#Belgique #sncb Il ne sera plus possible d’acheter un billet à bord des trains avec des espèces à partir du mois de mai
Les voyageurs souhaitant acheter un ticket à bord du train ne pourront le faire que par voie électronique à partir du mois de mai. Les agents de train n’accepteront plus d’argent en espèces, a confirmé mercredi la SNCB.
Selon la société des chemins de fer belge, la mesure s’inscrit dans « une large tendance sociétale vers la numérisation et le paiement électronique » , a déclaré son porte-parole Bart Crols. Il souligne également que d’autres sociétés de transport public, telles que De Lijn et la STIB, ont déjà supprimé l’argent en espèces à bord depuis un certain temps. Cette mesure devrait également améliorer la sécurité des contrôleurs, puisqu’ils ne devront plus avoir d’argent en espèces dans leurs poches.
L’idée est que les passagers achètent un ticket avant de monter dans le train (au guichet, dans un distributeur automatique ou via le site web ou l’application). S’ils le font à bord du train, ils devront payer par voie électronique une surtaxe en plus du prix normal du ticket, et cette surtaxe est de 9 euros depuis le début du mois de février. Selon la SNCB, moins de 2% des tickets sont encore achetés dans le train.
Les paiements en espèces restent possibles aux guichets et aux distributeurs automatiques, a précisé le porte-parole de la SNCB.
Le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet, interrogé mardi en commission parlementaire de la Mobilité sur la suppression des paiements en espèces à bord des trains, y a déclaré qu’il s’agissait d’une « décision autonome du comité de la direction de la SNCB ». Il a également souligné que « la plupart des autres sociétés ferroviaires en Europe ont même supprimé complètement la vente de tickets à bord des trains ».
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]]>Vers des jours heureux... | Le Club de Mediapart
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Un virus inconnu circule autour de la planète depuis le début de l’année. Péril mortel et invisible, nous obligeant à nous écarter les uns des autres comme si nous étions dangereux les uns pour les autres, il a retourné les tréfonds des sociétés comme on retourne un gant et il a mis au grand jour ce que l’on tentait jusqu’ici de masquer. Sans doute provoque-t-il un nombre important de morts et met-il sous une lumière crue les limites des systèmes de santé des pays développés, y compris les plus riches d’entre eux. Sans doute, ailleurs, expose-t-il les populations de pays plus pauvres à un extrême danger, les contraignant pour se protéger à accomplir une obligation impossible, le confinement. Mais ceci n’est que la surface des choses.
Le gant retourné donne à voir la voie périlleuse dans laquelle le monde se trouve engagé depuis des décennies. En mettant les services hospitaliers sous contrainte budgétaire, là où ils étaient développés, et en les négligeant là où ils sont insuffisants, les responsables politiques affolés se sont trouvés pris de court devant l’arrivée de la pandémie. En France, l’impréparation criante à ce type d’évènements, la liquidation coupable de la réserve de masques, la délocalisation de l’industrie pharmaceutique avec pour seule raison la recherche de profits plus grands, la faiblesse des moyens de la recherche scientifique, mettent le gouvernement en situation d’improvisation. En prenant le chemin du confinement dont il ne sait comment sortir, il s’est engagé dans la voie d’une mise en cause radicale des libertés publiques. S’étant privé des autres moyens de protection de la population, il bénéficie d’un acquiescement forcé de cette dernière. Pour le cas où cet acquiescement manquerait, un discours moralisateur et culpabilisant se déploie. Et pourtant, partout, d’innombrables initiatives contredisent l’individualisme entretenu par le modèle économique et social et témoignent de la permanence de la fraternité entre les humains.
Mais le gant retourné fait apparaître aussi, au moins aux yeux les plus lucides, que la réponse aux enjeux auxquels l’humanité dans son ensemble est en ce moment confrontée, ne saurait être une addition de politiques nationales, encore moins si ces politiques tentent de se mener en vase clos. Il y manquera toujours une part, celle de la communauté des humains qui ne peut refuser plus longtemps de se voir pour ce qu’elle est : une communauté de destin, ce qu’Hannah Arendt nommait une association politique d’hommes libres.
