• Quelqu’un qui a pris des bonnes décisions à plusieurs reprises a l’impression qu’il est infaillible... Et là, danger !

    Sur France Inter, mercredi 22 mai, au cours de l’emision la « tête au carré », Frédéric Dardel, professeur de biologie moléculaire a parlé du livre de Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée, Flammarion et en a dit des choses très intéressantes. J’ai extrait l’essentiel de sa « recension radiophonique » - qui laisse penser que la lecture de ce livre est passionnante (je lai commandé hier) - pour porter au débat la question du processus de décision qui je pense est fondamentale en ce qu’il guide le cours de notre vie : prise de décision, parfois ultra rapide, sans le temps de « réfléchir », ou parfois très longue, ou parfois impossible. Parfois aussi on ne prend pas de décision du tout pour laisser les choses se faire (ou pourrir...). bref... Food for thought. Tout le monde peut s’y retrouver. Transmis (aussi) à ma hiérarchie...

    http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-la-nature-en-bord-de-chemin

    et

    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=624734

    à partir de la 38e minute.

    Frédéric Dardel, : « Ce livre parle de la façon dont fonctionne notre esprit et notre mode de raisonnement, et montre très bien qu’il y a deux façons de penser qui se superposent : l’une, très intuitive qui fonctionne par association d’idées, et l’autre rationnelle, qui est une pensée consciente, "efficace et mathématique", mais elle est paresseuse alors que la pensée intuitive nous propose des solutions toutes faites, elle marche par association d’idées, mais bien souvent, elle nous induit en erreur...

    Un exemple plutôt marrant : Daniel Kahneman explique que quelqu’un qui a pris des bonnes décisions à plusieurs reprises a l’impression qu’il est infaillible. Mais le nombre de fois où l’on a l’impression qu’on est infaillible, c’est seulement deux parce qu’on a tendance à ne se rappeler que du fait... qu’on ne s’est pas trompé ! Lorsqu’on fait des efforts de concentration, pour raisonner, faire des calculs, au bout d’un moment on fatigue et notre système inconscient a tendance à nous proposer une solution toute faite. Le livre regorge de petites expériences qu’on peut faire sur soi-même, lesquelles sont très probantes, très convaincantes...

    Ce livre est en grande partie consacré au "défaut de l’intuition". Il ne s’agit pas, en s’intéressant à nos erreurs, de nier l’intelligence humaine, pas plus que les descriptions des maladies dans les livres de médecine ne nie la bonne santé. Nous sommes, pour la plupart, en bonne santé la plupart du temps, comme nos jugements et nos actes sont, la plupart du temps, appropriés. Tandis que nous naviguons au fil de notre existence, nous nous laissons guider par des impressions et des sensations, et la confiance que nous avons dans nos convictions, et nos préférences intuitives et généralement justifiées... Mais pas toujours ! nous sommes souvent sûrs de nous, alors que nous avons tort, alors qu’un observateur objectif sera capable, mieux que nous, de détecter nos erreurs. »

    Daniel Kahneman : « Ce livre ne vous rendra pas plus intelligent : on "éduque" pas l’intuition aussi facilement. Ce qu’on peut faire, par contre, c’est de reconnaître qu’on est "dans une situation qui va produire des illusions". Il y a par exemple, des illusions visuelles, et pour celles-ci je ne ferai pas confiance à mes "impressions" »

    Frédéric Dardelle : « Ce livre s’adresse au grand public, il est très accessible, sans jargon technique. Il fait réfléchir sur notre façon de raisonner »

    #philosophie #sociologie #économie #processus_de_décision

  • L’ethnographie en trois dimensions - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/L-ethnographie-en-trois-dimensions.html

    Le sociologue américain Jack Katz revient sur sa trajectoire intellectuelle et plaide pour une ethnographie en trois dimensions, combinant une attention aux interactions, à l’expérience biographique et aux processus historiques.


    #Société #sociologie #criminalité #ethnographie #corps #États-Unis

  • Entretien avec #Henri_Lefebvre sur la rentabilité et la privatisation des espaces.
    https://www.youtube.com/watch?v=0kyLooKv6mU

    http://articulo.revues.org/897

    Volontiers présenté comme #philosophe, #urbaniste ou #sociologue, Henri Lefebvre (1901-1991) devrait en tant que « #spatiologue » interpeller davantage, et en tout premier lieu, les #géographes. Comme c’est encore loin d’être vraiment le cas, les objectifs de cet article sont en ce sens principalement les suivants :

    2- Faire d’abord le lien entre #la_pensée_spatiale d’Henri Lefebvre,

    telle qu’elle apparaît tout particulièrement dans La production de l’espace (1974) et sa #Critique_de la_vie_quotidienne (1947, 1967, 1981). En partant de ce constat : trop souvent la référence à la pensée de Lefebvre s’en tient-elle à la seule idée, longtemps sujette à réticences, d’une « production » de l’espace. L’espace n’apparaît-il pas, ne se donne-t-il pas comme une donnée a priori, intangible et neutre ? Pourtant, au-delà de cette idée fondatrice, il convient de revenir aux textes, pour envisager ce qui découle de l’approche « dialectique » de l’espace de Lefebvre, notamment de ses #idées non seulement de « production », mais aussi de « #triplicité » et de « #conflictualité » de l’#espace.

    3- Examiner ensuite comment certains géographes contemporains ayant la volonté de s’inspirer de cette pensée – surtout brésiliens et anglo-saxons, bien davantage que francophones – la prolongent et l’actualisent dans leurs propres réflexions. S’il se vérifie d’abord, une nouvelle fois, que « nul n’est prophète en son pays », il apparaît ensuite rapidement que l’écho mondial des idées de Lefebvre sur l’espace, bien plus ailleurs qu’en France donc, en souligne tout l’intérêt et l’actualité.

    #Urbanisme #Sociologie #Marxisme #Propriété #Vidéo

  • Paris-Saint-Germain : l’ultra moderne solitude - Invitation à la #sociologie (du #sport) : le site de Ludovic Lestrelin
    http://lestrelin.canalblog.com/archives/2013/05/15/27158551.html

    Il est peu de dire que de nombreux clichés entourent la figure du supporter. Mais que dire de celle des « casseurs » ?
    http://grooveshark.com/s/Geezers+Need+Excitement/1PjkvX?src=5

    Plus, l’image des joueurs et des dirigeants tenus de rester dans l’enceinte du Parc des Princes apparaît comme un symbole fort : celui d’un club replié sur lui-même, coupé de son environnement extérieur, enfermé dans ses murs. Est-ce annonciateur d’un mouvement plus général en France ?

