Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (12ème partie • mars 2024)
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article645
Depuis octobre 2022, Guy Dechesne recense longuement les actes de désertion, d’insoumission, de désobéissance et d’exil posés pour refuser de combattre, les actions de désobéissance civiles pour entraver la guerre et les appuis que les réfractaires reçoivent tant dans les pays concernés qu’à l’étranger dans le prolongement d’un dossier paru dans le numéro 164-165 de « Damoclès ». Cette rubrique est rédigée à partir d’un suivi méticuleux des médias. 12ème épisode, mars 2024. Retrouvez (...) #Résistances
/ #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, #Guerres, Service national / conscription, #La_trois
]]>#Loi contre le « #démembrement » d’#EDF : la gauche met un pied dans la porte
Lors de la niche parlementaire du Parti socialiste, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la proposition de loi pour « protéger le groupe EDF d’un démembrement ». Le texte a fait l’objet d’un compromis avec le gouvernement, mais constitue une première victoire symbolique.
C’est l’épilogue d’un véritable marathon parlementaire : l’#Assemblée_nationale a adopté en troisième lecture à l’unanimité, jeudi 29 février, la proposition de loi défendue par le rapporteur socialiste Philippe Brun pour « protéger le groupe EDF d’un démembrement ». « On est allés à la limite de ce que pouvait faire l’opposition dans la Ve République », se félicitait Philippe Brun, salle des Quatre Colonnes, après le vote.
Derrière ce résultat apparemment consensuel se cache en effet une longue lutte politique enclenchée il y a plus d’un an. Le Parti socialiste (PS), dans le cadre de sa niche parlementaire (où il décide de l’ordre du jour une fois par an, comme ce jeudi), avait alors fait adopter pour la première fois, contre l’avis du gouvernement, cette proposition de loi comprenant un #bouclier_tarifaire censé profiter aux petites entreprises « afin de faire face à la hausse des prix de l’énergie ».
Depuis, le texte a navigué plusieurs fois entre l’Assemblée nationale et le Sénat et a obtenu à chaque fois la majorité des voix, contraignant le gouvernement à « plier le genou devant le Parlement », selon la formule du député socialiste Philippe Brun. Mais si le texte a été adopté dans une démarche constructive entre tous les groupes, c’est que les socialistes ont accédé aux compromis proposés par le gouvernement, qui menaçait de saisir le Conseil constitutionnel pour faire tomber des amendements (il n’est ainsi plus question d’actionnariat salarié dans le texte).
La #privatisation d’EDF rendue impossible
Ce n’est donc plus une proposition de loi aussi ambitieuse qu’au départ qui a été votée. « Personne n’a souhaité nourrir l’illusion que c’était un texte révolutionnaire pour construire un véritable pôle public de l’#énergie. Cette grande loi de #nationalisation actualisée devra être à l’ordre du jour quand nous serons aux responsabilités », a souligné le communiste Sébastien Jumel, corapporteur du texte, en conclusion des débats.
Le texte comprend principalement une mesure d’extension des #tarifs_réglementés_de_vente_d’électricité (#TRVE) qui bénéficiera aux entreprises de moins de dix salarié·es (2,5 millions d’entreprises) et aux petites #collectivités_territoriales (10 000 communes). Les agriculteurs et agricultrices ainsi que les boulangers et boulangères qui, jusqu’à présent, ne pouvaient pas en bénéficier en raison de la puissance consommée, vont donc désormais en bénéficier. La droite sénatoriale a toutefois détricoté le texte en excluant notamment de cette extension les #bailleurs_sociaux.
En outre, le texte inscrit l’incessibilité du capital d’EDF dans la loi, obligeant à l’avenir toute décision en la matière à être soumise au Parlement. La gauche y tenait particulièrement, s’étant battue contre le projet #Hercule qui visait à démanteler l’électricien public et à vendre les parties les plus rentables, notamment #Enedis. « La privatisation d’EDF est désormais impossible », explique #Philippe_Brun.
Si, à plusieurs reprises, les député·es des groupes de gauche se sont félicité·es d’avoir « gagné une bataille politique », c’est qu’en un peu plus d’un an, la majorité présidentielle s’est rangée à la nécessité d’une régulation du marché de l’électricité. « Nous nous réjouissons que le gouvernement ait finalement trouvé de l’intérêt à notre proposition. Il y a un an, il combattait les tarifs réglementés : c’était la ruine, c’était démagogique, c’était contraire au droit européen. Ils y sont désormais favorables », note Philippe Brun. Une inconstance que sa collègue de La France insoumise (LFI) Alma Dufour a raillée dans l’hémicycle d’une formule imagée : « Vous retournez tellement votre veste sur le sujet que vous êtes sur le point de réinventer le courant alternatif. »
Le dilemme du marché européen
Le triomphalisme affiché par le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, et le député Renaissance Emmanuel Lacresse, qui ont transformé cette loi en « un acquis du groupe Renaissance et de la majorité », a donc fait grincer des dents à gauche.
Néanmoins, comme le souligne un communiqué du groupe LFI, si cette proposition de loi, que le gouvernement s’est engagé à faire adopter par le Sénat le 3 avril, met un coup d’arrêt à la #libéralisation, « la gauche n’a pas gagné la guerre des prix de l’électricité » pour autant. Sans réforme du marché européen de l’électricité, elle n’est qu’un premier pas. « La réforme européenne va dans le très mauvais sens : elle n’a pas touché à l’indexation sur les cours du gaz du prix de l’électricité, et en 2025, la Commission européenne est même censée demander la fin de tout #tarif_réglementé pour les ménages et les TPE », prévient la députée LFI Alma Dufour.
Le député socialiste Philippe Brun, qui se dit « favorable à sortir du marché européen de l’électricité », convient bien d’une « loi plus défensive qu’offensive », donc, mais qui permet d’ouvrir un front. Avec le passage de cette proposition de loi, la gauche met un pied dans la porte, ce qui laisse présager d’un débat parlementaire autrement plus houleux lors de la réforme à venir de la loi Nome sur le marché de l’électricité.
▻https://www.mediapart.fr/journal/politique/290224/loi-contre-le-demembrement-d-edf-la-gauche-met-un-pied-dans-la-porte
]]>Travailleurs saisonniers du #Maghreb : la #FNSEA lance son propre business
Grâce à des #accords passés en #Tunisie et au #Maroc, le syndicat agricole a décidé de fournir des « saisonniers hors Union européenne » aux agriculteurs. Elle fait des prix de gros et recommande d’éviter de parler de « migrants ».
Le syndicat de l’#agrobusiness ne laisse décidément rien au hasard. Après avoir mis des pions dans la banque, l’assurance, les oléoprotéagineux ou le biodiesel, la FNSEA vient de lancer un service destiné à fournir des saisonniers aux agriculteurs français. #Jérôme_Volle, vice-président du syndicat agricole, a organisé, mercredi, au Salon de l’agriculture, une réunion de présentation du dispositif, fermée au public et aux journalistes.
Pour l’instant, la chambre d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) a été la seule à promouvoir ce « nouvel outil » destiné « à faire face à la pénurie de main-d’œuvre ». Le nom du service, « Mes #saisonniers_agricoles », a été déposé, le 9 janvier, à l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi).
Ce « #service_de_recrutement » de la FNSEA repose sur « un #partenariat avec les ministères et les partenaires emploi de la Tunisie et du Maroc » et ne proposera que des saisonniers recrutés hors Union européenne. Ce #service n’est pas sans but lucratif. Selon des documents obtenus par Mediapart, le syndicat s’apprête à facturer aux agriculteurs « 600 euros hors taxe » par saisonnier en cas de commande « de 1 à 3 saisonniers », mais il fait un prix « à partir du 4e saisonnier » : « 510 euros hors taxe le saisonnier ».
Cette note interne précise qu’un montant de 330 euros est affecté à la « prestation fixe » du syndicat (« rétribution FNSEA »), pour la « recherche / formalité » et le fonctionnement de la « #cellule_recrutement ». Et qu’une rétribution de 270 euros, « ajustable », pourra être perçue par la fédération départementale du syndicat.
Ces montants sont calculés « pour la première année », car la FNSEA propose aussi son « offre renouvellement », pour un ou plusieurs saisonniers « déjà venu(s) sur l’exploitation », soit « 120 euros hors taxe par saisonnier, puis au 4e 20 euros par saisonnier ». Le syndicat entend donc prélever sa dîme aussi pour les saisonniers déjà connus de l’employeur.
« Le réseau FNSEA est le premier à mettre en place un schéma organisé et vertueux incluant la phase amont de #recrutement dans les pays hors UE », vante un autre document, qui précise les « éléments de langage » destinés à promouvoir le service « auprès des employeurs agricoles ». « La construction d’un cadre administratif conventionné a été réalisée en concertation avec les ministères de l’intérieur, du travail, des affaires étrangères, les agences pour l’emploi », indique ce document, qui signale que « les premiers pays engagés dans la démarche sont la Tunisie et le Maroc », mais que « d’autres suivront ».
Dans le lot des récentes #concessions_gouvernementales à la FNSEA figure d’ailleurs la possible inscription de plusieurs #métiers_agricoles dans la liste des #métiers_en_tension – agriculteurs, éleveurs, maraîchers, horticulteurs, viticulteurs et arboriculteurs salariés. Cette mesure qui pourrait être prise par arrêté, le 2 mars, après consultation des partenaires sociaux, doit permettre d’accélérer les procédures de recrutement hors UE. Et devrait donc faciliter le fonctionnement de la cellule ad hoc du syndicat.
Dans sa note de cadrage, la FNSEA avertit son réseau d’un « point de vigilance » sur le #vocabulaire à employer s’agissant des saisonniers et recommande d’éviter d’employer les termes « #migrant » ou « #primo-migrant » dans leur description du service.
Le fonctionnement de la « cellule recrutement » des saisonniers n’est pas détaillé par la FNSEA. « Les candidats sont retenus selon les critères mis en place par un #comité_de_sélection composé d’exploitants qui examinent la pertinence des candidatures », précise seulement le syndicat.
« L’exploitant retrouve le pouvoir de déterminer les compétences souhaitées pour les saisonniers qu’il recrute, il redevient donc maître de ses choix en matières RH. La FD [la fédération départementale – ndlr] l’accompagne et vérifie avec lui la cohérence de ses besoins avec les productions pratiquées (nombre de saisonniers, périodes, tâches). »
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Le précédent de Wizifarm
« Nos saisonniers agricoles » n’est pas la première tentative de la FNSEA sur le marché du travail des saisonniers. En 2019, sa fédération départementale de la Marne et deux entreprises contrôlées par le syndicat avaient créé une #start-up, #Wizifarm, pour offrir aux agriculteurs une #plateforme de recrutement de saisonniers en ligne « en s’inspirant du modèle des sites de rencontre ». Lors du premier confinement, cette plateforme est mise à profit par la FNSEA et Pôle emploi pour tenter de fournir de la #main-d’œuvre à l’agriculture dans le cadre de l’opération « desbraspourtonassiette.wizi.farm ».
La structure a été initialement capitalisée à hauteur de 800 000 euros par « l’apport en nature de logiciels » achetés par la FDSEA à la société #TER’informatique – présidée par le secrétaire général adjoint de la FDSEA, #Mickaël_Jacquemin –, et par l’apport de 100 000 euros de la société d’expertise comptable de la fédération, #AS_Entreprises – présidée par le président de la FDSEA #Hervé_Lapie.
Cinq fédérations départementales du syndicat et la chambre d’agriculture de la Marne ont rejoint la start-up en 2021. Mais, fragile financièrement, Wizifarm s’essouffle. La société vote sa dissolution anticipée et sa mise en liquidation judiciaire fin 2022. Wizifarm laisse un passif de 1,3 million d’euros. Contactés, Hervé Lapie et Mickaël Jacquemin ont refusé de répondre aux questions de Mediapart.
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On ne sait pas précisément comment la cellule de la FNSEA fonctionnera avec ses « fédés » départementales mais « un process informatique national » doit charpenter l’initiative. Sollicité par Mediapart au Salon de l’agriculture, Jérôme Volle, artisan de ce dispositif, vice-président de la FNSEA et président de sa commission emploi, n’a pas souhaité répondre à nos questions.
En 2022, il soulignait que « les filières viticoles et arboricoles », « très gourmandes en main-d’œuvre », étaient « les plus mobilisées dans la recherche de candidats », suivies par la filière maraîchage.
Aucune des différentes notes de cadrage obtenues par Mediapart n’évoque la #rémunération des saisonniers ou leurs #conditions_de_travail ou d’hébergement, pourtant récemment au cœur de l’actualité. En septembre dernier, après la mort de quatre personnes lors des vendanges en Champagne, la Confédération paysanne avait demandé un « plan de vigilance et d’amélioration des conditions de travail et de rémunération » pour les saisonniers, ainsi que « le contrôle des sociétés de prestation de services internationales ».
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/290224/travailleurs-saisonniers-du-maghreb-la-fnsea-lance-son-propre-business
#travail_saisonnier #saisonniers #agriculture #France #accords_bilatéraux #migrations #business
#Université, service public ou secteur productif ?
L’#annonce d’une “vraie #révolution de l’Enseignement Supérieur et la Recherche” traduit le passage, organisé par un bloc hégémonique, d’un service public reposant sur des #carrières, des #programmes et des diplômes à l’imposition autoritaire d’un #modèle_productif, au détriment de la #profession.
L’annonce d’une « #vraie_révolution » de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) par Emmanuel Macron le 7 décembre, a pour objet, annonce-t-il, d’« ouvrir l’acte 2 de l’#autonomie et d’aller vers la #vraie_autonomie avec des vrais contrats pluriannuels où on a une #gouvernance qui est réformée » sans recours à la loi, avec un agenda sur dix-huit mois et sans modifications de la trajectoire budgétaire. Le président sera accompagné par un #Conseil_présidentiel_de_la_science, composé de scientifiques ayant tous les gages de reconnaissance, mais sans avoir de lien aux instances professionnelles élues des personnels concernés. Ce Conseil pilotera la mise en œuvre de cette « révolution », à savoir transformer les universités, en s’appuyant sur celles composant un bloc d’#excellence, et réduire le #CNRS en une #agence_de_moyen. Les composantes de cette grande transformation déjà engagée sont connues. Elle se fera sans, voire contre, la profession qui était auparavant centrale. Notre objet ici n’est ni de la commenter, ni d’en reprendre l’historique (Voir Charle 2021).
Nous en proposons un éclairage mésoéconomique que ne perçoit ni la perspective macroéconomique qui pense à partir des agrégats, des valeurs d’ensemble ni l’analyse microéconomique qui part de l’agent et de son action individuelle. Penser en termes de mésoéconomie permet de qualifier d’autres logiques, d’autres organisations, et notamment de voir comment les dynamiques d’ensemble affectent sans déterminisme ce qui s’organise à l’échelle méso, et comment les actions d’acteurs structurent, elles aussi, les dynamiques méso.
La transformation de la régulation administrée du #système_éducatif, dont nombre de règles perdurent, et l’émergence d’une #régulation_néolibérale de l’ESR, qui érode ces règles, procède par trois canaux : transformation du #travail et des modalités de construction des #carrières ; mise en #concurrence des établissements ; projection dans l’avenir du bloc hégémonique (i.e. les nouveaux managers). L’action de ces trois canaux forment une configuration nouvelle pour l’ESR qui devient un secteur de production, remodelant le système éducatif hier porté par l’État social. Il s’agissait de reproduire la population qualifiée sous l’égide de l’État. Aujourd’hui, nous sommes dans une nouvelle phase du #capitalisme, et cette reproduction est arrimée à l’accumulation du capital dans la perspective de #rentabilisation des #connaissances et de contrôle des professionnels qui l’assurent.
Le couplage de l’évolution du système d’ESR avec la dynamique de l’#accumulation, constitue une nouvelle articulation avec le régime macro. Cela engendre toutefois des #contradictions majeures qui forment les conditions d’une #dégradation rapide de l’ESR.
Co-construction historique du système éducatif français par les enseignants et l’État
Depuis la Révolution française, le système éducatif français s’est déployé sur la base d’une régulation administrée, endogène, co-construite par le corps enseignant et l’État ; la profession en assumant de fait la charge déléguée par l’État (Musselin, 2022). Historiquement, elle a permis la croissance des niveaux d’éducation successifs par de la dépense publique (Michel, 2002). L’allongement historique de la scolarité (fig.1) a permis de façonner la force de travail, facteur décisif des gains de productivité au cœur de la croissance industrielle passée. L’éducation, et progressivement l’ESR, jouent un rôle structurant dans la reproduction de la force de travail et plus largement de la reproduction de la société - stratifications sociales incluses.
À la fin des années 1960, l’expansion du secondaire se poursuit dans un contexte où la détention de diplômes devient un avantage pour s’insérer dans l’emploi. D’abord pour la bourgeoisie. La massification du supérieur intervient après les années 1980. C’est un phénomène décisif, visible dès les années 1970. Rapidement cela va télescoper une période d’austérité budgétaire. Au cours des années 2000, le pilotage de l’université, basé jusque-là sur l’ensemble du système éducatif et piloté par la profession (pour une version détaillée), s’est effacé au profit d’un pilotage pour et par la recherche, en lien étroit avec le régime d’accumulation financiarisé dans les pays de l’OCDE. Dans ce cadre, l’activité économique est orientée par l’extraction de la valeur financière, c’est à dire principalement par les marchés de capitaux et non par l’activité productive (Voir notamment Clévenot 2008).
L’ESR : formation d’un secteur productif orienté par la recherche
La #massification du supérieur rencontre rapidement plusieurs obstacles. Les effectifs étudiants progressent plus vite que ceux des encadrants (Piketty met à jour un graphique révélateur), ce qui entrave la qualité de la formation. La baisse du #taux_d’encadrement déclenche une phase de diminution de la dépense moyenne, car dans l’ESR le travail est un quasi-coût fixe ; avant que ce ne soit pour cette raison les statuts et donc la rémunération du travail qui soient visés. Ceci alors que pourtant il y a une corrélation étroite entre taux d’encadrement et #qualité_de_l’emploi. L’INSEE montre ainsi que le diplôme est un facteur d’amélioration de la productivité, alors que la productivité plonge en France (voir Aussilloux et al. (2020) et Guadalupe et al. 2022).
Par ailleurs, la massification entraine une demande de différenciation de la part les classes dominantes qui perçoivent le #diplôme comme un des instruments de la reproduction stratifiée de la population. C’est ainsi qu’elles se détournent largement des filières et des établissements massifiés, qui n’assurent plus la fonction de « distinction » (voir le cas exemplaire des effectifs des #écoles_de_commerce et #grandes_écoles).
Dans le même temps la dynamique de l’accumulation suppose une population formée par l’ESR (i.e. un niveau de diplomation croissant). Cela se traduit par l’insistance des entreprises à définir elles-mêmes les formations supérieures (i.e. à demander des salariés immédiatement aptes à une activité productive, spécialisés). En effet la connaissance, incorporée par les travailleurs, est devenue un actif stratégique majeur pour les entreprises.
C’est là qu’apparaît une rupture dans l’ESR. Cette rupture est celle de la remise en cause d’un #service_public dont l’organisation est administrée, et dont le pouvoir sur les carrières des personnels, sur la définition des programmes et des diplômes, sur la direction des établissements etc. s’estompe, au profit d’une organisation qui revêt des formes d’un #secteur_productif.
Depuis la #LRU (2007) puis la #LPR (2020) et la vague qui s’annonce, on peut identifier plusieurs lignes de #transformation, la #mise_en_concurrence conduisant à une adaptation des personnels et des établissements. Au premier titre se trouvent les instruments de #pilotage par la #performance et l’#évaluation. À cela s’ajoute la concurrence entre établissements pour l’#accès_aux_financements (type #Idex, #PIA etc.), aux meilleures candidatures étudiantes, aux #labels et la concurrence entre les personnels, pour l’accès aux #dotations (cf. agences de programmes, type #ANR, #ERC) et l’accès aux des postes de titulaires. Enfin le pouvoir accru des hiérarchies, s’exerce aux dépens de la #collégialité.
La généralisation de l’évaluation et de la #sélection permanente s’opère au moyen d’#indicateurs permettant de classer. Gingras évoque une #Fièvre_de_l’évaluation, qui devient une référence définissant des #standards_de_qualité, utilisés pour distribuer des ressources réduites. Il y a là un instrument de #discipline agissant sur les #conduites_individuelles (voir Clémentine Gozlan). L’important mouvement de #fusion des universités est ainsi lié à la recherche d’un registre de performance déconnecté de l’activité courante de formation (être université de rang mondial ou d’université de recherche), cela condensé sous la menace du #classement_de_Shanghai, pourtant créé dans un tout autre but.
La remise en question du caractère national des diplômes, revenant sur les compromis forgés dans le temps long entre les professions et l’État (Kouamé et al. 2023), quant à elle, assoit la mise en concurrence des établissements qui dépossède en retour la profession au profit des directions d’établissement.
La dynamique de #mise_en_concurrence par les instruments transforme les carrières et la relation d’#emploi, qui reposaient sur une norme commune, administrée par des instances élues, non sans conflit. Cela fonctionne par des instruments, au sens de Lascoumes et Legalès, mais aussi parce que les acteurs les utilisent. Le discours du 7 décembre est éloquent à propos de la transformation des #statuts pour assurer le #pilotage_stratégique non par la profession mais par des directions d’établissements :
"Et moi, je souhaite que les universités qui y sont prêtes et qui le veulent fassent des propositions les plus audacieuses et permettent de gérer la #ressource_humaine (…) la ministre m’a interdit de prononcer le mot statut. (…) Donc je n’ai pas dit qu’on allait réformer les statuts (…) moi, je vous invite très sincèrement, vous êtes beaucoup plus intelligents que moi, tous dans cette salle, à les changer vous-mêmes."
