• #Slav_Merdjanov (1875-1901)
    https://www.partage-noir.fr/slav-merdjanov-1875-1901

    Parmi les membres du « Cénacle de Genève », Slav Merdjanov occupe une place particulière par ses activités de conspirateur et de terroriste. C’est lui qui, en compagnie de Mandjoukov, prépara les plans des actions terroristes à Istanbul et à Salonique, se rendit le premier dans cette dernière ville et constitua le groupe libertaire connu dans l’histoire du mouvement révolutionnaire de libération nationale des Macédoniens sous le nom de « Guimidjiy » (bateliers). Né en 1875 à Karnobat, (...) 16-17 - Histoire du mouvement libertaire en #Bulgarie (Esquisse) - G. Balkanski

    / Slav Merdjanov, #Volonté_Anarchiste, (...)

    #Balkanski_

  • Communisme de guerre : vous en reprendrez bien une louche ?, par Sandrine Aumercier
    http://www.palim-psao.fr/2023/09/communisme-de-guerre-vous-en-reprendrez-bien-une-louche-par-sandrine-aume

    ’unisson assourdissant des militants, politiques et industriels sur la priorité absolue du sauvetage du climat est l’expression la plus aboutie du déni nouvelle manière, celui que soutiennent parmi d’autres un Malm ou un Žižek. Enfermés dans ses vieilles contradictions, cette gauche opportuniste ne masque plus ni son autoritarisme ni sa collusion rampante avec la droite sécuritaire qu’elle légitime maintenant par « l’apocalypse » climatique. Car ceux qui accusent les gouvernements d’exagérer ou de fabriquer le réchauffement climatique pour restreindre les libertés et ceux qui en appellent au contraire à une gestion autoritaire de l’urgence écologique partagent bien un délire commun, celui de faire porter la responsabilité de la catastrophe à un certain « étage » de la société : soit la consommation de masse, soit l’impéritie politique, comme s’il ne s’agissait pas ici des deux faces d’un seul et même mode de production ! Depuis la pandémie, ce clivage idéologique a un fort goût de déjà-vu. D’une critique radicale du système capitaliste, il continue à ne pas être question, puisqu’il continue de s’agir de mieux gérer la catastrophe, et ce, en proposant éventuellement ses propres services.

    #écologie #climat #capitalisme #léninisme #Andres_Malm #Slavoj_Žižek #critique

  • La gauche doit embrasser la loi et l’ordre, par Slavoj Zizek
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-gauche-doit-embrasser-la-loi-et-lordre-par-slavoj-zizek-20230713_R4NZC
    https://www.liberation.fr/resizer/bR6UlEsTGDThos2HcoOu3ikz1ek=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1750x1486:1760x1496)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/MR53DUPOYRHE5GJFMK4WGJNNSQ.jpg
    A Nanterre, le 29 juin 2023, lors de la marche blanche en mémoire de Nahel, 17 ans, abattu après un refus d’obtempérer. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)

    S’intéresser aux racines des émeutes, telles que le chômage et le racisme institutionnel, ne doit pas mener la gauche à négliger les questions de la sécurité publique, estime le philosophe slovène. En France comme ailleurs, l’insécurité fait plus de mal aux pauvres qu’aux riches.

    Deux événements ont retenu l’attention du public au cours de cet été de plus en plus fébrile : la mutinerie militaire ratée en Russie et les émeutes violentes en France. Bien que les médias aient couvert ces deux actualités en détail, une caractéristique commune semble être passée inaperçue.

    Des pillages et des incendies se sont répandus en France après que la police a abattu un jeune homme de 17 ans, Nahel, dans la banlieue parisienne, à Nanterre, le 27 juin. A travers le pays, des émeutiers ont provoqué des destructions de biens et ont tiré des feux d’artifice sur la police, qui a répondu par des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des grenades assourdissantes.

    Les événements ont pris une tournure encore plus inquiétante lorsqu’une partie des organisations syndicales de la police ont commencé à menacer le président Emmanuel Macron de révolte s’il ne résolvait pas la crise. Le 30 juin Alliance et Unsa-Police (deux des principaux syndicats de policiers) ont même publié un communiqué qui n’était rien de moins qu’une fissure dans l’édifice du pouvoir : en réaction aux émeutes, ces partisans de la ligne dure au sein des forces de l’ordre ont menacé d’agir contre leur propre Etat.

    Face à la mort de Nahel et aux émeutes, le discours prévisible de la gauche a été de dénoncer les préjugés raciaux de la police, de désigner l’égalité française comme une fiction, d’arguer que les jeunes immigrés se rebellent par absence de perspectives et de rappeler que le moyen de résoudre cette crise n’est pas une oppression policière toujours plus forte mais bien une transformation radicale de la société française. En bref, la colère monte depuis des années, l’assassinat de Nahel est la dernière détonation qui l’a révélée au grand jour. Et les manifestations violentes sont une réaction à un problème, pas le problème lui-même.

    Exclusion économique et injustice coloniale

    Il y a une part de vérité dans ce récit. En effet, comme l’ont révélé au grand jour les émeutes de 2005, à la suite de la mort de deux adolescents électrocutés alors qu’ils étaient poursuivis par la police, les préjugés et l’exclusion caractérisent la vie des jeunes immigrés et descendants d’immigrés en France. Pourtant, cette refonte de la société appelée des vœux par la gauche pour résoudre les problèmes historiques d’identité, d’exclusion économique et d’injustice coloniale est une solution sujette à caution. Elle suppose une issue progressiste à ces émeutes, alors qu’il n’y en a pas.

    Le fait que les manifestants aient pris pour cible les bus locaux, par exemple, qui jouent un rôle central dans le transport des travailleurs des banlieues défavorisées de la périphérie de Paris, indique deux choses : les émeutes ont détruit des infrastructures qui permettaient aux gens ordinaires de gagner leur vie, et les victimes de ces destructions sont les pauvres, et non les riches.

    Les soulèvements populaires pour jouer un rôle de progrès doivent être portés par une vision émancipatrice, l’espoir qu’un autre monde est possible, comme le soulèvement de Maidan en Ukraine en 2013-2014 et les protestations iraniennes en cours déclenchées par les femmes kurdes qui ont refusé de porter la burka. Dans ce cas, même la menace d’une action violente est parfois nécessaire à la résolution politique. Deux victoires historiques canonisées par les commentateurs libéraux – la montée au pouvoir du Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud et les manifestations américaines pour les droits civiques menées par Martin Luther King Jr – n’ont été possibles que parce qu’elles ont été soutenues par la perspective de la violence de la part de l’aile radicale de l’ANC et des noirs américains les plus militants. Les négociations sur la fin de l’apartheid en Afrique du Sud et l’abolition de la ségrégation raciale aux Etats-Unis ont abouti grâce à ces menaces.

    Mais ce n’est pas le cas en France aujourd’hui, où la rébellion violente a peu de chances de se terminer par un quelconque accord progressiste pour les misérables de la Terre. Si la loi et l’ordre ne sont pas rapidement rétablis, le résultat final pourrait bien être l’élection de Marine Le Pen, leader du parti d’extrême droite du Rassemblement national. Les nationalistes anti-immigrés sont au pouvoir en Suède, en Norvège et en Italie – pourquoi pas en France ? Emmanuel Macron s’est présenté comme un technocrate sans position politique ferme. Mais cette posture, autrefois considérée comme une force, apparaît aujourd’hui comme une faiblesse fatale.

    Guerre civile « froide » aux Etats-Unis

    En Russie, il était difficile de ne pas voir le caractère comique de la marche d’Evgueni Prigojine sur Moscou. Elle s’est achevée en moins de trente-six heures après que le Kremlin a proposé un marché. Evgueni Prigojine a évité un procès, mais a été contraint de retirer ses mercenaires de l’Ukraine et de s’installer au Belarus. Nous n’en savons pas assez pour savoir ce qui s’est réellement passé : sa marche était-elle destinée à une attaque d’envergure sur Moscou, ou s’agissait-il d’une menace vide, d’un geste qui n’était pas destiné à être réalisé, comme Prigojine lui-même l’a suggéré ?

    L’épisode tout entier peut aussi avoir été une forme brutale de négociation commerciale – une tentative d’empêcher l’adoption d’une loi stipulant que les forces irrégulières telles que le groupe Wagner devaient être placées sous le commandement des forces armées régulières. Qu’il s’agisse d’une tentative de coup d’Etat ou d’une négociation, l’événement témoigne de la réalité selon laquelle la Russie est en train de devenir un « Etat failli » – un Etat qui doit traiter avec des gangs militaires incontrôlés comme des partenaires dans une affaire véreuse.

    Les événements en France et en Russie s’inscrivent dans une tendance à l’instabilité, à la crise et au désordre en Europe. Aujourd’hui, les Etats faillis ne se trouvent pas seulement dans les pays du Sud, de la Somalie au Pakistan en passant par l’Afrique du Sud. Si l’on mesure cette catégorie à l’effondrement du pouvoir de l’Etat, à l’atmosphère de guerre civile idéologique, aux assemblées bloquées et à l’insécurité croissante des espaces publics, alors la Russie, la France, le Royaume-Uni et même les Etats-Unis devraient être compris de la même manière.

    Le 19 juin 2022, les républicains du Texas ont approuvé des mesures déclarant que le président Joe Biden « n’a pas été légitimement élu » et ont réprimandé le sénateur républicain John Cornyn pour avoir participé à des discussions bipartites sur le contrôle des armes à feu. Ils ont également voté un programme qui déclare que l’homosexualité est « un choix de vie anormal » et qui demande aux écoliers du Texas « d’apprendre l’humanité de l’enfant à naître ».

    La première mesure, à savoir l’invalidation de l’élection de Joe Biden, constitue une avancée évidente vers une guerre civile « froide » aux Etats-Unis : la délégitimation de l’ordre politique. En France, l’évocation d’une guerre civile à venir est de rigueur à l’extrême droite. Le 30 juin, à la radio française, Eric Zemmour, politicien et polémiste du parti nationaliste Reconquête, a décrit les émeutes comme les « prémices d’une guerre civile, d’une guerre ethnique ».

    Dans cette situation générale, la gauche doit s’approprier le slogan de l’ordre public. L’un des faits les plus attristants de l’histoire récente est que le seul cas d’invasion du siège du pouvoir par une foule révolutionnaire fut l’assaut du Capitole des Etats-Unis à Washington DC, le 6 janvier 2021, par les partisans de Donald Trump. Ils considéraient l’élection comme illégitime, un vol organisé par les élites politico-économiques. Les libéraux de gauche ont réagi avec un mélange de fascination et d’horreur. Certains de mes amis se lamentaient en disant : « Nous devrions faire quelque chose de similaire ! » L’envie et la condamnation se sont mêlées lorsqu’ils ont vu des gens « ordinaires » s’introduire au sommet de la souveraineté de l’Etat, créant un carnaval qui a momentanément suspendu les règles de la vie publique.

    Autoritarisme sauvage

    En lançant une attaque populaire contre le siège du pouvoir, la droite populiste a-t-elle volé à la gauche le monopole de la résistance au système en place ? Le dilemme politique de notre temps se réduit-il au choix entre des élections parlementaires contrôlées par des élites corrompues et des soulèvements contrôlés par la droite dure ? Il n’est pas étonnant que Steve Bannon, l’idéologue de la droite populiste, se déclare « léniniste du XXIe siècle » : « Je suis un léniniste. Lénine… voulait détruire l’Etat, et c’est aussi mon objectif. Je veux que tout s’écroule et que tout l’establishment actuel soit détruit. » Tandis que les trumpistes s’extasiaient devant le 6 janvier, la gauche libérale se comportait comme de bons vieux conservateurs, demandant à la Garde nationale d’écraser la rébellion.

    A l’origine de cette situation étrange, nous trouvons une combinaison unique d’anarchie et d’autoritarisme sauvage. Nous entrons dans une période alliant subtilement une multiplication des insurrections et une montée de l’#ochlocratie (1), avec une concentration sans précédent du pouvoir entre les mains de quelques-uns. C’est ce que la philosophe Catherine Malabou appelle « la combinaison à la fois insensée, monstrueuse et inédite d’une verticalité sauvage et d’une horizontalité incontrôlable ». Et comme la « fonction sociale » de l’Etat s’est érodée au fil des années d’austérité, il ne peut plus s’exprimer que « par l’usage de la violence ».

    C’est pourquoi il est essentiel de ne pas se contenter de rejeter et de condamner l’Etat en tant qu’instrument de domination. Face aux catastrophes naturelles, aux problèmes de la santé publique ou aux instabilités sociales, les forces progressistes doivent tenter de s’emparer et d’utiliser le pouvoir de l’Etat, non seulement pour calmer les craintes des populations dans l’urgence, mais aussi pour combattre leurs racines – racistes, xénophobes, sexistes, anti-progressistes – artificiellement créées pour maintenir les populations sous contrôle.

