• En 2013, @lacite qualifiait #Mossak&Fonseca de « leader mondial dans la création de #sociétés_écran »...

    C’était un article de @FedericoFranchini, que vous pouvez découvrir ici :
    Entre la Suisse et l’Argentine, les circuits de la corruption reprennent du service

    Des banques et une fiduciaire suisse se retrouvent sous la loupe de la justice dans une affaire d’argent douteux portant sur 5 milliards de dollars. À la manœuvre, un entrepreneur argentin qui a fait fortune grâce au réseau des époux Kirchner. Le livre d’un journaliste argentin établi à Genève fait la lumière sur cette enquête.

    http://www.lacite.info/politiquetxt/suisse-argentine-circuits-corruption

    Paragraphe concernant #Mossak_&_Fonseca_

    Le montage a été reconstitué en retraçant l’histoire d’Helvetic Services Group, dont la première apparition dans les registres officiels argentins survient en 2007 : elle figure comme l’entité qui contrôle la totalité d’une société nommée Eyden Group LLC. Originaire du paradis fiscal étasunien du Nevada, Eyden Group LLC a été enregistrée en 2006 à Las Vegas par MF Corporate Services. Cette dernière est une filiale du bureau panaméen Mossak & Fonseca (M&F), sorte de leader mondial dans la création de sociétés de couverture. Dans le bulletin officiel argentin, la société qui administre Eyden Group LLC est une entité nommée Aldyne LTD ⁴. Cette dernière — dont le rôle est fondamental aux yeux des enquêteurs — a établi son siège dans le paradis fiscal des îles #Seychelles, où elle est dirigée par deux citoyens suisses et administrée par M&F. La consultation du registre officiel du Nevada permet au procureur d’identifier 148 compagnies ⁵ créées à Las Vegas entre le 30 juillet 2002 et le 15 octobre 2010, toutes enregistrées à la même adresse ; toutes ont été créées par M&F et sont administrées par Aldyne LTD.

    #histoire #panama_papers #panamapapers #évasion_fiscale #Suisse #Argentine

  • L’Europe confrontée au scandale « Panama Papers »
    http://fr.myeurop.info/2016/04/05/l-europe-confront-e-au-scandale-panama-papers-14512

    Daniel Vigneron

    11 millions de documents provenant d’un cabinet panaméen permettent à la presse mondiale de révéler les noms de centaines de milliers de fraudeurs du fisc. En #Europe, dirigeants politiques, hommes d’affaires, stars du foot sont sur la sellette.

    C’est la plus grosse fuite financière fournie à la presse par un lanceur d’alerte. lire la suite

    #EUROFOCUS #Allemagne #Espagne #France #Islande #Italie #Royaume-Uni #Russie #Ukraine #blanchiment #Cahuzac #Front_national #ICIJ #Marine_Le_Pen #Panama_Papers #paradis_fiscaux #Platini #RFI #sociétés_écran #sociétés_off_shore #Trust_fund

  • « Panama Papers » : Comment « Le Monde » a travaillé sur plus de 11 millions de fichiers
    http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/03/panama-papers-comment-le-monde-a-travaille-sur-plus-de-11-millions-de-fichie

    Le Monde et 106 médias internationaux ont commencé dimanche 3 avril la publication des « Panama Papers », série de révélations sur les #paradis_fiscaux. Pendant près d’un an, nous avons travaillé sur une gigantesque #base_de_données interne du cabinet panaméen Mossack Fonseca, l’un des leaders mondiaux de la domiciliation de #sociétés_offshore.

  • De la reproduction à la production
    http://revueperiode.net/de-la-reproduction-a-la-production

    Dans le féminisme, l’autonomisme, ou encore le marxisme urbain, la problématique de la reproduction sociale a été mise au centre du débat sur l’oppression capitaliste et les formes de résistance. Dans ce texte de 1977, l’anthropologue marxiste Claude Meillassoux revient sur la formation au sein des sociétés traditionnelles de rapports de classe fondés sur la reproduction sociale, à travers l’émergence d’un groupe des aînés et des cadets. Cette analyse met en lumière la centralité de la reproduction sociale dans l’émergence des classes sociales, sa co-dépendance avec la production économique, ainsi que les transformations des rapports de genre introduites par la colonisation et la pénétration du capitalisme au sein des sociétés de (...)

    #Uncategorized #anthropologie #sociétés_précapitalistes

  • « Aujourd’hui, toute société est une collection de diasporas »

    https://mars-infos.org/aujourd-hui-toute-societe-est-une-793

    Entretien avec Zygmunt Bauman

    Propos recueillis par Ricardo de Querol

    Texte original : El País, 9 janvier 2016.

    Traduit du castillan par Ferdinand Cazalis

    Auteur notamment de L’Amour liquide, De la fragilité des liens entre les hommes (2004), Vies perdues : La modernité et ses exclus (2006) et La Décadence des intellectuels. Des législateurs aux interprètes (2007), il propose dans cet entretien pour El País une critique des sociétés contemporaines minées par leur souci de sécurité et leur foi dans le progrès. Plus précisément, il analyse les pièges qui menacent les actuels mouvements politiques de gauche dans l’État espagnol, et la faillite politique des réseaux sociaux sur Internet.

    Les réseaux sociaux ont modifié les manières de protester des gens, ou leurs exigences de transparence. Vous êtes sceptique envers cet « activisme de canapé », et vous soulignez qu’Internet nous endort avec un divertissement bon marché. Plutôt qu’un outil de la révolution, comme le pensent certains, diriez-vous que les réseaux sociaux sont le nouvel opium du peuple ?

    La question de l’identité a été transformée, d’un donné c’est devenu une tâche : vous devez créer votre propre communauté. Mais une communauté ne se crée pas, vous l’avez ou pas ; ce que les réseaux sociaux peuvent créer, ce n’est qu’un ersatz. La différence entre la communauté et le réseau, c’est que vous appartenez à la communauté, tandis que le réseau vous appartient. Vous pouvez ajouter des amis et vous pouvez les supprimer, vous contrôlez les personnes avec qui vous êtes en lien. Les gens se sentent ainsi un peu mieux, puisque la solitude est la grande menace de cette époque d’individualisation. Mais sur les réseaux, il est si facile d’ajouter ou de supprimer des amis que vous n’avez pas besoin d’habiletés sociales, comme celles que vous développez lorsque vous êtes dans la rue, ou que vous allez au boulot, etc., quand vous rencontrez des gens avec qui vous devez avoir une interaction raisonnable (et sensible). Là, vous avez à faire face aux difficultés, vous devez vous impliquer dans un dialogue. Le Pape François a choisi de donner sa première interview à Eugenio Scalfari, un journaliste italien qui se revendique publiquement athée. C’était un signal : le dialogue réel, ce n’est pas de parler avec des gens qui pensent comme vous. Les réseaux sociaux n’apprennent pas à dialoguer, car il y est si facile d’éviter la controverse... Beaucoup de gens utilisent les réseaux sociaux non pas pour s’unir, non pas pour élargir leurs horizons, mais au contraire pour s’enfermer dans ce que j’appelle des zones de confort, où le seul son qu’on entend est l’écho de sa propre voix, où la seule chose qu’on voit est le reflet de son propre visage. Les réseaux sociaux sont très utiles, ils rendent des services très agréables, mais ce sont des pièges.

  • Opération caméra cachée d’une ONG pour dénoncer l’#argent_sale aux #Etats-Unis
    http://www.journaldemontreal.com/2016/02/01/operation-camera-cachee-dune-ong-pour-denoncer-largent-sale-aux-e

    Un membre de cette ONG s’est fait passer pour le représentant d’un ministre d’un pays de l’Afrique de l’Ouest ayant accumulé plusieurs millions de dollars en marge de concessions minières et souhaitant les transférer en toute discrétion aux Etats-Unis pour acheter un jet privé, un yacht ou une maison.

    « Nous avons délibérément créé une situation qui fait naître des soupçons », explique Global Witness sur son site internet.

