• [RENNES] Cortège Solidarité Internationale Antiraciste et Antifasciste
    https://nantes.indymedia.org/posts/144800/rennes-cortege-solidarite-internationale-antiraciste-et-antifascis

    Après la réussite de la manifestation antiraciste et antifasciste du 22 mars, plusieurs militant·es d’organisations, de collectifs, d’associations, se sont réuni·es pour décider ensemble des suites locales à préparer pour ne pas laisser retomber la dynamique. Nous avons donc décider d’organiser un Pôle Solidarité internationale, antiraciste et antifasciste, contre la colonisation,…

    #Solidarité_antifasciste #Rennes #Local

  • [Nantes] Manifestation pour la Palestine
    https://nantes.indymedia.org/events/144637/manifestation-pour-la-palestine-urgence-palestine

    Plus de 50 jours que les sionistes ne laissent pas entrer une seule goutte d’eau et de nourriture, de médicaments à Gaza, plus de 18 mois de Génocide, plus de 76 ans de Nakba.Venez nous rejoindre et manifester contre le génocide, il est temps que cela cesse, que justice soit…

    #Free_Palestine #Solidarité_Palestine #Miroir_d'eau #Miroir_d'eau_Nantes

  • Verso una nuova stagione di resistenza nelle università americane
    https://radioblackout.org/2025/04/verso-una-nuova-stagione-di-resistenza-nelle-universita-americane

    In questa intervista con una studentessa della New York University proviamo a fare il punto su quella che viene raccontata come l’offensiva di #Trump contro le università americane – una offensiva che sembra colpire in modo particolarmente violento i settori più militanti e politicizzati degli studenti, dei docenti e del personale universitario. La strategia neo-con […]

    #L'informazione_di_Blackout #solidarietà_palestina #Stati_Uniti
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/04/Alia-NYU-doppiato.mp3

  • L’attachement au #travail
    https://laviedesidees.fr/L-attachement-au-travail

    En s’appuyant sur #Marx et #Spinoza, J. Read montre comment l’idéologie capitaliste contemporaine restructure notre vie affective autour d’une mythologie du travail, où la souffrance au travail devient paradoxalement une vertu, opposant les « vrais travailleurs » aux prétendus « assistés ».

    #Philosophie #idéologie

  • Il ne suffit pas de vouloir une #écologie_antiraciste : le #zéro_déchet, la #colonialité et moi

    On parle souvent des #écologies_décoloniales. On voit moins les #écologies_coloniales interroger leur propre colonialité. C’est ce qu’on va faire ici, en étudiant la colonialité dans le zéro déchet et les écologies de la #sobriété.

    #Colonial n’est pas un compliment. Et si j’étais du mauvais côté ? Si mon #écologie était une de ces écologies coloniales qui s’ignorent ? Plus j’y pense plus c’est crédible, plus je creuse plus ça devient évident. Dans ce billet, je tente de conscientiser la dimension coloniale du #zero_waste et des écologies similaires.

    Pour ça je vais dérouler les implicites du « point de vue zéro déchet » et montrer ce qu’ils ont de problématique. L’idée est de partir du #zéro_gaspillage et d’arriver à la #décolonialité. J’essaie de baliser un parcours qui aide mes camarades écologistes à voir en quoi iels sont concerné⋅es par la #critique_décoloniale, de tracer un chemin que d’autres pourraient emprunter, sans forcément connaître cette pensée en amont.

    Je pars du zéro #gaspillage parce que c’est là où je suis, ce que je connais le mieux, mais la colonialité que je découvre concerne l’écologie de façon beaucoup plus large.

    Des écueils et une méthode

    Mais il y a des écueils. En tant qu’européen blanc issu d’une famille de colons1 je suis mal placé pour comprendre les questions de colonialité et de #racisme. Bénéficier d’avantages dans un système de pouvoir produit de l’#ignorance chez les dominant·es, une incapacité à reconnaître des choses évidentes du point de vue des dominé⋅es2.

    À supposer que je surmonte cet obstacle, je ne suis toujours pas légitime. En abordant ces sujets, je risque d’invisibiliser la voix de personnes plus compétentes que moi et sur qui s’appuie ma réflexion. Même si j’identifie des limites réelles à l’approche zéro gaspillage, je ne suis pas expert en #décolonialité.

    Alors pourquoi parler du sujet ? D’abord parce qu’on n’avancera jamais si j’attends de me sentir à l’aise pour discuter de racisme et de colonialité. Mon écologie est d’une #blanchité aveuglante : étudier sa colonialité est une façon d’adresser une partie du problème. Ensuite, parce que je ne prétends pas produire un discours scientifique ou exhaustif. Je présente un témoignage, un parcours de conscientisation personnel, limité et imparfait.

    Dans les paragraphes qui suivent, j’aborde un à un des aspects du zéro déchet. Pour chaque aspect j’émets une critique, puis je la rattache à une facette de la colonialité. C’est cette dernière qui donne une unité aux défauts présentés ici.

    Un « nous » d’humanité générale

    Préserver « nos #ressources », changer « nos modes de productions », réduire « nos #déchets » : les discours zero waste utilisent régulièrement le possessif « #nos ». Ce n’est pas un usage fréquent, mais il n’est pas anecdotique. On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à « ne pas faire de nos ressources des déchets3 » (je souligne).

    Mais qui est derrière ces possessifs ? À quel « #nous » renvoient ces expressions ? Je ne crois pas qu’ils ciblent un groupe limité de personnes physiques, des gens qu’on pourrait compter. C’est un « nous » général, qui désigne un ensemble plus abstrait. Selon moi, il englobe toute l’humanité.

    Puisque le zéro déchet pense à l’échelle mondiale, qu’il s’intéresse à l’#intérêt_commun et est anthropocentré, son horizon semble bien être celui de l’#humanité. J’en fais l’expérience dans mes propres textes, quand j’écris « nos besoins », « notre situation » ou « notre planète » dans les articles précédents.

    Un point de vue de nulle part

    Mais les écologistes qui tiennent ces discours en France ne représentent pas toute l’humanité. Ils et elles sont situées sur toute une série de plans : social, économique, géographique… Avec ce « nous », iels endossent un point de vue désitué et désincarné, qui ne correspond à personne. Ce faisant, iels invisibilisent leur propre situation d’énonciation concrète et oublient son impact sur leurs façons d’agir et leur rapport au monde.

    Dans un mouvement inverse, iels invisibilisent la pluralité des voix et la diversité des points de vue au sein des groupes humains. En prétendant que leur voix est universelle, capable d’exprimer celle de « l’humanité », ces écologistes minorent la place des #désaccords, des #conflits et des #hiérarchies entre êtres humains.

    Ce double mouvement n’est possible que pour des personnes habituées à être légitimes, écoutées, à bénéficier d’avantages au sein d’un #système_de_pouvoir. Elles ne perçoivent pas ce que leur position a de singulier et ne s’étonnent pas que leur voix puisse énoncer des normes valables partout. Cette attitude semble correspondre à une facette de la colonialité, qui véhicule un #universalisme, voire un #universalisme_blanc.

    L’illusion d’une #humanité_unie

    Tout se passe comme si l’appartenance à la même espèce créait un lien fort entre les humains, que de ce simple fait, chaque membre de l’espèce avait des intérêts communs ou convergents. De quoi toutes et tous « nous » réunir dans même groupe : l’humanité.

    Les êtres humains auraient collectivement un intérêt commun à maintenir un climat stable et biodiversité abondante. Chacun⋅e aurait une bonne raison, même indirecte ou lointaine, d’agir dans ce sens. Par exemple, si je ne veux pas souffrir d’une chaleur mortelle lors de canicules intenses et fréquentes. Ou si j’ai peur que des guerres pour les ressources en eau, en terres fertiles, en ressources énergétiques ou en métaux adviennent sur mon territoire.

    Mais est-ce vraiment ce qu’on constate ? Partout les #intérêts_divergent, y compris dans des petits groupes. Qui a vraiment les mêmes intérêts que sa famille, ses ami⋅es ou ses collègues ? Plus le collectif est large, moins on trouve d’unité, d’uniformité et d’intérêts partagés. Les liens qu’on y découvre sont faibles, indirects et peu structurants. Chercher des #intérêts_convergents et significatifs à l’échelle de l’humanité semble largement illusoire.

    D’autant que certains ne sont même pas d’accord sur les limites de ce groupe. Qui compte comme un être humain ? Quand certains déshumanisent leurs ennemis en prétendant qu’iels sont des vermines. Que leur génocide n’en est pas un, puisqu’iels ne sont même pas « humains ». Qu’on peut en faire des esclaves, les dominer et les tuer « comme des animaux », puisqu’iels ne sont ne sont pas comme « nous ».

    Une faiblesse militante

    Pour la géographe #Rachele_Borghi, croire que nous somme toustes « dans le même bateau » est un des symptômes de la colonialité (Décolonialité & privilège, p. 110). Et c’est bien de ça qu’il s’agit : les écologies de la sobriété semblent croire que nous partageons la même situation critique, toustes embarqués dans un seul bateau-planète.

    Cette vision explique en partie l’insistance du zéro gaspillage sur la #non-violence et la #coopération. Le mouvement pousse à voir ce qui rapproche les personnes, ce qu’elles ont à gagner en collaborant. Il regarde l’intérêt général, celui qui bénéficie à « tout le monde », sans considération de #race, de #classe, de #genre, et ainsi de suite. Il passe un peu vite ce que chaque groupe a à perdre. Il ignore trop facilement les inimitiés profondes, les conflits irréconciliables et les #rapports_de_force qui traversent les groupes humains.

    Cette attitude constitue une véritable faiblesse militante. Faute d’identifier les tensions et les rapports de force, on risque d’être démuni lorsqu’ils s’imposent face à nous. On est moins capable de les exploiter, de savoir en jouer pour faire avancer ses objectifs. Au contraire, on risque de les subir, en se demandant sincèrement pourquoi les parties prenantes refusent de coopérer.

    Le spectre de l’#accaparement_des_ressources

    Plus profondément, un tel point de vue active un risque d’accaparement des #ressources. Si on pense parler au nom de l’humanité et qu’on croît que tous les êtres humains ont objectivement des intérêts convergents, il n’y a plus de conflits sur les ressources. Où qu’elles soient sur Terre, les #ressources_naturelles sont « nos » ressources, elles « nous » appartiennent collectivement.

    En pensant un objet aussi large que « l’humanité », on évacue la possibilité de conflits de #propriété ou d’#usage sur les ressources naturelles. L’humanité est comme seule face à la planète : ses divisions internes n’ont plus de pertinence. Pour assurer sa survie, l’humanité pioche librement dans les ressources naturelles, qui sont au fond un patrimoine commun, quelque chose qui appartient à tout le monde.

    Dans cette perspective, je peux dire depuis la France que j’ai des droits4 sur la forêt amazonienne au Brésil, car elle produit un air que je respire et abrite d’une biodiversité dont j’ai besoin. Cette forêt n’appartient pas vraiment à celles et ceux qui vivent à proximité, qui y ont des titres de propriété, ou même à l’État brésilien. C’est un actif stratégique pour l’humanité entière, qui « nous » appartient à tous et toutes.

    Sauf que rien ne va là-dedans. À supposer qu’on ait tous et toutes des droits sur certains #biens_communs, ça ne veut pas dire qu’on ait des droits équivalents. La forêt amazonienne m’est peut-être utile, dans un grand calcul mondial très abstrait, mais ce que j’en tire est infime comparé à ce qu’elle apporte à une personne qui vit sur place, à son contact direct et régulier.

    Les ressources naturelles sont ancrées dans des territoires, elles font partie d’écosystèmes qui incluent les humains qui vivent près d’elles. « Tout le monde » n’est pas aussi légitime à discuter et décider de leur avenir. N’importe qui ne peut pas dire que ce sont « ses » ressources, sans jamais avoir été en contact avec.

    Une attitude de colon

    Croire l’inverse, c’est faire preuve d’une arrogance crasse, adopter l’attitude d’un colon, qui arrivant de nulle part dit partout « Ceci est à moi » sur des terrains exploités par d’autres. Il faut une assurance démesurée, un sentiment de légitimité total, pour dire « nos ressources » en parlant de celles qui sont littéralement à autrui.

    Les écologistes qui adoptent ce point de vue ne semblent pas conscient⋅es que leur vision fait écho à des #logiques_prédatrices qui elles aussi, se sont parées de discours positifs et altruistes à leurs époques. Après la mission civilisatrice, la #mission_écologique pourrait prendre le relais. On ne viendrait plus exploiter les richesses des colonies pour l’Europe, mais protéger les ressources naturelles pour l’humanité. Un risque d’autant moins théorique qu’on a déjà évoqué les ambiguïtés et l’utilitarisme du zéro déchet.

    L’#impensé_colonial se manifeste aussi par une absence d’inversion des rôles. On pense le monde comme plein de ressources pour « nous », mais on ne pense jamais « chez soi » comme une ressource pour les autres. Quand on parle de l’épuisement des ressources en sable, on n’imagine pas renoncer aux plages françaises pour satisfaire les besoins d’autres pays qui veulent fabriquer du béton.

    Le « nous » d’humanité générale éclate en morceaux : son caractère fictif devient manifeste. Mis face à une #prédation qui touche à des ressources situées sur notre #territoire, nous, Français⋅es, cessons de considérer que tout est un #bien_commun et que nos intérêts se rejoignent avec ceux du reste du monde. Les crises du climat, de la biodiversité et de l’eau n’ont pas disparues. Mais notre approche ne permet plus d’y pallier.

    Une approche individualiste et dépolitisante

    Un autre défaut de l’approche zéro gaspillage est son aspect individualiste. Le zero waste veut prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes, mais sa méthode d’action consiste à ne pas consulter les personnes. On s’informe sur ce qui leur arrive, sur leurs conditions de vie et de travail, mais on n’entre pas en contact avec elles. On veut agir pour ces personnes, mais sans devoir leur parler.

