• [Sans pincettes] Budget de la Sécurité sociale 2026 : « L’argument de la responsabilisation des patients est un leurre », des médecins.

    Alors que sont célébrés les 80 ans de la création de la Sécurité sociale et qu’est discuté, au Parlement, le #PLFSS pour 2026, la ministre de la #santé, Stéphanie Rist, déclarait, le 22 octobre dans Le Figaro : « Il faut rappeler que le tout gratuit dans la santé est une illusion. » Ces propos reprennent l’argument des opposants à la Sécu, selon lequel ce modèle déresponsabiliserait les patients. Il est choquant d’entendre la ministre de la Santé, elle-même médecin, reprendre cet argument fallacieux.

    En réalité, les patients paient quatre fois leurs #soins. Une première fois par la contribution sociale généralisée et la contribution au remboursement de la dette sociale, soustraites automatiquement tous les mois de leur salaire brut. Une deuxième fois par la cotisation volontaire, mais quasi obligatoire, à une mutuelle ou à une assurance privée. Le montant de la cotisation à cette complémentaire santé augmente avec l’âge et avec le niveau de couverture choisie, contrairement au principe d’égalité de la Sécu. Une troisième fois par la taxe sur la valeur ajoutée (#TVA), qui représente aujourd’hui plus de 20 % des recettes de l’assurance-maladie obligatoire, en compensation des exonérations et des diminutions de cotisations patronales décidées par les gouvernements successifs au nom de la défense de l’emploi. La TVA, à l’opposé du principe de solidarité de la Sécu, impacte davantage les personnes ayant de faibles revenus que celles qui bénéficient de hauts revenus. C’est la solidarité à l’envers, du bas vers le haut.

    Enfin, les patients paient une quatrième fois pour les #dépassements_d’honoraires des #médecins_spécialistes, qui peuvent représenter le quadruple, voire le quintuple, du tarif conventionnel remboursé par la #Sécu. Ces dépassements, très variables d’un spécialiste à l’autre pour une même prestation, ne sont régulés ni par la loi ni par le conseil de l’ordre des médecins, pourtant censé faire respecter « le tact et la mesure ». Ils augmentent en moyenne de 5,5 % par an et atteignaient 4,5 milliards d’euros en 2024 Finalement le #reste_à_charge que les assurés paient de leur poche est en moyenne 430 euros par an et de 780 euros pour les personnes prises en charge à 100 % du tarif réglementé au titre des affections de longue durée (#ALD). Ce reste à charge peut dépasser 4 900 euros par an pour 1 % des patients en ALD.

    Accroissement assumé des inégalités

    En réalité, la ministre veut doubler les #franchises et #forfaits, en passant d’un maximum cumulé de 100 à 200 euros par an. « Je n’ai pas l’impression de commettre un crime », avait déclaré le président Macron lors de la conférence de presse du 16 janvier 2024, annonçant déjà un doublement des franchises. Pas un crime, en effet, mais un accroissement assumé des #inégalités_sociales_de_santé qui retardent les prises en charge médicales des patients ayant de faibles revenus et coûtent finalement plus cher que l’économie visée de 2,3 milliards d’euros. L’argument de la responsabilisation des patients est un leurre : ce ne sont pas les #malades qui prescrivent les médicaments, les examens de biologie ou de radiologie, les arrêts de travail ou les bons de transport, mais les médecins. Par définition, la responsabilisation des patients ne peut pas concerner la prescription des #médecins mais seulement l’observance des traitements et des rendez-vous – ce qu’a dû observer la docteure Rist dans sa pratique antérieure de rhumatologue.

    Elle prétend par ailleurs s’attaquer à la « rente », c’est-à-dire aux tarifs très supérieurs aux coûts réels du service rendu. Le PLFSS en discussion vise la radiologie, la radiothérapie, la dialyse rénale et la biologie, mais ne s’attaque ni à #Big_Pharma ni aux chaînes de #cliniques commerciales internationales financiarisées, dont les actionnaires reçoivent des dividendes payés par la Sécu. Elle ne dit rien non plus de la spécificité française d’un double financement pour le même soin, à la fois par l’assurance-maladie obligatoire et par les #assurances complémentaires, en concurrence sur le marché. Si bien que, en matière de frais de gestion du système de santé, la France dépense le double de la moyenne des pays de l’OCDE, 6.9 milliards pour la Sécu et 8.7 milliards pour les complémentaires. Selon les calculs du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie, la fusion des complémentaires dans la Sécu permettrait d’économiser plus de 5 milliards par an.

    La santé n’est gratuite pour personne. Alors que le reste à charge des patients augmente, conduisant à des renoncements aux soins, et que les cotisations aux complémentaires ne cessent de croître, pourquoi préserver cette rente ?

    Mady Denantes est médecin généraliste ; Anne Gervais est hépatologue ; André Grimaldi est diabétologue ; Olivier Milleron est cardiologue.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/29/budget-de-la-securite-sociale-2026-l-argument-de-la-responsabilisation-des-p

    #solidarité_à_l’envers #financiarisation #accès_aux_soins #retard_de_prise_en_charge_médicales #renoncements_aux_soins

  • Settler terror devastates West Bank olive harvest

    Israeli military restrictions and over 150 settler attacks in the past two weeks have prevented many Palestinians from harvesting this year’s crop.

    Early Sunday morning, 53-year-old Afaf Abu Alia was harvesting olives with her brother and children along with other families and protective presence activists in a grove near Turmus Ayya, a Palestinian town north of Ramallah in the occupied West Bank. She managed to fill just one basket before a mob of 100 settlers descended from the nearby outpost of Or Nachman.

    Armed with clubs and stones, the settlers began attacking harvesters and activists, setting several vehicles ablaze. “We had left our equipment in my brother’s car and retreated as they got closer,” she told +972. But when they returned to the car to flee, the tires had been slashed. Soldiers arrived, detained her brother, and fired tear gas at them.

    Choking from the gas, Abu Alia sat under a tree to wait for her brother. “Suddenly, I saw settlers running towards me. I tried to flee, but one caught up and hit me on the head and arm with a club. They also threw stones at people nearby.”

    Abu Alia was taken to the Istishari Hospital in Ramallah, where she spent a night in the intensive care unit with a brain bleed and received 18 stitches in her head. “I thought that was it, that I was going to die,” she told Middle East Eye from her hospital bed, where she remains in serious condition.

    The olive harvest in Palestine began less than two weeks ago, and already it is shaping up to be one of the most violent yet. Across much of the West Bank, Israeli forces are preventing Palestinian farmers from reaching their groves — even in areas where access was unhindered during last year’s deadly harvest season — and arresting and deporting international activists assisting the farmers. At the same time, settlers are destroying olive groves, cutting down trees and lighting them on fire, while attacks on harvesters are growing in both frequency and severity.

    According to the Palestinian Authority’s Colonization and Wall Resistance Commission, 158 attacks have been recorded against olive pickers since the start of the harvest season on Oct. 9. In the first week of the harvest alone, 27 villages were affected by attacks on harvesters, theft of crop and harvest equipment, and the destruction of olive trees.

    On Oct. 10, as Palestinian and international activists from the Zaytoun2025 solidarity campaign joined farmers in the fields, a group of settlers accompanied by soldiers attacked harvesters in the village of Beita. Although no prior coordination is required to harvest olives in this area, soldiers ordered the farmers to leave. When they refused, soldiers fired tear gas, while settlers hurled stones and assaulted both harvesters and journalists. Twelve vehicles were torched during the incident, including the car of AFP photojournalist Jaafar Ashtiyeh.

    The following day, farmers discovered that at least 200 olive trees belonging to residents of Khirbet Abu Falah and Turmus Ayya had been cut down overnight. “They arrived while we were asleep and cut all the trees,” said Samir Shouman, a land owner from Khirbet Abu Falah, speaking to +972 on Friday as farmers and activists returned to the groves to assess the damage. “We waited all year for this moment, but as you see there are no olives and there will be no oil this year.”

    In a rare occurrence, Israeli soldiers accompanied the harvesters on that visit — widely seen by the farmers and activists as an attempt to contain public outrage after the highly publicized attack on Sunday in Turmus Ayya, which was captured on video by American journalist Jasper Nathaniel.

    Nathaniel told +972 that the army had facilitated the ambush. “We were trapped by settlers in one direction. We tried another way, and the army blocked us,” he said.

    When he got out of the car to ask the soldiers for help because settlers were blocking their exit, the soldiers pointed their guns at him. “They said they’d help and move the settlers, but then they sped off and left us with two settlers on an ATV, one of them with a gun,” he recalled. “Two minutes later, 100 settlers appeared out of nowhere and attacked us.”

    Even Judea and Samaria District Police Commander Moshe Pinchi — who has previously stated that protecting settlements takes precedence over maintaining law and order, and under whose command settler violence has surged — wrote in an internal police forum that “the images haunted my sleep.” Yet shocked as he may have been, no arrests have been made. What’s more, the police investigation has focused narrowly on a single settler, rather than the coordinated nature of the attack and apparent greenlight settlers received from the authorities.

    An Israeli military spokesperson told +972 that “upon receiving the report [on Sunday], IDF and Israel Police forces arrived at the scene to disperse the disturbances.” Nathaniel rejected this version of events. “That never happened,” he said. “The attack lasted between 15 and 20 minutes, the [army] knew we needed help, and they left us alone.”
    ‘I had to remind the officer I was nearly killed’

    The day after the attack in Turmus Ayya, harvesters returned to their fields near the Or Nachman outpost. Established in 2024, Or Nachman sits between Turmus Ayya and Al-Mughayyir in Area B of the West Bank, where Israel exercises security control and the Palestinian Authority nominally maintains civil order, and has been evacuated by the Israeli army several times — but each time rebuilt. Burned vehicles from the previous day’s attack still lined the road.

    Israeli military and Civil Administration forces were present, likely due to the global attention generated by the attack, and the fact that many American citizens live in Turmus Ayya. Soldiers prevented farmers from harvesting within several hundred meters of the illegal outpost, and even under army supervision, one of the settlers identified in the video of the attack drove an ATV through the groves, filming the harvesters.

    A forensics team later arrived, though any usable evidence had likely been destroyed in the 36 hours after the attack. Their very presence, however, was unusual: investigations into settler violence against Palestinians are exceedingly rare.

    Nathaniel, who returned to the scene, said he confronted the soldier who had abandoned them. “He told me he’d seen the video and was very sorry, and said it was an honest mistake,” Nathaniel recounted. “I don’t believe him for one second.”

