• Une théorie du mouvement révolutionnaire
    https://lundi.am/Une-theorie-du-mouvement-revolutionnaire

    En 1963, Socialisme ou Barbarie (SouB), se scinde en deux. Né au sein de la IVe Internationale, il avait rompu avec celle-ci en 1949, sur base d’un désaccord centré sur la nature du stalinisme et de l’URSS. Lors de la scission de 1963, une partie des membres, regroupés au sein de la Tendance, font leurs le renouvellement théorique avancé par Cornélius Castoriadis (1922-1997), l’un des fondateurs de SouB. Ils gardent le nom de la revue et poursuivent sa publication jusqu’en 1965. Deux ans plus tard, le groupe s’auto-dissout. Les membres qui, eux, refusent cette orientation, l’Anti-tendance, et dont la plupart sont en charge de la publication du bulletin mensuel de SouB, Pouvoir Ouvrier (PO), adopte le nom du bulletin, qu’ils continueront à publier jusqu’en octobre 1969.
    ...

    La question des antagonismes sociaux

    Un demi-siècle après la scission de SouB, la figure du prolétariat comme agent de la révolution a pratiquement disparue. Mais, c’est peut-être moins à sa disparition à laquelle nous assistons qu’à son reclassement implicite dans d’autres figures (femmes, immigrés, etc.). Quoi qu’il en soit, la haine de classes – principalement celle de l’élite pour le « peuple » –, elle, est loin d’avoir été soldée. Demeure également le questionnement sur la représentativité du conflit.
    ...
    Mort et dépassement de la politique

    La mort diagnostiquée de la politique et de ses institutions, ainsi que des formes traditionnelles du mouvement ouvrier, n’empêche pas celles-ci d’opérer et d’avoir des effets. Et de ne plus en finir de mourir. L’enjeu est dès lors d’inventer de nouvelles formes et organisations de faire la politique, qui soient réellement révolutionnaires. À l’encontre de Véga affirmant que « l’organisation d’avant-garde ne peut pas être une préfiguration de la société socialiste », Castoriadis écrivait déjà dans Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne : « Le mouvement révolutionnaire doit donc cesser d’être une organisation de spécialistes. Il doit devenir le lieu – le seul dans la société actuelle, en dehors de l’entreprise – où un nombre croissant d’individus réapprennent la vraie vie collective, gèrent leurs propres affaires, se réalisent et se développent en travaillant pour un projet commun dans la reconnaissance réciproque ».
    ...
    Les relations en sont sein étaient prises, selon Debord, dans un « rapport enseignants-élèves », marqué par quelques vedettes et les entraves implicites à la participation de tous. Bref, la volonté de non-spécialisation, d’exercer une activité totale, venait buter sur le manque de mise en œuvre de la critique de la vie quotidienne. Or, sans celle-ci, « l’organisation révolutionnaire est un milieu séparé » . Toujours est-il que l’IS ne fut pas plus capable que SouB de développer (dans la durée) des relations libres et égalitaires, qui préfigurent la société émancipée. L’objectif reste cependant toujours aussi pertinent.
    ...
    Plus près de nous, si l’incapacité (jusqu’à présent) des « gilets jaunes » à se définir autrement que négativement, a souvent été présentée avantageusement comme un « refus d’étiquettes », elle témoigne surtout d’un défaut de positionnement autonome .

    Enfin, les conséquences et leçons tirées de la prétendue mort de la politique interrogent.
    ...
    Conclusions
    ...
    L’élaboration théorique de SouB demeure une source importante et stratégique pour penser les luttes ici et maintenant. Ce qui s’y est joué soulève une série de problèmes, sur lesquels continuent de buter les groupes, qui n’ont pas renoncé à poser la question de la vie quotidienne dans cette société : comment, justement, faire groupe, créer des formes de luttes renouvelées, doublement fixées sur l’autonomie et sur les luttes, lier théorie et pratique, etc. ?