    Je vois trois dimensions à cette attitude. D’abord, une telle discussion est matériellement impossible : il y a trop de parties prenantes dans la production mondiale. L’ambition de toutes les prendre en considération est vouée à l’échec. Ensuite, une écologie qui imagine prendre en compte l’intérêt de toute l’humanité n’a pas besoin de parler aux autres. Elle croit pouvoir se projeter dans leurs situations et connaître leurs intérêts. Enfin, un certain mépris de classe n’est pas à exclure. On n’a pas envie de parler à celles et ceux qu’on estime inférieur⋅es : les fréquenter rend visible la #domination et les #injustices dont on profite.

    Depuis ma situation individuelle, je tente d’agir pour les autres, mais sans construire de liens explicites, de relations bidirectionnelles. C’est tout l’inverse d’une approche collective et politique. Certes, la matière et le cycle de vie des objets créent un lien invisible entre les personnes, mais il en faut plus pour créer des solidarités concrètes – pas juste des relations économiques entre clients et fournisseurs.

    Alors que le zéro gaspillage est un projet politique, dont le concept central est intrinsèquement politique, j’ai l’impression qu’il a du mal à dépasser une approche individuelle, à construire de l’#action_collective et des #solidarités. Il reste en ça prisonnier d’une époque néolibérale où les modèles mentaux partent de l’individu, parfois y restent, et souvent y retournent.

    Un risque de #paternalisme

    L’approche zéro gaspillage comporte aussi un risque de paternalisme (https://plato.stanford.edu/entries/paternalism). Si on définit l’intérêt d’autrui sans échanger avec lui, sans écouter sa voix et ses revendications explicites, on va décider seul de ce qui est bon pour lui, de ce qui correspond à ses besoins. On va considérer comme dans son intérêt » des choix que la personne rejetterait, et rejeter des choix qu’elle jugerait positifs pour elle. C’est précisément ce qu’on appelle du paternalisme : agir « dans l’intérêt » d’une personne, contre la volonté explicite de cette personne elle-même.

    Pensez aux travailleurs et travailleuses de la décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie au Ghana (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agbogbloshie), qui sont interviewés dans le documentaire Welcom to Sodom (https://www.welcome-to-sodom.com). Iels expliquent que travailler là est là meilleure situation qu’iels ont trouvé, que c’est pire ailleurs : pas sûr qu’iels soient enthousiastes à l’idée d’une réduction globale des déchets. Certes, leur environnement serait moins pollué, leur santé moins en danger, etc. mais leur source de revenu disparaîtrait. Une écologie qui minore les désaccords, la diversité des points de vue et les conflits possibles montre encore une fois ses limites.

    Ce risque de paternalisme rejoint la question de la colonialité. Les Européens et les Européennes ont une longue tradition de hiérarchisation des races, qui met les blancs en haut et les personnes colonisées non-blanches en bas. Les personnes qu’on envahit, domine et tue sont présentées comme incapables de savoir ce qui est bon pour elles. Mais le colonisateur « sait ». Il est prêt à « se sacrifier » pour l’intérêt de ces peuples, qui « ne lui rendent pourtant pas ». Un tel point de vue s’exprime notoirement dans le poème raciste et colonialiste de l’écrivain Rudyard Kipling, Le fardeau de l’homme blanc (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fardeau_de_l%27homme_blanc).

    Mais n’est-ce pas quelque chose de similaire qu’on entend, quand j’écris dans l’article précédent (https://blog.whoz.me/zerowaste/le-point-de-vue-zero-dechet) que le zéro gaspillage consiste à mettre son intérêt direct en retrait, au profit de celui d’une personne plus loin dans la chaîne de production ? Le mépris s’est (peut-être) effacé, mais le discours sur le sacrifice altruiste est toujours là.

    Une position centrale qui interroge

    Avec la sobriété, les écologistes occidentaux trouvent une narration qui leur donne une place centrale, positive et active dans la lutte contre les injustices climatiques. Ce sont elles et eux qui proposent d’engager les sociétés contemporaines vers un #futur_désirable. Iels produisent des idées et expérimentent des pratiques qu’iels appellent à devenir la norme (#réemploi, #réparation, etc.). À la fois innovantes, précurseures, bienveillantes, ces personnes n’ont presque rien à se reprocher et plus de raison de se sentir coupables.

    Mais on devrait interroger une #narration qui vous donne la meilleure place, légitime vos choix et vos actions, sans jamais leur trouver d’aspects négatifs. Un tel #discours semble trop parfaitement bénéficier à celui ou celle qui s’y retrouve pour ne pas éveiller un soupçon.

    Je peine à ne pas voir dans la sobriété une sorte de version non-interventionniste du « #sauveur_blanc 5 ». Au lieu de prendre l’avion pour aller « aider » des enfants pauvres dans un pays du Sud, on « agit » à distance, par des effets indirects, incertains, et à moyen terme.

    On s’épargne l’aspect grossièrement raciste et paternaliste d’un « #tourisme_humanitaire » qui intervient sur place, perturbe les dynamiques locales, et laisse les conséquences à gérer à d’autres. Mais cet horizon d’agir de chez soi pour les dominés me semble prolonger des logiques similaires. On passe au sauveur « sans contact », qui sauve par un ruissellement de sobriété.

    On reste dans l’idée de porter secours aux « victimes » d’un système… dont on est l’un des principaux bénéficiaires. Un système construit par son pays, ses institutions, voire ses ancêtres… Et qui nous fabrique par notre éducation et nos socialisations.

    Des logiques d’#appropriation

    D’autant que les écologistes de la sobriété font preuve d’attitudes questionnables, qui tranchent avec leurs postures altruistes. Si j’ai les moyens d’acheter neuf, mais que je choisis l’occasion, je fais une excellente affaire, bien au-delà de l’intention écologique. On peut voir ça comme une façon pour un riche de récupérer des ressources peu chères, qui auraient sinon bénéficié à d’autres catégories sociales.

    En glanant Emmaüs et les #recycleries solidaires, les riches écolos s’introduisent dans des espaces qui ne leur étaient pas destinés au départ. Leur pouvoir économique peut même déstabiliser les dynamiques en place. Emmaüs s’alarme de la baisse de qualité des dons reçus, les objets de valeur étant détournés par des nouveaux #circuits_d’occasion orientés vers le profit ou la #spéculation (#Vinted, néo-friperies « #vintage », etc.).

    Par ailleurs, la façon dont les écologistes de la sobriété se réapproprient des pratiques antérieures questionne. Éviter le gaspillage, emprunter plutôt qu’acheter, composter, réparer, consigner : ces pratiques n’ont pas été inventées par le zéro déchet. L’approche zero waste leur donne surtout une nouvelle justification, une cohérence d’ensemble, et les repositionne au sein de la société.

    Des pratiques anciennement ringardes, honteuses, ou marginales deviennent soudainement à la mode, valorisées, et centrales quand des privilégié·es s’en emparent. L’histoire de ces usages est effacée, et les écolos les récupèrent comme marqueurs de leur groupe social. Une logique qui rappelle celle de l’#appropriation_culturelle, quand un groupe dominant récupère des éléments d’une culture infériorisée, les vide de leur signification initiale et en tire des bénéfices au détriment du groupe infériorisé.

    Une vision très abstraite

    Ma dernière critique porte sur le caractère très abstrait du zéro gaspillage. Les concepts centraux du mouvement présentent un fort niveau d’#abstraction. J’ai détaillé le cas du « gaspillage », mais on peut aussi évoquer les idées de « ressource » ou de « matière ».

    Une « #ressource » n’est pas vraiment une réalité concrète : le mot désigne la chose prise comme moyen d’un objectif, intégrée à un calcul utilitaire qui en fait une variable, un élément abstrait. La « #matière » elle-même relève d’une abstraction. Ce n’est pas un composé précis (de l’aluminium, de l’argile, etc.), mais la matière « en général », détachée de toutes les caractéristiques qui permettent d’identifier de quoi on parle exactement.

    Les dimensions géopolitiques, économiques et sociales liées à une « ressource » naturelle particulière, ancrée dans un territoire, sont impensées. Paradoxalement le zéro déchet insiste sur la matérialité du monde via des concepts qui mettent à distance le réel concret, la matière unique et spécifique.

    Le zéro déchet mobilise aussi ce que lea philosophe non-binaire #Timothy_Morton appelle des #hyperobjets : « l’humanité », la « planète », le « climat », les « générations futures »… Ces objets s’inscrivent dans un espace gigantesque et une temporalité qui dépasse la vie humaine. Ils sont impossibles à voir ou toucher. Quand on parle de « l’humanité » ou de « la planète », on cible des choses trop grosses pour être appréhendées par l’esprit humain. Ce sont des outils intellectuels inefficaces pour agir, qui mènent à une impasse politique.

    Cette fois-ci, le lien à la colonialité m’apparaît mois clairement. Je saisis qu’il y a un lien entre ces abstractions et la modernité intellectuelle, et que la #modernité est intimement liée à la colonisation. J’ai déjà parlé de la dimension calculatoire, optimisatrice et utilitariste du zéro déchet, mais la connexion précise avec la colonialité m’échappe6.

    Balayer devant sa porte

    Bien sûr, tout ce que je dis dans ce billet vaut aussi pour mon travail et les articles précédents. Mes critiques concernent autant le zéro déchet en général que la manière spécifique que j’ai de l’aborder. La colonialité que je reconnais dans le zero waste ne m’est pas extérieure.

    Et encore, ma position sociale et raciale font que je passe forcément à côté de certaines choses. Je sais que mes textes sont marqués de colonialité et de blanchité, par des aspects que je ne perçois pas, ou mal.

    Alors que la blanchité de l’écologie est le point de départ de ma réflexion, j’ai échoué à penser directement le lien entre suprématie blanche et sobriété. Cette réflexion sur la colonialité pourrait n’être qu’un détour, un moyen de ne pas aborder le problème, en en traitant un autre.

    Dans l’impasse

    Le système économique que le zéro gaspillage nous fait voir comme absurde a une histoire. Il est l’héritier de la colonisation du monde par l’Europe depuis le 15e siècle. Il naît d’un processus violent, d’exploitation et de #dépossession de personnes non-blanches par les européens. Son racisme n’est pas un aspect extérieur ou anecdotique.

    Une écologie qui veut sérieusement remettre en cause ce système ne peut pas être composée que de personnes blanches. Au-delà de ses « bonnes » intentions7, une #écologie_blanche est condamnée à reproduire des logiques de domination raciale et coloniale. En ne prenant pas en compte ces dominations, elle prolonge les façons de faire et de penser qui ont conduit à la crise climatique.

    Mais il ne suffit pas de vouloir une écologie décoloniale et antiraciste : il faut comprendre le problème avec l’écologie qui ne l’est pas. C’est ce j’ai tenté de faire dans cet article, malgré ma compréhension limitée de ces sujets. Le risque d’être imprécis, insuffisant, ou même erroné m’a semblé plus faible que celui ne pas en parler, ne pas ouvrir la discussion.

    Et pour qu’elle continue, je vous invite à vous intéresser à celles et ceux qui m’ont permis de recoller les morceaux du puzzle, de reconnaître un motif colonial dans le zéro gaspillage. Ils et elles ne parlent jamais de zéro déchet, rarement d’écologie, mais sans leurs apports, cet article n’existerait pas.

    En podcast

    Kiffe ta race (Rokhaya Diallo, Grace Ly)
    Le Paris noir (Kévi Donat)
    Code Noir (Vincent Hazard)
    Des Colonisations (Groupe de recherche sur les ordres coloniaux)
    Décolonial Voyage (Souroure)
    Décoloniser la ville (Chahut media)
    Isolation termique (Coordination Action Autonome Noire)
    Je ne suis pas raciste, mais (Donia Ismail)

    En livre & articles

    L’ignorance blanche (Charles W. Mills)
    Décolonialité & Privilège (Rachele Borghi)
    Amours silenciées (Christelle Murhula)
    La charge raciale (Douce Dibondo)
    La domination blanche (Solène Brun, Claire Cosquer)
    Le racisme est un problème de blancs (Reni Eddo-Lodge)
    Mécanique du privilège blanc (Estelle Depris)
    Voracisme (Nicolas Kayser-Bril)

    En vidéo

    Histoires crépues

    Notes

    Mes grands-parents et mon père naissent dans le Protectorat français de Tunisie. Ma famille quitte la Tunisie six ans après l’indépendance, lors de la crise de Bizerte. ↩︎
    J’hérite de cette idée générale de sa version spécifique proposée par Charles W. Mills dans son article L’ignorance blanche. ↩︎
    On retrouve cette idée dans Recyclage, le grand enfumage en 2020, même si la formulation de Flore Berligen (p. 15) est plus subtile. À l’inverse, cet article de 2015 reprend littéralement la formule. ↩︎
    Pas au sens de « droit » reconnu par un État ou une structure supra-nationale. C’est un droit au sens de revendication légitime, qui possède une valeur impersonnelle et qui mérite d’être prise en compte par tous et toutes, indépendamment de qui formule cette revendication. C’est un usage du mot « droit » qu’on retrouve en philosophie. ↩︎
    Toutes les personnes qui font du zéro déchet et prônent la sobriété ne sont évidemment pas blanches. Mais vu la quantité de blancs et de blanches dans le mouvement, on ne peut pas faire abstraction de cette dimension pour réfléchir à cette écologie. ↩︎
    Ma copine me souffle que le lien est simple : tout notre système intellectuel (politique, épistémologique, etc.) est produit par des colonisateurs. Il accompagne et légitime la colonisation. Même si je suis d’accord, c’est trop long à détailler à ce stade de l’article. ↩︎
    N’oubliez pas : le racisme n’est jamais une question d’intention. Ce sont les effets concrets et la domination qui constituent un acte comme raciste, pas l’intention de la personne qui le commet. ↩︎

    https://blog.whoz.me/zerowaste/il-ne-suffit-pas-de-vouloir-une-ecologie-antiraciste-le-zero-dechet-la-col
    #dépolitisation #individualisme #innovations #second_hand

  • #Anouk_Grinberg : “Les hommes rigolent derrière l’enceinte de l’#impunité. Ça suffit.”

