• Abus sexuels : l’affaire Ribes secoue trois diocèses de Rhône-Alpes Eve Guyot
    https://www.la-croix.com/Religion/Abus-sexuels-laffaire-Ribes-secoue-trois-dioceses-Sud-Est-2022-01-19-12011

    Depuis le début de l’année, les témoignages accusant d’agressions sexuelles sur mineurs le père Louis Ribes, prêtre et artiste désormais décédé, se multiplient. Les victimes enjoignent aux trois diocèses concernés d’agir.


     
    Il est un peu plus de 20 heures, mardi 18 janvier, quand une soixantaine de personnes entrent timidement dans la salle d’œuvre de Grammond, petit village à l’est de la Loire. Elles se réunissent à l’appel de l’évêque du diocèse de Saint-Étienne, Mgr Sylvain Bataille, qui a pris connaissance récemment de faits d’agressions sexuelles commis sur ces lieux, il y a une trentaine d’années, par Louis Ribes, un prêtre originaire de la commune, décédé en 1994.

    Alors que cinq personnes se sont officiellement signalées comme victimes, l’objectif de la réunion est clair : informer, mais surtout libérer la parole. En l’espace d’une heure et demie, près d’une dizaine de personnes raconteront en avoir été victimes.

    « Prédateur », « manipulateur » et « orgueilleux »
    Ces témoignages difficiles, à travers leurs mots, mais aussi ceux de leurs parents ou de leurs proches, dressent le portrait d’un « prédateur », « manipulateur » et homme « orgueilleux », nourrissant une emprise très forte sur des familles entières, enfants comme parents. Le prêtre, qui a grandi dans la Loire, avant d’exercer son ministère dans les diocèses de #Lyon, puis de #Grenoble, était connu pour ses peintures, fresques, vitraux, dont une centaine serait exposée dans la région, où il était surnommé le « #Picasso des #églises ».

    À Grammond, où il revenait régulièrement, il faisait poser nus les enfants, filles et garçons, avant de leur imposer des attouchements sexuels. « Plusieurs dizaines de familles » pourraient être concernées, affirment Catherine et son frère Richard, qui, avant ce mardi soir, n’avaient jamais pris la parole. « Je n’attends qu’une chose : que tout éclate maintenant », s’exclame ce dernier.

    « Manque de confiance » en l’Église
    Le diocèse de Saint-Étienne, premier des trois à organiser ce type de rencontre, appelle les personnes concernées à se rapprocher de sa cellule d’accueil et d’écoute (1). « Elles seront ensuite dirigées vers l’instance spécialisée de l’Église de France (Inirr,qui devrait être opérationnelle mi-février, NDLR) », explique Jean-Louis Reymondier, diacre délégué à la protection des mineurs.

    Au-delà de la difficulté à mettre un mot sur ces abus, beaucoup font part de leur « manque de confiance » en l’Église dans le contexte actuel. Les trois diocèses ont publié le jeudi 13 janvier un communiqué reconnaissant avoir « acquis la certitude, en octobre dernier, de la véracité des faits » et lancé un appel à témoins commun.

    « Les victimes sont certainement très nombreuses »
    Le premier signalement dans le diocèse de Grenoble date pourtant de 2016. À Lyon, l’archevêque Olivier de Germay indique qu’il a été informé seulement à l’été 2021 d’une première victime. Les faits ont été confirmés grâce aux enquêteurs de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase).

    « Nous avons manqué de coordination, a-t-il reconnu lors d’une conférence de presse organisée mercredi 19 janvier. Certains prêtres qui l’ont connu tombent des nues, d’autres affirment qu’ils avaient des soupçons. Les victimes sont certainement très nombreuses. »

    Le témoignage de Luc, 57 ans, publié en octobre 2021 par l’hebdomadaire Marianne, a été le véritable élément déclencheur. « Arrêtons l’hypocrisie : il faut qu’ils se bougent !, s’exclame Sihem, son épouse. Nous avons besoin d’un dédommagement total pour des années de souffrance, de psychanalyse, d’instabilité psychologique et professionnelle… »

    Les œuvres « doivent toutes disparaître »
    Mgr Bataille explique avoir pris connaissance des faits le jeudi 6 janvier. « Nous avions eu vent de difficultés avec le père Ribes, mais nous ne savions rien de son lien avec notre diocèse », explique-t-il. Il se rendra, le surlendemain, à Grammond, pour rencontrer des victimes, mais aussi pour aborder la délicate question du devenir des œuvres.

    Certaines familles en possession de tableaux s’en sont rapidement débarrassées « bien que l’emprise soit parfois encore présente », affirme Sihem. Les diocèses sont en train de déposer les leurs : un à Saint-Étienne, dix-huit à Lyon.

    L’histoire est un peu plus complexe pour les fresques ou vitraux d’église, propriétés des communes. Comme à Grammond, dont la grande fresque fait apparaître un dessin suggestif. « Nous prendrons le temps de décider ensemble, mais la priorité sera donnée à la volonté des victimes », indique Mgr Bataille. Ce mardi soir, elles sont unanimes : « Elles doivent toutes disparaître. Et rapidement. »
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    Un agresseur prêtre et artiste
    1920. Louis Ribes naît dans le village de Grammond (Loire). Orphelin à 14 ans, il grandit à Caluire-et-Cuire (Rhône) et entre au séminaire d’Oullins, où il sera initié aux arts plastiques.

    1947. Il est ordonné prêtre et exerce son ministère dans les diocèses de Lyon, puis de Grenoble. Il acquiert une renommée d’artiste-peintre.

    Des années 1970 à 1990. Période de la majorité de ses agressions sexuelles, selon les témoignages.

    1994. Décès à Vienne (Isère).

    #prêtres #église_catholique #sexualité #perversions #peinture #pédophilie #culture_du_viol #viol #catholicisme #enfants #pédocriminalité #grand_homme #viols #religion #violences_sexuelles #france #pedocriminalité #impunité #violophilie #eglise

  • Les chemins de désir | ARTE Radio (j’écoute enfin cette autofiction radio de Claire Richard, c’est chouette, merci @osezkarl de m’avoir rappelé son existence) https://www.arteradio.com/serie/les_chemins_de_desir

    Dans ce podcast de fiction, une femme explore les chemins du désir féminin, ses contre-allées déroutantes, ses ruelles cachées, ses zones de liberté. Comment l’imaginaire érotique se construit parfois loin de la vie amoureuse réelle. Dans une langue superbe, à la fois moderne et réfléchie, l’auteure retrace une vie de fantasmes et de plaisirs solitaires : de la découverte d’une BD de charme dans le grenier de sa grand-mère aux vidéos X disponibles aujourd’hui. A chaque épisode correspond une avancée technologique : le film de Canal+, l’Internet, le hentai... Cette histoire singulière est aussi celle d’une génération, et ces chemins dévoilés peuvent être empruntés par tous. Une production ARTE Radio. « Les chemins de désir » est publié aux éditions du Seuil.

  • Le genre et le prêtre
    https://laviedesidees.fr/Le-genre-et-le-pretre.html

    Josselin Tricou, Des Soutanes et des hommes, enquête sur la masculinité des prêtres catholiques, Puf. Autrefois placard pour homosexuels, aujourd’hui rattrapée par les scandales de pédophilie, l’Eglise catholique tente de redonner un vernis de virilité à son personnel religieux, sacrifiant ainsi à la politique du genre.

    #Société #Eglise #homosexualité #sexualité #virilité
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220106_pretre.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220106_pretre.docx

  • Libérations sexuelles sous le #nazisme
    https://laviedesidees.fr/Liberations-sexuelles-sous-le-nazisme.html

    À propos de : Elissa Mailänder, #amour, mariage, sexualité. Une #Histoire intime du nazisme (1930-1950), Seuil. Le régime nazi a encouragé les Allemands à vivre une hétérosexualité ludique. De nombreuses femmes « aryennes » ont pu bénéficier d’opportunités professionnelles et affectives. Y a-t-il contradiction entre la promotion de la liberté sexuelle et la confiscation de la liberté politique ?

    #Allemagne #sexualité
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211223_nazismeetsexe.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211223_nazismeetsexe.docx

    • Une hétérosexualité ludique n’a rien à voire avec la liberté sexuelle. Il y a pas de liberté sexuelle pour les femmes si elles sont contrainte à l’hétérosexualité, contrainte au mariage, contrainte à la procréation et contraintes à l’amour. Là il est question juste d’etre obligée de trouvé ludique son engrossement. Le nom de la page « nazisme et sexe » est plus acceptable car au moins il y a pas de prétention a nommer ça de « la liberté sexuelle ».

      La question de l’accroche n’en est pas une
      « Y a-t-il contradiction entre la promotion de la contrainte reproductive avec obligation d’y trouvé un aspect ludique et la confiscation de la liberté politique ? » Y a pas contradiction, ce que vous appelez « liberté sexuelle » c’est de la confiscation de la liberté politique.

