• Ben Gvir, milice privée, démocratie exclusive, droits humains, #ShutDownNation

    Comment la « milice privée » de Ben Gvir menace les Palestiniens et la sécurité d’Israël
    Oren Ziv : « Les manifestants ont obtenu leur “victoire”. Ben Gvir a obtenu sa milice »
    Israël-Palestine : « De quelle démocratie parlons-nous ? »
    Israël : « Il est urgent pour les Etats européens de faire respecter les droits humains et d’agir contre les démolitions illégales en Cisjordanie »
    #ShutDownNation : 12 nouvelles raisons commerciales de désinvestir d’Israël

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/04/shutdownnation-12-nouvelles-raisons-commercial
    #international #israel #palestine

  • Pétition : #ShutDownORS : Virez l’ORS Service AG
    https://asile.ch/2021/02/11/petion-shutdownors-virez-lors-service-ag

    https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/02/ORS.jpeg

    Le Covid a éclaté dans le centre de retour d’Aarwangen, dans le canton de Berne. La prise en charge minimaliste et l’infrastructure inadéquate de l’ORS Service AG créent un danger pour les personnes hébergées dans le centre de retour. “Stop Isolation”, le Migrant Solidarity Network (MSN) et les Jurist.e.s Démocrat.e.s Berne (djb) lancent une pétition […]

  • #ShutDownORS : Der ORS Service AG kündigen wegen Gesundheitsgefährdung in der Corona-Pandemie

    Covid a éclaté dans le centre de retour d’#Aarwangen, dans le canton de Berne. La prise en charge minimaliste et l’infrastructure inadéquate de l’ORS Service AG créent un danger pour les personnes hébergées dans le centre de retour.
    „Stop Isolation“, le Migrant Solidarity Network (MSN) et les Jurist.e.s Démocrat.e.s Berne (djb) revendiquent :

    - Hébergement immédiat des personnes du centre de retour d’Aarwangen dans des lieux humains et adaptés à la quarantaine. Les locaux doivent être suffisamment spacieux et les installations sanitaires doivent être suffisantes pour que les règles d’hygiène et de distance puissent être respectées.
    - Accès aux tests pour TOU.TE.S les résident.e.s des centres de retour dans le canton de Berne (y compris le transport vers le centre de test).
    – Accès à des soins médicaux adéquats pour ceux et celles qui sont tombé.e.s malades.
    - Paiement de l’aide d’urgence complète de huit au lieu de quatre francs par jour – également pendant la quarantaine.
    – Réalisation d’une enquête indépendante sur les conditions d’hébergement dans les centres gérés par ORS Service AG dans le canton de Berne.
    - Retrait du mandat d’ORS Service AG pour la gestion des centres de retour dans le canton de Berne.

    Plus d’information : https://migrant-solidarity-network.ch, Actualités
    https://act.campax.org/petitions/shutdownors-der-ors-service-ag-kundigen-wegen-gesundheitsgefahrdung-in-d
    #ORS #pétition #résistance #Suisse #Berne #ORS #privatisation #asile #migrations #réfugiés #logement #hébergement #covid-19 #coronavirus

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    ajouté au fil de discussion sur ORS en Suisse :
    https://seenthis.net/messages/884092

    et à la métaliste sur ORS :
    https://seenthis.net/messages/802341

    • En 2004, dans Vivre Ensemble, on parlait déjà de ORS...
      Abri PC du #Jaun Pass :

      La logique de la dissuasion

      Le régime d’aide d’urgence imposé aux personnes frappées de non-entrée en matière (NEM) vise à déshumaniser l’individu. Tout est fait pour leur rendre le séjour invivable et les pousser à disparaître dans la clandestinité, comme le montrent les exemples ci-dessous relevés en Suisse allemande, où les personnes frappées de NEM et les requérants déboutés de la procédure d’asile sont placés dans des « centres d’urgence » ou « centres minimaux » (Minimalzentren). Petit tour des lieux dans les cantons de Berne et Soleure.

      Le canton de Berne, pionnier en la matière, avait déjà concrétisé le principe d’assignation à un territoire (art. 13e LSEE) bien avant l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2007, en ouvrant deux centres d’urgence, l’un sur le col du Jaun en juin 2004 et l’autre qui lui a succédé en 2005, sur l’alpage du Stafelalp : « Si notre choix s’est porté sur le Col du Jaun », expliquait la Cheffe de l’Office de la population lors d’une conférence de presse le 7 juin 2004, c’est notamment parce que cette solution « (…) n’incite pas à s’attarder en Suisse. » Et que : « D’autres personnes vont l’utiliser également. Il s’agit de personnes qui ont activement empêché leur renvoi ou qui dissimulent leur identité et qui n’ont pas encore fait l’objet d’une décision de refus d’entrer en matière… ».

      L’abri PC du Jaun

      Un des journalistes présents le décrit ainsi dans le Journal du Jura du 8 juin 2004 :

      « A l’extérieur, des grillages ont été installés afin que le lieu soit un peu isolé, et pour protéger les requérants d’éventuels importuns. (…) Les gens sont répartis dans des chambres de quatre à douze personnes (…) les requérants ne touchent pas d’argent liquide, mais des prestations en nature. Ce sont des bons qu’ils peuvent échanger contre de la marchandise au kiosque tenu par l’ORS (Organisation pour mandats spéciaux et en régie SA) qui gère le centre (…) ».

      Très peu de requérants s’y rendirent ; d’autres s’enfuirent, telle une mère avec une petite fille de deux ans qui vint chercher de l’aide à… Soleure ! Une jeune femme fut hospitalisée, suite à une grève de la faim.

      Sur l’alpage

      A l’abri de protection civile du col du Jaun fermé en novembre 2004, succéda le centre d’urgence du Stafelalp. En 2005, les NEM et d’autres personnes désignées comme des « NIKOS », abréviation de « Nichtkooperativ », ont été logés dans une ancienne colonie de vacances isolée, située sur l’alpage de Stafelalp. Dans ce centre, comme auparavant dans celui du Jaun, les requérants ont été cantonnés dans un périmètre de 2 km autour du centre, avec interdiction formelle de franchir ces « frontières ». Le centre de Stafelalp plus fréquenté que celui du Jaun était considéré comme « trop attractif » pour les autorités, et la durée moyenne de séjour des NEM (52 jours) trop longue. Il fallait trouver autre chose.

      En janvier 2006, le centre fut fermé et les NEM ont été réintégrés dans un centre de transit. Ils ne touchent pas d’argent mais ont droit à trois repas par jour. Ils s’y déplacent plus librement, du moins à pied. Mais le fait qu’ils ne disposent d’aucun pécule pour payer les transports publics restreint leur liberté de mouvement aux alentours et dans la commune de Lyss où est situé le centre.

      Soleure ne fait pas mieux

      Depuis mai 2006 (auparavant ils bénéficiaient d’aide en espèce et aucun hébergement n’avait été mis à leur disposition), les « NEM » soleurois sont logés dans le centre d’accueil pour requérants d’asile situé sur la montagne du Balmberg, mais ils n’y sont pas nourris. Ils y touchent 8 fr. par jour pour leur entretien, versés sur place tous les jeudis par le responsable du centre. Le contrôle de présence est journalier et ceux qui s’absentent perdent leur pécule pour les jours d’absence, voire leur droit à l’hébergement en cas de récidive. Les occupants n’ont pas le droit d’y accueillir des amis pour la nuit. Le visiteur externe doit demander une autorisation au responsable (qui lui est parfois refusée sous divers prétexte) pour y entrer.

      Là-haut sur la montagne !

      Le lieu est isolé. On y trouve trois téléskis et un restaurant, mais aucun magasin, si bien que les requérants frappés de NEM sont obligés d’utiliser l’autobus circulant de Soleure au Balmberg (prix du billet aller et retour : 11 fr.!) pour faire leurs achats et se procurer le nécessaire. Si les requérants d’asile encore en procédure, également logés dans ce centre, bénéficient de tickets de bus gratuits, ce n’est pas le cas des personnes frappées d’une NEM. Ils n’ont le droit de consulter un médecin qu’en cas d’urgence et c’est un des responsables du centre, sans formation médicale, qui prend la décision. Depuis quelques mois, les NEM doivent débourser quelques centimes pour des comprimés : antidouleurs, aspirine etc. (obtenus gratuitement auparavant) distribués sur place par le préposé à la pharmacie.