La démarche est caractéristique du #new_management_public : une norme centrale formulée sur le registre non discutable d’une prétérition qui renvoie aux personnes concernées, celles-là même qui la refuse, l’injonction de s’amputer (Bechtold-Rognon & Lamarche, 2011).
Une des clés est le transfert de gestion des personnels aux établissements alors autonomes : les carrières, mais aussi la #gouvernance, échappent progressivement aux instances professionnelles élues. Il y a un processus de mise aux normes du travail de recherche, chercheurs/chercheuses constituant une main d’œuvre qui est atypique en termes de formation, de types de production fortement marqués par l’incertitude, de difficulté à en évaluer la productivité en particulier à court terme. Ce processus est un marqueur de la transformation qui opère, à savoir, un processus de transformation en un secteur. La #pénurie de moyen public est un puissant levier pour que les directions d’établissement acceptent les #règles_dérogatoires (cf. nouveaux contrats de non titulaires ainsi que les rapports qui ont proposé de spécialiser voire de moduler des services).
On a pu observer depuis la LRU et de façon active depuis la LPR, à la #destruction régulière du #compromis_social noué entre l’État social et le monde enseignant. La perte spectaculaire de #pouvoir_d’achat des universitaires, qui remonte plus loin historiquement, en est l’un des signaux de fond. Il sera progressivement articulé avec l’éclatement de la relation d’emploi (diminution de la part de l’emploi sous statut, #dévalorisation_du_travail etc.).
Arrimer l’ESR au #régime_d’accumulation, une visée utilitariste
L’État est un acteur essentiel dans l’émergence de la production de connaissance, hier comme commun, désormais comme résultat, ou produit, d’un secteur productif. En dérégulant l’ESR, le principal appareil de cette production, l’État délaisse la priorité accordée à la montée de la qualification de la population active, au profit d’un #pilotage_par_la_recherche. Ce faisant, il radicalise des dualités anciennes entre système éducatif pour l’élite et pour la masse, entre recherche utile à l’industrie et recherche vue comme activité intellectuelle (cf. la place des SHS), etc.
La croissance des effectifs étudiants sur une période assez longue, s’est faite à moyens constants avec des effectifs titulaires qui ne permettent pas de maintenir la qualité du travail de formation (cf. figure 2). L’existence de gisements de productivité supposés, à savoir d’une partie de temps de travail des enseignants-chercheurs inutilisé, a conduit à une pénurie de poste et à une recomposition de l’emploi : alourdissement des tâches des personnels statutaires pour un #temps_de_travail identique et développement de l’#emploi_hors_statut. Carpentier & Picard ont récemment montré, qu’en France comme ailleurs, le recours au #précariat s’est généralisé, participant par ce fait même à l’effritement du #corps_professionnel qui n’a plus été à même d’assurer ni sa reproduction ni ses missions de formation.
C’est le résultat de l’évolution longue. L’#enseignement est la part délaissée, et les étudiants et étudiantes ne sont plus au cœur des #politiques_universitaires : ni par la #dotation accordée par étudiant, ni pour ce qui structure la carrière des universitaires (rythmée par des enjeux de recherche), et encore moins pour les dotations complémentaires (associées à une excellence en recherche). Ce mouvement se met toutefois en œuvre en dehors de la formation des élites qui passent en France majoritairement par les grandes écoles (Charle et Soulié, 2015). Dès lors que les étudiants cessaient d’être le principe organisateur de l’ESR dans les universités, la #recherche pouvait s’y substituer. Cela intervient avec une nouvelle convention de qualité de la recherche. La mise en œuvre de ce principe concurrentiel, initialement limité au financement sur projets, a été élargie à la régulation des carrières.
La connaissance, et de façon concrète le niveau de diplôme des salariés, est devenu une clé de la compétitivité, voire, pour les gouvernements, de la perspective de croissance. Alors que le travail de recherche tend à devenir une compétence générale du travail qualifié, son rôle croissant dans le régime d’accumulation pousse à la transformation du rapport social de travail de l’ESR.
C’est à partir du système d’#innovation, en ce que la recherche permet de produire des actifs de production, que l’appariement entre recherche et profit participe d’une dynamique nouvelle du régime d’accumulation.
Cette dynamique est pilotée par l’évolution jointe du #capitalisme_financiarisé (primauté du profit actionnarial sur le profit industriel) et du capitalisme intensif en connaissance. Les profits futurs des entreprises, incertains, sont liés d’une part aux investissements présents, dont le coût élevé repose sur la financiarisation tout en l’accélérant, et d’autre part au travail de recherche, dont le contrôle échappe au régime historique de croissance de la productivité. La diffusion des compétences du travail de recherche, avec la montée des qualifications des travailleurs, et l’accumulation de connaissances sur lequel il repose, deviennent primordiaux, faisant surgir la transformation du contenu du travail par l’élévation de sa qualité dans une division du travail qui vise pourtant à l’économiser. Cela engendre une forte tension sur la production des savoirs et les systèmes de transmission du savoir qui les traduisent en connaissances et compétences.
Le travail de recherche devenant une compétence stratégique du travail dans tous les secteurs d’activité, les questions posées au secteur de recherche en termes de mesure de l’#efficacité deviennent des questions générales. L’enjeu en est l’adoption d’une norme d’évaluation que les marchés soient capables de faire circuler parmi les secteurs et les activités consommatrices de connaissances.
Un régime face à ses contradictions
Cette transformation de la recherche en un secteur, arrimé au régime d’accumulation, suppose un nouveau compromis institutionnalisé. Mais, menée par une politique néolibérale, elle se heurte à plusieurs contradictions majeures qui détruisent les conditions de sa stabilisation sans que les principes d’une régulation propre ne parviennent à émerger.
Quand la normalisation du travail de recherche dévalorise l’activité et les personnels
Durant la longue période de régulation administrée, le travail de recherche a associé le principe de #liberté_académique à l’emploi à statut. L’accomplissement de ce travail a été considéré comme incompatible avec une prise en charge par le marché, ce dernier n’étant pas estimé en capacité de former un signal prix sur les services attachés à ce type de travail. Ainsi, la production de connaissance est un travail entre pairs, rattachés à des collectifs productifs. Son caractère incertain, la possibilité de l’erreur sont inscrits dans le statut ainsi que la définition de la mission (produire des connaissances pour la société, même si son accaparement privé par la bourgeoisie est structurel). La qualité de l’emploi, notamment via les statuts, a été la clé de la #régulation_professionnelle. Avec la #mise_en_concurrence_généralisée (entre établissements, entre laboratoires, entre Universités et grandes écoles, entre les personnels), le compromis productif entre les individus et les collectifs de travail est rompu, car la concurrence fait émerger la figure du #chercheur_entrepreneur, concerné par la #rentabilisation des résultats de sa recherche, via la #valorisation sous forme de #propriété_intellectuelle, voire la création de #start-up devenu objectifs de nombre d’université et du CNRS.
La réponse publique à la #dévalorisation_salariale évoquée plus haut, passe par une construction différenciée de la #rémunération, qui rompt le compromis incarné par les emplois à statut. Le gel des rémunérations s’accompagne d’une individualisation croissante des salaires, l’accès aux ressources étant largement subordonné à l’adhésion aux dispositifs de mise en concurrence. La grille des rémunérations statutaires perd ainsi progressivement tout pouvoir organisationnel du travail. Le rétrécissement de la possibilité de travailler hors financements sur projet est indissociable du recours à du #travail_précaire. La profession a été dépossédée de sa capacité à défendre son statut et l’évolution des rémunérations, elle est inopérante à faire face à son dépècement par le bloc minoritaire.
La contradiction intervient avec les dispositifs de concurrence qui tirent les instruments de la régulation professionnelle vers une mise aux normes marchandes pour une partie de la communauté par une autre. Ce mouvement est rendu possible par le décrochage de la rémunération du travail : le niveau de rémunération d’entrée dans la carrière pour les maîtres de conférences est ainsi passé de 2,4 SMIC dans les années 1980 à 1,24 aujourd’hui.
Là où le statut exprimait l’impossibilité d’attacher une valeur au travail de recherche hors reconnaissance collective, il tend à devenir un travail individualisable dont le prix sélectionne les usages et les contenus. Cette transformation du travail affecte durablement ce que produit l’université.
Produire de l’innovation et non de la connaissance comme communs
Durant la période administrée, c’est sous l’égide de la profession que la recherche était conduite. Définissant la valeur de la connaissance, l’action collective des personnels, ratifiée par l’action publique, pose le caractère non rival de l’activité. La possibilité pour un résultat de recherche d’être utilisé par d’autres sans coût de production supplémentaire était un gage d’efficacité. Les passerelles entre recherche et innovation étaient nombreuses, accordant des droits d’exploitation, notamment à l’industrie. Dans ce cadre, le lien recherche-profit ou recherche-utilité économique, sans être ignoré, ne primait pas. Ainsi, la communauté professionnelle et les conditions de sa mise au travail correspondait à la nature de ce qui était alors produit, à savoir les connaissances comme commun. Le financement public de la recherche concordait alors avec la nature non rivale et l’incertitude radicale de (l’utilité de) ce qui est produit.
La connaissance étant devenue un actif stratégique, sa valorisation par le marché s’est imposée comme instrument d’orientation de la recherche. Finalement dans un régime d’apparence libérale, la conduite politique est forte, c’est d’ailleurs propre d’un régime néolibéral tel que décrit notamment par Amable & Palombarini (2018). Les #appels_à_projet sélectionnent les recherches susceptibles de #valorisation_économique. Là où la #publication fait circuler les connaissances et valide le caractère non rival du produit, les classements des publications ont pour objet de trier les résultats. La priorité donnée à la protection du résultat par la propriété intellectuelle achève le processus de signalement de la bonne recherche, rompant son caractère non rival. La #rivalité exacerbe l’effectivité de l’exclusion par les prix, dont le niveau est en rapport avec les profits anticipés.
Dans ce contexte, le positionnement des entreprises au plus près des chercheurs publics conduit à une adaptation de l’appareil de production de l’ESR, en créant des lieux (#incubateurs) qui établissent et affinent l’appariement recherche / entreprise et la #transférabilité à la #valorisation_marchande. La hiérarchisation des domaines de recherche, des communautés entre elles et en leur sein est alors inévitable. Dans ce processus, le #financement_public, qui continue d’endosser les coûts irrécouvrables de l’incertitude, opère comme un instrument de sélection et d’orientation qui autorise la mise sous contrôle de la sphère publique. L’ESR est ainsi mobilisée par l’accumulation, en voyant son autonomie (sa capacité à se réguler, à orienter les recherches) se réduire. L’incitation à la propriété intellectuelle sur les résultats de la recherche à des fins de mise en marché est un dispositif qui assure cet arrimage à l’accumulation.
Le caractère appropriable de la recherche, devenant essentiel pour la légitimation de l’activité, internalise une forme de consentement de la communauté à la perte du contrôle des connaissances scientifiques, forme de garantie de sa circulation. Cette rupture de la non-rivalité constitue un coût collectif pour la société que les communautés scientifiques ne parviennent pas à rendre visible. De la même manière, le partage des connaissances comme principe d’efficacité par les externalités positives qu’il génère n’est pas perçu comme un principe alternatif d’efficacité. Chemin faisant, une recherche à caractère universel, régulée par des communautés, disparait au profit d’un appareil sous doté, orienté vers une utilité de court terme, relayé par la puissance publique elle-même.
Un bloc hégémonique réduit, contre la collégialité universitaire
En tant que mode de gouvernance, la collégialité universitaire a garanti la participation, et de fait la mobilisation des personnels, car ce n’est pas la stimulation des rémunérations qui a produit l’#engagement. Les collectifs de travail s’étaient dotés d’objectifs communs et s’étaient accordés sur la #transmission_des_savoirs et les critères de la #validation_scientifique. La #collégialité_universitaire en lien à la définition des savoirs légitimes a été la clé de la gouvernance publique. Il est indispensable de rappeler la continuité régulatrice entre liberté académique et organisation professionnelle qui rend possible le travail de recherche et en même temps le contrôle des usages de ses produits.
Alors que l’université doit faire face à une masse d’étudiants, elle est évaluée et ses dotations sont accordées sur la base d’une activité de recherche, ce qui produit une contradiction majeure qui affecte les universités, mais pas toutes. Il s’effectue un processus de #différenciation_territoriale, avec une masse d’établissements en souffrance et un petit nombre qui a été retenu pour former l’élite. Les travaux de géographes sur les #inégalités_territoriales montrent la très forte concentration sur quelques pôles laissant des déserts en matière de recherche. Ainsi se renforce une dualité entre des universités portées vers des stratégies d’#élite et d’autres conduites à accepter une #secondarisation_du_supérieur. Une forme de hiatus entre les besoins technologiques et scientifiques massifs et le #décrochage_éducatif commence à être diagnostiquée.
La sectorisation de l’ESR, et le pouvoir pris par un bloc hégémonique réduit auquel participent certaines universités dans l’espoir de ne pas être reléguées, ont procédé par l’appropriation de prérogatives de plus en plus larges sur les carrières, sur la valorisation de la recherche et la propriété intellectuelle, de ce qui était un commun de la recherche. En cela, les dispositifs d’excellence ont joué un rôle marquant d’affectation de moyens par une partie étroite de la profession. De cette manière, ce bloc capte des prébendes, assoit son pouvoir par la formation des normes concurrentielles qu’il contrôle et développe un rôle asymétrique sur les carrières par son rôle dominant dans l’affectation de reconnaissance professionnelle individualisée, en contournant les instances professionnelles. Il y a là création de nouveaux périmètres par la norme, et la profession dans son ensemble n’a plus grande prise, elle est mise à distance des critères qui servent à son nouveau fonctionnement et à la mesure de la performance.
Les dispositifs mis en place au nom de l’#excellence_scientifique sont des instruments pour ceux qui peuvent s’en emparer et définissant les critères de sélection selon leur représentation, exercent une domination concurrentielle en sélectionnant les élites futures. Il est alors essentiel d’intégrer les Clubs qui en seront issus. Il y a là une #sociologie_des_élites à préciser sur la construction d’#UDICE, club des 10 universités dites d’excellence. L’évaluation de la performance détermine gagnants et perdants, via des labels, qui couronnent des processus de sélection, et assoit le pouvoir oligopolistique et les élites qui l’ont porté, souvent contre la masse de la profession (Musselin, 2017).
Le jeu des acteurs dominants, en lien étroit avec le pouvoir politique qui les reconnait et les renforce dans cette position, au moyen d’instruments de #rationalisation de l’allocation de moyens pénuriques permet de définir un nouvel espace pour ceux-ci, ségrégué du reste de l’ESR, démarche qui est justifié par son arrimage au régime d’accumulation. Ce processus s’achève avec une forme de séparatisme du nouveau bloc hégémonique composé par ces managers de l’ESR, composante minoritaire qui correspond d’une certaine mesure au bloc bourgeois. Celles- et ceux-là même qui applaudissent le discours présidentiel annonçant la révolution dont un petit fragment tirera du feu peu de marrons, mais qui seront sans doute pour eux très lucratifs. Toutefois le scénario ainsi décrit dans sa tendance contradictoire pour ne pas dire délétère ne doit pas faire oublier que les communautés scientifiques perdurent, même si elles souffrent. La trajectoire choisie de sectorisation déstabilise l’ESR sans ouvrir d’espace pour un compromis ni avec les personnels ni pour la formation. En l’état, les conditions d’émergence d’un nouveau régime pour l’ESR, reliant son fonctionnement et sa visée pour la société ne sont pas réunies, en particulier parce que la #rupture se fait contre la profession et que c’est pourtant elle qui reste au cœur de la production.
►https://laviedesidees.fr/Universite-service-public-ou-secteur-productif
#ESR #facs #souffrance
M. Robert Badinter et la suppression des tribunaux militaires
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article638
Au cours des #Hommages pleinement mérités à Robert Badinter, une des réformes qu’il a initiées n’a pas reçu de réaction suffisante. Après l’abolition de la peine de mort et la suppression de la Cour de sûreté de l’État, et conformément au programme de François Mitterrand, Robert Badinter a obtenu la suppression des Tribunaux permanents des forces armées (TPFA) . Le 7 janvier 1959, le général de Gaulle a pris l’ordonnance n° 59-147 portant organisation générale de la Défense. Tout non (...) Hommages
/ #Politique_de_défense, Service national / conscription, #La_quatre
]]>Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (11ème partie • février 2024)
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article637
Depuis octobre 2022, Guy Dechesne recense longuement les actes de désertion, d’insoumission, de désobéissance et d’exil posés pour refuser de combattre, les actions de désobéissance civiles pour entraver la guerre et les appuis que les réfractaires reçoivent tant dans les pays concernés qu’à l’étranger dans le prolongement d’un dossier paru dans le numéro 164-165 de « Damoclès ». Cette rubrique est rédigée à partir d’un suivi méticuleux des médias. 11ème épisode, février 2024. Retrouvez (...) #Résistances
/ #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, #Guerres, Service national / conscription, #La_deux
]]>Incompétent !
#dessin_de_presse #destruction #service_public #services_publics #caricature
]]>« Réarmement civique ». Macron veut mater la jeunesse, il faut une riposte des travailleurs de l’éducation !
▻https://www.revolutionpermanente.fr/Rearmement-civique-Macron-veut-mater-la-jeunesse-il-faut-une-ri
Du « réarmement civique » à la promotion d’Attal, Macron met l’école au premier plan pour 2024. L’objectif : cibler une jeunesse que le gouvernement veut mettre au pas, pour poursuivre l’offensive après la loi immigration. Pour mettre un coup d’arrêt à ces politiques autoritaires et xénophobes, une riposte du secteur de l’éducation est nécessaire.
Lors de ses vœux du 31 décembre, le président cherchait à donner un nouveau souffle à son quinquennat, notamment après la mise en évidence des fragilités du gouvernement lors du passage de la loi immigration. Et l’école figure en bonne place des offensives promises contre les travailleurs et les classes populaires pour asseoir la suite de son quinquennat.
La nomination de Gabriel Attal, éphémère ministre de l’Education mais ayant incarné au pas de charge cette offensive réactionnaire contre l’école et la jeunesse, est un symbole de cette orientation. En ce sens, le nouveau Premier ministre a affirmé « emmener la cause de l’école » à Matignon et en faire « la mère de ses batailles ».
Le « réarmement civique » promis par Macron : vers un nouveau durcissement dans les offensives contre l’école
En martelant l’idée d’un « réarmement civique », Macron entend mettre au premier plan le rétablissement de « l’autorité à l’école » pour la suite de son quinquennat. Les éléments de langage empruntés au vocabulaire d’extrême-droite, à l’image de « l’effondrement de la civilité » brandi par le président, témoignent de ce durcissement autoritaire aux accents militaristes. Celui-ci approfondit sa politique de mise au pas des classes populaires et promet un renforcement particulièrement inquiétant de son offensive à l’école.
Parmi les éléments annoncés, la réunion prévue entre le ministère de le Défense et le ministère de l’Éducation vise clairement à renforcer les dispositifs de militarisation et d’endoctrinement de la jeunesse, dans la droite ligne du SNU. Le doublement des heures d’enseignement moral et civique (EMC), déjà envisagé, entend faire de l’école et des enseignants des « hussards » des « valeurs républicaines », réactivant l’imaginaire propre à l’école de la Troisième République – une école forgée pour produire de bons petits ouvriers et de bons petits soldats. Première étape vers la fin du collège unique, la mise en place de groupes de niveau au collège, ainsi que la réduction des vacances scolaires pour les élèves « en difficulté » et l’ouverture élargie des établissements prioritaires accompagne ce « retour vers le passé », qui vise à mettre au pas la jeunesse, et au premier plan celle des quartiers populaires.
Si les éléments de discours marquent une nouvelle étape et restent à préciser, ces offensives ne sont pas nouvelles. Depuis les révoltes de la jeunesse des quartiers populaires à l’été 2023, la question du « retour de l’autorité » à l’école est un des piliers du « retour à l’ordre ». A ce titre, les mesures autoritaires – mais aussi racistes – se sont enchaînées depuis la rentrée, de l’interdiction de l’abaya, à l’expulsion des élèves contestant l’hommage institutionnel à Samuel Paty et Dominique Bernard, en passant par la politique punitive à l’égard des parents, ou encore l’uniforme à l’école.
Alors que le secteur de l’éducation connaît une crise profonde, en raison de décennies de politiques austéritaires et de casse du service public, le gouvernement n’hésite pas à instrumentaliser chaque nouveau drame pour faire porter à d’autres que lui le chapeau de cette crise. La mise au pas de la jeunesse s’articule ainsi à la division orchestrée entre personnels de l’éducation et élèves, désignés comme des ennemis de l’intérieur, à « reciviliser », dans un climat de suspicion généralisée. Une rhétorique réactivée par Macron qui se targuait de vouloir « rétablir l’autorité partout où elle manque face aux incivilités et à la délinquance ». Autant de mesures autoritaires qui visent à briser les tendances à l’unité qui se sont exprimées pendant le profond mouvement contre la réforme des retraites, mais aussi à multiplier les divisions entre élèves et personnels, et entre personnel et parents d’élèves.
Après la loi immigration, l’école au premier plan des offensives du gouvernement
Ainsi, le gouvernement Attal veut faire de l’école le volet prioritaire des offensives plus larges déjà portées par le gouvernement contre les travailleuses et travailleurs et contre la jeunesse, qui se sont fortement mobilisés et révoltés contre Macron, des Gilets Jaunes aux réformes des retraites, jusqu’au révoltes de cet été.