    La totalité des avocats sondés —à l’exception d’un seul— se sont pourtant montrés bienveillants et ont suggéré à leur faux client de créer des sociétés anonymes aux Etats-Unis afin de dissimuler le patrimoine du ministre, assure l’organisation.

    « Vous créez une société au Delaware qui sera propriétaire du bien immobilier », indique l’un d’eux dans ces conversations filmées à leur insu et diffusées par Global Witness.

    Plusieurs Etats américains, dont le Delaware, offrent la possibilité de créer des #sociétés-écrans sans que le nom de leur bénéficiaire ultime ne soit connu et communiqué aux autorités.

    « C’est un des endroits dans le monde où on peut faire ça légalement », estime Global Witness.

    #blanchiment #escroquerie_légale

    • « La soumission de toute pensée aux médias »

      aussi là
      http://seenthis.net/messages/427247
      http://seenthis.net/messages/80086

      @unagi, @arno, @tintin, @mona, @bug_in
      @aurelien a donné ici il y a peu l’annonce de parution d’un nouveau volume de Deleuze préparé par David Lapoujade, Lettres et autres textes qui apporte un éclairage sur le travail de Deleuze après sa rencontre avec Guattari en #68.

      http://seenthis.net/messages/425737

      puis il a signalé sur ce même post un entretien avec David Lapoujade
      http://www.telerama.fr/idees/gilles-deleuze-est-mort-il-y-a-20-ans-il-n-est-toujours-pas-post-il-est-neo

      Quel aspect de son œuvre vous semble le plus en phase avec notre époque, vingt ans après sa mort ?

      Les analyses du capitalisme qu’il mène avec #Félix_Guattari – dans L’Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980) [tous deux surtitrés Capitalisme et schizophrénie ]. Guattari est vraiment un visionnaire, une montre en avance sur son temps, comme en témoignent les textes, d’une force incroyable, qu’il écrit seul, avant sa #rencontre avec Deleuze, en 1969. Bien sûr, le capitalisme a évolué depuis vingt ou trente ans, mais leur réflexion sur les « #sociétés_de_contrôle » semble plus que jamais d’actualité, comme s’ils avaient posé les contours du capitalisme actuel. Ils ont vu que nous étions entrés dans une époque où les individus sont moins assujettis aux règles d’une société disciplinaire que soumis à un contrôle continu, par l’intermédiaire des informations qu’ils émettent eux-mêmes de toutes parts. [et donc également ici même.] (...)

      Avec Guattari, tout change, le structuralisme cède la place à un machinisme généralisé. La philosophie devient pratique. J’aime beaucoup les passages où Deleuze écrit à Guattari : j’ai absolument besoin que vous m’expliquiez ceci ou cela. J’espère que cela tordra le cou à l’idée que Guattari est un complément gauchiste secondaire dans leur œuvre #commune.

      #impersonnel #psychothérapie_institutionnelle

    • Le #marketing a ses principes particuliers :

      1. il faut qu’on parle d’un livre et qu’on en fasse parler, plus que le livre lui-même ne parle ou n’a à dire. A la limite, il faut que la multitude des articles de journaux, d’interviews, de colloques, d’émissions radio ou télé remplacent le livre, qui pourrait très bien ne pas exister du tout.

      C’est pour cela que le travail auquel se donnent les nouveaux philosophes est moins au niveau des livres qu’ils font que des articles à obtenir, des journaux et émissions à occuper, des interviews à placer, d’un dossier à faire, d’un numéro de Playboy. Il y a là toute une activité qui, à cette échelle et à ce degré d’organisation, semblait exclue de la philosophie, ou exclure la philosophie.

  • Biopolitique, #sociétés de contrôle et rapport à l’autorité | #metahuman
    http://metahuman.fr/2015/04/09/biopolitique-societes-de-controle-et-rapport-a-lautorite

    « La deuxième moitié du XXème siècle a marqué un tournant dans le contrôle social que permet la #surveillance des populations » : une analyse de l’historique des sociétés et des moyens de contrôle des populations. La loi sur le renseignement ne serait elle que le dernier avatar de cette évolution ? Sur ce blog : « metaHUMAN est né de la volonté de comprendre le fonctionnement de nos sociétés, c’est-à-dire d’appréhender les interactions qui animent et relient les individus aux structures qui les déterminent »

    #controle #pouvoir

  • La théorie du complot : un banc public pour faire asseoir les peuples
    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5208934

    La théorie du complot : un banc public pour faire asseoir les peuples

    par Kamel Daoud
    Un autre ciel, un autre jour. Le fleuve le plus long du monde est Internet. Il coule hors du temps, d’un méridien à l’autre, gambadant sur les créneaux et les insomnies. De quoi y parle-t-on chez nous dans nos têtes ? du complot. Cette vaste théorie qui permet de ne rien faire, de juger le monde sans se juger, de parler pour ne rien dire et dire pour ne rien faire et accuser sans s’accuser et s’expliquer sans agir. La théorie du complot est la théorie favorite du monde dit « arabe », partout, depuis quelques temps. Tout ce qui se passe et se passera, selon les « complotophiles », est l’œuvre du sombre juif, du sionisme mondial, de l’Occident, des ennemis de l’islam ou du Club universel occulte, des forces noirs, des enfants de De Gaulle, de la CIA. Rien n’est notre faute à nous qui tuons nos terres par nos mains et nos crachats. Nous sommes tous manipulés et notre intelligence se limite à le signaler tout le temps au lieu d’en changer l’état. Car le théoricien de la « manipulation » ne fait rien contre la « manipulation » sauf répéter que c’est une manipulation. C’est une règle.

    Lire la suite : http://www.lequotidien-oran.com/?news=5208934

    #complots #idées #sociétés

  • Stream of Foreign Wealth Flows to #Elite New York Real Estate
    http://www.nytimes.com/2015/02/08/nyregion/stream-of-foreign-wealth-flows-to-time-warner-condos.html

    (...)

    Beaucoup de propriétaires représentent une partie des Américains riches : chefs d’entreprises et célébrités, médecins et avocats, entrepreneurs en technologie et traders de Wall Street.

    Mais le Times a également constaté une proportion croissante de riches étrangers, 16 d’entre eux au moins ayant fait l’objet d’enquêtes gouvernementales à travers le monde, soit personnellement, soit en tant que chefs d’entreprises. (...)

    (...)

    Ils ont été en mesure de faire ces achats de plusieurs millions de dollars sans que trop de questions ne soient posées grâce aux #lois des #États-Unis qui favorisent la circulation d’argent, en grande partie impossible à tracer, à travers des #sociétés_écrans.

    De grandes sommes s’écoulent sans surveillance partout dans le monde comme jamais auparavant - issues de la corruption, de l’évasion fiscale ou de stratégies d’investissement- et facilitées par une économie de plus en plus sans frontières et la prolifération des moyens de transfert et de dissimulation des actifs.

    (...)

    Le marché de l’immobilier haut de gamme est devenu de moins en moins transparent - et plus attrayant pour ceux qui à l’étranger possèdent des actifs qu’ils souhaitent garder secrets - alors même que les Etats-Unis poussent les autres nations à les aider à empêcher l’argent américain de sortir du pays pour éviter les impôts.

    (...)

    Les directives bancaires fédérales sont claires : « Les banques doivent prendre toutes les mesures raisonnables pour s’assurer qu’ils ne sont pas en train d’aider sciemment ou à leur insu à cacher ou transférer les produits de la corruption. » Cela signifie enquêter sur les clients pour déterminer s’ils sont « politiquement exposés »- fonctionnaires étrangers et leurs parents et associés - et émettre un « rapport de soupçon d’activité » si les clients transfèrent des sommes d’argent anormalement importantes.

    Mais ces contrôles ne sont pas nécessaires sur l’argent s’écoulant dans le pays a travers des sociétés fictives pour acheter de l’immobilier haut de gamme.

    (...)

    « Nous aimons l’argent », a déclaré Raymond Baker, le président de Global Financial Integrity, une organisation à but non lucratif de Washington qui surveille la circulation illicite d’#argent. "C’est aussi simple que cela. Nous aimons l’argent qui entre dans nos comptes et nous sommes loin de nous comporter comme nous le devrions à ce sujet".

