• Risk of #COVID-19 among front-line health-care workers and the general community : a prospective cohort study - The Lancet Public Health
    https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(20)30164-X/abstract

    Étude prospective britannique et états-unienne ; auto-declaration à partir d’une application : risque plus grand chez les #soignants de covid-19 que chez les autres membres de la communauté, même chez ceux qui sont porteurs d’un équipement de protection individuelle de bonne qualité (bien que risque moindre par rapport aux soignants n’en bénéficiant pas)

    [...] sufficient availability of PPE, quality of PPE, or both reduce the risk of COVID-19, but reuse of PPE or inadequate PPE might confer comparably increased risk, which is compatible with findings from one of the first studies to specifically investigate PPE reuse.18 The greater risk associated with PPE reuse could be related to either self-contamination during repeated application and removal of PPE or breakdown of materials from extended wear. Of note, during the period of this study, disinfection protocols before PPE reuse were not widely available.11, 12, 13 Thus, results should be not extended to reflect risk of PPE reuse after such disinfection, which has now been implemented in various settings. An assessment of the PPE supply chain and equitable access to PPE should be a part of the deliberate and informed decision making about resource allocation.

    However, even with adequate PPE, health-care workers who cared for patients with COVID-19 remained at increased risk, highlighting the importance of not only ensuring PPE quality and availability but also other aspects of appropriate use , including correct application and removal of PPE and clinical situation (practice location). Moreover, these data underscore the possibility for health-care workers to perpetuate infections or contribute to community spread, particularly when asymptomatic or mildly symptomatic, and justify calls to increase testing to reduce hospital-based transmission.5
    [...]

  • #Covid-19 : un nombre affolant de décès au sein du personnel #soignant au #Venezuela - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/covid-19--un-nombre-affolant-de-deces-au-sein-du-personnel

    Alors que le nombre de cas de Covid-19 enregistrés quotidiennement au Venezuela connaît la plus forte accélération de ces dernières semaines, les autorités ne font pas le nécessaire pour protéger la population.

    Pire. Les autorités vénézuéliennes emprisonnent les femmes et hommes médecins et les équipes soignantes qui dénoncent ouvertement leurs conditions de travail difficiles.

    #soignants

  • Le bilan journalier dérisoire de la pandémie en France, qui ne justifie en rien la VIOLENCE de ce gouvernement #EnMarche
    23 Juillet 2020 : Coronavirus : 7 nouveaux décès, près de 1000 nouveaux cas confirmés en 24 heures en France
    https://www.lefigaro.fr/sciences/coronavirus-7-nouveaux-deces-pres-de-1000-nouveaux-cas-confirmes-en-24-heur
    . . . . . . .
    Au cours des dernières 24h, 7 personnes hospitalisées ont perdu la vie des suites d’une infection au coronavirus.

    Selon les chiffres de la Direction générale de la santé (DGS) publiés ce mercredi 22 juillet, 6366 patients sont toujours pris en charge par les services hospitaliers, 455 d’entre eux sont en réanimation.

    « Le virus circule sur l’ensemble du territoire national », indique la DGS, en soulignant le nombre croissant de clusters. Sur les 561 détectés depuis le 9 mai, 212 sont encore en activité et 14 ont été découverts dans la journée.
    . . . . . . .
    #macro_lepenisme #maintien_de_l'ordre macronien #violence #épidémie #pandémie pas #en_vedette #imposture #confinement
    C’est pas à la une des #médias de #france #propagande #journulliste #journullistes #medias #politique #médiacrates #mass_merdias

    • Amputations, défigurations, fracas maxillo-facial ou dentaire, dilacération oculaire ou énucléation, fracas crânien, hémorragies cérébrales…

      Couvrez ces plaies que je ne saurais voir…
      Le 24 janvier 2019, le professeur Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon, après avoir constaté les dégâts occasionnés par les #LBD, informe les pouvoirs publics et lance une pétition.
      https://www.legrandsoir.info/couvrez-ces-plaies-que-je-ne-saurais-voir.html
      Il écrit : « J’ai été particulièrement choqué par les photos prises et les lésions observées chez les personnes blessées lors des mouvements de manifestation. Beaucoup, très jeunes (potentiellement nos enfants), ont été mutilés alors qu’ils ne représentaient aucune menace spécifique ». Et d’ajouter : « amputation de membre, défiguration à vie, fracas maxillo-facial ou dentaire, dilacération oculaire ou énucléation, fracas crânien, hémorragies cérébrales engageant le pronostic vital et entrainant des séquelles neurologiques, autant de mutilations qui produisent de nouveaux cortèges de « Gueules cassées »…Tant de vies ont été ainsi sacrifiées (…)…Pour toutes ces raisons nous, soignants (médecins, chirurgiens, urgentistes, réanimateurs, infirmiers, aides-soignants…) apolitiques et attachés à l’idéal de notre pays, la France, au travers de la déclaration des Droits de l’Homme, de la Femme et du Citoyen, demandons qu’un moratoire soit appliqué sur l’usage des armes sublétales de maintien de l’ordre en vue de bannir leur utilisation lors des manifestations »(1) .

      Première parenthèse : on dit « létal » pour éviter « mortel », « bâton souple de défense » pour ne pas dire « matraque », « lanceur de balles de défense » pour cacher que le lanceur est une arme d’attaque, « forces de l’ordre » pour indiquer que la violence n’est pas imputable aux policiers, « blessures oculaires » pour que le vilain mot « éborgnement » ne soit pas prononcé.

      Seconde parenthèse : la revendication de l’ « apolitisme » des signataires nous ferait tousser comme un contaminé au Covid-19 si l’on ne comprenait pas qu’il signifie « de diverses opinions politiques ».

      Avec Cathy JURADO, Laurent THINES publie à présent un recueil de textes dont ils disent : « né au cœur des ronds-points et des manifestations de Gilets Jaunes, il témoigne de ce combat historique, par le biais d’une évocation poétique sans concession de la répression contre ce mouvement mais aussi de la ferveur et du courage des militants. Les droits d’auteur seront reversés intégralement au Collectif des Mutilés pour l’Exemple ».

      C’est publié par « Le temps des Cerises » , excellent éditeur qui a publié.

      Maxime VIVAS Pour participer à ce geste de solidarité, contactez : poemesjaunes@gmail.com
      Pour en savoir plus, lisez l’article ci-contre https://www.legrandsoir.info/feu-poemes-jaunes.html

      Note (1) La réponse au cours de l’année a été la violence policière répétée contre le personnel soignant, matraqué et gazé. En mars 2020, des policiers se sont rendus, à la nuit tombée, avec des véhicules de service aux gyrophares allumés, devant des hôpitaux pour y applaudir (à distance) le personnel soignant qui est aux premières lignes dans la lutte contre le Coronavirus. Dérisoire initiative d’un corps de métier qui bénéficie, pour « maintenir l’ordre » de masques de protection qui font défaut dans les hôpitaux et qui usa de la matraque si les soignants manifestaient pour en réclamer. Puis, les manifestations ont repris et les brutalités contre le personnel soignant aussi.

      #violence #violences_policières #police #répression #violences #violence_policière #emmanuel_macron #giletsjaunes #resistances #social #mutilations #mutilés #maintien_de_l'ordre #gilets_jaunes #justice #répression #violence #armes_non_létales #flashball #blessures #langage

    • Le Ségur de la honte ! Jean-Michel Toulouse, ancien directeur d’hôpital public - 22 juillet 2020
      https://pardem.org/actualite/1057-le-segur-de-la-honte

      Certes il était illusoire d’espérer que des décisions à la mesure des besoins de l’hôpital, du personnel et des patients seraient prises au Ségur de la Santé. Sauf à croire au miracle ! 


      Mais la réalité dépasse la fiction : trois syndicats se sont déshonorés en signant les « accords » séguro-macroniens. Non seulement les revendications répétées des personnels hospitaliers depuis de très longs mois ont été piétinées mais il ne subsiste aucun espoir que les problèmes de fond qui minent la santé publique soient réglés.