    #gauche #théorie_politique #trotzkisme #marxisme #occupy #socialisme_ou_barbarie #révolution #histoire #mouvements_sociaux #internationale_situationniste

  • Mai 1968-2018 : prendre la parole, encore et toujours
    http://jefklak.org/mai-1968-2018-prendre-la-parole-encore-et-toujours

    Avant de partir aux États-Unis rejoindre le penseur écologiste libertaire Murray Bookchin, Daniel Blanchard s’engagea pleinement dans le mouvement du 22-Mars, puis dans les comités d’action durant le bouillonnant printemps français de 1968. Proche un moment de Guy Debord, avec qui il rédige en 1960 les Préliminaires pour une définition de l’unité du programme révolutionnaire, Blanchard est aussi un membre actif de Socialisme ou Barbarie (1949-1967), organisation révolutionnaire et revue héteromarxiste, anti-stalinienne avant l’heure, fondée par Cornelius Castoriadis et Claude Lefort. Cinquante ans après Mai-68, loin des commémorations ronflantes et matraquantes des « évènements », Daniel Blanchard livre dans Jef Klak son regard singulier sur ce moment radical de réappropriation de la parole. Un texte qui éclaire le mouvement social en cours, plus que jamais en proie à l’autoritarisme du pouvoir étatique.

    #Mai68 #mouvement #Socialisme_ou_barbarie #Debord #Murray_Bookchin

  • Les guerres d’Abensour

    Freddy Gomez

    http://lavoiedujaguar.net/Les-guerres-d-Abensour

    Miguel Abensour
    La Communauté politique des « tous uns »
    Entretien avec Michel Enaudeau

    « Le temps de l’histoire n’est pas, pour Abensour, un matériau homogène et vide, il porte à tout jamais inscrit en lui, en dépit de l’oubli, les blessures du passé, les traces ineffaçables de la césure ». Son histoire propre, celle qui le conduira à devenir philosophe, débute en 1939. Son enfance sera celle de beaucoup d’enfants juifs de sa génération. Il vivra caché à la campagne, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il en parle peu, mais assez pour comprendre en quoi cette expérience des origines fut fondatrice. Il raconte aussi qu’à une étudiante d’origine algérienne qui lui demanda un jour pourquoi il était « toujours aussi critique, et parfois presque en guerre », Abensour ne sut quoi répondre quand, ajoute-t-il dans un même mouvement, il lui aurait suffi d’« invoquer [cette] enfance », ce temps de la « division entre “amis” et “ennemis” ». (...)

    #Théorie_critique #Socialisme_ou_Barbarie #Pierre_Clastres #La_Boétie #William_Morris #Hannah_Arendt #utopie

  • http://www.b-a-m.org/2016/10/o-s-islamismes-islamogauchisme-islamophobie

    [O-S] Islamismes, islamogauchisme, islamophobie

    L’émission « Offensive Sonore » est diffusée un vendredi sur deux sur Radio Libertaire de 21h à 22h30 (89,4 Mhz) en alternance avec « Les amis d’Orwel ».

    Émission du 14 octobre 2016, on reçoit Quentin qui est un membre du groupe politique internationaliste , révolutionnaire, et inspiré par « Socialisme ou Barbarie » : Lieux Commun . Nous allons parler de l’islamo-gauchisme ; une complaisance intellectualisée pour l’islam et même parfois l’islamisme. Nous parlerons aussi des liens tant stratégiques qu’idéologique avec ce qu’a été le gauchisme pro-URSS.

    #audio #radio #offensive_sonore #radio_libertaire #audio #islamismes #islamogauchisme #islamophobie #islam #gauchisme #religion #complaisance #paternalisme #lieux_commun #urss #stalinisme #maoisme #socialisme_ou_barbarie #castoriadis #postmodernisme

    http://www.b-a-m.org/wp-content/uploads/2016/10/islamogauchsime_2.mp3

  • Histoire d’un silence
    1e volet le 11/11/2015
    2e volet le 12/11/2015 dans sur les Docks

    @aude_v @colporteur vraiment bien cette émission, je la partage.

    Retour sur l’histoire des membres de la revue Socialisme ou Barbarie (#soub) des années 50 au #clash survenu dans les années 70.