    #néolibéralisme #football #psg #ultras #émeute via @baroug

    • Étrange article, vraiment. S’il reflète vraiment le livre dont il est question, celui-ci ne semble pas s’être posé la question des formes d’organisation politiques et sociales que se donnent ces intellos précaires sans pour autant faire de cette catégorie un étendard, hormis la mince évocation de pratiques d’entraide et de débrouille. Pas plus n’avons-nous droit à une sorte d’historicisation de cette catégorie : existait-elle avant la fameuse « économie immatérielle » ? Enfin, alors qu’il s’agit visiblement d’une bonne vieille sociologie bien fixiste, on a même pas le droit aux fameux chiffres qui devraient valider l’importance du phénomène.
      Pourtant, forcément, ça résonne, cette histoire des intellos précaires (sur #seenthis, par exemple). Il devrait pouvoir se faire quelque chose d’un peu mieux que cette bouillie qui se termine sur la phrase qui dévoile mine de rien, l’échec patent de Bourdieu : il n’y a pas eu de miracle avec le mouvement de chômeur, c’était tout simplement la sociologie qui se gourrait... et se gourre toujours ?

    • Une certaine sociologie comprend ce qui ne change pas (sauf si c’est en terme de dégradation de l’existant), et a bien du mal avec tou ce qui peut constituer un évènement. Bourdieu ne pouvait comprendre -même si il avait du/su suivre - car c’était un #travailliste pour qui la création subjective où s’origine la politique devait rester une hérésie ou/et mystère dans le cas des précaires, c’est à dire d’illégitimes, socialement et sociologiquement, d’incapables politiques. Il avait d’ailleurs écrit dans une première version de son texte à propos des mobilisations de chômeurs et précaires de 1997/98 « miracle social » avant de rectifier pour dire « miracle sociologique ». Mais peut-être vaut-il mieux lire le rapport de recherche que cet article qui en rend compte : http://www.cee-recherche.fr/fr/rapports/82-libres-proletarises-travailleurs-intellectuels-precaires-ile-de-fra>
      Quand à la catégorie d’intello précaire, elle a été inventée (ou tout du moins rendue publique) par les Rambach, qui elles aussi ont toujours maintenu un fond « bourdivin » pour leur plaidoyer en défense de cette catégorie, vue comme étant celle des déclassés du travail intellectuel, au regard de la « réussite des parents », ce qui de leur point de vue de filles de la nomenklatura universitaire et éditoriale était parfaitement justifié et leur faisait (sous-)estimer à 200 000 le nombre des « intellos précaires », ce qui est totalement à côté de la plaque quand depuis des décennies l’hexagone compte des millions d’étudiants, que la fonction de l’école , de la fac a été transformée, non pas en raison du « travail immatériel » mais parce que la production de #travail_vivant au moyen de travail vivant est un ressort du capitalisme actuel. Voir, par exemple, 10 thèses sur l’#université productive http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=2685

      Quant aux formes d’#organisation que se donnent les précaires en tous genres, il est vrai que cela reste... une question, et que l’on a bien du mal à y trouver réponse... tout se passant comme si l’organisation purement capitaliste de la concurrence atomistique était quasi intégralement dominante, ce qui renvoie à la sempiternelle énigme « pourquoi n’y a-t-il pas davantage de révoltes ? », ce préalable à toute organisation éventuelle, du coté des dominés en tout cas.

      #auto_entrepreneur #free_lance #emploi_discontinu #vacataires #portage_salarial #enquête #minima_sociaux #CDD #pigiste #autoexploitation #burn_out #entraide

  • Hommage à #Alain_Desrosières - Cairn.info
    http://www.cairn.info/revue-francaise-de-socio-economie-2013-1-page-5.htm

    Hommage à Alain Desrosières
    AuteurÈve Chiapello du même auteur
    Directrice d’études, EHESS eve.chiapello@ehess.fr

    Alain Desrosières nous a quittés le 15 février 2013, laissant derrière lui, profondément attristée, une communauté informelle de chercheurs s’intéressant à la quantification, communauté dont il a été de fait le patient artisan puisque ce sont ses qualités relationnelles hors du commun qui l’ont fait exister. La passion d’Alain Desrosières pour le chiffre, son histoire, ses usages et ses rôles sociaux, n’avait d’égal que le plaisir de la transmettre et d’éveiller – tout particulièrement chez les jeunes chercheurs – un intérêt pour l’histoire et la sociologie de la quantification. Il a ainsi passé une partie de sa vie à nous parler des uns et des autres, à nous faire nous rencontrer, à entrer en contact avec tous ceux dont il découvrait les recherches en France ou à l’étranger, à nous présenter ses dernières idées sur de potentiels « bons » objets de recherche, à réfléchir sur les problèmes que nous lui apportions, à travailler avec nous sur les sujets qui nous intéressaient, à nous renvoyer ses analyses sur les textes que nous lui présentions... Nous sommes donc en deuil, nous tous qui sommes passés à un moment ou un autre par son bureau à l’Insee et qu’il a aidés, formés, accompagnés ou plus simplement encouragés par son intérêt. Quand Luc Boltanski et moi écrivions Le Nouvel Esprit du capitalisme, et que nous cherchions à typifier les êtres du nouveau monde connexionniste au travers de l’opposition du « mailleur » et du « faiseur », Alain était notre « bon exemple » de « mailleur ». Le regarder vivre et travailler nous a aidés à construire le modèle. Le « mailleur » est celui qui fait passer l’information, qui redistribue ses liens au plus grand nombre, qui cherche à étendre le réseau et par là à augmenter les connaissances partagées pour le bien de tous. Le « faiseur », par opposition, cherche à exploiter le réseau à son profit, à séparer les espaces afin de tirer avantage des « trous structuraux » qu’il est l’un des rares à pouvoir franchir, à soigner sa position de « passage obligé » ou de « gate-keeper ».

