• Le sexisme au quotidien

    Comme je l’ai dit, la rubrique « faits divers » de mon journal local est un bon poste d’observation pour analyser la masculinité toxique de la France profonde, celle qu’ont illustrée les hommes du procès de Mazan.

    Dans ce journal local, on trouve encore cette rubrique, survivance à l’âge des dating sites : des annonces de rencontres. Presque jamais d’annonces de femmes, presque uniquement des annonces d’hommes. TOUS veulent une femme plus jeune, d’au moins 7/8 ans, voire plus, aucun ne donne une fourchette d’âge de seulement un an de plus que lui. Et tous demandent de la femme qu’ils recherchent des qualités qui sont une façon codée de caractériser une domestique dévoué et facile à vivre :....

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/25/le-mythe-de-la-pulsion-incontrolable-instrument-du-controle-masculin/#comment-65396

    #feminisme #sexisme

  • #Intelligence_artificielle : les 7 choses qu’on ne vous dit pas

    Du 10 et 11 février, la France accueille le Sommet mondial sur l’Intelligence Artificielle. Au programme  : une vitrine sur l’avenir qui n’exposera pas les #dangers de l’IA. Bien que ces technologies offrent des avancées réelles - dans le domaine de la médecine par exemple - elle présente aussi des dangers sérieux pour les droits humains. Avec plusieurs organisations de la société civile, nous listons ici les faces cachées de l’IA qui ne seront pas présentées au sommet.

    En organisant à Paris le sommet mondial sur l’Intelligence artificielle (IA), Emmanuel Macron souhaite que «  la France ne passe pas à côté de cette révolution. » Sous couvert d’innovation, c’est la course à la productivité et au profit qui est en jeu. Au rythme foudroyant à laquelle l’IA se développe, les dirigeants ne semblent pas pressés de réfléchir aux enjeux humains, sociaux et environnementaux que posent ces nouvelles technologies. Pourtant, l’un des plus grands enjeux est là.

    Développer l’IA pour continuer d’obtenir des avancées majeures dans des domaines comme la médecine oui, mais développer l’IA en mettant en péril des droits : c’est non. Les droits humains et la justice environnementale doivent être placés au cœur de la régulation de l’intelligence artificielle.

    Et parce que les dangers de l’IA ne figureront pas au programme officiel du Sommet mondial, nous vous les rappelons ici.

    1. L’IA perpétue le #racisme

    Pour fonctionner, l’IA s’appuie sur des #bases_de_données qui intègre les #préjugés et #biais des personnes qui l’ont créé. L’IA perpétue donc les #stéréotypes et accentue les #discriminations déjà existantes.

    ➡️Aux États-Unis, la police utilise une IA pour prédire la récidive criminelle. C’est le fait qu’une personne accusée va potentiellement commettre un nouveau un délit. Cette IA cible deux fois plus les accusés Noirs que les accusés Blancs.

    2. L’IA accentue le #sexisme

    L’intelligence artificielle s’impose comme un miroir de nos sociétés  : elle reflète, aussi, ses biais et accentue les #inégalités_de_genre. 

    ➡️En Autriche, des #algorithmes utilisés dans des outils d’accès à l’emploi ont écarté les femmes des secteurs informatique.

    3. L’IA permet la #cybercriminalité

    Les montages perçus les plus crédibles générés par IA sont un réel danger pour les femmes et les enfants.

    ➡️Les #deepfakes sont massivement utilisés dans le but de nuire aux femmes et de générer des contenus pédocriminels.

    4. L’IA impacte la planète

    ➡️D’ici 2027, l’IA générative nécessitera une alimentation en #électricité équivalente à celle de l’Argentine, cinq fois la France en superficie.

    Les pays du Sud sont les premiers impactés par les ravages écologiques de l’IA : les #data_center y pullulent, l’extraction de #minerais comme le #cobalt (utilisé pour la fabrication des #batteries) met en péril la santé des populations et entraîne la #pollution des eaux et des terres.

    Les émissions de CO2 des "géants de la Tech” ont augmenté de 30 à 50% en 2024 suite au développement fulgurant de l’intelligence artificielle.

    5. L’IA désinforme

    Beaucoup d’outils d’intelligence artificielle permettent et participent à la #désinformation  :

    ➡️Des «  #bots  », ces robots qui imitent l’activité humaine sur les réseaux sociaux pour manipuler l’information, en spammant du contenu, en renforçant la notoriété de comptes ou en diffusant de fausses informations.

    ➡️Montage photo généré par l’IA. Lors de la campagne américaine, Donald Trump a relayé une photo générée par IA montrant Kamala Harris de dos en leader communiste face à une foule de partisans. Une image vue 82 millions de fois.

    ➡️Les deepfakes, ces fausses vidéos de célébrité qui prolifèrent sur les réseaux sociaux, outil notamment utilisé lors de campagnes présidentielles pour attribuer de faux propos aux candidats en lice.

    À la vitesse laquelle se développe l’IA, il va devenir de plus en plus difficile de déceler le vrai du faux. 

    6. L’IA surveille

    Les systèmes d’IA sont aussi utilisés à des fins de #surveillance contre certaines populations. En témoigne les pratiques de la Chine, dotées d’outils dopées à l’IA pour surveiller la population ouïghoure. Et bien souvent, ces technologies sont développées par les pays occidentaux.

    ➡️L’IA est d’ailleurs déjà utilisée aux #frontières européennes à des fins de surveillance contre les personnes exilées. Parmi les outils  : des #détecteurs_de_mensonge et d’émotions sont utilisés pour contrôler les frontières. Baptisé #iBorderCtrl, le projet est financé par l’Union européenne et déjà testé dans 3 pays  : Hongrie, Grèce et Lettonie.

    7. L’IA peut tuer

    L’IA, c’est aussi ça  : des drones et autres armes sophistiquées capables de choisir leurs propres cibles et de les attaquer sans contrôle humain. Des robots-tueurs, décidant via leurs algorithmes de qui vit et de qui meurt, se développent et se vendent déjà sur le marché.

    ➡️À Gaza, l’armée israélienne a utilisé une IA appelée Lavender, censée cibler des terroristes mais qui ont provoqué la mort de milliers de civils gazaouis.

    https://www.amnesty.fr/actualites/intelligence-artificielle-les-sept-choses-qu-on-ne-vous-dit-pas

    #IA

    • TRIBUNE | « L’IA contre les droits humains, sociaux et environnementaux »

      Plus d’une vingtaine d’organisations réunies au sein de la coalition Hiatus, parmi lesquelles Attac, La Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’homme, estiment, dans une tribune au « Monde » (https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/06/l-intelligence-artificielle-accelere-le-desastre-ecologique-renforce-les-inj), qu’il faut résister au déploiement massif de l’IA, au nom des droits humains, sociaux et environnementaux.

      Tout concourt à ériger le déploiement massif de l’intelligence artificielle (IA) en priorité politique. Prolongeant les discours qui ont accompagné l’informatisation depuis plus d’un demi-siècle, les promesses abondent pour conférer à l’IA des vertus révolutionnaires et imposer l’idée que, moyennant la prise en compte de certains risques, elle serait nécessairement vecteur de progrès. C’est donc l’ensemble de la société qui est sommée de s’adapter pour se mettre à la page de ce nouveau mot d’ordre industriel et technocratique.

      Partout dans les services publics, l’IA est ainsi conduite à proliférer au prix d’une dépendance technologique accrue. Partout dans les entreprises, les manageurs appellent à recourir à l’IA pour « optimiser » le travail. Partout dans les foyers, au nom de la commodité et d’une course insensée à la productivité, nous sommes poussés à l’adopter.

      Pourtant, sans préjuger de certaines applications spécifiques et de la possibilité qu’elles puissent effectivement répondre à l’intérêt général, comment ignorer que ces innovations ont été rendues possible par une formidable accumulation de données, de capitaux et de ressources sous l’égide des multinationales de la tech et du complexe militaro-industriel ? Que pour être menées à bien, elles requièrent, notamment, de multiplier la puissance des puces graphiques et des centres de données, avec une intensification de l’extraction de matières premières, de l’usage des ressources en eau et en énergie ?
      Des conséquences désastreuses

      Comment ne pas voir qu’en tant que paradigme industriel, l’IA a d’ores et déjà des conséquences désastreuses ? Qu’en pratique, elle se traduit par l’intensification de l’exploitation des travailleurs et travailleuses qui participent au développement et à la maintenance de ses infrastructures, notamment dans les pays du Sud global où elle prolonge des dynamiques néocoloniales ? Qu’en aval, elle est le plus souvent imposée sans réelle prise en compte de ses impacts délétères sur les droits humains et l’exacerbation des discriminations telles que celles fondées sur le genre, la classe ou la race ?

      Que de l’agriculture aux métiers artistiques en passant par bien d’autres secteurs professionnels, elle amplifie le processus de déqualification et de dépossession vis-à-vis de l’outil de travail, tout en renforçant le contrôle managérial ? Que dans l’action publique, elle agit en symbiose avec les politiques d’austérité qui sapent la justice socio-économique ? Que la délégation croissante de fonctions sociales cruciales à des systèmes d’IA, par exemple dans le domaine de la santé ou de l’éducation, risque d’avoir des conséquences anthropologiques, sanitaires et sociales majeures sur lesquelles nous n’avons aujourd’hui aucun recul ?

      Or, au lieu d’affronter ces problèmes, les politiques publiques menées aujourd’hui en France et en Europe semblent essentiellement conçues pour conforter la fuite en avant de l’intelligence artificielle. C’est notamment le cas de l’AI Act adopté par l’Union européenne et présenté comme une réglementation efficace, alors qu’il cherche en réalité à promouvoir un marché en plein essor. Pour justifier cet aveuglement et faire taire les critiques, c’est l’argument de la compétition géopolitique qui est le plus souvent mobilisé.
      Une maîtrise démocratique

      A longueur de rapports, l’IA apparaît ainsi comme le marchepied d’un nouveau cycle d’expansion capitaliste, et l’on propose d’inonder le secteur d’argent public pour permettre à l’Europe de se maintenir dans la course face aux États-Unis et à la Chine.