    Avec “#Respect”, Anouk Grinberg fait face au système qui a tenté de la détruire. D’une voix forte et claire, elle analyse les mécanismes qui permettent aux #violences_sexuelles et psychologiques de se produire et de se reproduire.

    Dans un monde qui compte sur le silence des victimes pour faire perpétuer sa violence, prendre la parole est un acte politique. La comédienne Anouk Grinberg signe Respect, un texte court, incisif, qui décrit avec une grande clarté la manière dont s’organise l’omerta. Partant de son propre vécu, elle raconte ce que cela fait, dans la tête et dans la chair, lorsque l’on a porté atteinte à notre intimité.

    “Je pense que sans le mouvement #MeToo, je ne me serais jamais réveillée de cette espèce d’insensibilisation que je me suis imposée pour survivre aux agressions qui ont jalonné ou percé ma vie. Il y a un mouvement très vertueux et assez fantastique qui se passe en ce moment autour des femmes et des relations entre hommes et femmes. J’avais l’impression que mon histoire pouvait apporter une bûche au feu. Ce feu n’est pas dévastateur, au contraire, il est là pour réparer.”

    “Je raconte mon histoire, mais je sais qu’en racontant mon histoire, je parle d’un « nous ». Je parle de millions de femmes, si ce n’est de milliards, qui sont agressées plus ou moins violemment, parfois très violemment, et qui, à la suite de ça, sont brisées à jamais, et se terrent dans un silence qui est le propre des crimes sexuels.”

    Elle poursuit : “C’est ce que je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’il y a avec ce putain de crime ? Comment ça se fait que les victimes sont coupables et que les coupables sont innocents ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et qui, évidemment, est le travail inconscient de la société ou des familles qui fabriquent le déni, qui fabriquent l’omerta. Quels que soient les viols ou les violences par lesquels on est passé, c’est à la femme d’avoir honte, c’est à la femme de se taire, c’est à la femme de ravaler son envie de mourir. Il faut que les hommes comprennent que quand ils nous touchent de force, quand ils nous violent, ils nous tuent. On a beau être vivant encore, on a beau marcher dans les rues, travailler, avoir des maris, des enfants, quelque chose est mort en nous. Et eux ils rigolent. Ils rigolent derrière l’enceinte de l’impunité. Et ça suffit.”

    A travers le récit de cette trajectoire individuelle intrinsèquement liée à la violence, elle fait le portrait d’une société impuissante à regarder en face sa propre brutalité. Prenant l’exemple du cinéma de Bertrand Blier, dont elle fût l’un des visages dans les années 90, Anouk Grinberg dénonce l’hypocrisie qui consiste à refuser de voir qu’en fait et place d’art subversif ce que nous avons célébré - et continuons parfois de défendre - est l’expression d’une jouissance à abimer les femmes.

    “Si des gens regardent « Mon homme », je voudrais qu’ils sachent que c’est un film de torture. Je ne voulais pas le faire. Blier, quand je l’ai connu, je ne connaissais rien de son cinéma, je n’avais jamais vu ses films. Il m’a accueillie dans son monde avec un tel enthousiasme que j’ai cru que c’était de l’amour. En fait, c’était un ogre. Très vite, je suis devenue sa chose, sa muse. Être la muse, c’est être l’objet des délires d’un homme. C’est être encerclé par le regard d’un homme qui fait de vous son fantasme. Et vous n’avez rien le droit d’être d’autre que ça.”

    “Blier était très fier de balancer sa misogynie au monde. Il a fait de l’humiliation des femmes un divertissement [...] C’est fou que la société entière ait applaudi ça. C’est dire à quel point il y a quelque chose de si archaïque, si ancien et si profond dans le dysfonctionnement des rapports entre les hommes et les femmes.”

    La suite est à écouter.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/anouk-grinberg-respect-8017184
    #VSS #viols #violences_psychologiques #livre #inceste #emprise #hantise #traumatisme #violence #honte #sidération #respect #pierre #amour #trahison #péché #silence #violences_conjugales #domination #soumise #agressions #identité #déni #omerta #hystérie #nausée #souvenir #mémoire #rage #mort #souffrance #mépris #cinéma #Bertrand_Blier #tragédie

    #podcast #audio

    • Anouk Grinberg : « Je suis un soleil plus fort que ce qu’on m’a fait »

      La comédienne révèle, pour la première fois, les violences sexuelles qu’elle a subies depuis l’enfance jusqu’à sa relation avec le réalisateur Bertrand Blier, décédé en janvier. Dans un livre à paraître jeudi, elle dépeint les dommages, irréparables, et l’espoir suscité par #MeToo.

      Anouk Grinberg est une voix qui porte, et qui compte. La comédienne soutient depuis des mois les plaignantes face à Gérard Depardieu. Elle était dans la salle d’audience lors du procès pour agressions sexuelles de l’acteur. Cette fois, c’est d’elle qu’elle parle.

      Dans un livre nerveux, sobrement intitulé Respect (Julliard, 2025), l’actrice et peintre révèle une vie marquée par les violences sexuelles. Pendant l’enfance d’abord, avec un viol à l’âge de 7 ans commis, dit-elle, par un beau-père de substitution qu’elle « adorait », avant un inceste à 12 ans. Cela ne s’est plus vraiment arrêté ensuite, à l’exception de ces dernières années – elle partage aujourd’hui sa vie avec le mathématicien Michel Broué.

      Anouk Grinberg raconte un #continuum_de_violences sur les plateaux de cinéma ou de théâtre, quasi quotidiennes. Elle évoque surtout, pour la première fois publiquement, sa relation pendant plusieurs années, durant les années 1980 et 1990, avec le réalisateur Bertrand Blier, décédé au mois de janvier. Elle l’accuse de violences conjugales, d’emprise, dans la vie privée comme au cinéma.

      Le constat est accablant, et lui ne peut plus répondre. Seuls les livres de Blier et ses films sont encore là, souvent empreints de scènes violentes et de propos sexistes.

      L’actrice a longuement hésité avant de parler. Elle a eu besoin de temps. #MeToo,« le travail des journalistes et notamment de Mediapart », les témoignages d’autres femmes, l’ont aidée à mettre les mots. À comprendre que ce n’était « pas de [s]a faute ». L’an dernier, elle est tombée malade, « un cancer grave » ; elle a voulu tout dire.

      Mediapart a alors entamé une série d’entretiens avec Anouk Grinberg. « Vous m’avez proposé de réfléchir sur la période Blier, et pourquoi j’avais consenti à ma propre destruction et mon #humiliation pendant toutes ces années », raconte Anouk Grinberg. Mais la comédienne n’était pas encore prête : « Je vivais encore sous le régime de l’omerta qu’on m’avait imposé depuis tant d’années, celle du milieu du cinéma, celle de ma famille. » Et puis, elle avait besoin de mettre ses mots à elle, de reprendre le contrôle de sa vie, de ce qu’on lui avait volé petite. Anouk Grinberg a écrit un livre.

      « Si ce que moi j’ai dû traverser peut permettre à d’autres de mieux résister, tant mieux », nous confie-t-elle. Avant de dire, d’un ton bravache : « Je m’attends à des calomnies, à des agressions verbales et, en même temps, je suis dans une position confortable. Car moi, je dis la #vérité. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/020425/anouk-grinberg-je-suis-un-soleil-plus-fort-que-ce-qu-m-fait
      #sexisme #terreur #violences_conjugales #solidarité #sororité #vérité #guérison #réparation #survivante #mensonge #soleil

  • Horizon Migration
    https://radioparleur.net/2025/04/03/horizon-migration

    Horizon Migration est un #Podcast qui retrace, à travers des témoignages, les parcours migratoires jusqu’en Guyane française. Vous entendrez les trajectoires de Samir, Manou, Monsieur Nillus, José Luis, Óscar et Muhi Aldin. Ils expliquent leurs combats pour fuir leur pays, obtenir l’asile, supporter l’enfermement, trouver un travail ou des papiers en règle. Un podcast en […] L’article Horizon Migration est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Antifascisme #antiracisme #cimade #Lutte #Migrations #Solidarité #Témoignage

  • À Aubervilliers, la solidarité entre commerçants et glaneurs menacée - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/reportages/a-aubervilliers-la-solidarite-entre-commercants-et-glaneurs-menacee

    À l’origine, #glaner consistait à ramasser les fruits tombés après la moisson. Cette pratique, légalisée en France depuis le Moyen Âge, perdure encore aujourd’hui. Que ce soit dans les champs à la campagne ou sur les marchés en ville, « le geste est le même : les glaneurs se baissent pour ramasser. Il n’y a pas de honte, mais du tracas et du désarroi », observait Agnès Varda dans son documentaire Les Glaneurs et la Glaneuse (2000).

    [...]

    La plupart du temps, les gens glanent seuls et ce sont surtout des personnes âgées. Djimon, 67 ans, est vendeur dans la partie du #marché ouvert et vit ses derniers jours de travail. Il prépare en amont des sacs qu’il donne discrètement aux glaneurs pendant la vente. Djimon a noué une vraie relation avec les glaneurs qui deviennent des habitués.

    « Quand je vois des gens de 80-85 ans qui viennent ramasser des #invendus par terre ou dans les poubelles, ça me fait de la peine. Alors, je leur dis de venir chez moi le matin. Je n’aime pas que des gens qui ont travaillé toute leur vie aient un pouvoir d’achat si limité. Je leur donne discrètement des carottes, des pommes de terre, des oignons… Je remplis leurs cadis. Ils sont très contents et moi, je suis encore plus content qu’eux. Je le fais de très bon cœur ! », confie le marchand.

    Une solidarité mise à mal par un arrêté municipal
    Cette solidarité informelle est mise à mal depuis plus d’un mois à cause d’un arrêté de la mairie : la vente est interdite après 13h30 pour les commerçants extérieurs et 14 heures pour les commerçants intérieurs, au lieu des 16h30 avant le règlement. « On doit vraiment se dépêcher de remballer la marchandise. Sinon, on risque une amende de 1500 euros », déclarent deux vendeurs non loin du stand de Djimon.

    « On a toujours beaucoup de choses à donner. Et il faut bien que les plus nécessiteux mangent, quand même ! Mais en ce moment, on ne peut plus à cause de la #police qui patrouille plus tôt que d’habitude » se désolent-ils. Cet arrêté suscite l’indignation et l’incompréhension des vendeurs : elle nuit à la fois à leur économie, mais aussi à cette solidarité établie au profit des glanneurs.

    (nb on hésitera pas à lire davantage que l’extrait qui précède)

    Santé mentale : la maire d’Aubervilliers [Karine Franclet, UDI] annonce son retrait temporaire de la vie politique pour se préserver
    https://www.liberation.fr/politique/sante-mentale-la-maire-daubervilliers-annonce-son-retrait-temporaire-de-l

    Projets de rénovation urbaine, arrivée de la prolongation de la ligne 12 du métro, faits de délinquance, installation du campement de consommateurs de crack…. ces dernières années, la ville a eu à gérer plusieurs dossiers. Bien que collée à Paris et son XIXe arrondissement, #Aubervilliers reste une ville très populaire qui doit faire face à un haut taux de #pauvreté, de 42 % d’après les dernières données disponibles de l’Insee (2021), chiffre qui la classe devant toutes les communes de Seine-Saint-Denis limitrophes de la capitale, de Saint-Ouen à Montreuil en passant par Saint-Denis et Pantin.

    #alimentation #récupération #survie #solidarité #Seine-Saint-Denis

  • [Énorme surprise] En France, l’effort de réarmement vient percuter les discussions sur les dépenses sociales
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/03/26/l-effort-de-rearmement-vient-percuter-les-discussions-sur-les-depenses-socia

    Le débat a été posé en des termes très directs par Julien Damon, professeur associé à Sciences Po. Dans un texte publié le 25 février sur le site Telos, il écrit que le système de protection sociale « pourrait être conduit à réduire la voilure afin que [la défense] monte en puissance ». (...) Le président de la République avait évoqué l’hypothèse de consacrer 5 % du produit intérieur brut (PIB) aux investissements militaires (contre 2 % aujourd’hui). Il avait ensuite précisé ne pas savoir si c’était le bon chiffrage, puis avait revu l’objectif à la baisse : « Autour de 3 % à 3,5 % » du PIB, avait-il dit, au Figaro, le 2 mars.

    Même si le saut à accomplir est moins important que celui envisagé au départ, il implique de dégager, à terme, plusieurs dizaines de milliards d’euros supplémentaires en faveur de nos armées. Une somme colossale qu’il s’avère ardu à trouver, les comptes publics étant délabrés. C’est la raison pour laquelle le poids des prestations sociales – correspondant à près d’un tiers de la richesse nationale – est, à nouveau, matière à interrogation et mis en regard avec les besoins de financement liés au réarmement. En cinquante ans, « nous avons divisé par deux nos dépenses de défense (de 4 % à 2 % du PIB), et multiplié par deux nos dépenses de retraites (de 7 % à 14 %) », souligne Antoine Foucher, directeur du cabinet de Muriel Pénicaud lorsque celle-ci était ministre du travail (mai 2017-juillet 2020), dans une tribune publiée le 5 mars par Les Echos. Et d’ajouter : « A l’abri du protectorat américain, nous avons préféré le confort à l’indépendance. »

    « Préserver notre modèle social »

    (...) l’exécutif a, jusqu’à maintenant, écarté l’éventualité de couper dans les systèmes de #solidarité. Ainsi, le 11 mars, à l’Assemblée nationale, la ministre de la santé, Catherine Vautrin, a promis que le gouvernement entendait « préserver notre modèle social », en réponse à une question sur la consolidation des forces françaises. Mais le pouvoir en place mentionne de plus en plus ouvertement une autre piste : « travailler plus », comme l’a clamé le ministre de l’économie, Eric Lombard, le 21 février sur RTL. Sa collègue en charge du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, pousse dans le même sens. « Nous devons travailler davantage en relevant nos taux d’activité et d’emploi », plaide-t-elle dans une tribune publiée, le 21 mars, par Le Monde.

