• ARCS : une nouvelle revue consacrée à l’analyse des réseaux
    http://lectures.revues.org/22887

    Le groupement de #recherche (GDR) Analyse de #réseaux en #SHS du CNRS a le plaisir d’annoncer le lancement de la revue à comité de lecture ARCS – Analyse de réseaux pour les sciences sociales / Network analysis for social sciences. Cette revue pluridisciplinaire, consacrée à l’analyse de réseaux en sciences humaines et sociales, publie des articles inédits en français ou en anglais.

  • Bonjour !

    Fraîchement inscrit sur le site, je n’en connais pas encore les us et coutumes et n’en maîtrise donc pas les usages. J’ose croire cependant qu’une rapide #présentation ne sera pas malvenue :-)

    Encouragé par @monolecte à m’inscrire (depuis #Mastodon), je suis impressionné − et quelque peu intimidé − par la richesse du contenu que l’on trouve ici, et par l’efficacité de ce qui semble être une gigantesque entreprise de veille collective !

    Ayant un passé de chercheur en #sociologie de la #santé (thèse sur la #transplantation, post-doc sur le #cancer), je travaille aujourd’hui dans une de ces agences de soutien à la #recherche et me situe à l’interface entre les sphères académiques, associatives, de finance publique et, de manière moins marquée, industrielle. Je n’ai donc pas quitté le champ des #SHS et de la santé, qui constitue d’ailleurs mes domaines d’intérêt principaux.

    Par ailleurs intéressé par l’#informatique au sens large, #linux en particulier, et un tout petit peu #python que je bidouille.

    Ah, et oui : j’ai deux chats. La femelle paie les vacances du véto, et l’autre m’empêche de dormir.

    À plus tard !

    • #métadonnées #obsolescence #format_ouvert #standardisation #catalogage #archives #budget #astronomie #SHS #Gaia

      C’est dans ce contexte qu’est né en 2012 le projet interdisciplinaire #Predon, sous l’impulsion de Cristinel Diaconu, directeur de recherche au CNRS1 : « L’explosion du volume de #données issues des expériences menées au Cern nous a conduits à mener une réflexion autour de leur préservation. Nous avons dans un premier temps structuré notre communauté autour d’une organisation internationale nommée Data Preservation and Long Term Analysis in High Energy Physics. Par la suite, nous nous sommes aperçus que nombre de disciplines étaient confrontées à la même préoccupation. C’est de ce constat que nous est venue l’idée de former une communauté interdisciplinaire autour de la question de la préservation des données scientifiques. »

      [...] Mais, pour Cristinel Diaconu, la perte de données semble être le lot commun : « Quand on veut accéder aux données, ou on ne les trouve plus, ou on les trouve, mais on ne sait pas quoi faire parce qu’on ne comprend pas ce que c’est. Pire, certaines données ont parfois été détruites par les chercheurs qui les jugeaient inutiles à l’issue d’un projet. Sur le coup, on ne s’en rend pas compte mais, dix après, le projet en cours peut avoir une résonance avec le projet précédent et le potentiel de découverte est perdu car il n’y a plus de financement pour refaire ces manipulations. »

      Pourtant, ces données archivées représentent une vraie manne. Cristinel Diaconu s’est livré à un calcul de rentabilité de ces données pour son domaine : « Nous nous sommes rendu compte avec mon équipe que le coût supplémentaire dédié à la préservation des données est de l’ordre de 1/1 000 du budget total. Or la publication de nouveaux articles issue de l’exploitation des archives dans les cinq années suivantes représente un bénéfice de 10 %. C’est de la recherche qui ne coûte presque rien ! Si on n’a pas de stratégie de préservation des données, on passe à côté de découvertes potentielles et de recherche à bas coût. Une fois qu’elles sont bien préservées, les données ne coûtent presque plus rien. »

      http://www.huma-num.fr
      Formats autorisés au CINES : https://facile.cines.fr

  • Pourquoi je ne publie(rai) plus (jamais) dans des revues scientifiques.

    http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2016/05/pourquoi-je-ne-publierai-plus-dans-des-revues-scientifiques.html

    Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur et blogueur renommé, explique pourquoi le système des revues scientifiques – depuis l’évaluation par les pairs jusqu’aux abonnements exorbitants – va à l’encontre du travail scientifique et de sa diffusion au plus grand nombre.