    He described the police investigator he’d spoken to as hostile. “I had to remind the officer I was nearly killed, that he was supposed to be investigating who did it. It caught him off guard, like he forgot that was his job.”

    Investigators, Nathaniel said, seemed intent on pinning the assault on the settler who clubbed Abu Alia. “They were willing to admit one guy broke the law. But it was clear they didn’t want to implicate any soldiers or other settlers.

    “They even asked me how I knew they were settlers and not Arabs chasing me and asked if I heard Hebrew,” Nathaniel continued. “I refused to play that game. I told them that they knew as well as I did that they were settlers.”

    One of the harvesters who returned to Turmus Ayya on Monday was Ali Al-Kouk, 59, who owns 80 olive trees but is barred by the Israeli army from accessing most of them. “In the past you could reach your land,” he told +972, as he separated olives from leaves and branches. “Today, most areas are inaccessible. There’s no greater humiliation than not being able to reach your own land while settlers are protected by the army. Even after the attack, settlers patrol to intimidate people.”

    Nasser, another farmer, added that in previous harvests, they would spend weeks with their families in the groves. “Last year we came for 15 days with everyone, brought a truck and worked all day. Now we come to work quickly, for one or two days. [The settlers] come to kill us.”

    An Israel Police spokesperson told +972 that they had “initiated a comprehensive investigation” into the attack on Sunday, as part of which “intensive investigative and intelligence operations have been conducted to identify those involved, gather evidence, and bring them to justice.” The spokesperson did not answer questions regarding whether police are investigating the whole incident or just the attack on the woman, whether arrests were made, and why forensic teams arrived only a day and a half later.
    ‘Not a single olive was left on the trees’

    Besides attacking farmers, Israeli settlers have ramped up their destruction of Palestinian olive groves — even before the start of this year’s harvest.

    In the morning of Oct. 3, Ayman Ghoneimat was in his home in the town of Surif, north of Hebron, when he saw a group of masked settlers descend from a nearby outpost with handsaws. “They began cutting and breaking the branches of ancient olive trees,” he recalled. “After about 20 minutes, they set the trees on fire and returned to the settlement outpost they had established near the village about five months ago.”

    The next day, Ghoneimat was shocked to discover that the settlers had returned during the night and cut down dozens more ancient olive trees in the same area — a valley home to hundreds of olive and other fruit trees.

    “Around 200 olive trees have been destroyed this month by settlers,” Ghonemiat told +972 earlier this week. “One-hundred of these trees belonged to me, including 40 that had been growing for generations, aged between 15 and 40 years. I also had a new piece of land that I planted earlier this year with about 50 young olive trees. Those too were cut down and broken by hand, deliberately and brutally.”

    In the nearby town of Sa’ir, settlers have also been destroying olive groves before Palestinians have a chance to harvest them. Youssef Salameh Shalaldeh, a Palestinian farmer from Sa’ir, owns with his brothers about 30 dunams of land planted with olive trees.

    On the afternoon of Oct. 8, Shalaldeh and his family received alarming news: settlers were harvesting olives from their trees. When they rushed to the site, they saw four settlers, one of whom was armed, violently beating the olive branches.

    About 10 minutes later, a military vehicle arrived, accompanied by security from the settlement of Asfar. Instead of protecting the farmers, the soldiers expelled the Palestinians from their own land, allowing the settlers to remain.

    Elsewhere in Sa’ir, settlers have lit fires that have ravaged entire groves. On Thursday, Jaddi Hamdan Shalaldeh, 35, walked among his desiccated trees. “Today we came to our land to pick the olives, as we do every year. But we had already heard about what happened: the entire land has been burned, and there isn’t a single olive left on the trees that we can benefit from.

    “Every year I used to get around 10 to 12 tanks of olive oil,” he continued. “This year, not even a single drop — this is what the occupation has left us with. The goal of the settlers is to seize and colonize this land, and to drive us out of it by any means possible. But we will not leave this land except over our dead bodies.”
    Targeting solidarity activists

    Israeli authorities have also intensified their campaign against international activists arriving for the olive harvest. Last week, 32 activists were arrested in the village of Burin near Nablus after the army declared the entire village a closed military zone. Initially, only seven activists were deported — whom police claimed wore symbols associated with the Union of Agricultural Work Committees (UAWC), which Israel designated a “terror organization” in 2021 — but later the authorities decided to deport everyone.

    “We came in response to a call to participate in the harvest, to stand with families under threat,” Merlin, a solidarity activist from the U.K. who participated in the harvest in Turmus Ayya, told +972. “As for the steps against us — arrest and deportation — I think activists know the risks. It only strengthens our conviction in what we’re doing: if Israeli authorities take our presence here so seriously, just standing and picking olives and documenting assaults when they happen, it proves how important it is for internationals to keep coming.”

    Last year, Israeli National Security Minister Itamar Ben Gvir set up a special task force to target foreign activists in the West Bank and expedite their detention and deportation. During the 2024 olive harvest, activists reported threats, intimidation, and false accusations during interrogations, and 15 were arrested and deported — a number that, this month alone, has more than doubled.

    “It’s clear the decision to deport solidarity and human rights activists was predetermined, and all the ‘procedures’ were just protocol,” explained Riham Nasra, an attorney who represented several of the deported international activists. “This isn’t the result of proper legal review, but reflects political interests, leaving Palestinians in the field to face settler violence alone.”

    Avi Dabush, executive director of Rabbis for Human Rights, organizes Israeli volunteers to accompany Palestinian farmers for the olive harvest. He told +972 that since the current season began, the army has barred them from accessing groves almost every day under the pretext of “closed military zones.”

    “Before October 7, there were years with only three ‘closed military zone’ orders all season — and even then, it was possible to negotiate or to say ‘We’ll be finished in an hour or two and we’ll leave,’ or ‘We’ll move to a different area,’” he recalled. “Now it’s much tougher. It feels like the army is eager to expel.”

    According to Dabush, these restrictions are the result of settler pressure. “There’s a settler campaign claiming that the harvest is being used for terror. Last year, the message was to prevent harvests within 200 meters of settlements. This year, the message is to cancel the harvest altogether.”

    On Thursday, farmers from Sa’ir gathered with activists to go to their groves in the valley, near where settlers had established an outpost a few months ago. Shortly after the farmers started picking olives, three masked settlers wielding clubs came running down the hill.

    As the settlers approached the farmers and the large number of journalists present, soldiers and Border Police officers arrived and asked them politely to go back, while pushing and shooting both tear gas and live fire at the farmers and journalists, saying it was a “closed military zone.” They claimed that in the coming days people could arrive “with coordination.”
    Israeli soldiers confront Palestinian farmers attempting to harvest olives on their land near the village of Sa’ir, in the occupied West Bank, October 23, 2025. (Oren Ziv)

    “It’s always like this, the army and the settlers together,” Ibrahim Salame, 55, a landowner in Sa’ir, told +972. “The settlers attack the olive groves, and the army comes and prevents us [from working]. Whenever we come down to the valley, the settlers approach so we have to leave.”

    Eid Ghafari, an activist from the village of Sinjil, described a similar dynamic. “Today, we see settlers wearing army uniforms, sitting in outposts — they’ve become one system,” he told +972. “The army does the settlers’ work by closing off the land, and settlers enter from other directions and set up caravans. There are areas that have been inaccessible since the war began.

    “When we try to enter the land, the army stops us and orders us to turn back,” Ghafari continued. “They protect the settlers, and shoot at harvesters. In the past, 2,000 people came, many who rely on olives for their livelihood. Now everyone is scared, and those who come to their plots often find that settlers have already harvested their olives.”

    https://www.972mag.com/olive-harvest-west-bank-settlers
    #olives #oliveraie #récolte #criminalisation_de_la_solidarité #violence #solidarité #Cisjordanie #récolte_des_olives #Palestine #Israël #attaques

    ping @reka

  • Des contrôles « humiliants » : associations et syndicats attaquent l’État sur la réforme du RSA | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/221025/des-controles-humiliants-associations-et-syndicats-attaquent-l-etat-sur-la

    Le Secours catholique, ATD Quart Monde, la LDH, mais aussi les syndicats CGT, CFDT et Solidaires assignent en justice l’État pour sa politique visant les chômeurs et les allocataires du RSA. Les sanctions brandies à l’égard des bénéficiaires sont tout particulièrement visées.

    De la réforme du #RSA et son volet #sanctions, entériné par un décret entré en vigueur le 31 mai 2025, les responsables associatifs et syndicaux n’ont que du mal à en dire. Réuni le 22 octobre pour une conférence de presse, un collectif composé d’une dizaine d’associations a décidé de s’unir de manière inédite pour saisir la justice. Avec un objectif : l’abrogation du décret « sanctions » de la loi dite « plein emploi » qui conditionne l’obtention du RSA à la réalisation de quinze heures d’activité hebdomadaire.

    Quatre recours ont été déposés par la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Secours catholique, ATD Quart Monde et Emmaüs France ainsi que des syndicats comme la CGT, la CFDT, Solidaires ou la FSU contre ce texte, qui constitue à leurs yeux une « ligne rouge ». 
    Quatre #recours différents, portés par quatre avocats, ont été déposés par les associations fin juillet, ce qui n’avait pas été rendu public. Elles disposent de trois mois à compter de cette date pour défendre leur requête sur le fond. Leur argumentaire sera communiqué au #Conseil_d’État à la fin du mois d’octobre et une date d’audience devrait être communiquée d’ici à la fin d’année. 

    « On ne sort pas les personnes de la pauvreté à coups de suspensions, mais par la confiance et l’accompagnement », jugent les requérants. Depuis la parution de ce décret, toute personne inscrite à France Travail est menacée de se voir suspendre de 30 % à 100 % de son indemnité chômage ou de son RSA pendant un à plusieurs mois. Et ce, dès le premier manquement, c’est-à-dire n’avoir pas respecté le contrat d’engagement, ne pas s’actualiser correctement ou manquer un rendez-vous.

    Le texte est contesté de longue date. Les associations et des institutions comme le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ou la Commission nationale consultative des droits de l’homme ont alerté en vain sur les risques d’une telle réforme.

