• #Norvège : l’#armée en guerre contre le #sexisme - La Presse+
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    Même si les Norvégiennes ont accès à tous les postes de l’armée depuis 1984 – soit cinq ans avant que le #Canada n’emboîte le pas –, elles ne formaient que 6 % des effectifs militaires en 2005. « Dix ans plus tard, nous sommes à 16 % pour les forces armées en entier. Parmi les officiers, les femmes représentent 10 % des forces », note Per-Thomas Bøe, capitaine de la marine norvégienne.

    Ce dernier est chargé de mettre en œuvre la plus ambitieuse des réformes norvégiennes : étendre aux femmes le #service_militaire_obligatoire, qui était réservé aux hommes depuis le temps des Vikings.

    « La demande est venue des rangs des jeunes militaires. Ils se demandaient pourquoi, dans une société où l’égalité des sexes est mise de l’avant dans tous les secteurs, les forces armées faisaient exception. En Norvège, c’est le dernier bastion de sexisme », dit Hanna Helene Syse, conseillère de la ministre de la Défense.

    En 2014, le Parlement a adopté le service militaire universel pour les deux sexes. La mesure, soutenue par près de 70 % des Norvégiens, selon des sondages, sera complètement mise en œuvre quand les jeunes recrues de 19 ans arriveront dans les baraques militaires en août 2016.

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    Un sondage réalisé par l’armée démontre que si 46 % des garçons sont favorables à l’idée de faire leur service militaire – une pratique acceptée en Norvège depuis des générations –, cette proportion chute à 24 % chez les filles.

    Selon le ministère norvégien de la Défense, la mesure est néanmoins nécessaire pour plusieurs raisons. Les forces armées espèrent que le service militaire convaincra plus de femmes d’entreprendre une carrière militaire à la fin de leur service obligatoire et qu’en augmentant leur présence, leur vie sera simplifiée. « Les scientifiques disent que 20 % est le seuil minimum à atteindre pour que les femmes ne soient pas sous-représentées », dit le capitaine Bøe.

    Le ministère de la Défense espère aussi attirer des recrues en provenance de toutes les couches de la société norvégienne et non pas seulement parmi les enfants de militaires, qui ont grandi dans la culture des forces armées et sont peu enclins à la remettre en cause.

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    Projet-pilote ayant d’abord été mis en place dans le nord du pays, à la frontière avec la Russie, les #chambres_mixtes, bien qu’optionnelles, sont de plus en plus répandues dans toutes les forces armées norvégiennes. « Ça me plaît. Nous sommes une équipe, tout le temps. Je ne vois pas le genre de défis que ça pose. Oui, les gars ont leur humour, mais ça va, je suis l’une d’entre eux », dit Sarah Marthissen.

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    Une étude universitaire démontre que l’impact de ces chambres mixtes est multiple. Elles auraient un impact direct sur la chute du #harcèlement_sexuel. Selon un sondage annuel que fait l’armée auprès de ses membres, il y a cinq ans, 25 % des femmes disaient avoir subi du harcèlement sexuel ; l’an dernier, ce chiffre avait fondu à 17 %.

    De plus, 100 % des filles qui ont pris part à l’expérience se disent mieux intégrées dans leurs unités. « La vie sociale est organisée autour des chambres. Si les filles sont isolées, une bonne partie de l’information ne se rend pas à elles », dit la lieutenante Rina Veberg, rencontrée dans la forêt en plein exercice militaire.

    Commandante de peloton, elle est heureuse de voir que les forces armées prennent les grands moyens pour s’attaquer à la discrimination dans leurs rangs. Selon elle, il reste du chemin à faire. « Quand une femme choisit une position de combat, une position macho dans l’armée, il reste des #préjugés. Les gens pensent qu’on n’est pas assez en forme. Ça prend plus de travail pour prouver de quoi nous sommes capables. En ayant plus de femmes dans les forces armées, ça va normaliser tout ça »