      Ces politiques sont absurdes, puisque tout laisse à penser que le retard de l’Europe dans ce domaine ne pourra pas être rattrapé, et que cette course est donc perdue d’avance.

      Surtout, elles sont dangereuses dans la mesure où, loin de constituer la technologie salvatrice souvent mise en avant, l’IA accélère au contraire le désastre écologique, renforce les injustices et aggrave la concentration des pouvoirs. Elle est de plus en plus ouvertement mise au service de projets autoritaires et impérialistes. Non seulement le paradigme actuel nous enferme dans une course technologique insoutenable, mais il nous empêche aussi d’inventer des politiques émancipatrices en phase avec les enjeux écologiques.

      La prolifération de l’IA a beau être présentée comme inéluctable, nous ne voulons pas nous résigner. Contre la stratégie du fait accompli, contre les multiples impensés qui imposent et légitiment son déploiement, nous exigeons une maîtrise démocratique de cette technologie et une limitation drastique de ses usages, afin de faire primer les droits humains, sociaux et environnementaux.
      Premiers signataires

      David Maenda Kithoko, président de Génération Lumière ; Julie Le Mazier, cosecrétaire nationale de l’union syndicale Solidaires ; Julien Lefèvre, membre de Scientifiques en rébellion ; Marc Chénais, directeur de L’Atelier paysan ; Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’homme ; Raquel Radaut, porte-parole de La Quadrature du Net ; Soizic Pénicaud, membre de Féministes contre le cyberharcèlement ; Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU ; Stéphen Kerckhove, directeur général d’Agir pour l’environnement ; Vincent Drezet, porte-parole d’Attac France.

      https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/l-ia-contre-les-droits-humains-sociaux-et-environnementaux

  • DEI ban: Air Force removes course videos of Tuskegee Airmen, female pilots | AP News
    https://apnews.com/article/air-force-dei-tuskegee-women-wwii-pilots-ecdeac68dc7696535d093c7690ab73bc


    Tuskegee Airmen, from left, Audley Coulthurst of New York, William Johnson of Glen Cove, N.Y., Wilfred R. DeFour of New York, and Herbert C. Thorpe of Rome, N.Y., are honored by members of the New York Assembly upon their 75th Anniversary of the 332nd Fighter Group of the U.S. Army Air Corps during a recognition ceremony in the Assembly Chamber at the state Capitol, June 16, 2016, in Albany, N.Y.
    AP Photo/Hans Pennink, File

    The Air Force has removed training courses with videos of its storied Tuskegee Airmen and the Women Airforce Service Pilots, or WASPs — the female World War II pilots who were vital in ferrying warplanes for the military — to comply with the Trump administration’s crackdown on diversity, equity and inclusion initiatives.

    The videos were shown to Air Force troops as part of DEI courses they took during basic military training.

    In a statement, the Air Force confirmed the courses with those videos had been removed and said it “will fully execute and implement all directives outlined in the Executive Orders issued by the President, ensuring that they are carried out with utmost professionalism, efficiency and in alignment with national security objectives.”

    The problem may not be with the historical videos themselves, but that they were used in Air Force basic military training DEI coursework. However, the lack of clearer guidance has sent the Air Force and other agencies scrambling to take the broadest approach to what content is removed to make sure they are in compliance.

    The Tuskegee Airmen, known as the “Red Tails” were the nation’s first Black military pilots who served in a segregated WWII unit and their all-Black 332nd Fighter Group had one of the lowest loss records of all the bomber escorts in the war.

  • Le #Procès du #Sexisme_ordinaire
    https://radioparleur.net/2025/01/16/le-proces-du-sexisme-ordinaire-2

    Cinq jeunes femmes ont porté plainte contre un ancien camarade de classe d’une école de théâtre privée à Paris. L’homme de 35 ans était jugé, le 9 décembre 2024, devant le Tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles, harcèlements sexuels et comportements à connotation sexiste et sexuel imposés de façon répétée. Au même tribunal […] L’article Le procès du sexisme ordinaire est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Féminisme #Harcèlement_sexuel #justice #violences_sexistes_et_sexuelles

  • La lente disparition des filles dans les filières scientifiques : « On ne veut pas, mais surtout on ne peut pas se passer de cette moitié de la population »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/01/14/la-lente-disparition-des-filles-dans-les-filieres-scientifiques-on-ne-veut-p

    La lente disparition des filles dans les filières scientifiques : « On ne veut pas, mais surtout on ne peut pas se passer de cette moitié de la population »

    Le système français peine à abattre les barrières à l’orientation des femmes vers les mathématiques et les sciences. Au point que les écoles d’ingénieurs, en bout de chaîne, commencent à fortement s’alarmer de l’insuffisance du vivier étudiant.

    #quelle_surprise #blanquet #patriarcat #sexisme #femmes #étudiantes #paywall

  • Codes de conduite, florilège

    Code de conduite | Duchess France
    https://www.duchess-france.fr/coc

    Toute personne qui nuit au bon fonctionnement de la communauté s’expose à des sanctions allant du rappel à l’ordre jusqu’à l’exclusion du Slack et des évènements de la communauté. Les sanctions sont à la discrétion de la Core Team Duchess.

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    Code de conduite - Paris Web
    https://www.paris-web.fr/code-de-conduite

    Nous ne tolèrerons aucune forme d’attaque personnelle quelle qu’elle soit. Les personnes participant à l’événement qui violeraient ces principes pourront être sanctionnées et expulsées à la discrétion de l’équipe d’organisation.

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    Ce fil propose de recenser les #codes_de_conduite dans les communautés.

    #sexisme #logiciel #communauté #gestion_des_agressions #modération #exclusion #judiciarisation_improvisée

  • Pourquoi les mannequins de secourisme n’ont pas de seins ? | Les Glorieuses
    https://lesglorieuses.fr/mannequins-sans-seins

    Les sondages suggèrent que certaines personnes hésitent à effectuer un massage cardiaque sur des femmes parce qu’elles pensent qu’elles sont fragiles et donc sujettes aux blessures. D’autres s’inquiètent d’être accusées d’agression sexuelle ou se sentent gênées à l’idée de devoir retirer des vêtements. Les conséquences sont mortelles. Les femmes ont deux fois plus de risques que les hommes de mourir d’un arrêt cardiaque.

    “Nous pensons qu’il existe un lien entre la façon dont nous formons les gens et le fait que les femmes ne reçoivent pas de RCP”, a déclaré une des autrices de l’étude, Jessica Stokes-Parish, infirmière en soins intensifs et professeure de médecine à l’Université Bond en Australie.

    C’est en réfléchissant à la manière de préparer le personnel aux urgences obstétricales que Jessica Stokes-Parish et sa co-autrice, Rebecca Szabo, ont réalisé qu’elles n’avaient jamais croisé de mannequins de secourisme avec des seins auparavant, et encore moins un mannequin qui ressemblerait à une femme enceinte.

    “En tant que soignant·es travaillant en soins intensifs, la RCP est notre pain quotidien. Nous savons comment faire”, a déclaré l’infirmière. “En tant que femmes, la question des seins ne nous était jamais venue à l’esprit. Mais ensuite, nous avons pensé : qu’en est-il des formations
    de premiers secours et des jeunes qui n’ont jamais vu une autre personne nue auparavant ? Dans ces cas, être confronté·e à des seins est un sacré choc ! Alors nous avons décidé de creuser la question.”

    Elles se sont mises à cataloguer les fournisseurs de mannequins de RCP pour adultes, identifiant 72 fournisseurs qui travaillaient avec neuf fabricants différents, et proposant un total de 20 mannequins. Cinq de ces mannequins étaient supposément féminins, mais un seul avait des seins. Un autre seulement proposait une surcouche mammaire en option.

  • I Just Start Kissing Them”: Satirical Trump Statue Ignites Debate Across U.S.

    Satirical Trump Statues Pop Up in U.S. Cities, Confronting Power and Accountability

    In recent weeks, life-sized statues of former President Donald Trump have appeared in cities like Philadelphia and Portland. These bronze-colored statues, complete with a smirk and suggestive hand gesture, are labeled “In Honor of a Lifetime of Sexual Assault” and feature Trump’s infamous Access Hollywood quote, where he described making advances on women without consent.

    Each statue has been placed near a nude female figure, creating a provocative visual commentary on celebrity privilege and power dynamics.

    In Philadelphia’s Maja Park, Trump’s statue was set behind Maja, a nude sculpture by Gerhard Marcks, before city workers quickly removed it. Similarly, in Portland, a Trump statue was placed near Kvinneakt, another well-known nude sculpture. These installations are part of an anonymous artist’s mission to spark dialogue on issues often glossed over due to “resistance fatigue.”

    For more insight into the motivation behind these satirical Trump statues, read this exclusive interview with the anonymous artist on New York Magazine’s Intelligencer (https://nymag.com/intelligencer/article/who-made-the-pop-up-trump-statues-in-portland-and-philly.html).

    https://streetartutopia.com/2024/11/12/i-just-start-kissing-them-satirical-trump-statue-ignites-debate-acr
    #satire #statue #USA #Etats-Unis #Donald_Trump #Trump #espace_public #sexisme #VSS #toponoymie_féministe #toponymie

    • The Artist Behind the Trump Statues in #Portland and Philly Explains His Work

      Last Thursday, an unusual statue appeared on the National Mall in Washington, D.C. — a bronze-colored swirl of poop on top of a replica of Nancy Pelosi’s desk. “This memorial honors the brave men and women who broke into the United States Capitol on January 6, 2021 to loot, urinate and defecate throughout those hallowed halls in order to overturn an election,” read the plaque on the statue’s base.