    Enquête familiale, « Tacere » est centrée autour de la figure de Benno Sternberg, dit Benno Sarel, ou Hugo Bell, et racontée par sa petite-fille qui ne l’a jamais connu, Alice.
    (...)
    « Je n’en sais guère plus en commençant mon enquête. Les enfants de Benno eux-mêmes ne peuvent m’éclairer d’avantage. Pour savoir qui était mon grand-père, je rencontre les anciens membres de SouB, la plupart âgés de plus de 90 ans, ainsi que Patrick Marcolini, jeune philosophe et historien des idées, passionné par le groupe. » Alice Sternberg

    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-benno-histoire-d-un-silence-2015-11-11

    2eme volet du 12/11/2015 :
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-monique-histoire-d-un-silence-22-2015-11-12

    Emission Création on air d’Irène Omélianenko :

    http://www.franceculture.fr/personne-ir%C3%A8ne-om%C3%A9lianenko.html
    http://www.franceculture.fr/emission-creation-on-air

    #castoriadis #autogestion #auto-organisation #critique_du_capitalisme #expérience_de_la_sortie_du_communisme_des_années_50 #mort_sociale

  • Et si l’ère post-travail était en fait promise à un âge d’or ?
    http://www.rslnmag.fr/post/2014/05/30/Et-si-lere-post-travail-etait-en-fait-promise-a-un-age-dor-.aspx

    Dans un monde du travail envahi par les robots, la majorité des êtres humain n’aura-t-elle bientôt plus besoin de travailler ? Loin des utopies techno-béates, les représentations d’un tel futur tiennent plutôt, généralement, du bonheur impossible cher aux dystopies. Pourtant, est-il si inimaginable de prévoir cet avenir dans sa version heureuse ?

    #Automatisation #Chômage #Emploi #Prospective #Robotisation #Silicon_Valley #Travail #Économie_de_la_contribution

    • Oui, parce que les proprios des robots veulent garder toute la richesse produite pour eux seuls, parce qu’ils pensent aussi que c’est la meilleure solution pour réduire la concurrence sur les ressources naturelles : plus besoin de prolos, ils peuvent donc crever en masse et laisser les survivants profiter à fond de de tout le reste. En gros, cette évolution pourrait effectivement être une évolution d’émancipation, mais je pense qu’elle est prévue comme une évolution d’anéantissement.
      #surnuméraires

    • @koldobika Après avoir lu la réflexion de @monolecte on pourrait être tenté de croire que c’est parce que la pénurie n’aura pas lieu - pas pour ceux qui profiteront pleinement du progrès.

      Je pense que c’est plutôt un symptôme de la sclérose de l’état démocratique moderne :
      Tout le monde en a conscience mais il est impossible d’y remédier parce ce qu’on est obligé à faire des compromis avec les forces destructives. Ça s’appelle pluralisme : tant que tu ne portes pas de croix gammée ou le drapeau rouge révolutionnaire on t’accepte et ta position sera pris en compte tant que tu saches attirer du monde par ta propagande.

      Bien sûr il y aussi des situations où ces forces exercent ouvertement leur pouvoir : quand le gouvernement Merkel fait arrêter le développement de la production locale d’énergie solaire et du vent au profit des grands producteurs ou quand Kofi Annan appelle en vain pour une action concertée contre la catastrophe climatique, la position de @monolecte devient plausible.

      Lors ce qu’on tourne le regard vers les Etats Unis où sévissent les sectes évangélicales avec leur fucking rapture on comprend que les contrées de la raison ne s’étendent pas sur toute la planète, qu’il faut accepter que ces forces destructives existent vraiment et qu’elles jouent un rôle important partout. L’enlèvement risque d’avoir lieu, mais il n’aura rien de spirituel.

      Les alternatives se dessinnent de plus en plus clairement. On se souvient de socialisme ou barbarie , c’est un vieux truc français des années 1950. A l’époque il c’était encore d’une dichotomie alors qu’aujourd’hui il s’agit d’alternatives concrètes.