      Une stratégie efficace

      Le régime drastique, l’isolement et le nombre de descentes de police qui les terrorisent fait qu’au bout de quelques semaines, les NEM soleurois « disparaissent » dans la clandestinité. La méthode, il faut le reconnaître, est efficace et la stratégie de découragement sur laquelle l’Office des réfugiés (actuellement l’Office fédéral des migrations) avait misé dans un rapport de mars 2000 pour se débarrasser des indésirables, a l’air de se réaliser. Les six NEM qui sont encore au Balmberg ne pèsent pas lourd, en regard des centaines de ces « disparus volontaires », soumis dans les centres d’urgence « à une pression psychique insupportable » au point qu’ils ont préféré la clandestinité. Beau résultat pour un pays qui se vante d’être un Etat de droit.

      https://asile.ch/2007/02/05/suisse-allemandecentres-d%e2%80%99urgence-pour-nemla-logique-de-la-dissuasion

    • RTS | Des voix s’élèvent contre la prise en charge des migrants par des entreprises privées

      Amnesty International dénonce la situation dans le centre de migrants de Traiskirchen en #Autriche. L’organisation pointe du doigt la surpopulation et les conditions d’hygiène déplorables qui y règnent. Or ce centre est géré par la filiale autrichienne de l’entreprise privée zurichoise ORS. Une nouvelle qui relance le débat sur l’encadrement des requérants par des privés.

      https://seenthis.net/messages/402089

    • The Corporate Greed of Strangers
      –-> ORS Service AG in Austria and Switzerland

      Other international players like the Swiss company ORS Service AG are also expanding into Germany. ORS in 2015 had five reception centres in Munich.

      ORS Service is based in Zurich in Switzerland and was set up as a private company to work with the Swiss federal government from 1991 to house asylum seekers. For twenty years, through to 2011, although the contract should have been retendered every five years the Swiss government did not put the contract out to tender.

      In 2011 ORS Service outbid European Homecare for the federal contract in Austria for reception centres under the responsibility of the ministry of interior. By the end of 2014, they were providing twelve reception centres including tent camps in Salzburg and Linz and being paid around 22 million euros by the federal government. ORS runs Austria’s main initial reception centre in the town of Traiskirchen, near Vienna, which was designed for around 1700 refugees. By the summer of 2015 over 3,000 refugees were living there, Amnesty International called the ORS camp ‘shameful’, with 1,500 people forced to sleep outside on lawns and nearby roads.

      On its home territory ORS Service works in partnership with the Swiss Securitas private security company in delivering a very controversial reception and accommodation policy which has included remote locations and housing asylum seekers underground in wartime military bunkers. Reception and detention policies have been influenced by Swiss politics which over the past few years have been dominated by the anti-immigrant Swiss People’s Party (UDC) which has become the largest party at the federal level. Currently refugees arriving in Switzerland have to turn over to the state any assets worth more than 1,000 Swiss francs (£690) to help pay for their upkeep, a practice that has drawn sharp rebukes for Denmark.

      https://seenthis.net/messages/465487

    • Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

      A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

      https://seenthis.net/messages/573420

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      https://seenthis.net/messages/786789
      #rapport

    • ODAE-romand | L’envers du décor dans les centres fédéraux

      Une demandeuse d’asile a passé près de six mois dans les CFA de #Zurich, #Boudry et de #Giffers. Dans le bulletin d’Augenauf de novembre 2020, elle raconte les #conditions_de_vie, les #brimades, #vexations et #violences quotidiennes qu’elle y a vécues. L’ODAE romand en publie quelques extraits.

      https://seenthis.net/messages/893672

      Texte original publié par Augenauf (en allemand) :
      https://www.augenauf.ch/images/BulletinProv/Bulletin_106_Nov2020.pdf

    • Lettre ouverte au SEM - Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de #Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      Chères et chers journalistes et sympathisant·es,

      Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte que nous avons adressée ce jour au Secrétariat d’Etat aux Migrations, à travers Messieurs Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat, et Pierre-Alain Ruffieux, responsable asile pour la Suisse romande. Elle a également été envoyée à Monsieur Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois en charge du Département de l’Economie et de l’Action Sociale.
      Droits humains gravement violés au Centre Fédéral d’Asile de Boudry : peut-on encore parler d’un centre “d’asile” ?

      –---

      Nous dénonçons depuis longtemps des situations inhumaines au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry (NE)[1], mais les cas de réfugié·es subissant de #mauvais_traitements - le mot est faible - s’accroît de façon préoccupante. Ce qui se passe depuis plusieurs mois maintenant est intolérable et ne peut rester sans réaction de notre part.

      Selon nos informations et observations, nous ne sommes pas face à des cas isolés, mais devant un véritable #système_punitif, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. #Abus_de_pouvoir de certain·es agent·es de sécurité de l’entreprise #Protectas, #mépris et #comportements_racistes qui créent un climat de #peur et poussent à bout certain·es habitant·es du Centre. Visites impromptues du personnel de sécurité dans les chambres, sans frapper, ni dire bonjour, gestion catastrophique des #conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter. "Ils ne savent pas parler, ils répriment”, raconte un habitant du Centre. Des requérant·es jugé·es arbitrairement et hâtivement comme récalcitrant·es sont enfermé·es pendant des heures dans des containers insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés. Une personne s’est récemment retrouvée en état d’#hypothermie [2].

      Les témoignages vont tous dans le même sens : peur de porter #plainte par #crainte des conséquences pour sa procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agent·es de sécurité. Mais les faits sont là : utilisation abusive du #spray_au_poivre, #plaquages_au_sol, #insultes_homophobes, #harcèlement envers des personnes vulnérables et #hospitalisations suite à l’#enfermement dans des cellules. Plusieurs #tentatives_de_suicide sont attestées et il y a eu #mort d’homme : le 23 décembre, un requérant d’asile est décédé aux abords du Centre de Boudry. Il s’agissait d’une personne vulnérable, suivie en psychiatrie et qui avait déjà tenté de se suicider. Alors que cette personne avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse.

      A Boudry, la #violence est banalisée. Au lieu d’apaiser les conflits, les agent·es de Protectas les attisent. Des membres du personnel de sécurité abusent de leur pouvoir en faisant régner leurs propres lois. Ainsi, alors que les #cellules_d’isolement ne sont prévues que pour protéger les requérant·es d’asile et le personnel du CFA de personnes ayant un comportement violent et pour une durée n’excédant pas deux heures[3], on constate que la réalité est tout autre. Le moindre dérangement est réprimé par un #enfermement_abusif et qui dépasse souvent le temps réglementaire, allant jusqu’à un #isolement d’une nuit entière. Nous avons eu connaissance d’un mineur qui a été enfermé alors que le règlement l’interdit. De telles #privations_de_liberté sont illégales. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quittent la procédure d’asile en cours de route.

      Les droits humains sont violés dans les CFA, en toute impunité, dans un #silence de plomb que nous voulons briser. Ce qui se passe à Boudry se passe aussi ailleurs[4] et c’est la conséquence d’une logique de camps. C’est tout un système que nous dénonçons et non pas des dysfonctionnements ponctuels.

      ***

      Face à cette gestion désastreuse et les drames humains qu’elle entraîne, nous demandons qu’une enquête indépendante soit ouverte établissant les faits en toute objectivité. En accord avec les personnes qui ont pris contact avec Droit de Rester, nous sommes prêt·es à témoigner.

      Nous demandons que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Il est nécessaire de renverser la vapeur en engageant des professionnel·les du travail social et de la santé en nombre suffisant et ayant pour mission de soutenir, d’écouter, de soigner et de répondre aux besoins spécifiques des requérant·es d’asile. Ceci dans l’optique de créer un climat de bienveillance, réparateur des traumatismes vécus sur la route de l’exil par les personnes dont ils-elles ont la charge. Actuellement, les agent·es de sécurité ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant.

      Nous demandons la suppression immédiate de ces cellules-containers et la refonte complète du régime de sanctions.

      Nous exigeons la fin de la privatisation du domaine de l’asile ; l’arrêt de toute collaboration avec des entreprises de sécurité ou d’encadrement privées de surcroit cotées en bourse (telles que Protectas, Securitas ou ORS) dans le cadre des CFA et autres lieux d’hébergement. L’asile n’est pas un business. L’argent attribué à ces tâches par l’Etat doit revenir à des structures sociales et de soins publiques.

      Nous exigeons transparence et respect du droit suisse et international. Actuellement les CFA sont des boîtes noires : les règlements internes sont inaccessibles, les requérant·es d’asile n’obtiennent pas les rapports des sanctions prononcées à leur encontre, rapports rédigés par Protectas dont le contenu varie à leur guise afin de justifier les sanctions aux yeux du SEM. Toute sanction devrait être prononcée par du personnel cadre du SEM.