      Then on Sunday in Portland, Oregon, a temporary statue of Donald Trump popped up in front of a permanent statue of an abstract female nude, its placement suggesting the former president was ogling the woman. A plaque at its base read “In honor of a lifetime of sexual assault” followed by Trump’s infamous Access Hollywood quote that was made public in the final days of the 2016 election. (By Wednesday, a similar statue was placed behind a female nude in Philadelphia.) And on Monday, a statue of a tiki torch evoking the white-nationalist rally in Charlottesville was installed in Freedom Plaza blocks from the White House with a plaque describing it as the “Donald J. Trump Enduring Flame.”

      With no one coming forward to claim credit for the statues, I reached out to a woman — who, coincidentally, was a producer on one of the Borat sequels — who applied for a permit for the poop-desk statue on the National Mall. Hours later, I received a call from an artist who said the Borat producer was not involved, but that she applied for the permit for him as a cutout. Declining to give his name, he took credit for the statues in Philadelphia and Portland and did not say if he was behind the D.C. statues — though the permit process and the similarity of the plaques suggest the same author. I spoke with the guerilla artist about their mission and whether or not we can expect more statues before Election Day.

      When did you come up with this idea and why did you start making the statues?
      Have you heard this phrase “resistance fatigue”? We’ve been through nine years of a Trump presidency and the aftermath and now a campaign again. It’s exhausting and we’ve grown kind of numb to it. I thought that resistance fatigue is interesting and very true for a large part of the world right now. To me, a lot of the most shocking things about Trump as a candidate and as a human being are things that have become kind of forgotten or numbed or normalized, and that’s very scary. So this is a way to try to bring some of those very shocking, very real, very important things into a national conversation in a fun, cheeky way.

      Did you know from the beginning you wanted to use Trump’s Access Hollywood quote, or was this revived for the two new groping allegations that have emerged in the past week?
      We knew we wanted it to be in reference to the Access Hollywood tape. I think the thing that really appealed with that one was the juxtaposition of putting it next to female statues that were nude. Obviously, we didn’t want to put it next to real people because it felt a little icky, I guess, to put it next to a Harriet Tubman statue or something. But the headline — “in honor of a lifetime of sexual assault” — that came very late in the process.

      How long have you been in the process of creating and installing these statues?
      It’s been more than one month, but less than three months.

      How did you choose the placement of the statues in Portland and Philadelphia, beyond just their proximity to a nude figure?
      It was a combination of nude statutes that are accessible where they might look right and places we thought they might last a little bit longer. Which I would say we were incorrect. [Note: The statue in Portland was beheaded hours after its installation. City workers have removed the statue in Philadelphia.]

      Was there a specific picture of Trump that these statues were modeled off? What are they made of?
      No.

      The pedestals are actually just painted wood. Trump’s head is clay, initially molded, then turned into a plastic. We wanted it to be a very condescending smirk on the face and then a kind of lewd grabbing motion with the hand. The face was the hardest part to get right. The torso is kind of weird. Those are actual clothes that have been sort of solidified. They are around eight feet tall and weigh about 100 pounds.

      Can we expect more to pop up before the election on Tuesday?
      Anything can happen.

      https://nymag.com/intelligencer/article/who-made-the-pop-up-trump-statues-in-portland-and-philly.html

  • Neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française : une façade fissurée qui cache mal une institution en crise
    https://www.tract-linguistes.org/neuvieme-edition-du-dictionnaire-de-lacademie-francaise

    Le travail actuel de l’Académie à ce dictionnaire n’a plus de sens, tant sur le plan économique que scientifique. Les Académiciens n’ont pas les compétences techniques et scientifiques pour fabriquer des dictionnaires. Au cours du vingtième siècle, ils ont perdu la main sur la lexicographie du français. On le sait, l’essentiel du travail est fait par des professeures de français détachées par leur ministère. Alors qu’elles ont joué un rôle clé dans l’écriture de cette neuvième édition en faisant toutes les recherches préparatoires, elles ne sont pas remerciées, leur nom n’est pas connu, et leur contribution est invisibilisée. Source : Linguistes (...)

    • En fait, on le sait moins, mais jusqu’au dix-neuvième siècle, l’Académie française s’était attachée à moderniser la graphie du français à chaque nouvelle édition de son dictionnaire. Ce besoin n’a pas disparu, bien au contraire. Ce dont le français, langue internationale enseignée à des centaines de millions d’enfants qui ne connaissent ni le latin ni le grec, a aujourd’hui le plus besoin, c’est une nouvelle vague de rationalisation de sa graphie. Pour l’Académie, s’atteler à cette tâche lui permettrait de maintenir un lien avec son passé. Nous proposons que cela soit fait au sein d’un « Collège des francophones » reconnu par toute la francophonie et réunissant différentes institutions. Sans quoi il est à craindre que cette 9e édition n’apparaisse, pour l’Académie française, comme une façon piteuse de finir une carrière qui a jalonné une partie de l’histoire de la langue française notamment durant la fin de l’Ancien Régime.

    • La Ligue des droits de l’homme appelle l’Académie française à rectifier « d’urgence » la définition de plusieurs mots de son dictionnaire
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/27/la-ligue-des-droits-de-l-homme-appelle-l-academie-francaise-a-rectifier-la-d

      La Ligue des droits de l’homme (LDH) appelle à « rectifier d’urgence » la définition de plusieurs mots du nouveau dictionnaire de l’Académie française comme « négrillon », « race » ou encore « femme » et dit sa « consternation » de cette vision du monde telle que la décrit l’ouvrage.
      La LDH a découvert « avec stupéfaction et consternation que nombre de définitions participent d’une vision au mieux archaïque de notre monde », dénonce, mardi 26 novembre, l’organisation dans un communiqué. « Le traitement du racisme, lourd d’enjeux dans le monde où nous vivons », est « sidérant », poursuit-elle à propos du dictionnaire dont la neuvième édition a été remise solennellement au président, Emmanuel Macron, le 14 novembre.

      La « race » est ainsi définie dans le dictionnaire comme « chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l’espèce humaine d’après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus chez les uns et les autres, du fait de leur isolement géographique pendant des périodes prolongées ». Au mot « jaune » on peut aussi lire qu’il s’agit d’« une personne ou une population caractérisée notamment par la pigmentation jaune ou cuivrée de la peau, par opposition à Blanc et à Noir », s’indigne la LDH.

      « Discriminante ou péjorative »

      L’association relève également la présence du mot « négrillon », qui dans le dictionnaire consultable en ligne renvoie à « petit enfant noir », ou celle encore de « négroïde » comme personne présentant « certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires ». « Aucune distance n’est marquée avec ces entrées, aucune d’entre elles n’est signalée comme discriminante ou péjorative », note la LDH, qui demande à « rectifier d’urgence » cette édition.
      Dans un autre registre, la femme est « un être humain défini par ses caractères sexuels qui lui permettent de concevoir et de mettre au monde des enfants », pointe la LDH. « Faut-il en conclure qu’une femme stérile ou ménopausée n’en est pas une ? », s’interroge-t-elle. Elle épingle également la définition de l’hétérosexualité, qui est décrite comme une relation « naturelle » entre les sexes ; « ce qui implique que l’homosexualité ne l’est pas », en déduit la LDH.

      #académie_française #racisme #sexisme #homophobie

  • Women walking #Camino_de_Santiago speak of ‘terrifying’ sexual harassment

    Sexual aggression said to be ‘endemic’ on route through Spain, Portugal and France with solo female pilgrims at risk.

    Lone female pilgrims walking the Camino de Santiago have spoken of being subjected to “terrifying” sexual harassment in near-deserted areas of rural Spain, Portugal and France.

    In interviews with the Guardian, nine women alleged they had experienced harassment while attempting the pilgrimage route over the past five years, with several saying they had feared for their lives.

    Seven of the women said they had encountered men in Spain and Portugal who were masturbating or touching themselves, one of whom went on to chase the pilgrim through the countryside.

    Another woman said she had fended off unwanted touching and lewd comments from several men, while the ninth woman said a man had pulled up in a van as she walked and urged her to get in. The incidents usually took place as the women were walking alone along remote stretches of the Camino.

    Lorena Gaibor, the founder of Camigas, an online forum that has been connecting female pilgrims since 2015, said the reports were shocking but not surprising. “Sexual harassment is endemic on the Camino. It feels very common. Every freaking year we get reports of women experiencing the same things,” she said.

    Rosie, 25, said she was walking through a forested route in Portugal earlier this summer when she came across a man with no trousers on who was masturbating as he watched her. The local police did not pick up when she tried to call them.

    “It was terrifying,” said Rosie, who asked that her full name not be published. “I just felt completely alone at that point.”

    The incident had left her feeling unsafe, making her realise her unique vulnerability as a lone female pilgrim.

    “The Camino is so amazing, because it’s so difficult, so physically challenging and so mentally challenging,” she said. “But there is this extra element that female hikers face, this extra huge safety issue, which completely affects your whole ability to face those other challenges or enjoy it in the way that other people do.”

    In recent years the popularity of the various pilgrimage routes collectively known as the Camino de Santiago has soared, particularly among women. Last year a record 446,000 people walked the Camino, 53% of them women, according to Pedro Blanco, the Spanish central government’s representative in Galicia. “More than 230,000 women did it last year, and many of them didn’t hesitate to do it on their own,” he recently told reporters.

    Marie Albert, a journalist, self-described adventurer and feminist writer, said there was insufficient discussion of the risks that female pilgrims faced. “These routes are said to be safe for women and there’s a taboo around saying anything different,” she said.

    In 2019, as Albert walked 435 miles (700km) across northern Spain to reach Santiago de Compostela, she documented a number of aggressions. One man tried to kiss her, and another masturbated in front of her, she said. One man harassed her by text message, and another followed her in the street. At times her aggressors were pilgrims who were walking the same route as her, leaving her panicked that she would again cross paths with them.

