• Du SRAS-cov2 au SRAS-polX
    Du syndrome respiratoire aigu sévère humain
    au syndrome respiratoire aigu sévère politique

    par Louis

    https://lavoiedujaguar.net/Du-SRAS-cov2-au-SRAS-polX-Du-syndrome-respiratoire-aigu-severe-humai

    Le 14 mars 2020, Édouard Philippe (Premier ministre) annonçait « la fermeture à compter de ce soir minuit de tous les lieux recevant du public et non indispensables à la vie du pays ». Par « non indispensables » je voudrais souligner que Philippe, en accord bien entendu avec toutes les strates du pouvoir, pointait justement tous les lieux qui — malgré leurs évidentes limites commerciales — donnent justement un sens à notre existence, tous les lieux qui permettent, malgré leurs limites évidentes, de donner une épaisseur collective à notre vie en société. C’est l’autre qui est le premier besoin de l’humain, l’autre en tant que personne, non en tant que moyen.

    Ont donc été qualifiés de « non indispensables » tous les lieux qui concourent directement à préserver une qualité de vie minimale, tous les lieux de socialisation, ainsi que tous les lieux sans dimension économique directe (parcs, promenades, forêts, plages, etc.). Tout cela permet donc de conclure directement, clairement et sans ambiguïté, que l’indispensable relève de l’économie — mais qui peut bien l’ignorer sur le fond ? — et que le vivant — le « non-indispensable » — n’est qu’à son service. Le cadre général du confinement a donc été on ne peut plus clairement énoncé et révèle avec une indécence crue l’inversion de la réalité dont il procède. (...)

    #coronavirus #politique #État #économie #fragilité #confinement #solidarité

  • La socialisation sélective des effets immédiats de la crise : une absence de protection pour les ménages les plus fragiles | Michaël Zemmour
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2020/03/30/la-socialisation-selective-des-effets-immediats-de-la

    Texte initialement publié sur le Monde.fr dans une version brève le 27/03/2020

    Dès les premières heures de la crise, le gouvernement a pris la mesure du danger économique qui menaçait les entreprises et a annoncé des mesures volontaristes, a priori relativement efficaces pour amortir le choc. Ces mesures, si (et seulement si) elles sont correctement et rapidement mises en œuvre, pourraient protéger, non seulement les collectifs de travail et les compétences, mais également les revenus d’un grand nombre de ménage des effets les plus immédiats de la crise économique qui commence. Mais pas tous les ménages, loin de là. Car le gouvernement qui, à juste titre, fait la liste des risques économiques par secteur (spectacle, commerce, agriculture, librairie…) et des réponses qui pourraient y être apportées, ignore jusqu’ici des segments entiers de la population, particulièrement exposée aux conséquences immédiate de la crise...

  • Statement on COVID-19 Pandemic
    #Science_for_the_People, le 25 mars 2020
    https://scienceforthepeople.org/2020/03/25/statement-on-covid-19-pandemic

    It is crucial that we grow and amplify scientific knowledge amidst this pandemic through responsible transparent research and technological development. Building knowledge about the virus and the disease, including publicly available resources for genomics, epidemiology, infection control and vaccine development will improve containment and medical treatment. Centering vulnerable populations in our priorities will help protect them and build the best overall public health strategy; when vulnerable populations have good healthcare, care is better for everyone. Projections of the extent and severity of COVID-19 are crucial for planning strategic deployment of resources; testing must be universally available and implemented. We demand that any science and technology developed to respond to the pandemic are available for all, without profit or patent.

    Nurses and other healthcare workers are on the front lines of fighting the pandemic and face great risks delivering care. Supporting these workers is critical for public health. They must have access to the personal protective equipment, adequate testing resources, and training programs needed to stay safe while providing care. Additionally, we must support the right of these workers to form unions and engage in collective bargaining to support their interests. Public funds must be allocated to greatly increase the number of healthcare professionals and to adequately compensate them. We demand that all public and private healthcare institutions listen to and meet the needs of nurses and healthcare workers.

    #Solidarité #coronavirus #USA

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Je fais un post séparé pour ces infos hallucinantes, ces mesures du gouvernement destinées à favoriser la grande distribution, les supermarchés côtés en bourse, aux dépends des petits commerces et des marchés où les prix sont plus bas et où s’alimentent les plus pauvres, en région et dans les quartiers pauvres des grandes villes, souvent racisé.es...
    https://seenthis.net/messages/834154
    https://seenthis.net/messages/835682

    Confinement : des restrictions d’ouverture pour les commerces du quartier de Château Rouge, à Paris
    BFM, le 23 mars 2020
    https://www.bfmtv.com/societe/confinement-des-restrictions-d-ouverture-pour-les-commerces-du-quartier-de-ch

    Une mesure visant à favoriser le respect des mesures d’hygiène

    « De nombreux commerces alimentaires disposent d’un étal occupant la totalité de l’espace public sur le trottoir », estime le préfet de police Didier Lallement, et « de nombreux clients provenant de différents quartiers de la capitale et de banlieues parisiennes s’y retrouvent dans un espace confiné. Ce qui aboutit au non-respect des mesures d’hygiène et de distanciation sociale ».

    Les horaires d’ouverture de ces commerces seront également restreints de 8h à 10h et de 14h à 16h

    Les marchés sont fermés ? Les paysans inventent des solutions
    Estelle Dautry et Victor Point, Reporterre, le 25 mars 2020
    https://reporterre.net/Les-marches-sont-fermes-Les-paysans-inventent-des-solutions

    Lundi 23 mars, Édouard Philippe, Premier ministre, a annoncé la fermeture des marchés de plein air.

    Confinement : la préfecture de police restreint les horaires d’ouverture de commerces du quartier de Château Rouge
    France 3 Ile de France, le 26 mars 2020
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/confinement-prefecture-police-restreint-horaires-ouvert

    Et quand les marchés restent ouverts, les keufs s’arrangent pour que ce soit le bordel :

    Paniers à légumes sous surveillance #2 La cour d’école
    Expansive, le 24 avril 2020
    https://expansive.info/Paniers-a-legumes-sous-surveillance-2-La-cour-d-ecole-2205

    #favoritisme #discrimination #marchés #supermarchés #racisme #classisme #solidarité (manque de) #quartiers_populaires
    #Didier_Lallement #salops #qu'ils_chopent_tous_Ebola

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

    #coronavirus #travail

  • Israël refuse l’entrée de matériel médical à Gaza qui compte 9 cas de coronavirus - Le Desk
    https://mobile.ledesk.ma/live-content/israel-refuse-lentree-de-materiel-medical-gaza-qui-compte-9-cas-de-cor

    L’enclave de Gaza, sous blocus militaire israélien depuis 14 ans déjà, est aussi touchée par la pandémie mondiale de Coronavirus, totalisant pour le moment 9 cas de contaminés avérés. La nouvelle fait craindre une nouvelle crise humanitaire, dans un territoire confiné, économiquement dévasté et où survivent presque 2 millions de Palestiniens, en majorité des enfants.

    L’autorité palestinienne à Ramallah a envoyé du matériel médical dont 500 kits de dépistage en provenance de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), tandis que le Qatar a versé 150 millions de dollars pour le gouvernement de Gaza pour aider à faire face à la pandémie.

    L’interdiction de laisser entrer du matériel médical et humanitaire n’est pas nouvelle, l’importation de technologies susceptibles d’être « à double usage » a restreint l’achat d’équipements, tels que les scanners à rayons X et les radioscopes médicaux.

    S’ajoute la décision de l’administration Trump de suspendre en 2018 le financement américain pour l’UNRWA, l’agence onusienne chargée de l’aide humanitaire en Palestine, affectant les opérations de chirurgie complexes dans les hôpitaux gazaouis.

    « La bande de Gaza possède ainsi uniquement 55 lits en soins intensifs et 50 appareils de réanimation dans tous les hôpitaux de cette région encerclée, car les forces d’occupation israéliennes refusent l’entrée du matériel médical, et les pièces à recharge pour ces appareils » rapporte Ziad Medoukh, universitaire palestinien à Gaza, dans un entretien au site Regards.fr, ajoutant que les coupures d’électricité et le manque de personnels soignants aggravent la crise sanitaire.

    Y compris en période de pandémie de Coronavirus, Israël refuse toujours de lever le blocus militaire, malgré la gravité de la situation. « Nous sommes en train d’observer et de suivre avec beaucoup d’attention l’évolution de cette pandémie mortelle dans le monde entier car, si nous sommes bien sûr solidaires des peuples endeuillés, nous nous disons aussi que, pour la première fois, presque tous les citoyens du monde sont en train de vivre un confinement et un isolement similaire au notre. Pour une fois, le monde vit un événement sur un pied de relative égalité » relève Ziad Medoukh.

    #palestine #gaza #covid-19

  • Dans le sud de l’#Italie, une bombe sociale prête à exploser
    https://www.courrierinternational.com/article/coronavirus-dans-le-sud-de-litalie-une-bombe-sociale-prete-ex

    Une scène qui s’est déroulée à Naples, ville où se concentrent énormément de problèmes sociaux, mais qui fait preuve de #solidarité et de créativité même dans ces moments compliqués. C’est en effet ici, que, à en croire La Repubblica, est en train de prendre pied une initiative informelle d’entraide : “Des citoyens achètent des produits qu’ils laissent à la caisse pour remplir les caddies de ceux qui n’ont pas d’argent pour payer.”

    #coronavirus

  • COVID-19 : Message de solidarité
    Campagne BDS France, le 25 mars 2020
    https://www.bdsfrance.org/covid-19-message-de-solidarite-de-la-campagne-bds-france

    En solidarité aussi avec le peuple palestinien, nous vous invitons à publier vos messages avec le hashtag : #Covid19Palestine

    #Palestine #France #coronavirus #Solidarité #BDS

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • TRIBUNE. « Plus jamais ça ! » : 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales appellent à préparer « le jour d’après »
    France Info, le 27 mars 2020

    Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
    Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France
    Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
    Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
    Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
    Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
    Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
    Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
    Clémence Dubois, responsable France de 350.org
    Pauline Boyer, porte-parole d’Action Non-Violente COP21
    Léa Vavasseur, porte-parole d’Alternatiba
    Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
    Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au Logement
    Lisa Badet, vice-présidente de la FIDL, Le syndicat lycéen
    Jeanette Habel, co-présidente de la Fondation Copernic
    Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature
    Mélanie Luce, présidente de l’UNEF
    Héloïse Moreau, présidente de l’UNL

    #coronavirus #le_jour_d'après #solidarité #France

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Le travail invisible derrière le confinement. Capitalisme, genre, racialisation et Covid-19 | Françoise Vergès
    https://www.contretemps.eu/travail-invisible-confinement-capitalisme-genre-racialisation-covid-19

    En France, nous sommes entrés le mardi 24 mars 2020 dans la deuxième semaine de « confinement » décidé par le gouvernement Macron pour faire face à l’épidémie du COVID-19, et déjà cela craque de partout. Je ne reviendrai pas ici sur les demi-vérités, demi-aveux, mensonges par omission, et preuves d’incompétence, d’indifférence, de mépris par le gouvernement amplement dénoncées et analysées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce travail d’étude et d’analyse n’est pas terminé ; il doit se poursuivre et s’avère bien plus important – car il nourrit les luttes à venir – que toutes les déclarations sous forme d’oracles (« rien ne sera plus comme avant », « il faudra que… ») ou que toutes les remarques et réflexions sur le confinement comme moment de retour sur soi ou de redécouverte de joies simples. Source : (...)

  • Coronavirus : en Chine, les violences conjugales en hausse pendant le confinement
    Frédéric Lemaître, Le Monde, le 28 mars 2020
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/28/coronavirus-hausse-des-violences-conjugales-en-chine-a-cause-du-confinement_

    « Le commissariat du comté de Jianli [province du Hubei] a enregistré 162 témoignages de violences domestiques en février. Trois fois plus que les 47 de février 2019. Et en janvier, le nombre de cas était le double de celui de l’année précédente. Selon nos statistiques, 90 % des cas de violences ont un lien avec la pandémie de Covid-19 », témoignait début mars Wan Fei, un ancien policier qui a fondé une association de lutte contre les violences domestiques, sur le site d’information Sixthtone.com.

    #coronavirus #solidarité (manque de) #femmes #confinement

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • PCHR Condemns Israeli Authorities Discriminatory Treatment of Palestinian Workers Suspected with Coronavirus
    28 mars 2020 – Palestinian Centre for Human Rights
    https://www.pchrgaza.org/en/?p=14353

    The Palestinian Centre for Human Rights strongly condemns the Israeli occupation authorities’ discriminatory and unethical treatment towards Palestinian workers in Israel, by dumping workers suspected with coronavirus symptoms in the West Bank at checkpoints and seam points within the Annexation Wall that separates Israel and the West Bank without providing them with proper medical help or checkup and without coordination with the concerned Palestinian authorities in order to allow the latter to attend to them as per the medical protocol put in place by the Palestinian Authority (PA) to combat the spread of COVID-19 in the West Bank.

    According to PCHR follow-up, since the early morning hours on Tuesday, 24 March 2020, Israeli authorities threw out thousands of Palestinians who work in Israel into West Bank cities via checkpoints and seam points at the Annexation Wall. The workers were left at Hizma checkpoint, northeast of occupied East Jerusalem; checkpoint (300), southeast of occupied East Jerusalem; Tarqumiyia checkpoint, northwest of Hebron; Metar Crossing, south of Hebron; Beit Sira checkpoint in Ramallah; Araiel checkpoint, north of Salfit; Hawarah checkpoint, southeast of Nablus; Jabara checkpoint, south of Tulkam; Barta’a checkpoint, southwest of Jenin; and al-Jamla checkpoint, north of Jenin.

