• Récit d’une #fin_de_vie face aux insuffisances de l’#hôpital : « Je m’épuise dans des démarches qui n’aboutissent pas. Mon père, lui, s’enfonce »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/16/recit-d-une-fin-de-vie-face-aux-insuffisances-de-l-hopital-je-m-epuise-dans-

    Vanessa Schneider, grand reporter au « Monde », raconte les derniers mois de son père, l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, #mort d’un cancer en juillet 2022. A l’heure où la question de la fin de vie s’impose dans le débat public, ce récit en dit long sur la faillite de la prise en charge des patients condamnés.

    #santé #soins_palliatifs #médecins #soignants #société_d'abandon

    • attention : récit terrorisant

      Il rappelle la chronologie des soins : l’ablation de la tumeur, puis les douze séances de chimiothérapie, la rechute, les essais d’immunothérapie, le traitement expérimental de chimiothérapie injectée directement dans le foie. Mon père détient le record de séances de chimio de Paul-Brousse, et cette « performance » lui arrache un sourire. L’oncologue explique ce qu’il va se passer dans les jours et les semaines à venir : une jaunisse va probablement se déclarer, les organes vont lâcher les uns après les autres, les atteintes neuronales vont se multiplier. Il me glisse : « Il ne passera pas l’été. »
      J’insiste, puisqu’il est déjà debout pour nous dire au revoir : « Et maintenant, on fait quoi ? » Et c’est là, à cet instant précis, que la folie commence.

      « Il rentre chez lui », répète le médecin. Comme ça, sans rien, ni médicaments ni soins à domicile ? Mon père ne peut quasiment plus se lever ni marcher sans aide, il dort presque toute la journée, il a perdu énormément de poids, son ventre est gonflé par l’eau car les reins ne font plus leur travail, il manifeste des signes de confusion, s’emmêle dans les jours et les dates. L’oncologue finit par proposer une consultation par téléphone quinze jours plus tard. « En cas de problème, appelez les #urgences. »

      https://justpaste.it/6l32s
      edit par chance, Godard était suisse et pas fauché

    • Les folles économies de la famille Ciotti au détriment de la Sécurité sociale
      https://www.mediapart.fr/journal/france/160123/les-folles-economies-de-la-famille-ciotti-au-detriment-de-la-securite-soci

      Depuis plus de 18 ans, la mère d’Éric Ciotti occupe une place dans un hôpital de la vallée de la Vésubie pourtant réservé à des soins de courte durée. Conséquence : la prise en charge est entièrement assumée par la Sécurité sociale, avec au moins 500 000 euros d’économies à la clé pour la famille Ciotti. Le nouveau patron des Républicains n’a pas répondu à nos questions.

    • Le récit terrorisant correspond peu ou prou a ce que j’ai vécu cet été en accompagnant la fin de vie de mon père. Merci pour la version complète.

      « Autant sa maladie a été admirablement traitée, autant sa fin de vie aura été honteusement négligée. »

      C’est exactement ce que je ressens aujourd’hui.

  • Hé oui. Un jour ou l’autre, vous tous·tes aussi devrez adhérer , si ce n’est déjà fait, au club très pénible des « Tamalous »

    Aujourd’hui, le doc vous explique comment soulager les douleurs liées au syndrome du canal carpien :

    Syndrome du canal carpien : 6 remèdes pour soulager la douleur
    https://docteurtamalou.fr/syndrome-du-canal-carpien-remedes-soulager-douleur

    Proche du syndrome de la souris, le syndrome du canal carpien résulte souvent d’un traumatisme du poignet ou de gestes répétitifs et contraignants (travail en force répété, manipulation d’outils au travail, etc.).
    [.../...]
    Pour les patients, l’inflammation va se traduire par des douleurs handicapantes dans la vie de tous les jours accompagnées d’engourdissements désagréables, de picotements gênants, voire d’une sensation de brûlure. Se pose alors la question de savoir comment soulager les douleurs et les fourmillements dans les mains. C’est justement ce que nous allons voir avec ces remèdes naturels efficaces contre le syndrome du canal carpien.

    #douleurs #vieillesse #soins #médecine

    • En fait, je vois du #Tamalou flamber dès 35 ans dans certains jobs bien ignorés comme pour les caissières de supermarché qui font aussi de la grosse manutention pour le même prix, sans formation spécifique et sans matos, chez les auxiliaires de vie, aides ménagères, etc., pour les mêmes raisons, les métiers agricoles, là aussi, les + pénibles sont féminisés et totalement sous les radars de la pénibilité.

    • Ma frangine, infirmière à domicile (employée par une assoc’ départementale en milieu rural et payée à coup de lance-pierre) a fini sa carrière en invalidité : deux prothèses de genoux et la colonne vertébrale ruinée. Elle souffre aussi du canal carpien mais ça c’est familial (à ce qu’il paraît).

    • Où on t’explique que, comme pour certains virus, si tu souffres c’est beaucoup de ta faute et un peu de la faute à pas de chance

      La quasi-totalité des professions nécessitent l’utilisation des mains :

      Soit pour des tâches répétitives comme pour les femmes de ménage ou les secrétaires,
      Soit pour des tâches intensives en force comme l’utilisation d’outils à percussion vibrants (marteaux piqueur, ponceuse, …) ou à percussions répétées de la paume de la main (maçons, coffreurs boiseurs, …).

      Cependant l’apparition d’un canal carpien exclusivement liée à une activité professionnelle reste rare. Le plus souvent, cette maladie de la main survient pour des modifications hormonales, une prise de poids ou à la suite d’une fracture du poignet.

      https://syndrome-canal-carpien.fr/causes/maladie-professionnelle

      Je vous cause même pas de la reconnaissance en maladie professionnelle.

  • #Suisse : Hausse sans précédent des troubles mentaux chez les jeunes filles ats/vajo - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/13620818-hausse-sans-precedent-des-troubles-mentaux-chez-les-jeunes-filles.html

    La santé mentale des jeunes a beaucoup souffert durant les années de pandémie, surtout côté féminin. Entre 2020 et 2021, les hospitalisations des filles et jeunes femmes de 10 à 24 ans pour troubles mentaux et du comportement a bondi de 26%.

    Chez les plus jeunes filles de 10 à 14 ans, la hausse a même atteint 52% entre 2020 et 2021, a annoncé lundi l’Office fédéral de la statistique. La poussée a été plus contenue côté masculin. Chez les hommes âgés entre 10 et 24 ans, elle a atteint 6%.

    Les troubles mentaux constituent pour la première fois la première cause des hospitalisations des 10 à 24 ans, avec 19’532 cas, devant les blessures (19’243 cas), précise l’OFS.

    Troubles dépressifs en forte hausse
    En 2020, lors de la première année de pandémie de Covid-19, les troubles qui ont le plus fortement émergé sont les troubles de l’humeur (dépressions essentiellement) chez les jeunes femmes (+14%) et ceux liés à l’utilisation de substances psychoactives chez les jeunes hommes (+8%).

    En 2021, les jeunes hommes ont à leur tour connu une augmentation importante des troubles de l’humeur (+14%), tandis que les jeunes femmes enregistraient pour le même diagnostic une hausse exceptionnelle de 42%.

    Les cas de troubles névrotiques, survenant en présence d’un facteur de stress, ont surtout augmenté en 2021 (+22% chez les jeunes femmes, +13% chez les jeunes hommes). La catégorie regroupant les autres troubles, comprenant les troubles de la personnalité et ceux de l’alimentation, a crû en 2021 de 24% chez les jeunes femmes.

    Les jeunes femmes davantage concernées
    En 2021, on a enregistré 3124 hospitalisations de jeunes de 10-24 ans dues à des lésions auto-infligées ou tentatives de suicide, ce qui représente une hausse de 26% par rapport à 2020.

    Et 70% de ces hospitalisations sont attribuées à des patientes de sexe féminin. Les jeunes femmes de 15 à 19 ans ont été les plus nombreuses à avoir commis un acte auto-agressif (1240 cas en 2021), mais ce sont les filles de 10 à 14 ans qui ont connu la plus forte augmentation (+60%). Avec 458 cas en 2021, les filles de 10 à 14 ans ont été onze fois plus souvent hospitalisées pour ce motif que les garçons du même âge.

    Record de nouveaux cas
    Les 20’000 hospitalisations pour troubles mentaux recensées en 2021 sont attribuées à 12’923 personnes de 10 à 24 ans, dont 30% ont effectué plus d’un séjour en cours d’année. Parmi ces quelque 13’000 personnes, presque la moitié d’entre elles (6465) n’avaient jamais été hospitalisées auparavant en raison de troubles psychiques.

    Ce nombre de premières hospitalisations est de 29% supérieur à celui enregistré en 2020, soit très en dessus de la progression annuelle moyenne de 6% pour les années 2016 à 2020.

    Une intervention de crise, correspondant à une prise en charge rapide du patient ou de la patiente en proie à une souffrance psychique aiguë, a été nécessaire dans 34% des cas. Les séjours hospitaliers ont duré 27 jours en moyenne.

    Traitements ambulatoires aussi en augmentation
    Le nombre de traitements ambulatoires psychiatriques, prodigués à l’hôpital mais sans hospitalisation, a également connu chez les 10-24 ans une hausse soutenue, de 4% en 2020, puis de 16% en 2021.

    Au total, 55’825 jeunes de 10 à 24 ans ont eu recours auprès d’un hôpital à au moins une prestation ambulatoire en psychiatrie en 2021. Ils ont occasionné 27% de toutes les consultations psychiatriques ambulatoires dans les hôpitaux.

    Dans le domaine ambulatoire comme dans le stationnaire, ce sont parmi la population en général les jeunes femmes de 15 à 19 ans qui ont le plus sollicité de soins psychiatriques en 2021.

    #Jeunes_filles #soins_psychiatriques #psychiatrie #confinement #enfermement #Covid-19, #santé_mentale #hospitalisations #souffrance_psychique #Hôpitaux #suicide

  • Canada : Inquiétudes chez les vétérans sur l’aide à mourir La Presse canadienne à Ottawa - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/773388/sante-inquietudes-chez-les-veterans-sur-l-aide-a-mourir

    Les révélations selon lesquelles certains anciens combattants canadiens se sont vu offrir l’aide médicale à mourir alors qu’ils cherchaient du soutien du gouvernement fédéral ajoutent aux inquiétudes concernant la volonté d’Ottawa de permettre cette procédure pour des motifs de problèmes mentaux.

    Des groupes d’anciens combattants demandent plutôt à Ottawa d’accroître l’accès aux services de santé mentale pour les anciens militaires, ce qui comprend la résolution des longs délais d’attente que beaucoup se voient obligés d’endurer lorsqu’ils demandent de l’aide.


    « Les blessures de santé mentale ne peuvent être terminales que si elles ne sont pas traitées, pas soutenues et sous-financées », a déclaré le directeur général de Wounded Warriors, Scott Maxwell. L’organisme gère des programmes de soutien en santé mentale pour les anciens combattants et les premiers intervenants.
    « Cela devrait être là où nous nous concentrons : ressources, financement et investissement dans un accès rapide à des soins de santé mentale. »

    Alors que l’aide médicale à mourir a été légalisée en 2016 pour les Canadiens souffrant de blessures et de maladies physiques, les critères devraient être élargis en mars pour inclure les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale.

    Bien que ce plan ait déjà suscité la crainte de psychiatres de partout au pays, qui affirment que le Canada n’est pas prêt pour une telle décision, M. Maxwell et d’autres sonnent également l’alarme quant à l’impact potentiel sur les anciens soldats malades ou blessés.

    Témoignage d’une vétérane
    Ces préoccupations se sont cristallisées au cours des dernières semaines, après la venue d’allégations selon lesquelles plusieurs anciens militaires qui ont demandé de l’aide à Anciens Combattants Canada au cours des trois dernières années ont plutôt reçu des conseils sur l’aide à mourir.