    Of the nine women who spoke to the Guardian, six reported the incidents to police. In only one case was the perpetrator located and prosecuted.

    A handful of incidents along the route have made headlines in recent years. Last year Spanish police arrested a 48-year-old man accused of holding a 24-year-old German pilgrim against her will in his home and sexually assaulting her. In 2019, police in Portugal arrested a 78-year-old man who was accused of kidnapping and attempting to rape a pilgrim from Germany.

    Concerns over female pilgrims’ safety burst into public view in 2015 after the American pilgrim Denise Thiem went missing in a rural area of León province, Spain. Her disappearance prompted several pilgrims to come forward with their own stories of being threatened or harassed, before a court sentenced a Spanish man in 2017 to 23 years in prison for Thiem’s murder.

    In 2021 the Spanish government launched a safety campaign that has since expanded to 1,600 points across Galicia where female pilgrims can access information in several languages on how to contact emergency services.

    Johnnie Walker, one of the admins behind the Camino de Santiago All Routes Group, a social media forum that counts more than 450,000 members, said there had long been frustration over the lack of statistics, even as efforts to combat these incidents had been stepped up.

    “As the number of pilgrims has grown, so have reports of men exposing themselves to pilgrims,” he said. “In response the Guardia Civil has stepped up patrols on a number of routes.”

    His forum has long advised pilgrims in Spain to download the AlertCops app, which allows pilgrims to contact police directly. “There’s always the balance to be struck between warning women and causing alarm,” he said. “However, a few of us feel that this issue now needs to be addressed more forcibly and coherently across the country.”

    Police in Portugal said that since 2023 they had received five reports from pilgrims, all of them related to incidents of exhibitionism. None of the suspects were identified and no arrests were made. Between May and October, police had stepped up patrols along various routes in Portugal in order to better protect pilgrims, they added in a statement.

    Police in Spain and France, as well as the interior ministries of those countries, were also approached for comment but did not respond.

    When asked whether there was an official tally of pilgrims who had reported incidents of harassment in the past five years, the Spanish central government’s delegation in Galicia said in a statement that it was not aware of any cases of sexual aggression involving female pilgrims.

    It pointed to a series of initiatives aimed at protecting pilgrims, including specific police patrols along routes and an established protocol that requires security forces to be dispatched each time a call comes in from a pilgrim.

    https://www.theguardian.com/world/2024/nov/11/women-pilgrimage-camino-de-santiago-sexual-harassment
    #chemin_de_Santiago #VSS #violences_sexuelles #harcèlement_sexuel #femmes #marche #Camigas

    ping @_kg_

    • Harcèlement sexuel sur le #chemin_de_Compostelle

      Interpelée, agressée, victime d’un exhibitionniste : notre journaliste n’a pas vraiment trouvé la sérénité en parcourant à pied les 1 800 kilomètres séparant Paris de Saint-Jacques-de-Compostelle. Une expérience du sexisme masculin qui rejoint celle de bien d’autres pèlerines, trop souvent ignorées des autorités.

      J’oublie. Après avoir vu un homme se masturber devant moi dans une rue de Santander, c’est le conseil que m’avait donné la bénévole d’un refuge espagnol : « Pense à autre chose. Oublie. » J’oublie donc les agressions et le harcèlement sexuel subis pendant mon chemin de Compostelle. Trois mois de marche étalés sur trois ans, entre  2016 et  2019. 1 800 kilomètres parcourus entre Paris et la Galice.

      Aventurière et journaliste féministe, j’ai délaissé l’avion pour des modes de transport plus écologiques, au premier rang desquels la marche à pied, à mon avis la meilleure méthode pour approcher un territoire et rencontrer sa population. J’ai choisi ce sentier de pèlerinage catholique bien connu, bien que je me définisse comme athée. Ma consœur journaliste Marine Périn affirme que « le chemin de Compostelle est idéal pour commencer à marcher seule » et je la rejoins sur ce point. La présence de refuges sur tout l’itinéraire, l’excellent balisage du sentier et la solidarité entre pèlerines me rassurent aussi, pour ma première grande randonnée.

      En 2016, je marche d’abord jusqu’à la ville pyréenne d’Hendaye, à frontière franco-espagnole, en passant par Bordeaux. Les années suivantes, je poursuis mon pèlerinage par le « camino del Norte », chemin du nord de l’Espagne qui longe l’océan Atlantique jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle, où je pose mon sac à dos de 10  kg le 12  octobre 2019. Je dors toujours chez des bénévoles ou dans des refuges. Fière de mon périple solitaire, je garde un souvenir mitigé du dernier tronçon de 700 kilomètres, le plus fréquenté et le plus épuisant.

      Suivie jusque dans les refuges de Compostelle

      Je tente d’oublier mes mauvaises rencontres et rentre à Paris où je reprends mon travail de journaliste pigiste.

      Après quelques semaines, je retrouve une liste non exhaustive des violences sexistes et sexuelles endurées dans mon carnet de bord et m’étonne d’avoir perdu la mémoire :
      un homme me suit dans la rue,
      un homme m’explique la vie,
      un homme m’invite à partager un verre, un homme tente de m’embrasser,
      un homme se masturbe devant moi,
      un homme me harcèle par SMS,
      un homme mime un cunnilingus avec sa langue, un homme commente mon physique,
      un homme m’insulte…

      Je me souviens maintenant de Desmond, un pèlerin anglais de 50 ans qui était devenu un ami. Après avoir refusé de l’embrasser, il m’avait harcelé de textos et m’avait suivi jusque dans les refuges, choisissant le lit voisin du mien. Le jour de mon arrivée à Saint-Jacques de Compostelle, il m’attendait au bureau d’accueil, gâchant mes dernières heures de pèlerine. J’y avais également rencontré Solenne, une catholique française de 26 ans ravie d’obtenir sa compostela, certificat de pèlerinage écrit en latin. Elle aussi m’avait dit avoir été harcelée : « À Burgos, j’ai été accostée trois fois de suite, par trois hommes différents. L’un d’eux m’a agrippé le bras : ‘Viens prendre un verre’. Un autre : ‘Tu es belle.’ Je réponds toujours ‘Lâche-moi’, en français, avec un regard noir. »

      “J’ai cru que le chemin de Compostelle était un endroit safe. Je me suis trompée.”

      Ce harcèlement sexuel est-il isolé ? Sur les réseaux sociaux, je contacte d’autres pèlerines. Elles clament toute leur fierté de marcher seules. Et racontent avoir contourné les agressions avec patience et sang-froid. Marine Périn, journaliste de 30 ans : « À Santa Marina, je tombe sur un exhibitionniste. À 7  heures du matin, il se masturbe devant moi. Je trace pour le fuir. »

      Je fais le parallèle avec mon histoire. Certains Espagnols profitent de la présence de pèlerines isolées pour s’exhiber sur leur chemin. Lili Sohn, autrice de bande dessinée trentenaire, résume : « J’ai cru pendant longtemps que le chemin de Compostelle était un endroit safe, mais je me suis trompée. »

      Elle a échappé à un prof de yoga « qui voulait toujours nous faire des massages. Il était dégueulasse ». Les pèlerines me confient leur gêne, leur peur, leur colère et surtout leur déception. « Je me suis sentie trahie », m’écrit Diane sur Facebook. En 2017, elle côtoie un pèlerin plus âgé qui lui souffle son envie de la « caresser » dans un champ. Elle le fuit, mais garde « un goût amer » de sa semaine.

      Une Américaine assassinée en 2015

      Au sexisme s’ajoute parfois le racisme. Moune Mangattale, une Martiniquaise de 40 ans qui remarque « qu’il n’y a pas beaucoup de personnes noires sur le chemin », se souvient ainsi d’un vieux villageois qui l’a harcelée, répétant qu’il aimait « les femmes comme elle ».

      Certaines randonneuses évoquent l’événement traumatisant que constitue le meurtre sexiste et raciste de Denise Pikka Thiem. Le 5  avril 2015, cette Américaine d’origine asiatique est enlevée près de León. Un fermier espagnol, Miguel Angel Muñoz Blas, la détourne du sentier en y plaçant de faux panneaux. Et l’assassine chez lui. La police retrouve son corps démembré cinq mois plus tard. La justice espagnole a condamné le meurtrier à vingt-trois ans de réclusion. Mais les rares assassinats, viols et agressions sexuelles recensés par la presse ne dissuadent pas des centaines de milliers de femmes d’entreprendre le pèlerinage chaque année.

      2021 sera une année compostellane – ce qui arrive chaque fois que la fête de saint Jacques, fixée le 25  juillet, tombe un dimanche, quatorze fois par siècle. C’est l’occasion de grands rassemblements, événements et messes sur le chemin puis dans la ville de Compostelle, qui attire ces années-là jusqu’à 500 000 personnes. En 2021, certaines pourraient renoncer au pèlerinage, mais essentiellement en raison de la pandémie de Covid. Car les violences sexistes et sexuelles restent tues.
      Autocensure et culpabilité

      L’image d’un chemin sûr et agréable pour les femmes est tenace. Lorsque je lance un appel à témoignages sur un groupe Facebook spécialisé, des internautes me harcèlent de messages, m’accusant de ternir la réputation du pèlerinage. Plusieurs femmes tentent de me culpabiliser, affirmant que j’ai « provoqué » ces agressions sexuelles. Elles m’écrivent qu’elles n’ont jamais subi ou observé quelque violence que ce soit, et je les crois. Je crois aussi que les bons souvenirs effacent les mauvais, comme dans mon cas.

