Loretta J. Ross: Don’t call people out — call them in
▻https://www.youtube.com/watch?v=xw_720iQDss
Loretta J. Ross: Don’t call people out — call them in
▻https://www.youtube.com/watch?v=xw_720iQDss
Est-ce qu’il y a une manière de faire connaitre son ou ses agresseurs à la communauté sans le ou la « dénoncé » ou « call-out » ? Est-ce que les femmes qui « call out » Nicolas Hulot en ce moment commettent une erreur et devraient tout faire pour que Nicolas Hulot reste chez EELV et ne soit pas exclu de sa communauté ?
#backlash #omerta #culpabilisation #silenciation #victim_blaming #inversion_patriarcale
La répétition des violences sexuelles repose sur le silence
Nombreux sont les ‘’incesteurs’’ à être dans le déni, « mécanisme de défense, de protection », précise Mathieu Lacambre. Pour eux, ils n’ont pas fait de mal. Pas violé. Sentiment parfois conforté par le conjoint. Dans le cas de Camille Kouchner, sa mère, épouse de l’agresseur déclare lorsque le secret éclate que son fils n’a pas subi de sodomie mais« des fellations, c’est quand même très différent ». Et plus tard : « Il n’y a pas eu de violence. Ton frère n’a jamais été forcé. Mon mari n’a rien fait. C’est ton frère qui m’a trompée ». Retournement des rôles : la victime devient alors la coupable, celle qui séduit.
Tant qu’ils sont dans le déni, « les agresseurs ne prennent pas conscience de ce qu’ils font », affirme la thérapeute Simone Sabatié (spécialiste psycho-corporel, psychogénéalogie et constellations familiales), formatrice à l’association Stop aux Violences Sexuelles. Ils sont dans l’illusion – se persuadent qu’ils sont amoureux, par exemple.
Leur stratégie pour asseoir le silence varie – de la complicité (‘’c’est notre secret à nous’’) à la menace (‘’si tu parles, ta mère ne le supportera pas’’). En passant par le chantage (‘’si tu viens, je t’aiderai à faire tes maths’’). Parfois, aucun mot n’est nécessaire.
▻https://marcelle.media/2021/01/20/inceste-soigner-agresseurs
Le livre ‘’La Familia grande’’ apporte un nouvel éclairage sur les conséquences de l’inceste : les ravages sur les proches de la victime. Comme Camille Kouchner dans le cas de son frère violé, ils se sentent à la fois impuissants et coupables de ne pas avoir su protéger. Eux aussi sont enfermés dans ce silence qui atteint leur vie de femmes et d’hommes et, par ricochet, leurs enfants. Un silence d’autant plus violent lorsqu’il est nié par les adultes. Ce livre montre également l’effet dévastateur de la négation de ce drame par la mère et son choix de soutenir son mari plutôt que ses enfants. Comme dans la plupart des cas dans ces histoires, les victimes deviennent les coupables, ceux qui ont détruit la famille. Et les coupables, les victimes.
Allocution de la philosophe Kathleen Stock à Brighton
La philosophe britannique Kathleen Stock s’est adressée il y a quelques jours à un auditoire réuni à Brighton par l’organisation féministe A Woman’s Place UK pour discuter des droits des femmes et des transfemmes. Elle nous a accordé la permission de traduire et afficher les Notes préparatoires à ses propos, qualifiés d’inacceptables par un lobby qui a cherché à empêcher par des pressions et du piquetage la tenue de cette conférence. Jugez-en, et veuillez diffuser ce texte dans votre réseau si vous en aimez la qualité.
La vidéo de cette conférence est maintenant en ligne : ▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=29&v=bg4_E6Y4POc
On trouvera plus bas une entrevue de Mme Stock accordée à un journal local.
Bonjour à toutes et à tous.
Je suis universitaire à l’Université du Sussex, au département de philosophie.
L’un de nos domaines est celui de la philosophie politique, le fait de discuter de ce qui est juste ou injuste dans les conventions sociales et politiques, y compris les lois. Avoir des opinions, mais aussi soutenir ces opinions avec des arguments rationnels.
Au cours des derniers mois, j’ai décidé de faire un peu de philosophie politique publique. J’ai commencé à écrire sur les problèmes que posent des changements proposés à la Loi sur la reconnaissance de l’identité sexuelle, et sur leur interaction avec la Loi sur les égalités.
J’ai affiché une série d’essais sur la plate-forme Medium, qui se trouve facilement en cherchant mon nom et le mot « Medium », ou en cliquant sur le tweet épinglé en haut de mon fil Twitter. J’ai aussi écrit un certain nombre de textes pour le journal The Economist, qui sont aussi épinglés sur mes pages Internet.
J’énonce clairement dans mes écrits que j’appuie entièrement les droits des personnes trans à vivre sans subir de violence, de discrimination ou de haine.
Je tiens également à faire la distinction entre les transactivistes et les personnes transgenres.
Par « transactivistes », je désigne des organisations comme Stonewall, Gendered Intelligence, etc., qui sont socialement très visibles, politiquement puissantes et ont beaucoup d’argent. Elles ont un message politique central, assez simpliste. Elles promeuvent agressivement le mantra « les transfemmes sont des femmes », qui signifie apparemment pour elles « littéralement des femmes, dans tous les sens possibles », et elles sont partisanes du critère d’auto-identification. Il est important de noter que ce ne sont pas toutes les personnes trans qui sont d’accord avec ces organisations ou considèrent qu’elles parlent en leur nom.
Un des thèmes de mes écrits concerne les conflits d’intérêts possibles entre deux groupes, dans une société qui est déjà sexiste :
d’une part, les femmes biologiques, en tant que catégorie de personnes
de l’autre, les transfemmes auto-identifiées.
Des conflits d’intérêts se produisent entre des groupes lorsqu’on accorde à un groupe quelque chose qui enlèverait quelque chose d’important à un autre. De tels conflits sont une caractéristique standard de la vie sociale et politique : pour prendre un autre exemple familier, les groupes religieux d’une société peuvent être en conflit d’intérêts avec des groupes laïques.
Les transactivistes voudraient vous amener à croire qu’il n’y a pas de conséquences importantes ou de conflits d’intérêts pour les femmes biologiques si les transfemmes auto-identifiées sont acceptées comme des femmes au sens propre dans tous les contextes possibles. Je ne crois pas que ce soit vrai.
Je pense qu’il existe certaines autorisations, protections et ressources qui, si elles sont accordées aux transfemmes sur une simple autodéclaration, enlèvent quelque chose aux femmes biologiques ; et, en raison du sexisme, elles enlèvent en fait des choses qui sont DÉJÀ déficientes.
Par exemple :
– Prenons la sécurité des femmes concernant la violence sexuelle (qui est déjà déficiente) ; si les espaces non mixtes réservés aux femmes, des endroits où elles se déshabillent ou dorment, se trouvent à être réduits ou même supprimés, cela risque de réduire la sécurité des femmes biologiques, qui ont besoin de ces espaces pour protéger leur sécurité et leur intimité.
– Ou prenons la représentation politique des femmes (encore une fois déjà déficiente) : si les listes restreintes réservées aux femmes pour des postes de députés sont ouvertes aux transfemmes, comme elles l’ont été au Parti travailliste, alors cela réduit les possibilités déjà limitées de représentation politique des femmes.
On peut faire le même type d’observations au sujet du sport féminin ou de la représentation féminine dans les médias.
Si les ressources dans un domaine particulier souffrent déjà de lacunes, en raison d’une société sexiste, leur ouverture aux transfemmes les rendent encore plus limitées.
Si les transfemmes sont littéralement des femmes, non seulement au plan juridique, mais de toutes les autres façons – et plus encore, s’il suffit de s’auto-identifier pour devenir des femmes au sens propre – alors cela ne fait rien de moins que forcer la société à une refonte complète de la catégorie des femmes ; et cela a pour les femmes biologiques toutes sortes d’effets matériels, qui nécessitent une analyse attentive.
Alors voilà le genre de choses à propos desquelles j’écris. Mais ce dont je veux surtout parler ce soir, c’est d’un problème qui explique en partie pourquoi les choses que je viens de décrire échappent à une discussion conséquente.
Il s’agit du silence relatif des universitaires qui voudraient critiquer les récits mis en avant par les transactivistes.
Pour vous donner une idée de la façon dont ce silence a lieu, je vais vous parler brièvement des réactions suscitées par mon travail : gardez à l’esprit que j’ai seulement commencé à écrire à ce sujet il y a 10 semaines. Ces réactions ont pris diverses formes.
Une d’entre elles consiste en des réactions publiques colériques et agressives de la part de collègues universitaires ; par exemple :
On m’accuse de causer du tort et même des violences aux trans par mes écrits, malgré que je réaffirme constamment le droit de toutes les personnes trans à vivre sans subir de violence et de discrimination.
On me dit que j’essaie de susciter une « panique morale » à propos des transfemmes, même si je répète constamment que je ne crois PAS qu’il s’agit d’un groupe particulièrement dangereux ; je rappelle simplement que ces personnes sont de sexe masculin, et que les hommes biologiques ont en général des comportements violents envers les femmes.
On me dit que je « débats de l’existence même des personnes transgenres ». Ce n’est pas du tout ce que je fais. Je discute d’un changement proposé à la loi pour faciliter l’obtention d’un certificat de reconnaissance d’identité sexuelle. Je ne sous-entends pas qu’il faille se débarrasser complètement de la loi existante.
On me reproche de ne pas être « gentille » ou « inclusive » (il s’agit, bien sûr, de stéréotypes sexistes, et les gens me font ces critiques parce qu’ils supposent que je suis la femme aimable qui culpabilisera de ne pas être considérée comme gentille).
On me dit que je joue à « des jeux intellectuels » avec la vie des gens. (Croyez-moi : je ne suis pas le genre de personne qui affronterait toute cette hostilité pour m’amuser. Je ne suis pas une psychopathe ! Je fais cela parce que je crois que c’est très important.)
Alors voilà le genre de réactions auxquelles j’ai eu droit. Cela dit, la critique des positions de chacun est absolument normale pour les philosophes. Mais ces réactions ne ressemblent pas à la critique universitaire normale. Elles portent surtout sur ma personnalité ou les motivations qu’on me prête ; on ne s’adresse pas vraiment à mes arguments de base ou aux conflits d’intérêts dont je parle.
Plus récemment, il y a eu aussi des protestations publiques à mon sujet, par exemple sur le site Web de l’association étudiante, sur mon campus et dans la presse locale.
Je crois déceler dans tout cela certains objectifs communs :
1) m’humilier publiquement.
2) m’isoler socialement d’autres partisans de mes thèses.
Le but ultime est, bien sûr, de me convaincre de me taire.
En d’autres termes, si je généralise à partir de mon cas, l’humiliation sociale me semble être l’une des armes les plus puissantes utilisées pour bâillonner en général les universitaires qui essaient d’apporter une contribution critique sur cet enjeu.
Je crois en particulier que ce genre de réaction vise délibérément les femmes, comme moi, car on tient pour acquis que nous avons été socialisées d’une manière qui nous rend particulièrement enclines à ressentir de la honte. Les gens qui veulent que les femmes cessent de parler se servent de l’humiliation comme arme pour y parvenir. Je vois des hommes soulever certains arguments comme moi, mais ne rien subir d’équivalent comme réaction.
En tout cas, je suis heureuse de dire que cela n’a pas fonctionné : je ne ressens aucune honte de ce que j’ai écrit. Je crois qu’il s’agit de propos justes et importants. Et je suis absolument convaincue que je devrais avoir le droit de dire ces choses sans subir d’attaques personnelles et de harcèlement.
Cependant, je tiens à poser une question : quelles sont les conséquences matérielles de ce type d’environnement pour les universitaires, de façon plus générale ? Eh bien, une de ces conséquences est que ces personnes ne se sentent à l’aise de parler qu’en privé, ou parfois de façon anonyme. Si elles en parlent sur Internet, ce sera parfois sous un pseudonyme. Mais plus souvent, elles garderont le silence. Depuis que j’ai commencé tout cela, j’ai littéralement arrêté de compter les courriels que j’ai reçus de collègues qui m’assurent de leur sympathie, mais n’osent pas exprimer leurs idées publiquement.
Donc : parce que la plupart de mes collègues gardent le silence, je vais maintenant énumérer quelques domaines de recherche où la discussion, l’analyse et l’observation semblent manquer actuellement ; ce qui a un grave impact sur l’état du débat public à propos du sexe et du genre.
En premier lieu : le droit.
De la part des juristes, nous avons besoin, entre autres, d’une discussion publique sur l’interaction ambiguë de la Loi sur les égalités avec la Loi sur la reconnaissance de l’identité sexuelle. Mais plus fondamentalement, nous avons besoin d’une clarification publique du fait que le droit ne peut pas changer la biologie. Vous pouvez, bien sûr, changer légalement de sexe avec un certificat de reconnaissance d’identité sexuelle, mais les législateurs n’ont jamais eu l’intention de se prononcer par là sur la biologie ou, d’ailleurs, sur la nature de la féminité non plus. À mon sens, c’est ce qu’on appelle une « fiction juridique » et c’est un terme technique : c’est-à-dire que l’intention de cette loi était que les transfemmes soient traitées comme les personnes de leur sexe de préférence pour certaines fins juridiques définies. Mais cela est complètement différent du nouveau mantra selon lequel « les transfemmes sont des femmes » dans tous les contextes possibles.
Parlons ensuite du domaine de la médecine et de la biologie.
Désormais, certaines personnes croient apparement que les transfemmes peuvent être biologiquement des femmes, du fait de prendre des hormones. En fait, être biologiquement de sexe féminin implique d’avoir des chromosomes XX, ainsi que la totalité ou une partie d’un ensemble de caractéristiques sexuelles primaires. C’est un peu plus complexe chez les personnes qui sont nées intersexuées, mais cette exception n’est aucunement pertinente pour quiconque est né de sexe biologique masculin et commence, plus tard, à prendre des hormones. Si les universitaires n’en arrivent pas à rappeler ce fait plus clairement, le public deviendra de plus en plus confus. Nous perdrons une puissante explication de l’oppression des femmes basée sur le sexe ; nous perdrons également la capacité de parler de la santé et de la reproduction des femmes, et de bien d’autres choses encore. Par exemple, j’ai vu l’autre jour un message sur Internet selon lequel les transfemmes pouvaient avoir des règles. Et ce message affichait plus de 1000 « J’aime ».
Parlons maintenant de l’histoire.
Les transactivistes ont tendance à réécrire les récits d’histoire, pour y déceler ce qu’ils appellent des personnes trans (leur priorité), alors même qu’on peut soutenir que ce concept « trans » n’a vraiment émergé que dans les années 1990. Cette année, par exemple, j’ai dû voir des centaines de fois l’affirmation qu’une « transfemme », Marsha P Johnson, avait « lancé » l’émeute de Stonewall en 1969 à New York. (Ce soulèvement a contribué à catalyser l’activisme entourant les droits des homosexuels.) Mais cette affirmation au sujet de Marsha Johnson apparaît inexacte à deux égards :
a) de son propre aveu, Johnson n’est arrivé sur place qu’après le début de l’émeute ; en fait, ce soulèvement a été amorcé par une lesbienne butch, Stormé Delaverie, même si on mentionne rarement son nom.
Et, fait tout aussi important :
b) Marsha s’identifiait comme homme gay et drag queen.
J’aurais pensé que des historiens ayant un souci de vérité voudraient s’atteler à ce problème.
Passons maintenant à la psychologie :
Dans les discussions sur les espaces non mixtes, on voit souvent des statistiques sur la vie des transfemmes utilisées pour justifier politiquement l’idée que celles-ci devraient avoir accès aux espaces réservés aux femmes. On utilise par exemple à cette fin des chiffres sur les taux de violence contre les personnes trans, les crimes haineux, les tentatives de suicide, etc.
La plupart des statistiques citées proviennent de sondages téléphoniques ou par Internet commandés par des organisations comme Stonewall. Les résultats sont ensuite interprétés dans les communiqués de presse de cette organisation et utilisés sans réserve pour étoffer des reportages ; ils sont même cités par des membres du gouvernement pour décider des politiques. J’aimerais voir un examen critique de ces statistiques et, idéalement, des études universitaires qui ne soient pas financées par des organismes communautaires ayant un intérêt direct dans leurs résultats (de la même manière que le risque de partialité est discuté ouvertement en ce qui concerne les essais de médicaments financés par des sociétés pharmaceutiques). Nous devons nous renseigner sur la vie des personnes trans, tout comme nous devons nous renseigner sur la vie des femmes, et nous avons besoin d’universitaires pour faire correctement ces observations et ces analyses.
Je vais terminer en parlant de mon propre domaine, la philosophie. Elle traite des distinctions conceptuelles et des analyses précises. Ce serait d’une grande aide pour la conversation publique si les philosophes pouvaient parler plus librement, en abordant toutes les perspectives, plutôt que de s’en tenir à une seule. En voici juste quelques exemples.
