• The Gatekeepers
    https://www.youtube.com/watch?v=TpqLC2pcBjk

    présentation d’Arte, en 2014
    https://seenthis.net/messages/295426

    Chacun à leur tour, ils racontent, intensément, quelque trente ans de lutte antiterroriste en Israël et de gestion désastreuse de la question palestinienne. Un flot d’aveux précis, circonstanciés, d’une remarquable liberté et d’une sidérante acuité. Six anciens chefs du #Shin_Beth, l’équivalent israélien du FBI, expliquent comment, depuis la Guerre des six jours en 1967, dont la victoire vaut à l’État hébreu d’occuper #Gaza et la #Cisjordanie et de faire face à un million de #Palestiniens, les responsables politiques n’ont jamais vraiment cherché à construire la paix. Une succession d’erreurs qu’inaugurent les mots d’arabe approximatif avec lequel de jeunes réservistes s’adressent aux populations des nouveaux territoires occupés, leur annonçant qu’ils viennent les « castrer », au lieu de les « recenser ».

    Peuple oublié

    Bavures, tortures, méthodes iniques de renseignements et de recrutement d’indicateurs amplifiant la haine de l’occupé… Ils disent surtout l’absence glaçante de vision stratégique ; la résistance et l’hostilité des Palestiniens oubliés explosant avec la première Intifada ; le laxisme face à l’extrémisme juif qui anéantira, avec l’assassinat de Yitzhak Rabin, la seule réelle lueur de paix. « On a gagné toutes les batailles, mais on a perdu la guerre », lâche Ami Ayalon, à la tête du service de 1996 à 2000, quand Avraham Shalom, le plus ancien d’entre eux, compare l’armée d’occupation à celle de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. « Quand vous quittez le Shin Beth, vous devenez gauchiste… », conclut avec ironie Yaakov Péri (1988-1994).

    #Israël

  • #Taux_de_change : retour sur la politique israélienne des #otages

    Eyal Weizman, fondateur du collectif Forensic Architecture, revient sur la manière dont les #civils installés autour de #Gaza ont servi de « #mur_vivant » lors des massacres du 7 octobre perpétrés par le #Hamas, et retrace l’évolution de la politique israélienne à l’égard des otages.

    Au printemps 1956, huit ans après la Nakba (un terme arabe qui désigne « la catastrophe » ou « le désastre » que fut pour les Palestiniens la création d’Israël), un groupe de fedayins palestiniens franchit le fossé qui sépare Gaza de l’État d’Israël. D’un côté se trouvent 300 000 Palestiniens, dont 200 000 réfugiés expulsés de la région ; de l’autre, une poignée de nouvelles installations israéliennes. Les combattants palestiniens tentent de pénétrer dans le kibboutz de Nahal Oz, tuent Roi Rotberg, un agent de sécurité, et emportent son corps à Gaza, mais le rendent après l’intervention des Nations unies.

    #Moshe_Dayan, alors chef de l’état-major général d’Israël, se trouvait par hasard sur place pour un mariage et a demandé à prononcer, le soir suivant, l’éloge funèbre de Rotber. Parlant des hommes qui ont tué #Rotberg, il a demandé : « Pourquoi devrions-nous nous plaindre de la #haine qu’ils nous portent ? Pendant huit ans, ils se sont assis dans les camps de réfugiés de Gaza et ont vu de leurs yeux comment nous avons transformé les terres et les villages où eux et leurs ancêtres vivaient autrefois. » Cette reconnaissance de ce que les Palestiniens avaient perdu, les hommes politiques israéliens d’aujourd’hui ne peuvent plus se permettre de l’exprimer. Mais Dayan ne défendait pas le #droit_au_retour : il a terminé son discours en affirmant que les Israéliens devaient se préparer à une #guerre_permanente et amère, dans laquelle ce qu’Israël appelait les « #installations_frontalières » joueraient un rôle majeur.

    Au fil des ans, le #fossé s’est transformé en un système complexe de #fortifications - une #zone_tampon de 300 mètres, où plus de deux cents manifestants palestiniens ont été tués par balle en 2018 et 2019 et des milliers d’autres blessés, plusieurs couches de #clôtures en barbelés, des #murs en béton s’étendant sous terre, des mitrailleuses télécommandées - et des équipements de #surveillance, dont des tours de guet, des caméras de vidéosurveillance, des capteurs radar et des ballons espions. À cela s’ajoute une série de #bases_militaires, dont certaines situées à proximité ou à l’intérieur des installations civiles qui forment ce que l’on appelle l’#enveloppe_de_Gaza.

    Empêcher le retour des réfugiés

    Le #7_octobre_2023, lors d’une attaque coordonnée, le Hamas a frappé tous les éléments de ce système interconnecté. #Nahal_Oz, l’installation la plus proche de la clôture, a été l’un des points névralgiques de l’attaque. Le terme « #Nahal » fait référence à l’unité militaire qui a créé les installations frontalières. Les installations du Nahal ont débuté comme des avant-postes militaires et sont devenues des villages civils, principalement de type #kibboutz. Mais la transformation n’est jamais achevée et certains résidents sont censés se comporter en défenseurs quand la communauté est attaquée.

    La « #terre_des_absents » a été la #tabula_rasa sur laquelle les planificateurs israéliens ont dessiné le projet des colons sionistes après les expulsions de 1948. Son architecte en chef était #Arieh_Sharon, diplômé du Bauhaus, qui a étudié avec Walter Gropius et Hannes Meyer avant de s’installer en Palestine en 1931, où il a construit des lotissements, des coopératives de travailleurs, des hôpitaux et des cinémas. Lors de la création de l’État d’Israël, David Ben Gourion l’a nommé à la tête du département de planification du gouvernement. Dans The Object of Zionism (2018), l’historien de l’architecture Zvi Efrat explique que, bien que le plan directeur de Sharon soit fondé sur les principes les plus récents du design moderniste, il avait plusieurs autres objectifs : fournir des logements aux vagues d’immigrants arrivés après la Seconde Guerre mondiale, déplacer les populations juives du centre vers la périphérie, sécuriser la frontière et occuper le territoire afin de rendre plus difficile le retour des réfugiés.

    Dans les années 1950 et 1960, le #plan_directeur de Sharon et de ses successeurs a conduit à la construction, dans les « #zones_frontalières », définies à l’époque comme représentant environ 40 % du pays, de centres régionaux ou « #villes_de_développement » qui desservaient une constellation d’#implantations_agraires. Ces villes de développement devaient accueillir les immigrants juifs d’Afrique du Nord – les Juifs arabes – qui allaient être prolétarisés et devenir des ouvriers d’usine. Les implantations agraires de type kibboutz et #moshav étaient destinées aux pionniers du #mouvement_ouvrier, principalement d’Europe de l’Est. Les #terres appartenant aux villages palestiniens de #Dayr_Sunayd, #Simsim, #Najd, #Huj, #Al_Huhrraqa, #Al_Zurai’y, #Abu_Sitta, #Wuhaidat, ainsi qu’aux tribus bédouines #Tarabin et #Hanajre, sont occupées par les villes de développement #Sderot et #Ofakim et les kibboutzim de #Re’im, #Mefalsim, #Kissufim et #Erez. Toutes ces installations ont été visées le 7 octobre.

    La première #clôture

    À la suite de l’#occupation_israélienne de 1967, le gouvernement a établi des installations entre les principaux centres de population palestinienne à Gaza même, dont la plus grande était #Gush_Katif, près de Rafah, à la frontière égyptienne ; au total, les #colonies israéliennes couvraient 20 % du territoire de Gaza. Au début des années 1980, la région de Gaza et ses environs a également accueilli de nombreux Israéliens évacués du Sinaï après l’accord de paix avec l’Égypte.

    La première clôture autour du territoire a été construite entre 1994 et 1996, période considérée comme l’apogée du « #processus_de_paix ». Gaza était désormais isolée du reste du monde. Lorsque, en réponse à la résistance palestinienne, les colonies israéliennes de Gaza ont été démantelées en 2005, certaines des personnes évacuées ont choisi de s’installer près des frontières de Gaza. Un deuxième système de clôture, plus évolué, a été achevé peu après. En 2007, un an après la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, Israël a entamé un #siège à grande échelle, contrôlant et limitant les flux entrants de produits vitaux - #nourriture, #médicaments, #électricité et #essence.

    L’#armée_israélienne a fixé les privations à un niveau tel que la vie à Gaza s’en trouve presque complètement paralysée. Associé à une série de campagnes de #bombardements qui, selon les Nations unies, ont causé la mort de 3 500 Palestiniens entre 2008 et septembre 2023, le siège a provoqué une #catastrophe_humanitaire d’une ampleur sans précédent : les institutions civiles, les hôpitaux, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’hygiène sont à peine capables de fonctionner et l’électricité n’est disponible que pendant la moitié de la journée environ. Près de la moitié de la population de Gaza est au #chômage et plus de 80 % dépend de l’#aide pour satisfaire ses besoins essentiels.

    L’enveloppe de Gaza

    Le gouvernement israélien offre de généreux #avantages_fiscaux (une réduction de 20 % de l’impôt sur le revenu par exemple) aux habitants des installations autour de Gaza, dont beaucoup longent une route parallèle à la ligne de démarcation, à quelques kilomètres de celle-ci. L’enveloppe de Gaza comprend 58 installations situées à moins de 10 km de la frontière et comptant 70 000 habitants. Au cours des dix-sept années depuis la prise de pouvoir par le Hamas, malgré les tirs sporadiques de roquettes et de mortiers palestiniens et les bombardements israéliens sur le territoire situé à quelques kilomètres de là, les installations n’ont cessé d’augmenter. La hausse des prix de l’immobilier dans la région de Tel-Aviv et les collines ouvertes de la région (que les agents immobiliers appellent la « Toscane du nord du Néguev ») a entraîné un afflux de la classe moyenne.

    De l’autre côté de la barrière, les conditions se sont détériorées de manière inversement proportionnelle à la prospérité croissante de la région. Les installations sont un élément central du système d’#enfermement imposé à Gaza, mais leurs habitants tendent à différer des colons religieux de Cisjordanie. Démontrant l’aveuglement partiel de la gauche israélienne, certaines personnes installées dans le Néguev sont impliquées dans le #mouvement_pacifiste.

    Le 7 octobre, les combattants du Hamas ont forcé les éléments interconnectés du réseau de siège. Des tireurs d’élite ont tiré sur les caméras qui surplombent la zone interdite et ont lancé des grenades sur les #tours_de_communication. Des barrages de roquettes ont saturé l’#espace_radar. Plutôt que de creuser des tunnels sous les clôtures, les combattants sont venus par le sol. Les observateurs israéliens ne les ont pas vus ou n’ont pas pu communiquer assez rapidement ce qu’ils ont vu.

    Les combattants ont fait sauter ou ouvert quelques douzaines de brèches dans la clôture, élargies par les bulldozers palestiniens. Certains combattants du Hamas ont utilisé des parapentes pour franchir la frontière. Plus d’un millier d’entre eux ont pris d’assaut les bases militaires. L’armée israélienne, aveuglée et muette, n’a pas de vision claire du champ de bataille et les détachements mettent des heures à arriver. Des images incroyables sont apparues sur Internet : des adolescents palestiniens ont suivi les combattants à vélo ou à cheval, sur une terre dont ils avaient peut-être entendu parler par leurs grands-parents, maintenant transformée au point d’en être méconnaissable.

    Les #massacres du 7 octobre

    Les événements auraient pu s’arrêter là, mais ce ne fut pas le cas. Après les bases, ce furent les installations, les horribles massacres maison par maison, et le meurtre d’adolescents lors d’une fête. Des familles ont été brûlées ou abattues dans leurs maisons, des civils incluant des enfants et des personnes âgées ont été prises en otage. Au total, les combattants ont tué environ 1 300 civils et soldats. Plus de 200 personnes ont été capturées et emmenées à Gaza. Jusqu’alors, rien, dans la #violence ni la #répression, n’avait rendu de tels actes inévitables ou justifiés.

    Israël a mis des décennies à brouiller la ligne de démarcation entre les fonctions civiles et militaires des installations, mais cette ligne a aujourd’hui été brouillée d’une manière jamais envisagée par le gouvernement israélien. Les habitants civils cooptés pour faire partie du mur vivant de l’enveloppe de Gaza ont subi le pire des deux mondes. Ils ne pouvaient pas se défendre comme des soldats et n’étaient pas protégés comme des civils.

    Les images des installations dévastées ont permis à l’armée israélienne d’obtenir carte blanche de la part de la communauté internationale et de lever les restrictions qui avaient pu être imposées précédemment. Les hommes politiques israéliens ont appelé à la #vengeance, avec un langage explicite et annihilationiste. Les commentateurs ont déclaré que Gaza devrait être « rayée de la surface de la Terre » et que « l’heure de la Nakba 2 a sonné ». #Revital_Gottlieb, membre du Likoud à la Knesset, a tweeté : « Abattez les bâtiments ! Bombardez sans distinction ! Assez de cette impuissance. Vous le pouvez. Il y a une légitimité mondiale ! Détruisez Gaza. Sans pitié ! »

    L’échange de prisonniers

    Les otages civils des installations dont Israël a fait un « mur vivant » sont devenus pour le Hamas un #bouclier_humain et des atouts pour la #négociation. Quelle que soit la façon dont le #conflit se termine, que le Hamas soit ou non au pouvoir (et je parie sur la première solution), Israël ne pourra pas éviter de négocier l’#échange_de_prisonniers. Pour le Hamas, il s’agit des 6 000 Palestiniens actuellement dans les prisons israéliennes, dont beaucoup sont en #détention_administrative sans procès. La prise en otages d’Israéliens a occupé une place centrale dans la #lutte_armée palestinienne tout au long des 75 années de conflit. Avec des otages, l’#OLP et d’autres groupes cherchaient à contraindre Israël à reconnaître implicitement l’existence d’une nation palestinienne.

    Dans les années 1960, la position israélienne consistait à nier l’existence d’un peuple palestinien, et donc qu’il était logiquement impossible de reconnaître l’OLP comme son représentant légitime. Ce déni signifiait également qu’il n’y avait pas à reconnaître les combattants palestiniens comme des combattants légitimes au regard du droit international, et donc leur accorder le statut de #prisonniers_de_guerre conformément aux conventions de Genève. Les Palestiniens capturés étaient maintenus dans un #vide_juridique, un peu comme les « combattants illégaux » de l’après 11-septembre.

    En juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a détourné un vol d’El-Al et l’a fait atterrir en Algérie, inaugurant une série de détournements, dont l’objectif explicite était la libération de prisonniers palestiniens. L’incident d’Algérie a conduit à l’échange de 22 otages israéliens contre 16 prisonniers palestiniens, bien que le gouvernement israélien ait nié un tel accord. Seize contre 22 : ce taux d’échange n’allait pas durer longtemps. En septembre 1982, après l’invasion du Liban par Israël, le Commandement général du FPLP d’Ahmed Jibril a capturé trois soldats de l’armée israélienne ; trois ans plus tard, dans le cadre de ce qui a été appelé l’accord Jibril, Israël et le FPLP-CG sont finalement parvenus à un accord d’échange de prisonniers : trois soldats contre 1 150 prisonniers palestiniens. Dans l’accord de 2011 pour la libération de Gilad Shalit, capturé par le Hamas en 2006, le taux d’échange était encore plus favorable aux Palestiniens : 1 027 prisonniers pour un seul soldat israélien.
    Directive Hannibal

    Anticipant de devoir conclure de nombreux accords de ce type, Israël s’est mis à arrêter arbitrairement davantage de Palestiniens, y compris des mineurs, afin d’augmenter ses atouts en vue d’un échange futur. Il a également conservé les corps de combattants palestiniens, qui devaient être restitués dans le cadre d’un éventuel échange. Tout cela renforce l’idée que la vie d’un colonisateur vaut mille fois plus que la vie d’un colonisé, calcul qui évoque inévitablement l’histoire du #colonialisme et du commerce d’êtres humains. Mais ici, le taux de change est mobilisé par les Palestiniens pour inverser la profonde asymétrie coloniale structurelle.