    Il s’agit notamment de la caporale à la retraite et paralympienne canadienne Christine Gauthier, qui a raconté la semaine dernière au comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes qu’ elle s’était vu offrir une mort assistée au cours de sa lutte de cinq ans pour obtenir une rampe d’accès pour fauteuils roulants chez elle.

    Le gouvernement fédéral a blâmé une seule employée d’Anciens Combattants, affirmant que la gestionnaire agissait seule et que son cas avait été confié à la Gendarmerie royale du Canada. Il a aussi indiqué que des formations et de l’encadrement ont été dispensés au reste des employés du département.

    La question a néanmoins suscité des craintes quant à ce qui se passera si les critères de l’aide médicale à mourir sont élargis en mars, d’autant plus que de nombreux anciens combattants souffrant de blessures mentales et physiques continuent de devoir attendre des mois, voire des années, pour obtenir un soutien fédéral.

    Ces temps d’attente ont persisté pendant des années malgré la frustration, la colère et les avertissements de la communauté des anciens combattants ainsi que du bureau de l’ombudsman des vétérans, du vérificateur général du Canada et d’autres au sujet de l’impact négatif de ces temps d’attente.

    « Ma crainte est que nous offrions aux gens un moyen de mettre fin à leurs jours alors qu’il existe des traitements, mais ces traitements sont plus difficiles d’accès que la mort médicalement assistée », a récemment témoigné Oliver Thorne, du Veterans Transition Network, devant le comité permanent des anciens combattants.

    Malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles une seule employée était responsable de proposer l’aide médicale à mourir comme option, la directrice adjointe des services aux anciens combattants de la Légion royale canadienne, Carolyn Hughes, a affirmé que les allégations avaient avivé la colère et des craintes de longue date de la communauté.

    « De nombreux anciens combattants ont été fâchés et retraumatisés par cette situation », a-t-elle déclaré au même comité. Elle a cité la perception de certains selon laquelle la stratégie du ministère est de nier, retarder les services et attendre que les vétérans meurent.

    Le premier ministre Justin Trudeau a soutenu vendredi que le gouvernement cherchait à trouver le juste équilibre entre l’accès à l’aide médicale à mourir et la protection des Canadiens vulnérables, y compris les anciens combattants.

     #armée #guerre #traumatisme #soins #santé_mentale #aide_médicale #suicide #décès #santé_publique

  • 21 JOURS AVEC NOS SENIORS - Immersion Aide à domicile et EHPAD
    Alexandra Alévêque
    https://www.youtube.com/watch?v=8wCnYwnNuSM

    Je suis tombée sur ce reportage touchant parce que depuis un mois j’essaye d’aider une voisine qui perd la boule. J’y consacre 2 à 3h par jour, entre mes visites et les papiers et aussi m’informer.

    Ça s’appelle vraiment un parcours de combattantes, parce qu’évidemment, depuis la solitude la plus totale il faut reconstruire des moyens d’aider, et que je ne les connaissais que très peu et que j’ai vocation à disparaitre dès que les relais seront en place. Elles sont deux, car M. a 76 ans et s’occupe depuis sa naissance de sa fille A. 53 ans autiste profonde et handicapée. Le 4 novembre dernier, M. (la mère) a fait un accident cérébral. Quand j’aurais le courage, je raconterai mes appels aux services sociaux, les hôpitaux, comment tout le monde a regardé ailleurs depuis si longtemps, et la confiance si dure à gagner péter pour un rien.

    Pour résumé, je suis dans l’APA et les auxiliaires de vie actuellement, entre préfet pour curatelle et débouchage de chiottes … Mais le reportage donne un avant gout de ce que ça peut être d’être aidant.

    #soins_a_domicile #APA #autisme

  • Soins médicaux pour personnes sans assurance maladie

    Vous vivez dans la ville de Zurich, vous n’avez pas d’assurance maladie et vous êtes malade ou ressentez des douleurs ?

    Dans la ville de Zurich, il existe différentes offres pour les personnes sans assurance maladie. Si vous vivez depuis au moins 3 mois dans la ville de Zurich, les coûts sont pris en charge.

    https://www.stadt-zuerich.ch/gud/de/index/gesundheitsversorgung/medizin/nkv/nkv-fr.html
    #sans-papiers #Zurich #Suisse #villes-refuge #migrations #soins_médicaux #santé #assurance_maladie #accès_aux_soins

    –—

    ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145

    • Sans-Papiers sollen bessere medizinische Versorgung bekommen

      Geschätzt 10’000 Menschen haben in Zürich keine Krankenversicherung. Die Stadt schaltet auf ihrer Website eine Anlaufstelle auf, um die Betroffenen zu erreichen.

      Personen, die keine Krankenversicherung haben, sollen in der Stadt Zürich ab 2023 medizinisch versorgt werden. Die Stadt startet ein Pilotprojekt, um die Betroffenen, oft Sans-Papiers, zu erreichen.

      Geschätzt leben über 10’000 Menschen in Zürich, die über keine Krankenversicherung verfügen. Schwierig sei es vor allem, diese Menschen zu erreichen, wie die Stadt Zürich in einer Medienmitteilung vom Montag schrieb.

      Zwar gebe es bereits spezialisierte Anlaufstellen für Menschen ohne gültige Aufenthaltsberechtigung. Doch hätten Auswertungen ergeben, dass nur die wenigsten Betroffenen diese Einrichtungen besucht hätten. Darum schaltet die Stadt die Anlaufstellen auf ihrer Website auf, wie es weiter heisst.

      Das Angebot wird in 13 Sprachen aufgeführt. Beiträge in den sozialen Medien und Flugblätter sollen auf die Website aufmerksam machen.
      Kosten von 4,6 Millionen Franken

      Medizinische Erstkonsultationen sollen im Ambulatorium Kanonengasse der Stadt Zürich, der Meditrina-Praxis des Schweizerischen Roten Kreuzes des Kantons Zürich und in lebensbedrohlichen Notfällen in den Notfallaufnahmen des Stadtspitals Zürich stattfinden.

      Das Pilotprojekt hatte 2021 auch der Zürcher Gemeinderat deutlich gutgeheissen. Er hatte einen Kredit von 4,6 Millionen angenommen. Das Projekt ist auf drei Jahre angesetzt.

      https://www.tagesanzeiger.ch/sans-papiers-sollen-bessere-medizinische-versorgung-bekommen-946958582

  • Le syndrome de l’empilement - Icem7
    https://www.icem7.fr/pedagogie/le-syndrome-de-l-empilement

    avant

    Les graphiques en barres empilées sont notoirement peu lisibles, la presse le sait et les évite. Des alternatives plus efficaces existent. Nous les rencontrons pourtant partout dans la production institutionnelle : pas une étude statistique, pas un rapport d’activité où l’on ne subisse ces guirlandes de bâtons multicolores[1], leurs légendes extensibles et leurs inévitables aides au déchiffrage.

    Prenons deux exemples publiés la semaine dernière : à chaque fois la matière est intéressante, mais le traitement graphique la dessert.

    après…

    • attention, ces considérations sur les choix de #représentation_graphique pourrait faire oublier la #CSS, qui contrairement à la #CMU-C à laquelle elle a succédé, est devenue payante pour nombre de fauchés, une attaque réussie contre l’#accès_aux_soins. le doc de la Dress porte sur des données de 2017. on nous donne encore à voir les mythiques « classes moyennes »...

      https://www.youtube.com/watch?v=q5tZq_8UZUM

      #ACS #santé_publique #soins

    • la Cpam n’aime pas que l’on dise CSS et préfère C2S... pas trop envie de cet acronyme postmoderne bienveillant, faudrait malgré la paresse et le temps qui presse écrire #Complémentaire_solidarité_santé ? je ne sais pas

      j’ai découvert la chose alors que j’étais chômeur indemnisé : 25 euros par mois pour une complémentaire santé. puis les prélèvements ont continué alors que j’étais passé au RSA, alors même que la CSS était coupée ! (j’ai retardé des examens et soins et dû payer une part pour quelques médocs) ce que j’ai découvert... en allant en pharmacie avec une ordonnance pour laquelle je ne me suis pas fait délivrer la prescription. j’ai donc payé 4 mois alors que j’étais au RSA, puis 4 mois (100 balles) pour une CSS que je n’avais pas, puis j’ai réussi à faire rétablir la CSS et je continue à casquer.
      Après moultes démarches, le plus fun étant l’appel à la #CPAM, dont les items du site ne sont pas destinés à traiter de tels cas. Il m’aura fallut renouveler cet appels un grand nombre de fois avant d’obtenir un interlocuteur, en subissant à chaque fois de longues minutes d’attente avant de m’’entendre dire "nos services sont surchargés, merci de rappeler plus tard" , Puis un jour, on me répond sur un ton dégoulinant de bonne conscience que la situation a été "rétablie administrativement" (sic aie !). ainsi ais-je rétroactivement droit à la CCS pour les mois où je ne l’avais pas, youpi ! l’administration a fait son ménage, tout est propre, ok. et la barrière à l’accès aux soins durant 6 mois passe à la trappe. on me dit aussi que les prélèvement vont continuer puisque ils sont calculés sur l’année antérieure à l’ouverture de droits, une année ou figurent 9 mois d’un maigre chômage et 3 d’un plantureux RSA. des 526 euros de RSA, 25 sont donc mensuellement déduit. Byzance. tout ça en rencontrant bien des difficultés avec divers praticiens (dentiste, généraliste, ophtalmos) en raison de ce « statut ». les toubibs sont d’ailleurs directement incités à résister à la demande des pauvres : ils mettent parfois des mois à récupérer le fric de cette complémentaire, spécialement quand les ayant droit ne choisissent pas à ce titre la CPAM mais une mutuelle ou assurance privée, et ça engage du temps de secrétariat (au point que certains s’en abstiennent).

      #accès_aux_soins

    • être pauvre, c’est se faire carotter par les institutions sociales, suite. il fallait bien que je vérifie... on me fait payer 25€/mois de CSS alors que depuis avril je dépend du RSA, qui ouvre droit à la CSS gratuite

      Si vous percevez le revenu de solidarité active (RSA), vous avez droit, ainsi que les membres de votre foyer, à la complémentaire santé solidaire (C2S) gratuite, sans participation financière.

      https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15651

      sorry @simplicissimus d’avoir embrayé ainsi sur les question de représentation graphique des #statistiques que tu indiquais. comme tu sais, sous les stats, il se passe des choses que celles-ci appréhendent mal ou pas du tout, sauf taff spécifique, dont se gardent bien les donneurs d’ordre dès lors que cela ne les sert pas.

  • Individualisme pandémique | Mediapart | 07.08.22

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070822/face-une-pandemie-faut-il-se-contenter-d-outils-imparfaits

    De nombreux chercheurs et chercheuses l’ont souligné durant cette crise : la France, qui était à l’origine même de la santé publique à la fin du XVIIIe siècle, est maintenant l’un des pays les plus focalisés sur le soin individuel curatif. « En matière de dépenses nationales de santé, chaque fois que nous dépensons 100 euros, 96 euros vont aux soins individuels et 4 euros seulement à la prévention organisée. Le déséquilibre est très fort alors que les pays à forte politique de santé publique sont plutôt sur un ratio de 90/10 », déplore William Dab.

    Pour cet ex-directeur général de la santé, « nous avons été remarquables dans le domaine des soins : nous avons été l’un des pays où il y a eu le moins de pertes de chance. En revanche, en ce qui concerne la prévention, il y beaucoup de choses à rebâtir ». À commencer par accepter d’autres approches que la médecine curative individuelle, des approches où le « plus » est souvent mieux que le « parfait », où le mieux est parfois l’ennemi du bien.

