• Matthieu Amiech : « La gestion de la crise sanitaire nous entraîne vers une société-machine »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130321/matthieu-amiech-la-gestion-de-la-crise-sanitaire-nous-entraine-vers-une-so

    Pour l’éditeur Matthieu Amiech, penseur du développement des technologies, la crise liée au Covid constitue « un effet d’aubaine pour les géants du numérique ». Face à « l’informatisation de toute la vie sociale », face à la mise « à l’arrêt » ou presque de la vie démocratique, les citoyens se retrouvent aujourd’hui « sans défense morale et politique ». Sa réponse : une « désobéissance concertée ».

    Voilà un an que nous vivons sous le « régime Covid ». Un nouveau régime de relations sociales fait de perte du toucher, de disparition du festif, d’assèchement culturel et de reculs démocratiques. Un régime où le numérique s’impose à tous les niveaux, sans que l’impact écologique de cette mutation ne soit jamais interrogé.

    Pour Matthieu Amiech, penseur de longue date du développement des technologies, celle-ci est pourtant profonde. En 2013, déjà, il alertait, dans un ouvrage collectif signé du groupe Marcuse (Mouvement autonome de réflexion critique à l’usage des survivants de l’économie), La Liberté dans le coma – Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, sur les menaces que fait peser la société numérique sur l’égalité et les libertés. Aujourd’hui, il s’alarme de la gestion technocratique et autoritaire de la pandémie.

    Coordinateur et cofondateur des éditions La Lenteur, petite maison créée dans le Tarn en 2007, Matthieu Amiech a publié de nombreux textes critiques des évolutions technologiques, de la sphère internet au monde agricole, en passant par le nucléaire, ainsi que des ouvrages traitant d’anarchisme ou d’écologie politique. Entretien.

    Télétravail, téléconsultations, visioconférences, click and collect, plateformes VOD… Le Covid et l’isolement auquel nous avons été contraints ont démultiplié depuis un an la place du numérique dans nos vies. Quelles traces cela va-t-il laisser ?

    Matthieu Amiech : Non seulement les traces vont être profondes, mais la question est carrément de savoir si l’on assiste (ou pas) à une mutation de la vie sociale. Face à un bouleversement si rapide et considérable, on est tenté de regarder l’événement Covid de manière hégélienne : des forces historiques travaillaient de longue date à cette évolution vers une vie « sans contact », largement informatisée, et il a suffi d’un choc – un mouvement de panique – pour que des parents soient prêts à ne plus embrasser leurs enfants, pour que des gens pensent protéger leurs aînés en les laissant seuls à Noël, pour qu’on trouve possible que des enfants masqués apprennent à lire et s’exprimer avec des instits masqués…

    Il ne s’agit pas seulement du numérique, c’est tout un rapport au monde. L’historien américain Christopher Lasch avait bien analysé dès 1980 l’évolution des dispositions émotionnelles dans nos sociétés urbanisées et consuméristes. Il parlait de narcissisme, de « moi assiégé », de la généralisation d’une mentalité de survie face à la multiplication des alertes écologiques, des risques de guerre et d’effondrements divers. Le numérique est devenu le support privilégié de ces évolutions psycho-comportementales.

    On peut d’ailleurs se demander comment se serait déroulée une telle crise sanitaire à une époque où Internet n’existait pas – mettons en 1980. Il est certain que le scénario aurait été différent. À notre époque, cette crise a constitué un effet d’aubaine pour les géants du numérique. Une « divine surprise », comme l’avait été la défaite française face aux nazis en juin 1940 pour la bourgeoisie anticommuniste et antisémite.

    Les traces risquent d’être profondes aussi sur le plan politique. Au nouveau régime de relations sociales correspond un nouveau recul de la démocratie. En Occident, nous vivions déjà dans des oligarchies plus ou moins libérales, où restait la possibilité de protester, de faire reculer ou négocier les pouvoirs en place. Depuis mars 2020, ce qui subsistait de vie démocratique est presque entièrement à l’arrêt : les manifestations, et plus encore les réunions publiques, les procédures d’information et de consultation de la population (aussi insatisfaisantes soient-elles), sont empêchées. La gestion de la crise sanitaire a un effet centrifuge, elle éloigne les citoyens les uns des autres, elle leur enlève toute prise sur la marche du monde. Elle nous entraîne vers une société-machine à tendance totalitaire.

    Qu’entendez-vous par « société-machine » ?

    Je me réfère aux travaux du groupe Pièces et Main-d’œuvre [« site de bricolage pour la construction d’un esprit critique grenoblois », ainsi que le précise la une du site, né en 2000 – ndlr], qui a introduit ce terme pour dénoncer le projet de smart planet d’IBM – couvrir la société et le milieu naturel de capteurs électroniques pour en rationaliser le fonctionnement grâce à l’intelligence artificielle.

    Quand on voit la façon dont l’épidémie est traquée en Chine et en Corée du Sud par des applications de smartphone et des caméras de vidéosurveillance qui permettent de retracer toutes les interactions sociales d’une personne testée positive, cela fait penser au fonctionnement d’une machine. Les projets scandaleux de « pass sanitaire » et autre passeport vaccinal relèvent aussi de la société-machine. En un sens un peu différent, penser que des enfants et même des étudiants puissent s’instruire avec un enseignement assuré par informatique relève de la société-machine.

    Le problème est que face à cette mutation menée tambour battant par un certain nombre d’industriels et de technocrates, la population est sans défense morale et politique. La numérisation de nos existences est encore rarement perçue comme un problème politique majeur. Les élus ne songent, dans le meilleur des cas, qu’à encadrer ce qu’ils considèrent comme des dérives. Les mouvements sociaux n’ont jamais dénoncé cette numérisation comme un vecteur crucial de précarisation économique, d’augmentation des inégalités et d’affaiblissement des capacités de contestation populaire – sur ce dernier point, c’est même plutôt le contraire.

    Pourtant, depuis 70 ans, des penseurs majeurs nous ont donné les outils pour politiser la question de la technique : les écrits de George Orwell, Hannah Arendt, Günther Anders, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau ou encore Lewis Mumford permettent de saisir la centralisation et la perte de liberté induites par l’informatique, y compris l’ordinateur personnel. Mais la gauche refoule cette critique fondamentale. Elle refuse de réfléchir au fait dramatique qu’une grande partie de ce qui est produit depuis plusieurs décennies est nocif pour la liberté, l’égalité et l’environnement.

    « Un despotisme hybridant Silicon Valley et Chine post-maoïste ? »

    Le problème avait pourtant affleuré dans les années 1970. La dénonciation de l’aliénation au travail et du taylorisme était au centre de la révolte de Mai 68. Les premiers mouvements écologistes (le journal La Gueule ouverte, le groupe de scientifiques dissidents Survivre et vivre…) avaient posé clairement le problème du contenu de la production industrielle et du rôle de la science dans la domination capitaliste, ainsi que dans la catastrophe écologique. Mais assez vite, la montée du chômage a donné un prétexte parfait pour recouvrir ces questionnements vitaux. Le problème écologique a été éludé pendant 30 ans, et quand il est (re)venu au premier plan, dans les années 2000-2010, l’industrie et la technoscience n’en étaient plus vues comme responsables mais comme porteuses de solutions.

    Aujourd’hui, les dirigeants politiques ne sont là que pour accompagner et stimuler le développement technologique. Nous vivons dans une technocratie. La gestion de la pandémie par le pouvoir des experts et la fuite en avant technologique illustrent ce renoncement à la démocratie.

    Cette place accrue de la technologie et du numérique avec le Covid ouvre-t-elle un boulevard à la 5G ? Ce déploiement ne pose-t-il pas de nombreux problèmes ?

    La détermination de l’État à déployer la 5G est très compréhensible. L’objectif est de démultiplier le débit d’Internet pour radicaliser l’addiction d’un grand nombre de gens au numérique et pour mettre en relation des milliards d’objets connectés. Seulement, il y a un imprévu : une partie de la population se méfie de ce projet, à tel point que certains politiciens se prononcent contre – fait exceptionnel. Même des personnes qui n’avaient jusqu’ici aucun problème avec l’usage intensif des technologies trouvent que cela va trop loin, à l’image du mouvement des « gilets jaunes », largement tributaires des réseaux sociaux mais au sein desquels des mots d’ordre anti-5G étaient apparus.

    Et c’est vrai, la 5G marque un seuil important. Je ne pense pas tant à la baisse des temps de téléchargement des vidéos, mais surtout à l’automatisation accrue des process de production et de circulation des marchandises. La 5G est d’abord un projet industriel et logistique. Mais elle a aussi une dimension politique : la surveillance de la population risque de s’affiner à travers la prolifération des petites antennes-relais dans les rues et des caméras de vidéosurveillance avec système de reconnaissance faciale.

    La 5G pose donc la question du type de société que l’on souhaite : société humaine ou société-machine ? Mise en chantier d’un projet démocratique ou despotisme hybridant Silicon Valley et Chine post-maoïste ? Est-il souhaitable d’éliminer au maximum le travail et les décisions humaines ? La 5G sera par exemple au service d’une agriculture dite 4.0, ou « de précision », c’est-à-dire tendanciellement sans intervention humaine : gestion automatisée des cheptels d’animaux, surveillance par drones et satellites des besoins des cultures en engrais et pesticides, robots de désherbage ou de pulvérisation…

    Alors qu’il faudrait produire moins, mais avec plus de travail humain, en préservant et réinventant des savoir-faire manuels et des techniques conviviales (au sens d’Ivan Illich), nous nous dirigeons vers des niveaux de chômage technologique très élevés. Ce ne sont pas les projets de décroissance qui mettent de plus en plus de gens des classes moyennes et populaires sur la touche ; ce sont les promoteurs de la quatrième révolution industrielle.

    Enfin, se pose la question fondamentale de la puissance. Si la France ne passe pas à la 5G (puis à la 6G…), elle risque de se retrouver en position de faiblesse, y compris militaire, par rapport à d’autres pays. Aujourd’hui, il faut assumer le choix politique, profondément éthique, d’arrêter cette course à la puissance. Seul un tel choix permettrait peut-être de freiner le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources. Dans son essai L’Aigle, le Dragon et la crise planétaire, Jean-Michel Valantin montre a contrario comment la rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis verrouille la trajectoire de l’humanité vers la destruction de la biosphère.

    Est-il encore possible de s’opposer au déploiement de la 5G ?

