• Patrick Marcolini, Héritiers situationnistes, 2009
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/11/23/marcolini-heritiers-situ

    En vingt-neuf numéros et plus de mille cinq cents pages publiées, Le Tigre avait réussi l’exploit de ne jamais se pencher sur l’œuvre de Guy Debord. Non sans raisons, l’invocation du mouvement situationniste étant devenue, dans les médias, un poncif. Dans le dossier du volume précédent du Tigre, consacré pour une part aux textes de Julien Coupat et de ses proches, il manquait une analyse précise de la filiation entre ces derniers et les situationnistes. La voici.

    #situationnistes #histoire #héritage #Tiqqun #Patrick_Marcolini

    • Une chose m’est propre dans la mesure où elle rentre dans le domaine de mes usages, et non en vertu de quelque titre juridique. La propriété légale n’a d’autre réalité, en fin de compte, que les forces qui la protègent. La question du communisme est donc d’un côté de supprimer la police, et de l’autre d’élaborer entre ceux qui vivent ensemble des modes de partage, des usages.

      J’avais complètement oublié ce passage de l’Appel !

      Heureusement que 20 ans après, on est allé au delà de l’idée que _La propriété légale n’a d’autre réalité [...] que les forces qui la protègent._

      https://clip.ouvaton.org

    • En ce lundi, l’#armée_israélienne affirme avoir frappé, via les airs et au sol, plus de 600 cibles dans #Gaza ces vingt-quatre dernières heures. Dans le détail : « des dépôts d’armes, positions de lancement de missiles antichar, caches du #Hamas » et « des dizaines » de chefs du mouvement islamiste tués. Des chars israéliens sont postés à la lisière de #Gaza_City et le principal axe routier nord-sud est coupé. C’est vendredi en fin de journée que l’État hébreu a lancé son opération d’envergure, annoncée depuis près de deux semaines déjà. Mêlant #incursions_terrestres localisées – surtout dans le nord de l’enclave palestinienne – et #bombardements intensifiés. Samedi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a prévenu : la #guerre sera « longue et difficile ».

      Vendredi, 17 h 30. La #bande_de_Gaza plonge dans le noir. Plus d’électricité, plus de réseau téléphonique, ni de connexion internet. Le #black-out total. Trente-six heures de cauchemar absolu débutent pour les Gazaouis. Coupés du monde, soumis au feu. L’armée israélienne pilonne le territoire : plus de 450 bombardements frappent, aveugles. La population meurt à huis clos, impuissante. Après avoir quitté Gaza City au début de la riposte israélienne (lire l’épisode 1, « D’Israël à Gaza, la mort aux trousses »), Abou Mounir vit désormais dans le centre de la bande de Gaza, avec ses six enfants. Ce vendredi, il est resté cloîtré chez lui. Lorsqu’il retrouve du réseau, le lendemain matin, il est horrifié par ce qu’il découvre. « Mon quartier a été visé par des tirs d’artillerie. L’école à côté de chez moi, où sont réfugiées des familles, a été touchée. Devant ma porte, j’ai vu tous ces blessés agonisants, sans que personne ne puisse les aider. C’est de la pure #folie. Ils nous assiègent et nous massacrent. Cette façon de faire la guerre… On se croirait au Moyen-Âge », souffle le père de famille, qui dénonce « une campagne de #vengeance_aveugle ». L’homme de 49 ans implore Israël et la communauté internationale d’agir urgemment. « La seule et unique solution possible pour nous tous, c’est la #solution_politique. On l’a répété un million de fois : seule une solution politique juste nous apportera la paix. »

      Toujours à Gaza City avec sa famille, la professeure de français Assya décrit ce jour et demi d’#angoisse : « On se répétait : “Mais que se passe-t-il, que va-t-il nous arriver ?” On entendait les bombardements, boum, boum, boum… Ça n’arrêtait pas ! Ma petite-fille de 1 an, la fille de mon fils, quand il y avait de grosses explosions, elle pleurait. Alors nous, on faisait les clowns pour lui faire croire que c’était pour rire. Et elle se calmait… Chaque matin, c’est un miracle qu’on soit encore là… » Chaque jour aussi, Assya demande si nous, journalistes, en savons plus sur un cessez-le-feu.

      Plus de 8 000 Gazaouis ont péri, mais leurs suppliques résonnent dans le vide jusqu’à présent. Elles sont pourtant de plus en plus pressantes, face à la #situation_humanitaire qui se dégrade dramatiquement. Ce samedi, des entrepôts des Nations unies ont été pillés. « C’est le signe inquiétant que l’ordre civil est en train de s’effondrer après trois semaines de guerre et de #siège de Gaza. Les gens sont effrayés, frustrés et désespérés », a averti Thomas White, directeur des opérations de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Assya confirme : l’un de ses cousins est revenu avec des sacs de sucre, de farine, des pois chiches et de l’huile. Quand elle lui a demandé d’où ça venait, il lui a raconté, le chaos à Deir Al-Balah, dans le sud de l’enclave. « Les gens ont cassé les portes des réserves de l’UNRWA, ils sont entrés et ont pris la farine pour se faire du pain eux-mêmes, car ils n’ont plus rien. La population est tellement en #colère qu’ils ont tout pris. » Depuis le 21 octobre, seuls 117 camions d’#aide_humanitaire (lire l’épisode 2, « “C’est pas la faim qui nous tuera mais un bombardement” ») ont pu entrer dans la bande de Gaza dont 33 ce dimanche), via le point de passage de Rafah au sud, à la frontière égyptienne. L’ONU en réclame 100 par jour, pour couvrir les besoins essentiels des Gazaouis. Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a averti : « Empêcher l’acheminement de l’aide peut constituer un #crime. […] Israël doit s’assurer sans délai que les #civils reçoivent de la #nourriture, des #médicaments. »

      Les corps des 1 400 victimes des attaques du 7 octobre sont dans une #morgue de fortune. Beaucoup ont subi des sévices, ont été brûlés. L’#horreur à l’état pur

      En écho à cette situation de plus en plus dramatique, Israël a intensifié sa guerre de la #communication. Pas question pour l’État hébreu de laisser le Hamas ni les Palestiniens gagner la bataille de l’émotion au sein des opinions. Depuis une dizaine de jours, les autorités israéliennes estiment que les médias internationaux ont le regard trop tourné vers les Gazaouis, et plus assez sur le drame du 7 octobre. Alors Israël fait ce qu’il maîtrise parfaitement : il remet en marche sa machine de la « #hasbara ». Littéralement en hébreu, « l’explication », euphémisme pour qualifier ce qui relève d’une véritable politique de #propagande. Mais cela n’a rien d’un gros mot pour les Israéliens, bien au contraire. Entre 1974 et 1975, il y a même eu un éphémère ministère de la Hasbara. Avant cela, et depuis, cette tâche de communication et de promotion autour des actions de l’État hébreu, est déléguée au ministère des Affaires étrangères et à l’armée.

      Un enjeu d’autant plus important face à cette guerre d’une ampleur inédite. C’est pourquoi, chaque jour de cette troisième semaine du conflit, l’armée israélienne a organisé des événements à destination de la #presse étrangère. Visites organisées des kibboutzim où les #massacres de civils ont été perpétrés : dimanche dans celui de Beeri, mercredi et vendredi à Kfar Aza, jeudi dans celui de Holit. Autre lieu ouvert pour les journalistes internationaux : la base de Shura, à Ramla, dans la banlieue de Tel Aviv. Elle a été transformée en morgue de fortune et accueille les 1 400 victimes des attaques du 7 octobre, afin de procéder aux identifications. Dans des tentes blanches, des dizaines de conteneurs. À l’intérieur, les corps. Beaucoup ont subi des sévices, ont été brûlés. L’horreur à l’état pur.

      Mais l’apogée de cette semaine de communication israélienne, c’est la convocation générale de la presse étrangère, lundi dernier, afin de visionner les images brutes des massacres. Quarante-trois minutes et quarante-quatre secondes d’une compilation d’images des GoPro embarquées des combattants du Hamas, des caméras de vidéosurveillance des kibboutzim, mais aussi des photos prises par les victimes avec leurs téléphones, ou par les secouristes. Le tout mis bout à bout, sans montage. Des images d’une violence inouïe. Une projection vidéo suivie d’une conférence de presse tenue par le porte-parole de l’armée israélienne, le général Daniel Hagari. Il le dit sans détour : l’objectif est de remettre en tête l’ignominie de ce qui s’est passé le 7 octobre dernier. Mais également de dire aux journalistes de mieux faire leur travail.

      Il les tance, vertement : « Vous ! Parfois, je prends trente minutes pour regarder les infos. Et j’ai été choqué de voir que certains médias essayent de COMPARER ce qu’Israël fait et ce que ces vils terroristes ont fait. Je ne peux pas comprendre qu’on essaye même de faire cette #comparaison, entre ce que nous venons de vous montrer et ce que l’armée fait. Et je veux dire à certains #médias qu’ils sont irresponsables ! C’est pour ça qu’on vous montre ces vidéos, pour qu’aucun d’entre vous ne puisse se dire que ce qu’ils font et ce que nous faisons est comparable. Vous voyez comment ils se sont comportés ! » Puis il enfonce le clou : « Nous, on combat surtout à Gaza, on bombarde, on demande aux civils d’évacuer… On ne cherche pas des enfants pour les tuer, ni des personnes âgées, des survivants de l’holocauste, pour les kidnapper, on ne cherche pas des familles pour demander à un enfant de toquer chez ses voisins pour les faire sortir et ensuite tuer sa famille et ses voisins devant lui. Ce n’est pas la même guerre, nous n’avons pas les mêmes objectifs. »

      Ce vendredi, pour finir de prouver le cynisme du Hamas, l’armée israélienne présente des « révélations » : le mouvement islamiste abriterait, selon elle, son QG sous l’hôpital Al-Shifa de Gaza City. À l’appui, une série de tweets montrant une vidéo de reconstitution en 3D des dédales et bureaux qui seraient sous l’établissement. Absolument faux, a immédiatement rétorqué le Hamas, qui accuse Israël de diffuser « ces mensonges » comme « prélude à la perpétration d’un nouveau massacre contre le peuple [palestinien] ».

      Au milieu de ce conflit armé et médiatique, le Président français a fait mardi dernier une visite en Israël et dans les territoires palestiniens. Commençant par un passage à Jérusalem, #Emmanuel_Macron a réaffirmé « le droit d’Israël à se défendre », appelant à une coalition pour lutter contre le Hamas dans « la même logique » que celle choisie pour lutter contre le groupe État islamique. Il s’est ensuite rendu à Ramallah, en Cisjordanie occupée, au siège de l’Autorité palestinienne. « Rien ne saurait justifier les souffrances » des civils de Gaza, a déclaré Emmanuel #Macron. Qui a lancé un appel « à la reprise d’un processus politique » pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas. Tenant un discours d’équilibriste, rappelant que paix et sécurité vont de pair, le Président a exigé la mise en œuvre de la solution à deux États, comme seul moyen de parvenir à une paix durable. Une visite largement commentée en France, mais qui a bien peu intéressé les Palestiniens.