La philosophie peut nous aider à comprendre une distinction entre i) un droit fondamental des personnes et ii) un moyen de réaliser ce droit. De sorte que, pénétrer dans un espace créé pour protéger des femmes n’est pas un droit fondamental pour une transfemme. Mais c’est un droit fondamental pour les transfemmes de ne pas subir de violence. La revendication d’accès aux espaces réservés aux femmes est une proposition de solution pour réaliser le droit de ne pas subir de violence, mais ce n’est pas la seule façon d’y arriver.
La philosophie peut aussi nous aider à comprendre la différence entre ce que l’on appelle « mégenrer délibérément » une personne trans (c-à-d. la désigner comme un homme), d’une manière insultante, et parler de la réalité biologique et politique des femmes. Il faut qu’il existe un contexte dans lequel il est permis de parler des femmes, en tant que telles, sans que cela constitue une insulte pour d’autres personnes. Si on nous prive de mots pour décrire les différences entre les femmes et les transfemmes, alors nous ne pouvons plus nommer nos propres corps, nos vécus et notre oppression.
La philosophie peut aussi nous aider à examiner ce qu’est une « lesbienne ». La catégorie des lesbiennes peut-elle inclure une transfemme préopératoire, dotée d’un pénis, qui est exclusivement attirée par des femmes ? Les transactivistes répondent oui ; beaucoup de lesbiennes, y compris moi-même, répondons non – pas parce que nous sommes mesquines, mais parce que nous avons besoin d’une catégorie pour l’orientation homosexuelle entre femmes (l’attraction du même sexe). Cette catégorie a une fonction politique et conceptuelle. Si nous la rejetions, nous devrions simplement la réinventer à nouveau.
Voilà donc quelques-unes des questions d’ordre universitaire qui doivent être abordées dans ce débat.
Pourquoi faut-il que les universitaires possédant des compétences s’expriment dans ces domaines ? Je peux penser à trois raisons, et je vais terminer avec elles.
La première, au risque d’être barbante, c’est que les faits sont importants et devraient compter avant tout pour les universitaires. La vérité compte. Si la plupart des universitaires qui ont des compétences se voient réduire au silence, ou se l’imposent, nous nous retrouvons avec un récit unilatéral, sans parler d’affirmations et de théories débridées, inexactes et confuses, parce que presque personne n’est là pour les corriger. Cette situation nuit déjà aux femmes et risque même de porter éventuellement préjudice aux personnes trans. Beaucoup de trans s’inquiètent en effet de la tendance du discours dominant. Ils et elles craignent que tout cela ne se termine par une réaction violente à leur encontre.
La deuxième raison pour laquelle les universitaires doivent s’exprimer, c’est que nous devons donner l’exemple. Beaucoup de jeunes aujourd’hui – pas seulement des universitaires, mais aussi des enfants et des adolescent-e-s – fréquentent Internet. Et plusieurs éprouvent une impression d’étouffement, et même de crainte, quant à ce qu’elles et ils peuvent dire ou ne pas dire à propos des enjeux politiques et éthiques. Ces jeunes ont leurs propres opinions et leurs réflexions personnelles, mais ressentent une répression et ont peur de dire la mauvaise chose ; ils et elles sont encore plus sensibles à la culpabilisation sociale que les adultes. On voit se développer des phénomènes de comportement grégaire et de pensée unique. Si les universitaires ne font pas de leur mieux pour montrer au monde ce que peut être une discussion mesurée et nuancée sur le sexe et le genre, et comment gérer calmement les désaccords, nous échouons à nos responsabilités envers ces jeunes.
La dernière raison pour laquelle les universitaires ont besoin de s’exprimer est que, sans exagération aucune, ce climat de peur permet à des tendances fascistes de croître socialement. Le traitement que subit A Woman’s Place UK jusqu’à maintenant – le harcèlement des salles qu’elle loue et de ses sites de billetterie, la menace d’une bombe, les menaces proférées sur les médias sociaux, les manifestations parfois violentes (et même le piratage de mon compte de messagerie aujourd’hui !) – ne devraient pas se produire dans une société libre et démocratique. Des femmes qui se réunissent pour discuter de la loi et de la façon dont elle les affecte sont délibérément intimidées. Les universitaires sont censés être un élément clé de la société civile, dans un pays soi-disant démocratique, et franchement, il est temps qu’ils et elles se montrent à la hauteur de ce rôle.
Version originale : ►https://medium.com/@kathleenstock/notes-for-my-talk-to-a-womans-place-uk-brighton-17th-july-2018-f1b607414119
#censure #harcelement #violences_masculines #silenciation #invisibilisation #transactivisme
Slimani – Mouawad : le sexisme déconfiné
▻https://zone-critique.com/2020/03/25/slimani-mouawad-sexisme-deconfine
C’est une évidence ; le confinement est propice à l’écriture, activité solitaire par excellence. De plus, les artistes ont un rôle important à jouer dans les situations de crise ; par leur regard, ils offrent une lecture singulière et parfois salutaire sur les évènements qui nous affectent tous. Il n’est donc pas étonnant que récemment, de nombreuses chroniques de confinement aient vu le jour, lancées par de simples anonymes ou par des artistes reconnus. Bien qu’elles soient très diverses, dans le fond comme dans la forme, elles ont pour point commun de se créer dans l’immédiateté, et de s’inventer au fil d’évènements difficiles à prévoir : elles se lancent dans l’inconnu, et sont par là même vouées au tâtonnement. En revanche, la réception de ces journaux de confinement par l’opinion publique est à géométrie variable, comme l’illustre notre rédactrice.
961280-portrait-culture-litteratureParmi les initiatives les plus visibles, deux ont particulièrement retenu mon attention : le journal de Leïla Slimani, publié dans Le Monde, et celui de Wajdi Mouawad, diffusé sur la plateforme SoundCloud et le site du théâtre de la Colline, qu’il dirige depuis 2016. Leïla Slimani et Wajdi Mouawad parlent à la première personne, en tant qu’écrivains. Ils sont clairement dans une posture artistique et subjective. Le terme « journal » paraît donc adapté, de par sa connotation personnelle, intime. Il s’agit de partager ses pensées, ses émotions, son vécu individuel vis-à-vis d’une expérience partagée. Et en effet, par sa nature même, le confinement nous coupe des autres, nous renvoyant fatalement à nous-même, notre cellule familiale, nos conditions de vies, nos émotions.
Il y a des échos forts entre les réflexions et les situations des deux artistes. Ils passent tous les deux leur confinement dans une maison, dans des conditions confortables. Wajdi Mouawad réside à Nogent-sur-Marne, une ville, où, dit-il, l’on se confine aisément, avec « un bois magnifique[i] », non loin de là. Leïla Slimani, de son côté, reconnait sa chance : « Je n’ai pas faim, je n’ai pas froid, j’ai une chambre à moi d’où je vous écris ces mots. J’ai le loisir de m’évader, dans des livres, dans des films[ii]. »
Ils expriment leur sidération, leurs doutes vis-à-vis d’un avenir qui leur parait soudain plus incertain que jamais. Tous deux font appel aux mythes pour tenter de donner du sens présent : Wajdi Mouawad puise dans la mythologie grecque et les récits bibliques, Leïla Slimani parle de la Belle au bois dormant. Ils trouvent du réconfort dans l’observation de la nature : l’autrice évoque « les tilleuls sur les branches desquels apparaissent les premiers bourgeons[iii] », Wajdi Mouawad se perd dans la contemplation de l’érable du Japon qui pousse dans son jardin. Ils sont en famille. En annonçant à son fils qu’il n’y a plus d’école, Wajdi Mouawad constate la « joie de l’enfant devant les catastrophes des adultes[iv] » ; tandis que Leïla Slimani rapporte des paroles semblables : « On l’aime ce virus. C’est quand même grâce à lui qu’on est en vacances[v]. ».
Une réception aux antipodes
portrait-wajdi-mouawad_0_1400_1400Or, malgré toutes ces similitudes, il y a une chose qui diffère radicalement entre ces deux projets : la réception qui leur est faite.Le journal de Wajdi Mouawad a été accueilli avec enthousiasme. On peut trouver moult commentaires élogieux et remerciements sur les réseaux sociaux, et Télérama salue « Une introspection intelligente qui sait mettre les bons mots sur les sentiments qui nous traversent tous[vi] ».
A l’inverse, le premier épisode de celui de Leïla Slimani a essuyé des critiques d’une extrême virulence. Les mêmes reproches reviennent encore et encore sur Twitter et dans les journaux : le texte est « indécent », « égocentré » ou « nombriliste », « vide », le recours au conte « niais » ou « mièvre ». On reproche à Leïla Slimani d’être une Marie-Antoinette du confinement, de n’avoir pas conscience de ses conditions de vie privilégiées. Et ce, bien qu’elle écrive « Nous ne sommes pas à égalité. Les jours qui viennent vont au contraire creuser, avec une cruauté certaine, les inégalités. Ceux qui ont peu, ceux qui n’ont rien, ceux pour qui l’avenir est tous les jours incertain, ceux-là n’ont pas la même chance que moi[vii]. ». Un des articles les plus véhéments va jusqu’à affirmer que Leïla Slimani est représentante d’une « bourgeoisie qui se rêve écrivain[viii] » – pas une véritable écrivaine, donc. La grande majorité des critiques en concluent qu’elle n’a pas la légitimité nécessaire pour relater son expérience, parce que celle-ci n’est pas représentative, et de très nombreux internautes lui ordonnent tout bonnement de se taire.
Pourquoi des réactions aussi radicalement opposées face à des propositions artistiques aussi proches ?
Pourquoi des réactions aussi radicalement opposées face à des propositions artistiques aussi proches ? Il y a sans doute plusieurs facteurs d’explications. D’une part, Leïla Slimani est plus visible, donc plus exposée aux critiques. A l’heure où j’écris ces lignes, l’épisode 1 du journal de Wajdi Mouawad compte 69 000 écoutes sur SoundCloud, tandis que le Monde comptabilise 300 000 abonnés. Ensuite, le public touché n’est sans doute pas tout à fait le même. Enfin, il y a des différences bien réelles de ton, et de style, et de propos, entre les deux artistes.
Cependant, cela ne suffit pas, selon moi, à expliquer un tel écart de traitement. Les reproches adressés à Leïla Slimani pourraient tous s’appliquer à Wajdi Mouawad. Il écrit à la première personne, et s’appesantit en fait plus sur ses angoisses et sa vie privée que ne le fait l’autrice dans le Monde. Lorsqu’il prend le temps d’enterrer des araignées ou de relire l’Ancien Testament, il est très certainement assez déconnecté des préoccupations de la plupart des Français – et, contrairement à Leïla Slimani, il ne reconnait pas explicitement sa situation de privilège. Comment le public aurait-il réagi si l’écrivaine avait suggéré comme lui au lecteur « d’ouvrir ses carreaux et [de] lire un poème à voix haute au voisin d’en face[ix] » ? Elle aurait été, à coup sûr, sujette à encore plus de moqueries.
Est-ce parce qu’il évoque souvent la guerre du Liban, qu’il a vécu enfant, et qui a forcé sa famille à s’exiler ? Son histoire personnelle lui donne-t-elle pour toujours le droit à exprimer son opinion, en n’importe quelles circonstances ? Cela serait, en soi, placer le problème sur le terrain moral, ce qui en littérature est problématique comme on le verra plus bas.
On peut de plus remarquer que d’autres personnalités qui n’ont ni le même discours, ni le même passé, semblent tout aussi épargnées par la vindicte publique. Ainsi, l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré tient son propre journal de confinement en vidéo, dont le jour 1 compte sur YouTube plus de 200 000 vues. Il vit également dans une grande maison avec jardin. Adepte de l’humour noir, il n’hésite pas à plaisanter, entre autres, sur les risques pour les femmes confinées avec des maris violents[x], ou sur les parisiens cloitrés dans leurs petits appartements[xi] ; une attitude volontairement outrancière et provocatrice qui pourtant, ne semble choquer personne.
Qu’est-ce qui explique donc, la colère contre Leïla Slimani ?
À cette figure repoussoir des « indécentes », on oppose celle de la femme honnête, généralement anonyme, voire la sainte des temps modernes : l’infirmière, la caissière, l’étudiante boursière dans son 15m², etc.
Ce qui m’a frappée tout de suite, c’est la spécificité du vocabulaire employé pour critiquer ou parodier le texte, et par extension, l’écrivaine : elle est frivole, mièvre, égocentrique, hypocrite, légère, elle romantise la situation, sa vision des choses est trop rose… Un ensemble de défauts qui, dans notre imaginaire collectif, sont très fortement associés au féminin, ou à une certaine féminité plus ou moins fantasmée. Ce constat fait, le choix des cibles, ainsi que la nature et la violence des critiques auxquelles elles ont été exposées deviennent beaucoup plus cohérents. Leïla Slimani, mais aussi Marie Darrieussecq et Lou Doillon, également attaquées, ne sont pas considérées comme des artistes, mais comme des précieuses forcément ridicules. À cette figure repoussoir des « indécentes », on oppose celle de la femme honnête, généralement anonyme, voire la sainte des temps modernes : l’infirmière, la caissière, l’étudiante boursière dans son 15m², etc. Une logique vieille comme le patriarcat. Aujourd’hui, la manière la plus simple pour une autrice d’écrire sur le confinement en étant crédible, c’est d’écrire contre les bourgeoises, quitte à insister sur sa propre précarité. L’homme qui parle de lui, quelle que soit sa classe sociale, peut prétendre à l’universalisation de son propos. La femme, si elle fait de même, est dans l’obligation de se justifier.
On pourrait débattre sur la qualité des textes en question. La prose de Leïla Slimani ne serait pas de l’envergure de celle de Wajdi Mouawad. Ce discours est souvent utilisé face au constat des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes dans le secteur culturel. Il y aurait moins de femmes artistes parce qu’elles auraient, tout simplement, moins de talent, ou moins de choses à dire. Cet argument est d’une certaine manière irréfutable ; la notion de « talent » et de « valeur » dans le domaine artistique est par nature subjective et flottante, surtout dans le cas d’artistes contemporains pour lesquels l’histoire n’a pas encore tranché.
Donner la parole à Leïla Slimani ne signifie pas la confisquer aux autres, et cet acharnement pourrait bien décourager les intellectuelles qui seraient tentées de l’imiter, peu désireuses de devenir à leur tour les boucs émissaires de quiconque possède une connexion internet.
Pourtant, ce que les chiffres nous disent encore et encore[xii], c’est que les femmes bénéficient dès le début de leur carrière de moins de crédibilité et moins d’opportunités. La plupart des trajectoires artistiques le montrent : pour développer une œuvre puissante et originale, il faut souvent du temps. Les premières productions sont généralement qualifiées de « promesses », qui ne peuvent être tenues que si les créateurs et créatrices sont encouragés. A l’inverse, il est facile de tuer dans l’œuf une vocation, ou un projet littéraire encore fragile, en les traitant avec mépris ou condescendance. Dans le cas de Leïla Slimani, bien qu’elle ne soit pas une autrice débutante, ces méthodes de décrédibilisation se sont avérées redoutablement efficaces. Dès le deuxième épisode de son journal, elle renonce à raconter ce qu’elle vit, et adopte un ton beaucoup moins personnel – on peut supposer qu’elle pratique désormais une forme d’autocensure. Dans le troisième épisode, elle se concentre sur les conditions de vie des prisonniers, tentant ainsi de se conformer à la posture morale qu’on lui réclame. On notera que cela ne semble pas émouvoir ses détracteurs, qui se désintéressent alors pour la plupart de la question. Cela est assez logique, puisqu’elle est attaquée davantage sur ce qu’elle est, ou plutôt ce qu’elle est censée représenter, que sur ce qu’elle dit.
Quand bien même cette lecture serait fausse, et les attaques contre elle et ses consœurs n’auraient rien à voir avec leur sexe, les reproches qui leurs sont adressés restent très fragiles ; elles n’auraient pas de légitimité à parler d’elles-mêmes, ou à parler tout court, parce qu’elles sont privilégiées. Si Leïla Slimani est égocentrique lorsqu’elle consacre quelques paragraphes à elle-même, alors que dire de l’œuvre d’un autre prix Goncourt, Proust, bien au chaud dans son confort bourgeois pendant que les poilus mouraient dans les tranchées ? Ou encore de Raymond Radiguet, qui commence Le diable au corps en déclarant : « Que ceux déjà qui m’en veulent se représentent ce que fut la guerre pour tant de très jeunes garçons : quatre ans de grandes vacances ». Ces auteurs ne sont-ils pas indécents ? N’auraient-ils pas dû s’abstenir d’écrire ? La littérature, de par sa nature même, tend à donner de l’importance à des choses tout à fait dérisoires, y compris dans des situations de crises. C’est ainsi qu’elle peut saisir la complexité de l’expérience humaine.