      Le révolutionnaire Ernest Mandel a identifié ce changement de paradigme après la recupération du territoire de la #DDR défunte par le #capitalisme de l’ouest.
      https://www.npa2009.org/content/une-biographie-syst%C3%A9matique-d%E2%80%99ernest-mandel-par-michael-l%C3%B

      Pendant ses dernières années, Mandel avait remplacé le dilemme classique « socialisme ou barbarie » par celui, apocalyptique, de « socialisme ou mort » ; le capitalisme nous conduit, insistait-t-il, à la destruction de l’humanité par la guerre nucléaire ou par la destruction écologique.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Mandel
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Socialisme_ou_barbarie

      #rapture #enlevement #entrückung #socialisme_ou_barbarie

    • ça me fait penser aux trois scénarios d’Hervé Kempf
      http://www.reporterre.net/spip.php?article2102

      - Dans le scénario oligarchique, la classe dirigeante refuse la logique de la situation, et continue de proclamer la nécessité d’augmenter l’abondance matérielle par la croissance du PIB. Malgré un effort d’amélioration de l’efficacité énergétique – qui sera nécessaire dans tous les scénarios -, cette politique entraîne l’aggravation de la crise écologique et l’augmentation des prix de l’énergie, d’où un blocage de la croissance entraînant des frustrations d’autant plus grandes qu’une très forte inégalité perdure. Ces frustrations suscitent une montée des tensions sociales que l’oligarchie tente de détourner en stigmatisant les immigrants et les délinquants. Elle renforce l’appareil policier, ce qui lui permet au passage de réprimer les mouvements sociaux. De surcroît, la compétition mondiale pour les ressources et la dispute quant à la responsabilité de la crise planétaire enveniment les relations internationales, ce qui alimente le moulin sécuritaire et nationaliste. Le régime oligarchique, au départ encore respectueux des formes extérieures de la démocratie, les abolit progressivement.

      – Dans le scénario de gauche croissanciste, les dirigeants s’obstinent à chercher la croissance du revenu moyen, en corrigeant cependant l’inégalité sociale, à la marge pour ne pas heurter les « élites économiques ». Les tensions intérieures aux pays occidentaux sont certes moins fortes que dans le scénario oligarchique, mais le poids de la crise écologique et les tensions internationales restent tout aussi accablantes, générant rapidement les mêmes effets de frustration et de conflit. L’oligarchie, ou sa fraction la plus réactionnaire, harcèle les dirigeants en s’appuyant sur l’extrême-droite. Il faut alors choisir, si cela est encore possible, une franche rupture avec le croissancisme, ou être entrainé dans la débâcle.

      – Dans le scénario écologiste, les dirigeants convainquent les citoyens que la crise écologique détermine l’avenir proche. Remettant explicitement en cause la démesure de la consommation matérielle, la politique économique réoriente une part de l’activité collective vers les occupations à moindre impact écologique et à plus grande utilité sociale – l’agriculture, l’éducation, la maîtrise de l’énergie, la santé, la culture… La création d’emplois ainsi permise rend populaire cette politique, permettant d’engager ouvertement la lutte contre les privilèges de l’oligarchie : le système financier est socialisé et les inégalités sont drastiquement réduites. Cela rend possible de transformer le modèle culturel de prestige que définissent les plus aisés. De plus, la réduction des inégalités atteste que le mouvement vers la moindre consommation matérielle est partagé par tous, ce qui le rend supportable. Enfin, elle signifie que la société reprend la part de la richesse collective que s’est appropriée l’oligarchie depuis les années 1980 - près de 10 % du PIB. Ces ressources servent à améliorer le niveau de vie des plus pauvres et à investir dans les nouvelles activités écologiques et sociales. Sur le plan international, les relations sont pacifiées, parce qu’il est aisé de plaider pour une orientation écologique des politiques. La confiance mutuelle l’emporte, les dépenses militaires reculent, la crise écologique est évitée, les jeunes générations peuvent prendre en main le monde nouveau.

      Ce tableau appelle plusieurs remarques. Sur le fond, il signifie qu’il nous faut reconquérir la démocratie dans un contexte mental radicalement différent de celui dans lequel elle s’est développée. Durant les XIXe et XXe siècle, elle a grandi et convaincu parce qu’elle était une promesse d’amélioration du sort du plus grand nombre, promesse qu’elle a accomplie, en association avec le capitalisme. Aujourd’hui, le capitalisme délaisse la démocratie, et il nous faut la revigorer en annonçant un bien-être, un « bien vivre », fondamentalement autre que celui qu’il fait briller. Qui, d’abord, évitera la dégradation chaotique de la société. Qui, ensuite, ne sera plus fondé sur les séductions de l’objet, mais sur la modération illuminée par un lien social renouvelé. Il nous faut inventer une démocratie sans croissance.