    #blanchiment_d'argent #évasion_fiscale #cupidité

  • La fin de l’Université (2) : retour sur l’ULB
    http://diffractions.info/2015-01-11-la-fin-de-luniversite-2-retour-sur-lulb

    L’Université est à l’image de la société qui la façonne, et ce depuis longtemps. Il suffit pour cela de voir son évolution à travers les siècles. C’est un microcosme à part entière avec ses institutions, ses membres, ses cérémonies, etc. C’est aussi une entreprise, qui gère un nombre important de membres parmi son personnel et de #sociétés externes avec qui elle traite. L’Université est une sorte de fantasme, où l’on produit la science pour la Science, et où l’on entraîne les étudiants à avoir un esprit critique.

    #analyses #Cornelius_Castoriadis #insignifiance #ULB #université

  • Quand les États jouent avec leurs #lois fiscales
    http://www.lejdd.fr/Economie/Quand-les-Etats-jouent-avec-leurs-lois-fiscales-700712

    Entre 30 et 36 milliards d’euros d’#impôts sur les #sociétés et de #TVA évaporés par optimisation chaque année en #France. À l’aune de ces chiffres, le pays passerait presque pour un #paradis_fiscal. Le fruit d’une foultitude de niches et autres dérogations. Exemple : le cadeau fiscal de quelque 200 millions d’euros à l’#UEFA, instance dirigeante du football en Europe. Adopté cette semaine, l’article 24 du projet de loi de finances rectificative, prévoit d’exonérer les structures chargées de l’organisation en France d’une compétition sportive internationale. C’était le prix à payer pour obtenir le droit d’accueillir l’Euro 2016 organisé par l’UEFA a argumenté Patrick Kanner, ministre des Sports, en pointant les retombées économiques : entre 2 et 3 millions de visiteurs, dont 1 million d’étrangers, entre 15 à 20.000 embauches dans le BTP. La France a aussi immunisé en 2008 les investissements qatariens et, depuis, ceux de la plupart des pays du Golfe en exonérant d’impôt les plus-values immobilières et les gains en capital réalisés par les puissances pétrolières sur les biens acquis en France. Autre régime compétitif : le crédit impôt recherche (CIR) qui permet à une entreprise de déduire de ses bénéfices 30% des dépenses de recherche jusqu’à 100 millions d’euros. « Toutes ces dérogations exaspèrent ceux qui payent les impôts plein pot mais elles ont souvent en France comme dénominateur commun une forme de chantage à l’emploi », juge le chercheur Éric Vernier, auteur d’un ouvrage sur la fraude fiscale*.

    (...)

    En un peu plus de trente ans, les grandes firmes américaines ont accumulé plus de 2.000 milliards de dollars dans leurs filiales étrangères, à l’abri du fisc qui les taxerait à 35% s’ils étaient rapatriés. Cet exil fiscal fait l’objet de mesures restrictives depuis le mois de septembre. Objectif : dissuader les #multinationales de délocaliser leur siège dans les pays plus attractifs, un système connu sous le nom de tax inversion (inversion fiscale) outre- Atlantique. « Cela a permis aux groupes américains d’acquérir à bon compte des joyaux européens. C’est une forme de patriotisme économique inversé qui a servi les #intérêts des #États-Unis pendant plus de trente ans », analyse Stéphane Pellet, fiscaliste en France et au Luxembourg.

  • La #contribution #sociale de #solidarité des #sociétés, l’ #impôt que Bercy serait prêt à supprimer
    http://www.usinenouvelle.com/article/la-contribution-sociale-de-solidarite-des-societes-l-impot-que-bercy-

    Le Medef réclame la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) à l’issue des Assises de la fiscalité. Gain pour les entreprises : 5,6 milliards d’euros.

    C’est l’option qui a la faveur du Medef pour baisser la fiscalité des entreprises. Lors des Assises de la fiscalité des entreprises, dont les quatre groupes de travail doivent rendre leurs rapports la semaine prochaine, l’organisation patronale a milité pour la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). « Pour restaurer les marges des entreprises, il faut reconstituer les profits. Enlever la C3S est la première priorité », a défendu Pierre Gattaz, lors de sa conférence de presse mensuelle.

    Pour le patronat, la C3S souffre d’un inconvénient majeur : elle fait partie de ces taxes sur la production assises sur le chiffre d’affaires et qui ne tiennent donc pas compte de la rentabilité ou non des entreprises. Sa suppression représenterait pour les entreprises un gain brut de 5,6 milliards d’euros.

    Elle ne profiterait cependant pas à toutes. Seules les entreprises qui réalisent plus de 760 000 euros de chiffre d’affaires annuels sont soumises à la C3S. En 2013, près de 310 000 entreprises étaient dans ce cas de figure - sur 1,6 millions d’entreprises en France environ - et ont versé l’équivalent de 0,16 % de leur chiffre d’affaires.

    Augmenter le rendement de l’impôt sur les sociétés

    En 1970, la C3S avait été créée pour financer le régime social des indépendants, structurellement déficitaire. Une partie est également affectée à la branche maladie des exploitants agricoles. Depuis 2004, une contribution additionnelle – représentant près d’un milliard d’euros de collecte en 2013 – a aussi été ajoutée afin de redresser les comptes de la sécurité sociale. Depuis la réforme des retraites de 2011, celle-ci finance désormais le fonds de solidarité vieillesse.

    Pour les entreprises et les industriels, la suppression d’une taxe sur la production aurait un double intérêt. En dopant les bénéfices réalisés par les entreprises, cette mesure augmenterait automatiquement le rendement de l’impôt sur les sociétés. « Le gouvernement a ainsi une marge de manœuvre pour baisser un peu le taux facial de l’IS qui pèse sur l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers », argumente le groupe des fédérations industrielles.

    #Medef
    #C3S contribution sociale de solidarité des sociétés
    #fiscalité
    #entreprises

  • #Stérilisation | 1+1=salade ?
    http://madeinearth.wordpress.com/2013/12/28/sterilisation

    Il me semble qu’une des caractéristiques des #sociétés_agricoles et bien plus encore de la #société_industrielle est celle de la stérilisation, qui prend souvent la forme de l’éradication. Cette pratique est souvent très énergivore et peut se révéler contre-productive.

    Une démarche opposée à la stérilisation, et que l’on aurait intérêt à intégrer dans notre « kit #post-industriel », est celle de « l’#évolution contrôlée ». Elle consiste à mettre en concurrence l’objet que l’on veut contrôler avec un objet équivalent mais qui nous est plus favorable. On passe d’une relation de prédation entre cet objet et nous à une relation de compétition entre deux « objets ».

    Quelques petits exemples que j’ai décelés, il doit y en avoir bien plus :

    En #agriculture, on cherche à éradiquer les « mauvaises herbes » du sol par un labour. Le labour met des graines d’adventices à la surface et laisse le sol à nu, créant ainsi les conditions idéales d’une nouvelle « invasion » de « mauvaises herbes ». Sachant par exemple que les graines d’amarante ont une durée de germination de +80ans, le combat est perdu d’avance, celui qui retourne le sol le fera toute sa vie, que ce soit en industriel chimique, en industriel bio, ou dans le potager. L’évolution contrôlée utilisée par la #permaculture consiste ici à mettre en place un système mature qui sera stable, en commençant par mettre en place ces fameuses adventices qui sont le premier échelon d’un des cycles climaciques. Une autre méthode, si l’on veut cultiver des légumes annuels consiste à mettre un paillis (mulch) pour mimer le sol du climax forestier et empêcher la germination des graines.