      Nous demandons l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérant·es d’asile lésé·es pourraient se tourner. Finalement, il est nécessaire d’ouvrir les portes des CFA aux organisations et personnes de la société civile – comme c’est notamment le cas en Hollande, pays dont la Suisse s’est inspirée pour mettre en œuvre le système actuel – afin de rompre l’isolement et de cesser avec ces zones de non-droit.

      Nous demandons aussi la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement-même et conçu comme un centre punitif. C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérant·es d’asile, y compris celles et ceux qui sont jugés récalcitrant·es, ont besoin à leur arrivée. L’équité des soins par rapport à ceux offerts à la population résidente doit être effective. Ce sont l’isolement, l’exclusion, la promiscuité et l’armada d’interdits qui accentuent les traumatismes, les addictions, le stress et les tensions. Stop à la logique de camp !

      C’est une alerte que nous lançons. Nous espérons qu’elle sera entendue et attendons qu’elle soit suivie d’effets dans les meilleurs délais.

      Contact médias :
      Denise Graf, 076 523 59 36
      Louise Wehrli, 076 616 10 85
      Caterina Cascio, 077 928 81 82

      [1] Voir par exemple ici : https://rester.ch/wp-content/uploads/2020/05/2020.05.28_Communiqu%C3%A9_de_presse_camp_nous_d%C3%A9non%C3%A7ons-1.pdf ou là : https://www.canalalpha.ch/play/minimag/episode/3819/risque-de-suicide-quel-soutien-psy-pour-les-migrants-a-boudry

      [2] Le 17 février, la radio RTN révèle un cas d’hypothermie survenue au centre de Boudry 2 jours plus tôt : https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20210215-Etat-d-hypothermie-au-Centre-de-Perreux.html

      [3] Voir à ce sujet les p. 51-52 du Plan d’exploitation Hébergement : https://www.plattform-ziab.ch/wp-content/uploads/2020/10/SEM_PLEX_2020.pdf

      [4] A ce sujet, sur les violences au Centre de Giffers : https://asile.ch/2020/06/23/le-courrier-violences-a-chevrilles, sur celles au centre de Bâle : https://3rgg.ch/securitas-gewalt-im-lager-basel , témoignages récoltés par Migrant Solidarity Network (1 et 2), ici le rapport de la Commission Nationale de Prévention de la Torture : https://asile.ch/wp-content/uploads/2021/01/CNPT_CFA_DEC_2020-fr-1.pdf et là le communiqué de humanrights.ch : https://www.humanrights.ch/fr/qui-sommes-nous/commentaire-violences-cfa

      Lettre reçu via la mailing-list Droit de rester, le 12.03.2021

    • Les conséquences de l’asile au rabais

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est enfin sorti de son mutisme. Mercredi, sous pression, après d’énième révélations sur des cas de mauvais traitements dans les centres d’asile, il a annoncé qu’il mandatait une enquête indépendante concernant plusieurs cas de recours excessif à la force.

      C’est une avancée car, jusqu’ici, l’institution n’avait jamais reconnu de dysfonctionnements. Alors que quatre plaintes avaient été déposées contre la société de sécurité #Protectas en juin dernier par des demandeurs d’asile blessés au centre de #Chevrilles, il n’avait pas bronché, déléguant d’éventuelles sanctions à la société privée. Plus d’un an après, justice n’a toujours pas été rendue. Certains plaignants ont été expulsés…

      Le SEM affirme avoir aussi suspendu 14 membres du personnel de sécurité impliqués dans différentes affaires, notamment pour un recours abusif à des « #salles_de_réflexion », que certain·es nomment « salles de torture ». Berne a été sommé de réagir suite à un enregistrement clandestin qui prouve que les agent·es n’hésitent pas à falsifier des rapports dans le but de justifier le recours à la violence. Le SEM a annoncé qu’il allait réexaminer les modalités de recrutement du personnel de sécurité et leur formation.

      C’est un premier pas, mais insuffisant. Quatorze suspensions pour combien d’incidents impunis ? « J’ai vu des gens se faire tabasser sous mes yeux… la plupart ne portent jamais plainte. Si tu te plains, tu peux être sûr que les sévices doubleront », nous confiait hier un homme qui a résidé au centre de #Boudry et de Chevrilles.

      Les associations actives dans le domaine de la migration dénoncent depuis des années le processus de #privatisation de l’asile. La Confédération recoure à des sociétés privées pour assurer la sécurité et l’encadrement dans ses centres. Or, ces entreprises ont pour objectif de faire du profit. Il n’est pas étonnant qu’elles lésinent sur les moyens. Recrutements à la va-vite, formations inexistantes et contrats précaires engendrent des situations explosives où le personnel est démuni face à une population au parcours extrêmement difficile.

      La Suisse doit faire mieux, elle en a les moyens. Alors que des personnes cherchent ici protection, elles rencontrent violence et mépris. Il est inacceptable que nos impôts continuent à financer un système arbitraire perpétuant une terreur que les personnes migrantes ont fuit au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2021/05/06/les-consequences-de-lasile-au-rabais

    • Documentation | Violences dans les centres fédéraux d’asile

      Depuis plusieurs mois en Suisse des cas de violences perpétrées dans et autour des centres fédéraux d’asile (CFA) ont été dénoncés. Sans changements significatifs opérés, d’autres sont à craindre. Pour que les personnes réfugiées ne soient pas à nouveau des victimes isolées, il est important d’apporter un regard externe sur ce qui se passe au sein des CFA. Ces questions touchent à la cohésion sociale. Le 5 mai 2021, les résultats d’une enquête de médias associés ont été présentés au public (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), révélant à nouveau des exactions commises par les employé.es des sociétés de sécurité envers des résident.es. Le Secrétariat d’État à la migration (SEM) a réagit par voie de presse (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83389.html) en annonçant l’amorce d’une enquête indépendante. Les médias et la société civile jouent un rôle essentiel pour faire la lumière sur des questions de sécurité publique et de respect des droits humains.

      Le 5 mai dernier les résultats d’une enquête de la RTS (https://www.rts.ch/info/suisse/12175381-bavures-et-rapports-trafiques-la-securite-derape-dans-les-centres-feder), SRF et la WOZ a été rendue publique. En s’appuyant sur des enregistrements et témoignages, elle documente plusieurs exactions commises par les personnes en charge de la sécurité dans différents centres fédéraux d’asile. “Des rapports sont parfois truqués par les agents de sécurité pour se couvrir. En réaction à ces révélations, le Secrétariat d’État aux migrations a fait suspendre 14 de ces employés de sociétés privées et lance une enquête externe” (RTS). Le téléjournal de midi, de 19h30 et l’émission Forum en ont parlé. Le matin même, le SEM a publié un communiqué annonçant avoir été informé du recours à des “mesures coercitives disproportionnées” de la part d’agent.es de sécurité. Demandé depuis plusieurs années par la société civile, il annonce avoir chargé l’ancien juge Niklaus Oberholzer d’une enquête indépendante et vouloir réfléchir au recrutement et à la formation de ces personnes . Le quotidien Le Courrier (https://lecourrier.ch/2021/05/05/quatorze-agent%c2%b7es-de-securite-suspendu%c2%b7es) est allé à la rencontre du collectif Droit des rester Neuchâtel qui doute de ces dernières mesures : « Nous demandons que ce soit des entités publiques à but non lucratif qui gèrent l’encadrement. Celles-ci doivent engager des professionnel·les de la médiation, du travail social, de l’interculturalité et de la santé. »