    La gauche ne doit pas craindre d’ajouter à ses tâches celle d’assurer la sécurité des gens ordinaires : il y a des signes clairs de la décadence croissante des mœurs publiques, des gangs de jeunes terrorisant les lieux publics, des gares aux centres commerciaux. Le simple fait de mentionner cette décadence est souvent rejeté comme étant un discours réactionnaire, et la réaction standard est que nous devons regarder les « racines sociales plus profondes » de ces phénomènes que sont le chômage, et le racisme institutionnel.

    S’intéresser aux « racines sociales plus profondes » des émeutes ne doit pas mener la gauche à négliger les questions de la sécurité publique. Car elle se condamne elle-même, en concédant à l’ennemi un domaine important d’insatisfaction qui, en période d’anarchie, pousse les gens vers la droite. L’insécurité fait beaucoup plus de mal aux pauvres qu’aux riches qui vivent tranquillement dans leurs ghettos dorés.

    (1) Régime politique dans lequel la « foule » (okhlos) a le pouvoir d’imposer sa volonté.

    Cet article a été publié le 4 juillet dans The New Statesman.

    Traduit de l’anglais par Rodolphe Dourouni.

    • « Marxiste », il faut le dire vite et, en effet, avec des guillemets. Le lacanisme n’a jamais été soluble dans le marxisme, et ce clown l’a prouvé durant toute sa vie.

      Cela dit, affirmer que la rage aveugle et destructrice qui a frappé certains quartiers ne mène à rien, ce n’est pas absurde.

      Ce qui l’est, c’est d’orienter ces jeunes et « la gauche » à faire confiance à l’Etat de la bourgeoisie et de laisser penser que celui-ci n’est pas le problème mais un garant de l’ordre ! Ce qui l’est, c’est de brandir la loi et l’ordre quand ceux-là n’ont jamais servi fondamentalement qu’à maintenir un ordre social qui donne tout les pouvoirs à une classe de prédateurs parasites qui détruisent sur leur passage tout ce qui fait société et solidarité.

      Si notre amuseur public était marxiste, il dirait plus probablement que la révolte destructrice de la jeunesse est la conséquence de l’absence d’organisation du camp des travailleurs, de son manque de combativité et de politisation.

      LO écrivait il y a peu :

      En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres.

      En revanche, en s’organisant, en liant consciencieusement leurs intérêts avec ceux du monde du travail pour se faire respecter du grand patronat, mais aussi de la police et de la justice, ils pourraient réellement changer les choses.

      Une perspective dont Zizek n’a pas idée, lui qui n’a jamais été lié — de près ou de loin — au mouvement ouvrier.

      C’est pourquoi, du reste, il s’intéresse à « la gauche », dont il n’y a pourtant jamais rien eu à en attendre sinon le maintien du désordre capitaliste.

  • Nabibaks, Farida

    She carries out amazing work at the intersection of art and academic research on healing from the colonial and slavery past.

    “Farida Nabibaks is founder and artistic director of music and dance-theatre company Reframing HERstory Art Foundation based in Arnhem. Farida uses dance and embodied knowledge to address the collective trauma of the colonial and slavery past, with the ultimate goal of healing. She studied Philosophy at the Radboud University Nijmegen and holds a MA in Philosophy of Behavioural Sciences. She was also co-researcher in the Radboud Institute for Culture and History (RICH) researchproject Feeling the Traces of the Colonial Past, led by professor Liedeke Plate. This was built around her performance Radiant Shadow, part one, Margaretha.

    Farida will be an associate fellow at KITLV from 1 March until 1 October doing a practice-based research on healing from the colonial and slavery past through art, dance/ dance-theatre and embodied knowledge from multiple ethnic perspectives. Read more on Farida on the website of Mama Cash & Amsterdamse Hogeschool voor Kunsten.”

    https://www.kitlv.nl/fellows

    #healing #colonial_past #slavery
    https://www.ru.nl/rich/our-research/research-groups/memory-materiality-affect/projects-0/current-projects/current-projects/feeling-traces-colonial-past
    https://www.ahk.nl/onderzoek/artist-in-residence/2021-2022/school-of-unlearning-2022/unlearning-language

  • BHL, le sparadrap du Palais, par Pierre Rimbert
    https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2023-02-23-Le-sparadrap-du-Palais

    C’est l’une des malédictions de l’Élysée : depuis trente ans, tout président de la République française sait qu’un jour ou l’autre #Bernard-Henri_Lévy viendra rue du Faubourg Saint-Honoré, pour faire un selfie avec des amis ou réclamer une mission internationale. Il assiégea François Mitterrand en 1993 pour favoriser le destin d’Alija Izetbegović, président bosniaque. Jacques Chirac tenta de l’éloigner en février 2002 en lui confiant la rédaction d’un rapport sur l’Afghanistan. M. Nicolas Sarkozy, qu’il persuada d’intervenir militairement en Libye, le vit débarquer en avril 2011 avec des membres du Conseil national de transition. Puis il toqua à la porte de M. François Hollande en 2014 flanqué des favoris à la présidentielle ukrainienne. Comme chacun pouvait s’y attendre, #BHL s’est présenté le 8 février dernier au moment où MM. Volodymyr #Zelensky et Emmanuel Macron se retrouvaient à Paris.

    Ces apparitions coïncident généralement avec la sortie d’un livre ou d’un film où le comédien-philosophe combat le Mal et commente ses propres réflexions d’une voix enrouée. Diffusés sur la chaîne publique Arte, dont BHL a présidé le conseil de surveillance depuis 1993 (trente ans là aussi…), ces documentaires crépusculaires ravissent le Tout-Paris des médias. Le Point (où BHL est chroniqueur, 16 février), L’Express (16 février) ; France 2 (18 février), Paris-Match (18 février), Le Journal du Dimanche (19 février), France Inter (20 février), Le Figaro (21 février), Le Parisien (22 février), L’Opinion (22 février), Technikart (février), etc. ont salué le dernier en date, Slava Ukraini – gloire à l’Ukraine. Le démarrage est tonitruant : « 208 entrées France mercredi pour #SlavaUkraïni ! en comptabilisant la séance hier à 20 h en présence de BHL au cinéma l’Arlequin (Paris 6ème, situé près des cafés du Flore et des 2 Magots) », affirme « Destination ciné » au soir du lancement. Réunir plus de spectateurs que de journalistes louangeurs, le défi reste à relever…

    En période de creux, le réalisateur pourvoit lui-même à la promotion de son œuvre. « Mon film aux Nations unies. Pas celui que je suis en train de tourner, là, maintenant, (…). L’autre, Pourquoi l’Ukraine, qu’a diffusé Arte en juin », écrit-il il y a cinq mois dans son bloc-notes du Point (3 novembre 2022). BHL raconte alors comment un diplomate a fait applaudir un film de BHL qui met en scène BHL : « Voici l’ambassadeur Nicolas de Rivière – très en pointe depuis février dans le soutien à Zelensky – qui monte à la tribune pour présenter le film au nom de la France. (...) Et voici la salle qui, quand arrivent le générique de fin et la musique de Slava Vakarchuk, fait une standing ovation aux vivant et aux morts. » Et au réalisateur ?

    Toutefois, l’inquiétude point chez les amis de Bernard-Henri Lévy. Au fil des mois, le philosophe caricature sa caricature, comme si son personnage, pris d’une rage apocalyptique, lui avait échappé. Ainsi, la guerre d’Ukraine opposerait, d’un côté « des violeurs, des pédophiles, des tueurs, qu’on a sortis de prison pour aller se battre à la place des soldats, et, de l’autre, une armée citoyenne ». Par conséquent, « il faut dénazifier la #Russie », anéantir les incarnations maléfiques que représenterait M. #Vladimir_Poutine puis les dirigeants chinois, iranien, turc. Un vaste programme : « La victoire ukrainienne doit être totale, sans appel ». « Il faut que la #Russie capitule si l’on veut que la Chine recule à Taïwan ».

    Il faut aussi aller vite. « Je vais mourir bientôt. C’est fini. J’ai 75 ans. J’en ai plus pour longtemps », a expliqué BHL à #Christine_Angot qui rédigeait un article affectueux de plus à son sujet (Le Journal du Dimanche, 19 février). Certains se demandent si le fantôme de l’Élysée ne désire pas secrètement que le reste de la planète l’accompagne.

    #chien_de_garde #charlatan #laquais_de_l’impérialisme

  • How imperialism, slavery, and war shaped epidemiology - The Lancet
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)02216-9/abstract

    While Downs’ narrative focuses on the differences between the British and American epidemiological underpinnings, historians may question the divide he presents. Given that race and sanitary environments were intertwined in medical discussions even within British circles at the time, the differences between the two camps are perhaps overstated in his account.

    Nevertheless, Maladies of Empire is a powerful and timely reminder that the advancement of medical knowledge about infectious diseases could not have been possible without the suffering of people of colour.

    Not only does such a narrative shed light on the violent foundations of disease control interventions and public health initiatives, but it also implores us to address their inequities in the present. At a time when low-income and middle-income countries struggle for access to vaccines in the COVID-19 pandemic, such an endeavour could not be more urgent.

    #épidémiologie #impérialisme

    • Maladies of Empire. How Colonialism, Slavery, and War Transformed Medicine

      A sweeping global history that looks beyond European urban centers to show how slavery, colonialism, and war propelled the development of modern medicine.

      Most stories of medical progress come with ready-made heroes. John Snow traced the origins of London’s 1854 cholera outbreak to a water pump, leading to the birth of epidemiology. Florence Nightingale’s contributions to the care of soldiers in the Crimean War revolutionized medical hygiene, transforming hospitals from crucibles of infection to sanctuaries of recuperation. Yet histories of individual innovators ignore many key sources of medical knowledge, especially when it comes to the science of infectious disease.

      Reexamining the foundations of modern medicine, Jim Downs shows that the study of infectious disease depended crucially on the unrecognized contributions of nonconsenting subjects—conscripted soldiers, enslaved people, and subjects of empire. Plantations, slave ships, and battlefields were the laboratories in which physicians came to understand the spread of disease. Military doctors learned about the importance of air quality by monitoring Africans confined to the bottom of slave ships. Statisticians charted cholera outbreaks by surveilling Muslims in British-dominated territories returning from their annual pilgrimage. The field hospitals of the Crimean War and the U.S. Civil War were carefully observed experiments in disease transmission.

      The scientific knowledge derived from discarding and exploiting human life is now the basis of our ability to protect humanity from epidemics. Boldly argued and eye-opening, Maladies of Empire gives a full account of the true price of medical progress.

      https://www.hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674971721

      #esclavage #santé_publique #médecine #maladies_infectieuses
      #livre

      ping @cede

  • London Statues and the History of Empire

    All stages of colonial history can be traced through statues in our care, beginning with the earliest days of European colonialism, with Christopher Columbus (Belgrave Square), through the centuries of British expansionism and the creation of its Empire – personified by Sir Walter Ralegh (Greenwich) and Robert Clive (King Charles Street). They then mark Britain’s imperial wars of the 19th century, with Lord Napier of Magdala (Queen’s Gate) and General Gordon (Victoria Embankment), and the Empire’s final phases, with Lord Curzon (Carlton House Terrace). The monarchs of the imperial centuries also appear: James II, William III, Queen Anne, George II, George III and Queen Charlotte, and Edward VII.

    https://www.english-heritage.org.uk/visit/london-statues-and-monuments/london-statues-empire

    #empire #colonialisme #esclavagisme #Londres #London #slave_trade #monument

    • Antirassistischer Denkmalsturm - Auch der Philosoph Immanuel Kant steht zur Debatte

      https://www.deutschlandfunkkultur.de/media/thumbs/6/6e8b1662f626df0ddba57ab8d648ae90v2_max_635x357_b3535db83dc50e2

      Nach den Antirassismus-Protesten weltweit hofft der Historiker Michael Zeuske auf einen kulturellen Wandel. Auch in Deutschland müsse über historische Persönlichkeiten wie den Philosophen Immanuel Kant neu diskutiert werden.

      Auch an diesem Wochenende wird europaweit gegen Polizeigewalt und Rassismus demonstriert. „Black Lives Matter“, heißt es in London, Paris und Berlin. In der englischen Stadt Bristol wurde vor einigen Tagen die Statue des Sklavenhändlers Edward Colston vom Sockel gerissen und symbolisch ins Hafenbecken geworfen. Von dort legten die meisten Sklavenschiffe ab.

