• Nos chats sont-ils des terreurs écologiques ?

    “Les chats sont une #catastrophe pour la #biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat” a affirmé le 13 décembre, sur TF1, le chercheur médiatique #François_Gemenne, ancien membre du GIEC et enseignant à Science Po Paris. En disant cela, il a admis lui-même aborder un sujet sensible, susceptible de déclencher la colère des téléspectateurs. Et cela n’a pas loupé : la séquence a été largement commentée sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens – y compris d’autres écologistes – rappelant qu’il y avait beaucoup à faire, par exemple s’en prendre aux grands bourgeois et leur train de vie délirant, avant de s’intéresser à l’impact de nos chats et de nos chiens sur la biodiversité et le #climat. Oui mais ne serions-nous pas des défenseurs de la planète en carton-pâte si nous ne considérions pas honnêtement la #responsabilité des animaux les plus populaires et les plus mignons sur ce qu’il nous arrive ?

    1 – La destruction de la biodiversité a plusieurs causes

    Quand on pense à l’écologie, on pense d’abord au sujet du réchauffement climatique dû à l’impact des activités humaines carbonés. Mais il y a d’autres sujets à prendre en compte parmi lesquels la baisse très rapide de la biodiversité (quantité d’espèces différentes sur la planète). Elle est en chute libre car de nombreux êtres vivants disparaissent du fait de la transformation, par les activités humaines, de leur environnement. C’est pourquoi on parle d’une “#sixième_extinction_de_masse” : une grande partie des espèces qui peuplent la terre pourrait disparaître prochainement. Selon l’Office Français de la Biodiversité, un établissement public créé récemment pour promouvoir la sauvegarde de ces espèces, 68 % des populations de vertébrés (mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens) ont disparu entre 1970 et 2016, soit en moins de 50 ans. Et rien qu’en 15 ans, 30% des oiseaux des champs ont disparu, ainsi que 38% des chauves-souris. Si jamais on s’en fout royalement de ces animaux, on peut se rappeler que tout est lié et que ces disparitions ont des conséquences sur nos vies, car chacune de ces espèces jouent un rôle au sein d’un #écosystème, et que certaines peuvent ensuite prendre le dessus et devenir envahissantes…

    La France a un rôle particulier à jouer car elle est le 6e pays du monde à héberger des espèces menacées. Qu’est-ce qui, chez nous, contribue à cette #extinction_de_masse ? Comme partout, le #changement_climatique joue un rôle important en déstabilisant la vie et la reproduction de nombre d’espèces. Ensuite, la pollution de l’air, de l’eau et du sol est considérée par l’ONG WWF comme la première cause de perte de biodiversité dans le monde. On peut également citer la transformation de l’usage des #sols, avec le développement de l’agriculture intensive et l’étalement urbain : le premier transforme la végétation, par exemple en détruisant les #haies pour augmenter les surfaces cultivables par des engins de plus en plus gros, ce qui dégomme des lieux de vie pour nombres d’espèces, en particulier les insectes et les rongeurs, dont la disparition affecte ensuite les oiseaux.

    Il faut aussi mentionner la surexploitation des animaux, via la #pêche_intensive mais aussi la #chasse, bien que sur cette dernière activité, le débat fasse rage dans le cas de la France : les défenseurs de la chasse estiment qu’elle contribue à préserver la biodiversité, puisque les chasseurs “régulent” certaines espèces potentiellement envahissantes et relâchent dans la nature des animaux qu’ils élèvent le reste de l’année. Les lobbies de chasseurs dépensent beaucoup d’argent et de temps pour imposer cette réalité dans le débat public, allant jusqu’à dire que les chasseurs sont “les premiers écologistes de France”, mais les faits sont têtus : seuls 10% des oiseaux relâchés par leurs soins survivent car ils sont désorientés, incapables de se nourrir correctement et pas autonome. Quiconque vit en zone rurale connaît le spectacle navrant de ces faisans et autres bécasses qui errent au bord des routes, attirés par la présence humaine, en quête de nourriture… Quant à la “régulation” des #espèces_invasives, il semble que cela soit en grande partie une légende urbaine : “La grande majorité des animaux tués à la chasse, approximativement 90 ou 95 % n’ont pas besoin d’être régulés” explique le biologiste Pierre Rigaud au Média Vert.

