nigeria au Burkina, une guerre et de la qualifier. Ni locale ni globale, comme on a tenté de la présenter au nom du terrorisme, la guerre [en Afrique de l’Ouest] est une guerre civile. » De fait, au Mali comme au Burkina Faso, une large partie du pays échappe au contrôle des autorités et les massacres de populations civiles se multiplient. L’armée française, en privilégiant certaines communautés comme les Touareg en vertu de traditions coloniales, a alimenté les accusations d’ingérence.

    Résultat, la faillite des Etats, au mieux absents, au pire prédateurs, à assurer la sécurité, sans même parler de conditions de vie décentes, est désormais masquée par un nationalisme nourri de ressentiment antifrançais, arme décisive pour des putschistes en manque de légitimité. Aucun Malien, aucun Burkinabé, comme aucun des habitants de plusieurs autres pays africains francophones, n’ignore que ses dirigeants élus, responsables du total manque de perspectives de leur jeunesse, ont été appuyés par la France. En prétendant continuer d’exercer son influence, Paris s’est fait le complice des échecs des indépendances. Mais le sentiment – de plus en plus éloigné de la réalité – selon lequel Paris « fait la pluie et le beau temps » est devenu insupportable avec l’échec sécuritaire français.

    Le mot d’ordre de « souveraineté », largement brandi aujourd’hui, se nourrit aussi de l’incapacité française à se débarrasser des comportements condescendants. Devant les étudiants de Ouagadougou en 2017, Emmanuel Macron n’avait pas pu s’empêcher d’humilier par une pique le président élu, Roch Marc Christian Kaboré, alors même qu’il souhaitait faire passer son message de « nouveau partenariat décomplexé ». Aujourd’hui, comment le ministre des armées, Sébastien Lecornu, peut-il convaincre les Africains que la France entend parler d’égal à égal avec eux, lorsqu’il présente l’Afrique comme faisant « partie de notre profondeur stratégique » et justifie le maintien de bases militaires sur le continent par le souci de « protéger nos ressortissants » ?

    Nous gagnerions sans doute à considérer les événements en cours comme rien de moins qu’une nouvelle phase de la décolonisation. « Nous sommes tout simplement en train de changer d’époque, passant d’une Afrique dominée à une Afrique souveraine. Cela se déroule sous nos yeux, mais peu le comprennent », constate dans Le Monde (26 janvier) le général Bruno Clément-Bollée, ancien commandant des forces françaises en Côte d’Ivoire (où le ressentiment contre la France s’est manifesté dans les années 2000, en dehors de toute influence russe). Venant d’un général, l’avertissement vaut coup de semonce. L’Afrique n’a pas fini de réclamer sa souveraineté. Il ne s’agit pas de battre sa coulpe, mais de changer de logiciel.

    #France #Sahel #Françafrique #Mali #Centrafrique #Décolonisation #Serval #Barkhane

    • La lecture de la chronique de Philippe Bernard sera utilement complétée par celle d’un entretien avec Rémi Carayol, publié dans le Monde du 6 janvier 2023. Rémi Carayol journaliste spécialiste de l’Afrique est notamment l’auteur de F rance en guerre en Afrique. Serval, Barkhane et après ? (La Découverte, 2023).

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/06/remi-carayol-chercheur-specialiste-de-l-afrique-au-sahel-les-officiers-franc

    • Présentation du livre de Rémi Carayol sur le site de son éditeur.

      Le mirage sahélien - Rémi Carayol - Éditions La Découverte
      https://www.editionsladecouverte.fr/le_mirage_sahelien-9782348075469