    • @monolecte :

      [...] plus besoin de prolos, ils peuvent donc crever en masse et laisser les survivants profiter à fond de de tout le reste.

      Besoin encore de consommateurs pourtant. Et pour deux raisons : consommer bien sûr mais aussi produire les données que les robots exploiteront.

      On a déjà des robots qui nous libèrent massivement du travail : on a donc inventé la société du #chômage à la place de celle des #loisirs tant espérée.

      Vrai... Le déficit intellectuel est patent.

      @koldobika :

      Je comprends toujours pas comment dans ces scénarios ils ne tiennent pas compte de la pénurie énergétique à venir, ni de la pénurie de métaux rares nécessaires à la construction de tout matériel électronique.

      Oui... Mais je pense qu’il y a une sorte de fuite en avant technologique, par exemple vers les promesses que peut faire le graphène entre autre :
      http://seenthis.net/tag/graph%C3%A8ne
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Graph%C3%A8ne

      Soyons clair, ce qui est intéressant dans cet article inintéressant, c’est que les questions qu’amènent les bouleversements technologiques de la Silicon Valley (pour faire simple), ne sont pensées que par les hommes de la Silicon Valley. Il y a un aveuglement total du reste du monde politique et intellectuel, et en particulier à gauche et encore plus particulièrement ici en Europe. Qui sont ceux qui nous alertent du monde à venir ? C’est donc Steve Jurvetson de DFJ, mais aussi Bill Gates de Microsoft http://www.gizmodo.fr/2014/03/17/bill-gates-robots.html :

      La substitution logicielle, qu’elle serve aux conducteurs, aux serveurs ou aux infirmières, évolue. Au fil du temps, la technologie va faire chuter la demande pour ces emplois, et plus particulièrement en ce qui concerne les emplois peu qualifiés. D’ici à 20 ans, la demande de main-d’œuvre pour beaucoup de secteurs sera très inférieure. Je ne pense pas que les gens l’établissent dans leur modèle mental.

      ou Éric Schmidt de Google http://meta-media.fr/2014/03/12/et-voici-lere-dot-com-des-robots-attention-danger.html :

      Je suis très inquiet là dessus. Toutes les données montrent que ça va empirer (…) pour moi, c’est le sujet actuel le plus important pour les démocraties.

      etc.

      Aujourd’hui ce sont les premiers impliqués et les premiers responsables qui sont les plus inquiets. On croit rêver ! Et il ne fait aucun doute qu’ils vont apporter et proposer des « solutions ». Donc une chose est sure, nous y perdrons beaucoup à abandonner ces questions à ces gens.

    • Pour moi il y a d’autres sujets aussi pertinents que la raréfaction des ressources lorsqu’on évoque « La fin du travail (grâce à ou à cause de la robotisation) », à savoir :
      – l’exploitation humaine (femmes et enfants des pays pauvres compris) et l’esclavage moderne (allez, disons pour 99% des « travailleurs » de la planète !)
      – l’épanouissement individuel

      Je pense simplement qu’une version heureuse du #post-travail devrait avoir comme but de limiter au maximum l’exploitation humaine et d’offrir à chacun un peu plus de temps libre pour son propre équilibre et épanouissement, et cela de manière égalitaire - sachant bien évidemment que de l’autre côté, l’ère de la fin-pétrole a ses propres exigences, notamment en main d’oeuvre.

    • J’aurais donc tendance à dire, que le fait que chacun ait à retrousser ses manches pour créer les conditions de sa subsitance, n’a réellement rien à voir avec le fait d’être exploité dans son travail ou d’être obligé d’occuper des emplois contre-productifs pour la société (des emplois de merde par exemple, ou des emplois parasitaires).

    • Le truc, c’est justement de limiter le nombre de convives à table, pas de garantir à chacun son rond de serviette, on se retrouve avec @aude_v.
      L’élimination des surnuméraires a déjà commencé, même si cela se voit plus dans le sud que dans le nord : on fait de la simple survie une question d’argent et on retire l’argent. Rien de plus démonstratif que cela.