  • Entre désir gay et imitation hétéro
    https://infokiosques.net/spip.php?article1877

    « Ça parle de cul. Ça parle de sexe gay. Ça parle d’hétéronormatisme. Ça parle d’enculés qui s’enculent. Ça parle de sodomie, de top et de bottom. Ça parle de domination, de masculinité, et de leur érotisation. Est-ce parce qu’on est gay qu’on en a nécessairement fini avec les dynamiques sexuelles hétéro ? » #E

    / Infokiosque fantôme (partout), #Transpédégouines,_queer, #Sexualités,_relations_affectives

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Entre_desir_gay_et_imitation_hetero-fil-novembre2021-16pA5.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Entre_desir_gay_et_imitation_hetero-cahier-novembre2021-8pA4.pdf

  • #Canada COVID-19 : pourquoi des personnes menstruées refuseront une troisième dose de vaccin Audrey Simon
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1833821/cycle-menstruel-modification-regles-vaccin-covid

    De nombreuses femmes continuent de rapporter des effets indésirables sur leur cycle menstruel après avoir reçu une première ou une deuxième dose de vaccin contre la COVID-19. Certaines sont inquiètes et savent déjà qu’elles vont refuser une troisième dose si elle venait à être offerte à la population générale au Canada.

    Rachel a remarqué un retard dans son cycle menstruel après avoir reçu sa seconde dose. “J’ai eu un retard de règles de 12 jours” , explique la Vancouvéroise. Pourtant, elle n’a pas fait de conclusions hâtives.

    Lorsqu’elle a eu un nouveau retard de règles lors de son cycle suivant, elle a commencé à se poser des questions. La trentenaire ne prend pas de contraception hormonale et a des rapports sexuels uniquement protégés.

    “C’était la panique totale” se souvient Rachel, qui a d’abord attribué ce retard de règles à une possible grossesse. Après un premier test de grossesse négatif, réalisé dix jours après, puis un second, toujours négatif, elle attribue ce retard à la vague de chaleur qui s’est abattue sur la province durant l’été. “J’essayais de trouver une justification rationnelle”, explique Rachel.

    Depuis, elle observe une irrégularité dans ses menstruations. Pendant trois jours, elle saigne abondamment, au quatrième jour son flux s’interrompt, puis au cinquième jour elle saigne à nouveau. La jeune femme dit avoir pourtant toujours eu des menstruations régulières.

    “J’ai saigné pendant 17 jours”
    En juillet, après sa deuxième dose de vaccin, Jasmin a remarqué un changement soudain dans son cycle menstruel, qui a pourtant toujours été constant depuis plus de 10 ans.

    “Mes menstruations sont arrivées avec deux jours d’avance après avoir reçu la deuxième dose”, raconte la Calgarienne. “Puis 10 jours après, j’ai saigné pendant neuf jours. 19 jours plus tard, j’ai saigné pendant 17 jours. Six jours plus tard, j’ai saigné pendant huit jours.”

    Elle admet que son cycle semble revenir à la normale, puisqu’elle n’a qu’un jour d’avance ce mois-ci. “Mais pour être tout à fait honnête, saigner 17 jours d’affilée était effrayant” révèle-t-elle.

    Durant ces épisodes, elle ne s’est pas rendue chez son médecin, le sien venait de partir à la retraite et elle n’avait pas encore trouvé son remplaçant.

    Jasmin ajoute que plusieurs membres du groupe d’entraide auquel elle est abonnée sur Facebook, qui font l’expérience de retard dans leur cycle menstruel, disent avoir été chez le médecin. Elles ont reçu des diagnostics de préménopause.


    Jerilynn C. Prior, professeure d’endocrinologie à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et directrice scientifique du Centre de recherche sur le cycle menstruel et l’ovulation, travaille sur une étude à paraître prochainement pour démontrer si oui ou non le vaccin contre la COVID-19 influence les menstruations (archives). Photo : Martin Dee/UBC

    Jerilynn C. Prior, professeure d’endocrinologie à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et directrice scientifique du Centre de recherche sur le cycle menstruel et l’ovulation (CeMCOR), à Vancouver, recueille les témoignages de femmes qui rapportent des troubles du cycle menstruel en pleine crise sanitaire.

    D’après ses recherches, un événement dramatique et stressant peut venir perturber le cycle menstruel.

    Par exemple, au cours d’une manifestation « BlackLives Matter » en 2020, à Portland, en Oregon, aux États-Unis, des femmes ont reçu du gaz lacrymogène lancé par la police. Une étude en ligne ensuite menée auprès de 2257 personnes présentes démontrait que plus de mille personnes menstruées avaient fait état de troubles dans leur cycle menstruel ou leur flux quelques jours après cet épisode.

    Jerilynn C. Prior note que ces signalements ressemblent à ceux rapportés par des personnes menstruées après leur vaccination.

    La pandémie serait responsable
    Pour le moment, aucune corrélation entre le vaccin contre la COVID-19 et des changements du cycle menstruel des femmes n’a été établie.

    Jerilynn C. Prior pense que des règles en avance ou un flux abondant sont dues à une production de progestérone inférieure à la normale. “Le rôle de la progestérone est de stabiliser cette muqueuse, de sorte que vous n’avez pas de règles précoces.”

    D’après la directrice scientifique du CeMCOR, le cycle menstruel des personnes menstruées était probablement déjà irrégulier à cause de la pandémie.

    “Nous avons modifié notre manière de travailler, de faire nos courses, de socialiser avec nos amies ou des inconnus, nous avons changé la façon dont nous interagissons avec nos propres familles” explique la professeure d’endocrinologie à UBC.

    En conséquence, l’ensemble des changements survenus pendant la pandémie “sont stressants pour nous”, résume-t-elle.

    “Même si nos cycles menstruels sont parfaitement réguliers, il reste une possibilité que notre corps ne relâche pas d’ovule et ne produise pas assez de progestérone. Ce qui peut expliquer une irrégularité dans nos menstruations après avoir reçu une dose de vaccin contre la COVID-19”, conclut Jerilynn C. Prior.

    Elle souligne qu’une étude a été réalisée à propos des menstruations et des ovulations sur plus de 100 femmes pendant la pandémie, mais n’a pas encore été publiée.

    Être informée pour prendre une décision raisonnée
    Rachel subit l’irrégularité de son cycle menstruel depuis sa deuxième dose en juillet.

    C’est pourquoi, sans étude de la part du corps médical qui expliquerait si oui ou non le vaccin contre la COVID-19 influence le cycle menstruel, elle est catégorique et refusera une troisième dose, si elle a lieu.

    “Les femmes ne comptent pas, les effets du vaccin sur nos menstruations ne comptent pas” réagit-elle avant d’ajouter que si elle avait su que son cycle menstruel serait perturbé, elle aurait attendu avant de recevoir ses deux doses.

    Jasmin ne veut pas d’une troisième dose non plus si elle vient à être disponible pour la population générale. La quadragénaire pourrait revoir sa position si son cycle menstruel se stabilise. En revanche, son opinion est tranchée : si elle avait eu une fille de moins de 16 ans, “je ne voudrais pas qu’elle reçoive la vaccination contre la COVID-19.”

    #femmes #menstruations #règles #santé #menstruation #sang #sexualité #corps #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #vaccination #santé_publique #covid #sante

  • Polyalgies
    https://infokiosques.net/spip.php?article1854

    « Texte écrit à l’origine en 2019, il a été rédigé dans le but de faire un retour critique sur le modèle polyamoureux, à une époque où j’aurais bien eu besoin d’en trouver. Il fait suite au texte Le début de la fin des haricots. L’idée ici n’est pas de se placer en spécialiste du sujet, mais de partager un vécu. » Sommaire : I. La volonté de sortir de la monogamie, l’origine du polyamour II. Tout le monde peut-il être poly ? III. Médias mainstream et polysexytude IV. Santé mentale et domination masculine V. Domination masculine et polyamour VI. Peut-on être féministe et avoir des relations épanouissantes avec des mecs cis ? VII. Rupture de sororité féministe ? Bibliographie/et plus si affinités #P

    / Infokiosque fantôme (partout), Sexualités, relations (...)

    #Infokiosque_fantôme_partout_ #Sexualités,_relations_affectives
    https://www.zinzinzine.net/elle-doit-etre-folle.html
    https://www.infokiosques.net/IMG/pdf/Audela.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/polyalgies-pageparpage.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/polyalgies-cahier.pdf

  • « Notre sexualité est façonnée par de puissantes normes de genre », Manon Garcia

    Avec « La Conversation des sexes. Philosophie du consentement », la philosophe montre, dans un entretien au « Monde », comment le patriarcat et les rapports de pouvoir qu’il installe dans la sphère privée amènent la femme à accepter des relations sexuelles, sources « de souffrances ou d’injustices ».

    Qu’est-ce, au fond, que le consentement ? Comment définir cette notion qui est au cœur des discours contemporains sur les violences sexuelles ? C’est la question que pose la philosophe Manon Garcia dans La Conversation des sexes (Flammarion, « Climats », 308 pages, 19 euros). Professeure à l’université Yale (Etats-Unis), l’autrice d’On ne naît pas soumise, on le devient (Flammarion, 2018, réédition Champs, 2021, 9 euros) explore, dans cet ouvrage, les multiples facettes du consentement − et insiste sur les ambiguïtés de ce concept.

    Depuis le mouvement #metoo, le consentement, dans le débat public, apparaît comme le concept-clé qui permet de définir la frontière entre le viol et la sexualité « légitime ». Cette idée, qui nous paraît aujourd’hui évidente, voire naturelle, est-elle nouvelle ?

    Contrairement à ce que l’on pense souvent, cette idée est récente. Pendant des siècles, le viol, comme l’a montré l’historien Georges Vigarello, a été considéré comme un tort fait non pas aux femmes, mais aux hommes − aux pères, aux maris, aux frères et aux fils de la victime. Ce qui était répréhensible, dans le viol, ce n’était pas la violence infligée à la femme, c’était l’atteinte portée à l’honneur de la famille et à la pureté de la lignée.