    En agriculture chimique ou bio, on cherche à supprimer les attaques fongiques en balançant du fongicide sur les feuilles d’arbres fruitiers. Alors que la canopée des fruitiers abrite une palette de « champignons arboricoles » qui sont en compétition avec les champignons pathogènes. Sulfater va tuer cette coalition des canopée, ouvrant le champ aux champignons pathogènes. Michael Phillips dans The Holistic Orchard donne un programme de pulvérisations de préparations qui boostent les alliés avant l’arrivée des maladies fongiques (malheureusement à base d’huile de neem et d’algues, mais on peut envisager des pulvérisations d’ortie ou de thé à compost qui ont eu un certain succès sur la vigne dans certaines publications scientifiques).

    Les #champignons sont aussi la cause de chancres sur les fruitiers ou les arbres à noix . L’exemple le plus connu étant le chancre qui a décimé les châtaigniers nord-américains. Ici la technique de stérilisation est un petit concentré de la société industrielle. Pour protéger les châtaigniers de l’infection, le service chargé des forêts les a tous coupés pour en faire du bois d’œuvre, générant ainsi pas mal de profit. Plus d’arbres, plus de problème. #Paul_Stamet, dans Mycellium Running, offre un autre exemple d’évolution contrôlée pour lutter contre les chancres, qui est d’inoculer les zones à risque avec d’autres champignons pour créer une compétition au désavantage du chancre. Par exemple le champignon appelé Honey fungus en anglais (Armillaria) à la vie dure face au genre Hypholoma.

    La stérilisation, la « vraie » (même si maintenant on stérilise aussi les sols au premier degré), des aliments est très récente, et à remplacé la fermentation dans notre société industrielle. La #fermentation permet de diriger la « #succession_écologique » des #bactéries et champignons, en introduisant les ferments voulus en grand nombre, et en orientant le milieux pour booster cette succession spécifique (sel, alcool, acidification, sucre …). La stérilisation cherche au contraire à supprimer toutes les bactéries, ce qui est très efficace si elles sont bien toutes détruites par la chaleur. Mais si une bactérie néfaste particulièrement coriace parvient à échapper à l’éradication totale, elle trouve le champ libre pour se multiplier. #Sandor_Ellix_Katz, dans The Art of Fermentation, nous apprend que c’est ce qui se passe avec Clostridium botulinum, la bactérie responsable du botulisme. Il peut falloir jusqu’à 11h de stérilisation à 100°C pour détruire tous les spores. Si ça ne marche pas complètement, la bactérie se retrouve dans un environnement anaérobie sans compétition, les conditions idéales. A comparer avec un environnement acide peuplé de bactéries « amies » acidophiles.

    Le complémentaire des ferments dans les aliments sont les bactéries dans nos intestins. Là aussi les « bonnes » bactéries sont en compétition avec les « mauvaises », et comme le notre une publication scientifique, elles nous procurent une défense en « entrant en compétition avec des pathogènes extérieurs sur les niches écologiques et les substrats métaboliques ». Or cette flore bactérienne est complètement détruite par les #antibiotiques, et l’impact peut durer jusqu’à 2 ans.

    Pour changer de domaine, je vois aussi mon #athéisme « historique » comme une stérilisation de la #spiritualité. Mais je réintroduis petit à petit les bons ferments…

    Peut être que cette démarche est un « #pattern_thinking » intéressant à appliquer dans une situation ou un élément nous gêne.

  • De la fausseté des variétés anciennes de #légumes
    http://www.dumieletdusel.com/archives/2013/11/06/28376387.html

    Cependant il existe vraiment des variétés anciennes, me rétorquerez-vous, avec raison. Prenons par exemple les fameuses tomates cœur de bœuf. Cette variété est effectivement ancienne, c’est une grosse tomate très irrégulière, très charnue et parfaitement invendable dans la grande #distribution car elle ne supporte pas les chocs une fois qu’elle est à maturité. Comme il y a un regain d’intérêt du public pour ces tomates ayant beaucoup de goût, que croyez-vous qu’’ont mijoté les industriels, les petits malins Savéol et compagnie ? Eh bien ils ont recréé une pseudo tomate cœur de bœuf, qui ressemble vaguement à l’autre parce qu’elle est côtelée, mais un œil averti la reconnaît tout de suite car trop régulière. Elles ont toutes la même tête et la même taille. De plus, à la coupe, on voit qu’elle est creuse alors que la vraie est pleine et charnue. Et au goût... c’est tout simplement lamentable. La cœur de bœuf industrielle est une menteuse !

    #agriculture #consommation

    • @aude_v oui et derrière cette approche libertarienne Kokopelli c’est aussi pas mal de business, c’est assez triste.
      Leur gros bouquin « les semences de kokopelli » (que j’avais acheté dans mon enthousiasme de l’époque), mi catalogue, mi manuel de production de semences avec 2-3 conseils de culture, dont rien ne justifie le prix.
      Les marges énormes de leurs sachets de graines rémunérés quelques centimes à leurs producteurs respectifs.
      Les nombreux voyages annuels de leur président (à vie ?) en Inde (que je mets en lien aussi avec les positions de ce dernier quant au réchauffement climatique).

      Depuis quelques années, pour ce que je n’autoproduis pas je me fournis chez Biaugerme http://www.biaugerme.com, chez qui l’adéquation discours-pratique est d’un autre ordre.
      Et deux réseaux non commerciaux plus locaux que je connais un peu directement ou indirectement : http://www.haziensarea.org/index.php/eu.html au Pays Basque et http://biodiva.free.fr/spip2/index.php3 dans le Quercy-Rouergue.

    • Ce qui me dérange c’est la sacralisation des anciennes variétés de légumes ou de fruits. Ces variétés ne sont pas forcément meilleures ou plus résistantes parce qu’elles sont anciennes.

      Ca se voit dans la critique de Kokopelli où les travaux de Tom Wagner sont snobé alors qu’il fait un travail peut être capital pour créer des variétés de pommes de terre fertiles qui peuvent être reproduites par graines pour supprimer les virus au lieu d’utiliser des techniques high-tech de laboratoire.

      Maintenant on comprend mieux comment tout ça marche et il y a des techniques pointues accessibles aux amateurs (voir Breed your own vegetables varieties de Carole Deppe). Il serait dommageable de croire qu’on ne peut pas faire mieux que les anciens. Des tas d’amateurs tentent de rendre fertiles des ails ou des tubercules des Andes, de transformer les scorsonères en des salades vivaces, de rendre les pastèques vivaces ...

    • @nicolasm

      Ces variétés ne sont pas forcément meilleures ou plus résistantes parce qu’elles sont anciennes.

      Y’a quand même quelques chances si elles ont survécu qu’il y ait de bonnes raisons gustatives productives ou pour la résistance aux maladies. Sinon cultiver la diversité ne nuit jamais, les différences entre deux tomates comme la Crimée et la St Pierre ou la productivité de la petite poire jaune te permettent aussi différents usages culinaires.

      Tant mieux si on assiste à un effet de mode ’graines anciennes’, pourvu que cela dure et s’étende car la règle dans les potagers de campagne est plutôt roundup, engrais, tue-limaces et graines de supermarché…
      Un conservatoire de graines n’est pas forcément rempli de conservateurs et les conserves de légumes anciens peuvent même être fraîches :)
      L’un n’empêche pas l’autre, on peut tester de nouvelles plantes et utiliser des anciennes.

      L’inquiétude de perdre des graines anciennes a des fondements réels, ne serait-ce que la disparition de la paysannerie et faire mieux que les anciens est un terme curieux, de quels anciens parles-tu ? Vers quel progrès tendre ?
      J’aimerais connaitre l’Histoire du potager et savoir pourquoi en si peu de temps on a perdu la connaissance des plantes et de leur culture. En moins d’un siècle, on a bousillé la culture du sol, le vin des égyptiens était un remède aujourd’hui c’est plutôt du poison.

      #progrès #modernité

    • @touti, je ne suis pas contre les variétés anciennes hein, surtout pas. Mais je vois dans les milieux #écologie, #bio et #permaculture une sorte de filtre où ancien = bien, et moderne = mal.