    2 – Les espèces invasives, produits du #capitalisme mondialisé

    Mais dans la liste des causes de la baisse de la biodiversité, il faut mentionner l’impact très important des espèces invasives introduites par l’homme dans la nature – on arrive à nos chatons. Dans son dernier rapport, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, qui représente 130 gouvernements et publie des rapports réguliers) établit que la “présence cumulative d’#espèces_exotiques s’est accrue de 40% depuis 1980, et est associée à l’intensification des échange commerciaux ainsi qu’à la dynamique et aux tendances démographiques”. Parce que la “#mondialisation” est passée par là, ou, pour le dire clairement, que la #colonisation et la mise sous régime capitaliste du monde entier a eu lieu au cours du XXe siècle, des espèces circulent d’un continent à l’autre et parviennent dans des endroits où elles commettent de gros dégâts sur les espèces endémiques (“endémique” : qui vit dans un lieu donné. S’oppose à “exotique”).

    Le cas du #frelon_asiatique est très symptomatique : cette espèce a débarqué en France, vraisemblablement dans un conteneur venu de Chine, il y a 20 ans et nuit depuis largement à la biodiversité, notamment aux abeilles. 2004, c’est le début de l’intensification des #échanges_commerciaux avec l’Asie du fait de la délocalisation de toute une partie de la production industrielle en Chine, au grand bonheur des entreprises européennes et de leurs profits. Au passage, ils nous ont ramené le frelon.

    Mais nos animaux préférés seraient aussi en cause : les chats sont des mangeurs d’#oiseaux et ont effectivement, comme le dit François Gemenne, une part de responsabilité dans la baisse de la biodiversité… Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’ils provoquent autant de mortalité en France et en Belgique que… nos #fenêtres, contre lesquelles les oiseaux se cognent et meurent… Selon le Muséum d’Histoire Naturelle, interrogé par France Info, les chats ne sont pas les principaux responsables de la disparition des oiseaux car ”Leur raréfaction tient avant tout à la disparition des #insectes et la perte d’habitat. Le chat représente toutefois une pression supplémentaire importante sur une population fragilisée.” Ce serait en #ville et sur les #îles que l’impact des chats serait important, et non dans les campagnes, où il est “un prédateur parmi d’autres”.

    3 – Accuser les chats pour préserver les capitalistes ?

    Lorsque l’on regarde les principaux facteurs de chute de la biodiversité dans le monde, on constate que tout à avoir des décisions humaines. Quel type d’#agriculture développons-nous ? Comment construisons-nous nos villes ? A quelle fréquence faisons-nous circuler les marchandises et les animaux entre les différentes parties du monde ? Quelles activités polluantes décidons-nous de réduire et lesquelles nous choisissons de garder ? On est donc très loin d’une simple équation scientifique : face à un problème comme la sixième extinction de masse, ce sont des décisions collectives potentiellement très conflictuelles que nous devons prendre. Qui arrête son activité ? Qui la poursuit ? Qui va continuer à gagner de l’argent ? Qui va devoir perdre une activité très rentable ?

    Puisque le pouvoir, en France comme dans le monde, appartient aux défenseurs du capitalisme, la décision est pour l’instant la suivante : ce qui génère du profit doit continuer à pouvoir générer plus de profit. L’#agriculture_intensive doit donc continuer et se développer. C’est pourquoi, depuis 50 ans, 70% des haies et des #bocages, refuges de biodiversité, ont disparu, et le phénomène s’accélère. Car les lobbies de l’#agriculture_industrielle ont sévi et, encore récemment, ont obtenu de pouvoir continuer leur jeu de massacre. La #pollution des sols et de l’air ? Elle continue. Le #glyphosate, cet #herbicide qui dégomme les insectes et rend les animaux malades, a été autorisé pour 10 années de plus par l’Union Européenne, pour continuer à produire davantage sur le plan agricole, une production qui sera en grande partie exportée et qui contribuera au grand jeu des profits de l’#agroalimentaire

    Les villes et les villages peuvent continuer de s’étendre et c’est flagrant en zone rurale : puisque le marché du logement est dérégulé et qu’il est plus profitable de construire sur terrain nu que de réhabiliter de l’ancien dans les centre-bourgs, les périphéries des petites villes s’étendent tandis que les centres se meurent… L’#étalement_urbain, qui fait reculer la biodiversité, s’étend sous la pression du #marché_immobilier. Là encore, c’est un choix en faveur du capitalisme et au détriment de la biodiversité… Et inutile de parler du réchauffement climatique : la COP 28, dont la délégation française comprenait Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, s’est soldée par un “accord pitoyable”, pour reprendre les mots de Clément Sénéchal, spécialiste du climat, dans Politis. Mais François Gemenne, lui, s’en est réjoui avec enthousiasme.

    Le consensus des dirigeants du monde entier est donc le suivant : il ne faut donner aucune véritable contrainte aux marchés qui prospèrent sur la destruction des espèces vivantes sur cette planète. Et en France, puissance agricole, ce constat est encore plus flagrant.