      Avant cela, le 28 avril 2021 le Secrétariat d’État à la migration (SEM) avait publié un communiqué (https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/sem/medien/mm.msg-id-83251.html) déplorant l’augmentation des menaces envers les centres d’asile fédéraux (CFA). Il y est fait état de déprédations faites aux bâtiments, mais également de menaces et de mises en danger d’employé.es du SEM. Dans le viseur, des « groupes de gauche radicale » qui feraient appel via leur site à des actes de vandalisme, ou même appel à la violence envers des employé⸱es. Les associations de défense du droit d’asile ont condamné de tels procédés. La Plateforme Société civile dans les centres fédéraux s’est positionnée (https://mailchi.mp/d2895a50615c/neuigkeiten-baz-nouveauts-cfa) en rejetant toute forme de violence. Le collectif bâlois 3RGG -auteur d’un rapport répertoriant les actes violents envers les personnes requérantes d’asile au sein du centre fédéral d’asile du canton de Bâle (BässlerGut) – se distancie également de ces méthodes (https://asile.ch/2021/04/30/3rgg-communique-violences-dans-les-camps-federaux-dasile) qui ne sont pas les leurs. Ses auteurs regrettent que leurs appels à se mobiliser contre les violences impunies du personnel de sécurité envers des résident⸱es isolé⸱es n’ait connu que peu d’échos dans les médias et dans la vie des centres en conséquent.
      Jusqu’ici ce sont d’autres types de dénonciations de violence en lien avec les CFA qui ont été exprimées. En 2021, au CFA de Boudry (NE) c’est un cas d’hypothermie (https://lecourrier.ch/2021/02/17/hypothermies-au-centre-dasile) pour une personne placée en « cellule de dégrisement » qui a servit de révélateur à ce que Droit de rester Neuchâtel décrit comme un « réel système punitif ». En 2020, dans le centre de renvoi de Giffers, quatre #plaintes (https://asile.ch/2020/09/22/solidarite-tattes-giffers-visite-aux-requerants-qui-ont-denonce-des-violences) ont été déposées contre la société de sécurité Protectas pour des exactions envers des résident.es. A BässlerGut, le travail d’enquête (https://asile.ch/2020/07/30/enquete-violences-au-centre-federal-de-bale-quand-le-systeme-deraille) poussé qu’avait publié le collectif 3 RGG faisait état de violences graves perpétrées par des personnes en charge de la sécurité envers les personnes résidentes, avec des processus de dénonciation inefficient à l’interne. La commission nationale de prévention de la torture (CNPT) après une visite au sein de plusieurs CFA en janvier 2021 suggérait elle aussi des améliorations (https://asile.ch/2021/01/20/cnpt-rapport-dobservation-des-centres-federaux-dasile-la-violence-pointee-du-d) concernant la gestion des conflits, la prévention de la violence et la gestion des plaintes. Une des réponses offerte par le SEM est celle de la réouverture du centre spécifique des Verrières pour accueillir les personnes qui « représentent une menace pour elles-mêmes ou pour autrui ». L’OSAR s’inquiète (https://www.osar.ch/communique-de-presse/centre-des-verrieres-les-requerants-dasile-doivent-beneficier-dune-representati) de cette mise à l’écart pour des personnes généralement fragilisées. Selon l’organisation, il vaudrait bien mieux miser sur la prévention de la violence et renforcer l’encadrement.

      Liées à des conditions structurelles, ces dénonciations de part et d’autres ne s’arrêteront probablement pas là. Dans ce jeu du chat et de la souris, les médias et la société civile jouent un rôle important pour faire la lumière sur des dynamiques en présence. L’éditorial du dernier numéro de la revue Vivre Ensemble le rappelait : ” […] les centres fédéraux réunissent les deux ingrédients de la violence institutionnelle : fermés d’accès au regard public, ils donnent au personnel un pouvoir énorme sur une catégorie de personnes. Or, les véritables garde-fous à l’impunité et à l’arbitraire se situent du côté de la transparence. Et la société civile est bien là, du côté des victimes, et ne manque pas de le lui rappeler. “

      https://asile.ch/2021/05/07/documentation-violences-dans-les-centres-federaux-dasile

    • Centres fédéraux | À l’écoute des victimes

      Le #déni des autorités intenable face à la médiatisation des violences

      Le mois de mai aura vu la question des violences dans les CFA tenir une belle place dans l’actualité. D’abord avec les enquêtes de la RTS, de la SRF et de la Wochenzeitung, puis avec le rapport d’Amnesty International qui relate des cas de maltraitances à l’égard de requérant·es d’asile qui pourraient s’assimiler à de la torture [1]. Des témoignages de victimes, mais également d’ancien·es employé·es des centres ont été recueillis et des enregistrements, effectués à l’insu du personnel de sécurité, ont permis d’établir que leurs rapports de sanction à destination du SEM sont truqués.

      Ces enregistrements proviennent du téléphone d’une femme enfermée dans un container-cellule. Le mobile lui avait été confisqué par le personnel de sécurité et a capté deux heures de leurs conversations. Cela se passe donc dans la loge des agent·es de sécurité de Protectas, il y a quelques mois au CFA de Boudry dans le canton de Neuchâtel. On y entend les agent·es discuter du contenu du rapport qu’ils doivent faire parvenir au SEM pour justifier leur mise en cellule. Une agente qui n’a pas assisté aux événements est chargée de le taper. Les cellules, ce sont donc ces containers sans aucuns meubles, dotés seulement d’une petite fenêtre, à l’odeur de vomi, d’urine et tâchés de sang au sol. Les requérant·es d’asile y sont enfermé·es, parfois pendant deux heures, parfois plus. Une caméra permet de les filmer.

      Ces pratiques, éminemment choquantes ne sont pas étonnantes. Elles sont davantage la conséquence d’un système, plutôt que le fait d’individus. Car les événements qui ont eu lieu dans différents CFA, à différentes dates, se ressemblent de façon troublante. À l’origine de ces actes de violence, il y a le plus souvent des événements que l’on pourrait qualifier d’incidents. Un téléphone volé, un masque sous le nez ou une perte de patience dans la longue file d’attente pour le repas. Et plutôt que d’apaiser les conflits de façon non violente et bienveillante, le personnel de sécurité les amplifie en usant de sa force physique et verbale, de ses gros bras et de son uniforme imposant. À cela s’ajoutent des mesures radicales comme ces mises en cellule appliquées de façon arbitraire et non conforme au règlement du SEM. Comme on l’a entendu, il suffit d’enjoliver le rapport pour le SEM pour maquiller ces imperfections. Le SEM doit d’ailleurs en être conscient, mais en déléguant ces tâches à des prestataires privés, il peut allégrement fermer les yeux. La responsabilité est dissoute dans la chaîne hiérarchique. Alors que légalement le SEM est pleinement responsable.

      Les dénonciations de nombreux collectifs dans différents CFA depuis plus d’une année et à de nombreuses reprises ont longtemps été traitées avec mépris par le SEM, qui a toujours nié ou prétendu avoir pris des mesures. Il aura fallu ces preuves irréfutables et un dégât d’image important pour le faire plier, un tout petit peu.

      Il a annoncé la suspension de 14 agent·es de sécurité, un audit interne, une enquête externe à Boudry par un ancien juge fédéral, la suppression des containers et une réflexion sur la mise en place d’un bureau externe chargé de recueillir les plaintes des requérant·es d’asile. On peut se réjouir de ce dernier point. Mais reste encore à voir quelle sera la mise en œuvre concrète. Pour le reste, ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas là d’une révolution, mais bien d’une communication bien rôdée.

      Car évidemment il ne suffira pas que les containers insalubres soient remplacés par de jolies salles de « réflexion » aux couleurs apaisantes. Parce que sales ou propres, cela restera des cellules. Il n’est pas suffisant non plus que les agent·es de sécurité impliqué·es dans les quelques affaires récemment médiatisées soient remplacé·es par d’autres. Tant que le cadre de travail sera le même, les mêmes violences se reproduiront. Il suffit de lire le rapport d’Amnesty et les témoignages d’anciens agents de sécurité ou d’assistants sociaux pour comprendre combien celles-ci font partie de la culture d’entreprise. On ne peut que redouter qu’un nouveau lieu à haut potentiel de violence systémique sorte de terre à Genève, dans le cadre du projet de construction d’un centre fédéral au Grand-Saconnex (lire ici).

      Tant que les requérant·es d’asile continueront à être considéré·es comme une catégorie de la population à part, rien ne changera. Il faudra continuer de dénoncer ce qui se passe derrière les portes de ces centres. Et d’écouter, sans mettre en doute, la parole des réfugié·es qui se seraient bien passé de subir de nouvelles violences, après avoir fui celles de leur pays et en avoir subi sur la route de leur exil. On peut ici souligner le rôle des médias qui ont, à travers leurs investigations, contribué à amener sur la place publique des pratiques dénoncées depuis de nombreuses années par des organisations de la société civile. Et contraint les autorités d’asile à sortir du bois.

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      INÉDIT | Immersion dans la loge des agent·es de sécurité du CFA de Boudry

      L’enregistreur vocal du smartphone était enclenché. Confisqué par des agent·es de sécurité du Centre fédéral de Boudry, le téléphone d’une requérante d’asile a enregistré par inadvertance durant près de deux heures les conversations qui se sont tenues dans leur loge. Nous publions la retranscription complète et inédite de cette capture audio, anonymisée.