      Mais l’honneur et la lutte n’ont pas disparu. Ils étaient incarnés le 14 juillet entre République et Bastille à Paris et dans de nombreuses villes par les soignants qui manifestaient et par les 15 organisations médicales et non médicales, qui ont refusé d’être complices du Ségur de la honte.

      Ils ont signé : la #CFDT, #FO et l’ #UNSA - les syndicats les moins représentatifs dans de nombreux hôpitaux et chez les médecins. Après 6 semaines de négociation bâclées, voici ce qu’ont accepté ces organisations : 


      – Un « socle » de 7,6 milliards d’euros pour les personnels para-médicaux (infirmières, aides-soignantes, kinésithérapeutes, etc.) et non médicaux (administratifs, agents des services hos-pitaliers, techniciens divers, etc.) est attribué à 1,5 million d’hospitaliers : une augmentation de salaire versée en deux temps, soit 90 euros au 1er septembre prochain et 93 euros au 1er mars 2021. Au total 183 euros nets mensuels sont octroyés aux agents des hôpitaux et des #EHPAD. Ce qui ne rattrape même pas le blocage du point indiciaire depuis 10 ans ! En effet pour ce rattrapage il aurait fallu 280 euros nets mensuels. Il s’agit donc d’une obole qui montre le mépris du pouvoir pour les salariés, qualifiés de « héros » par Macron ! Il est vrai que la notion de héros est commode : elle dépolitise le problème et, en outre, un héros n’a pas de besoin ! 


      – Une « révision des grilles salariales » - sans autre précision - en avril 2021, et cela ne représentera que 35 euros nets mensuels en moyenne ! Voilà la reconnaissance macronnienne pour celles et ceux qui ont tenu le pays à bout de bras pendant 3 mois et ont limité les dégâts de l’incompétence de ce pouvoir.


      – La « revalorisation » des heures supplémentaires, des primes pour travail de nuit, mais « plus tard » et sans autre précision, ce qui signifie que ce sera indolore pour ce pouvoir !


      – La création de 15 000 postes - sans précision non plus - alors qu’il en faudrait 100 000. De plus, ces postes seront à discuter avec les directions d’établissement, ce qui n’est pas acquis !


      – S’agissant des médecins, le Ségur leur octroie 450 millions d’euros (au lieu de 1 milliard), et 16 « autres mesures » à venir… La principale étant la « revalorisation » de la prime de service exclusif qui passera de 490 euros à 700 euros nets mensuels pour les PHPT (Praticiens hospitaliers plein temps), puis à 1 010 euros en 2021, à condition que ces #PHPT aient 15 ans d’ancienneté...


      – Toujours pour les médecins, révision des grilles salariales mais au rabais (100 millions d’euros), et en 2021, avec la fusion des trois premiers échelons déjà prévue par le plan Buzyn, et en créant 3 échelons supplémentaires en fin de carrière, c’est-à-dire aux calendes grecques !


      – Enfin pour les jeunes médecins et les internes, 124 millions d’euros pour les indemnités aux jeunes praticiens, qui seront portées au niveau du SMIC horaire ! Mais sans revalorisation de leurs grilles indiciaires ! Et cela alors que 30 % des postes sont vacants. Pas de mesure sur les gardes et la permanence des soins. Ce n’est pas avec cela que l’hôpital public sera plus attractif ! On risque même assister à une fuite générale des compétences vers le privé.

      Volet 2 (organisation et investissement) : du pareil au même !
      Monsieur Véran, ministre de la Santé, déclare que ce plan n’est pas fait « pour solde de tout compte ». En effet ! Nous apprenons que ce ne sera pas 15 000 postes qui seront créés mais seulement 7 500 car les 7 500 autres sont déjà inscrits dans le collectif budgétaire prévu dans le plan Buzyn « Ma santé 2022 » ! 


      Ce plan Ségur, animé par Nicole Notat, annoncé par Macron et Castex, proclame que 20 milliards de plus sont alloués aux hôpitaux. Mais en réalité il y en a déjà 13 qui sont sensés contribuer à éponger les dettes des hôpitaux (sur une dette de 30 milliards), ce qui réduit à 6/7 milliards l’ensemble des autres mesures ! 
Notat, qui a remis son rapport sur le volet 2 le 21 juillet, poursuit donc son travail d’enfumage macronien. Ce volet n°2 se limite, en effet, à injecter, sur 4 à 5 ans, 6 à 7 milliards d’euros pour financer les bâtiments, les équipements et le numérique. 6 milliards en 4-5 ans pour l’ensemble de ces mesures alors que l’hôpital est rongé par l’austérité et la réduction de moyens depuis 30 ans ! Sans compter qu’il faudra partager avec le secteur privé « assurant des missions de service public » !

      Considérant l’état des hôpitaux publics, on voit le fossé abyssal qui sépare les besoins réels et cette aumône méprisante ! En guise « d’investissement massif » - comme le promettait Macron - ce ne seront que 2,5 milliards pour les établissements de santé (projets territoriaux de santé, Ville-Hôpital, pour « casser les silos » !), 2,1 milliards pour le médico-social et les EHPAD (rénovation d’un quart des places, équipement en rails de transfert, capteurs de détection de chute, équipements numériques) et 1,5 milliard pour l’investissement dans le numérique et « les nouvelles technologies » . Il est donc évident que ce plan est loin de permettre de « changer de braquet ». Alors que ce sont des milliers de lits qui ont été supprimés depuis 30 ans (quelque 12 000 ces 5 dernières années), le plan Véran-Notat prévoit 4 000 créations mais seulement « à la demande » et « en fonction des besoins » (évalués par qui ?), et pour des motifs de « grippe saisonnière ou d’autres pics d’activité exceptionnels ». En réalité pas un lit ne sera créé pour compenser la destruction systématique de nos hôpitaux. Le COPERMO (Comité interministériel pour la performance et la modernisation de l’offre de soins hospitaliers), véritable instrument de verrouillage de l’investissement dans les hôpitaux publics, sera supprimé et remplacé par un « Conseil national de l’investissement » qui « accompagnera les projets, établira les priorités, répartira les enveloppes uniquement pour ceux qui seront financés sur fonds publics (on ne voit pas comment l’hôpital public serait financé autrement…), ou qui seront supérieurs à 100 millions d’euros » ! Autant dire que seul change le nom du COPERMO mais qu’est conservé l’instrument de verrouillage des investissements hospitaliers ; même si l’intention de le faire cautionner par quelques élus est annoncée comme une mesure formidable !
Ce volet 2 traite de « déconcentration de la gestion des investissements » et envisage de donner plus de pouvoirs aux Délégations départementales des ARS et « aux territoires ». Mais l’on sait que ces Délégations doivent respecter les « plans régionaux de santé » décidés par les ARS... Cette association des élus est donc un leurre !

      Véran annonce que les tarifs de la T2A « vont continuer d’augmenter » les années prochaines, alors que cela fait 10 ans qu’ils baissent… Par ailleurs le ministre propose « de mettre en place une enveloppe qui permettra aux hôpitaux de sortir plus rapidement de ce système » et « d’accélérer la réduction de la part de la T2A... » . Face au caractère fumeux de ces propos il est raisonnable d’être circonspect !

      Parmi « les 33 mesures » annoncées, citons aussi la volonté d’ « encourager les téléconsultations » , de décloisonner l’hôpital, la médecine de ville et le médico-social mais sans mesure concrète, « libérer les établissements des contraintes chronophages » et autres baragouinage sans mesure concrète.


      Le gouvernement veut « une gouvernance plus locale » et une revitalisation des services. Les candidats chefs de service devront présenter un projet : mais c’est déjà le cas ! On ne voit pas très bien le changement… Les pôles sont maintenus, même si les hôpitaux seront libres d’en décider.