    Cette position s’inspire d’un raisonnement développé par des #économistes. Lorsque le nombre de personnes en poste progresse, il y a, à terme, plus de salaires distribués – donc davantage de cotisations sociales collectées – et plus de biens et de services produits, ce qui se traduit, en définitive, par un surcroît de rentrées de prélèvements obligatoires. « On dégage des moyens par le travail, c’est pour ça qu’il faut être dans la quête de l’emploi pour tous, avec toute la richesse que ça amène », estime Stéphane Viry, député (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) des Vosges. Son collègue de Meurthe-et-Moselle, Thibault Bazin (Les Républicains), qui est rapporteur de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, va un tout petit peu plus loin : « Si on améliore notre taux d’emploi, si on diminue des charges de structure redondantes de notre administration, si on lutte mieux contre les #fraudes, on augmentera nos recettes tout en réduisant intelligemment les dépenses », avance-t-il, en faisant valoir que l’ensemble de ces solutions permettra de financer la protection sociale « ET » l’effort de défense.

    Pour tirer vers le haut la proportion d’individus en #emploi, les politiques publiques peuvent cibler plusieurs catégories de la population, comme l’a remis en évidence une étude du Conseil d’analyse économique diffusée le 4 mars. Sont ainsi visés les seniors, les jeunes, les salariés peu qualifiés et les femmes. Mais c’est sur les personnes ayant atteint ou franchi l’âge de 60 ans que l’accent doit être mis, affirme M. Foucher au Monde. « Le levier le plus puissant reste celui de la durée du travail dans la vie », plaide-t-il. D’après lui, il ne faut pas remonter l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 64 ans par la réforme de 2023, car ce serait « injuste », mais un allongement de la durée de cotisation requise pour être éligible à une pension à taux plein lui « semble inévitable ».

    « Une forme d’alarmisme »

    De tels scénarios créent de l’effervescence car ils percutent les discussions lancées depuis le 27 février entre les syndicats et le patronat au sujet de notre système par répartition. Les organisations de salariés ne veulent pas entendre parler d’un durcissement des règles sur les #retraites et elles cherchent même à remettre en cause celle sur les 64 ans, en abaissant l’âge de départ. En outre, les actions pour augmenter le #taux_d’emploi présentent des limites, selon l’économiste Michaël Zemmour, qui fait référence aux réformes conduites depuis une quinzaine d’années pour transformer l’assurance-chômage, l’apprentissage et les régimes de pension. Malgré tous les changements intervenus, « l’économie française reste très peu dynamique », juge-t-il.

    Le débat, qui prospère depuis plusieurs semaines, doit être abordé avec distance, décrypte Nicolas Da Silva, enseignant-chercheur à l’université Sorbonne-Paris Nord. « Pour le moment, il est difficile de considérer que nous sommes ou que nous nous préparons à une économie de guerre », dit-il, en relevant qu’il n’y a eu que des annonces. Celles-ci évoquent certes une augmentation du budget alloué à la défense « mais sans que l’Etat accroisse significativement son rôle dans le fonctionnement de l’économie ou envisage de recourir à l’impôt ». Dès lors, enchaîne-t-il, « on peut émettre l’hypothèse d’une instrumentalisation de la menace pour poursuivre une politique intérieure qui est contestée ». L’idée qu’il faudrait procéder très rapidement à des choix budgétaires mais sans vraiment préciser pour quels investissements reflète « une forme d’alarmisme », complète Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales. « Cette rhétorique me paraît être une stratégie pour imposer des mesures douloureuses, poursuit-il. Son efficacité ne saute pas aux yeux car il serait compliqué de faire adhérer la population à une stratégie de réarmement fondée sur des coupes dans les droits sociaux et les services publics. »

    https://archive.ph/FxN12

    #Budget #Défense #Droits_sociaux

  • Récit du blocage d’Egis 14 mars contre le projet de CRA à #Nantes.
    https://nantes.indymedia.org/posts/141545/recit-du-blocage-degis-14-mars-contre-le-projet-de-cra-a-nantes

    Ce vendredi 14 mars, nous avons bloqué #Egis, entreprise responsable de la construction du projet de CRA à Nantes. C’est à la suite de plusieurs actions sur le site d’Egis que nous nous sommes retrouvé·es tôt ce matin pour bloquer les locaux d’Egis cette fois. Avant de commencer nous avons…

    #Antifascisme #Antiracisme #Solidarité #Local

  • Vote RN et racialisation de la solidarité
    https://laviedesidees.fr/Vote-RN-et-racialisation-de-la-solidarite

    Le welfare chauvinism, « chauvinisme du bien-être », désigne la tendance à soutenir les politiques sociales sous condition que celles-ci soient réservées aux seuls nationaux. Jusqu’à quel point cette catégorie peut-elle s’appliquer à l’électorat du Rassemblement national ?

    #Politique #solidarité #racisme #extrême_droite
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250311_faury.pdf

    • ... les électeurs du #RN ne s’éloignent pas de la gauche uniquement dans leur rapport à l’immigration et aux minorités ethno-raciales. Y compris sur des enjeux plus spécifiquement relatifs aux rapports entre classes sociales, cet électorat présente beaucoup d’attitudes qu’on pourrait qualifier de « workfaristes ». Le terme de workfare, venu des États-Unis, mais qui a essaimé depuis, permet de qualifier la « nouvelle norme de la mise au travail » qui « oblige les allocataires de l’aide sociale à travailler pour percevoir leur allocation » (Simonet, 2020 ; voir aussi Barbier, 2008). Désignant un ensemble de réformes du système d’assistance [6], la notion renvoie plus largement à une rhétorique et à une pensée « habituellement associées au répertoire libéral de protection sociale, qui dénoncent les effets désincitatifs des prestations sociales » (Palier, 2008), accompagnant le tournant rigoriste dans le contrôle des chômeurs et des pauvres (Vivès et al, 2023 ; Duvoux, 2012).

      #workfare_chauvinism #Félicien_Faury

  • #Commémoraction 2025, #Briançon :

    Au nom de quoi ?

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    Publié sur la page FB de Tous Migrants :
    https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/pfbid0xL1RrDg6Xt2NELwcgeHmasKY3Cq8nVJFRz2rLpkJFc5pdE6c3W1D5kfamFnBn4Jil

    #commémoration #frontière_sud-alpine #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #migrations #réfugiés #Hautes-Alpes #ni_oubli_ni_pardon #commémoraction_2025 #refoulements #violence #politiques_migratoires #montagne #maraudes #maraudes_solidaires #traque #solidarité #c'est_vous #réadmission #frontières #dissuasion #mise_en_danger #liberté_de_circulation

    ping @reka @_kg_ @isskein @karine4

  • Confinement : refaire le match - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Confinement-refaire-le-match

    Une petite musique commence à s’imposer à propos de la période : franchement, on a été cons de se laisser confiner. Et de refaire le match en oubliant des petits détails. Le système hospitalier « risquait » la saturation ? Non, il était bien saturé, des tris ont été effectués entre patient·es et des personnes sont mortes chez elles sans soins. Le Monde diplomatique sort une carte des pires pays où passer mars-mai 2020 ? Aucun lien de cause à effet n’est esquissé entre la surmortalité importante et la dureté du confinement, il semble que ce soient simplement deux trucs pénibles alors que le deuxième a dans certains pays été une conséquence du premier. Le confinement ressemble à les entendre à un exercice parfaitement arbitraire de manipulation des foules.

    On a été cons de se laisser confiner ? Parlez pour vous et parlez au présent.

    #santé #confinement #covid #Aude_Vidal #solidarité

  • #Calais : en appel, la #justice confirme l’#illégalité de l’#interdiction de #distribution_de_nourriture aux migrants

    La cour d’appel de Douai, saisie par l’État, a confirmé l’illégalité des arrêtés, pris par le préfet du Pas-de-Calais dès 2020, qui interdisaient aux associations de distribuer des repas aux migrants dans le centre-ville de Calais. La cour s’est ainsi alignée sur la décision du tribunal administratif de Lille, en octobre 2022.

    Après plus de quatre ans de batailles juridiques, les associations d’aide aux migrants ont finalement obtenu gain de cause. Jeudi 27 février, la cour d’appel de Douai, dans le nord de la France, a confirmé « l’annulation des arrêtés pris par le préfet du Pas-de-Calais à l’automne 2020 interdisant les distributions gratuites de boissons et denrées alimentaires en certains lieux de la commune de Calais », peut-on lire dans la décision de justice rendue publique lundi 3 mars.

    La cour s’aligne ainsi sur le jugement du tribunal administratif de Lille, qui en octobre 2022 avait déjà estimé que cette mesure était illégale. Mais l’État avait fait appel de cette décision.

    C’est donc désormais définitif : le préfet n’a pas le droit d’empêcher les associations de distribuer de la nourriture aux migrants à Calais.

    Ces arrêtés « portent atteinte à la #dignité_humaine »

    Dès septembre 2020, en pleine crise de Covid-19, la préfecture du Pas-de-Calais avait pris plusieurs arrêtés afin d’interdire aux associations non mandatées par l’État de fournir de l’eau et des repas aux exilés vivant à Calais. Les autorités avaient invoqué des « #troubles_à_l'ordre_public » et des « #risques_sanitaires » pour justifier cette disposition, mise en place pendant deux ans.

    Contestant la #légalité de cette décision, une dizaine d’organisations d’aide aux migrants - dont le Secours catholique, Médecins du Monde ou encore l’Auberge des migrants - avait saisi le tribunal administratif de Lille. Le tribunal avait alors jugé, en octobre 2022, que les interdictions édictées par les trois arrêtés préfectoraux de septembre, novembre et décembre 2020, « sont disproportionnées par rapport aux finalités poursuivies », notamment parce qu’elles affectent « les conditions de vie de populations particulièrement vulnérables ».

    La cour d’appel de Douai lui a emboité le pas fin février : elle « estime que les quelques faits isolés mis en avant par le préfet, sans liens avérés avec les distributions de denrées, ne suffisaient pas à caractériser des risques d’atteinte à la tranquillité publique justifiant leur #interdiction ».

    Par ailleurs, « s’agissant des #dépôts_sauvages de #déchets sur la voie publique, la cour relève que d’autres mesures comme la mise à dispositions de bennes à #ordures pouvaient y remédier alors d’ailleurs que les interdictions ne visaient que certaines zones ».

    Ces arrêtés « sont illégaux en ce qu’ils portent atteinte à la dignité humaine, protégée par le 1er alinéa du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 et par l’article 3 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales », insiste la cour d’appel de Douai.

    L’État est condamné à verser 4 000 euros aux associations requérantes.

    #Jurisprudence

    Cette mesure, sans cesse renouvelée jusqu’à la décision du #tribunal_administratif de Lille en 2022, avait soulevé l’indignation des associations d’aide aux migrants dès son annonce. « [Cela] s’inscrit, une fois de plus, dans une politique d’épuisement et de non-accueil des migrants en France, et plus particulièrement à Calais », avait alors déploré Antoine Nehr, de l’Auberge des migrants.

    En octobre 2019, la mairie de Calais avait aussi pris un #arrêté similaire. Mais le texte avait été annulé en justice en décembre de la même année. Le tribunal administratif de Lille avait en effet jugé la mairie « incompétente » pour prendre des arrêtés visant à interdire dans certains lieux les distributions de repas aux exilés, comme elle avait déjà tenté de le faire en mars 2017.

    La décision de la #cour_d'appel de Douai peut-elle empêcher l’adoption d’autres arrêtés du même type ? C’est ce que pense Me Patrice Spinosi, l’avocat des associations, pour qui cette affaire va faire « jurisprudence ». « Si la préfecture du Pas-de-Calais prend un nouvel arrêté, on en demandera la suspension par une action en référé sur le fondement de cette décision », avait-il déclaré en octobre 2022 à l’AFP.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63190/calais--en-appel-la-justice-confirme-lillegalite-de-linterdiction-de-d

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    septembre 2020 :
    Calais : maintien de l’interdiction de distribuer de la nourriture aux migrants
    https://seenthis.net/messages/878260

    #nourriture #solidarité #migrations #réfugiés #jurisprudence

  • Contre l’#obscurantisme d’extrême-droite, aux États-Unis comme ailleurs, nous défendons une #science inclusive, au service du bien commun

    Scientifiques en rébellion affirme sa #solidarité avec la campagne « #Stand_Up_for_Science » lancée aux USA et condamne les violentes #attaques contre les universitaires et chercheur·euses et contre plusieurs agences fédérales scientifiques, médicales, humanitaires et environnementales menée par le tandem Donald Trump – Elon Musk aux États-Unis. L’histoire nous rappelle que l’obscurantisme est un outil stratégique des régimes d’extrême-droite, qui muselle l’expression de l’esprit critique et bride l’autonomie des communautés scientifiques et intellectuelles (journalisme, enseignement, art, militantisme, syndicalisme…). C’est le danger que représentent ces régimes qui avait déjà amené notre collectif à se mobiliser lors de la campagne des législatives de 2024 en France.

    Aux États-Unis, le pouvoir en place montre sa volonté de faire disparaître des pans entiers de savoirs, de museler certains domaines scientifiques et de dénaturer les faits jusqu’à les ré-écrire. Cela passe par l’effacement de données, un lexique de termes proscrits pour toute demande de financement de projets de recherche, l’interdiction pour les collègues d’accéder à leurs bureaux et de communiquer avec des collaborateur·rices d’autres pays et avec les media, ou encore l’incitation à la dénonciation des collègues qui ne se plient pas aux diktats. En bref, la mise au pas d’instituts de recherche, d’enseignement, de santé et autres organismes publics. En France, les offensives contre les chercheur·euses et les institutions scientifiques, souvent alimentées par le gouvernement lui-même, se multiplient. Elles sont à ce stade moins spectaculaires mais procèdent d’une logique similaire et se déploient avec une violence d’autant plus déstabilisante qu’elle est plus sournoise : menaces sur l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) pour ne citer qu’eux, reculs multiples sur les normes environnementales et de santé, disqualification des universités, interdiction d’évènements académiques destinés à éclairer le contexte de la guerre à Gaza... Comme toutes les formes de violences, ces attaques nous éloignent d’une société apaisée et lucide, apte à débattre de manière constructive et éclairée, et capable de se mobiliser pour relever les défis qui permettront de maintenir une planète vivable pour toutes et tous.