      Discussions entre membres du personnel, interactions avec des requérant·es d’asile : les échanges sont révélateurs d’un climat latent d’irrespect et de violence ordinaire induite par le rapport de force et le choix de confier l’encadrement des résident·es des Centres fédéraux d’asile à des agents de sécurité démunis d’outils de médiation. La gestion uniquement sécuritaire des tensions, inévitables dans des lieux de vie collectifs, l’absence de prise en compte par le personnel d’une réalité évidente, celle que les personnes logées là sont dans une angoisse existentielle liée à leur demande de protection, l’impunité renforcée par des mécanismes visant à tout régler « à l’interne », ressortent de leurs propos. Dans la dernière édition de la revue « Vivre Ensemble », nous avons publié un extrait de cet enregistrement : celui-ci montre comment les agent·es trafiquent un rapport justifiant la mise en cellule d’isolement d’une femme, en accusant celle-ci d’acte de violence. La retranscription complète de l’enregistrement montre que celle-ci était venue solliciter l’aide de la sécurité pour que celle-ci aide un enfant (en pleurs) à récupérer un téléphone portable qu’il s’était fait voler par un homme hébergé au centre, et que face au refus de l’agent, elle avait voulu en référer à la direction du centre. La suite permet de s’immerger dans un huis clos quasi fictionnel.

      https://asile.ch/2021/08/23/centres-federaux-a-lecoute-des-victimes
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      Transcription d’un enregistrement audio réalisé au Centre fédéral d’asile de Perreux (Boudry)

      Date: mercredi 20 janvier 2021, en fin de journée

      Légende

      A : femme requérante d’asile, dont le téléphone a capté cet enregistrement
      AS 1 : agent de sécurité impliqué dans la scène de démarrage du conflit
      AS 2 : agent de sécurité qui vient rapidement en renfort du 1er. Il semble qu’il y ait deux personnes derrière AS 2. Les voix sont difficiles à identifier
      AS 3 : agente de sécurité avec une fonction qui semble supérieur à AS 1 et 2
      AS 4 : agente de sécurité avec une fonction dirigeante, ou en tout cas davantage administrative car elle rédige les rapports
      + autres agent·es non-distingués les un·es des autres
      Le téléphone d’un enfant vient d’être volé dans le centre par un requérant d’asile à qui il l’avait confié. « A » interpelle alors un agent de sécurité pour lui demander d’agir et de retrouver le téléphone. L’agent de sécurité pense que l’enfant est son fils, mais ce n’est pas le cas. A enclenche alors le mode enregistrement sur son téléphone.

      A : You’re the security and you should to take a look
      Agent de sécurité 1 : No, no security for look the child, look your phone there
      A : I’ll complain, I’ll complain about that interacting
      AS 1 : No, what what, the time where you put your phone here, no security must look, it’s your mission.
      A : You’ll not try to search, not at all ?
      AS 1 : No, no, no, that your responsability.
      A : But you’re security
      AS 1 : That your responsability. Look, your children, madame, your children, they go up. The time when something happens to up, you come see security ?
      A : But normally you’re accessing the doors without permission ?
      AS 1 : I ask you, you no see your children you (mot incompréhensible)
      A : I’ll complain about that. What is your name or number of the working ? Because you’re just not searching for this telling stuff but discussing about me
      AS 1 : Yes
      A : You don’t do that. So what is your name because I need to complain.
      AS 1 : For me ?
      A : Yes or number of working.
      AS 1 : My number ?
      A : Yes
      AS 1 : For what ?
      A : For working. Because you’re working here and you have the number. I’ll complain, believe me, you don’t do your work
      AS 1 : No. Madame, I’m telling you something, ok ? I know place you’re coming from, ok ?
      A : Poland
      AS 1 : Ok in Switzer… I don’t know.
      A : We’re complainig pretty much and we’ll complain, not to the SEM, but your boss I’ll complain, Protectas, and to the SEM, to the SEM, to the government and to the everyone.
      AS 1 : If you don’t take your responsability… (en s’adressant à un autre requérant d’asile) Brother, brother, come in please. Tell this woman, ok, « if you come here… »
      A : (également à l’autre requérant d’asile) He doesn’t want to check the stealing stuff but they’re accessing the doors and checking the people. But he can’t check the stealing stuff.
      AS 1 : Can you leave me talk with him ?

      Brouhaha car A et AS 1 parlent en même temps avec beaucoup de bruits en arrière-fond et notamment l’enfant qui s’est fait voler son téléphone qui pleure. On entend plusieurs autres requérants d’asile parler de ce qui s’est passé. AS1 finit par proposer à A de se rendre à la loge des agent.es de sécurité pour discuter de l’affaire.

      AS 1 : Can you go to the security office ?
      A : (A l’enfant qui pleure) Yes, we’ll look for you phone. (à AS 1) You still didn’t tell me your number !

      Echanges entre différents requérants d’asile avec l’agent de sécurité. A redemande le numéro de l’agent et insiste.

      AS 1 : Take my picture
      A : No, I don’t want to take your picture
      AS 1 : Take my picture
      A : Ok no problem

      A le prend en photo. On entend ensuite du bruit et on imagine que l’AS1 essaie de lui retirer son téléphone et user de la force. A commence à gémir « ahouaoua, ahouaha » (« aïe » à de multiples reprises).

      https://asile.ch/2021/06/30/inedit-immersion-dans-la-loge-des-agent%c2%b7es-de-securite-du-cfa-de-boudry

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      Violences | un arrière-goût de déjà-vu

      Une enquête est en cours pour déterminer si des mesures coercitives disproportionnées ont été utilisées à l’encontre de requérants d’asile dans certains centres fédéraux. Il s’agirait, selon certains, de dérives individuelles. Selon d’autres, l’autorité a tort de sous-traiter une tâche régalienne à des sociétés privées.

      En fait, le problème se pose depuis belle lurette. En 1993 déjà, l’aumônerie genevoise auprès des requérants d’asile (AGORA) relevait, dans une lettre à l’Office fédéral des réfugiés (ODR), le SEM d’alors, que le personnel mis en place dans le Centre d’enregistrement de La Praille, inauguré l’année précédente, « n’était ni assez nombreux ni suffisamment formé pour remplir sa tâche. » L’aumônerie ajoutait que ce personnel n’assurait pas « un minimum d’écoute permettant de désamorcer les tensions ».

      La gestion de ce centre avait été confiée à l’ORS Service SA et à Securitas. Le CHERANE (Conseil pour l’hébergement des requérants non-enregistrés) qui, avec le soutien d’associations et du canton, assurait depuis deux ans l’accueil des candidats à l’asile, avait été écarté. Le M. Réfugiés de l’époque, Peter Arbenz, avait déclaré « ne pas avoir besoin d’assistants sociaux avec une mentalité tiers-mondiste ». Le Conseil d’État genevois avait boycotté l’inauguration, expliquant le refus de l’offre du CHERANE par « la crainte d’introduire le loup des œuvres d’entraide dans la bergerie fédérale ». « Les locaux de la discorde », avait titré la Tribune de Genève (18.04.1992).

      L’aumônerie, qui pouvait, avec de strictes limitations, pénétrer dans le Centre d’enregistrement, a dénoncé maintes fois, au cours des années suivantes, ce qu’elle considérait comme des abus. Certes, des membres du personnel faisait preuve d’empathie envers les requérants, mais, dans l’ensemble, le système policier établi manifestait bien plus une méfiance, voire un rejet qu’un accueil de personnes en quête de protection.

      À mes yeux, cette attitude reflétait le regard de peur, ou même d’hostilité porté par une partie de la population et des autorités sur des requérants d’asile dont beaucoup venaient de subir moult épreuves et souffrances. J’ai peur qu’il en soit toujours de même.

      https://asile.ch/2021/08/23/violences-un-arriere-gout-de-deja-vu

      #violence #torture #maltraitance #Protectas #SEM #Boudry #responsabilité

  • Surprise ! l’industrie pétrolière bénéficie d’une dérogation au shutdown : les employés du service fédéral spécialisé viennent d’être autorisés à reprendre leur travail d’instruction et de délivrance de concessions offshore.

    Senate Democrats question offshore drilling work amid #shutdown | Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-usa-shutdown-drilling-idUSKCN1PH2RT

    U.S. Senate Democrats are questioning the legal basis of the Trump administration’s move to continue work on its five-year offshore drilling plan during the partial federal government shutdown.

    In a letter sent on Tuesday to David Bernhardt, the Department of Interior’s acting secretary, and Walter Cruickshank, acting director of the Bureau of Ocean Energy Management (BOEM), the senators asked them to address why the BOEM’s contingency plan was updated in January to allow 40 employees to work on the offshore leasing program.