      L’intervention militaire engagée par la France au Sahel tourne au fiasco. Lancée en janvier 2013, l’opération Serval ressemblait au départ à une success story. Les quelques centaines de djihadistes qui avaient pris le contrôle des principales villes du Nord-Mali furent mis en déroute. Des foules en liesse, brandissant ensemble les drapeaux français et malien, firent un triomphe à François Hollande lorsqu’il se rendit à Bamako.
      Tout cela n’était pourtant qu’un mirage. En quelques mois, l’opération Barkhane, qui prend le relais de Serval en juillet 2014, s’enlise. Les djihadistes regagnent du terrain au Mali et essaiment dans tout le Sahel : des groupes locaux, liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, se constituent et recrutent largement, profitant des injustices et de la misère pour se poser comme une alternative aux États déliquescents. Au fil des ans, la région s’enfonce dans un chaos sécuritaire et politique : les civils meurent par milliers et les coups d’État militaires se multiplient. Impuissante, la France est de plus en plus critiquée dans son « pré carré ».
      L’armée française, imprégnée d’idéologie coloniale et engluée dans les schémas obsolètes de la « guerre contre le terrorisme », se montre incapable d’analyser correctement la situation. Prise en étau entre des décideurs français qui ne veulent pas perdre la face et des dirigeants africains qui fuient leurs responsabilités, elle multiplie les erreurs et les exactions. Des civils sont tués. Des informateurs sont abandonnés à la vengeance des djihadistes. Des manifestations « antifrançaises » sont violemment réprimées.
      Sous couvert de la lutte contre la « barbarie », la France a renié les principes qu’elle prétend défendre sur la scène internationale. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel, annoncé par Emmanuel Macron, n’y change rien : la France poursuit en Afrique de l’Ouest une guerre qui ne dit pas son nom, et sur laquelle les Français n’ont jamais eu leur mot à dire.

  • Dix ans de guerres françaises au Sahel, pour quoi faire ? | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120123/dix-ans-de-guerres-francaises-au-sahel-pour-quoi-faire

    Dix ans de guerres françaises au Sahel, pour quoi faire ?
    Comment est-on passé d’une opération au Sahel qui devait être courte à presque dix ans d’enlisement et un retrait, presque en catimini, des soldats français du Mali à l’été dernier ? Retour sur une décennie d’engagement militaire français au Sahel.
    © Mediapart

    À l’air libre

    • Serval, Barkhane, dix ans après : quelles leçons, alors que la menace jihadiste s’étend en Afrique ?
      Publié le : 11/01/2023 - Par : Stéphanie ANTOINE
      https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/le-d%C3%A9bat/20230111-serval-barkhane-quelles-le%C3%A7ons-10-ans-apr%C3%A8s-la-menace-j

      Il y a 10 ans commençait l’opération Serval au Mali, à la demande du président malien. L’intervention française contre les jihadistes est alors plébiscitée. Dix ans plus tard, la France a quitté le pays de façon précipitée, poussée vers la sortie par les nouvelles autorités. Et les jihadistes, plus nombreux, menacent l’Afrique de l’Ouest, pendant que le Mali se tourne vers la Russie.

      Nos invités :
      Niagalé BAGAYOKO, Présidente de l’African Security Sector Network (ASSN)
      Thomas HOFNUNG, Chef du service Monde à La Croix
      Wassim NASR, Journaliste France 24, spécialiste des mouvements jihadistes, auteur de « État islamique, le fait accompli » (éditions Plon)
      Jean-Louis THIÉRIOT, Vice-Président de la Commission de la défense nationale et des forces armées

      #Serval #Barkhane #Mali

  • Sahel, de Serval à Barkhane, dix ans d’intervention militaire | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/association-survie/blog/120123/sahel-de-serval-barkhane-dix-ans-dintervention-militaire

    Il y a 10 ans, le 11 janvier 2013, la France lançait l’opération #Serval au #Mali, au motif de contrer une avancée terroriste sur la capitale. Survie publiait alors une analyse qui alertait sur les zones d’ombres et les enjeux de cette opération, pointait l’illégitimité de la France à intervenir et l’échec programmé de cette intervention.

    La France faisait partie, de façon évidente du problème et non pas de la solution : ancien colonisateur empêchant le développement souverain et la vie démocratique, faiseuse de rois ou fauteuse de troubles, coupable de dizaines d’#interventions_militaires visant à soutenir des régimes ou ses propres intérêts contre la volonté des peuples, en incapacité manifeste à prendre en compte les risques d’une intervention militaire étrangère pour les Maliens et la région, surtout après la catastrophique opération de 2011 en Libye.