    • Cité dans l’article:
      To mask or not to mask: Modeling the potential for face mask use by the general public to curtail the COVID-19 pandemic

      Face mask use by the general public for limiting the spread of the COVID-19 pandemic is controversial, though increasingly recommended, and the potential of this intervention is not well understood. We develop a compartmental model for assessing the community-wide impact of mask use by the general, asymptomatic public, a portion of which may be asymptomatically infectious. Model simulations, using data relevant to COVID-19 dynamics in the US states of New York and Washington, suggest that broad adoption of even relatively ineffective face masks may meaningfully reduce community transmission of COVID-19 and decrease peak hospitalizations and deaths. Moreover, mask use decreases the effective transmission rate in nearly linear proportion to the product of mask effectiveness (as a fraction of potentially infectious contacts blocked) and coverage rate (as a fraction of the general population), while the impact on epidemiologic outcomes (death, hospitalizations) is highly nonlinear, indicating masks could synergize with other non-pharmaceutical measures. Notably, masks are found to be useful with respect to both preventing illness in healthy persons and preventing asymptomatic transmission. Hypothetical mask adoption scenarios, for Washington and New York state, suggest that immediate near universal (80%) adoption of moderately (50%) effective masks could prevent on the order of 17–45% of projected deaths over two months in New York, while decreasing the peak daily death rate by 34–58%, absent other changes in epidemic dynamics. Even very weak masks (20% effective) can still be useful if the underlying transmission rate is relatively low or decreasing: In Washington, where baseline transmission is much less intense, 80% adoption of such masks could reduce mortality by 24–65% (and peak deaths 15–69%), compared to 2–9% mortality reduction in New York (peak death reduction 9–18%). Our results suggest use of face masks by the general public is potentially of high value in curtailing community transmission and the burden of the pandemic. The community-wide benefits are likely to be greatest when face masks are used in conjunction with other non-pharmaceutical practices (such as social-distancing), and when adoption is nearly universal (nation-wide) and compliance is high.

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.06.20055624v1

    • Et aussi cité dans l’article, l’enquête de Mediapart sur la pénurie de masques (déjà plusieurs fois cité sur seenthis) :

      Masques : les preuves d’un mensonge d’Etat

      Pénurie cachée, consignes sanitaires fantaisistes, propositions d’importations négligées, stocks toujours insuffisants, entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, une enquête de Mediapart révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques. Et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat

  • Urgences saturées à Montpellier : 7 ambulances de pompiers bloquées pendant 2 heures 30
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/urgences-saturees-a-montpellier-7-ambulances-de-pompier

    La saturation de l’accueil aux urgences du CHU de Montpellier se poursuit en ce début d’été et le temps d’attente pour décharger les patients s’allonge. En cause : le manque de moyens, malgré un plan d’attractivité lancé par l’hôpital public pour recruter du personnel. Dans la nuit du 14 au 15 juillet, pas moins de 7 ambulances du Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Hérault (SDIS 34) ont ainsi été immobilisées pendant 2 heures 30, entre 22 heures et minuit trente, heure à laquelle la situation est revenue à la normale.

    Il y a quelques jours déjà, Gilles Viriglio, chef de groupement « opération » au SDIS 34 s’émouvait de cet état de fait qui se répète au micro de notre journaliste Caroline Agullo :

    « Le temps d’attente des pompiers pour décharger nos victimes et patients aux Urgences s’allonge. Cela immobilise nos ambulances, quelques fois 5, 6 ou 7 véhicules pendant plus d’une heure, voire 1 heure 30 en attente dans les différents services d’urgences du département. C’est une contrainte de temps et de personnels pour nous. »

  • Exils précaires : la santé des migrants selon SPF et la médecine fr | Didier Fassin

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/exils-precaires-la-sante-des-migrants-par-didier-fassin

    Médecin, sociologue et anthropologue, Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l’Institut d’étude avancée de Princeton et directeur d’études à l’EHESS.

    Cet épisode démarre sur une analyse [à charge] du traitement par le corps médical de la question de la “source” de la contamination au plomb (saturnisme) des enfants issus de l’immigration, très majoritairement originaires d’Afrique sub-saharienne. « On » à forcé mère Santé Publique à de multiples contorsions théoriques pour ne pas admettre qu’il s’agissait d’un problème social et donc politique.

    Fassin retrace ensuite un siècle et demi de « traitement différencié » de la santé des immigrants, classé en 4 paradigmes successifs [ou presque, vu qu’aucun n’a définitivement intégralement remplacé le précédent] : hygiéniste, tropicaliste, différencialiste, épidémiologique.

    merci @dowser
    ping @cdb_77

  • Clinea, l’autre « cash machine » du groupe Orpea

    La branche d’Orpea spécialisée dans les #soins_de_suite et la #psychiatrie connaît les mêmes dérives que les Ehpad de la société.

    Sur les hauteurs des collines varoises, les murs blancs de la clinique des Oliviers dominent le petit village provençal de Callas. Propriété depuis 2009 du groupe Orpea, l’établissement de 85 lits, spécialisé dans les soins de suite – l’accueil de patients se remettant d’une longue maladie ou d’une intervention chirurgicale lourde –, a bénéficié d’une rénovation complète, jusqu’à la plantation d’un olivier dans sa cour. Les plaquettes de présentation du lieu vantent son « équipe soignante à l’écoute », ses « prestations hôtelières de qualité » ou ses « repas cuisinés sur place par notre chef ». Michel Lavollay a un autre avis, plus tranché : « J’y ai été fait prisonnier, littéralement. »

    A 71 ans, ce médecin, ancien consultant en politiques de santé internationales, a réchappé de peu au Covid-19, contracté en novembre 2020. Remis, mais encore très affecté, il est envoyé aux Oliviers, où il passera dix semaines. « Ils n’étaient pas équipés pour me prendre en charge, assure aujourd’hui M. Lavollay au Monde. Je me suis retrouvé dans un service fermé, entouré d’Alzheimer et de gens délabrés. » Comme dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du groupe, c’est du manque de personnel que provient l’essentiel du problème : « Les gens ne sont pas remplacés, témoigne le médecin. Surtout la nuit, il n’y avait parfois qu’une infirmière pour deux étages. »

    Résultat, des heures d’attente pour obtenir de l’aide, le changement d’une protection ou d’une sonde et un manque de temps pour autre chose que l’essentiel. « J’ai été sorti seulement deux fois de ma chambre en dix semaines », déplore M. Lavollay. Surmené, le personnel connaît « des tensions très fortes entre aides-soignants, infirmiers ». Lorsqu’il finit par sortir de la clinique, le médecin est « très affecté, sous antidépresseurs », et très en colère contre le groupe, qui, découvre-t-il, lui a fait payer des prestations qu’il juge indues. Contacté, le groupe Orpea-Clinea dit « n’avoir pas connaissance d’une réclamation » et assure se tenir à sa disposition pour « répondre à toutes ses questions ». Pourtant, le témoignage de M. Lavollay est loin d’être isolé.

    Des spécialités très rentables

    Lancée en 1999 par Orpea – acronyme d’« ouverture, respect, présence, écoute, accueil » – la branche Clinea s’est spécialisée dans deux types de prestations : les soins de suite et réadaptation (SSR) et les soins psychiatriques. Outre les Ehpad, elle gère aujourd’hui 72 cliniques SSR et 53 établissements psychiatriques en France. Un choix cohérent pour un groupe « spécialisé dans la prise en charge globale de la dépendance », et qui permet d’offrir un « continuum de soins », explique Orpea. C’est aussi, du point de vue économique, un choix judicieux : la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé classe ces deux spécialités comme les plus rentables, avec des taux de 5 % à 6 %, loin devant les cliniques « MCO » (médecine, chirurgie, obstétrique) . Se concentrant sur l’accueil et la surveillance de patients, elles demandent moins de matériel et de compétences spécialisés.

    « Celui qui gère des cliniques SSR est le roi du pétrole », résume Patrick Métais, ancien médecin coordinateur national du groupe Orpea, et témoin-clé du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), à l’origine du scandale qui touche la société. Si son volume est bien moindre que celui des Ehpad, et si le groupe rappelle la baisse « sur six années consécutives » des tarifs de prise en charge de la Sécurité sociale et de l’Assurance-maladie, de 2013 à 2018, l’activité clinique d’Orpea rapporte : 62,8 millions d’euros de résultat net en 2020 pour un chiffre d’affaires de 762 millions d’euros, confirme l’entreprise.

    Un bénéfice confortable, pour une activité financée essentiellement par l’argent public . Comme sa maison mère, Clinea a construit sa croissance à l’ombre de la « profonde mutation du système de santé français et de l’offre de soins », justifie le groupe. La tarification à l’activité, mise en place pour diminuer les dépenses, pousse les hôpitaux à déléguer au privé les hospitalisations longues. Une mutation à laquelle Clinea assure avoir « activement participé en investissant massivement pour moderniser et médicaliser des établissements ».

    Des prestations complémentaires

    Des investissements qu’il faut rentabiliser, ce pourquoi Clinea, tout à sa logique d’optimisation, ne refuse jamais un patient. « Je disais aux établissements de travailler à fax chaud », raconte M. Métais, qui a quitté le groupe en 2013. En clair, le fax, qui servait alors à transmettre les dossiers de patients, ne devait jamais refroidir. Comme pour les Ehpad, la direction exige de ses cadres un taux de remplissage à 100 %. Laisser un lit vide est « inconcevable, en conséquence, on avait des lits supplémentaires », quitte à dépasser la capacité d’accueil, assure l’ancien coordinateur médical. Clinea rappelle que, dans une certaine mesure, un dépassement ponctuel est autorisé, dès lors qu’il est lissé sur l’année entière.

    Outre l’optimisation des capacités d’accueil, l’autre objectif de Clinea est de rentabiliser chaque patient au moyen de prestations complémentaires, en théorie facultatives mais auxquelles les patients sont fortement incités à souscrire. A commencer par la chambre individuelle, quasiment systématique – les chambres doubles sont en nombre restreint dans les établissements. Un choix que le groupe assume, au nom du « confort hôtelier », assurant veiller à « réévaluer » le niveau de prestations selon les moyens des patients ; mais qui réserve parfois de mauvaises surprises.

    François (les personnes dont seul le prénom apparaît ont requis l’anonymat) ne décolère pas de la « facturation exorbitante » qu’il a dû régler pour sa fille de 25 ans, souffrant de troubles bipolaires et d’anorexie. Admise en juin 2021 à la clinique Villa Montsouris, à Paris, après une crise, « on lui a fait signer un document avec une chambre à 280 euros par jour, alors qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait », raconte-t-il. Sa mutuelle n’en remboursant que 50 euros, il reste 230 euros par jour à sa charge. Alors que la jeune femme n’a que peu de ressources, la clinique lui fait signer « deux chèques de caution de 1 500 euros et un chèque d’acompte, qu’ils ont présenté à l’encaissement sans aucune hésitation », ce qui lui vaudra une interdiction bancaire.

    La facture, que Le Monde a pu consulter, s’élève à plus de 2 000 euros, pour une chambre « basique » et « quinze minutes d’entretien par jour avec un psychiatre ». Le groupe rappelle qu’il a finalement accordé une ristourne de 600 euros à François.

    « Des chambres sombres, froides »

    Le mari d’une patiente hospitalisée dans la même clinique en 2019 et qui préfère rester anonyme raconte les mêmes déboires : alors que la clinique, avec laquelle il est en contentieux, lui restreint l’accès à son épouse, les factures continuent d’affluer, envoyées directement à sa mutuelle. « C’est une boîte à fric, une cash machine », déplore-t-il. Une accusation récurrente dans les témoignages.

    Ces récits n’étonnent pas Patrick Métais. « Le rôle du directeur d’établissement, c’est de vendre des prestations en plus », assure ce dernier. Pire, selon lui, Clinea – qui le dément – « sait exactement ce que telle mutuelle paye » et combien de jours peuvent être pris en charge, et ajuste ses propositions en fonction : « C’est l’optimisation maximale, pour tout. »

    Derrière les photos flatteuses, les prestations de Clinea sont souvent, selon les témoignages recueillis, peu reluisantes. Frédéric raconte le « traumatisme » vécu lors d’un séjour dans un établissement Clinea par son compagnon Jean-Louis, décédé en 2019. A l’automne 2017, il est admis à la clinique La Jonquière, à Paris. « C’est une belle vitrine, un beau bâtiment avec des terrasses arborées mais, en réalité, les chambres sont sombres, froides, au point que j’ai dû lui amener un radiateur électrique », raconte Frédéric, qui se souvient des remontées d’égouts qui empuantissaient la chambre et de la nourriture « infâme, pire qu’à l’hôpital ».