Dernière en date, l’adoption de la loi immigration en décembre, qui est d’une violence inouïe vis à vis des immigrés, obéit à cette logique de division de notre camp. Alignée sur les idées de l’extrême-droite, elle démontre bien à quel point Macron est loin du pseudo « barrage républicain » à l’extrême-droite mais est, tout au contraire, prêt à avancer avec elle, vers toujours plus de remise en cause de l’automaticité du droit du sol, toujours plus de préférence nationale, pour la déchéance de nationalité pour les binationaux, pour le durcissement des conditions de vie et d’accueil des réfugiés migration, etc. pour poursuivre son agenda.
La surenchère raciste et autoritaire du gouvernement n’est ainsi pas à déconnecter des offensives néolibérales : alors qu’à l’école la casse du service public et la dégradation des conditions de travail s’accompagne de mesures de plus en plus islamophobes, la réforme du lycée pro et loi immigration viennent fournir une main d’œuvre toujours plus corvéable et jetable au patronat. C’est pourquoi notre camp social doit être à la hauteur des attaques et lutter pour articuler la lutte contre les mesures racistes et autoritaires, à la lutte contre la pauvreté, l’inflation et la dégradation des conditions de travail.
Ces offensives appellent à construire une riposte à la hauteur des attaques
En ce sens, l’éducation a été l’un des rares secteurs du monde du travail à se mobiliser contre la loi immigration, aux côtés des collectifs de sans-papiers. Nos élèves, tout comme une partie de nos collègues contractuels, seront en effet touchés de plein fouet par la loi immigration. Ainsi, des personnels des lycées Voltaire de Paris, Paul Eluard de Saint Denis, ou encore le collège La Cerisaie à Charenton se sont mis en grève, tandis qu’un certain nombre d’établissements ont publié des communiqués dénonçant l’adoption de la loi immigration. De même, quelques lycées étaient bloqués par les élèves.
Si ces initiatives progressistes sont restées relativement isolées, la responsabilité en incombe pour une très large part aux directions syndicales, de l’éducation comme confédérales, qui loin de répondre par la mobilisation et la grève, ont préféré appeler à la « désobéissance civile ». Un appel plus symbolique qu’à même de faire plier un gouvernement radicalisé.
Plus encore, cette stratégie empêche de proposer une quelconque alternative cohérente au projet réactionnaire du gouvernement Macron. Si le choc et la colère qu’ont provoqué l’adoption de la loi oblige la CGT à appeler à une date de mobilisation contre la loi immigration le 21 janvier, celle-ci s’inscrit en total extériorité à la journée du 14 janvier appelée par les sans-papier et participe in finé à diviser les forces du mouvement ouvrier face à un gouvernement qui ressort affaibli de la crise politique cet hiver. Une position qui, loin de coordonner nos forces, participe à la segmentation des luttes et s’inscrit dans le cadre d’un refus total de se saisir de la grève, seule à même de peser dans le rapport de force.
Ainsi, alors même qu’Attal n’a cessé d’annoncer la couleur en enchaînant les annonces depuis le mois de septembre 2023, les directions syndicales de l’éducation ont brillé par leur absence, laissant isolés les personnels qui se sont mis en grève à la rentrée pour exiger des moyens, dénonçant aussi, pour certains, l’interdiction de la abaya. Ce n’est qu’aujourd’hui que les syndicats enseignants appellent à la grève pour le 1er février, et ce uniquement sur les salaires et les conditions de travail.
A rebours de cette passivité, il est central de construire une véritable riposte, qui dépasse les mots d’ordres corporatistes et dénonce le plan du gouvernement dans son ensemble, en portant des revendications économiques, sur les salaires, le service public, les conditions de travail, mais aussi contre la répression, et contre les lois racistes et xénophobes. Au cœur des nouvelles offensives, les personnels de l’éducation ont en cela leur rôle à jouer.
Alors que l’éducation est l’un des rares secteurs où ont eu lieu des mobilisation spontanées contre la loi immigration entre décembre et début janvier, la manifestation appelée par les collectifs de sans-papiers et un arc d’associations et de partis politiques contre la loi immigration le 14 janvier peut devenir un point d’appui pour construire par en bas une réponse globale au projet de Macron. Dans cet objectif, La journée de grève appelée par les directions syndicales de l’éducation pour le 1er février peut également être un point d’appui, à condition d’y porter des mots d’ordres qui dépassent les revendications minimales et sectorielles, et de se donner les moyens de construire une riposte qui passe par la grève et le rapport de force, bien loin du dialogue social et des appels sans lendemain.
]]>GPT-4 kostenlos nutzen : Microsoft Copilot für iPhone, iPad und Mac
▻https://www.heise.de/news/GPT-4-kostenlos-nutzen-Microsoft-Copilot-fuer-iPhone-iPad-und-Mac-9585553.html
Encore une offre « gratuite » où on paye avec ses données personnelles. Pourtant c’est tentant d’avoir les générateurs d’images et textes artificiels à sa disposition. Nous avons tellement pris l’habitude de’accepter des pactes avec le diable qu’on peut se permettre celui-ci aussi. On verra bien si c’est vrai.
2.1.2024 von Malte Kirchner - Wenige Tage nach der Android-Version veröffentlichte Microsoft jetzt auch Copilot für iOS und iPadOS. Auch Mac-Nutzer können die App verwenden.
Microsoft hat seine App Copilot jetzt auch für iOS, iPadOS und macOS veröffentlicht. Sie ist im App Store kostenlos verfügbar. Der KI-Chatbot erlaubt das Generieren von Texten unter anderem auch mit dem Large Language Model (LLM) GPT-4 – und das kostenlos und ohne Anmeldung. Von Interesse dürfte für einige sicherlich auch der Text-zu-Bild-Generator DALL-E3 sein, der integriert ist.
Die Variante für Apple-Geräte folgte wenige Tage, nachdem Microsoft die App für Android-Geräte veröffentlicht hatte. Offiziell ist sie nur für iOS und iPadOS vorgesehen. Doch Microsoft lässt es zu, dass sie auch auf Macs mit Apple Silicon aus dem Mac App Store geladen werden kann. Dort gilt sie zwar als ungeprüft, funktionierte aber in unseren Tests einwandfrei.
Bis zu 30 Antworten pro Thread
Der zuerst Bing Chat genannte KI-Assistent ist auch ohne Anmeldung nutzbar. Dann allerdings sind pro Thread nur fünf Fragen und Antworten möglich. Das Erzeugen von Bildern ist nur nach Anmeldung möglich. Mit einem Microsoft-Account erhöht sich zudem die Zahl der Antworten pro Thread auf 30. Neben Texteingaben können auch Fotos und Spracheingaben zur Verarbeitung hochgeladen werden. Gegenwärtig lassen sich komplette Chatverläufe nicht sichern. Einzelne Antworten können kopiert werden.
Microsofts Copilot gesellt sich im App Store zur offiziellen App ChatGPT von OpenAI, die aber nicht für den Mac bereitsteht. Zudem ist die Nutzung von GPT-4 bei ChatGPT nur mit einem kostenpflichtigen Plus-Abo möglich. Der Copilot wurde bereits auch in Windows, in Office-Anwendungen und weiterer Software integriert.
]]>Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (10ème partie • janvier 2024)
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article634
Depuis octobre 2022, Guy Dechesne recense longuement les actes de désertion, d’insoumission, de désobéissance et d’exil posés pour refuser de combattre, les actions de désobéissance civiles pour entraver la guerre et les appuis que les réfractaires reçoivent tant dans les pays concernés qu’à l’étranger dans le prolongement d’un dossier paru dans le numéro 164-165 de « Damoclès ». Cette rubrique est rédigée à partir d’un suivi méticuleux des médias. 10ème partie, janvier 2024. Retrouvez les épisodes (...) #Résistances
/ #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, #Guerres, Service national / conscription, La (...)
]]>Le service civique, « choix contraint » de jeunes diplômés
▻https://www.lemonde.fr/education/article/2013/07/27/le-service-civique-choix-contraint-de-jeunes-diplomes_3451157_1473685.html
Dix ans après, c’est encore pire. Les associations de quartier virent à des comportements de droite avec un cheptel à disposition pour 100€/mois par tête, inutile d’avoir une mission précise et valorisante, il suffit d’être corvéable 26h par semaine. Le business de l’exploitation des personnes en précarité, accompagné du mépris, avec derrière ni chômage ni logement.
]]>P4
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article632
Cet ouvrage recueille les souvenirs d’une douzaine d’appelés qui, par conviction, ont cherché à se faire exempter du service national. #Fiches_de_lecture
/ Service national / conscription, #La_deux, #Actions_contre_la_guerre
]]>Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (9ème partie • novembre 2023)
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article628
Depuis octobre 2022, Guy Dechesne recense longuement les actes de désertion, d’insoumission, de désobéissance et d’exil posés pour refuser de combattre, les actions de désobéissance civiles pour entraver la guerre et les appuis que les réfractaires reçoivent tant dans les pays concernés qu’à l’étranger dans le prolongement d’un dossier paru dans le numéro 164-165 de « Damoclès ». Cette rubrique ce travail à partir d’un suivi méticuleux des médias. 9ème partie, novembre 2023. Retrouvez la huitième partie de (...) #Résistances
/ #La_trois, #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, #Guerres, Service national / (...)
]]>Comment rendre une PWA installable ?
▻https://developpeur-freelance.io/pwa-installable
Tutoriel pour la gestion de l’installation d’une PWA (service-worker + JavaScript)
]]>[pub] Les extraits du « Côté obscur de la force » : « Pendant la crise des “gilets jaunes”, jamais une surveillance aussi massive n’avait été déployée »
Dans un livre qui paraît chez Flammarion mercredi 11 octobre, le journaliste Vincent Nouzille propose une enquête très fouillée sur ce qu’il appelle les « dérives du ministère de l’intérieur et de sa #police ». « Le Monde » publie en avant-première des extraits concernant le mouvement social qu’a connu la France en 2018.
Par Vincent Nouzille
Bonnes feuilles. C’est un secret d’Etat jusque-là bien préservé que nous dévoilons ici : en pleine crise des « #gilets_jaunes », les services de renseignement français ont mis sur #écoute et géolocalisé des milliers de #manifestants. Jamais une #surveillance aussi massive n’avait été déployée. Jamais autant d’individus en même temps n’avaient été concernés. Jamais de tels moyens techniques n’avaient été combinés pour savoir où des citoyens allaient se rendre, et tenter d’interpeller en amont ceux qui étaient suspectés, à tort ou à raison, de s’apprêter à commettre des violences.
Selon les témoignages de plusieurs responsables de la police et du #renseignement, si le cadre légal a été formellement respecté, certaines de ces surveillances ont été décidées et avalisées sur la base de critères flous et dans la précipitation. « C’était la panique au sommet du pouvoir et dans les services, explique une source au ministère de l’intérieur. Le mouvement des “gilets jaunes” se transformait chaque samedi en insurrection. Il fallait sauver la République. Nous avons donc ratissé large1. »
Au lendemain de la journée du 1er décembre 2018, où la violence est montée d’un cran, notamment à Paris avec le saccage de l’Arc de triomphe et au Puy-en-Velay avec l’incendie de la préfecture, le ministre de l’intérieur, #Christophe_Castaner, et son secrétaire d’Etat, #Laurent_Nuñez, décident de changer de stratégie. Ils exigent que le dispositif de sécurité soit plus mobile et demandent davantage d’interpellations en amont. Ils souhaitent surtout une surveillance ciblée de toute personne présumée violente. (…)
Les services de renseignement ont déjà dans leurs radars des individus classés à l’ultragauche et à l’ultradroite, beaucoup étant « #fichés_S » (pour « sûreté d’Etat »). En revanche, la plupart des « gilets jaunes » sont inconnus. Dans les premiers temps, les services peinent à repérer des « leaders » d’un mouvement aussi éruptif que peu organisé. (…) Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, s’inquiète des activistes provinciaux que ses équipes ne connaissent pas et qui risquent de « monter » à Paris pour y semer des troubles chaque samedi.
Face aux risques de désordre qui se propagent, les « gilets jaunes » étant insaisissables et se déplaçant sans arrêt, la donne change. « Nous allons maintenant travailler sur cette nouvelle population », glisse, de manière elliptique, Laurent Nuñez à propos des « gilets jaunes », lors d’une audition au Sénat le 4 décembre. Durant la seule journée du 8 décembre 2018, 724 personnes sont placées en garde à vue dans toute la France, souvent avant même qu’elles ne commencent à manifester. Les samedi 15 et 22 décembre, le même dispositif se reproduit. Les différents services ont commencé leur surveillance de certains manifestants considérés comme potentiellement dangereux. Et cela avec l’aval des plus hautes instances, qui ont donné leur feu vert à l’emploi massif des « techniques de renseignement », les « TR » dans le jargon des initiés. (…)
L’emploi des #techniques_de_renseignement ne peut être justifié que pour la défense nationale, la protection des intérêts majeurs du pays, la lutte contre l’espionnage économique et scientifique, la prévention du terrorisme, du crime organisé et de la prolifération d’armes de destruction massive. Mais elles sont aussi autorisées pour la prévention des « atteintes à la forme républicaine des institutions », de la « reconstitution de groupements dissous » ou des « violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ». C’est principalement ce dernier motif – appelé « 5-C » par les spécialistes, et déjà employé lors de l’évacuation de la #ZAD_de_Notre-Dame-des-Landes au printemps 2018 – qui va être utilisé à grande échelle lors de la crise des « gilets jaunes ».
En décembre 2018, les requêtes de « TR » affluent brutalement (…). Même si les données publiées dans les rapports annuels de la CNCTR [Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement] sont imparfaites, elles donnent un aperçu de cette montée. Les demandes motivées par la « prévention des violences collectives » passent de 6 % de l’ensemble des requêtes en 2017 à 14 % en 2019, ce qui représente une augmentation de 133 % et un cumul de plus de 20 000 demandes en trois ans2 ! Dans le détail, le compteur des « géoloc », déjà en forte croissance les années précédentes, s’affole, passant de 3 751 demandes en 2017 à 5 191 en 2018, puis à 7 601 en 2019, soit un doublement en deux ans et la plus forte progression des techniques de renseignement. Quant aux écoutes, elles se multiplient aussi sur la même période, passant de 8 758 en 2017 à 12 574 en 2019, soit une croissance de 43 % en deux ans. Globalement, cette surveillance a concerné au moins 2 000 personnes entre fin 2018 et fin 2019. (…)
La pression est telle que le centre d’écoute, basé aux Invalides, doit faire appel à des renforts d’effectifs pour les week-ends. De plus, le nombre de lignes téléphoniques écoutées simultanément a rapidement atteint le maximum autorisé3, ce qui a conduit Matignon à rehausser ce contingent en juin 2019 pour atteindre 3 800 lignes, dont 3 050 réservées au ministère de l’intérieur. Les « grandes oreilles » sont employées à grande échelle.
Au siège de la CNCTR, un bâtiment sécurisé caché au fond d’un jardin de la rue de Babylone, dans le 7e arrondissement, la tension est maximale chaque fin de semaine à partir de décembre 2018. (…) « C’était l’enfer. Tous les services voulaient un feu vert dans la soirée de vendredi. La Commission n’avait pas forcément le temps de vérifier les motivations indiquées dans les centaines de demandes », précise un de ses membres, qui n’a pas eu son mot à dire sur ces décisions.
(…) Beaucoup de manifestants ciblés sont ainsi repérés en direct, dans leurs déplacements en voiture, en train, jusqu’à Paris, ou vers d’autres grandes métropoles où se déroulaient des rassemblements importants. Ignorant qu’ils sont géolocalisés grâce à leur téléphone, certains sont interpellés sur les routes, aux péages, dans les gares ou près des lieux de leur résidence. Seize personnes, présentées par la police comme des « black blocs » ou des « ultrajaunes », seront arrêtées à 12 h 30 le samedi 7 décembre 2019, dans une maison louée avenue du Général-Leclerc, au Bouscat, près de Bordeaux, et les locaux perquisitionnés.
Leur localisation a été rendue possible, affirmeront les enquêteurs, grâce à la découverte faite dans la nuit de tags anti-police peints dans le quartier et sur la foi d’« investigations d’environnement » effectuées le matin même. Mais les détails de ces « investigations d’environnement » ne seront pas versés en procédure, car, selon l’officier de police judiciaire chargé de l’enquête, elles « provenaient d’informations classifiées ». Ce qui correspond à des renseignements de surveillance émanant des services.
La #géolocalisation permet également de suivre le parcours des « cibles » durant les manifestations. Les trajets sont visualisés en direct sur des écrans. (…) Chaque cible est alors colorée selon son appartenance présumée : rouge pour des cibles de l’ultragauche, bleu pour l’ultradroite. (…)
D’autres « gilets jaunes » font l’objet d’un traçage en direct hors des manifestations habituelles du samedi. Le dimanche 14 juillet 2019, juste avant le défilé traditionnel des armées sur les Champs-Elysées, les services reçoivent des alertes sur la présence de « gilets jaunes » dans les parages, alors que le périmètre a été interdit à toute manifestation sur ordre du préfet de police. Plus grave : ils soupçonnent une attaque contre le président de la République, Emmanuel Macron. Au vu du risque de « trouble grave à l’ordre public », des surveillances téléphoniques sont aussitôt autorisées, pour quelques jours, sur plusieurs cibles, avant d’être levées faute de menaces avérées. Coïncidence ? Ce jour-là, parmi les près de 200 personnes interpellées dans Paris en marge du défilé, trois leaders connus des « gilets jaunes », Eric Drouet, Maxime Nicolle et Jérôme Rodrigues, sont arrêtés dès le matin aux alentours des Champs-Elysées et placés en garde à vue, avant d’être relâchés dans l’après-midi, une fois les procédures lancées ou classées sans suite. Les techniques de surveillance sont également utilisées de manière intensive pour repérer les manifestants contre le sommet du G7 qui se tient à Biarritz du 24 au 26 août 2019. (…)
La fin du mouvement des « gilets jaunes » en 2020, suivie de la longue crise sanitaire, n’a pas stoppé cette surveillance ciblée. Au contraire. Selon les données de la CNCTR, chargée de filtrer les requêtes des services, les demandes d’écoutes et de poses de balises pour tous types de motifs sont restées stables à un niveau élevé depuis 2020. Celles portant sur des intrusions dans des lieux privés ont fortement augmenté, tout comme celles sur la captation de données informatiques. Quant aux demandes de géolocalisation en temps réel , très prisées lors des manifestations, elles ont continué leur irrésistible ascension, de 7 601 en 2019, jusqu’à 10 901 en 2022 , un nouveau record.
Notes de bas de page :
1- Entretiens avec l’auteur. La plupart des sources de ce prologue ont requis l’anonymat, vu le caractère sensible des informations livrées ici. Les dates des entretiens ne sont pas précisées.
2 - Nombre des requêtes de TR motivées par les motifs de prévention des violences collectives : 4 226 en 2017 (soit 6 % du total des 70 432 demandes) ; 6 596 en 2018 (soit 9 % des 73 298 demandes) ; 10 296 en 2019 (soit 14 % du total des 73 543 demandes). Source : rapports annuels de la #CNCTR.
3 - Le contingent d’écoutes était de 3 040 depuis 2017, déjà passé à 3 600 en juin 2018.
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/09/les-extraits-du-cote-obscur-de-la-force-pendant-la-crise-des-gilets-jaunes-j
les (...) du texte sont du journal
edit #police_politique #solutionnisme_technologique #écologie_radicale #SLT #extinction_rebellion ...
]]>Le chaudron militaire turc. Un exemple de production de la violence masculine
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article608
Ce 29 septembre 2023, une nouvelle audience se déroule à Istanbul devant le Tribunal criminel contre Pinar Selek. Une importante délégation internationale de plus d’une soixantaine de personnes sera présente, composée des personnalités politiques, académiques, de la société civile, des avocat·es et des militant·es venues soutenir la sociologue, écrivaine et militante de #Turquie exilée en France, mandaté·es par plus de vingt collectivités territoriales, associations, partis, syndicats, universités, (...) #Fiches_de_lecture
/ #La_deux, Service national / conscription, #Politique_de_défense, Turquie
#Service_national_/_conscription
▻https://www.obsarm.info/IMG/pdf/26.09_23_communique_soutien_pinar_selek.pdf
Antarctique : la surface de la banquise plus réduite que jamais en hiver
▻https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/26/antarctique-la-surface-de-la-banquise-plus-reduite-que-jamais-en-hiver_61910
La surface de la #banquise de l’Antarctique, qui est à son maximum à cette saison, est cette année la plus faible jamais enregistrée depuis le début des relevés scientifiques, a annoncé lundi 24 septembre l’observatoire américain de référence.
La banquise de l’Antarctique fond en été et se reconstitue en hiver, lequel touche actuellement à sa fin dans l’hémisphère Sud. Le 10 septembre, « la banquise de l’Antarctique a atteint une étendue maximale annuelle de 16,96 millions de km2 », écrit le National Snow and Ice Data Center (NSIDC). « Il s’agit du maximum le plus bas pour la banquise dans les relevés allant de 1979 à 2023 ; et de loin. »
L’étendue maximale atteinte cette année est de 1,03 million de km² inférieure à la plus faible précédemment enregistrée, soit près de deux fois la superficie de la France.
En février, en plein été austral, la banquise antarctique avait atteint sa surface la plus faible, avec une étendue minimale de 1,79 million de km², un record de fonte, selon le NSIDC. Par la suite, elle s’est reformée à un rythme inhabituellement lent, malgré l’arrivée de l’hiver.
Dans l’Arctique, où l’été se termine, la banquise a par ailleurs atteint son étendue la plus réduite pour l’année, avec 4,23 millions de km². Il s’agit du sixième « plus bas » depuis le début des relevés, il y a quarante-cinq ans.
