Le Virus de la domination masculine
►http://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_(film,_1980)
Donc, hier soir, nous décidons de revoir Virus, ce #film de fin du monde des années 80 dont j’avais gardé un assez bon souvenir lors de son premier visionnage dans les années 90.
Bref, toujours les mêmes thèmes de la science sans conscience et le personnage archétypale du militaire paranoïde complètement taré à qui il faut éviter de laisser des jouets qui tuent.
En résumé, le monde entier trépasse sauf la poignée de scientifiques qui vivent en Antarctique, là où il fait trop froid pour que les virus se reproduisent. Le truc, c’est qu’il reste 900 personnes vivantes dont 8 #femmes. Forcément, la démographie va prendre une baffe et on ne répétera jamais trop les bienfaits d’un monde où le travail est parfaitement mixte et paritaire.
Arrive la réunion au sommet pour décider du destin de l’humanité et là, faut s’accrocher aux bras du fauteuil pour ne pas démolir la télé à coups de pelle.
Déjà, on voit vite fait que l’exécutif est organisé par nations, ce qui est complètement con, puisque, par définition, il n’y a plus de nations, mais surtout que ce sont les anciens chefs, les vieux mecs, les militaires et les administratifs qui continuent à tenir les rênes de la communauté, parce qu’il leur faut un gouvernement. Autrement dit : on ne change pas une équipe qui perd !
Il y a donc 7 femmes soumises devant un parterre de mecs qui a concédé un strapontin à une représentante du sexe faible. Sur les 7 nanas, il y en a une qui pleure parce qu’elle vient de se faire violer. Le plus vieux prend la parole :
– Oui, le viol est un crime intolérable, cependant...
(quoi, cependant, connard ?)
–... Faut comprendre, les hommes ont des besoins.
Et voilà la brochette de quiches qui opinent du chef en silence, avec juste la violée qui couine un peu.
La femme à lunettes préménauposée (parce qu’elle a été choisi pour ça) prend la parole pour les copines qui deviennent donc l’ultra-minorité silencieuse :
– Oui, nous avons un grave problème pour la survie de l’espèce.
Elle est interrompue par une rousse impertinente (mais c’est un truc de rousse d’être impertinente) :
– Notre sexualité va devoir changer, la monogamie n’est plus envisageable.
On se dit qu’elle a peut-être des options intéressantes à proposer quant au rapport de force hommes/femmes, mais la nana à lunettes qui est dans le camp des dominants reprend la parole :
– les femmes sont devenues notre ressource la plus précieuse et il ne saura plus être question de sentiments ou de choix personnels : elles devront se répartir la tâches de satisfaire les hommes et de faire des enfants.
Et voilà, c’est plié : la nouvelle société transforme les quelques survivantes en #putes destinées à satisfaire les besoins des hommes (parce que les besoins des femmes, on s’en tape, elles n’en ont pas !) et en des utérus qui doivent produire à marche forcée la génération suivante. Rapidement est organisé une sorte de système de tirage au sort où les mecs gagnent une saillie que les femmes ne peuvent pas refuser.
Alors qu’elles devraient être en position de force et qu’elles devraient effectivement imposer un statut nouveau pour la femme, elles sont niées dans leur humanité même, on leur dénie toute autonomie intellectuelle, sexuelle ou sociétal et on en fait des objets totalement soumis aux hommes et à leurs indépassables besoins. La romance à la con entre une des survivante et un scientifique gentil ne rattrape absolument pas la brutalité des propos.
Bref, mon œil féministe a saigné hier soir.
#SF #sexisme