    C’est pour cette raison qu’on ne parvenait pas à envisager le viol d’une prostituée : le risque de bâtardise était absent, et la violence exercée envers une femme ne comptait pas. C’est aussi pour cette raison qu’on ne pénalisait pas, jusqu’en 1990, le viol entre époux : le mari pouvait imposer, y compris par la contrainte, des relations sexuelles à son épouse sans que personne s’en offusque.

    Le vocabulaire du consentement s’est progressivement imposé, à partir du XIXe siècle, dans un sens libéral. Il est devenu intrinsèquement lié à l’idée d’une certaine égalité entre les sexes : parce que les partenaires sont égaux, une relation sexuelle ne peut avoir lieu sans leur double accord. Le consentement est une manière de considérer que les femmes ont leur mot à dire au sujet de leur sexualité – et c’est relativement nouveau.

    Pour penser le consentement, on se réfère souvent à la tradition du libéralisme politique, notamment aux philosophes John Stuart Mill et Jeremy Bentham. Vous estimez que leur réflexion ne peut éclairer la question du consentement sexuel. Pourquoi ?

    La doctrine libérale fait une distinction très claire entre la sphère publique, qui est politique, et la sphère privée, qui relève de la nature. La réflexion de John Stuart Mill et de Jeremy Bentham concerne uniquement la première : ils considèrent que le consentement est une manifestation de la liberté individuelle des citoyens évoluant dans la sphère sociale, mais ils n’évoquent pas les rapports familiaux et conjugaux qui se tissent dans la sphère privée.
    Ce n’est pas une lecture fidèle à la philosophie libérale que de transposer le vocabulaire de l’autonomie de la volonté dans les relations intimes et sentimentales : dans la sphère privée, les individus ne sont pas des citoyens égaux et indépendants, mais des êtres dépendants, vulnérables, pris dans des rapports d’affection et de pouvoir. Les féministes ont montré qu’il y avait des rapports de pouvoir dans la sphère privée.

    Comment, dans cette sphère privée, définir le consentement sexuel ?

    Le problème, c’est la conception souvent binaire que l’on se fait de la sexualité : le viol serait nécessairement une agression violente commise par un inconnu, dans un parking, sous la menace d’une arme, alors que le sexe « normal » serait un acte réunissant deux personnes qui s’aiment et se respectent. La réalité est infiniment plus complexe : entre ces deux extrêmes, il existe un continuum de scénarios très banals où la frontière entre ce qui relève du viol et ce qui relève de la sexualité consentie est très difficile à tracer.

    Accepter un rapport sexuel parce que l’on veut être tranquille, parce que l’on croit devoir des relations sexuelles à son mari, parce qu’on ne veut pas passer pour une femme coincée ou parce que l’on a peur que l’autre se fâche, ce n’est pas un viol au sens légal, mais ce n’est pas non plus du sexe consenti. Ces situations, qui représentent une partie considérable des relations sexuelles, se situent dans une « zone grise » : elles ne relèvent pas de la justice mais elles peuvent causer des souffrances ou des injustices, ce qui pose un problème de philosophie morale. Qu’est-ce qui rend une situation acceptable, voire bonne ?

    En théorie, dans un couple où tout va bien, ce n’est pas moralement problématique d’accepter d’avoir un rapport sexuel pour faire plaisir à son partenaire. Mais il se trouve que statistiquement, ce sont surtout les femmes qui se forcent, et que cette acceptation se fait souvent à la suite de pressions et de chantages. Là, cela pose un problème moral.

    Il faut mener une analyse précise des situations complexes pour comprendre les raisons qu’ont les gens d’avoir des rapports sexuels, pour évaluer leur qualité morale et pour faire surgir les problèmes politiques qui s’y logent. S’interroger sur le consentement n’est pas simple : cela montre qu’il nous faut réfléchir à notre façon de pratiquer cette activité cruciale et particulièrement risquée de l’existence humaine qu’est la sexualité.

    Les cas que vous citez concernent le plus souvent des hommes entreprenants et des femmes qui finissent par céder. Le scénario se déroule-t-il toujours ainsi ?

    Très souvent en tout cas, car nous vivons dans une société patriarcale où la sexualité est considérée comme une chose, non pas que les hommes et les femmes font ensemble, mais que les hommes font aux femmes.

    La psychologue néo-zélandaise Nicola Gavey montre, dans ses travaux, que cette vision est façonnée par trois grands stéréotypes : les hommes veulent du sexe, mais pas d’amour ; les femmes veulent de l’amour, mais pas de sexe ; le sexe est nécessairement hétérosexuel et pénétratif. En réalité, il y a des hommes qui ont envie d’amour, des femmes qui aiment le sexe et des gens qui ont du plaisir hors de l’hétérosexualité et de la pénétration.

    Ce scénario patriarcal repose sur des normes sociales qui définissent de manière très différente la féminité et la masculinité. Les femmes sont généralement éduquées à être gentilles, avenantes et pudiques, à ne pas hausser le ton et à prendre soin des autres – bref, à dire oui. Les hommes sont éduqués, le plus souvent, à affirmer leur puissance et leur indépendance, à se montrer conquérants et à penser leur désir sexuel comme un besoin – bref, à s’imposer. Ces schémas ont notamment pour conséquence que les femmes sont socialisées à faire passer les désirs des hommes avant les leurs.

    Pour lutter contre cette « zone grise », qui ne relève pas toujours du viol, certaines militantes féministes demandent un renforcement de l’arsenal répressif. Est-ce, selon vous, une bonne voie ?

    En tout cas, ce n’est pas la seule. Les violences sexuelles sont tellement répandues qu’il faudrait peut-être mettre un sixième des hommes en prison, ce qui n’est ni possible ni souhaitable. Surtout, la prison ne prévient pas la récidive dans le domaine sexuel.
    La sexualité non consentie est un problème, non pas pénal, mais moral et politique : nous avons besoin d’un changement social de grande ampleur. J’ai grandi dans un monde où l’on trouvait drôle et sympa de mettre la main aux fesses des filles. Ce n’est pas en emprisonnant les gens qu’on mettra fin à ce type d’agressions.
    Est-ce un changement de normes sur le masculin et sur le féminin ?
    C’est un changement de normes sur le masculin et le féminin, mais aussi sur la sexualité. Il faut que les hommes cessent de penser qu’ils ont droit au corps des femmes. Je plaide, dans mon livre, en faveur d’une « conversation des sexes » qui s’inspirerait de la philosophie de Kant : elle consisterait à traiter les autres non pas seulement comme un moyen, mais comme une fin. Kant n’avait pas une vision très joyeuse de la sexualité mais prendre son principe au sérieux, cela consiste à dire que l’on peut certes utiliser l’autre comme un moyen de satisfaction sexuelle – à condition de le considérer aussi comme une fin, c’est-à-dire comme une personne.

    Dans la vie sociale, nous admettons sans difficultés que nous avons des devoirs moraux les uns envers les autres. La sexualité n’est pas une sphère à part : il faut, ici comme ailleurs, cultiver le respect et la dignité de l’autre. Ça ne veut évidemment pas dire qu’on ne peut pas avoir des « coups d’un soir » – juste qu’on est toujours tenu à une attitude morale qui consiste à avoir du respect pour son partenaire. Parce que notre libido est façonnée par de puissantes normes de genre, la sexualité sera sans doute le dernier bastion du patriarcat, mais elle peut aussi, si on y travaille vraiment, devenir une pratique émancipatrice.

    Une « conversation des sexes » pour une révolution sexuelle

    Quatre ans après l’émergence du mouvement #metoo, la philosophe Manon Garcia, qui enseigne à l’université Yale (Etats-Unis), analyse avec beaucoup de subtilité et de rigueur, dans La Conversation des sexes, un concept qui semble aujourd’hui le « parfait critère de démarcation entre le bien et le mal, entre le “bon sexe” et le viol » : le #consentement. Parce que cette notion est censée garantir des relations sexuelles libres et égalitaires, elle constitue, aux yeux de nombre de juristes, de philosophes et de féministes, le véritable « sésame » de l’ère post-#metoo.

    Si le consentement est un concept indispensable pour penser les violences sexuelles, Manon Garcia en dénonce implacablement les travers et les ambiguïtés. Dans une société façonnée depuis des siècles par le patriarcat, les femmes qui consentent sont aussi des femmes qui acquiescent, cèdent ou se résignent. « Le discours du consentement est à la fois une libération pour les femmes − historiquement, elles n’ont pas toujours été considérées comme des personnes autonomes − et un risque, tant ce vocabulaire peut être utilisé d’une manière qui dissimule les injustices de genre. »

    Ces injustices, Manon Garcia les avait explorées, en 2018, dans un livre consacré à la postérité des écrits de Simone de Beauvoir (On ne naît pas soumise, on le devient, Flammarion, réédition poche). Trois ans plus tard, ce nouvel ouvrage démontre avec brio qu’en matière de sexualité, les stéréotypes de genre constituent un piège : dans un monde qui célèbre volontiers la complémentarité entre la masculinité volontaire et conquérante de « l’homme chasseur » et la féminité passive et silencieuse de la « femme proie », le consentement au sens que lui donne la philosophie libérale − un choix libre et éclairé − ne va pas de soi.