    Des sanctions disproportionnées

    Lors de la conférence de presse organisée pour expliciter la démarche du collectif, Didier Duriez, président du Secours catholique, dénonce le choix du gouvernement « de punir » les plus vulnérables : « La loi “plein emploi” et son décret “sanctions” marquent un tournant. Ils marquent un virage inquiétant dans cette société qui s’éloigne de plus en plus de l’impulsion qu’on avait eue juste après-guerre, celle d’un accès digne à l’emploi pour tous, et un soutien à l’ensemble des personnes. »
    Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’homme, complète : désormais, les allocations deviennent « une sorte de rétribution au mérite ». Il ne faut pas s’y tromper, ajoute-t-elle, ces orientations relèvent d’une « idéologie ». 
    Le collectif déplore de ne pas parvenir à obtenir l’attention du gouvernement. Pour Didier Duriez, l’écoute s’est tarie : « Les réunions avec les gouvernements sont plus rares, la prise en compte de ce qu’on leur présente est de plus en plus marginale. »

    Les requérants mobilisent plusieurs arguments. Ce décret est considéré tout d’abord comme une atteinte au droit. Réduire les allocations à titre de sanction « revient à supprimer les moyens de subsistance ». Surtout au regard de la faiblesse du montant du RSA (646 euros en 2025 pour une personne seule) qui est deux fois inférieur à celui du seuil de pauvreté (60 % du revenu médian, soit 1 216 euros en 2025). Les associations et syndicats pointent « la disproportion manifeste des sanctions ».

    Sans compter que la possibilité de se défendre est réduite. Auparavant, une sanction RSA enclenchait la réunion d’une instance durant laquelle la personne était reçue et pouvait expliquer sa situation. Aujourd’hui, dès lors que les personnes sont notifiées de la suspension de leurs allocations, elles ne disposent que de dix jours pour contester la décision, parfois sans réunion ou rencontre physique en fonction des départements. Un délai trop restreint et des conditions inadéquates pour #se_défendre, jugent les associations.

    « Le décret méconnaît par ailleurs le droit au silence [?] et le droit d’être entendu, ce qui constitue une atteinte grave aux #droits_de_la_défense », ajoutent-elles. Elles pointent aussi la confusion, une « erreur de qualification juridique » entre les allocataires du RSA et les demandeurs d’emploi indemnisés. Le collectif rappelle que le RSA n’est pas une indemnisation du chômage, mais « un revenu de survie au nom du droit à des moyens convenables d’existence, pour des personnes souvent éloignées durablement de l’emploi ».

    Des contrôles « humiliants »

    Pour sa part, Lydie Nicol de la CFDT rappelle les promesses déçues de cette loi qui vantait la mise en œuvre d’un accompagnement resserré de qualité avec une meilleure coopération entre les acteurs de l’accompagnement. « Et là, on en est très loin. Et même, c’est assez antinomique avec le décret auquel on s’oppose aujourd’hui. » Elle évoque les #contrôles de #France_Travail, multipliés par trois. En 2024, le premier ministre Gabriel Attal avait en effet annoncé un triplement en trois ans des contrôles, pour arriver à 1 500 000 en 2027.

    La responsable syndicale juge que le gouvernement considère donc l’ensemble des personnes en difficulté comme « soit des fraudeurs en puissance, soit des personnes qui ne veulent pas travailler ». « Pour nous, le chômage n’est jamais un choix. C’est une situation subie. »
    Ces sanctions aggravent le non-recours, la maltraitance institutionnelle, l’exclusion et compromettent le retour à une activité salariée stable de ces personnes. Certaines vont même accepter des emplois précaires pour éviter de perdre leur allocation.
    Isabelle Doresse, vice-présidente d’ATD Quart Monde, relaye des témoignages des premiers et premières concerné·es. Tous disent l’humiliation et l’inquiétude face à la réforme. Par exemple, Bernard se dit « fier mais usé » par ses vingt-cinq années de travail en usine comme manutentionnaire. Sans emploi, il « se sent harcelé par France Travail ». Il partage son stress et sa panique face aux menaces de sa conseillère de lui retirer « un à quatre mois de RSA pour recherche insuffisante ». Il assure tout faire pour trouver du travail, y compris suivre les formations proposées par France Travail.
    Corinne, mère isolée de quatre enfants, en invalidité, s’est vu imposer une activité hebdomadaire alors qu’elle doit honorer des rendez-vous médicaux réguliers. Elle a réussi à négocier cinq heures d’activité. Marie-Andrée Bresson, présidente de Solidarité Paysans, a évoqué le cas de cette agricultrice à qui l’on a demandé de justifier son RSA en envoyant tous ses relevés bancaires et factures d’une année. « C’est quelque chose d’humiliant et d’une violence sans nom vis-à-vis des personnes. »

    L’accompagnement en souffrance

    Élie Lambert, secrétaire national de l’union syndicale Solidaires, accuse le gouvernement de provoquer « le découragement des allocataires, pour les dissuader de solliciter ce filet de survie », alors qu’on constate un taux de non-recours déjà important pour certaines franges de la population. Marie-Andrée Bresson rappelle que chez les agriculteurs, il est estimé entre 50 et 60 %. Et il est impossible pour beaucoup de s’acquitter de l’obligation des quinze heures d’activité hebdomadaire, « alors que nombre d’agriculteurs travaillent déjà très durement pour survivre », ajoute-t-elle.
    Agnès Aoudaï, coprésidente du Mouvement des mères isolées, considère cette obligation d’activité comme « injuste et violent ». Elle ajoute : « C’est une mise à disposition de nos corps et de notre temps tout à fait inacceptable. » Dans la même veine, Denis Gravouil, secrétaire confédéral CGT, dénonce « un système violent et incompréhensible pour les 8 millions de personnes en recherche d’emploi ».

    Vincent Lalouette, secrétaire général adjoint de la FSU Emploi, rêve d’un « sursaut collectif », en particulier sur la question des contrôles, qui mettent des personnes dans la difficulté : « L’expression suicidaire chez les gens dont on s’occupe [comme agents de France Travail] est en forte augmentation ces derniers temps. C’est évidemment lié à la diminution des revenus à cause des différentes réformes de l’assurance-chômage, mais c’est aussi l’une des conséquences directes de la politique qui est menée avec la loi dite “plein emploi”. »
    Du reste, ces contrôles s’accroissent sans les personnels adéquats pour les mener. L’accompagnement se trouve ainsi dégradé et les agent·es de France Travail sont en souffrance. Car, estime encore Vincent Lalouette, aucun moyen supplémentaire n’a été débloqué pour absorber la charge de travail supplémentaire due notamment à l’obligation faite à tous les allocataires du RSA de s’inscrire à France Travail. Les velléités de résistance s’amenuisent aussi face au réel. 
    Les sanctions sont appliquées à la discrétion des conseils départementaux. Difficile d’obtenir des chiffres précis en ce domaine. Aucun outil statistique n’a été mis en place, regrette Lydie Nicol de la CFDT. Les données sur le devenir des personnes radiées des dispositifs de solidarité ne sont pas davantage disponibles. « Ces réformes marquent un durcissement sans précédent des politiques sociales dans notre pays », regrette encore le collectif.

    L’expression suicidaire au guichet (me touche pas ou je meures !) passe pour la seule forme de résistance possible actuellement.

    #revenu_minimum #droits_sociaux

    • Décret sanctions des demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RSA : nous attaquons l’Etat en justice
      https://oxi90.com/IPCRWSF67/DF5AF95316134AE3B9931B90021DB3CE.php

      Changer de Cap fait partie des 11 associations et 5 syndicats qui attaquent au Conseil d’État le décret sanctions de la loi Plein emploi et demandent son abrogation. Ce décret, publié le 30 mai 2025, permet de suspendre ou de supprimer les allocations des demandeurs d’emploi au moindre « manquement ». Cela concerne les chômeurs comme les bénéficiaires du RSA, puisque ceux-ci sont désormais inscrits automatiquement à France Travail.

      Pour un rendez-vous manqué ou un manquement dans le contrat d’engagement réciproque, une personne peut perdre 30 à 100 % de son RSA, pendant 1 à 4 mois, avant remobilisation ou radiation. Ce décret, publié dans le cadre de la #loi_« Plein_Emploi » qui impose 15h d’activité à toute personne au RSA comme à toute personne au #chômage, marque une étape supplémentaire dans le contrôle des plus précaires.

      Les associations et syndicats qui se sont unis dans des recours juridiques en Conseil d’État fondent leur requête sur différents arguments, parmi lesquels :

      Le droit à des moyens convenables d’existence est un droit fondamental, protégé par la constitution comme tous les droits humains. Le RSA est un minimum vital pour survivre. On ne peut donc pas le supprimer, quelle que soit la raison. Rappelons que le montant du RSA pour une personne seule, 646 €, est inférieur au seuil d’extrême pauvreté en France.

      La disproportion des #sanctions : le Conseil constitutionnel avait déclaré la loi « Plein Emploi » constitutionnelle sous réserve que les sanctions soient proportionnées. Or supprimer totalement le RSA dès le premier manquement n’est clairement pas proportionné.
      Les inégalités territoriales : les sanctions peuvent aller de 30 à 100 % du RSA sur 1 à 4 mois, elles sont donc appliquées de manières très différentes selon les départements. En effet, ce sont les #conseils_départementaux qui décident de la hauteur des sanctions en cas de « manquement », notion par ailleurs très floue.
      Pour illustrer concrètement cette rupture de l’égalité des droits, prenons l’exemple des départements de la #Creuse et de la Saône-et-Loire. Par délibération en date du 10 octobre 2025, le Conseil départemental de la Creuse a voté une suspension du RSA de 80 % pendant deux mois pour une personne seule dès le premier manquement. En Saône-et-Loire, c’est la commission permanente qui a actualisé son Règlement départemental d’aide sociale (RDAS) et décidé d’une suspension de 50 % pendant un mois, toujours pour une personne seule et toujours au premier manquement.
      La violation du droit de la défense : avant le décret, une suspension de RSA nécessitait une réunion où l’allocataire pouvait se défendre et expliquer son point de vue. Cette réunion est supprimée. De plus, le délai de recours est de seulement 10 jours, ce qui est très largement insuffisant pour préparer une contestation ou demander de l’aide à un avocat ou une association.