    « Son premier contact avec l’établissement a été avec l’intendante, qui est venue le voir tout de suite pour lui présenter les prestations hôtelières, poursuit Frédéric. Il n’a vu le médecin que deux jours plus tard, ce qui importait le plus, c’était de vendre de la prestation. » Et encore, celle-ci est loin d’être à la hauteur des attentes de Jean-Louis. Atteint de diabète, il doit normalement bénéficier d’un régime spécifique, qui ne sera, selon son compagnon, « jamais respecté » : il a droit au même plateau que tous les autres patients. En trois semaines, il perd 7 kilos.

    Un encadrement défaillant

    Le diabète de Jean-Louis requiert un contrôle quotidien de sa glycémie, mais il doit le rappeler chaque jour aux infirmières débordées. Alors qu’on lui a prescrit des séances de kinésithérapie quotidiennes, « le ratio patients/kiné était trop important, les kinés n’avaient pas le temps, il avait trois séances maximum par semaine », raconte encore Frédéric. Le groupe reconnaît qu’à « cette époque, cet établissement était effectivement confronté à des difficultés de recrutement ».

    Après un burn-out, Maouèle Bouhraoua, responsable administrative et financière, a été admise, fin octobre 2021, à la clinique Clinea d’Orgemont, à Argenteuil (Val-d’Oise). Plus que les « douches qui fuient », c’est le déficit global d’encadrement et d’activités proposées qui l’a marquée. « J’ai fait partie des chanceux qui ont eu droit à deux visites chez le psychiatre par semaine », témoigne-t-elle. Le planning d’activités sur la période de sa prise en charge, que Le Monde a pu consulter, est quasiment vide. Les patients finiront par en organiser eux-mêmes. L’encadrement infirmier est, lui aussi, défaillant. « Une patiente (…) a fait une tentative de suicide et c’est nous, patients, qui avons vu que quelque chose n’allait pas, on a dû la porter jusqu’au poste de soins », raconte-t-elle, encore sous le choc. Clinea promet d’« étudier le dossier ».

    Comme pour ses Ehpad, la méthode concernant les cliniques est bien rodée : Clinea rachète un établissement existant, y fait des travaux d’embellissement, puis met en place un « projet d’avenir », qui se traduit souvent en coupes dans les effectifs. Sandrine, une ancienne salariée de la société aujourd’hui à la retraite, l’a vécu dans le Val-d’Oise lors du rachat de son établissement, en 2001. « On est passés d’une centaine à 65 salariés. Il y a eu des licenciements, mais pas tout de suite, ils ont d’abord gardé une partie du personnel pour valider l’accréditation » auprès des autorités sanitaires. « Puis, une fois l’accréditation obtenue, ils ont viré du monde, en les harcelant. » Le groupe préfère parler de gestion de personnel « de manière transversale à la région ».

    Violence managériale

    Si Clinea met en avant un taux de 76 % de « respect et de reconnaissance » des salariés envers leur direction, selon une enquête menée en janvier 2021 par « trois cabinets indépendants », les nombreux témoignages recueillis par Le Monde sont moins enthousiastes. Il suffit de consulter les décisions de justice pour constater l’abondance de condamnations pour des licenciements jugés « sans cause réelle et sérieuse » ou pour harcèlement moral, qui se comptent en dizaines sur une décennie. « Dégradation des conditions de travail », « climat de suspicion », « stress, sentiment d’impuissance et d’isolement », « intrusion dans la vie privée », « demande de vider son bureau alors qu’elle est en arrêt maladie et sur le point d’accoucher »… les extraits des jugements sont édifiants.

    « Il n’y a ni politique de licenciements systématiques ni aucun intérêt de l’entreprise à des contentieux prud’homaux », assure le groupe, qui dément également toute politique de discrimination et de harcèlement envers les syndicats autres qu’Arc-en-Ciel, l’organisation « maison », accusée de collusion avec la direction. Là encore, les nombreux témoignages recueillis par Le Monde et corroborés par des décisions de justice racontent une autre histoire, celle d’un véritable « système mis en place pour éliminer les syndicalistes les plus revendicatifs », selon le défenseur syndical Claude Lévy.

    La violence managériale touche aussi les directeurs d’établissement, en permanence sous pression pour tenir leurs objectifs de bénéfices. Chaque mois, ils sont réunis au niveau régional pour éplucher leurs chiffres, dans une ambiance parfois violente. « Des échanges et débats », nuance le groupe, pour qui « la démocratie peut être houleuse (…) mais elle est présente ». Patrick Métais, qui a assisté à nombre de ces réunions, en fait un autre récit : « Les directeurs en sortaient blancs comme linge. » Lui-même n’y a pas échappé. L’ancien directeur médical raconte que « la plus grosse engueulade » qu’il ait reçue a eu lieu lorsqu’il a tenté d’aborder la question de la qualité des soins. « J’ai été traité plus bas que terre (…), je me souviens qu’on m’a dit : “La qualité, c’est quoi ? Tu ne sais même pas de quoi tu parles”. »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/08/patients-maltraites-manque-de-personnel-profits-a-tout-prix-clinea-l-autre-c

    #santé_publique

  • Prevalence and Risk Factors of Neurologic Manifestations in Hospitalized Children Diagnosed with Acute SARS-CoV-2 or MIS-C - ScienceDirect
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0887899421002769

    Abstract
    Background
    Our objective was to characterize the frequency, early impact, and risk factors for neurological manifestations in hospitalized children with acute severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) infection or multisystem inflammatory syndrome in children (MIS-C).

    Methods
    Multicenter, cross-sectional study of neurological manifestations in children aged <18 years hospitalized with positive SARS-CoV-2 test or clinical diagnosis of a SARS-CoV-2-related condition between January 2020 and April 2021. Multivariable logistic regression to identify risk factors for neurological manifestations was performed.

    Results
    Of 1493 children, 1278 (86%) were diagnosed with acute SARS-CoV-2 and 215 (14%) with MIS-C. Overall, 44% of the cohort (40% acute SARS-CoV-2 and 66% MIS-C) had at least one neurological manifestation. The most common neurological findings in children with acute SARS-CoV-2 and MIS-C diagnosis were headache (16% and 47%) and acute encephalopathy (15% and 22%), both P < 0.05. Children with neurological manifestations were more likely to require intensive care unit (ICU) care (51% vs 22%), P < 0.001. In multivariable logistic regression, children with neurological manifestations were older (odds ratio [OR] 1.1 and 95% confidence interval [CI] 1.07 to 1.13) and more likely to have MIS-C versus acute SARS-CoV-2 (OR 2.16, 95% CI 1.45 to 3.24), pre-existing neurological and metabolic conditions (OR 3.48, 95% CI 2.37 to 5.15; and OR 1.65, 95% CI 1.04 to 2.66, respectively), and pharyngeal (OR 1.74, 95% CI 1.16 to 2.64) or abdominal pain (OR 1.43, 95% CI 1.03 to 2.00); all P < 0.05.

    Conclusions
    In this multicenter study, 44% of children hospitalized with SARS-CoV-2-related conditions experienced neurological manifestations, which were associated with ICU admission and pre-existing neurological condition. Posthospital assessment for, and support of, functional impairment and neuroprotective strategies are vitally needed.

    #covid-19 #hospitalisation #enfants #PIMS #neurologie #soins_de_suite

  • Les formes prolongées de la #COVID-19 ou #COVID_long : formes cliniques et prise en charge - EM consulte
    https://www.em-consulte.com/article/1495893/les-formes-prolongees-de-la-covid-19-ou-covid-long

    Au décours d’un épisode aigu de COVID-19 symptomatique, plus de 30 % des patients adultes ont encore des symptômes à 1-2 mois et 10 à 15 % à 6-8 mois. Il peut s’agir de symptômes persistants ou de nouveaux symptômes. Si les plus fréquents sont une fatigue sévère, une dyspnée et des signes neurocognitifs, de nombreux autres organes peuvent être atteints. Ces symptômes évoluent en général de façon fluctuante et sont souvent majorés par l’effort physique ou intellectuel. Avec le temps, ils évoluent de façon lente vers l’amélioration. L’absence de documentation virologique de l’épisode aïgu (la PCR n’ayant pu être faite et/ou la sérologie étant négative) n’exclut pas ce diagnostic. L’origine de ces symptômes n’est pas encore élucidée et certaines hypothèses sont en cours d’exploration, comme par exemple une persistance virale qui a été démontrée dans certains cas, une réponse inflammatoire notamment mastocytaire excessive, ou bien un défaut de l’immunité innée ou adaptative. Des facteurs génétiques et hormonaux sont possiblement associés. La prise en charge des patients doit être initiée dès le premier recours aux soins. Suite à une analyse approfondie des symptômes, des diagnostics seront portés et feront l’objet d’une prise en charge multidisciplinaire où les traitements symptomatiques et la rééducation tiennent une place importante. Si le recours à l’hospitalisation est rare, ces formes prolongées, maintenant appelées « COVID long », vont avoir un impact sociétal majeur nécessitant la mise en place de politiques publiques adaptées.

    #soins_de_suite (c’est achtemieux que la prévention, hein, et là on pourra inventer des trucs)

    • On comprends pas bien, on formule des hypothèses, mais il y a déjà des explications disponibles, au moins pour une partie du phénomène :

      L’invocation de La Solidarité comme valeur absolue sert seulement à interdire de poser les questions vitales : « Avec qui ? Sur quelle base ? Contre qui ? Dans quelles relations ? »
      Nous interdire de nous les poser, c’est nous interdire de nous défendre contre ce qui nous affaiblit. Contre ce qui nous tue.
      C’est nous vouloir malades.
      Et nous livrer à nos bourreaux.
      Cela advient même physiologiquement chez toutes ces victimes de « Covid long » qui n’ont en réalité jamais contracté la maladie. En vertu de l’effet nocebo, ils sont littéralement malades de solidarité. (Manifeste conspi.)

  • Sur la catastrophe en cours et comment en sortir - Serge Quadruppani & Jérôme Floch
    https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

    Il y a tout de même pas mal de choses intéressantes dans cet article de Quadruppani (qu’on sait déjà mais dites au public antibiopolitique).