    Malheureusement, nous ne nous étions pas trompés [1]

    La réalité dépasse, et de loin, les évolutions anticipées à l’époque. A l’opération Serval a succédé l’opération #Barkhane et Survie, depuis, n’a cessé d’observer les évolutions de cet interventionnisme militaire, et l’ingérence française qui l’a accompagné. Son corollaire est connu : l’aggravation de la situation au Mali et plus largement dans la région, en particulier au #Burkina_Faso et au #Niger, que ce soit au niveau de la sécurité, de la vie démocratique et sociale ou du développement de ces pays.

  • Tactical #surprise in small wars: lessons from French wars in #Afghanistan and #Mali
    http://smallwarsjournal.com/jrnl/art/tactical-surprise-in-small-wars-lessons-from-french-wars-in-afghan #operations #COIN #France

    Yes, #Serval showed how aggressive operational maneuver with sharp troops on a shoestring budget can carry the day, but surprise is a perishable good - as Kilcullen cited in the article puts it: “[Insurgencies] are more vulnerable to surprise, but this demands continuous innovation, [..] the more effective a measure is, the faster it will be obsolete, because it will force the enemy to adapt more quickly”

  • Serval, le maillage sous Android pour communiquer sans carte SIM
    https://www.nextinpact.com/archive/70426-serval-communications-maillage-android-sim.htm

    Il y a en outre une conséquence particulière à l’infrastructure en maillage : la résistance. Il sera très difficile par exemple pour un gouvernement de faire taire la totalité des téléphones utilisant Serval. Autre cas pratique : une catastrophe naturelle. Même si des relais ont été détruits, une communication pourrait passer de téléphone en téléphone jusqu’à parvenir à un point Wi-Fi relié à Internet.

    Limitation actuelle : il faut un téléphone rooté...

    Voir aussi :
    – le site officiel du projet : http://www.servalproject.org
    – repo de l’app sur F-droid : https://f-droid.org/repository/browse/?fdfilter=serval&fdid=org.servalproject

    #serval #mobile #pair_à_pair #mesh #open-source #réseau #SIM

    • La force Barkhane – constituée de 4 000 soldats – mène des opérations antiterroristes, notamment transfrontalières, sur cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso). Elle a pris le relais de l’opération Serval déclenchée en janvier 2013 pour libérer le nord du Mali.

      #Barkhane #Serval

      En passant, à l’instant sur le live du Monde Afrique :
      http://www.lemonde.fr/afrique/live/2017/02/28/djibouti-egypte-malawi-suivez-l-actualite-africaine-en-direct_5086684_3212.h

      EGYPTE : le ministre de la défense français, Jean-Yves Le Drian décoré pour « l’essor » de la coopération avec la France

      Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a été décoré mardi au Caire par le président Abdel Fattah al-Sissi pour « l’essor sans précédent » de la coopération militaire entre les deux pays, selon la présidence égyptienne.

      L’Egypte a renforcé depuis 2015 son arsenal militaire en achetant à la France 24 avions de combat Rafale, une frégate multimissions de type FREMM et des missiles pour un montant total estimé à 5,2 milliards d’euros, ainsi que deux navires de guerre de type Mistral pour un total d’environ 950 millions d’euros.

      #armes #coopération_militaire #guerre

  • L’interventionnisme militaire de Hollande (1/3) : le lourd héritage de Sarkozy et de la Françafrique
    https://www.mediapart.fr/journal/international/150516/l-interventionnisme-militaire-de-hollande-13-le-lourd-heritage-de-sarkozy-

    François Hollande en viste en #Centrafrique le 13 mai 2016. Jamais, depuis un quart de siècle, autant de soldats et de moyens militaires français n’ont été projetés, sur l’ordre du chef de l’État, sur des champs de bataille étrangers. En Afrique, l’opération contre les djihadistes au #Mali a peut-être permis d’enrayer une déstabilisation globale du Sahel, mais l’intervention en Centrafrique, très mal entamée, risque de se terminer sur un scandale désastreux pour la réputation de l’armée française.