      La militante féministe Charlotte Soulary, créatrice du site La Guide de voyage, assure que le nombre de viols recensés sur le chemin est sous-estimé, car « on va moins porter plainte dans un pays qui n’est pas le nôtre ». L’origine sociale des pèlerins et pèlerines – riche, conservatrice, catholique – les rend par ailleurs peu perméables aux idées féministes. Florence, marcheuse de 35 ans : « J’ai rencontré un vieux pèlerin de 65 ans qui m’a appelée ‘jolie fille’ et m’a complimentée sur mon rouge à lèvres. Je n’en ai plus jamais mis sur le chemin. » Les pèlerines se censurent, se taisent et se culpabilisent. Une stratégie classique qui renforce la culture du viol.

      Marcher seule, une transgression

      Pendant mes recherches, je découvre le roman érotique Comment draguer la catholique sur le chemin de Compostelle, écrit par Étienne Liebig (éd. La Musardine, 2006). Extrait sexiste : « Je sens bien qu’elle est troublée par ma proximité et il faut que je passe à l’attaque sans tarder. Après ce sera tard. » Les pèlerins interprètent-ils notre gêne comme un feu vert ? Pensent-ils qu’une femme seule cherche un compagnon ? Oui, répond Charlotte Soulary : « Marcher seule, c’est vu comme une transgression. Les hommes ont été conditionnés à penser que la femme n’est pas dans son espace. Elle doit avoir envie de compagnie, elle doit chercher un mec. »

      Je ne cherche pas de mec quand je marche. Ni de pénis quand je quitte le refuge de Santander, à l’automne 2019. Je rencontre pourtant l’exhibitionniste espagnol cité plus haut. Nous sommes alors deux femmes victimes et appelons la police pour porter plainte et arrêter l’agresseur.

      À leur arrivée, les policiers nous apprennent que l’exhibitionnisme n’est pas un délit en Espagne. Si la police nous ignore, que fait l’Église catholique ?

      « La sécurité est totale, ou presque totale », éludait le chanoine doyen de la cathédrale de Compostelle Segundo Pérez en 2015, après le meurtre de Denise Pikka Thiem. En fait, il a fallu attendre septembre  2020 pour qu’émerge une initiative de villes espagnoles proposant « un chemin de Saint-Jacques convivial, sûr et gratuit pour les femmes ».
      Que fait l’Église ?

      Elle forme les bénévoles des refuges à prévenir les violences sexistes et sexuelles. De son côté, la police espagnole promeut une fonctionnalité mobile (Guardián Benemérito, lié à l’appli AlertCops) censée partager la localisation en permanence et prévenir les forces de l’ordre en cas de danger. En revanche, aucune initiative similaire n’existe sur les chemins français, tout aussi empruntés.

      Alors les victimes « gèrent la situation » elles-mêmes, à l’image de Lili Sohn : « J’ai réussi à me débarrasser du prof de yoga en lui racontant un mensonge. J’ai dû user de tact pour que ça ne dégénère pas plus ! » D’autres appellent au secours des personnes aperçues sur le chemin. Certaines affrontent directement leur agresseur. Comme Vanessa Louis, qui marchait avec sa copine Mélanie dans le sud de la France. Un jour, elles échangent un baiser près de leur tente : « Et là on entend un mec qui dit ‘Alors les filles, je peux me joindre à vous ?’ On se retourne et on voit le mec la queue à la main. Mélanie a filé sous la tente et moi je lui ai dit de dégager en le menaçant avec ma bombe à poivre. »

      En ce qui me concerne, j’ai décidé de me former à l’autodéfense féministe à Paris. Je sais casser un genou, mettre K.O. un homme et me libérer d’un étran­glement. « Mais n’exigeons pas des victimes de violence d’être Superwoman », tempère Charlotte Soulary. Seules solutions pour éradiquer les violences : éduquer les hommes, et amener plus de femmes sur les chemins. « Qu’on soit plus nombreuses à voyager seules va transformer ces espaces », conclut-elle, optimiste. Pour ma part, je me lance dans un tour de France à pied, seule et sans refuges.

      https://www.wedemain.fr/partager/harcelement-sexuel-sur-le-chemin-de-compostelle
      #exhibitionnisme #sexisme #sexisme_masculin #marche_à_pied #meurtre #Denise_Pikka_Thiem #viols #marcher_seule

  • Défaite de Kamala Harris : autopsie d’un désastre politique

    (...) Les hommes entre 18 et 29 ans ont migré de 28 points vers le Parti républicain, entre 2020 et 2024. C’est gigantesque. Les chiffres chez les Latinos, notamment, devraient inviter les démocrates à une introspection : quelles promesses d’ascension adressent-ils aux classes défavorisées ?

    Kamala Harris a, certes, veillé à ne pas épouser les thématiques dites « woke », mais elle n’est pas parvenue à porter un patriotisme de progrès. Même une question aussi simple que celle sur sa priorité absolue, au premier jour de son mandat, a semblé la désarçonner. L’avortement a été une thématique porteuse, mais qui n’a, au final, handicapé ni Donald Trump, ni les républicains engagés dans la course au Congrès, contrairement à ce qu’il s’était passé lors des élections de mi-mandat de 2022. Le sujet figurait loin derrière les préoccupations économiques pour une majorité de la population.

    Le contexte très défavorable a évidemment joué en défaveur de Kamala Harris. La vice-présidente représentait dans ce scrutin une administration sortante, dans la période post-Covid-19, marquée par une inflation terrible sur les produits de première nécessité, l’essence et le logement. Alimenté par des plans de dépenses législatifs énormes, ce choc pour les foyers modestes et les classes moyennes a été traumatisant. Il a été amplifié, politiquement, par le déni dans lequel s’est installée l’administration Biden.

    Celle-ci a longtemps refusé d’aborder cette question, même s’il n’existait pas de solution miracle. Certes, l’inflation s’est stabilisée sur l’année écoulée à 2,4 %. Mais les démocrates ont commis l’erreur d’abandonner aux républicains ce qu’on appelle aux Etats-Unis les sujets « de la table de cuisine », de la vie quotidienne. L’administration a privilégié l’indicateur de croissance (+ 2,8 % au second trimestre de 2024) et le chiffre des créations d’emplois, il est vrai remarquable (seize millions depuis 2021). Elle s’est aussi autocongratulée au sujet des investissements massifs dans les infrastructures et les secteurs stratégiques.

    Une forme de supériorité morale malvenue

    Mais tout cela met du temps à se traduire dans la réalité. Les microprocesseurs virtuels et les maquettes de ponts et chaussées ne remplissent pas le frigo ou le réservoir d’essence. C’est injuste ? C’est de la politique, et c’est la vie : le court terme prime.
    Or les démocrates, mus par une forme de supériorité morale malvenue, ont toujours prétendu combattre les mains gantées, face à un adversaire, Donald Trump, capable de tous les coups bas. Pour exemple : en 2020, alors président, il avait signé les chèques de soutien (1 200 dollars) en période de Covid-19 à des dizaines de millions d’Américains. On n’imagine pas l’impact de ce geste. Joe Biden, lui, ne l’a pas fait.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/07/defaite-de-kamala-harris-autopsie-d-un-desastre-politique_6380764_3210.html

    https://justpaste.it/dxya4

    • Le nouveau président élu remporte cette fois-ci le vote populaire.
      « Le Parti démocrate a ses responsabilités dans l’échec cuisant qui vient de lui être imposé »_
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/07/election-de-donald-trump-le-parti-democrate-a-ses-responsabilites-dans-l-ech

      Si Barack Obama avait déploré, ces dernières semaines, une tendance au vote républicain chez les jeunes hommes afro-américains, il semble avéré que, pour la première fois, les hommes latinos ont voté en majorité pour le candidat Trump. Plus conservatrices, attachées à la propriété privée et à l’entrepreneuriat individuel, ces minorités ont été séduites par le discours d’un Trump qui n’a pourtant pas cherché à modérer ses propos et ses actes pour les attirer, bien au contraire. Ainsi, la confirmation d’un vote républicain de plus en plus significatif chez les minorités ethniques est l’un des grands enseignements du cycle électoral 2024.

      #fermer_la_porte_derrière_soi #masculinisme

    • dans le même article de Laurence Nardon, celle-ci estime qu’en fait, Kamala était trop à gauche. Soit le diagnostic inverse de celui de Piotr Smolar dans le premier article référencé ici

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/07/election-de-donald-trump-le-parti-democrate-a-ses-responsabilites-dans-l-ech

      Une dernière et importante raison de l’échec démocrate tient aux propositions progressistes portées ces dernières années par le parti sur un certain nombre de sujets. La base militante du Parti démocrate, typiquement constituée de jeunes diplômés issus de familles aisées, a par exemple défendu le définancement de la police en réponse à l’affaire George Floyd, l’ouverture radicale et généreuse des frontières à l’immigration au lendemain de l’épidémie de Covid-19, ou encore un soutien inconditionnel aux personnes trans après les attaques de Donald Trump envers cette communauté.

      Or, ces diverses exigences ont effrayé une majorité de l’opinion publique américaine et ont été jugées excessives par une partie de l’électorat démocrate. Si Kamala Harris s’est bien gardée de reprendre ces propositions impopulaires dans sa campagne express, elle n’a pas assez clairement pris ses distances avec la gauche du parti.

      Cette difficulté à trancher entre courants modéré et radical s’est aussi manifestée sur la question du conflit au Moyen-Orient. Kamala Harris a ainsi cherché à ménager les démocrates traditionnels, qui soutiennent coûte que coûte l’Etat d’Israël, et un courant de gauche clairement propalestinien, sans parvenir à contenter personne.

      Quoique partiellement inexacte, la perception de la candidature de Harris comme étant « trop à gauche » est d’ailleurs l’une des clés d’explication de la déperdition du vote démocrate chez les minorités latino et afro-américaine.

    • Trop ou pas assez à gauche, les démocrates avaient déjà perdu avec la politique de Biden.