    Tous les États ne traitent pas de la même manière la capture de leurs soldats et de leurs citoyens. Les Européens et les Japonais procèdent généralement à des échanges secrets de prisonniers ou négocient des rançons. Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment publiquement qu’ils ne négocient pas et n’accèdent pas aux demandes des ravisseurs et, bien qu’ils n’aient pas toujours respecté cette règle à la lettre, ils ont privilégié l’abstention et le silence lorsqu’une opération de sauvetage semblait impossible.

    Cette attitude est considérée comme un « moindre mal » et fait partie de ce que les théoriciens des jeux militaires appellent le « jeu répété » : chaque action est évaluée en fonction de ses éventuelles conséquences à long terme, les avantages d’obtenir la libération d’un prisonnier étant mis en balance avec le risque que l’échange aboutisse à l’avenir à la capture d’autres soldats ou civils.

    Lorsqu’un Israélien est capturé, sa famille, ses amis et ses partisans descendent dans la rue pour faire campagne en faveur de sa libération. Le plus souvent, le gouvernement y consent et conclut un accord. L’armée israélienne déconseille généralement au gouvernement de conclure des accords d’échange, soulignant le risque pour la sécurité que représentent les captifs libérés, en particulier les commandants de haut rang, et la probabilité qu’ils encouragent les combattants palestiniens à prendre davantage d’otages. Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui le chef du Hamas, a été libéré dans le cadre de l’#accord_Shalit. Une importante campagne civile contre ces échanges a été menée par le mouvement religieux de colons #Gush_Emunim, qui y voyait une manifestation de la fragilité de la société « laïque et libérale » d’Israël.

    En 1986, à la suite de l’#accord_Jibril, l’armée israélienne a publié la directive controversée Hannibal, un ordre opérationnel secret conçu pour être invoqué lors de la capture d’un soldat israélien par une force armée irrégulière. L’armée a nié cette interprétation, mais les soldats israéliens l’ont comprise comme une autorisation de tuer un camarade avant qu’il ne soit fait prisonnier. En 1999, #Shaul_Mofaz, alors chef de l’état-major général, a expliqué cette politique en ces termes : « Avec toute la douleur que cela implique, un soldat enlevé, contrairement à un soldat tué, est un problème national. »

    Bien que l’armée ait affirmé que le nom de la directive avait été choisi au hasard par un programme informatique, il est tout à fait approprié. Le général carthaginois Hannibal Barca s’est suicidé en 181 avant J.-C. pour ne pas tomber aux mains des Romains. Ceux-ci avaient fait preuve d’une détermination similaire trente ans plus tôt : lorsque Hannibal tenta d’obtenir une rançon pour les soldats qu’il avait capturés lors de sa victoire à Cannes, le Sénat, après un débat houleux, refusa et les prisonniers furent exécutés.

    Le 1er août 2014, lors de l’offensive sur Gaza connue sous le nom d’« #opération_Bordure_protectrice », des combattants palestiniens ont capturé un soldat de Tsahal près de Rafah, et la #directive_Hannibal est entrée en vigueur. L’armée de l’air a bombardé le système de tunnels où avait été emmené le soldat, tuant 135 civils palestiniens, dont des familles entières. L’armée a depuis annulé la directive. Toutefois, la plupart des bombardements actuels vise les #tunnels où se trouvent les postes de commandement du Hamas et les otages : le gouvernement semble ainsi, par ces bombardements aveugles, non seulement menacer les Gazaouis d’une #destruction sans précédent, mais aussi revenir au principe de préférer des captifs morts à un accord. #Bezalel_Smotrich, ministre israélien des finances, a appelé à frapper le Hamas « sans pitié, sans prendre sérieusement en considération la question des captifs ». #Gilad_Erdan, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, a déclaré que les otages « ne nous empêcheraient pas de faire ce que nous devons faire ». Mais dans cette guerre, le sort des #civils de Gaza et des Israéliens capturés est étroitement lié, tout comme celui des deux peuples.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/041123/taux-de-change-retour-sur-la-politique-israelienne-des-otages
    #Israël #Palestine #Eyal_Weizman #à_lire

  • La Question d’Israël, Olivier Tonneau
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/161023/la-question-disrael

    La violence qui s’abat sur Gaza appelle à une condamnation sans faille d’Israël. Elle suscite également pour l’Etat hébreu une haine qui exige, en revanche, d’être soumise à l’analyse.

    Ce texte mûrit depuis des années. J’aurais préféré ne pas l’écrire en des temps de fureur et de sang mais sans l’effroi de ces derniers jours, je ne m’y serais peut-être jamais décidé.
    Effroi devant les crimes du #Hamas : j’ai repris contact avec Noam, mon témoin de mariage perdu de vue depuis des années qui vit à Tel Aviv, pour m’assurer qu’il allait bien ainsi que ses proches. Effroi devant les cris de joie poussés par tout ce que mon fil Facebook compte d’ « #antisionistes », puis par le communiqué du #NPA accordant son soutien à la résistance palestinienne quelques moyens qu’elle choisisse – comme si la #guerre justifiait tout et qu’il n’existait pas de #crimes_de_guerre.
    Effroi, ensuite, face aux réactions des #médias français qui, refusant absolument toute contextualisation de ces crimes, préparaient idéologiquement l’acceptation de la répression qui s’annonçait. Effroi face à cette répression même, à la dévastation de #Gaza. Effroi d’entendre Netanyahou se vanter d’initier une opération punitive visant à marquer les esprits et les corps pour des décennies, puis son ministre qualifier les #Gazaouis d’animaux. Ainsi les crimes commis par le Hamas, que seule une mauvaise foi éhontée peut séparer des violences infligées par le gouvernement d’extrême-droite israélien aux #Palestiniens, servent de prétexte au durcissement de l’oppression qui les a engendrés. Effroi, enfin, face au concert d’approbation des puissances occidentales unanimes : les acteurs qui seuls auraient le pouvoir de ramener #Israël à la raison, qui d’ailleurs en ont la responsabilité morale pour avoir porté l’Etat Hébreu sur les fonts baptismaux, l’encouragent au contraire dans sa démence suicidaire.

    Je veux dans ce texte dire trois choses. Les deux premières tiennent en peu de mots. D’abord, ceux qui hurlent de joie face au #meurtre_de_civils ont perdu l’esprit. Je n’ose imaginer ce qui se passe dans celui de victimes d’une oppression soutenue ; quant aux #militants regardant tout cela de France, ils ont en revanche perdu toute mon estime. Cependant – c’est la deuxième chose – si la qualification des actes du #Hamas ne fait aucun doute, un crime s’analyse, même en droit, dans son contexte. Or si la responsabilité des agents est toujours engagée, elle ne délie nullement Israël de sa responsabilité écrasante dans la mise en œuvre d’occupations, de répressions, de violences propres à susciter la haine et la folie meurtrière. Qui plus est, Israël étant dans l’affaire la puissance dominante a seule les moyens de transformer son environnement. Le gouvernement Israélien est cause première de la folie meurtrière et premier responsable de l’accélération du cycle infernal. Qu’il y eût une troisième chose à dire, c’est ce qui m’est apparu en lisant dans un tweet de Louis Boyard : 
    « Il est hors de question que je me penche sur la question d’Israël (…). L’Etat d’Israël est une terre « volée » à la Palestine qu’ils le veuillent ou non ».

    Ce sont là propos parfaitement banals de la part des antisionistes d’aujourd’hui. Ils ont le mérite de dire crûment que la critique d’Israël, au-delà des actes barbares commis par son gouvernement, porte sur le fondement même de l’Etat hébreu dont on aurait tout dit une fois rappelé qu’il s’est fondé sur le « vol » d’une terre. Cette attitude est à mes yeux irresponsable et même choquante. Comment ne pas entendre l’écho assourdissant de la vieille « question juive » dans la formule « question d’Israël » ? Aussi l’enjeu principal de ce texte, qui exige un développement d’une certaine longueur, est cette question même.

    ... « la #colonisation travaille à déciviliser le #colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la #haine_raciale, au relativisme moral » (Aimé Césaire)

    ... « La référence permanente au génocide des Juifs d’Europe et l’omniprésence de ces terribles images fait que, si la réalité du rapport de forces rend impossible l’adoption des comportements des victimes juives, alors on adopte, inconsciemment ou en général, les comportements des massacreurs du peuple juif : on marque les Palestiniens sur les bras, on les fait courir nus, on les parque derrière des barbelés et des miradors, on s’est même servi pendant un cours moment de Bergers Allemands. » #Michel_Warschawski

    ... le gouvernement israélien ne fonde pas sa sécurité sur le désarmement du Hamas mais sur le traumatisme des Palestiniens dans leur ensemble, ces « animaux » auxquels on promet un châtiment qui rentrera dans l’histoire – comme s’il était temps de leur offrir, à eux aussi, l’impérissable souvenir d’un holocauste....

    ... « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus » (Ahron Bregman)

    ... si deux millions de pieds-noirs ont pu retraverser la Méditerranée, deux cent cinquante mille colons peuvent repasser la ligne verte : c’est une question de volonté politique.

    #toctoc #nationalisme #génocide #déshumanisation_de_l’autre #juifs #israéliens #Intifada #11_septembre_2001 #Patriot_Act #histoire #utopie #paix #Henry_Laurens #Edward_Saïd #Maxime_Rodinson #Ahron_Bregman #Henryk_Erlich #Emmanuel_Szerer #Bund #POSDR #URSS #fascisme #nazisme #Vladimir_Jabotinsky #sionisme #Etats-Unis #Grande-Bretagne #ONU #Nakba #Arthur_Koestler #Albert_Memmi #libération_nationale #Shlomo_Sand #Ilan_Pappe #apartheid #loi_militaire #antisémitisme #diaspora_juive #disapora #religion #fascisme_ethniciste

  • #Roms et Juifs : écrire le génocide
    https://laviedesidees.fr/Ari-Joskowicz-Rain-of-Ash

    Les Roms et les Juifs ont été massacrés côte à côte pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, un #génocide soude-t-il ses rescapés ? Dans un ouvrage remarquable, l’historien Ari Joskowicz propose une #Histoire relationnelle des Roms et des Juifs de la sortie de guerre au début du XXIe siècle. À propos de : Ari Joskowicz, Rain of Ash. Roma, Jews, and the Holocaust, Princeton University Press

    #Shoah #nazisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231030_roms.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231030_roms-2.docx

    • il dit lui même « synthèse » et « truc que je ne connais pas », et il le prouve, par exemple en laissant entendre que le sionisme est un mouvement fondamentaliste religieux, alors que c’était en bonne partie un mouvement de juifs sécularisés et laïcs, qui a émergé non seulement en raison des persécutions en Europe mais danse le cadre du développement des nationalismes européens du XIXeme, repris ensuite encore ailleurs et par d’autres.
      idem, si on n’évoque pas la spécificité de l’antisémitisme (il n’y qu’aux juifs que sont attribué des pouvoirs occultes, ce qui permet le « socialisme des imbéciles » et le complotisme antisémite) ou celles du racisme anti-arabe (à la fois « judéo- chrétien », depuis les monothéisme antérieurs à l’islam, et colonial, effectivement). si on veut faire des machins à l’oral plutôt que de tabler sur la lecture d’ouvrages approfondis et contradictoires, ça me semble plus intéressant de livrer des témoignages, des récits, ou des confrontations entre énonciateurs qui travaillent pour de bon sur ces questions que de prétendre tout embrasser sous l’angle d’une grille de lecture préétablie (décoloniale or whatever).

    • oui, @rastapopoulos, il tâche d’être précautionneux sur l’antisémitisme et il dit vrai dans le passage que tu cites (guerre de religion). mais il loupe ce point historiquement décisif de la (re)confessionalisation progressive des deux mouvements nationalistes, sioniste et palestinien. des deux cotés, la religion n’était en rien essentiele, bien que de part et d’autre cela ai aussi joué initialement un rôle, minoritaire (cf. l’histoire du sionisme et celle de l’OLP). voilà qui est altéré par ce qu’il dit du sionisme originel (où il se plante), dont les coordonnées se définissaient dans un espace résolument mécréant, dans un rapport conflictuel avec le Bund, avec le socialisme révolutionnaire européen.
      pour ce que je comprends d’Israël, on peut dire grossièrement que le religieux se divise en deux, un fondamentalisme messianique et guerrier qui caractérise nombre de colons (dans l’acception israélienne du terme) et l’État israélien, et de l’autre une religiosité qui refuse la sécularisation dans l’État guerrier (exemptions du service militaire pour des orthodoxes d’une part, qui fait scandale, dissidence pacifiste au nom de la Thora d’autre part).

      j’avais vu ce bobino avant qu’il soit cité par Mona et repris par toi et ne l’avait pas aimé. la vulgarisation historique est un exercice à haut risque (simplifications impossibles, déperditions, erreurs), le gars d’Histoires crépues en est d’ailleurs conscient.
      un récit au présent qui sait tirer des fils historiques et politiques nécessaires à ce qu’il énonce (comme l’a si bien réussi Mona avec son dernier papier) ne se donne pas pour objectif une synthèse historique. celle-ci émerge par surcroit depuis le présent (une critique, une représentation du présent).

      edit @sandburg, les persécutions des juifs et l’éclosion des nationalismes en Europe sont déterminantes dans cette « histoire du XXeme ». le sionisme nait, lui aussi, au XIXeme...

      #histoire #politique #présent

  • Lettre ouverte au président de la République française - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1354010/lettre-ouverte-au-president-de-la-republique-francaise.html

    Lettre ouverte au président de la République française
    OLJ / Par Dominique EDDÉ, le 20 octobre 2023 à 10h30

    Monsieur le Président,

    C’est d’un lieu ruiné, abusé, manipulé de toutes parts, que je vous adresse cette lettre. Il se pourrait qu’à l’heure actuelle, notre expérience de l’impuissance et de la défaite ne soit pas inutile à ceux qui, comme vous, affrontent des équations explosives et les limites de leur toute puissance.

    Je vous écris parce que la France est membre du Conseil de sécurité de l’ONU et que la sécurité du monde est en danger. Je vous écris au nom de la paix.

    L’horreur qu’endurent en ce moment les Gazaouis, avec l’aval d’une grande partie du monde, est une abomination. Elle résume la défaite sans nom de notre histoire moderne. La vôtre et la nôtre. Le Liban, l’Irak, la Syrie sont sous terre. La Palestine est déchirée, trouée, déchiquetée selon un plan parfaitement clair : son annexion. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les cartes.

    Le massacre par le Hamas de centaines de civils israéliens, le 7 octobre dernier, n’est pas un acte de guerre. C’est une ignominie. Il n’est pas de mots pour en dire l’étendue. Si les arabes ou les musulmans tardent, pour nombre d’entre eux, à en dénoncer la barbarie, c’est que leur histoire récente est jonchée de carnages, toutes confessions confondues, et que leur trop plein d’humiliation et d’impotence a fini par épuiser leur réserve d’indignation ; par les enfermer dans le ressentiment. Leur mémoire est hantée par les massacres, longtemps ignorés, commis par des Israéliens sur des civils palestiniens pour s’emparer de leurs terres. Je pense à Deir Yassin en 1948, à Kfar Qassem en 1956. Ils ont par ailleurs la conviction – je la partage – que l’implantation d’Israël dans la région et la brutalité des moyens employés pour assurer sa domination et sa sécurité ont très largement contribué au démembrement, à l’effondrement général. Le colonialisme, la politique de répression violente et le régime d’apartheid de ce pays sont des faits indéniables. S’entêter dans le déni, c’est entretenir le feu dans les cerveaux des uns et le leurre dans les cerveaux des autres. Nous savons tous par ailleurs que l’islamisme incendiaire s’est largement nourri de cette plaie ouverte qui ne s’appelle pas pour rien « la Terre sainte ». Je vous rappelle au passage que le Hezbollah est né au Liban au lendemain de l’occupation israélienne, en 1982, et que les désastreuses guerres du Golfe ont donné un coup d’accélérateur fatal au fanatisme religieux dans la région.