    On a pourtant aussi toutes les raisons d’écouter le cri de rage d’un ami infirmier, à qui j’ai fait lire l’interview de Lamarck : « Je voudrais surtout pas tomber dans le pathos, mais le subjectif est là, et je vais pas le refouler : quand tu as vu des personnes âgées qui ont un nom : Marthe, Francis, Suzanne, Mario, Huguette , Gilberte et tant d’autres, magnifiques, qui ne demandaient qu’à finir leurs vies tranquilles, sereines et entourées, partir en 24 heures, emballées dans des housses mortuaires, sans préparation, sans que leurs proches ne puissent les voir, ne serait-ce qu’une dernière fois, quand tu as vu tes collègues infirmières et aides-soignantes, pourtant pleines d’expérience, et qui savent tenir la « bonne distance » professionnelle avec la mort, te tomber dans les bras et pleurer de détresse, que tu as vu toute l’équipe soignante aller au tapis, frappée de plein fouet par le virus, et les rares soignantes encore valides rester à poste 18h sur 24, que tu as vu le quart des personnes prises en charge mourir en une semaine, les poumons bouffés par le virus, et qu’il s’en fallait à peine d’un mois pour que des vaccins soient disponibles... alors le gus qui te déclare, du haut de son Olympe conceptuel : « c’est la porte ouverte à la modification moléculaire de l’humain », tu as juste envie de lui hurler : « ta gueule, connard ! Tu n’as aucune idée de ce dont tu parles... ! » C’est con, hein ? »

    Non, c’est pas con, et d’autant moins que c’est assorti d’une critique des affirmations lamarckienne qui peut s’avérer fort utile pour dissiper les fantasmes attachés à ce vaccin à ARNm souvent au cœur des argumentaires antivax. « Bien, alors le truc affreux [d’après Lamarck] ce serait ces vaccins à ARN messager modifié « enrobés dans un vecteur complètement artificiel ». Le mot est lâché : « artificiel », sûrement opposé à « naturel ». Ne relevons même pas que bien des produits artificiels se sont révélés forts utiles, et que nombre de produits naturels peuvent être extrêmement nocifs. Le truc ici consiste à faire peur : c’est « artificiel » ! Pas bon ça ! Le vecteur en question est une microparticule avec 4 lipides (dont du cholestérol), 4 sels (chlorures de sodium, de potassium, dihydrogénophosphates de sodium, de potassium), du sucre (saccharose) et de l’eau... (c’est presque Bio !) Non, faut que ça fasse peur ! Car nous disent-ils tout ça « est injecté massivement depuis décembre 2020 sans tests cliniques suffisants tant sur l’innocuité que sur l’efficacité ». C’est évidement faux, les essais de phase I, II, et III ont bien eu lieu, et si la phase III se poursuit c’est pour étudier les effets secondaires inattendus, la durée de protection induite par la production d’anticorps et la mémoire immunitaire induite, et d’envisager le calendrier vaccinal de rappels le cas échéant … à ce jour près de 8 milliards de doses de vaccins contre la Covid ont été administrées, et près de 55% de la population mondiale a reçu au moins une dose (dont seulement 6% dans les pays pauvres). Jamais dans l’histoire des traitements et vaccins il n’y a eu une telle surveillance de pharmacovigilance. »

    Et jamais peut-être il n’a été aussi important d’éclaircir nos rapports avec la science en général, et avec la science médicale en particulier. L’humeur antivax est ancienne, en particulier dans des milieux où les ennemis du capitalisme se recrutent en grand nombre. Au risque de déplaire à bien des amis ou des alliés, disons-le sans détour : cette humeur repose pour l’essentiel sur des fantasmes sans fondement. Deux reproches principaux ont alimenté longtemps le refus de la vaccination, et, malgré tous les démentis, ont resurgi à la faveur de celle contre le Covid : son lien avec l’autisme et les accidents consécutifs à la présence d’aluminium. La première rumeur, qui eut d’abord les honneurs du Lancet, a ensuite été démentie et il s’est avéré que celui qui l’avait lancée était un escroc. Quant à la seconde, s’il est vrai que de l’aluminium a bien été ajouté à certains vaccins pour les booster, et que ce métal a, dans quelques cas, déclenché des réactions locales à l’endroit de l’injection, il n’a jamais entraîné d’accidents graves.

    […]

    On se gardera pourtant de reprendre à notre compte le vocable de « Big Pharma ». Pas seulement parce qu’on le retrouve systématiquement dans des bouches qui ont très mauvaise haleine, — est-ce un hasard ? — mais parce qu’il charrie une vision simpliste de ce à quoi nous faisons face et ne permet donc pas d’en saisir la complexité, les dynamiques et les rouages. « Big Pharma » est à l’ère des gouvernements biopolitiques revendiqués ce qu’était le mythe des deux cents familles au XIXe siècle. Il n’y a pas plus de gouvernement mondial secret que de Big Pharma, ce à quoi nous faisons face c’est à une coalition d’intérêts qui opèrent et prospèrent au sein d’un ordre du monde et d’une organisation sociale organisés par et pour eux. Il y a donc fort à parier que, à l’instar de toutes les structures étatiques, l’INSERM ne soit pas à l’abri de du lobbying général des grandes compagnies pharmaceutiques comme de l’influence de telle ou telle d’entre elles. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une coalition d’intérêts particuliers et non pas d’une entité monolithique, qu’on peut compter sur l’existence de contradictions en son sein. Peut-on imaginer que s’il existait le moindre soupçon d’effets secondaires néfastes avec l’ARN, Johnson&Johnson et Astrazeneca, les concurrents sans ARN, épargneraient leurs rivaux d’une intense campagne de lobbying pour effrayer la population et récupérer tout le marché ? Et comment s’expliquer, sous le règne omnipotent de « Big Pharma » et du déjà un peu ancien « nouvel ordre mondial » que les stratégies sanitaires, idéologiques et politiques aient été aussi radicalement différentes des Etats-Unis à la France, d’Israël au Brésil, de la Suède à la Chine ?

    […]

    La vérité est à la fois beaucoup plus simple et complexe. Face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle venait remettre en cause et au risque qu’elle faisait peser soudainement sur l’économie mondiale, les gouvernants ont paniqué. Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie. Au moment même où les appareils gouvernementaux de toutes les plus grandes puissances mondiales connaissaient leur plus grande crise de légitimité, certains ont voulu y voir le complot de leur toute puissance. Le complotiste aime les complots, il en a besoin, car sans cela il devrait prendre ses responsabilités, rompre avec l’impuissance, regarder le monde pour ce qu’il est et s’organiser.

    […]

    Dans la vidéo « La Résistance », dont le titre est illustré sans honte par des images de la seconde guerre mondiale, le Chant des Partisans en ouverture et Bella Ciao à la fin, on voit défiler les gourous anti-vax sus-cités. Renard Buté y nomme l’ennemi suivant le vocabulaire typique de QAnon : c’est l’ « Etat profond » et les « sociétés secrètes », il nous dit que le vaccin tue, que c’est un génocide qui est en cours, et qu’il faut s’y opposer par toutes sortes de moyens. La vidéo semble vouloir rallier les différentes chapelles antivax, de Réinfocovid au CNTf (organisation délirante, mêlant islamophobie, revendication du revenu garanti et permaculture, et partisane de rapatrier les troupes françaises pour… surveiller les frontières contre la « crise migratoire » et les banlieues), et après un appel à la fraternisation avec l’armée et la police (thème de prédilection du CNTf) débouche sur un autre appel… à la constitution d’une nouvelle banque qui serait entre les mains du peuple. Tout cela se mêle à des thèmes qui peuvent paraître pertinents aux yeux d’opposants radicaux au capitalisme : l’autonomie comme projet de vie, la manière de s’organiser et de faire des manifestations moins contrôlables, la démocratie directe… autant de thèmes et revendications qui pourraient sortir de bouches amies, voire des nôtres. Que ce genre de salmigondis touche pas mal de gens qui pourraient être des alliés, et que des amis proches puissent éventuellement avoir de l’indulgence pour ce genre de Renard fêlé, nous paraît un signe de l’ampleur de la secousse que la crise du Covid a provoquée dans les cerveaux.

    […]

    On a tendance, dans notre tradition très hégélienne de l’ultragauche à considérer que tout ce qui est négatif est intrinsèquement bon. Comme si par la magie de l’Histoire, la contestation de l’ordre des choses produisait automatiquement et mécaniquement la communauté humaine disposée à un régime de liberté supérieur. Pourtant, lorsque l’on se penche sur la nébuleuse anti-vaccin, c’est-à-dire sur les influenceurs et porte-paroles qui captent l’attention sur les réseaux sociaux, organisent et agrègent les énoncés et les rassemblements, on s’aperçoit qu’une écrasante majorité baigne depuis de longues années dans l’extrême droite la plus bête et la plus rance. Militaires à la retraite, invités hebdomadaires de radio courtoisie, lobbyistes contre les violences féminines (oui, oui...), il suffit de passer une heure à « googliser » ces porte-paroles autoproclamés pour avoir une idée assez précise des milieux dans lesquels ils grenouillent. Certes, on pourrait être magnanimes et essayer d’imaginer que l’épidémie de Covid ait pu transformer de telles raclures en généreux camarades révolutionnaires mais comment s’expliquer que les seules caisses de résonances que trouvent leurs théories alternatives sur le virus et l’épidémie soient Egalité et Réconciliation, Sud Radio, France Soir, Florian Phillipot, on en passe et des pires ? En fait, si on se peut se retrouver d’accord sur des énoncés formels, on bute bien vite sur un point fondamental, c’est-à-dire éthique : la manière dont on est affecté par une situation et à la façon que l’on a de se mouvoir en son sein. En l’occurrence, ce qui rend tous ces « rebelles » anti-macron aussi compatibles avec la fange fasciste c’est l’affect de peur paranoïaque qu’ils charrient et diffusent et qui sans surprise résonne absolument avec une longue tradition antisémite, xénophobe, etc. Et c’est là que l’on peut constater une différence qualitative énorme avec le mouvement gilets jaunes. Eux, partaient d’une vérité éprouvée et partagée : leur réalité matérielle vécue comme une humiliation. C’est en se retrouvant, sur les réseaux sociaux puis dans la rue, qu’ils ont pu retourner ce sentiment de honte en force et en courage. Au cœur du mouvement antivax se loge une toute autre origine affective, en l’occurrence la peur, celle qui s’est distillée des mois durant. La peur d’être contaminé, la peur d’être malade, la peur de ne plus rien comprendre à rien ; que cette peur du virus se transforme en peur du monde puis du vaccin, n’a finalement rien de surprenant. Mais il nous faut prendre au sérieux cette affect particulier et la manière dont il oriente les corps et les esprits. On ne s’oriente pas par la peur, on fuit un péril opposé et supposé, quitte à tomber dans les bras du premier charlatan ou sauveur auto-proclamé. Il n’y a qu’à voir les trois principales propositions alternatives qui agrègent la galaxie antivax : Didier Raoult et l’hydroxychloroquine, Louis Fouché et le renforcement du système immunitaires, l’Ivermectine et le présumé scandale de son efficacité préventive. Le point commun de ces trois variantes et qui explique l’engouement qu’elles suscitent, c’est qu’elles promettent d’échapper au virus ou d’en guérir. Toutes disent exactement la même chose : « Si vous croyez en moi, vous ne tomberez pas malade, je vous soignerai, vous survivrez. » Mot pour mot la parole biopolitique du gouvernement, dans sa mineure.

    […]
    Dans la soirée évoquée, ce n’est pas « quelqu’un du public » mais bien Matthieu Burnel lui-même qui avait ironisé sur les suceurs de cailloux !

    Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire. Lors d’une discussion un lundisoir, une personne du public avait commis quelques blagues peu finaudes à propos d’antivax qui lécheraient des pierres pour se soigner du cancer, et cela a apparemment provoqué quelques susceptibilités. Le problème en l’occurrence, c’est que cette plaisanterie n’était caricaturale que dans sa généralisation certainement abusive. Il n’en est pas moins vrai qu’Olivier Soulier, cofondateur de Réinfocovid assure soigner l’autisme et la sclérose en plaque par des stages de méditation et de l’homéopathie, que ce même réseau promulguait des remèdes à base de charbon aux malheureux vaccinés repentis pour se « dévacciner ». Autre nom, autre star, Jean-Dominique Michel, présenté comme l’un des plus grands experts mondiaux de la santé, il se propulse dès avril 2020 sur les devants de la scène grâce à deux vidéos sur youtube dans lesquelles il relativise l’importance et la gravité de l’épidémie, soutient Raoult et son élixir, et dénonce la dictature sanitaire à venir. Neurocoach vendant des séances de neurowisdom 101, il est membre d’honneur de la revue Inexploré qui assure soigner le cancer en buvant l’eau pure de l’une des 2000 sources miraculeuses où l’esprit des morts se pointe régulièrement pour repousser la maladie. Depuis, on a appris qu’il ne détenait aucun des diplômes allégués et qu’il s’était jusque-là fait remarquer à la télévision suisse pour son expertise en football et en cartes à collectionner Panini. Ses « expertises » ont été partagées par des millions de personnes, y compris des amis et il officie désormais dans le Conseil Scientifique Indépendant, épine dorsale de Réinfocovid, première source d’information du mouvement antivax. Ces exemples pourraient paraître amusants et kitchs s’ils étaient isolés mais ils ne le sont pas.