Comme le dit Wajdi Mouawad, « à cause du geste même de l’écriture, des images surgissent (…) qui donnent de la perspective, une profondeur qui me permet de voir plus loin que le bout de mon nez[xiii]. ». L’entreprise littéraire est en effet à même d’ouvrir un espace de réflexion que l’actualité brûlante ne permet pas. Elle « [défait] le confinement par ce qui nous rend humain : la parole partagée[xiv] ».
Quoi que l’on pense de la qualité des journaux de confinement qui sont tenus aujourd’hui, il semble essentiel d’encourager, ou tout au moins de laisser être, toute tentative artistique pour continuer à dire et à penser le présent. Donner la parole à Leïla Slimani ne signifie pas la confisquer aux autres, et cet acharnement pourrait bien décourager les intellectuelles qui seraient tentées de l’imiter, peu désireuses de devenir à leur tour les boucs émissaires de quiconque possède une connexion internet. Certains voient, dans cette indignation le témoignage d’une fracture sociale de plus en plus profonde. Elle me paraît davantage être le symptôme d’un sexisme insidieux, mais puissant. Le message, somme toute, est clair : en temps de crise, laissez la parole aux hommes.
Hélène Pierson
#sexisme #male_gaze #silenciation #invisibilisation #autrice #discrimination #sexisme #privilège #grand_homme #talent #valeur
Lettre à Wajdi Mouawad
►http://www.crepegeorgette.com/2021/10/21/lettre-a-wajdi-mouawad
C’etait deja Wajdi Mouawad qui avait eu la bonne idée d’inviter le tueur de femmes Cantat pour qu’il pousse la chansonnette sur le cycle de Sophocle intitulé « les femmes ». Vivement que ce #grand_homme nous gratifie d’un spectacle sur l’enfance confié à Madzneff.
#fraternité #féminicide #féminicidophilie #male_gaze #discrimination #sexisme #invisibilisation #silenciation #manspreading
La mégère et le protecteur-collectionneur.
Je pense que je dois à ton égard représenter un mâle occidental alpha avec tous ses défauts alors que je suis un homme qui a fait un long cheminement pour etre qui il est à ce jour.
Ma perception est que tu considère mes paroles comme une prise de pouvoir et de contrôle alors que je me considère comme bienveillant et protecteur.
C’est ce que m’a écrit un collectionneur hier suite à mon refu de bosser avec lui. Mon refu n’etait pas lié au fait qu’il soit un homme, mais à sa mentalité qui me plaisait pas et j’en ai eu la confirmation dès que j’ai contrarié ses plans de bienveillant protecteur. Bien sur je lui ai pas demandé d’être bienveillant et protecteur mais qu’il soit un minimum respectueux et professionnel ca m’aurai pas dérangé. Il enchaine donc sur ceci :
A titre de collectionneur, je suis heureux en tout cas d’avoir acquis une de tes œuvres récentes les plus intéressantes et je te prie à ce titre de ne plus la diffuser en ligne ou la reproduire de quelque manière que ce soit sachant que je suis désormais l’unique propriétaire.
A titre de collectionneur ce patriarche a l’air très heureux du pouvoir qu’il croit avoir sur mon œuvre et sur moi. Le pouvoir de me faire taire. Sa bienveillance protectrice le pousse à tenté de me punir d’avoir refusé son offre en cherchant à me confisqué mon travail. Tant de bonté ca me fait chaud au cœur !
Avec de bienveillants protecteurs tel que lui, pas besoin de malveillants prédateurs...
Bref je lui ai rappelé la loi qui fait de moi l’unique propriétaire des droits de reproduction, en le remerciant d’avoir confirmé mes intuitions le concernant et lui précisant que j’étais syndiqué. J’étais bien contente de le remettre à sa place merci @monolecte pour le CAAP c’est grâce à toi que j’y suis.
Je pense que ca va m’inspiré un dessin ou deux. C’est un bel exemple à mon avis de comment les femmes artistes disparaissent : leurs « bienveillants protecteurs » les effacent quant elles n’exécutent pas leurs 4 volontés de dominants. Il a voulu m’exciser la parole mais heureusement j’ai un baubellum en acier trempé !
#censure #bienveillance #protection #sanction #art #artiste #invisibilisation #silenciation #syndicat #femmes #féminisme #argent #valeur #pouvoir #punir #patriarche #grand_homme #caap #domination #baubellum #mégèrisme
Oui, si tu as un souci avec ce blaireau, n’hésite pas à nous mobiliser.
Je peux reproduire dans le groupe privé du syndicat ?
Merci @monolecte et le CAAP pour le soutiens et oui tu peu partagé l’anecdote sur le groupe privé du syndicat avec plaisir.
Le cas échéant, tu pourrais aussi lui interdire d’exposer cette œuvre dans des conditions qui ne te conviendraient pas, au titre du droit moral de l’artiste sur son œuvre !
Oui je sais @vazi c’est le droit de retrait mais je vais pas m’en servir contre lui par contre je lui ai bien fait savoir qu’aucun usage reproductif ne lui est accordé hors des exceptions prevus par la loi et qu’en cas de revente il devra me payé un pourcentage comme le dit le droit de suite.
je me dis qu’en enlevant ou en remplaçant "artiste" par tout autre secteur ta phrase fonctionne à chaque fois : " _C’est un bel exemple à mon avis de comment les femmes artistes disparaissent : leurs « bienveillants protecteurs » les effacent quant elles n’exécutent pas leurs 4 volontés de dominants._ "
Loin d’être un phénomène isolé, le #cyberharcèlement touche en majorité les #femmes. Une enquête édifiante sur ce déferlement de #haine virtuelle, aux conséquences bien réelles. Avec le #témoignage d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, et de spécialistes de la question, qui en décryptent les dimensions sociologiques, juridiques et sociétales.
Les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles que les hommes d’être harcelées via #Internet et les #réseaux_sociaux. Ce constat, dressé par l’European Women’s Lobby en 2017, prouve que les #cyberviolences envers les femmes ne sont pas une addition d’actes isolés, mais un fléau systémique. Plusieurs études sociologiques ont montré qu’il était, en majorité, le fait d’hommes, qui, contrairement aux idées reçues, appartiendraient à des milieux plutôt socio-économiques plutôt favorisés. Se sentant protégés par le caractère virtuel de leurs actions, les auteurs de ces violences s’organisent et mènent parfois des « #raids_numériques », ou #harcèlement_en_meute, aux conséquences, à la fois personnelles et professionnelles, terribles pour les victimes. Celles-ci, lorsqu’elles portent plainte, n’obtiennent que rarement #justice puisqu’elles font face à une administration peu formée sur le sujet, à une législation inadaptée et à une jurisprudence quasi inexistante. Les plates-formes numériques, quant à elles, sont encore très peu régulées et luttent insuffisamment contre le harcèlement. Pour Anna-Lena von Hodenberg, directrice d’une association allemande d’aide aux victimes de cyberharcèlement, le phénomène est une menace directe à la #démocratie : « Si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se fassent écarter de cet #espace_public [Internet, NDLR] et disparaissent, alors nous n’aurons plus de #débat_démocratique, il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort ».
Acharnement haineux
#Florence_Hainaut et #Myriam_Leroy, deux journalistes belges cyberharcelées, recueillent les témoignages d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, (dont la chroniqueuse de 28 minutes #Nadia_Daam, l’humoriste #Florence_Mendez ou encore l’auteure #Pauline_Harmange), elles aussi insultées et menacées sur le Net. En partant des messages malveillants reçus par ces dernières, le duo de réalisatrices enquête sur la prolifération de la haine en ligne auprès de différents spécialistes de la question, qui décryptent les aspects sociologiques, juridiques ou encore sociétaux du cyberharcèlement.
►https://www.arte.tv/fr/videos/098404-000-A/salepute
–-> déjà signalé sur seenthis (▻https://seenthis.net/messages/919957 et ▻https://seenthis.net/messages/920100), mais je voulais y ajouter des mots-clé et citations...
#Renaud_Maes, sociologue (à partir de la min 16’30)
« Généralement c’est plutôt des hommes qui agressent sur internet et c’est plutôt des gens qui viennent de milieux socio-économiques plus favorisés (...), des gens qui viennent de la classe moyenne, voire de la classe moyenne supérieure. Cela permet de révéler quelque chose qu’on croit relativement absent : il existe une violence structurelle dans nos société, il existe une domination structurelle et on s’en est pas débarrassés. Clairement, encore aujourd’hui, c’est pas facile d’être un homosexuel, c’est pas facile d’être une femme, c’est pas facile d’être une personne racisée, c’est encore moins facile si on commence à avoir plusieurs attributs au même temps. C’est quelque chose qui parfait ne transparaît pas dans le monde social, parce qu’on a plus de self-control. Avec internet on voit bien que le problème est bien là et que dès qu’on a eu l’occasion d’enlever un peu de #contrôle_social, d’avoir, ne fut-ce que l’illusion, car ce n’est pas forcément vrai, moins de conséquences immédiatement les choses sont mises à nu. Et on voit qu’il y a de la violence, il y a du #rejet des personnes homosexuelles, il y a de la misogynie, il y a du racisme. »
#Ketsia_Mutombo, co-fondatrice du collectif « Féministes contre le harcèlement » (à partir de la min 22’30) :
« On est encore dans des sociétés où la parole publique ou l’espace public n’est pas fait pour les femmes, n’est pas fait pour les groupes minorés. On est pensé comme des personnes qui doivent rester dans l’espace domestique, s’acquitter du travail domestique, familial, relationnel, mais ne pas prendre la place. »
#Laurence_Rosier, linguiste (à partir de la min 22’45) :
"Les femmes qui s’expriment, elles s’expriment dans la place publique. (...) Et à partir du moment où ’elles l’ouvrent’, elles se mettent en #danger parce qu’elles vont en général tenir une parole qui n’est pas la parole nécessairement attendue. C’est quoi une parole attendue depuis des lustres ? C’est que la femme au départ elle doit respecter les #convenances, donc elle doit être polie, c’est elle qui fait l’éducation à la politesse des enfants, elle doit être mesurée, en retenue, pas violente. Et dès qu’elle adopte un ton qui n’est pas celui-là, qui est véhément, qui est agressif, qui est trivial, sexuel... et bien, on va lui faire sentir que justement elle sort des codes établis et elle va être punie
#Lauren_Bastide (à partir de la minute 22’18) :
« Je trouve que le cyberhacèlement a beaucoup de résonance avec le #viol et la #culture_du_viol, qu’il y a ce continuum de la simple interpellation dans la rue au viol. Pour moi c’est pareil, il y a le petit mot écrit, le petit commentaire un peu haineux sous ta photo et puis le raid qui fout ta vie par terre. Il y a cette espèce de #tolérance de la société pour ça... ’c’est le tarif en fait... il ne fallait pas sortir la nuit, il ne fallait pas te mettre en jupe’. ’Bhein, oui, c’est le tarif, t’avais qu’à pas avoir d’opinion politique, t’avais qu’à pas avoir un métier visible. Les conséquences qu’il peut y avoir c’est que les femmes sont moins prêtes à parler, c’est plus difficile pour elles. Prendre la parole dans l’espace public quand on est une femme c’est l’#enfer. Il faut vraiment être très blindée, très sure de soi pour avoir la force d’y aller. Surtout quand on va exprimer une opinion politique »
#Anna-Lena_von_Hodenberg, Hate aid (à partir de la minute 33’48) :
« Nous devons réaliser qu’internet c’est l’espace public au même titre que la vie physique. »
#Emma_Jane, autrice du livre Misogyny Online (à partir de la minute 35’30), en se référant au fait que le sujet n’est pas vraiment traité sérieusement...
"La plupart des politiciens sont de vieux hommes blancs, ils ne reçoivent pas d’insulte raciste, ils ne reçoivent pas d’insultes sexistes, ils n’ont pas grandi avec internet.
#Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 39’20) :
« Ce qui est choquant ce n’est pas seulement la haine dont j’ai été la cible, mais le fait que beaucoup de femmes sont visées par ce type de violence sexualisée. (...) On se sent personnellement visé, mais il s’agit d’un problème systémique, c’est caractéristique de l’extrême droite qui ne supporte pas que les femmes soient autre chose que des femmes au foyer et qu’elles jouent un rôle actif dans la société. (...) Il ne s’agissait pas d’une phrase, mais de milliers de messages qui ne disparaîtraient jamais. Pour toutes ces raisons j’ai porté plainte. Et j’ai été stupéfaite quand la réponse, se basant selon moi sur une mauvaise interprétation de la jurisprudence a été qu’en tant que femme politique je devais accepter ce genre de messages. (...) ’Détritus de chatte’, pour les juges en Allemagne, c’était de la liberté d’expression’. »
#Laurence_Rosier (à partir de la minute 41’35) :
« La liberté d’expression est invoquée aujourd’hui, pas dans tous les cas, mais dans beaucoup de cas, pour justifier des discours de haine. Et les discours de haine c’est pas soudain que la haine sort, c’est parce que ça a été permis et favorisé par ’oh, une petite blague sexiste, une petite tape sur l’épaule, un petit mot d’abord gentil’ et que progressivement on libère le niveau du caniveau. »
#Florence_Mendez, humoriste (à partir de la minute 43’01) :
« Le sexisme que même pour moi était acceptable avant, parce qu’on a toutes nagé dans cette mer en ce disant ’ça va, l’eau n’est pas si salée, je peux en boire encore un peu !’... On a toutes laissé passé ça. Et maintenant il y a des choses qui sont juste insupportables. (...) Je ne laisse plus rien passer du tout, rien passer du tout dans ma vie de tous les jours. »
#Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 43’25) :
« ça me rappelle ce slogan des mouvements féministes des années 1970 : ’Le pouvoir des hommes est la patience des femmes’. Il faut juste qu’on arrête d’être patientes. »
Anna-Lena von Hodenberg (à partir de la minute 47’32) :
« Si on laisse courir les choses, sans régulation, sans poursuites judiciaires, si en tant que société on continue à rester des témoins passifs, alors ça aura des conséquences massives sur nos démocraties. Nous voyons déjà maintenant aux Etats-Unis : la polarisation. Nous l’avons vu en Grande-Bretagne pendant le Brexit. Et ça, c’est juste un avant-goût. Le net est l’espace public le plus important que nous avons, si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se font écarter de cet espace public, qu’elles disparaissent, alors nous n’avons plus de débat démocratique, alors il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort et par conséquent, dans le débat public, régnera la loi du plus fort. Et ça, dans nos cultures démocratiques, nous ne pouvons pas l’accepter. »
Voix off (à partir de la minute 52’40) :
« ’Fermer sa gueule’, c’est déserter les réseaux, c’est changer de métier, adopter un ton très polissé, c’est refuser des opportunités quand elles sont trop exposées. Et serrer les dents quand on est attaqué, ne surtout pas donner l’impression de se plaindre. »
#Florence_Mendez (à partir de la minute 53’40) :
«C’est la fin de la tranquillité.»
#fait_de_société #cyber-harcèlement #menaces #santé_mentale #violence_structurelle #domination_structurelle #misogynie #racisme #sexisme #intersectionnalité #insulte #espace_numérique #punition #code_établi #plainte #impunité #extrême_droite #fachosphère #liberté_d'expression #polarisation #démocratie #invisibilisation #silenciation #principe_de_la_nasse #nasse
#documentaire #film_documentaire
#Féministes_contre_le_cyberharcèlement
Créé le 3 janvier 2016, Féministes contre le cyberharcèlement est un collectif féministe intersectionnel, constitué en association loi de 1901 depuis mai 2017, et mobilisé contre les violences faites aux femmes, aux filles et aux personnes LGBTQIA+ via les outils numériques. Le collectif est à l’origine de la campagne #TwitterAgainstWomen et a pour objectif de sensibiliser l’opinion et les réseaux sociaux au cyberharcèlement et aux cyberviolences, d’orienter les victimes et de les informer sur les recours possibles.
Misogyny Online
Misogyny Online explores the worldwide phenomenon of gendered cyberhate as a significant discourse which has been overlooked and marginalized. The rapid growth of the internet has led to numerous opportunities and benefits; however, the architecture of the cybersphere offers users unprecedented opportunities to engage in hate speech. A leading international researcher in this field, Emma A. Jane weaves together data and theory from multiple disciplines and expresses her findings in a style that is engaging, witty, and powerful. Misogyny Online is an important read for students and faculty members alike across the social sciences and humanities.
▻https://us.sagepub.com/en-us/nam/misogyny-online/book245572
HateAid ist die einzige Beratungsstelle Deutschlands, die ausschließlich Betroffene von digitaler Gewalt unterstützt.
S’exprimer en public, un défi encore plus grand pour les femmes
▻https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/05/08/s-exprimer-en-public-un-defi-encore-plus-difficile-pour-les-femmes_6079610_4
Moins encouragées et moins valorisées que les garçons lorsqu’elles prennent la parole en classe, les filles arrivent dans l’enseignement supérieur avec moins d’aisance à l’oral. Un désavantage qui se ressent ensuite dans le monde professionnel.