      Car si les projecteurs sont braqués sur Israël et Gaza depuis le début de la guerre, les Palestiniens de #Cisjordanie occupée vivent également un drame. En à peine trois semaines, plus de 120 d’entre eux ont été tués, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Soit par des colons juifs, soit lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes. Bien sûr, la montée de la #violence dans ce territoire avait commencé bien avant la guerre. Mais les arrestations contre les membres du Hamas, les raids réguliers menés par l’armée et les attaques de colons prennent désormais une autre ampleur. Ce lundi matin encore, l’armée israélienne a mené un raid sur le camp de Jénine, au nord de la Cisjordanie, faisant quatre morts. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, plus de 100 véhicules militaires et deux bulldozers sont entrés dans le camp. Déjà, mercredi dernier, deux missiles tirés depuis les airs en direction d’un groupe de personnes avait fait trois morts à #Jénine.

      À chaque mort de plus, la colère monte derrière les murs qui encerclent les Territoires. À Gaza, mais aussi en Cisjordanie

      À chaque mort de plus, la colère monte derrière le mur qui encercle les territoires palestiniens. Du sud, à Hébron, au nord, à Naplouse, en passant par Jénine et Ramallah, les #manifestations ont émaillé ces trois dernières semaines, s’intensifiant au fil du temps. À chaque fois, les Palestiniens y réclament la fin de l’#occupation, la mise en œuvre d’une solution politique pour un #accord_de_paix et surtout l’arrêt immédiat des bombardements à Gaza. Ce vendredi, quelques milliers de personnes s’étaient rassemblés à Ramallah. Drapeaux palestiniens à la main, « Que Dieu protège Gaza » pour slogan, et la rage au ventre. Yara était l’une d’entre eux. « Depuis le début de la guerre, le #traitement_médiatique en Europe et aux États-Unis est révoltant ! L’indignation sélective et le deux poids deux mesures sont inacceptables », s’énerve la femme de 38 ans. Son message est sans ambiguïté : « Il faut mettre un terme à cette agression israélienne soutenue par l’Occident. » Un sentiment d’injustice largement partagé par la population palestinienne, et qui nourrit sa colère.

      Manal Shqair est une ancienne militante de l’organisation palestinienne Stop The Wall. Ce qui se passe n’a rien de surprenant pour elle. La jeune femme, qui vit à Ramallah, analyse la situation. Pour elle, le soulèvement des Palestiniens de Cisjordanie n’est pas près de s’arrêter. « Aujourd’hui, la majorité des Palestiniens soutient le Hamas. Les opérations militaires du 7 octobre ont eu lieu dans une période très difficile traversée par les Palestiniens, particulièrement depuis un an et demi. La colonisation rampante, la violence des colons, les tentatives de prendre le contrôle de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem et enfin le siège continu de la bande de Gaza par Israël ont plongé les Palestiniens dans le #désespoir, douchant toute perspective d’un avenir meilleur. » La militante ajoute : « Et ce sentiment s’est renforcé avec les #accords_de_normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes [les #accords_d’Abraham avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, ndlr]. Et aussi le sentiment que l’#Autorité_palestinienne fait partie de tout le système de #colonialisme et d’occupation qui nous asservit. Alors cette opération militaire [du 7 octobre] a redonné espoir aux Palestiniens. Désormais, ils considèrent le Hamas comme un mouvement anticolonial, qui leur a prouvé que l’image d’un Israël invincible est une illusion. Ce changement aura un impact à long terme et constitue un mouvement de fond pour mobiliser davantage de Palestiniens à rejoindre la #lutte_anticoloniale. »

      #7_octobre_2023 #à_lire

    • Ma petite-fille de 1 an, la fille de mon fils, quand il y avait de grosses explosions, elle pleurait. Alors nous, on faisait les clowns pour lui faire croire que c’était pour rire.

      C’est exactement ce qu’on faisait ma femme et moi à notre fils de 4 ans en 2006 au Liban.

  • [en ce jour de recours au 49.3 pour l’adoption du budget] La loi « immigration » contiendra une disposition permettant d’expulser un étranger sans qu’il ait commis d’infraction pénale, selon Olivier Véran
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/18/loi-immigration-un-etranger-expulsable-sans-infraction-penale-selon-olivier-

    « Le but est de faire en sorte que quand une personne étrangère dans notre pays ne respecte pas les valeurs de notre République (…) », que celle-ci « ne soit pas contrainte de la conserver sur son territoire », a insisté le porte-parole du gouvernement.

    Le port ostensible d’un signe religieux à l’école ou le refus d’être reçu par un agent de sexe opposé dans un service public pourront être des motifs pour retirer un titre de séjour si le projet de loi « immigration » est adopté, a fait valoir mercredi 18 octobre le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. « Actuellement, il n’est pas possible de retirer un titre de séjour pour des comportements non constitutifs d’une infraction pénale, mais démontrant des comportements non conformes à nos valeurs », a souligné M. Véran lors de son point presse à l’issue du conseil des ministres.

    Dans son projet de loi qui sera débattu en novembre au Sénat, à l’article 13, le ministre de l’intérieur propose de retirer un titre de séjour en cas de non-respect des principes de la République, a souligné M. Véran.

    « Sortir du tout-pénal » [chic !]

    [ah ben non] Cet article prévoit dans son premier alinéa que « l’étranger qui sollicite un document de séjour s’engage à respecter la liberté personnelle, la liberté d’expression et de conscience, l’égalité entre les femmes et les hommes, la dignité de la personne humaine, la devise et les symboles de la République au sens de l’article 2 de la Constitution et à ne pas se prévaloir de ses croyances ou convictions pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre les services publics et les particuliers ».

    #étrangers #expulsions #droit_au_séjour #valeurs_de_la_république #immigration #loi_immigration

    • Loi sur l’immigration : pourquoi les mesures annoncées sur le retrait des titres de séjour sont contestables du point de vue du droit

      Le gouvernement promet d’agir contre les étrangers en situation régulière mais opposés aux « valeurs de la République ». Des juristes dénoncent un risque d’arbitraire.
      Par Julia Pascual

      Depuis l’attentat d’Arras, perpétré vendredi 13 octobre par un jeune Russe islamiste arrivé à l’âge de 5 ans en France, qui a coûté la vie au professeur Dominique Bernard, l’exécutif multiplie les annonces pour parer aux critiques de la droite et satisfaire une opinion publique que les sondages disent inquiète et avide de fermeté.
      Jeudi 19 octobre, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a estimé, sur BFM-TV, que « si quelqu’un n’est pas en conformité avec les valeurs de la République, on doit pouvoir l’expulser ». Il a invité à cette fin les parlementaires à voter la loi sur l’immigration, qui sera débattue au Sénat, à partir du 6 novembre, « la plus dure et la plus ferme présentée depuis trente ans ». La veille, c’est le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui a promis que le texte permettrait de retirer un titre de séjour à un étranger en cas de « comportements non conformes à nos valeurs ».

      Pour rappel, l’auteur de l’attaque d’Arras, Mohammed Mogouchkov, était en situation irrégulière en France. Puisqu’il était arrivé avant l’âge de 13 ans sur le territoire, le droit le protégeait cependant d’une expulsion, sauf, selon la loi en vigueur, en cas de « comportements de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Etat, ou liés à des activités à caractère terroriste, ou constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence ». Selon le projet de loi sur l’immigration, cette protection ne s’opposerait pas à une obligation de quitter le territoire en cas de « menace grave à l’ordre public ».

      Méconnaissance de la loi

      Ce que vise aussi le gouvernement par ses annonces, ce sont les personnes en #situation_régulière. M. Darmanin a lui-même demandé aux préfets de passer au tamis les 2 852 étrangers réguliers inscrits au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (#FSPRT), pour envisager le retrait de leur #titre_de_séjour, préalable à leur éloignement.
      « Actuellement, il n’est pas possible de retirer un titre de séjour pour des comportements non constitutifs d’une infraction pénale », a regretté M. Véran. « La loi empêche le ministre de l’intérieur de faire son travail », a répété M. Darmanin sur BFM-TV. En méconnaissance de la loi. « Dans le droit actuel, le préfet a déjà toute latitude pour ne pas délivrer, ne pas renouveler ou retirer un titre de séjour à tout étranger dont la présence en France constitue une menace pour l’#ordre_public , fait remarquer Camille Escuillié, avocate membre de l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers. La loi n’exige pas de condamnation ni même de poursuites pénales. »

      C’est d’ailleurs, selon le ministère de l’intérieur, sur ce motif de menace à l’ordre public que Mohammed Mogouchkov n’avait pas obtenu de titre de séjour en 2021, bien que n’ayant aucun casier judiciaire, parce qu’il était déjà dans le viseur des services de renseignement et fiché au FSPRT.

      Cela correspond par ailleurs aux directives données par M. Darmanin aux préfets depuis une circulaire de septembre 2020. « On a des dossiers de retrait de titre ou de refus de renouvellement ou de délivrance de titre concernant des personnes qui n’ont jamais été condamnées, mais qui sont apparues lors des consultations de #fichiers tels que le traitement d’antécédents judiciaires [#TAJ], le fichier national automatisé des empreintes génétiques [#FNAEG] ou le fichier automatisé des empreintes digitales [#FAED], constate Nicolas De Sa-Pallix, avocat spécialisé dans le droit des étrangers et membre du Syndicat des avocats de France. Généralement, les empreintes sont prises dans le cadre de gardes à vue et, même s’il n’y a pas de suite judiciaire, l’autorité administrative peut considérer que vous représentez une menace pour l’ordre public. »

      « De même, la présence au TAJ indique juste que vous apparaissez dans une procédure pénale comme prévenu ou victime. Et si vous êtes prévenu, il se peut que vous soyez innocenté ou même pas poursuivi. Il y a donc des étrangers auxquels on reproche des faits pour lesquels ils ont déjà été définitivement innocentés, ou jamais formellement poursuivis », complète l’avocat. [où l’on voit que la surreprésentation des étrangers en GàV dénoncée comme "discrimination" est une nécessité technique du #droit_des_étrangers, ndc].

      Censure du Conseil constitutionnel

      Tout à sa volonté de rassurer l’opinion, le gouvernement entend aller plus loin encore. Grâce à l’article 13 du projet de loi sur l’immigration, Olivier Véran promet de « sortir du tout-pénal pour pouvoir retirer un titre en allant sur les valeurs de la République ». Et de citer des motifs en exemple tels que le « port ostensible en milieu scolaire de signes et de tenues religieux »[ce qui fait littéralement kiffer nombre de profs, ndc] ou le « refus d’être reçu ou entendu aux guichets des services publics par un agent de sexe opposé pour des motifs religieux ».