    […]

    Historiquement, ce qui a fait la rigueur, la justesse et la sincérité politique de notre parti, - et ce qui fait qu’il perdure-, c’est d’avoir toujours refusé de se compromettre avec les menteurs et les manipulateurs de quelque bord qu’ils soient, de s’être accrochés à une certaine idée de la vérité, envers et contre tous les mensonges déconcertants. Que le chaos de l’époque nous désoriente est une chose, que cela justifie que nous perdions tout repère et foncions tête baissée dans des alliances de circonstances en est une autre. Il n’y a aucune raison d’être plus intransigeant vis-à-vis du pouvoir que de ses fausses critiques.

    […]

    Au moment où l’idée même que l’on se faisait de la vie se trouvait acculée à être repensée et réinventé, on a critiqué les politiciens. Quand le gouvernement masquait si difficilement sa panique et son incapacité à exercer sa fonction fondamentale et spirituelle, prévoir, on a entendu certains gauchistes même anarchistes caqueter : si tout cela arrive, c’est qu’ils l’ont bien voulu ou décidé. Ironie cruelle, même lorsque l’État se retrouve dans les choux avec le plus grand mal à gouverner, il peut compter sur ses fidèles contempteurs pour y déceler sa toute puissance et s’en sentir finauds.

    Faire passer des coups de force, de l’opportunisme et du bricolage pour une planification méthodique, maîtrisée et rationnelle, voilà le premier objectif de tout gouvernement en temps de crise. En cela, il ne trouve pas meilleur allié que sa critique complotiste, toujours là pour deviner ses manœuvres omnipotentes et anticiper son plein pouvoir. C’est en cela que le gouvernant a besoin du complotiste, il le flatte.

    #Serge_Quadruppani #covid #antivax #gauche #émancipation #réflexion #science

  • « Les candidats qui feront une offre politique fondée sur la science auront beaucoup à gagner »

    La pandémie a permis d’éduquer les Français aux raisonnements scientifiques, note le médecin épidémiologiste Jean-David Zeitoun, qui appelle, dans une tribune au « Monde », les candidats à l’élection présidentielle à élaborer leurs programme sur des faits établis.

    Tribune. En médecine, il existe un principe simple et inviolable : un traitement peut comporter des risques, mais ses bénéfices attendus doivent être supérieurs aux dommages. Rudolf Virchow (1821-1902), un champion médical prussien du XIXe siècle, estimait que la politique n’était rien d’autre qu’une médecine appliquée à la société. Plus exactement, il disait que « la médecine est une science sociale, et la politique n’est rien d’autre qu’une médecine à plus large échelle ». Les leaders politiques « traitent » leur population en leur proposant des interventions dont les avantages l’emportent sur les inconvénients. Il se trouve que ces interventions reposent souvent sur des données, voire sur la science.

    On ne sait pas si les candidats à l’élection présidentielle de 2022 auront recours à la science, mais beaucoup de thèmes de campagne s’y prêteront : la santé, l’environnement, la démographie – et donc l’immigration. Les candidats auront l’opportunité d’élaborer leurs programmes sur une quantité de faits, auxquels ils pourront ensuite ajouter leurs idées.

    Pour leurs politiques de santé, il leur sera facile de rappeler des vérités claires, dont certaines sont connues depuis deux siècles. La santé publique est plus puissante que la médecine. Elle coûte moins cher et marche plus souvent. De ce fait, elle est bien plus rentable. Elle n’est pas concurrente des soins, au contraire, car une population en meilleure santé est plus performante économiquement, ce qui permet d’accéder aux traitements les plus sophistiqués, qui sont constamment plus chers.

    Taxation et régulation

    Quand on parle de santé publique, il faut compter avec les déterminants sociaux. En France comme ailleurs, le capital social prédit la santé. Si l’on tient seulement compte des revenus, il existe 13 ans d’écart d’espérance de vie entre les 5 % des Français les plus pauvres et les 5 % les plus riches. Cela veut dire 1/6e de vie en plus ou en moins, sans parler de ce qu’elle contient. Aucune intervention aucun médicament ne pourront jamais atteindre l’effet du capital social sur la santé.

    On verra si ces mêmes candidats reconnaîtront que l’amélioration de la santé française ne se jouera que minoritairement dans le système de soins. La bonne ou la mauvaise santé se préparent en dehors de l’hôpital ou du cabinet du médecin. Un Etat qui tient à protéger sa population doit s’en prendre aux industries qui vivent intentionnellement ou non de la production de maladies. La chimie, les transports fossiles, l’alcool, le tabac, certains aliments toxiques et, peut-être, déjà, les médias sociaux ont tous des effets négatifs sur la santé physique et mentale.

    Il existe des exemples réussis qui prouvent qu’une action est possible : la pollution de l’air et le tabagisme baissent dans les démocraties à revenus élevés. Il a fallu de la taxation et de la régulation, des approches que beaucoup de leaders ne trouvent pas « sexy » malgré leur efficacité. La répression des autres industries antisanté est à notre portée. Elle n’endommagerait ni la création de richesses ni le bien-être, car ces industries détruisent plus de valeur qu’elles n’en créent, et elles ne rendent pas heureux.

    Demande d’élucidation

    Les candidats les plus complets admettront aussi que certaines vérités ne sont pas connues. Sur l’hôpital, par exemple, le diagnostic est évident, mais le traitement ne l’est pas. De plus, quelle est la dimension optimale d’un parc hospitalier ? Combien de lits doit compter un hôpital ? Quel est le meilleur système de rémunération des professionnels ?

    Cette conception scientifique de la campagne peut s’appliquer à l’environnement – un sujet que je connais un peu – et à la démographie – un domaine que je ne connais pas mais dont les scientifiques ont aussi des choses à nous dire. Les candidats qui feront une offre politique fondée sur la science auront beaucoup à gagner, car la demande est forte. Plusieurs indices en témoignent.

    Premièrement, les Français font encore largement confiance à la science, comme l’a montré une étude académique récente [« Les Français et la science 2020 », portée par l’université de Lorraine, publiée en novembre 2021] relatée dans ces colonnes.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés « A l’égard des sciences et techniques, il faut plutôt parler de désenchantement que de défiance »
    Deuxièmement, il y a une demande d’élucidation. Même la dissémination des thèses complotistes trahit une envie de comprendre, comme l’historien Johann Chapoutot vient de le rappeler (Les 100 mots de l’histoire, PUF, 2021).

    Troisièmement, les candidats scientifiques profiteraient de l’éducation que la pandémie nous a imposée. En moins de deux ans, les Français ont accumulé des connaissances et renforcé leur raisonnement, notamment statistique. Ils en savent plus sur les microbes, les vaccins et les médicaments qu’un bon étudiant en médecine [études souvent imbéciles, ok, mais qui ne formeraient à rien du tout , on me l’avait caché ; ndc]. Leur appréhension de l’incertitude est aussi certainement meilleure. Les enquêtes d’opinion suggèrent que le même effet d’éducation émerge en matière environnementale, peut-être bientôt en démographie.

    Il paraît qu’il faut raconter une histoire pour gagner une élection, et le vote de 2022 ne devrait pas y échapper. Pourvu qu’il s’agisse d’une histoire vraie. On ne soulage pas un malade en lui faisant croire aux miracles, et il est probable qu’on réponde mieux aux demandes sociales en préférant les faits au faux. En chroniquant le livre de Freud, Malaise dans la civilisation [paru en 1930] – une analyse encore dramatiquement valable –, Stefan Zweig disait que « nous sommes fatigués depuis longtemps des consolateurs » [Freud : la guérison par l’esprit, Payot, 2021]. Aujourd’hui, nous voudrions demander aux candidats de nous consoler, car nous sommes fatigués des menteurs.

    Jean-David Zeitoun est docteur en médecine, docteur en épidémiologie clinique, et auteur de « La Grande Extension. Histoire de la santé humaine » (Denoël, 2021).
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/10/les-candidats-qui-feront-une-offre-politique-fondee-sur-la-science-auront-be

    Huffington post : Jean-David Zeitoun
    Médecin hépato-gastroentérologue, consultant, doctorant en Santé Publique, associé à The Family, diplômé de Sciences Po Paris et doctorant en Santé Publique. Il est également consultant pour plusieurs cabinets de conseil et industriels en lien avec le médicament. Il est associé à The Family, une société d’investissement basée à Londres et à Paris, où il est responsable de l’accompagnement des start-up dédiées à la santé.

    essentiellement pour la phrase que j’ai graissée, et la manière d’emballer un poisson dont on le voit ni les yeux ni les ouïes, qu’on nous promet pas cher si on s’obstine pas sur le système de santé
    #savoir_se_vendre #science #médecine #médecine_sociale #santé_publique #soins #sytème_de_soins

  • « Les leçons de la favela qui a réduit les morts du COVID de 90% pendant que Rio vivait une tragédie ». À lire absolument. Barbara Serrano, @Ba_Serrano, 5 mai 2021
    https://threadreaderapp.com/thread/1391163513050210307.html

    Ça se passe dans la favela de la Maré, au Nord de Rio de Janeiro.

    Les habitants, avec l’institut Fiocruz et des ONG ont créé un plan d’isolement sur mesure qui a été très bien suivi.
    Eh oui, lorsque l’on construit nous-mêmes une procédure, celle-ci prend en compte nos contraintes et l’on est plus à même de la suivre. C’est fou non ?
    Alors comment ont-ils procédé ?
    Un dépistage massif et, pour les personnes à l’isolement pendant 14 jours, ont été assurés :
    👉des soins médicaux,
    👉une ligne téléphonique avec un psychologue,
    👉la livraison quotidienne de repas.

    En juillet 2020, la mortalité des personnes infectées par le COVID à Maré était supérieure à 19%, soit près du double de la moyenne de la ville de Rio de Janeiro (11%). En novembre, près de quatre mois après la mise en œuvre du programme, la mortalité est tombée à 2,3 %. 4/
    Aujourd’hui, on meurt moins du COVID dans cette favela que dans les autres quartiers de Rio de Janeiro.

    #Covid-19 #santé_communautaire #isolement #dépistage #soins #alimentation #autodéfense_sanitaire #Auto-organisation_sanitaire

  • Frida, médecin généraliste, témoin privilégiée
    https://www.kairospresse.be/frida-medecin-generaliste-temoin-privilegiee

    La vidéo en MP4 : https://www.kairospresse.be/video/ITW%20Frida.mp4

    Dès le début de la crise du covid, plus politique que sanitaire, les médecins généralistes, ceux qui connaissent le mieux leurs patients, ont été mis de côté. A ce moment, de toute sa carrière, Frida, exerçant à Valence, n’aura jamais eu si peu de patients. Derrière le rideau de fumée médiatique, elle a pu voir ce qui se passait dans le réel. Par son discours, elle nous ramène à l’essentiel : cette société est malade, à tous les niveaux, et nombreux ne veulent plus que cela continue.

    Il faut recréer le rapport à soi, aux autres et à la nature.

    #témoignage #soins #médecine #médecins #doctoresse #docteurs #paracétamol #passsanitaire #covid-19 #santé #coronavirus ##sante #confinement #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #surveillance #variant #santé_publique #sars-cov-2 #kairos

  • Refus de faire des heures supplémentaires : des infirmières devant le tribunal
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1809692/temps-supplementaires-infirmieres-urgence-mont-laurier

    Dans une cause liée aux heures supplémentaires des infirmières, le Tribunal administratif du travail vient d’ordonner à des infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier de cesser de refuser de façon concertée de faire leur prestation normale de travail.


    Le CISSS des Laurentides avait demandé l’intervention du Tribunal administratif du travail, après le sit-in de sept infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier. Photo : getty images/istockphoto

    C’est le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides qui avait demandé l’intervention du Tribunal, après le sit-in de sept infirmières de l’urgence de cet hôpital, qui avaient refusé d’entamer leur quart de travail. Il alléguait aussi qu’elles avaient refusé, de façon concertée, de donner leurs disponibilités pour effectuer du travail en heures supplémentaires.

    Le CISSS n’a eu gain de cause qu’en partie.

    Le Tribunal administratif du travail a jugé que le refus de faire sa prestation normale de travail constituait un “moyen de pression illégal”.

    Il a donc ordonné aux infirmières de l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier de “cesser immédiatement de refuser de façon concertée de fournir leur prestation usuelle de travail”.