    #SHS #publication #peer-review

  • Rhétorique réactionnaire. Incitation à la bêtise. Sur « l’excuse sociologique », par Gérard Mauger
    http://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2016-1-page-133.htm

    Mais l’explication sociologique est-elle aussi déterministe que celle de la biologie ? En d’autres termes, peut-elle exempter le criminel de la responsabilité de son crime, comme la science médicale exonère le malade de celle de sa maladie ? Peut-on considérer que le genre de déterminations que s’efforce de mettre en évidence la sociologie puisse valoir comme « excuse sociologique » ?

    [...]

    Si l’explication sociologique est évidemment perfectible, elle contribue néanmoins à invalider la croyance au « libre choix de la délinquance ». On peut alors se demander si ce parti pris scientifique (ou explicatif) affranchit le sociologue de tout jugement normatif. La recherche désintéressée de la vérité est-elle possible dans la pratique du métier de sociologue ?
    L’impossible « neutralité axiologique »
    L’invitation wébérienne à la « neutralité axiologique » est-elle possible ? Le sociologue peut-il vraiment « considérer les fait sociaux comme des choses » ? Ou ne s’agit-il là que de leurres imposés par la bienséance académique ? La pratique du métier de sociologue montre à l’évidence que la neutralité axiologique est pratiquement intenable. 1°) Ayant pour objet le monde social, le sociologue, qu’il le veuille ou non, est partie prenante des luttes qui ont pour objet le monopole de la représentation légitime du monde social où s’opposent tous ceux – politiques, journalistes, sociologues, etc. – qui tentent d’imposer leur point de vue. 2°) Appartenant au monde social qu’il étudie, le sociologue a nécessairement une représentation préalable, plus ou moins normative, de l’objet qu’il étudie (dans le cas présent, les délinquants, les djihadistes) : il peut, au mieux, tenter de suspendre son point de vue. En fait, cette représentation initiale et les intérêts politiques ou éthiques qui en sont solidaires décident du choix d’objet. Et c’est dans la mesure où ce rapport initial à l’objet, qui préside à son élection, oriente le regard, qu’il s’agit de l’objectiver pour tenter d’en contrôler les effets. 3°) Le sociologue ayant affaire à un objet qui parle, l’expérience, le point de vue, le vécu de ses enquêtés font partie de son objet (même s’il ne s’y réduit pas). Mais l’essai de compréhension n’implique pas plus une neutralité fictive du sociologue que le devoir d’endosser « la cause » de ses enquêtés, ni d’ailleurs l’interdiction de le faire. Quoi qu’il en soit, si contrôlé soit-il, le rapport initial du sociologue à son objet n’est évidemment pas sans effets dans la pratique de l’enquête. Dans l’adresse « Au lecteur » de La Misère du monde, Pierre Bourdieu invite à « prendre les gens comme ils sont », à « les appréhender comme nécessaires, à [les] nécessiter, en les rapportant méthodiquement aux causes et aux raisons d’être ce qu’ils sont », et, dans cette perspective, à « se situer en pensée » à la place qu’ils occupent dans l’espace social en faisant sien le principe spinoziste : « ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas détester mais comprendre ». Si cet appel à « prendre les gens comme ils sont » ne soulève pas de difficultés particulières quand le chercheur éprouve une forme de sympathie à l’égard du groupe qu’il étudie, l’empathie que suppose la compréhension est d’autant plus problématique que l’aversion du sociologue à l’égard de ses enquêtés est plus grande. Dans les deux cas, l’impossible neutralité axiologique du sociologue porte à conséquences. La sympathie l’expose à se voir enrôlé dans le groupe qu’il étudie, à se convertir à « la cause » de l’objet étudié et à