      S’agissant des Instituts de formation en soins infirmiers (#IFSI), le gouvernement propose de doubler les formations d’aides-soignantes d’ici 2025 et d’augmenter de 10% celles des #IDE (Infirmières diplômées d’Etat). Ces mesures s’imposaient car l’on sait que la « durée de vie professionnelle » d’une IDE est de 6 ans... Mais au lieu d’augmenter massivement les postes d’IDE et de renforcer les IFSI, le gouvernement « lance une réflexion sur une nouvelle profession intermédiaire entre les IDE et les médecins » … ce qui lui permettra de gagner du temps et ne résoudra pas les manques d’effectifs dans les services !


      S’estimant satisfait d’avoir « remis de l’humain, des moyens et du sens dans notre système de santé » le Ministre conclut en annonçant un autre « Ségur de la santé publique » pour la rentrée et un « comité de suivi » des volets 1 et 2 du Plan Ségur.

      Qui peut se faire encore des illusions après cet enfumage cynique ?
      L’aumône concédée aux soignants, loin de leurs revendications qui préexistaient au Covid-19, ne suffit même pas à corriger le blocage du point d’indice depuis 10 ans alors que des centaines de milliards d’euros sont offerts aux multinationales et au #MEDEF.


      Rien n’est dit sur les ordonnances Juppé de 1995, sur la loi #HPST (hôpital, patients, santé, territoire) de la ministre de la Santé de Sarkozy, Roselyne Bachelot, qui vient de faire un grand retour en qualité de ministre de la culture ! Rien sur les lois Touraine et Buzyn qui ont continué à fermer des lits et détruire des postes !

      Rien sur le matériel, les respirateurs, les médicaments, les postes à créer, les hôpitaux à moderniser ! Rien sur les lits de réanimation dont on a vu la pénurie pendant ces 6 derniers mois ! Rien sur les 30 000 morts dont le pouvoir est responsable, faute de production locale de masques, de gel hydro-alcoolique, de gants, de tenues de protection, de médicaments, alors qu’une autre vague de la Covid-19 menace ! Où est le plan de relocalisation des industries de santé ?

      La signature de cet « accord » par la CFDT, FO et l’UNSA est une infamie ! Et cela alors que ces syndicats savent que Macron-Castex vont remettre sur la table la contre-réforme des retraites ! 


      Ils prétendaient après le volet 1 que les « autres volets » Ségur arrivaient : investissement et financement des hôpitaux, réforme de la #T2A, organisation territoriale, et « gouvernance » de l’hôpital. Pipeau !


      Qui peut se faire encore des illusions après cet enfumage cynique ? 


      Qui peut encore gober les déclarations officielles faisant des soignants des héros alors qu’ils ont été maltraités, le sont et le seront encore après ce Ségur de la honte ?


      Comment l’hôpital public va-t-il s’en sortir alors que la France est en voie de paupérisation et qu’il y aura un million de chômeurs de plus à la fin de l’année ?

      Ce qu’il faut retenir, c’est que 15 organisations n’ont pas signé cet « accord » déshonorant ! Parmi lesquelles la CGT, Sud, l’AMUF, la Confédération des praticiens des Hôpitaux, le Syndicat Jeunes Médecins, l’Union syndicale Action Praticiens des Hôpitaux, le Syndicat des professionnels IDE, etc. Leur manifestation du 14 juillet contre ce « plan » Macron-Castex-Véran-Notat est le début de la réplique contre l’indécent « hommage » de ce pouvoir aux soignants ! Il faut espérer que le mouvement social n’en restera pas là ! Que les citoyens s’en mêleront !

      Un seul objectif s’impose à nous : virer ce pouvoir inféodé aux multinationales, à la finance et à l’Union européenne !

      #Santé #santé_publique #soin #soins #enfumage #baragouinage #ségur #capitalisme #économie #budget #politique #olivier_véran #nicole_notat #agnès_buzyn #jean castex #alain_juppé #roselyne_bachelot #marisol_touraine #paupérisation #médecine #hôpital #inégalités #médecins #médecine #services_publics #conditions_de_travail #infirmières #infirmiers #soignants #soignantes #docteurs #budget #argent #fric #ue #union_européenne

  • Global: Health workers silenced, exposed and attacked | Amnesty International
    https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/07/health-workers-rights-covid-report
    https://www.amnesty.org:443/remote.axd/aineupstrmediaprd.blob.core.windows.net/media/23609/brazil-nurses-covid-19.jpg?center=0.5,0.5&preset=fixed_1200_630

    Governments must be held accountable for the deaths of health and essential workers who they have failed to protect from COVID-19, Amnesty International said today, as it released a new report documenting the experiences of health workers around the world.

    The organization’s analysis of available data has revealed that more than 3000 health workers are known to have died from COVID-19 worldwide - a figure which is likely to be a significant underestimate.

    Alarmingly, Amnesty International documented cases where health workers who raise safety concerns in the context of the COVID-19 response have faced retaliation, ranging from arrest and detention to threats and dismissal.

    With the pandemic still accelerating around the world, we are urging governments to start taking health and essential workers’ lives seriously.
    Sanhita Ambast, Researcher and Advisor on Economic, Social and Cultural Rights.

    “With the COVID-19 pandemic still accelerating around the world, we are urging governments to start taking health and essential workers’ lives seriously. Countries yet to see the worst of the pandemic must not repeat the mistakes of governments whose failure to protect workers’ rights has had devastating consequences,” said Sanhita Ambast, Amnesty International’s Researcher and Advisor on Economic, Social and Cultural Rights.

    “It is especially disturbing to see that some governments are punishing workers who voice their concerns about working conditions that may threaten their lives. Health workers on the frontline are the first to know if government policy is not working, and authorities who silence them cannot seriously claim to be prioritising public health.”

    Thousands have lost their lives

  • Psychological Trauma Is the Next Crisis for #Coronavirus Health Workers - Scientific American
    https://www.scientificamerican.com/article/psychological-trauma-is-the-next-crisis-for-coronavirus-health-w

    ... #burnout cannot capture what doctors, nurses, paramedics and others are experiencing as coronavirus overwhelms the health care system. “Burnout is a chronic response to health care conditions,” West says. “This is an unprecedented acute crisis.”

    #soignants #mental

  • Nous y voilà, je viens d’avoir confirmation que je ne bénéficierai pas de cette fameuse prime de 1500 euros, mel reçu.

    Nous y voilà, je viens d’avoir confirmation que je ne bénéficierai pas de cette fameuse prime de 1500 euros annoncée en grande pompe par notre président de la république en direct au JT de 20h le 25 mars dernier et destinée à, je cite : « l’ensemble des personnels soignants mobilisés sous forme d’une prime exceptionnelle pour accompagner financièrement cette reconnaissance ».

    Pour rappel, je suis partie à Paris sur la base du volontariat en renfort à l’hôpital [...] pour deux semaines prolongées de deux semaines supplémentaires à la demande de l’APHP devant des services qui ne désemplissaient pas. J’ai donc travaillé en secteur COVID du 11 avril au 10 mai.
    Mais voilà, le décret relatif à cette prime publié le 14 mai stipule que, pour bénéficier de cette prime, les personnels hospitaliers devaient être présents au moins 30 jours entre le 1 mars et 30 avril.
    J’ai attendu le 13 juin que le décret soit publié au journal officiel pour réaliser que cette non éligibilité invraisemblable était bien réelle.

    Alors qu’entendait notre président par « personnels mobilisés » ce 25 mars ?

    Est ce que prendre le train du jour au lendemain sur demande urgente de l’APHP pour débarquer la boule au ventre dans une ville inconnue n’est pas être mobilisé ?
    Est ce qu’abandonner son boulot en se faisant remplacer par ses collègues pour aller travailler dans un établissement inconnu alors que j’ai cessé de travailler à l’hôpital depuis 6 ans n’est pas être mobilisé ?
    Est ce qu’accepter de travailler dans des secteurs COVID avec 1 seul masque par jour, des surblouses artisanales, des surchaussures un jour sur deux et un chaos organisationnel à peine imaginable n’est pas être mobilisé ?
    Est ce qu’accepter de rester deux semaines de plus seule, loin des siens et de son confort n’est pas être mobilisé ?