    Il faudrait pour cela un vaste mouvement populaire, au moins équivalent à celui des gilets jaunes, qui mette en son cœur la remise en cause de notre dépendance chaque jour croissante au numérique. Autant dire qu’on en est loin ! Quelque chose aurait peut-être pu émerger dans un contexte non confiné. De ce point de vue aussi, le Covid-19 et sa gestion politique ont ouvert, ou élargi, un boulevard pour la 5G.

    Actuellement, il n’y a presque pas de possibilité de réunions publiques. Il y a par contre des antennes qui brûlent régulièrement. Et il y a des prises de position d’élus locaux, de conseils municipaux. Pourtant, tout a été fait pour que ces élus de base ne puissent plus s’opposer à la construction d’antennes de téléphonie mobile. Aujourd’hui, un maire ne peut pas faire valoir le principe de précaution contre la 5G. Il ne lui reste que des arguments urbanistiques ou patrimoniaux.

    Dans ce contexte, l’arrêté de Fontenay-sous-Bois [commune du Val-de-Marne dont la majorité municipale est issue de la liste de rassemblement de la gauche Vivre Fontenay – ndlr] est intéressant. Il ordonne la suspension du déploiement des antennes-relais jusqu’à la publication du rapport de l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, sous tutelle de différents ministères – ndlr] sur les conséquences sanitaires de la 5G. Il annonce l’organisation de débats contradictoires sur la commune. Et il donne beaucoup de place à l’impact écologique énorme du numérique (émissions de gaz à effet de serre, pollutions par les déchets) qui ne peut que s’aggraver avec la 5G.

    Le coût écologique est d’ailleurs un impensé de la gestion de la crise Covid…

    C’est un grand mensonge du XXIe siècle. Les technologies de pointe, l’informatique, l’intelligence artificielle sont présentées par les décideurs comme des moyens de freiner la catastrophe écologique. Le déploiement de la 5G contribuerait à ce qu’ils appellent la transition énergétique : cette technologie plus sophistiquée et puissante ferait moins de dégâts que les étapes antérieures de l’industrialisation.

    « S’opposer par la désobéissance concertée »

    Or, c’est impossible. Avec l’explosion du trafic que la 5G appelle, on consommera beaucoup plus d’électricité ; on produira plus de puces RFID, de smartphones, d’écrans tactiles, d’antennes, de serveurs informatiques dans des data centers encore plus grands. Et donc, on aura besoin de plus de métaux rares ; on ouvrira de nouvelles mines où on creusera plus profondément, en dépensant plus d’énergie et en polluant davantage autour des sites d’extraction.

    Dans une tribune publiée l’an dernier, l’historien des techniques François Jarrige expliquait qu’il n’y a pas de transition énergétique. Ce terme fait écran devant la seule question qui importe : va-t-on continuer de produire plus, en prétendant que la technologie nous permettra de maîtriser les dégâts ? Ou va-t-on procéder à un inventaire collectif de nos besoins et y répondre par des moyens moins destructeurs, en laissant s’affirmer d’autres conceptions de la vie ?

    Quelle est votre réponse personnelle à tout cela ? Dans l’ouvrage collectif auquel vous avez contribué, La Liberté dans le coma – Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, paru en 2013 et réédité en 2019 aux éditions La Lenteur, vous écriviez : « Nous considérons qu’une vie sans Internet, sans appareils photos numériques, sans baladeurs musicaux, sans centrales nucléaires et sans TGV vaut plus la peine d’être vécue que celle que les humains endurent actuellement, et que tous ces artefacts sont incompatibles avec la liberté et la démocratie. […] Avoir un monde en partage implique que les gens aient encore du plaisir à se fréquenter directement, à s’aimer ou à entrer en conflit les yeux dans les yeux. Or tout est fait aujourd’hui pour nous éviter cette épreuve du face-à-face. » Avez-vous la même analyse en ce début 2021 ? Est-ce encore possible de se passer d’Internet ?

    Avec mes collègues du groupe Marcuse, nous pensons toujours ainsi. Par contre, nous sommes comme tout le monde réduits à prendre le TGV ou à passer plus de temps sur Internet, quand la société ne laisse pratiquement plus aucun choix.

    La possibilité d’échapper un tant soit peu à l’emprise numérique dépend beaucoup du métier qu’on exerce. Mais rien ne sert de chercher à s’en prémunir seul, il n’y a que des réponses collectives qui peuvent arrêter ce rouleau compresseur.

    Ma réponse personnelle, c’est donc de m’impliquer dans des groupes qui tentent de s’opposer à l’informatisation de toute la vie sociale par la désobéissance concertée. Ainsi, le collectif Écran Total fédère depuis 2013 des résistances et des réticences au numérique dans différents mondes professionnels : des profs qui refusent l’école numérique, des assistantes sociales qui s’opposent à la taylorisation de leur travail par les statistiques et les ordinateurs, des éleveurs hostiles au puçage électronique des animaux, etc. Des gens de toute la France s’y retrouvent pour échanger sur ce qui leur est insupportable dans leur boulot, dans le management et les normes qu’ils subissent, et on s’épaule mutuellement dans nos refus. C’est une expérience humaine très forte, mais ce n’est pas du tout miraculeux politiquement : nous sommes tous sur la défensive, il nous faudrait être plus nombreux et inventifs pour tenir face à la déferlante.

    Jusqu’ici, la seule résistance à la numérisation qui a pris de l’ampleur et perturbé quelque peu la technocratie, c’est le rejet des compteurs Linky. Cela donne des pistes. Surtout, ne pas rester seul avec la peur de passer pour un blaireau rétrograde : il y en a toujours d’autres près de chez nous !

    Pourquoi l’impact écologique de ce système numérique ne fait-il pas plus débat ?

    La fable de la dématérialisation est extrêmement puissante. De nombreux écologistes ont cru ou croient encore que les technologies de pointe peuvent aider à la création d’un système productif moins destructeur. Même André Gorz, critique souvent acéré de la division du travail industriel, s’est fourvoyé dans cette illusion informatique à la fin de sa vie.

    Ces technologies ont quelque chose d’ensorcelant. Elles paraissent sublimer la pesanteur de la vie matérielle. Elles donnent l’impression de nous délivrer des contraintes du temps et de l’espace, des efforts physiques pour nous nourrir, des efforts moraux pour vivre avec les autres. On ne veut pas voir ce qu’il y a derrière l’écran, ni les dégâts sur la nature, ni les rapports de domesticité et d’exploitation abominables qui perdurent ou resurgissent. Commander sur Amazon, par exemple, c’est s’éviter un déplacement dans un magasin. Mais c’est aussi commander au sens propre : donner des injonctions. C’est de la néo-domesticité.

    Puis, la propagande est tellement massive ! Pensons à la façon dont les voitures électriques ou à l’hydrogène nous sont présentées comme des solutions miracles par les grands médias et la pub… Que pèsent les voix dissonantes ? Dans dix ans, il sera évident que ces innovations déplacent et aggravent la catastrophe écologique, mais ce sera trop tard parce qu’elles se seront imposées dans les usages.

    Cet hiver, il y a eu une autre épidémie : celle de la grippe aviaire, qui a conduit à l’abattage de près de 3 millions de canards dans le Sud-Ouest. Ces dernières décennies, les pandémies se sont multipliées à l’échelle de la planète. Observez-vous un parallèle entre la gestion du Covid et ces différentes épidémies ?

    Il y a des parallèles à faire, c’est sûr. Je renvoie aux enquêtes de Lucile Leclerc qui parlent de production industrielle des pandémies à propos des élevages géants. Pour la FAO [Food and Agriculture Organisation ou, en français, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – ndlr], la réponse est de mettre en cause et menacer les petits élevages paysans et domestiques au nom de la « biosécurité ». Le renversement idéologique est total : il est clair que ce sont les grands élevages industriels qui sont des nids à virus et affaiblissent l’efficacité des antibiotiques dont ils utilisent des quantités astronomiques.

    Mais en France, cet hiver, les préfectures ont demandé aux maires de recenser toutes les petites basses-cours et de diffuser des mesures d’hygiène extrêmes, typiques des fermes-usines, dans les poulaillers familiaux. Ce credo de la biosécurité, ce soutien inconditionnel à la grande industrie, est-ce un effet de l’ignorance ? Du cynisme ? De la corruption ? Ou d’une folie bureaucratique ?

    Effectivement, on peut se poser les mêmes questions à propos du Covid-19. Comment expliquer la focalisation obsessionnelle sur une vaccination improvisée, biotechnologique et aux effets radicalement incertains, alors qu’il y a tant à faire socialement pour améliorer l’immunité de la population et lutter contre les comorbidités chroniques que sont le cancer, le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et rénales ?

    Dans leur ouvrage de 2008, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, René Riesel et Jaime Semprun anticipaient cette façon dont la société de masse traite ses catastrophes industrielles : elle paralyse la réflexion critique par la peur et renforce les facteurs qui sont les causes profondes du problème.

    C’est ainsi qu’à un coronavirus de dangerosité modérée, on répond par des mesures qui accentuent l’extractivisme et la déstabilisation des écosystèmes qui aggravent l’état de santé général de la population et son incapacité à se soigner sans moyens technologiques extravagants. L’idéologie hygiéniste, gestionnaire et solutionniste nous enferme dans un cercle vicieux, apparemment durable.

    #IBM #algorithme #CCTV #smartphone #5G #écologie #technologisme #vidéo-surveillance #COVID-19 #GAFAM #santé (...)

    ##santé ##surveillance

  • Police raids across Europe after encrypted phone network shut down
    https://www.theguardian.com/technology/2021/mar/10/police-raids-across-europe-after-encrypted-phone-network-shut-down

    Belgian, Dutch and French police ‘looked over shoulders’ of gangs after hacking Sky ECC network Police in Belgium and the Netherlands have arrested at least 80 people and carried out hundreds of raids after shutting down an encrypted phone network used by organised crime groups. Belgian, Dutch and French police said they had hacked into the Sky ECC network, allowing them to look “over the shoulders” of suspects as they communicated with customised devices to plot drug deals and murders. (...)

    #algorithme #smartphone #géolocalisation #criminalité #écoutes

    ##criminalité
    https://i.guim.co.uk/img/media/9e4531fc095fec8d65281bb174a46b8102f20407/0_278_699_419/master/699.jpg

  • Vie privée : Mathieu Michel annonce l’arrêt du projet de croisement des données des Belges
    https://plus.lesoir.be/360296/article/2021-03-11/vie-privee-mathieu-michel-annonce-larret-du-projet-de-croisement-des-don

    Questionné à la Chambre, le secrétaire d’Etat à la Protection de la vie privée déclare qu’il a mis fin au projet « Putting data at the center », visant à croiser et regrouper les différentes données personnelles des citoyens et entreprises. C’est à une batterie de cinq questions, toutes posées par des députés francophones, que le secrétaire d’Etat à la digitalisation et à la Protection de la vie privée a dû répondre, jeudi au Parlement, après nos révélations sur l’étonnant projet « Putting data at the center », (...)