      NOTRE POSITION
      Le décret sanctions, une nouvelle arme budgétaire
      Ce renforcement des sanctions a de multiples conséquences, qui ont été abordées lors d’une conférence de presse organisée par les syndicats et les associations le 22 octobre. Pour #Changer_de_Cap, ce décret est aussi une nouvelle arme dans la politique de réduction des #dépenses_sociales, quel qu’en soit le coût humain. Derrière cette réforme, c’est une logique budgétaire assumée qui se dessine : faire des plus #précaires une variable d’ajustement des finances publiques.
      En 2022, 34 % des personnes éligibles au RSA n’ont pas perçu l’aide à laquelle elles avaient droit. La complexité administrative dans les conditions d’accès, leur durcissement via la loi « Plein emploi » et la multiplication des contrôles, des sanctions et des suspensions hors de tout #droit_au_contradictoire ajoutent une pièce dans la machine politique d’#institutionnalisation_du_non-recours, qu’on peut chiffrer au bas mot à 10 milliards d’euros toutes prestations confondues. Cette réalité, associée aux radiations, réduit artificiellement le coût de la protection sociale, au prix d’une #précarisation accrue.

      Dans un contexte de rigueur, ce manque à verser est devenu un pilier silencieux de l’équilibre budgétaire. L’État serait incapable de payer ces milliards d’euros si toutes les personnes demandaient effectivement leurs droits [hum hum] et les Les sommes « économisées » sur le dos des plus vulnérables sont désormais budgétisées dans les prévisions budgétaires se basent sur les demandes actuelles. L’État anticipe donc le non-recours et n’a aucun intérêt à lutter contre.

      Les plus précaires comme variable d’ajustement budgétaire : l’exemple des #Départements

      Le décret « sanctions » va renforcer une réalité déjà tangible. Avant même l’annonce d’une « année blanche » sur les prestations sociales, les Départements de France, via l’association éponyme, ont annoncé qu’ils ne respecteraient pas la revalorisation légale du RSA (1,7 %) au 1er avril 2025. Dans le #Finistère, le président Maël de Calan affiche clairement un objectif de baisse du nombre d’allocataires. Des paroles aux actes, entre 2021 et 2024, le nombre de bénéficiaires est passé de 18 000 à 14 700, permettant 8 millions d’économies sur le budget du département. Des décisions n’émanent donc plus de la situation réelle des personnes concernées ou même des textes réglementaires, mais bien des « sommes disponibles » [c-à-d de décisions politiques]. Le principe d’économies budgétaires se substitue au principe de réalité.

      Des économies sur le dos des bénéficiaires du RSA et des chômeurs

      Selon les données de la DREES, en 2022 et au niveau national, les dépenses de minima sociaux (Allocation adulte handicapé, minimum vieillesse, Revenu de solidarité active, Allocation de solidarité spécifique) ont reculé de 3,1 % (-3 % en 2021). Cette baisse portée presque exclusivement par les allocataires du RSA (939 millions sur les 963 économisés). De même, l’ASS a connu une baisse de 12,8 %. Le budget consacré à deux autres minimas sociaux, l’AAH et le minimum vieillesse, a augmenté. Ces chiffres démontrent que les coupes budgétaires visent d’abord les chômeurs et les bénéficiaires du RSA.

      Des coûts reportés sur la société entière

      Ces économies « apparentes » entraînent de graves conséquences tant personnelles (aggravation de la précarité, #isolement, dégradation de la #santé physique et mentale, #expulsions locatives, #insécurité_alimentaire…) que collectives (tensions sociales, pertes de la cohésion sociale, déport sur les collectivités locales). Toutes ces conséquences ont un prix, qui sera supporté par l’ensemble de la société.
      Affaiblissement des services publics, fragilisation des plus précaires, éloignement des citoyens de leurs droits… Avec cette logique, la précarité devient rentable — tant que ses conséquences restent invisibles dans les comptes publics.

      L’austérité sociale, un choix politique

      La contestation du décret sanction devant le Conseil d’État n’est donc pas seulement une bataille juridique : c’est une bataille symbolique sur la place du social dans les choix budgétaires de l’État.
      Alors que le discours public se durcit sur les prétendus « assistés », les politiques d’accès aux droits sont présentées comme un coût, et non comme un investissement collectif.
      Cette #austérité de gestion, justifiée au nom de la responsabilité budgétaire, fragilise le pacte social. Elle transforme le droit à la #solidarité en suspicion d’#assistanat et fait du non-recours une politique publique à part entière.
      À force de chiffrer la solidarité, on finit par dévaloriser le pacte social. Et derrière les économies immédiates, c’est la cohésion nationale qui se délite, lentement mais sûrement.

      Nous vous proposons l’écoute de l’émission de France Culture sur le recours déposé au Conseil d’État, et plus largement sur la dégradation de la protection sociale.
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culture-de-l-info/protection-sociale-un-collectif-d-associations-attaquent-l-etat-sur-sa-r

      L’annonce du recours contre le décret sanction est concomitant avec la publication d’un rapport des Nations Unies : « Le populisme d’#extrême_droite et l’avenir de la protection sociale ». Son auteur, Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme et l’extrême pauvreté, y dénonce la #guerre_aux_pauvres, menée en France et ailleurs, et l’imputation de la responsabilité de la #pauvreté aux personnes elles-mêmes. Conséquence, parmi d’autres, une défiance à l’égard de l’État et des services sociaux, qui alimente le non-recours.

      Cette défiance et l’insécurité économique font le lit d’une extrême droite qui se nourrit des clivages et de la peur du déclassement, alors que les populistes autoritaires, lorsqu’ils sont au pouvoir, amplifient la dégradation des protections sociales. Pour Olivier de Schutter, cette protection sociale est un droit humain et en tant que tel devrait servir de rempart contre la montée des populismes. « Il est temps de changer de cap. Les dirigeants soucieux de parer au recul de la démocratie devraient en faire plus pour apaiser les craintes et assurer la sécurité économique. Et ils doivent éviter toute rhétorique présentant la protection sociale comme une œuvre charitable réservée à ceux qui la méritent. Face à la menace de l’extrême droite, il faut donner à la protection sociale tout le crédit qui lui est dû en tant que droit humain de l’individu et en tant que bien public source d’importantes externalités positives bénéficiant à l’ensemble des membres de la société ».

      Ce rapport de 21 pages est disponible en ligne, et en français. On ne peut que recommander sa lecture !
      https://docs.un.org/fr/A/80/138

      APPEL A TEMOIGNAGES
      Pour #documenter les conséquences de l’application de cette réforme et de ce décret, les associations et syndicats lancent un appel à témoignages !
      Les personnes concernées sont invitées à remplir un questionnaire en ligne : https://framaforms.org/recueil-de-temoignages-sur-la-loi-dite-pour-le-plein-emploi-et-le-decret
      Les données seront traitées pour être anonymisées et l’accord de la personne explicitement demandé quant à l’utilisation de son témoignage.

      edit tribune d’Olivier De Schutter dans Le Monde
      https://seenthis.net/messages/1142934

  • Communiqué suite à l’expulsion des locaux de la sécurité sociale - collectif Solidarités femmes à la rue
    https://rebellyon.info/Communique-suite-a-l-expulsion-des-locaux-32284

    Communiqué du collectif #Solidarités #femmes à la rue à la suite de la tentative d’#occupation du bâtiment de la sécurité sociale à Villeurbanne le 10 octobre dernier.

    On a tout essayé. On a déjà fait toutes les démarches. On appelle tous les jours le 115. On a rencontré plusieurs fois la préfecture, la métropole et la mairie de Lyon ou de Villeurbanne. On a fait des rassemblements, des manifestations... Mais on a toujours pas de solution d’#hébergement alors que c’est un droit. Donc on a décidé d’occuper.

    Le vendredi 10 octobre, on a tenté d’occuper les locaux vide de la sécurité sociale à Villeurbanne. On a résisté mais on s’est faites expulsées par la police le soir même, sans pouvoir négocier avec les propriétaires ou la mairie. Le bâtiment aurait pu mettre à l’abris 110 personnes (une cinquantaine de femmes avec leurs conjoints et leurs enfants). Après l’#expulsion, on a du retourner dormir dehors.

     On en a marre ! 

    On nous prive toutes de nos droits, de l’accès à la santé et à l’hébergement, on subit des violences. On nous empêche de travailler, on nous prend notre autonomie, on sépare nos familles, on nous oblige à nous mettre avec des hommes qu’on n’aime pas pour avoir un toit. On nous dit qu’on est « illégales ».

    On est exposées aux hommes qui veulent nous violer, aux hommes qui nous brutalisent. Y a beaucoup de violences, mais quand tu portes plainte la police ne fait rien. Et quand on a pas de papiers, on a peur de porter plainte. Une membre du collectif raconte qu’un homme l’a agressé et lui a dit : « si tu le dis à la police, je vais te faire renvoyer dans ton pays ! »

    Quand on vit dehors, on a aussi beaucoup de problèmes de santé, notre tension monte et on est tout le temps malade. Mais on n’a pas le temps ni d’endroit pour se reposer.

  • Morts de la Manche : les petites solidarités locales, malgré la litanie des noyades de migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/10/01/morts-de-la-manche-les-petites-solidarites-locales-malgre-la-litanie-des-noy