    Several workers gave their testimonies to PCHR and indicated that they went to their workplace after their employers had promised to guarantee them shelter for 2 months, a safe work environment and to not have them sent back to the West Bank due to the restrictions on movement enforced by the state of emergency. They added that upon their arrival to their workplaces they were kept in inadequate and unsanitary housing conditions amidst the Coronavirus outbreak in Israel and in areas were high number of COVID-19 cases were reported. After some workers showed signs of illness and coronavirus symptoms, Israeli employers informed the Israeli authorities who deported the workers to the West Bank. (...)

  • Raphaël Kempf
    @raphkempf
    https://twitter.com/raphkempf/status/1243956219796168706
    La loi sur l’état d’urgence sanitaire a été publiée mardi. Depuis, il y a eu l’ordonnance sur la procédure pénale (au JO de jeudi) et la circulaire du ministère de la @justice_gouv
    (publiée vendredi au BO).

    Je n’imaginais pas que ce serait aussi grave.

    Ces textes sont d’une violence inouïe.

    Pour la détention provisoire : suppression des droits de la défense, de la publicité des audiences et du contradictoire.

    L’idée est claire : garder les détenus en prison pendant l’état d’urgence. NE PAS LES LIBÉRER.

    Pourtant, les experts, autorités médicales et scientifiques, disent qu’il faut désengorger les prisons.

    Michelle Bachelet @UNHumanRights
    a exhorté les gouvernements à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention.

    https://ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=25745&LangID=F

    Rien n’est prévu pour faciliter la libération des prisonniers en détention provisoire PRÉSUMÉS INNOCENTS dans l’attente de leur procès ou de la fin d’une information judiciaire.

    La loi dit pourtant qu’en principe, ces personnes doivent être libres.

    https://legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=CAD7ABB1C3B81D02B45A3003E59537E6.tplgfr44s_

    Aujourd’hui, près d’un tiers des prisonniers en France sont présumés innocents et en détention provisoire.

    https://liberation.fr/debats/2016/08/31/stop-au-tout-carceral_1475776

  • L’#Allemagne suspend les « #transferts_Dublin »

    A cause de la pandémie de coronavirus, Berlin a mis en pause les renvois de demandeurs d’asile vers d’autres pays européens. En revanche, les expulsions vers des pays tiers sont toujours possibles.

    Le ministre allemand de l’Intérieur a affirmé cette semaine que les renvois vers d’autres pays de l’UE dans le cadre du règlement de Dublin n’auront plus lieu « jusqu’à nouvel ordre ».

    Un porte-parole a assuré sur la chaîne publique allemande ARD que la Commission européenne été les Etats membres de l’UE seraient informés très prochainement de cette décision. Néanmoins, selon l’ARD, les expulsions vers des pays tiers peuvent toujours avoir lieu.

    L’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) avait déjà informé auparavant les tribunaux administratifs allemands que « l’Office suspend tous les transferts Dublin jusqu’à nouvel ordre ». Ceux-ci seraient intenables en raison des restrictions de voyage et des fermetures dues au Covid-19.

    Le BAMF précise que cette suspension ne veut pas dire que les Etats qui adhèrent au règlement de Dublin (les membres de l’UE, l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Lichtenstein) ne seront plus dans l’obligation d’assumer leurs responsabilités en matière de droit d’asile dans l’avenir.

    Les #expulsions ne s’arrêtent pas

    Les autorités allemandes avaient suspendu fin février les renvois vers l’Italie, le pays actuellement le plus durement touché par la pandémie. Une partie du monde politique et des ONG de défense des migrants comme Pro Asyl ont appelé le gouvernement à Berlin à étendre ce moratoire à toutes les expulsions de demandeurs d’asile.

    Pour le député de gauche Ulla Jelpke, « les expulsions vers des pays tiers doivent être suspendus tout comme les transferts Dublin d’autant que les systèmes de soins sont très fragiles dans beaucoup de pays d’origine. »

    Pour le moment, le ministère allemand de l’Intérieur n’a toujours pas annoncé un moratoire complet des expulsions. Il note au contraire que beaucoup de pays refusent eux-aussi l’entrée d’étrangers sur leur territoire ou limitent les possibilités d’entrée à un très petit nombre de personnes. L’Allemagne va donc pour l’instant continuer à procéder aux expulsions vers les pays « où celles-ci sont encore possibles dans le contexte actuel ». De plus, le ministère rappelle que « les expulsions dépendent de la capacité des Etats fédérés allemands à les mener et de l’état de santé des étrangers concernées ».

    Que va-t-il arriver au règlement de Dublin ?

    Il est encore peu clair si le règlement de Dublin va être totalement suspendu son. Si c’était le cas, explique la ARD, des personnes pourront demander l’asile en Allemagne dans le futur même s’ils sont arrivés par un autre pays européen.

    La procédure actuelle prévoit qu’une personne doit faire sa demande d’asile dans le premier pays par lequel il est entré en Europe.

    En 2019, l’Allemagne a procédé à plus de 8.400 renvois dans le cadre de la procédure Dublin. La majorité des expulsés étaient des Albanais, des Nigérians et des Géorgiens.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/23716/l-allemagne-suspend-les-transferts-dublin
    #Dublin #règlement_Dublin #renvois_Dublin #asile #migrations #réfugiés #coronavirus

    –—

    ajouté à la métaliste sur les procédures d’asile en lien avec le coronavirus :
    https://seenthis.net/messages/834052

    ping @karine4

  • Home Office releases 300 from detention centres amid Covid-19 pandemic

    Release follows legal action that argues Home Office is failing to protect immigration detainees.

    The Home Office has released almost 300 people from detention centres in the last few days because of the Covid-19 pandemic, the Guardian has learned.

    The speed and scale of the release is unprecedented in recent years. Detainees and charities estimate that more than a quarter of those currently locked up have been set free.

    The release comes in the wake of a legal action launched last week which argued that the Home Office had failed to protect immigration detainees from the coronavirus outbreak and failed to identify which detainees were at particular risk of serious harm or death if they do contract the virus due to their age or underlying health conditions.

    It called for the release of all those who are particularly vulnerable and for all detainees to be tested, along with the suspension of all new detentions. The action warns even a short delay could have “catastrophic consequences”.
    Guardian Today: the headlines, the analysis, the debate - sent direct to you
    Read more

    It is believed that more than 900 people are currently in immigration detention.

    The Home Office provided a response to the legal action to the high court out of hours on Friday. After receiving the Home Office submissions, Mr Justice Swift made an order on Friday night that a half-day hearing should be held next Wednesday to determine whether or not to grant the emergency measures requested in the legal challenge by the charity Detention Action and a vulnerable detainee who suffers from hypertension, which experts say doubles the risk of death if Covid-19 is contracted.

    As part of the legal action, the public health expert Prof Richard Coker of the London School of Hygiene and Tropical Medicine has provided an expert report warning that prisons and detention centres provide ideal incubation conditions for the rapid spread of the coronavirus, and that about 60% of those in detention could be rapidly infected if the virus gets into detention centres.

    Coker’s report was commissioned by Duncan Lewis Solicitors, who have embarked on what is thought to be the first legal action against the government relating to the coronavirus outbreak.

    The UK government issued guidance stating that if there was a significant outbreak of Covid-19, “cohorting” should be used to put all those infected together behind locked doors in prisons, detention centres, young offender institutions and secure units.

    Many of those in detention have arrived from high-risk countries such as Iran, China and Italy. Some are forced to share rooms, and a “lock-in” regime prevents many from leaving their cells during the night.

    Emma Ginn, director of the detention charity Medical Justice, said that those still in detention were scared of contracting the virus.

    “We are getting harrowing calls from seriously ill clients describing their fear of the virus spreading in the centres and feeling powerless in response. The distress in their voices is palpable and there is little we can do to console them,” she said.

    Bella Sankey, director of Detention Action, said:”Our landmark legal challenge has already forced a response from the home secretary. We are delighted the high court has now ordered a hearing for next week and we’ll be pressing for a robust review of all detentions. In the midst of a global pandemic, administrative detention puts those interned in grave danger. And maintaining detention when the evidence from Prof Coker is that detention centres act as ‘epidemiological pumps’ puts us all at unnecessary risk.”

    A Home Office spokesperson said: “Immigration enforcement is responding to the unique circumstances of the coronavirus outbreak and following the latest guidance from Public Health England. This includes providing soap and cleaning materials to all detainees. Decisions to detain are made on a case-by-case basis and kept under constant review, but our priority is to maintain the lawful detention of the most high-harm individuals, including foreign national offenders’’

    https://www.theguardian.com/uk-news/2020/mar/21/home-office-releases-300-from-detention-centres-amid-covid-19-pandemic?

    #détention_administrative #rétention #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #coronavirus #centres_de_rétention_administrative

    • High court rejects call to free 736 detainees at risk from coronavirus

      Judges say Home Office has addressed dangers in immigration detention centres.

      The high court has rejected calls to free hundreds of immigration detainees who, lawyers and human rights activists say, are at risk from Covid-19 while behind bars.

      The ruling, following a hearing over Skype on Wednesday, was handed down in response to an urgent legal challenge from Detention Action.

      The legal action asked for the release of hundreds of detainees who are particularly vulnerable to serious illness or death if they contract the virus because of particular health conditions, and also for the release of those from about 50 countries to which the Home Office is currently unable to remove people because of the pandemic.

      The two judges – Dame Victoria Sharp, president of the Queen’s Bench division, and Mr Justice Swift – came down strongly on the side of the Home Office and highlighted the range of measures already being implemented by the home secretary, Priti Patel.

      These included the release of more than 300 detainees last week, ongoing assessments of the vulnerability of individual detainees to the virusand a range of “sensible” and “practical” steps the Home Office is taking to make detention centres safer, such as single occupancy rooms and the provision of face masks for detainees who wish to wear them.

      “It seems likely that the arrangements already in place by the secretary of state will be sufficient to address the risks arising in the majority of cases,” the judges said, adding that “the present circumstances are exceptional”.

      The court hearing on Wednesday heard that 736 people are still being detained in the UK, while 350 have been released in recent days. It was also confirmed that detainees in three detention centres have displayed symptoms of Covid-19.

      The Home Office previously confirmed to the Guardian one case of Covid-19 on Sunday at Yarl’s Wood immigration removal centre in Bedfordshire, which mainly houses women.
      Million undocumented migrants could go hungry, say charities
      Read more

      The court heard that in a second centre - Brook House, near Gatwick airport - one detainee who had displayed symptoms was reportedly serving food to other detainees just before he fell ill.

      Chris Buttler, representing Detention Action and also representing a detainee who lawyers say is at greater risk from Covid-19 because he suffers from high blood pressure, told the court that expert evidence suggests the virus “will run rampant” through detention facilities.

      He argued that the home secretary was acting unlawfully and falsely imprisoning many detainees because removals are no longer possible to 49 countries and it is difficult to remove people to many others.

      He said that the Home Office was a “glaring exception” to the government’s moves to suppress Covid-19 and that leaving people in detention would further burden the already overstretched NHS when they get sick.

      “The home secretary is arguably falsely imprisoning some clients who there is no realistic risk of removing,” Buttler told the court.

      Lisa Giovannetti QC, representing the Home Office, told the court: “Government accepts all reasonable steps should be taken to shield people in high-risk categories and we have been proceeding on that basis. I can’t claim the system is perfect but it’s a reasonable one.”

      She said reviews to identify the most vulnerable detainees were under way and this process is due to be completed imminently, adding that numbers in immigration detention have fallen substantially from 1,200 in January to 736 now.

      As part of Detention Action’s case, the public health expert Prof Richard Coker, of the London School of Hygiene and Tropical Medicine, provided an expert report warning that prisons and detention centres provide ideal incubation conditions for the rapid spread of the coronavirus, and that about 60% of those in detention could be rapidly infected if the virus gets into these locked facilities.
      Guardian Today: the headlines, the analysis, the debate - sent direct to you
      Read more

      Toufique Hossain of Duncan Lewis Solicitors, who brought the case, said: “This litigation has brought about the release of hundreds of detainees, preventing many from suffering serious harm.

      “Hundreds more remain in detention in terrible conditions. Though we are disappointed with the ruling today, this action has clearly focused the minds at the Home Office on vulnerable individuals they usually wilfully neglect.”

      Bella Sankey, Director of Detention Action, said: “While the high court declined to grant our interim relief tonight, our litigation has already forced major and rapid concessions from the government: 350 people released from detention in the past week; an undertaking to proactively review the detention of all those held under immigration powers according to updated guidance and with a view to further significant releases; and a very strong presumption against any new detentions for people facing removal to around 50 countries.

      “The government has also been forced to issue new guidance on hygiene standards in detention and to accept that detention poses high risks to those with Covid-19-relevant underlying health conditions.

      “We will monitor the implementation of all these guarantees and continue to hold the government to account.”

      A Home Office spokesperson said: “We welcome the court’s decision. Immigration Enforcement is responding to the unique circumstances of the coronavirus outbreak and following the latest guidance from Public Health England. The safety of detainees and staff is of vital importance.

      “Decisions to detain are made on a case-by-case basis and kept under constant review, but our priority is to maintain the lawful detention of the most high-harm individuals, including foreign national offenders.’’

      https://www.theguardian.com/uk-news/2020/mar/26/high-court-rejects-call-to-free-736-detainees-at-risk-from-coronavirus?

    • Immigration detention

      The Home Office has already released around 350 people from immigration detention. But a senior official told the Home Affairs committee of MPs on 18 March:

      there is no plan to have a wholesale systematic release from our immigration removal centres.