    #Smals #données #fiscalité #justice #profiling #santé

    ##fiscalité ##santé

  • En Belgique, le réseau de communication Sky ECC infiltré par la police
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/03/10/en-belgique-le-reseau-de-communication-sky-ecc-infiltre-par-la-police_607256

    L’opération, menée par quelque 1 600 agents, qui ciblait les utilisateurs de ce logiciel réputé inviolable, a permis la saisie de 17 tonnes de cocaïne, d’armes, de voitures de luxe, d’uniformes de police ou encore d’1,2 million d’euros. La police belge a mené, mardi 9 mars, ce qu’elle présente comme la plus grande opération de son histoire en ciblant un milieu criminel « tentaculaire » qui utilisait des téléphones cryptés, équipés du logiciel de la société Sky ECC, qui opère à partir du Canada et des (...)

    #cryptage #smartphone #police #criminalité #écoutes #surveillance

    ##criminalité

  • Vie privée : un projet sans contrôle de l’Etat pour « profiler » les Belges
    https://plus.lesoir.be/359783/article/2021-03-10/vie-privee-un-projet-sans-controle-de-letat-pour-profiler-les-belges

    En roue libre, sans aucun mandat ni contrôle politique, l’ASBL informatique de l’Etat, pilotée par Frank Robben, a finalisé un outil permettant d’avoir une « vision globale sur les citoyens et les entreprises ». Comment ? En croisant toutes les données (santé, sociales, fiscales, justice…). Son nom : « Putting Data at the Center ». « Une horreur », affirment nos sources.

    Au départ, c’est une idée toute bête. De celles que l’on jette à la volée à la machine à café. Sans réellement en mesurer l’énormité. Persuadés, tel Mark Twain, que parce que c’est impossible, ils pourront le faire. A la Smals, l’ASBL qui assure la quasi-totalité des prestations informatiques de l’Etat, en tout cas, on y croit. Ils ont les ressources, les compétences, des bases de données (celles de la sécurité sociale et de la santé). Et si elle ne les gère pas directement, pas grave : on en discute au sein du GCloud, l’organe de pouvoir de la Smals où se retrouvent tous les directeurs informatiques des services publics fédéraux (SPF Finances, Economie…). A sa tête, l’incontournable et omnipotent Frank Robben, patron de la Smals qui occupe tous les étages de l’écosystème de traitement de données de l’Etat, de l’écriture des lois à leur mise en œuvre, en passant par le contrôle.

    Pour amorcer leur idée, il manque néanmoins un élément majeur : un mandat. Soit une loi, votée par le parlement, passage obligatoire. Pas grave. Le projet, baptisé « Putting data at the center » (PDC), va bel et bien démarrer en 2018. En mode sous-marin. Sans aucun contrôle politique, au nez et à la barbe de l’Autorité de protection des données, du gouvernement. « Un fantasme de techniciens en roue libre », « au mépris de toutes les procédures régissant le respect de la vie privée ». En réalité, comme nous l’ont confirmé plusieurs sources : un « monstre », façonné dans une usine à gaz dont la complexité est devenue l’ultime gage de survie.

    Tabou suprême

    « Putting data at the center », c’est le tabou suprême dans un Etat démocratique, celui d’un immense carrefour où se croisent toutes les bases de données ultra-sensibles, traditionnellement décentralisées et inviolables. Sur les documents qu’un vent favorable a déposés au Soir, on y perçoit aussi les logos de partenaires privés (la KBC, Fostplus…), présentés comme des « clients potentiels », lesquels auraient affiché une marque d’intérêt, mais comme le montre la feuille de route, sans aller au-delà du stade de l’analyse du projet. « Mais l’idée », confirme une de nos sources, « consiste bel et bien à ouvrir les données du public et de les mélanger au privé. Ça, c’est du délire total. A côté de ça, Facebook, c’est mieux. »

    Selon la méthode de conception de projets informatiques dite « Agile », PDC en serait au « sprint 21.3 ». Pour faire court, cela signifie la 21e livraison du produit, sur lequel planchent 6 consultants de la Smals. Soit, selon une source, un budget engagé de l’ordre de 1 à 2 millions d’euros. Plusieurs pilotes sont d’ores et déjà ficelés. L’outil est bel et bien là : une porte d’accès unique, un « grand carrefour » où se croisent ce que l’on appelle les « sources authentiques », soit les bases de données certifiées par l’Etat sur l’ensemble des événements de la vie des Belges. On y voit donc le registre national (nom, adresse, date de naissance, composition de la famille…) côtoyer des données que légalement on ne peut en aucun cas mixer (santé, sécurité sociale, fiscales, justice, économiques…). Le tout, ouvert à des partenaires privés. Avec une dose « d’open data », soit des jeux de données anonymisées « à réinjecter au sein de l’écosystème digital de la société » (entreprises, académiques…).Retour ligne automatique
    Croisements de données infinis

    A la lecture des documents en notre possession, rien n’indique la moindre finalité malveillante. Mais, relève immédiatement ce haut fonctionnaire touché à son corps défendant par ce projet, il y a là, très clairement, de quoi permettre de « profiler » chaque Belge, en fonction de son « pedigree » social, fiscal, juridique, économique, sanitaire… ? « Sur cette base, tous les croisements imaginables deviennent techniquement possibles. Imaginez par exemple le fait de mélanger les données des Finances et de la Justice… Un scandale ».

    L’idée du respect de la vie privée traverse bel et bien le projet. Mais elle ne le charpente pas, selon le principe cardinal de « privacy by design » (qui vise à intégrer la vie privée dès la conception). « Comme toujours, cela part d’une bonne intention, mais ce n’est pas à la Smals de le décider », poursuit cet observateur. « L’idée de croiser certaines données pour simplifier la vie des gens, pourquoi pas. Sauf qu’ici on balaie tous les principes ».

    A commencer par celui qui indique que seul le citoyen peut accéder à ses propres données, dont il est propriétaire. Si des « sources authentiques » (soit les bases de données certifiées, comme le registre national, le dossier médical, la sécu…) souhaitent se « parler », elles ne peuvent le faire qu’à deux conditions sacrées, par ailleurs bétonnées par le Règlement général sur la protection des données (RGPD) : la finalité légale (y être autorisé par une loi dans un but précis). Et la proportionnalité (ne consulter que les données que l’on a le droit de voir). Or, le but du projet est clair : offrir « une vision globale sur les citoyens et les entreprises ». Ce qui, relève immédiatement Elise Degrave, professeur de droit à l’UNamur et experte en e-gouvernement, « n’est pas une finalité valable ». « Avoir une vue pour quoi ? Pour contrôler les profils incohérents ? Pour faire des statistiques ? Non, il faut une fin en soi. »

    Et pour cela, il faut une loi, un texte législatif qui, en amont, encadre le projet. Or, ici, la Smals n’est mandatée ni par le parlement, ni par un ministre, ni par le moindre document administratif probant. « Et comme ce projet n’a pas d’encadrement légal, il devient quasi impossible de l’attaquer, le condamner ou d’introduire un recours », poursuit la chercheuse. « Si on ne sait pas, notamment grâce à la presse ou des taupes dans l’administration, que l’outil a été créé, on ne sait pas qu’il existe. Or, il n’y a pas de demande à la base. Bref, ce projet est à ce point hors-la-loi qu’il n’y a même pas de loi. Et comme il n’y a pas de cadre légal, il est même impossible de le contrôler. C’est inadmissible. »Retour ligne automatique
    « Le politique a perdu pied »

    « Le système de décentralisation des bases de données, imaginé par Frank Robben, a toujours bien fonctionné », concède notre source à l’administration. « Mais depuis 3 ou 4 ans, on observe une réelle tentation chez les responsables informatiques de l’administration d’échanger ces données entre eux. C’est là que le flou est apparu. Le politique a absolument perdu pied dans les discussions, purement techniques. Donc, ce sont les techniciens qui ont pris le pouvoir. “Putting data at the center”, c’est une idée de techniciens. Il n’y a pas un seul client. Pas un seul SPF qui dit “j’ai envie de ça”. Cela a été imaginé sans sponsoring, sans business case. Mais on l’a quand même développé… En se disant, on trouvera bien un intérêt. »

    Les auteurs des documents sur l’état d’avancement du projet relèvent d’ailleurs eux-mêmes les « risques » liés au dossier. Comme le fait que, « pour des raisons de sécurité, le Registre national n’offrira pas (facilement) le contenu de ses sources authentiques ». On y lit aussi quelques pépins majeurs qui, aux yeux des juristes consultés, relèvent du dérapage incontrôlé. Le fait, par exemple, que, à tout le moins dans l’environnement de test, la plupart des données « ne sont pas toujours anonymisées ». « Et peuvent être vues par des personnes non autorisées ». La réponse validée par le comité de pilotage : « Accepter le risque pour les testeurs »… Dont acte.

    Ce n’est pas tout. Sur le fait que « Putting data at the center » ne respecte ni la loi ni le RGPD, la réponse au risque est renversante : « La solution nécessite un amendement de la loi ». En clair, traduisent en chœur nos différentes sources : « A charge pour Frank Robben de changer les règles en faisant valider le dossier par le Comité de sécurité de l’information ». Le CSI, c’est cet ovni institutionnel, échappant aux radars du parlement, du Conseil d’Etat, de l’Autorité de protection des données ou des tribunaux, et dont Frank Robben rédige lui-même les « délibérations ». Traduisez : les autorisations de traitement de données par les autorités publiques, comme il l’a fait dans le cadre de la crise covid pour le testing, le tracing et la vaccination, en contradiction flagrante avec le RGPD.

    Visiblement refroidis par l’accueil un peu frileux de leur projet (notamment par certains SPF), leurs auteurs conseillent aussi d’en changer le nom. « Putting data at the center » (« Centralisez les données ») n’était peut-être finalement pas la meilleure des idées…

    A noter que la Smals n’a pas donné suite à notre demande d’interview de Frak Robben. Et que son porte-parole nous dit ne « pas être au courant » du projet « Putting data at the center ».

    « Ils chipotent dans les bases de données de la Sûreté de l’Etat »

    Philippe Laloux

    Pour travailler avec la Smals, en gros la plus grosse boîte informatique du pays (près de 2.000 collaborateurs, 350 millions de chiffre d’affaires), il ne faut pas être « client » mais bien « membre ». La nuance est de taille. Son statut d’ASBL publique lui permet en effet de profiter de quelques précieuses exceptions à la loi sur les marchés publics (en clair, de s’en passer). Ou encore de se soustraire à la TVA de 21 %. « Ce qui, en soi, constitue une bonne utilisation des deniers publics », tempère un observateur.