    It specifically asked on what legal basis the department changed its treatment of offshore oil and gas activities between Dec. 22, when the shutdown began, and January, when it recalled the employees. The letter requested a response by Feb. 1.

    • Pendant ce temps-là, les garde-côtes se serrent la ceinture…

      Admiral Schultz : Coast Guard Members Should Not ’Shoulder Burden’ of Government Shutdown – gCaptain
      https://gcaptain.com/admiral-schultz-coast-guard-members-should-not-shoulder-burden-of-governme

      U.S. Coast Guard Commandant Admiral Karl Schultz says it is “unacceptable” that Coast Guard servicemembers must rely on food pantries and donations amid the ongoing partial government shutdown, now in its 32nd day.

      On Friday, Coast Guard members and employees will miss their second paycheck of the shutdown.

      The shutdown has impacted pay to some 42,000 service members and 8,000 civilian employees.

      To the best of my knowledge, this marks the first time in our Nation’s history that servicemembers in a U.S. Armed Force have not been paid during a lapse in appropriations,” wrote Admiral Schultz in a tweet on January 15.

      As the only military service falling under the Department of Homeland Security, the Coast Guard has been uniquely impacted by the shutdown. Since many of the Coast Guard’s operations are deemed essential for national security and protection of life and property, service members and employees continue to work without pay during the lapse in appropriations.

  • Trump attendra la fin du « #shutdown » pour son discours sur l’Etat de l’Union
    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN1PI0F0/trump-attendra-la-fin-du-shutdown-pour-son-discours-sur-l-etat-de-l-union.


    Crédits : Kevin Lamarque

    Donald Trump a annoncé mercredi soir qu’il attendrait la fin du « shutdown » partiel de l’administration américaine pour prononcer le traditionnel discours sur l’état de l’Union devant les parlementaires du Congrès.

    Le président américain doit s’exprimer devant le Congrès le 29 janvier pour cette allocution solennelle annuelle qui est l’occasion de faire un état des lieux de la politique conduite aux Etats-Unis.

    La venue de Trump fait pourtant l’objet d’incertitudes depuis que la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi lui a adressé un courrier le 16 janvier lui suggérant de ne pas se déplacer jusqu’au Congrès pour des raisons de sécurité liées au « shutdown » partiel de l’administration américaine.

    «  Je prononcerai le discours quand le shutdown sera terminé. Je ne veux pas d’un autre lieu pour le discours sur l’Etat de l’Union car aucun autre endroit ne peut rivaliser en termes d’histoire, de tradition et d’importance avec la Chambre des représentants  », écrit-il sur Twitter, ajoutant qu’il avait «  hâte de prononcer un ’grand’ discours sur l’Etat de l’Union dans un futur proche  ».

    Dans un courrier rendu public dans l’après-midi, Trump annonçait pourtant qu’il avait l’intention de se rendre à Capitole Hill afin de prononcer son allocution annuelle devant l’ensemble des parlementaires américains réunis en Congrès.

    Mais Nancy Pelosi a poursuivi dans son attitude de fermeté à l’égard de l’hôte de la Maison blanche, annonçant dans la journée que ce dernier ne serait pas autorisé à s’exprimer devant le Congrès tant que se poursuivrait le « shutdown ».

  • « Notre pays vit un enfer en ce moment » : la rappeuse Cardi B accuse Trump et s’attire l’attention de sénateurs
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/18/etats-unis-la-rappeuse-cardi-b-critique-donald-trump-et-fait-reagir-des-sena

    Cardi B a donné son avis sur le shutdown aux Etats-Unis à ses 40 millions de followers, dont certains élus démocrates qui n’ont pas osé aller jusqu’au retweet.

    C’est une véritable salve contre Donald Trump himself. La rappeuse américaine Cardi B s’en est prise à au président américain dans un message virulent posté sur Instagram, lui reprochant d’avoir forcé des milliers de fonctionnaires à reprendre le travail sans salaire pour limiter les effets du « shutdown ».

    « Notre pays vit un enfer en ce moment, tout ça pour un putain de mur », a lancé l’artiste originaire du Bronx dans la vidéo, en référence au refus de Donald Trump de voter un projet de budget fédéral qui n’inclurait pas de financement pour un mur à la frontière américano-mexicaine.

    Faute de budget, quelque 800 000 employés fédéraux sont au chômage technique ou travaillent sans toucher de salaire depuis près de quatre semaines. Ces derniers jours, l’administration Trump a ordonné à des milliers de fonctionnaires au chômage technique de revenir travailler, sans salaire, pour limiter les effets de la paralysie administrative.

    « Je ne veux pas entendre (…) “Oh, Obama a fermé le gouvernement pendant dix-sept jours” » (en 2013), s’emporte la rappeuse au verbe fleuri. C’était « pour le système de santé, pour que ta grand-mère puisse aller faire prendre sa tension », dit-elle en référence au « #shutdown » provoqué en 2013 par un désaccord sur l’« Obamacare ». « Je sais que beaucoup d’entre vous s’en foutent parce que vous ne travaillez probablement pas pour le gouvernement ou que vous n’avez peut-être même pas de boulot, a-t-elle poursuivi, mais cette merde est grave, cette merde est vraiment dingue. Je crois que nous devons faire quelque chose. »
    […]
    « Les gars, je retiens mon souffle. Allez-vous retweeter Cardi B ou pas ? », a réagi, toujours sur Twitter, le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. « Nous avons décidé de ne pas le faire, a répondu Brian Schatz [sénateur démocrate d’Hawaï]. Ce ne serait pas sénatorial. »

  • #shutdown, ça devient sérieux ! la justice fédérale, à la demande de groupes de protection de l’environnement et de villes côtières – qui s’opposent massivement à la récente autorisation de reprise de l’exploration offshore –, bloque la délivrance de nouveaux permis d’exploration sismique en mer…

    Le plus comique, le gouvernement a demandé un surseoir à statuer en arguant… de l’impossibilité de préparer sa défense du fait du shutdown !

    U.S. judge blocks Atlantic seismic oil permitting during shutdown | Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-usa-shutdown-oil-exploration-idUSKCN1PC2N8

    A federal court judge on Friday ruled that the federal government cannot process seismic testing permits for offshore oil drilling during the ongoing government shutdown, dealing a blow Trump administration’s energy agenda.

    Judge Richard Gergel of the U.S. District Court in South Carolina issued the decision in response to a motion filed by a range of conservation and business groups and coastal cities opposed to the administration’s efforts to expand U.S. offshore drilling.

    The Justice Department had sought a delay in the court proceedings arguing that it did not have the resources it needed to work on the case during the shutdown.

    Gergel said in his decision that he would grant the stay, but said federal authorities cannot work on seismic permitting until the government re-opens and is funded.

    • Il y a bien du #shutdown dans l’air, chapeau de Nature :

      Update, 9 January: The release of the World Magnetic Model has been postponed to 30 January due to the ongoing US government shutdown.

      avec les conséquences pratiques (imperceptibles, pour the rest of the world)

      Beggan said the recent shifts in the north magnetic pole would be unnoticed by most people outside the Arctic, for instance using smartphones in New York, Beijing or London.

      Navigation systems in cars or phones rely on radio waves from satellites high above the Earth to pinpoint their position on the ground.

      It doesn’t really affect mid or low latitudes,” Beggan said. “It wouldn’t really affect anyone driving a car.

      Many smartphones have inbuilt compasses to help to orientate maps or games such as Pokemon Go. In most places, however, the compass would be pointing only fractionally wrong, within errors allowed in the five-year models, Beggan said.

  • This Senseless Government #Shutdown Is Harming Coast Guard Families | U.S. Naval Institute
    https://www.usni.org/magazines/proceedings/2019-01/senseless-government-shutdown-harming-coast-guard-families

    By Admiral Thad Allen, U.S. Coast Guard (Retired)

    Today, with the government shutdown in its third week, it is beyond troubling that Coast Guard men and women are being unnecessarily subjected to financial hardship while enduring the operational, mission-related circumstances that are accepted as part of their compact with their country.
    […]
    I am the son of a Coast Guard Chief Petty Officer and brother of a Coast Guard spouse. Our family’s life has revolved around the service my parents revered. A part of the “Greatest Generation”, they emerged from the depression and World War II to raise a family that moved frequently and fearlessly. They were tough and resilient.