      An urgent legal challenge by the charity Detention Action aimed at securing the release of all immigration detainees was rejected by the High Court on 25 March. The charity says that the Home Office has made various commitments to safeguard the wellbeing of detainees:

      Enhanced screening, identification and monitoring of those at risk or showing symptoms of Covid-19, particularly for this with underlying health conditions.
      Ensuring that persons at increased risk from Covid-19, and persons who are symptomatic, are provided with facilities to self-isolate in single-occupancy rooms and are provided with individualised care plans
      A review of cleaning practices within detention centres to ensure compliance with Public Health England guidance
      Provision of anti-bacterial cleaning materials to detainees, upon request
      The introduction of social spacing measures in communal areas
      The production of specific guidance to explain in clear terms how to reduce the risk of an outbreak of Covid-19

      Detention Action’s director, Bella Sankey, adds that the department has given “an undertaking to proactively review the detention of all those held under immigration powers according to updated guidance and with a view to further significant releases”. There is also a “very strong presumption against any new detentions for people facing removal to around 50 countries”, including Jamaica, India, Pakistan, Afghanistan, Iraq, Sudan, and Albania.

      The Home Office says that “the vast majority of detainees still in immigration removal centres are foreign national offenders”.

      With many countries closing their borders and flights unavailable, immigration judges may be receptive to the argument that removal is no longer imminent and grant bail accordingly.
      https://twitter.com/FranckMagennis/status/1239534663221284864?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      https://twitter.com/BIDdetention/status/1246069190395486210?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

      As of 26 March, visits to immigration removal centres were no longer possible.
      Bail reporting suspended

      The Home Office website now says:

      Following Public Health England’s advice on coronavirus (COVID-19), the Home Office has decided that reporting as a condition of immigration bail should be temporarily deferred while it reviews how frequently people should report. You will receive an SMS text message soon with details of your next reporting date.

      This follows widespread reports of those on bail receiving texts about the suspension of reporting requirements. Those can now be taken as officially confirmed.
      Voluntary removals

      The Voluntary Returns Service Communications and Engagement Team circulated an update on its operations on 20 March:

      …we are currently experiencing difficulties that mean that we cannot currently support assisted returns for people who require a level of assistance upon return from the United Kingdom. We are experiencing infrastructure and other issues that make it difficult to impossible to offer that level of support at this time.

      We have therefore made a very difficult decision to cease offering assisted returns at this time.

      We will continue to register an interest from people who wish to return, and to offer other levels of support to help as many people as we possibly can. Where we can arrange flights, get travel documents etc we will continue to do this, and we are very happy to talk to people to see what help we can offer on an individual basis.

      The widespread cancellation of flights has obvious ramifications for enforced returns as well, but at time of writing we have no information about whether there will be any general suspension of removals.

      https://www.freemovement.org.uk/coronavirus

  • Coronavirus : les centres de rétention administrative se vident

    Bâtonniers, associations, contrôleur général des lieux de privation de liberté réclament la fermeture des CRA, alors que les risques de contamination sont élevés et les expulsions de plus en plus illusoires.

    « On va s’apercevoir qu’on peut vivre sans politique de lutte contre l’immigration irrégulière. » Dans la bouche d’un cadre du ministère de l’intérieur, la remarque a de quoi faire sourire. Depuis plusieurs jours, les centres de rétention administrative (CRA) se vident un à un. D’après les données de plusieurs associations, jeudi 19 mars au soir, environ 360 personnes en situation irrégulière se trouvaient encore enfermées, soit trois fois moins que la veille, alors que la capacité de rétention avoisine les 1 500 places sur le territoire, réparties sur une vingtaine d’établissements.

    Le plus grand de France, au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), était par exemple à moitié vide avec moins de 120 personnes retenues jeudi soir, tandis qu’elles étaient au nombre de neuf dans le CRA de Coquelles (Pas-de-Calais), sept à Bordeaux et deux à Metz. Certains établissements ont même fermé cette semaine, parmi lesquels ceux d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), de Geispolsheim (Bas-Rhin) ou de Guadeloupe. « Dans un mois ou deux, ils seront tous vides », prédit le cadre de la police.

    Sollicité, le ministère de l’intérieur n’a pas donné suite, mais la principale explication à ce phénomène tient aux décisions de remise en liberté prises par les juges des libertés et de la détention, amenés à se prononcer sur les prolongations de placements.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/21/les-centres-de-retention-administrative-se-vident_6033939_3224.html
    #détention_administrative #rétention #France #asile #migrations #réfugiés #coronavirus #centres_de_rétention_administrative

    • #Assignation_à_résidence avant #expulsion : les obligations de pointage doivent être suspendues

      Face au confinement, des personnes étrangères sont placées devant un dilemme : se déplacer en préfecture ou au commissariat pour respecter le pointage dans le cadre des procédures d’expulsion – s’exposant ainsi elles-mêmes ainsi que les autres au risque de propagation du virus – ou interrompre le pointage, au risque d’être déclarées « en fuite » par l’administration.

      Depuis le 16 mars, la France entière est placée en confinement, avec des restrictions de circulation prévues par un décret du même jour. Conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé de du conseil scientifique, l’objectif prioritaire des autorités françaises est en effet de réduire les risques de transmission du virus et de protéger toute la population, notamment les plus vulnérables.

      Par décret du 20 mars, les personnes étrangères qui faisaient l’objet, avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, d’une mesure d’expulsion (obligation de quitter le territoire, décision de transfert Dublin) assortie d’une assignation à résidence (AAR), ont pourtant appris que le confinement ne leur est pas complètement applicable.

      Prévue à l’article L.561-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers, l’AAR « expulsion » prévoit en effet une obligation de pointer régulièrement (jusqu’à une présentation quotidienne, dimanches et jours fériés compris) auprès d’un commissariat ou d’un guichet de préfecture pour démontrer que la personne ne cherche pas à se soustraire à la surveillance de l’administration et à l’exécution de son renvoi du territoire. Le non-respect de cette obligation peut avoir de lourdes conséquences pour les personnes : peine de prison pouvant aller jusqu’à 3 ans et interdiction judiciaire du territoire.

      Il est aberrant que le gouvernement n’ait pas exempté ces personnes de déplacement dans le contexte actuel, alors même que les appels à la « responsabilité collective » et les slogans « sauvez des vies, restez chez vous » sont de mise dans le discours public et sur les réseaux sociaux.

      Les personnes concernées font face à une situation d’autant plus incompréhensible que l’exécution à court terme des mesures d’expulsion apparaît illusoire : les frontières se ferment les unes après les autres partout dans le monde. Quel intérêt à maintenir le contrôle sur ces personnes durant cette période, puisqu’elles sont de toute façon confinées comme une grande partie de la population ?

      Sur le terrain, tout le monde est désemparé face à l’injonction paradoxale : certaines préfectures (Loiret) interrogées par La Cimade affirment que les personnes doivent continuer à se présenter, sous peine d’être considérées « en fuite », alors que d’autres (Bouches du Rhône) indiquent que leurs guichets sont fermés et que les présentations doivent cesser. Les personnes étrangères comme les services de l’État ne savent donc plus à quel saint se vouer.

      Les personnes concernées – notamment beaucoup de familles avec enfants mineurs – sont soumises à une double anxiété, bien compréhensible : celle relative à la protection de leur santé et celle d’être exposées à des déclarations « en fuite » qui vont complexifier leur parcours administratif, voire des sanctions pénales légales en cas de non-respect des pointages.

      La Cimade demande donc au ministre de l’intérieur de prendre sans délai une instruction pour suspendre l’exécution des assignations à résidence en cours, afin de ne pas rajouter inutilement du stress aux personnes concernées et de mettre enfin pleinement en œuvre les consignes sanitaires nécessaires à la préservation de toute la collectivité.

      https://www.lacimade.org/assignation-a-residence-avant-expulsion-les-obligations-de-pointage-doiven

    • Le Conseil d’État refuse la fermeture des centres de rétention : protection au rabais pour les étrangers

      Par une ordonnance du 27 mars 2020, le juge des référés du Conseil d’État, saisi par l’ADDE, La Cimade, le GISTI, le SAF et le CNB, vient de refuser la fermeture temporaire des centres de rétention administrative pour cause d’épidémie de COVID-19. Le Conseil d’État impose cependant au Ministère de l’intérieur des limites dans l’utilisation de ces lieux de privation de liberté.

      L’ADDE, La Cimade, le GISTI, le SAF et le CNB regrettent que le Conseil d’État ait refusé de tirer les conséquences nécessaires de l’exceptionnelle gravité de l’épidémie de COVID-19, qu’il a pourtant longuement soulignée, et ceci, alors même que la Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, le Défenseur des droits, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté et le bureau de la Commission nationale consultative des droits de l’homme appellent à libérer tous les migrants en rétention administrative pendant la crise du COVID-19.

      Le juge des référés reconnaît pourtant que le droit de recevoir les traitements et les soins appropriés à son état de santé constitue une liberté fondamentale au sens des dispositions de l’article L. 521-2 du code de justice administrative.

      Il considère en outre que le placement ou le maintien en rétention d’étrangers faisant l’objet d’une mesure ordonnant leur éloignement du territoire français ne saurait, sans méconnaître l’objet assigné par la loi à la mise en rétention, être décidé par l’autorité administrative lorsque les perspectives d’éloignement effectif du territoire à brève échéance sont inexistantes.

      Il ressort donc de cette décision qu’aucune rétention administrative n’est désormais possible en dehors du cas où le départ des personnes concernées peut être organisé à brève échéance.

      Cela suppose que l’administration soit en possession du passeport en cours de validité de la personne placée en rétention ou que la délivrance d’un laisser-passer consulaire soit donnée comme imminente et certaine, que les frontières du pays de destination soient ouvertes au transport international de voyageurs en provenance de France et qu’un mode de transport soit immédiatement disponible pour un départ effectif à brève échéance.

      La majorité des personnes actuellement encore enfermées en rétention ne remplissent pas ces conditions et doivent être libérées, leur expulsion étant impossible à brève échéance.

      Cela suppose également que le nombre de personnes enfermées dans les centres de rétention administrative soit drastiquement réduit, afin d’éviter toute forme de promiscuité qui serait manifestement incompatible avec la lutte contre l’épidémie, et que les personnes retenues ainsi que le personnel des centres de rétention aient un accès constant et effectif aux moyens d’hygiène permettant d’éviter la propagation du COVID-19.

      Nos organisations constatent que tel n’est pas le cas et rappellent que les centres de rétention ne sont pas destinés au confinement sanitaire des personnes qu’ils renferment.

      Puisque le Conseil d’État a pris sa décision en considération des « circonstances particulières du temps présent » (point 14), chacune des organisations signataires se réserve la possibilité de le saisir de nouveau, seule ou conjointement avec d’autres organisations, en fonction de l’évolution des circonstances.

      Au-delà de cette décision, nos organisations comme de nombreuses autorités administratives indépendantes réitèrent leur demande au ministère de l’intérieur de fermer les centres de rétention au regard de la crise sanitaire et compte tenu de l’impossibilité d’exécuter les expulsions de la plupart des personnes visées.

      https://www.lacimade.org/presse/le-conseil-detat-refuse-la-fermeture-des-centres-de-retention-protection-a

    • CENTRE DE RETENTION DE #CORNEBARRIEU : LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L’HOMME DEMANDE DES COMPTES AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS

      Depuis le début du confinement, trois personnes retenues ont été successivement placées à l’isolement au #CRA de Cornebarrieu en raison de suspicion de #contamination au #COVID-19.

      Lundi 23 mars 2020, la Cour d’appel de Toulouse a remis en liberté 13 étrangers retenus au centre.

      Pour faire droit à leurs demandes, la Cour prenait acte de ce que le retour des intéressés à destination de leurs pays d’origine respectifs était rendu impossible par la situation sanitaire mondiale et la fermeture de nombreuses frontières.

      Pourtant aujourd’hui, 6 personnes sont toujours retenues dans ce centre.

      Cinq d’entre elles avaient vu leurs demandes de mise en liberté rejetées par le juge des libertés et de la détention puis par la Cour d’appel de Toulouse les 20 et 21 mars dernier.

      Les 26 et 27 mars 2020, elles ont saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour demander leur libération immédiate, se fondant sur le caractère arbitraire de leur maintien en rétention en l’absence de toute possibilité de retour dans leurs pays d’origine et invoquant le traitement inhumain et dégradant caractérisé par un enfermement incompatible avec le respect des mesures de prévention de l’Organisation mondiale de la santé de nature à leur faire courir un
      risque accru de contamination au virus.

      La Cour européenne a laissé au gouvernement français jusqu’au 31 mars prochain pour s’expliquer sur les raisons et les conditions du maintien en rétention de personnes pour lesquelles il n’existe aucune perspective de retour.

      En parallèle, le 26 mars, un nouvel étranger était placé au centre de rétention à sa sortie de détention.

      Rien n’indique que des précautions particulières aient été prises alors l’intéressé était préalablement incarcéré à la maison d’arrêt de Seysses dans un contexte de surpopulation carcérale particulièrement propice à la propagation du virus.

      Cela démontre une fois de plus, qu’aucune mesure particulière n’est prise afin d’éviter la propagation du virus au centre, faisant courir un risque accru de contamination aux personnes retenues.

      Sans attendre la réponse de la Cour, l’ensemble des étranger.e.s placé.e.s en centre de rétention devront être immédiatement remis.e.s en liberté.