    Qu’une bonne partie des Israéliens reste traumatisée par l’abomination de la Shoah et qu’il faille en tenir compte, cela va de soi. Que vous soyez occupé à prévenir les actes antisémites en France, cela aussi est une évidence. Mais que vous en arriviez au point de ne plus rien entendre de ce qui se vit ailleurs et autrement, de nier une souffrance au prétexte d’en soigner une autre, cela ne contribue pas à pacifier. Cela revient à censurer, diviser, boucher l’horizon. Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien. Écoutez plutôt les dissidents israéliens qui, eux, entretiennent l’honneur. Ils sont nombreux à vous alerter, depuis Israël et les États-Unis.

    Commencez, vous les Européens, par exiger l’arrêt immédiat des bombardements de Gaza. Vous n’affaiblirez pas le Hamas ni ne protégerez les Israéliens en laissant la guerre se poursuivre. Usez de votre voix non pas seulement pour un aménagement de corridors humanitaires dans le sillage de la politique américaine, mais pour un appel à la paix ! La souffrance endurée, une décennie après l’autre, par les Palestiniens n’est plus soutenable. Cessez d’accorder votre blanc-seing à la politique israélienne qui emmène tout le monde dans le mur, ses citoyens inclus. La reconnaissance, par les États-Unis, en 2018, de Jérusalem capitale d’Israël ne vous a pas fait broncher. Ce n’était pas qu’une insulte à l’histoire, c’était une bombe. Votre mission était de défendre le bon sens que prônait Germaine Tillion « Une Jérusalem internationale, ouverte aux trois monothéismes. » Vous avez avalisé, cette même année, l’adoption par la Knesset de la loi fondamentale définissant Israël comme « l’État-Nation du peuple juif ». Avez-vous songé un instant, en vous taisant, aux vingt et un pour cent d’Israéliens non juifs ? L’année suivante, vous avez pour votre part, Monsieur le Président, annoncé que « l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme. » La boucle était bouclée. D’une formule, vous avez mis une croix sur toutes les nuances. Vous avez feint d’ignorer que, d’Isaac Breuer à Martin Buber, un grand nombre de penseurs juifs étaient antisionistes. Vous avez nié tous ceux d’entre nous qui se battent pour faire reculer l’antisémitisme sans laisser tomber les Palestiniens. Vous passez outre le long chemin que nous avons fait, du côté dit « antisioniste », pour changer de vocabulaire, pour reconnaître Israël, pour vouloir un avenir qui reprenne en compte les belles heures d’un passé partagé. Les flots de haine qui circulent sur les réseaux sociaux, à l’égard des uns comme des autres, n’exigent-ils pas du responsable que vous êtes un surcroît de vigilance dans l’emploi des mots, la construction des phrases ? À propos de paix, Monsieur le Président, l’absence de ce mot dans votre bouche, au lendemain du 7 octobre, nous a sidérés. Que cherchons-nous d’autre qu’elle au moment où la planète flirte avec le vide ?

    Les accords d’Abraham ont porté le mépris, l’arrogance capitaliste et la mauvaise foi politique à leur comble. Est-il acceptable de réduire la culture arabe et islamique à des contrats juteux assortis – avec le concours passif de la France – d’accords de paix gérés comme des affaires immobilières ? Le projet sioniste est dans une impasse. Aider les Israéliens à en sortir demande un immense effort d’imagination et d’empathie qui est le contraire de la complaisance aveuglée. Assurer la sécurité du peuple israélien c’est l’aider à penser l’avenir, à l’anticiper, et non pas le fixer une fois pour toutes à l’endroit de votre bonne conscience, l’œil collé au rétroviseur. Ici, au Liban, nous avons échoué à faire en sorte que vivre et vivre ensemble ne soient qu’une et même chose. Par notre faute ? En partie, oui. Mais pas seulement. Loin de là. Ce projet était l’inverse du projet israélien qui n’a cessé de manœuvrer pour le rendre impossible, pour prouver la faillite de la coexistence, pour encourager la fragmentation communautaire, les ghettos. À présent que toute cette partie du monde est au fond du trou, n’est-il pas temps de décider de tout faire autrement ? Seule une réinvention radicale de son histoire peut rétablir de l’horizon.

    En attendant, la situation dégénère de jour en jour : il n’y a plus de place pour les postures indignées et les déclarations humanitaires. Nous voulons des actes. Revenez aux règles élémentaires du droit international. Demandez l’application, pour commencer, des résolutions de l’ONU. La mise en demeure des islamistes passe par celle des autorités israéliennes. Cessez de soutenir le nationalisme religieux d’un côté et de le fustiger de l’autre. Combattez les deux. Rompez cette atmosphère malsaine qui donne aux Français de religion musulmane le sentiment d’être en trop s’ils ne sont pas muets.

    Écoutez Nelson Mandela, admiré de tous à bon compte : « Nous savons parfaitement que notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens, » disait-il sans détour. Il savait, lui, qu’on ne fabrique que de la haine sur les bases de l’humiliation. On traitait d’animaux les noirs d’Afrique du Sud. Les juifs aussi étaient traités d’animaux par les nazis. Est-il pensable que personne, parmi vous, n’ait publiquement dénoncé l’emploi de ce mot par un ministre israélien au sujet du peuple palestinien ? N’est-il pas temps d’aider les mémoires à communiquer, de les entendre, de chercher à comprendre là où ça coince, là où ça fait mal, plutôt que de céder aux affects primaires et de renforcer les verrous ? Et si la douleur immense qu’éprouve chaque habitant de cette région pouvait être le déclic d’un début de volonté commune de tout faire autrement ? Et si l’on comprenait soudain, à force d’épuisement, qu’il suffit d’un rien pour faire la paix, tout comme il suffit d’un rien pour déclencher la guerre ? Ce « rien » nécessaire à la paix, êtes-vous sûrs d’en avoir fait le tour ? Je connais beaucoup d’Israéliens qui rêvent, comme moi, d’un mouvement de reconnaissance, d’un retour à la raison, d’une vie commune. Nous ne sommes qu’une minorité ? Quelle était la proportion des résistants français lors de l’occupation ? N’enterrez pas ce mouvement. Encouragez-le. Ne cédez pas à la fusion morbide de la phobie et de la peur. Ce n’est plus seulement de la liberté de tous qu’il s’agit désormais. C’est d’un minimum d’équilibre et de clarté politique en dehors desquels c’est la sécurité mondiale qui risque d’être dynamitée.

    Par Dominique EDDÉ. Écrivaine.

  • ★ Un grand merci au Compagnon Pierre Mattei pour cette approche lucide sur la situation au Proche-Orient...

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    🟥 « Dénoncer l’intervention militaire des fascistes verts du Hamas en Israël, bien sur.
    Dénoncer les ultra-nationalistes palestiniens qui continuent de rêver à une grande Palestine et à la destruction de l’Etat d’Israël, c’est une évidence.
    Dénoncer l’extrême-droite israélienne et son projet de grand Israël, sa répression sanglante et ses colonisations de peuplement doit l’être aussi. Non pas qu’il faille se satisfaire d’un pseudo équilibre bancale dans l’horreur, mais parce qu’il faut rappeler partout et en toute circonstance que le nationalisme c’est le racisme, l’éthno-centrisme, la discrimination, l’inégalité, la violence et la guerre dont les premières victimes sont les peuples.
    Contre toutes les dominations et contre toutes les guerres.
     »

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    #Palestine #Israël #colonialisme #militarisme #nationalismes #guerre #violences #souffrances #haines #DroitsHumains #internationalisme #Paix #Liberté... ★ Ni #Hamas ni #Nétanyahou

  • Anniversaire du massacre de Babi Yar

    Les 29 et 30 septembre 1941 s’est déroulé le massacre de Babi Yar. D’après les archives allemandes, 33 771 Juifs de Kiev ont été assassinés en à peine 36 heures dans ce ravin situé au Nord de la capitale ukrainienne. Le massacre a été perpétré par un Einsatzgruppe (unité de police mobile chargée des massacres pendant la « shoah par balles ») avec la collaboration d’auxiliaires ukrainiens. Plusieurs sources indiquent une responsabilité particulière de l’OUN-M (Organisation des Nationalistes Ukrainiens-Melnyk) qui a exercé des fonctions de police au service des nazis au cours de l’occupation de Kiev. La Sixième armée allemande a joué un rôle décisif dans la logistique du massacre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/03/anniversaire-du-massacre-de-babi-yar

    #histoire #ukraine #génocide

  • 🛑 En Inde, le fascisme du roi Modi - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    Cela fait cinq ans que la militante indienne Shoma Sen est emprisonnée sans avoir eu droit à un procès. Comme des milliers d’autres, elle fait les frais de la montée en puissance d’un gouvernement de plus en plus souvent qualifié de fasciste.

    #Inde #fascisme #ShomaSen #répression #NarendraModi

    https://cqfd-journal.org/En-Inde-le-fascisme-du-roi-Modi

  • Stolpersteine für Holocaust-Opfer: Berliner Jüdin kehrt an den Ort ihres Schreckens zurück
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/stolpersteine-fuer-holocaust-opfer-eine-berliner-juedin-kehrt-an-de

    21.9.2023 von Anne-Kattrin Palmer - Es ist Mittagszeit, als sich vergangene Woche ein Trüppchen von Menschen vor einem Wohnhaus in Berlin-Mitte trifft. Die Sonne scheint, der ehemalige Architekt Thomas Schriever kniet sich mit seinem Eimer nieder und beginnt, die Pflastersteine aus dem Boden zu holen. Er geht langsam vor, bedächtig. Seine Augen sind gerötet. Später wird er sagen, dass es ihm sehr nahegegangen ist.

    Neben ihm sitzt eine zierliche, gebrechliche Frau mit rotem Haar in einem Rollstuhl. Ginger Lane ist 84 Jahre alt. Die einstige Balletttänzerin hat ihre Augen hinter einer großen orangen Sonnenbrille versteckt, weil das Licht so brennt, aber auch die Erinnerungen. Ihre schmalen Hände zittern, während der Mann im Blaumann einen Spachtel in die Erde haut, die Steine rausholt, Wasser auf das Loch schüttet und weitergräbt. Verwandte von Ginger Lane, wie ihre ebenfalls rothaarige Tochter Beth, eine Filmemacherin, die aber auch mal als Schauspielerin in einem Francis-Ford-Coppola-Streifen mitspielte, richten die Handys auf den ehrenamtlichen Stolperstein-Verleger Schriever, der sich langsam vorarbeitet.

    Bildstrecke

    Neun Rosen für die Eltern und die sieben Kinder der Familie Weber.

    Neun Rosen für die Eltern und die sieben Kinder der Familie Weber.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Beth Lane (v.M.) vor den Stolpersteinen ihrer Familie an der Max-Beer-Straße.

    Beth Lane (v.M.) vor den Stolpersteinen ihrer Familie an der Max-Beer-Straße.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Beth Lane mit ihrer Mutter Ginger Lane, die als Kind in Berlin-Mitte lebte.

    Beth Lane mit ihrer Mutter Ginger Lane, die als Kind in Berlin-Mitte lebte.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Der Architekt Thomas Schriever verlegt die Steine.

    Der Architekt Thomas Schriever verlegt die Steine.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Ginger Lane war drei Jahre alt, als ihre Mutter ermordet wurde.

    Ginger Lane war drei Jahre alt, als ihre Mutter ermordet wurde.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Musik begleitete die Zeremonie.

    Musik begleitete die Zeremonie.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    In Gedenken an die Familie Weber.

    In Gedenken an die Familie Weber.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Thomas Schriever arbeitet sich vor, nach 50 Minuten war es vollbracht.

    Thomas Schriever arbeitet sich vor, nach 50 Minuten war es vollbracht.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Mutter und Tochter: Ginger und Beth Lane leben in Amerika.

    Mutter und Tochter: Ginger und Beth Lane leben in Amerika.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Die neun Stolpersteine, bevor sie eingebettet wurden.

    Die neun Stolpersteine, bevor sie eingebettet wurden.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Ginger Lanes Redemanuskript.

    Ginger Lanes Redemanuskript.Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Die Weber-Kinder gemeinsam mit weiteren jüdische Überlebenden vor ihrer Abfahrt nach Amerika, Ginger Lane steht vorne.

    Ginger Lane kämpft die nächsten 50 Minuten mit den Tränen, vor allem als Schriever einen Stolperstein nach dem nächsten in der Erde verschwinden lässt. Auf jedem einzelnen stehen die Namen ihrer jüdischen Familie – ihr Vater Alexander Weber, die Mutter Lina (Kosename von Pauline), der Bruder Alfons, die Schwestern Senta, Ruth, Gertrude, Renee, Judith und sie, Bela Weber. Bela heißt heute Ginger, sie spricht nur noch Englisch. „Deutsch habe ich nach meiner Flucht 1946 nicht mehr gesprochen“, erzählt sie später. In den USA habe man nach Hitler als Deutsche keinen guten Stand gehabt.

    Doch jetzt schaut sie andächtig auf den schmalen Gehweg vor dem Wohnhaus mit den 30 Klingelschildern in der Max-Beer-Straße 50, auf dem fortan die neun goldenen Steine an ihre Geschichte erinnern und auch mahnen sollen, dass die Schrecken der Vergangenheit nie wieder auferstehen dürfen. In Mitte liegen mehr als 2000 solcher Steine.

    1943 hieß die Straße noch Dragonerstraße, die Hausnummer war 48. Die gibt es nicht mehr und auch nicht das alte große, heruntergekommene Haus, in dem die Familie lebte, bis die Nazis sie verfolgten und die Mutter von Ginger Lane in Auschwitz ermordeten. Ein Musiker spielt jetzt „Sag mir, wo die Blumen sind“. Ginger Lane laufen Tränen über die Wangen.

    Die 84-Jährige ist 1939 in Berlin geboren, damals lebte die Familie noch in der Grenadierstraße (heute Almstadtstraße) im „Scheunenviertel“, das, bevor Hitler an die Macht kam, bevorzugter Ankunftspunkt für Tausende von Juden war, die aus den östlichen Gebieten Europas vor Gewalt und Pogromen flohen.

    Auch die Familie Weber war 1930 in das Arme-Leute-Quartier gezogen. Alexander Weber kam aus dem katholischen Paderborn. Er war der Spross einer gut situierten Familie, die eine Regenschirm-Manufaktur besaß. Als er geschäftlich nach Ungarn reiste, lernte er Pauline Banda kennen, Tochter eines Kantors der jüdischen Gemeinde in Rákospalota, und verliebte sich. Am 12. September 1926 heiratete er die hübsche Frau mit den braunen Haaren in Rákospalota und nahm sie mit nach Deutschland. Vorher war Weber sogar zum jüdischen Glauben konvertiert.

    Doch die jüdische Ehefrau war nicht willkommen im erzkatholischen Paderborn. „Sie haben ihn enterbt“, sagte eine der Töchter, Ruth, mal in einem Interview mit der Süddeutschen Zeitung. Alexander Weber brach vollständig mit seiner Familie, verließ Paderborn, zog nach Dortmund und dann, Anfang 1930, nach Berlin, zunächst in eine Zwei-Zimmer-Wohnung in der Grenadierstraße. Danach in die Dragonerstraße. Das Paar bekam sieben Kinder. Alfons war der Älteste, die Jüngste war Bela, heute Ginger.

    Ginger Lane war dreieinhalb Jahre alt, als die Gestapo vor der Tür stand. Es hat sich bis heute bei ihr eingebrannt, obwohl sie noch so jung war. Sie weiß genau, dass die Männer in Ledermänteln gegen die Tür hämmerten und ihre Mutter öffnete. Ginger selbst versteckte sich. Die Tür schlug wieder zu, ihre Mama war weg. Sie schaute aus dem Fenster, sah, wie die Männer ihre hilflose Mutter in ein schwarzes Auto schubsten. Sie ahnte damals nicht, dass sie Mutter nicht mehr wiedersehen würde. 1943 wurde Pauline Weber in Auschwitz ermordet. Jetzt, genau 80 Jahre danach, sitzt ihre Tochter vor dem Haus, in dem alles passierte. Sie konnte lange Jahre nicht hierhin zurückkommen.
    1943 in Berlin: Die Mutter, der Vater und der Bruder werden verhaftet

    Damals überschlugen sich die Ereignisse: Die Mutter war weg, noch in derselben Nacht wurde auch Alexander Weber verhaftet, am nächsten Morgen brachte man die sieben Kinder in das Krankenhaus der jüdischen Gemeinde in der Exerzierstraße. „Wir waren ganz allein, als sie uns holten“, erzählt Ginger an jenem Mittag in Berlin. Alfons sei noch mal abgehauen, er wollte irgendwelche Papiere in Sicherheit bringen, aber als er zurückkam, hätten sie ihn eingesperrt. Doch er sowie der Vater kamen auf wundersame Weise wieder frei. Alexander Weber rettete wohl, dass er seinen Austritt aus der jüdischen Gemeinde erklärte. Scheiden lassen aber wollte er sich nicht. Warum ihr Bruder Alfons gehen durfte? Ginger Lane weiß es bis heute nicht.