Les femmes, ces jacasseuses, de vraies pipelettes ! Les clichés ont la peau dure. Ils cachent cependant une réalité tout autre, du monde scolaire à l’univers professionnel, mesurée par de multiples études : celle d’un espace sonore public largement dominé par les hommes et de femmes moins encouragées et moins valorisées dans cet exercice depuis le plus jeune âge. Une question aux enjeux multiples, alors que les oraux prennent une place de plus en plus cruciale dans les processus de sélection et d’évaluation, du bac à l’enseignement supérieur.
« Dès la crèche, on a schématiquement des filles qui demandent la parole et des garçons qui la prennent », explique Isabelle Collet, professeure en sciences de l’éducation à l’université de Genève. A l’école, « divers travaux montrent que les garçons sont ensuite à l’origine d’environ deux tiers des prises de parole en classe ». Si ce phénomène a eu tendance à se corriger au primaire ces dernières années, les études dans le secondaire attestent d’un déséquilibre toujours marqué. En 2015, la chercheuse a mené une enquête au sein de neuf classes suisses, lors de « cours dialogués » dans différentes matières, et observé scrupuleusement les prises de parole des élèves. En moyenne, les garçons sont intervenus 2,3 fois plus que les filles et étaient deux fois plus sollicités par les professeurs. En outre, ils avaient presque trois fois plus d’interventions orales « hors sujet ».
« Sages et discrètes »
« Les bébés de sexe féminin sont pourtant plus amenés que leurs homologues masculins à développer une communication verbale. Mais ces capacités langagières précoces ne leur donnent pas accès à la prise de parole en public par la suite. Car le problème n’est pas de parler, mais de s’autoriser à être visible par la parole », analyse Isabelle Collet. On ne les incite pas à cette visibilité, abonde la sociologue Marie Duru-Bellat, chercheuse à l’Institut de recherche en éducation, autrice de La Tyrannie du genre (Presses de Sciences Po, 2017) : « Les filles ont intégré qu’on attend d’elles qu’elles soient sages et discrètes. On leur apprend aussi très tôt à faire attention aux autres, à écouter et à prendre en compte le point de vue des camarades. »
#paywall #sexisme #silenciation #invisibilisation #femmes #manterruping #mansplanning #manspreanding
En classe, les garçons, eux, ne vont pas hésiter à occuper l’environnement sonore et à interrompre le professeur. « Ils prennent plus souvent la parole de façon spontanée, d’ailleurs pas toujours en lien avec le cours dispensé », remarque la sociologue. C’est accepté, voire valorisé comme un attribut de virilité. « Il y a dans l’imaginaire collectif l’idée que les garçons sont plus turbulents, qu’ils ont besoin de s’exprimer, et que c’est bien normal. On le tolère, tout comme on les laisse salir leurs habits. Les filles sont, elles, plus vite rabrouées quand elles transgressent les règles », observe-t-elle.
Alors que les enseignants eux-mêmes ont tendance à interroger moins souvent les filles que les garçons, comme l’ont montré plusieurs études, le contenu des interactions a aussi tendance à différer selon le genre de l’élève. « Les filles sont davantage sollicitées pour rappeler les notions précédentes, une forme d’assistance pédagogique, puis les garçons sont appelés à faire avancer le cours, à créer du neuf », observe Isabelle Collet.
Les enseignants encouragent aussi davantage ces derniers, soulevait la professeure en sciences de l’éducation Nicole Mosconi, dans son article « Effets et limites de la mixité scolaire » (Travail, genre et sociétés, n° 11, 2004). « Ainsi, les garçons apprennent à l’école à s’exprimer, à s’affirmer, à contester l’autorité, et les filles à être moins valorisées, à prendre moins de place physiquement et intellectuellement, et à supporter, sans protester, la dominance du groupe des garçons, en somme à rester “à leur place” », écrivait-elle.
Véronique Garrigues, enseignante d’histoire dans un collège classé REP du Tarn, a pris conscience de ce déséquilibre il y a quelques années. « Comme dans la cour de récré, les garçons prennent la place qu’on leur laisse très volontiers, constate-t-elle. Alors, quand au bout de trois réponses, je n’ai entendu que des élèves masculins, je fais en sorte que ce soit ensuite une fille. Mais ce n’est pas parce que je les interroge qu’elles acceptent de répondre. » Le stress est patent : tête baissée, mains tripotant ses affaires, phrases écourtées. « Prendre la parole, c’est s’exposer au regard des autres. Une angoisse pour certaines. »
« Bastion masculin »
Parler en public est en effet un exercice qui engage pleinement le corps et l’esprit, et qui demande une bonne dose de confiance en soi. « Or, à l’école comme en réunion, les femmes ont tendance à plus se demander : ce que je pense vaut-il le coup d’être dit ? », pointe Marie Duru-Bellat. Pourtant détentrices de meilleurs résultats scolaires, elles se mettent très jeunes à douter de leurs compétences. Ainsi dès 6 ans, lorsqu’on leur présente un personnage comme « intelligent », les petites filles y associent plutôt le sexe masculin, montre une étude américaine publiée en 2017 dans la revue Science.
Rien d’étonnant quand on sait que leur expression peut être déjà jugée illégitime seulement quelques mois après la naissance. C’est ce que révèlent des chercheurs de l’Institut des neurosciences Paris-Saclay basé à Saint-Etienne. En 2016, ils ont mesuré la perception des pleurs de bébés : ceux attribués à des filles – d’ailleurs souvent à tort – étaient alors jugés moins justifiés, ne relevant pas d’une véritable souffrance. « A divers niveaux, la société ne cesse de renvoyer aux femmes que leur parole compte moins », souligne Marie Duru-Bellat.
Le poids des représentations et de l’histoire n’est pas étranger au sentiment d’illégitimité que beaucoup ressentent en la matière. « L’art oratoire est traditionnellement un bastion masculin, observe Christine Bard, spécialiste de l’histoire des femmes. Pendant des siècles, les occasions pour les femmes de prendre la parole dans les lieux publics religieux ou laïcs étaient rares : elles étaient exclues des tribunes et n’ont accédé à l’université que sur le tard. Cet héritage laisse des traces. » Aujourd’hui, les modèles de voix féminines sont encore peu nombreux – ainsi du faible taux d’expertes entendues dans l’audiovisuel (de 38 %, la proportion est tombée à 20 % avec la pandémie de Covid-19, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel).
« L’oreille qu’on porte sur la parole des femmes a été et reste très cruelle, ajoute Christine Bard. Les travaux montrent que le public écoute moins les femmes et déprécie leur voix, trop perchée, trop aiguë. » Leurs paroles sont vite disqualifiées. « Exposées, elles sont d’abord jugées par le regard, sexualisées avant même d’être entendues. Pour Rousseau, la femme qui parle en dehors de son foyer est d’ailleurs du côté de l’impudeur. » Point trop ne faut d’assurance pour celle qui s’y risque : une étude de Yale publiée en 2012 montre que, alors que les hommes qui parlent abondamment sont perçus comme des leaders de qualité, les femmes qui font de même sont au contraire rejetées par l’audience chargée de les noter.
Une parole dévalorisée, peu écoutée, souvent coupée… « En classe aussi, les garçons qui veulent tout le temps la parole peuvent se montrer très désagréables contre ceux qui leur volent la scène, surtout les filles, constate Isabelle Collet. Quand elles tentent de le faire et qu’elles ne sont jamais interrogées, comme les garçons parlent spontanément, ou bien moquées, elles finissent par lâcher l’affaire. »
Quelles conséquences sur leur parcours ? Dans le secondaire, « ce moindre accès à la parole ne pose pas problème aux filles en termes de compétences didactiques », observe-t-elle. Même pour les oraux du baccalauréat, qui sont surtout, dit-elle, une « validation de ces compétences ». Mais cela les prive d’acquérir les techniques sociales de mise en valeur de leurs capacités et de leurs succès nécessaires par la suite. « Dès l’enseignement supérieur, les règles du jeu changent. Il faut promouvoir son travail, se distinguer, se rendre visible. Ce que, incitées à rester en retrait, les filles n’ont pas appris à faire », regrette la chercheuse.
Des épreuves pénalisantes
Si bien que « leurs meilleurs résultats ne leur ouvrent pas les portes de certaines filières sélectives et qu’elles rentabilisent moins, à diplôme égal, leur bagage scolaire », écrit-elle. Dans certains oraux de concours notamment, les écoles recherchent de plus en plus ces dernières années « l’expression d’une motivation mais aussi d’une individualité, d’une certaine personnalité. Il y a tout un travail de mise en scène sous-jacent auquel les jeunes femmes adhèrent moins », rappelle la sociologue et spécialiste des concours Annabelle Allouch, qui souligne également l’interférence de « biais de genre » inconscients lors de ces oraux, « même chez des jurys avertis ».
A l’Ecole nationale d’administration, un rapport interne relevait, en 2012, ce traitement défavorable aux femmes qui, avec un taux de réussite similaire à celui des hommes aux écrits anonymisés, étaient évincées à l’issue du grand oral. En 2020, à l’Ecole normale supérieure, avec la suppression des oraux due à la crise sanitaire, la part d’admises a, là, bondi de 54 % à 67 % dans les filières littéraires. Difficile de démêler l’impact de la disparition de l’oral et celui des conditions de préparation particulières pendant la pandémie – ou encore de l’absence des mécanismes de rééquilibrage qui, à l’oral, viennent favoriser le sexe minoritaire (étudiés par l’économiste du travail Thomas Breda). Mais le résultat a interpellé nombre d’enseignants.
Emma Bouvier, 21 ans, a bien senti un tournant en entrant à Sciences Po. Alors que participer en classe ne lui posait pas de problème au lycée, cela a changé dans le supérieur, où « la prise de parole prend beaucoup de place, en classe comme en dehors ». En quête de clés, elle s’est renseignée sur l’association d’art oratoire de l’école. « J’avais l’image d’un espace réservé aux hommes, les figures prises pour parler d’éloquence étant quasiment toutes masculines. Puis j’ai vu que la présidente était une femme, cela m’a ouvert une porte. » Depuis, l’étudiante s’investit dans L’Oratrice, un groupe qui promeut l’égalité dans l’éloquence et organise des formations à destination des étudiantes.
Chez celles qui s’y inscrivent, « ce qui ressort le plus est l’autocensure et une déstabilisation face aux comportements désagréables récurrents, comme se faire couper la parole, décrit-elle. Beaucoup viennent aussi après un premier stage et racontent s’être senties effacées, regrettant de ne pas avoir réussi à s’imposer. On les aide à prendre confiance. » L’enjeu est majeur dans le monde du travail, « où on vous demande de bien faire mais surtout d’aller le faire savoir », souligne Isabelle Collet. Pour Emma Bouvier, même si c’est à pas de souris, on avance toutefois dans la conquête de la prise de parole en public : les deux dernières éditions du prix d’éloquence Philippe-Seguin de Sciences Po ont été remportées par des femmes.
Faut-il donner une voix à Lolita, l’héroïne silencieuse de Nabokov ? - Les Inrocks
▻https://www.lesinrocks.com/livres/la-lolita-de-nabokov-au-coeur-de-deux-ouvrages-176619-09-08-2019
(...) le livre-enquête de l’Américaine Sarah Weinman, Lolita, la véritable histoire, paraîtra le 25 septembre (on y reviendra). L’auteure y met en parallèle l’écriture de Lolita en 1948 avec un fait divers advenu au même moment : le kidnapping de la jeune Sally Horner, 11 ans, par le pédophile Frank La Salle.
Elle démontre comment celui-ci aurait inspiré Nabokov. Mieux, comment il aurait été le déclic lui permettant de donner forme à un roman autour duquel il tournait depuis des années. Pendant deux ans, La Salle et la petite Sally voyagèrent à travers les Etats-Unis en voiture, et l’homme l’inscrira même un temps à l’école, bref, comme Humbert H et Lolita.
En période MeToo, le geste de Christophe Tison a tout l’air d’un sauvetage : donner enfin une voix à la victime, faire entendre les mots d’une femme abusée. Sauf qu’il y a dans ce geste quelque chose de dérangeant : comme si Lolita avait été une victime réelle. Pire : comme si, victime de Vladimir Nabokov lui-même, qui a choisi de ne pas lui donner de voix, il fallait réparer ce “dommage” qu’un écrivain fait subir à son personnage.
Christophe Tison tente de donner une voix à Lolita…
Or il n’y a pas d’ambiguïté dans le roman de Nabokov : Lolita est bien la victime d’hommes pervers, malades. Elle est le symbole de la capacité des hommes à la violence sexuelle, au mal (l’affaire se répétera avec Clare Quilty, un autre pédophile croisé sur sa route).
Par ailleurs, on doute fort qu’une gamine de 12 ou 13 ans s’exprime ainsi : “Moi, petite fille recluse dans les terres stériles et les jardins mesquins de Ramsdale, ses petites barrières blanches (…).” Son langage semble à nouveau confisqué, au profit de celui de l’auteur. Qui par ailleurs la maltraite encore davantage en lui faisant accepter la proposition de Quilty de tourner dans des pornos alors que dans Lolita, elle refuse.
Si Weinman ne condamne évidemment jamais Nabokov, affirmant qu’il est un génie, l’enjeu de son livre est pourtant ambigu. En voulant montrer, dit-elle, le vrai visage de l’horreur qu’a subie dans la vraie vie une petite fille réelle, elle veut aussi restituer l’horreur qu’a subie le personnage de Lolita derrière l’écran des mots poétiques, désirants du narrateur Humbert H. Comme si, là encore, il fallait sauver Lolita… de la littérature ?
Ca a l’air pas terrible le bouquin de Christophe Tison, rien que le titre est pourris puisque si c’est le journal intime de la fillette alors ca aurait du etre le Journal de D. Dolorès déteste que Hum l’appelle Lolita et n’aurais pas écrit le journal de L pour elle. Ensuite le fait que Christophe Tison ecrive comme un sous nabokov qui se tripote et prête se style prétentieux très masculin à Dolorès et lui fasse tourné un porno alors qu’elle le fait pas dans le bouquin, me donne plutot de haut le coeur. #male_gaze #silenciation #lolita
ouais il a l’air de s’être loupé, mais sa bio est plutôt bien foutue, j’ai trouvé.
Inceste à hurler du silence
Replay france 3 Aquitaine | France tv
▻https://www.france.tv/france-3/nouvelle-aquitaine/la-france-en-vrai-aquitaine/2369429-emission-du-lundi-22-mars-2021.html
Inceste à hurler du silence
diffusé le lun. 22.03.21 à 23h30
disponible jusqu’au 22.04.21
art de vivre
52 min
tous publics
plus que 2j
De quelle guérison parler lorsque le corps a été violenté, l’identité humiliée, l’interdit transgressé, la loi a été bafouée ? Depuis 20 ans, la Maison d’Accueil Jean Bru à Agen aide les victimes à restaurer l’estime de soi, l’identité individuelle, la place dans la généalogie. Le but des équipes de la maison d’accueil est de les libérer de l’aliénation psychologique et de la honte, un travail sur le moyen et le long-terme. En oeuvrant à la réconciliation des victimes avec elles-mêmes, cela contribue à les aider à recréer une vie ordinaire avec une histoire singulière. La réalisatrice Hélène Trigueros a recueilli, au cours de ce film inédit, des témoignages de victimes prêtes à s’exprimer sur leur traumatisme ainsi que des personnels soignants.
(@tintin - jusqu’à ce jeudi soir sur le site - j’avais vu mais merci pour le cc sur l’autre seen)
Plein d’infos/actus sur le site lié à la Maison d’accueil #Jean_Bru :
CRI-ADB » Qui sommes-nous ?
▻https://cri-adb.org/qui-sommes-nous
CRI-ADB : Centre de Ressources Inceste de l’Association Docteurs Bru
Le CRI-ADB est un service créé par l’Association Docteurs Bru afin de contribuer activement au traitement et à la diffusion de l’information liée à la thématique des violences sexuelles intrafamiliales sur mineur.e.s.
Historique
Depuis 1996, l’Association Docteurs Bru développe et met en œuvre, au sein de la Maison d’accueil Jean Bru, un dispositif d’accompagnement éducatif et thérapeutique pour des jeunes filles victimes de violences sexuelles intrafamiliales. Les pratiques éducatives s’y inscrivent en résonnance avec un travail permanent de recherche et d’analyse supervisé par un Conseil scientifique dont les travaux sont régulièrement formalisés par des publications, des colloques, des séminaires, des recherches.
En 2015, l’Association Docteurs Bru s’est doté d’un service documentaire afin d’accompagner ses instances dans le processus d’information, de réflexion et de mise en œuvre de leurs actions.
En 2018, le CRI-ADB ouvre son site internet et propose gratuitement un ensemble de services au public.
Portail d’information
A terme, ce site internet a pour objectif de couvrir les questions relatives :
aux effets de l’inceste et à la spécificité du fait incestueux,
à la prise en charge de personnes concernées par des actes d’inceste,
aux démarches et au cadre juridique,
à l’inceste comme sujet de recherche scientifique et clinique.