      Dans le sud, c’est donc l’accès à l’éducation et aux soins de base, ce genre de choses : personne ne veut payer les 2€ qui suffisent à sauver un enfant du palu. Mais la taille de l’économie informelle permet d’absorber le reste... pour l’instant, tant bien que mal, avec un très beau ratio de pertes, ce qui ne va pas être le cas du nord, comme vous avez pu le remarquer.

      Dans nos villes impossible de manger ou de boire et même de chier sans argent. Il n’existe tout simplement plus d’espace démarchandisés, sauf illégaux. Il suffit de voir avec quelle ardeur on pourchasse les clandos et les SDF qui tentent de se bricoler des abris de fortune : circulez, circulez, sans jamais vous reposer. Vous avez la liberté de circuler, pas celle de vous arrêter. Pour nous qui ne faisons que traverser l’espace public à petits pas pressés pour aller d’un lieu privé à un autre, il n’y a là rien à voir, ressentir ou comprendre. Mais trouve-toi sans destination dans nos grandes cités riches...

      Dans les cambrousses, ce n’est pas mieux : il n’existe en fait pratiquement plus d’autres espaces publics que les routes... où il faut circuler. Tout le reste est proprement délimité, grillagé, clôturé... chaque fois que je dois pisser dans un espace rural, c’est la galère : pas un chemin qui ne soit privé, pas un bosquet qui ne planque pas une maison, une exploitation agricole.

      Il n’existe aucun espace démonétisé.
      Ensuite, l’équation est simple : pour les prolétaires, la seule manière d’avoir accès à l’eau, l’abri, la nourriture, les soins, l’énergie, c’est l’argent. Cherchez de l’eau gratuite, vous verrez. La seule manière d’avoir de l’argent, c’est de travailler. Priver les prolétaires de travail et vous tenez entre les mains leur droit à vivre. Coupez les subsides et les surnuméraires devront se battre entre eux pour survivre une journée de plus. Darwin fera le job !

    • C’est marrant :

      Il ne s’agirait donc pas de rentrer dans une course contre les machines - mais d’inventer de nouvelles façons de travailler avec elles et redéfinir les conditions de vie pour les « humains obsolètes ». Et plus encore, d’agir par la loi pour transformer le système en profondeur : repenser en fonction de ce scénario l’éducation, l’entrepreneuriat et la politique fiscale

      comment tourner délibérément autour du grand tabou en l’évitant soigneusement ? Le noeud essentiel ça s’appelle « redistribution des richesses », et nul ne l’évoque. C’est la seule mécanique à laquelle on n’ose pas toucher dans ce monde où tout doit changer tout le temps, le seul archaïsme toujours rutilant..

      Parler de fiscalité y fait allusion, mais la fiscalité sera toujours un cataplasme de #charité si le fonctionnement capitaliste moyenâgeux pourvoyeur de rentes, de privilèges de propriété et de droit à la spéculation prédatrice perdure.. Pour le reste, la technologie, c’est du gadget...

    • Ici, c’est la guerre des chemins : les gens s’approprient par extension les voiries publiques qui jouxtent leur sacro-sainte propriété et sortent la bave aux lèvres dès qu’on fait remarquer qu’il s’agit d’une confiscation de l’espace public. Et ce n’est rien face aux agriculteurs qui ont vite fait de passer un petit coup de charrue pour régler une servitude de passage qui gêne leur remembrement perso.
      Du coup, même randonner en cambrousse devient compliqué. Il faut pratiquement adhérer à une asso qui va négocier avec les riverains et agriculteurs des autorisations de passage à géométrie variable pour des accès qui devraient être publics.

    • Enfin, bref, c’est la misère et ça tient pas mal à notre liberté perdue de produire et d’échanger dans un cadre démocratique...

      @aude_v, tout à fait d’accord. Comme tu dis, il appartient aux gens (aux communautés d’habitants) de définir leurs besoins en terme de production et d’échange. Ce que défend initialement l’écologie politique, il me semble, c’est la liberté des communautés à décider par eux-mêmes, non ?

      J’avais tendance à voir dans l’expression « fin du travail », la « fin du travail esclave » et la nécessité de dépasser l’idéologie actuelle du travail.