    #statistiques #sociologie

  • La « gentrification », objet d’une recherche-action qui ne dit pas son nom
    http://www.article11.info/?La-gentrification-comme-objet-d

    Un spectre hante les laboratoires de recherche urbaine : la « gentrification ». Un spectre non pas effrayant, toutefois, ni même inquiétant, mais finalement assez accommodant, du moins pour les spécialistes diplômés qui se sont fait une spécialité de l’accommoder à la sauce universitaire. Car il en va tout autrement pour des habitants pour qui il est synonyme d’expulsion et d’éloignement des centres urbains. On ne rappellera que pour mémoire ce que ce terme désigne puisque, à force d’être seriné bien au-delà des cercles savants, il est en passe de rentrer dans le langage courant - encore qu’il n’ait pas fait jusqu’ici son entrée dans la langue populaire.

    #urbanisme #gentrification #géographie #sociologie

  • La théorie du MacDo
    https://medium.com/what-i-learned-building/9216e1c9da7d

    I use a trick with co-workers when we’re trying to decide where to eat for lunch and no one has any ideas. I recommend McDonald’s.

    An interesting thing happens. Everyone unanimously agrees that we can’t possibly go to McDonald’s, and better lunch suggestions emerge. Magic!

    It’s as if we’ve broken the ice with the worst possible idea, and now that the discussion has started, people suddenly get very creative. I call it the McDonald’s Theory: people are inspired to come up with good ideas to ward off bad ones.

    Cette méthode créative a ses limites : parfois, la première idée est la bonne ; pire, parfois, la première idée est la pire et elle plaît et on se la traîne comme un boulet pour longtemps.

  • La « gentrification », objet d’une recherche-action qui ne dit pas son nom
    http://www.article11.info/?La-gentrification-comme-objet-d

    l’inflation d’analyses savantes, même à prétention critique, portant sur la « gentrification » concoure à l’accentuation de ce phénomène, car il requiert et suscite sans cesse de nouvelles études pour l’orienter, le maîtriser et en tirer profit. Et non pour le freiner, et encore moins pour l’enrayer. Ce qui supposerait, en effet, un réel changement de cap politique aux niveaux national et local, incompatible avec la poursuite de l’urbanisation du capital. (...) Source : (...)

  • Baptiste Coulmont » Mes enquêtés s’appellent Robert
    http://coulmont.com/blog/2013/04/24/prenom-enquetes

    Des sociologues ont remarqué cette “montée du prénom dans les mœurs” (Carbonnier, 1957), les manuels de bonnes manière aussi (qui cessent d’interdire l’usage répandu des prénoms comme terme d’appel)… et il est progressivement entré — en contrebande ? — dans des compte-rendus de recherches sociologiques.
    Dès les débuts de la sociologie américaine, les prénoms (et les diminutifs) sont utilisés par les sociologues de Chicago. On en trouverait des exemples dans Le Hobo de Nels Anderson, dans Street Corner Society de William F. Whyte (même si ce dernier, techniquement, n’est pas « de Chicago » et qu’il a tendance à utiliser des surnoms ou des diminutifs).
    Rien de tel en France, et pendant longtemps : Les ouvrages publiés par le « Centre d’études sociologiques » aux éditions du CNRS, dans les années 1950-1960, n’utilisent pas les prénoms alors que des entretiens sont réalisés [je n’ai vérifié que quelques ouvrages, de Touraine, Guilbert&Jamati, Crozier, Chombart…].

    #sociologie #prénom

  • Tactiques de classe au lycée professionnel - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Tactiques-de-classe-au-lycee.html

    Aujourd’hui comme hier, l’enseignement professionnel légitime une domination de classe fondée sur l’échec d’une grande partie des enfants d’origine populaire dans une école conçue et organisée pour ceux des classes moyennes et supérieures. Tout en confirmant cette relégation, Ugo Palheta met aussi au jour les tactiques, défensives et offensives, des classes populaires face à cet ordre imposé.


    #école #inégalités #classes_sociales

  • International Political Sociology - Virtual Issue: Territorialities, Spaces, Geographies - Wiley Online Library

    En accès libre pendant un an, et tous les articles sont en pdf téléchargeables

    http://onlinelibrary.wiley.com/journal/10.1111/(ISSN)1749-5687/homepage/virtual_issue__territorialities__spaces__geographies.htm

    Territorialities, Spaces, Geographies

    This special issue presents a selection of work at the interstices between international relations and geography. It is an invitation for intensifying debates in International Political Sociology on transformations of space and scales, the use of geographical methods and concepts, and the nature and limits of geographical thought in international and global relations.

    The international is a spatial category and has been invested by variable geographies. The world of the international is flat; a two-dimensional world of relations between sovereign states claiming exclusive power over their territory and people. The international also persistently and often violently draws lines between itself and its outside: worlds of colonies, the uncivilised, transnational networks, and others. Recently, topographic categories are increasingly challenged by topological modes of enacting spatial relations and by analyses foregrounding the importance of temporal practices and narratives.

    This special issue samples an international political sociology that deploys and critically engages territorial, spatial, geographical modes of thinking and politics. What are the limits and transformations of spatial practices in contemporary politics? How are territorialities, borders, and lines invested in methods of governing and conceptions of order? What is the impact of foregrounding temporality and mobility on spatial categorizing of the international? How are geopolitics and territoriality produced?

    #géographie #sociologie-politique #frontières #territoires #espace

  • Les Inrocks - « Les inégalités n’ont pas disparu, elles ont juste été repoussées plus loin dans le cursus scolaire. »
    http://www.lesinrocks.com/2013/04/10/actualite/des-destins-tres-francais-11383786

    La France reste donc une société de classes ?

    La période des Trente Glorieuses a fait croire à certains que les classes sociales étaient mortes, enterrées par le développement des classes moyennes. Or, depuis une quinzaine d’années, les inégalités augmentent à nouveau, en termes de revenus ou de patrimoine. Ce que montre également la persistance d’une si forte reproduction sociale, c’est que l’émergence d’une vaste société “moyenne” relève du mirage. Les destins à ce point contrastés des enfants des classes populaires et des enfants mieux nés soulignent à quel point il subsiste des univers de vie différents dans la société française.