    Es war aber nur eine Frage der Zeit, bis man die Kinder abholen und in den Tod schicken würde. Das wusste Alexander Weber in jenen Jahren, da seine Kinder nach den Nürnberger Rassegesetzen als „Halbjuden“ galten. Hinzu kamen die Bombenangriffe, die Kinder saßen nur noch im Keller. Sie waren verschüttet. Er muss verzweifelt gewesen sein, erzählt eine Verwandte, die aus Paderborn für die Zeremonie angereist ist, an jenem Mittag vor dem Haus in der Max-Beer-Straße.

    It is an honor to share that 9 Stolpersteine bricks were laid outside of 48 Dragonerstrasse to honor the Weber family. Stolpersteine is the brilliant work of Gunter Demnig and stretches across Europe to honor and remember the victims and the persecuted of the Holocaust. pic.twitter.com/66AArWGJDF
    — beth lane (@bethlanefilm) September 21, 2023

    Doch dann sei etwas Unfassbares geschehen: Der Obst- und Gemüsehändler Arthur Schmidt aus Worin, einem Dorf etwa 60 Kilometer östlich von Berlin, bot dem Vater an, die Kinder bei sich zu verstecken. Schmidt hatte in dem Haus in der Dragonerstraße 48, in dem die Webers wohnten, einen Raum gemietet. Dort lagerte er seine Obstkisten und die Ware, die er in den Markthallen nicht verkauft hatte. Die beiden Männer kannten und mochten sich. „Oh ja!“, soll Alexander Weber damals erleichtert gerufen haben.

    So kam es, dass Schmidt die Geschwister eines Nachts abholte, und fortan wohnten sie auf seinem Grundstück „Grüner Wald“ an der B1. Fast zwei Jahre lang lebten die Kinder bei der Familie in der Waschküche, wurden von ihr versorgt. In Worin haben einige die Identität der Kinder gekannt, die sich auf dem umzäunten Hof frei bewegten oder manchmal in den Ort kamen und um etwas zu essen baten, erinnert sich Marlis Schüler, deren Mann, der damalige Dorfchronist, die längst vergessene Geschichte der Kinder 1985 aus den Archiven kramte.
    In Worin erinnert eine Messingtafel an die sieben Kinder

    Dabei kam vieles ans Tageslicht, auch dass der Bürgermeister Rudi Fehrmann eingeweiht gewesen war und die Kinder trotzdem nicht verriet, obwohl er Mitglied der NSDAP war. Noch im Mai 1945, unmittelbar nach dem Einmarsch der Roten Armee, wurde Fehrmann allerdings verhaftet und in das sowjetische Speziallager Ketschendorf bei Fürstenwalde gebracht. Dort starb er 1947. In der DDR war das Thema ein Tabu – die Geschichte der sowjetischen Speziallager wurde erst nach der Wende 1990 aufgearbeitet. Marlis Schüler sagt, dass bis 1989 auch kaum jemand über die Kriegszeiten mehr geredet hätte: „Das Ganze kam erst ins Rollen, nachdem mein Mann weiter in den Archiven geforscht hatte.“

    Wir waren so einsam und hatten immer Angst.

    Ginger Lane über die Zeit in Worin

    Die Rentnerin Marlis Schüler aus Worin ist auch an jenem Mittag dabei, als die Stolpersteine versenkt werden. Ihr Sohn hat sie nach Berlin gefahren, sie lebt inzwischen in Schleswig-Holstein, ihr Mann Herbert ist gestorben. „Er hätte das heute gerne miterlebt, aber auch Alfons, der älteste Bruder der Geschwister. Er ist 2016 gestorben“, erzählt sie. Sie und ihr Mann sind von Alfons Weber angeschrieben worden, es entwickelte sich eine Brieffreundschaft, ein gegenseitiger Austausch. Man traf sich, um sich zu erinnern.

    Nach Alfons folgten die Geschwister. Ginger Lane, die partout nicht nach Mitte wollte, besuchte dafür die Familie Schüler in Worin und dachte dort daran, wie sie im Krieg auf dem Land Kartoffeln geerntet hatten und vor allem daran, „dass wir so einsam waren und immer Angst hatten“.

    Weltkrieg und Nationalsozialismus: Diese Museen erklären, was in Berlin geschah

    Zwei Stolpersteine und ein schweres Versäumnis

    Auch Tochter Beth, die in Los Angeles lebt, kam immer wieder in das brandenburgische Dorf und drehte dort unter anderem den Dokumentarfilm „UnBroken“, der an die Geschichte ihrer Familie erinnern soll. Aber auch an die Helfer, die die Kinder retteten. Die Holocaust-Gedenkstätte Yad Vashem ehrte das Ehepaar Paula und Arthur Schmidt aus Brandenburg 2018 als „Gerechte unter den Nationen“ posthum. 2019 wurde in Worin an dem Grundstück eine Messingtafel angebracht.

    Es sind zwei Stunden vergangen, die Stolpersteine liegen nun an ihrem Platz. Seit 1992 gibt es diese Denkmale, entwickelt von dem Künstler Gunter Denning. Ihm ging es um individuelles Gedenken und die Mahnung: Die Nationalsozialisten wollten die verfolgten Menschen zu Nummern machen und ihre Identität auslöschen. Mit den Stolpersteinen wollte er diesen Prozess rückgängig machen und ihre Namen wieder in die Straßen und Städte zurückholen.

    It’s official! My documentary film UNBROKEN was selected for the Heartland International Film Festival! Tickets to watch in person are now available at https://t.co/shpYBnqLOl #HIFF32 @HeartlandFilm pic.twitter.com/BO0RVxwsu0
    — beth lane (@bethlanefilm) September 15, 2023

    Inzwischen finden sich die Steine in über 1800 Kommunen – insgesamt mehr als 100.000 Gedenksteine sind es in Deutschland und 25 weiteren europäischen Ländern, unter anderem in Österreich, Belgien, Frankreich, Polen, den Niederlanden und der Ukraine. In Berlin (Stand: August 2023) wurden bereits 10.287 Stolpersteine verlegt. Diese verteilen sich auf 76 von 97 Berliner Ortsteilen.

    Ginger Lane schaut auf ein beschriebenes Blatt Papier, auf dem sie sich notiert hat, was sie sagen möchte. Sie redet über ihren Vater, der Elektriker war und sich bestimmt mit ihrem Rollstuhl ausgekannt hätte, der oft den Geist aufgibt. Sie lächelt, als sie das sagt. Ihren Vater sah sie wieder, er folgte den Kindern nach Amerika. Dort starb er in den 1980er-Jahren.

    Dann spricht sie von ihrer Mutter, die in Berlin im Untergrund gegen die Nazis gearbeitet und immer anderen geholfen habe, auch wenn sie sich der Gefahr bewusst gewesen sei. Ginger Lane muss schlucken, als sie über ihren Bruder Alfons redet, an den sie täglich denke und der ihr fehle. „Er hat uns beschützt, als wir nach Amerika fuhren und auch später.“

    Alfons starb 2016, ebenso wie drei ihrer Schwestern. Heute leben nur noch Gertrude, Judith und Ginger.

    Auch ihre Geschichte wird noch einmal vorgelesen, diesmal von ihrer Tochter Beth, die gerade sechs Jahre alt war, als sie in den USA ankam und von der Künstlerin Rosalynde und dem Neurochirurgen Joshua Speigel adoptiert wurde. Beth Lane liest vor: „Ginger wuchs in einem künstlerischen Haushalt auf; sie wurde Ballerina, heiratete schließlich und bekam drei Kinder. Sie ist stolze Großmutter von sieben Enkelkindern und hat zahlreiche Auszeichnungen für ihren Beitrag zur Behindertenhilfe sowie für Tanz und Choreografie erhalten. Im Frühjahr 2022 wurde Gingers Bild zu Ehren des Women’s History Month an Bushaltestellen und Plakatwänden in Chicago angebracht!“

    Die Mutter lächelt ihre Tochter liebevoll an, sie drückt Beths Hand. Ginger Lane sagt: „Es gibt so viel Böses auf der Welt, das immer wieder von so viel Gutem überwältigt wird. Wir müssen uns immer daran erinnern, dass das Gute immer die Oberhand über das Böse behält.“ Sie schaut auf das Haus, in dem sie als Kind gelebt hat. Obwohl es nicht das alte ist, hat sie bisher den Blick gemieden. Jetzt wirkt es für einen Moment, als habe sie Frieden mit diesem Ort geschlossen.

    #Brandenburg #Worin #Berlin #Mitte #Scheunenviertel #Almstadtstraße #Grenadierstraße #Max-Beer-Straße #Dragonerstraße
    #Holocaust #Shoa #Geschichte

  • En mémoire d’un ghetto
    https://laviedesidees.fr/Hersh-Smolar-Le-Ghetto-de-Minsk

    Le ghetto de Minsk, en Biélorussie, fut constitué en juillet 1941 et liquidé en octobre 1943. L’un des chefs de la #résistance rend hommage à ses compagnons d’arme et à tous les Juifs morts sans sépulture, non sans dénoncer la distorsion mémorielle soviétique. À propos de : Hersh Smolar, Le Ghetto de Minsk. Les partisans juifs contre les nazis, Payot

    #Histoire #Shoah #guerre_mondiale #témoignage #révolte
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230921_minsk.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230921_minsk.docx

  • LE PROBLÈME DE L’ÉVOLUTIONNISME - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=TEDkEaIxPBg

    #ANTHROPOLOGIE #ÉVOLUTION #SHS
    #ANTHROPOLOGIE #ÉVOLUTION #SHS

    Pensez-vous que notre société est la plus évoluée de toute ? Notre médecine, nos technologies, etc ? Si non, quelle société pourrait donc bien être la plus évoluée ?
    Réponse dans cette vidéo, qui risque de démonter toutes vos croyances, alors surtout n’oubliez pas de la partager autour de vous !

    INTRO : 00:00
    L’ÉVOLUTIONNISME : 01:42
    L’ETHNOCENTRISME : 06:30
    LE PROGRÈS : 08:44
    CONCLUSION : 15:25

  • Liverpool owner of asylum barge #Bibby_Stockholm awarded £20m to build new vessel

    The vessel will be the first for #Bibby_Marine in five years

    he Government has awarded £20m to the Liverpool company that owns the controversial asylum barge Bibby Stockholm to build a new vessel.

    A consortium led by Bibby Marine has secured the money alongside Port of #Aberdeen, #Offshore_Renewable_Energy (#ORE) Catapult, #Kongsberg, #DNV, #Shell and #Liverpool_John_Moores_University.

    The funding from the #Zero_Emission_Vessel_Infrastructure (#ZEVI) competition will be put towards the construction of the world’s first zero-emission #electric_Service_Operation_Vessel (#eSOV).

    Bibby Marine said the eSOV will have a “powerful” battery system and dual fuel methanol engines for back up, along with associated shore-charging facilities.

    The company received £19.4m while Liverpool John Moores University has awarded almost £100,000, DNV (£27,138), Shell (£120,320), #Aberdeen_Harbour_Board (£224,828) and #Offshore_Renewable_Energy_Catapult (£197,752).

    The project is expected to cost more than £30m in total.

    Bibby Marine CEO #Nigel_Quinn said: "We are excited to receive this funding and to work with our partners to launch the world’s first eSOV - the first new vessel for Bibby Marine in five years.

    "This project is the natural progression of our decarbonisation journey, which began in 2019, to find the right solution to achieve our net-zero goals.

    "Designed in the UK, the vessel will be a game changer for our industry – supporting its ambitions to turn the UK into the world’s number one centre for green technology, create jobs and accelerate our path to net zero, by harnessing the best of British technologies. The vessel also offers the opportunity for customers to increase local content and will shine a light on UK innovation.

    "We strive to be the UK’s clean and most committed SOV operator, and our commitment to innovation and sustainability drives us towards these zero-emission solutions.

    “This project is a crucial part of this vision and is in keeping with our own Environmental and Social Governance framework and net zero targets. The project will catapult our efforts for our own green future, resulting in Bibby Marine having one of the most advanced, efficient, and environmentally friendly SOVs on the market.”

    Andrew Macdonald, director of development and operations at ORE Catapult, added: "We are delighted to be supporting Bibby and partners in a project to create the world’s first zero-emission e-SOV - delivering a vessel capable of operating solely on 20MWh of batteries.

    "ORE Catapult will play an important role in understanding the lifecycle fuel savings of a zero-emission vessel, and what can be done to maximise UK content within this market.

    “This project will strengthen and demonstrate the ability of UK industry as a partner in design, manufacture and certification of the 300 vessels of this kind needed in Europe by 2050.”

    Lucas Ribeiro, regional manager, region West Europe at DNV, said: "At DNV we are very pleased to have been chosen as the preferred classification partner for the first zero-emission UK e-SOV. We look forward to working closely with Bibby Marine and the consortium partners on this innovative design.

    "The number of fully electric and hybrid vessels will surge over the next few years and continuing development on these technologies will be a key part of the maritime industry’s transition to a zero-carbon future.

    “DNV is looking forward to combining our extensive technical, offshore, renewable and battery experience, working in ensuring a successful fully compliant and future proof vessel delivery.”

    Alexandra Ebbinghaus, GM Marine Decarbonisation at Shell,, added: "Shell is delighted to be part of this consortium, verifying the framework to manage maritime risk for the world’s first zero-emission e-SOV.

    "This is an exciting project that will push the industry forward and help decarbonise short-sea shipping, whilst continuing to prioritise safe and efficient operations.

    “We look forward to supporting our long-term customer, Bibby Marine, as well as strengthening our collaboration with Kongsberg Maritime, DNV, the Port of Aberdeen and other consortium members.”

    https://www.liverpoolecho.co.uk/news/liverpool-news/liverpool-owner-asylum-barge-bibby-27693406

    –—

    ajouté à la métaliste sur la Bibby Stockholm :
    https://seenthis.net/messages/1016683

  • " Quel est le but de la guerre ? Pourquoi, oh pourquoi les gens ne peuvent-ils pas vivre ensemble paisiblement ? Pourquoi toute cette destruction ? (... ) Pourquoi des millions sont-ils dépensés chaque jour pour la guerre alors qu’il n’y a pas un sou pour la science médicale, les artistes ou les pauvres. Pourquoi les gens doivent-ils mourir de faim quand des montagnes de nourriture pourrissent dans d’autres parties du monde ? Oh pourquoi les gens sont-ils si fous ? "

    💜 Anne Frank, Journal, le 3 mai 1944

    Photo : Anne Frank, mai 1941

    💜 #AnneFrank
    #guerre #haine #Paix
    #Shoah

    374528799_320406730564551_5644643313040843201_n.jpg (1483×1503)

  • The Making of an SS Killer, The Life of Colonel Alfred Filbert, 1905 - 1990

    https://www.openstreetmap.org/way/120860377#map=19/52.42332/13.18798

    page 78

    In the second half of October, upon his return to Berlin from his stint in the east, Filbert was accused of having misappropriated RSHA funds. The affair impacted not only on Filbert but also on other senior members of Office VI, namely Jost – who had been fired by Heydrich as early as the beginning of September2 – and SS-Obersturmbannführer Friedrich Vollheim, head of Group VI C. The charges were used to remove the three of them from office.