Le site internet a pour principales missions de :
mettre en valeur la production intellectuelle et les pratiques professionnelles par le moyen d’une base de données spécifique de références bibliographiques,
signaler les événements et l’actualité en proposant des services de veille et de diffusion sélective de l’information.
La finalisation de cet outil est en cours. Les fonctionnalités et le volume d’information s’enrichiront au fil du temps.
Poster de présentation du CRI-ADB
▻https://cri-adb.org/uploads/2020/02/poster-cri-adb_cifas-2019-06.pdf
#toctoc ?
Il reste 3 heures pour le visionner. Si une personne veut bien le télécharger et mettre à dispo, ce serait bienvenu. (@sinehebdo, au cas où, comme la dernière fois ? Merci encore !)
Bonjour, téléchargé et débuté le visionnage mais seulement le premier quart d’heure dispose du son, chez vous c’est pareil ?
merci de vos réponses/solutions ++
(@tintin - Urgent. Qui peut enregistrer ce docu et le mettre à dispo ? Il n’est visible que jusqu’à ce soir minuit. Merci !) //edit 26/03 : Merci pour vos retours ! y’a d’autres docus sur France3 qui sont supers//
Le sous-sol de nos démons
La France en Vrai - Midi-Pyrénées -
en streaming - Replay france 3 Midi-Pyrénées | France tv
▻https://www.france.tv/france-3/nouvelle-aquitaine/l-heure-d/2289237-la-france-en-vrai.html
aussi là sans inscription :
▻https://www.francetelevisions.fr/le-club/evenements-exclusifs/avant-premiere-le-sous-sol-de-nos-demons-5075
disponible jusqu’au 26.03.21
société
52 min
2019
tous publics
réalisé par Baptiste de Cazenove, Olivier Laban-Mattei
(non ! Fanny Fontan et écrit avec Feriel Alouti)
plus que 5h
A l’hôpital Lapeyronie de Montpellier, tous les jours Magali écoute les récits de pédophiles et pédocriminels, au sein du CRIAVS (Centre de ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles). Tous les jours, Mathieu tente de convaincre, en dehors du centre, de l’importance de mettre en place un numéro unique pour pédophiles et éviter les passages à l’acte. Les consultations et les groupes de paroles que Magali anime se trouvent à l’intérieur de l’hôpital. Dans un huis-clos caché aux yeux de tous, des hommes malades et pour la plupart condamnés pour des crimes sexuels, atterrissent ici. Au sous-sol de l’hôpital, au bout de longs couloirs, dans des pièces fermées, parfois obscures, ils ont l’obligation d’être suivis.
je connais de nom, mais jamais capté comment ça marchait...
ce truc d’empathie, on peut aussi en entendre parler dans les arts martiaux, dans le rapport à #l'adversaire (puisqu’on parle de #démons).
Je l’ai maté direct, c’est franchement bien. C’est marrant mais j’ai l’impression que c’est la piste qui donne le plus d’espoir, de voir certains certaines capables de soigner ou de tenter de soigner ces tarés.
Pendant 7 jours ici :
▻https://we.tl/t-PPEoVKTcQM
Redisponible :
Le sous-sol de nos démons
documentaires 53 min 2021 tous publics
Vidéo sous-titré
diffusé le mar. 23.11.21 à 0h04
disponible jusqu’au 23.12.21
réalisé par : Fanny Fontan
Chaque jour, Magali et Mathieu, psychologue et psychiatre, organisent des groupes de paroles et écoutent les récits de pédophiles et de pédocriminels. Ce documentaire suit l’équipe soignante de l’hôpital Lapeyronie de Montpellier, à la recherche de solutions pour empêcher les actes de violences sexuelles sur mineurs.
►https://www.france.tv/documentaires/science-sante/2893485-le-sous-sol-de-nos-demons.html
Marie Peltier quitte Twitter (pas la peine de mettre le lien, ça va fermer)
Bonjour. J’avais laissé ce compte ouvert parce qu’une procédure en justice est en cours, pour pouvoir remettre la main sur certaines choses facilement. Mais cela n’est désormais plus nécessaire. Je vais donc le désactiver demain. L’occasion de faire un retour sur ce choix. /1
J’ai déserté Twitter il y a plus de 3 mois. Je me suis imposé de ne plus consulter ce réseau. Les seules infos qui me sont parvenues sont celles que telle ou telle personne m’ont transmises. L’occasion de dire que je ne suis PAS demandeuse qu’on me transmette quoi que ce soit./2
Je ne suis pas demandeuse car j’ai quitté cette boucle infernale de l’actu en continu. Je prends le temps de la réflexion de fond pour continuer à proposer une parole d’analyse. Je prends aussi le temps judiciaire pour me défendre vis-à-vis de ce que j’ai subi ici. /3
Je voulais revenir sur les raisons de mon départ de ce lieu que j’ai occupé comme un lieu d’interpellation politique mais aussi de partage de mon travail. Un lieu que j’ai d’abord et avant tout utilisé pour informer sur la Syrie et sensibiliser au conflit syrien. Sans regret. /4
Il serait facile et + confortable à vrai dire de dire « je suis partie à cause des mecs qui me traitaient de sale pute ». Cela rentrerait bien dans la dynamique des nanas qui quittent Twitter à bout, sous le flot d’insultes. J’étais à bout. Mais pas pour cette raison. /5
Twitter est un lieu où se jouent moult jeux pervers, de pouvoir, d’humiliation et d’invisibilisation. Twitter est un lieu où certain.e.s partagent sans compter leur travail. Et où d’autres y piochent sans compter aussi. C’est le jeu. Sauf quand cela se fait sans respect. /6
L’affaire de la « ligue du lol » a été utilisée par certains pour présenter cette problématique du shaming comme passée. Alors qu’il est question d’un modèle généralisé sur Twitter : celui des boysclub qui s’entendent parfaitement pour faire comme si ton taf n’existait pas. /7
Cela a évidemment des répercussions hors Twitter : voir certains journalistes reprendre mot pour mot ce que tu as formulé pendant des années, bien seule, dans ton domaine d’expertise sans même te citer, c’est une manière tjs renouvelée de perpétuer cette mesquinerie assez inouïe/8
Voir des « experts » que tu ne connais pas faire des comptes trolls pour se foutre de ta gueule et d’autres femmes est une chose. Voir leur bande de potes observer cela et bouffer du pop-corn en est une autre. Les voir faire semblant de ne pas comprendre est insupportable. /9
C’est un problème politique avant tout mais aussi de santé mentale qui est en train de prendre de l’ampleur : les réseaux sociaux exacerbent les addictions, les jalousies, les frustrations & paranoïas diverses. La « trumpisation » se nourrit de cette débâcle. Débâcle éthique. /10
L’éthique c’est l’exigence vis-à-vis de ns-mêmes. On ne peut comprendre le marasme politique actuel – et le conspirationnisme mainstream - sans appréhender ce triomphe de la posture : cette manière de jeter continuellement à l’extérieur de soi le mal politique qui ns gangrène/11
J’ai toujours été très attachée à cette exigence : vis-à-vis de ma propre parole & vis-à-vis de « mon camp ». C’est une position inconfortable mais j’ai l’intime conviction que c’est ce qui fait bouger les lignes. Cet inconfort, je l’ai choisi et l’assume donc pleinement. /12
Si je fais le choix d’être implacable sur cette dimension éthique de mon travail, je ne peux l’exiger d’autres. Par contre, j’ai aussi le choix de dire que de tels comportements décrits plus hauts sont lamentables. Qu’ils nous abîment et abîment le débat public. /13
J’ai donc quitté Twitter car je ne voulais plus être abîmée par ces jeux d’entre-soi (machistes, classistes, corporatistes). Ou plutôt parce qu’ils m’ont suffisamment abîmée pour que je me sente aujourd’hui pleinement libre de m’en affranchir. Prenez soin de vous. /14
Première délégation « Sécurité Globale » : on ne voit que des hommes à l’image. Je le souligne ... je perds des points.
Super clip contre les violences policières : 33 rapeurs / 3 rapeuses. Je le souligne ... je perds des points.
3 heure du mat, un mec dont j’aime beaucoup le taf va pas bien et demande si on peut causer au téléphone. Très vite je comprends que le problème est qu’il y a des critiques et il semble penser que j’y peux quelque chose. Je lui souligne le fait qu’il ne faut pas confondre critique politique et attaques personnelles, le manque de représentation féminine dans ce à quoi il participe... je perds des points.
Etc. Etc. Etc.
Ad nauséam.
Un jour peut-être moi aussi je partirai. Pour l’instant je tiens le coup, je suis beaucoup moins exposée que Marie Peltier.
Quelques autres threads de Marie Peltier :
▻https://seenthis.net/messages/875739
Violences dans le judo : « Un papa ne devrait pas avoir à entendre des choses aussi effroyables »
▻https://www.leparisien.fr/sports/violences-dans-le-judo-un-papa-ne-devrait-pas-avoir-a-entendre-des-choses
Quel "drôle" de titre ! le pbl c’est pas que la gosse ai subit des violences sexuelles, le pbl c’est qu’un papa ai entendu des choses efforyables....
Une belle illustration de comment on apprend aux survivantes de l’inceste à se taire.
Ou peut-être une nuit 2/6 : « Apprendre à se taire »
►https://www.youtube.com/watch?v=DjasrY1UvJk
L’article commence :
« Philippe est un papa meurtri. Un papa en colère aussi. Fin octobre, C., sa fille âgée de 23 ans, avait raconté dans nos colonnes comment, lorsqu’elle avait 13 ans, son professeur de judo aurait abusé d’elle pendant plus d’un an. »
Donc, ce qui est en avant, c’est le père et son ressenti (la fille, on s’en ballek). Et il n’a pas entendu grand chose, puisque sa fille a préféré raconté directement à un journal (la vraie meurtrissure ?).
Le titre dit que si une jeune fille n’a pas de père, c’est mieux. Ou bien il dit que si elle a un père, elle ne doit rien dire. Ou bien que si on est un père, c’est mieux de pas écouter. C’est pas un titre, c’est un memento du violeur.
Les pères, ces petites choses dont la tranquillité ne devrait jamais être écornée. Ce titre est incompréhensible.
Mais tout l’article, il n’y a rien qui va.
Ce titre est compréhensible si on écoute la vidéo que j’ai jointe ; "Ou peut-être une nuit 2/6 : « Apprendre à se taire »". Video que j’ai deja référencé sur seenthis. Le problème des violences sexuelles (dans la video il est question en particulier de l’inceste) c’est pas qu’elles arrivent, c’est que les victimes brisent l’omerta. Une bonne victime de viol c’est une morte, si la femme ou la fille survie c’est qu’elle le voulait bien et n’était pas si vertueuse que ca. voire ici ; ►https://seenthis.net/messages/839115
#déni #omerta #silenciation #patriarcat #culture_du_viol #male_gaze #inversion_patriarcale #violences_sexuelles #sport #judo #éducation #paternalisme
Mais tout l’article, il n’y a rien qui va.
il n’y a pas que l’article qui va pas bien mais carrément le titre : « Le Parisien ».
l’e-monde donne dans le même registre violophile que le parisien
Les témoignages de violences sexuelles fragilisent le judo français
Injustices - Ou peut-être une nuit
Louie Media
#TW
Dans cette deuxième saison d’Injustices, « Ou peut-être une nuit », Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l’inceste.
Ou peut-être une nuit 1/6 : « Ce que ma mère ne m’avait jamais dit
▻https://www.youtube.com/watch?v=K_btxsjH0gA
Ou peut-être une nuit 2/6 : « Apprendre à se taire »
►https://www.youtube.com/watch?v=DjasrY1UvJk
Ou peut-être une nuit 3/6 « L’Ampleur du problème »
▻https://www.youtube.com/watch?v=AgAX2LJ2eZk
Ou peut-être une nuit 4/6 : « Une histoire de haine et de domination »
▻https://www.youtube.com/watch?v=SWXO-lw86Ig
Ou peut-être une nuit 5/6 : « Les poupées russes du silence »
▻https://www.youtube.com/watch?v=JbF424IRwd4
Ou peut-être une nuit 6/6 : « Le monde que construit l’inceste »
▻https://www.youtube.com/watch?v=dDoxMjfxlFI
Inceste, le prochain combat
▻https://www.youtube.com/watch?v=kcRZGbgCrmI
Dernière partie
Ou peut-être une nuit – Table ronde : Que faire pour agir contre l’inceste ?
▻https://www.youtube.com/watch?v=xS1zfgJvRXE
VICTOIRE DE LA CAMPAGNE BDS SUR LE BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS : LA FRANCE CONDAMNEE PAR LA CEDH
La Campagne BDS France, le 11 juin 2020
▻https://www.bdsfrance.org/victoire-de-la-campagne-bds-sur-le-boycott-des-produits-israeliens-la-fra
Condamnation des autorités françaises : selon la CEDH, l’appel au boycott des produits israéliens est protégé par la liberté d’expression.
La campagne BDS France se réjouit de l’arrêt de la Cour européenne des droits humains (affaire Baldassi et autres c. France, requêtes n°15271/16 et autres) rendu le 11 juin 2020 qui condamne la France pour avoir violé le droit à la liberté d’expression de militant-e-s associatif-ve ayant appelé au boycott de produits israéliens dans des magasins.
L’article 10 protège la liberté d’expression, qui peut être restreinte à certaines conditions. Les militant-e-s BDS affirmaient que ces conditions n’étaient pas remplies et que leur liberté d’expression avait été bafouée par la France. A l’unanimité, la CEDH dit que la France a violé l’article 10 de la Convention.
La France est donc condamnée pour violation de l’article 10 de la CEDH (qui protège la liberté d’expression) : elle doit verser dans les trois mois 7 380 euros personnellement à chaque militant et 20 000 euros en plus à eux tous en commun.
La campagne BDS France relève également que la Cour a bien pris en compte les spécificités des appels au boycott des produits israéliens lancés par les militant-e-s associatif-ve-s engagé-e-s contre l’apartheid israélien. L’arrêt énonce que « les propos reprochés aux requérants concernaient un sujet d’intérêt général, celui du respect du droit international public par l’État d’Israël et de la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, et s’inscrivaient dans un débat contemporain, ouvert en France comme dans toute la communauté internationale » (§78).
Ces propos relèvent de la liberté d’expression dans un régime démocratique et sont ainsi protégés. L’appel au boycott des produits d’un régime d’apartheid est bien un droit pour les mouvements mobilisés en faveur du respect du droit international, droit qui avait été exercé par les mouvements pacifiques qui ont lutté en Inde, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud contre le colonialisme et la discrimination.
L’arrêt de la Cour européenne des droits humains prouve, comme nous l’avons toujours dit, que les autorités françaises ont eu tort de vouloir criminaliser un mouvement non violent et responsable comme le nôtre, qui, tout en condamnant toute forme de racisme dont l’antisémitisme, réclame des mesures de boycott contre le régime israélien, ses entreprises et ses institutions, tant que cet Etat ne respecte pas le droit international. Cet arrêt met en lumière le caractère faux et malhonnête des tentatives de diffamation menées contre la campagne BDS, tentatives visant à museler celles et ceux qui demandent à agir contre l’apartheid israélien.
Conséquemment à l’arrêt de la CEDH, nous demandons aux autorités françaises d’abroger immédiatement les circulaires Alliot-Marie et Mercier afin de reconnaître la légalité et la légitimité de nos modes d’actions non violents et d’entamer un dialogue avec nous afin de contribuer ensemble à exercer une pression sur l’Etat d’Israël en vue d’obtenir que le droit international soit respecté.
Nous invitons les entreprises françaises à désinvestir d’Israël et aux institutions françaises à cesser toute collaboration avec les institutions publiques israéliennes.
Nous sommes déterminé-e-s à continuer les actions de boycott des produits israéliens et des entreprises internationales complices de l’apartheid israélien. Nous réclamons également un boycott des universités et des institutions israéliennes complices, ainsi que des manifestations culturelles et sportives faisant la promotion de l’apartheid israélien.
Israël, pays de l’apartheid, ne pourra pas indéfiniment empêcher la justice et la liberté pour le peuple palestinien de triompher !
Nous invitons tou-te-s les citoyen-ne-s de bonne volonté et toutes les mouvements attachés au respect des droits humains et de la légalité internationale à rejoindre la campagne BDS. Notre mobilisation est plus que jamais légitime et indispensable au moment où les autorités israéliennes envisagent, en violation du droit international, d’annexer une partie de la Cisjordanie, poursuivant ainsi la dépossession du peuple autochtone palestinien, entérinée par le plan Trump.
BDS pour la justice, la dignité et l’égalité !