      Avec ceci que le mode de scrutin et le système de répartition inégale par état des grands électeurs est une atteinte au suffrage démocratique, si tant est que le vote le soit.

      Rajoute à cela qu’en période de stress guerrier dans lequel nous enfonce constamment le libéralisme galopant, le pire handicap politique c’est bien d’être une femme.

    • L’Histoire se répète : d’abord comme une farce puis comme une tragédie
      https://lundi.am/L-Histoire-se-repete-d-abord-comme-une-farce-puis-comme-une-tragedie

      (...) Pour commencer, nous avons traduit ce texte de nos confrères états-uniens de CrimethInc. dans lequel ils reviennent sur la responsabilité des Démocrates dans l’accession au pouvoir de Trump. (...)

      « Nous avons longtemps soutenu qu’au 21e siècle, le pouvoir d’Etat est une patate chaude. Comme la mondialisation néo-libérale a rendu difficile pour les structures étatiques d’amortir l’impact du capitalisme sur les gens ordinaires, aucun parti n’est capable de maintenir longtemps le pouvoir d’Etat sans perdre sa crédibilité. De fait, ces derniers mois, de troublantes défaites ont sapé les parties gouvernementaux en France, en Autriche, au Royaume-Uni et au Japon.

      (...) »

      Un commentaire moins affligeant àmha que la plupart. Ce commentaire (de CrimethInc) décrit le fil conducteur entre les différents pays occidentaux, supposément libéraux, qui, à la façon de Hollande ou Macron, chez nous, légifèrent en continu pour rendre illégale toute forme de contestation démocratique, et préparent de fait les armes pour le fascisme, le vrai. Ces actions rendent de fait impopulaire ceux qui insistent pour suivre cette voie, et par la démobilisation créée, ouvrent grandes les portes au pire, par la voie électorale, le comble.

    • Après la victoire de Donald Trump, une recrudescence des ventes de dystopies
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/08/recrudescence-des-ventes-de-dystopies-apres-la-victoire-de-donald-trump_6383

      L’élection américaine se traduit, dans l’édition, par une demande très forte de livres basés sur des sociétés imaginaires régies par un pouvoir totalitaire, comme « La Servante écarlate », de Margaret Atwood, ou « 1984 », de George Orwell.

    • Election de Donald Trump : « Le vote masculiniste a fini par l’emporter sur le vote féministe », Eric Fassin

      Pour comprendre l’élection présidentielle aux Etats-Unis, il faut se poser non pas une mais deux questions distinctes.

      D’une part, comment expliquer le vote pour Donald Trump ?

      D’autre part, pourquoi Kamala Harris n’a-t-elle pas réussi à mobiliser son électorat ?

      Comparons les résultats (provisoires) de 2024 à ceux de 2020 : Trump réunit à peu près le même nombre d’électeurs. S’il l’emporte de quatre à cinq millions de voix, c’est que Harris a beaucoup reculé par rapport à Joe Biden, sans doute de plus de huit millions (sur 81). On peut donc estimer qu’un dixième de l’électorat démocrate de 2020 s’est abstenu en 2024.

      Par exemple, dans l’Etat de New York, acquis aux démocrates, si, en pourcentage, Trump réduit l’écart de moitié, son électorat reste stable ; mais Harris a perdu près de un million de voix. Certes, la participation reste élevée, mais elle a baissé. Faute de prendre en compte l’abstention, on peut avoir l’illusion qu’une partie de l’électorat a basculé d’un camp à l’autre. Mais l’élection n’est pas un jeu à somme nulle. En réalité, le vote Trump est stable ; c’est le vote démocrate qui régresse.

      L’abstention, par définition, n’apparaît pas dans les sondages de sortie des urnes. Or, la plupart des interprétations sont fondées sur ces pourcentages de votants. Prenons l’exemple du gender gap, l’écart entre le vote des femmes et celui des hommes, qui joue surtout depuis 1996.

      Kamala Harris comme Hillary Clinton

      Au lendemain de la décision de la Cour suprême contre le droit fédéral à l’avortement, en 2022, la mobilisation des femmes a pesé dans les urnes. En 2024, le sexisme ostentatoire de Trump n’allait-il pas renforcer cette tendance ? Il n’en a rien été : certes, Harris l’emporte chez les femmes, mais moins que Joe Biden avant elle, et aussi moins que Trump auprès des hommes. Pour expliquer ces données paradoxales, on peut faire la double hypothèse d’une mobilisation forte chez les hommes (y compris chez les Latinos), et faible chez les femmes (du moins blanches, puisque celles-ci ont donné leurs voix en majorité au candidat républicain). Le vote masculiniste a ainsi fini par l’emporter sur le vote féministe.

      Pourquoi les femmes se sont-elles démobilisées ? La campagne de Harris rappelle celle de Hillary Clinton en 2016. Ni l’une ni l’autre n’ont remis en cause les politiques néolibérales embrassées par le Parti démocrate. La fin de campagne a aggravé les choses : pour gagner au centre, Harris a semblé céder aux intérêts du grand capital. Or, aux Etats-Unis comme ailleurs, les jeunes électrices sont de plus en plus liberal, c’est-à-dire marquées à gauche (30 points de plus que les jeunes électeurs).

      Autrement dit, leur féminisme ne s’arrête pas aux droits des femmes. C’est d’autant plus vrai que, plus exposées socialement, avec des salaires et des retraites moindres, et des charges familiales supérieures, les femmes sont davantage sensibles aux enjeux de protection sociale. Elles ne se sont pas ralliées à Trump ; mais elles ont moins soutenu Harris pour qu’elle puisse devenir la première présidente.

      La question économique joue donc un rôle dans l’abstention d’électrices, mais aussi d’électeurs, qui ont déserté le Parti démocrate. C’est vrai dans les classes populaires. Déjà en 2016, on les disait gagnées à Trump. Pourtant, dans l’électorat à faibles revenus, Hillary Clinton dominait encore d’une dizaine de points – mais déjà beaucoup moins que Barack Obama avant elle.

      C’en est fini du vote de classe

      En 2024, les revenus n’influent plus guère sur le vote. Harris devance légèrement son adversaire chez les plus pauvres et les plus riches, Trump gagne de peu dans les autres catégories. Mais cette quasi-égalité est un fait majeur : c’en est fini du vote de classe. Le sénateur Bernie Sanders, qui incarne la gauche démocrate, le souligne : « Il ne faut pas s’étonner que le Parti démocrate, qui a abandonné les classes populaires, soit abandonné par elles. » Il n’y a donc pas eu de « front démocrate ».

      Si les conditions économiques, en particulier l’inflation, jouent un rôle dans la désaffection pour Harris, elles n’expliquent pas l’adhésion à Trump.

      Il importe de le rappeler : on ne peut pas prendre au pied de la lettre les réponses aux sondages. Ainsi, la situation financière de 81 % des électeurs de Trump était-elle vraiment meilleure il y a quatre ans, en plein Covid, comme ils le déclarent à la sortie des urnes ? Il est vrai que les électeurs démocrates sont satisfaits de l’économie : les insatisfaits ne sont pas allés voter.

      Il est vrai aussi que les électeurs républicains, qui s’en déclarent très mécontents, mettent en avant une motivation économique presque autant que leur rejet de l’immigration. Pourtant, Trump lui-même n’en croit rien. En vain, ses conseillers ont tenté de le convaincre de consacrer un discours à l’économie, « le sujet le plus important ». Mais, devant la foule, en août, il ironise sur ces « intellectuels ».

      Un symptôme néofasciste

      Le vrai clivage, c’est le diplôme, et non l’argent , soit un antiélitisme culturel qui épargne les milliardaires. Lui préfère donc parler des frontières et de l’insécurité (ou du rire de son adversaire) : « Nous, on aime ça. » Or, sa stratégie est un succès.

      Comme en 2016, nul ne sait quelle sera la politique économique de Trump, alors que personne n’ignore ce que sera sa politique en matière d’immigration et de droits. Ses électeurs ne votent pas en raison de leurs intérêts, mais en réaction à leurs passions.

      L’électorat de Trump n’ignore pas ce que ce dernier représente, ce qu’il a fait et ce qu’il peut faire. Il a été choisi en connaissance de cause. Il n’a pas été élu malgré son #sexisme, son #racisme, sa xénophobie, en dépit de ses condamnations et de sa tentative avortée de coup d’Etat, mais pour tout cela : les trumpistes jouissent de ces transgressions. Leur ressentiment n’est pas la traduction d’un déclassement objectif puisque c’est un vote transclasse. Nul ne perçoit Trump aujourd’hui comme un remède au néolibéralisme ; il en est un symptôme néofasciste. Il incarne un puissant désir d’inégalité , en réaction à toutes les revendications d’égalité.

      Les électeurs de Trump ont beau se dire, autant que les autres, inquiets pour la démocratie, en réalité, ce qui les définit, c’est soit l’indifférence à la démocratie, menacée le 6 janvier 2021, soit la haine de la démocratie, protégée par l’Etat de droit. En même temps, chez les démocrates, comme c’était déjà le cas pour Hillary Clinton, la clé de l’échec ou du succès, c’est l’abstention. Pour mobiliser la gauche, il n’y a donc pas à choisir entre la critique du néolibéralisme et la résistance au néofascisme : c’est un même désir démocratique d’égalité.

      Eric Fassin, sociologue et américaniste, est professeur à l’université Paris-VIII-Vincennes - Saint-Denis. Il a notamment publié « Populisme : le grand ressentiment » (Textuel, 2017), et « Misère de l’anti-intellectualisme. Du procès en wokisme au chantage à l’antisémitisme » (Textuel, 224 pages, 19,90 euros).