    Alors, que nous reste-t-il ? Les #décisions_individuelles. Ce pis-aller de l’#écologie_bourgeoise qui consiste finalement à dire : “bon, on a tranché, on ne va pas toucher au train-train du capitalisme qui nous plaît tant mais par contre on va vous demander à vous, citoyens, de faire des efforts pour la planète”. Mais attention : sans trop mentionner la consommation de #viande, le seul “#petit_geste” qui a un impact très significatif parce que la consommation de viande est en moyenne la troisième source d’émission carbone des Français (avant l’avion). Les industriels de la viande veillent au grain et ne veulent surtout pas qu’on se penche là-dessus.

    Parler des animaux domestiques s’inscrit dans cette veine-là. Bien sûr que, dans l’absolu, les chats et les chiens ont un impact sur la biodiversité et sur le climat. Car tout a un #impact. Mais d’une part cet impact reste marginal et d’autre part il est non systémique. Certes, le capitalisme a trouvé un bon filon pour faire du profit sur le dos de nos amours pour ces animaux qui apportent de la joie et du bonheur chez de nombreuses personnes, il suffit d’entrer dans une animalerie pour cela : la diversité des aliments, des jouets, des accessoires, le tout dans des couleurs chatoyantes pour appâter le maître bien plus que le chien… Mais lorsque l’on parle des chats qui mangent des oiseaux, on ne parle pas du capitalisme. Pire, on en profite pour masquer l’impact bien plus significatif de certaines activités. Les chasseurs, qui dépensent de lourds moyens pour influencer le débat public et ne reculent devant aucun argument ne s’y sont pas trompés : #Willy_Schraen, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) a tenté d’orienter, en 2020, l’attention du public sur l’impact des chats, qu’il accuse, ironie du sort, de trop chasser et qu’il a appelé à piéger. Aucune solidarité dans la profession !

    4 – Sortir du discours écolo bourgeois : un mode d’emploi

    Les chats sont bel et bien des chasseurs mais il existe des solutions pour limiter leur impact sur la biodiversité : stériliser le plus souvent possible pour éviter leur prolifération, les faire sortir uniquement à certaines heures de la journée ou… jouer davantage avec eux durant la journée. Pas sûr que les mêmes solutions fonctionnent pour réduire l’impact de la FNSEA, de TotalEnergies, de Lactalis, de la CMA CGM et de tous les milliardaires français : le patrimoine de 63 d’entre eux, en France, émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française.

    Pour amuser vos petites boules de poils, la rédaction de Frustration recommande l’arbre à chat. Pour amuser vos petits milliardaires on recommande la visite de l’épave du Titanic dans un sous-marin peu étanche

    Comment utiliser efficacement son temps d’antenne quand on est un scientifique médiatique comme #François_Gemenne ? On peut se faire mousser en se payant un petit bad buzz par la #culpabilisation des individus possédant un chat. Ou bien on peut prioriser les sujets, étant entendu que dans l’absolu, oui, toutes les activités humaines polluent et ont un impact sur la biodiversité. Comment procéder ?

    - Aller du plus systémique au moins systémique : critiquer le capitalisme (ou ses sous-catégories : marché immobilier, #agro-industrie, industrie pétrolière etc.), qui conduit les entreprises et les individus à chercher la production permanente et l’exploitation permanente dans un monde aux ressources finies, plutôt que les chats, qui se contentent de vivre et de paresser sans chercher à performer ou faire preuve de leur respect de la “valeur travail”.
    - Aller du plus impactant au moins impactant : oui, la nourriture des chiens pollue, mais l’industrie de la viande dans le monde est une bombe climatique. Mais peut-être est-il moins gênant de vexer Frolic et Royal Canin que Fleury Michon et Fabien Roussel ?
    – Aller du plus superflu au moins superflu : dans l’ordre, commencer à interdire les yachts et les vols en jet privé avant de s’en prendre à la voiture individuelle serait une bonne chose. Sans quoi, personne ne comprend la demande d’un effort à forte conséquence sur son mode de vie quand, pour d’autres, ce sont les loisirs qui seraient visés.

    Ensuite, puisqu’il faut trancher, que ces choix se fassent démocratiquement. Pour préserver la biodiversité, préfère-t-on interdire la chasse ou limiter le nombre de chats par personne ? Veut-on sortir du modèle agricole productiviste orienté vers la production de viande ou interdire les chiens ? Et si on rappelait au passage que les #animaux_de_compagnie sont parfois la seule famille des personnes seules et fragilisées, notamment parmi les personnes pauvres, et qu’ils fournissent des services à la population, non quantifiable sur le plan financier ?