]]>Un article de « Science » annonce que six des neuf limites de la biosphère sont dépassées
▻https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1885
Dans cet article paru le 13 septembre 2023, la revue Science met à jour l’étude de 2012 sur les limites de la biosphère (voir ici). Cette fois, d’après l’article, six des neuf limites de la biosphère sont franchies, et deux sont proches de l’être. La Terre n’est plus une zone de sécurité pour l’humanité, préviennent les scientifiques. Source : DOI : 10.1126/sciadv.adh2458 Lire aussi : – Un monde fini – Les scientifiques le disent : la dénatalité ou la mort #Service_compris
]]>Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (8ème partie • septembre 2023)
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article574
Le numéro 164-165 de « Damoclès », a publié en octobre 2022, sous le titre ci-dessus, un article dans lequel Guy Dechesne recense longuement les actes de désertion, d’insoumission, de désobéissance et d’exil posés pour refuser de combattre, les actions de désobéissance civiles pour entraver la guerre et les appuis que les réfractaires reçoivent tant dans les pays concernés qu’à l’étranger. Cette rubrique complète et actualise cet article à partir de relevés de presse. 8ème partie, septembre 2023. Retrouvez (...) #Résistances
/ #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, #Guerres, Service national / conscription
]]>Où le #classement_de_Shanghaï mène-t-il l’#université française ?
Le classement de #Shanghaï, dont les résultats sont publiés mardi 15 août, a façonné une idée jamais débattue de l’« #excellence ». Des universitaires appellent à définir « une vision du monde du savoir » propre au service public qu’est l’enseignement supérieur français.
Des universités à la renommée mondiale qui attirent les meilleurs étudiants, les chercheurs les plus qualifiés et les partenaires financiers les plus magnanimes : depuis l’avènement des classements internationaux dans l’#enseignement_supérieur, il y a vingt ans, la quête d’une certaine idée de l’« excellence » a intégré le vocabulaire universitaire, jusqu’à se muer en un projet politique.
En France, en août 2003, la première édition du classement de Shanghaï, qui publie mardi 15 août son édition 2023, a été un coup de tonnerre : ignorant les subtilités administratives hexagonales et la tripartition entre #universités, grandes écoles et organismes de recherche, le palmarès n’avait distingué dans son top 50 aucun des fleurons nationaux. Piqués au vif, les gouvernements successifs se sont engouffrés dans la brèche et ont cherché les outils pour se conformer aux #standards. En 2010, le président de la République, #Nicolas_Sarkozy, avait fixé à sa ministre de l’enseignement supérieur, #Valérie_Pécresse, un #objectif précis : placer deux établissements français dans les 20 premiers mondiaux et 10 parmi les 100 premiers du classement de Shanghaï.
La loi relative aux libertés et responsabilités des universités, votée en 2007, portait alors ses premiers fruits, présentés en personne par Mme Pécresse, en juillet 2010, aux professeurs #Nian_Cai_Liu et #Ying_Cheng, les deux créateurs du classement. Les incitations aux #regroupements entre universités, grandes écoles et organismes de recherche ont fleuri sous différents noms au gré des appels à projets organisés par l’Etat pour distribuer d’importants investissements publics (#IDEX, #I-SITE, #Labex, #PRES, #Comue), jusqu’en 2018, avec le nouveau statut d’#établissement_public_expérimental (#EPE). Toutes ces tactiques politiques apparaissent comme autant de stigmates français du palmarès chinois.
Ces grandes manœuvres ont été orchestrées sans qu’une question fondamentale soit jamais posée : quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le classement de Shanghaï ? Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la #modernisation des universités du pays en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’#Ivy_League, Harvard en tête. On est donc très loin du #modèle_français, où, selon le #code_de_l’éducation, l’université participe d’un #service_public de l’enseignement supérieur.
« Société de marché »
Pour la philosophe Fabienne Brugère, la France continue, comme la Chine, de « rêver aux grandes universités américaines sans être capable d’inventer un modèle français avec une #vision du savoir et la perspective d’un bonheur public ». « N’est-il pas temps de donner une vision de l’université ?, s’interroge-t-elle dans la revue Esprit (« Quelle université voulons-nous ? », juillet-août 2023, 22 euros). J’aimerais proposer un regard décalé sur l’université, laisser de côté la question des alliances, des regroupements et des moyens, pour poser une condition de sa gouvernance : une #vision_du_monde_du_savoir. »
Citant un texte du philosophe Jacques Derrida paru en 2001, deux ans avant le premier classement de Shanghaï, la professeure à Paris-VIII définit l’université comme « inconditionnelle, en ce qu’elle peut #repenser_le_monde, l’humanité, élaborer des #utopies et des #savoirs nouveaux ». Or, « vingt ans après, force est de constater que ce texte reste un objet non identifié, et que rien dans le paysage universitaire mondial ne ressemble à ce qu’il projette, regrette Fabienne Brugère. Les grandes universités américaines que nous admirons et dans lesquelles Derrida a enseigné sont habitées par la société de marché ».
Ironie du sort, c’est justement l’argent qui « coule à flots » qui garantit dans ces établissements de l’hyperélite des qualités d’étude et de bon encadrement ainsi qu’une administration efficace… Autant de missions que le service public de l’université française peine tant à remplir. « La scholè, le regard scolastique, cette disposition à l’étude, ce temps privilégié et déconnecté où l’on apprend n’est possible que parce que la grande machine capitaliste la fait tenir », déplore Mme Brugère.
En imposant arbitrairement ses critères – fondés essentiellement sur le nombre de #publications_scientifiques en langue anglaise, de prix Nobel et de médailles Fields –, le classement de Shanghaï a défini, hors de tout débat démocratique, une #vision_normative de ce qu’est une « bonne » université. La recherche qui y est conduite doit être efficace économiquement et permettre un #retour_sur_investissement. « Il ne peut donc y avoir ni usagers ni service public, ce qui constitue un #déni_de_réalité, en tout cas pour le cas français », relevait le sociologue Fabien Eloire dans un article consacré au palmarès, en 2010. Est-il « vraiment raisonnable et sérieux de chercher à modifier en profondeur le système universitaire français pour que quelques universités d’élite soient en mesure de monter dans ce classement ? », questionnait le professeur à l’université de Lille.
Derrière cet effacement des #spécificités_nationales, « une nouvelle rhétorique institutionnelle » s’est mise en place autour de l’« #économie_de_la_connaissance ». « On ne parle plus de “l’#acquisition_du_savoir”, trop marquée par une certaine #gratuité, mais de “l’#acquisition_de_compétences”, efficaces, directement orientées, adaptatives, plus en phase avec le discours économique et managérial », concluait le chercheur.
Un poids à relativiser
A y regarder de plus près, Shanghaï et les autres classements internationaux influents que sont les palmarès britanniques #QS_World_University_Rankings (#QS) et #Times_Higher_Education (#THE) valorisent des pays dont les fleurons n’accueillent finalement qu’un effectif limité au regard de leur population étudiante et du nombre total d’habitants. Le poids réel des « #universités_de_prestige » doit donc être relativisé, y compris dans les pays arrivant systématiquement aux tout premiers rangs dans les classements.
Pour en rendre compte, Le Monde a listé les 80 universités issues de 16 pays qui figuraient en 2022 parmi les 60 premières des classements QS, THE et Shanghaï. Grâce aux sites Internet des établissements et aux données de Campus France, le nombre total d’étudiants dans ces universités a été relevé, et mis en comparaison avec deux autres statistiques : la démographie étudiante et la démographie totale du pays.
Le cas des Etats-Unis est éclairant : ils arrivent à la 10e position sur 16 pays, avec seulement 6,3 % des étudiants (1,2 million) dans les 33 universités classées, soit 0,36 % de la population américaine.
Singapour se place en tête, qui totalise 28,5 % des étudiants inscrits (56 900 étudiants) dans les huit universités de l’hyperélite des classements, soit 0,9 % de sa population. Suivent Hongkong, avec 60 500 étudiants dans quatre universités (20,7 % des étudiants, 0,8 % de sa population), et la Suisse, avec 63 800 étudiants dans trois établissements (19,9 % des étudiants, 0,7 % de sa population).
Avec 98 600 étudiants dans quatre universités classées (Paris-Saclay, PSL, Sorbonne Université, Institut polytechnique de Paris), la France compte 3,2 % des étudiants dans l’hyperélite universitaire mondiale, soit 0,1 % de la population totale.
La Chine arrive dernière : 255 200 étudiants sont inscrits dans les cinq universités distinguées (Tsinghua, Peking, Zhejiang, Shanghai Jiao Tong et Fudan), ce qui représente 0,08 % de sa population étudiante et 0,018 % de sa population totale.
▻https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/08/14/ou-le-classement-de-shanghai-mene-t-il-l-universite-francaise_6185365_440146
]]>Un maire écologiste contre la propagande queer
▻https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1872
Nous avons reçu un message d’Alexandre Faure, maire écologiste de Vernon, un village ardéchois de 230 habitants dans le canton de Joyeuse, rattaché à la Communauté de communes Beaume-Drobie. En juin 2023, il assiste à une réunion publique soutenue par cette collectivité et le Département de l’Ardèche (mais aussi la Caisse d’allocations familiales) sur le thème : “L’identité de genre : kézaco ? Parlons-en !” Alexandre Faure exprime son opposition, en tant qu’écologiste, à la production chimique et technologique de l’individu promue par le “transgenrisme”. Il raconte cette réunion et ses suites au sein de sa collectivité dans ce communiqué qu’il nous a envoyé (ouvrir le document ci-dessous). Service (...)
#Service_compris
▻https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/communique_a_faure_re_union_transidentite_.pdf
À bas l’armée ! L’antimilitarisme en France du XIXe siècle à nos jours
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article571
Les Éditions de la Sorbonne publient les contributions de trente-cinq spécialistes sur l’antimilitarisme en France du XIXème siècle à nos jours, issues d’un colloque qui s’est déroulé en 2018 à l’université de la Sorbonne. Guy Dechesne, qui tient sur notre site la rubrique sur les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et auteur de Un siècle d’antimilitarisme révolutionnaire, dresse une recension de cet ouvrage. Dès le premier paragraphe de l’introduction de À bas l’armée !, les deux (...) #Fiches_de_lecture
/ Service national / conscription, #Guerres, #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, La (...)
]]>Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (7ème partie • juillet-août 2023)
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article569
Le numéro 164-165 de « Damoclès », a publié en octobre 2022, sous le titre ci-dessus, un article dans lequel Guy Dechesne recense longuement les actes de désertion, d’insoumission, de désobéissance et d’exil posés pour refuser de combattre, les actions de désobéissance civiles pour entraver la guerre et les appuis que les réfractaires reçoivent tant dans les pays concernés qu’à l’étranger. Cette rubrique complète et actualise cet article à partir de relevés de presse. 7ème partie, juillet-août 2023. (...) #Résistances
/ #Actions_contre_la_guerre, #Antimilitarisme, #Guerres, Service national / conscription, La (...)
]]>Du service militaire au service national universel
▻https://www.obsarm.info/spip.php?article568
Sous-titre : « Entre regrets et opportunités ». Pas mal vu, ce sous-titre : les regrets, c’est, bon an, mal an, pour la conscription disparue en 2002, sur volonté du président Chirac. Le bon vieux temps du service militaire, la petite musique du brassage social, du rituel des conscrits, du parcours du combattant, de la quille. Et pour les opportunités, il s’agit en particulier de la naissance du Service national universel (SNU), drôle d’objet qui semble, grosso modo, ne pas satisfaire grand monde, (...) #Fiches_de_lecture
/ Service national / conscription, #La_deux
]]>Fabio de Masi zum Wirecard-Skandal : Der Schatten des Jan Marsalek (Teil 1)
▻https://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/fabio-de-masi-zum-wirecard-skandal-der-schatten-des-jan-marsalek-te
Dans l’affaire Wirecard rien n’est comme on nous le fait croire et on ne sait pas grand chose finalement. Fabio di Masi est l’homme qui en sait tout ce qu’on peut savoir si on me fait pas partie des acteurs et intéressés. Voici son compte rendu.
20.7.2023 von Fabio De Masi - Vor drei Jahren entpuppte sich der deutsche Zahlungsdienstleister Wirecard AG als großes Geldwäsche- und Betrugssystem. Der Wirecard-Manager Jan Marsalek, der sich mit Geheimdiensten umgab, ist seither untergetaucht.
Doch es drängt sich der Eindruck auf, dass deutsche Behörden kein Interesse an seiner Auslieferung haben, meint unser Kolumnist Fabio De Masi, der sich als erster Bundestagsabgeordneter bereits vor der Insolvenz kritisch mit Wirecard befasste.
Er steht auf der Fahndungsliste von Interpol und war bei „Aktenzeichen XY... Ungelöst“ im ZDF zu sehen. Am Münchener Flughafen hing sein Fahndungsplakat gleich an der Passkontrolle. Politik und Sicherheitsbehörden vollziehen das Kunststück, fieberhafte Suche nach einem Mann vorzutäuschen, den sie auf gar keinen Fall in Deutschland wiederhaben wollen: Jan Marsalek, den früheren Chief Operating Officer und Asien-Vorstand des Zahlungsdienstleisters Wirecard AG, der im Zuge der Wirecard-Milliardenpleite vor drei Jahren am 19. Juni 2020 unbehelligt Deutschland verließ.
Jan Marsalek ist eine schillernde Figur: Er ist ein Enkel von Hans Marsalek, eines antifaschistischen Widerstandskämpfers und KZ-Überlebenden, der nach dem Krieg in Österreich Polizist wurde. Jan Marsalek brach hingegen die Schule ab, lernte Programmieren, stieg früh zum Vorstand eines späteren DAX-Konzerns auf und umgab sich mit Geheimdiensten aus Ost und West.
Marsalek – ein Strohmann der Nachrichtendienste?
Ich bin mittlerweile überzeugt: Jan Marsalek war ein Strohmann – auch unserer Sicherheitsbehörden. Er bahnte Zahlungsprojekte im Umfeld von Staaten an, die als geopolitische Rivalen des Westens galten, wie Russland, oder von enormer sicherheitspolitischer Bedeutung waren, wie Saudi-Arabien. Die frühere Bundeskanzlerin Angela Merkel lobbyierte gar für Wirecard persönlich bei Staatspräsident Xi Jinping, dem mächtigsten Mann der Weltmacht China, obwohl sie zuvor wegen der kritischen Medienberichte über Wirecard einen Termin mit dem CEO Markus Braun absagen ließ. Der jetzige Bundeskanzler Olaf Scholz hatte zuvor im Rahmen des deutsch-chinesischen Finanzdialogs erreicht, dass Wirecard der erste ausländische Zahlungsanbieter werden sollte, der über eine grenzüberschreitende Zahlungslizenz für China verfügte.
Das Interesse von Politik und Sicherheitsbehörden an Wirecard war die Lebensversicherung von Jan Marsalek auf diesem kriminellen Pulverfass. Ich habe gemeinsam mit Journalisten aus Deutschland und Österreich auch noch nach meinem Ausscheiden aus der Politik zahlreiche Verbindungen des Marsalek-Netzwerkes in die kritische Sicherheitsinfrastruktur der Bundesrepublik Deutschland offengelegt. Aber im Bundestag und auch in weiten Teilen der Medien wurde darüber der Mantel des Schweigens gelegt. Vorbei die Zeiten, als man es mit nahezu jeder Schlagzeile über Wirecard in die Abendnachrichten schaffte und sich als knallharter Aufklärer feiern lassen konnte. Im Ukraine-Krieg vergeht kein Tag, an dem sich die Politik nicht für Härte gegen Russland brüstet. Aber ausgerechnet die zahlreichen Verbindungen von Netzwerken um Jan Marsalek mit Russland-Bezug, die etwa für die deutsche Cybersicherheit zuständig waren oder Millionen-Aufträge von der Bundeswehr erhalten, scheinen niemanden zu stören.
Bis heute behaupten deutsche Sicherheitsbehörden gar, sie hätten nicht gewusst, wer Jan Marsalek war. Dies ist eine schlechte Lüge. Die Nachrichtendienste bedienen sich dabei eines Taschenspielertricks. Ihre Kontaktpersonen zu Marsalek waren unter anderem ehemalige Offizielle aus den Sicherheitsbehörden. Da diese keine offizielle Rolle in den Nachrichtendiensten spielen, aber sowohl mit der Arbeitsweise vertraut als auch loyal sind, behaupten unsere Geheimdienste, es habe keine offiziellen Kontakte gegeben.
Wirecards trüber Teich und die Geheimdienste
Dass Marsalek und Wirecard zahlreiche Verbindungen zu Personen aus der Welt der Nachrichtendienste unterhielten, ist belegt. Ein paar Beispiele:
Der Bundesnachrichtendienst (BND) nutzte Kreditkarten von Wirecard. Einmal forderte Marsalek die gesamten Kundendaten von Wirecard mit der Begründung an, der BND wolle diese nutzen. Der BND dementiert jedoch, dass es eine solche Anforderung gegeben habe.
Der ehemalige deutsche Geheimdienstkoordinator der Bundesregierung, Klaus-Dieter Fritsche (CSU), beriet mit Zustimmung des Bundeskanzleramtes Wirecard sowie den früheren österreichischen Verfassungsschutz (BVT) während des BVT-Skandals rund um russische Einflussnahme auf den österreichischen Geheimdienst. Zwei Schlüsselfiguren in diesem Skandal, die österreichischen Agenten Martin W. und Egisto O., waren eng mit Marsalek verbunden. W. hatte gar ein Büro in Marsaleks Villa, beiden wurde von Staatsanwälten vorgeworfen, bei der Flucht von Marsalek geholfen zu haben.
Wirecard: Ließ Marsalek deutsche Politiker ausspionieren?
Der frühere deutsche Geheimdienstkoordinator Bernd Schmidbauer (CDU) sprang beiden Agenten immer wieder öffentlich zur Seite. Er suchte Marsalek auch auf, nachdem dieser 2018, nach dem Anschlag auf den ehemaligen russischen Geheimagenten Sergei Skripal, mit streng vertraulichen Unterlagen der Organisation für das Verbot von Chemiewaffen vor britischen Investoren herumgewedelt haben soll. In dem Dokument sei eine Verbindung Russlands zu dem Anschlag bestritten worden und es soll die Formel für das Nervengift Nowitschok enthalten gewesen sein. Dies rief vermutlich die britischen Dienste auf den Plan. Schmidbauer diskutierte mit Marsalek die Reform der Nachrichtendienste. Ein ungewöhnliches Interessengebiet für einen DAX-Vorstand und einen Pensionär. Schmidbauer behauptet auch, sich mit einem „Ehemaligen“ aus den Sicherheitsbehörden ausgetauscht zu haben und öfter heikle Missionen zu übernehmen.
Marsalek interessierte sich für Cyberspionage und Überwachungstechnologie. Er tummelte sich im Umfeld der Münchner Sicherheitskonferenz auf einem „Policy Innovation Forum“ des deutschen Tech-Milliardärs Christian Angermayer, bei dem Jens Spahn (CDU) und Donald Trumps Ex-Botschafter Richard Grenell auftraten. Auf der Sicherheitskonferenz muss man eine Sicherheitsprüfung durchlaufen.
Marsalek war zudem mit einem früheren CDU-Politiker und Auto-Manager verabredet, dem Vorsitzenden des Supervisory Boards der Beratungsfirma Agora Strategy, die vom ehemaligen Präsidenten der Münchner Sicherheitskonferenz, dem Ex-Staatssekretär und Diplomaten Wolfgang Ischinger, gegründet wurde. Denn Marsalek strebte auch nach dem Mord am saudischen Oppositionellen Jamal Kashoggi Geschäfte zur Zahlungsabwicklung in Saudi-Arabien an und brauchte dazu Kontakte, etwa zum saudischen Blutprinzen. Über Agora Strategy sollen im Umfeld der Münchner Sicherheitskonferenz etwa Rüstungsunternehmen und Diktaturen mit Geldzahlungen zusammengebracht werden, wie der Spiegel berichtete. So konnten diskret Deals eingefädelt werden. Später sollte etwa ebenfalls der Spiegel berichten, dass die bayerische Rüstungsfirma Hensoldt AG, trotz Waffenembargos und Beteiligung des Bundes an dem Rüstungskonzern, den saudischen Geheimdienst belieferte. Marsalek soll Interesse gehabt haben, für die futuristische Megacity Neom, die das saudische Königshaus mit seinen Petrodollars in der Wüste errichten will, die Zahlungsinfrastruktur aufzusetzen. Deutsche Sicherheitsbehörden hätten sicher keine Einwände gehabt, über Marsalek trotz des Embargos einen Fuß in der Tür zu Saudi-Arabien zu behalten und Einblick in die Finanzflüsse zu bekommen. Die Bundesregierung verfolgt seit dem Ukraine-Krieg wieder eine Annäherung an das Regime. Scholz besuchte kürzlich Saudi-Arabien. Mit dabei im Regierungsflieger: eine Firma, die sich um Zahlungstechnologie kümmert und mit Wirecard eine sogenannte Flüchtlingskarte aufsetzen wollte.
Der frühere Wirecard-Manager Burkard Ley, der bis heute nicht strafrechtlich belangt wird, obwohl er eine zentrale Figur im Betrugssystem von Wirecard war, half dem Ex-Geheimdienstkoordinator Fritsche wiederum, einem französischen Investor den Einstieg bei der deutschen Waffenschmiede Heckler & Koch zu ermöglichen. Dies erforderte, eine komplizierte Struktur aus Briefkastenfirmen aufzusetzen, da das Unternehmen zur kritischen Infrastruktur zählte und die Genehmigung unter Vorbehalt der Bundesregierung stand.. Die Bundesregierung winkte den Deal durch.