      L’article 13 du texte énonce en effet qu’un document de séjour pourra être retiré ou non renouvelé lorsque les actes délibérés d’un étranger troublent l’ordre public en ne respectant pas les « principes de la République » ainsi listés : « la liberté personnelle, la liberté d’expression et de conscience, l’égalité entre les femmes et les hommes, la dignité de la personne humaine, la devise et les symboles de la République » [refuser de chanter la Marseillaise quand in est en sélection nationale, par exemple, ndc] ou encore si l’étranger se prévaut « de ses croyances ou convictions pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre les services publics et les particuliers ».
      Cet article est en réalité une réécriture de l’article 26 de la loi dite « séparatisme , qui avait été censurée par le Conseil constitutionnel. Dans une décision du 13 août 2021, il avait estimé que le seul prétexte que l’étranger a « manifesté un rejet » des principes de la République n’était pas suffisamment précis. En ayant sommairement répertorié ces principes dans le projet de loi sur l’immigration, le gouvernement croit-il se tirer d’affaire ?

      « Un arbitraire administratif »

      « Si la rédaction de l’article de loi a évolué, le problème demeure le même, estime l’avocate au #Conseil_d’Etat et à la #Cour_de_cassation Isabelle Zribi. A mon sens, la notion d’atteintes graves aux principes de la République, qui est trop vague, méconnaît l’objectif de valeur constitutionnelle d’accessibilité et d’intelligibilité de la loi et le principe de sécurité juridique. On peine à se figurer, par exemple, ce que serait concrètement une atteinte grave à la devise de la République, qui veut tout et rien dire, ou même à l’égalité entre les femmes et les hommes, sachant que c’est une valeur rarement respectée au sein des couples de toutes nationalités. »

      Est-ce que l’administration pourra refuser un titre de séjour à une lycéenne de 18 ans qui a porté l’abaya, à une personne qui tient des propos machistes ou refuse de chanter La Marseillaise ? « Cette disposition est presque incontrôlable, met en garde à son tour Me De Sa-Pallix. Je ne vois pas comment on ne tomberait pas dans un arbitraire administratif particulièrement prononcé. »
      « Il y a un sérieux risque d’inconstitutionnalité », estime encore l’avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation Patrice Spinosi, qui voit dans la manœuvre une instrumentalisation politique du droit. « Si le Conseil constitutionnel censure la loi, le gouvernement pourra dire que les juges vont à l’encontre de la volonté souveraine du peuple, redoute-t-il. C’est jouer le populisme contre la Constitution et c’est précisément ce qui sape l’Etat de droit en Europe aujourd’hui. »

      https://seenthis.net/messages/1022374

      #loi_séparatisme_reloaded #Isabelle_Zribi #droit #droit_des_étrangers #refus_de_renouvellement_de_titre_de_séjour #délivrance_de_titre_de_séjour

  • Gouttes de soleil dans le labyrinthe de béton
    https://infokiosques.net/spip.php?article2024

    Notes sur le soulèvement de juin-juillet 2023 dans les quartiers ghettoïsés de France suite à l’assassinat par la police de Nahel à Nanterre. Sommaire :- Embrasement- La clarté dans la confusion- Consummitum Est- Tout nier devient vital- La partie qui abolit le tout #G

    / Infokiosque fantôme (partout), #Insurrections,_révoltes,_émeutes, #Situationnistes_et_apparenté-e-s

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/gouttes-de-soleil-cahier.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/gouttes-de-soleil-pageparpage.pdf

  • Il y a un siècle : 1923, l’occupation de la Ruhr

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/08/1923-loccupation-de-la-ruhr_494161.html

    Le 7 janvier 1923, des troupes françaises et belges franchissaient la frontière allemande, avant d’occuper la #Ruhr pendant plus de deux ans. Les dirigeants de l’#impérialisme français, sorti victorieux de la #Première_Guerre_mondiale, voulaient « faire payer l’#Allemagne »… et sa population.

    Le gouvernement du conservateur #Raymond_Poincaré voulait obtenir ainsi le paiement des réparations financières imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles, qui avait sanctionné la fin du conflit mondial entre les principales puissances pour un repartage des colonies et des #zones_d’influence.

    L’impérialisme français nourrissait aussi le projet d’affaiblir durablement son concurrent allemand, « en séparant de la Prusse les Pays rhénans pour les placer sous un régime spécial du point de vue militaire », comme le dit le ministre Louis Loucheur. Il exprimait alors la volonté des capitalistes français de mettre la main sur les industries de Rhénanie. Mais l’esprit revanchard à courte vue des politiciens français et la rapacité de leur impérialisme allaient provoquer en Allemagne une crise sociale et politique remettant la révolution à l’ordre du jour.

    Effondrement économique et #crise_politique

    En 1918, la révolution ouvrière avait obligé l’empereur Guillaume II à abdiquer. Inspirés par l’exemple des soviets de Russie, les travailleurs constituèrent alors des conseils ouvriers dans tout le pays. La bourgeoisie allemande ne dut son salut qu’au soutien que lui apporta le Parti social-démocrate qui, depuis 1914 et son ralliement à l’Union sacrée, avait abandonné toute perspective de renversement révolutionnaire du capitalisme. Pire, allié à l’état-major, il organisa l’écrasement de la révolution. En récompense pour son rôle de sauveur de l’ordre bourgeois, le principal dirigeant social-démocrate, Friedrich Ebert, put devenir le premier président de la République. Mais, l’Allemagne étant sortie exsangue de la guerre, la situation était loin d’être stabilisée.

    Les sanctions financières contribuaient à aggraver les conditions de vie de la population. Depuis 1920, les travailleurs allemands ne recevaient que 90 % de leurs salaires. Les 10 % restants et les impôts indirects servaient à payer les réparations. Le mark ne cessait de perdre de la valeur : à l’été 1922, le dollar, qui auparavant valait 200 marks en valait 10 000. Les salaires ne suivaient plus les prix : viande, beurre, café, sucre et lait disparaissaient des foyers ouvriers.

    En envoyant son armée occuper la Ruhr, le gouvernement français plongeait l’Allemagne dans une situation de chaos économique. Le dollar passa brutalement de 10 000 à 50 000 marks et l’inflation s’emballa. Le gouvernement et le grand patronat allemands organisèrent une « résistance passive », cherchant à y associer les ouvriers en les appelant à la « grève patriotique ». Si de grands patrons comme Fritz Thyssen junior ou Gustav Krupp furent emprisonnés, les travailleurs subirent la répression, l’armée française tirant à plusieurs reprises sur des manifestants qui protestaient contre la hausse des prix et allaient parfois jusqu’à piller des magasins pour se nourrir. Menacé d’une faillite financière, contesté par une vague de grèves, le Premier ministre allemand Cuno démissionna en août 1923.

    PC français et allemand contre l’occupation

    Les Partis communistes allemand et français s’étaient constitués en 1919 et 1920 en regroupant les militants qui voulaient suivre l’exemple de la révolution russe. Ils furent en première ligne pour organiser la lutte contre l’occupation de la Ruhr, défendant une politique internationaliste cherchant à lier les prolétariats des deux pays dans une lutte commune contre leurs dirigeants.

    Ce n’était pas facile dans un contexte où les gouvernements, de part et d’autre, attisaient le nationalisme. En Allemagne, l’#extrême_droite tentait d’accroître son influence en menant une politique terroriste, commettant des actes de sabotage et des attentats contre les soldats français. Le #KPD, le Parti communiste d’Allemagne, mit en avant le mot d’ordre : « Combattre Poincaré sur la Ruhr et Cuno sur la Spree » (la rivière traversant Berlin). C’est sur cette base politique que les communistes allemands organisèrent la protestation contre l’occupation de la Ruhr, appelant à des fraternisations entre travailleurs allemands et soldats français.

    En France, ceux qui dénonçaient l’occupation de la Ruhr étaient dénoncés comme des traîtres et arrêtés. Cachin et Treint, deux dirigeants du PC, et Montmousseau, le secrétaire général de la #CGTU, furent emprisonnés pour complot contre la sûreté de l’État. L’organisation des Jeunesses communistes fut particulièrement active pour dénoncer l’aventure militaire dans la Ruhr. Ses militants menaient une agitation révolutionnaire parmi les soldats.

    Les Partis communistes des deux pays organisèrent des conférences communes contre l’occupation. Le PC de France s’exprima ainsi dans une déclaration à Francfort : « Le prolétariat français condamne l’#occupation_de_la_Ruhr comme un crime contre la classe ouvrière de tous les pays. Les jours de 1914 sont revenus, mais il y a quelque chose de changé parmi nous. Nous n’attendons plus rien de la démocratie. Nous ne croyons plus à la patrie bourgeoise. Nous ne sommes plus dupes des phrases réformistes. Nous avons pris conscience de notre force révolutionnaire. Les travailleurs de France et d’Allemagne ne marcheront plus les uns contre les autres. Ils se tendront la main pour s’unir contre la bourgeoisie. »

    L’échec des ambitions françaises

    La crise ouverte par l’occupation de la Ruhr allait créer une #situation_révolutionnaire en octobre 1923, à la suite de laquelle les États-Unis, dont l’importance parmi les puissances s’affirmait, intervinrent avec Charles Dawes et son « plan des experts », signé à Paris le 16 août 1924, pour imposer un aménagement de la dette allemande. Les dirigeants américains étaient conscients de la nécessité de régler cette question pour écarter le risque révolutionnaire. Ils refusaient aussi le mariage du charbon allemand et du fer français susceptible de concurrencer leur production d’acier. Le gouvernement français finit par retirer ses troupes en 1925, sans avoir atteint aucun de ses objectifs.

    Les capitaux américains qui s’investirent massivement en Europe, et en particulier en Allemagne, contribuèrent alors à stabiliser la situation sociale et politique jusqu’à l’éclatement de la crise de 1929. La stalinisation des Partis communistes les empêcha de jouer alors un rôle révolutionnaire. Mais, en 1923, les deux Partis communistes avaient fait la démonstration de ce que pouvait être une politique internationaliste menée par des militants refusant d’être dressés les uns contre les autres par leurs gouvernements et affirmant ensemble leur volonté de lutter ensemble pour le renversement du #capitalisme .

    #PCF #crise_économique

  • La #France crée une « #impulsion_politique » sur la gestion des frontières de l’Union

    Un #Conseil_des_ministres dédié à l’#espace_Schengen sera créé.

    « Nous devons avoir une #vision_politique de l’espace de #libre_circulation Schengen » et l’adapter « à la situation géopolitique actuelle », a plaidé jeudi Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, lors de son arrivée à une réunion informelle avec ses homologues européens à Lille. Ceux-ci ont endossé l’idée, proposée par la France, de créer une structure politique dédiée au pilotage de cet espace de 26 pays sans frontières intérieures, « joyau de la couronne » européenne, selon les mots du vice-président de la Commission Margaritis Schinas, mais malmené par les réactions politiques, parfois désordonnées, des États face à la migration, aux attaques terroristes ou à la pandémie de Covid-19.

    Cet accord constitue une première réussite pour la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE), qui a commencé le 1er janvier 2022 et qui a fait du contrôle des #frontières_extérieures de l’Union une priorité. Même si le grand défi sera surtout d’obtenir des avancées sur la réforme de l’espace Schengen et la politique d’asile européenne.