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/12/election-de-donald-trump-le-vote-masculiniste-a-fini-par-l-emporter-sur-le-v

      #abstention #néofascisme

    • « Aux Etats-Unis, la trahison de l’administration démocrate a dilapidé une partie de son capital auprès des syndicats »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/20/aux-etats-unis-la-trahison-de-l-administration-democrate-a-dilapide-une-part

      En France, les menaces de grèves dans le transport ferroviaire planent sur la fin d’année, avec un premier mouvement dès le 21 novembre. Elles se nourrissent des inquiétudes pour l’emploi et les conditions de travail devant le démantèlement du fret de la SNCF, touche supplémentaire d’une privatisation rampante du rail.

      Il est vrai que les expériences étrangères, particulièrement aux Etats-Unis, ne sont guère rassurantes. Le fret ferroviaire est un des exemples de bouleversement de secteurs nés des premières révolutions industrielles, montrant que, depuis une vingtaine d’années, les gains de productivité ne sont pas cantonnés aux seuls secteurs de la haute technologie. Derrière le vocable « exploitation ferroviaire programmée de précision », les compagnies privées américaines sont passées en quelques années d’une organisation en étoile autour de « hubs » (centres de tri) à un système d’itinéraires flexibles avec chargement de quai à quai.

      En éliminant ainsi les manœuvres de réorientation du fret au sein d’une même plateforme sur différents trains se rendant à une destination finale, les sociétés pouvaient rallonger les trains, réduire le personnel de déchargement, supprimer les temps morts des machinistes et diminuer le personnel d’entretien. Depuis 2012, les profits ont grimpé, les heures travaillées ont diminué d’un tiers, mais les conditions de travail se sont dégradées (intensification, flexibilité subie), et la crainte que cette course financière ne se traduise à terme, comme pour Boeing, par des failles de sécurité majeures est devenue de plus en plus vive (« Tracking Productivity in Line-Haul Railroads », Brian Chansky et Michael Schultz, Beyond the Numbers, n° 13/2, 2024).

      Les sirènes du pire

      Ce qui a conduit les syndicats du rail à avancer en 2022 une série de revendications : effectifs minimaux par train, augmentations salariales, paiement des jours de congé maladie. La contre-proposition patronale ayant été massivement rejetée par la base syndicale, une grève se profilait fin 2022, au risque d’accroître les difficultés des chaînes d’approvisionnement consécutives à la pandémie.

      En 1916, face à une telle menace, alors que les Etats-Unis se préparaient à entrer en guerre, le président Woodrow Wilson (1856-1924) et le Congrès avaient cédé la journée de huit heures réclamée par les cheminots. Mais l’administration Biden-Harris a pris un tout autre chemin. Elle a demandé au Congrès de voter une loi bipartisane pour entériner la proposition patronale et bloquer toute grève. Le Railroad Workers United a immédiatement réagi : « C’est un moment décisif pour l’héritage de Joe Biden. Il va devenir l’une des plus grandes déceptions de l’histoire du travail. » Fait exceptionnel, plus de 500 historiens ont écrit à Biden pour rappeler l’effet domino des grandes décisions concernant les travailleurs des transports, et dénoncer l’erreur historique de l’administration Biden-Harris.

      Quelques semaines plus tard, en février 2023, à East Palestine, un train de 2,8 kilomètres de long bourré de produits chimiques déraillait et s’enflammait, provoquant un désastre environnemental majeur en Ohio et en Pennsylvanie. Dans les jours suivants, un jeune sénateur de l’Ohio fraîchement élu dénonçait face aux caméras l’impéritie des autorités fédérales et promettait de ne pas oublier la classe laborieuse des Appalaches. Son nom : J. D. Vance, futur vice-président élu de Donald Trump.

      La trahison de l’administration démocrate a dilapidé une partie du capital qu’elle s’était construit par une série de mesures prosyndicales. Pendant que la campagne Harris-Waltz faisait défiler les soutiens des personnalités du showbiz au ticket démocrate, les syndicats s’évertuaient sans succès à convaincre leur base de ne pas succomber aux sirènes du pire. La désertion de l’électorat démocrate a fait la victoire de Trump : le républicain a gagné environ 3 millions de voix par rapport à 2020, la démocrate en a perdu 7 millions. Une leçon pour les forces progressistes à travers le monde.

      Philippe Askenazy est économiste du travail, Centre Maurice Halbwachs-CNRS-ENS-PSL

  • Introduction. Le langage inclusif est politique : une spécificité française ? | Cairn.info
    https://shs.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2020-2-page-5
    https://shs.cairn.info/numero/CDGE_069/cover/thumbnail?lang=fr

    Enfin, la controverse de 2017 intervient à la fin d’une décennie durant laquelle sont adoptées différentes mesures qui manifestent une légitimité institutionnelle grandissante des causes féministe et lgbtqi : les lois sur l’égalité professionnelle, sur les quotas de femmes dans les instances dirigeantes des grandes entreprises en 2011, le retour à un ministère de plein droit pour les droits des femmes entre 2012 et 2014, la loi relative au mariage pour toustes en 2013, les « abcd de l’égalité » en 2013-2014 ou les initiatives multiples en matière de lutte contre les violences faites aux femmes depuis le milieu des années 2000 (Delage 2017 ; Herman 2016). Ces transformations de l’ordre de genre portées par les institutions se doublent de la déflagration, mondiale puis nationale, occasionnée par la dénonciation d’une ampleur inédite des violences faites aux femmes à travers les manifestations « Ni Una Menos » en 2015, suivies par le mouvement metoo. Tous ces événements provoquent une véritable « panique des défenseurs du patriarcat » (Achin et al. 2019).

    Bien qu’il existe peu de travaux encore concernant les épisodes récents de la controverse sur le langage non sexiste (Baudino 2001), il apparaît qu’en France, comme ailleurs, le langage non sexiste est « constitu[é] en objet de débat et d’intervention publique, à la faveur de changements qui n’ont eux-mêmes rien de linguistique » (Dubois 2003, p. 3). Il participe dès lors à inquiéter les défenseurs et défenseuses de l’ordre établi.

    #langage_inclusif #féminisme #genre #Eliane_Viennot #langue #français

  • Procès des violeurs de Mazan : « Le sexisme est omniprésent, y compris dans l’attitude des accusés », la carte blanche d’Anna Margueritat - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/09/proces-mazan-le-sexisme-est-omnipresent-y-compris-dans-lattitude-des-accuses

    La photojournaliste Anna Margueritat couvre le procès des violeurs de Mazan. Elle raconte, dans ce texte inédit, l’ambiance sexiste dans la salle d’audience et la violence différemment perçue par les hommes et femmes journalistes présent·es.

  • Quand la #douleur ne passe pas
    https://laviedesidees.fr/Juliette-Ferry-Danini-Pilules-roses

    Au commencement il y a le Spasfon, un succès pharmaceutique français, un médicament banal, prescrit à des millions de #femmes chaque mois pour soulager leurs douleurs menstruelles. À la fin, un médicament dont l’efficacité s’avère insuffisamment prouvée, et souvent prescrit comme placebo.

    #médecine #sexisme #Sciences #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240919_spasfon.pdf

    • D’après une étude qualitative récente menée dans une thèse de médecine, les médecins français auraient en réalité tendance à prescrire le #Spasfon à titre de #placebo. Selon la philosophe, cela témoigne d’une certaine conscience de son inefficacité. Mais cette pratique n’est pas sans conséquences. L’auteure explore les débats sur l’utilité des placebos et expose les préjudices sanitaires et éthiques de prescrire le Spasfon à ce titre. En réalité, le phloroglucinol est une substance active qui a déjà provoqué des effets indésirables, parfois graves. Cette pratique de prescription engendre une perte de chance en empêchant l’accès à des médicaments plus efficaces. Ainsi, la prise en charge de la douleur, notamment #menstruelle et #gynécologique, est entravée. La prescription du Spasfon comme placebo rompt également avec le principe du consentement éclairé, maintenant les patientes, et parfois les médecins, dans l’#ignorance.

      Une question de #genre

      Au cœur de Pilules Roses réside une analyse de l’influence du sexisme sur la trajectoire d’un médicament prescrit en grande majorité à des femmes : depuis sa conception initiale en tant que traitement testé et destiné d’abord aux « crises » des migraineuses, principalement des femmes, jusqu’à la manière dont les pratiques de prescription maintiennent une situation d’ignorance médicale, au détriment des consommatrices.

  • Au studio de jeux vidéo Mi-Clos, l’ambiance sexiste et les incohérences de production épuisent | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1725462023-studio-jeux-video-mi-clos-ambiance-sexiste-gestion-harceleme

    Le studio lyonnais de jeux vidéo Mi-Clos a annoncé sa liquidation en avril dernier. Un soulagement pour certains salariés de la boîte indé qui dénonçaient l’ambiance sexiste, la mauvaise gestion, et des mises à l’écart à la suite d‘alertes…

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #mi-clos #ressources_humaines #sexisme #harcèlement_sexuel

  • « La défense des violeurs de Mazan est un échantillon chimiquement pur de la violence patriarcale », Hélène Devynck
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/06/helene-devynck-la-defense-des-violeurs-de-mazan-est-un-echantillon-chimiquem

    Chère #Gisèle_Pélicot, vous êtes entrée dans nos vies comme au tribunal d’Avignon, par la grande porte. Vous ne voulez pas vous dérober. Vous marchez droit, tête haute. Votre mise est soignée, silhouette menue, robe d’été, coiffure impeccable. Votre regard est caché par des lunettes noires que vous allez bientôt retirer. Un peu perdue, un peu flottante au centre d’une attention trop grande pour vous. Autour, c’est un cirque. La meute de journalistes est tenue à distance par vos avocats.

    Vous l’avez défendu, cet homme avec qui vous avez fait votre vie et vos enfants avant d’apprendre qu’il vous droguait et invitait tous ceux qui le voulaient à vous violer. Un bon père, un type bien, un super mec même, disiez-vous. Votre fille Caroline a cessé de l’appeler « papa » comme elle l’a écrit sur la couverture de son livre. Elle raconte l’explosion, les ravages du mensonge sur la famille, l’angoisse qui terrasse, la colère qui brûle, le passé en cendres et la douleur qui tabasse. Elle est là avec ses frères et ses questions sans réponse. Leur amour vous escorte.