      Les variétés anciennes sont importantes en tant que telles, et en tant que base génétique pour de nouvelles variétés. Les variétés anciennes n’ont pas forcément étaient sélectionnées pour le meilleur goût, ne sont pas forcément résistantes aux maladies ayant muté récemment ou importées, et pour certaines espèces les variétés traditionnelles étaient « juste » le résultat de sélection des plus performantes et des traits dominants dans les croisements (pour les cucurbitacées par exemple). Et elles ont été sélectionnées dans (et pour) des conditions de cultures certes non industrielles mais à l’ancienne, et il pourrait y avoir des variétés (à développer) plus adaptées à une culture en permaculture (sol paillé, polyculture d’espèces ...).

      En bref, je voulais dire que les variétés anciennes sont une bonne base, mais pas forcément le Graal.

    • moderne=mal
      Oui, tout à fait, et je pense que cette méfiance se justifie. La notion de modernité n’est pas constituée du respect du cycle naturel, de la vie, de la lenteur, de la capacité d’observer avant d’agir. L’idée même de progrès est aussi à remettre en cause parce qu’il y a tellement de choses à (ré)apprendre avec humilité.
      Tu parles de permaculture, mais ce n’est pas un point de vue théorique, c’est une pratique longue et laborieuse avant de porter ses fruits, un état d’esprit assez éloigné de la technicité moderne au rendu immédiat. #Emilia_Hazelip racontait comment avoir des abricotiers de 800 ans, pourtant ils ne peuvent exister que si on a la capacité d’envisager que ce que l’on plante aujourd’hui est pour un futur inconnu.

    • @touti
      La modernité et le progrès portent en eux tout un bagage idéologique fort justement analysé par la #décroissance. Cela dit il serait très dommageable de se priver de ces deux notions pour envisager un futur meilleur :
      – Modernité : nos actions s’inscrivent dans un cadre, des connaissances, une urgence, des techniques, des matériaux qui n’étaient pas les mêmes que dans les générations précédentes
      – Progrès : oui on peut faire mieux que nos ancêtres, et j’espère qu’on le fera car la vie n’était pas spécialement rose. On peut organiser d’autres formes de (non-)gouvernance, redéfinir la propriété de la terre, mettre en place de meilleurs systèmes agricoles (#permaculture, #keyline_system, #élevage_leader_follower, l’#holistic_management, #restoration_agriculture), on a encore la technologie pour faire du terrassement, facilement pour mettre en place des systèmes d’#aquaculture, peut être bientôt des #céréales_vivaces, le meilleur des espèces et variétés de tous les continents. Alors oui il faut regarder en arrière et prendre tout ce qu’il y a pu y avoir de bon pour notre futur post pétrole (et il y en a eu des tas, bien obligés), mais surtout faire un hybride avec ce qu’il y a de bon dans nos sociétés modernes (y en a) et chez les #sociétés_primitives. Sinon je ne suis pas sûr qu’on y arrive, et surtout que ce soit un truc enthousiasmant pour les jeunes générations. #blabla

    • @nicolasm monter des salades pour permettre aux jeunes générations de croire que l’avenir est enthousiasmant c’est pas trop ma tasse de thé, sur qu’il faudrait un truc plus fun que Fukushima.
      Quand tu dis modernité et progrès et que tu cites derrière tous ces modes de culture qui permettent de restaurer la terre parce qu’elle est devenue désert, de la respecter, d’éviter de la gorger de saloperies, d’être en harmonie avec les autres, je ne vois pas bien ce qu’il y a de moderne à part que cela se passe aujourd’hui. Je suis bien d’accord qu’il faut réparer les conneries et tenter de faire un peu mieux que FNSEA et PACA réunis…
      mais c’est pas de la modernité, c’est juste une nécessité essentielle.

    • Si tu ne vois pas ce qu’il y a de moderne à faire reculer le désert et vivre en harmonie avec les autres, je t’encourage à regarder l’histoire de la dernière centaine de siècles, tu pourras y déceler un cycle récurent de montée d’une civilisation, de déforestation, d’érosion des sols, de dégradation des voies navigables et d’irrigation, de salinisation, et de crash de la civilisation en question.

      Et si tu te renseignes mieux sur les techniques que j’ai citées, tu verras quelles sont des avancées, parfois révolutionnaires, et qu’elles datent d’un siècle maxi, souvent de moins de 50 ans.

      Et tu peux utiliser un ton plus courtois au passage, ça pourra pas faire de mal

    • Je suis moi aussi très réservée sur les vocables « progrès » et « modernité » qui revoient véritablement à tout un tas de technologies ou de pratiques qui n’ont pas apporté le bonheur, loin s’en faut. Je préfère parler d’#agriculture_heureuse, non pas parce que les paysans s’éclatent en désherbant mais parce qu’elle est vertueuse à tout point de vue. Pour les rendements, l’environnement, le paysans, les animaux, etc. Que se soit « nouveau » ou pas, comme dans le marketing, on s’en fout, et on s’en fout d’autant plus que les techniques agricoles s’appuient le plus souvent sur des pratiques antérieures. L’agriculture est le premier logiciel libre et qu’elle le reste.

    • Mais il ne s’agit pas de sacraliser des variétés anciennes parce qu’elles sont anciennes, mais de pérenniser celles d’entre elles qui ont fait leurs preuves parce qu’elles sont délicieuses au goût, faciles à reproduire et à s’adapter.

    • @nicolasm il n’y a rien de méprisant dans mes propos, si ce sont les salades qui te gênent, désolée si ça t’a perturbé, mais elles me font rire. Il y a tellement de croyances dans la modernité et le progrès, même s’il y a peut-être mésentente sur le vocabulaire, que je me méfie de ce que cela véhicule.
      J’ai regardé avec intérêt les modes agricoles que tu dis modernes, certaines dont j’ignorais le nom sont très intéressantes mais je ne vois rien qui n’ait été pensé et fait auparavant. Les techniques modernes ne sont pas pour moi de cet ordre, le pourcentage de terres en permaculture ou en bio est mineur, la modernité pousse le bio vers l’industrialisation et bien loin de la pensée de l’écologie politique. L’#ethnobotanique est une science passionnante, elle permet de comprendre les interactions entre les sociétés humaines et les plantes.
      Si la modernité nous permettait de vivre les uns avec les autres plus harmonieusement et de faire reculer le désert j’y adhèrerai volontiers, malheureusement notre lien avec la nature est de plus en plus lointain. Tu as la chance d’évoluer dans un milieu qui requestionne ces rapports et tente de se rapprocher de cette connaissance, profites en bien.

    • @odilon on est d’accord sur les anciennes semences, même si je pense que les grainetiers les trouvent très peu performantes, et veulent plus contrôler les flux de distribution que le patrimoine génétique des anciennes variétés (dont ils ont un accès complet).

      @touti je t’assure que ces concepts n’existaient pas avant, et que du coup ils méritent toute notre attention car sinon on retournera dans une agriculture à l’ancienne qui avait aussi beaucoup de défauts.

      Par exemple l’Holistic management est une stratégie qui peut être mise en place très facilement grâce à une technologie moderne (les clôtures électriques facilement bougées par une seule personne + batterie + panneau solaire éventuel).


      Faut-il rejeter cette méthode d’élevage à cause de cette technologie moderne, voir de pointe ?

    • @nicolasm

      Faut-il rejeter cette méthode d’élevage à cause de cette technologie moderne, voir de pointe ?

      Mazette, tu penses que poser des piquets électriques solaires est une technologie moderne de pointe ?

      Respect du cycle de la terre, association de plantes, méthodes d’irrigation, jachère, culture en terrasses, sans labour, mulch, restauration des terres ne sont ni modernité ni progrès, ou nous n’avons pas la même définition du mot, tout cela existe depuis longtemps, le seul progrès est que l’on admet tout juste la nécessité de repenser notre rapport destructeur avec la nature, c’est bien l’essentiel.
      Avant les clôtures électriques existaient d’autres séparateurs pour les terres, par exemple pour effectuer les rotations de pâturages, comme des murets ou des haies, ou les fils de fer barbelé.