    Je n’ai pas fait ça pour l’argent, bien heureusement puisqu’à ce jour, plus d’un mois après mon retour, je n’ai toujours pas perçu l’intégralité de mon salaire, la première partie m’ayant été versée seulement la semaine dernière. Il semblerait que les éphémères héros puissent vivre simplement d’applaudissements !
    J’ai fait ça par solidarité avec mes consœurs et confrères parce que je pouvais imaginer leur détresse, j’ai fait ça par amour de mon métier... Mais aujourd’hui, je suis encore une fois déçue par ce manque de considération, abasourdie par tant d’injustice, je me sens trahie et en viens à regretter d’avoir choisi ce métier que j’aimais tant.

    Je voudrais que tout le monde sache que ces belles paroles n’étaient encore une fois que du vent et que beaucoup de réservistes dévoués sont dans la même situation que moi même si cela parait parfaitement inimaginable.

    Soyez sûrs, chers dirigeants que lors de la deuxième vague ou de la prochaine pandémie, les appels incessants et larmoyants de l’ARS, vos belles promesses et hypocrites flatteries demeureront sans réponse et que je resterais au chaud chez moi, près des miens !

    #nibonnesninonnesnipigeonnes

    #crise_sanitaire #hôpital #soignants

  • Cedric Mas sur touiteur :
    https://twitter.com/cedricmas/status/1273008301396148230

    1/ Cette après-midi aux Invalides, nous avons eu l’illustration parfaite de l’impasse tactique dans laquelle se trouve le maintien de l’ordre en France en 2020 #thread #soignants
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272892448361103362/pu/vid/1280x720/k2as81w-58y7njpf.mp4?tag=10

    2/ les images et témoignages montrent une manifestation de contestation importante en nombre avec des personnes qui ne sont pas - au départ - venues pour « casser du flic », détruire ou piller.
    https://video.twimg.com/amplify_video/1272993663736520704/vid/1280x720/0BYg26H4Smr51TQm.mp4?tag=13

    3/ à l’arrivée aux Invalides, il semblerait que des éléments violents aient profité de la masse pour provoquer les FDO déployées en nombre, et en tenue de combat.
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272885796446638085/pu/pl/rWDlVE0ApyUmHxPP.m3u8?tag=10

    4/ les FDO ont alors lancé des gaz lacrymogènes en nombre.
    L’incompréhension est totale dans la foule car la plupart des manifestants n’a pas compris ces lacrymos dont les effets d’escalade de la tension sont manifestes (détonations, fumées agressives).

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272884457712816129/pu/vid/480x270/Zxx1QqDDd2zJjeoN.mp4?tag=10

    5/ une nouvelle fois, la situation a rapidement dégénéré, les éléments violents bénéficiant du soutien de la foule contre des FDO qui se déploient autour en bloquant des accès.
    L’escalade est enclenchée, et les FDO perdent le contrôle de la situation.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272878625709268994/pu/vid/1280x720/UIza8oKcJgEi8-kX.mp4?tag=10

    6/ la violence se développe et la foule réagit à l’escalade par effet d’entraînement.
    Les éléments violents antipoliciers obtiennent donc le soutien de la masse contre les FDO soumises à une pluie de projectiles.
    Le piège tactique se referme sur les FDO.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272894808747659266/pu/vid/640x360/BA6tAKJuhW_19anC.mp4?tag=10

    7/ Le soutien d’une masse critique est indispensable aux éléments violents, au départ minoritaires, pour faire basculer le rapport de force.
    Les FDO ne peuvent pas gagner face à une foule compacte & déterminée.
    L’objectif est de tout faire pour éviter ça.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272901544162275330/pu/vid/640x360/oBCGoKJyjN6I3ady.mp4?tag=10

    8/ c’est ainsi que des manifestants basculent dans des actes violents.
    L’effet d’entraînement d’une foule soumise à une perte de contrôle et au chaos est bien connu et documenté.
    Pourquoi continue-t-on de l’ignorer ?

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272966203548581888/pu/pl/jF1_e81jz7G8KmLY.m3u8?tag=10

    9/ la doctrine actuelle du MO pousse les FDO à aller au contact pour interpeller dans l’action des personnes repérées.
    La prise de risque (regardez la pluie de projectiles) est extrême pour un objectif (interpeller UNE personne) limité.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272905540142850050/pu/vid/640x360/bTfESaIhgLZoDQFs.mp4?tag=10

    10/ le résultat ?
    Un échec du maintien de l’ordre.
    Outre les dégâts matériels, les blessés (FDO & manifestants) des clivages aggravés, une escalade des affrontements dans la rue et une société blessée et désunie.
    Bravo pour ce résultat.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272980320573415426/pu/pl/TcRhHnBP5WOtbTgk.m3u8?tag=10

    11/ et surtout un rapport Police/Population encore dégradée, chacun restant enfermé dans sa logique étroite.
    La crispation autour de cette image symbole d’une crise des institutions en est un exemple.

    12/ Pourquoi ?
    Pourquoi continuer à militariser le maintien de l’ordre ?
    Continuer à appliquer une doctrine qui pousse à l’escalade et comble les désirs des provocateurs de tous bords ?
    Une doctrine qui ne marche pas.

    13/ Chaque manifestation, depuis plusieurs années, c’est pareil.
    Quel intérêt d’engager des FDO « contre » une foule qui ne comprend pas et réagit en se « défendant » ?
    Incompréhension et escalade sont les 2 phases qui se répètent.

    14/ par exemple, la manifestation arrivée aux Invalides bloquées par les FDO qui ne sait où aller.
    Et qui s’amasse sans but avant que les lacrymos lancés en « réaction » à des violences périphériques ne lui en donne un en « réaction ».
    Incompréhension & escalade.
    https://twitter.com/vladogb/status/1272875394262335488

    15/ combien de manifestations faudra-t-il encore avant que le ministère de l’intérieur ne change une doctrine du maintien de l’ordre qui rate à chaque fois.
    Et transforme une manifestation consensuelle en énième séquence de violences urbaines ?
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1272965850941870087/pu/vid/1280x592/alWF-HAP4PMqHhS9.mp4?tag=10

    16/ Tant que ces questions n’auront pas d’autres réponses que « faudrait vous-y voir » ou « on peut pas faire autrement car sinon c’est la chienlit qui aura gagné », ne vous étonnez pas que chaque manifestation importante se finisse comme ça.
    Fin #Thread

  • Imen Mellaz
    @Mellazimen
    https://twitter.com/Mellazimen/status/1272929930611953666

    Cette femme, c’est ma mère. 50 ans, infirmière, elle a bossé pendant 3 mois entre 12 et 14 heures par jour. A eu le covid. Aujourd’hui, elle manifestait pour qu’on revalorise son salaire, qu’on reconnaisse son travail. Elle est asthmatique. Elle avait sa blouse. Elle fait 1m55.

    On ose me dire au téléphone, évidemment, « qu’on ne sait pas ce qu’il s’est passé avant ces vidéos, mais ayez confiance, si elle n’a rien fait on la relâche ». Oui, comme #AdamaTraore par exemple ? Bien sûr, « ayez confiance ». Elle est actuellement en garde à vue.

    Rien ne justifie de TOUTE FACON une telle interpellation. Pas quand on est désarmée, pas en blouse, pas quand on fait 1m55, pas face à autant de robocop. Non, non et non.

    ““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    Remy Buisine
    @RemyBuisine
    https://twitter.com/RemyBuisine/status/1272935058630983681

    Une femme en blouse blanche, tirée par les cheveux, durant une interpellation, finira évacuée le visage en sang durant la manifestation aux Invalides. Elle réclamera à plusieurs reprises sa Ventoline.

    Images issue de mon direct sur @brutofficiel
    (1H45). #soignants

    #manif16juin #soignants #soignantes

  • Hospital-Wide #SARS-CoV-2 Antibody Screening in 3056 Staff in a Tertiary Center in Belgium | Health Care Workforce | JAMA | JAMA Network
    https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2767382

    IgM non recherché car test non fiable

    Internal validation of the assay using 90 polymerase chain reaction–confirmed cases and 101 historic biobanked samples found a sensitivity of 92.2% and specificity of 97.0% for IgG.