    #Camille_Peugny #sociologie #mobilité_sociale

    • En vrai, le titre est trompeur les inégalités n’ont pas « été repoussées plus loin dans le cursus scolaire », leurs effets visibles peut-être, et encore…
      (Ne serait-ce que du point de vue institutionnel-financier, pour ne pas parler du reste, les budgets des écoles, qui dépendent des mairies, varient de plus de 1 à 10.)

      L’élitisme de l’école n’est-il pas son principal vice ?

      Bin oui, on en revient toujours là.

      Pour cela, il n’y a pas de miracle : il faut plus de moyens – la France dépense 20 % de moins pour l’enseignement primaire que la moyenne des pays de l’OCDE -, des classes moins chargées, des changements dans les pratiques éducatives.

      Le vrai miracle serait une vraie volonté politique pour coordonner augmentation des moyens ET un changement des pratiques éducatives. Le trou noir de la réflexion éducative de la gauche de gauche est que le second n’est absolument pas une conséquence de la première.

    • Enfin, moins visible pour les classes moyennes, qui sont effectivement discriminées plus tard dans le cursus scolaire. Par contre, pour les classes populaires, je peux te dire que le couperet tombe de plus en plus tôt. Dès la maternelle, tu vois déjà comment les petits _cassos" comme on les appelle délicieusement sont traités différemment des autres et combien cette mise à l’écart va s’intensifier tranquillement pendant le primaire pour un direct to CLIS ou Segpa à l’arrivée au collège. Les classes moyennes à fort capital culturel et faible capital financier verront le couperet lors de l’accès aux études supérieures où l’argent fait immanquablement la différence plus que la connaissance des cursus ou les aptitudes des étudiants.

    • La question de la maîtrise de la langue orale est discriminante dès la maternelle. Les écarts (et donc les inégalités) entre les classes de GS de la ville haute et du quartier populaire du #bled-en-chef sont vraiment criantes.
      Pour les classes populaires, il y a à la fois les inégalités de départ (sociales, culturelles) et pour ceux qui s’en sortent malgré tout un effondrement plus tard (au collège) faute d’étayage et aussi de possibilité de se projeter dans l’idée d’un cursus long. L’an dernier, nous avons organisé des séances communes entre un groupe de lycéens et nos CP. J’ai été frappé par le fait de devoir expliquer ce qu’était un lycéen, de fait mes élèves n’en ont pas autour d’eux. Ils connaissent le collège que les grands frères et sœurs fréquentent, mais pas le lycée car les orientations se font avant. Massivement. On retrouve là le tandem élitisme/reproduction sociale.
      Pour les cassos, tu as encore raison. Avant de rejoindre le quartier populaire du #bled-en-chef, j’étais en école rurale et le regard porté par les adultes, et parfois les prises de paroles que ces adultes s’autorisent avec les familles et les gamins, sont tout simplement effrayants. Je ne prétends pas être un bon instit et la question des bonnes pratiques pédagogiques est complexe et je fais mon chemin avec modestie mais il y a un truc dont je suis persuadé c’est que la #bienveillance est une clef pédagogique fondamentale. Une attitude bienveillante de la part des enseignants est une réforme applicable tout de suite, qui ne demande aucun moyen supplémentaire et qui pourrait modifier en profondeur notre système éducatif. L’#effet_Pygmalion est un levier incroyable, j’en ai tous les ans la preuve…

    • Les cassos sont les nouveaux bougnoules de la République. Je suis frappée par l’unanimité du rejet dont il font l’objet et par les attitudes et discours que les gens se croient permis à leur encontre. C’est d’une violence qui m’est assez intolérable et je suis dans cette configuration incroyablement minoritaire. La figure du cassos permet, semble-t-il, de cristalliser tout le besoin de haine et de distinction de l’ensemble du corps social. C’est un racisme anti-pauvres très violent et content de ne pas dire son nom.
      En gros, ils sont un défouloir collectif aux frustrations accumulées ces derniers années, les parfaits boucs émissaires d’un corps social qui se délite totalement.
      Je veux écrire là-dessus, mais quelque part, je n’y arrive pas... même pour moi, c’est trop gros.

    • J’avais mis ça de coté il y a quelque temps sur Diigo :
      http://www.lautrecampagne.org/article.php?id=52

      On peut dire, pour résumer, que l’École française, bien loin d’être une institution « technique » (dont la théorie serait la « pédagogie ») destinée à mettre les générations montantes en possession de connaissances ou de compétences (on ne peut s’étendre ici sur cette distinction pourtant capitale), est au contraire une institution idéologico-politique de formation d’identités hiérarchisées en classes qui utilise la transmission, l’enseignement comme alibi ou masque de cette opération de reproduction, mais qui, en même temps, ne pouvant se passer de ce masque, effectue réellement, pour une part, cette transmission.

      Et, toujours de ce #Bertrand_Oglivie : http://www.revuedeslivres.fr/a-quoi-sert-lechec-scolaire-par-bertrand-ogilvie

      Or il est évident, contrairement à cette représentation de l’échec comme un « ratage », que cette institution a été conçue dès le départ pour qu’un tel ratage statistique important ait lieu, accompagné bien sûr d’un volant étroit de réussite, qui aboutit à ce résultat que l’école reproduit non pas simplement la société telle qu’elle est, mais le fait que les individus qui y vivent considèrent comme naturelles les normes et les hiérarchies dans lesquelles ils viennent se ranger quand ils entrent sur le marché du travail.

      [...1789] il fallait leur donner les moyens, dans tous les domaines possibles, d’être au niveau de ceux qui pensent, qui formulent conceptuellement les problèmes, et non de ceux qui les subissent. Il s’agissait de leur permettre de participer au débat public de plein pied dans le champ de réflexion et d’action de ce grand moment révolutionnaire de 1789. Il fallait donc inventer une institution spéciale dans laquelle on donnerait à toute la population française (avec évidemment, comme toujours, la question de ce qu’on entend par « tous ») la possibilité d’entrer dans la pensée du politique. Ce projet est politique depuis le départ, et l’est resté jusqu’au bout. Aujourd’hui, dans l’esprit des gens qui font fonctionner cette école, ce lieu reste associé – sur un mode assez lâche, qui est plutôt celui de l’association d’idées – à l’idée d’émancipation politique. [...]
      cette école politique ne pouvait pas non plus ne pas affronter la question de savoir ce qu’on fait d’une masse de scolarisés qui, éduqués à égalité, débarquent dans une société profondément inégalitaire, dans laquelle la question de la propriété a été tranchée dans le sens de la protection de l’inégalité, et doivent donc, d’une manière ou d’une autre, articuler, accepter cette injustice d’une formation égalitaire qui ne contrebalance pas la vie inégalitaire qu’ils vont inévitablement mener – la Révolution française n’ayant pas été une révolution communiste, comme on le sait.