    Pour promouvoir un consentement qui garantisse l’autonomie et l’épanouissement de tous, la philosophe féministe plaide avec conviction non pour un renforcement de la répression pénale, mais pour une « conversation des sexes » fondée sur le respect, la dignité et le dialogue. L’« érotisation de l’égalité », selon le mot de la féministe américaine Goria Steinem, porte, selon Manon Garcia, les promesses d’une révolution sexuelle qui serait une libération pour les femmes − mais aussi pour les hommes.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/12/manon-garcia-notre-sexualite-est-faconnee-par-de-puissantes-normes-de-genre_

    #sexualité #égalité #féminisme

  • Inégalités sexuelles : cette année, les femmes commencent à se masturber le 14 août
    https://www.letemps.ch/societe/inegalites-sexuelles-cette-annee-femmes-commencent-se-masturber-14-aout

    Une enquête dans 17 pays montre que les hommes se masturbent trois fois plus que les femmes. Pourquoi cet écart et comment le résoudre ? Réponses de deux spécialistes romandes

    D’accord, le sondage a été commandé par Womanizer https://www.womanizer.com/fr , une marque de sex-toys qui fonctionnent à air pulsé, sans contact. Mais au-delà de l’intérêt commercial, le constat demeure. Dans 17 pays interrogés en juillet dernier – de l’Australie aux Etats Unis, en passant par la Suisse, Hongkong, la Russie ou la Corée du Sud –, l’écart masturbatoire entre les sexes est de 62%. Ce qui permet aux commanditaires de déclarer le 14 août Journée mondiale de la masturbation égalitaire, puisque, à partir de cette date, les femmes commencent seulement à se donner du plaisir, tandis que les hommes se régalent depuis janvier.

    Il y a toutefois un progrès, note la marque. L’an dernier, l’écart était de 68% https://blog.womanizer.com/equal-masturbation-day et cette journée a eu lieu le 5 septembre… Honte, méconnaissance, manque de disponibilité, une sexothérapeute et une sexologue expliquent les raisons de cette discrimination et comment la dépasser.

    Chouchou des magazines féminins
    Un tabou ? Pourtant, si l’on tape « masturbation féminine » dans un moteur de recherche, les sites se bousculent pour expliquer ses bienfaits et comment exceller en la matière https://www.femmeactuelle.fr/amour/sexo/masturbation-femme-techniques-27287 . La masturbation détend grâce aux endorphines, atténue les douleurs et permet une meilleure concentration, recensent les observateurs. De plus, elle développe la connaissance de soi, permet de guider les partenaires et augmente la fréquence des orgasmes, précise Santé Magazine https://www.santemagazine.fr/psycho-sexo/le-blog-sexo-de-daisy-et-marine/8-conseils-de-femmes-pour-se-masturber-170626 qui conseille de faire durer la phase du « j’y suis presque » pour rendre l’apothéose plus intense. « Tétaniser volontairement ses jambes, sa ceinture abdominale, ses bras ou ses pieds » mène aussi à l’extase.

    Encore un conseil pour faire la différence ? Se chauffer. Musique, bain, bougies. Et ce préliminaire qui vient de l’Inde. « Réveillez Muladhara chakra en appuyant avec vos deux mains en triangle, six centimètres en dessous du nombril pendant environ trois minutes. Cette zone dégagera les énergies du plancher pelvien. »

    La Suisse parmi les derniers
    La lecture de ce qui précède vous embrase ?
    Calmez votre joie. En Suisse, lorsque les hommes se masturbent 174 fois par an, les femmes ne s’offrent ce plaisir que 49 fois. Le fossé masturbatoire est donc de 72%, ce qui fixe notre journée égalitaire au 20 septembre et nous place proche du Japon, beau dernier, avec son M-Day le 8 octobre – les USA sont les plus progressistes avec une Journée fixée au 28 juin. Pour enfoncer le pieu – si l’on ose dire –, 15% des Suisses voient dans la masturbation féminine « quelque chose de dégoûtant et d’indécent ». Par contre, 33,9% d’entre eux estiment qu’il est plus acceptable pour les femmes d’utiliser des sex-toys, contre 6,3% pour les hommes.

    « Je ne suis pas étonnée par ce dernier chiffre, commente Zoé Blanc-Scuderi, sexologue à Lausanne. Les hommes se méfient souvent des sex-toys qu’ils considèrent comme des concurrents. C’est un contresens, puisqu’il faut le dire et le répéter : la très grande majorité des femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour avoir un orgasme et, dès lors, si elles se caressent ou se stimulent avec des sex-toys pendant que les hommes les pénètrent, leurs partenaires ne doivent pas voir dans ce geste une incompétence de leur part. »
    Tout plaisir féminin est clitoridien

    La trentenaire, fondatrice de Sexopraxis https://www.sexopraxis.ch , précise encore le tir : « Dès lors et contrairement à l’idée reçue, les caresses manuelles et le cunnilingus ne sont pas des préliminaires. Pour les femmes, ces pratiques sont centrales. »

    Béatrice Devaux Still https://ds-seminaires.com i, sexothérapeute à la soixantaine épanouie, va encore plus loin. « Tout plaisir féminin est clitoridien. Même durant la pénétration, ce sont les bulbes du clitoris qui sont stimulés. D’ailleurs, la femme est faite pour l’extase puisque, avec le clitoris, elle est la seule à avoir un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir ! »

    Au départ, l’Eglise était pour
    Mais alors, si la jouissance est inscrite dans le corps des femmes, pourquoi sont-elles si timides lorsqu’il s’agit de se l’auto-administrer ? « Parce que l’orgasme féminin, dont la puissance a été évaluée comme étant sept fois supérieure à l’orgasme masculin, fait peur et a été condamné par l’Eglise et le patriarcat, tous deux effrayés par cette prise de liberté », répond Béatrice Devaux Stilli.

    Une peur relativement récente, continue la spécialiste. Dans les premiers temps de la religion, le plaisir féminin était favorisé, car on estimait que si la femme jouissait, ses enfants seraient en bonne santé. L’Eglise a aussi postulé que le plaisir partagé était un ciment du couple, comment en témoigne le Cantique des Cantiques. Malheureusement, avec la Réforme et le regard plus culpabilisant sur le sexe, les femmes ont été sommées de préférer le devoir au désir et, désormais, « se toucher » est devenu sale.

    Le rôle des parents…
    « Aujourd’hui, les parents ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, invite Zoé Blanc-Scuderi. Lorsque les enfants commencent à se masturber, les parents peuvent les encourager tout en leur faisant juste comprendre qu’il y a des moments et des lieux pour cette activité. » Malheureusement, surtout chez les petites filles, les parents condamnent souvent cette exploration, regrettent les deux spécialistes.

    Mais plus qu’à la honte, la jeune sexologue attribue au manque de connaissance la faible activité masturbatoire des femmes : « Déjà, on ne nomme pas la vulve de son vrai nom, mais on lui donne des appellations enfantines ou vulgaires. Une vulve est une vulve, comme un pénis est un pénis. Ensuite, beaucoup de femmes n’ont jamais observé leur sexe, alors que les hommes le connaissent bien puisqu’ils sont habitués à le manipuler quand ils s’habillent, urinent, se grattent, etc. Dans mon atelier Check ta chatte https://www.sexopraxis.ch/check-ta-chatte , de nombreuses femmes découvrent leur anatomie pour la première fois ! »
    … et celui de l’école

    L’école n’est pas étrangère au phénomène, ajoute Béatrice Devaux Stilli. « Durant les cours d’éducation sexuelle, les MST ou les grossesses indésirées sont évoquées, mais jamais la masturbation. » « A leur décharge, les spécialistes n’ont que deux séances d’une heure et demie par cursus scolaire pour tout expliquer, nuance Zoé Blanc-Scuderi. Mais c’est vrai que la masturbation n’est pas un sujet à l’école. »

    Condamnation morale et manque de connaissance expliquent donc le fossé masturbatoire entre les sexes. Et ce n’est pas tout. « Les hommes et les femmes n’ont pas le même imaginaire, note l’aînée des spécialistes. Les femmes voient l’amour comme une communion entre deux êtres. Se masturber, ça va un moment, ensuite elles se lassent. Tandis que pour les hommes, le plaisir, c’est avant tout le corps, et comme ils sont visuels plus que fantasmatiques, le porno les allume plus facilement avec, parfois, des dérives en la matière. »

    Addiction et sphincters
    Il y a donc une juste masturbation ? « Oui, mais le critère n’est pas la fréquence, c’est la souffrance, répond Zoé Blanc-Scuderi. Si des personnes se sentent bien en se masturbant deux ou trois fois par jour, aucun problème pour moi. C’est quand elles se sentent débordées que le problème commence à se poser. »

    Un dernier conseil pour que les femmes prennent du plaisir, à plusieurs ou en solitaire ? « Travailler les sphincters, répond Béatrice Devaux Stilli. Dans l’inspire, bloquer les sphincters et tenir dix secondes. On sent tout de suite l’énergie monter. Si les femmes font cet exercice 30 fois par jour, leur plaisir pourrait bien exploser ! »

    Les Etats-Unis, grands champions
    Avec une Journée mondiale de la masturbation égalitaire agendée au 28 juin, les Etats-Unis sont le pays le plus progressiste en matière de masturbation féminine. Il est suivi de la Nouvelle-Zélande (2 juillet), la Corée du Sud (9 juillet), Hongkong et la Russie (23 juillet), l’Italie (3 août), le Canada (7 août), l’Allemagne et l’Espagne (14 août), la France (18 août), l’Australie et l’Autriche (22 août), le Royaume-Uni (29 août), Taïwan (5 septembre), la Suisse (20 septembre), Singapour (27 septembre) et le Japon (8 octobre).

