• Mines guinéennes : le milliardaire Beny Steinmetz joue son avenir face à la justice suisse
    RFi - Publié le : 28/08/2022 - 23:38
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220828-mines-guin%C3%A9ennes-le-milliardaire-beny-steinmetz-joue-son-avenir-fa

    Condamné en janvier 2021 à cinq ans de prison et 50 millions de francs suisses d’amende pour corruption d’agents publics dans le dossier des mines guinéennes des monts Simandou, le magnat israélien âgé de 66 ans entend obtenir son acquittement lors du procès en appel ce lundi 29 août.

    (...) Parallèlement à cette stratégie judiciaire, Beny Steinmetz a aussi remanié sa communication autour de ce procès. Alors que son ancien avocat Marc Bonnant limitait ses contacts avec la presse, désormais, plusieurs agences de communication diffusent un document de quinze pages aux médias du monde entier, visant à démonter l’argumentaire du tribunal de première instance. Un document « truffé de sophismes », selon Adrià Budry Carbó, journaliste d’investigation de l’ONG Public Eye, spécialisé dans les matières premières et la criminalité financière.

    « La défense va, on l’imagine, s’atteler à montrer que ce n’était pas M. Steinmetz qui pilotait la société, que les apporteurs d’affaires ont agi en toute indépendance, que leurs revenus étaient justement une preuve de cette indépendance et que tout s’est passé dans les règles de l’art, prévoit l’observateur. On nous ressert la thèse du grand complot international qui serait dirigé contre M. Steinmetz. Or on constate qu’il a des problèmes avec la justice dans un certain nombre de juridictions. Si complot il y a, il est étendu et donc on s’attend à ce que la défense amène des preuves de l’existence de ce complot. »

    La chambre pénale d’appel et de révision de Genève aura huit jours pour déterminer si cette condamnation doit ou non être révisée.

    • Le milliardaire Beny Steinmetz, des mines d’Afrique aux ­prétoires de Genève
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/08/29/le-milliardaire-beny-steinmetz-des-mines-d-afrique-aux-pretoires-de-geneve_6

      Le rendez-vous n’a pas lieu dans sa résidence de Tel-Aviv, que l’on dit être l’une des plus chères d’Israël. Pas non plus sur le yacht qui mouille en été dans les eaux turquoise des îles égéennes et dont il sera impossible de connaître le prix. Après beaucoup d’échanges entre ses nombreux conseillers, la rencontre est fixée au creux du mois d’août au domicile athénien de sa principale communicante, Alexia Bakoyannis, qui est aussi la nièce du premier ministre Kyriákos Mitsotákis et la sœur du maire d’Athènes. A ce niveau-là, les connexions ne sont jamais un hasard : « J’ai eu des affaires en Grèce, comme dans des dizaines d’autres pays. »

      Beny Steinmetz démarre son autoportrait en évacuant les clichés : pas d’alcool, pas de fêtes, pas de bling-bling, pas de people, pas de garde du corps. Il préfère « marcher incognito dans la rue. Ma voiture a 15 ans. Je n’ai jamais été attiré par la lumière, par la politique ou la publicité autour de ma personne, parce que la vie me semble plus facile ainsi. Ma seule addiction, c’est la famille, mes quatre enfants et mes quatre petits-enfants. L’argent en soi ne m’intéresse pas, même si j’ai conscience que cela peut paraître une platitude de l’affirmer quand on est dans ma situation. » (...)

    • « Je n’ai jamais corrompu personne » se défend le magnat Beny Steinmetz à Genève
      Agence France-Presse | 31 août 2022
      https://fr.timesofisrael.com/je-nai-jamais-corrompu-personne-se-defend-le-magnat-beny-steinmetz

      « Je n’ai jamais corrompu personne », s’est défendu mercredi le magnat franco-israélien Beny Steinmetz, prenant la barre pour la première fois lors du procès en appel de sa condamnation en Suisse pour corruption.

      M. Steinmetz, costume gris et chemise blanche au col ouvert, est venu à la barre à Genève pour donner aux juges sa version des faits qui lui ont valu une condamnation à cinq ans de prison ferme et à verser 50 millions de francs suisses (52 millions d’euros) pour « corruption d’agents publics » en Guinée, dans une affaire de concession minière.

      A 66 ans, l’homme qui a fait fortune dans le diamant, a dit sa fierté de ce projet minier en Guinée, un des pays les plus pauvres d’Afrique, de Beny Steinmetz Group Resources (BSGR).

      « Je suis très fier de cette affaire win-win (gangant-gagnant, ndlr)pour le pays et pour BSGR », a lancé M. Steinmetz.

      « C’était mon idée personnelle. Je suis très fier de ça », a ajouté le magnat, qui n’a eu de cesse de clamer son innocence tout au long du premier procès.

      Pour lui, « c’est une tragédie locale, faite par la corruption locale » et d’insister : « Je crois avec toutes mes forces que BSGR n’a jamais franchi la ligne rouge ».

      Pour la procédure en appel il a changé de défenseurs et étoffé sa communication pour raconter sa version des choses.

      Le premier procès était l’aboutissement d’une longue enquête internationale ouverte en 2013 portant sur des permis miniers octroyés en Guinée au BSGR, dans lequel M. Steinmetz avait le titre de conseiller.

      Le parquet genevois l’accuse d’avoir mis en place un montage financier via des sociétés-écran afin de verser environ 10 millions de dollars de pots-de-vin à la quatrième épouse de l’ancien président guinéen Lansana Conté (décédé en 2008), Mamadie Touré, afin que BSGR obtienne des droits miniers en Guinée.

      Mme Touré a affirmé avoir reçu des versements et est depuis protégée par la justice américaine. Elle ne s’est pas présentée au procès en 2021, auquel elle avait été convoquée comme témoin par la défense.

      Beny Steinmetz, qui résidait à Genève lorsque les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés, a assuré n’avoir « jamais » demandé à quiconque de verser des fonds à Mme Touré, et l’a accusée de raconter des « mensonges ».

      Deux des partenaires d’affaires de M. Steinmetz, un Français et une Belge condamnés dans ce même dossier à des peines de prison plus courtes, ont également fait appel.