      Sans vouloir lancer un #débat_interminable (quoique...), je suis depuis longtemps assez sidéré par la naiveté de l’exigence d’’#égalité_des_chances, et qui est assez marquée dans cet entretient des inrock : d’abord, la #mobilité_sociale ascendante suppose soit la disparition du travail non-qualifié, soit sa délocalisation, soit le recours à l’immigration, soit, enfin, une mobilité sociale descendante des enfants des classes bourgeoises et moyennes... Ensuite, pour poursuivre l’idée d’Oglivie, dans une société inégalitaire, l’idée d’égalité des chances semble revendiquer que les enfants de pauvres et les enfants de riches doivent avoir les mêmes chances de devenir... pauvres ou riches. Si l’on veut l’égalité des chances, comment ne pas vouloir l’égalité tout court ? : [ http://www.barbery.net/philo/chouette/salaire.htm ]

      il n’est pas vrai que des familles à revenus différents peuvent offrir les mêmes chances de développement à leurs enfants.
      Ce pourquoi, alors qu’il n’y a pas plus de justification rationnelle en faveur de l’égalité que de la hiérarchie des salaires, il faut à mon avis défendre l’égalité des revenus, c’est pour rendre effective et réelle l’égalité des chances des êtres humains.

  • Suppressions de pages sur WP.
    Je recopie un msg d’il y a quinze jours où toutes les PàS sont désormais finies. Du n’importe quoi ds le traitement, visible sur une série.

    –--------------------------------------
    #Wikipédia #Page_à_Supprimer #sociologie
    Quelques sociologues « qui n’ont fait de mal à personne »

    – Discussion:Gilles Séraphin/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Gilles_Séraphin/Suppression
    Un spécialiste de la famille, directeur de l’Observatoire national de l’enfance en danger.

    Suppression traitée par Chris a liege (d) 13 avril 2013 à 00:24 (CEST)
    Raison : Fort consensus pour la suppression.

    Consensus à 2 contre 3

    – Discussion:Hervé Glevarec/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Hervé_Glevarec/Suppression
    Spécialiste des pratiques culturelles qui m’a l’air notoire (c’est l’auteur de « La culture de la chambre » que j’ai lu)

    Suppression traitée par Chris a liege (d) 13 avril 2013 à 00:25 (CEST)
    Raison : Majorité doutant de la notoriété.

    Majorité à 2 contre 1 #foutage_de_gueule

    – Discussion:Sonia Dayan-Herzbrun/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Sonia_Dayan-Herzbrun/Suppression
    Plutôt connue il me semble, travaille sur le mouvement ouvrier, le colonial etc.

    Conservation traitée par Enrevseluj (d) 6 avril 2013 à 18:45 (CEST)
    Raison : Consensus

    – Discussion:Nancy L. Green/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Nancy_L._Green/Suppression
    Spécialiste des migrations, plutôt connue aussi il me semble.

    Conservation traitée par Enrevseluj (d) 6 avril 2013 à 18:41 (CEST)
    Raison : Consensus

    Donc en fait, tout dépend de qui cloture.

    • Bonjour,

      Plusieurs personnes me signalent régulièrement les messages qui sont postés ici à propos des pages à supprimer sur Wikipédia, parce que je connais très bien le fonctionnement de Wikipédia.

      Les pages à supprimer sont clairement un des points conflictuels de Wikipédia, parce que plusieurs tendances s’y retrouvent et, souvent, s’y confrontent :
      – d’un côté ceux qu’on appelle les « suppressionnistes » et qui vont être très « durs » sur l’admissibilité ou non d’un article.
      – de l’autre ceux qu’on appelle les « inclusionnistes », plus souples sur ce qu’on peut ou ne peut pas inclure sur Wikipédia.

      La notion de « faire mal à personne » que je lis ci-dessus n’entre jamais en ligne de compte, on ne se base pas du tout sur cette notion-là sur Wikipédia. Ma boulangère ne fait de mal à personne et pourtant il ne viendrait à l’idée de quiconque de lui consacrer un article de Wikipédia...

      Concernant les universitaires, point qui semble relevé ici (mais auparavant ça a été d’autres sujets), la question centrale à garder en tête est la suivante : qu’est-il possible d’écrire de façon encyclopédique sur telle ou telle personne, tel ou tel sujet ?
      Le mode CV n’est pas un mode encyclopédique. Si un universitaire, tout brillant qu’il soit, ne voit pas ses travaux sortir du lot, c’est à dire donner lieu à des citations, être commentés largement, faire particulièrement autorité, oui il est très probable qu’il puisse être supprimé. Si on n’a rien de plus à dire sur lui que sur sa page CV d’université, il n’y a pas lieu de faire un article, clairement.
      La personne qui propose ces PàS n’a probablement rien contre les sociologues et fait en ce moment son travail de « suppressionniste » sur la catégorie des sociologues.

      Pour donner une idée des PàS sur Wikipédia, ce lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Pages_%C3%A0_supprimer#Propositions Voilà tout ce qui est en instance de suppression ou de conservation en ce moment. On est donc loin d’un acharnement particulier sur une catégorie d’articles.

      Si ces PàS ne recueillent pas plus d’avis, c’est que le sujet ne semble pas central aux contributeurs (certaines PàS peuvent recueillir plusieurs dizaines d’avis).

      Et, oui, quand il y a 3 avis, selon qu’il y a 2 conserver / 1 supprimer, ou 1 conserver / 2 supprimer cela va influencer la présence ou non de l’article. Les gens qui clôturent les PàS ont pour devoir d’atteindre la notion de consensus. Je comprends que 3 participants, cela semble faible, mais que les participants soient 3 ou 45, ça ne sera jamais un vote stricto sensu, et il y aura toujours interprétation.