#France #BDS #Boycott #Palestine #Justice #Criminalisation_des_militants #Liberté_d'expression #CEDH #Cour_européenne_des_droits_humains
La CEDH condamne la France dans l’affaire des appels au boycottage de produits israéliens
Par Jean-Baptiste Jacquin Publié 11 juin 2020
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/11/la-cedh-condamne-la-france-dans-l-affaire-des-appels-au-boycottage-de-produi
Des militants avaient été condamnés après avoir participé à deux actions près de Mulhouse. Mais la Cour de Strasbourg juge que la France a ainsi violé l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression.
#BDS
Est-il raisonnable de croire que cette décision aura une portée jurisprudentielle générale et que l’appel au boycott est de fait légal en France dorénavant ?
#liberté_d'expression
Beau visuel, mais « Droits de l’Homme » au lieu de « Droits Humains » !
Je pense que cette décision aura une portée jurisprudentielle ET médiatique importante...
En anglais:
European Court of Human Rights deals major blow to Israel’s war on Palestine solidarity
BNC, le 11 juin 2020
▻https://bdsmovement.net/news/european-court-human-rights-deals-major-blow-israel%E2%80%99s-war-pales
Et la traduction en anglais du communiqué français:
▻https://www.bdsfrance.org/french-authorities-condemned-by-the-echr-the-call-to-boycott-israeli-prod
#ECHR
Le boycott des produits et des institutions de l’apartheid israélien : un droit et un devoir
Joseph Oesterlé, Ghislain Poissonnier, AURDIP, le 11 juin 2020
▻https://www.aurdip.org/le-boycott-des-produits-et-des.html
Dans le #New-York_Times aussi (je n’ai pas accès au texte) :
European Court Rules Against France in Israel Boycott Activist Case
The New-York Times, le 11 juin 2020
▻https://www.nytimes.com/reuters/2020/06/11/world/europe/11reuters-france-israel-court.html
Dans Electronic Intifada aussi, traduction française ci-dessous :
La Cour européenne soutient le droit de boycotter Israël
Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 11 juin 2020
▻https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/06/11/la-cour-europeenne-soutient-le-droit-de-boycotter-israel
France. Une décision historique de la Cour européenne des droits humains conclut que les actions de campagne en faveur du boycott d’Israël ne constituent pas une infraction
Amnesty International, le 11 juin 2020
▻https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/06/france-landmark-ecthr-judgment-finds-boycott-campaign-against-israel-cannot
Il aura fallu attendre 10 ans quand même pour obtenir ce jugement frappé du bon sens...
Publié le 11 Juin 2020
Communiqué du Crif - La cour européenne des Droits de l’Homme justifie le Boycott d’Israël !
▻http://www.crif.org/fr/actualites/communique-du-crif-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-justifie-le-boycott
Le mea culpa d’un journaliste sur son comportement vis à vis de Matzneff.
▻https://www.youtube.com/watch?v=QcfRW6CudPE
Il s’agit d’un journaliste qui faisait une chronique sur la discographie de célébrités. En 2015 il fait celle de Matzneff. Malgré les avertissements vigoureux de sa mère et de sa tante il a fait tout de même l’émission. Il l’a fait dit il « par bravade ».
Un mot bien virile que j’ai pas encore exploré mais ca va pas tarder.
En 2019 il dit chercher les raison de cette #fraternité avec Madzneff. C’est plutot une bonne initiative mais il le fait en discutant de cela entre hommes.
Ca pose plusieurs problèmes
L’entretiens est au masculin, par exemple l’invité dit plusieurs fois que Matzneff s’attaque à des gamins sans mentionné les gamines. Il se focalisent aussi sur le tourisme sexuel, encore au masculin, mais ne mentionnent pas le #racisme au passage. Il faut attendre l’extrait de Bombardier pour que les filles soient mentionnées. L’invité dit qu’on accepte la pedocriminalité de Madzneff parcequ’on l’acceptait, une sorte de raison circulaire. Sans analyse féministe ils se trouvent à expliqué les choses par un « parceque c’est comme ca ». Ca fait 20 mins qu’ils discutent et pas un n’évoque la #culture_du_viol la solidarité entre les dominants et la mécanique du système patriarcale
Ils ne savent pas ...
Ils disent ensuite que les gens se taisaient par peur d’être #pudibonds ... là aussi ca les inspire pas trop
et à 24mins (sur 26) l’invité dit enfin que les féministes ont raison quant elles dénoncent l’ #objectification
Le journaliste dit qu’il fera peut etre une emission sur le sujet mais il invitera peut etre un autre homme vu qu’il percute toujours pas le problème.
#allié pas pressé #silenciation_des_femmes #manspreading (car ils prennent encore toute la place)
#male_gaze #déni
VIOLÉES, BATTUES, MENACÉES, LES FEMMES NE SE TAIRONT PLUS
▻https://www.youtube.com/watch?v=-uFfrEjR_Po
En septembre 2019, Sandra Muller, initiatrice du hashtag #balancetonporc, a été condamnée pour diffamation. En cause, un tweet relatant des propos sexistes tenus, et reconnus, par Eric Brion.
Plus de 200 femmes ont signé la tribune, « nous ne nous tairons plus » dans un but précis : dénoncer les pirouettes juridiques et chipotages lexicaux utilisés pour réduire au silence les victimes qui osent dénoncer haut et fort leurs agresseurs.
#harcelement_judiciaire #injustice #sexisme_d'etat #vocabulaire #fraternité #déni #silenciation
#droit_de_harceler #interdiction_de_nommer #diffamation #honneur #viol #culture_du_viol
« Sois belle et tais-toi » | Joelle Palmieri
►https://joellepalmieri.wordpress.com/2019/07/26/sois-belle-et-tais-toi
On peut discuter les idées de Greta Thunberg et de ses congénères. Pourtant, certaines réactions à l’annonce puis à la réalisation de son intervention à l’Assemblée nationale à Paris le 23 juillet 2019 excluent leurs auteurs de l’idée de débat. Qu’elles soient vulgaires, agressives, autoritaires, archaïques, rétrogrades, paternalistes, les petites phrases à son adresse de la part de députés, d’intellectuels et d’autres commentateurs, pour leur très grande majorité des hommes, renvoient à une idéologie sexiste selon laquelle les femmes sont réduites à des corps et ne doivent pas parler : « sois belle et tais-toi ».
Ce sexisme ordinaire se manifeste par un jeunisme, tout autant expression d’une discrimination des jeunes et en particulier des filles au travail, en politique, dans l’expression publique, que culte de la jeunesse. Comme un héritage du nazisme et des images de Leni Riefenstahl, ce culte entend notamment soigner la sexualité masculine (hétérosexuelle) et pour cela sexualiser le corps des femmes. Il s’agit de magnifier leur jeunesse, au cinéma, dans la publicité ou dans les médias, d’exiger la permanence de leur beauté et de déprécier ou d’exclure leur vieillissement. Cette religion se traduit dans la loi : le consentement pour une relation sexuelle est fixé à 15 ans, ce qui a pour conséquence directe de disqualifier les violences sexuelles.
Greta Thunberg, 16 ans, rebelle, informée, militante, grande gueule, n’entre pas dans le cadre, ne correspond pas à la norme qui lui est assignée. Elle aura au moins le mérite de l’avoir démontré.
Joelle Palmieri
26 juillet 2019
La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation -
▻https://www.youtube.com/watch?v=HpBwe9oArH8
Le phénomène ThinkerView ou le triomphe de l’info non-formatée
▻https://www.marianne.net/medias/le-phenomene-thinkerview-ou-le-triomphe-de-l-info-non-formatee
Attirant des centaines de milliers d’internautes, ThinkerView se pose en "anti-chaîne info" et semble surtout répondre à un besoin inassouvi de comprendre la complexité du monde.
C’est devenu une sorte de must de l’interview. Un endroit privilégié où l’on s’adresse à ceux qui ne regardent plus la télé. En témoigne le geste d’Edwy Plenel annonçant le 24 mai qu’il profite de son passage sur ThinkerView pour lancer une offre d’abonnement à Mediapart, avec un accès gratuit le week-end suivant son intervention en direct. Un signe marketing de l’intérêt porté à « la chaîne qui monte », comme l’a qualifiée l’ex-directeur de la rédaction du Monde. L’influence médiatique a dérivé vers le Web, et une chaîne YouTube peut connaître plus de retentissement que tout autre canal. Alain Juillet en fut sidéré après sa visite en 2018 dans le décor noir à la lumière soignée de ThinkerView. « J’ai été invité par l’intermédiaire d’amis qui travaillent dans l’intelligence économique et qui m’ont incité à accepter, confie cet ancien directeur du renseignement à la DGSE. En arrivant dans la cave faisant office de studio, je me suis demandé ce que je faisais là. Mais j’ai découvert un monde à l’impact effarant. J’avais déjà fait des passages télé, mais jamais connu ça. Des gens m’arrêtent depuis dans la rue parce qu’ils m’ont vu sur ThinkerView. »
Son interview, un panorama de la géopolitique mondiale, approche les 900 000 vues. Pour plus de deux heures de décryptage, ce que l’on ne voit nulle part ailleurs. Un livre atteste l’effet ThinkerView : Crépuscule, de Juan Branco. Best-seller de ce printemps, il est numéro un des ventes dès sa sortie. Ignoré par les médias mainstream, ce pamphlet contre la Macronie est paru une semaine après que son auteur s’est retrouvé dans le fauteuil de l’interviewé. « Il est impossible de mesurer l’impact sur les ventes mais l’effet amplificateur paraît évident », remarque Florent Massot, coéditeur de Crépuscule. Branco a rapidement accumulé plus de 1 million de vues, l’audience record de la chaîne, supérieure à celle de bon nombre de programmes de télévision. Mais dans ce format long qui parvient à captiver l’auditoire. « Thinker view, c’est l’antichaîne info », estime Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, invité pour des entretiens où il explique comment la propagande fausse notre vision des conflits. Avec une liberté de ton rare.
« L’intervieweur pose des questions simples auxquelles on peut répondre de façon directe », résume l’analyste. ThinkerView, c’est d’abord cet intervieweur qui n’apparaît pas à l’écran et se fait appeler Sky. Il refuse de nous rencontrer et déclare quand on lui demande d’où il vient : « Tu ne vas rien savoir sur moi. » Pas même son identité. On découvrira toutefois qu’il est un fils de médecin, d’une quarantaine d’années, qui ne dément pas se prénommer Bertrand. La page Wikipédia de ThinkerView lui accole le nom de « Calinou », patronyme à l’imaginaire affectueux renvoyant à une culture revendiquée par Sky, celle des hackeurs.
Rejet du journalisme du "star system"
« Ce milieu écrit sous pseudo depuis que les journalistes de reflets.info ont été menacés de mort et convoqués à la DGSE pour avoir enquêté sur la surveillance numérique, rappelle Fabrice Epelboin, spécialiste du Web qui enseigne à Sciences-Po et publia sur Reflets. Je connais Bertrand depuis longtemps, mais, réflexe typique de hackeur pour ne pas mettre l’autre en danger, je ne veux pas savoir son nom. Il a raison de ne pas le divulguer, et ça s’inscrit dans son rejet en bloc du journalisme du star system. »
Ledit Bertrand « n’aime pas les journalistes ». Du moins ceux d’aujourd’hui, car il « regrette le temps où les gens prenaient le temps de se parler », comme dans « Italiques », l’émission de l’ORTF à laquelle participait Marc Ullmann. Ce journaliste, décédé en 2014, apparaît comme son mentor. Il l’a accueilli au Club des vigilants, un think tank créé en 1999 avec le but d’apprivoiser l’avenir en agissant pour le mieux afin d’éviter le pire. Là où Bertrand imagina ThinkerView, lancé en 2013 avec l’aide d’amis travaillant comme lui dans la sécurité informatique et le soutien de Marc Ullmann.
Le premier interviewé fut Jacques Blamont, pionnier de la recherche spatiale et auteur d’Introduction au siècle des menaces. Dans sa vidéo inaugurale, il parle d’ « une humanité qui va dans le mur » alors que la technologie avance à une vitesse exponentielle inédite. « Le genre de considérations qui échappe totalement au public », soulignait cet octogénaire, répondant aux objectifs de ThinkerView : « Ecouter les points de vue peu médiatisés afin d’élargir nos prismes de lecture » et « appréhender toute la complexité des enjeux actuels et futurs de notre monde. »
« C’est une chaîne lanceuse d’alerte », considère Stéphanie Gibaud, qui a consacré un livre (la traque des lanceurs d’alerte, Max Milo Editions) aux poursuites dont sont victimes ceux qui ont déclenché l’alarme. Invitée à ThinkerView en juin 2017, elle appréciait déjà ce « média qui pousse à la réflexion en présentant des regards inhabituels. On y découvre la collapsologie, les dysfonctionnements de notre système économique, mais aussi des esquisses de solution pour le futur ». Depuis six ans, plus de 150 interviews ont été réalisées, avec dès la troisième, l’apparition d’un logo représentant un cygne noir. Une référence à la théorie selon laquelle un événement aussi rare qu’imprévisible peut avoir des conséquences colossales.
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Comme à la recherche de ces tournants clés, ThinkerView accueille une large palette d’invités. Un banquier peut annoncer que « la réalité du risque est camouflée à tous les niveaux » d’un système financier où l’on joue déraisonnablement sur les effets de levier. Le ministre conseiller de l’ambassade de Russie se voit interroger sur l’usine à trolls qui s’activa depuis son pays à influencer des élections à l’étranger. Des experts en énergie nous informent sur la réalité du pétrole de schiste, et des hackeurs, sur la possibilité d’une cyberdictature. Un policier apporte son expérience dans la lutte contre le terrorisme, un ingénieur avertit de l’impasse écologique où nous mène le high-tech, un taxi dénonce le sacrifice de sa profession, un général explique pourquoi la guerre revient tandis qu’un illustre physicien livre un cours magistral sur le boson de Higgs. Autant d’intervenants qui font dire aux fidèles de la chaîne qu’elle relève du service public. « La diversité et la qualité des invités qui ont le temps de développer une pensée complexe me permettent de mieux saisir ce monde dans lequel on vit », note Jean-Philippe, un artisan de 52 ans.
Démarche de hackeur
On peut s’étonner que ThinkerView ait su attirer depuis ses débuts des personnalités qui vont de l’homme d’affaires libanais Michel Eléftériadès au professeur de l’université de Berkeley Peter Dale Scott, de l’activiste des mers Paul Watson au footballeur Lilian Thuram en passant par le philosophe Edgar Morin, le mathématicien Cédric Villani ou encore Marc Luyckx Ghisi, conseiller de Jacques Delors à la Commission européenne en charge de la prospective. « Bertrand a un gros carnet d’adresses et un culot qui lui permet de brancher n’importe qui », indique son ami Olivier Delamarche, analyste financier avec qui il a cofondé en 2014 Les Econoclastes, un think tank multidisciplinaire très porté sur la macroéconomie. Un des terrains de prédilection de ThinkerView qui a sollicité à maintes reprises des représentants de ces éconoclastes.
Mais, « la plupart du temps, les invités nous sont proposés par la communauté qui nous suit comme on regarderait une série, avec des gens qui interagissent entre eux, explique Bertrand, pour signifier l’importance de la connectivité avec un public partie prenante du programme grâce à Internet. On est partout, du livreur de pizza au banquier international, et des poissons pilotes sortent du banc pour dénicher des auteurs ou des personnalités intéressantes. » En établissant éventuellement le contact. Avec cette méthode, ThinkerView, forte de sa communauté et de son audience, arrive aujourd’hui à recevoir à peu près qui elle veut.
Tout a longtemps dépendu d’un engagement bénévole. Un précieux apport technique a été offert par Les Parasites, collectif de jeunes cinéastes qui réalisait les émissions et a aidé à concevoir ce décor graphique sur fond noir immédiatement reconnaissable. Il peut s’installer n’importe où, par exemple au ministère de Mounir Mahjoubi pour l’entretien de ce dernier. Les Parasites ont également permis d’obtenir en 2018 une subvention du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) de 50 000 €.