la créditer d’une forme de légitimité, le plus souvent en habilitant scientifiquement le point de vue des enquêtés ou de leur porte-parole. À l’inverse, l’antipathie sinon l’aversion du sociologue risquent de le rendre aveugle et sourd au point de vue des enquêtés. Dans les deux cas, ses efforts d’empathie, heureux ou malheureux, l’exposent à deux formes de renoncement à la sociologie : l’alignement sur le discours des enquêtés ou la substitution ethnocentrique de son propre discours à celui des enquê- tés (en toute méconnaissance de leur point de vue). De façon générale, la conversion des intérêts politiques ou éthiques initiaux en intérêt scientifique implique une tension inévitable et plus ou moins déséquilibrée entre engagement et distanciation. Mais, plutôt que de se réclamer d’une neutralité axiologique illusoire, il s’agit d’objectiver autant que faire se peut le rapport du chercheur à son objet de recherche, d’expliciter les références normatives qui guident les sympathies/antipathies du sociologue et tenter d’éviter ainsi le genre de sociologie qui en dit plus long sur le sociologue que sur son objet. 4°) On peut enfin se demander si la pratique de l’enquête et la recherche d’explications sociologiques n’influencent pas le jugement moral du sociologue sinon sur la délinquance ou le djihad, du moins sur les délinquants et les djihadistes. Tenter de rendre raison des trajectoires qui conduisent à ce type de pratiques ou à s’engager dans telle ou telle « cause », les « nécessiter » comme dit Bourdieu, infléchit, me semble-t-il, le regard porté sur elles. Si, comme le note Bernard Lahire, « juger (et punir) n’interdit pas de comprendre » (p. 37), on peut aussi se demander si « l’explication-compréhension » sociologique n’infléchit pas le jugement. Dans la mesure où une pratique réflexive de l’enquête sociologique substitue aux repré- sentations spontanées une représentation mieux informée et contrô- lée, soumet les préjugés à l’examen, contribue à rendre intelligibles des pratiques a priori incompréhensibles et parvient, au moins dans certains cas, à les « nécessiter », on peut supposer qu’elle infléchit le jugement moral porté, sinon sur les pratiques (qu’il s’agisse de délinquance ou d’attentats terroristes), du moins sur les agents. De ce point de vue, le travail sociologique s’apparente à celui des juges d’instruction ou des avocats de la défense qui, selon Bernard Lahire, « cherchent, au-delà de l’établissement des faits, à rendre raison des actes commis et à mettre en lumière la personnalité et les contextes de vie des inculpés » (p. 113). Et s’il est vrai, comme le note Bernard Lahire, que « même la justice ne peut se satisfaire pleinement des visions abstraites de l’Homme libre et maître de son destin » (p. 114) et que l’enquête de personnalité peut valoir des circonstances atténuantes, on voit mal pourquoi ce qui est accordé à l’explication psychologique ne vaudrait pas également pour l’explication sociologique.

    #sociologie_de_l’excuse #explication #compréhension #SHS #Epistémologie #Neutralité_axiologique #Engagement #Distanciation

  • Le 10 mars 2016, une journée Science et société à l’ENS Cachan sera consacrée à la question du rapport des scientifiques à l’engagement.
    Les scientifiques et l’engagement au coeur du débat

    http://www.ens-cachan.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=581532

    http://www.ens-cachan.fr/version-francaise/recherche/seminaires-et-colloques/les-scientifiques-et-l-engagement-au-coeur-du-debat-346872.kjsp?RH=135953

    Programme :

    « Les communs de la science »
    Christian Laval (Université Paris Ouest Nanterre-La Défense)

    Petit panorama de l’(auto)-critique des sciences des années 1970
    Céline Pessis (EHESS, Centre Alexandre Koyré)