      Fait à Toulouse,
      Le 27 mars 2020

      https://www.cercledesvoisins.org/blog/index.php/rubriques/activite/comuniques/3305-centre-de-retention-de-cornebarrieu-la-cour-europeenne-des-dr

    • Coronavirus : Appel aux associations de la part des prisonniers du CRA de #Mesnil_Amelot

      La majorité des prisonniers du CRA de Mesnil Amelot sont en #grève_de_la_faim depuis deux jours (le 30 mars) pour demander la libération immédiate de tout le monde.
      Voici leur communiqué :
      https://abaslescra.noblogs.org/on-demande-notre-liberation-immediate-et-la-fermeture-du-centre-

      Ils ont également écrit un appel aux associations de soutien aux sans-papiers, qu’ils demandent de relayer au maximum :
      https://abaslescra.noblogs.org/appel-des-prisonniers-du-mesnil-amelot-en-lutte-aux-associations

      voici le texte :

      « Je vous écris au nom de tous les détenus du CRA2 du Mesnil-Amelot. On demande à la CIMADE ainsi qu’à toutes les associations de soutiens aux sans-papiers de nous défendre, de faire une demande auprès de la préfecture de la fermeture du CRA. On demande a l’ADE, l’association de défense des étrangers de nous défendre parce qu’on est jugé sans avocat, sans voir le juge. En fait on est jugé sans notre présence ou notre dossier.
      A toutes ces associations : s’il vous plait, aidez nous. On a peur de la suite. »

      –-> reçu via la mailing-list de Migreurop, le 01.04.2020

    • Solidarité aux prisonniers du Mesnil Amelot et de #Vincennes : appel à harceler les préfectures en ces temps de confinement !

      Le 30 mars au matin tous les prisonniers du bâtiment 9 et 10 et quelques prisonniers du bâtiment 11 du CRA du Mesnil Amelot ont entamé une grève de la faim pour exiger leurs libération immédiate ; les prisonniers de Vincennes sont également mobilisés. La situation dans ces prisons pour sans papiers, comme dans toutes les autres en France, est très dure :
      parloirs fermés, dégradation des problèmes sanitaires, aucune mesure sanitaire prise. Nous devons manifester notre solidarité aux personnes enfermées. Le confinement nous empêche de nous rassembler devant les CRA pour manifester cette solidarité, mais en envoyant massivement des mails aux adresses des préfectures on peut montrer qu’on est au courant de ce
      qui se passe à l’intérieur des CRA et qu’on est toujours là ; c’est aussi une manière de ralentir leur sale travail en saturant leurs boites mails et, si on est vraiment nombreux.euses, qui sait, en faisait bugger leur système ?

      On vous propose d’à partir du VENDREDI 3 AVRIL À 11H, de participer collectivement à l’envoi d’un e-mail (texte plus bas) aux adresses ci-dessous :

      pref-eloignement@seine-saint-denis.gouv.fr
      pref-eloignement@val-de-marne.gouv.fr
      pref-eloignement@hauts-de-seine.gouv.fr
      pref-astreinte-eloignement@seine-et-marne.gouv.fr

      Il faut envoyer le texte à chaque adresse séparément. Les envois collectifs finissent directement dans les spams. Copiez le texte dans le corps du message. Changer l’objet du mail peut être également une bonne technique.

      L’idée est de reproduire l’envoi de ces mails TOUS LES JOURS de 11H à 12H !

      Brisons le silence, ne laissons pas isolés les prisonniers en lutte !

      Texte à envoyer :
      “Au CRA du Mesnil Amelot, les retenus ont entamé une grève de la faim depuis le 30 mars pour protester contre l’enfermement et les conditions qui empirent avec le coronavirus ; les retenus de Vincennes restent également mobilisés. A l’intérieur comme à l’extérieur, on continuera à lutter contre vos politiques racistes et contre les CRA qui tuent, torturent, tabassent.

      On demande la libération immédiate de tous les retenus et la fermeture du CRA.

      Le communiqué des retenus :

      Y a tous le bâtiment 9, 10 qui fait grève de la faim, et quelques
      personnes du bâtiment 11.
      On demande notre libération immédiate et la fermeture du centre. On a
      peur de la contamination du coronavirus. Il y a encore de nouvelles
      arrivées Ici il n’y a pas d’hygiène, donc c’est plus risqué que dans
      d’autre endroit.
      On a contacté la CIMADE, et on lui demande de faire une DML pour tout le
      monde (demande de remise liberté).
      Y a pas de vol, y a rien ici. Pourquoi on est là encore ?
      Y a des gens qui se coupent pour sortir d’ici. La police est encore
      violente avec nous. Depuis qu’on est en grève de faim les policiers
      n’ont toujours pas répondu.
      On veut que des journalistes nous contacte, et que la préfecture décidé
      de nous libérer le plus rapidement possible.
      Les retenus de Mesnil-Amelot le 30 mars 2020

      https://abaslescra.noblogs.org/solidarite-aux-prisonniers-du-mesnil-amelot-et-de-vincennes-appe

    • Des témoignages audios et écrits de retenus des CRA de Mesnil-Amelot et Oissel

      Dans cette émission de l’actu des luttes, plusieurs témoignages de retenus des CRA de Mesnil-Amelot ou une grève de la faim à eu lieu la semaine dernière et de Oissel. Les prisonniers de Oissel parlent le lendemain du jour où le Conseil d’Etat explique que : “les conditions de fonctionnement des CRA dans ces circonstances particulières ne sauraient caractériser une carence dans l’accès au soins ou à la mise à disposition de produits d’hygiène dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19”.

      Voici ce qu’il se passe au centre de Oissel : tous les retenus sont malades et au lit. Ils expliquent qu’ils n’ont même plus la force de lutter contre leurs conditions d’enfermement. Voici le témoignage (sous le lien vers la radio) de deux d’entre eux. Ils devaient parler à plus nombreux mais n’avaient pas la force.

      Plus récemment, le 5 avril, un prisonnier de Oissel à donné quelques nouvelles de la situation ;

      “On est obligé de partager les cigarettes a 3 ou 4.”

      ” Ca va pas. On est 8 personnes, y a eu 3 libérations (un sénégalais, un tunisien et un géorgien). Je sais pas pourquoi ils ont été libéré, ils ont été voir le JLD et après ils ont été libéré .Hier ils ont ramené deux nouveaux, de prisons. Un à Renne et un à Caen. Ca va pour eux pour le moment c’est le début.
      Pour nous c’est trop compliqué. Les toilettes et les douches sont chambre.
      On a pas de france d’asile on a pas d’ofii. Ils viennent une fois par semaine. Mais une fois par semaine c’est pas beaucoup. On a obtenu le droit que les familles viennent poser de l’argent et que la paf le ramene. Mais si t’as pas de famille ou que ta famille peut pas venir à Oissel ? Parce que le centre il est loin de tout.
      Ils appellent sur les cabines pour savoir qu’est ce qui ce passe, c’est tout. Ils ont dit que tout le monde il va sortir, on sait pas.
      La situation est pas bien là. Ils nettoient juste les couloirs, et pas les chambre.”

      Retranscription du témoignage des prisonniers de Oissel qui parlent pendant l’émission :

      « Tout le monde ici on est malade, ya pas à manger, ya pas de femme de ménage, ya pas pour acheter quelque chose [L’Offi]. On est pas des humains ou je sais pas moi. […] L’Offi est pas là, il a dit il vient pas jusqu’à la fin du Coronavirus. On est malade, tout le monde il est malade, moi je suis malade. Même les policiers ils ont dit « on vient pas à la prochaine semaine ». On vient pas ? On reste ici tout seul ? ou je sais pas moi si y’a possibilité de rentrer chez nous chez nos familles ? On reste ici, 14 tous les détenus qui viennent de prison. Y’a pas de libération, les albanais, les géorgien ils ont été libéré un peu mais les noirs et les arabes pas de libération. On reste ici je sais pas pourquoi. Même les frontières pour nous ramener dans nos pays elles sont fermés pendant deux mois ou jusqu’à quatre mois peut-être je sais pas moi. Pour le Ramadan aussi je sais pas comment ça va etre.. Y’a pas de femme de ménage, ici l’odeur dans les cellules… […] je te passe mon ami. »

      « C’est bon je peux y aller ? Bon vas y moi je suis là depuis deux mois je sors de prison et peut importe ce que j’ai fait. Je fais du sport et tout, et au fur et à mesure que les jours passent je commence à me sentir mal et tout. J’ai commencé à voir différents symptômes sur les autres qui était là, ça veut dire des éternuements, des maux de tête, des écoulements du nez. Tous ces symptômes là qui ressemble au Corona tu vois ? Et on est tous ensemble dans la même pièce, quand on regarde la télé et y en a un qui va éternuer tout le monde va attraper le microbe, indirectement. Même au niveau de la ventilation y’a pas de ventilation ici y’a rien pour aérer, tous les microbes reste ensemble c’est comme ça que le microbe va se propager. Jour après jour j’ai vu tout se dégrader ici au niveau de notre santé, à l’heure ou je parle là j’ai mal à la gorge, j’ai mal à la tête je peux même plus faire mon sport. La situation c’est vraiment de pire en pire jour après jour. La santé de tout un chacun se dégrade. Même les policiers ils sont ni gantés ni masqué, eux aussi ils ont il éternuent, ils ont des écoulements, ils sont toujours avec du papier jetable. Ils se torchent tout le temps.Et suite à cela, on parle à moins d’un mètre de distance. Ça veut dire on a contracté le virus comme ça du Corona. Y’a un mec encore qui est arrivé ce matin de prison, ils sont systématiquement masqué, tu vois ? On a jamais vu notre santé se dégrader aussi vite ça veut dire que vraiment la maladie elle est ici et même la nuit on dort pas on arrive pas à dormir. Et que ça a éternue, et que il y a des maux de ventre, et que y’a des réels symptôme du Corona.

      […]

      La situation à l’heure actuelle : quand je parle là j’ai du mal à parler du mal à expliquer. Pour te faire comprendre un peu la dangerosité et la gravité de la situation actuellement au centre de Oissel…

      Tu disais tout à l’heure que là actuellement tout le monde est dans son lit la main sur la tête…

      J’ai fait un tour là dans le bâtiment tout le monde est… Tout le monde on dirait des cadavres. Tout le monde est K.O., tu vois que ça va vraiment pas, tu vois qu’il y a un virus qui les démange. Vraiment c’est un dérangement. Voilà tout le monde se fait démanger par le virus du Corona.

      Ça veut dire que hier, quand le conseil d’État à dit que les conditions en CRA, au niveau de l’hygiène ne justifient pas la libération des retenus c’est que..

      C’est vraiment ça, ils sont pas d’accord pour fermer l’établissement parce que déjà, de un c’est un vrai business pour eux, tout un chacun qui est venu ici, pour acheter des cigarettes, il faut dépenser, pour acheter des… pour tout faut dépenser. Ça veut dire tous les jours ils s’enrichissent et pendant ce temps notre santé elle se dégrade. Voilà c’est vraiment la réalité des choses de ce qui se produit actuellement au centre de Oissel.

      Quand hier j’ai fait une demande de remise en liberté, je l’ai fait à 16h 30. J’ai eu la requête qui rejette ma demande de mise en liberté à 19h 13 pile poil. C’est écrit noir sur blanc : « ne peut pas être libéré car ne présente pas de positivité du Coronavirus à l’heure actuelle ». Ce qui est strictement faux ! Vraiment aucun test de PCR ou de sérologie n’a été fait pour prouver que untel n’a pas de Corona et ne peut pas être libéré. Vraiment, c’est vraiment du faux noir sur blanc.

      […]

      Et du coup pour revenir là-dessus depuis les derniers jours il y a vraiment eu aucune libération ?

      Il y a eu quelques libération mais c’est les mecs du Maroc, la frontière elle a été fermée et il a été libéré. Mais sinon depuis il y a eu aucune libération. En fait les mecs qui ont été libérés c’est pour des raisons administratives, mais tous ceux qui sont là pour des raisons juridiques c’est-à-dire ceux qui sort de taule, non. [au CRA tout le monde est là pour des raison administratives (sans-papiers), mais les nouvelles personnes qui arrivent en ce moment en CRA sont le plus souvent des détenus qui viennent de finir leur peine de prison]

      C’est si divisé ? Ceux qui sortent de taule ils restent et ceux qui sortent pas de taule sont libérés ? Y’a personne là qui est dans le CRA, qui s’est fait choper dans la rue ou des trucs comme ça ?

      Exactement c’est que des taulards, que des mecs qui sortent de taule.

      Parce que dans les autres CRA c’est pas du tout si clair que ça, Genre au Mesnil-Amelot. ou à Vincennes il y en a qui sont là depuis avant le confinement et les interdictions de parloir et tout, et il y en a d’autres qui sont arrivés de taule depuis et qui ont été libérés.

      Ah, mais à Oissel c’est vraiment comme ca. En tout cas ici, la situation c’est pire, c’est grave, tout ce qu’on attend ici c’est un cadavre. Je crois qu’il faut qu’on crève d’abord et après… pour l’instant la plupart des gens ils ont les symptômes du Corona.

      Et du coup les équipes médicales tout ça les infirmières les médecins y’a rien ?

      Déjà y a pas de médecin OK ? Après il y a une infirmière, quand t’as mal, quand on a des symptômes tout ça, elle donne des doliprane c’est tout elle peut rien faire d’autre. Même elle, elle te dit : « Mais moi je suis en bas de l’échelle, même moi-même. Et moi aussi je peux vous contaminer parce que je vais chez moi, je vais voir mes enfants, je vais dehors et après je suis parmi vous tous les jours. »

      Et avec France Terre D’Asile [l’association présente dans le centre en temps normal] ça se passe comment ?

      On a plus de visites, on les voit plus, on les reçoit au téléphone. Que des coups de fil que des coups de fil. Mais le problème c’est qu’on utilise tous le même téléphone [cabines téléphoniques du centre] ça veut dire que quand y’a un mec qui décroche, qui parle, et qu’il y a un autre mec qui prend le téléphone après, et ben ya tous les microbes laissées par le premier mec. Et ainsi de suite ,et ainsi de suite, le virus, il se propage entre les divers mecs qui sont ici. Même pas de désinfectant pour nettoyer les cabines.

