• L’économie capitaliste entre ravin et précipice

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/04/02/leconomie-capitaliste-entre-ravin-et-precipice_588676.html (Lutte de classe, 27 mars 2023)

    «  La Fed entre ravin et précipice  », titrait le 14 mars un éditorialiste du journal Les Échos, pour qualifier les incertitudes des banquiers centraux, confrontés d’un côté à l’inflation qui flambe et de l’autre aux menaces de faillites en chaîne des banques, après celle de la #Silicon_Valley_Bank (#SVB). Ceux qui prétendent réguler le système financier international seraient avec des «  lampes frontales dans le brouillard  », hésitant à choisir entre les deux seuls remèdes qu’ils connaissent  : jeter des milliards dans le système, ou fermer le robinet du crédit. Dans tous les cas, les classes populaires en paient déjà le prix fort.

    Le rôle officiel des #banques_centrales est de réguler le système financier en adaptant la masse monétaire en circulation aux besoins du #marché_capitaliste, c’est-à-dire aux volumes de production et de circulation des marchandises. En fixant les divers taux d’intérêt auxquels les banques privées peuvent se refinancer, les banques centrales encouragent ou freinent les emprunts des entreprises comme des particuliers, ce qui est supposé se répercuter sur les investissements productifs et la croissance économique. Mais ce sont les capitalistes, et d’abord les plus puissants d’entre eux, qui décident de l’usage qu’ils font des capitaux disponibles, en fonction des profits qu’ils escomptent et de l’idée qu’ils se font de l’avenir de leur propre système (...)

    De la baisse des taux à leur remontée

    SVB, #Crédit_suisse  : le spectre de 2008

    Vers une #crise de la dette publique  ?

    L’#inflation et ceux qui la déclenchent

    L’agonie du #capitalisme et les tâches des révolutionnaires

  • Chaos du capitalisme : la seule perspective est celle que les travailleurs en lutte ouvriront

    https://lutte-ouvriere.be/chaos-du-capitalisme-la-seule-perspective-est-celle-que-les-travaille
    Dernier éditorial de LO-Belgique

    Après l’effondrement aux USA de la #Silicon_Valley_Bank le 10 mars dernier, la plus grosse faillite bancaire depuis 2008, les banquiers centraux se sont empressés de déclarer que « tout était sous contrôle ». La #banque_centrale (#Fed) a ouvert un nouveau fonds de financement d’urgence et les banques lui ont emprunté au moins 164 milliards de dollars. En Europe, les banquiers centraux ont vite annoncé qu’il n’y avait pas de risque de contagion !

    Quelques jours plus tard, le #Crédit_Suisse, une des trente plus grandes #banques du monde était au bord de la faillite. La banque centrale de Suisse décida elle aussi d’ouvrir les robinets : en quelques heures plus de 50 milliards d’euros ont été mis à disposition du Crédit suisse, puis 200 milliards… avant que ne soit décidé son rachat par UBS, la plus grosse banque du pays. La banque est « sauvée », les milliards des capitalistes sont sauvés, mais pas les 10 000 employés en doublon que les banques ont prévu de licencier…

    Le 24 mars, les actions de la première banque allemande #Deutsche_Bank chutaient, ravivant la menace d’une crise financière internationale. Les dirigeants politiques ont à nouveau répété qu’ils n’avaient aucune inquiétude, pour tenter d’enrayer la panique. En réalité, ils sont bien incapables de faire la moindre prévision. Depuis des années, les krachs financiers, les crises, se succèdent, et l’économie capitaliste s’enfonce toujours plus dans le chaos. À chaque fois, les gouvernements répondent en inondant les capitalistes de liquidités, en faisant tourner la planche à billets, creusant ainsi les déficits publics. Et les capitalistes font payer aux travailleurs le prix de leur fuite en avant !

    Et plutôt deux fois qu’une. D’un côté tout cet argent emprunté gratuitement, les banques et les financiers l’utilisent pour acheter des actions en espérant les revendre plus cher, engendrant ainsi des profits faciles. Avec le déclenchement de la #guerre_en_Ukraine, les spéculateurs ont ainsi parié sur l’augmentation des #prix_du_gaz, achetant et revendant les cargaisons au point de faire exploser les prix de l’énergie puis tous les autres prix… Ils ont ainsi aggravé la pauvreté partout sur la planète, plongeant une large proportion des ménages des classes populaires dans des situations intenables où il faut choisir entre se chauffer et manger à sa faim.

    D’un autre côté, les capitalistes font pression sur leurs États pour faire payer aux travailleurs l’argent dépensé en sauvetage de banque, en subsides aux entreprises ou en armes pour la guerre en Ukraine ! Les gouvernements s’empressent alors d’imposer toutes les mesures nécessaires pour pressurer davantage les travailleurs. Tout y passe : de la crèche communale où une puéricultrice doit faire le travail de trois collègues car « il n’y a pas assez de financement » jusqu’au passage en force par Macron de l’augmentation de l’#âge_de_départ_à_la_retraite de 62 à 64 ans car « les retraites coûtent trop cher dans une population vieillissante ».