      #audio #radio

      https://www.deutschlandfunkkultur.de/antirassistischer-denkmalsturm-auch-der-philosoph-immanuel.101

    • Denkmalsturz-Debatte: Kant und die Stammtischwahrheiten

      Was Immanuel Kant an Gedanken über den Begriff der Rasse publiziert hat, wurde schon zu seinen Lebzeiten nicht immer mit Ehrfurcht behandelt oder auch nur ernst genommen. Johann Daniel Metzger, ein Universitätskollege Kants, der in Königsberg Anatomie lehrte, veröffentlichte 1786 einen Aufsatz „Ueber die sogenannten Menschenracen“, in dem er sich mit Kants Abhandlungen „Von den verschiedenen Racen der Menschen“ von 1777 und „Bestimmung des Begrifs einer Menschenrace“ von 1785 auseinandersetzte. Zu Kants Vorschlag, vier „Keime“ anzunehmen, die vier durch Hautfarben unterschiedene Rassen erzeugen und für die Unveränderlichkeit dieses vererbten Merkmals sorgen, nahm Metzger Stellung, indem er zunächst einen anderen Autor anführte, Johann Gottfried Herder. Was Herder darlege, dass „die Abartungen der Menschengattungen“ durch den Einfluss von Ort und Zeit entstünden, „klimatisch und genetisch“, das sage uns „die genaue Beobachtung der Natur“. Solche Bestätigung durch die Naturbeobachtung war nach Metzger für Kants Lehrstück von den Hautfarben nicht zu haben. „Von den viererley Keimen eines einzelnen Menschenstammes schweigt sie hingegen gänzlich, und ich hätte beynahe Lust über diese weissen, schwarzen, rothen und gelben Keime ein wenig zu lachen, wenn die schuldige Hochachtung für den Herrn Prof. es mir nicht untersagte.“

      Wie viel Stoff zum Lachen das von Kant zusammengetragene Wissen über die vermeintlich augenfälligen Unterschiede zwischen den sehr weit von einander entfernt lebenden Völkergruppen der Menschheit bietet, erkannte vor vier Jahrzehnten der Schriftsteller Eckhard Henscheid, als ihm die 1802 gedruckte Ausgabe von Kants Vorlesungen über „Physische Geographie“ in die Hände fiel. Er veranstaltete eine separate Neuausgabe des Kapitels über die Afrikaner, ergänzt um eine eigene Fortschreibung der kantischen Ethnographie, die unter Überschriften wie „Physiologie und Körperbau" oder „Geschlechtsbarkeit und Pflöckeln" den Untersuchungsgegenstand in absurdem Nominalismus entgrenzte und beispielsweise auch den Mainzer Karnevalssänger Ernst Neger als Spezimen heranzog. Das Ganze wurde ein mehrfach auch als Taschenbuch nachgedrucktes Büchlein, auf dessen Titelblatt Henscheid nach dem Brauch der Naturwissenschaft als Ko-Autor Kants in Erscheinung trat: Immanuel Kant / Eckhard Henscheid, Der Neger (Negerl).

      Es ist keine Spekulation, wenn man behauptet, dass dieses Buch unter diesem Titel (ohne den es witzlos würde) heute nicht wieder aufgelegt werden könnte. Selbst seine Behandlung in einem Universitätsseminar der Germanistik wäre unmöglich, und zwar schon deshalb, weil die Studenten sich typischerweise die Forderung afrodeutscher Bürgerrechtsaktivisten zueigen gemacht haben, dass kein Weißer das N-Wort in den Mund nehmen dürfe – noch nicht einmal zitierend.
      Studenten und andere Minderheiten

      Der Rezensent des Norddeutschen Rundfunks stellte 1982 fest, dass Henscheid die meisten der von Kant wieder abgedruckten Sätze auch selbst hätte fabrizieren können. „Die Neger werden weiß geboren, außer ihren Zeugungsgliedern und einem Ringe um den Nabel, die schwarz sind. Von diesen Theilen aus ziehet sich die Schwärze im ersten Monate um den ganzen Körper.“ Der NDR-Kritiker charakterisierte diese Aussagen als „Stammtischwahrheiten“; das heißt als Pseudo-Wissen, in dem Gerüchte, Phantasien und ein winziger Extrakt von Angelesenem unentwirrbar vermengt sind. Was fand Henscheid an diesem Wust anachronistischer Ist-Aussagen interessant für ein Lesepublikum der nicht mehr ganz jungen Bundesrepublik?

      Im NDR gab es eine Antwort. „Worauf er mit seinen Sentenzen hinauswill, zeigt folgende Wortkombination: ,Neger sind die Frauen unserer Zeit. Wo man hinschaut, Unterdrückung. Neger sind die Juden unserer Zeit. Also praktisch Studenten. Und andere Minderheiten.“ Mit „dieser verdrehten Logik“, so der Rezensent, entlarvte Henscheid die „Sprachhülsen“ einer politischen Rhetorik, in der die Erfahrung der Unterdrückung zur kleinen Münze geworden war, weil von der universellen Umtauschbarkeit auch Nichtbetroffene profitierten. Wenn der Kritiker weiter referiert, dass Henscheid „mit der ,Black is Beautiful‘-Mentalität und deren verharmlosender Anpassungstendenz“ aufräumen wolle, klingt das heute anstößig, bis man erkennt, dass man Henscheid auch als Pionier der Kritik an der kulturellen Aneignung würdigen kann. Henscheids „Aufruf an alle deutschen Neger" richtete sich gegen die Dummheit eines kulturbürgerlichen Milieus, dem bei allem ideologiekritischen Eifer nie in den Sinn kommt, dass auch die eigenen aufgeklärten Parolen für Außenstehende nachgeäfft und deshalb lächerlich klingen könnten. „Angesichts der bescheuerten Popper und Punker, angesichts des elendiglichen Lehrerüberangebots: Macht den Deutschen Beine. Inklusive Jimmy Hartwig!" (Jimmy Hartwig ist ein Fußballer, der 1982 für den HSV spielte.)

      Heute lassen sich die Deutschen wenigstens in den Kulturredaktionen des öffentlich-rechtlichen Rundfunks von einer revolutionären Stimmung Beine machen, die auf den Sturz der Denkmäler von Sklavenhändlern, Reichsgründern und anderen des Rassismus verdächtigten Personen drängt. Im Deutschlandfunk Kultur sagte Michael Zeuske, ein Historiker der Sklaverei, der an der Universität Bonn forscht, wenn man die Denkmäler von Rassisten stürzen wolle, müsse man „beispielsweise“ an Kant „rangehen“, der „in seinen anthropologischen Schriften den europäischen Rassismus mit begründet“ habe. Ein solches Urteil kann sich scheinbar auf die zeitgenössische Rezeption dieser Schriften stützen.
      Die Grenzen der Satire

      Für Metzger bewiesen sie „die Unkenntniß des Herrn Prof. in der Physiologie“; Kant zeige, dass er „in dieser Wissenschaft ganz Fremdling“ sei. Damit scheint ein Merkmal des volkstümlichen Rassismusbegriffs erfüllt: die Unwissenschaftlichkeit einer Einteilung der Menschheit entlang erblicher Eigenschaften. Kant hatte diese Eignung des Ererbten für stabile Distinktionen auf eine einzige Eigenschaft, die Hautfarbe, beschränkt und damit auch eigene frühere Positionen korrigiert, aber genau in diesem Punkt widersprach ihm Metzger: „Der Mohr aus Senegambien wird zwar in Frankreich Mohr bleiben, weil ihm das Clima sein unauslöschliches Siegel aufgedrückt hat. Er wird auch seine Rechte auf seine Nachkommenschaft noch behaupten, weil Generationen dazu gehören, wenn Menschen aus einem Clima einem andern anarten sollen -; allmählich aber wird die Umänderung doch geschehen. Seine Ururenkel werden die mächtige Hand des Clima und einer veränderten Lebensart unfehlbar an sich erfahren.“

      Der Mohr auf französischem Boden wird demnach ungefähr in der vierten Generation zum Weißen werden und so vor Augen führen, dass „kein einziges Merkmal einer Menschenvarietät unvertilgbar erblich“ ist. Bei Kant steht das Gegenteil. Einen entsprechenden Satz übernahm Henscheid: „Die Europäer, die in dem heißen Erdgürtel wohnen, werden nach vielen Generationen nicht Neger, sondern behalten ihre europäische Gestalt und Farbe.“ Dieser in der NDR-Rezension zitierte Satz wirkt auf uns wie eine Stammtischweisheit in dem Sinne, dass er mit dem Pathos der Umständlichkeit etwas Selbstverständliches ausspricht; zum Stammtisch gehört neben dem weit Hergeholten und dem böse Erfundenen auch das allzu Naheliegende. Der Disput mit Metzger zeigt, dass diese Aussage des physischen Geographen Kant in seiner Zeit aber keineswegs selbstverständlich war.

      Wir erkennen hier, wo Henscheids Verfahren der satirischen Evidenz durch Zitatmontage an seine Grenzen stößt. Die gesammelten Aussagesätze Kants über Körper- und Lebensform der Afrikaner waren nicht allesamt von vornherein so bizarr, wie sie im Rückblick scheinen mögen. Man kann sie nur verstehen, wenn man sie als Beiträge zu einer wissenschaftlichen Diskussion nimmt, in der auch Kants disziplinär zuständigerer Kollege Metzger nicht in allen Punkten die moderne Forschungsentwicklung vorwegnahm. Die wichtigste, nämlich stark einschränkende Bedingung dieser Diskussion war, dass ihr Material aus zweiter Hand stammte.
      Konsistenz hat ihren Preis

      Forscher, die Theorien über den Zusammenhang klimatischer und genetischer Faktoren bei der Ausdifferenzierung der Menschheit aufstellten, waren auf Berichte von Reisenden angewiesen. Der Philosoph Oliver Eberl aus Hannover hat 2019 in einem Aufsatz in der Zeitschrift „Kantian Review“ die These aufgestellt, dass Kant im Zuge seiner Beschäftigung mit den außereuropäischen Völkern das Belegmaterial vom Typus des Souvenirs wegen Unzuverlässigkeit am Ende systematisch ausgeschieden habe. In dieser Sicht entspräche der Ablehnung von Sklaverei und Kolonialherrschaft, die Kant in seinen späten moralphilosophischen Schriften begründete, eine skeptische Selbstbeschränkung bei der Einschätzung der Möglichkeiten einer empirischen Völkerkunde.

      In der „Welt“ hat Norbert Bolz den neuen Streit um Kant auf die aphoristische Formel gebracht, das Zur-Debatte-Stellen ersetze das Studieren. Das kann nur schreiben, wer selbst nicht liest. Bolz führt die Zeitungsleser in die Irre, indem er ihnen den Stand der Kant-Forschung verschweigt. Über die Frage, wie sich Kants empirische Untersuchungen über die Menschen mit seiner ethischen Theorie für den Menschen begrifflich verbinden lassen, wird dort seit Jahren gestritten, mit Gründen und Gegengründen, wie sie Kant, Herder und Metzger im Streit über die „Race“ austauschten.

      Pauline Kleingeld von der Universität Groningen hat Begriffe für die Alternative gefunden, vor die sich viele ihrer Kollegen gestellt sehen: Soll man Kant als inkonsistenten Gleichheitsdenker ansehen oder als konsistenten Ungleichheitsdenker? Kleingeld beschreibt mit diesen verschränkten Formulierungen ein schulmäßiges Dilemma: Die Herstellung von Konsistenz, also Widerspruchsfreiheit, die Ziel des philosophischen Denkens und auch der sogenannten Rekonstruktion der Gedanken verstorbener Philosophen ist, scheint bei Kant nur um den Preis einer politisch unwillkommenen Bestimmung des Gehalts seiner Philosophie erreichbar.
      Die Einheit der Menschheit

      Der aus Jamaika gebürtige Philosoph Charles Mills, der an der City University of New York lehrt, zahlt diesen Preis. Er will sexistische und rassistische Implikationen des Kategorischen Imperativs explizit machen: Mit dem Menschen, an den sich der Befehl zur Selbstgesetzgebung richtet, meine Kant tatsächlich nur den weißen Mann, daher sei es kein Widerspruch, wenn Kant Afrikanern und Frauen die Fähigkeit zur Regelung der eigenen Angelegenheiten abspreche. Für die Personen, die keine Menschen im Sinne des ethischen Schemas sein sollen, hat Mills einen polemischen Namen. „Kants Untermenschen“. Mills hält einen „schwarzen radikalen Kantianismus“ gleichwohl und erst recht für möglich: Das politische Pendant zu seiner Analyse der stillschweigenden Voraussetzungen von Kants Idee der Menschheit ist die Kritik des liberalen Ideals der Farbenblindheit.

      Kleingeld hat Kant in einem einflussreichen Aufsatz „second thoughts“ zum Thema der Rasse bescheinigt: Sie möchte die Inkonsistenz durch den Nachweis eines Prozesses der Revision wenigstens vermindern. Allerdings wendet sie sich eine rettende Hermeneutik, die gegenläufig zu Mills einen konsequenten Egalitarismus für die wahre Implikation von Kants Lebenswerk hält. Eine gendergerechte Reformulierung von Kants Lehrsätzen lehnt sie ab, solange die Lehren des historischen Kant gemeint sind: Es sei irreführend, für Kants Subjekt das Pronomen „sie“ oder auch „sie oder er“ einzusetzen.