      Il y a autre chose que tu veux raconter ?

      Bah moi ça fait un moment que je suis là et personnellement je vois que ma santé elle se dégrade, jour après jour. Là je vous parle avec difficulté d’habitude je suis plus lucide que ça. Je peux même plus faire mon sport. Et même les fenêtres ici tout est fermé, tout. Y’a rien qui est aéré ya pas de vent qui sort dehors pour pouvoir aérer la cellule. Ça veut dire on est tous comme si on était dans un sac-poubelle fermé quoi ! Enfermé avec le virus qui se multiplient au lieu qu’il soit… Ouais ben j’ai dis ce que j’avais à dire. À l’heure ou je parle là j’ai mal à la tête et je vais… Je suis au bout là, vraiment je suis au bout, c’est la première fois que j’arrive au bout comme ça. Je suis vraiment à bout de souffle, et le nez qui coule, j’ai mal à la gorge, je suis vraiment en burnout comme ils disent…

      https://abaslescra.noblogs.org/des-temoignages-audios-et-ecrits-de-retenus-des-cra-de-mesnil-am

    • L’inégalité des vies en temps d’épidémie

      Exposés à un niveau élevé de risque de contamination, détenus et retenus sont des confinés forcés. Le « sens des responsabilités et de la solidarité » prôné par Emmanuel Macron s’arrête-t-il aux portes des établissements pénitentiaires et des centres de rétention surpeuplés ?

      En appelant, lundi, au « sens des responsabilités et de la solidarité » des Français, le président de la République leur a demandé de rester chez eux avec pour seul objectif de les « protéger face à la propagation du virus ». Il a également évoqué l’engagement de l’État « pour les plus précaires, pour les plus démunis, pour les personnes isolées ». A aucun moment, il n’a toutefois mentionné celles et ceux qui, en dehors des personnels soignants, se trouvent dans la situation la plus exposée parce qu’ils sont enfermés dans des établissements pénitentiaires ou des centres de rétention administrative. Il y a en effet aujourd’hui deux sortes de confinement, en France comme ailleurs : le confinement volontaire, qui protège, car il permet d’éviter les contacts avec des personnes possiblement infectées, et le confinement forcé, qui fragilise, car il rassemble en grand nombre, dans un même espace restreint, des personnes qui ne peuvent quasiment pas éviter la proximité des compagnons et des compagnes qu’on leur impose.

      Les conditions d’enfermement dans les prisons exposent à un risque particulièrement élevé. Au 1er janvier, on comptait 70 651 personnes détenues, dont 3 157 femmes, soit 10 000 de plus que dix ans auparavant, pour 61 080 places opérationnelles. La surpopulation affecte essentiellement les 40 848 personnes emprisonnées dans les 133 maisons d’arrêt, où la densité atteint 138%. En réalité, la suroccupation des cellules est bien plus forte que ce qu’indique ce taux en raison de celles réservées à des prisonniers devant rester seuls, souvent pour raison de santé. Presque toutes les cellules sont doublées, c’est-à-dire ont deux lits superposés, et dans 1 614 d’entre elles, on a été obligé d’ajouter un matelas. Dans neuf mètres carrés, trois détenus doivent alors cohabiter, bien que l’encellulement individuel soit inscrit dans la loi depuis 1875, ait été réitéré dans la loi pénitentiaire de 2009 et ait fait l’objet de rappel par la Cour européenne des droits de l’homme. Il faut ajouter que près d’un tiers de ces prisonniers sont des prévenus, autrement dit sont présumés innocents dans l’attente de leur procès, et que les deux autres tiers sont pour la plupart condamnés à de courtes peines, correspondant à des délits mineurs.
      Des enfermements non justifiés

      Parallèlement, ce sont chaque année plus de 45 000 étrangers, dont des enfants, qui se trouvent placés dans les 50 centres et locaux de rétention administrative, avec la perspective d’un éloignement du territoire ou d’une décision de justice qui les libérera. Depuis la loi du 10 septembre 2018, la durée maximale de rétention est passée de 45 à 90 jours, conduisant à un doublement du nombre de personnes retenues plus d’un mois et à un accroissement de moitié du nombre de places en métropole. Les conditions d’enfermement sont très dures, dans des bâtiments parfois délabrés et suroccupés, ne respectant pas des règles minimales d’hygiène. Les tensions résultant de ces conditions génèrent de fréquentes violences, automutilations et suicides. Victime d’une surenchère à l’expulsion, au demeurant inefficace, la population retenue dans ce dispositif comprend des ressortissants étrangers ayant de fortes attaches en France et des demandeurs d’asile affectés par la procédure de Dublin. Plus de la moitié est libérée par le juge judiciaire ou le juge administratif, preuve que l’enfermement ne se justifiait pas.

      Détenus et retenus sont ainsi des confinés forcés que leur enfermement dans des lieux surpeuplés expose à un niveau élevé de risque de contamination. Qu’un cas survienne, et c’est toute la population détenue ou retenue qui se trouve menacée. Mais pas seulement elle. Les personnels pénitentiaires, en détention, et les forces de l’ordre, en rétention, de même que l’ensemble des agents qui interviennent dans ces institutions sont eux aussi très vulnérables en raison de leurs contacts fréquents avec les détenus et les retenus. Les surveillants et, parfois, les policiers sont les premiers à se plaindre des conditions dans lesquelles ils travaillent, qui sont également les conditions dans lesquelles vivent les détenus et les retenus. Ils se sentent légitimement pénalisés par l’indignité du traitement fait à ceux qu’ils ont la charge de garder. Pour tous, le risque de contamination n’est assurément pas imaginaire.

      Les premiers cas de Covid-19 sont apparus à Fresnes, deuxième établissement pénitentiaire français par sa taille, avec 2 200 prisonniers pour 1 700 places. Un détenu âgé a développé une forme grave et au moins quatre membres du personnel ont fait l’objet d’un dépistage positif. On imagine sans peine l’inquiétude de la centaine de détenus confinés et la colère des autres prisonniers condamnés à une suroccupation des cellules plus grande encore. Et ce d’autant que les parloirs sont réduits, les promenades limitées, les activités sportives annulées, les visites d’avocats plus rares, et les sorties en permission difficiles, sinon impossibles. On se souvient que les restrictions apportées en Italie aux visites des familles avaient conduit à des mutineries faisant douze morts.

      La situation en France peut également devenir explosive, alors que plusieurs centaines de surveillants sont déjà en quarantaine, rendant les conditions de travail de leurs collègues plus contraignantes et les conditions de l’incarcération des prisonniers plus dégradantes encore. Quant aux centres de rétention administrative, plusieurs cas de Covid-19 y sont également apparus et la Cimade y a interrompu son activité en interpellant le ministre de l’Intérieur sur le danger encouru.
      Sortir de la spirale punitive

      Les solutions à cette situation intenable sont simples. Si elles étaient mises en œuvre, elles protégeraient les détenus et les retenus de la propagation de l’infection et donneraient à la France l’occasion de sortir de la spirale punitive dans laquelle elle s’est engagée depuis plusieurs décennies, tandis que les Pays-Bas, l’Allemagne, le Portugal inversaient la tendance.

      Dans les prisons, il faut appliquer la loi qui impose l’encellulement individuel et que plusieurs rapports parlementaires récents ont rappelée. Si le ministère de la Justice considère qu’il y a 13 887 détenus en surnombre et 21 075 prévenus en attente de jugement, auxquels s’ajoutent plus de 20 000 condamnés à des peines de moins d’un an d’emprisonnement, souvent de quelques mois, il est facile de comprendre que beaucoup de ces détenus n’ont pas leur place en prison, notamment dans les conditions épidémiologiques actuelles. Plusieurs pays européens ont cherché et trouvé des alternatives aux courtes peines d’emprisonnement, ce que la France applique d’ailleurs elle-même lorsque les condamnés sont des hommes politiques.

      Dans les centres de rétention, on doit se souvenir que les personnes enfermées ne sont accusées d’aucun autre délit que de ne pas être en situation régulière, ce qui se révèle de surcroît parfois inexact. La libération des personnes retenues, que certains centres ont commencée et que l’Observatoire de l’enfermement des étrangers demande, est une décision de bon sens, car il n’y a de toute façon plus moyen de les éloigner du territoire faute de transport possible.
      Exposés à l’infection

      La question se pose donc. L’Etat français peut-il continuer à se désintéresser du sort des personnes qu’il emprisonne, souvent sans les avoir jugées, et qu’il retient, souvent sans fondement juridique ? La vie des détenus et des retenus a-t-elle moins de valeur que celle des autres membres de la société pour qu’on accepte de les exposer à une infection dont on protège le reste de la population ? Le « sens des responsabilités et de la solidarité » s’arrête-t-il aux portes des établissements pénitentiaires et des centres de rétention ?

      Le gouvernement n’a pris aucune mesure en faveur de ces populations exposées que sont les détenus et les retenus. Mais il dit s’appuyer sur l’avis des chercheurs. Que les membres de son Conseil scientifique exigent donc que toutes les vies soient protégées de manière égale.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/03/18/l-inegalite-des-vies-en-temps-d-epidemie_1782169

    • Personnes migrantes en centres de rétention et campements. #Désencamper pour protéger

      La situation inquiétante des centres de rétention et des campements montre la dangerosité de l’encampement pour la sécurité sanitaire des personnes migrantes, ce que confirme en creux l’intervention « urgentiste » de l’État qui concède un accès partiel et provisoire des exilé⋅e⋅s aux droits humains pendant la pandémie.

      Qu’en est-il du confinement comme protection sanitaire pour des populations qui vivent déjà une première sorte de confinement, leur enfermement dans les centres de rétention, les hotspots (en Grèce) ou les nombreux campements et bidonvilles ? Dans ces lieux de mise à l’écart et de promiscuité forcée, leurs occupants vivent « dans des conditions d’exiguïté et d’insalubrité particulièrement préoccupante » selon le Communiqué conjoint du Haut-commissariat des Nations unies pour les Droits de l’Homme (HCDH), de l’Organisation internationale des migrations (OIM), du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 31 mars 2020. Et le même communiqué poursuit : « Compte tenu des conséquences mortelles qu’aurait une épidémie de Covid-19 dans ce contexte, ils devraient être libérés sans délai. » Les premiers signes de diffusion du Covid-19 sont révélés début avril aussi bien dans les hotspots grecs qu’en France dans les campements et les Centres de rétention administrative (CRA). C’est cette urgence qui a motivé l’état des lieux présenté ici, une pièce au dossier de la dangerosité de l’encampement.

      Ce texte ne fait pas l’état d’une enquête de terrain, mais du recueil d’informations le plus à jour possible (début avril 2020) auprès des aidants et intervenants dans les CRA, les campements et les bidonvilles, principalement dans les régions parisienne et calaisienne.
      CRA, mineurs isolés et demandeurs d’asile

      Concernant les CRA, plusieurs décisions de justice ont libéré les retenus car, en l’absence d’expulsion possible, la rétention « en attente » d’expulsion ne se justifiait plus. Seule exception notable encore fin mars : le CRA de Paris-Vincennes avec une cinquantaine de personnes retenues. Si l’on constate ainsi une diminution de la population retenue en CRA (soit un total de 120 occupants environ pour 1 500 places), on note aussi que l’administration ne veut pas prendre de décision officielle telle que la fermeture de ces centres. La responsabilité de libérer les personnes retenues en rétention a ainsi été laissée aux juges (les Juges de la liberté et de la détention – les JLD). Les centres de rétention se sont donc vidés progressivement au gré de décisions judiciaires parfois contradictoires.

      La fermeture des CRA est une urgence évidente : plusieurs personnes par chambre, les réfectoires pleins, plus de personnels de nettoyage à cause du confinement, pas de masques ni de gel hydro-alcoolique. De nombreuses recommandations vont dans ce sens : Défenseur des droits, contrôleure générale des lieux de privation de libertés (CGLPL), Commissaire aux Droits de l’Homme de l’Union européenne. Des demandes de fermeture des CRA ont été faites par le Groupe d’information et de soutien aux immigrés (Gisti), le Syndicat des avocats de France, la Cimade et le Conseil national des barreaux — fermeture refusée par le Conseil d’État. Il est intéressant d’observer que, dans l’attente d’une reprise du cours « normal » des activités, l’administration semble décidée à ne mettre en rétention que les personnes sortant de prison, et ainsi de ne pas remettre en cause l’ensemble du dispositif. Cependant, début avril, des grèves de la faim de « retenus » ont lieu dans plusieurs CRA, dont ceux de Mesnil-Amelot et de Oissel. Dans ce dernier centre en particulier, les occupants déclarent être malades et ont peur.

      Concernant les démarches de la demande d’asile, presque toutes les procédures ont été suspendues. Les Guichets uniques pour demandeurs d’asile (Guda) ferment, par manque de moyens pour se protéger, et les entretiens de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sont annulés et reportés. Étonnamment, à ce jour, l’obligation de pointage dans les commissariats et gendarmeries est maintenue pour les demandeurs d’asile faisant l’objet d’une procédure d’expulsion vers un autre État membre de l’Union européenne dans le cadre de la Convention Dublin, ce qui est contradictoire avec les recommandations concernant le confinement et a été contesté par différentes associations et journaux.