    The specific charges against Filbert were twofold: first, it was claimed that Filbert had illegally retained 60,000 Reich marks in foreign currency in his office safe for his own personal use; second, he was accused of taking out ‘a dubious loan’ (einen zweifelhaften Kredit) for the purchase of a house. The interest rate agreed on for the mortgage was supposedly half a per cent lower than the rate generally applied.

    The house in question was a villa at 34 Waltharistraße in the Berlin suburb of Wannsee, which Filbert had moved into in 1941 (and would then ultimately purchase in 1943). Proceedings were initiated against him and he was questioned by an SS court in Berlin.

    He later disputed his guilt with the words: ‘Was it thinkable that I, a jurist and a soldier, would do such a thing?’ Filbert was only one of many Nazi criminals who admitted in their post- war testimony to having committed murder (albeit often on a scale much smaller than had actually been the case) but disputed having ever enriched themselves materially or financially. Franz Stangl, the former commandant of Treblinka extermination camp, endeavoured after the war to make it clear that no theft had taken place under his command.

    https://www.iwm.at/transit-online/brothers-the-ss-mass-murderer-and-the-concentration-camp-inmate

    During his four-month stint in the east, he proved to be one of the most radical executors of the genocide of Soviet Jewry. His commando was the very first to commence with the systematic murder of women and children at the end of July 1941. By the time he returned to Berlin on 20 October 1941 his commando had killed more than 16,000 Jews in Lithuania and Belarus.

    #Berlin #Nilolassee #Waltharistraße #Geschichte #Nazis #SS #Einsatzgruppen #Shoa

  • Dieudonno-soralisme, paternalisme vert et philo franchouillarde (mais pas seulement)
    Affaire Médine : la gauche est dans le déni face à l’antisémitisme, par Marylin Maeso – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/affaire-medine-la-gauche-est-dans-le-deni-face-a-lantisemitisme-par-maryl

    La polémique autour de l’invitation du rappeur aux journées d’été d’Europe Ecologie-les Verts, après la publication d’un tweet antisémite, met en lumière les difficultés de la gauche, selon la philosophe et essayiste.

    Invitée sur France Inter à quelques jours des Journées d’été des écologistes, la secrétaire nationale du parti EE-LV, Marine Tondelier, a abordé la polémique suscitée par l’invitation du rappeur #Médine dans ce cadre. Elle a tenu à souligner la gravité de l’#antisémitisme en distinguant deux manifestations : il y a d’abord, explique-t-elle, l’antisémitisme conscient, revendiqué, théorisé. Mais il existe aussi une autre forme d’antisémitisme, insidieuse et parfois naïve.

    Le fait que Médine chante « l’antisémitisme est un cancer » (RER D, 2008), mais fasse sur Twitter (rebaptisé X), il y a peu, un jeu de mots nauséabond autour du nom de Rachel Khan (« resKHanpée ») tout en niant en bloc le moindre sous-entendu antisémite illustre, selon la conseillère municipale, cette seconde forme d’antisémitisme, et montre que le rappeur a encore du chemin à parcourir, ce qu’elle l’engage à faire le 24 août.

    « La solidarité avec le peuple palestinien »

    Si la lucidité de Marine Tondelier est à saluer, on se permettra d’ajouter qu’elle ne croit pas si bien dire. Car cet antisémitisme refoulé s’insinue à gauche, nourri par un déni sans cesse renouvelé. Un déni contre lequel Europe Ecologie-les Verts, bien qu’il soit, comme elle l’a rappelé, le seul parti à s’être doté d’un groupe de travail sur l’antisémitisme, n’est pas immunisé. Quand la porte-parole du groupe Ecologiste à l’Assemblée nationale, Eva Sas, a résumé en ces termes, au mois d’avril, la journée d’étude EE-LV sur l’antisémitisme en France : « Je revendique notre droit à défendre les droits du peuple palestinien, tout en étant pleinement engagés dans la lutte contre l’antisémitisme. »

    Se rendait-elle compte du sous-entendu que charriaient ses paroles ? Le même qui a poussé la députée LFI Ersilia Soudais à inaugurer l’action du groupe de travail sur l’antisémitisme à l’Assemblée par une réunion sur « la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité avec le peuple palestinien » : impossible d’évoquer les discriminations que subissent les Français juifs sans immédiatement faire référence à un conflit étranger, comme on adjoint un bémol pour anticiper d’éventuels soupçons. Comment ne pas s’inquiéter de ce renvoi systématique des Français juifs au conflit israélo-palestinien ? Quelle autre lutte progressiste est ainsi conditionnée ?

    « Jugez-moi sur mes actes »

    Que peut-on légitimement reprocher à Médine ? Ce qu’on reproche à un grand nombre de personnalités publiques : d’avoir la remise en question difficile. Quand Libération l’interrogeait, en 2018 [https://www.liberation.fr/checknews/2018/06/12/le-rappeur-medine-est-il-ambassadeur-de-l-association-havre-de-savoir_165 ], sur ses rapports avec l’association Havre de Savoir, connue notamment pour avoir offert une tribune à des prédicateurs antisémites, homophobes et misogynes, Médine a menti en affirmant n’avoir jamais été son ambassadeur, tandis qu’une vidéo circulait où il revendiquait le contraire. Ses soutiens dénoncent une cabale injuste, certifiant qu’il a changé depuis.

    Mais qui évolue sans reconnaître ses erreurs ? « Jugez-moi sur mes actes », rétorque-t-il, faisant valoir ses engagements associatifs contre les discriminations. Les paroles, pourtant, peuvent nuire autant que les actes. Ce n’est pas à un rappeur virtuose qu’on apprendra le pouvoir des mots, et l’impact des insinuations.

    Dire (en le regrettant) que la quenelle qu’il fit en 2014 en soutien à Dieudonné était un geste « antisystème », en dépit du fait que sa signification antisémite était difficile à ignorer venant d’un humoriste qui fustigeait dans une vidéo de 2009 un monde tombé aux mains du « puissant lobby des youpins sionistes », c’est un peu court. Revendiquer une « démarche de chercheur » pour justifier sa présence à une conférence du militant complotiste et antisémite #Kémi_Séba pour qui il avait accepté d’assurer une première partie, c’est un peu comme si on félicitait Eric Naulleau d’avoir fait avancer la recherche sur les discriminations en cosignant avec Alain Soral un livre où ce dernier déverse sans retenue ses lubies complotistes, homophobes et antisémites. Quand Médine aura fini de jouer avec l’euphémisme, peut-être sera-t-il encore temps d’appeler les choses par leur nom.

    #Médine #gauchoantifa_washing #Dieudonné #Alain_Soral #EELV #LFI #socialisme_des_imbéciles

    • haussez les épaules, pincez-vous le nez, détournez les yeux, voici une version revue de mon post précédent

      Force est de constater que, de toute part, et pas exclusivement sur le covid, le faux est un moment du vrai.

      Le déni de l’antisémitisme est chez certains chevillé au corps. Par habitude, par électoralisme, par conviction, l’antisémitisme (qui se doit d’être masqué pour ne pas tomber sous le coup de la loi, sauf lorsque l’on s’appelle Darmanin et alibi, cf. les parcours de Dieudonné et Soral, rendus forts difficiles) est toléré ou approuvé.

      Oui, en qualifiant Médine de "déchet" sur les RS, Khan a dit de la merde (déshumanisante). Mais ce qui passe de manière spectaculaire et en contrebande dans la blaguounette "resKHANpée" ne saurait être dénié.

      Une "blague" qui en cache une autre...

      Suite au bad buzz (par ici les pépettes), on a vite trouvé des experts de l’inculcation de la surdité volontaire. Le LFI David Guiraud entend "resCApée" dans "resKHANpée" et un pacson de politiciens, et pas que, font et feront comme lui. Tranquille, il a pourtant substitué à la syllabe centrale "KHAN" un "ca" ou un "kha", éludant quoi ? le N car, si on le prononce, on retombe sur ce truc dont "les juifs" nous bassinent, un camp !
      Ah non, non, c’est pas ça ! mais pas du tout ! notre chanteur est engagé mais parfois maladroit (c’est le peuple vous savez), ou bien il dit des choses qui ne veulent rien dire (c’est un artiste), mais il est des nôtres.
      Un autre, photographe de presse et antifa, ne lit pas non plus ce N (comme Nation, voir l’entretien sur RFI cité plus bas), et explique que le fils de M. est appelé Khan (en fait Gengis…), qu’en famille, ça blague tout le temps là-dessus, comme si il lisait « rescanepé ». Bref, il n’y a pas de N, il n’y a pas de blague, il n’y a pas de camps.

      Pourtant, l’acte premier d’un chanteur "contestataire", c’est soit d’improviser, soit d’écrire (ne se dit-il pas "amoureux de la langue" ? https://musique.rfi.fr/rap/20220527-lidentite-francaise-selon-medine ). Dans ce cas, nous avons affaire à des textes écrits. Mais ces textes, au delà de ce qui les flatte (Qué s’appelerio aujourd’hui "biais de confirmation" semble-t-il), nos gauches n’y portent pas attention.

      Partout à gauche et chez les antifas, on se focalise sur le fait que Médine est attaqué par les fafs, les laicards, etc.. C’est bien ce qui prouve que, non ? Ça ne peut être que par racisme qu’on s’en prend à "un arabe", un "représentant des quartiers" (ô fiction adorée).
      On s’est opportunément trouvé une (petite) vedette pour se faire mousser comme alliés des quartiers, perméables et ouvert au public rap (ça me rappelle le "chébran" utilisé par Mitterrand), ça fait du monde ça, hein ! Et hop ! tous ensemble sous la bannière de l’antifacisme et de la lutte contre le régime. Et qui y regarde de plus près ? Ben c’est un allié objectif de la réaction et du racisme. Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? Bullshit.

      Car il se trouve que si M. a pu dénoncer l’antisémitisme des autres - dont celui des quartiers, à l’époque où il en était, de Havre de savoir - sans évoquer sa propre position, ce chanteur a, bien après la quenelle, distillé des tropes antisémites.
      Ainsi - fallait l’inventer ! - cet « Étoile de David sur une machette rwandaise », (Porteur saint 2017). La recette est connue, on s’appuie sur un fait : Israël a fourni des armes et soutenu diplomatiquement ce génocide ( Le génocide rwandais et la politique israélienne, Yaïr Auron https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2009-1-page-225.htm ), et, avec l’appât, le poisson avale l’hameçon. Et hop ! il est ferré. (nb : si il a de la chance, se bat pour décrocher et réussit, il s’échappe !).

      Dans ce "étoile de David", on dira que l’on entend Israël. C’est mentir et c’est se mentir à soi-même. Il s’agit tout autant de "les israéliens", "les juifs", français (puisque Maeso y tient tant...), ou pas, croyants, ou pas. Un bel amalgame où tous (on ne sait QUI) sont visés.

      Tour de passe-passe.
      Cette chanson qui renvoie dos-à-dos les extrémismes religieux cite deux génocides. L’un commis par des bouddhistes à l’encontre des Rohingyas. L’autre, par des Hutus à l’encontre des Tutsis, avec l’appui principal de la France, et, secondairement, d’Israël. Si il fallait évoquer un appui décisif, c’est celui de la France ! Ce n’est pas le cas. Que vient faire là cette "étoile de David" ? Substituer aux auteurs leurs complices. Troublant, pour ne pas dire trouble. Faut-il alors penser que l’image condense quelque chose comme une "France enjuivée" ? On en saura rien. Libre à chacun de se faire son idée, ou plutôt de prêter à la formule un sens qui lui préexistait (voir Israël comme une tête de pont de "l’occident" est d’ailleurs une bonne approximation, et puis, ensuite, ça glisse de Israël, c’est les israéliens, puis à Israël c’est "les juifs")

      "Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous"

      Ce chanteur tient par ailleurs des propos abjects que personne n’a relevé. Invité à parler rap à l’ENS en 2017, il évoque par deux fois une « arme de combat », la « technique du bambou », dont il semble attribuer l’utilisation au FLN Vietnamien (n’oublions pas que nous sommes entre anti-impérialistes, hein), ici, peu après 30 mn :
      http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=3114
      Sauf que cette "arme de guerre" est en fait une technique de torture, une technique d’exécution lente. Et qu’il ne semble pas (?) qu’elle ait été employée durant la guerre de libération du Vietnam
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Torture_au_bambou
      À la tribune comme dans ce public d’étudiants et d’amateurs de rap, on dirait que ça passe crème. Puissance de l’amour.

      Ce chanteur qui se revendique de "l’éducation populaire" (sic) peut aussi écrire un "J’pisse sur les pédérastes de pétainistes" (Généric, Médinefrance 2022). On devrait étudier ça à l’école. Sûr que ça contribuerait à mettre en cause la domination masculine et l’homophobie, voire à réviser l’histoire du pétainisme (dont depuis l’autre côté de la scène, on nous a dit que le chef avait "sauvé des juifs"...).
      Bref, semant la confusion, notre chanteur engagé renouvelle le virilisme dieudonno-soralien. Sans oublier de se fendre par la suite de déclarations amicales pour les LGBT... (on se souviendra que par deux fois déjà Dieudonné à demandé pardon aux juifs, les vrais hein, pas les "faux").

      Et ces oscillations (...), ne dérangent pas révolutionnaires, écolos, degauche et je ne sais qui encore ? Un tel manque de scrupule est tout simplement honteux. En manière de contestation, on refuse de lire, d’entendre, insensible à tout... détail. Fausse contestation, contestation falsifiée.

      Et si cela ne durait pas, si cette cécité se voyait réparée par un décillement salvateur, si cet illettrisme cultivé cédait le pas à une réappropriation de l’activité de lecture - ce que j’espère, mais ne vois pas venir - faudrait-il par avance se résigner à ce qu’une autre personnalité, un autre hochet régressif vienne offrir une nouvelle occasion de jouir d’une telle communauté... gazeuse ? Je le crains, car cette gauche n’en a fini ni avec sa part dieudonno_soralienne, ni avec l’antisémitisme.

      #confusionnisme #gauche #gauches

    • il y a 5 mois, j’écrivais à propos de la grève à Gonfreville

      Médine est sur le blocage ! autant dire que côté « jeunesse » et féminisme de la lutte [Adèle Haennel était également sur le piquet], ça va pas être easy à gouverner.

      https://seenthis.net/messages/995780#message995856
      depuis, il avait ma sympathie, bien que par ailleurs je ne sache rien de lui si ce n’est que les fafs et la droite s’en prenaient à lui. puis, des camarades ont attiré mon attention sur des trucs pas clairs du tout. et qui ne relevaient pas seulement du passé (oui, on rêverait qu’à l’instar du Michaux, il passe de l’extrême droite à un ailleurs assez proche pour qu’un voisinage soit possible, mais...).
      j’ai donc cherché à en savoir davantage sur ce chanteur (textes, entretiens), et relevé quelques propos qui n’allaient pas sans soucis, loin de là. ce dont je rends partiellement compte ici.
      cinq mois plus tard, des journées d’été EELV à celles de LFI, de la Fête de l’Huma à l’Olympia, on assiste à l’avènement de cette carrière « anti-système ». et, ne serait-ce qu’en souvenir de cette petite fraction de l’ultra gauche qui fut négationniste, ne serait-ce que prenant en compte l’empreinte laissée depuis par le dieudonno-soralisme, c’est bien le moins de se rappeler que l’amitié ou quoi que ce soit de sérieux implique une exigence, ce qui, entre autre chose, fait que, selon la formule bien connue, les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis...
      souvenons-nous. en 2008, après bien des alertes sérieuses depuis 2005 (?), Dieudonné s’est finalement totalement démasqué en invitant Faurisson sur la scène du Zénith. mais il aura fallut des années à bon nombres de gens qui avaient envie de se faire manipuler pour le lâcher. et d’autres sont restés dieudo-soraliens. quitte à apprécier qui ajoute des touches prolo, gaucho, arabe et variétés ?

      #show_bizz #fallace #spectacle

    • c’est tout schuss pour la droite raciste, Édouard Philippe https://www.lefigaro.fr/flash-actu/edouard-philippe-muscle-son-discours-sur-l-immigration-20230605 n’ira pas dire le mot de bienvenue prévu aux journées d’été de EELV dans « sa » ville du Havre.