    Mais ces mensonges prennent de moins en moins, et la situation s’aggravant de plus en plus pousse inévitablement à des révoltes.

    En France, depuis le 19 janvier, il y a des #manifestations massives presque toutes les semaines, accompagnées de grèves dans quelques secteurs. Si les manifestations ont été aussi massives, c’est que la coupe est pleine. Elle l’est pour les plus âgés, cassés par le travail, et à qui on promet une pension réduite ou pour celles et ceux qui n’auront jamais de pension vu qu’un nombre important de travailleurs en France meurent avant la #retraite ! Elle l’est pour tous les ménages populaires confrontés à l’explosion des prix de l’alimentation et de l’énergie et pour celles et ceux qui voient bien que tout s’aggrave, en particulier la guerre économique qui fait craindre que les guerres actuelles se généralisent en une troisième guerre mondiale. C’est un ras-le-bol général.

    Malgré la #répression_policière, les gardes à vues et les fouilles en sous-vêtement, les mobilisations contre le recul de l’âge de la retraite continuent. Dans cette lutte qui dure depuis deux mois, le camp des travailleurs mesure ce que peut être la force du nombre. Car si certains députés de droite n’ont finalement pas voté la loi et que #Macron a dû faire recours au 49.3 (en se passant du vote des députés) c’est que la pression des grèves leur a fait penser à leur prochaine élection !

    La force du nombre peut peser sur le monde politique, mais c’est seulement si la #grève se généralise et s’étend aux grandes entreprises privées que le rapport de force s’inversera réellement et que la loi pourra être repoussée.

    #réforme_des_retriates #capitalisme #régression_sociale #lutte_de_classe #inflation #pouvoir_d'achat

  • How Many Crises Before It All Collapses?

    The Spark, #editorial, Mar 12, 2023

    On Wednesday, March 8, Silicon Valley Bank (#SVB) notified its shareholders that it would issue new shares of stock to cover a loss in the value of its investments. SVB is a very specialized local bank. Its clients inhabit Silicon Valley: IT and medical technology start-ups, and the so-called venture capital firms that advance money to them.

    On Thursday, the venture capital firms pulled out their deposits. By the end of the day, a run on deposits emptied the bank of all its cash. On Friday morning, the state of California declared the bank insolvent and shut it down. The FDIC, government insurer of bank deposits, took it over.

    #Silicon_Valley_Bank is not a typical bank. Over 90% of its clients had more than $250,000 deposited, even though the limit of FDIC insurance is set at $250,000.

    So now what? Some financial “experts” insist that government must find a way to reimburse these companies for all their losses, despite the limit. If not, they warn, the failure of SVB could end up bringing down the whole financial system.

    Other “experts” declare that this is an isolated situation. A spokesperson for Fidelity Investment blames it on risky banking practices, in which, Fidelity brags, it never engages.

    In fact, at this point, no one knows what’s going to happen. But one thing is sure: Silicon Valley Bank is not the only one with risky behavior.

    If the collapse of SVB leads to a wider #financial_collapse, it will happen for the same reason that the whole global economy nearly collapsed in 2008: the whole capitalist system is engaged in “risky behavior.” In 2008, the bankruptcy of one Wall Street trading firm, engaging in “risky behavior,” soon threatened all the biggest banks in the country.

    Since 1970, there have been crises, one after another, each one deeper and more serious than the one before: the monetary crisis and the first “oil shock” it led to; the second “oil shock,” which led to the “third world debt crisis"; the 1987 stock market crash; the collapse of the “dot.com bubble"; followed by the “sub-prime real estate” crisis. With each crisis, problems in the financial system spilled over into the productive economy, leading to unemployment and disruption—and to a worsening of the lives of laboring people around the world, including here.

    Each of these crises was alleviated by a government bailout. Government printing presses threw more money into the financial system to bail it out, but governments went into more debt to do so. And each bailout created a greater overhang of money circulating in the system, leading to more #speculation, which erupted into the next crisis.

    In fact, #capitalism does not use the money it already has on hand to invest in production unless it can make more profit there than elsewhere. This new money thrown into the financial system found its outlet in greater financial speculation, driving up prices in the stock markets of the world and on real estate... or on eggs and used cars!

    The financial system is a great big casino, where all the chips are paid for with government debt, which absorbs more and more of the value produced in the productive economy. Government, burdened down by more and more debt, cuts back on society’s collective needs. Schools degrade, as do roads, bridges, tunnels, railroad right-of-ways, dams, levees, and so on.

    Yes, there is a risk the whole financial system could suddenly collapse. That risk exists because crisis is endemic to the capitalist system, and it has been since the beginning. In 1920, in the midst of another crisis, #Leon_Trotsky, the Russian revolutionary, described the situation in this way: “So long as capitalism is not overthrown by the proletarian revolution, it will continue to live in cycles, swinging up and down. Crises and booms were inherent in capitalism at its very birth; they will accompany it to its grave.” The answer to capitalism’s crises remains, as it did in Trotsky’s day, with the working class, the only force that has the capacity to overthrow capitalism, and replace it with a society beneficial for the whole population.