    Bref, préférez-vous en finir avec les chatons ou avec la bourgeoisie ? De notre côté, la réponse est toute trouvée.

    https://www.frustrationmagazine.fr/chats-ecologie

    #chats #chat #écologie #animaux_domestiques #industrie_agro-alimentaire #priorité #à_lire

  • TraAM EMI – “Etre ou ne pas être délégué” : Le jeu

    http://dane.ac-dijon.fr/2019/06/12/traam-emi-etre-ou-pas-etre-delegue-le-jeu

    "Ce jeu de plateau de type « jeu de l’oie » a été réalisé dans le cadre des TraAM EMI de l’académie de Dijon dont le thème était, cette année « La ludification des apprentissages »."

    #jeu #EMI #parcours_citoyen #sixième

  • L’« intelligence des plantes » | Yves Bonnardel
    http://lmsi.net/L-intelligence-des-plantes

    Comment gérer la dissonance cognitive consistant à éprouver de l’empathie pour les animaux et à les manger, souvent après qu’ils ont été tués dans d’atroces souffrances ? Parmi les arguments couramment entendus, figure celui-ci, d’une mauvaise foi redoutable : « les plantes, elles aussi, souffrent ». Ce « cri de la carotte » est censé clouer le bec définitivement aux anti-spécistes. Yves Bonnardel s’attache, dans le texte qui suit, à réfuter cet argument. Source : Les mots sont importants

    • Certes, on découvre que les « comportements » des végétaux (et même des bactéries) sont beaucoup plus complexes qu’on ne l’imaginait. Cela ne nous donne aucune raison pour autant de penser qu’ils sont sentients, et a fortiori solidaires, aimants, ou que sais-je. L’évolution darwinienne a vu se mettre en place des processus biologiques qui entraînent une souplesse d’adaptation à des conditions très variées. De même que notre corps réalise à tout instant des prouesses sans que nous en ayons même conscience, de même les organismes végétaux « réagissent »-ils à leur environnement de manières qui peuvent être très sophistiquées. [...]
      Nous utilisons en permanence à tort des termes impliquant une « agentivité » pour décrire des processus. Ainsi parle-t-on aujourd’hui de l’intelligence, de la mémoire, de la communication ou des stratégies des systèmes (informatiques, par exemple) ou des plantes, etc. Cela revient à « décrire un thermostat comme « décidant » de chauffer la maison quand la température tombe en dessous d’un certain seuil. »

      Certes, il y a beaucoup de confusion dans l’emploi des termes pour qualifier les réactions et actions des êtres vivants, et surtout des plantes. Et surtout dans les ouvrages de Mancuso, où l’analogie entre l’être vivant et l’entreprise capitaliste et étonnamment très présente et encore plus étonnamment pas dénoncée par ceux qui prétendent l’avoir lu...

      Mais prétendre à leur propos que « L’évolution darwinienne a vu se mettre en place des processus biologiques qui entraînent une souplesse d’adaptation à des conditions très variées. » est tout simplement faux : en tant qu’êtres actifs et sensibles, les plantes ne font pas que « s’adapter », elles savent aussi tirer parti de leur environnement, le transformer, etc.

      La rhétorique de « l’adaptation » que ces anti-spécistes réservent aux plantes dénie aux êtres vivants les plus élémentaires le caractère de sujet à part entière. Elle vise rien de moins qu’a créer une frontière totalement arbitraire et purement artificielle entre « être sentients » qu’il ne faut pas toucher et « êtres non-sentients » que l’on peut massacrer à sa guise.

      Procédé rhétorique qui vise à évacuer le problème de fond : la mort fait partie de la vie , et les anti-spécistes s’inscrivent dans ce courant très progressiste et moderniste qui veut évacuer et mettre définitivement à distance la #mort dans les sociétés capitalistes et industrielles.

      Jacques Luzi, Au rendez-vous des mortels , 2019
      http://sniadecki.wordpress.com/2019/04/25/lalenteur-luzi

      Le livre traite avant tout du #transhumanisme, mais certains chapitres peuvent tout aussi bien s’appliquer à l’anti-spécisme et au militantisme végan.

      Un paradoxe me trouble : alors que le capitalisme est entrain de réaliser la #sixième_extinction des espèces à grande vitesse, les anti-spé ne se mobilisent pas contre ce processus en cours (je me trompe ?), mais contre l’abatage des animaux d’élevage pas du tout menacés d’extinction...