    Le récit obscurantiste d’extrême-droite parvient malheureusement aujourd’hui à séduire à partir d’une recette nauséabonde, déjà éprouvée dans l’histoire : 1. Valorisation de la soumission à un pouvoir autoritaire, 2. Discriminations des minorités et rejet de tous les mouvements d’entraide, de solidarité et d’inclusion, 3. Négationnisme scientifique et criminalisation des lanceur·euses d’alerte – écologistes, scientifiques, féministes, etc., 4. Déni de l’action anthropique dans le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, allié à un techno-solutionnisme dystopique, destiné à préserver les intérêts économiques court-termistes d’une oligarchie.

    Scientifiques en rébellion revendique la nécessité pour nos sociétés de mobiliser des connaissances scientifiques plurielles, pour comprendre et accompagner avec prudence, précaution et humilité les transformations majeures et inédites que nous devons dès maintenant engager. Nous défendons avec force le dialogue entre sciences et société et refusons de nous laisser réduire à la caricature d’une caste de scientifiques arc-boutée sur un privilège symbolique et matériel menacé. Pour cela, en tant que scientifiques, il nous faut interagir plus et mieux avec la société civile, pour allier justice sociale et respect des limites planétaires et du vivant, en nous démarquant résolument des intérêts misanthropiques et écocidaires de quelques milliardaires de la tech, de l’agro-industrie ou du luxe… Ceux-ci ont des noms. Aux États-Unis, on trouve Elon Musk et d’autres patrons des GAFAM rangés derrière Donald Trump. En France, l’ambiance plus feutrée ne saurait dissimuler la menace. Elle est portée par un Vincent Bolloré ou un Pierre-Édouard Stérin, et par leurs soutiens politiques, qu’ils appartiennent à l’extrême-droite d’opposition comme Jordan Bardella, à ce qu’on peut qualifier d’extrême-droite de gouvernement comme Bruno Retailleau, ou encore aux libéraux de droite autoritaire comme Emmanuel Macron.

    Solidaires des scientifiques états-unien·nes et de toutes les personnes attaquées par un ordre néo-fasciste, nous appelons toutes les communautés scientifiques et celles qui les environnent (syndicats, établissements publics scientifiques, etc.) à entrer ensemble en résistance, pour garantir notre capacité à produire des connaissances, pour et en tant que bien commun, et endiguer la peste obscurantiste.

    https://scientifiquesenrebellion.fr/textes/positionnements/contre-l-obscurantisme-d-extreme-droite-aux-etats-unis-comm
    #recherche #scientifiques_en_rébellion #ESR #USA #Etats-Unis #lettre_ouverte

  • « Rentrer chez soi, c’est déjà une grande victoire » - Rami Abou Jamous
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/rentrer-chez-soi-c-est-deja-une-grande-victoire,8057

    Un récit déchirant : le franchissement du check point pour entrer à
    Gaza ville, la haie de ruines, l’immeuble encore debout malgré de sérieux dégâts, le comité d’accueil des voisins qui ont, impressionnante solidarité, nettoyé et bricolé quelques réparations.

    Quelques extraits bouleversants :

    Pour moi, le plus grand soulagement, c’est quand je suis entré dans notre chambre, et que je me suis allongé sur mon lit. Pour la première fois depuis un an et demi, nous n’allions pas dormir sur un matelas posé par terre. En face du lit, il y a une grande armoire à glace. C’était aussi la première fois depuis notre expulsion que je me voyais dans un miroir. Je ne me suis pas reconnu tout de suite dans cet homme vieilli, l’air fatigué, avec des cheveux blancs et des poches sous les yeux. Le reflet a provoqué un flash-back. J’ai rembobiné mentalement le film depuis le début, depuis le matin du 7 octobre 2023, jusqu’à notre retour aujourd’hui : notre fuite sous les balles des snipers israéliens, notre installation à Rafah dans un deux-pièces partagé avec une autre famille, puis de nouveau la fuite pour planter une tente à Deir-el-Balah où la vie devenait de plus en plus précaire, les amis et les membres de la famille tués par les bombes et les drones, et puis une dernière étape dans un autre appartement loué, la naissance de Ramzi, notre dernier-né, symbole de l’espoir… Walid aussi se regarde dans la glace. Lui, c’est la première fois de sa vie qu’il a conscience de se voir dans un miroir. Et c’est un sacré étonnement. Je le regarde à la dérobée. Il touche son visage, ses cheveux, ses mains, ses pieds, il se découvre lui-même.

    Sur les aspects matériels :

    Notre chambre a elle aussi été nettoyée de fond en comble par nos amis. Ils avaient remplacé les vitres, toutes cassées, par du nylon qui nous empêche malheureusement de bien profiter de la vue panoramique sur la mer. Walid regarde et dit : « Papa, tout est cassé ! Qui a fait ça ? » J’évite de parler des Israéliens, alors il trouve un coupable : « C’est la police ! »
    [...]
    Bien sûr, notre appartement n’est plus aussi confortable qu’avant. Sans électricité, les climatiseurs ne fonctionnent plus ni les deux grands écrans de télévision. Sans eau courante, on ne peut pas prendre une vraie douche dans les deux salles de bain avec jacuzzi. Nous avons tout de même de l’eau, Hassoun a mis un grand réservoir de 500 litres dans la cuisine avant notre arrivée. Merci à lui. C’est comme vivre dans un palais, mais un palais du Moyen-Âge. Heureusement, on a quand même une bouteille de gaz pour la cuisine, c’est un grand progrès par rapport au four en argile où l’on faisait parfois brûler des morceaux de plastique.

    Et cette conclusion :

    Mais rentrer chez soi, c’est déjà une grande victoire. Je pensais ne plus revoir notre foyer. Je m’attendais à un transfert vers l’étranger, je me disais que notre tour allait être détruite, comme presque toutes les autres. Nous avons eu beaucoup de chance.

    Cette première nuit, nous avons dormi dans notre grand lit, tous les trois ensemble, avec Walid au milieu. Nous avons dormi comme des bébés, d’ailleurs, même le bébé ne s’est pas réveillé toutes les demi-heures comme les nuits précédentes.

    Bien sûr, il y a toujours le bourdonnement des drones. Walid les pense toujours inoffensifs, comme je le lui ai fait croire. Il dit : « Papa, le drone va nous rendre visite, il va entrer dans notre appart. » Je lui réponds : « Oui, il va venir jouer avec toi, comme les oiseaux. »

    Ici, nous allons tourner la page de la guerre. Certes, il y aura toujours de la souffrance, de la non-vie, mais au moins nous sommes parmi les survivants de ce génocide. Et notre famille s’est agrandie. Nous sommes partis à trois, nous sommes rentrés à quatre. Nous avons réussi à nous en sortir, après avoir vécu des mois dans les pires conditions. Là encore, nous allons nous adapter. Mais Ramzi nous apporte la joie. Nous allons commencer cette nouvelle vie avec courage. Et nous allons relever tous les défis.

    #Gaza #résistance #résilience #solidarité
    #Israël #drones #ruines

  • A Lille, avec les glaneurs solidaires : « Mon kiff, c’est de donner à manger » – Libération
    https://www.liberation.fr/forums/a-lille-avec-les-glaneurs-solidaires-mon-kiff-cest-de-donner-a-manger-202

    « Jeter, c’est jeté ; donner, c’est mangé. » C’est le slogan de La Tente des glaneurs, qui récupère, à Lille, les invendus du marché, fruits et légumes abîmés, pour les distribuer gratuitement et sans conditions. En France, le gaspillage alimentaire reste massif : on dénombrait 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires en 2022, dont 43 % étaient encore comestibles, selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture. « Au bout du bout, quand il n’y a plus rien, les gens bouffent dans les poubelles », note Jean-Loup Lemaire, créateur de l’association lilloise il y a bientôt quinze ans, bien avant la loi contre le gaspillage, adoptée en 2020.

    C’est en revenant dans le Nord que l’ancien cuisinier gastronomique a découvert, à la fin du marché, la population des glaneurs. « Il y a ceux pour qui c’est un concept de vie, les déchétariens ; ceux qui le font par souci d’économie, [en se demandant] “pourquoi acheter ce que je peux trouver”, ce qui est parfaitement raisonné ; et enfin ceux qui le font par nécessité », explique-t-il. Pour ceux-là, il voulait redonner de la dignité, éviter les regards des autres. Il a dû batailler pour imposer son idée, accepter de distribuer à la toute fin du marché, dans un lieu discret : la cour de la mairie de quartier, pour rassurer les commerçants. Il soigne l’apparence, question de respect des gens, avec étals, présentoirs à pain et fleurs en fin de vie récupérées chez les fleuristes. « La Tente des glaneurs, c’est un centre d’urgence alimentaire, précise-t-il d’emblée. Ce n’est pas un truc de bobo contre le gaspillage. Je l’ai créé parce qu’il y avait des gens qui n’avaient pas accès à l’aide alimentaire, soit parce qu’ils avaient honte, soit parce qu’ils faisaient partie de ceux qu’on appelle les “hors barèmes” », qui n’entrent pas dans les critères de ressources demandées par les associations ou sont empêchés par des démarches trop contraignantes.

    « Avant, je donnais à manger aux riches »

    Ce dimanche de janvier, une discrète file d’attente s’organise. Des cabas à roulettes sont rangés par ordre d’arrivée, les habitués bavardent sous le soleil froid. On croise pas mal de visages jeunes, pas toujours bien réveillés. Jean-Loup Lemaire tient à jour le profil de ceux qui viennent : trois cinquième d’étudiants, un cinquième de retraités, un cinquième d’actifs. « Mon kiff, c’est de donner à manger », dit dans un sourire l’ancien cuisinier, aux éléments de langage bien rodés : « Avant, je donnais à manger aux riches, maintenant je donne richement à manger. » Que du végétal, pas de carné, pour des questions d’hygiène et de prudence alimentaire.

    https://justpaste.it/itnck

    #alimentation #solidarité

  • Activists Under Fire: The Rising Criminalization of Civil Movements Across Europe

    On May 22, 2024, the air outside Berlin’s Humboldt University was thick with tension. Over a hundred people had peacefully gathered at Universitätsstraße in solidarity with a group of students. The students had occupied the nearby Institute for Social Sciences and renamed it Jabalia Institute after one of the largest refugee camps in Gaza—known as a historic stronghold of resistance. Their voices rose together in steady, rhythmic chants, demanding peace and justice for people facing genocide and violence in Palestine and Lebanon.

    “When I first arrived, I was shocked by the amount of police on the street,” said Mimo, a 26-year-old engineering student at TU Berlin whose name has been changed due to his concern about possible visa issues and other legal problems that could result from his political views in Germany. Like many of his fellow students, Mimo is part of the Student Collective for Palestine at TU Berlin, an initiative committed to advocating for Palestinian rights and social justice. At Universitätsstraße, their calls for peace and equity were met with unyielding violence and hostility from the authorities.

    “I can’t breathe anymore,” Mimo recalled himself gasping, as he felt a sharp, breath-stealing blow to his chest, before he even saw it coming. A police officer from the line had hit him with Quarzsandhandschuh—weighted gloves used to illegally harm protesters—forcing him to bend his knees from the pain while his fingers slipped out of the hands of those next to him.

    As the human chain broke, the officers surged past him, dealing blows indiscriminately at the young faces around him. Cries of fear and pain erupted as the students scattered to escape the onslaught.

    “It was really chaotic. People started crying and shouting like me: ‘I can’t breathe,’” Mimo recounted.

    At the end of the day, Mimo returned home still shaken, his chest sore, and thoughts racing. Though he felt the lingering pain for weeks, he did not go to the hospital due to a fear of police retaliation. For Mimo and his fellow protesters, this was not an isolated experience but a part of an escalating pattern.

    “The abuse of power from the authorities toward peaceful protesters is increasing exponentially,” Mimo explained. “We’ve started normalizing it.”

    Mimo and the students in Berlin are not alone with their experience as governments and authorities across Germany and other European countries, including the United Kingdom, Italy, Spain, Poland, Hungary, and the Netherlands, are increasingly clamping down on civil society and student movements. Through new legal measures, intensified surveillance, and public media campaigns, the authorities actively stifle voices calling for peace, environmental justice, and human rights.

    Over the last decade, Europe has witnessed an alarming rise in the repression and criminalization of activist groups and individuals; a trend that challenges the region’s formal commitment to democratic freedoms. A 2022 report from the European Civil Forum highlights this shift, recording over 450 cases of repression against civil society actors in Europe between 2019 and 2021.
    A Shift Toward Criminalization and Its Legal Consequences

    The criminalization of activist groups and NGOs across Europe carries significant legal and political ramifications. Members of organizations such as Sea Watch, Extinction Rebellion, Fridays for Future, and Last Generation have faced charges ranging from “public disturbance” to “aiding illegal immigration,” often under laws meant to protect state security or border integrity.

    This crackdown risks undermining both the right to peaceful protest and a range of humanitarian practices protected under international human rights laws, including the European Convention on Human Rights. The legal consequences of the continent-wide trend extend beyond individual cases, creating a climate of fear and suppressing vital democratic freedoms—as seen in recent high-profile cases, especially in Germany, the UK, and Italy.

    On May 19, 2023, during a high-stakes match at the Internazionali BNL d’Italia in Rome, the 33-year-old Last Generation activist Giacomo Baggio burst onto the court, throwing a vibrant cloud of confetti into the air in a courageous act of civil disobedience. The spectators watched, frozen, as the stadium security quickly moved in to forcefully remove the activist from the ground, their hands gripping his neck. As Baggio was dragged away, his message resonated beyond the arena: it did not just interrupt a tennis match, it broke public silence on the urgent climate crisis.

    In the wake of this and other peaceful civil disobedience actions carried out by Last Generation, the Rome police have sought to place Baggio under special surveillance (sorveglianza speciale), a strict surveillance regime devised for members of organized crime. For Baggio, it meant daily check-ins, an 8 p.m. curfew, and a ban on public events, sharply curtailing his political and social life.