    Dr Zoë Hyde sur Twitter :
    “Study of 3,056 hospital staff in Belgium, of which 6.4% had #SARSCoV2 antibodies. Of the 197 staff with antibodies, 15% were asymptomatic. Prior loss of smell strongly associated with having antibodies, more than fever or cough. #COVID” / Twitter
    https://twitter.com/DrZoeHyde/status/1272840521610702853

    #Belgique #séroprévalence #asymptomatiques #immunité #anticorps #soignants

  • À L’HÔPITAL DE MONTAUBAN, LA TOMBOLA DE LA HONTE POUR LES SOIGNANTS
    https://www.humanite.fr/lhopital-de-montauban-la-tombola-de-la-honte-pour-les-soignants-689986

    Au lieu de voir leur salaire augmenter, les hospitaliers sont invités à participer à un jeu-concours pour se partager des dons effectués en remerciement de leur mobilisation.

    #salaire #primes #mérite (le concours, ah ah ah) #soignants #hôpital #tombola #égalité_des_chances #paywall

    • Je suis assurée puisque c’est obligatoire, mon assureur m’a écrit pour me dire que la crise du coronavirus lui a fait faire des économies (moins d’accidents sur les routes) et donc … je peux choisir de reverser ce gain (ou pas) à une association d’aide aux soignants. Comme tout assuré·e, je dois donc me sentir coupable de leur dire que j’emmerde les assurances et leur façon de me soutirer mon fric et pour en faire ce que je veux je dois leur téléphoner. Dommage, c’est une machine qui me répond, cliquez sur 2 si vous êtes une sale égoïste qui n’a pas applaudit à sa fenêtre et ne veut pas pallier aux dérives politiques.
      #énorme
      #responsabilité_politique
      #charity_business

  • ENQUETE FRANCEINFO. #Coronavirus : pourquoi la #France est-elle incapable de connaître le nombre de #soignants infectés ?
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/enquete-franceinfo-coronavirus-pourquoi-la-france-est-elle-incapable-de

    Au moins 28 000 salariés des hôpitaux ont été contaminés depuis le début de l’épidémie, mais les données concernant la médecine de ville sont inexistantes.

  • A l’hôpital Saint-Antoine, le psy à l’écoute des personnels soignants, Guillaume Loiret
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/28/a-l-hopital-saint-antoine-le-psy-a-l-ecoute-des-personnels-soignants_6040974


    Philippe Nuss, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (ici, le 22 mai), voit cette pandémie comme « une injonction du réel dans la gestion comptable ».

    Surmenage, anxiété, culpabilité et même peur de mourir… Le Covid-19 a éprouvé le personnel soignant. Pour tenter de soulager ses collègues de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, le psychiatre Philippe Nuss a mis en place une cellule de soutien.

    Chaque matin, il fait le trajet à vélo depuis Montmartre. Termine sa journée par une promenade dans le bois de Vincennes. Et ferme ses fenêtres, un brin agacé, quand résonnent à 20 heures les applaudissements.

    On ne peut pourtant pas soupçonner Philippe Nuss de manquer de soutien envers les soignants. Pour apaiser un personnel inquiet, ce psychiatre de 60 ans coordonne depuis trois mois un dispositif mobile d’écoute, proposé à l’ensemble des salariés de l’hôpital Saint-Antoine (3 356 personnes, dont 755 dans le domaine médical), à Paris. Une vingtaine de psychologues se relaient pour visiter les services et assurer, avec des externes, une hotline permanente. « On voulait une vraie voix au bout du fil, pas un répondeur. »

    Avec son équipe, il recueille notamment la souffrance de ses collègues, pour qui cette période a « posé un conflit éthique fort : accepter de se mettre à distance de sa famille, par peur de la contaminer, et en même temps rester sourd aux proches qui disaient : “N’y va pas”. »

    Le masque porté en permanence cache une partie de son visage, mais pas son regard ni sa voix, ses instruments de travail. Depuis début mars, Philippe Nuss a arpenté cet hôpital, où il exerce depuis trente ans, pour observer les soignants. Des inconnus, des collègues, des amis.
    Parler, il l’a beaucoup fait, avec « 200 personnes au moins ». Les entretiens individuels et les groupes de parole ont été nombreux. Philippe Nuss en retient des épisodes de burn out, une hypersensibilité, la fatigue, la peur, « celle de mourir, bien sûr, et aussi de ne pas être à la hauteur, de faire le mauvais choix ».

    La grande anxiété des aides-soignants, terriblement exposés au virus, l’a beaucoup touché. Les détresses moins évidentes également, comme celle des vigiles de l’entrée rue Crozatier : « Ils ont dû empêcher des familles de venir voir leurs proches, ça a été très compliqué pour eux. » Leur poste jouxte son service de psychiatrie de jour, où il a dû réorganiser le travail pour continuer à aider à distance 400 patients.
    Lui qui explique que « soigner, c’est créer » a dû faire preuve d’imagination. « Il fallait de grosses capacités d’adaptation et de plasticité pour gérer tout ça » , juge sa collègue Karine Lacombe, à la tête du service des maladies infectieuses de Saint-Antoine. Pour la psychologue Amina Ayouch-Boda, qui a élaboré le dispositif de crise, « Philippe a été très protecteur, me forçant à partir quand je n’y arrivais pas, que je frisais le burn out. Tout cela nous a rapprochés, c’est certain ».

    Une alternance de phases de doute et de miracles

    Chez lui, Philippe Nuss dit avoir vécu la période « assez normalement » , surtout à partir du moment où il a cessé de passer ses week-ends au téléphone. Cet amateur de danse classique, une source d’inspiration pour exercer la médecine – « Danseur, c’est mon vrai métier ! » –, a simplement dû faire une croix sur ses cours.
    Mais il a souvent repensé au 13 novembre 2015. Le psychiatre était de garde ce soir-là. Il se souvient bien sûr des victimes de l’attentat du Bataclan, qu’il a suivies sur le long terme et auxquelles il a consacré une étude. Mais garde aussi en mémoire le choc du personnel hospitalier qu’il avait fallu écouter et soutenir. « Au début du Covid, on a connu la même sidération. Mais, en 2015, on savait que les terroristes n’entreraient pas dans l’hôpital. Avec le coronavirus, on a vraiment eu peur de mourir. »

    Philippe Nuss use volontiers de métaphores. Son travail, depuis début mars, lui fait penser « à celui d’un archéologue qui aurait trouvé une dent, raconte-t-il. Et puis, à côté, il déterre d’autres objets, qui remettent en cause ce qu’il croyait savoir de cette dent » . Le virus l’a forcé à cheminer dans un réel qui changeait chaque jour, ponctué de phases de doute, de miracles aussi. « Voir des patients sortir de situations de soins palliatifs, ce n’est pas courant ! »

    Une réflexion permanente sur le soin

    Même s’il affirme relativiser, il reste « très choqué » par la prise en charge tardive des malades, les contre-vérités et les incertitudes du pouvoir pendant la #crise_sanitaire.

    Le psychiatre aimerait qu’elle soit l’occasion de rappeler que « l’hôpital n’est pas une entreprise, mais un choix sociétal de bienfaisance ». Qu’elle contribue à replacer la relation soignante au cœur du système.
    Cette réflexion sur le soin – le mot revient sans cesse –, il la poursuit depuis plusieurs années avec son amie la philosophe Cynthia Fleury. « C’est une conversation ininterrompue. De toute façon, Philippe est toujours au travail, à réfléchir à l’empathie, au souci de l’autre » , explique celle qui a fondé la chaire de philosophie à l’hôpital, dont Philippe Nuss est membre depuis sa création, en 2016.