Marsalek soll auch für hochrangige konservative Beamte aus dem österreichischen Verteidigungs- und Innenministerium Pläne zum Aufbau einer Miliz zur Flüchtlingsabwehr mit der russischen Söldnertruppe Wagner in Libyen verfolgt haben. Die westliche Militärintervention hatte das Land endgültig ins Chaos gestürzt, und der innenpolitische Streit um die Flüchtlingskrise tobte, was Sebastian Kurz (ÖVP) in Österreich an die Macht brachte. Marsalek und der österreichische Vizekanzler der ÖVP verfolgten das Projekt eben jener zuvor erwähnten digitalen Flüchtlingskarte, die es in den bayerischen Koalitionsvertrag schaffte. Marsalek wurde direkt über diese Beratungen informiert. Die Liste ließe sich fortsetzen.
Die Rolle des Online-Glückspiels
Wirecard entstand aus der Verschmelzung von EBS und Wire Card. Das Unternehmen wurde mit der Abwicklung von Zahlungen für Online-Glücksspiel und -Pornos zur Jahrtausendwende groß. Das Bezahlen im Internet steckte noch in den Kinderschuhen. Internet war Neuland, es war langsam und hing an der Telefonbuchse. Es gab noch kein Amazon und keine Smartphones.
Doch das Internet war auch Wilder Westen. Das Unternehmen lenkte Nutzer ohne ihr Wissen beim Aufruf von pornografischen Inhalten über sogenannte Dialer auf 0190-Nummern um. Diese schnellere Überholspur auf der Datenautobahn mündete in horrenden Telefonrechnungen, die neugierige Teenager oder beschämte Ehepartner häufig zahlten, bis Verbraucherschützer einschritten. Die Zahlungsabwicklung war jedoch mit hohen Rechtsrisiken verbunden, da wohl auch Zahlungen für Inhalte aus dem Bereich des Kindesmissbrauchs abgewickelt wurden.
Online-Glücksspiel wurde in den USA gegen Ende der Amtszeit von George W. Bush mit dem „Unlawful Internet Gambling Online Act“ scharf sanktioniert. Es galt als Geldwäschemagnet für organisierte Kriminalität und Terrorfinanzierung, da sich Umsätze leicht manipulieren lassen, aber auch als Spielwiese für Geheimdienste, die hierüber schmutzige Zahlungsflüsse verfolgten und dubiose Geschäftsleute anwarben.
Wirecard: Weiß Olaf Scholz etwa, wo Jan Marsalek steckt?
So tummelten sich etwa der frühere Chef des Verfassungsschutzes Hans-Georg Maaßen sowie Ex-BND-Chef August Hanning im Umfeld einer Schweizer Firmengruppe, Pluteos AG bzw. der dazugehörigen System 360 Deutschland, wie Hans-Martin Tillack einst im Stern berichtete. Pluteos bezeichnet sich als „private intelligence agency“ und System 360 als „Unternehmensberatung im Bereich wirtschaftskrimineller Handlungen“. Der Gründer des Sportwettenanbieters Tipico, gegen dessen Franchisenehmer immer wieder wegen Geldwäsche der organisierten Kriminalität ermittelt wurde, soll wiederum über eine Firma erhebliche Anteile an System 360 halten. Hanning gehörte zudem mit dem ehemaligen Nato-Chef Anders Fogh Rasmussen dem Aufsichtsrat einer lettischen Bank an, die sich zunächst im Eigentum eines russischen Tycoons befand. Ein Whistleblower soll gegenüber der lettischen Staatspolizei vor kriminellen Netzwerken innerhalb der Bank gewarnt haben. Später schritten die Europäische Zentralbank (EZB) und die lettische Bankenaufsicht ein und der Geschäftsbetrieb der Bank wurde untersagt. Hanning drohte die Pfändung einer Immobilie, von Firmenanteilen und von Teilen seiner Pension. Er überschrieb dann Firmenanteile seiner Familie und auch Grundvermögen an seine Ehefrau, um die Pfändung abzuwenden, wie zumindest die Zeitung Welt mutmaßte.
Wirecard unter Druck
Dem Management des britischen Zahlungsabwicklers Neteller drohten wegen der Verschärfung der Gesetze gegen Zahlungsabwicklung für Online-Glücksspiel in den USA etliche Jahre Haft, und das Unternehmen zog sich letztlich aus dem amerikanischen Markt zurück. Zudem gab es immer mehr Gratis-Pornos im Netz. Wirecards Geschäftsmodell kam so unter Druck, da die USA ein wichtiger Markt des Unternehmens waren. Teilweise soll sich der Wirecard-Vorstand aus Furcht vor Strafverfolgung nicht getraut haben, in die USA einzureisen.
Wirecard verkaufte sich fortan als ein Unternehmen, das vom Schmuddelkind der New Economy zum Tech-Wunder gereift sei und sich neu erfunden habe. Die Umsätze und Gewinne des Unternehmens wuchsen unbeeindruckt jedes Jahr, wie mit dem Lineal gezogen. Doch 2015 stellten die USA ein Rechtshilfeersuchen gegen die Wirecard-Tochter Click2Pay, die Zahlungen für Online-Poker in den USA abwickelte, und es kam zu einer Razzia der Staatsanwaltschaft München. Jan Marsalek wurde als Beschuldigter geführt.
Nationale Sicherheit: Eine unbequeme Wahrheit kommt ans Licht
Dann kam Donald Trump an die Macht. Jan Marsalek suchte Hilfe bei einem ehemaligen CIA-Beamten, der Trump nahestand. Die Ermittlungen gegen Wirecard wurden im intensiven Dialog mit US-Behörden eingestellt, und Wirecard bekam kurze Zeit später sogar den Zuschlag für das Prepaidkarten-Geschäft der CitiGo der USA und ermöglichte die Aufladung der Karten mit hohen Summen. Prepaidkarten gelten als zentrales Werkzeug der organisierten Kriminalität zur Verschleierung von Geldflüssen. Die Kommunikation mit dem CIA-Beamten deutet auf einen Deal mit den US-Behörden hin. Ließ man Wirecard gewähren und konnte im Gegenzug die Geldflüsse von Kriminellen und Terroristen verfolgen?
Später haben sich dann zwei frühere CDU-Ministerpräsidenten, Ole von Beust und Peter Harry Carstensen, für Wirecard und die Liberalisierung des Online-Glücksspiels in Deutschland engagiert. Wirecard sollte zentraler Zahlungsabwickler nach der Liberalisierung des Glücksspiels in Deutschland werden. Es kam zu Treffen mit dem hessischen Ministerpräsidenten Volker Bouffier und dem EU-Kommissar Guenther Oettinger, der eine mutmaßliche Schlüsselfigur der italienischen Mafia einst als Freund bezeichnete. Auch der Kontakt zum Ministerpräsidenten Baden-Württembergs Winfried Kretschmann war angestrebt. Es war eine schwarz-grüne Achse, die sich letztlich für die Liberalisierung des Online-Glückspiels engagierte.
Fabio De Masi zum Wirecard-Skandal : Der Schatten des Jan Marsalek (Teil 2)
▻https://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/wirecard/fabio-de-masi-zum-wirecard-skandal-der-schatten-des-jan-marsalek-te
19.6.2023 von Fabio De Masi - Vor drei Jahren entpuppte sich der deutsche Zahlungsdienstleister Wirecard AG als großes Geldwäsche- und Betrugssystem. Der Wirecard-Manager Jan Marsalek, der sich mit Geheimdiensten umgab, ist seither untergetaucht. Doch es drängt sich der Eindruck auf, dass deutsche Behörden kein Interesse an seiner Auslieferung haben, meint unser Kolumnist Fabio De Masi, der sich als erster Bundestagsabgeordneter bereits vor der Insolvenz kritisch mit Wirecard befasste. Den ersten Teil des Artikels können Sie hier lesen.
Marsalek und die Staatsanwaltschaft
Die Staatsanwaltschaft München und Jan Marsalek sind ein eigenes Kapitel. So leitete die Staatsanwaltschaft ein sogenanntes Leerverkaufsverbot (Leerverkäufe sind Wetten auf sinkende Aktienkurse) für Aktien der Wirecard AG bei der Finanzaufsicht BaFin ein, um angebliche Marktmanipulation durch angelsächsische Spekulanten abzuwehren. Es war das erste Leerverkaufsverbot zugunsten eines einzelnen Unternehmens in der Geschichte der Bundesrepublik. Grundlage war eine wilde Story, wonach die Nachrichtenagentur Bloomberg Wirecard um sechs Millionen Euro erpressen wolle und sonst angeblich drohte mit der Financial Times in die kritische Berichterstattung einzusteigen. Kronzeuge für dieses Märchen war ein britischer Drogendealer. Präsentiert hat die Geschichte jener Jan Marsalek, der zuvor Beschuldigter im Rechthilfeersuchen der USA war. Gleichzeitig erstattete die Finanzaufsicht bei der Staatsanwaltschaft Strafanzeige gegen den Journalisten der Financial Times Dan McCrum, der frühzeitig auf Ungereimtheiten von Wirecard in Singapur hingewiesen hatte. Ihm wurde vorgeworfen mit Leerverkäufern unter einer Decke zu stecken. Erst 2020 wurden die Ermittlungen eingestellt, nachdem der damalige Präsident der Finanzaufsicht Felix Hufeld diese auf dem Wirtschaftsgipfel der Süddeutschen Zeitung noch gegenüber mir verteidigt hatte, und damit für einen Eklat sorgte.
Im Frühjahr 2020 war auch eine Razzia in der Wohnung von Marsalek erfolgt. Da angeblich zu wenig Polizeikräfte verfügbar waren, konnte man nicht alle wichtigen Beweismittel sichern. Am 16. Juni 2020 informierte die Finanzaufsicht die Staatsanwaltschaft, dass vermeintliche Bankbelege über die Existenz von 1,9 Milliarden Euro Guthaben auf Treuhandkonten in den Philippinen gefälscht waren, nachdem bereits die Sonderprüfer von KPMG bemängelt hatten, dass die Existenz der Guthaben und somit ein Drittel der Bilanzsumme des Dax-Konzerns nicht nachgewiesen werden konnten.
Dies war der unmittelbare Verantwortungsbereich von Asien-Vorstand und Chief Operating Officer Jan Marsalek. Die Staatsanwaltschaft ließ jedoch Jan Marsalek in aller Ruhe mit Unterstützung der ehemaligen österreichischen BVT-Agenten und eines FPÖ-Abgeordneten ausreisen. Die Staatsanwaltschaft wartete sogar mit einem internationalen Haftbefehl, bis Marsalek zu einem mit seinem Anwalt vereinbarten Termin in München nicht erschien, da dieser versicherte, Marsalek wolle das Geld auf den Philippinen „suchen“.
Auf meine Frage, warum die Staatsanwaltschaft Marsalek nicht sofort nach der Information der BaFin über die nicht vorhandenen Treuhandguthaben einbestellte (wohlgemerkt nach einer bereits erfolgten Razzia), entgegnete die Staatsanwältin im Untersuchungsausschuss des Deutschen Bundestages, das hätte ja ohnehin nichts gebracht, da die Postzustellung in München so langsam sei und Marsalek wäre ja dann eh schon weg gewesen.
Abgesehen davon, dass die Staatsanwältin gar nicht gewusst haben konnte, dass Marsalek vorhatte, drei Tage später zu fliehen, und es daher keinen Sinn macht, mit dieser Begründung auf eine Vorladung oder Verhaftung zu verzichten, reichte es wenige Tage später offenbar für eine Red-Notice-Fahndung bei Interpol. Ausgerechnet die Tonbandaufzeichnung der denkwürdigen Vernehmung der Staatsanwältin im Deutschen Bundestag sollte später aufgrund eines technischen Fehlers nicht funktioniert haben. Die Untätigkeit der Staatsanwaltschaft war aber eine der vielen „Zufälle“ und „glücklichen Fügungen“, die es ermöglichten, die Ermittlungen gegen die Fluchthelfer von Marsalek vom österreichischen Verfassungsschutz einzustellen, da zum Zeitpunkt der Ausreise des Österreichers noch kein Haftbefehl bestand.
Die rechte Hand von Marsalek, Henry O’Sullivan, wurde derweil in Singapur verhaftet. Bis heute hat die Staatsanwaltschaft laut der Behörden in Singapur keinen Antrag auf Rechtshilfe gestellt, um O’Sullivan vernehmen zu dürfen. Auch gegen weitere Beschuldigte wie den früheren Geschäftspartner von Marsalek, bei dessen privatem Beteiligungsfonds IMS Capital, den früheren Tui-Manager Aleksandr Vucak, oder den früheren Finanzvorstand Burkhard Ley, der für den Wahlkampf von Christian Lindner spendete und eine Schlüsselfigur war, wurde bis heute nach meiner Kenntnis keine Anklage erhoben.
Nach meinem freiwilligen Ausscheiden aus dem Deutschen Bundestag musste ich auf eigene Rechnung weiter von der Seitenlinie ermitteln. Eine kleine Auswahl der Dinge, die ich insbesondere mit dem Nachrichtenmagazin Der Spiegel, Thomas Steinmann von Capital sowie Ben Weiser von Österreichs Online-Magazin ZackZack durch Detailarbeit und Quellen erhärten konnte:
Marsalek und die Cybersecurity Deutschlands
Die österreichischen Agenten und Fluchthelfer von Marsalek tauschten sich laut einem Vernehmungsprotokoll der Wiener Staatsanwaltschaft und beschlagnahmter Kommunikation auch mit dem ehemaligen Geheimdienstkoordinator der Bundesregierung, Bernd Schmidbauer, über mich aus. Dies wurde mir bereits während des Untersuchungsausschusses im Bundestag bekannt. Schmidbauer tauchte sowohl im BVT-Skandal als Fürsprecher von Marsaleks Agenten, bei einer Geiselbefreiung des BVT in Libyen sowie im Umfeld von einer Firma auf, die Überwachsungssoftware vertreibt, die laut Europäischem Parlament auch gegen Oppositionspolitiker in der EU eingesetzt wurde.
In dem Vernehmungsprotokoll taucht auch ein Mann auf, der dort vom Fluchthelfer als Geschäftspartner von Jan Marsalek bezeichnet wurde. Es ist Nicolaus von Rintelen, der damalige Gesellschafter der Cybersecurity-Firma Virtual Solution, die sich früher damit brüstete, das Kanzlerhandy sowie die E-Mails der Bundesregierung und wichtiger Bundesbehörden (darunter die Finanzaufsicht und zeitweilig auch das Bundeskriminalamt) auf mobilen Geräten abzusichern.
Von Rintelen, ein Nachfahre des russischen Nationaldichters Alexander Puschkin und des Zaren Alexander II., verdiente sein Vermögen mit dem russischen Gas-Oligarchen Leonid Michelson. Als ich Olaf Scholz und Angela Merkel im Untersuchungsausschuss persönlich darauf hinwies, dass ihre E-Mails durch einen Mann gesichert werden, der offenbar Kontakt mit Jan Marsalek unterhielt, meldete sich Scholz’ Staatssekretär, der heutige Kanzleramtsminister Wolfgang Schmidt, bei mir. Er bat um Belege für meine Informationen und behauptete, „Olaf ist sehr besorgt!“.
Später kam heraus, dass Schmidt den intensivsten Kontakt mit von Rintelen innerhalb der Bundesregierung pflegte, obwohl er für IT-Fragen nicht zuständig war. Die Kommunikation von Schmidt und von Rintelen wurde nach parlamentarischen Anfragen zwar mit exakten Daten benannt, aber offenbar rechtswidrig gelöscht. Ebenso konnten wir Kommunikation nachweisen, aus der hervorging, dass von Rintelen Verbindungen zum Fluchthelfer von Marsalek sowie einem FPÖ-Abgeordneten unterhielt, der im BVT-Skandal eine Rolle spielte. Er war in Marsaleks Villa und hat sich nach unseren Recherchen von seinen Anteilen an Virtual Solutions getrennt. Ebenso engagierte sich von Rintelen für eine Firma, die während der Corona-Krise Schnelltests herstellen wollte und in die IMS Capital investiert war. Dies ist eine Firma, über die Marsalek private Investments getätigt haben soll.
Marsalek und der General
Der ehemalige militärpolitische Berater der Bundeskanzlerin, Brigadegeneral a.D. Erich Vad, hat an einem Essen mit Jan Marsalek, dem ehemaligen österreichischen Kanzler Wolfgang Schüssel (ÖVP), dem ehemaligen bayerischen Ministerpräsidenten Edmund Stoiber (CSU) und Frankreichs Ex-Präsidenten Nicolas Sarkozy teilgenommen. Das Thema war unter anderem Libyen. Das Land spielte damals eine Schlüsselrolle in der Flüchtlingskrise und war von großer wirtschaftlicher Bedeutung für Österreich, deren Mineralölkonzern OMV mit Libyens Ex-Präsidenten Gaddafi stabile Geschäfte machte. Wie Schmidbauer und Teile des österreichischen Verfassungsschutzes war auch Vad gegenüber den Regime-Change-Interventionen des Westens in Libyen (zu Recht) kritisch eingestellt und strebte mehr strategische Autonomie von den USA an. Die Flüchtlingskrise sorgte das konservative Establishment, da Kräfte wie die AfD und die FPÖ profitierten. Auch Vad war ein Kritiker der Flüchtlingspolitik von Angela Merkel.
Vad hat mich kontaktiert und mir das dubiose Angebot unterbreitet, in den Beirat eines österreichischen Milliardärs und Immobilienunternehmers zu gehen. Es handelte sich um Cevdet Caner. Er gilt als graue Eminenz hinter der Adler-Gruppe. Wollte Vad mich einkaufen oder diskreditieren? Natürlich lehnte ich ab. Später erfuhr ich: Gegen exakt dieses Unternehmen wettete der britische Leerverkäufer, der zuvor gegen Wirecard gewettet hatte. Es wäre daher denkbar, dass hinter dem Konflikt um Wirecard auch ein Wirtschaftskrieg von Nachrichtendiensten stand, die immer wieder über Informationshändler Informationen an Medien oder Spekulanten ausspielen. Denn genau diese Erzählung – Wirecard sei ein unbescholtenes deutsches Unternehmen und Opfer angelsächsischer Spekulanten – ließ das Unternehmen und die deutsche Finanzaufsicht beim Leerverkaufsverbot verbreiten. Natürlich war Wirecard eine kriminelle Bude, aber wahrscheinlich auch Teil eines Informationskrieges. Immer wieder fällt in meinen Gesprächen mit deutschen Führungskräften aus Banken der Vorwurf, es handle sich etwa bei Ermittlungen der US-Börsenaufsicht gegen Deutsche Bank und Co wegen Russlandgeschäften um einen Wirtschaftskrieg.
Mit einer einfachen Internetrecherche fand ich innerhalb von einer Minute heraus, dass der russische Konsul in München, mit dem Marsalek verkehrte, vor seiner Abordnung nach Deutschland vom österreichischen Innenministerium der Spionage bezichtigt wurde. Gegenüber Die Welt, die darüber berichtete, entgegneten Sicherheitsbehörden, sie hätten davon keine Kenntnisse gehabt. Das ist unglaubwürdig.
Marsalek und die Bundeswehr
Kürzlich enthüllte Thomas Steinmann von Capital in Zusammenarbeit mit mir, wie die Bundeswehr einen Millionenauftrag an eine Firma vergab, die einem österreichischen IT-Unternehmer und früheren Geschäftspartner von Marsalek gehörte. Dieser hatte mit Marsalek etwa in Russland Projekte verfolgt und sich mit ihm zur elektronischen Überwachung von Flüchtlingsströmen in Libyen ausgetauscht. Die Auftragsvergabe – offiziell für die Analyse von Krisenszenarien für die Bundeswehr – erfolgte nicht unter Einhaltung der vorgeschriebenen Bekanntmachung in der EU-Datenbank. Aufträge des österreichischen Staatsschutzes (der Nachfolgebehörde des BVT) für diese Firmen beziehungsweise den Personenkreis führten zu empörten Reaktionen des deutschen Geheimdienstkontrolleurs Konstantin von Notz und einer großen Veröffentlichung des Bayerischen Rundfunks. Im Falle des Bundeswehr-Auftrages für die Firma eines Marsalek-Geschäftspartners schweigt der Bundestag jedoch. Auch in den Medien gab es keine größere Resonanz.
Der Wirecard-Skandal und die Figur Jan Marsalek mögen ein komplizierter Kriminalfall sein. Aber im Kern ist es recht einfach: Die Behauptung, die deutschen Sicherheitsbehörden hätten gar nicht gewusst, wer Marsalek war, muss als Lüge verbucht werden. Und wenn Sicherheitsbehörden den Untersuchungsausschuss des Deutschen Bundestages anlogen, muss es dafür wichtige Gründe geben. Eines ist dabei sicher: Es gibt offenbar kein Interesse, dass Jan Marsalek nach Deutschland zurückkehrt und aussagt. Denn er hütet viele dunkle Geheimnisse.
#Allemagne #Russie #Chine #Libye #finance #banques #service_de_paiement #services_secrets #terrorisme #espionnage #fraude #Wirecard
]]>Hyperloop la fin de l’entourloupe, le train subsonique développé à Toulouse ne sortira jamais des hangars
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/hyperloop-la-fin-de-l-entourloupe-le-train-subsonique-d
Publié le 26/06/2023 à 17h30
Le logo d’Hyperloop TT a été repeint en blanc et la société américaine est sommée de quitter le site de Francazal avant septembre 2023. Une action symbolique de la Métropole toulousaine, qui marque la fin du projet de train subsonique.
(...)
D’ailleurs, le patron, Elon Musk annonçait même que le projet d’origine n’était conçu que pour faire annuler le projet de TGV en Californie. Avouant au journal le Times qu’il n’a jamais eu l’intention de construire l’Hyperloop.