    “In the beginning, I felt profoundly alone,” Baggio shared. “This measure targeted me as an individual, isolating me from society.”

    His words reflect the experiences of many European activists who face heightened repression as authorities use surveillance, arrests, and intimidation to silence dissent. In mid-October 2024, the Rome court overturned the surveillance request, citing insufficient evidence for a public threat. Yet, the chill on civil freedoms lingers as a warning for organizers across Italy and Europe.

    “These disproportionate repressive acts show that the government fears losing legitimacy, clinging to power by silencing those who hold up a mirror to what it doesn’t want to see,” said Baggio.

    The repression of Last Generation has intensified far beyond Italy’s borders. In May 2023, the German authorities launched sweeping nationwide raids against the climate group, charging its members with forming or supporting a criminal organization—a grave accusation usually reserved for terrorism cases. According to the activists and local media reports, the crackdown involved shutting down the organization’s website, freezing its members’ bank accounts, and invasive home raids to temporarily confiscate their personal belongings. The wave of criminalization underscored a troubling escalation of power abuse against activists that targets and undermines not only their political and organizational capacity, but also their very sense of personal space, financial stability, security, and livelihood.

    In its 2023 report on civic repression, Amnesty International documented a sharp rise in counter-terrorism measures targeting civil society across Europe. Since 2019, at least 2,000 Extinction Rebellion (XR) activists have faced legal action, many for peaceful acts like roadblocks or sit-ins, with some even charged with terrorism-related offences. The UK’s 2022 Police, Crime, Sentencing, and Courts Act intensifies this crackdown, granting the police broad authority and imposing severe penalties on protests deemed “disruptive.“ Roadblocks and business disruptions now carry severe legal risks and consequences for groups like XR.

    “In England and Wales, prison sentences for climate activists have surged dramatically,” said Charlie Holt, the European Head of Global Climate Legal Defence (CliDef). “Just a few years ago, it was rare to see climate activists jailed…now it happens routinely, and the sentences are growing longer and longer.”

    In Spain, the Public Security Law—commonly known as the “gag law”—has been used against activists under vague claims of endangering national security. In 2022 and 2023, pacifist groups such as Desarma Madrid, which protested Spain’s arms sales, faced fines and arrests for unlicensed demonstrations.

    The European Center for Not-for-Profit Law (ECNL) highlights similar legal restrictions across Poland, Italy, and Hungary. In Hungary, the far-reaching “Stop Soros” legislation specifically targets organizations providing aid to migrants and a range of other legitimate migration-related activities; making them punishable by up to one year in prison. The law has led to a significant chilling effect on the work of humanitarian groups. Although the EU Court rejected this law, the government has yet to retract it.

    In Poland, the 2022 amendments to public assembly laws have drastically curtailed protest rights, empowering authorities to shut down peaceful gatherings without substantial evidence. This has impacted protests—particularly those since the 2022 Russian full-scale invasion in Ukraine—where demonstrators have rallied for peace and women’s rights while criticizing cuts to social welfare made in favour of military spending. On March 8, 2023, several protesters were detained on public order charges as feminist groups, including Strajk Kobiet, protested in Warsaw on the International Women’s Day.

    Similarly in Italy, in September 2024, the parliament’s lower house approved a new Security Bill that targets climate activists and migrants in particular, while bearing consequences for a range of non-governmental organizations such as labor unions. If the decree also passes the Senate, protesters who block roads or railways could face up to two years in prison, while authorities would gain sweeping powers over migrants in detention centers.

    The Security Bill mirrors a decade-long European trend of framing solidarity with migrants as a security threat rather than humanitarian aid. Civic Space Watch reports that a growing number of NGOs and individuals across Europe now face prosecution for offering food, shelter, or legal assistance to migrants accused of “aiding illegal immigration.”

    “Authorities are trying to intimidate, hinder, and criminalize us to deter our rescue efforts and humanitarian actions,” said Oliver Kulikowski, the spokesperson of Sea Watch, a Mediterranean search-and-rescue NGO. He noted that Sea-Watch has faced hefty fines, legal battles, and that activists are threatened with prison terms for their life-saving work in one of the biggest graveyards in the world—the Mediterranean Sea.
    Members of Sea-Watch-3 rescue ship approach a rubber vessel full of migrants on the Tunisian and Libyan border waters.

    “This repression leads to an increasingly repressive society,” added Kulikowski. “When we see and allow people to die without rights at our borders, we erode the humanity and rights of society as a whole.”

    In February 2024, the Council of Europe’s Commissioner for Human Rights urged an end to the repression of human rights defenders assisting migrants in Europe. The commissioner warned that criminalizing rescue operations violates the UN Convention on the Law of the Sea, which mandates aid for those in distress and raises ethical concerns about the responsibility of European nation-states to protect human life.

    The repression has intensified in tandem with a surge in populist movements that frame humanitarian aid as subversive and illegal. For activists, NGOs, and civil society, mounting restrictions underscore a stark truth: defending human rights increasingly means sacrificing personal freedom as states prioritize border control over humanitarian commitments. The crackdown raises urgent questions about the EU’s commitment to its legal principles and core values in an era of escalating populism.
    The Rise of Populism, Media Stigmatization, and Polarisation

    In 2024, Amnesty International’s report on the state of the right to protest across 21 European countries highlighted a growing trend in repressive legislation, arbitrary arrests, the use of excessive force, and the rise of invasive surveillance.

    “Rather than solving the problems they claim to want to prevent and repress, these punitive norms have the sole effect of feeding public opinion with new criminal hypotheses, further sanctions, and increases in existing penalties. Criminal populism, in short,” said Vitalba Azzollini, an Italian lawyer, about Italy’s recent Security Bill. Part of a broader right-wing wave across Europe, these measures disproportionately target migrant aid organizations, environmental activists, and peace advocates, fuelling campaigns that depict dissent as a destabilizing force.

    “These narratives, often promoted in the name of protection of national security, state sovereignty, and moral values, are in fact being used to silence and repress dissent, public activism, and political participation,” said Gina Romero, the UN Special Rapporteur on the rights to freedom of peaceful assembly and association in her report presented to the UN General Assembly in October 2024.

    A 2022 study by Frontiers in Communication revealed how populist politicians have used mainstream media to amplify fear by spreading emotional narratives that sway public perception of activists as threats to stability and national security.

    Political organizations calling for climate justice and social change often face an onslaught of populist media labels—“eco-vandals,” “extremists,” “criminals”—to weaponize public opinion towards them, noted Romain Didi, the Climate Governance and Human Rights Policy Coordinator of CAN Europe. This tactic, he explained, seeks to polarize society by focusing outrage on disrupted commutes and cultural damage, rather than the urgent reasons behind the activists’ actions.

    Polls reveal a complex public sentiment about the increased criminalization of activist groups across Europe. For example, a survey conducted by More in Common Germany found that public support for radical climate actions has halved since 2021, with 55% of respondents now believing the protests are too disruptive. At the same time, support for climate action remains high, with 70% of Germans agreeing that addressing climate change requires urgent measures.

    As restrictive laws advance under populist political forces that put the right to peaceful protest at risk, the media has taken an active role in polarizing public perceptions of social movements. This media strategy therefore increases public acceptance of restrictive measures, normalizing crackdowns, and, ultimately, contributing to the erosion of civil society and democratic values.
    The Consequences of Repression

    In 2022, Amnesty International launched the Protect the Protest campaign to address the alarming increase in government repression, criminalization of dissent, and the use of excessive force against peaceful demonstrators worldwide. The campaign aims to defend and uphold the freedoms of expression, assembly, and association while advocating for the fundamental right to protest and call for peace. The Council of Europe has also warned that the escalating criminalization of non-violent protests poses a direct threat to free speech and peaceful assembly.

    Notably, the United Nations has urged governments to protect young climate and social justice activists, emphasizing their crucial role in addressing the global climate crisis and fight for social justice and peace:

    “Activists are like a fire alarm for society: essential and life-saving, even if uncomfortable to hear,” remarked Ben Mitchel, an XR protester who participated in several peaceful actions in the UK.

    Experts affirm that the rising trend of criminalizing social justice movements and their participants—fuelled by populist rhetoric—often has opposite affects. Rather than discouraging political participation, these repressive measures tend to amplify public support and drive even more activists to the streets, underscoring the urgency of their causes.

    Nottingham Trent University lecturer Heather Alberro notes that heavy-handed responses can radicalize movements in what experts call the “radical flank effect,”where activists adopt more extreme tactics as repression intensifies.

    Alberro explains that repression often pushes activists toward more radical actions, creating a dangerous cycle that may jeopardize movement goals and political stability. The pattern of criminalization and radicalization undermines public trust in democratic institutions, at the same time intensifying solidarity among the targeted activists and communities. We see this echoed in movements like Black Lives Matter, pro-Palestine advocacy, and Extinction Rebellion, where greater unity and resistance has been sparked in the face of state repression. According to Alberro, the result is a fragile balance where governments’ restrictive measures risk deepening societal divides, highlighting the need for European states to strike a fairer balance between security and human rights.

    “The more they try to silence us, the more determined we become…we are not backing down; we’re finding new ways to make our voices heard”, affirmed Mimo, his voice steady with resolve.

    Looking Forward: A Turning Point?

    As Europe steps into a pivotal decade—one defined by the need for urgent climate action, migration challenges, and rising geopolitical tensions—the criminalization and repression of social justice and peace advocates raise profound questions about how governments maintain public order while respecting civil liberties. With 64 countries going through elections this year, questions on fundamental rights have become one of the key battlegrounds worldwide.

    In Europe, the constitutional rights that once defined liberal democracy—the freedom of assembly and speech, and the right to dissent—are threatened as governments increasingly turn to restrictive laws that target civil disobedience, dissent, and protest actions. These measures reshape Europe’s societal landscape, systematically eroding the right to peaceful protest and undermining citizens’ fundamental freedoms.

    “Peaceful protest is essential to democracy; it’s the hope for future social progress. Politicians who oppose this prioritise their immediate interests over the community’s future,” said Baggio. His statement reflects a widespread call among activists and organizations for European governments to protect the rights to protest and free speech, ensuring a public space where diverse voices can engage with critical issues like climate justice, gender equality, social inclusion, and peace.

    As authorities clamp down, grassroots groups and NGOs remain resilient and interconnected in building solidarity networks across borders to amplify their demands and unify their struggles. Solidarity, in this climate, is not only a strategy but a necessity to safeguard everyone’s fundamental rights.

    “Solidarity means recognising that our struggles are linked and that the forces that try to silence us are often the same,” said Mimo with a spark of hope flickering in his eyes.“I fear the future, yes, but I also believe in the power of our voices to change it.”

    For an EU that champions human rights, democracy, and peace, the escalating crackdown on civil society casts a sharp, unsettling shadow. This shift is more than just a legal tightening: it is a warning and a call to critically scrutinize the power dynamics that allow authorities and governments to exclude, stigmatize, and repress civil society. Criminalization of protest raises urgent questions about our freedoms to voice, organize, and defend the values of peace and justice we believe in—freedoms that are not only our rights, but our collective responsibility: to protect the future of the world in which we live.

    https://turningpointmag.org/2024/11/27/activists-under-fire-the-rising-criminalization-of-civil-movements-
    #migrations #réfugiés #criminalisation_de_la_solidarité #solidarité #Palestine #Extinction_Rebellion #répression #Fridays_for_Future #résistance #criminalisation #luttes #Last_Generation #populisme #stigmatisation

    ping @karine4

  • [St Nazaire] Solidarité avec le peuple palestinien
    https://nantes.indymedia.org/events/138996/st-nazaire-solidarite-avec-le-peuple-palestinien-2

    MANIFESTATION SAMEDI 8 FÉVRIER 11 heures, Esplanade des Droits de l’Homme #Saint-Nazaire SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN La trêve militaire dans la bande de Gaza reste fragile. Les accords entre le Hamas et Israël ont permis la libération d’otages israéliens et de prisonniers politiques palestiniens. Après 16 mois de massacres,…

    #Solidarité_Palestine

  • Pourquoi acceptons-nous l’inacceptable ?

    Et comment construire une #santé_mentale_collective ?

    Les #injustices_sociales en France, comme la réforme des retraites, les discriminations raciales et la violence policière, sont exacerbées par des politiques migratoires répressives et des discours xénophobes. Les communautés LGBTQIA+, notamment les personnes trans, subissent aussi des attaques violentes et des régressions législatives. Ces inégalités sont systématiques et marginalisent des millions de personnes. Cependant, malgré ces luttes et mobilisations, une #résignation collective persiste, en partie à cause de mécanismes psychologiques invisibles qui rendent l’inacceptable acceptable.

    Malgré ces défis, des mouvements comme les Gilets jaunes ou les luttes féministes et antiracistes/décoloniales montrent que la #colère et la #résistance existent. Mais pourquoi ces élans s’essoufflent-ils ? Cette question dépasse les seules causes économiques et politiques, elle touche à des mécanismes psychologiques profonds. Ces mécanismes qui nous poussent à accepter l’inacceptable peuvent être déconstruits. En repensant la #santé_mentale comme un enjeu collectif, nous pouvons transformer notre manière de percevoir l’#injustice, en créant des espaces de #solidarité et d’#action commune. C’est à travers cette réinvention de notre rapport à l’autre et à la société que nous pourrons espérer changer les choses.

    Les mécanismes psychologiques de l’acceptation de l’inacceptable

    S’habituer à l’inacceptable ou le biais d’#adaptation

    Imaginez un bruit constant dans votre environnement, comme celui d’un ventilateur. Au début, ce bruit vous dérange, mais à mesure qu’il persiste, votre cerveau l’intègre et vous finissez par ne plus le remarquer. Ce phénomène, appelé #biais_d’adaptation, joue un rôle similaire face aux conditions de vie dégradées.

    Dans les sociétés contemporaines, ce biais se manifeste par l’#acceptation progressive de situations pourtant insupportables : précarité croissante, dégradation des services publics, ou explosion des prix de l’énergie. Par exemple, en France, le démantèlement progressif des hôpitaux publics, documenté par des sociologues comme Pierre-André Juven (La casse du siècle : À propos des réformes de l’hôpital public), a conduit à une pénurie de soignants et de lits. Pourtant, cette réalité est perçue comme une « #nouvelle_normalité » à laquelle il faudrait s’adapter, et non comme un #problème_systémique à résoudre.