Ainsi, derrière la crise sanitaire qui est au premier plan, avec la crise économique qui s’amorce et la catastrophe écologique en cours, c’est une crise de civilisation qui émerge enfin. Le monde entièrement dominé par le système capitaliste qui ne cesse de creuser les inégalités et de détruire la nature, est aujourd’hui un bateau ivre qui n’a d’autre horizon que son naufrage à travers des violences insoupçonnées.
S’il est encore temps de reprendre les commandes, alors ce séisme inédit est l’occasion que le monde doit saisir pour rompre enfin avec sa destruction largement amorcée et inventer une société entièrement différente. Ainsi, ayant conjuré la terreur de l’inconnu, les peuples danseront de joie sur les décombres du vieux monde qui menaçait de les emporter.
Pour cela, il faut :
– ne pas tricher avec les constats qu’il y a lieu de faire ;
– mesurer les risques d’une sortie de crise orientée à un retour à la situation antérieure ou à d’autres dérives ;
– saisir cette opportunité pour poser les fondements radicalement différents d’une société mondiale juste et viable.
]]>Primaires… Par Jacques Sapir ·
Un certain nombre de personnalités de la gauche viennent de publier dans un quotidien une tribune appelant à une primaire pour désigner le candidat de la « gauche » à l’élection présidentielle de 2017[1]. Cet appel contient certaines choses avec lesquelles ont peut être en accord. Mais, le sens de cette initiative tend plus à obscurcir qu’à éclairer le débat. Fondée sur une illusion, cette initiative ne peut avoir que des résultats contraires à ceux qu’affichent certains de ses promoteurs.
Un appel « anti-Hollande »
Cet appel se présente comme une « réaction » aux succès électoraux du Front National aux dernières élections régionales de décembre 2015. Il affirme que le système politique est bloqué ce qui induit que : « Faute de propositions satisfaisantes, de perspectives claires et de résultats tangibles, nos concitoyens sont nombreux à s’abstenir aux élections, quand ils ne s’abandonnent pas aux promesses insensées et au discours de haine du Front national » . Mais, on remarquera qu’il ne produit nulle analyse des raisons fondamentales de cette situation. Et pour cause : les participants à cet appel viennent d’horizons et de positions trop diverses pour qu’un accord sur ce point soit possible.
Dans les faits, cette tribune constitue un appel contre une nouvelle candidature de François Hollande. Ceci est parfaitement compréhensible. Le bilan du mandat de François Hollande est en effet tout à plein désastreux. Qu’il s’agisse de son bilan politique, avec l’échec patent sur le chômage, l’absence de politique économique remplacée par un simple saupoudrage de subventions aux patrons (à l’efficacité dérisoire), le reniement éhonté des promesses de campagne, la perpétuation de la tendance à l’affaiblissement de la République ou une politique étrangère calamiteuse, ou que l’on regarde dans le domaine symbolique où sous les oripeaux d’une présidence prétendument « normale » se cache un président jouisseur et la perpétuation des habitudes de clientélisme et de corruption, ce bilan est l’un des pires depuis les début de la IIIème République. La méfiance exprimée par les signataires de ce texte envers une nouvelle candidature de François Hollande se comprend donc parfaitement, et on la partage.
Mais, fallait-il pour dire cela en passer par un « appel pour une primaire » ? Il y a là un singulier manque de courage de la part des signataires. Comme si, paralysé parce qu’il leur apparaît par l’énormité de leur constat, ils cherchaient une forme d’euphémisation de leur propos. Cette euphémisation fait perdre une grande partie de sa force potentielle à cet appel. Car, des primaires à gauche, il y en eut, en 2007 et en 2012. On sait ce qu’il en est advenu. La campagne de ces primaires a été l’occasion d’un formidable déferlement d’hypocrisie. Et, aujourd’hui, nous avons comme Premier-ministre un homme qui a fait à peine 5% des voix lors de la primaire de 2012.