    I will turn 70 shortly and have had 47 addresses in my life. And while my parents and later my wife and I treated each new transfer as an adventure, there were tests and challenges. In the early 1950s my father got a no-notice transfer from Mobile, Alabama to Ketchikan, Alaska after it became clear our family was not a good fit in the segregated South. My father left immediately but it took our family months to catch up. We arrived in Ketchikan from a nearby island that had an airport, making the final leg by Coast Guard small boat with our luggage. Despite these and other challenges my mother and father believed until the day they died that the Coast Guard was the best thing that ever happened to our family.
    […]

    I never believed it would be necessary to remind the leaders of all branches of government of their constitutional responsibilities, but it appears they have subordinated the “general welfare” of their fellow citizens to parochial interests. While this political theater ensues, there are junior Coast Guard petty officers, with families, who are already compensated at levels below the national poverty level, who will not be paid during this government shutdown. There is no reasonable answer as to why these families have to endure this hardship in the absence of a national emergency. These leaders should ponder how they would tell a spouse at Arlington that his or her survivor benefits might be at risk—again, for no reason. I’m glad my mother and father are not alive to see it.

  • Trump ne bouge pas sur le mur : le « #shutdown » pourrait se prolonger longtemps
    https://www.latribune.fr/economie/international/trump-ne-bouge-pas-sur-le-mur-le-shutdown-pourrait-se-prolonger-longtemps-

    La fermeture partielle des administrations américaines pourrait se prolonger "un certain temps" encore, a prévenu le président américain Donald Trump, qui cherche toujours à obtenir du Congrès qu’il prévoit les fonds pour la construction d’un mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

    La fin du "shutdown", qui paralyse 25% des administrations fédérales de la première puissance mondiale depuis le 22 décembre, n’est pas en vue. À l’issue d’une réunion qui s’est tenue à la Maison blanche mercredi, Donald Trump s’est montré inflexible sur le mur qu’il veut édifier à la frontière avec le Mexique, ses adversaires démocrates ont réaffirmé leur refus catégorique de le financer.

    « Cela pourrait durer longtemps », a ainsi lancé le président américain en évoquant la paralysie partielle de l’administration fédérale. Il a convié les responsables des deux bords à une nouvelle rencontre vendredi.

    En exposant les mesures envisagées pour assurer la sécurité à la frontière mexicaine, la Maison blanche espérait lors de cette réunion convaincre les démocrates de l’importance de la construction d’un mur, mais ceux-ci ont interrompu l’exposé de la secrétaire à la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen. Le chef de file de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a quant à lui déploré que le président et les élus républicains prennent les Américains "en otage".

    Les démocrates, qui seront à partir de jeudi majoritaires à la Chambre des représentants - sauf immense surprise, Nancy Pelosi devrait prendre le perchoir -, ont indiqué qu’ils présenteront un plan de financement de l’administration en deux parties, mais sans prévoir le financement du mur voulu par Trump.

    Le texte propose d’adopter les budgets de la plupart des administrations jusqu’au 30 septembre tout en ne finançant que jusqu’au 8 février le budget sensible du département de la Sécurité intérieure, aux niveaux actuels. Il alloue 1,3 milliard de dollars pour la clôture des frontières et 300 millions de dollars pour d’autres éléments de la sécurité frontalière, par exemple pour les caméras de surveillance.

    Mais l’équipe Trump a par avance rejeté cette démarche, estimant qu’elle "ne garantit pas la sécurité aux frontières". Le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a décrit cette initiative comme une mise en scène politique.

    Donald Trump continue à défendre bec et ongles le bien-fondé de sa promesse emblématique de campagne. Il réclame plus de 5 milliards de dollars pour édifier son mur afin de lutter contre l’immigration clandestine. Ses adversaires politiques s’y opposent, jugeant que le "magnifique mur" vanté par le magnat de l’immobilier n’est en aucun cas une réponse adaptée au débat complexe sur l’immigration.

    Si les démocrates se sont redits favorables à une sécurité "forte" aux frontières, ils jugent le mur "coûteux" et "inefficace".

  • Donald Trump accuse les démocrates de causer la mort des enfants migrants
    https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/donald-trump/donald-trump-accuse-les-democrates-de-causer-la-mort-des-enfants-migran

    Dans une série de tweets, le président des États-Unis a reproché à ses adversaires politiques d’être à l’origine des décès d’enfants qui tentent de passer la frontière. Une nouvelle attaque sur fond de blocage de l’administration.

    Le président américain Donald Trump a imputé ce samedi aux démocrates la « stricte » responsabilité de la mort d’enfants migrants en rétention aux États-Unis, après le décès de deux petits Guatémaltèques et en plein bras de fer politique sur le #shutdown.

    « Toute mort d’enfants ou d’autres à la Frontière est strictement de la faute des démocrates et de leur politique migratoire pathétique qui permet aux gens de faire la longue traversée en pensant qu’ils peuvent entrer illégalement dans notre pays. Ils ne peuvent pas. Si nous avions un Mur, ils n’essaieraient même pas ! », a-t-il tweeté.

  • Trump’s Trade War Comes With an Unexpected Bonus : More Trade - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-12-26/trump-s-trade-war-comes-with-an-unexpected-bonus-more-trade

    The global economy, in other words, was chugging along nicely on one of the world’s busiest sea lanes. Trade wars be damned.

    In fact, President Donald Trump’s assault on globalization has had a paradoxical effect on world trade flows. A rush to get ahead of new and higher tariffs, particularly on U.S. imports from China, has motivated retailers and other American companies to increase orders, which has helped boost volumes at the country’s ports.

    Despite Trump’s efforts to reduce his country’s appetite for foreign-made products, the U.S. imported more goods and services in value terms than ever in October, the latest Commerce Department data show. U.S. exports were near the all-time monthly record set in May.

    And while the World Trade Organization in September forecast global trade growth would ease this year by 0.8 percentage point to 3.9 percent, the gain would still be high by recent standards. As recently as 2016, international trade volumes grew by just 1.8 percent.

    Et comme on n’est pas près d’avoir les chiffres de novembre, voire décembre, pour cause de #shutdown

  • Partial Government #Shutdown Impacting Federal Maritime Commission, National Maritime Center Operations – gCaptain
    https://gcaptain.com/partial-government-shutdown-impacting-federal-maritime-commission-national

    The partial shutdown of the U.S. government is impacting operations as key maritime agencies and offices across the country.

    President Trump has warned of a “very long” shutdown as he pushes Republican-led Congress for new funds for a border wall.

    As a result, the Federal Maritime Commission has closed as of Wednesday due to the lapse in appropriations. With the exceptions of Acting Chairman Michael A. Khouri and Commissioner Rebecca Dye, who are Presidentially-appointed, Senate-confirmed officials, all Commission employees have been placed on furlough and are prohibited by law from performing any duties during the shutdown.

  • Le département du Commerce ne publiera aucun indicateur pendant le #shutdown-WSJ
    https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN1OQ085/le-departement-du-commerce-ne-publiera-aucun-indicateur-pendant-le-shutdow

    (Reuters) - Le département américain du Commerce ne publiera aucun indicateur économique pendant le « shutdown » partiel en cours (paralysie des services de l’Etat faute de financement), rapporte mercredi le Wall Street Journal, qui cite une porte-parole.

    Parmi les publications concernées se trouvent notamment les ventes de logements neufs en novembre, le produit intérieur brut (PIB), l’inflation, les salaires et les dépenses, précise le journal.

    « En raison de l’expiration des crédits du Congrès pour l’année fiscale 2019, le département du Commerce est fermé », peut-on lire sur le site internet gouvernemental. « Les sites internet du département du Commerce ne seront pas actualisés jusqu’à nouvel ordre. »

    Le Wall Street Journal indique que le département du Travail sera en mesure de publier les inscriptions au chômage ce jeudi et le rapport sur l’emploi en décembre prévu le vendredi 4 janvier.

    Une partie de l’administration fédérale américaine, soit environ 800.000 fonctionnaires, se trouve depuis samedi en situation de blocage, qui pourrait se poursuivre jusqu’au 3 janvier.

  • Les #démocrates américains redécouvrent leurs divisions
    https://www.mediapart.fr/journal/international/230118/les-democrates-americains-redecouvrent-leurs-divisions

    « Pas de Daca, pas de deal ». Manifestation de « dreamers » ce week-end en Californie. © Reuters Les sénateurs démocrates ont cessé au bout de deux jours leur bras de fer avec les républicains sur l’immigration. Ils se contentent de promesses vagues. Leur décision, critiquée, fait réapparaître les divisions du parti, masquées depuis un an par l’anti-trumpisme.