      @rezo @rastapopoulos

  • La collapsologie : un discours réactionnaire ? (Jean-Baptiste Fressoz, Libération)
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/07/la-collapsologie-un-discours-reactionnaire_1690596

    Très en vogue, les théories de l’#effondrement trouvent leur origine chez les élites industrielles et colonisatrices du XIXe siècle. Elles risquent aujourd’hui de négliger la dimension politique des #enjeux_écologiques.
    […]
    Premièrement, le terme d’effondrement est beaucoup trop #anthropocentrique. […] En se focalisant sur l’effondrement à venir de la #civilisation_industrielle, le risque est de se rendre aveugle à tous les effondrements de la #nature qui sont en cours et même déjà très avancés.
    […]
    Deuxièmement, le discours de l’effondrement est très « #occidentalocentré ». Dit plus simplement : c’est une #écologie de riches. Ce que nous vivons est infiniment plus pervers : le #changement_climatique accentue les autres formes de #violence et d’#inégalités. Suprême injustice, il est causé par les riches et persécute surtout les pauvres des pays pauvres. Et c’est d’ailleurs cette caractéristique qui explique l’apathie générale. […] Il faut reconnaître au #capitalisme sa #résilience extraordinaire face aux #désastres de tout ordre.
    […]
    Troisièmement, le #discours actuel de l’effondrement mélange deux choses : la #perturbation du système Terre et la #sixième_extinction, qui sont avérées, et l’#épuisement_des_ressources_fossiles qui est sans cesse repoussé à plus tard. […] Dit autrement, le capitalisme fossile se porte à merveille, il est dans la force de l’âge, son effondrement est peu probable, et c’est bien là le tragique de la situation.
    […]
    Quatrièmement, le discours de l’effondrement dépolitise la question écologique.
    […]
    Tous ces problèmes, l’effondrement les doit à ses origines intellectuelles et politiques.
    […]
    Si en France on connaît surtout la « #collapsologie » de gauche, celle d’Yves Cochet, de Pablo Servigne et de Raphaël Stevens qui tentent de construire une politique post-apocalyptique #émancipatrice, il ne faut pas oublier que l’effondrement a, au cours de sa longue histoire, nourri les passions politiques les plus nauséabondes.
    […]
    L’effondrement disparaît et réapparaît, recule ou revient en force en s’ajustant aux futurs successifs. En attendant, les #catastrophes se multiplient partout, et surtout en dehors d’une #civilisation_occidentale qui depuis deux siècles n’a cessé d’admirer sa #puissance au prisme de son effondrement.

  • L’avenir en commun de #mélenchon : « allons zenfants de l’altermondialisme »
    https://reflets.info/lavenir-en-commun-de-melenchon-allons-zenfants-de-laltermondialisme

    Parler du candidat Jean-Luc Mélenchon et du programme de son mouvement #Politique, « La #France insoumise », n’est pas franchement aisé. La réalité de la candidature Mélenchon est différente des autres candidats pour une raison simple : […]

    #anti-libéralisme #France_insoumise #Gauche #l'avenir_en_commun #présidentielle_2017 #sixième_République

    • Il vend en premier lieu un changement de société, certains intitulés sont inquiétants . Le contenu n’est pas à la hauteur de l’intitulé. Mais le personnage, ses sorties de route, laissent planer une ombre inquiétante sur sa présidence. Un président qui désigne quantité d’ennemis peut-il parvenir à appliquer un programme ? Cette « urgence démocratique » mélenchonienne semble risquée . Rien n’est abordé de façon profonde dans ce type de propositions du programme qui ne reposent sur pas grand chose de concret.

      Mais c’est aussi un programme « inquiétant ». Ce président « révolutionnaire », ces mutations profondes de la société, tout cela n’est pas fait pour rassurer ceux qui plébiscitent la stabilité des institutions, ceux qui n’ont pas envie de voir une République parlementaire avec assemblées populaires, ou encore ceux qui veulent conserver l’Europe actuelle, garante de stabilité politique et économique. Bref : « l’Avenir en commun » porté par Mélenchon est un « allons zenfants » plutôt incertain ...