    #Sexualité #Femmes #USA #masturbation #égalité #famille #morale #sexe #plaisir #sphincters #école #éducation #plaisir #égalité

  • Sexualité sur les réseaux sociaux : entre règles strictes et modération floue
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/08/08/sexualite-sur-les-reseaux-sociaux-entre-regles-strictes-et-moderation-floue_

    Des groupes de parole aux échanges de photos pornographiques, en passant par des images érotiques ou des vidéos dans lesquels les émojis « aubergine » ou « pêche » remplacent la représentation des organes sexuels, les réseaux sociaux regorgent de contenus ayant trait, de près ou de loin, à la sexualité. Un fossé avec le discours des plates-formes qui s’efforcent de proposer une image policée et familiale.
    Réseaux sociaux et sexualité, des liaisons dangereuses

    « La dimension sexuelle ou pornographique est assez consubstantielle de l’histoire des réseaux et d’Internet », confirme Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes et spécialiste des choix stratégiques des grands acteurs du Web. Du minitel rose à l’avènement des sites pornographiques, il n’y a qu’un pas. « Il y a toujours eu des contenus ou des communautés qui se sont construits autour de l’identité sexuelle ou autour de la diffusion d’images sexuelles », ajoute le chercheur.

    Mais depuis plusieurs années, les médias sociaux exercent une modération stricte, comme l’explique Olivier Ertzscheid : « Les réseaux sociaux ont un positionnement très pudibond et prude, sans qu’on sache s’il renvoie à des formes de morale ou d’hygiénisme, ou si c’est simplement une stratégie commerciale pour afficher une image “family friendly” [conforme aux valeurs dites “familiales”] ».

    A la pruderie s’ajoute une prudence compréhensible : selon Sarah Frier, journaliste et autrice d’Instagram sans filtre. Les secrets de la start-up qui a révolutionné nos modes de vie (Dunod, 2020), Instagram et Facebook redoublent de précaution car le risque de représentations pédopornographiques existe, surtout quand l’âge des utilisateurs est difficile à déterminer : en 2018, Facebook a annoncé avoir supprimé plus de huit millions de contenus contraires à ses règles sur la nudité et l’exploitation sexuelle d’enfants.

    Les décisions restent, cependant, parfois difficilement lisibles, d’autant qu’elles ne sont pas toujours le fait d’une modération humaine. « Au départ, les photos de nu ou les peintures étaient très acceptées sur Instagram, se souvient Sarah Frier. Mais maintenant qu’il y a beaucoup de modération faite par intelligence artificielle, la nudité est plus simple à détecter et à bannir. »

    Derrière cette modération automatique, il y a des raisons logistiques : « Facebook et Instagram doivent gérer plus de trois milliards d’utilisateurs qui postent plusieurs fois par jour… Ils n’ont pas assez de ressources humaines pour les modérer », explique Sarah Frier.

    Des algorithmes critiqués par les utilisateurs. Déjà au début des années 2010, le tableau L’Origine du monde, de Gustave Courbet, représentant un sexe féminin, s’était vu censuré par Facebook, et le compte de l’utilisateur qui l’avait publié avait été supprimé. Depuis, de nombreuses autres œuvres d’art sont régulièrement censurées. « Ils arrivent avec leur propre environnement culturel, qui reflète, d’une part, la société et, d’autre part, leur propre rapport à la morale, analyse Olivier Ertzscheid. Derrière tout ça, il y a des choix algorithmes et une difficulté culturelle à appréhender certains sujets, quitte à les rejeter au nom d’intérêts économiques. »

    Car si ces plates-formes opèrent une stratégie de bon père de famille, c’est parce que la publicité est l’une des composantes majeures de leur modèle économique. Comme l’explique Olivier Ertzscheid, « cet effort constant pour s’acheter ce label family friendly, ça leur permet de vendre l’idée que c’est safe [sûr] pour les familles et leurs enfants »… et donc, pour les annonceurs qui s’intéressent à eux.

    #Médias_sociaux #Olivier_Ertzscheid #Sexualité

  • Le chasseur et la proie
    https://www.binge.audio/podcast/le-coeur-sur-la-table/le-chasseur-et-la-proie

    Avertissement : cet épisode contient des propos qui peuvent choquer ou heurter la sensibilité. La culture dominante de la séduction est, encore aujourd’hui, souvent associée à des rôles de genre étriqués : l’homme propose, la femme dispose. L’un est sujet de désir, l’autre en est l’objet. Parce qu’elle se calque sur une culture de la contrainte, cette mentalité ne permet aucune rencontre authentique. Plus encore, elle perpétue les violences sexuelles. Comment passer d’une culture du viol à une culture du consentement ? Comment faire éclore des scénarios de séduction plus joyeux, détachés des chorégraphies figées ? Source : Le cœur sur la (...)

  • La crocodile Eleanor, qui a grandi à l’aquarium de Vannes, est morte - Vannes - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/la-crocodile-eleanor-qui-a-grandi-a-l-aquarium-de-vannes-est-morte-08-0


    La crocodile, retrouvée dans les égouts de Paris en 1984, était l’attraction phare de l’aquarium de Vannes.
    Le Télégramme/Bertrand Le Bagousse

    Eleanor a quitté l’aquarium de Vannes en décembre dernier. Que s’est-il passé ensuite ?
    Lorsque nous l’avons récupérée en décembre, tout allait bien. La rencontre avec ses congénères s’était bien passée, nous n’avions pas d’inquiétude. Elle était en âge de procréer et en bonne santé. Puis la période de reproduction, réputée pour être la plus critique, est arrivée en avril. Eleanor était énormément sollicitée par les mâles de l’enclos.

    Elle ne réagissait pas, prenait les avances pour des agressions, elle passait d’un territoire à un autre, cherchant à fuir. Entre les accouplements et à force de vouloir repousser ses congénères masculins, elle s’est épuisée.

    Comment expliquez-vous son comportement ?
    Eleanor a grandi seule et a passé presque toute sa vie sans interaction. On suppose qu’elle n’a pas vraiment compris les sollicitations, parce qu’elle n’avait tout simplement pas les codes. Pourtant, le comportement de reproduction est censé être inné chez ces animaux. Malheureusement, de ce que l’on a pu voir, ce n’est pas le cas, ou alors, ça venait d’elle. C’était trop tard, à 38 ans, d’acquérir les codes sociaux.

    • c’est la question d’après…

      Pourquoi ne pas être intervenu ?
      Pour deux raisons. D’une part, les mâles sont fréquemment agressifs, on ne peut pas intervenir à chaque fois. D’autre part, l’accouplement a lieu dans l’eau. Il nous est donc impossible d’y aller, car c’est trop dangereux, qui plus est dans un enclos de 8 000 mètres carrés, avec 250 spécimens. Enfin, nous ne pensions pas qu’elle était assaillie aussi souvent, nous ne l’avions observée que trois ou quatre fois.

      Dans quelles conditions a-t-elle été retrouvée ?
      Nous étions à la mi-mai. Lorsque l’on a trouvé le corps, elle avait quelques écorchures, mais aucune d’entre elles ne pouvait avoir entraîné sa mort. D’après les analyses, il n’y avait pas non plus de trace d’infection ou de maladie. C’est ce qui nous fait penser qu’elle est morte d’épuisement.

      Avez-vous déjà observé une situation similaire par le passé ?
      Nous avions introduit six femelles quelques années auparavant, mais elles étaient plus jeunes, autour de six ou sept ans, et donc, pas assez mûres pour la reproduction. Elles ont donc eu le temps de se sociabiliser avant d’être en âge de se reproduire.

      Pensez-vous que Eleanor aurait dû rester à Vannes ?
      De ce que l’on m’a dit, ce n’était pas possible. La demande venait de l’aquarium. Et d’un point de vue de l’espace, si son enclos a suffi pendant un temps, il était devenu trop petit pour un spécimen de sa taille. C’est vraiment dommage, car jusqu’ici, tout s’était bien passé. Elle avait du terrain, on attendait avec impatience l’ouverture d’un espace extérieur supplémentaire de 4 000 mètres carrés, où elle aurait pu profiter des rayons du soleil. Malheureusement, elle est décédée avant.

    • Hasard (?) de la mise en page, en plus d’une brève en pages Bretagne, les pages locales de Vannes reprennent l’article reproduit ci-dessus, la page (paire) étant complétée par
      Violences conjugales : le procureur veut plus de moyens
      et la page lui faisant face, sur trois colonnes (sur cinq) :
      En prison pour avoir violenté deux conjointes

    • Bill Balai & the moquettes

      https://www.youtube.com/watch?v=1Hb66FH9AzI

      Well I saw my baby walkin’,
      With another man today,
      Well I saw my baby walkin’
      With another man today.
      When I asked her “What’s the matter?”
      This is what I heard her say.

      See you later alligator,
      After ’while, crocodile.
      See you later alligator,
      After ’while, crocodile.
      Don’t you know you’re in my way now?
      Can’t you see you cramp my style?

      When I thought of what she told me,
      Nearly made me lose my head,
      When I thought of what she told me,
      Nearly made me lose my head.
      But the next time that I saw her,
      Reminded her of what she said.

      See you later alligator,
      After ’while, crocodile.
      See you later alligator,
      After ’while, crocodile.
      Don’t you know you’re in my way now?
      Can’t you see you cramp my style?