      Pour ce qui concerne les mineurs isolés, il y a une contradiction entre les déclarations faites au niveau national et leur mise en œuvre aux échelles locales. Depuis le 16 mars 2020, l’évaluation de minorité et de prise en charge via la Croix rouge est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Officiellement, l’accès à leur accueil provisoire d’urgence se fait « via les commissariats ». En fait, département par département, les choses se passent plus mal. Ainsi, par exemple le 25 mars à Paris, 7 jeunes primo-arrivants ont trouvé la Croix rouge fermée, ont été conduits dans différents commissariats qui ne pouvaient rien faire… Le foyer d’urgence les a fait attendre, leur a finalement dit de retourner vers les commissariats… et ils ont passé la nuit dehors. Cette situation semble généralisée, et l’abandon concerne en premier lieu les personnes non reconnues mineures.
      Les campements
      À Paris

      Concernant les migrants à la rue et/ou en campements (déboutés, « dublinés », ou primo-arrivants sans aucun titre) dans la région parisienne, il est important de comprendre la situation actuelle au regard des dernières évolutions depuis début novembre 2019. Plus de 3 000 migrants se trouvaient à ce moment-là au nord de Paris entre Porte de la Chapelle et Porte d’Aubervilliers. Cette situation était le résultat de quatre années d’un « cycle infernal » de formation de campements, démantèlement, dispersion policière, reformation de campements, etc., dans des conditions sanitaires très dégradées. De novembre 2019 à février 2020, il y a eu trois séquences d’évacuation, un mot d’ordre de « fermeté » de la Préfecture de Police et un dispositif policier important visant à « évincer » les personnes qui arrivaient et à « contenir sur leur camp » celles qui étaient déjà installées.

      En février, un campement s’est reconstitué à Aubervilliers au bord du canal Saint-Denis. Au deuxième jour de confinement, le 17 mars, environ 500 personnes y étaient enfermées, dans une grande promiscuité, sans eau, ni sanitaires, ni nourriture. La police refoulait de force les personnes voulant en sortir. Selon l’ONG Médecins du Monde (MDM), aucun respect des « gestes barrières » n’était possible, ce qui signifiait une mise en danger des personnes et de leurs contacts. Le 24 mars, sur décision de la Préfecture d’Île-de-France, environ 730 personnes ont été mises à l’abri, principalement dans des gymnases, et pour une part dans des hôtels. Durant l’évacuation, aucune précaution sanitaire n’a pu être instaurée, laissant les 700 personnes collées les unes aux autres pour monter dans les bus, non désinfectés, etc.

      Si cette mise à l’abri est un soulagement, il faut cependant noter que, parmi les dispositifs d’hébergement retenus, les gymnases créent une nouvelle forme de promiscuité et facilitent la circulation du virus entre les personnes. Par ailleurs, des inquiétudes existent sur les moyens dont disposent les gestionnaires de ces centres pour protéger les personnes et pour les équipes associatives d’accompagnement. Il paraît important de faire des tests systématiques de dépistage du Covid-19 dans ces lieux.

      Enfin, on estime entre 50 et 100 le nombre de personnes ayant « raté » l’évacuation et restant à la rue sans prise en charge, étant donnée la suspension des dispositifs habituels. Elles se réunissent par petits groupes dans des micro-campements le long des canaux de l’Ourcq et Saint-Denis.
      Dans le Calaisis

      Dans la région littorale du Nord, la situation est contrastée entre les différentes communes de la région d’une part, et les villes de Calais et Grande-Synthe d’autre part.

      Ce qui se passe à Ouistreham est vu comme « l’exemple à suivre » bien qu’en l’absence d’une intervention de l’administration : la soixantaine de personnes exilées présentes dans la ville sont hébergées depuis fin mars dans un centre de vacances géré pour l’occasion par la Croix Rouge.

      D’une manière générale, dans plusieurs petites communes du littoral du Nord, où sont dispersées de nombreuses personnes exilées en petits groupes, la situation semble bien maîtrisée par un tissu associatif actif de longue date, très présent, et des hébergeurs qui offrent des logements quand c’est nécessaire. Cela concerne notamment les communes de Quernes, Saint-Hilaire Cottes, Angres, Cherbourg, Steenvoorde, où l’accueil et la mise en sécurité des personnes migrantes s’y fait localement sans intervention de l’État.

      À Calais et Grande-Synthe, en revanche, la situation est marquée par l’existence ancienne et répétée de campements dispersés dans la ville et ses alentours. Ils abritent de 800 à 1 000 personnes à Calais, et 500 à 600 à Grande-Synthe. Les conditions sanitaires sont dramatiquement insuffisantes, en particulier l’accès à l’eau, au savon, etc. Jusqu’au début du mois d’avril, il n’y a eu aucun signe des autorités, les collectifs, associations et ONG travaillant seules, et beaucoup ont dû cesser leurs activités compte tenu de leur propre confinement.

      Plusieurs cas de Covid-19 ont été diagnostiqués fin mars et début avril dans les campements de Calais, mais il a fallu attendre le 3 avril pour que la Préfecture du Pas-de-Calais annonce le démarrage d’une opération de « mise à l’abri », étalée sur deux semaines. Au 8 avril, 200 personnes avaient été effectivement sorties des campements de rue et réparties dans divers centres d’accueil. Enfin, c’est le 6 avril que la préfecture annonçait à Grande-Synthe le début de la mise à l’abri des personnes en campements.
      La situation des bidonvilles en région parisienne

      Il existe à ce jour à Paris et en région parisienne, six bidonvilles (ou « campements roms »), regroupant environ 370 personnes. Elles sont aidées dans la limite des possibilités actuelles par des voisins et des associations (Restos du cœur, Secours catholique) mais leurs conditions sanitaires dans le cadre du confinement inquiètent.

      D’autres données à jour, fin mars, sur l’ensemble des bidonvilles en France métropolitaine, réunies par la cellule de crise Covid-19 du Collectif National Droits de l’Homme Romeurope, montrent de nombreuses situations inquiétantes en campements (concernant un total d’environ 15 000 personnes) sur le plan sanitaire, d’accès à l’eau, à l’hygiène, etc. Il existe une forte mobilisation associative autour de ces campements mais la situation devient plus critique à cause du confinement des résidents et des aidants eux-mêmes, notamment pour la fourniture d’aides, alimentaire entre autres.
      Conclusion. Dangerosité de l’encampement

      Les populations exilées, circulant en Europe et en France et en situation précaire sont en grande majorité des personnes plutôt jeunes et robustes. Si elles sont, en principe, à moindre risque face au coronavirus, elles ont été considérablement fragilisées par leurs parcours migratoires. Dans tous les instants de la vie quotidienne des campements, le manque de moyens d’hygiène et de protection (eau, savon, mais aussi masques, lunettes, lingettes, etc.) représente un risque majeur pour ces exilé⋅e⋅s comme pour les aidants.

      Le confinement social et politique (l’encampement des migrants) ne représente évidemment pas une sécurité sanitaire pour les personnes, ce que les autorités publiques françaises reconnaissent implicitement lorsqu’elles « désencampent » celles et ceux qui ont été maintenus dans ces situations de mise à l’écart. Faute d’anticipation, elles le font dans l’urgence au moment où apparaissent les premiers cas de contamination.

      Ce qui est en train de se passer dans les hotspots des îles grecques donne effectivement à réfléchir. L’inquiétante propagation du virus, qui y entraîne davantage d’enfermement pour environ 40 000 exilé⋅e⋅s enfermé⋅e⋅s — une « double peine » selon certains commentateurs —, montre la dangerosité de ces dispositifs d’encampement du point de vue de l’accès aux soins et aux droits humains en général.

      Les mesures de mises à l’abri prises récemment par les autorités montrent que dès qu’il y a une volonté politique, les solutions de relogement et mise en sécurité sont rapidement possibles. L’administration française a aussi décidé de renouveler pour trois mois tous les titres de séjour qui arrivaient prochainement à expiration, ce qui revient à concéder un court accès aux droits humains, limité dans le temps et sans remise en cause du traitement habituel.

      Cependant l’attitude « urgentiste » de l’État semble avoir pour unique souci de ne pas étendre la crise sanitaire dans ou à partir des lieux de confinement habituels des migrants, mais sans remettre en cause le dispositif de leur rétention (CRA) et de leur maintien à l’écart (campements). Il en résulte un processus de désencampement partiel et inachevé, beaucoup de personnes restant livrées à elles-mêmes ou maintenues dans des conditions sanitaires et d’accès aux droits inquiétantes.
      Pour aller plus loin

      Communiqué de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE), « Face à la crise sanitaire, l’enfermement administratif des personnes étrangères doit immédiatement cesser », blog de l’OEE, 18 mars 2020.
      Julien Mucchielli, « Les centres de rétention se vident, l’administration persiste », Dalloz actualités, 25 mars 2020.
      Communiqué de presse conjoint du HCDH, de l’OIM, du HCR et de l’OMS, « Les droits et la santé des réfugiés, des migrants et des apatrides doivent être protégés dans le cadre des efforts de lutte contre la Covid-19 », 31 mars 2020.
      Note d’information de la Cimade, « Rétention : comment la Cimade agit-elle en période de confinement ? », 6 avril 2020.
      Babels, De Lesbos à Calais : comment l’Europe fabrique des camps (sous la direction de Yasmine Bouagga), éditions Passager clandestin (Bibliothèque des frontières), 2017.

      http://icmigrations.fr/2020/04/07/defacto-018-01
      #désencampement #Paris #Calais #CRA

    • Fermeture des CRA : en temps de confinement, plus que jamais une exigence impérieuse !

      Dès le 18 mars 2020, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) [1] appelait le gouvernement à faire immédiatement cesser l’enfermement des personnes étrangères retenues dans les centres et locaux de rétention administrative, dans les zones d’attente et au poste de police de Menton pont Saint-Louis. Il soulignait déjà que leur libération s’imposait dans le contexte de lutte contre la pandémie du Covid 19 : d’une part, parce que la fermeture des frontières et la mise à l’arrêt du trafic aérien privent la rétention de sa justification – expulser les étranger.es –, d’autre part parce que ces lieux de privation de liberté sont propices à la propagation rapide du virus [2].

      Dans de nombreux cas, les juges chargé·es de vérifier les conditions d’enfermement des personnes retenues ont précisément refusé, pour ces deux raisons, de les maintenir en rétention [3].

      Le gouvernement est resté sourd à ces alertes : de nombreuses personnes ont continué d’être retenues ou placées dans des CRA, le plus souvent après avoir été transférées depuis un établissement pénitentiaire où elles avaient définitivement purgé leur peine. C’est pourquoi plusieurs organisations membres de l’OEE, accompagnées du Conseil national des barreaux (CNB), ont saisi le Conseil d’État d’une requête en référé liberté afin de voir ordonner la fermeture des centres de rétention administrative (CRA).

      Dans son ordonnance du 27 mars, le Conseil d’État a rejeté cette requête. Accordant un crédit inconditionnel aux affirmations du ministre de l’intérieur, il a considéré :
      – qu’il n’y avait "pas de carences dans l’accès aux soins des personnes retenues"
      – que des instructions avaient été diffusées pour "l’observation des mesures d’hygiène et une répartition spatiale de l’occupation à l’intérieur des centres" [4].

      Les informations et témoignages recueillis depuis lors sur la situation dans les CRA montrent que le Conseil d’État a entériné le principe d’une « protection au rabais pour les étranger.es » [5]. Les retenu·es aux CRA de Oissel et du Mesnil Amelot, les représentant·es des associations intervenant au CRA de Vincennes ou de soutien aux personnes qui y sont retenues, les député·es et élu·es qui ont visité les CRA de Cornebarrieu et du Mesnil-Amelot, [6] tous et toutes apportent un démenti formel aux assurances du ministre et établissent clairement :
      – que les retenu·es sont maintenu·es dans une promiscuité et dans des conditions d’hygiène déplorables, incompatibles avec les recommandations de distanciation sociale et de protection individuelle ;
      – que les mesures sanitaires de prévention contre la diffusion du Covid-19 ne sont pas et ne peuvent pas être mises en place compte tenu de la configuration des lieux et des modalités de fonctionnement des centres ;
      – que ni les retenu·es, ni les personnels de service, ni les effectifs de police ne sont doté·es de masques et de produits désinfectants ;
      – que la mise en danger de contamination de l’ensemble des personnes présentes est permanente ;
      – que plusieurs cas de contamination au Covid 19 ont au demeurant été confirmés, notamment de trois personnes retenues au CRA de Vincennes, dont une depuis le 7 mars.

      Dans son ordonnance du 27 mars, le Conseil d’État a également justifié l’inconcevable refus du gouvernement de fermer les centres de rétention au motif que l’administration avait pu procéder, dans la période récente, à des expulsions "en dépit des restrictions mises par de nombreux Etats à l’entrée sur leur territoire et de la très forte diminution des transports aériens". Depuis lors et selon nos informations, aucune expulsion n’a été réalisée - à l’exception d’une expulsion vers le Brésil … depuis la Guyane - faute de vols disponibles ou d’accord des pays de renvoi. Que les personnes encore retenues dans les CRA soient, ou non, d’ancien·nes détenu·es n’y changera rien : leur expulsion reste impossible et leur rétention privée de base légale.

      Les lettres ouvertes, les pétitions, les interpellations directes des préfets se multiplient. Les personnes retenues, excédées et désespérées, s’organisent pour lutter collectivement contre cette aberration. Il faut se rendre à l’évidence : l’obstination du gouvernement défie tous les principes aussi bien que le bon sens. Ni les centres et locaux de rétention ni les zones d’attente, ne sont des centres de confinement. En y maintenant coûte que coûte et côte à côte, dans des conditions matérielles honteuses, des étranger·es qu’il ne pourra pas expulser, le personnel assurant les services de livraison et d’entretien des locaux et des effectifs de police qui vont et viennent quotidiennement - tou·tes et tous privé·es des dispositifs de protection qu’il recommande ailleurs - il brave les principes de précaution sanitaire élémentaires et expose toutes ces personnes à des risques de contamination majeurs.