    Morts de la Manche : les petites solidarités locales, malgré la litanie des noyades de migrants
    Par Julia Pascual (Dunkerque, Gravelines (Nord), Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais), envoyée spéciale)
    Au moins 27 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’année en essayant de rejoindre l’Angleterre, tandis que plus de 33 000 y sont parvenues. Des habitants que l’indifférence insupporte se sentent le devoir d’aider.
    Sur la plage de Gravelines (Nord), quand la nuit ne s’est pas encore dissipée, les bruits composent une atmosphère trouble. Au son régulier du clapotis des vagues se mêlent celui ronronnant d’un drone qui vole dans le ciel et celui, lointain et soudain, des coups de fusil des chasseurs de gibier d’eau. Des policiers en patrouille éclairent de leur torche les silhouettes des premiers promeneurs matinaux et balayent les dunes, guettant l’instant où le calme précaire se rompt et laisse place au tumulte d’une tentative de départ vers l’Angleterre.
    Quand la météo est bonne, les traversées sont systématiques. Samedi 27 septembre, après six jours de mauvais temps, 895 personnes ont ainsi rejoint le Royaume-Uni, réparties sur 12 small boats, ces embarcations pneumatiques de piètre facture. Le lendemain, elles étaient encore plus de 400, au départ de tout le littoral nord. Et, le surlendemain, 70 à bord d’un unique canot.
    Ces trois journées ont été émaillées de drames. Un jeune homme s’est noyé dans le canal de l’Aa ; le corps d’un autre homme a été retrouvé sur la plage de Saint-Etienne-du-Mont (Pas-de-Calais) ; et deux femmes sont mortes étouffées dans le bateau surchargé à bord duquel elles avaient embarqué vers Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais). Au moins 27 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’année en essayant de rejoindre l’Angleterre, tandis que plus de 33 000 y sont parvenues.
    Un sinistre bilan que certains voudraient ne pas recouvrir d’indifférence. Lundi soir, sur la digue de Malo-les-Bains, sur la commune de Dunkerque (Nord), une quinzaine de militants associatifs sont venus déplier sur le sol de la promenade la liste des plus de 500 personnes mortes à la frontière franco-britannique depuis 1999. « Pour qu’on n’oublie pas qu’il y a des gens qu’on empêche de rester, qu’on empêche de partir et qui se noient », a défendu Claire Millot, de l’association Salam, qui distribue des repas sur le camp de Loon-Plage.
    L’indifférence, c’est aussi ce que combat Anne Blanpain depuis plusieurs mois. Elle est un des nouveaux visages de la « solidarité » en faveur des personnes migrantes sur le littoral. On rencontre cette femme de 54 ans, vendeuse dans le rayon librairie d’un centre commercial, sur le parking de la forêt d’Ecault. Dans le sud du Pas-de-Calais, ce lieu a été investi depuis plusieurs mois par des groupes dans l’attente d’un départ. « Ils sont au moins 150 en ce moment, mais on ne sait pas vraiment, car ils se cachent dans des broussailles », jauge Anne.
    Dans le coffre de sa voiture, elle a réuni de quoi offrir un thé et des compotes à ceux qui ont passé une nuit, humide et froide, à même le sol. Elle récupère des téléphones qu’elle promet de charger. Dans son sac, elle a du paracétamol, des crayons de couleur et même des tire-tiques. Elle note les besoins : des paires de chaussures en 42, du savon, des duvets, encore à manger… et s’enquiert de l’état des jeunes enfants présents dans les bois. Il y en a beaucoup.
    Allongés à l’intérieur d’une des trois seules tentes du camp, des jumeaux de 7 mois, Eyan et Leyan, auraient besoin de couches. Leur mère, Kurde de Syrie, demande aussi un récipient pour pouvoir chauffer leur lait dans les braises d’un feu de bois. Elle voudrait encore des gilets de sauvetage et un pantalon propre. Le sien est taché de sang.
    Tous ceux qui sont présents dans le camp ont déjà essayé plusieurs fois la traversée. Mohammed (toutes les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), un Kurde d’Irak de 19 ans, raconte dans un français courant que lui et sa famille ont déjà échoué sept fois, après avoir quitté la Suisse, où l’asile leur a été refusé. Six années de vie près de Lausanne ont été balayées et les voilà dans le dénuement le plus total.
    Non loin, Reza garde espoir, malgré sa mine déconfite. Cet Afghan de 25 ans a reçu des messages de ceux déjà parvenus à Douvres, les jours précédents. Il leur demande combien d’heures a duré leur traversée avant que les Britanniques ne leur portent secours. « Quatre heures », assure l’un. « Six heures », écrit un autre. Reza se rassure en les lisant. Il dit avoir quitté l’Afghanistan avec sa famille lorsque les talibans sont revenus au pouvoir, en 2021. Il s’est réfugié trois années en Iran. « Ma mère et mes frères et sœurs ont, depuis, été renvoyés en Afghanistan. Moi, je ne peux pas demander l’asile en France, car mes empreintes ont été enregistrées en Grèce, explique-t-il. Je n’ai pas le choix. »
    Anne Blanpain estime qu’elle n’a pas le choix : « Je ne peux pas passer devant eux et ne rien faire », répète-t-elle. Au début, cette femme faisait des « petites actions toute seule ». Elle portait à manger et à boire aux personnes qu’elle croisait. Et puis, elle a fédéré autour d’elle un petit groupe de volontaires et créé, en mars, le collectif Alors on aide, sur la commune d’Equihen-Plage (Pas-de-Calais), sur le modèle de celui déjà existant depuis 2024 à Wimereux (Pas-de-Calais). D’autres ont essaimé depuis dans le département, à Wissant, Neufchâtel-Hardelot, Montreuil-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, animés par des habitants désireux d’organiser des collectes, de distribuer des repas, de nettoyer les camps… « Les mentalités changent », veut croire Anne. Son mari a vu sur les réseaux sociaux des commentaires encourageants. « C’est pour ça que j’y crois. »
    Samedi 4 octobre, un urban trail est organisé à Equihen-Plage. Anne veut en profiter pour faire une collecte de dons auprès des participants. Il y en a régulièrement au supermarché de Condette, une petite commune voisine. Des vêtements sont stockés aussi à la base nautique de Neufchâtel-Hardelot, toute proche. Julie Leprêtre y est monitrice de catamaran. Et, depuis plus d’un an, elle assiste aux traversées, à leurs échecs et à leurs drames. « Je passe mes journées à apprendre aux enfants à aimer la mer et à l’appréhender comme un espace de liberté. Puis, on tourne la tête et il y a des enfants en train de jouer leur vie », confie la jeune femme de 27 ans.
    Julie Leprêtre, monitrice de catamaran au club nautique de Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais), engagée dans l’aide aux personnes migrantes depuis un an et demi, à Condette (Pas-de-Calais), le 30 septembre 2025.
    Lundi 29 septembre, elle a pris un couple de Kurdes d’Irak à bord d’un tracteur du club nautique et leur fils de 1 an et cinq mois dans ses bras. Trempés, exténués, ils venaient d’échouer à grimper sur un canot. La monitrice les a transportés jusqu’au club et les a mis au sec et au chaud. Un couple de retraités belges, tombés par hasard sur eux en se promenant sur la plage, a offert d’héberger la famille. C’est la première fois qu’ils entreprennent une telle démarche. « On a de la place dans notre appartement. C’est la moindre des choses », considèrent sur l’instant Monique et Philippe, 74 et 76 ans.
    Le père de famille kurde, Bahzad, est découragé. Il a vécu deux ans en Allemagne avec sa femme, où leur fils Illyas est né, sans parvenir à régulariser leur situation. En Angleterre, ils ont de la famille. Bahzad a déjà tenté sept fois la traversée. « J’ai voulu aller légalement en Angleterre, mais je n’ai pas eu de réponse », dit-il en montrant sur son téléphone le mail du ministère de l’intérieur britannique confirmant son acte de candidature auprès du programme de transfert de migrants entre le Royaume-Uni et la France.
    En cet instant, l’accord « One in, one out », entériné entre Londres et Paris durant l’été pour dissuader les traversées par bateau, paraît bien vain. Le 15 juillet, les deux Etats avaient annoncé un protocole consistant à renvoyer en France des migrants arrivés par small boats et à permettre de façon réciproque à des migrants de rejoindre l’Angleterre légalement. Jusqu’à présent, une dizaine de personnes ont été expulsées depuis Londres vers la France, et trois ont rejoint le Royaume-Uni par cette nouvelle voie légale. « L’accord ne marchera pas. On n’empêche pas les migrants de migrer, pas plus qu’on n’empêche le vent de souffler », moque un ressortissant du Biafra, au Nigeria, croisé aux abords d’une petite pizzeria de Condette.
    Le gérant, Maxime Maillard, 36 ans, voit défiler dans sa boutique certains migrants reclus dans la forêt d’Ecault. Ils viennent lui acheter à manger et charger leur téléphone. Maxime Maillard a fini par installer une multiprise. « Ils sont réglo et je ne vais pas les recaler parce que ce sont des migrants », dit-il. Il évoque quelques « désagréments », sa femme, Julie, a remarqué que l’un d’entre eux s’était lavé dans les toilettes. Mais elle n’a rien dit. Pas plus que lui quand dix personnes apportent un téléphone à charger. Il a même revu sa carte. « La pizza au thon et la pizza au poulet, je les ai faites pour eux. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#humanitaire#sante#accueil#solidarité

  • Santé commune aux terres - Centre de santé, 2083 route des Alpes 04700 LA BRILLANNE
    https://sante-commune-aux-terres.fr

    Pour un si beau projet, un site #SPIP tout beau, tout frais et en ligne ce jour même !
    Graphisme et refonte du logo @jacotte

    Ce #SPIP est équipé du français féminin pour la partie administration, le site est basé sur le #plugin_kamakura revisité

    Seen accompagné d’un beau reportage sur ce centre de santé communautaire de La Brillanne
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/les-centres-de-sante-communautaire-3164678

    https://www.youtube.com/watch?v=nOvq8jKlnCs

  • Les « #Ateneos_libertarios »
    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2025/09/15/les-ateneos-libertarios

    Un outil d’émancipation à réactualiser en ces moments où les résistances à l’oppression se mobilisent à nouveau L’histoire des luttes révolutionnaires ne se réduit pas aux grandes grèves, aux insurrections ou aux affrontements de rue. Elle se joue aussi dans les espaces plus discrets où se forge une culture commune, une intelligence collective, une capacité […] L’article Les « ateneos libertarios » est apparu en premier sur Atelier d’Écologie Sociale et #Communalisme.

    #Boîte_à_outils_d'antan #Ecologie_sociale #Athénées_communalistes #Education_populaire #Solidarité

  • Ouvrir la porte aux enfants oubliés
    https://www.passerelleco.info/N86?var_id=1029

    Il y a nos enfants et les enfants de nos semblables ; et il y a tous ces enfants « abîmés » par les circonstances de leurs vies, souvent dans des institutions et qui ne savent pas qu’une vie écolo existe. Mais ces mondes (ou ces classes), les écolieux peuvent les faire se rencontrer et il n’y a pas de meilleur environnement pour soutenir la guérison et l’émancipation de ces enfants. Pourquoi accueillir dans un #écolieu des enfants placés ? Qu’est ce que l’Aide Sociale à l’Enfance ? Qu’est ce qu’un enfant placé ? Les bienfaits qu’apportent un écolieu. Les apports économiques pour l’écolieu. Devenir assistant, ou #famille_d'accueil. Créer un #Lieu_de_vie_et_d'accueil. Types d’accueils : permanent, court ou d’urgence. Conseils pour l’agrément, les normes de sécurité, les diplômes. Difficultés (...)

    #enfance #solidarité #ASE #LVA

  • #Gaspillage_alimentaire : 9 millions de tonnes par an en France, des solutions locales émergent

    Face à 9 millions de tonnes de #déchets_alimentaires produits chaque année en France, des initiatives locales et solidaires émergent pour lutter contre le #gaspillage, tout en aidant les plus précaires et en préservant l’environnement.