      She said, “I’m sorry, pretty daddy,
      You know my love is just for you.”
      She said, “I’m sorry, pretty daddy,
      You know my love is just for you,
      Won’t you say that you’ll forgive me,
      And say your love for me is true.”

      I said, “Wait a minute, ’gator,
      I know you mean’t it just for play.”
      I said, “Wait a minute, ’gator,
      I know you mean’t it just for play.
      Don’t you know you really hurt me,
      And this is what I have to say.”

      See you later alligator,
      After ’while, crocodile.
      See you later alligator,
      After ’while, crocodile.
      Don’t you know you’re in my way now?
      Can’t you see you cramp my style?

      See you later alligator, after ’while crocodile,
      See you later alligator,
      So long, that’s all,
      Goodbye.

  • Avec, sans ou contre. Critiques #queers/féministes de l’État

    “Quel #positionnement stratégique choisir à l’égard de l’État : avec, sans ou contre ? Manifester pour l’extension des droits du mariage pour toustes, s’organiser pour se défendre contre les violences sexuelles sans la police et la prison ou fonder une communauté autarcique sur une île déserte très loin d’ici ? Comment faire ? ”

    L’État, après avoir pourtant pris soin de bien séparer #espace_privé et #espace_public, s’immisce dans nos intimités avec la plus parfaite #indiscrétion.

    De quoi l’État se mêle-t-il ? Comment et pourquoi va-t-il fourrer tantôt la main droite de la #répression, tantôt la main gauche de l’#action_sociale dans nos #identités_de_genre et nos #sexualités ? Existe-t-il seulement un grand corps qui relie ces deux mains ? Il pourrait s’agir d’une fiction montée de toutes pièces, d’un discours de pouvoir ou encore d’une relation sociale et politique matérialisée. Car cette figure change dans le temps et dans l’espace, et, selon les circonstances, elle s’avère soit utile pour la critique, soit au contraire elle devient intimidante et bloquante pour l’action collective.

    https://www.editions-ixe.fr/catalogue/avec-sans-ou-contre-critiques-queers-feministes-de-letat
    #féminisme #Etat #Etat-nation #intimité #identité_de_genre

    #livre

  • « Le genre et la sexualité structurent la question climatique » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220521/le-genre-et-la-sexualite-structurent-la-question-climatique

    Cara Daggett est professeure adjointe au département des sciences politiques de l’université publique de Virginia Tech (à Blacksburg, dans l’État de Virginie). Elle effectue ses recherches sur l’#écologie_politique_féministe et se penche tout particulièrement sur les #énergies_fossiles.

    En 2018, elle a défini le terme de « #pétro-masculinité » qui, selon elle, permet de mieux appréhender comment l’#extraction et la consommation de combustibles fossiles tel le #pétrole sont emblématiques de la société conservatrice occidentale et de la #masculinité hégémonique.

    Elle a publié en 2019 l’ouvrage The Birth of Energy : Fossil Fuels, Thermodynamics, and the Politics of Work (Duke University Press), qui retrace la généalogie des énergies fossiles, étroitement liée à la domination capitaliste occidentale, à l’émergence du travail industriel et à l’expansion coloniale.

  • Cartographies de la jalousie
    https://infokiosques.net/spip.php?article1812

    « Cartographies de la jalousie » est le chapitre XIII du livre La salope éthique, publié en 2013. Ce chapitre analyse les mécanismes de la jalousie et propose des outils pour comprendre d’où vient ce sentiment et comment faire avec pour vivre des relations affectives libres épanouies. « Déconstruisant allégrement les mythes et les fondements de l’Occident en matière d’amours et de sexualités, Dossie Easton et Janet W. Hardy ont mis leur expérience à notre service pour nous offrir une magnifique boîte à outils relationnelle. Désapprentissage de la jalousie, disputes équitables, conflits constructifs, ruptures sereines, tout en baignant dans une abondance d’amour et d’amitié... tout cela est devenu de l’ordre du possible pour les salopes éthiques. Une salope éthique donc, mais aussi épanouie, en harmonie (...)

    #C #Infokiosque_fantôme_partout_ #Sexualités,_relations_affectives
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/cartographie_de_la_jalousie-28p-A5-cahier-2013.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/cartographie_de_la_jalousie-28p-A5-fil-2013.pdf

  • LSD, La série documentaire
    Vivre sans sexualité
    Épisode 4 : Sortir de la sexualité, un acte politique
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/vivre-sans-sexualite-44-sortir-de-la-sexualite-un-acte-politique


    https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/04/af1170f9-d714-498a-84c1-93f33c43cc51/838_gettyimages-1299784442.webp

    Les rapports de domination dans le couple et dans la sexualité posent la question de la compatibilité du féminisme et de l’hétérosexualité.
    De Madeleine Pelletier qui prônait la chasteté politique à Virginie Despentes, en passant par Monique Wittig, la question de la compatibilité du féminisme avec l’hétérosexualité n’a jamais complètement cessé de se poser.

    Et elle se pose d’autant plus actuellement car depuis #MeToo, nombreuses sont les femmes qui se sentent dans l’impossibilité de continuer à entretenir une relation hétéronormatives. Certaines arrêtent momentanément tous rapports, d’autres ont juste exclu la pénétration. D’autres encore veulent remettre en question l’hétérosexualité en tant que régime politique et non en tant que simple orientation.

    #féminisme #sexualité #asexualité (pas encore écouté)

  • Libres ! - Culture et pop | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-020447/libres
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/RC-020447/1920x1080

    La fellation est le ciment du couple, la bisexualité féminine est devenue swag, le sperme améliore l’éclat du teint... : nous sommes submergés d’injonctions, d’idées reçues et de représentations ultra-normées. Stop aux diktats sexuels ! Avec Libres !, Ovidie et Sophie-Marie Larrouy proposent de faire ce qu’on veut, comme on veut et surtout uniquement si on veut. D’après la bande-dessinée « Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels » de Ovidie et Diglee

    https://www.youtube.com/playlist?list=PL8Ax_z5vzflwj0j5lRtdrptYTxiciDrOg

    #libres #sexualité #femmes

    Petite série d’animation (dessinée à Angoulême) https://www.magelis.org/la-web-serie-libres-a-decouvrir-sur-arte

    Dans Libres ! — Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, paru en 2017 aux éditions Delcourt, Ovidie et Diglee rappelait un point fondamental : en matière de sexe, les femmes doivent pouvoir décider ce qu’elles font de leurs corps, un point c’est tout. Cette websérie, réalisée par Ovidie et Josselin Ronse d’après le livre, vient porter ce message sur arte.tv, YouTube, Facebook et Instagram.

    Réalisée par Ovidie et Josselin Ronse d’après des illustrations de Diglee, Libres ! traite avec humour et tendresse de sexualité, sans fausse pudeur ni censure. Pour cette adaptation, Ovidie a fait appel à la comédienne et journaliste Sophie-Marie Larrouy.

    10 épisodes de 3 minutes 30 sont à découvrir sur le site d’Arte depuis le 27 janvier 2021

  • Les messes noires de Michel Foucault, le bullshit de Guy Sorman
    https://lundi.am/Les-messes-noires-de-Michel-Foucault-le-bullshit-de-Guy-Sorman

    Dans son récent dictionnaire du bullshit, un essayiste franco-américain du nom de Guy Sorman, jusque-là connu pour son apologie du néo-libéralisme et sa défense de Reagan, Thatcher et Pinochet, a accusé Michel Foucault d’avoir violé des enfants de huit ans lors d’un séjour en Tunisie. Cette accusation fut reprise par le Sunday Times puis par différents médias français et sur les réseaux sociaux, sans jamais qu’il soit demandé davantage de précisions quant aux faits allégués à cet étrange accusateur. Quelques vérifications, les démentis de témoins directs de la vie de Foucault en Tunisie et de ses relations avec de jeunes adultes, puis le refus de Guy Sorman de répondre aux témoignages qui contredisaient ses accusations, ont vite porté à croire qu’il s’agissait là d’une simple calomnie lancée par un auteur réactionnaire en quête de buzz, mais on sait le destin des rumeurs de nos jours : sans un soupçon de preuve autre que les déclarations vagues de Sorman, la nouvelle a tôt fait le tour de l’internet. Cet article revient sur ces accusations, les raisons de croire qu’elles sont complètement fausses, le combat de Guy Sorman (contre l’héritage de 68 et pour une « révolution conservatrice »), la pensée de Michel Foucault sur la question de la sexualité et son rapport aux lois, et enfin la récente fièvre médiatique et législative qui permet à l’État (en France) d’encadrer de plus en plus la sexualité, et notamment celle des mineurs.

    [...]
    Quelques jours après la publication de l’article du Sunday Times, ces allégations ont été démenties grâce à une enquête rapidement menée par des journalistes du magazine Jeune Afrique dans le village en question. Depuis plusieurs jours, sur les réseaux sociaux, des personnes originaires du Maghreb insistaient déjà sur le caractère peu plausible des allégations de Sorman, en rappelant que les cimetières y sont généralement très surveillés afin d’éviter les profanations. Dans Jeune Afrique, des témoins ayant fréquenté Michel Foucault rappelaient que « comme dans tout village, on n’est jamais seul et le cimetière, surtout sur cette terre maraboutique, est un lieu sacré que nul n’oserait profaner pour ne pas contrarier la baraka de Sidi Jebali, saint patron des lieux. » Quant aux garçons fréquentés par Michel Foucault, on apprend finalement qu’ils n’étaient pas âgés de 8 ou 9 ans comme l’affirmait Sorman, mais de 17 ou 18 ans, selon le témoignage « catégorique » de « Moncef Ben Abbes, véritable mémoire du village ». Il ne s’agissait pas non plus de « les violer allongés sur des tombes », mais de « les retrouver brièvement dans les bosquets sous le phare voisin du cimetière ».