    « Comment la désillusion vient au chercheur »
    Jacques Testart (INSERM)

    « L’engagement des chercheurs dans les conflits sur les brevets de gènes et de médicaments au tournant des années 2000... »
    Maurice Cassier (CNRS)

    « Les formes d’engagement social et politique des scientifiques »
    Table ronde animée par Virginie Albe
    Intervenants :
    Fabienne Cru (Professeur des écoles, CESE)
    Marc Lipinski (CNRS)
    Roberto di Cosmo (Université Paris VII - Diderot)

    #recherche_engagée #SHS #épistémologie


  • http://sms.hypotheses.org/5417

    °°La « crise des migrants » et sa médiatisation°°, par Annalisa Lendaro

    "Le pouvoir symbolique du corps de l’enfant"

    "Une photo. D’un enfant. Blanc. Habillé comme n’importe quel fils, neveu, petit voisin, qui s’apprête à faire sa rentrée à l’école maternelle de notre quartier. Et si cette photo était celle d’un adulte, habillé en Qamis, noir de peau ? Aurait-on éprouvé de l’empathie ? L’indignation aurait-t-elle été la même ?

    Le corps de l’enfant a un pouvoir symbolique très fort. Il est, par définition, innocent. On ne peut pas le soupçonner de vouloir « venir profiter des allocations », de « piquer le travail des français », d’ « être un terroriste ». Un enfant, est censé aller à l’école. Tout comme les enfants européens. Soit. Mais la question que l’on devrait se poser est plutôt : pourquoi soupçonner des adultes de l’être ?"

    [...]

    « A-t-on vraiment besoin de la photo d’un corps d’enfant échoué sur la plage pour vouloir changer les choses ? Pour remettre en discussion la justice des politiques migratoires ? Pour s’imaginer un droit à circuler sur cette planète, pour tous ? »

    #Info_comm #SHS #migrants

  • http://aad.revues.org/1940
    °°Violence verbale dans le discours des mouvements antagonistes : le cas de ‘Mariage pour tous’ et ‘Manif pour tous’°°, de Béatrice Fracchiolla

    Résumé de l’article :

    "En France, le vote du Mariage pour tous a permis au mouvement de la manif pour tous d’émerger. Ce mouvement continue d’exister comme mouvement d’action collective cherchant à exercer une pression normative sur les représentations sociales des identités sexuées et de la famille à travers une idéologisation de la langue. Nous nous intéressons ici à la violence verbale liée à ce phénomène ainsi qu’au processus de « re-signification » utilisé par les contre-discours. Force est de constater la manière dont les valeurs, les espaces, les discours semblent se répartir en fonction d’un système en opposition binaire, dichotomique. Ainsi, au discours de la manif pour tous qui procède par une focalisation sur certains termes pour en contrôler le sens, répondent des contre-discours, créatifs, anti-normatifs, qui tendent au contraire à ouvrir sur de nouveaux sens."

    #Analyse_du_discours #SHS #mariage_pour_tous


  • http://www.cairn.info/revue-cahiers-internationaux-de-sociologie-2009-1-page-61.htm
    Des pairs aux experts : l’émergence d’un « nouveau management » de la recherche scientifique ?
    par Catherine Vilkas

    Alors que la science est sollicitée depuis des siècles par le politique pour renforcer son efficacité ou son prestige, on assiste aujourd’hui à une multiplication des demandes et des formes d’expertises. Ce phénomène commence à être bien documenté dans certains domaines tels les risques sanitaires et environnementaux. En revanche, il est moins connu que le dispositif public de recherche français est lui-même en train de devenir un objet d’expertise dont se saisissent divers acteurs, rivalisant dans la production de connaissances, de diagnostics et de propositions de changement, voire d’offres de conseils et de formations lucratives. À côté des formes plus ou moins classiques de mobilisation des avis au sein de la communauté scientifique, se développent d’autres interventions revendiquant une compétence technique spécifique.