    • @koldobika Les trois scénarios de Kempf ont déjà été testé implicitement dans le passé, alors on en connaît le résultat. Le modèle oligarchique a provoqué une destruction de la société par la guerre avec comme résultat une phase où le modèle écologique s’imposait pour faire place au modèle croissanciste une fois cette phase de réorganisation et d’accumulation de capital accomplie.

      La population de la ville de Berlin a augmenté jusqu’à 4,48 millions d’individus en 1942 suivi d’une chute brutale vers 3 millions en 1945/46 pour augmenter à nouveau jusqu’à environ 3,5 millions aujourd’hui.
      On peut se faire une idée de ces phases quand on regarde des photos du Tiergarten, l’immense parc du centre ville.

      Plan du parc de 1833 (la parte de Brandebourg à l’est se trouve en bas au centre)

      Panorama estival du Tierparten aujourd’hui

      Le parc transformé en potager après la famine de l’hiver 1945/46

      Photo aerienne permettant de situer les prises de vue
      https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/96/Berlin_Tiergarten_Siegess%25C3%25A4ule_Luftansicht.jpg

      Je crois que ça vaut la peine de s’engager pour empêcher ce cycle de trois phases de se répéter.

      #berlin #histoire

    • Comment limiter les prélèvements sur les ressources quand on observe aujourd’hui l’explosion mondiale du marché des tablettes numériques et des smartphones, alors que les entreprises de la « nouvelle économie » - particulièrement les entreprises de la Silicon Valley comme Google - et les opérateurs de téléphonie mobile, attendent 2 milliards d’abonnés à internet supplémentaires provenant des pays émergeants ou pauvres (inde, chine, etc) ?

      https://blog.mozilla.org/garykovacs/2013/02/bringing-the-worlds-next-2-billion-people-online

      Currently, less than a third of the world’s population are connected to the Internet. But two billion more people will come online in the next five years, primarily through mobile devices and in emerging markets. Every one of those two billion individuals has a unique voice, and an open system is necessary to help them find it.

      –-> traduction « Actuellement, moins d’1/3 de la population mondiale est connectée à l’internet. Mais 2 milliards d’habitants supplémentaires vont rejoindre le monde du Web dans les 5 prochaines années, principalement à travers des appareils mobiles et grâce aux nouvelles offres de marché. Chacune de ces personnes parmi ces 2 milliards est une unique voix, et un système ouvert est nécessaire pour les aider à la trouver. »

      Je pense qu’à l’ère numérique, l’accès à internet est un droit fondamental, et que chaque terrien doit pouvoir accéder et contribuer au monde de l’internet, d’une manière ou d’une autre. Internet me semble en effet un facteur important pour la démocratie. Mais dans un marché de 4 milliards de consommateurs connectés à internet - ça fait un peu bétail, mais bon - , je pense qu’il faudrait parvenir à optimiser l’usage de ces appareils, voire si c’est possible partager l’usage de ces appareils.

      #mozilla #firefoxos #sur-consommation

    • @aude_v, je pense que tu veux dire que la conscience environnementaliste (avec ses constats alarmistes) et celle qui observe la dégradation toujours plus poussée des conditions de vie ne suffiront pas, s’il n’y a pas de réelle volonté de changements des rapports humains : je pense que c’est pertinent de parler de nécessité de réciprocité dans les rapports humains, comme de parler de droits ET de devoirs. Il me semble que tu parles d’abord d’éthique dans les relations.

    • Et à l’échelle historique j’ai l’impression que ce déploiement d’internet sera une brève parenthèse, un feu de paille, par l’effet combiné de l’obsolescence programmée de ce matériel, de l’épuisement des métaux nécessaires à leur fabrication, et de la dé-démocratisation (d’internet, de la voiture, de l’avion) à mesure que le coût de l’énergie se fera sentir, combinée à un captage de richesses par une minorité.