    En plus de se baser sur la seule déclaration de Guy Sorman, et de n’effectuer aucune enquête journalistique, l’article du Sunday Times comporte plusieurs erreurs factuelles. L’article situe les faits en Tunisie en 1969, affirmant que Foucault y vivait, alors qu’il est en rentré en France à la fin de l’année 1968 pour enseigner à Vincennes. Une pétition écrite par Gabriel Matzneff et publiée en 1977 est mentionnée, alors que Foucault ne l’a pas signée. (...)

    (...) interrogée (...) à propos de la notion de majorité sexuelle, Foucault répond qu’une « barrière d’âge fixée par la loi n’a pas beaucoup de sens », et qu’il doit s’agir, plutôt que de se baser uniquement sur l’âge ou sur le discours des psychiatres, d’écouter les mineurs à propos des différents régimes de violence, de contrainte ou de consentement qu’ils ont vécus. Peu après, Guy Hocquenghem reprend les termes de Michel Foucault et affirme la nécessité d’« écouter l’enfant et lui accorder un certain crédit ». Comme l’écrira Jean Bérard, historien du droit, en 2014 :

    « les expressions militantes des années 1970 (...) n’ont pas manqué de faire une place au questionnement sur l’articulation entre consentement et rapports de pouvoir. Eric Fassin montre que Foucault voit bien le problème et exprime un « dilemme » davantage qu’une position. Les militants s’interrogent sur ce qui doit être considéré comme relevant de la ‘‘libération sexuelle’’ »

    #adolescence #sexualité #Michel_Foucault #Guy_Hocqueghem #néo-cons

    • la nécessaire différentiation entre les viols de mineurs, considérés comme des crimes, et les rapports non contraints avec des adolescents de moins de quinze ans, considérés jusqu’aujourd’hui comme des délits.

      je ne sais pas en quel langue il va falloir le dire, mais un majeur avec un moins de 15 ans, c’est niet, rien de rien, même si le mineur t’envois des photos X, même si c’est lui ou elle qui vient te chercher, même s’il n’y a « pas de contraintes » (pur vocable pédomilitant des années 70/80).

      Rien à foutre des lois, c’est juste le bon sens. Faut attendre et se comporter en adulte. Au pire tu nique dans un an ou deux, si c’est ça qui te défrise.

      Ce texte est naze, encore une fois. J’imagine que c’est le même bernard qui passe arroser les plantes, chaque mois, dans cette turne de Lundimidi.

      Pauvre type, ce serait drôle si ça ne faisait pas autre chose que de répéter les mêmes conneries, dangereuses.

      Entre les gâteux pseudo libertaire et les mères la morale légalistes, on est bien !

      Et foucault qui se tape des petits tapins de « au moins » 17/18 ans au maroc, c’est vraiment pas un argument pour contrer les débilités pédosatanistes. C’est juste dégueulasse.

    • et soit dit en passant, je suis des « comptes twitter féministes et queer » qui ont discuté des conneries du sorman sans les valider du tout, en contrant même les envolées fachos. C’est vraiment trop classe d’y aller à la louche et de mettre tout le monde au même niveau que Fdesouche.

    • C’est bien la loi qui cause du bons sens, est supposée le soutenir (et c’est comme ça qu’on s’offusque de la loi, tant il est rare qu’elle tienne sa promesse). Le sexe, l’amour, le désir, la rencontre, c’est pas le bons sens (le bon gros bon sens).
      J’ai pas de théorie toute prête, ce que je sais d’expérience c’est que dans un sens ou dans l’autre, au delà de 10 ans de différence, les mondes qui se rencontrent ont toute chance de se rater, et que plus l’un.e des deux protagonistes est jeune plus ces 10 ans ont toute chance de pas être une mesure possible. On fait quoi de celles qui font la paire et qui sont millésimés 14/19 ? de cet écart plus grand que 20/30 ou 25/40. On dit à 19 tu n’a pas le droit c’est un crime et à 14 tu ne dois pas c’est pour ton bien ? Ça marche pas cette affaire, ces généralisations ont débiles, et méchantes.
      Supprimer tous les dilemmes c’est tout savoir. Est-ce confortable ? Je ne crois pas.
      Nous avons à protéger les enfants et à prendre soin des ados. À quoi ça engage ? C’est pas écrit par Moïse ou le code pénal, Freud, Foucault ou quiconque.

      Ce que montrent ces procès post mortem (à part la lâcheté) c’est pas valeurs actuelles ou de l’arbre dont on fait les flutes = féminisme ou je sais pas quoi, c’est que les détournements patronaux et managériaux de Foucault (Kessler, la fondation du Medef), et sa neutralisation académique, auront pas suffit. Il faut aussi le criminaliser par contumace. On le dénonce en tant que « critique de la vérité » en pratiquant le déni des faits. On fait mine de cracher sur sa tombe dans le sens du vent, sans jamais risquer l’opprobre, avec le choeur, on dit qu’on désacralise, qu’on en fini avec la duperie du grand homme, ça fait chic. De l’usage des tapins (si c’était ça) au refus de la prison, de la critique de la psychiatrie à l’histoire (une histoire) de la sexualité, Foucault a été plusieurs. Faudrait cracher sur Michaux parce quil a été d’extrême droite ? Ridicule. Tant pis pour qui ne sait ni ne veut rien faire de quelque bout que ce soit des analyses offertes par Foucault.

      Un des meilleurs exemples de ces vues par le petit bout de la lorgnette agrémentées de mensonges éhontés nous a été offert par Onfray sur Freud (tant de fois critiqué et « dépassé » dès avant sa mort sur le terrain clinique et théorique). La forme si complaisamment adoptée ne plane pas indépendamment de ce fond de veulerie

      Si on veut des critiques de Foucault, la moindre des probité serait de lire, au moins un peu, et autre chose que des phrases par extraits. Et ensuite de regarder ce qu’en ont fait des « marxistes » (avec ou contre) et d’autres, ou de lire des mises en cause sérieuses, celles de Bouveresse par exemple. Mais ce bain de lisier, faut se le garder, le déposer quelque part, y réfléchir, envisager de le recycler.

    • Jean STERN
      https://twitter.com/Jean55/status/1390222825869520900

      Dans l’@lobs, une enquête fouillée met en pièces les accusations de Guy Sorman contre Michel Foucault et raconte comment il était alors sous haute surveillance policière à Sidi Bou Saïd pour son soutien aux opposants. Du simple journalisme contre la rumeur nauséabonde.

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210506.OBS43714/michel-foucault-accuse-de-pedocriminalite-notre-enquete-en-tunisie-aux-or

      #paywall

  • « Guerres culturelles » : les #sciences_sociales sont prises pour cibles du #Brésil à la #Pologne

    En Amérique du Sud ou en Europe, les universitaires qui travaillent dans des champs attaqués par les conservateurs, comme les #études_de_genre, se retrouvent en première ligne. Parmi eux, la Brésilienne #Marcia_Tiburi, exilée en France, qui juge, malgré tout, nécessaire « de construire une #culture_du_dialogue avec les différences ».

    Comment parler à un fasciste ? C’est le titre, surprenant à première vue, qu’a donné l’universitaire brésilienne Marcia Tiburi à l’un de ses nombreux ouvrages. Un titre bien optimiste puisque de #dialogue, il n’en a pas été question : à partir de la publication de ce livre en 2015, elle a été la cible d’une campagne de #dénigrement et de #violences menée par l’#extrême_droite.

    Cette artiste, universitaire, féministe, engagée en politique avec le Parti des travailleurs (PT) – et qui avait dénoncé le coup d’État contre Dilma Roussef en 2016 – a même dû quitter son pays en 2018, juste avant l’arrivée au pouvoir du funeste Jair #Bolsonaro.

    C’est qu’elle s’était lancée, quelques semaines avant, dans la campagne pour le poste de gouverneure de Rio de Janeiro, « avec l’espoir que tout allait changer ». « J’ai conduit un véhicule blindé pendant la campagne, mais quand le PT a perdu, il n’y avait plus moyen de continuer dans le pays, car il n’y avait plus d’espoir. »

    Elle a été harcelée à l’université, a subi des #accusations calomnieuses. « En 2018, j’ai été victime d’une #embuscade_médiatique dans une station de radio où je donnais une interview. Un groupe fasciste appelé #MBL [#Mouvement_Brésil_libre], financé par des hommes d’affaires nationaux et internationaux, a envahi l’espace où je donnais une interview avec des téléphones connectés pour filmer ma réaction. Je suis partie, mais le lendemain, une campagne de #diffamation, avec de fausses nouvelles, des vidéos et affiches numériques a été lancée contre moi et se poursuit jusqu’à aujourd’hui », explique-t-elle.

    Elle vit désormais en France. Elle a été accueillie par l’université Paris VIII et a obtenu une bourse dans le cadre du programme #Pause (#Programme_national_d’accueil_en_urgence_des_scientifiques_en_exil), après un passage par les États-Unis dans une institution protégeant les écrivains persécutés.