      La question des suppressions sur Wikipédia, je le redis, est un sujet extrêmement conflictuel.
      Je vous invite à participer aux débats sur Wikipédia plutôt que de le faire ici, et de poser vos avis dans la section « avis non décomptés » ou dans la partie « discussion » si vous n’êtes pas un contributeur régulier de Wikipédia.
      Devant des arguments clairs et alimentés par des sources sérieuses, les participants en tiendront compte.

      Se lamenter ici ne fera, je pense, pas avancer grand chose.

      En revanche il faut bien garder en tête qu’avoir un article sur Wikipédia n’est pas un dû, une chose pour laquelle il faille se battre envers et contre tout. Wikipédia a de multiples défauts, dont ce souci de l’admissibilité des articles, qui a toujours posé et continuera probablement toujours à poser débat et souci. On a tous, comme contributeurs, vu des articles qu’on avait créés passer en PàS. Je reconnais que ça n’est pas agréable, mais il ne faut pas en déduire immédiatement, vu de son angle personnel, à un dysfonctionnement global de l’encyclopédie. Je reçois de plus en plus de messages parlant de complot ou autres choses du genre : ça me semble être la mauvaise façon de prendre les choses (et c’est une « inclusionniste » qui parle...).
      Si ça peut vous « rassurer », les débats sur ce sujet sont parmi les plus violents de ceux qui agitent quotidiennement la communauté.

      Voilà, je suis prête à continuer à en discuter, je reconnais que cela n’est pas évident.

      Adrienne

    • @adrienne : mais je suis un contributeur (moyen) de WP ET je participe aux débats sur les PàS : je vous invite à voir ma page de contributions (sous nom actuel) et la place énorme qu’y prend la participation à ces discussions de PàS (au détriment du reste)
      http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sp%C3%A9cial:Contributions/Hmoderne&offset=&limit=500&target=Hmoderne

      Et sur le fond , je ne suis pas du tout d’accord avec vous : je ne vois pas pourquoi un sociologue, ou un musicien (et même à la limite votre boulangère même si ce serait sortir un peu trop de l’idée encyclopédique) n’aurait pas sa page WP, du moment que son contenu est correct et vérifié, n’induit pas en erreur sur son « importance ». [on m’a donné parfois des arguments sur la consommation de ressources, notamment lors des sauvegardes qu’occasionnerait une encyclopédie plus exhaustive, ceux là je peux les comprendre, mais pas ceux sur « l’importance » des sujets]

      Mais, ce n’est même pas ça que je documente ici ou ailleurs : c’est davantage :
      – la mainmise de quelques monomaniaques (oui, le gars en question élimine bien un à un les sociologues et les économistes d’un certain type ; comme un autre a éliminé les radios libres une à une ; un autre plus anciennement, tous les groupes anarchistes...)
      – le « non-respect » par les bureaucrates de l’encyclopédie de ses propres critères
      – les biais dans les critères qui font que des catégories entières de sujets disparaissent sans qu’il n’y ait jamais de remise en cause.

      Sinon, pourquoi en parler ici ? de par son importance dans les résultats de recherche, comme points d’entrée dans des recherches documentaires, WP a pris les caractéristiques d’un bien commun et je pense qu’on doit défendre les biens communs.

      Bien sûr, un de ces 4, je vais me lasser (heureusement, je ne passe pas mon temps à ça non plus) ; simplement, ça m’aura pris un peu plus de temps que l’immense majorité de ces contributeurs qui se font corriger, rabrouer et disparaissent ; pour qu’on lise ensuite les lamentations sur le faible nombre de contributeurs, leurs caractéristiques socio-économiques et patati et patata.

    • Comme @intempestive, je trouve qu’il est très sain que les modes de fonctionnement collectif puissent être requestionnés à l’extérieur de leurs sphères d’action. Rien ne peut justifier de venir faire des rappels à l’ordre aux personnes qui extériorisent ces difficultés, en les traitant comme d’éventuels contrevenants, c’est très choquant.

    • @intempestive @touti : je ne fais ni des rappels à l’ordre ni ne vous traite comme des contrevenants :-) Je dis seulement que si la contradiction reste uniquement à l’extérieur de Wikipédia, elle ne sera pas utile, dans le sens « agissante ».

      @golummoderne : l’argument sur la consommation de ressources est totalement idiot, je ne sais pas qui vous l’a donné mais clairement ça n’est pas un argument, la Wikimedia Foundation a heureusement les moyens de payer ses serveurs...

      Sur le reste : au fond de moi je suis quasiment d’accord avec vous, mais ça n’est pas ce qui se dégage des quotidiennes PàS avec leurs lots de conflits entre contributeurs. Suivant les sujets, les personnes intervenant, oui le biais suppressionniste ou inclusionniste va l’emporter. Et puis une autre fois ça sera l’inverse. La seule chose qui me semble être réellement en mesure de faire bouger une PàS sur un article, c’est :
      1) de développer l’article dans une optique encyclopédique (on démontre alors son potentiel) et avec des sources
      2) d’avertir les contributeurs concernés par le sujet, qu’ils puissent venir donner leur avis.

      Personnellement j’ai « sauvé » plusieurs articles comme ça, en les améliorant nettement.

      J’ai vu que vous aviez posé des questions sur la page de discussion générale des PàS, ça me semble une bonne démarche. Périodiquement il y a des remises en cause, quoi qu’on en dise. Par exemple la question des citations sur Google Scholar est un ajout récent, dans l’objectif d’être plus « juste » notamment sur les universitaires. Mais comme le dit Azurfrog dans la discussion sur Wikipédia, la question centrale restera toujours celle des sources secondaires : pas de source secondaire = pas d’article, et là même mon biais inclusionniste est d’accord avec cela...

  • Sale période - Film noir. - Cause toujours !
    http://grosse.fatigue.free.fr/causetoujours/spip.php?article214

    Raymond Boudon est mort. Sale période. Mon vieux maître se ratatinait de vidéo en vidéo, en pyjama presque, il avait gardé la moitié de sa tête, la meilleure. L’autre était en sale état. Je l’ai vu à Paris par hasard en 2007 peut-être. Impossible de lui parler de la vie tout court, ou même de la mienne - sans importance - il n’y comprenait rien du tout. Mais parler de ses livres, et je le retrouvais frais comme un gardon, l’œil vif et plein d’humour, et modeste et généreux. Il nous avait tout appris en séminaire de DEA, avec l’exigence bonhomme du Professeur discret. Ah oui, il était de droite paraît-il. Il avait plein de doutes aussi. Toujours choisir un directeur de thèse qui doute. Evitez les certitudes : c’est plus scientifique. Boudon c’était bien. Comme il était athée, il a peut-être été incinéré aussi. C’est la mode chez les incroyants qui, d’après mes calculs, devraient être majoritaires dans le monde entier en 2146, un siècle après un film asiatique sur l’amour. Et, d’après mes projections les plus optimistes, 100 ans après ma mort.