      Der Berliner Philosoph Stefan Gosepath hat im Deutschlandfunk Kultur die Frage nach „gedanklicher Schuld“ Kants gestellt, ohne zu erklären, welche Erkenntnisabsicht Kant mit seinen Überlegungen über eine Rangordnung der Menschenrassen überhaupt verfolgt haben könnte. Diesen Kontext stellt Eberl bereit: Kant fand den Diskussionsstand einer Wissenschaft vom Menschen vor, die den Menschen als Naturwesen betrachten und mit naturwissenschaftlichen Methoden erforschen wollte. Damit wurden Menschen zu Objekten von Klassifikationen.

      Der Begriff der „Race“ war ein in dieser Fachdiskussion erörtertes Einteilungsschema unter anderen, und eine Pointe seiner Bestimmung durch Kant lag darin, dass er die Einheit der Menschheit intakt ließ. Andere Diskutanten wie der Weltreisende Georg Forster schlugen nämlich vor, verschiedene Menschenarten anzunehmen. Mit der Geduld des wahren Philosophen hat Daniel-Pascal Zorn in einer Reihe von Diskussionsfäden bei Twitter auseinandergelegt, mit was für einer Art von Denken man es hier zu tun hat: einer Wissenschaft, die Hypothesen bildet, das heißt Behauptungen unter dem Vorbehalt der Falsifikation. Als „Debattenbeiträge“ schließen Kants Texte auch Paraphrasen sowie Antithesen ein, deren Form von den zurückgewiesenen Thesen mitbestimmt wird. Zorns wichtigster methodischer Hinweis: Sachaussagen diesen Stils darf man nicht vorschnell mit dem Ausdruck persönlicher Überzeugungen identifizieren. Eine präzise Bestimmung dessen, was zwischen den Diskutanten strittig war, kann dann auch die ethische Dimension der Kontroverse an den Tag bringen. Zwischen Forster und Kant ging es laut Zorn um „Gleichberechtigung im biologischen Unterschied versus Beschreibung von Unterschieden bei Anerkennung des Gleichen im Verschiedenen“.

      Kants philosophischer Ruhm bedeute nicht, „dass er nicht auch bestimmte moralische Fehler auch in seinem Werk begangen hat“, sagte Stefan Gosepath im Radio. Aber wann ist ein Argument, selbst wenn es verworfen wird, als moralischer Fehler zu bewerten? Die „Vertreter der Aufklärung“ seien „nicht unschuldig“, sagte Gosepath weiter. Nur woran?

      Gosepath zitierte einen der bekanntesten Aussprüche Kants, der seine Bekanntheit dem englischen Philosophiehistoriker und Essayisten Isaiah Berlin verdankt: „Wir Menschen sind, wie Kant dann selber sagt, aus einem krummen Holz geschnitzt.“ Solche Sentimentalität gibt das Bemühen um Konsistenz preis. Kants Lehre und Publikationstätigkeit auf dem Feld der naturkundlich informierten Anthropologie, die ihn immerhin jahrzehntelang beschäftigte, erscheint dann als menschliche Schwäche, die irgendwie entschuldigt werden muss. Die Hochachtung, die man einem Wissenschaftler schuldig ist, gebietet aber nur eines: ihn zu lesen und jedes Urteil über die Lektüre mit einem Grund zu versehen.

      https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/denkmalsturz-debatte-rassismusvorwuerfe-gegen-immanuel-kant-16821689.html?GEPC=

    • Wurzeln des Rassismus: Was Kant zu wissen meinte

      War Immanuel Kant ein Rassist? Statue vor der Universität in Kaliningrad Bild: Picture-Alliance

      Der berühmte Philosoph hat sich übel über Rassen geäußert, Schüler trugen seine kruden Theorien weiter. Was sagt das über ihn, seine Zeit und sein Gesamtwerk?

      Wann immer in Deutschland über Rassismus diskutiert wird, kommt die Rede über kurz oder lang auch auf Immanuel Kant, den großen Philosophen aus Königsberg. Auch der sei Rassist gewesen, heißt es dann. Er habe in unfassbarer Weise über Rassen – bei ihm: Race – schwadroniert. Der Bonner Historiker Michael Zeuske, ein Spezialist für die Geschichte der Sklaverei, nannte den Philosophen im Deutschlandfunk jetzt einen Mitbegründer des europäischen Rassismus. Auch Kant müsse man „in den Blick nehmen“, wenn man es ernst meine „mit der Aufklärung von Rassismus und dem Stürzen von Denkmälern“.

      Frank Pergande

      Politischer Korrespondent der Frankfurter Allgemeinen Sonntagszeitung in Berlin.

      F.A.Z.

      Kritik an Kant gab es schon früher. Derzeit aber ist sie Teil einer weltweiten Bewegung, die sich nach dem Fall des Schwarzen George Floyd, der in Minneapolis von Polizisten getötet wurde, zuerst in den Vereinigten Staaten bildete. Der Protest richtete sich gegen die Polizei, wuchs dann aber weit darüber hinaus. Seine Wucht hat dazu geführt, dass inzwischen viele Zeugnisse der Sklavenhalter- und Kolonialgeschichte Amerikas abgerissen wurden. Einige Statuen früherer Südstaatengenerale sind weg, ebenso solche für einfache Soldaten. In Richmond im Bundesstaat Virginia stürzten Demonstranten auch ein Standbild des Amerika-Entdeckers Christoph Kolumbus.

      https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/wurzeln-des-rassismus-was-der-philosoph-kant-zu-wissen-meinte-16824066.html

    • Kants Rassismus: Ein Kind seiner Zeit

      Kant war ein Rassist. Aber was folgt aus dem Befund, dass der Kritiker der Vorurteile seinen Universalismus nicht zu Ende dachte – und was nicht? Ein Gastbeitrag.

      In einer Zeit, in der Denkmäler von Rassisten und Sklavenhändlern gestürzt werden, wird nun auch diskutiert, ob der Philosoph Immanuel Kant (1724 bis 1804) vom Sockel gestoßen werden müsse, denn er sei, so der Bonner Historiker Michael Zeuske, durch seine Theorie der Menschenrassen ein Vorreiter des Rassismus und Kolonialismus in Deutschland gewesen. Patrick Bahners hat in diesem Feuilleton am 19. Juni zu Recht darauf hingewiesen, dass dieser Vorwurf insofern unbegründet ist, als Kant seine Theorie der Menschenrassen als einen Beitrag zu einer laufenden wissenschaftlichen Diskussion verstanden hat.

      Tatsächlich habe Kant seine Position mehrfach revidiert und den Begriff der Menschenrasse schließlich aufgegeben. Volker Gerhardt hat in der „Welt“ betont, dass Kant sich äußerte, bevor der Rassismus des neunzehnten und zwanzigsten Jahrhunderts und insbesondere die Rassenideologie der Nationalsozialisten die ganze politische und moralische Problematik des Rassenbegriffs offenkundig gemacht haben. Zudem sei Kant in seinen späten Werken gerade kein Vorreiter, sondern ein vehementer Kritiker des Kolonialismus gewesen.

      https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/wie-man-kants-rassismus-bewerten-muss-16827398.html

    • Kants Rassismus: Die falsche Frage

      Die Frage, ob Immanuel Kant ein Rassist war, ist falsch gestellt. Das entscheidende Problem liegt nicht in Kants rassistischen Einstellungen, sondern in der Frage, inwiefern wir sein philosophisches Werk vor dem Hintergrund der Ausführungen zu „Rasse“ neu verstehen müssen.

      Schließlich hat Kant sich nicht nur nebenbei abwertend über nichtweiße Menschen geäußert. Seine „Bestimmung des Begriffs einer Menschenrace“ (1785) war ihm vielmehr – gerade aus dem Hintergrund seines philosophischen Begriffsrahmens heraus – ein zentrales „wissenschaftliches“ Anliegen. Dies zeigt insbesondere der spätere Text „Über den Gebrauch teleologischer Prinzipien in der Philosophie“ (1788), mit dem er auf Kritik an seiner Theorie der „Rasse“ reagierte.

      https://www.faz.net/aktuell/wissen/kants-begriff-der-rasse-als-philosophische-diskussion-16838954.html

    • Prüfung eines Zitats: Kant war ein Anti-Rassist

      Der freundliche Herr auf dem Podest gehört keiner der Menschenrassen an, über deren Einteilung Kant mit den Wissenschaftlern seiner Zeit stritt. Als Denkmäler des beinahe schon aufrechten Gangs präsentierte Georges-Louis Leclerc de Buffon im vierzehnten Band seiner von Kant ausgewerteten Naturgeschichte auch die Menschenaffen. Bild: Bridgeman Images

      War Kant ein Rassist? Diesem Urteil des Kant-Forschers Marcus Willaschek liegt ein Zitat zugrunde, das gar nicht von Kant stammt. Empirischen Unterschieden zwischen den Menschen sprach der Philosoph jede moralische Bedeutung ab. Ein Gastbeitrag.

      Man muß, so sehr man auch, und zwar mit Recht der Frechheit der Meinungen feind ist, eine Geschichte der Natur wagen, welche eine abgesonderte Wissenschaft ist, die wohl nach und nach von Meinungen zu Einsichten fortrücken könnte.

      Immanuel Kant: „Von den verschiedenen Racen der Menschen“, 1775

      „Die Menschheit ist in ihrer größten Vollkommenheit in der Race der Weißen. Die gelben Indianer haben schon ein geringeres Talent. Die Neger sind weit tiefer, und am tiefsten steht ein Theil der amerikanischen Völkerschaften.“ Diese Sätze sollen hier kurz „das Zitat“ heißen. Sie gehören zur „Physischen Geographie“, die in Band 9 der Akademieausgabe von „Kants Schriften“ enthalten ist. Der Frankfurter Kant-Spezialist Marcus Willaschek hat das Zitat in seinem Artikel „Kant war ein Rassist“ gebraucht, um Kant zu beschuldigen, Rassist gewesen zu sein. An dieser Tatsache würden die von Patrick Bahners in diesem Feuilleton gegebenen Hinweise (Kant habe „seine Theorie der Menschenrassen als einen Beitrag zu einer laufenden wissenschaftlichen Diskussion verstanden“, auch habe er „seine Position mehrfach revidiert“ und „den Begriff der Menschenrasse schließlich aufgegeben“) nichts ändern, jedenfalls dann nicht, wenn man (so Willaschek) unter einem Rassisten jemanden verstehe, der Menschen aufgrund ihrer Hautfarbe und ähnlicher Merkmale pauschal herabsetzt.

      https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/pruefung-eines-zitats-kant-war-ein-anti-rassist-16851951.html

    • Debatte um Immanuel Kant: Kant war sehr wohl ein Rassist

      Michael Wolff nimmt Anstoß an meiner Feststellung, Kant sei Rassist gewesen. Er wendet ein, dass Kants Theorie der Menschenrassen auf die Einheit der menschlichen Gattung hinauslaufe und daher seinem moralischen Universalismus nicht widerspreche. Ganz ähnlich hatte Bernd Dörflinger in einem Brief an die Herausgeber argumentiert. Wolff bezweifelt die Authentizität des Zitats aus Kants „Physischer Geographie“, auf das ich meine Aussage stütze: „Die Menschheit ist in ihrer größten Vollkommenheit in der Race der Weißen. Die gelben Indianer haben schon ein geringeres Talent. Die Neger sind weit tiefer, und am tiefsten steht ein Theil der amerikanischen Völkerschaften.“ Diese Aussage stamme eigentlich von Buffon, den Kant hier nur zitiere. Ob Kant sie sich zu eigen gemacht habe, sei unklar.

      Doch das ist falsch. Zwar ist die Authentizität der „Physischen Geographie“ umstritten (worauf ich hingewiesen hatte), aber dass Kant an dieser Stelle in eigener Stimme spricht, geht unter anderem daraus hervor, dass er sich genauso in Schriften äußert, deren Authentizität unstrittig ist. So heißt es in dem Aufsatz „Über den Gebrauch teleologischer Prinzipien“ von 1788, die „Einwohner Amerikas“ seien „unfähig zu aller Cultur“, weshalb diese „Rasse“ „noch tief unter dem Neger selbst steht, welcher doch die niedrigste unter allen übrigen Stufen einnimmt“. Eine ähnliche Rassenhierarchie hatte Kant 24 Jahre zuvor in „Über das Gefühl des Schönen und Erhabenen“ vertreten. Auch wenn Kant diese Auffassung später aufgegeben haben sollte, wie Pauline Kleingeld argumentiert, ist unstrittig, dass er jahrzehntelang an ihr festhielt.

      https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/warum-kant-sehr-wohl-ein-rassist-gewesen-ist-16860444.html

    • Warum den großen Menschheitsphilosophen die Sklaverei egal war by #Michael_Zeuske

      Michael Zeuske ist Historiker am Center for Dependency and Slavery Studies an der Universität Bonn. Zuletzt veröffentlichte er „Sklaverei. Eine Menschheitsgeschichte. Von der Steinzeit bis heute“, Stuttgart, Reclam, 2018.