    Elle n’est pas la seule. En Wallonie, une intercommunale, Imio, propose ses services « open source » à des tas de communes qui n’ont pas les moyens de s’offrir un marché avec des géants de la tech. A Bruxelles, c’est le Cirb qui offre son support IT aux autorités et organismes publics. Mais, à la différence de la Smals, eux dépendent directement de l’administration. Ce qui offre une transparence totale sur leurs activités. L’ASBL dirigée par Frank Robben ne dépend de personne. Pour avoir des informations sur un contrat en particulier, c’est galère. Invariablement, sous couvert… de la protection des données, on vous renvoie vers le membre en question.

    La Smals, aujourd’hui, en compte près de 300. Parmi eux : l’Autorité de protection des données, où Frank Robben siège par ailleurs comme membre externe du Centre de connaissances. C’est donc sans appel d’offres que l’APD s’est tournée vers la Smals en 2020 pour refaire son site Web, qui présente l’institution et permet de télécharger un formulaire de plainte. Montant de la facture : 120.236 euros.

    Il arrive aussi que la Smals ne soit pas la bienvenue. C’est le cas à la Sûreté de l’Etat où, apprend Le Soir, le fait de voir défiler 70 consultants dans les couloirs et « chipoter dans les bases de données » a provoqué un début de scandale au sein des services de renseignement. C’est à la faveur de l’arrivée du nouveau comité de direction que la Smals avait été mandatée, en 2017, pour renouveler l’informatique de la Sûreté. Un dossier particulier délicat. « Mais pendant 3 ou 4 mois, ils ont travaillé sans aucune habilitation de sécurité », alors que ce type de donnée est classé « très secret ».

    L’idée de la Smals consiste à « tout centraliser », raconte notre source. Tout ? « Oui, permettre d’accéder à toutes les données, y compris fiscales, de justice, concernant une personne reprise dans la base de la Sûreté ». Soit un million de Belges. « Et puis le chantier a dérapé. » Budgété au départ à 7 millions, il en est, 4 ans plus tard, à près de 23 millions, « soit la totalité du supplément de budget accordé au lendemain des attentats. « C’est pire que la gare de Mons. Et à part un nouveau layout pour le site, on utilise les mêmes outils archaïques. Où est parti cet argent ? », s’interrogent ces agents de la Sûreté. A noter que les services de renseignement se sont opposés fermement à la demande de la Smals d’emporter le disque dur contenant la base de données… « Ce qui aurait posé un problème majeur de sécurité. »

    #données #fiscalité #profiling #santé #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

    ##fiscalité ##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##Smals

  • Drogue, criminalité financière, corruption : les criminels trahis par leurs téléphones, réputés impénétrables
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_operation-de-police-sans-precedent-en-belgique-les-criminels-trahis-par-

    La police fédérale a mené ce matin environ 200 perquisitions, dont une vingtaine renforcée avec les unités spéciales, visant le crime organisé lors d’une intervention coordonnée au plus haut niveau policier et judiciaire, selon les informations recueillies par la RTBF. L’opération est le fruit d’une intense coopération internationale. En Belgique, les forces de l’ordre ont été mobilisées sur tout le territoire avec un déploiement particulièrement important autour d’Anvers où le port fait figure de plaque (...)

    #cryptage #smartphone #criminalité #écoutes #surveillance #PGP #hacking

    ##criminalité

    • Les cryptophones sont des téléphones mobiles réputés impénétrables et impossibles à placer sur écoute. La protection des communications procurée par l’emploi d’une application de messagerie cryptée est renforcée par la désactivation des caméras, micros, système GPS ou connectivité USB de l’appareil. Il est aussi possible d’effacer toutes les données du téléphone à distance si celui-ci est saisi par les autorités.

      Ces dernières années, la police a régulièrement été confrontée à cette technologie très répandue dans le milieu criminel et constituant un obstacle majeur aux enquêtes. Pour déjouer le système, les enquêteurs de la police judiciaire ont dû déployer des moyens techniques de pointe et mobiliser une importante capacité d’analyse de données.

      #police

  • #Biden and the Border Security-Industrial Complex

    Successive administrations have poured money into the business of militarizing immigration control—and lobbyists have returned the favors. Will this president stop the juggernaut?

    There are many ways I wish I’d spent my last days of freedom before the coronavirus’s inexorable and deadly advance through the US began last year, but attending the 2020 Border Security Expo was not one of them. On March 9, 2020, President Trump told us the flu was more deadly than coronavirus and that nothing would be shut down. “Think about that!” he tweeted. On March 13, he declared the pandemic a national emergency. In the days between, I flew to San Antonio, Texas, to attend the Expo in an attempt to better understand the border security industry and its links to government. I soon found myself squeezing through dozens of suited men with buzz cuts clapping each other on the back and scarfing bagels at the catering table, with scant mention of the coming catastrophe.

    Instead, the focus was on how best to spend the ever-increasing budgets of the Customs and Border Protection agency (CBP) and Immigration and Customs Enforcement (ICE), which had discretionary spending allocations that totaled $27 billion. Together, that was up 20 percent on the previous year’s budgets; and for decades now, under Democrats and Republicans alike, the border security industry has generally received more and more money each year. For the first time in years, the agencies’ latest combined budget records a modest reduction, of $1.5 billion (though the expenditure on ICE continues to grow unchecked).

    President Biden is working to undo some of the most violent anti-immigrant policies of his predecessor, including lifting the travel ban on thirteen nations, almost all in the Middle East or Africa, and working to end the Migrant Protection Protocols, which forced some 25,000 asylum seekers to stay in Mexico as they awaited their day in court. He has also created a task force to reunite families separated at the US–Mexico border and has already sent a comprehensive immigration reform bill to lawmakers. And he has halted construction of Donald Trump’s notorious border wall.

    Does this all signify that he is ready to consider taming the vast militarized machine that is the border security industry? Or will he, like Democratic presidents before him, quietly continue to expand it?

    (#paywall)

    https://www.nybooks.com/daily/2021/03/02/biden-and-the-border-security-industrial-complex

    #USA #complexe_militaro-industriel #Etats-Unis #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #business #réfugiés #migrations #militarisation_des_frontières #Joe_Biden #Customs_and_Border_Protection_agency (#CBP) #Immigration_and_Customs_Enforcement (#ICE)

    • Biden’s Border. The industry, the Democrats and the 2020 elections

      This briefing profiles the leading US border security contractors, their related financial campaign contributions during the 2020 elections, and how they have shaped a bipartisan approach in favor of border militarization for more than three decades. It suggests that a real change in border and immigration policies will require the Democrats to break with the industry that helps finance them.

      Key findings:

      – Early into his presidency, Joe Biden has already indicated through 10 executive orders that he wants to end the brutality associated with Trump’s border and immigration policies. However undoing all the harmful dimensions of the US border regime will require substantial structural change and an end to the close ties between the Democrats and the border industry.

      - The border security and immigration detention industry has boomed in the last decades thanks to constant increases in government spending by both parties—Democrats and Republicans. Between 2008 and 2020, CBP and ICE issued 105,997 contracts worth $55.1 billion to private corporations.The industry is now deeply embedded in US government bodies and decision-making, with close financial ties to strategic politicians.

      – 13 companies play a pivotal role in the US border industry: #CoreCivic, #Deloitte, #Elbit_Systems, #GEO_Group, #General_Atomics, #General_Dynamics, #G4S, #IBM, #Leidos, #Lockheed_Martin, #L3Harris, #Northrop_Grumman, and #Palantir. Some of the firms also provide other services and products to the US government, but border and detention contracts have been a consistently growing part of all of their portfolios.

      - These top border contractors through individual donations and their #Political_Action_Committees (PACs) gave more than $40 million during the 2020 electoral cycle to the two parties ($40,333,427). Democrats overall received more contributions from the big border contractors than the Republicans (55 percent versus 45 percent). This is a swing back to the Democrats, as over the last 10 years contributions from 11 of the 13 companies have favored Republicans. It suggests an intention by the border industry to hedge their political bets and ensure that border security policies are not rolled back to the detriment of future profits.

      – The 13 border security companies’ executives and top employees contributed three times more to Joe Biden ($5,364,994) than to Donald Trump ($1,730,435).

      - A few border security companies show preferences towards one political party. Detention-related companies, in particular CoreCivic, G4S and GEO Group, strongly favor Republicans along with military contractors Elbit Systems and General Atomics, while auditing and IT companies Deloitte, IBM and Palantir overwhelmingly favor the Democrats.

      – The 13 companies have contributed $10 million ($9,674,911) in the 2020 electoral cycle to members of strategic legislative committees that design and fund border security policies: the House and Senate Appropriations Committees and the House Homeland Security Committee. The biggest contributors are Deloitte, General Dynamics, L3Harris, Leidos, Lockheed Martin and Northrop Grumman, and nearly all donate substantially to both parties, with a preference for Republican candidates. Democrat Senator Jack Reed ($426,413), Republican Congresswoman Kay Granger ($442,406) and Republican Senator Richard Shelby ($430,150) all received more than $400,000 in 2020.

      – Biden is opposed to the wall-building of Trump, but has along with many Democrats voiced public support for a more hidden ‘virtual wall’ and ‘smart borders’, deploying surveillance technologies that will be both more lucrative for the industry and more hidden in terms of the abuses they perpetrate.

      - Department of Homeland Security Secretary, Alejandro Mayorkas developed and implemented DACA under Obama’s administration, but also as a lawyer with the firm WilmerHale between 2018 and 2020 earned $3.3 million representing companies including border contractors Northrop Grumman and Leidos.

      - Over the last 40 years, Biden has a mixed voting record on border policy, showing some support for immigrant rights on several occasions but also approving legislation (the 1996 Illegal Immigration and Immigration Reform Act) that enabled the mass deportations under Obama, and the 2006 Secure Fence Act, which extended the wall long before Trump’s election.

      – The Democrat Party as a whole also has a mixed record. Under President Bill Clinton, the Democrats approved the 1994 Prevention through Deterrence national border strategy and implemented the 1996 Illegal Immigration Reform and Immigration Responsibility Act that dramatically increased the pace of border militarization as well as deportations. Later Obama became the first president to deport nearly 3 million people during his eight-year term.