    [...]

    Producteurs de données mais aussi de normes, de nouveaux experts en gestion de la recherche, théoriciens et praticiens, contribuent aujourd’hui à la fragilisation du modèle professionnel sur lequel la recherche française s’est construite. Les types de légitimité qui autorisaient jusque-là une participation à son pilotage se trouvent remis en cause, au nom d’une modernisation organisationnelle et managériale du système de recherche. Derrière l’apparente neutralité des analyses et instruments proposés, s’opère un déplacement de l’évaluation et de la décision qui échappent en grande partie aux instances collégiales ainsi qu’aux hiérarchies scientifiques des organismes. La dimension politique du changement étant masquée par le caractère technique des innovations proposées, on ne peut alors s’étonner du durcissement des tensions entre « science » et « management ».

    #Expertise #SHS #STS

  • http://edc.revues.org/831

    Situations de communication dans la pratique de recherche : du terrain aux composites
    de Joëlle Le Marec

    Résumé de l’article :

    En sciences de la communication, les pratiques de communication sont à la fois le dedans et le dehors de la pratique scientifique. Elles en sont le dedans à double titre : elles sont constituées en objet et constituent des techniques permettant d’étudier ces objets. Elles en sont le dehors car elles remplissent le quotidien de la circulation des savoirs sociaux sans aucun besoin ni souci de la référence à la scientificité. Il n’y a là rien de nouveau par rapport à toutes les autres disciplines. Mais il y a en sciences de la communication une radicalisation de ce dilemme : c’est au jour le jour que la communication y est à la fois objet, méthode et toile de fond ordinaire. Dès lors, il est impossible d’espérer y résoudre les contradictions liées au rapport au terrain par l’amélioration d’une « simple » conscience réflexive accrue du chercheur et l’accroissement de l’expertise méthodologique. C’est par l’analyse des situations de communications vécues au quotidien dans la pratique de recherche qu’il est possible selon nous, d’accroître le champ de ce qui est discutable dans le champ de la méthodologie. Cette approche du « terrain » au sens élargi nous a amenée à définir la notion de composites pour désigner le mode de conceptualisation particulier des phénomènes complexes et hétérogènes qui en émergent.

    #SHS #Sciences_de_la_communication #Représentations_Sociales #STS

  • http://sociologies.revues.org/2432

    Micro-processus et macro-structures. Notes sur l’articulation des différents niveaux d’analyse (Texte présenté par Philippe Corcuff)

    Résumé de l’article :

    Des approches sociologiques traditionnelles ont défini des macro-structures sociales comme un niveau particulier de la réalité sociale, à distinguer des micro-épisodes de l’action sociale. Cela les a conduits à concevoir ces macro-structures et à mener des recherches sur elles de manière plus ou moins indépendante des pratiques observables de la vie quotidienne. Cicourel soutient que les faits (macro-)sociaux ne sont pas simplement donnés, mais émergent de pratiques routinières de la vie de tous les jours. Le macro, au sens de descriptions résumées, hors contexte, normalisées et typifiées, est un produit typique des procédures interactives et organisationnelles qui transforment les micro-événements en structures macro-sociales. Ainsi une précondition pour l’intégration des phénomènes micro- et macro-sociaux dans notre théorie et dans notre méthodologie renvoie à l’identification des processus contribuant à la création de macro-structures par des inférences routinières, des interprétations et des procédure de résumé. Le texte montre aussi que les différences entre approches micro-sociologiques apparaissent parallèles à celles existant entre approches micro et macro. On se centrant sur de petits fragments d’interactions conversationnelles, certains travaux micro-sociologiques tendent à ignorer ce qui informe ces interactions conversationnelles pour les participants eux-mêmes. Les comptes rendus décontextualisés produits par de telles méthodes ressemblent à la décontextualisation résultant des procédures macro-sociologiques d’agrégation. Contre cela, Cicourel défend la constitution de bases de données comparatives n’incluant pas seulement le contexte des interactions de face à face, mais étudiant aussi les phénomènes sociaux de manière systématique à travers différents contextes.