Elon Musk n’a jamais voulu que le train Hyperloop se concrétise, selon le Time
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/elon-musk-n-a-jamais-voulu-que-le-train-hyperloop-se-co
Publié le 13/08/2022 à 18h47
D’après le média anglophone, le multimilliardaire voulait simplement ralentir la construction d’un TGV en Californie. Le Times révèle qu’Elon Musk cherchait en réalité à mettre en péril les transports publics californiens.
]]>Violences académiques ordinaires
Violences et souffrances académiques : atteintes au #service_public et à la #santé_au_travail
Ce troisième numéro de Mouvements consacré au champ académique, après ceux de 2008 (« Que faire pour l’Université ? ») et 2012 (« Qui veut la peau de la recherche publique ? »), trouve sa genèse dans un colloque consacré aux violences ordinaires dans les organisations académiques en juin 2022[1]. Lors des deux journées de discussion, les communications ont permis de mesurer à quel point, depuis ces quinze dernières années, le champ de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) a été profondément bouleversé par toute une série de réformes, depuis la #loi_LRU (Liberté et responsabilité des universités) en 2007 jusqu’à la #Loi_de_programmation_de_la_recherche (#LPR) votée en 2020. #Fusions, #précarisation, raréfaction des #postes – alors que les effectifs étudiants progressent –, #managérialisation, #sous-traitance, multiplication des #évaluations (des établissements, des formations, des professionnel·les comme des équipes) et de leurs instances, induisent #pression_psychique et dégradation des conditions de travail et rendent davantage visible et légitime la question de la #souffrance_au_travail.
Qu’en est-il du #quotidien bouleversé de ces organisations en transformation et de celles et ceux qui y travaillent ? Comment cela se traduit-il sur le plan des décisions, des dispositifs, des activités, des interactions, des engagements et des subjectivités ? C’est cette attention aux « violences ordinaires » dans les #institutions_académiques qui constitue le cœur de ce numéro de Mouvements. Par #violence_ordinaire, nous entendons tout type de #contrainte verbale, morale, psychologique ou symbolique exercée sur les #corps au travail et ressentie comme telle par celles et ceux qui les vivent (et qui essaient – ou non – de s’en défendre). Comme y insiste l’article de Stéphane Le Lay et Olivia Chambard, quelle que soit la forme de ces violences, il importe d’essayer de comprendre leurs liens avec les #rapports_de_domination et d’interroger leur inscription – et la nature de cette inscription – dans des configurations organisationnelles ou des structures sociales ou culturelles propres à l’ESR.
Ceci est d’autant plus important que se sont multipliées récemment les critiques à l’encontre d’enseignant·es-chercheur·euses supposé·es déconnecté·es du monde réel dans leurs enseignements (en inadéquation avec le marché du travail), et dans leurs recherches (insuffisamment en prise avec les « défis sociétaux » et la « demande sociale »). À celles-ci s’ajoutent désormais des #attaques, internes ou externes au champ académique, contre certaines disciplines et certains travaux suspectés d’être disculpants, politisés, voire contraires aux valeurs de la République[2]. L’université et la liberté consubstantielle à ses activités intellectuelles – l’#indépendance des chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses étant inscrite dans la loi – sont mises à mal de manière plurielle par manque de moyens, mise au pas organisationnelle et #condamnation_morale. Si des travaux analysent les effets de ces réformes néolibérales sur le travail des chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses, à l’image des articles de Frédérique Debout, d’Ambre Guichard-Ménard et de l’Observatoire des Conditions de Travail à l’Université de Caen Normandie, ils sont plus rares, voire inexistants, sur les conditions de travail des personnels administratifs ou techniques de l’ESR ou des salarié·es en sous-traitance exerçant dans les établissements académiques. Dans ce numéro, l’article d’Hugo Bret sur le #personnel_de_nettoyage d’une université et celui du collectif C. Noûs-Aussi consacré à l’#édition_scientifique permettent justement de jeter un regard incisif sur ces zones d’ombre.
Les rapports de domination entre les statuts, les corps et les disciplines constituent de fait une clé d’entrée pour comprendre la spécificité des types de violence dans les organisations universitaires et académiques et leur analyse est ancienne. Plus récemment, des auteur·rices ont néanmoins renouvelé la perspective en s’emparant en particulier de la question des #violences_sexistes_et_sexuelles (#VSS) à l’université, sur lesquelles reviennent trois articles. L’un provient d’une chercheuse militante, sous la forme d’un témoignage anonyme. L’autrice prend appui sur son expérience en tant qu’étudiante, victime et témoin de violences, dans une grande école et évoque les actions collectives qui s’en sont suivies. De son côté, à partir du cas espagnol, Verónica Cala analyse finement les interrelations entre pensée féministe et action militante, expliquant en quoi l’université peut être aussi bien un terreau fertile qu’un système nuisant aux avancées pourtant nécessaires au développement de la pensée transformatrice féministe. Enfin, l’article d’Armelle Andro se penche sur les modalités de prise en charge des VSS spécifiques au monde académique, qui ont notamment fait suite à des médiatisations et des mobilisations importantes. Apportant un cadrage complémentaire, il expose les avancées et les freins au traitement institutionnel des VSS depuis vingt ans, pointant les spécificités et l’hétérogénéité des situations rencontrées dans le champ académique. Traitant aussi, mais de manière différente, la question des #rapports_sociaux (de sexe, hiérarchiques et de race), Morgane Le Guyader se penche sur le concept de #violence_épistémique. Celui-ci s’avère utile pour pointer ce qui, à l’intérieur même des critères de scientificité, vient discréditer certains points de vue indigènes ou subordonnés. Ce texte élabore une critique qui a l’intérêt de proposer d’autres manières de rendre compte de l’expérience sensible qui traverse les enquêté·es aussi bien que les enquêteurs et enquêtrices.
Plusieurs articles de ce numéro, à l’image de celui de Marina Pietri consacré à une #animalerie_scientifique, cherchent ainsi à rendre compte de la manière dont la #division_du_travail au sein des organisations académiques est productrice de formes de violence, examinées comme étant propres à une activité et un rôle spécifiques, aussi bien que dans leur dimension transversale, lorsqu’elles affectent différentes catégories de personnels (chercheur·euses et enseignant·es-chercheur·euses, doctorant·es, personnels administratifs, techniques, etc.). Ce faisant, peut être interrogée la place des stratégies défensives liées aux cultures de métier et érigées pour lutter contre la souffrance. Plusieurs articles abordent également les manières dont les #inégalités et #discriminations s’activent et se reproduisent, dans des configurations où la hiérarchie bureaucratique peut se superposer aux formes de #domination_académique. Se donne alors à voir en quoi ces inégalités permettent de révéler des formes de #mépris plus ou moins visibles, qui peuvent aller de la délégation systématique du « sale boulot » à l’invisibilisation ou l’appropriation du travail d’autrui, en passant par l’empêchement de travailler et le #harcèlement.
Pour faire face à l’aggravation de la situation en matière de santé physique et mentale, les établissements du supérieur ont obligation, depuis 2012, de mettre en place un Comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail (#CHSCT). Très variables selon les établissements, les modalités déployées en faveur de la prise en charge des « #risques_psychosociaux » (#RPS) se font régulièrement timides… ou inexistantes. Dans certains établissements, les fonctions de référent « Égalité, RPS, Handicap » ne sont pas pourvues, tardent à l’être ou encore ne sont dotées d’aucun moyens significatifs pour leur action, qui demeure parfois lettre morte. Nombre d’actrices et d’acteurs de terrain sont pourtant en première ligne et certain·es particulièrement actif·ves pour lutter contre les violences et réguler les dérives : préventeur·rices, médecins du travail, représentant·es du personnel siégeant ou non dans les CHSCT, associations féministes et de personnels précaires, sans oublier les juristes, certain·es cadres administratif·ves et personnes en responsabilité dans les composantes et les laboratoires. L’article de Gwenaël Delaval, Emmanuelle Puissant et Samira Saïdoune, consacré à un « #dispositif_RPS » dans une université, aborde les enjeux de cette prise en charge institutionnelle.
On le voit, les chantiers ouverts sont nombreux et délicats à mener pour rendre visibles et pour lutter efficacement contre les différentes formes de violence, en desserrant l’étau des rapports de domination. Gageons que les contributions de ce numéro de Mouvements œuvreront dans ce sens, grâce à la réflexion individuelle et aux discussions collectives qu’elles susciteront dans le champ académique, et aux pistes d’action qu’elles ouvrent ainsi.
▻https://mouvements.info/edito/violences-et-souffrances-academiques-atteintes-au-service-public-et-a-l
#ESR #université #violence #violences_ordinaires #souffrance #conditions_de_travail #travail #recherche
Un saccage des services publics très efficace dans la Manche : l’accès aux urgences y est restreint dans plusieurs hôpitaux en raison du manque de personnel
►https://www.bfmtv.com/normandie/manche-l-acces-aux-urgences-restreint-dans-plusieurs-hopitaux-en-raison-du-ma
Les hôpitaux de la Manche manquent de médecins. Pour cette raison, l’accueil des urgences sera fermé à l’#hôpital de Saint-Hilaire-du-Harcouët à partir de ce mercredi 19 avril 18h30, jusqu’au mardi 25 avril à 10h.
« Du fait d’un manque de médecins remplaçants volontaires dans le contexte d’encadrement des tarifs de l’intérim médical depuis le 3 avril, le #centre_hospitalier de Saint-Hilaire doit adapter temporairement l’organisation de son service d’urgence », explique le groupe hospitalier Mont-Saint-Michel dans un communiqué.
Le groupe précise que le #service_des_urgences n’accueillera pas de patients sur cette période, et recommande à ces derniers de composer le 15 en cas de besoin.
]]>Sur le piquet de grève des éboueurs & Hôpital en perdition – L’Actualité des Luttes
►https://www.api.actualitedesluttes.info/sur-le-piquet-de-greve-des-eboueurs-hopital-en-perdition
Dans cette émission, vous entendrez dans un premier temps un reportage réalisé le lundi 13 mars au centre de collecte des déchets de Pizzorno Environnement situé à Vitry-sur-Seine (30 rue Berthie Albrecht), où se tient un #piquet_de_grève dans le cadre du #mouvement_social pour le retrait de la #réforme_des_retraites. La séquence est complétée par deux interviews réalisées le même jour, à l’#incinérateur de déchets d’#Issy-les-Moulineaux, qui était également bloqué. #éboueurs
En seconde partie d’émission, vous entendrez une interview de soignantes recueillies en manifestation, pour parler de leur conditions de travail, de la répressions envers une infirmière ayant voulu prioriser les soins d’un patient, et in fine de la dégradation du #service_public hospitalier. Le tout est complété par des extraits d’une émission diffusée sur #Radio_Canut le 28 février dernier, réalisée par Salomé Dzuilka, intitulée “Plus de Champagne pour Champagnole”. Vous y entendrez des témoignages de soignant.es ayant perdu leur poste suite à la fermeture suspensive de l’hôpital dans lequel ils et elles travaillaient.
“L’#hôpital de Champagnole, situé dans le Jura, subit une fermeture suspensive depuis novembre 2022. Pour des raisons économiques et politiques, ce petit centre hospitalier est encore aujourd’hui à l’arrêt. Plus d’une vingtaine de soignants et soignantes ont perdu leurs postes et ont dû trouver des solutions pour rebondir. Abasourdies de cette volonté de fermer cet hôpital qui avait pourtant tout pour continuer à exister, Isabelle, Didier, Paola, Christelle et Stéphanie témoignent aujourd’hui de la violence politique, émotionnelle et psychologique qu’ils et elles ont subis.
Malheureusement le cas de #Champagnole n’est pas isolé : en France, les choix politiques de ces dernières années ont montré une volonté de réduire le budget économique accordé au service hospitalier. Partout, mais principalement en milieu rural, la population se voit privé de services médicaux et est mise en danger.”
Radio Canut : ►https://radiocanut.org
]]>Pendant ce temps-là, les puissances occidentales mettent en ordre de bataille les esprits et transforment à vitesse accélérée leurs économies en « économies de guerre »
Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html
Poutine, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes.
L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’OTAN, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, qui l’ont armée, financée et soutenue de bien des façons. Et ils ne cessent de surenchérir en ce domaine, tel Biden encore le 20 février à Kiev.
Quand les pays de l’OTAN livrent à l’Ukraine des armements de plus en plus sophistiqués, de plus en plus efficaces, ils poursuivent un objectif immédiat proclamé : éviter la défaite de l’Ukraine et faire durer la guerre afin d’affaiblir la Russie, et si possible la mettre à genoux.
Cela pour montrer au monde entier ce qu’il en coûte de ne pas s’incliner devant l’ordre impérialiste. Les propos de Biden à Varsovie : « L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie », son refus affiché de toute négociation avec Poutine, le fait que les dirigeants occidentaux ont tous adopté la même posture et le même langage ces derniers temps, tout cela va dans le même sens.
Le conflit en cours n’est pas la principale raison d’une escalade que l’Occident mène tambour battant. Il fait aussi office de toile de fond pour une mise en ordre de bataille des esprits, ne serait-ce que par la banalisation d’une guerre qui s’installe pour durer, dans une Europe qui n’en avait plus connu depuis 1945, exception faite des bombardements de la Serbie par l’OTAN, il y a un quart de siècle.
Une mise sur le pied de guerre qui vaut aussi pour les économies de chaque pays, dans un monde capitaliste qui s’enfonce dans la crise sans que ses dirigeants y voient d’issue. Certes, les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas encore choisi la fuite en avant vers une conflagration généralisée, comme celle qui conduisit à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, mais rien ne garantit que le conflit ukrainien ne risque pas, à tout moment, de précipiter l’humanité dans une nouvelle guerre mondiale.
Le conflit en Ukraine sert déjà de terrain d’entraînement aux États impérialistes pour préparer l’éventualité d’un affrontement dit de haute intensité, que les états-majors militaires et politiques envisagent explicitement. Il sert aussi aux chefs de file de l’impérialisme à renforcer des blocs d’États alliés, avec leurs réseaux de bases sur le pourtour de la Russie et de la Chine.
sommant les autres États de se rallier à ces alliances militaires et d’adopter des trains de sanctions contre la Russie, même quand cela va à l’encontre de leurs intérêts et de ceux, sonnants et trébuchants, de leurs capitalistes. On le constate pour l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes, l’interdiction de commercer avec la Russie, d’y maintenir des activités industrielles, ce qui pénalise des pays européens, dont l’Allemagne et la France, mais profite aux États-Unis.
Si un fait nouveau, capital pour l’avenir de l’humanité, s’est fait jour au feu de cette guerre, c’est l’évolution rapide de la situation mondiale dans le sens de sa #militarisation.
Poutine a répondu de façon monstrueuse à la pression continue de l’impérialisme en Europe de l’Est en lançant ses missiles et ses tanks sur l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation.
... à plonger tôt ou tard l’Ukraine dans la guerre, donc à faire de ses habitants les otages d’une rivalité qui les dépasse, car elle oppose le camp mené par les États-Unis à la Russie, avec son dictateur, ses bureaucrates et ses oligarques pillards. D’un côté ou de l’autre, il n’y a nulle place pour le droit des peuples à décider de leur destinée, même si on veut nous le faire croire.
L’ex-chancelière Angela Merkel n’en croit rien. Elle le dit dans une interview où elle revient sur la crise qui s’ouvrit en février 2014, quand le président ukrainien d’alors, contesté par la rue et surtout lâché par des secteurs de la bureaucratie et de l’oligarchie, dut s’enfuir. Le pouvoir issu du #Maïdan s’alignant sur les États-Unis, Poutine récupéra alors la #Crimée et poussa le Donbass à faire sécession. Les accords de Minsk, que Merkel parrainait avec Hollande et auxquels avaient souscrit Moscou et Kiev, devaient régler pacifiquement le différend, prétendait-elle à l’époque. Elle avoue désormais qu’il s’agissait d’un leurre. « Poutine, explique-t-elle, aurait [alors] pu facilement gagner. Et je doute fortement que l’OTAN aurait eu la capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui. […] Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine. » Et à l’OTAN pour préparer l’affrontement avec Moscou.
Le conflit couvait depuis l’effondrement de l’#URSS en 1991. Dès ce moment-là, États-Unis et Union européenne furent à la manœuvre pour aspirer l’Europe de l’Est dans l’orbite de l’OTAN. Des conseillers de la Maison-Blanche expliquaient qu’il fallait détacher l’Ukraine de la Russie, pour que celle-ci n’ait plus les moyens de redevenir une grande puissance.
Or, après les années Eltsine (1991-1999), d’effondrement économique, d’éclatement de l’État et de vassalisation humiliante du pays par l’Occident, Poutine et la bureaucratie russe voulaient restaurer la #Grande_Russie.
Une première tentative de l’Occident pour aspirer l’Ukraine eut lieu en 2004 sous l’égide du tandem Iouchtchenko-Timochenko, tombeur du pro-russe Ianoukovitch. Elle tourna court, la population, dégoûtée, finissant par rappeler Ianoukovitch. Elle allait le chasser à nouveau en 2014. Cette fois fut la bonne pour le camp occidental et signifiait la guerre : dans le #Donbass, que l’armée de Kiev et des troupes d’extrême droite disputaient aux séparatistes, elle fit 18 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Huit ans plus tard, tout le pays bascula dans l’horreur.
Les dirigeants américains et européens savaient que Moscou ne pouvait accepter une Ukraine devenue la base avancée de l’OTAN. Ils savaient quels risques mortels leur politique impliquait pour les Ukrainiens, et pour la jeunesse russe que Poutine enverrait tuer et se faire tuer. Cette guerre, l’OTAN l’avait rendue inéluctable depuis 2014, en armant, entraînant, conseillant l’#armée_ukrainienne et les troupes des nationalistes fascisants.
Les dirigeants occidentaux n’en avaient cure, car faire la guerre avec la peau des peuples est une constante de la politique des puissances coloniales, puis impérialistes. On le vérifie encore une fois dans le sang et la boue des tranchées en #Ukraine, dans les ruines des HLM de #Kharkiv, #Kherson ou #Donetsk que les missiles des uns ou des autres ont fait s’effondrer sur leurs habitants. N’en déplaise aux médias d’ici qui ressassent la fable d’un conflit soudain opposant le petit David ukrainien isolé et désarmé qu’agresserait sans raison le grand méchant Goliath russe.
À l’occasion du premier l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, on a eu droit au rouleau compresseur d’une #propagande sans fard dans les #médias. Il y aurait le camp du Mal (la Russie, l’Iran et surtout la Chine), face au camp du Bien, celui des puissances qui, dominant la planète, y garantissent la pérennité du système d’exploitation capitaliste au nom de la démocratie ou de la sauvegarde de pays comme l’Ukraine, dès lors qu’ils leur font allégeance.
Cette propagande massive vise à s’assurer que l’opinion publique adhère sans réserve à ce qu’on lui présente comme la défense d’un peuple agressé, en fait, à la guerre que mènent les grandes puissances par Ukrainiens interposés. Car, au-delà de ce qu’il adviendra de la Russie et du régime de Poutine – une des préoccupations contradictoires des États impérialistes, qui disent vouloir la victoire de Kiev tout en craignant qu’une défaite de Poutine déstabilise de façon incontrôlable la Russie et son « étranger proche » – ces mêmes États visent un objectif au moins aussi important pour eux. Ils veulent enchaîner à leur char de guerre leur propre population, dans le cadre ukrainien, tout en ayant en vue des conflits plus larges à venir.
En fait, le conflit ukrainien a tout du prologue d’un affrontement plus ou moins généralisé, dont politiques, généraux et commentateurs désignent déjà la cible principale : la Chine. Ainsi, Les Échos du 15 février a mis à sa une un article qui titrait : « Pour l’Amérique, la Chine redevient l’ennemi numéro un », après que « la guerre en Ukraine [avait un temps détourné son attention] de la confrontation » avec la Chine.
Déjà, les steppes, les villes et le ciel d’Ukraine servent autant aux états-majors et industriels occidentaux à affronter la #Russie, par soldats ukrainiens interposés, qu’à tester sur le vif leurs #blindés, pièces d’#artillerie, #systèmes_de_commandement, de communication, d’interception, de renseignement, et à en tirer les leçons voulues. Ils y voient aussi une aubaine pour se débarrasser de #munitions et d’engins plus ou moins anciens que les combats vont consommer . Conséquence favorable pour eux, cela justifie l’escalade des livraisons d’armes et, de ce fait, l’explosion des #budgets_militaires afin de doper les #industries_de_guerre.
Cette conjoncture permet à des États d’engranger des commandes, parfois énormes, de pays dépendants de protecteurs plus puissants et des leaders des marchés de l’#armement.
Ainsi, Varsovie a envisagé de donner à Kiev des vieux Mig-29 de conception soviétique pour les remplacer par des F-16 américains, et promis de lui livrer d’anciens chars Leopard, qu’elle remplacera par de nouveaux modèles. Évidemment, cela ne fait l’affaire ni de Dassault ni du char Leclerc français qui peine à trouver preneur. C’est que, même alliés au sein de l’OTAN, voire soucieux d’afficher leur unité, comme Biden l’a souligné lors de la promesse que lui et Scholtz ont voulue simultanée de livrer des tanks à Kiev, les États impérialistes restent rivaux sur ce terrain, comme sur d’autres. Les États-Unis se réservent la part du lion, avec des commandes d’armement qui ont doublé en 2022, à la mesure de leur puissance industrielle, de leur suprématie militaire… et des guerres à venir.