    Le jour de l’ouverture du procès de vos violeurs a aussi été celui de l’officialisation de votre divorce. Une autre meute vous attend dans la salle d’audience : celle des 50 hommes qui sont jugés pour viol en réunion. Il y en aurait des dizaines d’autres qu’on n’a pas pu identifier. Vous faites face. Rien ne vous préparait à être dans cette salle d’audience. Un des accusés est arrivé en retard parce que, dit-il, il devait accompagner son fils à l’école pour la rentrée. Je me suis demandé qui avait accompagné vos petits-enfants, qui faisaient, eux aussi, leur rentrée scolaire. Je sais que vous avez pensé à eux à ce moment précis.

    Réalité difficile à accepter

    Vous les voyez tous pour la première fois sauf ce voisin que vous croisiez parfois dans la vie d’avant, celle qui ne reviendra jamais, celle de la maison du Vaucluse et de l’ignorance préservée. Vous les regardez. Ils regardent leurs pieds. Ils n’avaient jamais vu vos yeux, Jean, Didier, Jean-Luc, Romain, Redouan, Cédric, Grégory, Karim, Jean-Marc, Philippe, Quentin, Nicolas, Vincent, Patrick, Paul et les autres… On ploie sous la longueur de la liste et la banalité des profils. Les trois quarts d’entre eux ne reconnaissent pas les viols, comme tous ceux qui font les gros titres de l’actualité, les PPDA, Nicolas Hulot, Salim Berrada, Gérard Miller, Olivier Duhamel, Benoît Jacquot, Jacques Doillon, Gérard Depardieu…

    Leurs arguments sont toujours les mêmes. Ils font tourner l’infect disque rayé du mensonge complaisant. Ils n’ont pas compris ce qu’ils faisaient. Ils sont sûrs d’être, eux aussi, des types bien, pas des monstres, même quand on leur montre les vidéos des crimes. Ils sont pompier, journaliste, étudiant, chauffeur routier, gardien de prison, infirmier, retraité, conseiller municipal, nos amis, nos amants, nos pères, nos frères. Une réalité difficile à accepter.

    Un seul s’est adressé à vous pour vous présenter des excuses. Leur défense est un échantillon chimiquement pur de la #violence_patriarcale et des masques derrière lesquels elle s’abrite pour prospérer. « Le patriarcat est dans la maison ce que le fascisme est dans le monde », écrivait Virginia Woolf dans Trois guinées (1938).

    Certains évoquent le poncif éculé de la pulsion, d’autres la frustration sexuelle due à l’absence prolongée d’une compagne officielle. Il y a celui qui trouve « bizarre » d’avoir fait ça. On trouve aussi des traces de « libertinage incompris ». Il y a celui qui ose l’ahurissant « viol involontaire ».

    « Consentement par délégation »

    Puisque vous étiez comateuse, il est difficile de prétendre que vous étiez partante. Difficile, mais quelques-uns tentent quand même le « j’ai pu croire qu’elle faisait semblant de dormir ». Les plus audacieux essayent le « consentement par délégation » ; le mari était d’accord, « il fait ce qu’il veut avec sa femme ». Une femme est soumise à son compagnon. L’ordre immémorial de la hiérarchie masculine est respecté.

    Ce qui est certain, c’est qu’ils ont tous bandé à l’idée de pénétrer un corps inerte. Le viol et l’ordinaire de la sexualité semblent avoir beaucoup de points communs dans leur esprit. Ils ont bien le droit. Ils ont le pouvoir de le faire. Ils n’allaient pas passer à côté d’un viol gratuit près de chez eux. Ils ont été biberonnés à la haine des femmes, au mépris qui s’excite de l’impuissance de l’autre. Le #sexisme féroce transpire de leur discours. La pornographie violente dont certains collectionnaient les images les plus répugnantes y est sans doute pour quelque chose. La domination absolue les a fait jouir. Ils ne voient pas le problème. Même au tribunal. Même devant vous.

    Ils font ce que font la plupart des hommes accusés : ils se victimisent et rajoutent une couche de mépris sur celle qu’ils ont déjà humiliée. Ils sont tombés dans un traquenard. On les a piégés. Vous êtes restée là, à les écouter sans ciller, droite sur le ring. Vous décrivez désormais votre vie comme un combat de boxe. Le combat est déloyal. L’adversaire a les armes du terrorisme patriarcal. Que vous soyez à terre ou debout, cassée ou le poing levé, votre droiture fait craqueler la carapace d’impunité qui les a longtemps protégés.

    Ce n’est pas seulement vous, Gisèle, qu’ils ont traitée comme une chose. Ils nous disent, à toutes, notre insignifiance. Votre force nous rend la nôtre. Merci pour ce cadeau immense.

    #viol #couple #famille

  • Lors du marathon pour tous, samedi 10 août, des membres d’un collectif de footballeuses portant le voile ont été interpellées et placées en garde à vue. Il leur a été reproché d’avoir organisé une manifestation interdite alors qu’elles venaient, munies de pancartes, soutenir une amie qui participait à la course.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/160824/huit-femmes-du-collectif-des-hijabeuses-ont-ete-placees-en-garde-vue-en-ma
    #islamophobie #sexisme #violence_faite_aux_femmes

  • L’orientation des #filles vers les filières scientifiques :
 cause acceptable ou discutable ? | #Marianne_Blanchard, février 2024
    https://carnetsrouges.fr/lorientation-des-filles-vers-les-filieres-scientifiques-cause-acceptab

    Cette focalisation sur les #stéréotypes masque aussi la réalité des violences sexistes et sexuelles à laquelle sont encore confrontées les #femmes dans certaines formations et milieux professionnels. En 2019, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) qualifiait par exemple les #écoles_d’ingénieurs de « bastion virilistes » où 63% des étudiantes déclaraient avoir déjà subi directement, ou avoir été témoin de violence sexistes ou sexuelles (#vss) sur le campus. Depuis, les révélations sur les vss dans certains établissements prestigieux (Polytechnique, CentraleSupélec) n’ont fait que renforcer ce constat. Or la question du #sexisme et des vss est presque totalement absente des discours sur la féminisation des filières scientifiques.

    #orientation

  • « Je n’ai plus aucune confiance » : les patients face à la maltraitance verbale des médecins | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/266711/maltraitance-medicale-verbale-blagues-lourdes-remarques-mepris-sexisme-racisme

    Certaines paroles des soignants ne sont pas sans conséquences, particulièrement dans cette relation fondée sur une forme de #dépendance.

    « Lors d’une consultation, alors que je n’allais pas bien du tout psychologiquement, le médecin m’a dit qu’il pourrait remplacer mon père pour prendre soin de moi mais qu’il était un “père incestueux”, raconte Anita, 28 ans. Sur le moment, j’ai été sidérée, j’ai ri comme si je n’avais pas compris, mais je n’ai jamais pu retourner le voir. J’ai dû chercher un autre médecin. »
    Ayant vécu une longue errance diagnostique et ayant été confrontée à maintes reprises à diverses violences verbales de la part de soignants, j’ai d’abord voulu voir si j’étais un cas isolé. J’ai aussi souhaité comprendre l’impact que ces violences pouvaient avoir sur les patients, sur leur suivi, l’observance de leur traitement et sur la relation qu’ils entretiennent désormais avec le corps médical.

    #médecins #soignants #patients #santé #soin

  • La discrimination comme épreuve
    https://laviedesidees.fr/La-discrimination-comme-epreuve

    Mickaëlle Provost tâche de comprendre l’oppression à partir de l’expérience vécue, singulière, et montre comment une prise de conscience partagée de cette souffrance et de ses mécanismes d’effacement peut créer des solidarités et ouvrir la voie à des formes de #résistance collective.

    #Société #phénoménologie #racisme #sexisme #oppression
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240522_oppression.pdf

  • Brainwashed - Sexismus im Kino

    Die Frau im Film: stets schön und sexy - für den „männlichen Blick“ geschaffen und zum sexuellen Objekt degradiert. Wie sehr war und ist die Darstellung von Frauen im Film durch den „Male Gaze“ geprägt? Der Dokumentarfilm führt vor Augen, wie die Bildsprache des Kinos die Frau zum sexuellen Objekt macht und wie dies die gesellschaftliche Wahrnehmung von Frauen manipuliert.
    Die #MeeToo-Bewegung hat die erschreckenden Auswirkungen des männlichen Blicks bei Filmproduktionen in den Fokus gerückt. Über Jahrzehnte hat der „male gaze“ sporadische Kinobesucherinnen und Kinobesucher wie Cineastinnen und Cineasten beeinflusst und die Frau als sexuelles Objekt klassifiziert. Zahlreiche Filmausschnitte aus bekannten Hollywoodfilmen und Kultklassikern sowie Interviews mit Filmemachern und Wissenschaftlern enthüllen eine rote Linie aus Frauenfeindlichkeit und Bevormundung, die sich vom frühen Kino bis heute durch viele unserer Lieblingsfilme zieht.
    „Brainwashed - Sexismus im Kino“ führt eindringlich vor Augen, wie die visuelle Sprache des Kinos genutzt wird, um Frauen auf der grundlegendsten Ebene zu entmachten mit realen, greifbaren Folgen wie sexuellen Übergriffen und Diskriminierung am Arbeitsplatz – und wie stark diese Bilder die gesellschaftliche Wahrnehmung von Frauen damals wie heute manipuliert.

    https://www.arte.tv/de/videos/110260-000-A/brainwashed-sexismus-im-kino

    #documentary #film #cinema #sexism #male_gaze #metoo