    Le recul lui permet de voir la crise comme « une injonction du réel dans la gestion comptable qui devrait amener tout le monde à changer. C’est l’effet Covid ! » , dit-il en traversant la cour de Saint-Antoine pour aller prendre un café.
    Dehors, à la place des quelques arbres qui résistaient encore, un autre réel reprendra bientôt ses droits : les travaux du nouveau siège de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), symbole de la rationalisation du soin. Le pavillon qui abrite le service de psychiatrie de jour, lui, sera vendu. Philippe Nuss le regrette : « Plus l’expérience vécue ralentit, plus le tableau Excel revient… »

    #psychiatrie #soin #soignants #hôpital

  • Hôpital : l’exécutif rouvre le dossier de l’assouplissement des 35 heures | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-lexecutif-rouvre-le-dossier-de-lassouplissement-des-35-heures-12036

    Les soignants hospitaliers multiplient les « ménages » pour améliorer leur salaire. Le carcan des 35 heures ne leur permet pas de gagner plus dans leur établissement. D’autres arrangements salariaux pourraient être imaginés.

    Tu pensais que le pouvoir cesserait l’indécence ? Perdu. Si tu veux pouvoir survivre en étant soignant, y faudra travailler plus que 35 heures. Travailler plus pour gagner plus, on n’a toujours pas dépassé le stade (anal) du sarkozisme.

  • #Actu_Coronavirus – 16 mai
    https://www.les-crises.fr/actu-coronavirus-16-mai

    Ce fil d’actualités comprend des informations provenant de trois sources : Les Lives #Covid-19 du Figaro, de 20 minutes et le compte Twitter @Conflits_FR. 16 mai 20h30 Près de 620 000 personnes auraient perdu leur travail en #France suite au #confinement. Les #soignants de l’hôpital de #Pau, de #Grasse ou encore de #Cannes ne toucheront pas la prime de 1 500 € (alors que ceux de #Bayonne et #Tarbes oui), « seulement 500 ». Le personnel médical dénonce « une honte » « inadmissible » et ne se sent pas reconnu.Lire la suite

    #Revue_de_Presse #SRAS-2 #Revue_de_Presse,_Actu_Coronavirus,_Covid-19,_SRAS-2

  • Ventes de masques au grand public : les mensonges du gouvernement | Reflets.info
    https://reflets.info/articles/ventes-de-masques-au-grand-public-les-mensonges-du-gouvernement

    Cela peut paraître incroyable, mais les pharmaciens et la grande distribution, entre autres, pouvaient vendre des masques chirurgicaux depuis le 23 mars. Et pourtant le discours était tout autre. Les autorités sanitaires le martelaient dans les médias : interdiction de vendre des masques chirurgicaux et FFP2 au grand public. Syndicats de pharmaciens et Ordre national ne disaient pas autre chose. De toute façon, jusqu’à une date très récente, ces masques n’étaient, paraît-il, pas nécessaires. Ces éléments de langage servaient surtout à masquer l’imprévoyance organisée par les gouvernements successifs, déjà sous Nicolas Sarkozy, après le départ de Roselyne Bachelot, sous François Hollande puis sous Emmanuel Macron, comme l’a démontré entre autres Libération.

    • « On a fait comme si c’était interdit alors que ça ne l’était pas, explique un cadre d’un répartiteur pharmaceutique sous couvert d’anonymat. La vente a toujours été légale, il n’y a jamais eu d’arrêté disant que les pharmaciens n’avaient plus le droit de vendre des masques. L’État a organisé un rationnement sans le dire. Il y avait tellement peu de masques pour le personnel de santé, que l’Etat ne pouvait pas se permettre de montrer que le grand public pouvait en avoir. Avec ce décret du 23 mars qui menace de réquisition au-delà d’un achat de 5 millions de masques, ce qui est une toute petite quantité, si vous ajoutez en plus le discours du gouvernement et du directeur général de la Santé, M. Salomon, vous verrez que le parti pris du gouvernement, c’est pas de vente en pharmacies, puisqu’il n’y a pas assez de masques pour les soignants. En clair, on nous demande de ne pas les vendre. Ce n’est pas la loi, mais quand vous avez le gouvernement qui dit ça dans toutes les conférences de presse pendant un mois, vous êtes pharmacien, vous vous posez la question, est-ce que vous le faites, est-ce que vous le faites pas. Donc c’est un gentleman agreement qui a perduré pendant toute la crise jusqu’à cette semaine. Quand vous êtes pharmacien et inscrit à l’Ordre, quand vous êtes syndicalistes et que vous respectez la parole des pouvoirs publics. Quand les pouvoirs publics vous demandent de ne pas vendre de masques, aussi parce que l’État en distribue en parallèle et que vous êtes dans une forte tension d’approvisionnement pour l’hôpital, vous respectez ça. Nous avions le droit d’en vendre. Quand vous êtes une profession réglementée, vous ne vous amusez pas à ne pas respecter les paroles des autorités. Ce n’était pas une question légale, c’était une question éthique et morale. Les pharmaciens sont des personnes disciplinées qui respectent les pouvoirs publics et qui sont restées dans les consignes que le gouvernement leur a donné. »

      Le grand public qui n’a pas eu les moyens de se protéger du Coronavirus et les malades du Covid qui n’ont jamais eu accès aux masques même sur ordonnance, alors que les filières d’approvisionnement existaient, apprécieront...

    • De toute façon, les masques étaient inutiles pour le grand public. C’est ce qu’indiquait l’inénarrable porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye à BFM TV le 17 mars : « Les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies, car ce n’est pas nécessaire si l’on n’est pas malade. »

      Le 17 mars au soir, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, affirmait lors de son point presse quotidien que dans la rue, énormément de gens ont des masques qui sont mal ajustés et donc se contaminent massivement en pensant être protégés alors que ces masques sont réservés aux professionnels de santé. Il n’y a pas de raison de porter un masque dans la rue, expliquait-il.

      Le 25 mars, Sibeth Ndiaye précisait, invoquant Jupiter lui-même, que « le président ne porte pas de masque parce qu’il n’y en a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres ». Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron visitait l’hôpital de campagne de Mulhouse avec un masque FFP2 sur le visage...

      Elle n’a pas tort, Ndiaye... Sauf qu’avec la longueur de la période d’incubation de cette maladie, on ne sait pas si on est malade !

  • Au Pakistan, des soignants en grève de la faim contre le
    manque d’équipements anti-coronavirus
    , Afp, 25 avril 2020

    Des dizaines de médecins et personnels soignants pakistanais sont en grève de la faim depuis dix jours à Lahore (est) pour protester contre le manque de matériel de protection contre le nouveau coro- navirus, a-t-on appris samedi auprès des organisateurs.

    « Nous n’avons pas l’intention de nous arrêter tant que le gouvernement ne nous entendra pas », a expliqué à l’AFP le Dr Salman Haseeb, qui a cessé de s’alimenter depuis le 16 avril.
    [...] D’après [la Grande alliance pour la santé, le syndicat médical à l’origine du mouvement], une trentaine de personnes sont actuellement en grève de la faim dans les locaux de la direction de la santé de la province du Pendjab. Jusqu’à 200 manifestants se relaient tous les jours pour soutenir les grévistes, de même source.« Nous avons besoins de combinaisons, pas d’hommages », a dénoncé une infirmière, requérant l’anonymat. « Certains d’entre nous ont dû acheter leurs propres équipements de protection. »
    [...] Le Pakistan, au système de santé en déshérence, a assisté ces derniers jours à une accélération du nombre de cas positifs au Co- vid-19. Quelque 253 morts étaient dénombrés samedi.

    Mais les critiques se multiplient face au manque d’équipements de protection dans les hôpitaux. Début avril, une cinquantaine de médecins qui manifestaient pour les mêmes motifs dans la province du Baloutchistan (Sud-Ouest) avaient été interpellés et détenus plusieurs heures.