    Le Brésil peut être vu comme un laboratoire de malheur, la vitrine des dégâts que la #politique_de_haine mise en œuvre aujourd’hui par l’extrême droite et relayée par la puissance des réseaux sociaux et des médias de masse peut causer à l’un des piliers de la démocratie, la #liberté_académique (lire ici son analyse publiée par l’Iris).

    De l’expérience de Marcia Tiburi, on retient aussi que dans ces « #guerres_culturelles », les universitaires se retrouvent en première ligne. En particulier ceux qui, comme elle, travaillent dans les sciences sociales et dans des champs pris pour cibles par les conservateurs, en particulier les études de genre.

    « Il s’agit d’une #offensive_néolibérale, juge-t-elle. Le cas du Brésil montre clairement que le #fascisme a été déployé comme une #technologie_politique au service du #néolibéralisme. Bolsonaro n’est qu’un épouvantail dans la #plantation_coloniale (malheureusement, mon pays a encore toutes les caractéristiques d’une #colonie), son but et son rôle sont de maintenir les gens hypnotisés et effrayés. »

    À des milliers de kilomètres du Brésil (où le gouvernement coupe dans les fonds destinés à la philosophie pour les réorienter vers les sciences dures jugées plus « utiles »), le continent européen n’est pas épargné. En #Pologne, en #Hongrie ou en #Italie, des chercheuses et des chercheurs sont victimes de cette offensive contre la liberté académique de la part de pouvoirs qui cherchent à imposer leur vision des sciences.

    À #Vérone, petite ville italienne célèbre pour la pièce de Shakespeare Roméo et Juliette, #Massimo_Prearo, qui travaille sur la #sociologie politique du genre et de la #sexualité, s’est retrouvé dans une tempête médiatique et politique pour avoir voulu organiser en 2018 une journée d’études intitulée « Demandeurs d’asile, orientation sexuelle et identité de genre ».

    La Ligue du Nord de Matteo Salvini venait d’accéder au pouvoir dans un gouvernement de coalition avec le Mouvement Cinq Étoiles. « Il y a eu une réaction très forte de la droite et de l’extrême droite qui s’opposaient à ce que ce sujet soit abordé à l’université, nous accusant d’utiliser des arguments idéologiques et non universitaires, et de vouloir imposer la dictature des études de genre et des questions #LGBT », explique Massimo Prearo.

    Plus inquiétant encore, à l’époque, le président de l’université avait cédé à cette pression en décidant de suspendre le colloque, au motif qu’il existait des risques pour les participants. Finalement, la mobilisation, qui s’est traduite par des manifestations et une pétition internationale, a payé : le président est revenu sur sa décision.

    Depuis 2013, les études de genre sont en Italie dans le viseur du camp conservateur. Si cette année-là est un tournant, c’est que trois projets de loi présentés par le gouvernement de centre-gauche sont alors débattus au Parlement : un légalisant le mariage entre personnes de même sexe, un contre l’homophobie et un dernier ouvrant la voie au financement des études de genre à l’école.

    Tous trois déclenchent d’intenses débats dans la société italienne, qui mettent au premier plan les chercheurs dont ces sujets sont la spécialité.

    « En raison de la traduction politique du travail que nous effectuions depuis des années, nous avons été accusés par ceux qui s’opposaient à ces projets de loi de les avoir promus. Nous avons également été accusés de profiter de l’argent public pour promouvoir des lois qui divisent la société », témoigne Massimo Prearo.

    Bref, les concepts circulent, mais lorsqu’ils quittent l’espace académique pour la sphère publique, les chercheurs sont pris à partie et finissent par trinquer. On leur reproche de manquer d’#objectivité ou de verser dans l’#idéologie – l’idéologie étant le discours de l’autre lorsqu’il s’agit de le disqualifier. Avant les études de genre, ce sont les #études_féministes qui avaient dû subir ce type d’attaques dans les années 1990, explique Massimo Prearo.

    « Pas d’autre moyen que de construire une culture du dialogue avec les différences »

    Plus au nord, en Pologne, les études de genre ou les droits des LGBT+ sont également ciblés par le gouvernement du parti Droit et justice (PiS), qui cherche non seulement à imposer sa vision de l’histoire mais aussi, plus largement, à dicter ses vues sur les sciences sociales, au nom d’un #intégrisme_catholique. Comme l’explique un universitaire polonais qui a requis l’anonymat de peur des représailles, la chose s’est faite en deux temps : le pouvoir polonais a commencé par fusionner le ministère de l’éducation et celui des sciences et de l’enseignement supérieur.

    Puis, sous l’égide de ce super-ministère, un nouveau système d’évaluation scientifique des universitaires a été mis en place, reposant sur un système à points. Dans la liste des publications auxquelles seraient attribués des points, ont subitement surgi « plus de 70 nouvelles revues catholiques qui ne répondent pas aux normes des #revues universitaires » et auxquelles sont accordés « plus de points que de nombreuses autres revues réellement universitaires ». « Puisque nous vivons et travaillons dans le système “publier ou périr”, et que nous sommes évalués sur la base des points obtenus par les publications, la conclusion est évidente. Sur la base de cette évaluation, nous pouvons/ne pouvons pas être licenciés ou nous pouvons/ne pouvons pas être promus au rang de docteur ou de professeur. »

    Un « #agenda_catholique_fondamentaliste » est donc à l’ordre du jour, sous la houlette du super-ministre Przemysław #Czarnek. « Il a initié les changements dans les programmes et les livres scolaires, en effaçant les figures et les événements historiques qui ne correspondent pas à la “politique historique” promue par le ministère de la justice (c’est-à-dire en effaçant ou en diminuant le rôle de #Lech_Walesa dans le processus de rupture du système communiste en Pologne) », explique ce chercheur.

    Par ailleurs, les « #créationnistes », qui croient que leur Dieu est à l’origine de l’univers, ont porte ouverte et l’#éducation_sexuelle est interdite dans les écoles. Pour couronner le tout, à l’université, une nouvelle discipline scientifique a été introduite : la #science_de_la_famille !

    Pour ce chercheur polonais, l’objectif est tout simplement de « détruire ou de discréditer l’#élite_universitaire, les #intellectuels, qui représentent le groupe d’opposition le plus dangereux ».

    Alors que faire ? Dans son ouvrage de 2015 (Comment parler avec un fasciste ?, paru aux éditions Record en portugais, trois ans plus tard, en espagnol chez Akal, et qui paraîtra en anglais cet été), extrêmement stimulant pour ceux qui tentent de se débarrasser du spleen qui nous assaille, Marcia Tiburi plaide pour une #politique_de_l’amour face aux campagnes de #haine, relayées par les #réseaux_sociaux.

    Prenant pour cible le fascisme qui revient, recyclé par un néolibéralisme aux abois, elle espère l’avènement d’un dialogue véritable, à l’opposé des débats de confrontation qui ont essaimé sur les écrans de médias hystérisés ; un dialogue véritable qui nous permette d’écouter l’autre, car, dit-elle, « le dialogue est une aventure dans l’inconnu ».

    « De la possibilité de perforer le blindage fasciste au moyen du dialogue dépend notre survie comme citoyen », explique-t-elle. Il est aussi beaucoup question, dans son ouvrage, des réseaux sociaux et des médias tels que Fox News qui se nourrissent du ressentiment et en ont fait un fonds de commerce.

    Alors, quelle n’a pas été sa stupeur lorsque Marcia Tiburi a vu dans son pays d’accueil les attaques menées contre l’université par des ministres français, celui de l’éducation nationale Jean-Michel #Blanquer et celle des universités Frédérique #Vidal. « J’ai vraiment #peur, dit-elle, parce que la France, où je suis accueillie et envers laquelle j’éprouve la plus profonde gratitude et le plus grand respect pour le monde universitaire, ne peut pas être victime de ce genre de #mystification et de #populisme. J’ai perçu [les attaques de Blanquer et Vidal] comme un manque total de #respect, une #violence_symbolique et un #abus_épistémologique contre les professeurs et toute la communauté académique. »

    Pour #Eric_Fassin, professeur à l’université Paris VIII au département de science politique et à celui des études de genre, même s’il faut se garder de généraliser en rapprochant des situations qui présentent des niveaux de gravité différents, « il n’y a plus d’un coté les pays où l’on est protégé et d’un autre côté ceux où l’on serait exposé ». Pointant « l’#anti-intellectualisme des régimes néolibéraux », il estime qu’« on n’est plus sûr de qui est à l’abri et pour combien de temps ». « C’est relativement nouveau », souligne-t-il, en jugeant indispensable « une #internationalisation_de_la_solidarité ».

    Depuis 2015, Marcia Tiburi a écrit trois autres essais sur le Brésil, dont Ridicule politique (2017) et Le Délire du pouvoir (2019). On l’interroge sur l’ironie de son titre Comment parler avec un fasciste ?, au vu de sa situation actuelle. « L’échec nous appartient à tous, répond-elle. Mais je ne vois pas d’autre moyen que de construire une culture du dialogue avec les différences. C’est la façon de soutenir les droits fondamentaux. »

    Dans un laboratoire, on mène toutes sortes d’expériences. Certaines réussissent, d’autres non. Dans celui du Brésil, il faut espérer que Jair Bolsonaro échoue. Et que Marcia Tiburi réussisse.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/130321/guerres-culturelles-les-sciences-sociales-sont-prises-pour-cibles-du-bresi
    #université #solidarité

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