    Selon le ministère de l’Agriculture, la France a généré 9 millions de tonnes de déchets alimentaires en 2022, dont 4 millions étaient encore consommables. À l’échelle individuelle, chaque Français jette en moyenne 58 kilos de nourriture par an, dont 24 kilos encore comestibles, pour un coût estimé à 100 euros par habitant. Ce gaspillage, qui débute dès la #production et se poursuit jusqu’à la #consommation, aggrave les #inégalités_sociales et contribue aux émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, de nouvelles solutions émergent, à l’image des épiceries #anti-gaspi nées en Bretagne, qui proposent à la vente des #invendus ou des produits refusés par la #grande_distribution.

    Des #épiceries_solidaires pour valoriser les invendus

    À Bordeaux, une enseigne spécialisée a développé un réseau de 28 magasins où l’on trouve fruits et légumes « moches » ou mal calibrés, produits issus de #surproduction, ou encore articles dont l’#emballage ne correspond plus aux standards des #grandes_surfaces. « On a tout un tas de raisons qui font que ces produits se trouvent exclus des circuits de distribution traditionnels », explique Arnaud, responsable du magasin. Les consommateurs, de plus en plus sensibilisés à la #lutte_contre_legaspillage, adhèrent au concept, d’autant que les prix sont en moyenne 15 % inférieurs à ceux des distributeurs classiques. Pour les producteurs, c’est aussi une #alternative à la #destruction de leurs récoltes, notamment dans l’Ouest où des pommes non conformes aux #calibres sont désormais valorisées. « On apporte notre petite pierre à l’édifice sur ce sujet-là », souligne Arnaud, évoquant l’impact écologique de cette démarche.

    Des invendus pour les #étudiants

    Au Palais-sur-Vienne, en Haute-Vienne, la municipalité a rejoint une plateforme pour vendre à prix réduit les surplus de repas issus de la restauration collective. « On ne gaspille pas, on prépare des denrées à tarif réduit pour ceux qui en ont besoin. Donc c’est bon pour la planète et c’est bon pour le portefeuille des gens », affirme le maire. Les particuliers peuvent ainsi acheter un panier repas complet pour 4 euros, d’une valeur réelle de 35 à 40 euros, tandis que les bénéfices soutiennent le centre communal d’action sociale.

    À Bordeaux, l’association #Linky récupère chaque semaine des invendus pour les redistribuer à près de 500 étudiants en situation de précarité. « Sur un an, en 2024, on a aidé 10 000 étudiants au niveau de l’antenne de Bordeaux », détaille Emmanuel, responsable de l’association. Linky a ainsi sauvé 93 tonnes de nourriture localement, et 1 200 tonnes à l’échelle nationale, grâce à une logistique citoyenne et décarbonée. « Chaque fois qu’on fait une #récupération, la #redistribution se fait dans la foulée », précise-t-il, garantissant la fraîcheur des produits et la #solidarité entre étudiants.

    https://france3-regions.franceinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/gaspillage-alimentaire-9-millions-de-tonnes-par-an-en-fra
    #nourriture

  • Les vélos blancs dans la région grenobloise

    Les vélos blancs : objets de #mémoire et de #sensibilisation

    Un vélo blanc est un type de #mémorial de bord de route matérialisé par une bicyclette peinte en blanc, déposé à l’endroit de l’#accident qui a occasionné des blessures, ou qui a coûté la vie à un ou une #cycliste. Initié en 2003 aux États-Unis, ce mouvement s’est répandu dans plusieurs pays dont la France.
    Un vélo blanc est généralement installé dans le cadre d’une cérémonie publique en quatre temps, organisée en accord et en concertation avec les proches de la victime : cortège, prises de paroles, moment de recueillement, et dépose du vélo.
    Les prises de parole sont l’occasion de rendre #hommage à la victime, d’exprimer de la #solidarité envers ses proches, mais aussi de susciter une réflexion sur la #sécurité de tous les usagers de la route et en particulier des plus vulnérables (piétons et cyclistes).

    Dans la région grenobloise
    L’émotion légitime suscitée par un accident qui coûte la vie à un ou une cycliste, l’incompréhension voire une forme d’indignation, ont conduit certains collectifs et associations (dont l’ADTC-Se déplacer autrement) de la région grenobloise à se mobiliser pour éviter que cet évènement tragique ne soit banalisé. Depuis 2022, trois vélos blancs ont ainsi été déposés, lors de cérémonies émouvantes et dignes, en présence des proches de la victime, avec pour objectif principal de ne pas oublier les circonstances du décès d’un ou d’une cycliste à cet endroit-là, ce jour-là.

    Les trois vélos blancs qui ont dû malheureusement être déposés depuis 2022 :
    - Florence, 38 ans, décédée le 25 mars 2021, vélo blanc déposé le 26 mars 2022 au carrefour entre les boulevards Vallier/Foch et Libération à Grenoble

    - Alek, 14 ans, décédé le 13 juin 2022, vélo blanc déposé le 24 juin 2023, rue du Général Mangin, à la hauteur de l’entrée du parc Georges Pompidou à Grenoble

    - Valéria, 15 ans, décédée le 19 février 2023, vélo blanc déposé le 21 juin 2025 au carrefour de l’avenue du Maquis de l’Oisans et de la rue de la Houille Blanche à Pont-de-Claix

    Carte interactive donnant la localisation exacte des vélos blancs :
    https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/velos-blancs-en-france_1268727#6/43.013/2.637


    https://www.adtc-grenoble.org/velos-blancs-dans-la-region-grenobloise

    #vélos_blancs #cartographie #carte_interactive #vélo #victimes #vélo_blanc #Grenoble

  • À la fin, qui prendra en charge le #coût des #assurances ?

    Tempêtes qui se répètent, #primes qui s’envolent, retraits d’assureurs : à l’heure du #dérèglement_climatique, une question se pose : qui règlera, in fine, la note ?

    Des mutuelles ouvrières du XIXe siècle, créées pour amortir les coups durs du développement industriel, aux logiques actionnariales des multinationales contemporaines, l’assurance a toujours reflété les grands #risques de son époque.

    Désormais sous la pression d’événements climatiques à la fréquence et à la sévérité inédites, le secteur affronte une équation nouvelle : comment rester solvable et socialement légitime lorsque la #sinistralité (montants payés par une compagnie d’assurance pour des #sinistres) croît plus vite que les primes (encaissées) ? Entre flambée des tarifs, exclusions de garanties et menace d’#inassurabilité de territoires entiers, comment la #solidarité_assurantielle doit-elle se réinventer ?

    Chacun pour tous, et tous pour chacun

    Avant d’être une industrie financière pesant des milliards d’euros, l’assurance est née comme un simple pot commun : des membres cotisent, les sinistrés piochent, et le surplus (s’il existe) revient aux sociétaires. Des organismes de solidarité et d’#assurance_mutuelle créés dans le cadre de la #Hanse (la #Ligue_hanséatique, réseau de villes marchandes d’Europe du Nord entre le XIIIᵉ et le XVIIᵉ siècle) jusqu’aux #guildes médiévales, ces associations de personnes exerçant le même métier ou la même activité, la logique est déjà celle d’un #risk-pooling, un #partage_de_risque, à somme nulle. Chacun paie pour tous, et tous pour chacun.

    Dans les guildes du Moyen Âge, en Europe, chaque maître artisan versait un droit annuel qui finançait la reconstruction de l’atelier détruit par l’incendie ou le soutien de la veuve en cas de décès. Pour l’historien de l’économie Patrick Wallis, c’est la première caisse de secours structurée. Les chartes danoises de 1256, qui imposent une « aide feu » (ou #brandstød) obligatoire après sinistre, en offrent un parfait exemple, comme le montre le chercheur en politique sociale Bernard Harris.

    Le principe traverse les siècles. Au XIXe, les sociétés de #secours_mutuel instaurent la #ristourne, quand la sinistralité s’avère plus clémente que prévu. Aujourd’hui encore, près d’un assuré sur deux en incendies, accidents et risques divers (#IARD) adhère à une #mutuelle dont il est copropriétaire statutaire.

    L’équation financière reste fragile : lorsque le #climat transforme l’#aléa en quasi-certitude, la prime n’est plus un simple « partage de gâteau » mais une avance de plus en plus volumineuse sur des dépenses futures. Le groupe #Swiss_Re a calculé que, depuis 1990, les #pertes assurées liées aux #catastrophes_naturelles croissent de 5 % à 7 % par an – 137 milliards de dollars états-uniens en 2024, la tendance est à 145 milliards de dollars en 2025 (respectivement 118 milliards et 125 milliards d’euros).

    Le #modèle_mutualiste, fondé sur la rareté relative du sinistre et la diversification géographique, se voit contraint de réinventer sa solidarité si la #fréquence double et la #gravité explose… sous peine de basculer vers une segmentation aussi fine que celle des assureurs capitalistiques.

    Tarification solidaire et optimisation actionnariale

    À partir des années 1990, la #financiarisation injecte un nouvel impératif : la prime doit couvrir les sinistres, financer le marketing, rémunérer les fonds propres et, à l’occasion, servir de variable d’ajustement pour les objectifs trimestriels. L’#optimisation_tarifaire, popularisée sous le vocable de #price_optimisation, décortique des milliers de variables de comportements (nombre de clics avant signature, inertie bancaire, horaires de connexion) afin d’estimer le prix de réserve individuel, soit le prix minimum qu’un vendeur est prêt à accepter, ou qu’un acheteur est prêt à payer, lors d’une transaction.

    Autrement dit, on estime non plus seulement la prime la plus « juste » actuariellement (l’actuaire étant l’expert en gestion des risques), au sens que lui donnait Kenneth Arrow en 1963, mais aussi la prime la plus élevée que l’assuré est prêt à payer. La prime juste étant le coût moyen attendu des sinistres, le montant que l’assureur pense payer l’an prochain pour des risques similaires.

    L’Institut des actuaires australiens dénonce, dans son rapport The Price of Loyalty, une pénalisation systématique des clients fidèles, assimilée à un impôt sur la confiance. Au Royaume-Uni, le régulateur Financial Conduct Authorities (FCA) a frappé fort. Depuis le 1er janvier 2022, la cotation à la reconduction doit être identique à celle d’un nouveau client à risque égal ; l’autorité évalue à 4,2 milliards de livres l’économie réalisée pour les ménages sur dix ans.