    #International #France #diplomatie #François_Hollande #Harmattan #libye #Mouamar_Kadhafi #Nicolas_Sarkozy #ONU #opération_Barkhane #Sangaris #Serval #viols

  • L’interventionnisme militaire, autre fiasco de Hollande (1/3) : Le lourd héritage de Sarkozy et de la Françafrique
    https://www.mediapart.fr/journal/international/150516/l-interventionnisme-militaire-autre-fiasco-de-hollande-13-le-lourd-heritag

    François Hollande en viste en #Centrafrique le 13 mai 2016 Jamais, depuis un quart de siècle, autant de soldats et de moyens militaires français n’ont été projetés, sur l’ordre du chef de l’Etat sur des champs de bataille étrangers. En Afrique, l’opération contre les jihadistes au #Mali a peut-être permis d’enrayer une déstabilisation globale du Sahel, mais l’intervention en Centrafrique, très mal entamée, risque de se termine sur un scandale désastreux pour la réputation de l’armée française.

    #International #France #diplomatie #François_Hollande #Harmattan #libye #Mouamar_Kadhafi #Nicolas_Sarkozy #ONU #opération_Barkhane #Sangaris #Serval #viols

  • Après l’assassinat de deux journalistes dans le Nord du #Mali, les regards sont à nouveau braqués sur l’opération #Serval... mais quels regards ? En octobre dernier, Philippe Leymarie analysait les enjeux de la communication par temps de conflit.

    Images propres, guerres sales
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/LEYMARIE/49696

    Irak, Libye, Mali : la #communication des militaires en temps de guerre s’est professionnalisée. Plutôt que de retrouver ses réflexes de Grande Muette, l’#armée préfère ne pas tout dire. Ou dire qu’elle ne peut rien dire. Les militaires veulent établir leurs règles du jeu. La consigne est de ne pas mentir, pour échapper aux accusations de manipulation et de désinformation.

    #2013/10 #Presse #Censure #Conflit #Médias #Défense #Infoguerre #Audiovisuel #Information #Désinformation #France #Afghanistan #États-Unis

    Désinformation à répétition (dans nos archives)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/A/49695

    Les réseaux sociaux face au secret-défense
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/A/49697

  • Otages et soldats de France en Afrique, par Philippe Leymarie - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-11-01-Otages-et-soldats-de-France-en-Afrique

    Le record est peu enviable : celui des prises d’#otages français en Afrique. En quinze ans, 94 captures (moins les quatre d’Areva, libérés le mardi 29 octobre), contre 48 pour l’ensemble des ressortissants d’autres pays. La #France — en dépit de la doctrine officielle de refus de s’acquitter de rançons — a la réputation, notamment en #Afrique, d’être « un #Etat qui paie ». A tous égards…

    #Armée #Coopération #État #Mali #LPM #Finance

    A propos notamment du rapport d’information du Sénat : « L’Afrique est notre chance »
    http://www.senat.fr/notice-rapport/2013/r13-104-notice.html

    Avec des « retex » (retours d’expériences) du nouveau porte-parole adjoint du ministère de la #défense, le général Bernard Barrera, ancien commandant de l’opération #Serval au Mali :

    — « La mission politique était claire. C’est un vrai régal pour un militaire : trouver et détruire les terroristes, avec acceptation des pertes, dans une campagne à risques ».
    -- « La brigade était surtout animée par un esprit de victoire. On y allait pour leur casser la figure. »
    -- « Avec tous ces gens avec leurs drapeaux français sur le bord de la route, c’était un peu la libération de la France. Ce n’était pas une guerre religieuse, une croisade ; il s’agissait de libérer un pays… ».
    -- « On a fait preuve d’imagination, en allant plus vite et plus loin qu’eux, en créant la surprise. Ce fut une très belle opération, car on ne s’est pas bridés ».
    -- « Un seul hélico fait basculer le rapport de force. La clim, le VBCI (véhicule blindé de combat de l’infanterie), avec sa tourelle puissante, ça cartonnait… ».
    -- « Le Caesar expédiait des feux une heure après son arrivée ; avec les canons, on avant de quoi mener la guerre… ».
    -- « Nous avons retrouvé des passeports égyptiens, canadiens... C’était un peu le Woodstock du terrorisme ».
    -- « En Afghanistan, on nous tirait de loin comme des lapins. Là, ils venaient sur nous, sans peur. Des rideaux qui se sacrifiaient. Ca s’est fini [parfois] à 10 m au pistolet ».
    -- « Ce n’était pas tous des chefs de guerre ou de grands combattants : beaucoup de petits mercenaires sont repartis chez eux, car ils n’étaient plus payés ni commandés… ».
    -- « On ne s’attendait pas à se retrouver face à des enfants soldats. Je ne connais pas d’exemples de soldats français ayant tiré sur un enfant soldat, mais ça s’est parfois joué à une seconde ».