    #sociologie

  • Le calculateur des classes sociales britanniques - BBC News
    http://www.bbc.co.uk/news/uk-22007058

    La BBC a lancé une étude pour dénombrer les classes sociales britanniques. Les sociologues en ont distingué 7 : l’élite, la classe moyenne établie, la classe moyenne technique, les nouveaux travailleurs aisés, la classe ouvrière traditionnelle et le précariat. Tags : internetactu internetactu2net fing société (...)

    #société #sociologie

    • 1 Elite - the most privileged group in the UK, distinct from the other six classes through its wealth. This group has the highest levels of all three capitals

      2 Established middle class - the second wealthiest, scoring highly on all three capitals. The largest and most gregarious group, scoring second highest for cultural capital

      3 Technical middle class - a small, distinctive new class group which is prosperous but scores low for social and cultural capital. Distinguished by its social isolation and cultural apathy

      4 New affluent workers - a young class group which is socially and culturally active, with middling levels of economic capital

      5 Traditional working class - scores low on all forms of capital, but is not completely deprived. Its members have reasonably high house values, explained by this group having the oldest average age at 66

      6 Emergent service workers - a new, young, urban group which is relatively poor but has high social and cultural capital

      7 Precariat, or precarious proletariat - the poorest, most deprived class, scoring low for social and cultural capital

      avec une “calculatrice” qui t’indique où tu es (2)

    • en sociologie, l’"évidence" est toujours une difficulté, les gens pensent presque toujours qu’ils sont moins riches qu’ils ne sont en réalité, enfin je crois avoir vu des études là-dessus

      PS : cette calculette n’est pas forcément valable pour nous qui n’habitons pas au Royaume-Uni

    • Sauf les vrais pauvres, @fil, qui en vertu de l’allergie des avant-derniers à la place de derniers ont toujours tendance à se voir plus riches qu’ils ne sont et donc à plus facilement dépenser un argent qu’il n’ont pas pour acquérir les marqueurs sociaux de la classe au-dessus d’eux.
      En gros, j’ai toujours été pauvre, mais dans ma famille, on parlait plutôt de gens modestes.

    • Oui, @rastapopoulos, ça marche pour les classes populaires, mais plus tu es aisé et plus tu sous-estimes ta classe réelle. Quand tu vois à combien démarre le dernier décile, il y a plein de gens qui refusent de se penser comme faisant partie des 10% les plus riches. Parce que, du coup, ça les rend trop enviables (et donc, ça les expose) et surtout, ça pourrait leur interdire de se plaindre de leur sort, encore que les Depardieu and co, nous ont démontré que quand tu arrives à un niveau indécent de fortune, il est de bon ton de pleurer la bouche pleine !

    • Ouais en fait c’est ce que j’allais dire du coup : on se classemoyennise tous, en se rabaissant ou en s’augmentant suivant notre « vraie » classe.

      J’ai l’impression que le truc de « sociologue » de mettre au même niveau d’importance l’échelle économique, avec celles sociales et culturelles, ça joue vachement pour faire rentrer tout le monde dans une classe plus ou moins moyenne. Car du coup, forcément, il y a moins de monde qui sont pauvres sur les trois plans à la fois. Les graphiques de visualisation mettent au même niveau d’importance les trois zones.

      En conséquence, il est alors facile de dire « t’as pas beaucoup d’argent ? mais c’est pas grave t’as un bon capital culturel, viens donc dans notre bande quand même ! »

      Alors un pauvre qui a un capital social et/ou culturel, soit par sa famille, soit parce qu’il s’est auto-éduqué (par la lecture, par la participation a un groupe syndical ou politique, etc), fera désormais partie de la classe moyenne, et n’aura plus les « intérêts de classe » des travailleurs pauvres.

      C’est un peu pernicieux, quand même.

      Moi je sais qu’en vrai, lorsque la guerre des classes éclatera, il faudra que je coupe la tête de @fil et @simplicissimus. Non ?

    • WHITE MIDDLE CLASS BLUES

      Three guys pass me by all in white t shirts
      They’re in a sixty three super sort and they don’t like my looks
      I’m in the middle of Brooklyn I can’t see no escape’
      They say the south is a bummer
      But this isn’t so great

      Ain’t life a blast
      So low down middle class
      From the day you’re born you know you’ll never kiss ass
      White middle class blues

      Now I’m sitting down to diner there’s so much food on your table
      You can throw away your vegetables you can eat till you’re not able

      http://www.youtube.com/watch?v=W7E68QHqNdA


      And your veins fill with butter and the blood won’t flow through them
      And your kid ods on goof balls and gives the finger to you

  • #Wikipédia #Page_à_Supprimer #sociologie
    Quelques sociologues « qui n’ont fait de mal à personne »

    – Discussion:Gilles Séraphin/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Gilles_Séraphin/Suppression
    Un spécialiste de la famille, directeur de l’Observatoire national de l’enfance en danger.

    Suppression traitée par Chris a liege (d) 13 avril 2013 à 00:24 (CEST)
    Raison : Fort consensus pour la suppression.

    Consensus à 2 contre 3

    – Discussion:Hervé Glevarec/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Hervé_Glevarec/Suppression
    Spécialiste des pratiques culturelles qui m’a l’air notoire (c’est l’auteur de « La culture de la chambre » que j’ai lu)

    Suppression traitée par Chris a liege (d) 13 avril 2013 à 00:25 (CEST)
    Raison : Majorité doutant de la notoriété.

    Majorité à 2 contre 1 #foutage_de_gueule

    – Discussion:Sonia Dayan-Herzbrun/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Sonia_Dayan-Herzbrun/Suppression
    Plutôt connue il me semble, travaille sur le mouvement ouvrier, le colonial etc.