    Le Tribunal n’a toutefois pas donné gain de cause au CISSS concernant le refus de faire des heures supplémentaires.

    Il a estimé qu’à ce sujet la preuve était insuffisante, puisqu’elle reposait sur du ouï-dire. Il s’agissait d’un témoin qui disait avoir entendu une conversation qui lui avait permis de conclure qu’un refus de faire des heures supplémentaires volontaires se préparait le 13 juillet.

    La décision du Tribunal administratif du travail a été déposée devant la Cour supérieure, ce qui lui donne le même poids. Ainsi, “elles sont conséquemment susceptibles d’outrage au tribunal en cas de contravention” à l’ordonnance.

    “Tout le monde est épuisé”
    En entrevue avec La Presse canadienne, Julie Daignault, présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides, de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), a dénoncé la situation. “Tout le monde est épuisé. Tout le monde a travaillé longuement pendant la pandémie.”

    “On est présentement devant une situation qui est très critique. L’employeur continue de gérer les horaires avec des temps supplémentaires et des temps supplémentaires obligatoires. Il force nos membres à rentrer travailler malgré leur épuisement”, a-t-elle critiqué.

    Mme Daignault concède qu’il y a pénurie d’infirmières, mais elle affirme qu’il y a là aussi un problème de gestion des horaires, d’affichage de postes qui soient intéressants et de recours trop fréquents aux heures supplémentaires.

    “Je sais que je ne le vis pas seulement à Mont-Laurier, qu’on le vit partout dans les Laurentides et au Québec”, ajoute la dirigeante régionale de la FIQ.

    “Si on continue comme ça, à obliger des professionnelles en soins à faire du temps supplémentaire obligatoire, on s’en va vers des gens qui vont tomber en maladie, qui vont démissionner et vouloir faire autre chose”, prévient Mme Daignault.

    La version du CISSS
    Le CISSS des Laurentides, de son côté, a soutenu qu’il n’avait guère le choix d’agir comme il l’a fait, parce qu’il doit veiller à la continuité des soins pour le public.

    “Il est vrai que la situation actuelle peut être difficile pour nos équipes de soins. Cependant, il est essentiel pour nous que les usagers demeurent au coeur des décisions. Nous avons tous la responsabilité de collaborer dans la mise en place de solutions au bénéfice de nos usagers et de notre personnel”, a-t-il fait savoir, par courriel.

    Le CISSS des Laurentides fait valoir que “le sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier survient après celui ayant eu lieu à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme”.

    Il ajoute que “tout arrêt de travail concerté, comme le cas du sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier, est une grève illégale. Le personnel du quart de soir, anticipant qu’une ressource manquerait pour le quart de nuit et que du temps supplémentaire obligatoire pourrait être requis, a tenu un sit-in. Les employés ont donc réagi avant même que l’employeur puisse agir et trouver une solution à cette situation précise qui aurait pu survenir 8 heures plus tard”.

    Le CISSS se dit disposé à chercher des solutions aux problèmes soulevés par le syndicat de la FIQ. “Nous souhaitons envoyer un signal clair : il y a d’autres voies pour améliorer la situation, soit celle de la communication et collaboration.”

    “En aucun temps nous n’avons été passifs face à la situation à l’Hôpital de Mont-Laurier. Depuis le 10 mai dernier, une cellule de crise est active et déjà un grand nombre d’actions ont été déployées. La révision des corridors de services, la modulation des lits disponibles en fonction des ressources, la couverture de quarts de travail par d’autres équipes au CISSS des Laurentides qui libèrent du personnel pour donner un coup demain ne sont que quelques exemples de ce qui est déjà en place”, conclut le CISSS.

    #Quebec #Gréve #Syndicats #Femmes #urgences #travail #capitalisme #exploitation #santé #hôpital #femmes #infirmières #soin #conditions_de_travail #soins #soignantes

  • En 2020, les dépenses de santé en France n’ont jamais aussi peu augmenté
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/15/en-2020-les-depenses-de-sante-en-2020-ont-connu-la-plus-faible-progression-j

    Les dépenses de santé ont atteint 209,2 milliards d’euros l’an dernier et ont connu « la plus faible progression jamais observée » (0,4 %), à cause des effets très contrastés du Covid-19, selon un rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publié mercredi 15 septembre. Du jamais-vu… en tout cas « depuis 1950, première année disponible des comptes de la santé », souligne le service statistique des ministères sociaux.

    Malgré les milliards déversés pour endiguer l’épidémie, la France a dépensé à peine plus pour se soigner l’an dernier qu’en 2019. Cet apparent paradoxe s’explique par le coup d’arrêt brutal du premier confinement, au printemps 2020.

    La « consommation de soins » a diminué en conséquence chez les dentistes (− 8,9 %), les médecins (− 5 %), mais aussi pour les transports sanitaires (− 9,4 %) et les auxiliaires médicaux (− 11,9 %). L’activité des infirmières, « peu affectées par les mesures de restrictions sanitaires », a en revanche augmenté (+ 7,2 %).

    #soins #santé #covid-19

  • L’accès aux soins fond, la médecine sombre et le système de santé se fragmente
    On ne mesure pas suffisamment les conséquences désastreuses de la commercialisation des soins de santé.
    https://www.lalibre.be/debats/opinions/2021/08/29/lacces-aux-soins-fond-la-medecine-sombre-et-le-systeme-de-sante-se-fragmente

    Si les priorités des journalistes et des chercheurs ne devaient se fonder que sur un critère, ce serait l’importance de la souffrance et de la mortalité que l’information recherchée permettrait d’éviter. Et si, avec ce critère à l’esprit, il est un sujet qui, à côté du climat, mérite toute notre attention, c’est bien la perte d’accès aux soins de santé de qualité professionnelle ici et ailleurs.
    https://www.lalibre.be/resizer/ryvmNHOMrPeLJt7rbEmv5_NbnBI=/768x512/filters:focal(558.5x353:568.5x343)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OXX7OYPDDBHRBGJNITEQOJYSDE.jpg
    Pour s’en convaincre, il faut savoir que dans les années 80, en Allemagne de l’Est, 50 à 60% de l’amélioration de la mortalité était liée à des maladies vulnérables aux soins de santé https://www.demogr.mpg.de/publications/files/1257_1042711497_1_Avoid-Germ-Poland.pdf. . Et même si la mortalité évitable est aujourd’hui plus proche de 30% (1), il y a dans le monde près de 60 millions de décès et donc, au bas mot, 20 millions de morts évitables chaque année. Aucun autre facteur pris isolément n’a un tel impact sur notre vie et notre mort. Le manque d’accès aux soins tue quatre fois plus que le changement climatique (5 millions/an), (2) et tout indique que cette préséance risque de se prolonger.

    Les conséquences de la commercialisation
    D’autant qu’une lame de fond balaie les systèmes de santé et accroît la mortalité évitable : la commercialisation des soins, la privatisation des services de santé et surtout celle de la gestion des fonds de la sécurité sociale. Après les États-Unis et les pays en développement, la vague est aux portes de l’Europe. Déjà, la Suisse et la Hollande ont rendu obligatoire l’assurance santé contractée auprès d’un assureur privé. Et ailleurs, leur part dans les dépenses de santé ne cesse de croître - sans qu’aucune base scientifique solide n’étaie cette politique. Au contraire, on peut penser qu’après que les assurances aient été privatisées, l’accès aux soins se réduise ; les dépenses de santé flambent ; l’éthique professionnelle se détériore ; et la pratique de la médecine se déprofessionnalise. https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0020731419847113

    Les stratégies de privatisation des soins ont été rodées au Chili, en Colombie, en Suisse et aux Pays-Bas. Les Etats réduisent les dépenses de santé tant qu’ils gèrent la sécurité sociale, ce qui la rend inacceptable aux patients et aux praticiens. Puis, après la privatisation, le ciel est leur limite. La quantité d’argent qui peut ainsi changer de main est gigantesque, puisque les dépenses de santé frôlent les 18% de PIB aux États-Unis (où le marché des assurances de santé est mûr) contre une moyenne de 10% dans les pays de l’OCDE.

    Les conséquences pratiques et théoriques de la commercialisation des soins méritent qu’on s’y attarde :

    – Avec la réduction de l’accès aux soins, la mortalité évitable augmente, mais aussi les migrations internationales.

    – La coopération internationale a sa part de responsabilité dans cette situation, elle qui a supprimé la coopération médicale pour que dans les services publics des pays en développement, on ne délivre que des programmes de santé publique, à l’exclusion des soins médicaux individuels, qui sont laissés au secteur privé. Au passage, avec ces partenariats public-privé, la coopération a créé une gigantesque bureaucratie – 120 « Global Health Initiatives », une par maladie/problème de santé - qui s’étend de Washington, Genève ou Bruxelles au plus petit village africain – sans que les Objectifs du Millénaire, malgré leur ambition très limitée, aient été atteints en Afrique.

    – Les facultés de médecine ont longtemps transmis aux étudiants une culture professionnelle et elles cherchaient, sans toujours y parvenir, à personnaliser la formation du médecin. Mais le paradigme de la formation technique - le transfert de compétences - s’est substitué à l’éducation et a desséché la formation des médecins.

    – Les politiques de privatisation segmentent les systèmes de santé avec des services pour les riches et d’autres pour les pauvres, et elles entravent la coordination clinique.

    – L’incidence des intérêts privés en recherche médicale dans les universités publiques n’a cessé de se développer. C’est pour cela que le secteur privé ne souhaite pas la privatisation de ces universités : parce qu’elles travaillent déjà pour lui. La recherche médicale s’y est donc centrée sur la relation patient / maladie / environnement / technologie, en oubliant la pratique médicale.

    – La plupart des responsables identifient la gestion de la santé au management à finalité commerciale et industrielle, alors que la pratique éthique de la médecine et les services publics justifient une gestion à finalité sociale et professionnelle, pour autant que les services publics soient destinés à garantir le droit à la santé - l’accès de tous aux soins de qualité professionnelle, dans un système universel.

    Trois forces nécessaires
    Comment résister au rouleau compresseur des banques assurances ? Si les partis politiques sont sensibles aux sirènes du lobbying des banques assurances, trois forces pourraient s’allier pour imposer l’examen politique du fondement scientifique de la privatisation des assurances de santé.

    Ce sont d’abord les organisations généralistes de patients, telles que les mutuelles, et les associations de professionnels de la santé qui pourraient ensemble définir une politique de santé dont la portée symbolique permettrait de défier les partis. Cependant, il faudrait que leurs négociations recourent à des critères scientifiques pour s’assurer que les exigences et objectifs de chaque partie reflètent bien les intérêts des patients et des professionnels.

    Puis il y a les acteurs économiques qui n’investissent pas dans les assurances de santé, et surtout ceux qui investissent hors du secteur de la santé, qui devraient pouvoir être convaincus de ce qu’ils n’ont rien à gagner de la privatisation des assurances de santé puisque plusieurs points de PIB pourraient ainsi changer de main.

    En définitive, la réalisation du droit à la santé conditionne la justice sociale, mais aussi la santé économique de l’Europe. En outre, la politique de coopération internationale des États européens devraient refléter les principes humanistes qui continuent, mais pour combien de temps encore, à inspirer chez eux la mission de la sécurité sociale et des services de santé. Sans prise de conscience collective, la commercialisation des soins de santé continuera à avancer de manière larvée, puis de plus en plus rapidement – et la sécurité sociale si chèrement acquise en Europe disparaîtra, tout comme la pratique éthique de la médecine et l’autonomie professionnelle des médecins.