      Die Black Lives Matter-Proteste gegen Rassismus, ausgelöst vom Tod des Schwarzen Amerikaners George Floyd durch Polizeigewalt, haben die Debatte über Sklaverei und ihre Folgen angeheizt und verändert.

      Sklaverei war und ist ein globales Phänomen. Ihre Hochzeit in Bezug auf Wirtschaft und Institutionen des Westens hatte sie in der atlantischen Sklaverei 1450-1888 gefunden. In dieser Zeitspanne wurden etwa 11 Millionen Menschen aus verschiedenen Teilen Afrikas verschleppt.

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      Allein im 18. Jahrhundert waren es etwa sechs Millionen Menschen aus Afrika, im 19.Jahrhundert nochmals rund zwei bis drei Millionen.

      Sie wurden durch europäische oder amerikanische Sklavenhändler, Kapitäne und Schiffe in die Karibik, nach Brasilien, in das Spanische Amerika (heute Lateinamerika) und nach Nordamerika transportiert und mit meist hohen Profiten für Sklavenhändler und Kapitäne verkauft.
      Auch Preußen versuchte sich im Sklavenhandel

      Die Erforschung dieses atlantischen Sklavenhandels – so wird er in Afrika genannt - ist nicht ganz einfach. Die beste Darstellung der Schiffe, Sklavenhandelsfahrten und Zahlen von Versklavten findet sich auf www.slavevoyages.org. Die nationalen Hauptprofiteure waren Portugal, Spanien, Großbritannien, Frankreich und die Niederlande, zeitweilig auch Dänemark, Schweden sowie Brandenburg-Preußen.

      Es gab Versuche Preußens, Kolonien in Afrika und in der Karibik zu halten und zwischen ihnen Sklavenhandel zu treiben. Da diese Versuche letztendlich gescheitert sind, herrscht in deutschsprachigen Gebieten heute die Meinung vor, man habe mit Sklaverei und Sklavenhandel nichts zu tun gehabt.
      Groß-Friedrichsburg, der Hauptort der brandenburgischen Kolonie an der Guinea-Küste. Zeichnung, 1688.Foto: akg-images

      Das ist allerdings nicht richtig. Zum einen konnte man schon 1774 informiert sein, in dem Jahr lagen die Werke des Rassisten und Sklavenhalters Edward Long (History of Jamaica in drei Bänden) vor.

      Zweitens gab es im Heiligen Römischen Reich und in den deutschen Staaten, aber auch sonst in Europa, viele Kindersklaven aus Afrika. Aus Gebieten mit muslimischer Bevölkerung gab es viele Kriegsgefangene, die versklavt wurden, insbesondere aus dem Osmanischen Reich.

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      Und nicht zuletzt profitierten vor allem Hafenstädte und Produktionsgebiete von Leinen, bedruckter Baumwolle oder Kleineisenwaren in Europa als eine Art Sklaverei-Peripherie von der atlantischen Sklaverei-Wirtschaft. Dies traf auch auf den Handel mit tropischen Luxuswaren zu – wie Zucker, Kaffee, Baumwolle, Tabak, Zigarren, Tee, Farbstoffen oder Kakao –, die oft von Versklavten hergestellt worden waren.

      Kein deutscher Philosoph des 18. oder 19. Jahrhunderts ist ohne eines dieser von Sklaven hergestellten Luxusgüter, auf Neudeutsch „commodities“, ausgekommen. Und es gab auch Investitionen in Sklavenhandel und Versicherungen von Sklavenschiffen sowie direkte Beteiligungen am Sklavenhandel durch den Kauf von Plantagen. So besaß beispielsweise ein Mitglied der Schweizer Familie Escher eine Kaffeeplantage auf Kuba, zu der auch mehr als 80 Sklaven gehörten.
      Das Thema Sklaverei interessierte viele Universalgelehrte nicht

      Sklaverei wirkte also weit über ihr direktes Einzugsgebiet hinaus – räumlich wie zeitlich. Die Gelehrten der deutschen Gebiete, wie Immanuel Kant in Königsberg und andere in Weimar oder Jena, aber auch Weltreisende wie der Schriftsteller und Naturforscher Georg Forster beschäftigten sich in den Jahren vor der französischen Revolution 1789-1795 und der Sklaven-Revolution von Saint-Domingue/ Haiti (1791-1803) eher selten direkt mit dem Thema Sklaverei oder dem Schicksal Versklavter.

      Vielmehr geschah dies über den Umweg der Beschäftigung mit den sogenannten Entdeckungsreisen, der Genese „des Menschen“ sowie dem Universalismus ihrer jeweiligen Denkansätze und Beobachtungen. Sie benutzten dabei die gleiche Sprache und oft auch ähnliche Worte – zogen aber unterschiedliche Schlüsse.

      Kant, der erste unter den Aufklärungs-Philosophen, entwarf in seinen Schriften zur Anthropologie, aber auch in denen über Ästhetik sowie zur physischen Geographie, eine Systematik der unterschiedlichen Menschen, die auf der Erde zu finden waren. In dieser Systematik werden Menschen aufgrund von Differenzmarkern klar in „Menschenracen“, wie es bei ihm heißt, eingeteilt.
      Kant und die Rassen

      Bei Kant sind es meist vier „Racen“: „…1) die Rasse der Weißen, 2) die Negerrasse, 3) die hunnische (mungalische oder kalmukische) Rasse, 4) die hinduische oder hindistanische Rasse. Zu der erstern, die ihren vornehmsten Sitz in Europa hat, rechne ich noch die Mohren (Mauren von Afrika), die Araber …, den türkisch-tatarischen Völkerstamm, und die Perser, imgleichen alle übrigen Völker von Asien, die nicht durch die übrigen Abteilungen namentlich davon ausgenommen sind... Endlich scheinen die Amerikaner eine noch nicht völlig eingeartete hunnische Rasse zu sein.“

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      Für Kant spielten Klima, Anpassung und physische Geografie, aber auch die Frage, ob die Menschen Staaten oder Imperien gebildet und Kolonien hatten, visuelle Körpermerkmale, geistige Fähigkeiten, Faulheit oder Fleiß sowie Hautfarben eine Rolle. Im Grunde ist das eine frühe, aber sehr systematische Diskriminierung durch Differenzmarker.

      Kant hat den „Racen“-Begriff und die „Racen“-Ordnung im Rahmen seines Gesamtwerkes zwar relativiert: Sie waren für Kant, wie Jürgen Goldstein in seinem Buch über den Schriftsteller und Naturforscher Georg Forster schreibt, „nicht von zentraler Bedeutung“. Vielmehr blieb Kants „universale, auf dem Vermögen der praktischen Vernunft beruhende Moralphilosophie von der Rassendifferenzierung gänzlich unberührt“.
      Kants Schriften zu Rassenunterschieden wurden viel diskutiert

      Ich darf hinzufügen, dass auf Kants Schultern alle stehen, die sich mit Erkenntnissen, Vernunft, Wahrheit, Globalgeschichte und Wissen beschäftigen, auch wenn sie, wie ich, keine Kantianer oder Neo-Kantianer sind. Und Kants Schriften, auch seine kleineren, in denen er Rasse als Konzept begründete, waren damals in der Welt. Die Schriften wurden Grundlage einer intensiven Debatte zwischen Georg Forster und Immanuel Kant.

      Forster war ein mobiler Intellektueller und empirischer Forscher. Im Gegensatz zu Kant, der Philosophie im Lehnstuhl betrieb, hatte Forster die Welt mit eigenen Augen gesehen – unter anderem auf der Weltumseglung mit James Cook 1772-1775. Es war ein sehr heftiger Streit, der oft auf gleichen Worten und Ideen – etwa von der Genese des Menschen beruhte.

      Aber eines war klar, wie Jürgen Goldstein nachwies: „Forsters auf Erfahrung beruhende Anthropologie betont immer wieder und unermüdlich die Einheit der verschiedenen Völker und Menschengruppen, trotz aller Unterschiede und der durchscheinenden Skala von Zivilisationsstufen.“
      Alexander von Humboldt lehnt Hierarchie von Menschenrassen ab

      Alexander von Humboldt, der Freund und Bewunderer Forsters, hat diese Haltung – nach vielen Jahren der Reisen und empirischen Forschungen sowie von Publikationen gegen Sklaverei und Sklavenhandel – in seinem Werk „Kosmos“ auf den Nenner gebracht: „Indem wir die Einheit des Menschengeschlechts behaupten, widerstreben wir auch jeder unerfreulichen Annahme von höheren und niederen Menschenracen“. Humboldt war gegen Rassen – sowohl als Begriff wie auch in der Realität.

      Kant hätte, bevor er sich für die scharfen Differenzmarker entschied, auch auf Latein die Schriften des schwarzen Deutschen Anton Wilhelm Amo lesen können, er hätte den Anatomen und Anthropologen Johann Friedrich Blumenbach zur Kenntnis nehmen können, der sich gegen scharfe Differenzgrenzen und gegen höhere und niedere „Racen“ aussprach.

      Oder er hätte sich mit dem Buch des ehemaligen Sklaven und Abolitionisten Olaudah Euquinao beschäftigen können, das allerdings erst 1789 und auf Englisch erschien (Merkwürdige Lebensgeschichte des Sklaven Olaudah Equiano, von ihm selbst veröffentlicht im Jahre 1789. Insel Verlag, 1990).
      Muss ein Berg nach einem Rassisten benannt bleiben?

      Was die Denkmäler oder besser Denkmale als Orte der Erinnerung und öffentliche Fixpunkte eines herrschenden Geschichtsbildes angeht, so bin ich als Historiker natürlich gegen das gewaltsame Zerstören, Niederreißen oder Beschmieren. Auch historische Texte und ihr Vokabular sowie historische Bilder müssen als Quellen erhalten bleiben.
      Die Statue des Konföderierten-Generals Albert Pike wurde von Demonstranten gestürzt.Foto: dpa

      Ich bin grundsätzlich für eine Debatte, für die Offenlegung des dahinterstehenden Geschichtsbildes, für Gegendenkmäler und natürlich für neue Denkmäler, die ein neues Geschichtsbild repräsentieren. Aber muss ein Berg nach einem Rassisten benannt werden? In der Schweiz bemühen sich Historiker, Intellektuelle und Aktivisten beispielsweise schon lange darum, dass das Agassizhorn, ein 3946 Meter hoher Berg der Berner Alpen umbenannt wird.

      Er trägt den Namen des wohl bedeutendsten „wissenschaftlichen“ Rassisten des 19.Jahrhunderts, der damals modernste Darstellungsmethoden für seine Thesen benutzte, und er soll umbenannt werden in Rentyhorn – nach einem Sklaven aus dem Kongo, den Agassiz fotografieren ließ, um die von ihm behauptete Minderwertigkeit der Schwarzen visuell „zu beweisen“.

      https://www.tagesspiegel.de/politik/die-denker-und-ihr-kaffee-warum-den-grossen-menschheitsphilosophen-die-sklaverei-egal-war/25953892.html

  • Trump refuse de rebaptiser les #bases_militaires honorant des généraux sudistes

    Le président américain Donald Trump s’est dit mercredi catégoriquement opposé à l’idée de rebaptiser des bases militaires portant le nom de #généraux_sudistes, y voyant un manque de #respect pour les #soldats.

    Les tweets présidentiels interviennent au moment où les manifestations contre le racisme, consécutives à la mort de George Floyd sous le genou d’un policier blanc, ont relancé avec vigueur le débat sur le passé esclavagiste du pays.

    Ce n’est pas la première fois que Donald Trump se range de ce côté sur ce sujet sensible aux Etats-Unis où certains voient dans l’#hommage rendu aux #Sudistes, qui étaient favorables à l’esclavage, la célébration d’un passé raciste.

    A l’été 2017, il avait estimé que l’#histoire américaine était « mise en pièces » par le retrait de statues de personnages des Etats confédérés.

    Dix bases de l’armée de terre, toutes situées dans le sud du pays, portent le nom d’anciens #militaires_sudistes.

    Dans une série de tweets, le président américain a estimé que ces bases « légendaires » faisaient désormais partie du #patrimoine américain. Et martelé que son gouvernement n’étudierait « même pas » la possibilité de les renommer.

    « Respectez notre armée ! », a-t-il conclu.

    Mardi, le ministre de la Défense s’était de son côté dit, par la voix d’une porte-parole, « ouvert à une discussion sur le sujet ».

    Une statue de généraux sudistes est enlevée à Dallas (Texas) en septembre 2017

    Dans ses messages, le président américain cite en particulier #Fort_Bragg en #Caroline_du_Nord.