    Le premier « Conseil des ministres de l’Intérieur de l’espace Schengen » aura lieu le 3 mars prochain. L’objectif est d’en faire un « rendez-vous politique » qui se tiendrait quatre fois par an ou plus, en cas de crise aux frontières de l’Union européenne. Y seront conviés tous les États de l’UE, même ceux qui ne font pas partie de l’espace Schengen (Croatie, Irlande, Roumanie, Bulgarie et Chypre). Ainsi que la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l’Islande, membres de l’espace Schengen mais pas de l’Union.

    Pour alimenter les discussions, la France propose d’établir un « #baromètre_Schengen » avec des #indicateurs sur la #pression_migratoire aux frontières extérieures de l’UE, les #mouvements_secondaires des demandeurs d’asile en son sein et la #situation_sanitaire - autant d’éléments qui ont déjà poussé certains pays à rétablir des contrôles à leurs frontières et donc à mettre en suspens la libre circulation des personnes.

    « Ce Conseil, ce n’est pas une révolution institutionnelle et ce n’est pas le but. La plus-value sera d’anticiper les crises et de donner des réponses politiques aux défis qui se situent à nos portes », explique une source française. Fin novembre, la Biélorussie a fait venir sur son territoire des migrants, avant de les pousser vers les pays baltes et la Pologne, afin d’exercer une pression sur l’Union européenne. De manière générale, l’espace « Schengen a été créé dans les années 1990, au moment où il n’y avait pas la déstabilisation qu’on observe en Libye, en Syrie, en Afghanistan ou encore les grands mouvements migratoires que nous connaissons », a souligné M. Darmanin.

    Accord pour essayer la méthode française

    Mais, pour répondre à ces défis, l’enjeu fondamental sera surtout de faire progresser les négociations sur les réformes de l’espace Schengen proposées par la Commission l’année dernière, ainsi que celles sur le Pacte sur l’asile et la migration.

    Sur ce dernier point, le ministre s’est réjoui de l’#accord « unanime » des États membres pour s’essayer à la méthode française afin de tenter de dépasser leurs divisions quant à la gestion de la migration. Paris a invité les Vingt-sept à construire la #politique_d'asile commune étape par étape, en commençant par le renforcement du #contrôle (identité, sécurité, santé…) et du #filtrage des migrants aux frontières de l’UE. Puisque cela représente une charge considérable pour les États membres qui s’y trouvent, les Français mettront sur la table le 3 mars des « formes concrètes » de #solidarité_européenne. Dont notamment une liste d’États « volontaires » - une douzaine selon nos informations - prêts à relocaliser des migrants sur leur sol.

    Ces idées françaises n’ont rien de révolutionnaire par rapport à ce qui a déjà été imaginé, par la Commission ou par d’autres États membres, pour déminer le dossier migratoire. Mais la paralysie européenne face à ce sujet clivant et éminemment politique est telle que relancer les discussions entre les Vingt-sept est déjà une victoire en soi. « J’attendais beaucoup de la présidence française et aujourd’hui vous avez répondu à mes attentes », a carrément déclaré jeudi Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, lors d’une conférence de presse aux côtés de Gérald Darmanin.

    Le risque est cependant que ce dialogue finisse encore dans une impasse. « Il y a toujours l’envie d’aboutir à un compromis », (se) rassurait une source française jeudi, tout en reconnaissant que « chacun des États membres garde ses lignes rouges et ses demandes »

    https://www.lalibre.be/international/europe/2022/02/03/la-france-cree-une-impulsion-politique-sur-la-gestion-des-frontieres-de-luni

    #frontières #asile #migrations #réfugiés #Schengen #relocalisation #Union_européenne #UE #EU

  • Russia’s Colonial Allergy
    https://eurasianet.org/russias-colonial-allergy

    Russia’s Colonial Allergy
    Alexander Morrison Dec 19, 2016

    “The history of Russia is the history of a country that colonizes itself.” This phrase, first coined by the historian Sergei Solov’ev in the 1840s, gained widespread currency thanks to Vasilii Kliuchevskii’s Course of Russian History, first published in 1911 and still popular today.

    It remains one of the best-known aphorisms about Russian history. And yet, any historian of the Russian empire knows that one surefire way today to drop a brick in a conversation with Russian colleagues is to refer to ‘Russian colonialism.’ With rare exceptions, you will be met with a baffled, if not offended, response: “Colonialism? What Colonialism? Russia has never had colonies.”

    (suite en ligne)

    #empire_russe #situations_coloniales #impérialisme #russie

  • A l’aéroport de Casablanca, le désarroi des voyageurs à destination de la France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/11/26/a-l-aeroport-de-casablanca-le-desarroi-des-voyageurs-a-destination-de-la-fra

    A l’aéroport de Casablanca, le désarroi des voyageurs à destination de la France. Les voyageurs ont dû s’organiser dans l’urgence, après l’annonce soudaine des autorités marocaines de la suspension des vols, due à la situation sanitaire en France.
    Il y a ceux qui sont arrivés cinq heures à l’avance, de peur que leur vol fasse l’objet d’une surréservation ; ceux qui s’apprêtaient à faire un long voyage, fait d’escales à Milan, Bruxelles ou Genève ; ceux, encore, qui criaient leur colère d’avoir eu à payer trois fois plus cher leur vol de retour. A l’aéroport international Mohammed-V de Casablanca, vendredi 26 novembre, les voyageurs ne cachaient pas leur désarroi, après l’annonce soudaine des autorités marocaines, jeudi, de la suspension des vols avec la France.
    Initialement prévue à compter de vendredi soir, cette suspension a finalement été reportée à dimanche minuit, afin de faciliter le retour des citoyens et des résidents. Elle s’inscrit dans la volonté du Maroc de « préserver [ses] acquis » en matière de gestion de l’épidémie de Covid-19, selon un communiqué du Comité interministériel de coordination et de suivi du dispositif régissant les voyages internationaux pendant la pandémie, alors que l’Europe et la France font face à une cinquième vague de contaminations. Surpris par la soudaineté de l’annonce, les voyageurs rencontrés vendredi matin devant le terminal 2 de l’aéroport racontent avoir dû trouver un plan B dans l’urgence, souvent très onéreux. C’est le cas de Mehdi et de sa compagne, tous deux Marocains résidant en France, qui ont dû avancer de trois jours leur vol retour à destination de Paris avec la Royal Air Maroc. « En quelques minutes hier [jeudi] en fin de journée, les prix ont flambé, témoigne-t-il. Les dernières places ont grimpé jusqu’à 14 000 dirhams [1 340 euros], alors qu’on avait payé notre billet initial 1 600 dirhams [152 euros]. Et puis, très vite, il n’y avait plus de places. »
    Pour rentrer en France, le couple a finalement opté pour un vol à destination de Genève à 250 euros, auquel il faudra ajouter une nuit d’hôtel dans la ville suisse et un billet de TGV pour Paris. « Ce retour va chiffrer, pour nous c’est catastrophique », se désole Mehdi.« Les compagnies aériennes en profitent, c’est scandaleux ! », renchérit Lydie, une Française qui était venue voir sa fille installée à Casablanca et qui repart pour Toulouse sur un vol Air Arabia avec un billet à 400 euros, contre 130 euros si elle était rentrée plus tard, comme prévu.Le retour en France ? « Une galère totale » pour Sami, un Marocain vivant à Marseille, venu voir sa famille à Casablanca et qui devait rentrer jeudi prochain. Le Casablanca-Marseille étant devenu hors budget pour lui, le trentenaire a pris un billet pour Milan. « Au moins, je serai sur le sol européen. Une fois en Italie, je prendrai un train, je me débrouillerai pour rentrer chez moi. »
    Alors que le nombre de contaminations en France a presque quintuplé en un mois (passant de 6 600 cas le 26 octobre à plus de 32 000 le 25 novembre), aucun des voyageurs rencontrés ne remet en cause la décision des autorités marocaines de fermer les frontières aériennes du Royaume, qui connaît, à l’inverse, une situation épidémique en amélioration constante. « Mais pourquoi sans prévenir ? Qu’on nous donne un délai d’une semaine, quinze jours. Trois jours, c’est abusé ! », déplore, dans la fil d’attente du terminal, Reda, 38 ans, qui a réussi à modifier son billet jeudi soir après être resté quatre heures au bout du fil avec le service voyageurs de la Royal Air Maroc. Devant l’aéroport de Casablanca, ce vendredi, le défilé continu des voitures, taxis, chauffeurs privés et bus touristiques laissait présager un week-end intense de va-et-vient de voyageurs. La compagnie Air France a annoncé avoir renforcé son programme de vols au départ et à destination de la capitale économique du Maroc vendredi, afin de « faciliter le retour de ses clients ». A Marrakech, l’aéroport a prévu de gérer 117 vols, de vendredi à dimanche, entre le Maroc et la France, selon une information rapportée par le site marocain 360.ma. Soit un total de plus de 22 000 passagers qui se déplaceront dans les deux sens.En octobre, les autorités marocaines avaient déjà suspendu les vols depuis et vers l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Russie à cause de l’évolution de la situation sanitaire dans ces quatre pays. La France est, de loin, le premier partenaire économique du Maroc. Les liens culturels et humains sont également étroits : plus de 1,3 million de Marocains vivent en France, et près de 80 000 Français résident au Maroc.

    #Covid-19#migrant#migration#france#maroc#sante#variant#frontiere#circulation#russie#allemagne#paysbas#grandebretagne#situationsanitaire

  • ELNET France
    @ElnetFr - 5:51 PM · 19 juil. 2021
    https://twitter.com/ElnetFr/status/1417150047540682759

    Une délégation de 40 parlementaires français est en Israël. Pour la 1ère fois depuis 18 mois, ils échangent avec d’éminentes personnalités sur des enjeux clés. Une occasion exceptionnelle de rencontrer des membres du nouveau gouvernement et de renforcer les liens entre nos 2 pays

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    ELNET
    @elnetwork_eu - 7:56 PM · 19 juil. 2021
    https://twitter.com/elnetwork_eu/status/1417181486701170702

    Delegation of French MPs visited Israel’s south, which only 2 months ago suffered from 4,000+ rockets fired by Gaza terror groups. MPs inspected one of @Tsahal_IDF
    Iron Dome batteries protecting southern communities from the rockets, and talked to mayor of Sderot @AlonDavidi

    Tsahal
    @Tsahal_IDF - https://twitter.com/Tsahal_IDF/status/1417182007386427406

    Une trentaine de députés français ont visité le Dôme de Fer dans le sud d’Israël et ont échangé sur les enjeux sécuritaires auxquels font face nos soldats. Merci à eux et @elnetwork_eu pour cette visite fructueuse.

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    Sandra Boëlle
    @SBoelle - 9:13 PM · 19 juil. 2021
    https://twitter.com/SBoelle/status/1417200845842751488

    Mission parlementaire en Israël @AssembleeNat
    @ElnetFr : rencontre avec l’Ambassadeur de France en en Israël @EricDanon
    #situationpolitique #affairesetrangeres [Drapeau de la FranceDrapeau d’Israël–

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    Arié Bensemhoun
    @ariebens - 10:56 AM · 20 juil. 2021
    https://twitter.com/ariebens/status/1417408034540769280

    Énième visite du mémorial de la Shoah, @yadvashem à #Jérusalem, avec la délégation des #ParlementairesFrançaisDrapeau de la France en mission en #IsraëlDrapeau d’Israël. C’est toujours la même émotion et la même révolte. Le combat contre la haine des Juifs et d’Israël est le combat de tous les démocrates.