      Pour semer la peur et le doute dans les esprits en effet c’est plutôt réussi. C’est en cela qu’ il ne diffère pas des journalistes de BFM.
      Mais je peux me tromper. @biggrizzly

    • Tous les candidats aux élections sont discrédités. Fillon, qui se gave et nous propose de nous serrer la ceinture, ne provoque que des éclats de rire. Le renouveau Macron empeste le hollandisme de fin de règne. Hamon doit s’encombrer des caciques du PS qui ne perdent jamais une occasion de dénoncer son sectarisme gauchiste. Le FN peine à organiser un meeting sans déclencher une émeute. Leur élection promet une France ingouvernable et le règne du désordre.
      Reste le phénomène #Mélenchon, le plus redoutable et talentueux des politiciens en course. Son improbable élection serait une catastrophe. En Grèce le gouvernement de Syriza a permis de liquider la révolte sociale. Les grands mouvements de grève ont disparu et l’extrême gauche applique une politique d’austérité. Bien que coupé des mouvements sociaux, le tribun Mélenchon conserve le profil de celui qui peut endormir la révolte. Son programme illusoire et ses promesses en carton visent à désamorcer la contestation sociale. Retour au plein emploi, CDI pour tous, protectionnisme et plan de relance keynésien : il ne fait que ressortir les vieilles recettes d’une social-démocratie à bout de souffle. Un programme de l’aménagement de l’exploitation ni désirable ni même réaliste dans le contexte d’un chômage structurel de masse.

      http://www.zones-subversives.com/2017/04/la-france-ingouvernable-edito-28.html
      http://sortirducapitalisme.fr/206-melenchon-president-en-2017-une-experience-de-pensee-ironiqu
      http://www.palim-psao.fr/2017/03/citoyennisme-protectionnisme-nationalisme.les-vrais-virages-populistes-d-

  • Mélenchon fait le plein et plaide pour sa VIe République
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190317/melenchon-fait-le-plein-et-plaide-pour-sa-vie-republique

    Plus de 100 000 « insoumis » ont défilé un brin anarchiquement de la place de la Bastille à celle de la République, à Paris, ce samedi. Au micro, #Jean-Luc_Mélenchon a détaillé les grands axes du changement de régime qu’il appelle de ses vœux, et les mesures d’urgence qu’il entend adopter en attendant que « l’assemblée constituante » prenne « le temps de faire son travail en écoutant le pays ».

    #France #Sixième_République

  • Mélenchon réussit sa République et plaide pour sa VIe
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190317/melenchon-reussit-sa-republique-et-plaide-pour-sa-vie

    Plus de 100 000 « insoumis » ont défilé un brin anarchiquement de la place de la Bastille à celle de la République, à Paris, ce samedi. Au micro, #Jean-Luc_Mélenchon a détaillé les grands axes du changement de régime qu’il appelle de ses vœux, et les mesures d’urgence qu’il entend adopter en attendant que « l’assemblée constituante » prenne « le temps de faire son travail en écoutant le pays ».

    #France #Sixième_République

  • Mélenchon candidat, un grand classique de la Cinquième...
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110216/melenchon-candidat-un-grand-classique-de-la-cinquieme

    Jean-Luc Mélenchon a proposé sa #candidature pour 2017, et ce n’est pas une surprise. Ce qui frappe davantage, c’est le style de sa démarche, le vocabulaire, et le ton. Ils renvoient le concepteur de la #Sixième_République à l’archétype de l’homme providentiel défini par la Cinquième.

    #France #Cinquième_République #élection_présidentielle #Jean-Luc_Mélenchon

  • Un mec qui se fout de la gueule des gens dans leur dos, qui trompe sa compagne, qui lui ment, qui humilie, qui méprise les plus faibles et n’a pas les convictions qu’il affiche pour se faire élire..
    Je ne vois pas pourquoi on s’indigne subitement à la lecture d’un bouquin à sensation. Il nous avait prévenu qu’il serait un président « normal ».

    #monarchie_républicaine
    #sixieme_république

    • #racisme_social : le coup des #sans-dents va lui rester dans la gueule. C’est grâce aux décisions des connards de son genre qu’il est extrêmement couteux de se faire soigner la dentition dans ce pays et il est souvent très douloureux de devoir renoncer à des soins dont l’absence cause de multiples préjudices dont l’un des plus importants est d’être... un marqueur social visible comme le nez au milieu de la figure.

      J’ai des potes qui, à cause des minima sociaux de misère et des plans nutritionnels de temps d’occupation des associations caritatives qui pallient ces déficiences, se sont retrouvés sans dentition avant 40 ans. Mais le pire, c’est que ça peut provoquer des maladies graves comme des cardiopathies, qui rendent ces gens encore plus fragiles.

      Bref, dégueulasse, ce pauvre type, aussi con que son prédécesseur !
      #santé

    • Oui, ce gars est un cynique, sa bonhomie est juste un trait de sa personnalité qu’il a développé pour séduire et arriver là où il est arrivé. Cela fait des années qu’il carbure à la liqueur du pouvoir et dans la culture des dominants, la bienveillance ne fait plus partie de son monde pour peu qu’elle en ait fait partie un jour..