      C’est ce qu’a déjà admis, le 15 avril, le juge des référés du tribunal administratif de Paris en estimant que « le préfet de police (…) entretient le foyer de contamination qui a été récemment identifié au sein de ce centre, et méconnaît de ce fait les impératifs de santé publique qui s’imposent à lui en vertu de l’état de catastrophe sanitaire mettant en péril la santé de la population ».

      L’état d’urgence sanitaire doit agir comme un révélateur : les CRA et autres lieux où sont parqués les étranger·es, sont incompatibles avec le respect des droits. Sans plus attendre, leur fermeture s’impose. Mais au-delà de la période de crise que nous traversons, qui en démontre de façon criante le caractère discriminatoire et mortifère, il faut en finir avec l’enfermement administratif des étranger·es.
      Paris, le 16 avril 2020

      ANNEXES
      (1) TÉMOIGNAGES

      Témoignages de retenus aux CRA de Oissel (29 mars)
      – « Ici tout est fermé, tout. Y’a rien qui est aéré ya pas de vent qui sort dehors pour pouvoir aérer la cellule. Ça veut dire on est tous comme si on était dans un sac-poubelle fermé quoi ! Enfermés avec le virus qui se multiplie. On utilise tous le même téléphone [cabines téléphoniques du centre], ça veut dire que quand y’a un mec qui décroche, qui parle, et qu’il y a un autre mec qui prend le téléphone après, et ben y’a tous les microbes laissées par le premier mec. Et ainsi de suite, et ainsi de suite, le virus, il se propage. Même pas de désinfectant pour nettoyer les cabines ».
      – « Il n’y a pas de médecin. Il y a une infirmière, quand t’as mal, quand on a des symptômes tout ça, elle donne des doliprane c’est tout, elle peut rien faire d’autre. Même elle, elle te dit : « Mais moi je suis en bas de l’échelle. Et moi aussi je peux vous contaminer parce que je vais chez moi, je vais voir mes enfants, je vais dehors et après je suis parmi vous tous les jours. »

      Témoignages de retenus au CRA du Mesnil-Amelot, 30 mars
      « On a peur de la contamination du coronavirus. Il y a encore de nouvelles arrivées. Ici il n’y a pas d’hygiène, donc c’est plus risqué que dans d’autres endroits. Y a pas de vol, y a rien ici. Pourquoi on est là encore ? »

      Visite du député européen Manuel Bompard au CRA de Cornebarrieu, 2 avril
      « (...) l’organisation physique des bureaux ne permet absolument pas aux agents, pourtant nombreux, de respecter les distances sociales nécessaires. J’ai ensuite constaté qu’aucun des membres du personnel nous accueillant ne portait de masque. Ce ne sera finalement le cas d’aucune des personnes que j’ai croisées au cours de la visite. Aux dires des gardiens, seul le personnel médical du centre, que je n’ai pas pu rencontrer, dispose d’un tel équipement qui lui a été fourni par le centre hospitalier de Toulouse. Il m’a été indiqué que les sous-traitants travaillant sur les lieux ne disposaient pas non plus de protocoles sanitaires particuliers. Les salariés de l’entreprise en charge de la préparation et de la livraison des repas ne disposent par exemple pas de masques. Seule la personne servant les repas en dispose d’un … qu’elle s’est procuré elle-même (…) Bref, j’ai pu constater sur place que les conditions sanitaires n’étaient pas acceptables. Elles constituent bien sûr une mise en danger des retenus, mais aussi des personnes travaillant sur les lieux. »

      Témoignage de retenu au CRA du Mesnil-Amelot, 6 avril
      Y a des gros problèmes sanitaires : c’est sale. Y a des gens qui toussent donc c’est bizarre comme ambiance ici. On vit tous dans le même pays mais pas dans la même situation. On confine les gens dehors. Ici, le coronavirus le virus n’existe pas : vous mangez dans la salle à manger où vous êtes plus de 25. Les policiers sont en face de vous et ne sont pas masqués. Ils viennent de l’extérieur eux. Tous les jours il y a des gens qui arrivent.

      Selon l’Assfam, à propos de la situation au CRA de Vincennes, 9 avril
      « Une personne retenue vient d’être testée positive au Covid-19 dans les CRA de Paris-Vincennes, où 54 personnes sont encore enfermées (…) La santé et la vie des personnes retenues sont mises en danger dans ces centres, où les mesures sanitaires de prévention et protection contre le Covid-19 ne sont pas, et ne peuvent pas, être mises en place ».
      (Infomigrants, 10 avril)

      Plainte déposée par l’association Sôs Soutien Ô sans-papiers à propos de la situation dans le CRA de Vincennes, 10 avril
      « Les conditions sanitaires dans ce centre sont déplorables. Il n’y a pas de gel hydroalcoolique et quelques masques sont arrivés il y a trois jours seulement. Le confinement et la distance entre les retenus sont impossibles à respecter du fait de la configuration des lieux.
      Au vu de la chronologie, il est plus que probable que la majorité des personnes infectées l’ont été pendant leur séjour au centre de rétention. Il est d’ailleurs surprenant qu’aucun retenu n’ait été hospitalisé malgré la présence de plusieurs facteurs de comorbidité tels que des affections respiratoires chroniques. Les retenus ne disposent pas d’un réel accès aux soins et n’ont pas la possibilité de recourir aux services d’un interprète ».

      Visite de deux élus, Pascal Troadec et Éric Coquerel, au CRA du Mesnil-Amelot, 12 avril
      Les élus ont également eu confirmation que les consignes minimales de sécurité ne peuvent être observées. Personne ne porte de gants ni de masques, ni les retenus ni les policiers. L’adjoint avait emporté avec lui soixante masques, il raconte que les fonctionnaires étaient aussi contents que les retenus de les récupérer. « Par ailleurs, nous avons pu vérifier que, dans plusieurs cellules, les hommes sont à deux, voire à trois. Dans la salle de télévision, impossible d’observer les distances et je ne vous parle pas du risque de transmission dans les toilettes avec leur état. »
      (Mediapart, 13 avril)
      (2) DÉCLARATIONS, APPELS ET PÉTITIONS POUR LA FERMETURE DES LIEUX D’ENFERMEMENT ADMINISTRATIF DES PERSONNES ÉTRANGÈRES

      Commissaire aux droits de l’Homme Conseil de l’Europe
      La Commissaire appelle à libérer les migrants en détention administrative pendant la crise du Covid-19
      https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/commissioner-calls-for-release-of-immigration-detainees-while-covid-19-crisis-c

      Tribune : Coronavirus : « Sauvegardons les droits fondamentaux pendant la crise sanitaire »
      Par Jacques Toubon, Défenseur des droits, Adeline Hazan, Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Burguburu, Président de de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/20/coronavirus-sauvegardons-les-droits-fondamentaux-pendant-la-crise-sanitaire_

      Défenseur des droits
      Covid-19 - Face aux risques de contamination, le Défenseur des droits demande la fermeture des centres de rétention administrative
      https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/actualites/2020/03/covid-19-face-aux-risques-de-contamination-le-defenseur-des-droit),

      Contrôle général des lieux de privation des libertés
      Situation sanitaire des prisons et centres de rétention administrative : le CGLPL demande la prise de mesures pour la protection des personnes privées de liberté
      https://www.cglpl.fr/2020/situation-sanitaire-des-prisons-et-centres-de-retention-administrative-le-cglp

      États généraux des migrations de Rouen
      Pétition pour la fermeture du Centre de Oissel et de tous les CRA
      https://www.change.org/p/préfecture-de-la-seine-maritime-fermeture-des-centres-de-rétention-administr

      Cercle des Voisins du Centre de Rétention de Cornebarrieu
      Fermez les Centres de Rétention !
      https://www.change.org/p/emmanuel-macron-fermez-les-centres-de-rétention-557ca213-75a5-4c64-9710-bbbf

      Le Paria
      Urgent : Fermez les centres de rétention administratives !
      https://fermez-les-cra.wesign.it/fr

      Appel de mail bombing par A bas les CRA
      Les prisonniers des CRA crient Liberté, faisons de même !
      https://abaslescra.noblogs.org/les-prisonniers-des-cra-crient-liberte-faisons-de-meme

      Communiqué des retenus du CRA du Mesnil-Amelot, 12 avril
      https://leparia.fr/urgent-appel-de-sos-emeutes-et-repression-au-centre-de-retention-du-mesnil-a
      (3) QUESTIONS ÉCRITES AU GOUVERNEMENT DES PARLEMENTAIRES EN FAVEUR DE LA FERMETURE DES CRA

      Question écrite n° 28344 de M. Michel Larive
      Date de dépôt : 14/04/2020
      étrangers - Rétention des étrangers dans les centres de rétention administrative (CRA)

      Question écrite n° 28343 de Mme Elsa Faucillon (GDR) sur le CRA de Vincennes
      Date de dépôt : 14/04/2020
      étrangers - Fermeture des centres de rétention

      Question écrite n° 28109 de M. Ugo Bernalicis (LFI)
      Date de dépôt : 07/04/2020
      lieux de privation de liberté - Situation des centres de rétention administrative face à l’épidémie de covid-19

      Question écrite n° 27839 de M. Adrien Quatennens (LFI)
      Date de dépôt : 31/03/2020
      lieux de privation de liberté - Risques sanitaires pour les personnes retenues au sein des CRA

      Question écrite n° 27712 de Mme Muriel Ressiguier (LFI)
      Date de dépôt : 24/03/2020
      santé - Covid-19 : faire face à l’urgence !

      Situation des personnes migrantes retenues dans les centres de rétention administrative du territoire français
      Question n° 15149 posée par Mme Esther Benbassa (CRCE)
      En attente de réponse du Ministère de l’intérieur

      Fermeture des centres de rétention administrative et épidémie de Covid-19
      Question n° 15230 posée par Mme Laurence Cohen (CRCE)
      En attente de réponse du Ministère de l’intérieur
      (4) INTERPELLATIONS DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

      lors de son audition le jeudi 9 avril dernier
      par la mission d’information Covid-19 de l’Assemblée nationale

      M. Bertrand Pancher (député Libertés et de Territoires de la Meuse) : Par ailleurs, pourquoi continuez-vous, en cette période de crise, à vous acharner sur les migrants ? Quelle logique guide votre action ? Les CRA continuent de fonctionner alors qu’il est impossible de renvoyer quiconque à l’étranger ; ils contribuent donc à propager la maladie. Au CRA de Vincennes, une personne a été testée positive au coronavirus, tandis qu’on a remis en liberté son voisin de chambre, hospitalisé quelques semaines auparavant. Une telle inconséquence est dramatique. De même, le Gouvernement n’a pas suspendu l’obligation de pointer dans les préfectures pour les personnes assignées à résidence. Il n’a pas non plus prolongé les visas de court séjour des personnes dont la santé réclame des soins urgents. Je ne saurais, enfin, ne pas évoquer la situation catastrophique de Mayotte, où l’eau se vend au marché noir.

      M. Pierre Dharéville, député GDR des Bouches-du-Rhône : S’agissant des étrangers, lorsque des procédures judiciaires ne sont pas envisagées et en l’absence de perspectives d’éloignement du territoire, il paraît incompréhensible de poursuivre les mesures de placement et de maintien en rétention.

      [1] Organisations membres de l’OEE : ANAFE, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), COMEDE, Droits d’urgence, FASTI, Genepi, GISTI, La Cimade, Ligue des droits de l’homme, MRAP, Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau, Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat des avocats de France (SAF)

      [2] OEE, Face à la crise sanitaire, l’enfermement administratif des personnes étrangères doit immédiatement cesser, 18 mars 2020

      [3] Cour d’appel de Rouen, 31 mars 2020 : « la privation de liberté ne peut perdurer sans perspective minimum d’éloignement. Au surplus, M. X se trouve en France où le virus est actif et la pandémie n’a pas atteint son pic ; il est placé en rétention depuis le 23 mars 2020 après avoir été détenu depuis le 27 février 2020 en maison d’arrêt où les mesures contre la contamination ne sont pas optimales ».

      [4] Conseil d’État, ordonnance du 27 mars 2020, Gisti et autres, N° 439720.

      [5] ADDE, CIMADE, GISTI, SAF et CNB, Le Conseil d’État refuse la fermeture des centres de rétention : une protection au rabais pour les étrangers, 30 mars 2020

      [6] Voir le détail de leurs témoignages et déclarations en annexe

      https://www.gisti.org/spip.php?article6370

    • COVID–19 : Le #Défenseur_des_droits recommande à nouveau la fermeture immédiate de tous les centres de rétention administrative en activité

      Dès le 18 mars, le Défenseur des droits faisait part au ministre de l’Intérieur de son inquiétude au sujet de la situation des personnes étrangères actuellement retenues dans les centres de rétention administrative (#CRA). Il l’interrogeait sur la pertinence et la légalité du maintien en activité de ces centres alors que les perspectives d’éloignement de ces personnes avaient disparu à court terme du fait de la fermeture des frontières.

      Le Défenseur des droits relevait que les étrangers retenus et les personnels intervenant en centres de rétention se trouvaient, du fait de la promiscuité inhérente aux lieux et de l’impossibilité d’y mettre pleinement en œuvre les gestes barrières préconisés, exposés à un risque sanitaire particulièrement élevé. Il demandait au ministre de l’Intérieur de procéder à la fermeture immédiate de tous les CRA ainsi qu’à la libération des étrangers encore retenus, dans l’attente de l’amélioration du contexte sanitaire français.

      Le 21 mars, le Défenseur des droits réitérait cet appel à la fermeture provisoire des lieux de privation de liberté conjointement avec la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, et le président de la CNCDH, Jean-Marie Burguburu.