    #IsraelFrance #Elnet

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    ELNET
    @elnetwork_eu - 1:23 PM · 20 juil. 2021·
    https://twitter.com/elnetwork_eu/status/1417445045196763137

    The ELNET delegation of about 40 French parliament members met with the Prime Minister of Israel @naftalibennett
    to discuss the importance of France-Israel relations, shared values, challenges and opportunties.

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    ELNET
    @elnetwork_eu - 2:36 PM · 20 juil. 2021·
    https://twitter.com/elnetwork_eu/status/1417463306160328709

    President @Isaac_Herzog met today with the @ElnetFr
    delegation of French lawmakers.
    On the shared challenge of antisemitism, the President stressed “#Durban is a conference of hate. I call on #France to join other countries and announce it will boycott the Durban conference.”

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    L’édito hebdomadaire du 19 juillet 2021
    Retour en Israël après un an et demi d’attente
    http://elnetwork.fr/edito-19-juillet-2021

    Comprendre les enjeux de la région tout en renforçant les liens qui unissent nos deux pays, c’est l’objectif de la délégation d’une quarantaine de parlementaires de tous horizons politiques, en déplacement pour trois jours en Israël. Pour la majorité d’entre eux, il s’agit de leur premier déplacement dans le pays.

    Trois jours intenses en rencontres et en discussions sur des sujets variés, quelques semaines seulement après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement.

    Dès leur arrivée, les membres de cette « mission d’information et d’amitié » ont pu échanger avec le Dr. Emmanuel Navon, Professeur de Relations internationales à l’Université de Tel Aviv ainsi qu’avec S.E.M. Eric Danon, ambassadeur de France en Israël depuis deux ans. (...)
    (...)
    Enfin pour leur dernier jour sur place, les députés et sénateurs auront l’opportunité de discuter avec un journaliste arabe israélien. (...)

    • Elnet. Découvrez Israël, ses colonies, ses technologies de surveillance...
      Orient XXI > Jean Stern > 26 janvier 2021
      https://orientxxi.info/magazine/elnet-decouvrez-israel-ses-colonies-ses-technologies-de-surveillance,445

      Enquête · Réseau européen installé à Paris, Bruxelles, Londres, Berlin, Madrid et Varsovie, Elnet (European Leadership Network) œuvre à renforcer les liens entre la France et Israël en ciblant les leaders, patrons et élus. Structure discrète et bien dotée, son activité consiste à vendre le produit Israël, ses start-up comme ses colonies, sur la scène française, en créant et en entretenant un maillage de décideurs pro-israéliens. (...)
      (...)

  • Passe partout
    Paul Cassia

    Le délire sanitaire a depuis quelques semaines un nouveau variant, appelé à être très invasif et handicapant dans nos activités du quotidien. Il s’appelle « passe sanitaire ». On le connaît depuis que, contre toute attente, le Parlement a décidé, par une loi n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de la crise sanitaire, d’autoriser le Premier ministre à nous l’imposer jusqu’au 30 septembre, ce qu’il a fait par un décret n° 2021-724 du 7 juin 2021 . Comme il était prévisible, la contrainte supplémentaire induite par ce passe sanitaire n’a en rien été compensée par une augmentation des libertés, puisque les jauges pour les évènements concernés sont restées inchangées et les gestes barrière comme le port du masque généralement obligatoires dans les établissements concernés.

    Mais la loi du 31 mai 2021 n’était que la première dose collective du passe sanitaire. Ici encore comme il était prévisible (Un passe sanitaire, 18 mai 2021) et une fois de plus sur la base d’une modélisation sanitaire hasardeuse et putative, le président de la République a annoncé dans son allocution du 12 juillet 2021 que deux autres doses nous seraient infligées de gré ou de force, alors pourtant que la situation sanitaire est bonne en métropole sinon en voie d’amélioration constante en dépit du ton alarmiste utilisé par le locataire de l’Elysée (« A l’heure où je vous parle, notre pays est confronté à une reprise de l’épidémie sur tout le territoire ») : au 12 juillet, le taux de positivité des tests n’est que de 1,2% (ce qui signifie que 98,8% des tests effectués sont négatifs !), le taux d’incidence est de 38 pour 100 000 personnes, 28 personnes étaient décédées du covid-19 et les services de réanimation sont très largement désengorgés. De l’éventuelle ’quatrième vague’, on n’aperçoit aujourd’hui que l’écume...

    La deuxième de ces doses est annoncée pour le mercredi 21 juillet : à cette date et après adoption d’un décret en ce sens par le Premier ministre, les lieux de loisirs et de culture recevant plus de 50 personnes ne seront plus accessibles, pour les personnes âgées de 12 ans et plus, que sur présentation du passe sanitaire – et d’un document d’identité, à fin de vérification de l’absence de fraude. Déjà, un décret n° 2021-910 du 8 juillet 2021 a obligé les discothèques, bars et restaurants dansants de plus de 50 clients à en réserver l’accès aux possesseurs d’un passe sanitaire. Ce texte n’ayant pas été beaucoup discuté et à plus forte raison contesté, l’extension de son champ d’application matériel apparaît donc très « logique », conformément à la technique du grignotage par laquelle les mesures sécuritaires gangrènent l’espace public tout entier.

    Or, cette extension est manifestement illégale : à l’initiative d’un amendement présenté en séance publique le 11 mai 2021 par la présidente de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le II de l’article 1er de la loi du 31 mai 2021 réserve aujourd’hui le passe sanitaire à l’accès à des « grands rassemblements de personnes », ce qui était entendu au cours des débats parlementaires comme des regroupements d’au moins 1 000 personnes.

    Certes, le futur décret du Premier ministre sera attaqué devant le Conseil d’Etat ; mais la juridiction administrative suprême a l’art de jouer avec la montre, et il n’est pas certain qu’elle puisse voire soit disposée à se prononcer en temps utiles sur le recours contre le décret à venir, qui aura une durée de vie très éphémère, puisqu’il a vocation à être aussitôt relayé par l’adoption dès la fin juillet d’une loi modifiant le champ d’application du passe sanitaire.

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    Tel sera précisément le contenu de la troisième dose de passe sanitaire administrée début août à l’ensemble de la population par voie législative cette fois, puisque le conseil des ministres déposera la semaine prochaine un projet de loi - qui au passage prolongera l’état d’urgence sanitaire jusqu’à la fin de l’année 2021 -, devant un Parlement sommé de le voter en dans une précipitation dont on peine à comprendre la justification.

    S’il s’agissait alors de rendre la vaccination obligatoire pour tous, contrairement par exemple à l’Allemagne où la chancelière vient de se démarquer du président français en réaffirmant le caractère volontaire de la vaccination, il aurait été possible de discuter d’une telle option simple et intelligible de manière rationnelle ; de même s’il s’agissait de la rendre obligatoire pour une partie de la population, à savoir non pas des soignants désormais stigmatisés autant qu’ils étaient adulés il y a un an, non pas les personnels des établissements accessibles sur présentation du passe sanitaire, mais les personnes de plus de 80 ans qui présentent les plus grands risques d’attraper/de succomber à la maladie.

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    Mais le président de la Start-up Nation France a choisi le byzantinisme technocratique et bureaucratique, et avec elle l’habituelle réglementation prolifique caractérisant l’état d’urgence sanitaire, qui conduit de fait à imposer une vaccination pour tous sans le dire à travers le passe sanitaire quasi-obligatoire et à rebours des engagements présidentiels du 27 décembre 2020 (« je l’ai dit, je le répète : le vaccin ne sera pas obligatoire »), alors que dans le même temps le porte-parole du gouvernement a fait savoir que les tests PCR et antigéniques seront payants à l’automne, ce qui est contraire à la stratégie actuelle qui consiste à tester tous azimuts. En contradiction avec les engagements qu’il avait pris cette fois le 29 avril 2021 (« le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de vie de tous les jours, comme les restaurants, théâtres et cinémas »), le président de la République a annoncé que le passe sanitaire serait exigé pour tous à l’occasion de l’accès à une grande partie des activités du quotidien - bars, restaurants, trains longue distance (pourquoi longue distance ?), avions, maisons de retraite, hôpitaux, cinémas, centres commerciaux... -, à l’exception toutefois de certaines d’entre elles, de sorte qu’il sera ainsi par exemple possible de prendre la ligne B du RER parisien généralement bondée sans passe sanitaire, avant de le présenter pour entrer dans un café éventuellement désert sur la place Denfert-Rochereau.

    Déjà, cette obligation s’annonce mitée, non seulement en fonction des lieux concernés, mais également au regard de catégories de personnes : l’exécutif a fait savoir que des « règles de souplesse » seraient admises pour les adolescents, au motif qu’ils étaient encore peu vaccinés, et plus curieux encore que les forces de l’ordre en seraient dispensées.

    Surtout, en raison des contraintes considérables qu’elle fera peser à tout moment sur chaque individu résidant sur le territoire français de début août jusqu’au 31 décembre, que l’on soit ou pas vacciné contrairement à ce qu’a annoncé le président de la République lorsqu’il a assuré vouloir « faire porter les restrictions sur les non vaccinés plutôt que sur tous », la généralisation du passe sanitaire avec, de fait, présentation d’un document d’identité apparaît manifestement attentatoire à la liberté d’aller et de venir des individus et à la liberté d’entreprendre de commerçants transformés en vigiles sanitaires sous peine de sanctions pénales/administratives, avec un risque de diminution de leur chiffre d’affaires.

    Aucun objectif de protection de la santé publique ne peut justifier que nous soyons tenus de sortir une attestation de santé plusieurs fois par jour, véritable casse-tête permanent, par exemple pour passer du train au restaurant puis à une terrasse de café puis à un hôpital puis à un centre commercial puis à une salle de spectacle. Ces restrictions pèseront « sur tous », à tout instant : si l’on n’est pas vacciné, nous pourrons difficilement circuler ; et si l’on est vacciné, nous devrons présenter le passe sanitaire avec un document d’identité un nombre considérable de fois par jour !

    Le passe sanitaire augmenté gênera considérablement les non-vaccinés, mais ne facilitera pas la vie des vaccinés, tout au contraire, il la compliquera au quotidien d’une manière inédite en République.

    Nul, vacciné ou non, ne devrait accepter l’instauration d’un tel passeport sanitaire à l’intérieur du territoire français pour six mois au moins, où chaque établissement recevant du public devient une frontière - combien de centaines de milliers y en aura t’il ? - et chaque responsable de l’établissement un contrôleur sanitaire.