      En tous cas les dentistes vont se frotter les mains : si les dents deviennent un marqueur social aussi important que les bagnoles, on va peut être dépenser plus pour nos dents à l’avenir !

      Sinon parmi les trucs les moins glauques que j’ai lues sur ce sujet (parce que bon, y a quand même bcp de linge sale inutile dans le tas..) y a ce truc là, qui si c’est avéré, en dit long sur la mentalité (non conscientisée) de ces gens...

      http://www.francetvinfo.fr/politique/valerie-trierweiler/merci-pour-ce-moment-sept-passages-encore-meconnus-a-ne-pas-rater_68529

      « Je me contente de suggérer un nom [de ministre] qui ne sera pas retenu. Il s’agit de Valérie Toranian, directrice du magazine ’Elle’ pour le ministère des Droits des femmes. Je la connais peu, mais je trouve que cela aurait eu du sens et de l’allure, une nouvelle Françoise Giroud. François me répond : ’Je ne peux pas faire ça à Giesbert.’

      Franz-Olivier Giesbert, alors directeur du ’Point’, est le compagnon de Valérie Toranian. Dans l’esprit de François, qui connaît le problème pour l’avoir vécu, FOG aurait forcément vécu la promotion de sa compagne comme un camouflet personnel. Solidarité de machos. »

    • Me fait penser qu’il faudrait que je (re)consulte. Depuis un an, il me manque deux molaires dont une couronnée (extraction de la couronnée qui présentait un kyste sous la racine et de l’autre cassée en deux à cause d’un plombage limite). En ai parlé au dentiste (extracteur) qui m’a proposé des implants à 2 000 € l’unité ... Argl ! Quand il a vu ma tête, il est passé au modèle en dessous : un appareil dentaire avec les deux ratiches manquantes ... à 800 boules. Faudra que j’y passe car j’ai de plus en plus de mal à mâcher correctement ... Tout ça, remboursé des queues de cerises par ma mutuelle bien sûr.

    • « Bref, dégueulasse, ce pauvre type, aussi con que son prédécesseur ! »
      Certainement. Un cynisme propre aux petits esprits. Un « humour » de mariole exténué. Une merdapied.
      Et l’on voit surgir les nuls habituels : Frantz Olivier Giesbert : repousant... Et cette oie revancharde qui évoque F. Giroux, une directrice de Elle... On n’en sort pas : crétinerie petite-parisienne. Mais pour le coup, ce minable aura perdu ses ratiches. Sûr.

    • Paradoxalement, cette histoire n’a que peu d’impact sur l’estime que j’ai de ce personnage.
      On savait que Hollande n’a pas un sens moral très développé, que c’est un faux cul de première (rappelez vous l’interview aux anglais pendant sa campagne, qui disait en substance aux anglais : « rassurez-vous je ne suis pas de gauche, c’est juste un mensonge de campagne », on savait bien qu’ils disait la vérité à la City et qu’il mentait aux français...), et qu’il a mal vécu d’être dépassé par Ségolène.. Ce n’est pas un monstre, c’est juste un mec opportuniste, menteur et manipulateur comme la plupart de ses congénères, toutes classes sociales confondues..
      Mais peut-on espérer mieux que ce genre de mec (ou nana) à ce poste ?
      Ce serait comme espérer qu’un jour une carpe prenne le commandement d’un banc de piranhas et les fassent devenir végétariens. La démocratie représentative a atteint ses limites, elle a été dévoyée partout, et la Vème République est un archaïsme à dégager...

    • Décidément chaque quinquennat est désormais marqué par ses expressions ou petites phrases assassines. Nous avons eu le « kärcher » et le « cass’toi pov’kon » sous la présidence Sarkozy. Maintenant, après le « mon ennemi, c’est la finance » nous avons les « sans-dents » ... A quand un bêtisier de la Vème république ? Bien d’accord avec toi @petit_ecran_de_fumee, ça sent la fin de règne.

    • Ah ben alors là je suis assez éberluée @sombre, moi je pense que c’est complètement incomparable, voir opposé. À mon avis il n’y a là pour le moins aucune insulte dans le « mon ennemi, c’est la finance » et l’histoire des « sans-dents » . D’un côté il me semble plutôt franc avec cette première citation puisqu’il dit que c’est la finance qui gouverne, n’est ce pas ce qu’il se passe ? et entre autre il a rajouté "Les banques sauvées par nos états mangent désormais la main qui les a nourries". Et pour l’autre alors là je comprend pas le tollé, c’est l’auteur du livre qui dit que c’est une remarque méprisante, moi j’en sais rien, ça dépend comment on l’interprète, enfin je vois pas là de quoi en faire un plat, par contre il semblerait que l’intéressée se soit déjà fait pas mal de pognon en peu de temps avec ces histoires ;-) .
      Enfin je trouve tout ça en réalité bien glauque et inintéressant, mais en attendant ce genre d’idioties provoque un trouble qui occulte ...
      ça me fait l’effet d’une instrumentalisation.