    Cette base, la plus grande du pays, porte le nom d’un ancien général de l’armée sécessionniste, #Braxton_Bragg, qui est surtout connu pour avoir perdu la grande #bataille_de_Chattanooga en 1863.

    Une base de #Géorgie honore #Henry_Benning, un général esclavagiste convaincu, qui avait plaidé pour la création d’une « #Slavocratie_sudiste ».

    Il existe aussi un #Fort_Lee, du nom du commandant en chef de l’armée sudiste #Robert_Lee, situé à une trentaine de kilomètres de #Richmond, capitale des Etats confédérés pendant la guerre.

    Le Pentagone avait déjà envisagé de renommer ces bases en 2015, après la fusillade de Charleston, en Caroline du Sud, où un jeune suprémaciste blanc avait tué neuf fidèles noirs dans une église. Mais l’armée de Terre avait finalement choisi de conserver les noms actuels.

    Preuve que ce débat récurrent est bien revenu au premier plan, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a appelé mercredi soir au retrait des 11 statues du Capitole représentant des soldats et des responsables confédérés.

    « Ces statues célèbrent la #haine, pas notre patrimoine », a-t-elle estimé.

    Défendant les tweets présidentiels, Kayleigh McEnany, porte-parole de la Maison Blanche, a estimé que changer le nom de ces bases serait insultant pour tous les soldats américains qui y ont été stationnés.

    Et argué qu’il s’agissait d’une pente glissante, évoquant par exemple le retrait temporaire du film « Autant en emporte le vent », de la plateforme de streaming HBO Max.

    Le long-métrage, qui présente une version romantique du Sud et une vision très édulcorée de l’#esclavage, est considéré par nombre d’universitaires comme l’instrument d’une forme de #révisionnisme_sudiste.

    « Jusqu’où faut-il aller ? », s’est-elle interrogée.

    « George Washington, Thomas Jefferson et James Madison doivent-ils être effacés de l’Histoire » ? a-t-elle poursuivi, dans une allusion au fait que ces présidents possédaient des esclaves.

    En 2017, M. Trump avait déjà tenu le même raisonnement pour défendre le maintien des statues de généraux sudistes.

    Mais la mise sur le même plan d’hommes qui ont joué un rôle central dans la création du pays et de ceux qui ont mené la « #sécession » contre celui-ci au nom de la défense de l’esclavage avait suscité de vives critiques.

    Près d’un siècle sépare la déclaration d’indépendance qui a fondé les Etats-Unis d’Amérique, le 4 juillet 1776, et la Guerre de Sécession.

    Cette dernière, qui a déchiré la nation de 1861 à 1865, a fait quelque 620.000 morts, soit un bilan bien plus lourd pour les Etats-Unis que les deux guerres mondiales réunies.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/trump-refuse-de-rebaptiser-les-bases-militaires-honorant-des-
    #USA #Etats-Unis
    #toponymie #toponymie_politique

    ping @neotoponymie

  • La #Slovénie érige de nouvelles barrières à sa frontière avec la #Croatie


    https://www.infomigrants.net/fr/post/24082/la-slovenie-erige-de-nouvelles-barrieres-a-sa-frontiere-avec-la-croati

    La Slovénie a décidé de renforcer sa frontière avec la Croatie afin d’éviter des franchissements illégaux par des migrants, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur. En cinq ans, près de 200 kilomètres de clôtures ont déjà été construits dans cette zone.

    La Slovénie a déclaré, mardi 14 avril, qu’elle allait ajouter 40 kilomètres de nouvelles barrières à sa frontière avec la Croatie afin d’empêcher des migrants de la franchir clandestinement, rapporte l’agence de presse Reuters. Depuis 2015, le pays a fait construire progressivement quelque 196 kilomètres de clôtures sur les 670 kilomètres de frontière commune entre la Slovénie et la Croatie.

    Le ministère n’a pas précisé où les nouvelles barrières seront installées, mais a indiqué que leur construction serait effective dans le courant de l’année. Une annonce similaire portant également sur 40 kilomètres de nouvelles barrières avait été faite en juillet dernier pour l’année 2019.

    Bien que la Croatie et la Slovénie soient membres de l’Union européenne, la première n’appartient pas à l’espace Schengen de libre circulation. Les autorités slovènes ont donc expliqué l’an dernier qu’elles comptaient installer de nouvelles clôtures « dans les zones où il est urgent d’empêcher le franchissement illégal des frontières et de protéger les citoyens et leurs biens ».

    Explosion du nombre de tentatives de franchissement de la frontière

    Sur les deux premiers mois de l’année 2020, la police slovène a dénombré 1 165 tentatives de passage clandestin, soit près de 80% de plus qu’à la même période l’an dernier. Elle avait notamment annoncé, le mois dernier, avoir découvert une trentaine de migrants cachés dans un train de marchandises (https://www.infomigrants.net/fr/post/23225/slovenie-la-police-decouvre-trente-migrants-caches-sous-de-l-argile-da).

    Revenu fin février dans le fauteuil de Premier ministre, Janez Jansa avait promis lors de sa campagne de durcir sa politique en matière d’asile, d’ajouter de nouvelles barrières frontalières et de renforcer les contrôles aux frontières de ce petit pays de deux millions d’habitants situé sur le route migratoire des Balkans (https://www.infomigrants.net/fr/post/23045/slovenie-le-conservateur-janez-jansa-revient-au-pouvoir-en-durcissant-).

    Durant le pic de la crise migratoire en 2015 et 2016, un demi million de migrants clandestins avait traversé la Slovénie en six mois afin d’atteindre les pays d’Europe occidentale plus riches, comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni.

    #barrières_frontalières #asile #migrations #réfugiés #murs #route_des_balkans #frontière_sud-alpine #frontières #clôture

    • C’était 2019...
      En Slovénie, une clôture « de la honte » à la frontière croate (1/3)

      Depuis 2015, le gouvernement slovène érige le long de sa frontière sud une clôture de #barbelés pour tenter d’endiguer le flux de migrants en provenance de la Croatie voisine. Les villages slovènes traversés par les fils barbelés supportent mal l’installation de ce grillage qui, selon eux, abîme le #paysage et n’empêche pas la traversée des migrants.

      « Qui aime se réveiller le matin avec des #fils_barbelés devant sa fenêtre ? » Rudy ne décolère pas. Cet habitant de #Slavski_Laz, un village perdu dans les #montagnes slovènes, frontalier avec la Croatie, ne s’explique toujours pas pourquoi le gouvernement a construit, ici, au bord de la #rivière_Kolpa, une clôture de barbelés.

      « Ils disent que ce grillage est fait pour nous protéger… Mais nous protéger de quoi ? Je n’ai #peur de rien… », continue ce retraité qui vit depuis des années dans la région encore largement sauvage. L’argument de « l’#invasion_migratoire » brandi par le gouvernement pour justifier la construction de ce mur de métal ne le convainc pas.

      « Les migrants ici, ils passent, c’est tout », explique-t-il. « Ils transitent par la Slovénie et puis s’en vont vers d’autres pays, vers le nord de l’Europe généralement ».

      Les amis de Rudy acquiescent, tous attablés dans le seul café encore ouvert à 19h de #Kostel, un village de moins de 650 habitants non loin d’une des rares routes menant à la Croatie. Selon eux, la clôture est inutile, elle abîme le paysage, et son rôle de #dissuasion est largement surestimé. « Ils disent que les barbelés vont empêcher le passage de migrants… Mais tout le monde passe quand même ! », sourit Marco, un ami de Rudy, habitant dans le village voisin de Fara, en déclenchant l’hilarité de l’assemblée.

      « Par exemple, en ce moment, avec l’hiver et les forts courants, les rivages sont boueux, poreux, alors, les terrains bougent, la clôture s’effondre. Les migrants qui veulent passer n’ont même pas besoin de se fatiguer, ils ont juste à l’#enjamber », continue Marco en riant. « Il y a des endroits où des sillons se sont creusés. Ils peuvent aussi passer sous la barrière ! »

      116 km de #grillages

      Près de 14 000 migrants ont traversé la frontière depuis le début de l’année, « soit 70% de plus que l’année dernière », à la même période, affirment les autorités slovènes à InfoMigrants.

      Cet été, 40 km supplémentaires de grillages ont donc été construits à la frontière sud, le long de la rivière Kolpa. « Il faut empêcher le franchissement illégal des frontières », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. En tout, depuis 2015, Ljulbjana a déjà érigé 116 km de grillages le long de la Kolpa qui parcourt les 670 km de frontière avec la Croatie.

      « Ces clôtures ne sont pas une baguette magique mais elles nous aident », ajoute, de son côté, un commandant de police slovène.

      Khaled, un demandeur d’asile érythréen, aujourd’hui à Ljubljana, a tenté trois fois le passage de la frontière slovène avant de réussir à entrer dans le pays. La clôture, il s’en souvient très bien. « J’ai traversé la frontière au mois de mai, quelque part vers #Ribnica. Je me souviens qu’une fois la rivière franchie, il a fallu passer ces barbelés. Alors j’ai grimpé, je me suis déchiré les mains, elles étaient pleines de sang, mais je suis passé ».

      Montagnes dangereuses, présence d’#ours, eau glaciale

      Au delà de sa dangerosité, Rudy, le villageois, voit dans cet alignement de barbelés, une « #clôture_de_la_honte » qui, selon lui, stigmatise les migrants. « On voit arriver des familles, parfois des enfants. Je ne vois pas bien en quoi, ce sont des ennemis », continue le retraité.

      « Cette barrière, c’est le début de l’enfer », explique à son tour une jeune fille qui énumère les dangers qui attendent les migrants juste après son franchissement : la montagne « très dangereuse quand on s’y perd », les températures « glaciales » et les ours, nombreux dans le pays. « Parfois, on entend des cris là-haut. Ce sont des migrants qui hurlent pour effrayer les animaux ».

      Ces dernières semaines, deux migrants sont décédés par #noyade dans la Kolpa et un autre a été retrouvé mort de froid et d’#épuisement dans la #forêt.

      Surtout, les migrants doivent éviter les patrouilles de #police. « La nuit, quand nous tentons la traversée, nous voyons les lumières des lampes torche, derrière la clôture. Les #policiers sont partout. C’est ça qui nous effraie le plus », se souvient Khaled. « On fait tout pour les éviter. Quand la police vous attrape, elle vous renvoie en Croatie. Elle vous emmène rarement jusqu’à la capitale pour demander l’asile ».

      Depuis le début de l’année, sur les 14 000 entrées illégales, plus de 8 000 renvois – aussi appelés « pushbacks » - ont été effectués depuis les frontières slovènes, affirment les autorités.

      Patrouille de miliciens d’extrême-droite

      « C’est une #honte, il y a la police, l’armée, maintenant cette clôture et il y a même une milice ! », fulmine à son tour Katarina Bernad Sterva, directrice de l’association slovène d’aide aux réfugiés, qui se désespère de la situation à la frontière.

      Depuis quelques jours en effet, des miliciens en treillis militaires, visages cachés derrière des cagoules noires, patrouillent aussi le long de la rivière Kolpa. Dirigée par le leader d’extrême-droite, Andrej Sisko,cette milice se veut un « renfort » à l’armée régulière pour « défendre la frontière » et intercepter les migrants. « Nous sommes le point d’entrée de l’espace Schengen », se justifie Andrej Sisko. « Nous voulons faire passer un message. Nous voulons dire aux étrangers de rester chez eux. La clôture est fragile, elle ne permet pas de stopper les migrants alors nous venons contrôler les abords de la rivière nous-mêmes ».

      La milice d’#Andrej_Sisko n’a aucun mandat légal. Et visiblement, les villageois s’expliquent mal leur présence.

      Si certains rient à leur passage - « C’est le carnaval quand ils sont là », entend-t-on ici et là dans les villages frontaliers – d’autres comme Katarina Bernad Sterva regarde cette armée parallèle avec une inquiétude grandissante. « Ce qui m’effraie, c’est qu’ils existent. Publiquement, le gouvernement a condamné leurs actions, mais, dans les faits, les autorités ne font rien. Ces hommes sont fous, nous nous attendions à une réaction forte du gouvernement, comme par exemple l’annonce de la dissolution de ces patrouilles ».
      https://twitter.com/sarecmarjan/status/1036914541693755400?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E10

      Interrogée par InfoMigrants, la police reste muette sur le sujet. « Je n’ai rien à dire sur ces hommes. Ils n’ont pas le soutien de la police », déclare simplement Vicjem Toskan, l’un des commandants en chef de la police de Koper, à l’ouest du pays.