    • Notre maître à penser sur Internet, c’était un gars qui avait écrit à la machine (merci le tipp-ex) et faxé son testament intellectuel, « La sortie du capitalisme a déjà commencé ». On y est pile, vous avez dû remarquer.

      http://kinoks.org/spip.php?article214

      Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons est la voie royale de la sortie du marché. Elle nous permet de nous demander de quoi nous avons réellement besoin, en quantité et en qualité, et de redéfinir par concertation, compte tenu de l’environnement et des ressources à ménager, la norme du suffisant que l’économie de marché a tout fait pour abolir. L’autoréduction de la consommation, son autolimitation - le self-restraint - et la possibilité de recouvrer le pouvoir sur notre façon de vivre passent par là.

      Il est probable que les meilleurs exemples de pratiques alternatives en rupture avec le capitalisme nous viennent du Sud de la planète, si j’en juge d’après la création au Brésil, dans des favelas mais pas seulement, des « nouvelles coopératives » et des « pontos de cultura ». Claudio Prado, qui dirige le département de la « culture numérique » au ministère de la culture, déclarait récemment : « Le ’job’ est une espèce en voie d’extinction...

    • À propos de biens communs, ce week-end on a revu un couple de nos connaissances qu’on avait pas vu depuis un baille, et dans notre conversation on a parlé d’accès aux terrains mais aussi de leurs voyages en Europe de l’est. Et de mettre les deux en rapports était assez saisissant.

      En fait ces dernières années ils sont allés plusieurs fois vers la Bosnie et le Monténégro avec leur fille, en camionnette retapée. Et là-bas, partout où ils sont allés, les gens n’ont pas de travail ou très peu. Mais ça reste très rural y compris dans les grandes villes. Et les gens ont à peu près tous un toit, un bout de terrain, des légumes, des poules, des cochons. Régulièrement ce couple cherchait un endroit où garer leur véhicule pour dormir sans déranger, mais à chaque fois qu’ils demandaient à quelqu’un pour être poli, ils finissaient toujours par se faire inviter chez les gens, à manger, etc. Et le lendemain ils partaient avec une poche de légumes et de pains alors qu’ils n’avaient rien demandé. Les gens n’ont pas de travail mais ils arrivent à manger et même à offrir des choses aux gens de passage.

      Chez nous, on a encore un peu de travail, on a trois ordis par foyer, mais à moins de faire partie du haut du panier, on a aucun toit à nous, aucun terrain, aucun moyen de se nourrir sans argent et donc sans travail (ou sans voler).

      L’ère post-travail (au sens capitaliste) devra avoir une grande part de ruralité, sinon je ne vois pas comment on peut parler d’émancipation individuelle. Pour pouvoir être socialement progressiste, il ne faut pas être en train de se monter les uns sur les autres pour subvenir à nos besoins de base.

      À nous de travailler (hihi) pour que le fait de revenir en arrière matériellement sur certains points, ne signifie pas revenir à l’ensemble d’une époque passée avec ses mauvais côtés sociaux inégalitaires. L’Histoire (et donc y compris l’histoire des conditions matérielles d’existence) n’est pas linéaire.

    • Des fois je me dis que ça devrait pas être difficile de vivre bien. Si les terrains n’étaient pas à des prix prohibitifs, il y aurait moyen de se construire des habitats pour pas cher, et de produire une grosse partie de sa nourriture (ou en tout cas la partie qui coûte cher car gourmande en main d’œuvre) assez facilement. On y ajoute une énergie de chauffage performante (chaleur de décomposition, biogaz, poêles de masse qui prennent des brindilles), et finalement on a une base d’existence sécurisée. Après manque plus que de se mettre d’accord pour gérer le reste de manière sympa. Y aura moins d’entertainment , de gadgets, d’électricité, mais je pense que ça peut être une broutille pour la qualité de vie par rapport à des rues, places, etc aménagées pour que les gens y passent des moments agréables, à jouer au ballon, aux échecs ou aux dominos, à l’ombre des arbres, sans avoir peur qu’une voiture percute ses gosses.

      C’est mon utopie naïve à moi :)

    • L’ère post-travail (au sens capitaliste) devra avoir une grande part de ruralité, sinon je ne vois pas comment on peut parler d’émancipation individuelle. Pour pouvoir être socialement progressiste, il ne faut pas être en train de se monter les uns sur les autres pour subvenir à nos besoins de base.


      #démocratie #délibération #liberté
      Economie basée sur l’identification des besoins des habitants
      L’économie au service des habitants