Face à cette situation, la mairie de Paris assure que le nombre de vélos n’est pas suffisant. 6000 doivent être remis en service avant la fin du mois, le service maintenance « monte en puissance ».
Un effrayant cimetière de vélo. À Villeneuve-la-Garenne, au nord de Paris, un grand hangar recueille des centaines d’épaves de Vélib’ en attente de réparation. À Alfortville, il y en a même un deuxième, pour les Vélib’ du sud de la capitale cette fois. Visiblement, ces deux centres ne sont pas de trop : 600 à 1000 vélos sont volés ou « privatisés » chaque semaine, assure Smovengo, entreprise en charge de faire tourner le nouveau réseau Vélib’. « Ce phénomène de dégradations volontaires nous a un peu pris de court », reconnaît au Parisien/Aujourd’hui en France Pierre Heyraud, directeur des opérations pour Smovengo. Après avoir été volés et parfois gardés quelques jours, la plupart de ces vélos sont en effet abandonnés, mais n’en ressortent pas indemnes loin de là...Certains terminent leur vie dans la Seine, d’autres se retrouvent roues tordues, freins arrachés, repeints ou encore brûlés, notamment.
« Dans les autres villes où nous avons des vélos, à Clermont, Montpellier, Helsinki, Moscou, ils n’en reviennent pas. Personne ne connaît autant de dégradations », note Pierre Heyraud. Selon lui, 60% des dégradations sont à mettre sur le compte du vandalisme. Naturellement, ce phénomène augmente à mesure que le réseau s’amplifie. Entre juin 2018 et juin 2019, le nombre de vélos sur le terrain est passé de 2000 à 11.500 et le nombre de courses quotidiennes de 3800 à 85.000. D’ailleurs, ce mardi, la barre des dix millions de courses dans l’année devrait être franchie, nous souffle-t-on. Enfin, sur l’intégralité du réseau, il y a trois fois plus de stations qu’il y a un an, couvrant un périmètre près de quatre fois plus grand.
2500 Vélib’ ont disparu pendant les samedis de manifestation
Pendant ce temps, à Paris, « le nombre de vélo n’est pas en rendez-vous », déplore Christophe Najdovski, adjoint d’Anne Hidalgo en charge des Transports. Il a ainsi demandé à Smovengo de « travailler sur la maintenance », chose que font actuellement 363 personnes, dont 87 appelées en renfort. Il y a un an, ils étaient 165. « On va monter en puissance », promet-on chez Smovengo. Objectif affiché : avoir 19.000 vélos disponibles à la fin du mois de juillet, contre 13.000 aujourd’hui. Ce sont principalement les vélos à assistance électrique (VAE) qui sont visés par ces prochaines injections. Pour atteindre cet objectif, il faudrait en réparer 850 par jour, à savoir 650 dans les deux centres de réparation au nord et au sud de Paris et 200 directement sur le terrain. Cela ne concerne bien sûr que les Vélib’ retrouvés par les maraudes de Smovengo. Depuis le lancement du service il y a 18 mois, 8800 vélos n’ont jamais été retrouvés, « dont 2500 liés aux manifestations », assure l’entreprise.