    Ce phénomène se retrouve également dans des sphères plus personnelles. Prenons l’exemple du monde professionnel : un travailleur qui, année après année, voit ses #conditions_de_travail se dégrader – une #surcharge de tâches, des heures supplémentaires non payées, ou des #pressions_managériales croissantes – finit souvent par intégrer ces contraintes comme faisant partie du « métier ». Il rationalise : « C’est comme ça partout » ou « Je dois m’estimer chanceux d’avoir un emploi. » Pourtant, ces #ajustements_psychologiques masquent souvent une #souffrance profonde. En acceptant ces conditions, le salarié s’adapte à un #environnement_hostile sans remettre en question la structure qui en est responsable.

    De la même manière, les personnes racisées développent des #stratégies_d’adaptation face aux discriminations systémiques. Un exemple frappant est celui des #contrôles_au_faciès. Pour beaucoup, cette pratique récurrente devient une « #routine » : éviter certains quartiers, anticiper les interactions avec la police en préparant leurs papiers, ou encore minimiser l’expérience en se disant que « cela aurait pu être pire ». Ces #stratégies_d’ajustement sont des #mécanismes_de_survie, mais elles renforcent également la #banalisation de l’#injustice. Comme le souligne le sociologue Abdellali Hajjat dans ses travaux sur l’islamophobie et les discriminations, cette #normalisation contribue à invisibiliser les #violences_structurelles, car les individus finissent par intégrer ces traitements comme des faits inévitables de leur quotidien.

    D’un point de vue psychologique, cette #capacité_d’adaptation est un #mécanisme_de_protection : notre cerveau tend à minimiser les #chocs_émotionnels en « normalisant » ce qui devrait être exceptionnel. Mais cette adaptation, si elle nous protège individuellement, nous empêche collectivement de reconnaître l’#urgence_d’agir et peut paralyser l’#action_collective.

    L’#effet_de_normalisation : rendre l’injustice ordinaire

    Autre mécanisme à l’œuvre : l’effet de #normalisation. Les inégalités sociales, souvent présentées comme inévitables dans les discours politiques et médiatiques, finissent par être acceptées comme un état de fait.

    Prenons l’exemple des écarts de richesse. Lorsqu’un PDG gagne 400 fois le salaire moyen de ses employés, cette réalité devrait susciter l’indignation. Mais les récits dominants – comme celui de la « méritocratie » ou du « risque entrepreneurial » – transforment ces écarts en phénomènes normaux, voire légitimes. Les médias jouent ici un rôle central : en valorisant des figures comme Elon Musk ou Jeff Bezos, ils participent à cette construction idéologique. Comme l’explique le sociologue Pierre Bourdieu dans Sur la télévision, les médias ne se contentent pas de relater les faits : ils contribuent à modeler notre perception de ce qui est acceptable ou non.

    Cet effet de normalisation s’étend aussi à d’autres domaines. Les politiques d’#austérité, par exemple, sont souvent présentées comme des « nécessités économiques », rendant leurs conséquences – licenciements, fermetures de services publics – moins contestables. Les #discours_politiques insistent obstinément sur des #impératifs comme « réduire la dette publique » ou « améliorer la compétitivité », occultant les impacts humains et sociaux de ces choix. En nous habituant à ces récits, nous acceptons ce qui devrait être combattu.

    Cependant, il est essentiel de souligner que cette normalisation n’est ni totale ni irréversible. De nombreux travailleurs et travailleuses refusent ces conditions et s’organisent pour les contester. Les mouvements sociaux, les grèves et les luttes syndicales témoignent d’une résistance active face à cette normalisation.

    On peut par exemple observer le cas des femmes de chambre de l’hôtel Radisson Blu à Marseille déjà traitée par mon collègue Guillaume Etievant dans son article dédié. Après plusieurs mois de grève en 2024, ces travailleuses ont obtenu des augmentations salariales, une réduction des horaires de travail, et des compensations pour les heures supplémentaires. Elles ont ainsi mis en lumière les conditions de travail inacceptables qui étaient perçues comme normales dans l’industrie hôtelière, et ont prouvé qu’une organisation collective peut renverser cette « normalité ». En comparaison, la #lutte du personnel de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris, bien qu’elle ait pris fin, illustre également comment les conditions de travail dégradées peuvent être confrontées par la mobilisation collective.

    Ces #grèves illustrent un point crucial : en conscientisant les mécanismes de normalisation, il devient possible d’agir collectivement. Identifier ces récits qui banalisent l’injustice, les déconstruire, et s’organiser pour les contester sont des étapes indispensables pour transformer une indignation individuelle en une action collective. Ainsi, si l’effet de normalisation est puissant, il n’est pas insurmontable. Les #résistances_collectives montrent qu’il est possible de refuser l’inacceptable et de poser les bases d’une société plus juste.

    Le biais d’#impuissance apprise : quand l’échec paralyse

    Enfin, le #biais_d’impuissance_apprise joue un rôle crucial dans notre passivité face aux injustices. Décrit par le psychologue #Martin_Seligman dans les années 1960, ce biais se développe lorsqu’un individu, confronté à des situations où ses efforts ne produisent aucun effet, finit par croire qu’il est incapable de changer quoi que ce soit.

    Sur le plan collectif, ce biais se manifeste après des mouvements sociaux réprimés ou qui échouent à obtenir des victoires significatives. Les manifestations massives contre la réforme des retraites en France en 2023, bien qu’intenses, n’ont pas empêché son adoption. Pour beaucoup, ce type d’échec renforce un sentiment d’inutilité de l’#action_politique. Cette #impuissance_apprise n’est pas seulement un phénomène individuel : elle est renforcée par des stratégies institutionnelles. La #répression_policière, les discours dénigrant les grèves ou les mobilisations, ou encore la lenteur des changements politiques contribuent à installer ce #sentiment_d’impuissance. Ces mécanismes participent à la #reproduction_des_inégalités en paralysant toute velléité de contestation comme l’indique la sociologue Monique Pinçon-Charlot.

    Ces #biais_cognitifs – l’adaptation, la normalisation et l’impuissance apprise – agissent de manière insidieuse pour nous maintenir dans l’acceptation de l’inacceptable. Les comprendre, c’est déjà commencer à s’en libérer. Mais ces mécanismes ne suffisent pas à expliquer la #passivité_collective : ils s’articulent à des structures sociales et économiques qui les renforcent.

    La #charge_psychologique_individuelle dans un système oppressif

    L’#individualisation des #problèmes_sociaux

    Beaucoup de personnes se retrouvent à vivre des situations difficiles, comme le chômage ou la pauvreté, dans la solitude, se sentant souvent responsables de leur propre sort. Cette #culpabilisation est renforcée par un #discours_dominant qui fait porter la faute sur l’individu, et non sur le système qui produit ces inégalités. C’est désormais bien connu, il suffit de “#traverser_la_rue” pour trouver du travail. Pourtant, il n’y a pas de honte à être confronté à des difficultés qui échappent à notre contrôle. Le #chômage, par exemple, est largement le résultat d’un marché du travail précarisé et d’une économie qui valorise l’exploitation plutôt que le bien-être. Il est essentiel de rappeler qu’il n’y a aucun aveu d’échec à se retrouver dans une situation où les structures économiques et sociales sont défaillantes. Ce n’est pas un échec personnel, mais bien une conséquence de l’organisation injuste du travail et des ressources.

    Le #capitalisme_émotionnel : une #aliénation des sentiments

    Le “capitalisme émotionnel” désigne la manière dont notre société capitaliste transforme nos #émotions en une #responsabilité_personnelle et une marchandise. Dans ce système, il nous est constamment demandé de « rester positif », de « faire face » et de « réussir malgré les difficultés », en particulier dans des contextes d’injustice sociale et économique. L’idée de la « #résilience », souvent véhiculée par les médias et les institutions, devient un impératif moral : si vous échouez à être heureux malgré les adversités, c’est de votre faute. Cette pression constante pour gérer nos émotions comme une #performance_individuelle fait partie d’un processus plus large d’#aliénation_émotionnelle. En d’autres termes, nous sommes poussés à croire que nos émotions et notre bien-être sont des éléments que nous pouvons maîtriser par la #volonté seule, alors qu’ils sont en réalité fortement influencés par les conditions sociales et économiques. Cela nous empêche de voir que nos luttes intérieures ne sont pas des défaillances, mais des réponses normales à des systèmes qui ne répondent pas aux besoins fondamentaux des individus.
    Le #capitalisme_émotionnel est donc un outil de contrôle social, car il détourne notre attention des causes profondes de notre #mal-être (injustices sociales, précarité, discriminations) et nous fait croire que notre souffrance est une question d’#aptitude_personnelle à surmonter les épreuves. Cela crée un sentiment de culpabilité, car on nous fait porter la #responsabilité de nos émotions et de notre résilience, sans jamais questionner les #structures_sociales qui alimentent cette #souffrance.

    Construire une santé mentale collective : la santé mentale comme #bien_commun

    Pour dépasser les limites de l’individualisme, il est essentiel de repenser la santé mentale comme un bien commun. Plusieurs initiatives inspirées des luttes féministes et des communautés marginalisées ont démontré que des structures communautaires de soutien peuvent offrir des solutions alternatives. Par exemple, les centres sociaux autogérés ou les réseaux d’entraide pour les travailleurs précaires permettent de créer des espaces où les personnes peuvent partager leurs expériences et trouver du soutien, loin des logiques de consommation des soins traditionnels. Ces espaces permettent de reconstruire des liens sociaux, de se soutenir mutuellement et de remettre en question l’#isolement imposé par les structures capitalistes.

    Dépolitiser l’#aide_psychologique individuelle pour la repolitiser

    L’accès aux #soins_psychologiques n’est pas égalitaire. Pour beaucoup, les thérapies sont hors de portée, soit en raison des coûts, soit à cause de l’absence de structures accessibles dans certains quartiers ou pour certaines populations. De plus, tous les thérapeutes ne partagent pas nécessairement une vision progressiste ou collective de la #santé_mentale. Il est donc essentiel de ne pas considérer la #thérapie comme une solution unique ou universelle à des problèmes sociaux qui sont avant tout politiques.
    Plutôt que de pathologiser systématiquement les effets du système sur les individus, il est plus pertinent de reconnaître que les #souffrances_psychologiques, dans de nombreux cas, sont des réponses normales à des conditions sociales et économiques injustes. Cependant, cela ne veut pas dire que la santé mentale doit être entièrement politisée de manière simpliste ou que l’on doit jouer aux « apprentis sorciers » de la #psychiatrie. L’enjeu est de comprendre qu’un #soutien_psychologique efficace doit tenir compte du contexte social et des inégalités qui peuvent fragiliser un individu. Les modèles de soutien collectifs, comme les #thérapies_communautaires ou les initiatives de santé mentale qui se nourrissent des #luttes_sociales (féministes, anticapitalistes, etc.), offrent des alternatives intéressantes. Elles ne visent pas à remplacer les #soins_individuels mais à compléter une approche qui permet de sortir de l’isolement, de reconnaître la dimension sociale des souffrances et d’offrir des #espaces_d’entraide où les individus peuvent se sentir soutenus collectivement.

    L’action politique comme remède à l’impuissance

    Redonner un sens à l’action collective est essentiel pour contrer le #sentiment_d’impuissance que beaucoup de personnes ressentent face aux injustices sociales. Participer à des #mouvements_sociaux peut être un moyen puissant de reconstruire l’#espoir et de lutter contre l’isolement. Cependant, il est important de souligner qu’il n’y a aucune culpabilité à ne pas être impliqué dans ces actions. Chacun évolue à son rythme, et l’#engagement_politique ne doit pas être un fardeau supplémentaire. Ce qui est essentiel, c’est d’être conscient des dynamiques collectives et de comprendre que, même si l’engagement direct dans les luttes peut sembler difficile ou épuisant, il existe des façons diverses et variées de soutenir la justice sociale. Il n’est pas nécessaire de répondre à une injonction de « se bouger le cul » pour se sentir utile. Beaucoup de personnes, éssoré.e.s par des oppressions systémiques telles que la toxicité managériale, le racisme, le validisme ou les violences faites aux personnes LGBTQIA+, peuvent se retrouver dans une situation de souffrance où chaque geste peut sembler trop lourd. La #solidarité ne se limite pas à l’action visible ; elle peut aussi passer par la création d’espaces de soutien, le partage d’informations, ou simplement par l’écoute et la compréhension. L’important est de trouver des moyens de participer, à son rythme et selon ses capacités.

    Les victoires obtenues par des mouvements sociaux, comme l’augmentation du salaire minimum ou la reconnaissance des droits des travailleurs, ont un impact psychologique direct : elles brisent le sentiment d’impuissance et rappellent qu’il est possible de transformer la réalité. Ces victoires, bien qu’elles puissent sembler petites à l’échelle globale, nourrissent l’espoir et renforcent la solidarité. Faire de la #justice_sociale une condition de la santé mentale implique de revendiquer des #politiques_publiques qui réduisent les inégalités et permettent à chacun de vivre dignement. Des propositions telles que l’accès gratuit aux soins psychologiques sont des leviers importants pour garantir une santé mentale collective et émancipée.

