#socologie_bourdieu

  • La critique des experts et la critique de la critique des experts. « Pierre Bourdieu, d’où parlez vous ? » Les « descendants » de Bourdieu (Serge Halimi, Pierre Clastres, Gilles Balbastre, usw...) ne pratiquent plus la méthode quantitative objectiviste de leur maitre mais celle - ô combien plus fragile, pénible et laborieuse - du « faisceau d’indices ». Voir les nouveaux chiens de garde. Faut-il repenser la critique médiatique à partir d’une méthodologie judiciaire et qualitative plutôt que positiviste et quantitative ?
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    L’un des penseurs qui ont contribué à la légitimation de la contre-expertise est Pierre Bourdieu. Même si lui-même ne se considérait pas comme un « expert », sa conception de la sociologie le rapproche de cette modalité d’intervention. Bourdieu fonde en 1997, dans la foulée de son soutien aux grévistes en décembre 1995, l’association et la collection « Raisons d’agir ». Celle-ci est l’un des centres de contre-expertise en France, proche dans son fonctionnement de la Fondation Copernic ou du conseil scientifique d’Attac. La sociologie de Bourdieu a ceci d’intéressant qu’elle repose sur une stricte distinction entre la doxa et l’épistémê, c’est-à-dire entre les opinions de sens commun et la connaissance scientifique. Le sociologue est en conséquence le seul à même d’atteindre l’objectivité du monde social, parce qu’il dispose des outils – notamment statistiques – qui lui permettent de s’arracher à la servitude des opinions courantes. Dès lors, son travail consiste à parvenir à cette objectivité, puis à la mettre à la disposition des acteurs sociaux. La position de « surplomb » que cette conception du savoir sociologique confère à celui qui l’exerce n’est pas éloignée de celle dont se prévalent les « experts ».

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