      Ce soir-là, à Kostel, les amis du café s’interrogent surtout sur le sort réservé aux migrants interceptés par cette milice d’extrême-droite. « On a déjà la police et l’armée pour intercepter les migrants. On a une clôture pour les empêcher de continuer leur route. Eux, qu’est-ce qui vont leur faire, la nuit, dans la montagne ? », s’inquiète Rudy. « Ils portent des masques, ils marchent dans la forêt. J’ai plus peur d’eux que des immigrés qui traversent la rivière », chuchote à son tour, une jeune fille en bout de table. « Si j’étais migrante, je n’aimerais vraiment pas tomber sur eux ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/20807/en-slovenie-une-cloture-de-la-honte-a-la-frontiere-croate-1-3

      #milices #patrouilles #extrême_droite #Kolpa #efficacité #montagne #Alpes #décès #morts #mourir_aux_frontières #danger #dangers #push-back #refoulement #refoulements #militarisation_des_frontières #push-backs

      –---

      #Walls_don't_work :

      « Par exemple, en ce moment, avec l’hiver et les forts courants, les rivages sont boueux, poreux, alors, les terrains bougent, la clôture s’effondre. Les migrants qui veulent passer n’ont même pas besoin de se fatiguer, ils ont juste à l’#enjamber », continue Marco en riant. « Il y a des endroits où des sillons se sont creusés. Ils peuvent aussi passer sous la barrière ! »

      –-> voir la métaliste

    • Despite all the existing reports about the Croatian police violence and brutality, Slovenia continues to pushback migrants to Croatia. This was recently even recognized by the Italian court: an Italian court stopped deportation to Slovenia on the grounds that there is a risk for an asylum seeker to be subjected to inhumane and degrading treatment due to the high possibility of him (or her) being further expelled to Croatia and then to Bosnia or Serbia.
      More on that in AYS article from beginning of June:
      AYS Special: Italian Court StopsDeportation to Slovenia, Meanwhile Pushbacks Continue
      https://medium.com/are-you-syrious/ays-special-italian-court-stops-deportation-to-slovenia-meanwhile-pushbacks-

      Last week, the new Slovenian Minister of Interior Affair (of the new right wing government) frankly admitted in an interview that Slovenian police is sending migrants back to Croatia and consequently into the refugees centres in Bosnia and Serbia:
      Notranji minister Aleš Hojs razkril migracijsko »skrivnost«
      https://www.dnevnik.si/1042931634 (only in Slovenian)

      Currently, the government is also preparing a new Aliens Act where they plan to severely restrict access to asylum (among many other things): this means that during what they call complex migration emergencies, proclaimed by the government, access to asylum can be completely limited.

      Message reçu via la mailing-list Migreurop, le 15.06.2020

    • Slovénie : une vingtaine de migrants « proches de la suffocation » découverts dans des camions

      La police slovène a annoncé avoir découvert 22 migrants cachés dans des camion-citernes, samedi, à la frontière croate. Les contrôles ont été fortement renforcés dans cette région avec notamment l’envoi de 1 000 nouveaux policiers début juin.

      « Ils étaient proches de la suffocation. » Vingt-deux migrants cachés dans deux camion-citernes alimentaires ont été découverts par la police slovène, samedi 20 juin, à la frontière avec la Croatie, rapporte l’agence de presse AP. Les deux poids-lourds avaient des plaques d’immatriculation provenant de Serbie.

      Un premier groupe de 13 migrants a été découvert lors d’un contrôle de police à la frontière. Le second groupe, composé de 9 personnes, a été trouvé peu après dans un autre camion appartenant à la même compagnie.

      Les migrants sont originaires du Bangladesh, d’Inde, de Turquie et de Syrie, indique la police.

      Des milliers de migrants empruntent chaque année la route dite « des Balkans » malgré sa dangerosité. Un grand nombre d’entre eux font appel à des passeurs afin de traverser les frontières vers l’Europe occidentale dans des camions, plutôt que de tenter leur chance à pied à travers les forêts et les montagnes de la région.

      Craignant une recrudescence des passages clandestins à la suite du déconfinement décrété dans différents pays européens, la Slovénie a annoncé, début juin, qu’elle envoyait 1000 officiers de police en renfort à sa frontière avec la Croatie. Ces effectifs sont équipés de #drones, de #caméras_thermiques et de #détecteurs_de_mouvements.


      https://www.infomigrants.net/fr/post/25519/slovenie-une-vingtaine-de-migrants-proches-de-la-suffocation-decouvert

  • 2018, année de l’appropriation culturelle, que ça vous plaise ou non
    Rebecca Makonnen, Radio Canada, le 19 décembre 2018

    Il faut avoir vécu sous une roche pour ne pas avoir entendu parler du concept d’appropriation culturelle cette année. Le débat a fait rage au #Québec avec #SLAV et #Kanata, et il sera sans doute au cœur de plusieurs partys de famille pendant le temps des Fêtes. Le rappeur mi’kmaq Quentin Condo, alias Q052, ainsi que l’enseignante innue en sciences des religions #Caroline_Nepton_Hotte font un bilan de la réceptivité à l’égard de cette notion, qui rend visibles certains rapports de domination au sein des sociétés occidentales.

    #Q052 - Cultural In-appropriation

    Cultural appropriation, it’s not acceptable
    Misrepresentation for your spectacle
    Encouraging the stereotypical projectable
    Of Indigenous Nations perpetual
    Propagating the idea that it’s okay to
    Benefit from a Nation’s patrimonial
    Art of the oppressive Colonial
    Mentality, must change, it’s intolerable
    Truth and Reconciliation
    Land acknowledgements
    Federal Prime Minister’s apologies
    Unfulfilled promises and imposed dominance
    And this Just In!
    It ain’t Tru-deau
    Tax payer’s dollars for a pipeline
    My People arrested on the front line
    Sit on the throne like things are just fine...
    But it’s not!
    Our Culture not to be sold
    It’s our history, our future, our stories to be told!
    We won’t back down or retreat, we won’t fold!
    Get educated, improve your comprehension
    Cultural in-appropriation

    A propos du rappeur Q052, son disque Rez Life :
    https://q052.bandcamp.com

    Sa chanson Comes Back Again :
    https://www.youtube.com/watch?v=j8wYXVJDbNs

    Sur le même sujet :
    https://seenthis.net/messages/706476
    https://seenthis.net/messages/717781
    https://seenthis.net/messages/747168
    https://seenthis.net/messages/748321

    #slam #rap #musique #musique_et_politique #Robert_Lepage #autochtones #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Canada

  • J’aimerais revenir sur la polémique #Kanata / #Robert_Lepage qui n’a finalement presque pas été abordée sur Seenthis, et donc peut-être pas assez en France (pourtant ça rappelle une polémique en France, avec #Exhibit_B.), sauf ici :
    https://seenthis.net/messages/717781
    https://seenthis.net/messages/747168

    Robert Lepage a décidé dans cette dernière pièce de traiter de l’histoire du Canada, et donc des #autochtones, sans actrices ou acteurs autochtones, mais même sans consulter la ou le moindre autochtone pendant la genèse de la pièce.

    Alors, laissons d’abord la parole à Maya Cousineau-Mollen :

    Kanata : Maya Cousineau-Mollen, entre espoir et tristesse
    Radio Canada, le 17 décembre 2018
    https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1142422/kanata-maya-cousineau-mollen-theatre-autochtone

    Elle s’explique aussi ici en vidéo sur Le Média, le 23 décembre 2018 :
    https://www.youtube.com/watch?v=lG5ptrcijdI

    Mais, avant de revenir là dessus, rajoutons le contexte qui manque un peu. Alors qu’il annonce la sortie de cette pièce à Montréal en été 2018, il vient de subir une autre controverse avec sa pièce #Slav, consacrée aux chants d’esclaves #noirs, avec aucun.e chanteu.se.r noir ni aucun.e noir.e consultée pendant la génèse de la pièce. Présentée pendant le Festival de Jazz de Montréal, un tonnerre de protestation a conduit le Festival à annuler la pièce après les quelques premières représentations. J’en avais un peu parlé ici :
    https://seenthis.net/messages/706476

    Peu de gens s’en souviennent, mais en 2001, Robert Lepage avait présenté sa pièce #Zulu_Time où des personnes de nombreuses origines sont représentées, mais où là encore, neuf des dix membres de la troupe étaient des Québécois blancs, le dixième étant d’origine péruvienne. De plus, les représentations étaient stéréotypées, en position d’infériorité par rapport aux personnages blancs. Des femmes provenant apparemment du Moyen-Orient ou du sous-continent indien étaient placés dans des rôles de servitude et d’assujettissement. Enfin, la seule représentation d’un homme noir, jouée par un comédien blanc, arborait un maquillage corporel noir, portant le costume traditionnel d’un guerrier zoulou, avec couvre-chef, torse nu, lance et bouclier, et dont la pièce établissait un parallèle avec le personnage du singe, joué par l’acteur d’origine péruvienne.

    Bref, pour en revenir à Kanata et à 2018, comme le rappelle Maya Cousineau-Mollen, bien qu’il y ait des critiques, il n’y a pas d’appel à l’annulation ou à la censure. Ce sont les producteurs de la pièce qui se retirent, ne voulant pas être mêlés à une telle controverse.

    C’est alors que dans sa grande mansuétude, qui démontre aussi à quel point le débat est en retard en #France sur ces questions, qu’ #Ariane_Mnouchkine décide d’offrir son #Théâtre_du_Soleil de la #Cartoucherie de Vincennes à Robert Lepage pour qu’il y monte une versions légèrement modifiée de sa pièce, et donc tout aussi critiquable. On en est là.

    #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Spectacle #Théâtre #Canada

  • SLĀV : Le bilan de Marilou Craft
    Marilou Craft, Urbania, le 3 juillet 2018
    https://urbania.ca/article/slav-bilan-de-marilou-craft

    Une affaire à Montréal qui rappelle celle de #Exhibit_B à Paris en 2014
    https://seenthis.net/messages/317221

    #Slav #Noirs #racisme #invisibilisation #antiracisme #Privilège_blanc #Spectacle #Musique #Chants_d'esclaves #Montréal #Québec #Canada

    NB : cette même semaine à Montréal sort le dernier film de #Denys_Arcand La chute de l’empire américain. J’avais perdu de vue ce que faisait ce réalisateur québécois et je ne savais pas qu’il était devenu un vieux réac, populiste, sexiste et, donc, raciste, avec un film bourré de clichés de la première jusqu’à la dernière image... à gerber.

  • Waarom er nu 40,3 miljoen slaven zijn (https://www.nrc.nl/nieuws/20...
    https://diasp.eu/p/6934015

    Waarom er nu 40,3 miljoen slaven zijn

    NRC

    Op dit moment leven ruim 40 miljoen mensen wereldwijd als slaaf. Van schuldslavernij en gedwongen arbeid tot gedwongen huwelijken, het is een wereldwijd probleem. Hoe kan dat? (...)

    Video

    > Oók in Nederland, lees en huiver:

    Hoe slachtoffers van arbeidsuitbuiting hun recht niet halen

    ‘Ik had mijn eigen huid in mijn handen’

    De Groene Amsterdammer

    Duizenden arbeidsmigranten werken in Nederland onder ellendige omstandigheden waaraan ze zich niet kunnen ontworstelen. Arbeidsinspectie, politie en Openbaar Ministerie schieten te kort. Een politievrouw: ‘Als je te lang in deze sector werkt, kun je niet meer zomaar bij elk restaurant eten.’ (...)

    Hele artikel

    Tags: #nederlands #arbeidsomstandigheden #slavernij #mensenhandel #arbeiders #gedwongen_arbeid (...)

  • « Les nazis n’ont rien inventé. Ils ont puisé dans la culture dominante de l’Occident libéral » – Entretien avec Johann Chapoutot
    http://lvsl.fr/nazis-nont-rien-invente-ont-puise-culture-dominante-de-loccident-liberal-entret

    Johann Chapoutot est professeur d’ #histoire à l’Université Paris-Sorbonne, spécialiste de l’ #Allemagne nazie. Il a consacré de nombreux ouvrages à l’étude de l’idéologie #nationale-socialiste (La loi du #sang, le #nazisme et l’ #Antiquité…) traduits en sept langues et récompensés par de nombreux prix. Il s’intéresse aux fondements philosophiques, historiques et (pseudo-)scientifiques du nazisme ; il étudie les moyens par lesquels cette vision du monde a pu devenir hégémonique en Allemagne à partir de 1933. Ses analyses mettent en lumière certains aspects peu connus de ce phénomène historique ; nous avons décidé de le rencontrer.

    [...]

    LVSL : Vous mentionnez à plusieurs reprises l’importance du darwinisme social dans la vision du monde nationale-socialiste, ce courant de pensée selon lequel les individus les plus faibles d’une société sont destinés à mourir, en vertu de la loi impitoyable de la sélection naturelle. À l’origine, c’était une grille de lecture utilisée par des penseurs #libéraux anglo-américains, destinée à justifier la mortalité que causait le capitalisme au sein des classes populaires… Existe-t-il une continuité entre ce courant de pensée, et l’ #eugénisme racialiste propre au national-socialisme ?