    • @faone qui dit que

      Ah ben alors là je suis assez éberluée @sombre, moi je pense que c’est complètement incomparable, voir opposé. À mon avis il n’y a là pour le moins aucune insulte dans le « mon ennemi, c’est la finance » et l’histoire des « sans-dents » .

      Incomparable, je veux bien en convenir mais opposé, je ne crois pas : l’un agit sous l’empire de ses hormones d’une façon « borderline », l’autre d’une façon « normale » pour un politicien bien « formaté », c’est à dire en maniant sans vergogne le mensonge et le mépris de classe, tout comme le premier d’ailleurs.
      Quand vous dites que Hollande semble plutôt franc, reconsidérons la citation : « mon ennemi, c’est la finance ». Quand il dit cela, il nous porte à croire qu’il va lutter contre cette finance puisque c’est son « ennemi ». Au vu de ses décisions ultérieures, tout nous porte à croire qu’il mentait. ce n’est donc pas un simple constat (c’est la finance qui gouverne) qu’il énonce, mais un mensonge.

      Dire que tout ce remue-ménage est glauque, je veux bien l’admettre. Instrumentalisation, je veux bien le croire mais qui est « l’instrumentiste » ?

      L’intéressée s’est fait du pognon ? Qui pourrait lui en vouloir puisque même son ex aime ça ?

      Tiens, dans le genre d’idioties provoquant un trouble qui occulte, hier, les #merdias annoncent quasiment en fanfare que (d’après un sondage), Marine Le Pen est donnée tête d’affiche au premier tour et que, au second tour, elle battrait Hollande. Ah ! Les sondages ...

  • Stupeur sur la Cinquième République
    http://www.mediapart.fr/journal/france/270514/stupeur-sur-la-cinquieme-republique?onglet=full

    Depuis 1981, les défaites de la droite faisaient les victoires du PS, et inversement. C’est fini depuis dimanche soir. Et si, au-delà de la victoire du Front national, les élections européennes sanctionnaient aussi l’échec de la Cinquième République ?

    En effet, je vois pas comment on peut sortir de cette crise par le haut sans une réformes des modes de scrutins vers la proportionnelle. Ça entérinera et « institutionnalisera » la place relative du FN (ce qui est une putain de réalité), mais limitera les dégâts en évitant de leur donner toutes les clefs dans 3 ans. Et à partir de là, on pourra toujours espérer voir le débat politique arbitré par des idées nouvelles, qui fleurissent ici ou là, en particulier à gauche, et qui sauront répondre aux inquiétudes qui nourrissent aujourd’hui le FN. De toute manière je pense pas que les idées du FN soient en mesure de constituer des majorités. On le voit au Parlement Européen, si les extrêmes droites arrivent à des alliances ils parviendront sans doute à arbitrer quelques des débats, mais pas à prendre l’initiative.
    Sans compter qu’un des principaux attrait du FN c’est d’être anti-système. Donc si le système change et les intègre...
    Même Hollande y gagnerait en déplaçant et élevant le débat des questions économiques (de toute manière mal posées) vers des enjeux politiques. Puis dans 15 ans il passera pour un grand réformateur éclairé.

    Ou bien Hollande et Valls s’entêtent et on peut commander un stock de pop-corn pour les trois ans à venir. Et après, ça pétera méchamment.

    #Cinquième_République #France #Politique #République_française #Sixième_République

  • Le « naufrage » de l’Akademik-Shokalskiy a et aura un impact non négligeable sur les programmes de #recherche polaire français, australien et chinois en #Antarctique.

    Le sauvetage sino-australien marque la fin d’une saga médiatique de plus d’une semaine et, vraisemblablement, le début d’un nouveau feuilleton.D’abord, vingt-deux membres d’équipage demeurent sur le Shokalskiy, espérant voir bientôt les glaces libérer la coque de leur navire. Mais, surtout, l’#expédition suscite une intense polémique dans la #communauté_scientifique. Car les opérations de secours mettent en péril plusieurs importants programmes de recherche conduits sur les différentes bases scientifiques du #sixième_continent.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/03/colere-des-scientifiques-contre-la-croisiere-piegee-dans-l-antarctique_43425

    #logistique