Ces commandes d’armes pour l’Ukraine, qui s’ajoutent à celles que l’on dit destinées à remettre à niveau chaque armée occidentale, servent autant à tenir la dragée haute à #Poutine qu’à transformer à vitesse accélérée les #économies occidentales en « #économies_de_guerre », selon les termes même du programme que se sont fixé les ministres de la Défense des pays de l’#OTAN, lors de leur sommet des 14-15 février à Bruxelles. Depuis des mois, les dirigeants politiques occidentaux et plus encore les chefs de leurs armées discutent publiquement et concrètement d’une guerre généralisée qu’ils savent s’approcher. Ainsi, à Brest, l’#amiral_Vandier, chef d’état-major de la Marine, a lancé à la nouvelle promotion d’élèves-officiers : « Vous entrez dans une Marine qui va probablement connaître le feu à la mer. » Certains avancent même une date pour cela, tel le général Minihan, chef des opérations aériennes aux #États-Unis : « J’espère me tromper, mais mon intuition me dit que nous nous affronterons en 2025 » avec la #Chine.
Ukraine : un effroyable bilan humain, social et économique
En attendant, la guerre en Ukraine a déjà tué ou blessé 180 000 militaires russes, à peine moins de soldats ukrainiens, et tué plus de 30 000 civils, estime le chef de l’armée norvégienne, membre de l’OTAN. 7,5 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Pologne, Slovaquie, Autriche, etc., et en Russie. Parmi eux se trouvent une écrasante majorité de femmes et d’enfants, car les hommes de 18 à 60 ans, mobilisables, ont l’interdiction de quitter le territoire. Il y a aussi plusieurs millions de déplacés dans le pays même.
De nombreuses villes, grandes ou petites, ont été bombardées, parfois rasées, les infrastructures énergétiques partout frappées, ce qui a plongé la population dans l’obscurité et le froid. Le montant des destructions de routes, ponts, voies ferrées, ports, aéroports, entreprises, écoles, hôpitaux, logements… atteignait 326 milliards de dollars, selon ce qu’estimait le Premier ministre en septembre dernier. Ce montant, déjà colossal, n’a pu que croître depuis, ne serait-ce que parce qu’il s’accompagne d’énormes détournements qu’ont effectués et que vont effectuer ministres, généraux, bureaucrates et oligarques ukrainiens.
Zelensky a reconnu la corruption de l’appareil d’État jusqu’au sommet quand il a limogé une partie de son gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Reconstruction, et plusieurs très hauts dirigeants. Cela ne change rien à la nature d’un État qui, source principale des nantis comme en Russie, est l’un des plus corrompus au monde : plus que l’État russe, dit-on, ce qui n’est pas rien. En fait, Zelensky n’avait pas le choix : une commission américaine de haut niveau avait débarqué à Kiev pour vérifier ce que devenait l’aide colossale fournie par l’oncle d’Amérique. Après tout, même si l’État américain est richissime, il a aussi ses bonnes œuvres (industriels de l’armement, financiers, capitalistes de haut vol) et ne veut pas qu’une trop grosse part des profits de guerre file dans poches des bureaucrates, oligarques et maffieux ukrainiens.
Et puis, au moment même où l’Occident annonçait fournir des tanks à l’État ukrainien, il ne s’agissait pas que le régime apparaisse pour ce qu’il est : celui de bandits prospérant sur le dos de la population. Cela s’adressait moins à l’opinion occidentale, qui ne connaît de la situation que ce qu’en disent les médias, qu’à la population ukrainienne.
Victime des bombardements et exactions de l’armée russe, elle se rend compte qu’elle est aussi la victime des parasites de la haute bureaucratie, des ministres véreux ou des généraux voleurs. Et l’union sacrée n’a pas fait disparaître les passe-droits qui permettent aux nantis de profiter en paix de leur fortune à l’étranger, tandis que leurs sbires de la police raflent les hommes, valides ou pas, pour le front. Les résistances que cela provoque ici ou là n’ont rien pour étonner dans un tel contexte, d’autant que, si l’armée a d’abord pu compter sur des volontaires, ceux qu’elle mobilise maintenant n’en font, par définition, pas partie.
Tout à leurs commentaires dithyrambiques sur un régime censé incarner la démocratie et l’unité d’un peuple derrière ses dirigeants, les médias français préfèrent tirer un voile pudique sur des faits qui pourraient gâcher leur tableau mensonger.
[...] Le régime de la bureaucratie russe et de ses oligarques milliardaires, lui-même bien mal en point socialement et économiquement, corrompu, policier et antiouvrier, ne peut représenter aucun avenir pour la population ukrainienne, même russophone.
Quant au régime qu’incarne Zelensky, ce chargé de pouvoir des grandes puissances et de leurs trusts qui lorgnent sur les richesses agricoles et minières de l’Ukraine ainsi que sur sa main-d’œuvre qualifiée, afin de l’exploiter avec des salaires misérables , ce qui a commencé dès 2014, le conflit lui a sans doute sauvé la mise, au moins dans un premier temps. Comme dans toute guerre, la population s’est retrouvée bon gré mal gré derrière un pouvoir qui se faisait fort de la défendre. Mais gageons que de larges pans des classes populaires n’ont pas oublié pour autant ce qu’avait fini par leur inspirer cet acteur devenu président, qui avait joué au « serviteur du peuple » pour mieux préserver les intérêts des nantis.
S’affrontant sur le terrain par peuples interposés, les dirigeants occidentaux, représentants d’une bourgeoisie impérialiste qui domine le monde, les dirigeants russes, représentants des parasites qui exploitent les travailleurs de Russie, les dirigeants ukrainiens, représentants de leurs oligarques autant que des trusts occidentaux, sont tous des ennemis des classes populaires, de la classe ouvrière.
Et les travailleurs, où qu’ils se trouvent, quelle que soit leur nationalité, leur langue ou leur origine, n’ont aucune solidarité à avoir, sous quelque prétexte que ce soit, avec « l’ennemi principal qui est toujours dans notre propre pays », comme disait le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.
Partout, la marche à une économie de guerre
Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU [...] : « Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large . »
On vient d’en avoir la confirmation au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé, selon Les Échos, « de passer en #économie_de_guerre », de relancer et activer la #production_d’armements, et d’abord d’#obus, de #chars et de pièces d’artillerie, pour faire face à « une #guerre_d’usure » en Ukraine. Et de préciser que si, il y a dix ans, les États-Unis demandaient à leurs alliés de monter leurs #dépenses_militaires à 2 % de leur produit intérieur brut, ce chiffre est désormais considéré comme un plancher que beaucoup ont dépassé. La conférence sur la sécurité en Europe qui a suivi, à Munich, a réuni la plupart des dirigeants européens et mondiaux pour aller dans le même sens.
C’est ce qu’ils font en cherchant à persuader leur population de l’inéluctabilité de la guerre ; en lui désignant comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine ; en déployant une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers ; en mettant l’accent sur la préparation de la #jeunesse à servir « sa » nation, à la défendre, sans jamais dire qu’il s’agira de la transformer en #chair_à_canon pour les intérêts des classes possédantes. Le gouvernement français s’en charge avec son #Service_national_universel, qui vise à apprendre à des jeunes à marcher au pas, avec des reportages télévisés plus ou moins suscités sur le service à bord de navires de guerre, sur des régions sinistrées (Saint-Étienne) où la reprise de la production d’armes ferait reculer le chômage. Le nouveau ministre allemand de la Défense se situe sur le même terrain, lui qui veut rétablir le service militaire et faire de la Bundeswehr la première armée du continent grâce aux 100 milliards de hausse de son #budget.
En juin dernier, Macron avait annoncé la couleur avec son plan Économie de guerre doté par l’État de 413 milliards sur sept ans. Il fallait « aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos #armées, pour nos alliés ou pour celles [comme en Ukraine] que nous voulons aider ». Et, s’adressant aux dirigeants de l’organisme qui regroupe les 4 000 entreprises du secteur militaire, il leur avait promis des décisions et, surtout, des #investissements. Pour les #profits, la guerre est belle…
Bien au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial, qui va s’aggravant sans que quiconque dans les milieux dirigeants de la bourgeoisie en Europe et en Amérique sache comment y faire face.
Comme à chaque fois que le monde se trouve confronté à une telle situation, la bourgeoisie et ses États en appellent à l’industrie d’armement pour relancer l’économie. Car, grâce au budget militaire des États, elle échappe à la chute de la demande qui affecte les secteurs frappés par la baisse du pouvoir d’achat des couches populaires et, en dopant le reste de l’économie par des commandes de machines, de logiciels, de matériaux, de matières premières, etc., la bourgeoisie peut espérer que cela l’aidera à maintenir le taux de profit général.
[...] même quand certains prétendent chercher une solution de paix à une guerre que leur politique a suscitée, la logique de leur politique d’armement continu de l’un des deux camps sur le terrain, celle de la militarisation de l’économie de nombreux pays sur fond d’une crise générale dont l’évolution leur échappe, tout cela fait que, de la guerre en Ukraine à un conflit plus large, la distance pourrait être bien plus courte qu’on ne le croit.
Contrairement à ce qu’affirme Guterres, ce n’est pas toute l’humanité qui avance vers l’abîme les yeux grands ouverts. Les dirigeants politiques de la bourgeoisie ne peuvent pas ne pas voir ce qu’ils trament, eux, et dans quels intérêts, ceux de la bourgeoisie. Cela, ils le discernent en tout cas bien mieux que les masses du monde entier, auxquelles on masque la réalité, ses enjeux et son évolution qui s’accélère.
Oui, en Ukraine, en Russie, comme partout ailleurs, le niveau de la conscience et de l’organisation de la classe ouvrière est très en retard sur cette course à la guerre dans laquelle la bourgeoisie engage l’humanité. Et plus encore au regard de ce qu’il faudrait pour l’enrayer, la transformer en guerre de classe pour l’émancipation des travailleurs du monde entier.
C’est ce que firent les bolcheviks en Russie en 1917, en pleine guerre mondiale. C’est sur cette voie qu’il faut que s’engagent, en communistes révolutionnaires et internationalistes, en militants de la seule classe porteuse d’avenir, le prolétariat, toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde avant qu’il ne précipite à nouveau l’humanité dans la barbarie. Alors, pour paraphraser ce que Lénine disait de la révolution d’Octobre : « Après des millénaires d’esclavage, les esclaves dont les maîtres veulent la guerre leur [répondront] : Votre guerre pour le butin, nous en ferons la guerre de tous les esclaves contre tous les maîtres. »
]]>Toujours plus d’hommes biberonnés au capital à la direction de Radio France.
#Emmanuel_Bon avait rejoint Radio France en tant que directeur de la distribution et des projets stratégiques ; il est aujourd’hui nommé secrétaire général, membre du comité exécutif et de direction de #Radio_France.
50 ans, diplômé de l’IEP de Paris, de l’Essec et de l’université de Cergy Pontoise, il a au cours de carrière dirigé RTL Net et été chargé du développement et des technologies du pôle radio de M6 et de la direction des opérations et des systèmes d’information de Lagardère News…
Source : Les Échos
]]>Des écoles ouvertes pendant la grève ? Le service minimum expliqué aux Britanniques
▻https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-royaume-uni-des-ecoles-ouvertes-pendant-la-greve-le-ser
Vu du Royaume-Uni. Des écoles ouvertes pendant la grève ? Le service minimum expliqué aux Britanniques
L’heure est aux grandes grèves en France et au Royaume-Uni. Mais alors que les deux pays se retrouvent bloqués certains jours, la vie reste un peu plus facile dans l’Hexagone grâce au service minimum, constate le “Daily Telegraph”.
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Courrier international
Publié le 02 février 2023 à 16h11 Lecture 1 min.
La manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 31 janvier 2023. Photo BENOIT TESSIER/REUTERS
“Les Français gardent les écoles ouvertes pendant des grèves monstres : comment font-ils ?” s’interroge le Daily Telegraph à Londres. Alors que le Royaume-Uni est pris dans le plus important mouvement de grève des dernières décennies, le quotidien conservateur, d’ordinaire toujours prompt à dénoncer les faiblesses du modèle français, jette un regard envieux par-dessus la Manche.
“Alors qu’en Grande-Bretagne les parents et les familles doivent composer comme ils peuvent avec leurs obligations professionnelles et la garde des enfants, en France, quand des grèves paralysent le pays, les écoles restent ouvertes”, rapporte le quotidien. Et de préciser que le Premier ministre britannique Rishi Sunak souhaite instaurer un service minimum dans plusieurs secteurs clés au Royaume-Uni.
Lire aussi Bras de fer. Face à la colère sociale, Londres dégaine une “loi antigrève”
Le journal rappelle la phrase de Nicolas Sarkozy restée célèbre : “Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit.” C’est sous sa présidence, en 2007, que la loi sur le service minimum a été adoptée. Le texte contraint les écoles primaires et élémentaires, avec d’autres secteurs publics comme les transports, à assurer un service minimum en fonction du nombre de grévistes parmi les professeurs.
Si 25 % ou plus des enseignants d’un établissement sont déclarés grévistes, c’est à la commune que revient la charge d’organiser l’accueil des enfants, dans l’école ou dans d’autres locaux.
C’est ainsi que mardi 31 janvier, alors que des milliers de professeurs grévistes étaient dans la rue pour participer aux manifestations qui ont réuni 1,3 million de personnes contre la réforme des retraites, les écoles sont restées globalement ouvertes aux heures de classe.
Lire aussi Vu du Royaume-Uni. À l’ère du télétravail, les grèves sont-elles devenues inutiles ?
Quelque 25,92 % des enseignants de France métropolitaine ont fait grève le 31 janvier, en moyenne pondérée, contre 38,50 % le 19, selon le ministère de l’Éducation nationale, qui ne communique pas sur le nombre d’établissements restés fermés.
Le système ne s’applique pas à l’enseignement secondaire, observe le Telegraph, et les enseignants des collèges et lycées ne sont pas tenus de déposer leur préavis de grève 48 heures à l’avance.
Si les établissements maintiennent l’accueil des élèves, “certains collégiens et lycéens sont dans l’impossibilité de se rendre en cours en raison des blocages organisés par leurs camarades. Cette semaine, des opérations de ce genre ont ainsi eu lieu dans 200 établissements du secondaire”.
Courrier international
Quand il y a le feu au lac, c’est toujours mieux chez le voisin. Question d’optique.
Les grévistes des écoles en France (Éducation nationale et territoriale) sont souvent fustigés par le « bon peuple » (via la presse, notamment) pendant les journées de grève. Rappelons qu’il n’y a pas encore d’obligation effective de service minimum dans les collectivités territoriales et l’Éducation nationale mais que divers gouvernements (notamment ceux de Sarko et Macron) visent à l’imposer. L’État n’a pas hésité à casser les grèves l’automne dernier dans le secteur des carburants avec les réquisitions ; ces dernières étant utilisées également dans le secteur de la santé. On entend cette petite musique, depuis quelques semaines, selon quoi ce serait vraiment bien d’imposer ça à tout le service public et les secteurs d’activité « stratégiques ». Nous avons connu ces dernières années des remises en causes du droit de grève dans la fonction publique territoriale par la mise en place de nouvelles conditions sur les délais de préavis et de déclaration préalable à la participation à la grève. Du coup nous avons décidé, dans mon syndicat (quand je travaillais), de déposer systématiquement un préavis pour 30 jours, chaque premier jour du mois, de façon à couvrir tout mouvement, même ceux qui ne sont pas à l’initiative des centrales syndicales (il peut y avoir des grèves « catégorielles » qui ne touchent que les écoles ou les crèches, par exemple). Après chaque grève, le nombre d’écoles fermées donnent à chaud un aperçu (pas vraiment scientifique mais assez significatif quand même) du suivi de local de la grève. J’espère que les écoles seront massivement fermées demain et que le blocage touchera bien d’autres secteurs, sur plusieurs journées consécutives. Je suis convaincu que ce sera la seule manière d’obtenir un rapport de force significatif pour faire plier le gouvernement et, au-delà, de favoriser ("créer les conditions pour") l’alternative révolutionnaire à la hauteur de la situation.
La grève massive dans les écoles, c’est aussi l’occasion de créer de vrais moments de solidarité entres parents et d’expliquer que les grévistes luttent pour l’émancipation de la société et pour les droits des tous, enfants, parents, professionnels.
]]>3 février 1912 : instauration du service militaire obligatoire en Algérie : un seul droit, celui de mourir pour l’impérialisme
▻https://journal.lutte-ouvriere.org/2012/02/22/il-y-100-ans-linstauration-du-service-militaire-obligatoire- | #archiveLO (24 février 2012)
Rassemblements Bouge ta pref : Arrêtez la fabrique de sans-papiers ! - L’agenda Militant Indépendant
▻https://www.agendamilitant.org/Rassemblements-Bouge-ta-pref-Arretez-la-fabrique-de-sans-papiers-198
[Agenda Militant & Indépdendant]
Rassemblements Bouge ta pref : Arrêtez la fabrique de sans-papiers !
Thèmes :
Lutte des migrant·es et sans-papiers, antiracisme politique, décolonisation
Type d’événement :
Rassemblement
Quand ?
Le 1 février à 15h,
Où ?
Lieux multiples
1er février : ouvrez les guichets, arrêtez la fabrique de sans-papiers, régularisez ! Rassemblement devant toutes les préfectures d’Île-de-France.
Mercredi 1er février 2023, les associations, syndicats et
organisations engagées dans l’aide aux étrangers, regroupées au sein du collectif régional “Bouge ta pref”, appellent à se rassembler devant les préfectures d’Île-de-France. Alors que la loi "Asile et Immigration" sera présentée en conseil des ministres ce même jour, nous appelons à ces rassemblements pour visibiliser la situation des sans-papiers dans nos départements et dénoncer la situation de plus en plus dramatique de l’accès au séjour dans notre pays.
Ouvrez les guichets !
La dématérialisation systématique des rendez-vous, sans réelle alternative humaine à ce tout-informatique malgré le décret du Conseil d’État du 3 juin 2022, engendre des blocages et un empêchement de fait d’accéder au service public.
Rien n’est fait pour faciliter l’accès à ces procédures. Il est impossible de communiquer avec les préfectures alors que les sites sont souvent confus et difficiles d’accès et que de nombreux dysfonctionnements sont avérés. Quant aux tentatives de demande d’explication
par le biais des adresses mails indiquées, la seule réponse à attendre est un courrier-type qui ne tient aucun compte de la question posée.
De plus, la dématérialisation progressive de toutes les procédures via la plateforme de l’Administration Numérique des Étrangers en France (ANEF), loin de simplifier l’accès aux droits et le traitement des dossiers, ne fait qu’aggraver la situation.
Arrêtez la fabrique de sans-papiers !
Les délais de traitement des dossiers sont inacceptables. Plusieurs mois pour un premier rendez-vous pour déposer un dossier, et davantage pour avoir une réponse. De même, quand il s’agit de renouveler un titre de séjour, les délais d’instruction sont tels que les titres arrivent à expiration avant délivrance du nouveau titre. Les personnes deviennent alors sans-papiers, perdant leur travail et leurs droits sociaux.
En particulier, nous alertons sur la situation des jeunes mineurs devenus majeurs dans l’intervalle et qui doivent renoncer à des formations en alternance, faute d’avoir reçu leur carte de séjour à temps, ou encore des malades qui risquent de ne pas parvenir à poursuivre des soins urgents.
Régularisez !
Pendant ce temps, les OQTF et IRTF pleuvent de plus en plus, maintenant les personnes en situation irrégulière, multipliant l’enfermement dans les Centres de rétention et favorisant le travail illégal de centaines de personnes exploitées dans des métiers en tension comme la restauration ou le bâtiment, à l’exemple de ce que dénoncent les inspecteurs du travail sur les chantiers du Grand Paris ou des Jeux olympiques.
Le 1er février, soyons nombreux-ses devant les préfectures d’Île-de-France pour exiger de réelles alternatives à la dématérialisation, un accueil digne et un traitement humain des personnes et plus largement une politique d’élargissement des voies de régularisation !
Le collectif régional Bouge Ta Préfecture, créé en 2020, rassemble des associations, syndicats et collectifs de soutien aux exilé-es en Île-de-France.
POINT DE RDV PAR DÉPARTEMENT :
75 - Paris : 15h Place Saint Michel devant la fontaine
77 - Seine-et-Marne : 15h devant la préfecture de Melun
78 - Yvelines : 15h devant la préfecture des Yvelines
91 - Essonne : 15h devant la préfecture d’Evry
92 - Hauts-de-Seine : 14h Grande Arche de la Défense, 1 Parvis de la Défense. Marche jusqu’à la préfecture de Nanterre, puis rassemblement à 15h devant la préfecture de Nanterre
93 - Seine-Saint-Denis : 15h devant la préfecture à Bobigny, Esplanade Jean Moulin, 93000
Bobigny
94 - Val-de-Marne : 15h devant la préfecture de Créteil
#ouvrezlesguichets #Regularisation #immigration #antiracisme #sanspapiers #service_public #dématérialisation #ségrégation_sociale
]]>Fiasco du guichet unique des entreprises : « L’Etat macroniste ne sait pas gérer un gros projet informatique » Philippe Latombe, député - Sylvain Rolland - La Tribune
ENTRETIEN. Le lancement du guichet unique des entreprises depuis le 1er janvier, censé remplacer Infogreffe, est un tel fiasco que le gouvernement, soumis à une intense pression, a rebranché -partiellement- Infogreffe treize jours plus tard et va devoir réparer en urgence la nouvelle plateforme défectueuse. Pourtant, les professionnels des formalités d’entreprise ainsi que certains élus, n’avaient cessé d’alerter le gouvernement, sans réponse, depuis des mois. Comment expliquer cet échec et comment réagir pour ne pas pénaliser plus encore les entreprises ? Eléments de réponse avec le député Philippe Latombe (Modem), qui avait alerté par deux fois le gouvernement dans des questions écrites en fin d’année dernière.