    Cette bataille réglementaire va bien au-delà du prix. En reléguant la logique de mutualisation au second plan, l’optimisation comportementale renforce les indicateurs socioéconomiques indirects – comme l’âge, la fracture numérique ou la stabilité résidentielle –, qui finissent par peser davantage que le risque technique pur dans la détermination du tarif.

    Désormais l’assureur a accès à des #data_lakes (données brutes) privés, où l’assuré ignore ce qui rend sa prime plus chère. Par nature, les contrats restent rétifs à toute comparaison simplifiée. L’un affiche une #franchise de 2 000 euros, l’autre un plafond d’#indemnisation plus bas ou des #exclusions reléguées dans de minuscules clauses, de sorte qu’il faut un examen quasi juridique pour aligner réellement les offres, comme le soulignait un rapport de la Commission européenne.

    #Refus d’un dossier sur deux

    La montée des #événements_extrêmes illustre brutalement ces dérives. En Australie, trois phénomènes climatiques dans la première moitié de l’année 2025, dont le cyclone Alfred, ont généré 1,8 milliard de dollars australiens (AUD), soit 1 milliard d’euros, de demandes d’indemnisation. L’Insurance Council prévient que les primes habitation verront des augmentations à deux chiffres et certains contrats pourraient atteindre 30 000 dollars autraliens par an (ou 16 600 euros par an) dans les zones les plus exposées.

    Aux États-Unis, la Californie cumule #résiliations et refus de prise en charge. Un rapport mentionné par le Los Angeles Times montre que trois grands assureurs ont décliné près d’un dossier sur deux en 2023. Une action collective accuse de collusion 25 compagnies d’assurance dans le but de pousser les sinistrés vers le FAIR Plan, pool d’assureurs de dernier ressort aux garanties réduites.

    Vers l’« inassurabilité » systémique

    Le phénomène n’est pas marginal. Les assureurs réduisent leur exposition. Les assureurs états-uniens State Farm et Allstate ont cessé d’émettre de nouvelles polices en Californie, dès 2023. En Floride, parce qu’il intervient lorsque aucun assureur privé n’accepte de couvrir un logement à un prix raisonnable, l’assureur public de dernier ressort Citizens a vu son portefeuille grossir jusqu’à environ 1,4 million de polices au pic de la crise, puis repasser sous le million, fin 2024, grâce aux transferts (takeouts) vers des acteurs privés – un progrès réel, qui révèle toutefois un marché encore fragile. Au niveau mondial, Swiss Re compte 181 milliards de dollars états-uniens de pertes 2024 restées à la charge des victimes ou des États, soit 57 % du total.

    https://www.youtube.com/watch?v=ghkT9aLhqNU

    Face à ces écarts de protection croissants, les assureurs réduisent leur exposition. Cette contraction de l’offre rejaillit sur la finance immobilière : l’économiste Bill Green rappelle dans une lettre au Financial Times que la moindre défaillance d’assurance provoque, en quelques semaines, l’annulation des #prêts_hypothécaires censée sécuriser la classe moyenne états-unienne. Lorsque les assureurs se retirent ou lorsque la prime devient inabordable, c’est la #valeur_foncière qui s’effondre et, avec elle, la stabilité de tout un pan du système bancaire local.

    Refonder le #contrat_social_du_risque

    Des pistes se dessinent néanmoins. Le Center for American Progress propose la création de #fonds_de_résilience cofinancés par les primes et par l’État fédéral, afin de financer digues, toitures renforcées et relocalisations dans les zones à très haut risque.

    En Europe, la France conserve un régime #CatNat fondé sur une surprime obligatoire uniforme – 20 % en 2025 – pour un risque réassuré par la #Caisse_centrale_de_réassurance (#CCR). Ce mécanisme garantit une #indemnisation illimitée tout en mutualisant les catastrophes sur l’ensemble du territoire national. Combinés à une tarification incitative (franchise modulée selon les mesures de prévention), ces dispositifs peuvent préserver l’#assurabilité sans faire exploser les primes individuelles.

    Reste à traiter l’amont : limiter l’exposition en gelant les permis dans les zones inconstructibles, conditionner le financement bancaire à la compatibilité climat et pérenniser, à l’échelle nationale, une surtaxe de prévention climatique progressive qui financerait les adaptations structurelles tout en lissant les chocs tarifaires.

    À ce prix, l’assurance redeviendrait un #bien_commun : ni pur produit financier ni simple pot commun, mais une infrastructure essentielle où la société, et non plus le seul assureur, choisit sciemment la part de la facture climatique qu’elle accepte de supporter.

    https://theconversation.com/a-la-fin-qui-prendra-en-charge-le-cout-des-assurances-261610
    #coûts #changement_climatique #climat
    via et de @freakonometrics
    et aussi signalé par @sombre : https://seenthis.net/messages/1131842

  • Après Mazan

    Que faire face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles ? En 2024, le procès des viols de Mazan a remis cette question au cœur du débat public. 51 hommes de tous horizons y ont été jugés pour avoir violé Gisèle Pelicot sur l’invitation de son mari. Pendant près de 10 ans, il l’a droguée pour la livrer à des inconnus rencontrés sur internet.

    Si elle peut paraître hors-normes, cette affaire n’est que la face visible d’un scandale massif qui implique tous les rouages de notre société : en France, un viol ou une tentative de viol se produit toutes les 2 minutes 30.

    Qu’est-ce que l’affaire Mazan révèle sur la masculinité, sur les rapports entre hommes et femmes, et sur la façon dont les institutions traitent les victimes et les auteurs de violences sexuelles aujourd’hui en France ?

    Dans « Après Mazan », Naomi Titti donne la parole à des femmes spécialistes du sujet qui ont assisté à ce procès, ainsi qu’à des professionnel·les de la santé, de la police et de la justice.

    Comment transformer l’ampleur du procès Mazan en action politique pour éradiquer les violences sexuelles ?

    « Après Mazan » est une série documentaire en 4 épisodes écrite par Naomi Titti et réalisée par Paul Bertiaux. À écouter à partir du jeudi 13 mars 2025 dans Les Couilles sur la table.

    https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/apres-mazan

    #podcast #audio
    #procès #Gisèle_Pelicot #VSS #viols #masculinité #condamnation #discours #patriarcat #échafaudage_culturel_du_viol #culture_du_viol #viol_conjugal #audience #consentement #libertinage #excuses #banalité_du_mal #non-pensée #responsabilité #pulsion #plaidoiries #manipulation #piège #soumission_chimique #solidarité_masculine
    #clivage #psychologisation #rapports_de_pouvoir #soumission #bon_père_de_famille #stratégie_de_contrôle #violence_conjugale #violence #inceste #viols_incestueux #ordre_social #grammaire_du_silence #tabou #cycle_de_la_violence #pornographie #sexe #déni

  • Dames de fraises, doigts de fée

    Comme de milliers de #femmes chaque année, Farida, Nadia et Najet quittent le #Maroc laissant derrière elles enfants, maisons et souvenirs pour s’installer, le temps d’une saison, dans la province de #Huelva où elles sont employées à la #cueillette de fraises.

    Durant leurs journées accroupies à récolter « l’or rouge » dans des #serres étouffantes, où le #rythme_de_travail ne ralentit jamais et les #corps s’épuisent sous le #soleil et les #pesticides, elles affrontent les #humiliations et les #abus des employeurs, mais apprennent aussi à connaître l’#entraide et la #solidarité.

    S’inspirant de l’enquête de terrain réalisée par la chercheuse #Chadia_Arab, ces planches illustrent les conditions de vie et de #travail de ces « dames de fraises » choisies pour la #précarité de leur situation et parce qu’elles laissent chez elles des enfants qui les contraindront à revenir.

    Annelise Verdier leur donne ici un visage et leur restitue dignité et humanité. Préface de Chadia Arab.

    https://alifbata.fr/produit/dames-de-fraises-doigts-de-fee

    #fraises #livre #BD #bande-dessinée #travail_saisonnier #migrations #migrations_saisonnières #migrations_de_travail

    ping @karine4 @isskein

  • #Accueil et #solidarité à la frontière basque

    #Ongi_etorri ! Bienvenu-e-s, comme on dit au Pays Basque. A #Bayonne, l’accueil des personnes réfugiées s’organise tant bien que mal à contre-courant des politiques migratoires nationales.

    L’accueil sur le territoire français de femmes, d’hommes et d’enfants en quête d’une vie meilleur n’est pas à la hauteur du "Pays des droits de l’Homme" avec sa politique migratoire criminalisante et mortifère. Heureusement la #société_civile s’organise au Pays Basque comme avant à Besançon et dans la Vallée de la Roya pour accueillir avec fraternité et sororité cex celles et ceux qui ont survécu aux guerres, à la faim, aux crises économiques et climatiques, aux persécutions politiques, familiales, religieuses ou sexuelles, aux tortures, aux viols, aux naufragés.

    La #place_patxa est un haut lieu de résistance et de construction d’alternatives, autogérée, des années 80. Sur les murs couverts de #murales, on peut lire « #Ongi_etorri_errefuxiatuak » bienvenue aux réfugié-es"

    A l’automne 2018, arrive à Bayonne une première vague de réfugiés d’Afrique subsaharienne. Ils ont transité par le Maroc et l’Espagne. Des bénévoles prennent en charge en toute improvisation leur accueil : hébergement, distribution de nourriture, de vêtements,.. Ils se regroupent dans une association, #Diakité (du nom de la première famille accueillie – voir cette rubrique). Cette mobilisation citoyenne obtient de la mairie de Bayonne l’ouverture du foyer « #Pausa ». Au départ simple centre de transit installé dans d’anciens locaux militaires dans le quartier Saint-Esprit, il devait offrir un accueil et un #répit de trois jours.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/contre-vents/contre-vents-du-samedi-16-aout-2025-1510350
    #Pays_Basque #frontières #migrations #réfugiés #France #Espagne #graffitis
    #audio #podcast

    ping @karine4 @isskein

  • La #migration est un #fait_social_total

    Parti pris · Omniprésente dans le paysage audiovisuel et les discours politiques, la question de l’immigration est sans conteste l’#obsession du #complexe_politico-médiatique français. Mais les deux visions principales qui s’affrontent – à #droite et à #gauche – pêchent considérablement par #distorsion et #omissions et peinent à embrasser la #dimension_globale de ce fait social.

    Si l’entrée de l’immigration dans le #débat_public fut progressive, on peut considérer comme un premier tournant les #agressions_racistes de #1973 et leur #médiatisation. En effet, le sujet va gagner en #visibilité à partir de ces événements et de leurs conséquences politiques, bien avant, comme on peut le lire parfois, la percée du #Front_national, au milieu des années 1980, et son affrontement avec les mouvements antiracistes.