    #SHS #sociologie #méthodologie

  • https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2012-3.htm


    Les chercheurs au coeur de l’expertise

    Résumé de la revue :

    En situation d’incertitude, l’expertise scientifique peut fournir aux décideurs des arguments leur permettant d’arrêter une position. De ce fait, elle se trouve régulièrement au cœur de l’actualité : OGM, normes environnementales, santé publique, gestion des risques chimiques, etc. Dans les séries télévisées, les experts sont souvent mis en avant et on a récemment nommé un « gouvernement d’experts » en Italie. Ces controverses autour des questions de santé ou d’environnement posent la question des rapports tendus entre science académique et expertise.

    #controverse #expertise #SHS #STS

  • http://www.slate.fr/story/106247/fuck-nuances-sciences-humaines-surplace
    « Fuck les nuances », ou quand les sciences humaines font du surplace

    Une maladie s’est répandue chez les théoriciens du monde universitaire : l’art de couper les cheveux en quatre, d’exprimer mille fois la même chose sous un angle différent, semble être devenue la règle. Pire : le gage d’un travail universitaire sérieux. Un sociologue dit « Stop ! » (ou plutôt : « Fuck ! »).

    On prépare une réponse ?

    #SHS

  • Estimating the reproducibility of psychological science
    http://www.sciencemag.org/content/349/6251/aac4716

    One of the central goals in any scientific endeavor is to understand causality. Experiments that seek to demonstrate a cause/effect relation most often manipulate the postulated causal factor. Aarts et al. describe the replication of 100 experiments reported in papers published in 2008 in three high-ranking psychology journals. Assessing whether the replication and the original experiment yielded the same result according to several criteria, they find that about one-third to one-half of the original findings were also observed in the replication study.

    #Réplication #SHS

  • http://sms.hypotheses.org/2089


    Qui sont ceux qu’on cite ?

    La concentricité des cercles n’est pas liée à la force des liens : on peut détester un proche et admirer un pair. Ils ne sont pas forcément corrélés à des usages particuliers des citations : on peut citer fréquemment une référence dont on ne connait pas les auteurs. Ces cercles sont une expression de l’entourage du chercheur tel qu’il l’a mobilisé dans sa publication à un moment précis.

    Ceux que l’on cite ne sont pas toujours des amis, ni même des connaissances : on déborde donc bien le tout petit monde décrit par le romancier David Lodge dans son célèbre ouvrage. Les citations mettent en scène un monde scientifique hétérogène, segmenté, stratifié et organisé de différentes manières auxquelles ces cercles concentriques renvoient : de la plus institutionnelle (laboratoires et équipes) à la plus intellectuelle (les spécialités disciplinaires), en passant par la plus informelle (la création de liens et les collèges invisibles). La citation est contrainte par ces contextes. Elle n’est donc pas libre et affranchie comme pourraient le laisser entendre certains slogans – « soyez cités dans le monde entier ! » – prônant la mise en ligne des publications. Gageons que les dispositifs et médias sociaux qui sauront intégrer et composer avec ces contraintes seront promis à un bel avenir.

    #SHS #STS

  • http://www.scienceshumaines.com/la-fabrique-des-idees-politiques_fr_28901.html
    La fabrique des idées politiques

    Les experts, souvent regroupés en think tanks, pèsent de plus en plus sur les programmes politiques. La figure de l’intellectuel engagé, en revanche, tend à s’effacer. Une mutation profonde dans la fabrique des idées politiques est à l’oeuvre.

