• Sécurité des frontières : l’Europe prête pour des solutions coûteuses et inefficaces ?

    Face à la montée du terrorisme et à la crise des migrants, un sentiment d’impuissance politique semble frapper les institutions et les États membres de l’Union européenne. À ce sentiment, les industriels répondent par une innovation technologique, un système de contrôle automatique aux frontières. Coûteuse, sans preuve d’efficacité probante, cette solution pourrait surtout faire le jeu de sociétés en recherche de relais de croissance sur le Vieux Continent.

    selon la société américaine d’études Acuity Market Intelligence. “Nous estimons que le marché du contrôle automatisé aux frontières représente 500 millions d’euros en Europe aujourd’hui et devrait atteindre pas moins de 1,2 milliard d’euros d’ici à 2019-2020.

    Si la Commission européenne a refusé de répondre à nos questions, quelques recherches dans les archives de communiqués de presse permettent de déceler que le Fonds pour les frontières extérieures (External Borders Fund) compte, parmi cinq sujets d’investissement, la mise en œuvre d’équipement technologique à l’état de l’art dédié au contrôle aux frontières. Cette partie du programme “Solidarité et management des flux migratoires” a tout de même représenté 1,82 milliard d’euros entre 2007 et 2013, dont un cinquième était exclusivement dédié aux aéroports où les premières portes “intelligentes” ont été prioritairement déployées.

    En parallèle, la Commission a également financé des programmes de recherche sur ces frontières “intelligentes”. Entre 2007 et 2013, dans le volet Sécurité de son programme-cadre FP7, plus de 51 millions ont été versés à des consortiums souvent dirigés par des entreprises auxquelles se sont associés laboratoires et acteurs publics pour réfléchir à la gestion de ces nouvelles frontières. Dans son dernier opus H2020 “Sociétés sûres”, l’instance européenne a déjà investi plus de 21 millions à ce sujet. Des sommes non comprises dans le budget Smart Borders.

    Ainsi, sur les six projets du FP7 consacrés aux frontières “intelligentes”, l’entreprise française #Morpho en a supervisé trois. Rien que pour #Effisec, elle a touché 1 859 921 euros exactement. En tout, près de 4 millions d’euros. #Safran, la maison mère, a refusé de nous dire sur quoi ce subside avait concrètement débouché. L’autre géant français n’est pas en reste. #Thales a lui reçu des subventions européennes de plus de 1,8 million d’euros pour travailler sur la thématique, dans le cadre du FP7. Son aventure européenne continue dans le #H2020. “Nous participons actuellement à un projet appelé #Bodega, qui a pour but d’étudier le facteur humain, comment les passagers interagissent avec les #e-gates, précise Yann Haguet, directeur du secteur identitaire chez Thales. À la fin, nous produirons un rapport pour l’Union européenne, qui pourra aider à l’application des Smart Borders.”


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    cc @reka