      – Nearly 8,000 bodies have been recovered in the U.S.–Mexico borderlands between 1998 and 2019 as a result of policies by both parties. The organization No More Deaths has estimated that three to ten times as many people may have died or disappeared since today’s border-enforcement strategy was implemented. The border industrial complex’s profits are based on border and immmigration policies that have deadly consequences.

      https://www.tni.org/en/bidensborder

      #rapport #TNI #murs #barrières_frontalières #démocrates #républicains #industrie_frontalière #smart_borders #murs_virtuels #technologie #morts #décès #mortalité

  • Passeport sanitaire, à la mode chinoise | Making-of
    https://making-of.afp.com/passeport-sanitaire-la-mode-chinoise

    Pékin - C’est le rituel dont en Chine il est désormais difficile de s’affranchir : scanner un code-barres avec son téléphone et montrer patte blanche, avec une appli qui délivre un laissez-passer “vert”, synonyme de bonne santé. A l’entrée d’un immeuble, d’un commerce ou d’un parc ; pour prendre l’avion, le train ou un taxi ; ou tout simplement pour rentrer chez soi, mieux vaut ne pas avoir sa batterie déchargée. Les applis de traçage n’ont jamais été aussi envahissantes, dans une Chine pourtant largement (...)

    #algorithme #QRcode #smartphone #contactTracing #géolocalisation #consentement #COVID-19 (...)

    ##santé

  • ‘They track every move’ : how US parole apps created digital prisoners
    https://www.theguardian.com/global-development/2021/mar/04/they-track-every-move-how-us-parole-apps-created-digital-prisoners

    Is smartphone tracking a less intrusive reward for good behaviour or just a way to enrich the incarceration industry ? In 2018, William Frederick Keck III pleaded guilty in a court in Manassas, Virginia, to possession with intent to distribute cannabis. He served three months in prison, then began a three-year probation. He was required to wear a GPS ankle monitor before his trial and then to report for random drug tests after his release. Eventually, the state reduced his level of (...)

    #algorithme #bracelet #montre #smartphone #GPS #criminalité #prison #surveillance #reconnaissance #voix #géolocalisation #ICE (...)

    ##criminalité ##migration
    https://i.guim.co.uk/img/media/55433b7708719e9cb15d3486b15f9922ae51e157/2224_902_3921_2352/master/3921.jpg

  • Vaccinés, vos papiers !
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/02/vaccines-vos-papiers.html

    Lentement mais sûrement, l’idée d’un passeport vaccinal en France fait son chemin. Certains pays comme Israël avancent franchement sur ce point et l’ont déjà validé concernant les transports aériens vers des pays le mettant également en place (Chypre et la Grèce), appuyés en cela par le taux de leur population déjà vaccinée (autour de 40% de la population globale mais 80% de la population « vaccinable »). En plus de ce passeport permettant de sortir du pays, Israël a également déployé un « passeport vert » (...)

    #passeport #smartphone #TousAntiCovid #géolocalisation #technologisme #COVID-19 #discrimination #Islam #pauvreté #santé (...)

    ##pauvreté ##santé ##GAFAM
    https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef027880188c27200d-600wi

  • Les applications, réelle menace pour la vie privée des utilisateurs ?
    https://www.zdnet.fr/actualites/les-applications-reelle-menace-pour-la-vie-privee-des-utilisateurs-39918465.ht

    Tribune : Le smartphone, avec toutes les données personnelles qu’il contient, est une cible de choix pour ceux qui sont à la recherche de ce type d’informations explique Fred Raynal de Quarkslab. Face aux intrusions de plus en plus nombreuses des applications, comment protéger les données personnelles des utilisateurs ? La collecte et l’exploitation des données hébergées sur nos smartphones est un sujet qui revient régulièrement à la une des journaux, comme avec Whatsapp et son prochain changement de (...)

    #WhatsApp #smartphone #SDK #géolocalisation #BigData #profiling #publicité

    ##publicité

  • ’Straks zijn we allemaal verdacht : Hof van Cassatie zet deur open voor privacy-misbruiken’
    https://www.knack.be/nieuws/belgie/straks-zijn-we-allemaal-verdacht-hof-van-cassatie-zet-deur-open-voor-privacy-misbruiken/article-opinion-1561609.html?cookie_check=1613475467

    ’We mogen nooit toegeven - uit angst of efficiëntie - om basisrechten van verdachten in de vuilbak te kieperen. Ooit zijn we misschien allemaal verdacht’, schrijft Matthias Dobbelaere-Welvaert. Het Hof van Cassatie oordeelde deze week dat een onderzoeksrechter een verdachte mag dwingen om de toegangscode van zijn smartphone te geven. Een verrassende uitspraak bereikte ons dinsdagavond, ditmaal uit de pen van het Hof van Cassatie. Een ander zou durven tweeten over wereldvreemde rechters (...)

    #smartphone #criminalité #données #surveillance

    ##criminalité

  • L’#enseignement_numérique ou le supplice des Danaïdes. Austérité, surveillance, désincarnation et auto-exploitation

    Où l’on apprend comment les étudiants en #STAPS de #Grenoble et #Saint-Étienne ont fait les frais de la #numérisation - #déshumanisation de l’#enseignement bien avant l’apparition du coronavirus. Et comment ce dernier pourrait bien avoir été une aubaine dans ce processus de #destruction programmé – via notamment la plate-forme #FUN (sic).

    Les #plateformes_numériques d’enseignement ne datent pas de la série quasiment continue de confinements imposés aux universités depuis mars 2020. Enseignante en géographie à l’Université Grenoble Alpes, je constate le développement croissant d’« outils numériques d’enseignement » dans mon cadre de travail depuis plus d’une dizaine d’années. En 2014, une « #licence_hybride », en grande majorité numérique, est devenue la norme à Grenoble et à Saint-Étienne dans les études de STAPS, sciences et techniques des activités physiques et sportives. En 2020, tous mes enseignements sont désormais numériques à la faveur de l’épidémie. Preuves à l’appui, ce texte montre que le passage total au numérique n’est pas une exceptionnalité de crise mais une #aubaine inédite d’accélération du mouvement de numérisation global de l’#enseignement_supérieur en France. La #souffrance et les dégâts considérables que provoque cette #numérisation_de_l’enseignement étaient aussi déjà en cours, ainsi que les #résistances.

    Une politique structurelle de #transformation_numérique de l’enseignement supérieur

    La licence hybride de l’UFR STAPS à Grenoble, lancée en 2014 et en majorité numérique, autrement dit « à distance », est une des applications « pionnières » et « innovantes » des grandes lignes stratégiques du ministère de l’Enseignement supérieur en matière d’enseignement numérique définies dès 2013. C’est à cette date que la plateforme FUN - #France_Université_Numérique [1] -, financée par le Ministère, a été ouverte, regroupant des #MOOC - Massive Open Online Courses - ayant pour but d’« inciter à placer le numérique au cœur du parcours étudiant et des métiers de l’enseignement supérieur et de la recherche [2] » sous couvert de « #démocratisation » des connaissances et « #ouverture au plus grand nombre ». De fait, la plateforme FUN, gérée depuis 2015 par un #GIP - #Groupe_d’Intérêt_Public [3] -, est organisée autour de cours gratuits et en ligne, mais aussi de #SPOC -#Small_Private_Online_Course- diffusés par deux sous-plateformes : #FUN-Campus (où l’accès est limité aux seuls étudiant·e·s inscrit·e·s dans les établissements d’enseignement qui financent et diffusent les cours et doivent payer un droit d’accès à la plateforme) et #FUN-Corporate (plate-forme destinée aux entreprises, avec un accès et des certifications payants). En 2015, le ministère de l’Enseignement supérieur présentait le nouveau « #GIP-FUN » et sa stratégie pour « mettre en place un modèle économique viable en développant de nouveaux usages de cours en ligne » avec :

    - une utilisation des MOOC en complément de cours sur les campus, voire en substitution d’un #cours_magistral, selon le dispositif de la #classe_inversée ;
    - une proposition de ces #cours_en_ligne aux salariés, aux demandeurs d’emploi, aux entreprises dans une perspective de #formation_continue ;
    – un déploiement des plateformes en marques blanches [4]

    Autrement dit, il s’agit de produire de la sur-valeur à partir des MOOC, notamment en les commercialisant via des #marques_blanches [5] et des #certifications_payantes (auprès des demandeurs d’emploi et des entreprises dans le cadre de la formation continue) et de les diffuser à large échelle dans l’enseignement supérieur comme facteur de diminution des #coûts_du_travail liés à l’#encadrement. Les MOOC, dont on comprend combien ils relèvent moins de l’Open Source que de la marchandise, sont voués aussi à devenir des produits commerciaux d’exportation, notamment dans les réseaux postcoloniaux de la « #francophonie [6] ». En 2015, alors que la plateforme FUN était désormais gérée par un GIP, vers une #marchandisation de ses « produits », était créé un nouveau « portail de l’enseignement numérique », vitrine de la politique du ministère pour « déployer le numérique dans l’enseignement supérieur [7] ». Sur ce site a été publié en mars 2016 un rapport intitulé « MOOC : À la recherche d’un #business model », écrit par Yves Epelboin [8]. Dans ce rapport, l’auteur compare en particulier le #coût d’un cours classique, à un cours hybride (en présence et via le numérique) à un cours uniquement numérique et dresse le graphique suivant de rentabilité :

    Le #coût fixe du MOOC, à la différence du coût croissant du cours classique en fonction du nombre d’étudiants, suffit à prouver la « #rentabilité » de l’enseignement numérique. La suite du document montre comment « diversifier » (depuis des partenariats publics-privés) les sources de financement pour rentabiliser au maximum les MOOC et notamment financer leur coût de départ : « la coopération entre les universités, les donateurs, des fonds spéciaux et d’autres sources de revenus est indispensable ». Enfin, en octobre 2019, était publié sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur un rapport intitulé « #Modèle_économique de la transformation numérique des formations dans les établissements d’enseignement supérieur [9] », écrit par Éric Pimmel, Maryelle Girardey-Maillard et Émilie‐Pauline Gallie, inspecteurs généraux de l’éducation, du sport et de la recherche. Le rapport commence par le même invariable constat néolibéral d’#austérité : « croissance et diversité des effectifs étudiants, concurrence nationale et internationale, égalité d’accès à l’enseignement supérieur dans les territoires et augmentation des coûts, dans un contexte budgétaire contraint », qui nécessitent donc un développement généralisé de l’enseignement numérique. La préconisation principale des autrices·teurs du rapport tient dans une « réorganisation des moyens » des universités qui :