    #Expertise #SHS

  • Comment décrire ce qui n’a pas d’existence reconnue ? (1/2)


    http://reflexivites.hypotheses.org/7269

    La possibilité de s’assembler autour de ce socle commun peut d’ailleurs expliquer en partie la puissance de la mobilisation : on défile plus volontiers pour des valeurs que contre des assassins. Emmanuel Todd ne nie pas ces valeurs ; comme tout le monde, il ne peut que les voir, tant elles ont été scandées et reprises dans les médias ; mais il considère que cet affichage généreux et « sympa » ne dit pas non plus tout des motifs qui ont rassemblé derrière Charlie ; pour atteindre l’autre côté du miroir, il faut déceler ce qui relève de l’implicite, de l’inavouable ou de l’inconscient. Ce qui serait de l’ordre des préjugés à combattre, et dont on se croit volontiers prémuni.

    [...]

    C’est aux chercheur.e.s, quand les statistiques et les mots font défaut, de procéder à la construction des « lunettes » permettant d’observer la réalité différemment. Pour cela, il faut qu’illes soient à contre-courant. S’illes se situent en dehors des statistiques et des catégories usuelles, c’est qu’illes ont aperçu une réalité à nul.le autre (ou du moins, à nulle majorité dominante) visible. C’est le cas d’Emmanuel Todd. Non qu’il soit le premier à parler d’islamophobie, loin de là ; mais il est parmi les premiers, il faut le reconnaître, à avoir vu celle qui agiterait les classes moyennes éduquées qui ont défilé le 11 janvier. C’est ici qu’il faut aborder l’autre difficulté de sa démarche : sa méthode hypothético-déductive

    #sociologie #SHS #épistémologie

  • Sciences sociales : quand les instruments et les modèles formels supplantent les objets d’études
    http://sms.hypotheses.org/3734

    Les sciences de la nature et de la technique ont toujours constitué pour les sciences sociales un réservoir d’idées et de méthodes, et elles ont souvent incarné ce que peut être la « méthode scientifique ». Les « importations » en sciences sociales ne sont pas limitées aux modes de raisonnement ou aux concepts. Elles ont aussi pris, dans certains cas, la forme d’adoption d’instruments ou de formalismes qui se sont accompagnés de migrations de chercheurs.

    #épistémologie #SHS

  • Le tournant numérique... et après ? - Socio
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/121087322351

    Le dernier numéro de la revue Socio (@revuesocio) dirigé par Dana Diminescu et Michel Wieviorka s’intéresse aux défis que le numérique adresse aux #sciences sociales. Dans leur introduction, les deux chercheurs soulignent que les Sciences humaines et sociales sont appelé à se transformer globalement et à tous les niveaux. “Avec le numérique, le contenu et les orientations de la recherche sont appelés à se transformer massivement. Il en va de même pour ses formes d’organisation : modalités d’évaluation, organisation des carrières, attributions de postes, modes de financement, publications, etc. Les « #humanités_numériques » semblent aujourd’hui constituer un domaine singulier, limité. En réalité, le numérique est appelé à redéfinir les relations de pouvoir et de coopération à l’intérieur du monde de (...)

    #SHS #digital_humanities

  • Comprendre le passé, une quête de la vérité ?
    http://reflexivites.hypotheses.org/6955

    Comment suis-je plongé dans ce bain de l’Histoire ? Je pense que cela devrait être commun à tous les historiens et à ceux qui s’y intéressent de près ou de loin à ce domaine. La recherche historique représente l’un des domaines de la science où il est difficile de présenter des faits qui sont facilement déformés par les différentes perceptions de la vérité de chacun des protagonistes.

    [...]

    Il y a également une chose dont l’on doit également comprendre : la passion de la généalogie. Cette passion qui semble ne pas avoir de fin représente également un besoin de s’ancrer dans le passé, de comprendre d’où l’on vient selon des éléments attestés, des faits, et non pas sur les mythes familiaux. C’est ce besoin de se relier au dire-vrai, à la réalité à une période où le monde devient de plus en plus global qui permet aux passionnés de pouvoir se positionner, se situer dans la longue chaine des vies.