    Conservation traitée par Enrevseluj (d) 6 avril 2013 à 18:45 (CEST)
    Raison : Consensus

    – Discussion:Nancy L. Green/Suppression - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Nancy_L._Green/Suppression
    Spécialiste des migrations, plutôt connue aussi il me semble.

    Conservation traitée par Enrevseluj (d) 6 avril 2013 à 18:41 (CEST)
    Raison : Consensus

    Donc en fait, tout dépend de qui cloture.

  • Revue - Fécondité de l’œuvre de Georg Simmel pour penser le contemporain - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-6440-revue___fecondite_de_luvre_de_georg_simmel_pour_penser_le_co

    On ne peut donc que se réjouir de l’ampleur de cette publication qui participe du renforcement des études simméliennes dans le monde francophone et témoigne de la fécondité sur ce point des échanges internationaux – les auteurs sont en effet français, italiens, allemands et canadiens et le numéro repose déjà sur un travail de traduction. Cette nouvelle impulsion est d’ailleurs déjà destinée à avoir des suites : en collaboration avec Bénédicte Zimmermann, Denis Thouard organise l’hiver prochain à l’EHESS un colloque international dont le titre est « Différenciation et réciprocités. Regards simméliens sur la société contemporaine ». Cet événement accompagne la transformation de l’important Centre de recherches interdisciplinaires sur l’Allemagne (CRIA) de l’EHESS en... Centre Georg Simmel.

    #sociologie #Georges-Simmel

  • S’extraire des « utopies technologiques » pour changer les pratiques. Entretien avec Marie-Christine Zélem, sociologue
    http://www.groupechronos.org/themas/entretiens/s-extraire-des-utopies-technologiques-pour-changer-les-pratiques.-ent

    Comment expliquer la résistance au changement face aux politiques environnementales ? “Si “les usagers font de la résistance”, ils ont de bonnes raisons de la faire !”, juge la sociologue Marie-Christine Zélem, chercheur en sociologie à l’université Toulouse Le Mirail II. Ses travaux, qui portent sur les modes de réception des politiques publiques dans le domaine de l’efficacité énergétique et les résistances aux innovations t…

    Très intéressant et très éclairant !

    #www.groupechronos.org #utopies #technique #technologie #sociologie #changement #ecologie #politique #statu_quo

    • Autrement dit, l’usager n’est pas « addict » à la consommation d’énergie, mais on l’inscrit dans une spirale. Les choix politiques ont placé notre système dans une dépendance totale. Avec la démultiplication des appareils électriques et électroniques, comment envisager de s’en extraire volontairement. Et pourtant, on est paralysé face à un black-out. Un usager qui a opté pour des volets électriques va rester dans le noir et dans le froid parce que sa chaudière - même au gaz - ne démarrera pas... Pas d’eau chaude, pas de système de cuisson, pas de connexion... La dérive technologique est stupéfiante et place les « consommateurs » dans une situation captive : ils ne sont sûrement pas des « consom’acteurs ».

    • Dans les campagnes où, contrairement à ce qu’affirme EDF, les coupures d’électricité sont fréquentes (consulter les statistiques de vente des filtres anti-surcharges et onduleurs acheter pour protéger TV et ordi pour s’en convaincre) je doute qu’on partage une telle analyse.

      J’ai même vu un vendeur de chauffage à pellets, combustible local, fermer en expliquant que la dépendance à l’électricité de l’appareil le rendait invendable. Idem, nul autre chauffage que le ballon d’eau chaude électrique ne se vend, pour une raison simple : il accumule l’eau chaude en cas de coupure.

      Qu’on me dise que ceux qui vivent dans d’immenses métropoles où l’on voit davantage de mètres carrés consacrés aux places de stationnement pour handicapés qu’aux voies de bus vivent leur dépendance imposée à un urbanisme aux tentations dictatoriales, je peux l’entendre. Mais constatons que de plus en plus, le pays se fragmente entre des zones péri-urbaines contraintes de se dispenser des services des métropoles et des métropoles laissant leur survie aux puissantes forces des marchés internationaux qui bien entendues seront toujours promptes à les servir.

  • Perspectives de modifications conscientes dans la vie quotidienne (1961) - Guy #Debord
    http://www.infokiosques.net/spip.php?article16

    Ce texte a initialement fait l’objet d’une intervention par le biais d’un magnétophone [intervenant non-prévu] lors d’un exposé, le 17 mai 1961, au Centre d’études sociologiques du CNRS [en présence d’Henri Lefebvre avec qui #Debord rompt un peu plus tard.]

    Je l’ai lu hier – et écouté ; très beau, très intéressant / où se demande ce qu’est le « #temps perdu » ? / « La #vie_privée est privée de quoi ? » / des effets du #spectacle et du #capitalisme - et de la #sociologie - sur la #vie_quotidienne.
    On le trouve en ligne :
    http://ubumexico.centro.org.mx/sound/debord_guy/Enregistrements-Magnetiques/Debord-Guy_Enregistrements-Magnetiques_1952-61_03.mp3

  • Hommage à #Alain_Desrosières, statisticien, sociologue, historien et philosophe de la statistique
    http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/?p=3438

    Il était la conscience inquiète de la statistique publique française.

    Ses nombreux articles et ouvrages en ont retracé la naissance et l’essor. Ils en discutent les bases scientifiques et les fondements sociaux. Ils mettent en lumière les liens entre les normes et la production des statistiques, entre l’histoire des politiques économiques et celle des méthodes et catégories statistiques, alors que la tendance est à les « naturaliser ». « Les façons de penser la société, de la gérer et de la quantifier sont indissociables » affirmait-il. La statistique ne peut être séparée de ses usages et elle évolue avec les transformations des politiques publiques. Ainsi, Alain Desrosières s’interrogeait sur « la qualité des quantités ».

    Alain a passionnément vécu et étudié les contradictions de la statistique, outil de connaissance et outil de gouvernement. Est-elle au service de la démocratie, permettre à la société de se mieux connaître, ou de l’Etat, pour lui permettre de mieux atteindre ses objectifs ? Et, cet Etat, qui organise et finance l’appareil statistique, a lui-même deux visages, c’est l’Etat social, instrument de résistance face aux forces du marché comme c’est l’Etat au service d’une organisation sociale façonnée par le capitalisme.

    #sociologie #histoire #statistiques