    « consiste notamment à réduire le volume horaire des cours magistraux, à modifier les manières d’enseigner (hybridation, classes inversées...) et à répartir différemment les heures de cours, voire d’autres ressources, comme les locaux par exemple. Les économies potentielles doivent être chiffrées par les établissements qui devront, pour ne pas se voir reprocher de dégrader les conditions d’enseignement, redéployer ces montants dans les équipements ou le développement de contenus pédagogiques. »

    Autrement dit encore, pour financer le numérique, il s’agit de « redéployer » les moyens en encadrement humain et en locaux, soit les moyens relatifs aux cours « classiques », en insistant sur la dimension « pédagogique » du « redéploiement » pour « ne pas se voir reprocher de dégrader les conditions d’enseignement ». Le financement du numérique dans l’enseignement universitaire par la marchandisation des MOOC est aussi envisagé, même si cette dernière est jugée pour l’instant insuffisante, avec la nécessité d’accélérer les sources de financement qu’ils peuvent générer : « Le développement de nouvelles ressources propres, tirées notamment de l’activité de formation continue ou liées aux certificats délivrés dans le cadre des MOOCs pourrait constituer une voie de développement de ressources nouvelles. » Un programme « ambitieux » d’appel à « #flexibilisation des licences » a d’ailleurs été lancé en 2019 :

    Au‐delà de la mutualisation des ressources, c’est sur la mutualisation des formations qu’est fondé le projet « #Parcours_Flexibles_en_Licence » présenté par la mission de la pédagogie et du numérique pour l’enseignement supérieur (#MIPNES / #DGESIP) au deuxième appel à projets du #fonds_pour_la_transformation_de_l’action_publique (#FTAP) et financé à hauteur de 12,4 M€ sur trois ans. La mission a retenu quatre scénarios qui peuvent se combiner :

    - l’#hybridation d’une année de licence ou le passage au #tout_numérique ;

    - la transformation numérique partielle de la pédagogie de l’établissement ;

    - la #co‐modalité pour répondre aux contraintes ponctuelles des étudiants ;

    - les MOOCS comme enjeu de visibilité et de transformation.

    Le ministère a pour ambition, depuis 2013 et jusqu’à aujourd’hui, « la transformation numérique partielle de la pédagogie des établissements ». Les universités sont fermées depuis quasiment mars 2020, avec une courte réouverture de septembre à octobre 2020. L’expérience du passage au numérique, non plus partiel, mais total, est en marche dans la start-up nation.

    Nous avons déjà un peu de recul sur ce que l’enseignement numérique produit comme dégâts sur les relations d’enseignement, outre la marchandisation des connaissances qui remet en cause profondément ce qui est enseigné.

    A Grenoble, la licence « pionnière » de STAPS- Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives

    En 2014 et dans le cadre des politiques financières décrites précédemment, était lancée à Grenoble une licence « unique en son genre » de STAPS- Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives dont voici le fonctionnement :

    Les universités Grenoble-Alpes et Jean-Monnet-Saint-Étienne proposent une licence STAPS, parcours « entraînement sportif », unique en son genre : la scolarité est asynchrone, essentiellement à distance, et personnalisée.

    Cette licence s’appuie sur un dispositif de formation hybride : les étudiant·e·s s’approprient les connaissances chez eux, à leur rythme avant de les manipuler lors de cours en présentiel massés.

    Le travail personnel à distance s’appuie sur de nouvelles pédagogies dans l’enseignement numérique : les cours #vidéos, les #screencasts, #quizz et informations complémentaires s’articulent autour de #parcours_pédagogiques ; des sessions de #classe_virtuelle sont également organisées à distance [10].

    Dès 2017, des enseignant·e·s de STAPS faisaient paraître un texte avec la section grenobloise du syndicat FSU - Fédération Syndicale Unitaire - intitulé « Les STAPS de Grenoble sont-ils un modèle à suivre ? ». Les auteur·trice·s expliquaient que, en 2014, la présidence de l’université avait instrumentalisé un « dilemme impossible : “la pédagogie numérique ou la limitation d’accueil” ». Il s’agit ici d’un exemple significatif de technique néolibérale de capture de l’intérêt liée à la rhétorique de l’#austérité. Ce même non-choix a été appliqué dans l’organisation de la #PACES à Grenoble, première année de préparation aux études de médecine : numérique ou limitation drastique des étudiant·e·s accueilli·e·s. La tierce voie, toujours écartée, est évidemment celle de recruter plus d’enseignant·e·s, de personnels administratifs, de réduire les groupes d’amphithéâtres, de construire des locaux qui permettent à des relations d’enseignement d’exister. En 2017, les enseignant·e·s de STAPS constataient, effectivement, que « l’enseignement numérique permet(tait) d’accueillir beaucoup de monde avec des moyens constants en locaux et personnels enseignants titulaires (postes) ; et même avec une diminution des #coûts_d’encadrement ». Elles et ils soulignaient dans le même temps que le niveau d’#épuisement et d’#isolement des enseignant·e·s et des étudiant·e·s était inédit, assorti d’inquiétudes qui résonnent fortement avec la situation que nous traversons aujourd’hui collectivement :

    —Nous craignons que le système des cours numérisés s’accompagne d’une plus grande difficulté à faire évoluer les contenus d’enseignements compte tenu du temps pour les réaliser.
    — Nous redoutons que progressivement les cours de L1 soient conçus par un seul groupe d’enseignants au niveau national et diffusé dans tous les UFR de France, l’enseignant local perdant ainsi la main sur les contenus et ceux-ci risquant de se rigidifier.
    — Un certain nombre de travaux insistent sur le temps considérable des jeunes générations accrochées à leur smartphone, de 4 à 6 heures par jour et signalent le danger de cette pratique pour la #santé physique et psychique. Si s’ajoutent à ces 4 à 6 heures de passe-temps les 3 ou 4 heures par jour de travail des cours numériques sur écran, n’y a-t-il pas à s’inquiéter ?
    — Si les étudiants de L1 ne sont plus qu’une douzaine d’heures par semaine à l’université pour leurs cours, qu’en est-il du rôle de #socialisation de l’université ?

    (…)

    Il est tout de même très fâcheux de faire croire qu’à Grenoble en STAPS en L1, avec moins de moyens humains nous faisons aussi bien, voire mieux, et que nous ayons trouvé la solution au problème du nombre. Il serait plus scrupuleux d’exposer que :

    — nous sommes en difficulté pour défendre la qualité de nos apprentissages, que sans doute il y a une perte quant aux compétences formées en L1 et que nous devrons compenser en L2, L3, celles-ci. Ce qui semble très difficile, voire impossible ;
    — le taux de réussite légèrement croissant en L1 se fait sans doute à ce prix et qu’il est toujours faible ;
    — nous nous interrogeons sur la faible participation de nos étudiants au cours de soutien (7 % ) ;
    — nous observons que les cours numériques n’ont pas fait croître sensiblement la motivation des étudiants [11].

    Ces inquiétudes, exprimées en 2017, sont désormais transposables à large échelle. Les conditions actuelles, en période de #confinement et de passage au tout numérique sur fond de #crise_sanitaire, ne sont en effet ni « exceptionnelles », ni « dérogatoires ». Ladite « #exceptionnalité de crise » est bien plus l’exacerbation de ce qui existe déjà. Dans ce contexte, il semble tout à fait légitime de s’interroger sur le très probable maintien de l’imposition des fonctionnements généralisés par temps de pandémie, aux temps « d’après », en particulier dans le contexte d’une politique très claire de transformation massive de l’#enseignement_universitaire en enseignement numérique. Ici encore, l’analyse des collègues de STAPS publiée en 2017 sur les modalités d’imposition normative et obligatoire de mesures présentées initialement comme relevant du « volontariat » est éloquente :

    Alors qu’initialement le passage au numérique devait se faire sur la base du #volontariat, celui-ci est devenu obligatoire. Il reste à l’enseignant ne souhaitant pas adopter le numérique la possibilité d’arrêter l’enseignement qui était le sien auparavant, de démissionner en quelque sorte. C’est sans doute la première fois, pour bon nombre d’entre nous, qu’il nous est imposé la manière d’enseigner [12].

    Depuis 2020, l’utopie réalisée. Passage total à l’enseignement numérique dans les Universités

    Depuis mars et surtout octobre 2020, comme toutes les travailleur·se·s et étudiant·e·s des universités en France, mes pratiques d’enseignement sont uniquement numériques. J’avais jusqu’alors résisté à leurs usages, depuis l’analyse des conditions contemporaines du capitalisme de plateforme lié aux connaissances : principalement (1) refuser l’enclosure et la #privatisation des connaissances par des plateformes privées ou publiques-privées, au service des politiques d’austérité néolibérale destructrices des usages liés à l’enseignement en présence, (2) refuser de participer aux techniques de surveillance autorisées par ces outils numériques. Je précise ici que ne pas vouloir déposer mes cours sur ces plateformes ne signifiait pas me replier sur mon droit de propriété intellectuelle en tant qu’enseignante-propriétaire exclusive des cours. Au contraire, un cours est toujours co-élaboré depuis les échanges singuliers entre enseignant·e·s et étudiant·e·s ; il n’est pas donc ma propriété exclusive, mais ressemble bien plus à un commun élaboré depuis les relations avec les étudiant·e·s, et pourrait devoir s’ouvrir à des usages et des usager·ère·s hors de l’université, sans aucune limite d’accès. Sans défendre donc une propriété exclusive, il s’agit dans le même temps de refuser que les cours deviennent des marchandises via des opérateurs privés ou publics-privés, déterminés par le marché mondial du capitalisme cognitif et cybernétique, et facilité par l’État néolibéral, comme nous l’avons vu avec l’exposé de la politique numérique du ministère de l’Enseignement supérieur.

    Par ailleurs, les plateformes d’enseignement numérique, en particulier de dépôt et diffusion de documents, enregistrent les dates, heures et nombres de clics ou non-clics de toutes celles et ceux qui les utilisent. Pendant le printemps 2020, sous les lois du premier confinement, les débats ont été nombreux dans mon université pour savoir si l’ « #assiduité », comme facteur d’ « #évaluation » des étudiant·e·s, pouvait être déterminée par les statistiques individuelles et collectives générées par les plateformes : valoriser celles et ceux qui seraient les plus connectées, et pénaliser les autres, autrement dit « les déconnecté·e·s », les dilettantes. Les éléments relatifs à la #fracture_numérique, l’inégal accès matériel des étudiant·e·s à un ordinateur et à un réseau internet, ont permis de faire taire pendant un temps celles et ceux qui défendaient ces techniques de #surveillance (en oubliant au passage qu’elles et eux-mêmes, en tant qu’enseignant·e·s, étaient aussi possiblement surveillé·e·s par les hiérarchies depuis leurs fréquences de clics, tandis qu’elles et ils pouvaient s’entre-surveiller depuis les mêmes techniques).