LA TRIBUNE - Le guichet unique obligatoire de l’Etat dédié aux formalités d’entreprises, censé remplacé Infogreffe, a été lancé début janvier mais enchaîne les déconvenues : cyberattaque le 3 janvier, dysfonctionnements majeurs qui empêchent de réaliser les démarches vitales pour les entreprises... Vous aviez pourtant alerté le gouvernement en fin d’année dernière. Ce fiasco était-il prévisible ?
PHILIPPE LATOMBE - Malheureusement oui, c’était totalement prévisible. Encore une fois, le gouvernement n’écoute pas les alertes des élus et des experts. L’État pratique la politique du passage en force et du déni, comme auparavant sur la loi Avia retoquée sans surprise dans sa quasi-totalité par le Conseil constitutionnel, ou encore sur la stratégie cloud de confiance qui pose d’énormes problèmes juridiques vis-à-vis du Cloud Act. On alerte, mais le gouvernement s’enferme dans sa tour d’ivoire. C’est la même chose pour ce guichet unique, créé à la va-vite mais qui ne fonctionne pas donc met en danger les entreprises. D’où ma question écrite au gouvernement le 30 novembre dernier, puis une autre en décembre, pour transmettre mes inquiétudes qui remontaient des échanges que j’avais eu à la fois avec des interlocuteurs au sein de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), chargé par l’État du projet, et avec des spécialistes en architecture digitale.
Comment expliquer ce faux départ ?
Je tiens à préciser que la création de ce guichet unique est une bonne idée du gouvernement. Il était nécessaire de rendre moins complexe et moins coûteux pour les entreprises la réalisation de leurs démarches administratives, qui sont avant tout des obligations légales, donc des contraintes. Il relève de la mission de service public de l’État que ces démarches consomment le moins de temps et d’énergie possible, donc de créer une plateforme centralisant l’ensemble des formalités de manière simple et fluide.
Le problème est que le projet a été mené n’importe comment. Le péché originel est que la loi PACTE a chargé l’INPI de créer ce guichet unique. Or, l’INPI est déjà déjà débordé par ses missions actuelles, comme l’avaient souligné de nombreuses fois des contrôles réalisés ces dernières années par la Cour des Comptes. L’État a donc confié à un organisme qui avait déjà du mal à réaliser son cœur de métier, et qui est confronté à une baisse de ses effectifs et de ses dotations, une nouvelle mission extrêmement complexe, sans lui donner le temps, ni les moyens, ni les compétences, de la mener correctement.
Le gouvernement n’a pas voulu comprendre que ce guichet unique, ce n’est pas une simple extension ou une mise à jour du logiciel de l’INPI. C’est un chantier d’ampleur. C’est la construction d’un tout nouveau système informatique, qui exigeait des compétences pointues en architecture digitale . . . . . .
Quelle a été la réponse du gouvernement à votre question publiée le 30 novembre dernier ?
Officiellement, aucune. Circulez, il n’y a rien à voir. Aujourd’hui, c’est la panique à bord donc Infogreffe a été partiellement rebranché en catastrophe le 13 janvier le temps de réparer les erreurs commises.
. . . . . . .
La suite : ▻https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/fiasco-du-guichet-unique-des-entreprises-l-etat-ne-sait-pas-gerer-un-gros-
#entreprises #Infogreffe #digitalisation #cyberattaque #fiasco #gouvernement #emmanuel_macron #INPI #service_public #guignols
À l’heure du retour à une forme de conscription purement dédiée au dressage idéologique - le SNU - il n’est pas inutile de rappeler quelques arguments antimilitaristes. J’ai sorti de mes archives ce tract de la fin des années 70 du mouvement objection collective, alias OP20 auquel j’appartenais.
▻https://cabou.net/IMG/pdf/op_20_objection_collective.pdf
▻https://seenthis.net/messages/985590
▻https://seenthis.net/messages/981924
#SNU #service_national_universel #antimilitarisme #OP20 #objection_collective
]]>Révélations Humanité. À la Poste, du travail au noir à grande échelle | L’Humanité
▻https://www.humanite.fr/social-eco/plateformes-numeriques/revelations-humanite-la-poste-du-travail-au-noir-grande-echelle-778154
Nordene avait bien compris que ce n’était pas normal. Mais il se sentait « pris dans un système ». Ce quadragénaire a commencé à travailler avec l’application Stuart en 2016 pour livrer courses et colis avec sa voiture personnelle. Et là, consternation : « Je n’avais ni contrat, ni fiche de paie, ni factures. Rien ! », assure-t-il. Alors que le délibéré du procès de cette start-up pour travail dissimulé et prêt de main-d’œuvre illicite doit être rendu ce jeudi, plusieurs témoignages affirment que, au-delà des livreurs à vélo ou à pied, des milliers de coursiers motorisés auraient travaillé au noir durant plusieurs années.
Comme des centaines d’autres chauffeurs, Nordene s’est fait « déconnecter » fin 2022, lorsque s’est tenu le procès de cette filiale de La Poste, en septembre, pour avoir utilisé des livreurs autoentrepreneurs et chauffeurs sous-traitants qui pouvaient relever du régime du salariat. Des peines de prison avec sursis et interdiction de gérer une entreprise ont été requises contre les cofondateurs de Stuart, Benjamin Chemla et Clément Benoît. Mais les faits, potentiellement très graves, que nous évoquons pourraient s’ajouter à la liste des griefs contre cette start-up, rachetée 23 millions d’euros en 2017 par Geopost, filiale à 100 % de La Poste.
C’est ça le #désordre, non ? #loi_de_la_jungle
]]>Quand on voit que pour envoyer un colis on est déjà obligé de passer un temps fou pour accéder à un système pénible, alors qu’avant un suffisait de prendre un formulaire papier, faudra pas s’étonner que des révoltes éclatent dans les bureaux de poste.
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Fin du timbre rouge : on vous explique l’usine à gaz concoctée par La Poste
C’est une des grandes nouveautés de l’année 2023. La Poste va arrêter de vendre les timbres rouges, qui permettaient d’envoyer des lettres urgentes. À la place, une e-Lettre rouge, 100 % numérisée. Une solution « hybride », plus écologique, selon l’entreprise. Mais qui pose des questions pour les personnes en situation de fracture numérique, et sur la confidentialité des courriers envoyés par La Poste.
Un timbre rouge, dit « prioritaire ». La Poste a annoncé sa suppression à partir du 1er janvier 2023.
Un timbre rouge, dit « prioritaire ». La Poste a annoncé sa suppression à partir du 1er janvier 2023. | VALENTINE CHAPUIS / AFP
Ouest-France Emile BENECH. Publié le 29/12/2022 à 06h58
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C’est une page qui se tourne. Dès le 1er janvier 2023, la Poste met fin au timbre rouge, qui permettait d’affranchir un pli pour une distribution le lendemain. Le service est remplacé par l’e-Lettre rouge, un courrier dématérialisé. « C’est le courrier prioritaire de 2023 : hybride et plus écologique car évitant de nombreux trajets en camion et en avion », assure l’entreprise postale. Mais, concrètement, comment ça marche ?
« L’idée est… plutôt simple, grimace une employée de La Poste. Si vous voulez envoyer un courrier prioritaire à quelqu’un, vous devrez désormais le taper sur le site internet de l’entreprise, ou le numériser puis le joindre en PDF. »
Lire aussi - Suppressions d’emploi, économies… Que cherche La Poste avec la fin du timbre rouge ?
La lettre sera ensuite transmise à la Poste la plus proche du destinataire. « Là, un postier imprimera le courrier et le mettra sous plis. » Plus question, donc, d’envoyer par ce biais un chèque ou une feuille de soins à la Sécurité sociale.
Un problème de fracture numérique
La lettre prioritaire totalement dématérialisée possède des avantages certains pour l’entreprise. Elle lui permet notamment d’abandonner les liaisons aériennes, et donc de réduire son empreinte carbone. Mais, selon une étude de l’Insee publiée fin 2019, 8 millions de personnes sont encore privées d’équipements informatiques à domicile, et plus d’un tiers des usagers d’Internet manquent des connaissances de base.
Pour Jean-Philippe Desigaux, délégué syndical FO, ces e-Lettres vont surtout élargir la fracture numérique. « Les personnes qui ont du mal avec un ordinateur vont éprouver de nombreuses difficultés à suivre le véritable parcours du combattant que La Poste a créé avec la e-Lettre », estime-t-il.
L’entreprise se veut rassurante, en expliquant que tous les bureaux de poste permettront de numériser les courriers. « Une promesse qui reste à vérifier », explique Alain Bard, administrateur CGT au sein du conseil d’administration de La Poste. « Et, contrairement aux boîtes jaunes qui se trouvent dans chaque commune de France, les agences sont beaucoup plus espacées. Il sera donc bien plus compliqué pour ces personnes de pouvoir poster leurs courriers », soupire-t-il.
« Et, pour les personnes à l’aise avec Internet, je ne vois pas vraiment la différence avec l’envoi d’un mail, sauf le prix (1,49 €) », indique un employé de La Poste.
Les employés photographieront les lettres avec leurs téléphones
Selon une employée de La Poste, le dispositif pour venir en aide aux personnes manquant d’équipement ou mal à l’aise avec l’informatique est encore flou, et devrait être précisé dans les prochaines semaines. « Mais nous devrions tous être équipés de téléphones professionnels, estime-t-elle. Avec ces derniers, nous pourrons prendre une photo des courriers prioritaires, avant de les envoyer dans le serveur de La Poste. »
Une photo qui fait tiquer. Qu’en est-il du secret de la correspondance, inscrit dans l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui assure le maintien du caractère privé et secret des correspondances ?
Oui, les postiers auront donc le nez dans vos courriers, et pourront lire vos écritures. Mais La Poste rappelle que « les personnels travaillant dans l’entreprise doivent prêter serment à leur entrée en fonction ». Un serment professionnel, signé par l’agent, qui stipule que ce dernier s’engage notamment à « respecter scrupuleusement les informations concernant la vie privée dont il aurait connaissance dans l’exécution de son service ».
Ce serment était autrefois pris devant le tribunal par chaque employé de La Poste. « C’était quelque chose », affirme une employée de l’entreprise. Aujourd’hui, les intérimaires et les CDD, « qui pourront également assurer la photographie des courriers personnels, prêtent serment devant le directeur local de La Poste », nous explique-t-elle.
Une « rematérialisation » dans des espaces sécurisés
La Poste précise également que les courriers seront « rematérialisés », imprimés donc, dans « des espaces avec accès sécurisés et restreints aux personnes dûment habilitées et formées ». Là encore, plusieurs employés de La Poste doutent de l’endroit où seront installés ces fameux espaces.
« Ils doivent être installés dans certaines Plateformes industrielles du courrier (Pic) », explique Alain Bard, administrateur CGT au sein du conseil d’administration de La Poste. Mais, en Loire-Atlantique, les responsables CGT semblent certains que ce sera dans les bureaux de postes locaux… Et en Isère « l’espace sécurisé est prévu pour le mois de mars », explique Jean-Philippe Desigaux, délégué départemental FO.
Bref, le grand flou… « Ce n’est pas la première fois que ça arrive à La Poste, souligne Éric Barre, délégué syndical CGT. Mais ça montre bien l’impréparation du sujet. »
Les professions qui utilisaient régulièrement le service, comme les avocats, estiment aujourd’hui ne plus pouvoir s’y fier. « Et nous recevons fréquemment des personnes qui nous posent cette question », affirme Éric Barré.
La crainte du piratage
Et, avec son nouveau service, La Poste fait prendre des risques aux courriers de ses usagers. Le scan de la e-Lettre rouge étant archivé un an dans les data centers sécurisés du groupe, en France, « en conformité avec les règles européennes RGPD », explique l’entreprise, ils pourront être pris pour cible par des hackeurs.
Pour rappel, La Poste mobile a été victime, le 4 juillet 2022, « d’un virus malveillant de type rançongiciel ». Les auteurs de la cyberattaque l’ont revendiqué sur le Darknet, et ont fait fuiter des informations confidentielles pour obtenir une rançon du groupe.
Lire aussi : « Les cyberattaques augmentent de 700 % par an » : Orange recrute une centaine de hackeurs à Rennes
La fin du courrier prioritaire
Pour les personnes qui seraient réticentes à utiliser cette e-Lettre rouge qui a tout d’une usine à gaz pour l’utilisateur comme pour l’entreprise, il reste la lettre verte, affirme La Poste. « Ce courrier, distribué trois jours après son affranchissement, peut être utilisé, par exemple, pour l’envoi d’une feuille de soins à la Sécurité sociale. »
Et si vous voulez, malgré tout, envoyer un courrier qui préserve à la fois la confidentialité et qui arrive tout de même avant trois jours, La Poste propose un nouveau service, la Lettre service Plus, conçue « pour les envois les plus importants nécessitant un suivi, comme l’envoi d’un chèque ou de petites marchandises par exemple. »
Ce courrier est distribué deux jours après son affranchissement qui coûte 2,95 €. Il va donc deux fois moins vite qu’avant, mais coûte deux fois plus cher.
#service_dématérialisé #fracture_numérique #dématérialisation
]]>Suppressions d’emploi, économies… Que cherche La Poste avec la fin du timbre rouge ?
▻https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/la-poste/suppressions-d-emploi-economies-que-cherche-la-poste-avec-la-fin-du-tim
Pourquoi, alors, La Poste, a-t-elle décidé de mettre en place cette solution ? « La Poste ne croit pas à sa lettre dématérialisée, et ne s’en cache pas en réunion, constate Éric Barré, délégué syndical CGT. Elle pense qu’elle va permettre de faire baisser le nombre de courriers, et c’est ça son vrai but. »
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Le timbre rouge demande une logistique importante pour La Poste, puisqu’il doit être livré le lendemain de son affranchissement. C’est le fameux « J + 1 » utilisé dans le jargon postier. « L’organisation du travail de l’entreprise est basée sur ce rythme aujourd’hui, poursuit le représentant de la CGT. Mais avec sa réforme, la direction veut passer au J + 3 », soit le rythme de distribution de la lettre verte.
« Concrètement, au lieu de livrer un courrier tous les jours dans une boîte aux lettres, La Poste attendra trois jours, pour en livrer trois d’un coup, poursuit le syndicaliste. Au lieu des six tournées de la semaine, elle pourra ainsi n’en réaliser que deux. »
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Mais les syndicats craignent que la nouvelle organisation du courrier amène la direction à supprimer des emplois. « Nous estimons que La Poste pourrait à terme supprimer la moitié de ses tournées, chacune étant effectuée par un facteur », affirme Alain Bard.
Pour l’instant, la CGT parle de 15 000 emplois supprimés. FO estime qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 20 000. La Poste, elle, ne donne aucun chiffre, mais précise dans un document interne que plusieurs Commissions du dialogue social de la Poste (CDSP) se sont réunies pour aborder les conséquences qu’aura la nouvelle gamme courrier sur l’emploi.
Voir aussi
▻https://seenthis.net/sites/7282461336007794607
#la_poste #service_public #fracture_numérique
Pour comprendre ce qui se passe, les articles de la Lutte de classe (#LO) qu’il fallait lire en 2022 :
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2021/12/12/le-capitalisme-en-crise-et-linterventionnisme-de-letat_19128
Le capitalisme en crise et l’interventionnisme de l’État (janvier 2022) | Autoritarisme croissant de l’État, condition inévitable pour ses interventions dans le sauvetage de l’économie capitaliste
L’#économie_capitaliste se sortira sans doute de la phase actuelle de sa crise. Comme elle s’est sortie des phases précédentes, notamment celle qui a failli faire exploser tout le système bancaire en 2008. Elle a une grande capacité d’adaptation. Mais, à la lumière de ce demi-siècle qui nous sépare du début de ce que nombre d’économistes de la bourgeoisie ont appelé la « #crise_séculaire », les soubresauts de plus en plus fréquents de l’économie (crises du pétrole, monétaire, de l’euro, du système bancaire, de l’immobilier ; crises spécifiques dans telle ou telle région du monde…) sont la démonstration éclatante de l’incapacité du #capitalisme de continuer à administrer les forces productives qui le font craquer de toutes parts.
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/01/23/chine-etats-unis-une-concurrence-feroce-mais-inegale_196804.
Chine-États-Unis : une concurrence féroce mais inégale (9 janvier 2022)
Où en sont les relations entre les capitalistes chinois et leurs concurrents occidentaux ? La #Chine est-elle devenue un pays impérialiste qui menacerait l’hégémonie américaine ? Après la #guerre_commerciale, une véritable guerre est-elle à l’ordre du jour entre ces deux pays ?
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/linflation-une-forme-de-la-guerre-de-classe_213408.html
L’inflation, une forme de la guerre de classe (15 février 2022)
L’#inflation est une manifestation de la lutte entre les capitalistes pour se répartir la plus-value et, au bout du compte, puisqu’à la fin ce sont les classes populaires qui paient, de la lutte_des_classes entre les travailleurs et les capitalistes.
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/meeting-du-12-fevrier-2022-intervention-de-jean-pierre-merci
C’est une véritable guerre que nous mènent les capitalistes (Jean-Pierre_Mercier, 12 février 2022)
La survie d’un capitaliste sur le marché international dépend de sa capacité à crever ses ouvriers au travail. C’est comme ça. Ce n’est pas nouveau, cela existe depuis le début du capitalisme, et c’est précisément pour cela que des générations de militants ouvriers communistes se sont battus, et que nous nous battons encore, contre un système qui ne peut être ni amélioré, ni humanisé, ni réformé, mais qui ne cessera de nuire que lorsqu’il aura été abattu, parce que l’aggravation permanente de l’exploitation fait partie de l’ADN du capitalisme ; parce que le capitalisme, comme l’écrivait #Marx, est né en « suant le sang et la boue par tous les pores de sa peau » et que, tant qu’il régnera sur le monde, il en sera toujours ainsi.
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/02/20/meeting-du-12-fevrier-2022-intervention-de-nathalie-arthaud_
– Pas un programme électoral, mais un programme de lutte
– Il faut changer la société et cela changerait l’homme
– La question climatique et l’organisation communiste de la société #climat #réchauffement_climatique
Dans une société débarrassée de l’#exploitation, des classes sociales et de toute cette hiérarchie qui condamne l’écrasante majorité à la soumission, le travail n’aurait plus rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui.
Plus personne ne serait assigné à vie aux travaux ingrats et monotones. Ils deviendraient des tâches assumées collectivement. Toutes et tous pourraient participer aux choix économiques et sociaux, ainsi qu’à leur mise en œuvre, et selon leurs goûts, leurs curiosités, leurs compétences, ils pourraient étudier et apprendre tout au long de leur vie.
Les préjugés racistes, xénophobes, nationalistes, comme les comportements individualistes, sexistes, misogynes, reculeraient, parce qu’ils ne seraient plus alimentés par les rapports de domination et d’oppression qui vont de pair avec l’exploitation. #racisme #homophobie #droits_des_femmes #féminisme #sexisme #individualisme #oppression #violence
Les comportements individuels, souvent violents, qui naissent des frustrations, des humiliations, pourraient disparaître.
Et on ne se définira plus par le pays dans lequel on est né, mais on aura conscience de faire partie d’une même humanité.
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/03/26/financiarisation-de-la-sante-le-cas-des-hopitaux_244640.html
Financiarisation de la santé : le cas des hôpitaux (23 mars 2022)
– 40 % privé, 60 % public, ou 100 % semi-public ? #service_hospitalier #hôpital
– Une #privatisation accélérée
– Contrôle de la #dette_publique et contrôle à l’acte en avant-première
– 2003-2013 : la tarification à l’acte (T2A) et l’explosion des emprunts aux banques
– Le grand marché du secteur privé
– L’État aux commandes et au service du grand capital
– La #Caisse_des_dépôts_et_consignations : une vénérable institution financière
Guerre en Ukraine :
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/03/26/la-societe-russe-et-la-guerre-fratricide-de-poutine_244638.h
La société russe et la guerre fratricide de #Poutine
►https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/05/02/ukraine-une-guerre-russo-americaine-et-un-tournant_301279.ht
Ukraine : une guerre russo-américaine | Maintenir une perspective révolutionnaire et internationaliste
►https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/09/11/la-guerre-en-ukraine-accelere-la-militarisation_404295.html
La guerre en #Ukraine accélère la #militarisation
►https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/crise-guerres-et-changements-des-rapports-de-force_450519.ht
Crise, guerres et changements des rapports de force
►https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/06/26/les-revolutionnaires-face-la-guerre-en-ukraine_367113.html
Les révolutionnaires face à la guerre en Ukraine #impérialisme
- La bureaucratie russe confrontée aux rivalités impérialistes
– Le #droit_des_peuples_à_l’autodétermination cache-sexe d’une politique d’alignement derrière la bourgeoisie
– L’attitude des révolutionnaires face à la #guerre_impérialiste
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/09/11/letat-chinois-et-la-resurgence-de-la-bourgeoisie-1978-2022_4
L’État chinois et la résurgence de la bourgeoisie (1978-2022)
L’État chinois est un État bourgeois qui a réussi à développer une économie et une bourgeoisie chinoises dans un environnement impérialiste. Une telle réussite ne se comprend que parce que l’État s’est mis au service de l’impérialisme, en lui offrant une partie de son marché et de ses travailleurs, et parce que l’État a lui-même dirigé l’économie à une époque où le capitalisme occidental était, et demeure, embourbé dans une crise sans fin et où les bas salaires chinois étaient une opportunité. Les tensions permanentes mais grandissantes entre la Chine et les États-Unis sont là pour rappeler les limites de ce que tolère l’impérialisme dans l’émergence d’une puissance concurrente.
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