    Cf. « Images propres, guerres sales » (octobre 2013 | #2013/10)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/LEYMARIE/49696

  • Peste brune, pain bénit pour la #Françafrique
    http://carfree.free.fr/index.php/2013/03/27/peste-brune-pain-benit-pour-la-francafrique

    Les salafistes djihadistes, s’ils n’existaient pas il faudrait les inventer… pour l’Empire. Au sujet des gaz de schiste, un gérontocrate de la classe dirigeante française s’est écrié : « La France est bénie des dieux ! » On peut dire à peu près la même chose des salafistes djihadistes : ils sont « pain bénit » pour la Françafrique et la reconstruction de l’Empire.

    Récemment chahutée au #Niger par les velléités minières de la Chine pour le combustible nucléaire, « La France » se devait de réaffirmer en bonne et due forme sa préséance en toutes choses dans l’ensemble de son secteur stratégique d’Afrique.

    « Comme en 14″ « la France bénie des dieux »

    Après les recherches de l’association « Survie » et la publication du livre de François Xavier Verschave « La Françafrique », on sait beaucoup de choses de la politique africaine de la France et c’est là que réside la fameuse indépendance énergétique de « La France ».

    Toute l’histoire s’écrit en noir et rouge, en bain de sang, une litanie absolument incroyable de crimes de tous types et de toutes échelles, c’est l’Afrique sous la 5e République. En réaction à ces faits historiques inimaginables et incroyables mais réels et irrévocables, la rhétorique officielle de « La France » s’est adaptée et, depuis une bonne décennie, elle s’articulait autour de proclamations solennelles et de promesses itératives pour « en finir avec la Françafrique », « tourner le dos à la Françafrique »…

    Mais, coup de théâtre invraisemblable, miracle ! Sans aucun doute, la « France est bénie des dieux », car avec l’opération #Serval on a un retour en fanfare à la grandeur de la France coloniale. La Métropole de l’Empire réunit à nouveau autour d’elle comme un seul homme tous ses tirailleurs sénégalais d’Afrique de l’Ouest. Tristes tropiques pour l’Afrique, l’histoire se répète en une vaste farce macabre comme un grossier péplum hollywoodien : » La France » ressuscite dans la plénitude sa dimension historique civilisatrice et avance contre la barbarie terroriste pour libérer l’Afrique des salafistes djihadistes. En dehors de quelques contestataires attardés confinés à la Métropole, l’ensemble de l’élite éclairée et laïque des classes dirigeantes africaines semble unanime derrière la France.

    Il n’y a donc pas d’anachronisme et il n’est donc pas abusif de parler ici et aujourd’hui au 21e siècle de « tirailleurs sénégalais » pour les hommes de troupes africains et en particulier pour les valeureux « Tchadiens » puisque c’est bien la France avec sa généreuse « aide au développement » et son « savoir faire internationalement reconnu » qui les a fabriqués de toutes pièces, comme elle a aussi armé les djihadistes par les monumentaux arsenaux militaires de Kadhafi. En définitive, la France en tant que puissance militaro-industrielle occidentale et marchand d’armes est ici en situation de pyromane pompier. En grande pompe comme à la parade, elle éteint un feu qu’elle a elle-même allumé.