“LA QUALITÉ A UN COÛT, MAIS IL EST ESSENTIEL DE RESTER GRATUIT. C’EST LA DÉMARCHE DU HACKEUR QUI MET TOUT SUR LA TABLE ET LAISSE FAIRE CE QU’ON VEUT.” BERTRAND
« Sans cela on aurait arrêté, mais si la communauté arrive à nous faire tenir, on ne redemandera pas cette aide », signale Bertrand. Car un système de crowdfunding est utilisé depuis un an pour financer une équipe qui s’est professionnalisée. Et la communauté répond présente en apportant chaque mois de quoi payer les techniciens, le matériel, un studio, ainsi qu’un salaire pour Sky. En mai 20 000 € ont été récoltés grâce à plus de 2 000 donateurs. De quoi pérenniser un modèle économique où certains paient pour que chacun puisse en profiter. « La qualité a un coût, mais il est essentiel de rester gratuit, insiste Bertrand. C’est la démarche du hacker qui met tout sur la table et laisse faire ce qu’on veut. »
Soupçons de conspirationnisme
Depuis six mois, la presse se penche sur ce phénomène, avec des articles dans les Inrocks et sur Francetvinfo. A chaque fois, on cherche à percer ce mystère incarné par Sky, et on conclut sur un soupçon de conspirationnisme en s’appuyant sur Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, qui diagnostique chez ThinkerView « une culture complotico-compatible » ou un « tropisme procomplotiste ». Dans M, le magazine duMonde, un article a également été consacré à cette chaîne qui a connu une hausse significative de ses abonnées sur YouTube depuis le mouvement des « gilets jaunes ». « Il a été modifié dans la version Web après parution, relate Laureen Ortiz, son auteur, une journaliste qui a travaillé aux Etats-Unis pour Libération et l’AFP. Il a été ajouté que ThinkerView avait des relents conspirationnistes et que Les Econoclastes produisaient des analyses biaisées, sans dire en quoi. A mon sens, de l’idéologie est venue se mêler à l’affaire, alors que je me borne au terrain et me fie à mon instinct. Or, j’ai surtout senti chez Sky une sorte de résistance à l’esprit libre, voire anar. »
Découvrant le relookage conspi de son article, Laureen a publié un commentaire toujours en ligne indiquant que des ajouts avaient été effectués sans son accord, et elle a réclamé que sa signature soit retirée. Cette suspicion de conspirationnisme repose sur le reproche fait à ThinkerView d’avoir invité une poignée d’individus catalogués dans une indéfinie mouvance complotiste, comme le sulfureux panafricaniste Kemi Seba ou le journaliste Laurent Obertone qui a publié des enquêtes sur la délinquance et l’immigration dont Marine Le Pen a fait la promotion.
« Ils représentent des courants de pensée très importants dans la société, objecte Fabrice Epelboin. Même s’ils peuvent mettre mal à l’aise, ne pas leur donner la parole ne fait qu’accroître leur crédit en laissant monter le sentiment qu’il y a des choses à cacher. » « Appréhender la réalité, c’est la regarder intégralement, même quand ça dérange votre idéologie, ajoute Alain Juillet. Cela ne m’étonne pas que l’on taxe ThinkerView de conspirationnisme, car cet anathème tombe vite aujourd’hui pour qui sort de la pensée unique. Mais une autre perception se met en place chez un public qui ne veut plus se faire manipuler et préfère s’informer sans se limiter à une seule lorgnette ne proposant qu’une vision partielle et partiale. »
Alors on peut toujours aller chercher des poux à ThinkerView, trouver que son intervieweur a laissé dérouler certains discours sans les contredire, ou qu’il ferait parfois mieux de se taire, mais cette chaîne comble un vide médiatique en répondant à un besoin de connaissance. Sans œillères, et en incitant à remettre en question ce qui se dit à l’écran grâce à la plate-forme Captain Fact qui offre la possibilité de réfuter les affirmations d’un intervenant. Le succès de ThinkerView devrait plutôt interpeller notre profession, que Sky fustige tout en l’idéalisant, lui qui a interviewé Denis Robert, Paul Moreira ou Elise Lucet, en partisan de l’investigation. « Je respecte la vraie presse et ceux qui ont dédié leur vie à ce boulot comme à une passion, mais la majorité des journalistes est tenue en laisse ou affamée », déplore l’homme dans l’ombre. À la profession de démontrer sa capacité à produire une info débridée.
J’aime bien Thinkerview, mais ca manque gravement de femmes et il y a beaucoup de propos antiféministes, presque à chaque entretiens on a le droit à une question « pourquoi les belles femmes ne couchent qu’avec les riches ? ». Dans cet article il me semble voir en action un mécanisme de l’invisibilisation des femmes :
« la plupart du temps, les invités nous sont proposés par la communauté qui nous suit comme on regarderait une série, avec des gens qui interagissent entre eux, explique Bertrand, pour signifier l’importance de la connectivité avec un public partie prenante du programme grâce à Internet. On est partout, du livreur de pizza au banquier international, et des poissons pilotes sortent du banc pour dénicher des auteurs ou des personnalités intéressantes. » En établissant éventuellement le contact. Avec cette méthode, ThinkerView, forte de sa communauté et de son audience, arrive aujourd’hui à recevoir à peu près qui elle veut.
Combien de femmes dans cette communauté de « hackers » qui choisissent les personnes à invité et organisent les prises de contacte ? J’ai pas le temps aujourd’hui mais je vais calculé un jour leur % de femmes interviewer à mon avis ca dépasse pas les 5-10%
#invisibilisation_des_femmes #silenciation #femmes #thinkerview
Je suis d’accord, mais ça ne manque pas seulement de femmes, mais aussi des personnes racisé.es, il y a un biais énorme vers des vieux mecs blancs... #diversité #intersectionnalité
Oui @bicicletia merci d’avoir complété mon message et ma cécité de blanche.
@mad_meg Ça semble s’améliorer avec le temps.
23% en 2019 pour le moment.
En reprenant toutes les vidéos depuis le début (je me suis appuyé juste sur les vignettes), voici ce que ça donne :
Mais des beaux 0% en 2013, 2014 aussi.
Vu qu’il est question de triomphe, je suis obligée de ramener cette très mauvaise expérience pour équilibrer : ►https://seenthis.net/messages/734139
Entre-soi masculin et déni
@lldemars ecrit
@vazi sincèrement, politiquement, je ne sais pas : plus de quinze ans de dessins pour CQFD, et je ne peux m’empêcher de penser que ces dessins ne servent à rien tant qu’ils ne sont pas publiés dans le figaro ; à quoi ça sert, sinon à se tenir chaud en se disant qu’on n’est pas politiquement seul, de dire à des gens qui le savent déjà des trucs dont le reste du monde ignore globalement l’existence et n’ont aucune chance d’en voir surgir l’évocation dans leur propre champ de vision, leur propre entresoi ? Et pourtant, comment survivre sans se constituer pas à pas un environnement bienveillant, avec lequel on puisse parler, s’entendre, c’est-à dire année après année en en chassant tout ce qui est répétitivement hostile ? Voilà, c’est une non réponse à ta question j’en suis sincèrement désolé.
Etant bloquée par cet homme depuis que j’ai osé exprimé mon désaccord sur ses habitudes de non-mixité masculine, ca me fait un drôle d’effet de lire ceci. Sur @seenthis il est impératif d’être à 100% en accord avec tout ce que dit cet homme et il est impératif de dessiner selon les préceptes de cet homme. Ne lisez, ni ne mentionner pas de dessins qu’il n’apprécie pas non plus, il en profitera pour vous humilier publiquement pour faute de gout, C’etait particulièrement savoureux lors des échanges sur le collectif des femmes dessinatrices contre le sexisme en BD, de voire Tanxx chassée de @seenthis par des commentaires méprisants de la part de cet homme et de voire que de mon coté, membre du collectif aussi, je n’avais d’autre choix que le lire sans pouvoir intervenir (à part toute seule dans mon coin comme ici).
#déni #censure #entre_soi #domination_masculine #silenciation #aveuglement
Military panel held to debate gender balance in the Armed Forces fails to include women
▻https://www.telegraph.co.uk/news/2018/12/11/military-panel-held-debate-gender-balance-armed-forces-fails/?WT.mc_id=tmg_share_tw
#genre #femmes #hommes #armée #non-mixité #hypocrisie #photographie #bullshit
D’autres mots-clé ?
Je sais qu’il y a pas mal d’exemples sur seenthis de ce genre de post, mais je ne trouve pas les bons mots-clé...
@mad_meg et @aude_v : une idée ?
Et vous retrouvez les autres billets qui montrent exactement les mêmes choses ?
Que des mecs sur une photo... et souvent pour parler de questions liées aux femmes ?
On pourrait commencer une métaliste...
Premier « Conseil des filles de la province de Qassim » en #Arabie_Saoudite
►https://seenthis.net/messages/577900
#Émirats_Arabes_Unis. Un prix pour l’égalité femmes-hommes décerné seulement à des hommes
►https://seenthis.net/messages/755768
Discrimination vocale et sujets « féminins », le sexisme à la radio | Slate.fr
▻http://www.slate.fr/story/158605/medias-sexisme-radio-discriminations-presentatrices-matinales-inegalites-salar
C’est un constat qui revient depuis plusieurs années : la radio décroche régulièrement les plus mauvais scores pour la présence de femmes à l’antenne, par rapport à la presse écrite et à la télévision.
Pour 2017, les chiffres du CSA recensent 38% de femmes, contre 42% à la télévision. L’an dernier, l’autorité indépendante notait déjà « un déséquilibre plus marqué à la radio qu’à la télévision », avec une présence globale de femmes à 36% pour la radio en 2016, contre 40% pour la télévision.
« Lorsque le média ne comporte plus d’images mais seulement des voix, les présentatrices, en augmentation sur les écrans, disparaissent de l’antenne pour laisser place aux hommes », notait le rapport.
Une question se pose : pourquoi la radio fait-elle moins parler les femmes que les autres médias ? Existe-t-il un sexisme bien spécifique aux ondes ?
Minoritaires devant comme derrière le micro
Précisons d’abord ce que l’on entend par « moins de femmes ». Ces dernières années, la catégorie « experts et expertes » a connu une légère amélioration. En 2015, le projet mondial de monitorage des médias (Global Media Monitoring Project, ou GMMP) notait que sur les huit stations de radio analysées, les femmes ne représentaient que 20% des personnalités expertes interrogées à la radio, contre 23% en presse écrite et 38% en télévision. Pour 2016, le rapport du CSA dénombrait quant à lui 29% d’expertes en radio, contre 32% pour la télévision. La situation s’améliore quelque peu en 2017 : la radio compte désormais davantage d’expertes que la télévision (37%, contre 33%).
Les femmes sont la « source des nouvelles » –c’est-à-dire toutes les personnes interviewées, expertes, porte-parole ou lors de micro-trottoirs, qui ne sont pas le sujet principal du reportage– dans 23% des cas à la radio, contre 22% pour la presse et 38% pour la télévision, selon le GMMP. Le dernier rapport du CSA relève moins d’invitées politiques en radio qu’en télévision (29%, contre 25%) et moins de personnalités rangées dans la catégorie « autres intervenantes » (42%, contre 30% pour la radio).
Dans la catégorie des présentateurs, reporters et autres journalistes, les femmes journalistes sont également minoritaires en radio, voire très minoritaires. L’étude du GMMP montrait qu’elles ne représentaient en 2015 que 28% des signatures, contre 48% pour la presse écrite et 44% pour la télévision.
@mona
« Nos professeurs, tous masculins, ont tendance à privilégier les voix graves, et donc la plupart du temps masculines », lance une étudiante en radio. Un sentiment partagé par une dizaine de ses camarades. Une autre se plaint d’avoir entendu son professeur qualifier la voix d’une élève de « voix de sorcière ». « C’est plus dur si on a une voix aiguë. D’ailleurs, si vous écoutez la radio, personne n’a de voix aiguë », avance une journaliste radio du groupe Nextradio TV.
voire aussi sur les femmes et personnes racialisées en politique
▻http://www.slate.fr/story/156787/politique-intrus-femmes-minorites-exclusion-invisibilisation-cooptation
« Invisibilisation », donc, et entre-soi : les hommes blancs s’arrangent, le plus souvent inconsciemment, pour rester entre eux. Ou parfaitement consciemment : c’est ce que raconte l’ex-conseillère régionale et de Paris (UMP) Géraldine Poirault-Gauvin, qui était colistière de Philippe Goujon aux législatives, en 2007 : « Une fois qu’il a été élu, je n’ai plus eu accès aux réunions stratégiques du vendredi, que l’on m’a dit réservées aux hommes. Cela fait partie des choses pour lesquelles je ne suis plus en phase avec lui. Pour la conquête du pouvoir, on met des femmes. Pour son exercice, des hommes. »
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Les journaux sont pleins d’exemples de ce « fratriarcat » blanc, comme l’appelle la sociologue Françoise Gaspard.
#fratriarcat voila un mot qui manquait.
Les femmes de droite : qui sont-elles ? Quels sont leurs réseaux ?
▻http://aucreuxdemoname.fr/blog/100-femmes-pour-la-liberte-de-harceler
les femmes ont trois possibilités :
Se soumettre dans le silence et la rage
Se révolter, au risque d’être victimes de violence
Pactiser avec l’ennemi pour être tranquilles
Concrètement, nos femmes de droites ont choisi la troisième voie. Devant le constat de ces violences existantes, c’est une stratégie somme toute assez logique :
Les hommes exercent une violence. Si je me révolte je subirai encore plus de violence. Je choisis donc de me mettre sous la protection du patriarcat pour ne pas subir cette violence. Et je fais en sorte de permettre que ce système perdure.
[Dworkin] De la maison du père à la maison du mari et jusqu’à la tombe qui risque encore de ne pas être la sienne, une femme acquiesce à l’autorité masculine, dans l’espoir d’une certaine protection contre la violence masculine. Elle se conforme, pour se mettre à l’abri dans la mesure du possible. C’est parfois une conformité léthargique, en quel cas les exigences masculines la circonviennent progressivement, comme une enterrée vive dans un conte d’Edgar Allan Poe. Et c’est parfois une conformité militante. Elle sauvera sa peau en se démontrant loyale, obéissante, utile et même fanatique au service des hommes qui l’entourent. […]. Quelles que soient les valeurs ambiantes, elle les incarnera avec une fidélité sans faille.
Les hommes respectent rarement leur part du marché tel qu’elle l’entend : la protéger contre la violence masculine.
[Dworkin] Les femmes de droite ont examiné le monde ; elles trouvent que c’est un endroit dangereux. Elles voient que le travail les expose à davantage de danger de la part de plus d’hommes ; il accroît le risque d’exploitation sexuelle.[…] Elles voient que le mariage traditionnel signifie se vendre à un homme, plutôt qu’à des centaines : c’est le marché le plus avantageux. […]. Elles savent également que la gauche n’a rien de mieux à offrir : les hommes de gauche veulent eux aussi des épouses et des putains ; les hommes de gauche estiment trop les putains et pas assez les épouses. Les femmes de droite n’ont pas tort. Elles craignent que la gauche, qui élève le sexe impersonnel et la promiscuité au rang de valeurs, les rendra plus vulnérables à l’agression sexuelle masculine, et qu’elles seront méprisées de ne pas aimer ça. Elles n’ont pas tort. Les femmes de droite voient que, dans le système où elles vivent, si elles ne peuvent s’approprier leur corps, elles peu-vent consentir à devenir une propriété masculine privatisée : s’en tenir à un contre un, en quelque sorte.
Ca fait penser à Natacha Henry qui parle des adaptées.
Rédactrices principales […] #Peggy_Sastre […] !
Toujours dans les meilleurs coups celle-là !
Je cherche la liste complète de ces prétendues 100 femmes et dans le meilleur des cas je trouve une 15-20 ène de noms. Sur la tribune féministe qui y répond les signatures sont toutes mentionnées ►https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/tribune-les-porcs-et-leurs-allie-e-s-ont-raison-de-sinquieter-caroline-
Le titre de la tribune violophile de Peggy Sastre est quant même pas claire. « La liberté d’importuné » j’avais cru que c’était la revendication de la part de femmes d’avoir le droit d’agresser les agresseurs, de harceler les harceleurs et d’humilier les humilieurs, ou alors la revendication d’une sexualité féminine prédatrice.
Mais bien sur il y a #inversion_patriarcale C’est pas la « liberté d’importuné » que ce femmes revendiquent, c’est pas une liberté pour elles mêmes, ni une liberté pour les femmes. C’est la liberté pour les hommes d’importuner n’importe quelle femme, n’importe ou, n’importe quant et n’importe comment.
Parceque je vois pas trop ce qui empêche ces 20 femmes (prétenduement 100) d’être « importunées ». Elles peuvent très bien ne pas dénoncer les agressions qu’elles subissent et taire les viols qui ont été perpétrés contre elles. Elles peuvent aussi choisir d’interagir sexuellement avec des hommes qui se comportent comme des bourgeois du XIXeme.
La liberté revendiqué ici c’est la liberté de ne pas être libre. Comme disait l’autre « la liberté c’est l’esclavage »
Par rapport à Catherine Millet j’avais raté ses déclarations de décembre dernier sur le viol qui sont des enfilades de sophisme et d’inversion patriarcales
▻http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/quand-catherine-millet-regrettait-pas-avoir-ete-violee-pas-grave-traumati
Ça c’est mon grand problème, je regrette beaucoup de ne pas avoir été violée. Parce que je pourrais témoigner que du viol on s’en sort.
Inversion car on ne peu pas consentir au viol.
Sophisme car, on se sort de tout, tant qu’on en est pas mort·e. C’est un peu le principe d’être en vie, être en vie ca veut dire qu’on se sort de tout jusqu’au jour ou on s’en sort pas et on en crève.
Cruauté cynique aussi puisque ce que veux dire cette phrase c’est que les victimes de viol qui dénoncent le viol qu’elles ont subi sont des puritaines qui font des histoires pour rien.