    La situation sanitaire globalement satisfaisante, qui doit être examinée objectivement et au regard de la progression de la vaccination volontaire, ne justifie pas l’atteinte disproportionnée aux libertés individuelles et à travers elle à la dignité de la personne humaine, que véhiculent les deux prochains variants du passe sanitaire.

    https://blogs.mediapart.fr/paul-cassia/blog/130721/passe-partout

  • L’Afrique face au Covid-19 : en Tunisie, « le système de santé s’effondre »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/09/l-afrique-face-au-covid-19-en-tunisie-le-systeme-de-sante-s-effondre_6087713

    L’Afrique face au Covid-19 : en Tunisie, « le système de santé s’effondre »

    La situation sanitaire est « catastrophique » en Tunisie, qui enregistre ces dernières semaines un nombre record de contaminations au Covid-19, a annoncé, jeudi 8 juillet, Nissaf Ben Alaya, la porte-parole du ministère de la santé, reconnaissant que « le système sanitaire du pays s’est malheureusement effondré ». Selon Mme Ben Alaya, qui s’exprimait lors d’un entretien accordé à une radio tunisienne, il est désormais difficile de trouver un lit disponible ou d’avoir la quantité nécessaire d’oxygène dans les hôpitaux du pays : « Si nous n’unissons pas nos efforts, la catastrophe [sanitaire] va empirer. »
    Les hôpitaux tunisiens connaissent depuis deux semaines un important afflux de patients durant cette vague de propagation du coronavirus qui atteint des niveaux inédits. Mardi, la Tunisie a enregistré 9 823 cas (dont 134 décès) en une journée, des chiffres jamais atteints depuis mars 2020, alors que le pays voit se propager les variants Alpha et Bêta. Au total ont été recensés 473 229 cas de contamination au Covid-19, dont 15 861 décès, pour environ 12 millions d’habitants. Sur plus 3 millions de personnes inscrites pour se faire vacciner, seulement 608 332 ont reçu les deux doses.
    Face à la situation, la Libye voisine a décidé jeudi de fermer ses frontières et de suspendre les vols avec la Tunisie pour une semaine. Les autorités tunisiennes ont, elles, ordonné le confinement de la population dans six gouvernorats, dont Tunis et sa banlieue, jusqu’au 31 juillet et l’interdiction des déplacements entre régions.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#libye#sante#frontiere#variant#systemesante#vaccination#situationepidémique#confinement#deplacementinterne

  • Coronavirus: Hong Kong to ban all travellers from Britain, as it puts country back on ‘extremely high-risk’ list | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/hong-kong/health-environment/article/3139010/coronavirus-hong-kong-confirms-3-new-cases-all

    Hong Kong will put Britain back on its list of “extremely high-risk” countries and ban incoming travellers from July 1 in a bid to keep out Covid-19 variants, officials said on Monday.Health authorities confirmed an earlier Post report on the decision to suspend all passenger flights from Britain, which comes days after the city toughened quarantine rules for visitors.The suspension means anyone who has stayed there for more than two hours during the past 21 days cannot enter Hong Kong.Local health authorities had already moved Britain from “high-risk” to “very high-risk” on Monday, meaning vaccinated travellers would also have to quarantine upon arrival for 21 days, like their unvaccinated counterparts. In the announcement, officials cited a “recent rebound of the epidemic situation” and the “widespread Delta variant” in Britain, adding it would continue to “closely monitor” other factors, including vaccination progress and passenger volume, to adjust travel restrictions for various countries.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#grandebretagne#honkong#variant#situation epidemiologique#quarantaine#vaccination#circulation#frontiere

  • Covid-19 dans le monde : nouvelles restrictions en Australie, l’accès des Britanniques à l’UE se complique
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/28/covid-19-dans-le-monde-nouvelles-restrictions-en-australie-l-acces-des-brita

    l’accès des Britanniques à l’UE se complique
    L’Espagne va exiger la présentation d’un test Covid-19 négatif ou d’une preuve de vaccination pour les touristes britanniques qui souhaitent se rendre à Majorque, Ibiza et dans d’autres îles des Baléares, a déclaré lundi le premier ministre, Pedro Sanchez. « Ce que nous allons faire, c’est appliquer aux touristes britanniques qui se rendent aux Baléares les mêmes exigences que celles que nous imposons aux autres citoyens européens », a-t-il expliqué à la radio Cadena SER. L’Espagne avait levé en mai l’obligation faite aux Britanniques de présenter un test PCR négatif. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur dans les soixante-douze heures, a annoncé Pedro Sanchez, sans préciser de jour. Elles font suite à une hausse inquiétante des infections au Royaume-Uni, selon le premier ministre, cité par la chaîne télévisée espagnole TVE.Le Portugal a de son côté décidé que les voyageurs en provenance de Grande-Bretagne seraient soumis dès lundi à une quarantaine de quatorze jours s’ils se présentent sur son territoire sans vaccination complète, a annoncé le gouvernement portugais dans un communiqué publié tard dimanche. Cette décision, qui restera en vigueur au moins jusqu’au 11 juillet, intervient dans un contexte de recrudescence des cas au Portugal, où le nombre de nouvelles infections quotidiennes a retrouvé son niveau de février. Selon The Times, l’Allemagne souhaite que les voyageurs britanniques ne puissent pas se rendre dans l’Union européenne, peu importe qu’ils aient reçu ou non un vaccin contre le Covid-19, par crainte du variant Delta. La chancelière allemande, Angela Merkel, qui doit rencontrer en fin de semaine le premier ministre britannique, Boris Johnson, veut que la Grande-Bretagne soit désignée comme « pays d’inquiétude » sanitaire, écrit le quotidien britannique.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#UE#grandebretagne#variant#vaccination#quarantaine#tourisme#situationepidemiologique

  • Where is everyone? Covid and Brexit empty France’s north coast resorts | France holidays | The Guardian
    http://www.theguardian.com/travel/2021/jun/17/where-is-everyone-covid-and-brexit-empty-the-normandy-seaside
    https://i.guim.co.uk/img/media/3c8a8c909ad8c423a0bb5b1651b1c594b4a6354f/399_248_3023_1813/master/3023.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    With the approach of the summer holidays, the two French seaside towns of Saint-Valery-sur-Somme and Le Crotoy would normally be gearing up for the annual wave of tourists from neighbouring Belgium and, above all, from the UK.The resorts sit opposite each other across the majestic Bay of the Somme, a wetland of shifting sands and tides where the tranquil river suddenly expands into a spectacular estuary opening up into the Channel. The bay is a popular stop-off for British travellers heading to Paris and the south of France, as well as a place of pilgrimage for its war memorials, museums, cemeteries and battle sites. But this is not a normal year. France is just coming out of a lengthy lockdown and six months of early-evening curfews, with customers not allowed inside bars and restaurants until 9 June. Belgian visitors are few and far between as most await the implementation of the EU digital Covid passport to plan their holidays, hoping to avoid PCR tests each time they cross a border. And the British are simply absent, with France on the UK’s amber list.

    #Covid-19#migration#migrant#france#grandebretagne#passeportsanitaire#vaccination#situationepidemique#variant#tourisme#circulation#frontiere

  • A l’approche de l’été, l’UE rouvre petit à petit ses frontières
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/16/a-l-approche-de-l-ete-l-ue-rouvre-petit-a-petit-ses-frontieres_6084423_3244.

    A l’approche de l’été, l’UE rouvre petit à petit ses frontières. Les Vingt-Sept ont ajouté, mercredi, les Etats-Unis à la liste des pays dont les ressortissants peuvent voyager au sein de l’Union européenne, quel que soit le motif de leur déplacement.
    Joe Biden avait à peine quitté Bruxelles, après le sommet Europe-Etats-Unis, à l’occasion duquel les deux partenaires avaient annoncé une trêve dans le conflit Airbus-Boeing, que les Vingt-Sept autorisaient les touristes américains à revenir sur le Vieux Continent. Mercredi 16 juin, ils ont en effet élargi la liste des pays – jusqu’alors composée du Japon, de l’Australie, d’Israël, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de Singapour, de la Corée du Sud et de la Thaïlande – dont les ressortissants peuvent voyager au sein de l’Union européenne (UE), quel que soit le motif de leur déplacement. Et y ont ajouté les Etats-Unis, mais aussi l’Albanie, le Liban, la Macédoine du Nord, la Serbie, Taïwan, Hongkong et Macao. L’UE, qui avait fermé ses frontières extérieures pour les voyages non essentiels en mars 2020, se rouvre petit à petit, à l’approche de l’été et des grandes vacances. Elle prend ses décisions en fonction de la situation épidémiologique (le taux d’incidence doit être inférieur à 75 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants sur les quatorze derniers jours) du pays tiers, de l’avancement de sa campagne de vaccination, du nombre de tests menés, ou encore de la fiabilité des données. Ces critères ne sont cependant pas automatiques. Ainsi, même si le Royaume-Uni les remplit, les Britanniques restent interdits de séjour en Europe, sauf pour voyage essentiel. « La situation n’est pas stabilisée outre-Manche. On attend d’y voir plus clair sur l’évolution des variants là-bas avant de se prononcer », explique un diplomate. Mais, même si les frontières européennes sont de nouveau ouvertes aux touristes américains ou libanais, rien n’empêche les Etats membres de leur imposer un test ou une quarantaine. En ce qui concerne les Américains, Bruxelles est en discussion avec Washington pour une reconnaissance mutuelle des certificats sanitaires, qui doivent permettre à leur détenteur de prouver qu’il a été vacciné, testé négatif ou qu’il est immunisé après avoir contracté le virus, et l’autoriser à venir en Europe sans restriction.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#etatsunis#grandebretagne#sante#vaccination#variant#circulation#frontiere#tourisme#situationepidemiologique#tauxincidence

  • A l’approche de l’été, l’UE rouvre petit à petit ses frontières
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/16/a-l-approche-de-l-ete-l-ue-rouvre-petit-a-petit-ses-frontieres_6084423_3244.