    Ainsi, il y a la fierté de pouvoir dire que l’on vient d’un individu à telle ou telle date, et donc de pouvoir dire la vérité sur l’existence d’un oncle d’Amérique, ou de comprendre si les dires transmis de génération en génération sont-ils véridiques ou pas.

    Ce besoin de chercher la vérité dans le passé est-il un besoin de s’ancrer dans un contexte immuable ? A cette question, je ne saurais le dire…

    #épistémologie #SHS #réflexivité

  • Le nécessaire mensonge, ou dire le vrai sur le mirage de la réalité
    http://reflexivites.hypotheses.org/7037

    J’ai choisi de dire vrai – ou du moins, essayer – au moyen de la fiction, de ce qui est faux. Souvent, le faux est nécessaire pour dire le vrai ; et on retrouve parfois plus de vérité dans la fiction que dans n’importe quel discours vrai. C’est cette tension, ce paradoxe, que j’aimerais explorer, pendant mon mois de location.

    Mais peut-être faut-il tout d’abord se pencher sur ce qu’est le faux, ses implications, ses enjeux. Comme j’aime bien faire l’inverse de ce que les autres font, je vais dire faux, quand toutes et tous les autres occupant-e-s de cette maison ont tâché de dire vrai. Cette idée m’amuse.

    #épistémologie #SHS #réflexivité

  • Le pouvoir de la vérité
    http://reflexivites.hypotheses.org/6963

    Le thème de cette année réflexive semblait particulièrement adapté aux recherches que je mène sur la direction de conscience. Le coeur même de cette pratique est l’aveu, c’est à dire « dire vrai » sur soi, dire tout, tout le temps, à son directeur de conscience. Une partie de mon travail consiste à poser les questions suivantes : pourquoi un catholique doit-il dire vrai à son directeur de conscience ? Comment fait-il ? (Il y aurait des techniques du « dire-vrai ») ? A qui dit-il sa vérité et qu’est-ce que cela produit ?

    [...]

    Je partirai de ma définition du « dire vrai » en sciences sociales, définition très contestable et incomplète, mais peu importe, il faut bien prendre un point de départ, alors essayons.
    En sciences sociales, dire-vrai, ce serait dire quelque chose qui a une prise sur la manière dont nous nous représentons le réel ; qui interroge la façon dont nous construisons cette représentation ; qui cherche à expliquer pourquoi nous choisissons cette représentation plutôt qu’une autre. Ce serait déchiffrer une, des vérités sur notre rapport au réel. Ces tentatives de « dire vrai » (qui ne recoupent pas le fait de dire « la » vérité… comme on pourrait le dire avec Pablo Neruda, « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité » ) ont un effet sur nos vies. Les chercheurs en sciences sociales peuvent donner une épaisseur, une consistance, une cohérence à la réalité des vies. En cela, dire une « vérité » c’est un jeu de dévoilement, et ce dévoilement peut avoir une puissance considérable.

    #épistémologie #SHS #réflexivité

  • L’édition en sciences humaines et sociales (1) : crise ou pas crise ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article4486.html

    Le thème qui domine depuis une trentaine d’années le débat sur l’édition en sciences humaines et sociales (SHS) est celui d’une crise de ce secteur éditorial, qui se traduirait par une baisse sensible des ventes. Après avoir dégagé les éléments constitutifs de cette crise, ou plutôt du discours qui l’invoque, nous observerons que cette crise a été, et est toujours, largement surévaluée par les éditeurs qui s’en plaignent.

    Dans un second article, nous aborderons la question de la spécialisation de la recherche en SHS à laquelle les structures éditoriales actuelles sont parfaitement inadaptées. Ce phénomène, sans doute parce qu’il a été mal compris, a pu générer chez les éditeurs une réaction disproportionnée qui s’est cristallisée dans ce que nous avons appelé « le discours sur la crise ».

    #SHS #édition #crise