Pour elle, « l’intégrité » des femmes n’est pas touchée après un viol puisque la conscience reste « intacte ». Elle a cependant souligné que « si la fille était vierge d’accord il lui manque désormais quelque chose » avant d’ajouter qu’elle considérait qu’il était « plus grave » de perdre un ou plusieurs membres dans un accident de voiture.
C’est une variation du « y a pas mort d’homme ».
On retrouve cette comparaison du viol à un accident qui est l’idée centrale du manifeste ; ne surtout jamais nommé les agresseurs quitte à prétendre qu’il n’y a pas d’agression, seulement des accidents.
Pour le sophisme, d’un coté elle reproche aux victimes d’intégré une vision d’elles même qui serait traditionaliste et pourtant elle utilise le concept de virginité. La virginité c’est l’expression d’une souillure intrinsèque à la sexualité. En face de la vierge il y a la salope et rien d’autre. Elle parle d’un manque de quelquechose, et c’est pas si grave d’être violé une fois qu’on la perdu ce quelquechose. Si il manque quelquechose à une femme elle n’a plus de valeur ni d’alternative, la soumission et le silence. Angot dirait « On se débrouille ».
Mais par contre ça m’est arrivé d’avoir des rapports sexuels avec des gens qui ne me plaisaient pas spécialement. Parce que voilà c’était plus facile de céder à la personne ou parce que c’était une partouze et qu’on était en groupe.
Elle confirme cette idée, une fois que la vierges a été souillé par un homme, elle est irrémédiablement souillé. Plus aucun homme ne peut la salir. Les femmes dé-viérgées n’ont plus aucune raison de refusé la sexualité avec tout homme qui en ferais la demande.
D’un coté Millet refuse aux femmes de pensé que la sexualité puisse être une souillure, mais de l’autre elle fonde son système de valeur sur la notion de souillure.
#violophilie #anti-féminisme #victim_blaming #blâmer_la_victime #silenciation #victime #vierge #virginité
Catherine Deneuve criticised after attacking #MeToo | Daily Mail Online
▻http://www.dailymail.co.uk/news/article-5254625/Catherine-Deneuve-criticised-attacking-MeToo.html
Italian actress Asia Argento, who accused Harvey Weinstein of sexually assaulting her in the 90s, sarcastically tweeted that ’interiorized misogyny has lobotomized them [Deneuve et al] to the point of no return’.
J’ai ôté le portrait de Catherine Deneuve suite à la lecture d’un message.
Jusqu’à présent toutes les photos parues sont retouchées sauf celle qui illustre la tribune qui elle est brute.
1 On replace CD dans son age pour assoir le texte de la tribune.
2 On fait monter le commentaires sexistes sous le portrait pour annimer les débats.
▻http://www.le-blog-de-la-pintade.fr/2018/01/reponse-a-catherine-deneuve-pas-neuve-et-sa-clique.html
– Sarah Chiche (écrivain, psychologue clinicienne et psychanalyste)
– Catherine Millet (critique d’art, écrivain)
– Catherine Robbe-Grillet (comédienne et écrivain)
– Peggy Sastre (auteur, journaliste et traductrice)
– Abnousse Shalmani (écrivain et journaliste)
– Alexandra Alévêque (journaliste)
– Kathy Alliou (curatrice)
– Françoise Arnaud (historienne de l’art)
– Celina Barahona (consultante marketing)
– Sophie Bastide-Foltz (traductrice littéraire)
– Marie-Laure Béraud (auteur-interprète, musicienne)
– Marie-Laure Bernadac (conservateur général honoraire)
– Léa Bismuth (critique d’art, curatrice)
– Catherine Bizern (productrice et programmatrice indépendante)
– Stéphanie Blake (auteur de livres pour enfants)
– Linda Blake Pibarot (traductrice)
– Sonia Bogdanovsky (chef monteuse cinéma)
– Christine Boisson (actrice)
– Ariane Bouissou (journaliste)
– Odile Buisson (gynécologue-obstétricienne)
– Sophie Cadalen (psychanalyste)
– Farideh Cadot (galeriste)
– Cristina Campodonico (responsable de l’action culturelle de la S.G.D. L.)
– Nickie Caro (normalienne, agrégée de Lettres, ancien professeur de Khâgne)
– Ingrid Caven (actrice et chanteuse)
– Monique Chatenet (conservateur en chef du Patrimoine au Centre André Chastel)
– Julie du Chemin (écrivain et sexologue)
– Erika Maria Cool-Troch (manager Yak Immo)
– Véronique Coquet-Caubère (productrice)
– Sabine Dauré (viticultrice)
– Catherine Deneuve (actrice)
– Frederique Dolphijn (cinéaste, metteur en scène et romancière)
– Christine Domine (professeur)
– Nathalie Dray (journaliste)
– Corinne Ehrenberg (psychanalyste)
– Méline Engerbeau (entrepreneuse)
– Caroline Faillet (experte en stratégie digitale)
– Nouhad Fathi (journaliste et blogueuse)
– Marguerite Ferry (paysagiste)
– Adeline Fleury (écrivain)
– Catherine Francblin (critique et historienne d’art)
– Gloria Friedmann (artiste plasticienne)
– Sophie Gaillard (présentatrice du 6-7h sur Sud Radio)
– Bernadette de Gasquet (médecin et auteur)
– Véronique Gérard-Powell (spécialiste de l’Art européen XVe-XVIIIe siècles, Centre André Chastel)
– Christine Goémé (femme de radio)
– Reine Grave (vidéaste)
– Aliette Griz (écrivain et membre du Réseau Kalame)
– Cécile Guilbert (écrivain)
– Clarisse Hahn (réalisatrice, vidéaste et photographe)
– Anne Hautecoeur (éditrice)
– Marie Herbreteau (graphiste)
– Brigitte Jaques-Wajeman (metteur en scène)
– Claudine Junien (généticienne, membre de l’Académie de Médecine)
– Brigitte Lahaie (actrice et présentatrice radio)
– Rachel Laurent (artiste)
– Sylvie Le Bihan (écrivain)
– Anne-Marie Lesage (retraitée)
– Myriam Le Strat (dentiste)
– Martine Lerude (psychiatre, psychanalyste)
– Elisabeth Lévy (directrice de la rédaction de Causeur)
– Jacqueline Lichtenstein (philosophe)
– Christine Lombard (créatrice de mode)
– Joëlle Losfeld (éditrice)
– Vanessa Luciano (chroniqueuse radio, sexothérapeute)
– Mademoiselle A (chanteuse, comédienne et modèle)
– Valérie Maës (actrice et vidéaste)
– Abeline Majorel (responsable pédagogique et business developer)
– Claire Margat (critique d’art, traductrice)
– Isabelle Marlier (anthropologue et écrivain)
– Isabelle Martin (enseignante)
– Christelle Mata (attachée de presse)
– Sophie de Menthon (présidente du Mouvement ETHIC et membre du CESE)
– Karine Miermont (écrivain)
– Anne Morelli (professeure à l’Université libre de Bruxelles)
– Anne-Elisabeth Moutet (journaliste)
– Latifa Najar (retraitée)
– Natacha Nikouline (photographe)
– Karine Papillaud (journaliste littéraire)
– Julia Palombe (chanteuse, auteur)
– Nelly Perotin (retraitée)
– Camille Pier (auteure, compositeure et interprète)
– Sylvie Pierson (secrétaire)
– Francesca Piolot (productrice radio)
– Barbara Polla (médecin, écrivain, commissaire d’exposition)
– Joana Preiss (actrice, réalisatrice)
– Isabelle Prim (réalisatrice et comédienne)
– Nicole Priollaud (chargée de la communication de l’Académie nationale de Pharmacie)
– Anne Rudisuhli (psychopraticienne)
– Nora Sahara (journaliste et infirmière)
– Sylviane Sainclair (retraitée)
– Marie Sellier, (auteure, Présidente de la S.G.D.L. - Société des Gens de Lettres)
– Joëlle Smets (journaliste et sexologue)
– Hélène Soulodre (documentaliste)
– Brigitte Sy (réalisatrice et actrice)
– Catherine Thieron (auteure et vocaliste)
– Catherine Titeux (architecte, Bruxelles)
– Trinidad (humoriste, imitatrice, chanteuse)
– Gabriela Trujilo (historienne du cinéma et critique)
– Christine Van Acker (auteur)
– Roxane Varone (chirurgienne)
– Alexandra Varrin (écrivain)
– Hélène Vecchiali (psychanalyste et coach)
– Martine Vercruysse (animatrice)
– Sonia Verstappen (travailleuse du sexe et anthropologue)
– Caroline Vié (journaliste et romancière)
– Bérengère Viennot (traductrice et chroniqueuse)
– Evelyne Vitkine (consultante en marketing)
Merci @touti pour la liste
Je voie qu’il y a – Odile Buisson (gynécologue-obstétricienne) - je me souviens d’une emission de radio dans laquelle elle niait les violences gynécologiques et obstétricales mais je le retrouve pas, ca a du disparaître avec @audeV
J’en profite pour archiver ca :
Mercredi soir, sur le plateau de BFMTV, Caroline De Haas, qui a elle-même été victime de viol, s’est retrouvée face à l’une des signataires de la tribune du Monde, Brigitte Lahaie. Dans l’émission NewséCompagnie menée par Nathalie Levy, les deux femmes s’interrogeaient sur la façon de redonner aux femmes la puissance de leur corps.
« Il y a un truc très simple, c’est d’arrêter les violences, affirme alors Caroline De Haas. Parce que les violences, elles empêchent la jouissance. Quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général. » Brigitte Lahaie, qui a longuement animé sur RMC Lahaie, l’amour et vous, répond alors : « On peut jouir lors d’un viol, je vous signale. »
▻https://www.lexpress.fr/actualite/medias/on-peut-jouir-lors-d-un-viol-je-vous-signale-brigitte-lahaie-choque-sur-bfm
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J’archive aussi les declaration de Deneuve sur le viol perpetré par polansky :
« C’est une jeune fille qui avait été amenée chez Roman par sa mère, qui ne faisait pas son âge de toute façon », avait déclaré l’actrice le 16 mars dernier. « Et de toute façon, on peut imaginer qu’une jeune femme de 13 ans puisse faire 15, 16 ans. Il ne lui a pas demandé sa carte de visite. Il a toujours aimé les jeunes femmes. J’ai toujours trouvé que le mot de viol avait été excessif », avait-elle conclu.
▻http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/07/05/03002-20170705ARTFIG00310-affaire-polanski-les-propos-de-catherine-deneuve-
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Meme sujet discuté ici aussi ; ▻https://seenthis.net/messages/658841
Est-ce cette émission de radio avec Odile Buisson
▻http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-social-club/europe-1-social-club-le-debat-frederic-taddei-210917-3442559
le 21 septembre 2017 sur le #sexisme_medical
▻https://www.youtube.com/watch?v=Vhg3QWDKMF4
Marie-Laure Béraud manque, en effet, de bon sens en signant cette Tribune collective.
Non c’est pas celui là car avec Taddei et Peggy Sastre je me serais pas infligé ca. C’est une autre emission probablement sur france culture. Je vais voire si je la retrouve.
Je pense que c’était l’émission dont il est question ici : ►http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2017/07/20/debat-sur-les-maltraitances-medicales-sur-france-inter-
C’est pas france cul c’est france inter.
►https://www.franceinter.fr/emissions/le-debat-de-midi/le-debat-de-midi-17-juillet-2017
Il est insupportable pour ces femmes, non qu’elles imaginent que le monde va s’écrouler si elles ne sont plus traitées comme des objets par les hommes, mais que d’autres femmes puissent sans autorisation réclamer leur libération. Quelle déchéance de perdre leur position de pouvoir de représentation face à l’ensemble les #meetoo qui ont gravé leur souffrance du patriarcat dans l’anonymat d’un mouvement de grande ampleur. Qui a besoin d’entendre déclamer d’une voix tellement égoïste ces femmes de droite, ultime ressort du patriarcat qui s’étouffe dans ces soubresauts fétides. A part le système lui même pour maintenir l’illusion de la liberté de quelques élues. Ce n’est pas pour elles qu’elles réclament la subordination face aux hommes,mais pour faire taire toutes ces femmes courageuses, les punir d’avoir oser prendre la parole sans les prévenir.
Je vois bien un banquet de femmes, ou certaines refuseraient d’être serveuses, soubrettes, debouts toute la soirée et renverseraient les plats de bites en gelée sur la tête de ces privilégiées.
Jolie image @touti très inspirante !
Je trouve quand même qu’elle font très fin d’époque comme le disait @odilon et qu’elles s’autosabotent merveilleusement toutes seules. Je rapportait toute à l’heure les propos de Millet et Lahaie à mes voisin·es qui trouvaient quand même un peu que la galanterie et la séduction sont a distingué. Mais illes ont été horrifiés et ont revu leur jugement sur ce manifeste (bon c’est des voisin·es cools et très à gauche celleux-là).
Je pense que c’est une belle opportunité de poursuivre et affiner la discutions sur la sexualité patriarcale. Leur manifeste maintiens la tension et réactive l’attention sur les violences sexuelles et ca fait des exemples précis de culture du viol à déconstruire. J’ai presque envie de dire merci à ces femmes de droite tellement elles y vont franco de porc.
En plus c’est un bon outil pour détecté les machos et les toxiques, y compris chez les gauchistes : ▻https://seenthis.net/messages/659363
Deneuve hier a écrit dans libé pour essayé de se rattraper aux branches tout en réaffirmant ce qu’elle à écrit.
D’abord elle ne manque pas de montrer son mépris pour Brigitte Lahaie, qui n’est manifestement pas de même monde que les autres signataires car les propose de Millet encore plus choquant ne sont pas dénoncés.
Ensuite elle dit que le manifeste ne dit pas que le harcelement c’est bien mais il dit que le harcelement c’est pas grave et qu’il faut etre puritaine pour en faire une histoire et qu’on devrait avoir de la peine pour les frotteurs plutot qu’autre chose. Il dit aussi que les victimes confondent drague maladroite et harcelement alors que cette confusion on la trouve dans ce manifeste. Le texte dit aussi que les utilisatrices et utilisateurs (les hommes victimes sont totalement effacés par ce manifeste) sont dans la haine des hommes et la haine de la sexualité.
En somme elle s’excuse de ce qu’elle a dit mais elle dit qu’elle a rien dit de mal (B.Lahaie a fait pareil). Technique de faux-cul qui a toujours rien compris au problème.
Il y a quand meme une différence avec l’apologie de la séduction à la française de l’époque DSK, c’est que cette fois les signataires de ces tribunes pro-viol, pro-violences sexuelles sont contraintes de s’excusé, meme si elles le font hypocritement sans comprendre.
Au passage j’étais étonné de pas trouvé Iacub sur ce manifeste mais elle a quand même fait un papier sur libé que j’ai pas lu et pas envie de lire.
contribution de B.B :
« Concernant les actrices, et pas les femmes en général, c’est, dans la grande majorité des cas, hypocrite, ridicule, sans intérêt. Cela prend la place de thèmes importants qui pourraient être discutés. Moi, je n’ai jamais été victime d’un harcèlement sexuel. Et je trouvais charmant qu’on me dise que j’étais belle ou que j’avais un joli petit cul. Ce genre de compliment est agréable. Or il y a beaucoup d’actrices qui font les allumeuses avec les producteurs afin de décrocher un rôle. Ensuite, pour qu’on parle d’elles, elles viennent raconter qu’elles ont été harcelées… En réalité, plutôt que de leur profiter, cela leur nuit. »
Ca fait effectivement 108 femmes
Merde, #Odile_Buisson c’est aussi l’une des spécialistes en France du clitoris, que j’ai beaucoup citée ici... (à qui j’avais quand même reproché une remarque raciste là : ►https://seenthis.net/messages/643679 )
Compilation d’article sur la #sexualité animale et humaine :
►https://seenthis.net/messages/686795
University seminars, relative share of questions asked by women...
#parole #questions #genre #femmes #parole_publique #hommes #prise_de_parole #inégalités #université (je ne sais pas quels autres tags mettre pour retrouver ce graphique) #inégalités
#visualisation #statistiques #chiffres
Comme tag il peu y avoir #silenciation #invisibilité #empowerment #disempowerment
Ca me fait pensé aux paroles que Fréhel adressait à son publique du Boeuf sur le toit ; “Fermez vos gueules ! J’ouvre la mienne !”
Il y avait aussi eu une enquête sur le temps de paroles des hommes et des femmes dans des conversations. Edifiant aussi, mais je ne sais pas retrouver le lien...
Merci, mais non, ce n’est pas à ça que je pensais, mais une véritable enquête sociologique où ils enregistraient les prises de paroles dans des groupes de conversation et montraient, si je me souviens bien, que les hommes prenaient plus souvent la parole, la gardaient plus longtemps, etc. Peut-être que ce n’était pas sur seenthis (des rumeurs persistantes font état d’un monde qui existerait en dehors de seenthis...)