    Totalement. Les #nazis sont des gens qui n’inventent rien. Lorsque j’ai commencé à étudier le nazisme il y a quinze ans, je l’ai fait dans l’idée qu’il était un phénomène monstrueux, maléfique, incompréhensible, en rupture radicale avec ce qui l’avait précédé… Mais quand j’ai lu les nazis, j’ai découvert qu’ils disent des choses tout à fait banales par rapport aux penseurs de leur temps. L’idée que toute vie est combat est d’une banalité absolue dans l’ #Europe du XXème siècle. Le #darwinisme_social a été introduit en Allemagne par un britannique, #Houston_Stewart_Chamberlain, gendre de #Wagner et mélomane. Il avait lu #Darwin et surtout les darwinistes sociaux : #Spencer, #Galton… En 1897, il rédige les Fondements du XIXème siècle, un livre qui pose les bases du darwinisme social allemand. Cet ouvrage est la passerelle culturelle entre le darwinisme social anglo-saxon et sa version allemande.

    Cette idée d’une lutte pour la vie, et d’une vie comme zoologie, d’une lutte zoologique pour l’existence en somme, qui passe par la sécurisation des approvisionnements et de la reproduction, se retrouve partout, singulièrement en Grande-Bretagne et en France ; en effet, le darwinisme social est la théorie d’une pratique politique – l’ordre #capitaliste, et géopolitique – la #colonisation. Il se trouve qu’au XIXème siècle, l’aventure coloniale allemande n’est pas très importante par rapport à ce qu’elle est en #France et en #Grande-Bretagne. Elle a donc été introduite tardivement dans ce pays, par #Chamberlain. Cette idée prospère rapidement, se développe, et nourrit les argumentaires pangermaniques : les Germains sont supérieurs aux #Slaves comme les #Britanniques le sont aux « #Nègres » ; par conséquent, les Germains doivent conquérir leur espace vital au détriment des Slaves. Les nazis récupèrent ces idées banales radicalisées par la Grande Guerre. La guerre de 14-18 prouve que les darwinistes sociaux ont raison : tout est guerre, lutte et combat. Les nazis décident de faire de cette expérience une politique : si les Allemands ne veulent pas mourir, ils doivent être réalistes, et laisser choir l’ #humanisme et l’humanitarisme. Il faut accepter que toute vie est combat, sous peine de mourir.

    J’irais plus loin que le cadre de votre question. Je trouve que ce darwinisme social se porte très bien aujourd’hui. Il se retrouve dans des petits tics de la langue qui se veulent bienveillants (« t’es un battant toi« …). Il se retrouve dans la bêtise de certaines personnes que l’on prétend #philosophes et qui vous parlent des gens qui ne sont rien, des #assistés, des #fainéants… Si l’on se retrouve au sommet de la société parce qu’on a été #banquier, haut fonctionnaire, président de la #République, alors on a tendance à croire que c’est un #ordre_naturel qui nous a élu, que l’on est là parce qu’on est le meilleur, naturellement ; que l’on s’est affirmé dans la lutte pour la vie, en somme. Cela part d’un manque de lucidité stupéfiant sur la fabrique sociale de la « réussite ».

    LVSL : Les historiens marxistes mettent l’accent sur une autre forme de continuité : la continuité économique et sociale qui existe entre l’ordre pré-nazi et le IIIème Reich, c’est-à-dire la perpétuation de la domination d’une classe de financiers et d’industriels sur celle des travailleurs. Que pensez-vous de la thèse marxiste classique, qui analyse le fascisme et le nazisme comme « expressions politiques du capitalisme monopolistique » ?

    C’est la thèse officielle du Komintern à partir de 1935. Les membres du Komintern se sentent fautifs, car jusqu’alors c’est la stratégie « classe contre classe » qui a prévalu ; elle a abouti à ce que les communistes combattent les sociaux-démocrates davantage que les nazis. L’arrivée d’ #Hitler au pouvoir a constitué un vrai choc pour eux. D’où l’abandon de la stratégie « classe contre classe » au profit de la tactique du « #Fron_Populaire ».

    Les #communistes allemands ont été traumatisés par la disparition de la #gauche la plus puissante d’Europe, la gauche allemande. Pour penser ce traumatisme, ils ont élaboré cette herméneutique, en stricte orthodoxie marxiste, qui consiste à dire que le “fascisme” constitue la dernière tentative d’une bourgeoisie aux abois pour se maintenir en position de domination sociale, économique, politique, financière… Le « #fascisme » devient un terme générique qui désigne tout aussi bien la doctrine de Mussolini que celle des nationaux-socialistes allemands (en Europe de l’Est, on parlait de « deutsche Faschismus« , fascisme allemand), alors que ce n’est pas du tout la même chose. Dans sa formulation la plus résumée et la plus dogmatique, cette grille de lecture devient un catéchisme un peu idiot. Cette lecture orthodoxe issue du Komintern est demeurée celle d’une historiographie de gauche fortement marquée par l’histoire sociale, qui n’est pas à rejeter, car elle a produit de grands travaux.

    La grande industrie allemande et la finance allemande ont évidemment trouvé tout leur intérêt à l’arrivée des nazis au pouvoir. Les répercussions de la crise de 1929 sont terribles en Allemagne. L’Allemagne est le pays le plus touché, parce qu’il était le mieux intégré au circuit du capital international ; il a beaucoup souffert de la fuite brutale des capitaux américains. À l’été 1932, l’Allemagne compte 14 millions de #chômeurs ; si on prend en compte les chômeurs non déclarés, elle en compte 20 millions. La crise signifie pour les Allemands la famine et la tuberculose. Les nazis ont été vus comme les derniers remparts possibles contre une #révolution bolchévique. D’où la lettre ouverte de novembre 1932 à Hindenburg qui l’appelle à nommer Hitler chancelier, signée par des grands #patrons de l’industrie et de la banque. Le parti nazi reçoit des soutiens financiers considérables. C’est grâce à eux qu’il peut fournir à des centaines de milliers de SA des bottes, des casquettes, des chemises, de la nourriture. Les campagnes électorales des nazis coûtent une fortune, notamment du fait de l’organisation de leurs gigantesques meetings ; Hitler ne cesse de se déplacer en avion, à une époque où l’heure de vol est hors de prix. Les #mécènes qui financent le parti nazi voient en lui le dernier rempart contre le péril rouge. Ils sont gâtés, car d’une part les nazis détruisent de fait la gauche allemande, les syndicats, l’expression publique ; de l’autre, ils relancent l’économie comme personne ne l’avait fait avant eux par la mise en place de grands travaux d’infrastructure à vocation militaire, et par des commandes d’armement inédites dans l’histoire de l’humanité. Les commandes d’armement font travailler le charbon, l’acier, la chimie, les composants électriques, le cuir, la fourrure, la mécanique, l’aviation…

    Les #industriels savent très bien que l’Etat allemand ne peut pas financer ce qu’il est en train de faire. L’Etat commande des chars, des avions, mais ne paie pas ; il joue un jeu assez complexe et plutôt malin (je vais simplifier, mais le principe est là). Il paie les industriels en bons à intérêt… et leur déclare que ceux-ci seront versés grâce au pillage de l’Europe. Tout le monde est au courant, les industriels au premier rang, parce qu’ils ne sont pas payés, ou très peu : l’heure des comptes va sonner plus tard, quand le Reich aura les moyens d’envahir l’Europe. Les industriels ont donc été les complices et les bénéficiaires du Reich.

    Ne parlons même pas de ce qu’est devenue leur activité après 1940. Leurs commandes augmentent, et l’industrie obtient via Himmler que l’on mette le système concentrationnaire à son service. On en arrive à la loi d’airain des salaires de Karl Marx : vous ne rémunérez la force de travail qu’autant que nécessaire, afin qu’elle puisse se renouveler pour se maintenir. La loi d’airain des salaires dans les années 1940, c’était les camps de concentration, c’est-à-dire l’exploitation jusqu’à son terme de travailleurs que l’on n’a même pas besoin maintenir en vie, parce qu’il y avait une telle rotation que si un travailleur mourait en deux jours, un autre le remplaçait aussitôt.

    [...]

    • Dans mon propre bouquin qui creuse la même question, j’ai plutôt trouvé la source à ce qui est, pour moi, le nœud de l’histoire occidentale : 1492. Cela marque la fin du Moyen-Âge, la fin de la cosmologie chrétienne et c’est même pour cela qu’elle est devenue si virulente et le début de l’ère des grands #génocides systématiques qu’il fallait bien justifier d’une manière ou d’une autre. Et tout cela est lié à l’émergence du capitalisme, le système prédateur qui doit se trouver une assise idéologique au fait de piller les autres pour accumuler toujours plus.

    • Fillon et le Blitzkrieg
      https://blogs.mediapart.fr/bernard-gensane/blog/220217/fillon-et-le-blitzkrieg

      Le terme “Blitzkrieg” est apparu en 1935 dans la revue Die Deutsche Wehr (L’Armée allemande). D’après les théoriciens de cette organe, les États pauvres en ressources alimentaires et en matières premières (comme l’Allemagne de l’époque) devaient gagner la guerre au plus vite par un engagement massif et violent. Cette notion sera utilisée pour évoquer la guerre civile espagnole : « Nazi-Deutschland testete in Spanien seine späteren Blitzkrieg gegen Frankreich (L’Allemagne nazie a testé en Espagne sa future guerre éclair contre la France). Le 25 septembre 1939, l’hebdomadaire étasunien Time Magazine décrivait ainsi l’invasion de la Pologne par l’Allemagne : « This is no war of occupation, but a war of quick penetration and obliteration – Blitzkrieg, lightning war » (Ce n’est pas une guerre d’occupation mais une guerre de pénétration et de destruction rapides – le #Blitzkrieg, la guerre éclair).

      https://www.youtube.com/watch?v=rlQ3cfBMhFY&feature=youtu.be


      c’était en 2017 et aujourd’hui #macron a siphonné les idées de #fillon

  • Truck-driving is a modern form of indentured slavery / Boing Boing
    http://boingboing.net/2017/06/21/pacific-9-transportation.html

    The current situation stems from a California rule that banned out-of-date, polluting diesel trucks from its ports. Trucking companies bought all-new trucks with better emissions profiles, then forced their workers to sign contracts through which they assumed all debt for this new fleet, with payments to be taken from their paychecks. The workers were made to sign on pain of immediate termination, without access to a lawyer or advisor, and many didn’t speak or read English well enough to understand the contracts.

    Rigged. Forced into debt. Worked past exhaustion. Left with nothing. - USA TODAY
    https://www.usatoday.com/pages/interactives/news/rigged-forced-into-debt-worked-past-exhaustion-left-with-nothing

    A yearlong investigation by the USA TODAY Network found that port trucking companies in southern California have spent the past decade forcing drivers to finance their own trucks by taking on debt they could not afford. Companies then used that debt as leverage to extract forced labor and trap drivers in jobs that left them destitute.

    If a driver quit, the company seized his truck and kept everything he had paid towards owning it.

    If drivers missed payments, or if they got sick or became too exhausted to go on, their companies fired them and kept everything. Then they turned around and leased the trucks to someone else.

    Drivers who manage to hang on to their jobs sometimes end up owing money to their employers – essentially working for free. Reporters identified seven different companies that have told their employees they owe money at week’s end.

    #USA #Ausbeutung #LKW #Arbeit

  • Echapper à la grande #régression
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/020517/echapper-la-grande-regression

    Après la Grande Transformation décrite par Karl Polanyi voilà 70 ans, sommes-nous en train de vivre un #tournant_historique marqué par une « grande régression », où capitalisme néolibéral et post-fascisme s’alimentent mutuellement ? C’est ce qu’affirment quinze #intellectuels marqués à #gauche, dans un livre collectif et international, avec des arguments inégalement puissants et originaux.

    #Culture-Idées #âge_de_la_régression #Bruno_Latour #néo-libéralisme #Slavoj_Zizek

  • #Slavoj_Zizek : « Ne soyons pas fascinés par Trump ! »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/141216/slavoj-zizek-ne-soyons-pas-fascines-par-trump

    Au lieu d’être obsédées par le phénomène Trump, les gauches progressistes devraient se livrer à une dure autocritique sur leur rapport aux classes populaires, plaide Slavoj Zizek. Multipliant les provocations, le philosophe slovène, invité d’une conférence à #Bruxelles, a aussi évoqué #François_Fillon, les « économistes astrologues » et la crise des #migrants.

    #International #Culture-Idées #Bernie_Sanders #Capitalisme #DiEM25 #Donald_Trump #europe #Hillary_Clinton #Philosophie #Slovénie #UE #Yanis_Varoufakis

  • Memory of the Present
    http://africasacountry.com/2016/12/memory-of-the-present

    Every time I visit the prison, I try to notice as much as possible. The attitude of each of the guards I meet as I go through the different levels of security, the names on the form that show how many visitors arrived before us, the words on the faded notices – printed and handwritten […]

    #ESSAYS #Emancipation #prisons #slavery #South_Africa