      La venue de Médine chez EELV et LFI continue de déchirer la gauche
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/220823/la-venue-de-medine-chez-eelv-et-lfi-continue-de-dechirer-la-gauche

      Milo Lévy-Bruhl, bon connaisseur des textes de Médine, reste réservé sur la réception de la polémique à gauche. « D’un côté, il ne faut pas faire des procès anachroniques : le Médine que je critique n’est pas le Médine d’aujourd’hui, qui en outre fait face à des attaques scandaleuses qui sont de l’islamophobie pure », dit-il. Mais il s’indigne que la gauche en vienne à considérer qu’il n’y a « que de l’instrumentalisation de l’antisémitisme par la droite, comme le fait toujours LFI », prévient-il, soulignant « l’énorme silence de la gauche depuis vingt ans sur l’antisémitisme ».

      Il rappelle en effet la proximité passée de Médine avec la « dissidence » [une proximité bien plus longue avec les Frères musulmans, ce dont seul un faf est autorisé à parler, ndc] et estime que « le retour de Médine sur cette période est très timide », alors que jusqu’en 2014, il faisait des références élogieuses à Dieudonné, des quenelles, et avait fait la première partie d’une conférence de Kemi Seba.
      D’où sa circonspection face à son invitation en star des universités d’été d’EELV et de LFI : [ en adoptant un point de vue de normand, un chouille à l’ouest, et pas mal au centre, je dirais qu’] « Il est totalement légitime par plein d’aspects : après tant de paternalisme et de misérabilisme de la gauche vis-à-vis des populations racisées et des #quartiers_populaires [qui sont, c’est bien connu, le fief de Médine, auquel il convient donc de rendre hommage, n’en déplaise aux athées, aux mécréants, et à nombre de musulmans], son invitation symbolise la fin d’une certaine période de l’#antiracisme politique , et c’est une bonne chose [puisque l’on passe des pubs Dior de Harlem Désir, ou de l’admiration de Bouteldja les blancs et moi pour Soral, à Georges Brassens, Renaud et pis même Victor Hugo (regardez la pochette, c’est le gars du plus gros enterrement qui ait jamais eu lieu dans le pays !) façon Médine, yes !]. Mais le risque, c’est que tant qu’il ne clarifie pas son rapport à son propre passé, elle signifie aussi une indifférence [et là, je reste archi-poli hein]_de la gauche à la question de l’antisémitisme. »

      Ironiquement, sur le morceau « Global », où Médine faisait l’inventaire de ses erreurs, il disait : « Faut que j’arrête de jouer au cyberactiviste / En leur répondant sur le Web j’donne de la force à mes ennemis. » [alors que lorsque j’écris "pédérastes pétainistes" dans une chanson récente, parle d’arme de guerre" à propos de la torture à des gauchiasses naïfs, ou raconte que le génocide des Tutsis s’est fait à coups de machettes à "étoile de David", ça passe crème, personne n’écoute, ne lit, sauf ceux que ça branche, et des pisse froids qu’aiment pas "les arabes", c’est bien connu.]_

      #politique #marketing

    • Rentrée, les gauches rendues inaudibles par la polémique Médine et leurs divisions
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/23/pour-leur-rentree-des-gauches-rendues-inaudibles-par-la-polemique-medine-et-

      le groupe de travail contre l’antisémitisme [d’EELV] débattra à huis clos au Havre avec le rappeur.

      A la différence des Verts, les « insoumis » sont prompts à fermer le ban sur cette polémique. L’épineux sujet de l’antisémitisme à gauche, LFI le balaie et le considère comme une instrumentalisation par l’extrême droite.

      #rouge_brun

      edit pour les « justifications » reprises ici
      https://seenthis.net/messages/1014567#message1014572
      https://seenthis.net/messages/1014362
      https://seenthis.net/messages/1013817

    • Notre astre de la punch line : "Je lutte contre l’antisémitisme (...) depuis vingt ans"
      « On me traite d’antisémite et cela me broie » : le Havrais Médine répond à la polémique
      https://www.paris-normandie.fr/id442162/article/2023-08-22/me-traite-dantisemite-et-cela-me-broie-le-havrais-medine-repond-la-p

      Alors pourquoi ce tweet qualifié de nauséabond sur Rachel Khan ?

      « C’est une réponse à quelqu’un qui m’attaque en me traitant de déchet à trier, en lien avec les universités d’été. Je réponds en parlant de Rachel Khan qui vient du hip-hop, reçoit des compliments sur son livre de Marine Le Pen. Mon tweet parlait de ça, c’est une maladresse avec le mot rescapé ["ResKHANpé" dans le texte] qui ne prenait pas en compte la charge historique. Je ne savais pas qu’elle avait une histoire familiale liée à la Shoah. Ma propre famille utilise ce mot « khan » avec la même orthographe, c’est un sobriquet familial depuis cinq ans. J’appelle ma famille la « Khan family » [ah, c’est pas la KA family ?] parce que mon dernier fils s’appelle Gengis en référence à Gengis Khan (figure mongole).

      On se fédère autour de ce terme qui a une #sonorité poétique. Je m’excuse aussitôt de la maladresse auprès de la personne et auprès de ceux qui ont pu être heurtés par ce jeu de mots. Des excuses inaudibles. Je lutte contre l’antisémitisme , poison que l’on doit combattre, depuis vingt ans [depuis qu’une sardine bouche le port de Marseille, en fait]. On me taxe d’antisémite et cela me broie. Si ce tweet avait été antisémite, il aurait été attaqué depuis longtemps. »

      Vous traînez pourtant une réputation sulfureuse et on vous prête un certain nombre de prises de position… [euh...]

      (...) J’ai fait des erreurs, ma parole a dépassé ma pensée, des prises de position ont été des impasses idéologiques mais [c’était avant 2003 ?] je m’en suis toujours amendé. J’ai toujours fait marche arrière quand je me trompais. C’est salvateur pour le public qui me suit. Et je regrette certaines choses. »

      Comme le geste de la quenelle ?

      « Oui quand je croyais que la quenelle de Dieudonné était de la liberté d’expression [édulcoration ++, l’euphémisation en vigueur la présentait comme un "geste antisystème"]. Alors que c’était un signe de ralliement antisémite qui a fini par être récupéré [ah bon, quelle histoire étrange, on nous parle de récupération de la contestation, comme dans le topo gauchiste 70’s] on [qui ? !] lui a donné un autre sens. Il est trop tard quand on s’en rend compte. Dieudonné a toujours été très ambigu sur ce sujet [moi pas, d’ailleurs je n’ai appris l’existence du show avec Faurisson qu’ne 2015, je crois] . Quand je m’excuse, que je regrette, moi on ne m’entend pas [mais parfois on écoute et te lit avec attention]. D’autres personnes, comme des politiques, qui font des erreurs, on les entend [dire qu’ils assument]. Moi qui suis d’un certain univers culturel, l’excuse ne m’est pas autorisée. Je traîne un certain nombre de boulets. »

      Comme celle de l’homophobie liée à une vidéo où vous évoquez le mot « tarlouze » ?

      « Cela date de 2007. Je parle des standards d’acceptabilité dans la sphère publique, je ne parle pas d’homosexualité. Il y a une erreur de langage de qui n’est pas acceptable. On oublie mes prises de position courageuses de 2012 sur le mariage pour tous au moment où la plupart des politiques se drapent dans une moralité en disant qu’ils ont toujours été pour cette disposition. Je fais une vidéo dès 2012 (« Petit délire ») en disant que le mariage homosexuel ne doit pas être soumis à la discrimination. Que fait-on de mes prises de positions sur les discriminations sur les personnes racisées, les juifs [où ?], les musulmans, les féministes, les LGBTQ+ [et les pédérastes pétainistes, en 2022]. On cherche [ou on découvre] une maladresse ancienne [ou actuelle] pour me disqualifier, discréditer la gauche à travers moi [alors que j’en commet publiquement une tous les trimestres]. C’est de l’#anti-racisme_de_salon. »

    • Le cas Médine " illustre la dérive constante d’une certaine [de la] gauche face à l’antisémitisme en France », comme le confirme l’ensemble des réponses faites ici, entre déni des faits, sauf à dire que les mots comptent pour rien) et désinformation (la preuve que Médine a changé : il "lutte contre l’antisémitisme depuis 20 ans" sic), circonvolutions distractives (tout sur le contexte, la droite, les arabes, tout ça, tout ça, rien sur lui-même) et indifférence. Staline n’a pas travesti l’antisémitisme soviétique en "antisionisme" pour rien.
      https://seenthis.net/messages/1013817
      https://seenthis.net/messages/1014362
      https://seenthis.net/messages/1014567

      #rangerunanimentlamerdesousletapis

    • Il semblerait qu’une partie de mon message t’as échappé :

      https://seenthis.net/messages/1014567#message1014654

      Suite à la provocation méprisante et raciste d’une personnalité proche des sphères du pouvoir visant Médine, ce dernier a fourni une réponse qui me semble, sans guère d’ambiguïté, racistes et antisémites. LFI a décidé de maintenir le cap derrière son icône alors que (si j’ai bien compris) une partie d’EELV s’en dissocie.

      À la limite, peut importe la position : que ce soit pour marquer sa différence ou pour s’en différencier, ce qui compte c’est qu’on en parle. Ça peut paraître cynique, mais c’est la logique fondamentale de la com. Une fois qu’on est engagé, il est difficile de s’en dégager. Et c’est parfois dans la douleur, en tordant plus ou moins la réalité, comme semble le faire actuellement LFI, pour convaincre que Médine est un gars vraiment tout à fait sympathique.

      Ce qui pose problème, au-delà de ces péripéties stratégiques douteuses d’appareils politique, c’est le fait que les sous-entendus ou les propos ouvertement antisémites (passés) de Médine soient populaires.

      De mon point de vue, cela me semblait un peu court de ne m’en tenir qu’à constater le propos raciste de Médine et le fait que LFI ne s’en dissocie pas. J’ai donc changé la focale. Peut-être est-ce cela que tu désignes comme « circonvolutions distractives » ?

      Quant à la « gauche », ça fait bien longtemps que je considère qu’elle ne représente pas un enjeu essentiel pour changer ce monde.

    • @Pr_Logos
      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1696488192118263844

      Tout ce passe comme si l’intégralité des figures de la gauche institutionnelle et syndicale avait décidé de démontrer en cette rentrée qu’elle est perclue de tares, du soralisme antisémite au poutinisme, du complotisme vaccinal à la haine des arabes.
      Dans un moment de bascule, au sortir de six mois de réveil du mouvement social - de la République démocratique et sociale - ça fait l’effet d’une balle de LBD dans le dos.

    • @poubelleenosier
      https://twitter.com/poubelleenosier/status/1696253690322018774

      Lignes de crêtes accuse des anti autoritaires qui ont critiqué l’afa-pb pour leur invitation au chanteur dont tout le monde parle (le sardou de gauche) de piocher dans les cibles du ministère de l’intérieur. Ce post fb supprimé le montre : en 2018 on croisait à beauvau aussi ldc

    • @cabou lorsque je dis "la gauche" (mais aussi "les révolutionnaires") ce que je vise c’est une démission intellectuelle et politique quasi (?) générale de ce côté. comme le montre compris un post de Lignes de crêtes (supprimé https://seenthis.net/messages/1014151#message1014973 et remplacé par l’affichage d’une solidarité avec Médine).

      Les propos antisémites passés et actuels de Médine sont-ils populaires ? je ne sais pas. le type pleure depuis des années déjà pour ne pas avoir eu le disque d’or dont il estime qu’il lui revient. et c’est la gauche, sous couvert d’#antifascisme et d’#antiracisme qui lui fournit le marchepied dont sa carrière a besoin.

      que l’antisémitisme, bourgeois et populaire, existe est une autre question, d’ailleurs bien renouvelée depuis la guerre des 6 jours (« les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur », De Gaulle), l’existence (et la politique) d’Israël étant utilisée(s) pour que l’antisémitisme ne pose plus question, soit défendu sous couvert d’antisionisme comme le faisait déjà Staline dans les années 50, ou instrumentalisé, comme le font les droites (jusqu’à génération identitaire...).

      je n’ai pas envie de revenir sur la manière dont, du coté populaire, il s’agit d’un socialisme des imbéciles et d’un anti-impérialisme des imbéciles (quoi que l’on sache par ailleurs du rôle de "tête de pont de l’Occident" joué par Israël) défendu au nom de "nouveaux damnés de la terre" (depuis les luttes de décolonisation et le tiers-mondisme qui les ont accompagné). les israéliens ce n’est pas tout à fait Israel ("je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand, disait l’autre), et "les juifs" c’est vraiment too much.

      En revanche, je persiste à penser qu’un minimum d’intelligence politique laisserait moins de place à un tel prurit barbare. Or du côté des militants en tout genre, derrière tel ou tel semblant de mise en cause, "vas-y Médine [fait comme Dieudonné, really ?], excuse-toi !", c’est bien d’une forme d’encouragement que l’on fait preuve. Débile, et dangereux. (mes deux centimes que ça n’arrangera pas le sort fait ici aux arabes et aux noirs, contrairement à l’hypothèse officielle adoptée partout à gauche, pour mieux jouer des cartes de boutiquiers, grand ou petits).

    • Concernant Médine : ni islamophobie, ni complaisance avec l’antisémitisme - Juives et Juifs Révolutionnaires

      https://juivesetjuifsrevolutionnaires.wordpress.com/2023/08/31/concernant-medine-ni-islamophobie-ni-complaisance-avec-lantisemitisme

      Suite à ces accusations, Médine a reconnu sur Mediapart le 22 août « avoir été trompé à un moment donné » sur le sens de la quenelle et avoir fait « une vraie erreur », celle de ne pas s’en être suffisamment désolidarisé. De certains qui avaient critiqué son attitude à l’époque, il dit maintenant « Ils avaient raison sur l’impasse idéologique où je me trouvais à ce moment là. Je leur ai dit et je me suis excusé d’avoir eu une attitude réactionnaire à l’époque. » Si le rappeur lui même semble avoir moins de difficultés à situer le problème que certain·es de ses avocat·es à gauche, notamment issu·es de LFI, ce début d’autocritique reste limité : deux jours plus tard, il déclare à l’Humanité « en vingt années de carrière, il n’y a jamais eu un soupçon crédible d’antisémitisme me concernant ». Au niveau de ses défenseurs, c’est souvent pire puisqu’on en vient à retirer purement et simplement l’antisémitisme de l’équation. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, dont il est vrai qu’on attend peu sur le sujet, twittait « C’est un plaisir de recevoir Médine aux Amfis 2023. La victime de racisme, c’est lui ». On notera (encore) son sens de la formule.

      Nous estimons pour notre part nécessaire qu’un travail de retour critique soit mené sur le sujet de la part de tout celles et ceux qui se sont compromis avec les discours kemistes ou dieudo-soraliens, y compris donc Médine. Cependant, il ne nous semble pas que de cette polémique puisse déboucher une avancée sur ce plan, notamment du fait du paternalisme, de l’opportunisme et de la reprise de discours islamophobe d’une grande partie des réactions. Nous estimons quant à nous que le combat contre l’antisémitisme ne peut se faire en adoptant un discours islamophobe ou en prenant la forme d’une injonction adressée uniquement aux membres de la minorité musulmane. Réciproquement, la lutte contre l’islamophobie ne peut ignorer la question de l’antisémitisme et donc passer ces discours et ces compromissions sous silence.

  • Où le #classement_de_Shanghaï mène-t-il l’#université française ?

    Le classement de #Shanghaï, dont les résultats sont publiés mardi 15 août, a façonné une idée jamais débattue de l’« #excellence ». Des universitaires appellent à définir « une vision du monde du savoir » propre au service public qu’est l’enseignement supérieur français.

    Des universités à la renommée mondiale qui attirent les meilleurs étudiants, les chercheurs les plus qualifiés et les partenaires financiers les plus magnanimes : depuis l’avènement des classements internationaux dans l’#enseignement_supérieur, il y a vingt ans, la quête d’une certaine idée de l’« excellence » a intégré le vocabulaire universitaire, jusqu’à se muer en un projet politique.