    #International #Etats-Unis #Shutdown

  • Valls propose de supprimer le #49.3, après l’avoir utilisé 6 fois - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/elections/valls-propose-de-supprimer-le-49-3-apres-l-avoir-utilise-6-fois_1860595.htm

    Le candidat à la primaire à gauche a révélé plusieurs éléments de son futur programme ce jeudi sur France Inter. Parmi eux, une suppression « pure et simple » de l’article 49.3, qui permet le passage en force sur certains textes de loi.

    Et demain, il abroge la loi de 1956 sur l’état d’urgence ?

  • ÉTATS-UNIS • La paralysie a coûté des milliards, et ce n’est pas fini | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/10/18/la-paralysie-a-coute-des-milliards-et-ce-n-est-pas-fini

    Des conteneurs remplis de marchandises gisent dans les ports. Les ventes dégringolent dans les sandwicheries du centre de Washington. Les vacances annulées, dans les parcs nationaux et à l’étranger. Des prévisions de bénéfices des entreprises revues à la baisse. Une hausse des intérêts sur les crédits à court terme.

    Le shutdown du gouvernement américain est peut-être terminé, tandis que s’éloigne la menace d’un défaut de paiement, mais le bras de fer au Congrès a déjà coûté des milliards de dollars. Et le total va continuer à augmenter, bien que l’on soit sorti de l’impasse, entre autres parce qu’il n’est pas certain que les législateurs ne se retrouvent pas une fois de plus bloqués au début de l’année prochaine.

    Il faudra des mois pour établir une comptabilité détaillée. Toutefois, les économistes annoncent que l’intransigeance des républicains de la Chambre devrait entamer la croissance du quatrième trimestre, ce qui aura un impact sur l’emploi, les bénéfices des entreprises et le coût du crédit. L’onde de choc sera ressentie dans le monde entier.

    « Nous avons constaté des effets conséquents durant l’été 2011, la confiance des consommateurs (en août) chutant à son niveau le plus bas depuis trente et un ans et la croissance du PIB n’atteignant que 1,4 % au troisième trimestre, » explique Beth Ann Bovino, économiste responsable des Etats-Unis chez Standard & Poor’s, faisant référence à un précédent bras de fer sur le plafond de la dette. « Sachant que cette fois, les négociations sur le plafond de la dette » se sont déroulées pendant un shutdown, ajoute-t-elle, « l’impact sur l’économie risque d’être encore plus grave ».

    #shutdown
    #dette
    #crise
    #économie
    #Etats-Unis

  • Shutdown’s science fallout could last for years - Darren Samuelsohn - POLITICO.com
    http://www.politico.com/story/2013/10/shutdowns-science-fallout-could-last-for-years-98427.html?hp=r6

    Antarctica-bound field researchers stuck in budget limbo over the past three weeks fret that decades of data on penguins and ice sheets will end up with a glaring gap, undercutting their documentation of global warming. Doctors operating federal-funded clinical studies on Alzheimer’s, cocaine addiction and heart disease worry they’ve lost the trust of patients.

    “Even if the government opens tomorrow, a significant amount of damage has been done,” said Mary Woolley, president of Research!America, a nonprofit advocating for science-minded agencies. “This isn’t about a few people who can’t go to the labs like they’re on vacation or something. The whole research enterprise depends on operating 24/7.”

    #recherche #shutdown #etats-unis

  • Les avions d’affaires de Dassault affectés par le « shutdown »
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/17/les-avions-d-affaires-de-dassault-affectes-par-le-shutdown_3497260_3234.html

    Le secteur de l’aviation d’affaires n’avait pas besoin de cela. Alors que la reprise de l’activité y est déjà plus lente qu’espérée après la crise de 2008, le « shutdown » aux Etats-Unis pourrait retarder un peu plus encore son rétablissement.
    C’est ce que Dassault Aviation a laissé entendre, jeudi 17 octobre à l’occasion de la publication du chiffre d’affaires du groupe pour le troisième trimestre. A trois jours de l’ouverture du salon de l’aviation d’affaires (NBAA), lundi 21 octobre à Las Vegas, le constructeur français a expliqué que les événements de ces dernières semaines aux États-Unis pourraient remettre en cause ses prévisions pour cette année.

    Jusqu’alors l’avionneur tablait sur la vente d’"environ 70 Falcon contre 66 en 2012". Dassault n’a pas été plus précis sur ce qu’il anticipe désormais.

    Le chiffre d’affaires de la division Falcon est stable à la fin du troisième trimestre. Il s’établit à 1,9 milliard d’euros contre 1,8 milliard un an plus tôt. « 41 avions neufs ont été livrés au cours des neuf premiers mois de l’année, contre 43 à fin septembre 2012 », a indiqué le groupe.

    L’avertissement de Dassault intervient après la signature d’un compromis qui va permettre à l’administration américaine de reprendre normalement ses activités.

    L’épisode du « shutdown » pourrait conduire des clients à demander un report de leurs livraisons. Ce que semble laisser entendre l’avionneur français, qui réalise 74 % de son activité dans les jets d’affaires Falcon(contre 26% dans le militaire).

    #économie
    #shutdown
    #Dassault

  • Faillite des États-Unis : le pays a déjà été en défaut dans son histoire
    http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/16/faillite-etats-unis-plafond-dette-shutdown-dollar_n_4106909.html

    ECONOMIE - À quelques heures de la faillite annoncée de la première puissance économique du monde, la panique ne s’est toujours pas emparée des marchés. Pourquoi ? Parce qu’on nous répète à tort et à travers qu’à chaque fois que Washington s’est confronté au plafond de la dette, les parlementaires ont toujours relevé le seuil avant la seconde fatidique. Ainsi, les Etats-Unis n’auraient jamais connu le « défaut de paiement » agité depuis plusieurs semaines. Pas si vite...

    Même si on a tendance à oublier les mauvais souvenirs, l’Amérique a déjà été dans l’impossibilité de payer ses dettes. La première fois c’était en 1814, mais la jeune nation avait une bonne excuse : elle était en pleine guerre contre l’Empire britannique dans la « seconde guerre d’indépendance ». Le Trésor était vide, la Maison Blanche et le Capitole carbonisés, les troupes se battaient même gratuitement.

    La seconde fois, plus proche de nous, est intervenue en 1979 suite à un problème informatique, résultant d’une pagaille bureaucratique. Ce défaut de paiement a coûté des milliards de dollars au contribuable américain. Selon les déclarations du département du Trésor, la responsabilité de ce couac incombait aux parlementaires -tiens, tiens- qui se chamaillaient depuis des semaines pour relever le plafond de la dette sous condition. Un retard de paiement a été constaté sur des milliers de créances.

    Ces bévues, peu relevées en dehors des milieux financiers, sont presque tombées dans l’oubli.

    En effet, l’actuel secrétaire au Trésor Jacob Lew (l’homme à la pire signature du monde) insiste sur le fait que les Etats-Unis ont toujours honoré leurs créances. Le département du Trésor a refusé d’évoquer les « exceptions » citées plus haut.

    Même chose du côté de la Maison Blanche. Barack Obama a alerté sur la nécessité de s’entendre avant le 17 octobre pour éviter que « pour la première fois de notre histoire, nous ne payons pas nos factures à temps ». Les deux dirigeants ont la mémoire courte.

    #économie
    #Barack-Obama
    #Tea-Party
    #Défaut-De-Paiement
    #Etats-Unis
    #Faillite
    #Bons-Du-Trésor
    #Finance
    #Parti-Démocrate
    #Parti-Républicain
    #Dette
    #Shutdown

  • Fin du shutdown : ce qui va se passer avec la réouverture des administrations
    http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/17/consequences-fin-du-shutdown-comment-etat-federal-va-repartir-redemar

    SHUTDOWN - Les chiffres donnent le vertige : le blocage budgétaire dont souffraient les États-Unis depuis 15 jours aurait fait perdre à l’économie américaine 12,5 millions de dollars par heure, 300 millions de dollars par jour et 16 milliards de dollars par semaine selon les chiffres d’IHS Global Insight. Heureusement, la paralysie partielle de l’Etat fédéral a pris fin dans la nuit.

    Mais comment va se passer la reprise après deux semaines de fonctionnement a minima des administrations fédérales ? Qu’est-ce qui attend les centaines de milliers de fonctionnaires partis en congé forcé ? Comment l’administration Obama va gérer l’embouteillage causé par la réouverture de tous ses services fédéraux ?

    #économie
    #États-Unis
    #Barack_Obama
    #congrès
    #shutdown
    #État-Fédéral