    Or depuis la fermeture des universités, ne pas enseigner numériquement signifie ne pas enseigner du tout. Refuser les plateformes est devenu synonyme de refuser de faire cours. L’épidémie a créé les conditions d’un apparent #consentement collectif, d’une #sidération aussi dont il est difficile de sortir. Tous les outils que je refusais d’utiliser sont devenus mon quotidien. Progressivement, ils sont même devenus des outils dont je me suis rendue compte dépendre affectivement, depuis un rapport destructeur de liens. Je me suis même mise à regarder les statistiques de fréquentation des sites de mes cours, les nombres de clics, pour me rassurer d’une présence, là où la distance commençait à creuser un vide. J’ai eu tendance à surcharger mes sites de cours de « ressources », pour tenter de me rassurer sur la possibilité de resserrer des liens, par ailleurs de plus en plus ténus, avec les étudiant·e·s, elles-mêmes et eux-mêmes confronté·e·s à un isolement et une #précarisation grandissantes. Là où la fonction transitionnelle d’objets intermédiaires, de « médias », permet de symboliser, élaborer l’absence, j’ai fait l’expérience du vide creusé par le numérique. Tout en étant convaincue que l’enseignement n’est jamais une affaire de « véhicule de communication », de « pédagogie », de « contenus » à « communiquer », mais bien une pratique relationnelle, réciproque, chargée d’affect, de transfert, de contre-transfert, que « les choses ne commencent à vivre qu’au milieu [13] », je n’avais jamais éprouvé combien la « communication de contenus » sans corps, sans adresse, créait de souffrance individuelle, collective et d’auto-exploitation. Nombreuses sont les analyses sur la difficulté de « #concentration », de captation d’une #attention réduite, derrière l’#écran. Avec Yves Citton et ses travaux sur l’#écologie_de_l’attention, il m’apparaît que la difficulté est moins celle d’un défaut de concentration et d’attention, que l’absence d’un milieu relationnel commun incarné :
    Une autre réduction revient à dire que c’est bien de se concentrer et que c’est mal d’être distrait. Il s’agit d’une évidence qui est trompeuse car la concentration n’est pas un bien en soi. Le vrai problème se situe dans le fait qu’il existe toujours plusieurs niveaux attentionnels. (…) La distraction en soi n’existe pas. Un élève que l’on dit distrait est en fait attentif à autre chose qu’à ce à quoi l’autorité veut qu’il soit attentif [14].

    La souffrance ressentie en tant que désormais « enseignante numérique » n’est pas relative à ce que serait un manque d’attention des étudiant·e·s généré par les écrans, mais bien à l’absence de #relation incarnée.

    Beaucoup d’enseignant·e·s disent leur malaise de parler à des « cases noires » silencieuses, où figurent les noms des étudiant·e·s connecté·e·s au cours. Ici encore, il ne s’agit pas de blâmer des étudiant·e·s qui ne « joueraient pas le jeu », et n’ouvriraient pas leurs caméras pour mieux dissimuler leur distraction. Outre les questions matérielles et techniques d’accès à un matériel doté d’une caméra et d’un réseau internet suffisamment puissant pour pouvoir suivre un cours et être filmé·e en même temps, comment reprocher à des étudiant·e·s de ne pas allumer la caméra, qui leur fait éprouver une #intrusion dans l’#espace_intime de leur habitation. Dans l’amphithéâtre, dans la salle de classe, on peut rêver, regarder les autres, regarder par la fenêtre, regarder par-dessus le tableau, à côté, revenir à sa feuille ou son écran…pas de gros plan sur le visage, pas d’intrusion dans l’espace de sa chambre ou de son salon. Dans une salle de classe, la mise en lien est celle d’une #co-présence dans un milieu commun indéterminé, sans que celui-ci n’expose à une intrusion de l’espace intime. Sans compter que des pratiques d’enregistrement sont possibles : où voyagent les images, et donc les images des visages ?

    Pour l’enseignant·e : parler à des cases noires, pour l’étudiant·e : entendre une voix, un visage en gros plan qui ne le·la regarde pas directement, qui invente une forme d’adresse désincarnée ; pour tou·te·s, faire l’expérience de l’#annihilation des #corps. Même en prenant des notes sur un ordinateur dans un amphithéâtre, avec un accès à internet et maintes possibilités de « s’évader » du cours, le corps pris dans le commun d’une salle engage des #liens. Quand la relation ne peut pas prendre corps, elle flotte dans le vide. Selon les termes de Gisèle Bastrenta, psychanalyste, l’écran, ici dans la relation d’enseignement, crée l’« aplatissement d’un ailleurs sans au-delà [15] ».

    Le #vide de cet aplatissement est synonyme d’#angoisse et de symptômes, notamment, celui d’une #auto-exploitation accrue. Le récit de plusieurs étudiant.e.s fait écho à l’expérience d’auto-exploitation et angoisse que je vis, depuis l’autre côté de l’écran. Mes conditions matérielles sont par ailleurs très souvent nettement meilleures aux leurs, jouissant notamment de mon salaire. La précarisation sociale et économique des étudiant·e·s creuse encore le vide des cases noires. Plusieurs d’entre elles et eux, celles et ceux qui peuvent encore se connecter, expliquent qu’ils n’ont jamais autant passé d’heures à écrire pour leurs essais, leurs dissertations…, depuis leur espace intime, en face-à-face avec les plateformes numériques qui débordent de fichiers de cours, de documents… D’abord, ce temps très long de travail a souvent été entrecoupé de crises de #panique. Ensuite, ce temps a été particulièrement angoissant parce que, comme l’explique une étudiante, « tout étant soi-disant sur les plateformes et tout étant accessible, tous les cours, tous les “contenus”, on s’est dit qu’on n’avait pas le droit à l’erreur, qu’il fallait qu’on puisse tout dire, tout écrire, tout ressortir ». Plutôt qu’un « contenu » élaborable, digérable, limité, la plateforme est surtout un contenant sans fond qui empêche d’élaborer une #réflexion. Plusieurs étudiant·e·s, dans des échanges que nous avons eus hors numérique, lors de la manifestation du 26 janvier 2021 à l’appel de syndicats d’enseignant·e·s du secondaire, ont également exprimé cet apparent #paradoxe : -le besoin de plus de « #contenu », notamment entièrement rédigé à télécharger sur les plateformes pour « mieux suivre » le cours, -puis, quand ce « contenu » était disponible, l’impression de complètement s’y noyer et de ne pas savoir quoi en faire, sur fond de #culpabilisation d’« avoir accès à tout et donc de n’avoir pas le droit à l’erreur », sans pour autant parvenir à élaborer une réflexion qui puisse étancher cette soif sans fin.

    Face à l’absence, la privatisation et l’interdiction de milieu commun, face à l’expression de la souffrance des étudiant·e·s en demande de présence, traduite par une demande sans fin de « contenu » jamais satisfaite, car annulée par un cadre désincarné, je me suis de plus en plus auto-exploitée en me rendant sur les plateformes d’abord tout le jour, puis à des heures où je n’aurais pas dû travailler. Rappelons que les plateformes sont constamment accessibles, 24h/24, 7j/7. Poster toujours plus de « contenu » sur les plateformes, multiplier les heures de cours via les écrans, devoir remplir d’eau un tonneau troué, supplice des Danaïdes. Jusqu’à l’#épuisement et la nécessité - politique, médicale aussi - d’arrêter. Alors que je n’utilisais pas les plateformes d’enseignement numérique, déjà très développées avant 2020, et tout en ayant connaissance de la politique très offensive du Ministère en matière de déshumanisation de l’enseignement, je suis devenue, en quelque mois, happée et écrasée par la fréquentation compulsive des plateformes. J’ai interiorisé très rapidement les conditions d’une auto-exploitation, ne sachant comment répondre, autrement que par une surenchère destructrice, à la souffrance généralisée, jusqu’à la décision d’un arrêt nécessaire.

    L’enjeu ici n’est pas seulement d’essayer de traverser au moins pire la « crise » mais de lutter contre une politique structurelle de #destruction radicale de l’enseignement.

    Créer les milieux communs de relations réciproques et indéterminées d’enseignement, depuis des corps présents, et donc des présences et des absences qui peuvent s’élaborer depuis la #parole, veut dire aujourd’hui en grande partie braconner : organiser des cours sur les pelouses des campus…L’hiver est encore là, le printemps est toujours déjà en germe.

    https://lundi.am/L-enseignement-numerique-ou-le-supplice-des-Danaides

    #numérique #distanciel #Grenoble #université #facs #France #enseignement_à_distance #enseignement_distanciel

    • Le #coût fixe du MOOC, à la différence du coût croissant du cours classique en fonction du nombre d’étudiants, suffit à prouver la « #rentabilité » de l’enseignement numérique.

      mais non ! Si la création du MOOC est effectivement un coût fixe, son fonctionnement ne devrait pas l’être : à priori un cours en ligne décemment conçu nécessite des interactions de l’enseignant avec ses étudiants...

  • La 5G, infrastructure logique d’internet
    https://lundi.am/La-5G-infrastructure-logique-d-internet

    Le virus n’entraine pas qu’une crise sanitaire, l’enjeu est même de ne pas se laisser réduire à des corps vulnérables qui n’exigent qu’une réponse sécuritaire. Face à la 5G, sans rien lâcher sur la dangerosité des ondes, il s’agit tout autant de ne pas les laisser réduire les enjeux à des questions d’évaluation des dangers sur la santé. Une infrastructure ne se définit pas seulement par les possibilités qu’elle offre ou non, comme s’il n’était question que de l’apparition d’outils. Internet partout met en jeu le monde et les manières d’y vivre. La compagnie de smarts objets dans un milieu connecté est aussi peu désirable que de vivre et travailler derrière un écran. Nous ne manquons pas seulement de capacité de débits, de connexions ou d’automatisation comme nouvelles clés du futur. L’absence de connexion, dans le désert ou ailleurs, importe bien plus que des antennes. Si la 5G, telle que prévue et exposée ici, est encore loin d’être au point, il faut sans aucun doute participer à provoquer l’échec de son installation.