    En France, en août 2003, la première édition du classement de Shanghaï, qui publie mardi 15 août son édition 2023, a été un coup de tonnerre : ignorant les subtilités administratives hexagonales et la tripartition entre #universités, grandes écoles et organismes de recherche, le palmarès n’avait distingué dans son top 50 aucun des fleurons nationaux. Piqués au vif, les gouvernements successifs se sont engouffrés dans la brèche et ont cherché les outils pour se conformer aux #standards. En 2010, le président de la République, #Nicolas_Sarkozy, avait fixé à sa ministre de l’enseignement supérieur, #Valérie_Pécresse, un #objectif précis : placer deux établissements français dans les 20 premiers mondiaux et 10 parmi les 100 premiers du classement de Shanghaï.

    La loi relative aux libertés et responsabilités des universités, votée en 2007, portait alors ses premiers fruits, présentés en personne par Mme Pécresse, en juillet 2010, aux professeurs #Nian_Cai_Liu et #Ying_Cheng, les deux créateurs du classement. Les incitations aux #regroupements entre universités, grandes écoles et organismes de recherche ont fleuri sous différents noms au gré des appels à projets organisés par l’Etat pour distribuer d’importants investissements publics (#IDEX, #I-SITE, #Labex, #PRES, #Comue), jusqu’en 2018, avec le nouveau statut d’#établissement_public_expérimental (#EPE). Toutes ces tactiques politiques apparaissent comme autant de stigmates français du palmarès chinois.

    Ces grandes manœuvres ont été orchestrées sans qu’une question fondamentale soit jamais posée : quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le classement de Shanghaï ? Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la #modernisation des universités du pays en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’#Ivy_League, Harvard en tête. On est donc très loin du #modèle_français, où, selon le #code_de_l’éducation, l’université participe d’un #service_public de l’enseignement supérieur.

    « Société de marché »

    Pour la philosophe Fabienne Brugère, la France continue, comme la Chine, de « rêver aux grandes universités américaines sans être capable d’inventer un modèle français avec une #vision du savoir et la perspective d’un bonheur public ». « N’est-il pas temps de donner une vision de l’université ?, s’interroge-t-elle dans la revue Esprit (« Quelle université voulons-nous ? », juillet-août 2023, 22 euros). J’aimerais proposer un regard décalé sur l’université, laisser de côté la question des alliances, des regroupements et des moyens, pour poser une condition de sa gouvernance : une #vision_du_monde_du_savoir. »

    Citant un texte du philosophe Jacques Derrida paru en 2001, deux ans avant le premier classement de Shanghaï, la professeure à Paris-VIII définit l’université comme « inconditionnelle, en ce qu’elle peut #repenser_le_monde, l’humanité, élaborer des #utopies et des #savoirs nouveaux ». Or, « vingt ans après, force est de constater que ce texte reste un objet non identifié, et que rien dans le paysage universitaire mondial ne ressemble à ce qu’il projette, regrette Fabienne Brugère. Les grandes universités américaines que nous admirons et dans lesquelles Derrida a enseigné sont habitées par la société de marché ».

    Ironie du sort, c’est justement l’argent qui « coule à flots » qui garantit dans ces établissements de l’hyperélite des qualités d’étude et de bon encadrement ainsi qu’une administration efficace… Autant de missions que le service public de l’université française peine tant à remplir. « La scholè, le regard scolastique, cette disposition à l’étude, ce temps privilégié et déconnecté où l’on apprend n’est possible que parce que la grande machine capitaliste la fait tenir », déplore Mme Brugère.

    En imposant arbitrairement ses critères – fondés essentiellement sur le nombre de #publications_scientifiques en langue anglaise, de prix Nobel et de médailles Fields –, le classement de Shanghaï a défini, hors de tout débat démocratique, une #vision_normative de ce qu’est une « bonne » université. La recherche qui y est conduite doit être efficace économiquement et permettre un #retour_sur_investissement. « Il ne peut donc y avoir ni usagers ni service public, ce qui constitue un #déni_de_réalité, en tout cas pour le cas français », relevait le sociologue Fabien Eloire dans un article consacré au palmarès, en 2010. Est-il « vraiment raisonnable et sérieux de chercher à modifier en profondeur le système universitaire français pour que quelques universités d’élite soient en mesure de monter dans ce classement ? », questionnait le professeur à l’université de Lille.

    Derrière cet effacement des #spécificités_nationales, « une nouvelle rhétorique institutionnelle » s’est mise en place autour de l’« #économie_de_la_connaissance ». « On ne parle plus de “l’#acquisition_du_savoir”, trop marquée par une certaine #gratuité, mais de “l’#acquisition_de_compétences”, efficaces, directement orientées, adaptatives, plus en phase avec le discours économique et managérial », concluait le chercheur.

    Un poids à relativiser

    A y regarder de plus près, Shanghaï et les autres classements internationaux influents que sont les palmarès britanniques #QS_World_University_Rankings (#QS) et #Times_Higher_Education (#THE) valorisent des pays dont les fleurons n’accueillent finalement qu’un effectif limité au regard de leur population étudiante et du nombre total d’habitants. Le poids réel des « #universités_de_prestige » doit donc être relativisé, y compris dans les pays arrivant systématiquement aux tout premiers rangs dans les classements.

    Pour en rendre compte, Le Monde a listé les 80 universités issues de 16 pays qui figuraient en 2022 parmi les 60 premières des classements QS, THE et Shanghaï. Grâce aux sites Internet des établissements et aux données de Campus France, le nombre total d’étudiants dans ces universités a été relevé, et mis en comparaison avec deux autres statistiques : la démographie étudiante et la démographie totale du pays.

    Le cas des Etats-Unis est éclairant : ils arrivent à la 10e position sur 16 pays, avec seulement 6,3 % des étudiants (1,2 million) dans les 33 universités classées, soit 0,36 % de la population américaine.

    Singapour se place en tête, qui totalise 28,5 % des étudiants inscrits (56 900 étudiants) dans les huit universités de l’hyperélite des classements, soit 0,9 % de sa population. Suivent Hongkong, avec 60 500 étudiants dans quatre universités (20,7 % des étudiants, 0,8 % de sa population), et la Suisse, avec 63 800 étudiants dans trois établissements (19,9 % des étudiants, 0,7 % de sa population).

    Avec 98 600 étudiants dans quatre universités classées (Paris-Saclay, PSL, Sorbonne Université, Institut polytechnique de Paris), la France compte 3,2 % des étudiants dans l’hyperélite universitaire mondiale, soit 0,1 % de la population totale.

    La Chine arrive dernière : 255 200 étudiants sont inscrits dans les cinq universités distinguées (Tsinghua, Peking, Zhejiang, Shanghai Jiao Tong et Fudan), ce qui représente 0,08 % de sa population étudiante et 0,018 % de sa population totale.

    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/08/14/ou-le-classement-de-shanghai-mene-t-il-l-universite-francaise_6185365_440146

    #compétences #critique

    • Classement de Shanghaï 2023 : penser l’enseignement supérieur en dehors des palmarès

      Depuis vingt ans, les responsables politiques français ont fait du « standard » de Shanghaï une clé de #réorganisation des établissements d’enseignement supérieur. Mais cet objectif d’inscription dans la #compétition_internationale ne peut tenir lieu de substitut à une #politique_universitaire.

      Comme tous les classements, celui dit « de Shanghaï », censé comparer le niveau des universités du monde entier, suscite des réactions contradictoires. Que les championnes françaises y soient médiocrement placées, et l’on y voit un signe de déclassement ; qu’elles y figurent en bonne place, et c’est le principe du classement qui vient à être critiqué. Le retour de l’université française Paris-Saclay dans le top 15 de ce palmarès de 1 000 établissements du monde entier, établi par un cabinet chinois de consultants et rendu public mardi 15 août, n’échappe pas à la règle. Au premier abord, c’est une bonne nouvelle pour l’enseignement supérieur français, Paris-Saclay se hissant, derrière l’américaine Harvard ou la britannique Cambridge, au rang de première université non anglo-saxonne.

      Pourtant, ce succès apparent pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses sur l’état réel de l’enseignement supérieur français. Certes, la montée en puissance du classement chinois, créé en 2003, a participé à l’indispensable prise de conscience de l’inscription du système hexagonal dans un environnement international concurrentiel. Mais les six critères qui président arbitrairement à ce « hit-parade » annuel, focalisés sur le nombre de prix Nobel et de publications dans le seul domaine des sciences « dures », mais qui ignorent étrangement la qualité de l’enseignement, le taux de réussite ou d’insertion professionnelle des étudiants, ont conforté, sous prétexte d’« excellence », une norme restrictive, au surplus indifférente au respect des libertés académiques, politique chinoise oblige.

      Que les responsables politiques français aient, depuis vingt ans, cédé à ce « standard » de Shanghaï au point d’en faire une clé de réorganisation des établissements d’enseignement supérieur ne laisse pas d’étonner. Le principe « grossir pour être visible » (dans les classements internationaux) a servi de maître mot, il est vrai avec un certain succès. Alors qu’aucun établissement français ne figurait dans les cinquante premières places en 2003, ils sont trois aujourd’hui. Paris-Saclay résulte en réalité de la fusion d’une université, de quatre grandes écoles et de sept organismes de recherche, soit 13 % de la recherche française.

      Mais cette politique volontariste de #fusions à marche forcée, soutenue par d’importants crédits, n’a fait qu’alourdir le fonctionnement des nouvelles entités. Surtout, cette focalisation sur la nécessité d’atteindre à tout prix une taille critique et de favoriser l’excellence n’a fait que masquer les #impensés qui pèsent sur l’enseignement supérieur français : comment améliorer la #qualité de l’enseignement et favoriser la réussite du plus grand nombre ? Quid du dualisme entre universités et grandes écoles ? Quelles sources de financement pour éviter la paupérisation des universités ? Comment éviter la fuite des chercheurs, aux conditions de travail de plus en plus difficiles ? Et, par-dessus tout : quel rôle dans la construction des savoirs dans un pays et un monde en pleine mutation ?

      A ces lourdes interrogations, l’#obsession du classement de Shanghaï, dont le rôle de promotion des standards chinois apparaît de plus en plus nettement, ne peut certainement pas répondre. Certes, l’enseignement supérieur doit être considéré en France, à l’instar d’autres pays, comme un puissant outil de #soft_power. Mais l’objectif d’inscription dans la compétition internationale ne peut tenir lieu de substitut à une politique universitaire absente des débats et des décisions, alors qu’elle devrait y figurer prioritairement.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/15/classement-de-shanghai-2023-penser-l-enseignement-superieur-en-dehors-des-pa

    • Au même temps, #Emmanuel_Macron...

      Avec 27 universités représentées, le classement de Shanghai met à l’honneur l’excellence française.

      Acteurs de l’enseignement et de la recherche : merci !

      Vous faites de la France une grande Nation de formation, de recherche et d’innovation. Nous continuerons à vous soutenir.


      https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1691339082905833473
      #Macron

    • Classement de Miamïam des universités françaises.

      Ayé. Comme chaque année le classement de Shangaï est paru. Et l’auto-satisfecit est de mise au sommet de l’état (Macron, Borne, et bien sûr Oui-Oui Retailleau). Imaginez un peu : 27 de nos établissements français (universités et grandes écoles) y figurent.

      Rappel pour les gens qui ne sont pas familiers de ces problématiques : le classement de Shangaï est un classement international très (mais vraiment très très très) sujet à caution, qui s’est imposé principalement grâce à une bonne stratégie marketing (et à un solide lobbying), et qui ne prend en compte que les publications scientifiques des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses de l’université : ce qui veut dire qu’il ne regarde pas “l’activité scientifique” dans sa globalité, et que surtout il n’en a rien à secouer de la partie “enseignement” ni, par exemple, du taux de réussite des étudiants et étudiantes. C’est donc une vision a minima hémiplégique de l’université. Il avait été créé par des chercheurs de l’université de Shangaï comme un Benchmark pour permettre aux université chinoises d’essayer de s’aligner sur le modèle de publication scientifique des universités américaines, donc dans un contexte très particulier et avec un objectif politique de soft power tout à fait explicite. Ces chercheurs ont maintenant créé leur boîte de consultants et se gavent en expliquant aux universités comment l’intégrer. L’un des co-fondateurs de ce classement explique notamment : “Avant de fusionner, des universités françaises nous ont demandé de faire une simulation de leur future place dans le classement“.

      Bref du quantitatif qui vise à souligner l’élitisme (pourquoi pas) et qui n’a pour objet que de le renforcer et se cognant ostensiblement de tout paramètre qualitatif a fortiori si ce qualitatif concerne les étudiant.e.s.

      Mais voilà. Chaque été c’est la même tannée et le même marronier. Et les mêmes naufrageurs de l’action publique qui se félicitent ou se navrent des résultats de la France dans ledit classement.

      Cette année c’est donc, champagne, 27 établissements français qui se retrouvent “classés”. Mal classés pour l’essentiel mais classés quand même : les 4 premiers (sur la jolie diapo du service comm du gouvernement) se classent entre la 16ème (Paris-Saclay) et la 78ème place (Paris Cité) et à partir de la 5ème place (sur la jolie diapo du service comm du gouvernement) on plonge dans les limbes (Aix-Marseille est au-delà de la 100ème place, Nantes au-delà de la 600ème). Alors pourquoi ce satisfecit du gouvernement ? [Mise à jour du 16 août] Auto-satisfecit d’ailleurs étonnant puisque si l’on accorde de la valeur à ces classements, on aurait du commencer par rappeler qu’il s’agit d’un recul : il y avait en effet 30 établissements classés il y a deux ans et 28 l’année dernière. Le classement 2023 est donc un recul. [/mise à jour du 16 août]

      Non pas parce que les chercheurs sont meilleurs, non pas parce que la qualité de la recherche est meilleure, non pas parce que les financements de la recherche sont plus importants et mieux dirigés, mais pour deux raisons principales.

      La première raison est que depuis plusieurs années on s’efforce d’accroître le “rendement” scientifique des personnels en vidant certaines universités de leurs activités et laboratoires de recherche (et en y supprimant des postes) pour le renforcer et le concentrer dans (très peu) d’autres universités. C’est le grand projet du libéralisme à la française qui traverse les présidences de Sarkozy à Macron en passant par Hollande : avoir d’un côté des université “low cost” dans lesquelles on entasserait les étudiant.e.s jusqu’à bac+3 et où on ferait le moins de recherche possible, et de l’autre côté des “universités de recherche et d’excellence” où on n’aurait pas grand chose à foutre de la plèbe étudiante et où on commencerait à leur trouver un vague intérêt uniquement à partir du Master et uniquement pour les meilleur.e.s et uniquement dans certains domaines (genre pas en histoire de l’art ni en études littéraires ni dans la plupart des sciences humaines et sociales).

      La seconde raison de ce “bon” résultat est que les universités se sont regroupées administrativement afin que les publications de leurs chercheurs et chercheuses soient mieux prises en compte dans le classement de Shangaï. Exemple : il y a quelques années, il y avait plusieurs sites universitaires dans les grandes villes. Chaque site était celui d’une discipline ou d’un regroupement de discipline. On avait à Toulouse, à Nantes et ailleurs la fac de droit, la fac de sciences, la fac de lettres, etc. Et les chercheurs et chercheuses de ces universités, quand ils publiaient des articles dans des revues scientifiques, “signaient” en s’affiliant à une institution qui était “la fac de sciences de Toulouse Paul Sabatier” ou “la fac de lettre de Toulouse le Mirail” ou “la fac de droit de Toulouse”. Et donc au lieu d’avoir une seule entité à laquelle rattacher les enseignants-chercheurs on en avait trois et on divisait d’autant les chances de “l’université de Toulouse” de monter dans le classement.

      Donc pour le dire rapidement (et sans pour autant remettre en cause l’excellence de la recherche française dans pas mal de disciplines, mais une excellence dans laquelle les politiques publiques de ce gouvernement comme des précédents ne sont pas pour grand-chose), la France gagne des places dans le classement de Shangaï d’une part parce qu’on s’est aligné sur les règles à la con dudit classement, et d’autre part parce qu’on a accepté de sacrifier des pans entiers de financements publics de la recherche dans certains secteurs (notamment en diminuant drastiquement le nombre de postes disponibles).