    A l’approche de l’été, l’UE rouvre petit à petit ses frontières. Les Vingt-Sept ont ajouté, mercredi, les Etats-Unis à la liste des pays dont les ressortissants peuvent voyager au sein de l’Union européenne, quel que soit le motif de leur déplacement.
    Joe Biden avait à peine quitté Bruxelles, après le sommet Europe-Etats-Unis, à l’occasion duquel les deux partenaires avaient annoncé une trêve dans le conflit Airbus-Boeing, que les Vingt-Sept autorisaient les touristes américains à revenir sur le Vieux Continent. Mercredi 16 juin, ils ont en effet élargi la liste des pays – jusqu’alors composée du Japon, de l’Australie, d’Israël, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de Singapour, de la Corée du Sud et de la Thaïlande – dont les ressortissants peuvent voyager au sein de l’Union européenne (UE), quel que soit le motif de leur déplacement. Et y ont ajouté les Etats-Unis, mais aussi l’Albanie, le Liban, la Macédoine du Nord, la Serbie, Taïwan, Hongkong et Macao. L’UE, qui avait fermé ses frontières extérieures pour les voyages non essentiels en mars 2020, se rouvre petit à petit, à l’approche de l’été et des grandes vacances. Elle prend ses décisions en fonction de la situation épidémiologique (le taux d’incidence doit être inférieur à 75 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants sur les quatorze derniers jours) du pays tiers, de l’avancement de sa campagne de vaccination, du nombre de tests menés, ou encore de la fiabilité des données. Ces critères ne sont cependant pas automatiques. Ainsi, même si le Royaume-Uni les remplit, les Britanniques restent interdits de séjour en Europe, sauf pour voyage essentiel. « La situation n’est pas stabilisée outre-Manche. On attend d’y voir plus clair sur l’évolution des variants là-bas avant de se prononcer », explique un diplomate. Mais, même si les frontières européennes sont de nouveau ouvertes aux touristes américains ou libanais, rien n’empêche les Etats membres de leur imposer un test ou une quarantaine. En ce qui concerne les Américains, Bruxelles est en discussion avec Washington pour une reconnaissance mutuelle des certificats sanitaires, qui doivent permettre à leur détenteur de prouver qu’il a été vacciné, testé négatif ou qu’il est immunisé après avoir contracté le virus, et l’autoriser à venir en Europe sans restriction.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#etatsunis#grandebretagne#sante#vaccination#variant#circulation#frontiere#tourisme#situationepidemiologique#tauxincidence

  • Covid-19 : les Vingt-Sept s’accordent pour laisser entrer dans l’Union européenne les voyageurs vaccinés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/19/covid-19-les-vingt-sept-s-accordent-pour-l-entree-dans-l-union-europeenne-de

    Covid-19 : les Vingt-Sept s’accordent pour laisser entrer dans l’Union européenne les voyageurs vaccinés. A l’approche de la saison touristique estivale, la recommandation proposée par la Commission européenne et approuvée par les Etats membres vise à assouplir les critères de définition des pays tiers considérés comme « sûrs ». Les représentants des Etats membres se sont mis d’accord, mercredi 19 mai, pour permettre l’entrée dans l’Union européenne (UE) des voyageurs de pays tiers ayant reçu les doses nécessaires de vaccins contre le Covid-19 autorisés au niveau européen, a-t-on appris de sources européennes. A l’approche de la saison touristique estivale, les ambassadeurs des Vingt-Sept ont approuvé cette recommandation proposée par la Commission européenne, qui n’est toutefois pas d’application contraignante. Elle vise à assouplir les critères de définition des pays tiers considérés comme « sûrs » et à permettre l’entrée dans l’UE des personnes ayant reçu le nombre requis de doses d’un vaccin contre le Covid-19 autorisé par l’Agence européenne des médicaments (AEM). Pourront ainsi entrer dans l’UE des voyageurs provenant de pays dont la situation épidémiologique est jugée stable ou en amélioration, avec un seuil d’incidence maximal de 75 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants au cours des deux semaines précédentes (contre 25 actuellement). Un mécanisme d’arrêt d’urgence sera prévu afin de limiter l’importation d’éventuels variants. Une nouvelle liste de pays devrait être communiquée cette semaine ou en début de semaine prochaine. Au vu des données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la Grande-Bretagne pourrait y figurer – même si, selon l’une des sources, l’évolution du variant dit indien du SARS-CoV-2 sera prise en compte. En revanche, les Etats-Unis n’y figureront pas, mais les Américains pourront cependant venir en Europe s’ils sont vaccinés. A l’heure actuelle, seules les personnes en provenance de sept pays – parmi lesquels l’Australie, Israël et Singapour – sont autorisées à venir dans l’UE en tant que simples touristes, indépendamment du fait qu’elles aient ou non été vaccinéés.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#sante#passeportvaccinal#variant#situationepidemique#incidence#tourisme#economie#grandebretagne#ECDC

  • #Santé des migrants

    Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 8 % des personnes vivant en Europe sont des personnes migrantes. En 2012, la section Europe de l’OMS lance le projet Phame. Phame (Public Health Aspects of Migrations in Europe, Migration et santé publique en Europe) soutient les services de santé publique des pays soumis à d’importants flux migratoires. Ses objectifs sont au nombre de trois : compenser l’impact négatif du parcours migratoire, réduire les inégalités des états de santé en facilitant l’#accès_aux_soins, et garantir les #droits_à_la santé des personnes migrantes. En recensant les meilleures pratiques et les éventuelles lacunes des services de santé publique, le projet sollicite la #coordination des interventions et l’établissement de plans d’urgence adaptés. Certes, les #services_de_santé ne peuvent, à eux seuls, assurer une #prise_en_charge globale de la santé des personnes migrantes et agir sur l’ensemble des #déterminants_sociaux tels que le #logement, l’#éducation, l’#emploi et la #protection_sociale. L’#OMS Europe insiste donc sur la nécessité de mettre en place des #actions_intersectorielles en réponse aux enjeux spécifiques à la santé de ces personnes, d’autant que l’ensemble des déterminants sociaux ont un impact sur l’état de santé des personnes.

    Sous une appellation unique – « les personnes migrantes » – se cachent des situations complexes, régies selon le #titre_de_séjour, le #droit_d’asile, la protection des frontières, les conventions européennes et internationales et les clauses humanitaires. Notre dossier prévoit de définir ces catégories, dont les #situations_sanitaires varient aussi selon leur #statut_administratif. On ne saurait considérer de manière uniforme ces personnes dont la santé est fonction de l’âge, du sexe, de la situation dans le pays d’origine, mais surtout des #risques encourus lors du #parcours_migratoire. Arrivées dans une zone de langue et de culture différentes, il leur est quasi impossible de se repérer sans aide dans un #système_de_soins inconnu, de se plier aux contraintes de #dépistages, dont ils peuvent redouter les conséquences, d’accorder de l’attention à des gestes de santé éloignés de la simple nécessité de survivre.

    Incluses dans l’appellation générale de « personnes migrantes » se trouvent les mêmes catégories hautement vulnérables : les enfants exposés, utilisés, exploités, qui mûrissent trop vite avec parfois, mais c’est loin d’être la règle, des développements spectaculaires, et puis les #femmes, qui ont rarement le choix de leur vie, sont souvent traitées comme des marchandises, ayant elles-mêmes la charge d’#enfants nés durant leur parcours chaotique.

    Les professionnels de santé confrontés aux problèmes de santé ou, au contraire, à la non-demande de soins de personnes migrantes, se réfèrent à des grilles diagnostiques où figurent tout à la fois les maladies transmissibles, les maladies chroniques (diabète, hypertension artérielle notamment) et les séquelles de traumatismes sur des corps dont l’usure est majorée par une hygiène de vie précaire, la malnutrition, la prise quotidienne de risques, et trop souvent la vie à la rue.

    Comment nommer ce mal venu d’ailleurs ? Cette question nous obsède depuis plusieurs semaines avec la menace de la Covid-19, mais elle est en fait très ancienne. On craint depuis fort longtemps ces maladies étranges contractées sous les tropiques et autres lieux perçus hostiles, au point d’ouvrir des services spécialisés en médecine tropicale, et d’enseigner dans les facultés de médecine les maladies des populations immigrées. On redoute la résurgence de pathologies désormais bien maîtrisées dans nos régions, et on s’inquiète également de l’ancrage des maladies de la misère chez ces personnes étrangères recueillies sur notre territoire. S’ils sont, comme le montrent les chiffres, de plus en plus nombreux à souhaiter entrer sur les territoires européens, saurons-nous endiguer les conséquences sur leur santé physique et psychique de parcours de vie aussi difficiles et souvent violents ?

    On constate que dans les situations d’urgence les mesures ne se discutent pas et sont généralement adaptées, mais les professionnels de santé observent également des manifestations plus torpides, souvent consécutives à des agressions physiques et psychiques, qui se pérennisent et pour lesquelles les symptômes ne sont pas toujours lisibles ou s’expriment tardivement. Dans le vaste champ de la #santé_mentale, les services susceptibles de répondre à ces troubles au long cours sont peu disponibles et leur répartition est inégale sur le territoire français.

    Une pratique ordinaire de soins fait le constat des conditions de vie souvent marginales de la plupart de ces personnes. Lorsque l‘organisation de la vie quotidienne est déstructurée, un accompagnement et un suivi particuliers sont nécessaires pour leur permettre un accès explicite et légitime aux ressources du système de soins en place et à la solidarité du régime de protection sociale. Or, le plus souvent, en France comme dans les pays voisins, l’accès à des filières de soins adaptées aux personnes migrantes est balisé par des contraintes administratives qui restreignent leur portée et retardent les soins.

    L’état de santé des étrangers en France, quelle que soit leur catégorie, est mal connu car la variable « étranger » ou « pays d’origine » ne figure pas dans les grandes enquêtes nationales de santé. Il n’y a donc pas de #donnés_épidémiologiques synthétiques sur l’état de santé des personnes immigrées. Néanmoins nous disposons de quelques connaissances. L’Académie de médecine a consacré en 2019 un numéro de son Bulletin à « La santé des migrants » puis a publié en février 2020 un rapport sur L’Immigration en France : situation sanitaire et sociale, qui proposait dix recommandations. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publie et actualise des dossiers dédiés à la santé physique et mentale des migrants en France. Le ministère des Solidarités et de la Santé a publié en juin 2018 une « Instruction relative à la mise en place du parcours santé des migrants primo-arrivants »quel que soit leur statut administratif.

    Nous espérons que ce dossier dédié à la santé des migrants contribuera de manière complémentaire aux connaissances existantes. Le thème retenu pour ce dossier est vaste, universel, sans cesse remanié. Volontairement, l’accent a été mis sur les groupes les plus vulnérables, femmes et enfants, et sur la prise en compte de la santé mentale, en particulier des #stress_post-traumatiques, afin d’éviter la chronicisation des #troubles_psychiques.

    Il est bien dans l’optique du Haut Conseil de la santé publique de promouvoir les actions intersectorielles. Dans les problématiques relevant de la santé des personnes migrantes, chaque échelon territorial, et le département plus particulièrement, doit veiller à la cohérence entre ces actions. Certaines conventions existent entre des services de l’Éducation nationale, du Logement, de la Justice et de la Santé, mais la plupart du temps, ce sont des structures privées, associations ou fondations, qui prennent l’initiative de ces mises en réseau.

    Qu’il s’agisse des services publics ou du secteur privé, la voix des professionnels comme celle des bénévoles, engagés auprès des populations migrantes, est toujours forte. Il faut au moins toute cette intensité et cette vigilance pour que l’accueil et la protection de leur santé s’établissent et se maintiennent dans le respect de la dignité et de la protection des droits de la personne.

    https://www.hcsp.fr/explore.cgi/adsp?clef=1172
    #migrations #santé_publique #asile #réfugiés

    via @karine4
    ping @_kg_ @isskein

  • Les situationnistes et l’économie cannibale

    François Bott

    https://lavoiedujaguar.net/Les-situationnistes-et-l-economie-cannibale

    Au début de l’année 1968, un critique, traitant de la théorie situationniste, évoquait, en se moquant, une « petite lueur qui se promène vaguement de Copenhague à New York ». Hélas, la petite lueur est devenue, la même année, un incendie, qui a surgi dans toutes les citadelles du vieux monde. À Paris, à Prague, à Rome, à Mexico et ailleurs, la flambée a ressuscité la poésie, la passion de la vie dans un monde de fantômes. Et beaucoup de ceux qui, alors, ont refusé le sort qui leur était fait, la mort sournoise qui leur était infligée tous les matins de la vie, beaucoup de ceux-là — jeunes ouvriers, jeunes délinquants, étudiants, intellectuels — étaient situationnistes sans le savoir ou le sachant à peine.