      Pas d’inquiétude, l’agriculture à l’ancienne ne reviendra jamais, #Goldsmith de la revue « The Ecologist » disait que cultiver en marge du monde agricole actuel sans prendre position globalement était impossible car nous subissons les pluies acides, les engrais des voisins, les ogms et les marchés boursiers.

      La modernité permet d’aller vite, d’accélérer des cycles, de réduire la main-d’oeuvre, de rentabiliser des investissements en les planifiant et d’étudier rationnellement et scientifiquement le possible futur. Cela conforte même, nécessité humaine oblige, l’idée que l’on fait mieux qu’avant.
      Sous ce prétexte de modernité et de progrès qui reste toujours aussi vendeur (sauf dans le milieu que tu décris en bio et permaculture qui doute de la modernité en elle même) on a acculé les agriculteurs à s’endetter, à déverser des pesticides, des engrais et, entre autres, à supprimer les haies pour aboutir à l’inverse de l’#agriculture_heureuse, au point que les suicides sont légions et que la paysannerie disparait. Par contre on peut employer un seul mexicain qui en une journée pourra poser 3ha de clôtures.

      Nature pas moderne :

    • @nicolasm, seenthis n’est vraiment pas un lieu pour la parano, ici on apprend à se connaitre, ou pas.
      Je pense défendre dans la vraie vie, par mes actes, des modes de vie plus écologique, au sens politique et pratique du terme. Je me heurte régulièrement à ceux qui dénigrent les semenciers de graines anciennes, aux artisans qui refusent d’utiliser la chaux à la place du ciment, aux villageois qui détruisent des murs de 300 ans d’âge pour construire des parkings, aux jeunes qui se disent ébénistes et qui coupent des poutres en chêne pour en faire des buches.
      Tous ces gens ont en commun de faire cela au nom de la modernité et du progrès et de persévérer en méprisant ouvertement ceux qui font autrement, pire parfois je tombe sur des industriels qui défendent ces méthodes ’modernes’ coûte que coûte, là, je sais plus facilement que c’est pour le fric.
      C’est pour cela que je te disais que tu as de la chance d’évoluer dans un milieu sensible à ces questions, parce que c’est une petite minorité en face de modes barbares.
      Tu n’as pourtant pas l’air de parler de modernité de la même façon, tant mieux, mais qui me le dit, sinon toi même lorsqu’on te pousse dans tes retranchements ;)

  • Les cadeaux fiscaux aux entreprises se multiplient en Europe - LExpansion.com
    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/les-cadeaux-fiscaux-aux-entreprises-se-multiplient-en-europe_407

    Le budget 2014 du gouvernement, dont l’examen a commencé ce mardi à l’Assemblée, suscite de vifs débats en France : l’opposition dénonce un matraquage fiscal, la majorité s’inquiète pour le pouvoir d’achat des classes modestes et moyennes. Au coeur de la polémique : quelque 10 milliards d’euros d’impôts supplémentaires pour les ménages l’an prochain, tandis que les entreprises bénéficieront d’une baisse équivalente de leurs impôts grâce au crédit d’impôt compétitivité.

    >> En savoir plus : Budget 2014 : des hausses d’impôts évidentes, des cadeaux fiscaux peu visibles

    « Le budget 2014 sera encore dur pour les Français, reconnaît Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée. Les entreprises sont favorisées et cela nous pose problème. C’est le choix du gouvernement de faire un effort sur l’offre productive. Mais c’est le dernier budget aussi favorable aux entreprises au détriment des ménages que nous accepterons de voter », prévient le député de l’Essonne.

    La France n’est pas la seule à mener une politique fiscale favorable aux entreprises. Le gouvernement italien a adopté mardi soir un projet de budget pour 2014 prévoyant une baisse de la fiscalité sur le travail afin de soutenir la reprise économique espérée vers la fin de l’année : 5 milliards d’euros d’allègements fiscaux sur trois ans pour les travailleurs et 5,6 milliards pour les entreprises.

    #économie
    les #cadeaux-fiscaux aux #entreprises se multiplient en #Europe
    #impôt sur les #sociétés

  • On peut dire sans hésitation que le vrai fascisme, c’est le pouvoir de cette société de consommation

    Pier Paolo Pasolini

    http://www.dailymotion.com/video/xt5e47_pasolini-fascisme-et-societe-de-consommation_webcam


    Une excellente analyse par Max Leroy
    http://ragemag.fr/pasolini-et-le-fascisme-de-la-consommation-25786

    Le régime instauré par le Parti national fasciste était, à l’image de son Guide, bouffon, grotesque et obscène : quincailleries antiques, aigles en feuilles d’or, parades de carnaval et gestuelle pathétique d’un chef d’orchestre sans génie. Et #Pasolini d’estimer que les deux décennies de tyrannie n’eurent au final qu’un impact réduit sur le peuple italien : l’âme du pays n’en fut pas transformée dans ses profondeurs. « Les différentes #cultures particulières (#paysannes, #sous_prolétariennes, #ouvrières) continuaient imperturbablement à s’identifier à leurs modèles, car la répression se limitait à obtenir leur adhésion en paroles. » Le #consumérisme, qu’il identifiait donc à une nouvelle forme de #fascisme (en ce qu’il pénètre les cœurs du plus grand nombre et ravage durablement, sinon irrémédiablement, les #sociétés qui lui ouvrent les bras), se montra en réalité bien plus destructeur : « Aucun #centralisme_fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de #la_société_de_consommation. Le fascisme proposait un #modèle #réactionnaire et monumental mais qui restait lettre morte. De nos jours, au contraire, l’adhésion aux modèles imposés par le centre est totale et inconditionnée. On renie les véritables modèles culturels. L’abjuration est accomplie. On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’#idéologie_hédoniste voulue par le nouveau #pouvoir est la pire des #répressions de l’histoire humaine. »

    Sous couleur de #démocratie, de #pluralité, de tolérance et de bien-être, les #autorités #politiques, #inféodées aux #pouvoirs #marchands, ont édifié un système #totalitaire sans nul autre pareil. L’Histoire est facétieuse lorsqu’elle se rit des paradoxes : Mammon réalisa le rêve de Mussolini. En #uniformisant tout un peuple, le premier mena à bien les desseins les plus fous du second, qui ne sut ni ne put aplanir l’Italie sous les bottes d’un Empire. « Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de #communication et d’#information (surtout, justement, la #télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais. »

    (...)

    L’ouvrage #Divertir pour #dominer (2010) a justement mis en relief « l’ampleur et la sophistication des procédés mis en œuvre par les #industries dites #culturelles pour forger les consciences aux valeurs de l’#hypercapitalisme » : #massification_des_désirs (via l’#endoctrinement_publicitaire), grégarisation sous couvert d’#individualisme, appauvrissement du #lien #social, #mimétisme collectif, #aliénation des #consciences… Ce #dressage généralisé est notamment rendu possible par la #télévision, que Pasolini percevait comme un instrument « #autoritaire et répressi[f] comme jamais aucun moyen d’information au monde ne l’a été » (à l’évidence, le téléviseur n’asservit pas en soi et il serait sans doute possible d’en faire un usage émancipateur s’il ne se trouvait pas « au service du Pouvoir et de l’#Argent »).

    (...)

    Le succès du #régime_consumériste tient en ce qu’il n’a pas recours aux matraques, chères aux gouvernements autocratiques (des monarchies à l’URSS), pour #dresser ses #domestiques. La mise au pas est assurée sans que le sang ne soit versé. #Servitude_volontaire, ou presque : le #capitalisme à la papa, #bourgeois et bedonnant, cigare d’une main et fouet de l’autre, sent la naphtaline ; le voici lifté et relooké, hype et in, cherchant à susciter partout le #désir de ses #sujets. « La fièvre de la #consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé », énonçait Pasolini en 1974. Un ordre qui, pour reprendre la formulation de Dufour, « réduit l’humanité à une collection d’individus calculateurs mus par leurs seuls intérêts rationnels et en concurrence sauvage les uns avec les autres » (Le Divin Marché) : les églises se sont vidées au profit des centres commerciaux, le salut individuel passe par les biens matériels et les peuples cèdent la place aux troupeaux…

    (...)