      Allez je vous offre une petite comparaison. Évaluer la qualité de l’université et de la recherche française à partir du classement de Shangaï c’est un peu comme si on prétendait évaluer la qualité de la gastronomie française à partir d’un référentiel établi par Mac Donald : on serait rapidement en capacité de comprendre comment faire pour gagner des places, mais c’est pas sûr qu’on mangerait mieux.

      Je vous propose donc un classement alternatif et complémentaire au classement de Shangaï : le classement de Miamïam. Bien plus révélateur de l’état actuel de l’université française.
      Classement de Miamïam.

      Ce classement est simple. Pour y figurer il faut juste organiser des distributions alimentaires sur son campus universitaire.

      Le résultat que je vous livre ici est là aussi tout à fait enthousiasmant [non] puisqu’à la différence du classement de Shangaï ce sont non pas 27 universités et établissements mais (au moins) 40 !!! L’excellence de la misère à la française.

      Quelques précisions :

      – ce classement n’est pas exhaustif (j’ai fait ça rapidement via des requêtes Google)
      – l’ordre des universités ne signifie rien, l’enjeu était juste de lister “l’offre” qu’elles proposaient sans prendre en compte l’ancienneté ou la fréquence de ces distributions ni le nombre d’étudiant.e.s touché.e.s
      - ce classement est très en dessous de la réalité : par exemple je n’ai inscrit qu’une seule fois l’université de Nantes alors que des distributions alimentaires sont aussi organisées sur son campus de la Roche sur Yon. Beaucoup des universités présentes dans ce classement organisent en fait des distributions alimentaires sur plusieurs de leurs campus et devraient donc y figurer 2, 3 ou 4 fois au moins.
      - je me suis autorisé, sans la solliciter, à utiliser comme crédit image la photo de Morgane Heuclin-Reffait pour France Info, j’espère qu’elle me le pardonnera.

      [Mise à jour du 16 Août]

      On invite aussi le gouvernement à regarder le classement du coût de la vie pour les étudiantes et étudiants : en constante augmentation, et atteignant une nouvelle fois, pour cette population déjà très précaire, des seuils d’alerte indignes d’un pays civilisé.

      Enfin on pourra, pour être complet dans la recension de l’abandon politique de l’université publique, signaler la stratégie de mise à mort délibérée par asphyxie conduite par les gouvernements successifs depuis plus de 15 ans. Extrait :

      “En dix ans, le nombre de recrutements d’enseignants-chercheurs titulaires a diminué de près de moitié, avec 1 935 ouvertures de poste en 2021, contre 3 613 en 2011. En 2022, on enregistre un léger sursaut, avec 2 199 postes de professeur d’université et de maître de conférences ouverts.

      La situation est d’autant plus paradoxale que les universités se vident de leurs enseignants-chercheurs chevronnés, avec un nombre de départs à la retraite en hausse de + 10,4 % en 2021 et de + 10,5 % en 2022, selon une note statistique du ministère publiée en juin. Un avant-goût de la décennie qui vient, marquée par des départs massifs de la génération du baby-boom : entre 2021 et 2029, le ministère prévoit une augmentation de 53 % en moyenne, et de 97 % en sciences – le bond le plus élevé.“

      https://affordance.framasoft.org/2023/08/classement-shangai-miam-miam

  • Le décès d’un alpiniste entouré de 50 personnes suscite l’indignation : "Ce qu’il s’est passé là-bas est scandaleux" La Rédaction - La Libre

    Mohammad Hassan, un alpiniste pakistanais de 27 ans, a entamé l’ascension du K2, la deuxième plus haute montagne du monde. Mais il a vu son aventure prendre fin à 400 mètres du sommet, abandonné par ses confrères et suscitant l’indignation dans le monde de l’alpinisme.

    Mohammad Hassan a gravement chuté à la suite d’une avalanche le 27 juillet dernier, alors qu’il escaladait le K2. Les lourdes blessures dont souffrait l’alpiniste ont finalement causé sa mort. Mais ce dernier n’est pas décédé sur le coup. Mohammad Hassan s’est retrouvé suspendu par les pieds, la tête en bas, par une corde.

    Mohammad Hassan n’aura pas pu compter sur l’aide de ses coéquipiers, qui ont contourné Mohammad pour continuer leur périple. Des images de drone enregistrées par le caméraman Philip Flämig montrent qu’une cinquantaine d’alpinistes sont passés à côté de lui sans lui porter secours. Ces alpinistes ont même tendu une nouvelle corde pour poursuivre leur épopée.


    Situé dans le massif du Karakoram, le K2 est le deuxième plus haut sommet du monde avec une altitude de 8611 mètres.

    Après de longues minutes d’agonie, seul un travailleur humanitaire est finalement venu en aide à Mohammad et a tenté de le maintenir conscient au moyen d’un massage. Aucune opération de sauvetage n’a été organisée pour sauver le jeune homme, qui a succombé à ses blessures.

    Philip Flämig médusé a partagé ses impressions sur cette scène épouvantable. Pour lui, les autres alpinistes, animés par le défi, ont mal évalué leurs priorités : “C’était une ascension très animée et compétitive vers le sommet”. Ce sentiment d’incompréhension est partagé par Wilhelm Steindl, qui a participé à l’expédition mais a rebroussé chemin suite aux conditions dangereuses. "Ce qu’il s’est passé là-bas est scandaleux. Une personne vivante est laissée sur place pour que l’on puisse encore monter. Il n’aurait fallu que trois ou quatre personnes pour le sauver. Si j’avais vu ça, je serais monté pour aider ce pauvre homme", a-t-il déclaré au Telegraaf.

    #K2Trajedy 
Top female climber Tamara Lungar exploded on the human tragedy on K2 & behaviour of follow climbers there. 
Read her exact words of a true alpinist, who lost a close mate in K2 Winter 2021 

“ I have now really needed a few days to sort out my thoughts because I am pic.twitter.com/x3L97FLPvw
    -- The Northerner (@northerner_the) August 10, 2023 _

    #Montagne #Alpinisme #Sport #performances #ascension #accident #racisme

    Source : https://www.lalibre.be/international/asie/2023/08/11/un-alpiniste-meurt-apres-une-chute-sans-pouvoir-compter-sur-laide-des-50-aut

    • * Menacée sur la toile, l’alpiniste la plus rapide du monde se défend après la mort d’un sherpa : « Nous avons fait de notre mieux » Afp - La Libre

      Kristin Harila, co-détentrice du record du monde des 14 sommets de plus de 8.000 mètres gravis le plus rapidement, s’est défendue à la suite de critiques l’accusant d’avoir enjambé un sherpa mourant pour achever son ascension du K2 au Pakistan.

      Avec son guide népalais Tenjin Sherpa, la Norvégienne a escaladé ces 14 sommets en trois mois et un jour (92 jours), arrachant le 27 juillet le record du monde détenu jusqu’alors par le Népalo-britannique Nirmal Purja.


      Mais cet exploit vient d’être terni par une controverse. Des images de drones partagées par d’autres alpinistes la montrent avec son équipe passer au-dessus du corps visiblement blessé de Mohammad Hassan, un sherpa d’une autre équipe qui est décédé peu après, tandis qu’elle poursuivait son ascension du deuxième sommet le plus haut du monde pour décrocher le record.

      Ils se trouvaient à ce moment-là sur le Bottleneck du K2, un couloir étroit et hautement dangereux surplombé par des séracs d’un champ de glace à seulement 400 m au-dessous du sommet.

      Selon le secrétaire du club d’alpinistes, Karar Haidari, quelque 100 grimpeurs ont atteint le sommet du K2 ce jour-là.

      Les autorités pakistanaises du tourisme au Gilgit Baltistan, qui délivrent les autorisations d’ascension, ont annoncé vendredi avoir ouvert une enquête relative à ce décès.

      « Personne ne se souviendra de ton succès sportif, seulement de ton inhumanité », a écrit un internaute sur Instagram.

      « Le sang des sherpas est sur tes mains », a ajouté un autre.

      Kristin Harila a aussi essuyé des critiques pour avoir célébré son ascension une fois revenue au camp de base, à flanc de montagne.

      Tard jeudi, l’athlète de 37 ans a affirmé sur Instagram « avoir tout fait pour lui (Mohammad Hassan) », dénonçant les « menaces de mort » dont elle a fait l’objet depuis l’accident.

      Elle a assuré qu’elle avait, en compagnie de son caméraman Gabriel, ainsi que deux autres personnes dont « l’ami de Hassan », passé « une heure et demie » à essayer de le remonter après sa chute. Il n’est pas indiqué où se trouvait l’équipe du sherpa, mais de nombreux alpinistes se trouvaient « derrière eux », a relaté la Norvégienne.

      L’alpiniste a ensuite poursuivi sa route, après une alerte à l’avalanche transmise par son équipe.

      Gabriel est lui resté aux côtés de Hassan, a-t-elle assuré, partageant avec lui son oxygène et son eau chaude.

      Au bout d’une heure supplémentaire, le caméraman a décidé de partir, car il avait besoin « de plus d’oxygène pour sa propre sécurité ».

      A leur descente, ils ont constaté que Mohammad Hassan, 27 ans, était décédé.

      Mais son équipe, composée de quatre personnes, « n’était pas en mesure de descendre son corps » en toute sécurité, car il aurait fallu au moins six personnes pour le faire, s’est défendue la Norvégienne qui a relevé que le sherpa n’était pas correctement équipé.

      Sa mort est « vraiment tragique (...) et j’ai beaucoup de peine pour la famille », a-t-elle encore dit, mais « nous avons fait de notre mieux, en particulier Gabriel ».

      De nombreux utilisateurs ont pris la défense de Harila, relevant les dangers encourus lors d’une telle ascension. D’autres se sont demandés pourquoi le sherpa n’avait pas été correctement équipé, une internaute dénonçant l’inégalité de traitements entre les alpinistes occidentaux et les sherpas : « La vie des locaux est bon marché ».

      #Sherpa #Femme #Sportive #Pakistan #athlète #drones #record

      Source : https://www.lalibre.be/international/asie/2023/08/11/menacee-sur-la-toile-lalpiniste-la-plus-rapide-du-monde-se-defend-apres-la-m

  • Carbon cash machine

    As the world burns, shareholders are getting record cash pay outs from their fossil fuel investments. Cash earnings made by shareholders in the UK’s two largest oil companies BP and Shell are now triple the amount they were when the Paris Agreement was signed in December 2015.

    This is the headline finding of our new report written and researched in collaboration with Corporate Watch.

    The report uses a unique analysis of financial data to calculate the combined earnings of shareholders derived from dividend pay outs and share buybacks.

    We found that shareholders in BP and Shell have earned a total of £131 billion in dividends and share buybacks combined since the Paris Agreement was signed. And this is just the value of cash earnings; the value of their shares has risen significantly in this period.

    In the same period, the top 8 shareholders have significantly expanded their holdings in BP and Shell; those 8 companies alone have raked in a total of £28.7bn in cash earnings from both BP and Shell. The report analyses the environmental and social strategies of those top eight shareholders in BP and Shell and raises major questions about the failure of fossil fuel divestment strategies and market solutions to climate change.

    Those shareholders are not likely to be influenced by campaigners demanding divestment since they all use passive investment strategies. Passive investing is the strategy of buying and holding stocks and based on sector and market benchmarks, such as stock market indices such as Dow Jones, S&P 500 or Nasdaq. Passive investment strategies therefore involve fewer judgement calls and are more automated, making them less responsible to non-financial considerations.

    Asset management firms deploying passive investment strategies have ensured that the tidal wave of fossil fuel investment has not abated, despite growing demands for divestment. While some investors have decreased their shareholding in Shell and BP since 2016, a large majority have retained or increased their stakes in the two companies.

    The report concludes that we will not be able to stem the flow of oil unless we stem the flow of cash to rich investors. The report therefore raises fundamental questions about the limits facing divestment campaigns. While investment and divestment patterns will be explored in more detail in a follow-up report next month, the analysis we present here demonstrates that a move away from fossil fuels at a pace necessary to abate climate change is simply not possible while power is becoming even more concentrated in the hands of asset managers.

    https://ccccjustice.org/2023/08/08/carbon-cash-machine

    Pour télécharger le #rapport :
    https://ccccjustice.org/wp-content/uploads/2023/08/Carbon-Cash-Machine.pdf

    #énergies_fossiles #investissement #pétrole #combustibles_fossiles #énergie_fossile #BP #Shell #profits #dividendes #business

  • Inflation : chute sans précédent des achats alimentaires des Français | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/inflation-chute-sans-precedent-des-achats-alimentaires-des-francais-1969197

    Entre le dernier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023, les achats alimentaires des Français ont ainsi diminué de 11,4 % en volume selon l’Insee, sachant que cet indicateur mêle deux notions distinctes : les quantités achetées et la gamme de produits retenue. « Cette chute de la consommation alimentaire n’a aucun précédent dans les données compilées par l’Insee depuis 1980 », s’est alarmé dans un tweet François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

  • Ah, une #shameless_autopromo un peu originale cette fois : j’ai développé 3 écrans tactiles pour le Palais Bénédictine à Fécamp.

    Et comme Manu, ce mois-ci, était en déplacement sur un autre projet, c’est moi qui suis allé faire l’installation (et Fécamp, depuis Montpellier, c’est vraiment très très loin).

    Alors le Palais Bénédictine, si tu ne connais pas, c’est une curiosité absolument invraisemblable : le créateur de la liqueur Bénédictine a fait construire ce « palais » néo-gothique, néo-renaissance, en plein Fécamp, sur le modèle de l’ancienne abbaye bénédictine de la ville, pour y abriter à la fois l’usine de production de la liqueur (la distillerie), et un petit musée accueillant sa collection d’art religieux, à la fin du XIXe.

    Comme d’habitude, c’est du #SPIP, aspiré en local et installé dans des PC cachés sous les écrans tactiles.

    – Il y a une vue « tournante » du bâtiment, tournant sur lui-même sur 360°, sur lequel des hotspots permettent d’ouvrir des fiches d’information. Pour gérer la maquette qui tourne sur elle-même et les hotspots, j’utilise Objet2VR :
    https://ggnome.com/object2vr
    Avec par-dessus un script perso qui fluidifie l’affichage des points cliquables, et qui surtout fabrique un affichage sur les côtées des intitulés des points, sur la gauche ou sur la droite de l’écran, en fonction de la position de chaque hotspot.

    Originalité cette fois : on m’a transmis un « objet » 3D réalisé à partir d’une photogrammétrie d’une maquette qui existe dans le bâtiment, et pour le coup c’est moi qui ai fabriqué les 360 rendus dans Blender (je crois que c’est la première fois que je fais moi-même le rendu 3D dans une prestation professionnelle).

    – Il y a une représentation de livre en vue « tourne-page », chaque page étant elle-même zoomable (à chaque fois on « zoome » dans la double-page ouverte du bouquin, c’est très sympa), avec à nouveau des hotspots dans les pages du livre.

    – Et une représentation chronologique de l’histoire du musée à base de photographies. (Là aussi, petite originalité, j’ai fait beaucoup de retouches photo sur les images fournies : des scans de très bonne qualité de vieilles plaques photographiques, certaines de la fin du XIXe siècle, au rendu très impressionnant, mais nécessitant pas mal de corrections pour une présentation multimédia. On en a déjà discuté ici, mais pour ce type de retouches, j’utilise désormais Affinity Photo.)

    Les tables sont installées sur des Nuc, un « gros » avec un processeur i7, et plusieurs petits avec des i5. Cette fois pas mal de galère avec la gestion du tactile, avec des conflits dans les scripts dans la gestion des événements touch et mouse, impossibles à reproduire sur Chrome Mac, impossibles à reproduire sur la version de Chrome de mon PC sous Windows 11, mais apparaissant de manière un peu aléatoire (mais souvent) sur la version de Chrome des Nuc i5. Finalement j’ai réussi à systématiser le bug sur un vieux PC sous Windows 10 et ainsi corriger le problème (sans pour autant déterminer pourquoi une fois ça marche une fois ça marche pas, sur la même version de Chrome…).