    (1) Nolte E, McKee M. “Variations in amenable mortality trends in 16 high-income nations.” Health Policy 2011 ;103(1):47-52.
    (2) Qi Zhao, Yuming Guo, Tingting Ye, et al. Global, regional, and national burden of mortality associated with non-optimal ambient temperatures from 2000 to 2019 : a three-stage modelling study. Lancet Planet Health 2021 ; 5 : e415–25

    Une carte blanche de Jean-Pierre Unger, Prof. Em. Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, Département de Santé Publique, Visiting Professor, Health and Society Institute, University of Newcastle. (https://jeanpierreunger.be)

    #santé #soins #médecine #médecins #mortalité #commercialisation des soins #privatisation #assurance #sécurité_sociale #assurance_santé #public-privé #bureaucratie #technologie #management #banques_assurances

    • L’incidence des intérêts privés en recherche médicale dans les universités publiques n’a cessé de se développer. C’est pour cela que le secteur privé ne souhaite pas la privatisation de ces universités : parce qu’elles travaillent déjà pour lui.

  • Coronavirus : la pandémie alimente le sentiment de corruption dans l’UE, selon Transparency

    La pandémie de coronavirus a alimenté le sentiment de corruption des citoyens de l’Union européenne, moins de la moitié d’entre eux estimant que la crise a été gérée de façon « transparente » par les autorités, selon une enquête de Transparency International https://www.transparency.org/en# dévoilée mardi.

    « Dans l’UE, seules quatre personnes sur dix environ pensent que leur gouvernement a géré la pandémie de manière transparente. En France, en Pologne et en Espagne, 60% des personnes interrogées ou plus pensent que la gestion de la pandémie par leur gouvernement manque de transparence », selon les résultats de l’étude.

    Plus de 40.000 habitants issus des 27 pays de l’Union Européenne ont répondu à ce Baromètre européen de la corruption, réalisé entre octobre et décembre 2020.

    Selon Transparency International, les soins de santé sont particulièrement touchés par la corruption. Bien que 6% seulement des personnes interrogées ont déclaré avoir versé un pot-de-vin pour accéder à des soins, 29% disent compter sur leurs relations personnelles pour obtenir un accès privilégié.

    « Les soins médicaux, en particulier, ont été un terrain propice à la corruption alors que les gouvernements s’efforçaient de gérer la pandémie de Covid-19 », _écrit Transparency dans son rapport.

    La fréquence des pots-de-vin dans le secteur de la santé, rapportée par les répondants, est la plus élevée en Roumanie (22%) et en Bulgarie (19%), tandis que le recours aux relations personnelles était le plus fréquent en République tchèque (54%) et au Portugal (46%).

    Près de la moitié des Français interrogés ont déclaré avoir eu recours à une relation personnelle pour avoir accès à un service public au cours de ces douze derniers mois.

    Le rapport exhorte les gouvernements de l’UE à « redoubler d’efforts pour garantir une sortie juste et équitable de la pandémie en cours ».

    La Hongrie et la Pologne sont pointées du doigt comme des pays utilisant la crise sanitaire comme « une excuse pour saper la démocratie » à travers de nouvelles réglementations.

    Des politiciens y ont vu « une occasion de faire du profit » , ajoute le rapport, citant le lobbying en faveur de l’achat de masques de protection.

    En Allemagne, des députés du parti conservateur au pouvoir ont été mis en cause pour être intervenus dans ce type de marché.

    Dans ce pays, plus de 60% des personnes interrogées estiment que le gouvernement est sous influence de groupes d’intérêt privés. C’est aussi le sentiment de plus de la moitié des sondés en Europe s’agissant de leur propre gouvernement.

    Plus largement, un tiers des Européens interrogés pense que la corruption stagne ou augmente dans leur pays.

    « Ces résultats devraient être considérés comme un signal d’alarme tant pour les gouvernements nationaux que pour les institutions de l’Union Européenne » _, a déclaré Michiel van Hulten, directeur de Transparency International UE dans un communiqué.
    Source : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-la-pandemie-alimente-le-sentiment-de-corruption-dans-l-ue-se
    #ue #union_européenne #corruption #incompétence #santé #pot-de-vin #pandémie #soins

    • Curieux ! La découverte des principes de fonctionnement de l’union européenne et de ses résultats fait penser à de l’incompétence et de la corruption.

      Pourtant, les principes de base de l’UE ne peuvent générer que cela, même de façon transparente comme ils disent.

  • Malgré le cessez-le-feu, peu de laissez-passer médicaux pour les Gazaouis Par Aaron Boxerman
    De nombreux traitements, dont la chimiothérapie, sont indisponibles à Gaza ; Tsahal (l’armée israeliene) déclare que seuls les cas "urgents" sont autorisés en Israël au vu de la situation sécuritaire.

    En dépit d’un cessez-le-feu fragile ayant mis fin aux combats entre Israël et les terroristes du Hamas, de nombreux Gazaouis autorisés à entrer en Israël pour un traitement médical n’ont toujours pas pu le faire mercredi.


    Israël délivre des permis aux Gazaouis, qui sont ensuite orientés vers des hôpitaux en Israël et en Cisjordanie pour des traitements qui ne sont pas disponibles dans l’enclave.

    L’armée israélienne a fermé les points de passage entre Israël et Gaza pendant la guerre de 11 jours du mois dernier. Suite au cessez-le-feu, le ministère de la Défense a annoncé que les Gazaouis cherchant à se faire soigner en Israël seraient à nouveau autorisés à entrer.

    Mais des responsables israéliens ont par la suite précisé que seuls les Gazaouis ayant besoin d’un traitement « vital » seront autorisés à rentrer à l’heure actuelle.

    « Au vu de la situation actuelle, les seuls patients pouvant entrer en Israël depuis Gaza sont ceux qui ont besoin de soins médicaux vitaux et ceux dont la vie est en danger immédiat », a déclaré l’agence de liaison de l’armée avec les Palestiniens, connue sous son acronyme COGAT.

    Salwa, une résidente de Gaza atteinte d’un cancer, détient un permis d’entrée de trois mois qui lui permet d’entrer et de sortir d’Israël pour subir des séances de chimiothérapie à l’hôpital Augusta Victoria de Jérusalem.

    Depuis la guerre, Salwa – dont le nom a été changé pour protéger son identité – a tenté à plusieurs reprises d’entrer en Israël, mais a été refoulée. Sa dernière séance de chimiothérapie était prévue pour le 23 mai, mais elle l’a manquée en raison des nouvelles restrictions.

    « Chaque jour, nous les appelons ou nous nous rendons au poste de contrôle, pour nous entendre dire que nous ne pouvons pas passer aujourd’hui non plus. C’est terrible de la voir se détériorer lentement et de savoir que nous ne pouvons rien y faire », a déclaré le mari de Salwa, qui a demandé l’anonymat, lors d’un appel téléphonique depuis le nord de la bande de Gaza.

    Le mari de Salwa a démenti l’idée que la chimiothérapie de sa femme n’était pas « urgente ». « Ce sont des traitements complexes, et ils doivent être entrepris à temps. Si elle ne reçoit pas son traitement, son état pourrait se détériorer davantage », a-t-il déclaré.

    Israël et l’Égypte bloquent l’enclave côtière depuis 2006, imposant des restrictions strictes à la circulation des personnes et des biens pour empêcher les terroristes du Hamas de constituer une menace encore plus grave pour la sécurité.

    Les groupes de défense des droits de l’homme déplorent l’impact que les restrictions ont eues sur la population civile de Gaza. De nombreux hôpitaux de Gaza sont mal équipés et de nombreuses procédures médicales – telles que la chimiothérapie pour les patients atteints de cancer – ne sont tout simplement pas disponibles dans l’enclave.

    Au cours de la récente série de combats entre Israël et le groupe terroriste Hamas, Israël a fermé tous les points de passage avec la bande de Gaza. Seules quelques exceptions ont été faites pour que des convois d’aide spécifiques pénètrent dans l’enclave côtière pendant les combats. Des terroristes palestiniens ont bombardé ces convois, blessant un soldat.

    Dans le même temps, les autorités israéliennes ont accepté beaucoup moins de dérogations de Gazaouis cherchant des soins d’urgence depuis les récentes violences.

    Selon le groupe de défense des droits de l’homme Physicians for Human Rights-Israel, seulement 7 % des demandes urgentes ont été acceptées par les autorités israéliennes entre le 25 et le 31 mai. Avant l’escalade actuelle, le taux d’acceptation était d’environ 66 %.

    Lundi, Ahmad Abd al-Harati, 62 ans, habitant de Gaza, est décédé après que son transfert vers les urgences de l’hôpital al-Makassed de Jérusalem-Est lui ait été refusé. Abd al-Harati souffrait d’une tumeur à la langue et à la gorge, selon PHR-I.

    Un certain nombre de groupes de défense des droits de l’homme, dont PHR-I, ont demandé à la Cour suprême de revoir la nouvelle politique. La date d’une audience n’a pas encore été fixée.

    #Gazaouis #génocide #santé #soins #chimiothérapie interdite #israël #Égypte #ghetto #ghettos #racisme #Palestine #Gaza #ségrégation
    Source : https://fr.timesofisrael.com/malgre-le-cessez-le-feu-peu-de-laissez-passer-medicaux-pour-les-ga

    • L’armée israélienne recommande d’épaissir les pièces fortifiées dans la périphérie de Gaza
      Face au "développement des capacités" des terroristes gazaouis, le chef de la Défense passive veut que des plaques d’acier plus épaisses soient placées sur les fenêtres des abris

      Le chef du commandement du front intérieur de Tsahal a déclaré mardi, aux chefs municipaux des communautés proches de la bande de Gaza, qu’il recommanderait que des plaques d’acier plus épaisses soient placées au-dessus des fenêtres des abris anti-bombes, dans les maisons situées à proximité de l’enclave côtière.


      Selon un communiqué de Tsahal, suite à la recommandation du général de division, Uri Gordin, les plaques d’acier dans les communautés situées dans un rayon de sept kilomètres de la frontière, seront remplacées par des plaques d’au moins 32 millimètres d’épaisseur, en raison du « développement des capacités » des terroristes palestiniens dans la bande de Gaza.
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      La suite : https://fr.timesofisrael.com/larmee-recommande-depaissir-les-pieces-fortifiees-dans-la-peripher

  • La crise sanitaire n’a pas eu lieu 2/2
    https://www.pardem.org/la-crise-sanitaire-na-pas-eu-lieu-22

    https://www.youtube.com/watch?v=KNV19wz3GXg

    Tout est sujet à caution dans le récit officiel et médiatique de la crise « sanitaire ». Les choix du gouvernement d’interdire aux médecins de ville de prescrire et donc de traiter les malades, de tout miser sur de nouvelles molécules plutôt que de chercher un remède parmi les molécules connues, de confiner pour ne pas « saturer » les hôpitaux publics dont les gouvernements successifs ont réduit les capacités d’accueil et de soin depuis des décennies, de favoriser et de pré-acheter des vaccins vis-à-vis desquels la communauté scientifique est très divisée mais qui rapportent gros aux grands groupes pharmaceutiques démontrent le mépris du pouvoir envers le service public et la santé publique.
    Les interdits imposés (confinement, couvre-feu, fermetures administratives, attestations de déplacement, application de traçage « TousAntiCovid ») montrent que le souci du gouvernement Macron et de l’Union européenne n’est pas la santé publique mais bien de museler la population, favoriser l’accroissement des profits des multinationales, la paupérisation des services publics pour mieux les décrédibiliser et les privatiser.

    #covid-19 #coronavirus #santé #santé_publique #france #confinement #bigdata #sante abandon de #soins #hôpital #demondialisation #Sécurité_Sociale #destruction #protection #Démocratie

    • Les différents facteurs démographiques pesant sur la « surmortalité » imputée à la Covid.

      Alors évidemment c’est complexe et nécessite de l’attention mais c’est cependant éclairant. Car ne l’oublions pas le gouvernement fait dire aux chiffres ce qui l’arrange tandis que les éléments de l’Insee et ceux d’autres pays de l’Union européenne ne mettent pas en avant les mêmes causes. Cette vidéo ne conteste pas la réalité du virus mais le discours pseudo scientifique délivré pour conforter les décisions politiques de Macron et les conséquences qu’elles engendrent pour chacun, pour la nation et pour les libertés publiques.

      https://www.youtube.com/watch?v=_ijmxx0Rd-E

      #conseil_scientifique