    Pasolini s’étonnait, dans ses Lettres luthériennes (sous-titrées Petit traité pédagogique), de l’absence de réactions des #communistes et des #antifascistes, au cours des années 60 et 70, face à l’#hégémonie_marchande et à la #standardisation de l’espèce humaine – #mutation_anthropologique à ses yeux historiquement unique. Cette évolution, que l’on prenait soin de nommer « développement », le répugnait tant qu’il alla jusqu’à utiliser, de façon polémique et nécessairement ambiguë, le terme de « génocide » afin de mettre en évidence le caractère criminel d’un tel #système #économique. Le torrent #ultralibéral et #productiviste charrie l’#éradication des #cultures, des modes de vie, des #particularismes et des #valeurs #millénaires, transformant ainsi les #humains en « #automates laids et stupides, adorateurs de fétiches ». Il signe la mise à mort du petit #peuple cher à l’#écrivain – ce peuple des faubourgs et des champs, des nippes reprisées et des mains râpées, ce peuple qu’il conviait à sa table, autour d’une rime ou d’un tournage.

    Bibliographie :

    –Les écrits corsaires (lecture indispensable) collection Champs-Flammarion

    –Les lettres luthériennes collection Points

    #Capitalisme #Libéralisme #Fascisme #Pier_Paolo_Pasolini #Livres #Vidéo #Italie

    • Je pense pas qu’on puisse dire que le consummérisme est une nouveau fascisme. Le pouvoir des industries culturelle est grand, et il peu être au service de différentes idéologies. Point. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas l’hédonisme le coupable, ou le fait que les gens consomme (car ils ont des besoins, ou qu’on leu fait croire), mais bien, qu’il y a des gens qui empêche d’accéder a ce qu’on a besoin par d’autres moyens que la consommation (comme le partage du travail et de la production) et que des gens organise des besoins a partir d’une « bonne capacité » à gérer notre environnement en faveur de leurs intérêts.
      Je crains qu’il y est en fait bcp d’aspect réactionnaire dans ces confusions sur le « consummérisme ».

  • Le triomphe de la technique sans culture et de la rationalité du rendement... Un monde suffocant, clinique, productiviste désincarné, et déshumanisé !
    Cela donne une résonance vide et glaciale dans notre rapport à ce que nous produisons.
    Le film est suffocant, esthétisant jusqu’à l’excès mais le résultat est fascinant comme pris dans une spirale ou ce que l’on nous donne à voir n’est rien d’autre que le monde tel qui se construit et s’impose à tous ?

    Notre pain quotidien(2007) un film documentaire de Nikolaus Geyrhalter
    http://www.dailymotion.com/video/xfuup9_notre-pain-quotidien-1-5_news?search_algo=2

    Une analyse du documentaire par Cédric Mal
    http://cinemadocumentaire.wordpress.com/2011/02/10/notre-pain-quotidien-nikolaus-geyrhalter

    La #production #alimentaire #industrielle, cela va de soi dans nos #sociétés #modernes, connaît ce qu’il se fait de mieux en matière technologique. Question de #rentabilité #économique. Nikolaus Geyrhalter s’équipe aussi de ce qu’il se fait de mieux de matériel numérique Haute Définition pour dépeindre en de puissants tableaux ces lieux étranges, beaux et horribles à la fois, dans lesquels se fabrique chaque jour #notre_pain _quotidien. Des #élevages de poulets aux #abattoirs, des #serres aux #usines de #conditionnement de #fruits, c’est l’intégralité du #processus de #transformation #alimentaire qui défile dans ce #film dénué de commentaires et d’interviews.
    A l’extérieur, le grand angle systématique laisse le champ libre à l’horizon pour composer des #plans terriblement ouverts. Le #cinéaste filme des #paysages monumentaux qui s’étendent à perte de vue et de nuit. Les usines, vastes et #futuristes ensembles lumineux, semblent #irréelles. On pénètre souvent dans ces endroits en plongée, et les choses n’en deviennent que plus indiscernables. Les #vaches ne ressemblent à des vaches et les #cochons à des cochons qu’après un temps de minutieuse observation. Un temps où nos yeux se promènent, incertains, à la recherche d’éléments de compréhension et de discernement. La longueur des plans-séquences laisse généralement advenir les frémissements d’un mouvement qui participe à l’éclaircissement de ces énigmes visuelles. Ce suspense figuratif, soutenu par la beauté des lumières et la #picturalité de certaines #images, agit comme un principe #esthétique maintenant l’intérêt tout au long du film.

    http://www.dailymotion.com/video/xfv0oz_notre-p-in-quotidien-2-5_travel

    Formellement, la #composition #plastique enferme souvent le spectateur dans une effroyable sensation claustrophobique. Les lieux, couloirs de la mort #animale ou allées d’#arbres fruitiers, sont représentés au travers de #cadres #cloisonnés qui focalisent le regard. Un point de fuite central et une profonde perspective structurent les images bordées de #chair ou de #nature d’où on ne peut s’échapper. Le parti pris formel opère également en plein champ, par exemple dans ce plan directement puisé dans la La Mort aux trousses : un avion entre puis sort du plan avant de venir épandre son liquide face #caméra. Le #spectateur, là encore, est pris au piège de la #représentation, dans une position de victime.

    http://www.dailymotion.com/video/xfv22v_notre-p-in-quotidien-3-5_travel?search_algo=2

    Dans son film, Nikolaus Geyrhalter soulève un rapport déshumanisé à la nature. Il décrit un monde sans paysan, égalisant par de subtiles analogies les hommes, les machines et les produits. Le roulement des œufs sur le tapis est le même que celui des pommes dans leur bassin, le déplacement des porcs vers l’abattoir n’est pas sans évoquer le ballet des hommes dans les couloirs, et la batteuse de la moissonneuse effectue la même course que l’éolienne.

    Quand la caméra s’embarque sur les tracteurs, elle s’attarde autant sur l’homme que sur l’engin agissant. A terre, lorsque le cinéaste suit des figures humaines dans leur labeur, ce sont des outils assujettis à l’industrie qu’il filme. Peu de différences entre l’homme qui sélectionne les poulets armé de son bras aspirant et le tracteur qui déploie lui aussi ses bras pour fertiliser le sol. Il n’y a pas de personnages, d’ailleurs, dans ce documentaire : les figures humaines, automatisées et muettes, ne sont pas incarnées. A l’heure de la pause, les employés dégustent leur pain quotidien. Si l’humanité devient alors figurativement centrale, le langage, lui, reste absent.

    http://www.dailymotion.com/video/xfvicy_notre-p-in-quotidien-4-5_school?search_algo=2

    (...)

    Description des fermes modernes ou critiques de l’industrie agroalimentaire : le film, universel dans sa forme, est construit de telle manière qu’il laisse chacun faire son choix. Petit à petit, on peut simplement se renseigner sur la cueillette des olives ou sur l’histoire de l’élevage-abattage des porcs. La composition chronologique qui établit des chaînons didactiques entre certains plans va en ce sens. On peut aussi s’insurger devant les souffrances animales. La progression dramatique vers l’horreur (figurative) l’autorise : à mesure que le film avance, le sang se déverse de plus en plus abondamment et le rouge inonde bientôt la représentation des exécutions bovines difficilement soutenables.

    http://www.dailymotion.com/video/xfvinx_notre-p-in-quotidien-5-5_lifestyle?search_algo=2

    #Nikolaus_Geyrhalter #Productivisme #Mondialisation #Capitalisme
    #Documentaire #Vidéo

  • Entretien avec le philosophe Alain Brossat sur la question de la figure de l’étranger en France et le discours politique qui l’accompagne.
    http://www.lesinrocks.com/2013/07/17/actualite/la-france-a-peur-11409641

    Pourquoi la question de « l’étranger parmi nous » obsède-t-elle aujourd’hui, de manière démesurée, le discours politique ?