    #Mali #colonisation #décolonisation

  • Cameroun, les fruits pourris de la « méthode Hollande »
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/222-mars-2013/article/cameroun-les-fruits-pourris-de-la-4419

    Avec l’enlèvement de sept français, le grand public redécouvre l’existence du Cameroun, jusque-là havre de paix discret de la Françafrique. L’autocrate en place depuis plus de trente ans vient pourtant d’avoir droit à sa réception à l’Elysée, et parie déjà sur la visite de Hollande au printemps.

    #Mali #otages #serval #biya #françafrique #cameroun @rezo

  • #Intox sur la légalité de #Serval - Survie France
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/221-fevrier-2013/article/intox-sur-la-legalite-de-serval

    « Dans le cadre de l’ONU ! », ont affirmé à l’unisson tous les chiens de garde, avant de se rendre compte un peu tard que le gouvernement lui-même ne prétendait pas avoir agi dans le cadre de la résolution 2085 qui n’autorisait qu’une « force internationale sous conduite africaine » - la Misma, qui se faisait attendre. De manière inédite, il mettait en avant l’article 51 de la charte de l’ONU qui mentionne « le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l’objet d’une agression armée ». Une première qui légitimera par avance tous les conflits à venir s’il fait jurisprudence.

    Vu sa fragilité, l’argumentaire a été rapidement remisé au profit d’une autre acrobatie rhétorique du ministère des Affaires étrangères : si on a violé la résolution 2085, c’est pour la rendre plus vite applicable... Mais on avait déjà vu, en Libye ou en Côte d’Ivoire, comment les résolutions de l’ONU sont interprétées de manière très élastique par la diplomatie française.

    Mais qu’importe, puisque l’opération a été déclenchée à l’appel du président malien, nous a-t-on alors seriné, oubliant le plus souvent de préciser d’une part que Diocounda Traoré, président de transition à la suite du coup d’Etat militaire, ne bénéficiait pas de la légitimité d’un président démocratiquement élu, et d’autre part que les préparatifs logistiques engagés de longue date n’avaient pas attendu cet appel à l’aide...

  • Mali : histoire secrète d’une guerre surprise
    http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/02/08/mali-histoire-secrete-d-une-guerre-surprise.html

    C’est un document historique, qui n’a pas encore été rendu public : le texte qui « légalise » la guerre française au Mali. « Le Nouvel Observateur » a pu le consulter. Il s’agit d’une lettre du président malien par intérim, Dioncounda Traoré, à François Hollande. [...] Le président malien demande à la France de dépêcher sur-le-champ des avions et des hélicoptères afin de faciliter une contre-attaque de l’armée régulière malienne contre les forces qui menacent de prendre" la ville de Mopti ". Dans cette lettre censée fournir un cadre légal à l’opération Serval, il ne sollicite pas le déploiement de soldats français au sol.

    #Mali #Hollande #Serval #Armée #Sahel @Rezo

  • Le logiciel de #téléphonie mobile qui défie le contrôle des Etats | ActuWiki
    http://actuwiki.fr/actu/13691

    Il fonctionne selon le principe d’un maillage (« mesh ») consistant à créer des réseaux temporaires et mouvants, entièrement décentralisés. Lorsque deux appareils sont proches l’un de l’autre (quelques centaines de mètres), ils se parlent en direct. S’ils sont trop éloignés, les autres téléphones Serval se trouvant dans la même zone captent automatiquement la communication et la retransmettent, de proche en proche – sans que leurs propriétaires aient à faire quoi que ce soit.

    #mesh #serval

  • Dossier d’information : les zones d’ombres de l’intervention française au Mali
    http://survie.org/francafrique/mali/article/les-zones-d-ombres-de-l

    Conformément aux objectifs de l’association Survie, ce document se concentre sur le rôle de la France au Mali et aborde de façon moins approfondie le rôle des autres acteurs clé de la crise. Il ne s’agit pas de les dédouaner ou de faire porter à la France l’entière responsabilité de la crise au Mali.

    #Mali #Serval #armée #terrorisme #Sahel @rezo