    Une fois le feu apparemment éteint, les sociologues et autres futurologues d’État se sont efforcés, comme on exorcise une grande peur, de rechercher les origines du printemps 1968. Ils n’ont récolté que des miettes de vérité, autrement dit des parcelles de mensonge. N’importe quel blouson noir rebelle en savait beaucoup plus sur la révolution de mai. Les distingués penseurs n’ont pas songé à se référer aux écrits de l’Internationale situationniste, que ce soit la revue ainsi intitulée — dont le premier numéro date de 1958 — ou les essais de Debord et Vaneigem. (...)

    #situationnistes #économie #Mai68 #Debord #Vaneigem #spectacle #réification #capitalisme #urbanisme #Lautréamont #Fourier #Marx #poésie

  • Coronavirus : l’Europe devrait rouvrir ses frontières à quatorze pays, mais pas aux Américains, aux Russes ni aux Turcs
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/27/coronavirus-l-europe-se-rouvre-a-quatorze-pays-mais-pas-aux-americains-aux-r

    Si certaines pressions ont clairement été exercées et si des pays membres avaient d’évidentes difficultés à imaginer le bannissement de certaines nationalités – pour des raisons économiques, stratégiques, voire touristiques – un « engagement fort » a finalement prévalu, affirme une source diplomatique.La liste n’est pas totalement contraignante, la gestion des frontières restant une compétence nationale. Les pays membres pourraient donc ne pas s’ouvrir à la totalité des quatorze nationalités retenues, mais ils s’engagent, en revanche, à ne pas accepter les ressortissants d’autres Etats. Longuement négociée, elle aussi, la série de critères retenus pour accorder, ou non, un droit d’entrée dans l’UE a également fait l’objet d’un accord. Les Vingt-Sept ont privilégié une prudente approche sanitaire. Ils ont pris en compte la situation épidémiologique dans les pays, l’incidence de nouvelles contaminations, la capacité de tests, les règles de prévention en vigueur, etc.En retenant la notion de nouvelles infections au cours des quatorze derniers jours, les Européens excluaient de fait le Brésil, la Russie et les Etats-Unis, des pays où cette moyenne est actuellement beaucoup plus élevée que dans les pays de l’UE (16 par 100 000 habitants). Le principe a été admis à Washington, où le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, déclarait, jeudi, que son pays ne voulait « assurément pas causer des problèmes ailleurs ». Il promettait aussi un travail en commun avec les Européens dans les prochaines semaines, « pour bien faire les choses ». Tout en espérant, ajoutait-il, que leurs décisions seraient bien « fondées sur la santé, sur la science ».

    #Covid-19#migrant#migration#sante#UE#etatsunis#bresil#russie#chine#frontière#situationepidemiologique

  • Étrangers en situation irrégulière et crise sanitaire : sélection de réponses étatiques à la vulnérabilité de cette population

    « Dans le contexte de la crise due au Covid-19, les étrangers en situation irrégulière font face à une aggravation de leurs conditions de vie. Alors que le confinement a complexifié leur situation administrative, et que les conséquences sanitaires et économiques les ont particulièrement affectés, les gouvernements et juridictions ont plus ou moins agi en la matière. Les mesures adoptées par une sélection de cinq pays ont démontré des avancées mais également des limites dans la prise en compte de ces situations »

    http://www.revuedlf.com/cedh/etrangers-en-situation-irreguliere-et-crise-sanitaire-selection-de-reponse
    #Covid-19#migrant#migration#droit#situationirreguliere#vulnerabilite#france#etatsunis#portugal#royaumeuni

  • Guy Debord, l’irrécupérable, par Guy Scarpetta (Le Monde diplomatique, août 2006)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2006/08/SCARPETTA/13756

    La publication, en près de deux mille pages, des « Œuvres » de Guy Debord (1931-1994) fournit l’occasion d’aller au-delà de la légende situationniste, et de saisir la prodigieuse cohérence d’une pensée qui, parce qu’elle n’a jamais renié sa dimension révolutionnaire, nous offre les meilleures clés pour comprendre notre temps.

    #situationnisme - La Petroleuse : #bibliographie
    https://www.la-petroleuse.com/113-livres-situationnisme

    Liste des livres publiés par Champ libre
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_livres_publi%C3%A9s_par_Champ_libre
    http://www.editions-ivrea.fr


    #Guy_Debord #ivrea

    • La suite est plus sombre. Debord se rend compte, assez vite, que ce qu’il a propulsé risque, par extension, de sombrer dans le lieu commun, c’est-à-dire d’être dilué dans une « contestation » banalisée, conformiste. D’où la dissolution de son « Internationale » (qui n’a jamais, au mieux, compté qu’une quinzaine de membres), le repli, les exils volontaires (notamment en Italie, occasion de démontrer la vraie nature du « compromis historique » sollicité par les communistes, et d’indiquer, avec une imparable lucidité, la manipulation et l’infiltration des Brigades rouges par le pouvoir d’Etat).

      Cette affirmation hostile aux BR qui n’est pas sans rappeler les méthodes staliniennes (on a pas ici des « hitléro-trotskistes » mais des « gauchos de l’état profond », comme c’est intéressant) est ici reprise alors que l’on sait qu’elle est factuellement fausse. Guy Scarpetta dont je ne sais trie à part que c’est un « auteur Gallimard » écrit plus tard « Il est permis, certes, de ne pas adhérer aveuglément à tout ce qu’a écrit ou soutenu Debord. » Force est de constater que c’est raté. L’IS ne pouvait rien comprendre à cette autre avant-garde, initialement ancrée dans les luttes ouvrières en usine.
      Plutôt que de recopier une assertion que l’on peut qualifier rétrospectivement de complotiste (omnipotence de la police qui est « partout »), mieux vaut, pour ce qui est de l’Italie, porter attention à une tout autre falsification en provenance de feu l’IS qui ai eu là-bas une portée et dont les suites sont moins rances, la publication et diffusion ciblée de Véridique rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie.

      Aux origins de l’usage subversif du canular en Italie, Andrea Natella
      https://www.cairn.info/revue-multitudes-2006-2-page-169.htm

      #falsification

  • Télétravail, #travail_à_distance dans l’#ESR : l’entourloupe

    Depuis le #confinement, en pratique, les agents de l’#enseignement_supérieur et de la recherche font du télétravail, mais les administrations préfèrent dire que l’on fait du travail à distance, pour une bête raison juridique. Le télétravail dans la #fonction_publique est normalement une pratique encadrée – par le décret du 11 février 2016 (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032036983), dont l’une des premières conditions réglementaires est le #volontariat. Il n’existe pas de télétravail imposé dans la fonction publique.

    Le télétravail qui s’est accompli de facto1 ces dernières semaines n’avait, de ce point de vue, pas de #base_juridique formellement identifiable. Nous en avions déjà parlé au moment de la discussion de la continuité académique sur Academia. Pour la fonction publique, il n’existe pas l’équivalent de l’article L. 1222-11 du #code_du_travail (https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000035643952&cidTexte=LEGITEX) :

    « En cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menace d’épidémie, ou en cas de force majeure, la mise en œuvre du télétravail peut être considérée comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la #continuité de l’activité de l’entreprise et garantir la protection des salariés ».

    Ce qui ne signifie pas, pour autant, que cette mise au télétravail sans base légale ou réglementaire était illégale : il ne fait aucun doute qu’en cas de contentieux, le juge administratif soutiendra qu’en période d’épidémie, la mise en œuvre du télétravail doit être considérée comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité du service public et garantir la protection des agents.

    Mais cette absence de base légale ou réglementaire ne peut pas durer éternellement. Et c’est pourquoi le #décret du 11 février 2016 a été modifié il y a une semaine (décret du 5 mai 2020 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041849917&categorieLien=id), pour prévoir en particulier qu’il est possible, désormais, de déroger à la règle selon laquelle « La #quotité des fonctions pouvant être exercées sous la forme du télétravail ne peut être supérieure à trois jours par semaine » et selon laquelle « Le temps de #présence sur le lieu d’affectation ne peut être inférieur à deux jours par semaine ». Désormais, cette règle ne s’applique pas « Lorsqu’une #autorisation_temporaire de télétravail a été demandée et accordée en raison d’une #situation_exceptionnelle perturbant l’accès au service ou le #travail_sur_site », modification introduite dans le décret du 5 mai 2020 (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041849917&categorieLien=id) pour tirer les conséquences de l’#épidémie. Mais on n’a pas modifié un point, et c’est important : le télétravail doit dans tous les cas être demandé par l’agent. La nécessité du volontariat est maintenue : il faudrait une loi, et non un simple décret, pour revenir sur cette disposition.

    En toute logique (sic), les administrations – les administrations universitaires, entre autres – devraient donc être en train d’engager les procédures pour régulariser le télétravail en cours, pour revenir dans les clous du droit tel qu’il a été modifié par le décret du 5 mai. On peut douter que beaucoup d’administrations soient en train de le faire de manière active, mais on peut toujours se tromper. Elles savent, en particulier, que si l’on revient dans le droit « normal » du télétravail dans la fonction publique, il va falloir respecter l’ensemble des règles du télétravail. Ce qui signifie en particulier respecter l’article 6 du décret de 2016 :

    « Les agents exerçant leurs fonctions en télétravail bénéficient des mêmes droits et obligations que les agents exerçant sur leur lieu d’affectation. L’employeur prend en charge les coûts découlant directement de l’exercice des fonctions en télétravail, notamment le coût des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci ».

    En fait, c’est plus subtil que cela. Les lectrices et lecteurs d’Academia vont admirer le choix fourbe qui a été fait : le décret du 5 mai 2020 n’a pas exactement mis entre parenthèses cette obligation de prendre en charge les #coûts_de_l’exercice des fonctions en télétravail. Il a précisé avec une certaine roublardise que lorsque l’agent demande l’autorisation temporaire de télétravail mentionnée au 2° de l’article 4 — c’est-à-dire l’autorisation de télétravail « demandée et accordée en raison d’une situation exceptionnelle perturbant l’accès au service ou le travail sur site » — alors « l’administration peut autoriser l’utilisation de l’équipement informatique personnel de l’agent ».

    Conclusion : si l’on en croit le décret, ce n’est pas l’administration qui impose le télétravail aux agents – il aurait fallu une loi pour ouvrir cette possibilité, qui n’a pas été prise sur ce point – mais les agents qui le demandent ; et ce n’est pas l’administration qui prend en charge les moyens, notamment informatiques, dont ont besoin les agents pour faire du télétravail, ce sont les agents qui demandent à être autorisés à utiliser leurs équipements informatiques personnels.

    C’est amusant comme on peut tordre le réel avec le droit, non ?

    https://academia.hypotheses.org/23799
    #travail #mots #vocabulaire #terminologie #droits #université #facs #France #équipement