    #5G #BigData #DeepLearning #Cybernétique #Internet_des_objets

  • Le New York Times a identifié des envahisseurs du Capitole, mais ce n’est pas une bonne nouvelle
    https://cyberguerre.numerama.com/10215-le-new-york-times-a-identifie-des-envahisseurs-du-capito

    Le New York Times a récupéré une base de données issue d’applications, qui s’échange dans les milieux publicitaires et financiers. En quelques clics, le journal a pu identifier plus d’une centaine de supporters de Trump qui ont pénétré le Capitole. Grâce à une base de données envoyée par une ou un anonyme, le New York Times a pu identifier des centaines d’individus qui ont participé à l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment, au contraire même : l’article, publié le 5 (...)

    #ICE #Facebook #smartphone #GPS #anonymat #géolocalisation #migration #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #consentement #données #surveillance (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##DataBrokers
    //c0.lestechnophiles.com/cyberguerre.numerama.com/wp-content/uploads/sites/2/2020/05/Smartphone-1.jpg

    • Concrètement, la base agrège plusieurs jeux de données, qu’il est possible de croiser facilement, notamment grâce à une information présente de façon transversale : le « Mobile Ad ID », ou identifiant publicitaire mobile. Cet indicateur, régulièrement pointé du doigt, permet, à la manière d’un super cookie publicitaire, de tracer le comportement d’un consommateur à travers plusieurs applications. Chaque smartphone se voit attribuer un unique ID. En conséquence, si une entreprise publicitaire agrège plusieurs bases, elle pourra les relier à l’aide de cet identifiant. Imaginons que l’app A ne collecte que les coordonnées GPS et le Mobile Ad ID, et donc prétend respecter « l’anonymat » des utilisateurs, mais que l’app B collecte de son côté l’ID et les noms des utilisateurs, l’attribution des coordonnées GPS à une personne physique deviendra tout de même facile. Seule limite : il faut l’individu visé utilise l’app A et l’app B. Mais si une app C associe l’identifiant à un numéro de téléphone ou une adresse, il suffit de consulter un annuaire pour retrouver le nom de la personne. Justement, plusieurs entreprises proposent des outils pour effectuer facilement ce croisement des bases de données.

  • La solution Safe City de Dahua réduit la criminalité à Brienon-sur-Amarçon
    https://www.businesswire.com/news/home/20191226005088/fr

    HANGZHOU, Chine—(BUSINESS WIRE)—Situé dans le centre-nord de la France, Brienon-sur-Armançon compte environ 3 300 habitants. La ville dispose d’un réseau de pointe mais pâtit également d’une forte activité criminelle. Afin d’optimiser la sécurité de la ville, les autorités locales ont choisi d’adopter la solution Safe City de Dahua. Défis Deux grandes problématiques ont dû être traitées en priorité. Tout d’abord, la ville disposait d’un effectif de police très insuffisant, avec seulement un policier pour les (...)

    #Dahua #algorithme #CCTV #SmartCity #température #vidéo-surveillance #immatriculation (...)

    ##surveillance

  • Nicholas Carr : « nous devenons moins intelligents, plus fermés d’esprit et intellectuellement limités avec la technologie »
    https://www.bbc.com/afrique/monde-55963034

    Il y a quelques années, un écrivain américain a osé lancer en l’air une question rhétorique que beaucoup ont qualifiée d’exagérée : « Google nous rend-il plus stupides ? » Peu après, ce même auteur, Nicholas Carr, a publié un best-seller du New York Times, finaliste du prix Pullitzer et traduit en 25 langues, ce qui l’a réaffirmé comme le principal critique de l’internet à l’époque : « The shallows : what the internet is doing to our brains » (Les bas-fonds : ce qu’internet fait à nos cerveaux). Les hyperliens (...)

    #smartphone #technologisme #addiction

  • Google réaffirme ses ambitions dans la santé
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/05/google-reaffirme-ses-ambitions-dans-la-sante_6068882_3234.html

    La caméra du smartphone du groupe américain permettra à l’utilisateur de mesurer son pouls ou sa fréquence respiratoire. Mesurer son pouls en plaçant le bout de son doigt sur la caméra de son smartphone ; connaître sa fréquence respiratoire en filmant sa poitrine avec l’appareil photo de son téléphone… Deux fonctionnalités que Google proposera « d’ici quelques semaines ». Les annonces ont été faites, jeudi 4 février, lors d’un tour d’horizon du groupe de ses activités dans la santé. Dans ce domaine, (...)

    #Apple #Fitbit #Google #bracelet #montre #capteur #smartphone #biométrie #pouls #santé

    ##santé

  • How Your Phone Betrays Democracy
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/12/21/opinion/location-data-democracy-protests.html?action=click&module=RelatedLinks&pgty

    In footage from drones hovering above, the nighttime streets of Hong Kong look almost incandescent, a constellation of tens of thousands of cellphone flashlights, swaying in unison. Each twinkle is a marker of attendance and a plea for freedom. The demonstrators, some clad in masks to thwart the government’s network of facial recognition cameras, find safety in numbers. But in addition to the bright lights, each phone is also emitting another beacon in the darkness — one that’s invisible to (...)

    #algorithme #CCTV #drone #smartphone #activisme #biométrie #géolocalisation #données #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #extrême-droite #surveillance (...)

    ##DataBrokers

  • They Stormed the Capitol. Their Apps Tracked Them.
    https://www.nytimes.com/2021/02/05/opinion/capitol-attack-cellphone-data.html

    Times Opinion was able to identify individuals from a trove of leaked smartphone location data. In 2019, a source came to us with a digital file containing the precise locations of more than 12 million individual smartphones for several months in 2016 and 2017. The data is supposed to be anonymous, but it isn’t. We found celebrities, Pentagon officials and average Americans. It became clear that this data — collected by smartphone apps and then fed into a dizzyingly complex digital (...)

    #Adobe #Google #TikTok #Facebook #Instagram #algorithme #Bluetooth #CCTV #smartphone #WiFi #GPS #anonymat #biométrie #géolocalisation #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #délation #extrême-droite #marketing (...)

    ##surveillance

  • Contre l’obsolescence des smartphones et des machines à laver, l’indice de réparabilité devient obligatoire
    https://reporterre.net/Contre-l-obsolescence-des-smartphones-et-des-machines-a-laver-l-indice-d

    Depuis le 1er janvier, un indice de réparabilité doit figurer sur les descriptifs de cinq appareils, dont les smartphones et les machines à laver. Objectif : inciter les consommateurs à choisir des produits durables et les fabricants à privilégier l’écoconception. Reste à veiller à ce qu’il tienne ses promesses. Le smartphone que l’on est contraint d’abandonner parce que les mises à jour ont été arrêtées sur ce modèle. La machine à laver indémontable dont seule une pièce est usée, qui finit à la benne. Le (...)

    #smartphone #écologie #technologisme #obsolescence

  • Surveillance of Uyghurs Detailed in Chinese Police Database
    https://theintercept.com/2021/01/29/china-uyghur-muslim-surveillance-police

    Millions of Leaked Police Files Detail Suffocating Surveillance of China’s Uyghur Minority The order came through a police automation system in Ürümqi, the largest city in China’s northwest Xinjiang region. The system had distributed a report — an “intelligence information judgment,” as local authorities called it — that the female relative of a purported extremist had been offered free travel to Yunnan, a picturesque province to the south. The woman found the offer on the smartphone messaging (...)

    #WeChat #algorithme #CCTV #WeChatPay #payement #biométrie #facial #QQ #reconnaissance #religion #vidéo-surveillance #Islam #surveillance #données #Tencent #anti-terrorisme #discrimination #IJOP #smartphone (...)

    ##géolocalisation

  • Apple records most profitable quarter ever as sales soar amid pandemic
    https://www.theguardian.com/technology/2021/jan/27/apple-profits-latest-quarter-surge-pandemic

    Company announces sales for last three months of 2020 totalled $111.4bn, fueled largely by release of latest iPhones Apple finished 2020 with its most profitable quarter ever as sales of its high end iPhones, tablets and laptops soared amid the pandemic. The company announced that sales for the three months ending on 26 December 2020 totalled $111.4bn and it had made a profit of $28.7bn, 29% higher than the same period last year. The holiday period is a crucial time for Apple, accounting (...)

    #Apple #iPhone #smartphone #bénéfices

    https://i.guim.co.uk/img/media/b702a7309cb2e1e1143d77765c34483730d90fe6/0_0_3340_2004/master/3340.jpg

  • Cities to Untangle Traffic Snarls, With Help From Alphabet Unit
    https://www.nytimes.com/2016/03/18/technology/cities-to-untangle-traffic-snarls-with-help-from-alphabet-unit.html

    MOUNTAIN VIEW, Calif. — In a world where taxi rides are summoned with a button and where people have become reliant on mapping applications to get around town, a paradox has emerged : Technology companies know a lot more about a city’s traffic patterns than the city officials trying to solve the problem. On Thursday, the federal Department of Transportation announced a partnership with Sidewalk Labs, a unit of Alphabet, the same technology conglomerate that owns Google, that aims to funnel (...)

    #Alphabet #Google #SidewalkLabs #GoogleMaps #algorithme #WiFi #SmartCity #smartphone

  • Apple dépasse pour la première fois 100 milliards de dollars de revenus trimestriels
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/01/27/apple-depasse-pour-la-premiere-fois-les-100-milliards-de-dollars-de-revenus-

    Le fabricant d’iPhone a dégagé un bénéfice net de 28,7 milliards de dollars au premier trimestre de son exercice décalé 2020-2021, soit une hausse de plus de 29 % sur un an. Apple a fait part, mercredi 27 janvier, d’une forte progression de ses profits trimestriels ainsi que d’un chiffre d’affaires record, pour la première fois supérieur à 100 milliards de dollars (82,5 milliards d’euros). Le fabricant d’iPhone a dégagé un bénéfice net de 28,7 milliards de dollars au premier trimestre de son exercice (...)

    #bénéfices #5G #smartphone #iPhone #Apple

    • Intéressant (pour les gens qui fabriquent des sites Web) :

      Les autres produits-phares d’Apple ont également vu leurs ventes dopées, notamment l’iPad (+ 41 %, à 8,4 milliards de dollars)

      Ça pourrait être un effet Covid. Par exemple : terminal supplémentaire pour Netflix en confinement, support pour la visio scolaire…

      Mais c’est assez surprenant, parce que la part des tablettes dans les visites des sites Web ne cesse de se réduire comme peau de chagrin d’année en année (c’est assez frustrant, parce que souvent c’est un très joli format d’affichage quand on fabrique un site Web).

    • Juste pour l’anecdote, cela faisait presque 10 ans qu’on avait un iPad pour la consultation de sites web à la maison... Et cette année, on est passé à une tablette Android, parce que naviguer sur le web avec Apple est devenu un calvaire... entre Safari qui plante, et les bloqueurs de pub défaillants... c’était devenu inutilisable.