Primaire et démocratie
En fait le mécanisme de la primaire soulève énormément de problèmes du point de vue démocratique. Il ne faut pas oublier qu’initialement ce mécanisme a été conçu comme un contournement des partis, une manière de faire disparaître la voix des militants en la noyant dans un ensemble indistinct. Ce contournement peut se justifier si l’on fait le constat que les partis politiques, et le P « S » en particulier, ne sont plus des appareils démocratiques mais sont devenus le champ clôt de clientèles particulières, de mécanismes de corruption qu’ils soient directs ou indirects. Mais, si tel est bien le cas – et l’on se souvient du conflit qui opposa Arnaud Montebourg aux dirigeants de la Fédération des Bouches du Rhône du P « S », conflit qui alla jusqu’à des menaces physiques – alors c’est le parti qu’il convient de changer et de défaire. La primaire apparaît alors comme une rustine, certes nécessaire à un moment, face à un navire qui prend l’eau. Mais, les rustines ne sont pas des solutions pérennes.
Le mécanisme de la primaire implique aussi qu’il n’y aurait pas de divergences importances de ligne politique au sein du camp qui se définit comme « la gauche ». Comme si la ligne fédéraliste de Daniel Conh-Bendit était la même que celle de Thomas Piketty, ou que ces positions étaient compatibles avec celles des militants du Parti de Gauche ou d’autres. L’irréalisme de cette proposition saute aux yeux. Au-delà, se pose la question du débat nécessaire qu’il faudra avoir, car certaines des positions ne sont tout simplement pas conciliables. L’un des plus grands reproches que l’on peut faire à cet appel est qu’il présente comme une réalité homogène un espace politique qui est profondément et durablement divisé. Que cette réalité ne fasse pas plaisir aux signataires est une évidence et, encore une fois, on peut le comprendre. Mais il faut avoir le courage de faire face à cette réalité. C’est Jean-Luc Mélenchon qui, encore une fois, a mis les choses au point[2]. En refusant de participer à la cette « primaire » il fait éclater l’illusion consensuelle qui se cache, aussi, derrière ce projet.
La primaire ou le débat ?
Cette illusion consensuelle, l’idée que l’on pourrait par la discussion et le débat, arriver à faire émerger un candidat commun à ceux qui ont voté pour le traité budgétaire européen (le TSCG) comme à ceux qui ont voté contre, à ceux qui préparent la liquidation des services publiques et de l’école républicaine et à ceux qui refusent et d’opposent de toutes leurs forces à ces néfastes projets pour ne citer que ces points de clivages, cette illusion est le principal problème que soulève cet appel.
Ce qui se cache derrière cette idée de « primaire », et ce en dépit de la bonne volonté évidente de plusieurs des auteurs du texte, c’est donc aussi la volonté d’esquiver le débat fondamental sur le programme qu’un (ou une) Président(e) devrait mettre en œuvre. Et, ce débat ne pourra aboutir à un accord. Entre les tenants de différentes formes de soumission à l’UE et à l’Allemagne et ceux qui perçoivent que la constitution d’une autre politique pour la France, qu’il s’agisse de la politique économique bien entendu mais aussi de la politique étrangère et du problème lancinant de mettre fin à la décrépitudes de la République, implique une rupture avec l’UE telle qu’elle existe et avec l’Euro, il ne pourra y avoir de compromis. Cela impliquera très certainement une pluralité des candidatures.
[1] ▻http://www.liberation.fr/france/2016/01/10/notre-systeme-politique-est-bloque_1425550
[2] ▻http://www.lejdd.fr/Politique/Une-primaire-des-gauches-pour-2017-EELV-et-le-PCF-partants-le-Parti-de-gauche-
Jacques Sapir - 12 janvier 2016
Source : ▻http://russeurope.hypotheses.org/4630
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