    #Alain_Brossat - Le geste philosophique dont je me sens proche s’attache davantage au « comment » qu’au « pourquoi », je veux dire aux causes ultimes ou à l’origine première des #objets ou #phénomènes sur lesquels nous travaillons. Dans ce #travail, je pars de ce #constat : d’une part, la question de l’#étranger, telle qu’elle est non seulement mise en #discours mais aussi mise en pratique par nos #gouvernants, est le domaine par excellence où les éléments de rationalité, les #stratégies, l’art de #gouverner, etc., sont constamment envahis et contaminés par les #fantasmagories. C’est, par opposition à « l’imagination au #pouvoir », le basculement et la fuite perpétuels dans l’#imaginaire, un imaginaire #réactif peuplé d’une multitude de #menaces disparates et de projections fantastiques sur les parois de la caverne du présent – le spectre du terrorisme islamique, l’insoutenable envahissement de nos cités par les #Roms, insupportables #parasites, etc.

    Un indice très sûr de cette dérive de la #politique de l’étranger de nos gouvernants dans les eaux de l’imaginaire #sécuritaire est son écart croissant avec les analyses produites par les corps de spécialistes disposant d’une expertise sur ces questions et incarnant, disons, un certain #principe de #réalité#démographes, #sociologues, #historiens, etc. Ce n’est pas par hasard que ceux qui inspirent les ministres de l’Intérieur en la matière (ceux-là mêmes qui donnent le la de la #politique de l’étranger réduite, symptomatiquement, aux conditions d’une politique de l’#immigration) sont des exaltés de la #défense #sociale repeints aux couleurs de la #criminologie comme Alain Bauer plutôt que des historiens ou des démographes respectés comme #Gérard_Noiriel ou #Hervé_Le_Bras… Ce que vous appelez la démesure en rapport avec cette question, c’est tout simplement pour moi le fait que le discours et les pratiques des gouvernants soient, en la matière, émancipés de toute prise en compte des éléments majeurs constitutifs du réel – voir la façon dont cette politique met en avant une supposée lutte contre l’ »immigration clandestine » et le « travail au noir » dont les promoteurs ne peuvent ignorer qu’ils constituent des éléments structurels dans des secteurs d’activité économique aussi importants que le #bâtiment, la #restauration, la #confection, etc.

    En quoi le sort réservé à l’étranger s’inscrit selon vous dans la longue histoire des persécutions liées au déploiement de l’Etat moderne ?

    Question essentielle à tous égards. Dans son cours au Collège de France intitulé « Il faut défendre la société », #Michel_Foucault énonce une thèse forte : le racisme, dit-il en substance, ce n’est pas en premier lieu une question d’#idéologie dévoyée, de mauvais héritage, de relations entre communautés virant à l’aigre, c’est une #technologie de pouvoir. Pour lui, le racisme devient le problème perpétuel de la politique moderne et une arme de destruction massive dès lors qu’il entre en composition dans les mécanismes de l’#Etat ; c’est qu’il est l’un des gestes décisifs par lesquels s’affirme la capacité de gouverner une #population, le geste consistant à fragmenter cette population, à produire et reconduire la coupure entre cette part des gouvernés qui a vocation à être placée sous le signe de la prise en charge de la vie et une autre, placée sous un signe de mort. Pour Foucault, ce partage (au sens de séparation) est un élément fondateur de l’exercice du pouvoir dans nos #sociétés ; il est très visible dans un temps où les massacres et le #travail #forcé accompagnent la #colonisation tandis qu’en métropole on installe le tout-à-l’égout dans les villes et on met en place la médecine sociale. Il est moins exposé aujourd’hui mais n’en demeure pas moins opérant en tant que matrice, opérateur fondamental du #biopouvoir. Comme l’a montré #Didier_Fassin dans un récent ouvrage, La Force de l’ordre, les #habitants des #quartiers #défavorisés sont soumis à un régime de police (celui qu’imposent les brigades anticriminalité) totalement différent de celui qui prévaut dans les #centres-villes ; la bavure policière, comme action homicide sans crime, telle qu’en font les frais en règle générale des sujets #postcoloniaux, est un autre exemple probant de la perpétuation de ce partage implacable entre cette part de la population (que j’appelle « l’#autochtone_imaginaire ») et cette autre qui se trouve exposée à cette violence du pouvoir dont l’abandon constitue la ligne d’horizon.

  • #Journalistes et #ICIJ révèlent des #sociétés #Offshore liées aux #banques #suisse
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article1708

    Le plus gros paquet des #montages #financiers de #fuite de #capitaux

    Ce jeudi sont présentés les premiers #résultats des #analyses faites sur quelques 2,5 millions de #documents concernant des sociétés Offschore d’ #opérateurs #anonymes #européens principalement #suisses et #français . L’exposé résultant de l’exploitation de ces #archives revient à l’ICIJ, un #consortium indépendant d’ #investigation journalistique.

  • Affaire Cahuzac : les révélations d’un financier suisse
    http://blogs.mediapart.fr/blog/antoine-peillon/010213/affaire-cahuzac-les-revelations-dun-financier-suisse

    Précisions suisses sur l’affaire Cahuzac...

    Il est fort probable que le compte (dont Jérôme Cahuzac était l’éventuel bénéficiaire) n’a certainement pas été ouvert en (son) nom propre à l’UBS, mais qu’il a été ouvert via une société, parce que Reyl, comme toutes les banques et gérants indépendants qui ont voulu, depuis 2006, que leurs clients non-déclarés échappent aux nouvelles règles européennes de retenue à la source de l’épargne, a bien pris soin de faire en sorte que plus aucun compte de client aux actifs non-déclarés ne soit ouvert en nom propre[7]. Tous ces comptes non-déclarés ont été transférés dans des comptes de sociétés-écrans, lesquelles étaient des coquilles purement juridiques destinées simplement à être les détentrices officielles de ces comptes.

    #évasion_fiscale #Suisse #sociétés_écrans #banques

    • Ceci étant dit, le fait que Jérôme Cahuzac ait un compte auprès de Reyl ou, via Reyl, auprès d’un autre établissement bancaire, me semble être une certitude à 95% du fait de l’implication d’Hervé Dreyfus. L’autre élément qui, pour moi, crée un faisceau de présomption relativement fort, c’est qu’il y a une proximité très importante entre Hervé Dreyfus et son amie d’enfance Cécilia Ciganer (ex-Sarkozy). De ce fait, Hervé Dreyfus est d’ailleurs un des conseillers patrimoniaux de Nicolas Sarkozy, pour des investissements immobiliers ou autres et pour sa fiscalité.

      Ce que vous décrivez dévoile, au-delà du cas éventuel de Jérôme Cahuzac, un système d’évasion fiscale presque généralisé. Concerne-t-il d’autres personnalités politiques ?

      Je connais très clairement des dossiers impliquant des gens qui ont des profils similaires à celui de Jérôme Cahuzac de par leur séniorité politique, ainsi que ceux touchant aux actifs non-déclarés de grands entrepreneurs français proches des différents pouvoirs politiques de gauche et de droite. Je peux en témoigner parce que je l’ai vu, entendu et vécu.

  • L’argent de la phobie anti-immigrés

    Contrôler les migrants étrangers, les enfermer si nécessaire, surveiller les frontières par tous les moyens : on n’a rien inventé de plus profitable ni de plus efficace au cours des dernières décennies. Vous sursautez ? Vous avez tort.

    En termes de profit et de marketing politique, les migrants sont une excellente affaire. C’est ce que démontre cet essai percutant, précisément documenté et qui se lit sans peine. Les sociétés privées de sécurité, tout comme l’industrie de l’armement, ont su, très vite, occuper le créneau. Ainsi, l’entreprise multinationale G4S, dont une partie de l’activité est consacrée à la « gestion » de l’immigration (celle de centres de détention du Royaume-Uni notamment), emploie aujourd’hui près de 650 000 personnes.

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/07/l-argent-de-la-phobie-anti-immigres_1801776_3232.html

    #migration #xénophobie #économie #marketing_politique #sociétés_armement #sociétés_sécurité
    @reka