    Les mécanismes psychologiques qui nous poussent à #accepter_l’inacceptable ne sont ni inévitables ni figés. En comprenant mieux ces biais, en décryptant l’effet de normalisation et en reconnaissant l’impact de l’individualisation des problèmes sociaux, nous pouvons démystifier cette #résignation_collective. Nous avons le pouvoir de déconstruire ces dynamiques à travers l’éducation, la solidarité et, surtout, l’action collective. Ce processus n’est pas facile, mais il est possible. Changer de regard sur les inégalités, c’est déjà commencer à les transformer. Ce n’est pas un effort solitaire, mais une démarche collective, qui commence par la reconnaissance des souffrances et la volonté d’agir ensemble pour y remédier.

    https://www.frustrationmagazine.fr/pourquoi-acceptons-nous-l-inacceptable

    #invisibilisation #accès_aux_soins #psychologie

    déjà signalé par @gorekhaa :
    https://seenthis.net/messages/1092977

    • Le #RSA conditionné, contenu dans la loi, fait passer l’ensemble des bénéficiaires sous la double contrainte de l’inscription à France Travail et de l’exercice d’un temps d’activité. Cette mise en rapport d’un droit et d’un devoir est fausse, et dangereuse dans la mesure où l’on ne devrait pas soumettre l’effectivité d’un droit à une limitation contractuelle et spécialement lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre le droit à des moyens convenables d’existence (le montant maximal du RSA, très en-dessous du seuil de pauvreté, ne répond d’ailleurs pas à l’exigence de « moyens convenables »).

      Pour la #LDH (Ligue des droits de l’Homme), cette double contrainte est le résultat de la conception du droit social et de la protection sociale uniquement comme un coût prohibitif, le fameux « pognon de dingue » dont l’énoncé est du président de la République. En reportant la responsabilité de leur état sur les personnes elles-mêmes, supposées avoir arbitré en faveur de l’assistance plutôt que de rechercher un emploi, la loi fait du fonctionnement du marché du travail le régulateur de la politique sociale. L’exigence de #solidarité est totalement évacuée.

  • https://homohortus31.wordpress.com/2024/12/25/tragic-estimates-of-human-losses-in-gaza

    🚨 Humanitarian Crisis in Gaza 🚨 The conflict has led to devastating losses, with estimates suggesting over 186,000 deaths. Access to healthcare is severely limited, and urgent humanitarian intervention is needed. The situation is dire, with millions displaced and basic necessities lacking. We must act now! #Gaza #HumanRights #Crisis #Solidarity #Peace 🌍🤝 #Humanitarian #Conflict #Health #Urgency #Victims #HumanitarianCrisis #Solidarity #Peace

  • Pour lutter contre les #déserts_médicaux, élus locaux et soignants font preuve d’imagination

    « Hôpital de campagne », centres de santé sans but lucratif, médecins « solidaires »… Elus, associations et soignants engagés ne manquent pas de #solutions pour lutter contre les déserts médicaux, et montrer que ce n’est pas une fatalité.

    Y aura-t-il des services d’urgences ouverts à Noël ? C’est la question que se posent des milliers d’habitants dans des villes où les hôpitaux sont en tension permanente. Pendant l’été et les fêtes de fin d’année, la situation peut empirer.

    En médecine de ville aussi, se faire soigner est de plus en plus difficile dans un nombre croissant de communes. Près d’un tiers de la population française vit dans un #désert_médical. Et pourtant, à travers la #France, des citoyens, des médecins et des élu·es développent des #initiatives pour un accès aux soins pour tout le monde, partout.

    Des centres de santé lancés par des collectivités

    Des professionnels de santé et des élus locaux de différents bords politique s’engagent par exemple pour créer des centres de santé de #médecine_générale où les praticiens sont salariés.

    Près d’un millier de centres de ce type sont recensés en France (2023), un chiffre en progression constante ces dernières années. 40 % de ces centres sont gérés par des acteurs publics : collectivités territoriales, services de santé universitaires, centres hospitaliers. Les autres sont principalement conduits par des associations (donc à but non lucratif) ou des organismes comme des mutuelles.

    Des #médecins_solidaires

    Depuis 2022, un collectif de généralistes réunis dans l’association Médecins solidaires s’organise pour apporter des soins dans les zones sans praticiens. Plus de 500 médecins généralistes volontaires sont engagés dans cette association. « Un chiffre en constante augmentation », précise Médecins solidaires.

    Ils et elles se relaient pour exercer plusieurs semaines par an dans des centres de santé créés par l’association, assurent plus de 30 000 consultations annuelles, et ont permis à plus de 5000 patients d’avoir, enfin, un médecin traitant. En seulement deux ans, l’association a ouvert sept centres de santé dans des zones de désert médical, dans la Creuse, le Cher, la Nièvre, la Haute-Vienne, les Deux-Sèvres et l’Indre. Le dernier né a ouvert ses portes début décembre, à Reuilly, en Centre Val-de Loire.

    Le nouveau centre de santé de Médecins solidaires y accueillera chaque semaine un·e généraliste du collectif. Ouvert 50 semaines par an, il pourra être choisi par 1250 patients comme « médecin traitant ». Deux nouveaux centres de santé de l’association doivent ouvrir en 2025 et deux autres en 2026. Avec Basta !, nous étions allés à la rencontre de ces médecins engagés et de patients reconnaissants dans le centre de Charenton-du-Cher.

    Une maire veut monter un hôpital de campagne

    À Decize, dans la Nièvre, une maire a mis sur pied un « hôpital de campagne » en novembre pour interpeller l’État et l’agence régionale de santé sur la pénurie de médecins dans la zone. « En 2024, la commune de 5000 habitants compte deux praticiens, contre neuf il y a quinze ans. Les urgences de la ville sont quant à elles régulièrement fermées », soulignait France3 dans un article début novembre. `

    En octobre, constant que ses concitoyens ne peuvent tout simplement plus se faire soigner, la maire (PS) Justine Guyot avait pris un arrêté symbolique interdisant à ses administrés de tomber malade. Une soixantaine de communes de la Nièvre ont rejoint le mouvement, ce qui a permis d’attirer l’attention des médias.

    Justine Guyot est alors contactée par l’association des médecins étrangers diplômés hors Union européenne (l’association Ipadecc, pour “Intégration praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise”). Celle-ci milite pour la régularisation des praticiens diplômés en dehors de l’UE. Ils et elles sont environ 4000 à travailler dans les hôpitaux français, souvent de manière précaire, et sous- payée pour leur qualification.

    Ensemble, l’élue et l’association voulaient organiser une journée de consultations gratuites de spécialistes à Dezice. Finalement, « l’hôpital de campagne » n’a pas pu proposer de consultations, mais a été l’occasion de parler publiquement de cette mesure possible pour lutter contre les déserts médicaux : faciliter l’exercice de ces praticiens étrangers qui travaillent déjà en France, mais n’ont pas le droit de s’installer comme médecins dans les déserts médicaux.
    Des parlementaires proposent de réguler, en vain

    Au Parlement, des élu·es de divers partis essaient depuis plusieurs années de faire adopter une régulation de l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux. Mi-novembre encore, le député socialiste Guillaume Garrot a présenté une proposition de loi transpartisane qui vise notamment à réguler l’installation des médecins.

    L’élu PS de Mayenne est engagé avec 95 autres député·es au sein d’un d’un groupe de travail sur la désertification médicale. Le texte présenté le mois dernier a été signé par 237 députés issus du Nouveau front populaire, mais aussi des partis qui soutenaient l’ancien gouvernement, et du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Ce groupe de travail souhaite que la proposition de loi puisse être débattue au cours du premier trimestre 2025.

    Une première version de la proposition de régulation médicale avait déjà été déposée en 2023, elle-même précédée par une proposition similaire en 2019, déjà par Guillaume Garrot. En 2021, c’était un sénateur LR qui demandait lui aussi à réguler l’installation des médecins. À chaque fois, ces propositions ont été refusées. À chaque fois, les syndicats de médecins s’y sont fermement opposés.
    Les dentistes acceptent la régulation

    Pourtant, d’autres professions médicales sont déjà régulées : kinésithérapeutes, pharmaciens, sage-femmes, infirmières et infirmiers en libéral. Elles et ils ne peuvent s’installer dans une zone que si celle-ci n’est pas déjà sur-dotée.

    À partir de janvier, l’installation des dentistes va à son tour être encadrée : les nouvelles installations ne pourront se faire, que ce soit en libéral ou salarié en centres, que dans les zones qui ne sont pas déjà relativement bien dotées.

    Il était temps. Car plus de la moitié de la population française vit dans un territoire très sous-doté ou sous-dotées en chirurgiens-dentistes. Eux aussi avaient longtemps refusé toute régulation.

    https://basta.media/Pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux-elus-locaux-soignants-font-preuve-i
    #imagination #résistance #solutions #solutions_locales #lutte #soins #accès_aux_soins #médecine #solidarité

  • L’Etat doit cesser d’entraver la #solidarité avec les personnes exilées aux #frontières

    Alors que la protection des personnes exilées par l’Etat français ne cesse de se dégrader et que 2024 connaît déjà un nombre record de morts dans la #Manche, le rapport « Au mépris des droits. Enquête sur la répression de la solidarité avec les personnes exilées aux frontières », de l’Observatoire des libertés associatives (https://www.lacoalition.fr/Au-mepris-des-droits-Enquete-sur-la-repression-de-la-solidarite-avec-les) documente les multiples #entraves auxquelles font face les acteurs solidaires aux frontières françaises.

    L’enquête de l’Observatoire des libertés associatives dresse un état des lieux préoccupant de la situation de la solidarité aux frontières de la France avec le #Royaume-Uni, l’#Espagne et l’#Italie. Au lieu de soutenir et de protéger les actions de solidarité envers les personnes exilées, les pouvoirs publics (collectivités locales, forces de police, autorités administratives…) prennent des mesures, toujours plus répressives, pour empêcher ces initiatives ou les décourager.

    Le rapport recense de nombreux exemples d’entraves à la solidarité, qui ont un impact direct sur l’#accès_aux_droits fondamentaux des personnes migrantes et contribuent toujours plus à la dégradation de leurs conditions de vie. À #Calais, des arrêtés préfectoraux interdisant la distribution de #nourriture par les solidaires dans certains endroits se sont succédés pendant plusieurs années. Aujourd’hui, des #barrières physiques, comme d’énormes #rochers, ont été installées. Le seul endroit proposant aux personnes de laver leurs vêtements a été fermé par un arrêté municipal. Dans ce territoire frontalier du Royaume-Uni, comme à la frontière franco-italienne, l’#accès_aux_soins est régulièrement entravé, rendant difficile voire impossible d’apporter une #aide_médicale aux personnes exilés vivant dans les campements du littoral nord ou perdues dans les montagnes briançonnaises.

    À cela s’ajoutent un #harcèlement_policier et des entraves juridiques aux associations : des multiples contrôles d’identité ou des véhicules, des contraventions à outrance ou injustifiées, des procédures et #poursuites_judiciaires. Ces entraves découragent les initiatives citoyennes solidaires, ont un impact matériel sur les associations et un fort impact psychologique sur les personnes ciblées.

    Dans la #vallée_de_la_Roya et à #Menton, près de la frontière franco-italienne, des citoyens solidaires rapportent craindre d’accompagner des personnes exilées vers un lieu d’accueil ou une administration (par exemple pour déposer une demande d’asile), alors que cela est tout à fait légal, car ils savent qu’ils seront immédiatement suspectés de les avoir aidées à franchir la frontière. Au #Pays_basque, à la frontière franco-espagnole, plusieurs solidaires ont été convoqués par la police ou placés en garde-à-vue pour avoir accompagné des personnes en voiture vers un lieu de répit. Sans nécessairement être suivies de poursuites judiciaires, ces actions visent avant tout à décourager d’autres personnes de faire de même.

    Le rapport démontre également que les associations sont fréquemment mises en cause par les représentants administratifs et politiques, jetant ainsi le discrédit sur leurs actions : les accusant d’encourager l’installation de personnes exilées en France, de mettre ces personnes en danger ou pire d’être complices de passeurs et de trafiquants d’êtres humains. Pourtant, les actions des associations sont essentielles et servent souvent à pallier l’absence de réponse adaptée et efficace de l’Etat. Dans plusieurs territoires, ce sont souvent elles et les citoyens solidaires qui apportent les services minimums pour garantir la survie et la dignité des personnes exilées.

    Face aux constats préoccupants dressés par ce rapport de l’Observatoire et l’ensemble des témoignages recueillis par nos associations et leurs partenaires, nous demandons aux pouvoirs publics de mettre fin aux entraves qui empêchent l’action quotidienne de centaines de citoyens, collectifs et associations de la solidarité de venir en aide aux personnes exilées.

    https://www.youtube.com/watch?v=2kamg92ljws&t=5s

    https://www.lacimade.org/presse/letat-doit-cesser-dentraver-la-solidarite-avec-les-personnes-exilees-aux-f
    #France #criminalisation_de_la_solidarité #Hautes-Alpes #frontière_sud-alpine #Alpes_Maritimes #Briançonnais

    • Au mépris des droits. Enquête sur la répression de la solidarité avec les personnes éxilées aux frontières

      La nouvelle enquête de l’Observatoire des libertés associatives sort ce 18 novembre 2024. Ce quatrième rapport met l’accent sur les répressions subies par les associations de soutien aux personnes exilées aux trois frontières franco-britannique, franco-italienne et franco-espagnole.

      La répression qui touche les organisations et militant·es qui portent assistance aux personnes exilées est de plus en plus dénoncée publiquement, comme en témoignent les débats autour du « délit de solidarité » ces dernières années. Ce quatrième rapport de l’Observatoire des libertés associatives a cependant souhaité dépasser l’unique criminalisation juridique en s’intéressant à toutes les formes ordinaires d’entraves.
      En se concentrant sur les frontières franco- britannique, franco-italienne et franco-espagnole, ce travail cherche à saisir la variation des relations avec les pouvoirs publics selon les territoires. A partir d’une vingtaine d’entretiens semi-directifs et d’archives associatives il permet d’établir une typologie des différents faits d’entrave à la solidarité aux frontières :

      1 la criminalisation et les entraves juridiques à l’aide aux personnes exilées,
      2 les attaques discursives et atteintes à la légitimité des acteurs solidaires,
      3 le harcèlement et les violences policières,
      4 les atteintes matérielles et financières
      et enfin 5 les tentatives d’ostracisation et les attaques à la capacité d’action collective.

      Ce faisant, ce rapport donne à voir la diversité des entraves, souvent à la limite de la légalité, auxquelles sont confrontées les associations de solidarité avec les personnes migrantes.

      https://www.lacoalition.fr/Au-mepris-des-droits-Enquete-sur-la-repression-de-la-solidarite-avec-les

      #rapport