      Le 25 mars, le Défenseur des droits défendait cette même position devant le juge des référés du Conseil d’Etat dans le cadre d’un contentieux introduit par plusieurs associations (Décision n° 2020-82 du 25 mars 2020).

      Par ordonnance du 27 mars, le Conseil d’Etat considérait que la situation ne portait pas une atteinte suffisamment grave aux droits à la vie et à la santé pour justifier la fermeture temporaire de l’ensemble des CRA, notamment parce que le nombre des nouveaux placements en rétention devait devenir marginal à l’avenir et que la carence dans l’accès aux soins des étrangers retenus ou dans la mise à disposition de produits d’hygiène n’était pas avérée.

      Depuis cette date, d’une part, les placements se sont poursuivis dans des proportions non marginales, ce qui n’est d’ailleurs pas contesté par le ministre de l’Intérieur dans son courrier au Défenseur des droits en date du 9 avril, d’autre part, la situation sanitaire n’a cessé de se dégrader et plusieurs étrangers et personnels du CRA de Vincennes ont été testés positifs au COVID-19, si bien que le tribunal administratif de Paris, par décision du 15 avril 2020, a reconnu la carence des autorités et leur a enjoint de ne plus placer d’étrangers, pour une durée de 14 jours, dans le centre de Vincennes.

      Cette carence atteste que les mesures de protection fixées par le ministre de l’Intérieur et mises en œuvres dans les CRA sont insuffisantes pour éviter la propagation du virus. Or, ces mesures étant sensiblement les mêmes d’un CRA à l’autre, le choix des autorités de reporter les placements en rétention vers le centre du Mesnil-Amelot apparait comme une option dangereuse pour la santé des personnes retenues comme des personnels qui y travaillent.

      Les constats opérés par la CGLPL lors de ses visites du 15 et 17 avril aux CRA de Vincennes et du Mesnil-Amelot confortent les informations portées à la connaissance du Défenseur des droits ainsi que son analyse.

      Dans la mesure où Il existe aujourd’hui, dans l’ensemble des CRA français, un risque indéniable de contamination, tant pour les retenus que pour les personnels, portant au droit à la vie et à la protection de la santé une atteinte disproportionnée et alors même qu’il n’existe pratiquement aucune perspective d’éloignement à bref délai, le Défenseur des droits, par une nouvelle décision n°2020-96 du 18 avril 2020 :

      Réitère ses recommandations tendant à la fermeture de tous les CRA encore en activité et à la libération de tous les étrangers actuellement retenus dans l’attente de l’amélioration du contexte sanitaire français. Cette fermeture devrait intervenir immédiatement s’agissant du CRA du Mesnil-Amelot, la situation dans ce centre étant tout à fait préoccupante.

      Demande, à défaut :

      L’arrêt immédiat de tous les placements en rétention administrative dans tous les CRA
      Le renforcement des mesures prises pour protéger les étrangers encore retenus ainsi que l’ensemble des personnels mobilisés pour assurer la surveillance et le suivi médical de ces personnes ainsi que l’entretien des locaux :
      Distribution à tous et en quantité suffisante de masques, gels hydro-alcooliques, et tenues de protection adéquates ;
      Tests de toutes les personnes susceptibles d’avoir été exposées au virus ;
      Isolement systématique de toutes les personnes symptomatiques dans des conditions dignes et de nature à garantir un plein accès aux soins ;
      Libération et, le cas échéant, prise en charge médicale des personnes testées positives au COVID-19.

      https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2020/04/covid-19-le-defenseur-des-droits-recommande-a-nouveau-la-fermetur

  • Cagnotte : Cagnotte pour les familles des Rosiers - Leetchi.com
    https://www.leetchi.com/c/cagnotte-pour-les-familles-des-rosiers

    Nos élèves de la cité des Rosiers sont en train de mourir de faim.

    La majorité des familles vivait de travail au black, parfois de recup ou de mendicité.

    La cantine, gratuite pour les familles les plus pauvres, était parfois le seul vrai repas de la journée pour les enfants.

    Depuis plusieurs jours, avec l’aide d’une maman des Rosiers et de ma binôme, nous travaillons sur une liste de besoin des parents de nos élèves.

    Nous avons plusieurs besoins :

    – de l’argent. C’est vraiment le nerf de la guerre.

    Cet argent est redistribué aux familles pour qu’elles puissent faire des courses ou payer leurs factures (ça n’est pas le moment pour elles de se faire couper l’électricité).

    • Confinement : sans revenus, à #Marseille les habitants des quartiers Nord se serrent les coudes

      Dans les quartiers Nord de Marseille, la crise économique frappe de plein fouet les plus démunis. Beaucoup vivent de « petits boulots » non déclarés et ne peuvent pas bénéficier du chômage partiel. Pour venir en aide à ces familles sans revenus, des chaînes de solidarité se mettent en place.

      A la cité Maison Blanche, dans les quartiers Nord de Marseille, au moins 60% de la population vivrait d’emplois non déclarés : c’est ce qu’affirme Naïr Abdallah, membre du collectif Maison Blanche.

      Aides à domicile, ménages et autres commerces dissimulés... Avec le confinement, ces petits boulots sont eux aussi à l’arrêt, sans aucun filet de sécurité pour les travailleurs.

      Pour des familles entières, « il n’y a plus de rentrée d’argent, il n’y a plus rien », regrette le jeune homme de 28 ans.
      Des dons quotidiens
      Pour venir en aide à cette population démunie, les membres du collectif Maison Blanche organisent depuis plusieurs jours des distributions de nourriture gratuite, au pied des immeubles.

      Ce-matin là, le collectif a reçu des cageots de fraises, données gracieusement par un maraîcher. Elles sont envoyées par une certaine Bernadette de 84 ans, qui laisse un petit mot : « Bon courage à vous tous, je pense bien à vous ».

      Sous les fraises, une grande palette de boissons chocolatées en briquette, offerte elle aussi, par une épicerie du quartier.

      De quoi donner le sourire aux habitants de la cité, mais pas assez pour nourrir toutes les familles oubliées.

      Alors chaque jour, la journée de Naïr et des autres membres du collectif commence par ce qu’ils appellent « la tournée ».

      Dès 9 heures, ils grimpent dans leur camionette, en route vers des commerces et entrepôts alimentaires, dans l’espoir de récupérer quelques denrées.

      Quand ils font chou blanc, comme ce jour-là, le Secours Populaire leur tend la main. Arrivé dans le hangar de l’association, une palette de nourriture déjà prête les attend.

      Paquets de pâtes, de purée en poudre, briques de lait, conserves et boîtes de semoule : Naïr est rassuré. Aujourd’hui encore, il va pouvoir nourrir son quartier. « Il y en a pour au moins cinquante familles », estime-t-il en découvrant la palette.

      Midi, une file d’attente se forme dans le quartier. Devant le grand étalage de nourriture, une petite foule se forme, en respectant tant bien que mal les gestes barrières.

      Naïr appellent les habitants à approcher un par un. Sac de courses en main, mères de familles et enfants viennent chercher ce qui leur servira de repas pour les prochains jours. Les aliments sont rationnés par les membres du collectif, qui distribuent soigneusement chaque produit.

      « C’est une bouée de sauvetage, c’est de l’oxygène », reconnaît un vieil homme, en remplissant son sac de quelques aliments.

      Une femme dispose les paquets dans les rangements de sa poussette. Elle est soulagée. « Heureusement qu’ils sont là pour nous aider, parce que sinon je crois qu’on crèverait de faim à Marseille ».

      Les #dons_alimentaires font vivre les habitants des quartiers Nord

      « Ça me fait du bien de savoir que toutes ces familles peuvent manger dignement » se réjouit Naïr en regardant la file d’attente.

      Le jeune homme a grandi dans ce quartier, il connaît cette misère. « La majorité ce sont des mères de familles actives, qui font du ménage ou du travail au noir. Pour ces gens, la situation est devenue extrêmement grave depuis la quarantaine » .

      Avec le confinement, Naïr explique avoir été témoin de situations poignantes : « Y’a une famille du bâtiment qui mangeait des oignons, midi et soir. Uniquement des oignons. Il y a urgence ! On est là pour les aider. »
      Pas d’argent, mais de l’ingéniosité
      Pour éviter de sortir de chez eux, certains habitants font preuve d’ingéniosité. Les humanitaires distribuent parfois la nourriture par système de poulie, avec des cordes ou des draps noués, pour l’envoyer jusqu’aux balcons, dans les étages.

      Jenny Gratier, membre du collectif, livre aussi les paniers aux plus fragiles. Au huitième étage, une retraitée ne peut se déplacer. La militante lui apporte alors elle-même un sac de nourriture sur son paillasson. « Ça fait du bien », assure timidement la dame âgée, qui ne peut cacher son sourire en récupérant le colis.

      Pour ces maraudes, Naïr et ses acolytes doivent parfois mettre la main à la poche, sur leurs deniers personnels. Les six membres du collectif ont pris pour habitude de consacrer une partie de leurs revenus à leur mission humanitaire.

      « A nous six, on gagne 6.600 euros par mois. Alors on a mis nos salaires en commun et on a réussi a mettre 2 ou 3.000 euros de côté chaque mois », expliquent-ils.

      « D’habitude, on consacre cet argent aux activités ou aux sorties des petits du quartier. Depuis le confinement, on le consacre aux achats pour ces familles » .

      Il ajoute : « Les pouvoirs publics ? C’est nous. On est le pouvoir du public ».

      Le collectif récolte et distribue de la nourriture, mais pas seulement. Dans leur local, des manuels scolaires et des fournitures de classe sont destinés aux enfants de familles précaires.

      Pour Naïr, ça fait partie des besoins de premières nécessités, que n’ont pas forcément les habitants du quartier.

      Voir le reportage Covid-19 : la solidarité s’organise dans les quartiers nord de Marseille

      Effet boule de neige
      Des initiatives comme celle du collectif Maison Blanche, il en naît dans de nombreux quartiers de Marseille depuis le confinement. Sur Internet, les cagnottes se multiplient pour nourrir et soutenir les plus précaires.

      A la cité des Rosiers par exemple, dans le 14ème arrondissement, ce sont les enseignants de l’école qui ont pris les choses en main. Ils ont monté une cagnotte en ligne, qui a déjà récolté près de 6 000 euros.

      Dans l’annonce, les instituteurs écrivent : « La cantine, gratuite pour les familles les plus pauvres, était parfois le seul vrai repas de la journée pour les enfants. »

      Ils réclament ainsi de l’argent pour acheter des produits alimentaires aux familles, mais aussi des produits d’hygiène et d’entretien, ainsi que des fournitures ludiques ou scolaires pour les enfants.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/metropole-aix-marseille/marseille/quartiers-nord/confinement-revenus-habitants-quartiers-nord-se-serrent
      #ingéniosité #solidarité

  • Lutte Virale ! Pas de confinement pour nos droits
    https://luttevirale.fr

    Trois constats alarmants : 1/ le “Business As Usual” est omniprésent alors qu’il est inacceptable dans un contexte de crise sanitaire, 2/ de nombreux employeurs n’assument pas leurs responsabilités en matière de santé et de sécurité, 3/ le gouvernement veut décider seul, par ordonnances, de restrictions des droits des salarié·es (congés, RTT, temps de travail…) et des modifications non justifiées au Code du Travail et à des droits fondamentaux. Mais, sans la possibilité d’alerter, sans droit de refus et d’alternative, il est parfois compliqué de faire face aux pressions économiques et politiques. Source : Relevé sur le (...)

  • WHO launches global megatrial of the four most promising coronavirus treatments | Science | AAAS
    https://www.sciencemag.org/news/2020/03/who-launches-global-megatrial-four-most-promising-coronavirus-treatments

    Scientists have suggested dozens of existing compounds for testing but WHO is focusing on what it says are the four most promising therapies: an experimental antiviral compound called #remdesivir; the malaria medications #chloroquine and #hydroxychloroquine; a combination of two HIV drugs, #lopinavir and #ritonavir; and that same combination plus #interferon-beta, an immune system messenger that can help cripple viruses. Some data on their use in COVID-19 patients has already emerged—the HIV combo failed in a small study in China-but WHO believes a large trial with a greater variety of patients is warranted.

    lire l’article pour les détails

  • La place des masques en tissus : mon avis d’ingénieure textile
    https://coutureetpaillettes.com/mes-coutures/masques-tissus-prevention-coronavirus

    Un masque en tissu n’est pas un dispositif médical. Gardez bien en têtes que les hôpitaux sont donc en droit de les refuser voir même de les interdire totalement : il en va de leur responsabilité Néanmoins j’en ai cousu à la demande pour mon entourage, et voici ce que j’ai réalisé.

    Chaque masque est conçu avec une ouverture permettant de mettre une 3ème couche qui sert de filtre. Chaque matin, la personne prépare un filtre dans chaque masque, et part avec ces 5 masques (donc masque+filtre). Dès qu’elle sent que l’air respiré devient trop humide, elle change de masque. Elle ne change pas le filtre : elle change TOUT. C’est pour cela qu’elle a tout préparé au matin.

    A la fin de son poste, lorsqu’elle rentre chez elle, elle jette les filtres à la poubelle (elle utilise les lingettes dépoussiérantes électrostatique) et nettoie son masque. Deux façon de faire : soit en machine, lavage standard puis sèche linge si vous voulez. Soit elle les passe au défroisseur vapeur ou au fer à repasser en mode vapeur pendant 5 minutes. Il semblerait que la vapeur (100°C donc) tue la plupart des virus et des bactéries.

    Je vous le redis : un masque en tissu n’est pas un dispositif médical, il n’est pas homologué, ne répond pas à la directive européen 93/42/CEE, et n’a pas la certification CE.

    #atelier_de_la_semaine_des_sept_mercredis #masque #protection