    Contre l’avis des médecins, mosquées ouvertes au Pakistan , Le Monde, 27 avril 2020

    Les médecins du Pakistan craignent le pire : les autorités de ce pays musulman de 220 millions d’habitants ont autorisé l’ouverture des mosquées pour les prières collectives durant le ramadan. Le président Arif Alvi a annoncé cette décision, samedi 18 avril, à l’issue d’une rencontre avec les chefs religieux qui faisaient pression pour obtenir que les mosquées soient exemptées de toute mesure de confinement. Le premier ministre, Imran Khan, l’a justifiée en expliquant qu’on ne peut « empêcher par la force les gens d’aller à la mosquée ». « Je connais ma nation. Le ramadan est un mois de culte », a-t-il dit. Cette période est aussi pour les religieux un moment privilégié de collecte d’argent.
    [...] « Le gouvernement a pris une très mauvaise décision », s’est em- porté Qaiser Sajjad, secrétaire général de l’Association médicale du Pakistan, au cours d’une conférence de presse à Karachi, pourfendant l’attitude des oulémas « qui jouent avec des vies humaines ». [...] Bi- lawal Bhutto Zardari, le fils de l’ancienne première ministre assassinée en 2007 et l’un des principaux opposants de Khan, estime que le pays, ignorant la science, « se dirige en somnambule vers un désastre ».

    #soignants #grève_de_la_faim

  • Coronavirus : les soignants de Mondor à Créteil en « danger grave et imminent » selon les syndicats , Le Parisien, 23 avril

    [...] L’intersyndicale CFDT-CGT-SUD Santé-FO Henri-Mondor à Créteil a déposé en fin de semaine dernière un avis de « danger grave et imminent » auprès de la direction. Pour alerter de la « situation très préoccupante au niveau psychologique des personnels de santé et l’épuisement dû aux conditions de travail actuelles ».

    Le danger grave et imminent qui sera examiné par l’inspection du travail porte sur trois points : la mise en place des horaires imposés, le bilan des moyens de protections individuels et collectifs à disposition et la reprise d’activité des blocs opératoires pendant la crise. [...] « Depuis la semaine dernière, on nous fait travailler à deux fois douze heures, soit près de 50 heures par semaine, ce qui conduira à 50 heures supplémentaires au bout de quatre semaines. Les conditions de travail sont catastrophiques. On parle de diminution du nombre de patients en réanimation, mais il n’y a rien de flagrant, nous avons toujours 85 patients en réanimation », argumente David Jacquelin de SUD Santé.

    [...] « Le rythme que l’on nous impose, c’est de la folie. Il faut prendre soin des soignants. S’ils tombent malades qui soignera ? Ce que l’on vit dans les hôpitaux est d’une violence absolue, comme on n’a plus l’habitude de la connaître depuis l’épidémie HIV il y a trente ans. On fait front, mais ça ne pourra pas durer comme ça, des soignants solides et expérimentés s’effondrent et ça n’est pas normal ! », dénonce Eric Tricot qui a remis ses délégations syndicales SUD à la direction en rejoignant le service de réanimation. « Pendant ce temps-là, on se sent méprisés par le gouvernement, poursuit-il. On nous habille avec des guenilles, on nous file des masques périmés et nos ministres se baladent avec des costumes à 3000 balles ! C’est la stratégie de casse du service public qu’on se prend en pleine face. Ça fait un an que nous faisons grève pour le dire ! »

    Saint-Malo. Prime Covid : préavis de grève à hôpital
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-malo-35400/saint-malo-prime-covid-preavis-de-greve-hopital-6816800

    Saint-Nazaire. Un préavis de grève à l’hôpital déposé par Force Ouvrière
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-44600/saint-nazaire-un-preavis-de-greve-a-l-hopital-depose-par-force-ouvriere

    Valognes. Un préavis de grève contre la suppression de postes à l’hôpital
    https://www.lamanchelibre.fr/actualite-869437-valognes-un-preavis-de-greve-contre-la-suppression-de

    #hôpital #prendre_soin_des_soignants #soignants #conditions_de_travail #syndicats #préavis_de_grève
    voir le dicton sans cesse asséné par Jean Oury "commencer par prendre #soin de l’#institution" à propos de l’hôpital, se promener du côté de la critique de la gestion des resources humaines, j’aime bien

  • Faute de protection, des soignants souffrent, contaminent et succombent | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260420/faute-de-protection-des-soignants-souffrent-contaminent-et-succombent?ongl

    Des milliers de professionnels de santé et de pompiers sont aujourd’hui contaminés. Certains souffrent et meurent. D’autres continuent à travailler, et propagent ainsi le virus. L’AP-HP envisage pourtant de systématiser ce fonctionnement, selon une note interne obtenue par Mediapart.

    l’équation impossible :

    « Les soignants étant exposés, il est indispensable de les considérer comme prioritaires pour les tests », indique le patron de l’AP-HP dans le document. Avant d’expliquer qu’une partie du personnel, même s’il est testé positif, devra en réalité continuer à travailler : « Induire une politique large d’éviction (des PCR + [testés positifs] pas ou peu symptomatiques ou des non immunisés) rendrait impossible la continuité du système des soins », justifie-t-il.

    Le dernier soignant décédé, le médecin urgentiste de Lons-le-Saunier Éric Loupiac, 60 ans, mort du Covid-19 jeudi 23 avril, avait été contaminé le 6 mars, « au contact d’un des premiers patients atteints du Covid-19 qui s’est présenté dans [leur] service d’urgences », explique un de ses collègues, infirmier. « Il a été contaminé au début de l’épidémie, quand on nous disait que les masques n’étaient pas si importants », s’agace le médecin urgentiste Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui décrit Éric Loupiac comme « un homme de 60 ans en bonne santé, sportif, qui ne présentait pas de facteur de risques ».

    Pour Yasminal Kettal, infirmière aux urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis et membre du Collectif Inter-urgences, « l’absence de statistiques montre bien que les soignants contaminés, ce n’est pas important. C’est pourtant leur responsabilité d’employeur de suivre les contaminations, service par service, et de revoir les règles d’hygiène là où c’est nécessaire ». « Ils sont partis du postulat qu’on allait tous être contaminés », dénonce-t-elle. Dans son service, « 25 membres du personnel ont été contaminés, sur 90. Certains étaient dans un état grave, c’était flippant ».

    Elle-même a été arrêtée une semaine, en raison d’une forte fièvre, d’une fatigue intense, de courbatures, quelque chose de « costaud ». Elle a été testée au début de ses symptômes, mais le test est revenu négatif. Chez les personnes contaminées, 30 % des tests sont des « faux négatifs » : ils ne détectent pas le virus, alors qu’il est présent, mais pas encore dans la gorge ou le nez, là où sont pratiqués les prélèvements.

    Si le répérage de cluster est difficile à l’hôpital, qu’en sera-t-il dans la population avec les app de contact-tracing ?

    « Il n’y a pas de protocole national de dépistage, cela se fait selon les services de médecine du travail, appuie Béatrice, interne en médecine du travail dans un hôpital d’Île-de-France. Dans mon hôpital, chaque soignant qui présente des symptômes est testé. On teste assez large. Quand deux ou trois soignants sont positifs dans un même service, on teste tout le monde pour identifier les clusters. Cela a mis du temps au début, malheureusement ; on a navigué à vue. »

    L’infectiologue Éric Caumes est clairement en désaccord avec ces pratiques : « J’ai eu deux clusters dans mon service. Je l’ai fait dépister en totalité, même les personnes non symptomatiques. Nous avons trouvé une dizaine de cas, sur deux étages différents. Tous sont rentrés chez eux, parce qu’il faut casser les chaînes de contamination. Il faut être exemplaires vis-à-vis de nos personnels. »

    Le blocage des chaînes de contamination bute aussi sur un problème structurel : le manque de matériel de protection. « Rien n’est réglé ! Quand le gouvernement dit qu’il a répondu aux problèmes, c’est faux. À 15 jours du déconfinement du 11 mai, le problème du matériel de protection n’est toujours pas solutionné, c’est inimaginable », s’agace Astrid Petit, sage-femme et membre de la direction fédérale de la CGT.

    La crainte de transmettre le virus aux autres, c’est aussi ce qui habite Mélanie*, infirmière en unité Covid au CHU de Strasbourg. « Dans mon service, je dirais que ce sont trois quarts des infirmières qui ont attrapé le Covid. Je n’ai pas eu de symptômes, mais je ne sais pas par quel miracle je ne l’aurais pas eu, explique-t-elle. C’est très dur psychologiquement. On ressent de la culpabilité de contaminer ses proches. »

    Mélanie et son mari font chambre à part. « Mes enfants ont développé des symptômes liés au stress. Ma fille me dit souvent : “Reviens maman, je ne veux pas que tu meures, je veux retourner dans ton ventre pour être protégée.” Le sacrifice est lourd quand même », dit-elle, prise par l’émotion.

    « On a soigné des membres de la famille de collègues, reprend Yasmina Kettal, à Saint-Denis. Comment ont-ils été contaminés ? On est aussi terrifiés pour nos proches. »

    Comme ce 27 février, jour où le DGS Jérôme Salomon déclare publiquement qu’« il n’y a pas de sujet de pénurie ». Au même moment, le colonel Jean Moine, directeur du Sdis de la Charente, prend la plume sur le blog des directeurs. « En février, on a commencé à réfléchir à reconstituer nos stocks. J’ai demandé à notre pharmacien-chef et quand il consulte ses fournisseurs habituels, il me fait état d’un niveau de prix démesuré. Les masques qu’on achetait 22 centimes étaient vendus désormais 1,5 € HT pièce. J’ai fait remonter l’information au ministère. On s’est aperçus que nous n’étions pas les seuls. Les préfectures des zones de défense nous ont ensuite alimentés en masques », explique-t-il à Mediapart.

    D’autres directeurs sont beaucoup plus inquiets. « Notre fournisseur de masques FFP2 et 3, […] nous a récemment indiqué ne pouvoir être en mesure de nous réapprovisionner avant juillet 2020 ; même chose pour les masques chirurgicaux. A priori, les autres fournisseurs sont dans la même situation. Nous risquons de manquer de masques au plus fort de l’épidémie… », interpelle le directeur du Sdis du Tarn. L’adjoint du Sdis des Yvelines interroge : « Au regard de l’état de nos stocks sur l’un ou/et l’autre de ces types de masques, quelle est la doctrine préconisée par le DGSCGC, pour permettre aux Sdis de garantir dans le temps et selon les capacités de réapprovisionnement un niveau de sécurité adapté […] ? »

    Sollicités par Mediapart, plusieurs directeurs nous ont confirmé n’avoir jamais eu de retour de la part de leur autorité de tutelle. La DGSCGC et le ministère de l’intérieur n’ont pas souhaité commenter.

    À un moment, critique, il n’est resté que près de 6 000 masques, alors que la brigade réalise 1 200 interventions de secours à victime par jour. Soit, considérant qu’il y a trois équipiers par camion, des réserves pour deux jours d’intervention, trois si un sapeur-pompier était laissé à l’intérieur du camion au lieu de participer à l’intervention de secours.

    « Rien n’a été anticipé. Zéro, se désole Lionel*, un sapeur-pompier de Moselle. On s’est retrouvés avec une caisse vide de FFP2 et des notes de service contradictoires qui en ont progressivement réduit l’accès. » Un autre pompier du même département complète : « Les règles se sont assouplies au fil des jours. Au début, c’était FFP2 pour tout le monde. Mais plus on voyait le virus se propager, plus il faisait preuve de sa virulence, et plus on nous disait que le FFP2 n’était pas nécessaire… Au pire de la crise, on transportait des patients Covid à l’Hôpital de Mercy [à Metz] avec un masque chirurgical et en tenue classique, avec laquelle on va aller manger. Le personnel hospitalier prenait le relai avec des blouses, des charlottes, des FFP2. C’est pourtant le même virus. »

    Le cas Nicolas*, un autre pompier de l’Est avec 20 ans de carrière, illustre bien toutes les limites de la stratégie française qui, pour gérer une pénurie, a restreint jusqu’à l’extrême l’accès aux tests et protections. « À la mi-mars, je suis intervenu dans un Ehpad où une dame souffrait de nausées et de diarrhée, raconte le professionnel. Nous n’avons mis nos masques qu’une fois que nous étions dans l’ambulance, à cause de la promiscuité, et encore, en théorie nous n’aurions pas dû le faire. La règle, c’est : pas de suspicion Covid, pas de masque. J’ai transgressé les règles et cinq jours plus tard, l’Agence régionale de santé m’a appelé : la dame était en fait atteinte du Covid. »

    Nicolas devient alors à son tour un porteur suspect et un vecteur potentiel du virus. « L’ARS m’a dit qu’il ne fallait plus que j’aille faire mes courses, que je ne devais plus faire mon gazole mais, par contre, je pouvais continuer à aller travailler… » Ne présentant aucun symptôme, le pompier n’a pas été testé et a continué à se rendre en caserne. « On m’a demandé de porter un masque chirurgical toute la journée. »

    Le pompier est même retourné dans un Ehpad. « Je portais mon masque chirurgical, j’en avais les larmes aux yeux. C’était pour une mamie. Je me disais : c’est horrible, je suis une bombe à retardement, je suis peut-être en train de la tuer. J’ai fait ce métier pour protéger les gens. Je me suis dit : je ne protège plus, je risque de tuer. »

    #Covid-19 #Impréparation #Pompiers #Soignants

    • « Les soignants étant exposés, il est indispensable de les considérer comme prioritaires pour les tests », indique le patron de l’AP-HP dans le document. Avant d’expliquer qu’une partie du personnel, même s’il est testé positif, devra en réalité continuer à travailler :
      Avant d’expliquer qu’une partie du personnel, même s’il est testé positif, devra en réalité continuer à travailler : « Induire une politique large d’éviction (des PCR + [testés positifs] pas ou peu symptomatiques ou des non immunisés) rendrait impossible la continuité du système des soins », justifie-t-il.

      Ite, missa est
      « Circulez, y a rien à voir » (en langue « vulgaire ») ...

    • Les masques qu’on achetait 22 centimes étaient vendus désormais 1,5 € HT pièce.

      Les pharmaciens, cette engeance : comme pour les médocs qui, une fois qu’ils ont été « déremboursés », ont vu leurs prix s’envoler. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes (merveilleux de l’indépassable Marché).

      #business_as_usual (tant qu’on aura pas envisagé sérieusement un « reboot in safe mode »).

  • Il faudrait dire la vérité : une étudiante en médecine face au Covid – L’Avventura, le blog scientifique de Fiamma Luzzati
    https://www.lemonde.fr/blog/lavventura/2020/04/23/il-faudrait-dire-la-verite-une-etudiante-en-medecine-face-au-covid

    Maïa est en troisième année de médecine, quand la pandémie de Covid 19 explose, elle répond à l’appel du doyen de sa faculté et va prêter main-forte à l’hôpital. Elle se retrouve à faire les gardes de nuit en tant qu’aide-soignante, une expérience riche et difficile qui va changer sa vie. Je remercie Pablo, Adèle et Ymai, étudiants en médecine, qui m’ont inspiré ce récit.

    L’ AUTEUR DE L’ AVVENTURA
    Je suis un auteur de bandes dessinées indépendant et pas une journaliste du Monde, si ce blog vous plaît, partagez-le ! Vous pouvez me suivre sur Twitter, Facebook, Instagram, Linkedin . La femme qui prenait son mari pour un chapeau est mon dernier livre (disponible sur https://www.lalibrairie.com qui paie ses impôts et livre à domicile même pendant le confinement parce que le livre est un bien de première nécessité !

    Enfermer 10h les 150 plus hauts dirigeants du pays en condition d’exam et sans accès à aucune source avec pour consigne de rédiger quelque chose sur « La #crise_sanitaire, le #soin et le #dire_vrai » ; jury populaire, les recalés sont envoyés en stage à la charge de leur famille à la désinfection des transports en commun 6h par jour (restons magnanimes) jusqu’à la fin de la pandémie.

    #BD #récit #hôpital #élève #aide_soignante #vérité