    L’occasion est alors donnée aux immigrés de se présenter à la société française et de raconter leurs #conditions_de_travail et de vie. C’est aussi une opportunité, pour la société française, de débattre d’un sujet qui ne quittera plus les champs médiatique et politique, au point d’éclipser toutes les autres préoccupations citoyennes et même de les absorber, puisque le traitement qui en est fait suggère insidieusement sa responsabilité dans tous les #problèmes_sociaux.

    Si l’on peut penser que la surreprésentation de la question de l’immigration est imputable aux exigences et aux intérêts propres au secteur des médias, au vu de l’appétence de ces derniers pour les polémiques, on est bien en peine de justifier son #omniprésence dans le #discours_politique qui en a fait un #enjeu_électoral majeur. Cette évolution du #débat, en ampleur et en intensité, s’est accompagnée d’une #polarisation de plus en plus marquée et de la résurgence d’un #racisme_décomplexé, qui dénonce l’immigration comme un #poids pour le pays d’accueil et n’est contré que par une #rhétorique utilitariste qui associe immigration et #bénéfices_économiques.

    « #Grand_remplacement », « #invasion_migratoire » et « #submersion_migratoire »

    Porté par la droite et l’#extrême_droite, mais pas seulement, ce discours raciste développe l’idée que l’immigration représente non seulement une #charge_sociale, mais aussi une #menace_identitaire et sécuritaire pour les Français. Les immigrés sont ici présentés comme des individus #indésirables et en surnombre – on parle de « grand remplacement », d’« invasion migratoire » et de « submersion migratoire » – qui menaceraient la #sécurité et l’#identité nationales. L’argumentaire principal mobilisé pour défendre cette thèse est l’#incompatibilité des caractéristiques culturelles et religieuses des populations immigrées avec les valeurs de la #République, avec une focalisation sur l’#islam. Ce discours prône ouvertement l’arrêt des flux migratoires et même la possibilité du retour dans le pays d’origine. Sauf que…

    Lorsqu’il s’agissait de répondre à un besoin de #main-d’œuvre et d’abaisser les #coûts_du_travail, la droite, de connivence avec le #patronat, était favorable à l’immigration, notamment dans les années 1960, lorsque les constructeurs automobiles et les patrons des mines recrutaient massivement dans les pays du Maghreb. Ou encore au début des années 2000, lorsque le discours gouvernemental a fait de « l’#immigration_choisie » un leitmotiv. Aujourd’hui encore, cette pratique est maintenue et « protégée » parce que voulue par les élites économiques, bien que décriée sur les plateaux télévisés.

    De l’autre côté du spectre politique, l’argument utilitaire est mobilisé pour défendre les populations immigrées. Il est de plus en plus porté par la gauche, qui aime à rappeler la contribution des étrangers pendant la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale ainsi que dans les #mines, les #usines et sur les grands #chantiers portés par le développement de l’#industrialisation, et qui souligne aujourd’hui le rôle des #médecins_étrangers dans le maintien du système de #santé_publique. Discours utilitariste donc (qui s’appuie sur les résultats de recherches en sciences économiques et en démographie conduites notamment par l’OCDE, la Banque mondiale et le FMI) mais qui est présenté comme humaniste par ses tenants, qui mettent en avant la #solidarité avec les immigrés et défendent une politique de #régularisation des #sans-papiers.

    Justifier le jeu du #capitalisme

    Ce discours est apprécié par la population concernée et il est souvent et naïvement repris par elle, puisqu’elle y trouve une justification à sa présence, au point de faire son totem de cette phrase qu’on entend souvent dans les bouches d’immigrés : « On travaille. » Mais la gauche dénie ici le fait que l’importation de populations étrangères dévalue les #classes_populaires (son principal électorat), qui se sont d’ailleurs progressivement détournées d’elle. En effet, valoriser la #participation des immigrés revient à justifier le jeu du capitalisme, qui utilise la #concurrence entre travailleurs et l’importation de main-d’œuvre pour casser les grèves, baisser les #salaires et ne pas améliorer les conditions de travail.

    Autrement dit, lorsqu’une partie de la gauche renonce à sa position historique sur la #régulation de l’immigration, elle protège ce que #Karl_Marx qualifie de « secret grâce auquel la classe capitaliste maintient son #pouvoir ». Elle devient dès lors ce que le sociologue #Ramón_Grosfoguel appelle une #gauche_impérialiste, dans le sens où « elle construit un #projet_politique où elle ne demande qu’à améliorer sa situation à l’intérieur des murs [frontières], à l’intérieur des espaces impérialistes, sans les remettre en cause, sans problématiser la #domination que ce #système-monde exerce sur les habitants à l’extérieur des murs [frontières]… Elle ne remet pas en question les #structures_de_pouvoir qui produisent le #pillage et l’#appauvrissement de la grande majorité de la population mondiale, qui vit juste à l’extérieur des murs et est soumise aux formes les plus despotiques, les plus appauvries et les plus violentes de l’accumulation du capital ». Pire, dans une démarche paternaliste, elle appelle à renforcer l’#aide_publique_au_développement au lieu de militer pour la #désimpérialisation.

    Dans les deux discours présentés ci-dessus, il y a des omissions et des distorsions si considérables qu’elles altèrent complètement l’appréhension du sujet de l’immigration. Il s’agit également de discours prisonniers de leurs points de vue et de leurs antagonismes réciproques, jusqu’à donner parfois l’impression qu’ils se définissent non pas en fonction des besoins de la réalité et des idées qu’ils défendent mais bien en réaction l’un à l’autre. À cela s’ajoute le fait que l’immigré est systématiquement abordé comme #objet et non comme #sujet, ce qui contribue à normaliser une #pensée_impérialiste qui ne participe qu’à stigmatiser les populations immigrées et à les dépouiller de leur #agentivité.

    Les trois quarts des migrations africaines sont intracontinentales

    Il s’agit d’un double phénomène : émigration-immigration. Toute étude ou tout discours qui ferait l’économie de l’un se condamnerait à l’incompréhension de l’autre, car l’un et l’autre sont les deux faces d’une même pièce. On comprend donc qu’une réflexion sur les conséquences de l’#immigration dans les pays d’arrivée doit nécessairement et impérativement s’accompagner d’une réflexion sur les #causes de l’#émigration dans les pays de départ.

    Une mise en perspective plus large permettra donc de montrer que les migrations ne concernent pas seulement les pays occidentaux – il s’agit d’un phénomène mondial –, voire qu’ils ne sont concernés que dans une moindre mesure, puisque les trois quarts des migrations africaines, par exemple, sont intracontinentales. Cela permettra également de jeter la lumière sur les problèmes réels ou supposés qui poussent des personnes du Sud à affluer en masse vers le Nord (pauvreté, conflits armés, accroissement démographique…), ainsi que sur les problèmes réels ou supposés qui poussent l’Occident à recruter des étrangers (déclin démographique, pénurie de main-d’œuvre, déserts médicaux…).

    Cette approche, qu’on pourrait qualifier de globale, est cruciale, parce qu’elle permet de démontrer combien une réflexion intramuros est vouée à l’échec, la seule manière de comprendre et de gérer la question migratoire étant d’établir un dialogue bilatéral, qui implique non seulement les pays d’émigration et les pays d’immigration mais aussi les populations migrantes et les sociétés d’accueil.

    L’immigration en #France est liée à l’#histoire_coloniale

    Il est aussi nécessaire de prendre en considération le rôle de l’histoire coloniale (esclavage, mobilisation militaire forcée et recrutement de travailleurs dans les colonies) dans la création des schémas migratoires ainsi que les rapports de force qui existent entre pays anciennement colonisateurs et pays anciennement colonisés. En effet, l’histoire de l’immigration en France est fondamentalement liée à l’histoire coloniale qui l’a créée, ce qui implique que, pour comprendre les migrations aujourd’hui volontaires, il est essentiel de revenir sur les #migrations_forcées dans les anciennes colonies, puisqu’elles ont des trajectoires identiques mais surtout qu’elles obéissent d’abord et avant tout aux besoins des pays occidentaux.

    Qualifiée comme telle – parce que c’est ce qu’on veut voir en elle, ce qu’on aimerait qu’elle soit et qu’elle le demeure –, l’#immigration_de_travail est une expression qui porte en elle un refus : regarder l’immigré autrement que comme un agent au service du capital, un corps au service des possédants. Or l’immigré est une personne, qui vient avec son histoire, sa religion, sa langue, sa façon d’être au monde, ses représentations et ses croyances, bref sa #culture. Il vient également avec ses besoins et ses aspirations : se marier, se perpétuer et vivre auprès de sa famille. Pourtant, et alors que, comme l’écrit le sociologue et non moins émigré-immigré #Sayad_Abdelmalek, « la chose était prévisible dès le premier acte d’immigration », tout semble se réaliser, du moins dans un premier temps, dans une logique du #provisoire.

    Ce sont là les #illusions qui accompagnent le phénomène migratoire, très bien expliquées par Abdelmalek Sayad. « L’image de l’émigration comme “#rotation” continuelle exerce sur chacun un fort pouvoir de séduction : la société d’accueil a la conviction de pouvoir disposer éternellement de #travailleurs […] sans avoir pour autant à payer (ou fort peu) en problèmes sociaux ; la société d’origine croit pouvoir se procurer de la sorte et indéfiniment les ressources monétaires dont elle a besoin, sans qu’il résulte pour elle la moindre altération ; les émigrés sont persuadés de s’acquitter de leurs obligations à l’égard de leur groupe […] sans avoir pour cela le sentiment de se renier. »

    L’illusion du provisoire

    C’est cette triple fonction des illusions qui maintient la notion de provisoire et lui donne une place centrale dans les #imaginaires de chacun, malgré sa mise en défaut par la réalité. C’est-à-dire, même après que le turnover a été révolu, que les séjours de travail se sont allongés jusqu’à devenir quasi permanents (transformant radicalement les rapports aux groupes d’appartenance et au #pays_natal), que les profils et les trajectoires migratoires se sont complexifiés, et que l’immigration de travail s’est transformée en #immigration_familiale, puis en #immigration_de_peuplement. La notion de provisoire est une consolation pour l’émigré face à sa désertion, pour la société d’origine face à sa désintégration et pour la société d’accueil dans son rêve de purification.

    La #délocalisation d’une partie de la société vers un autre pays, comme l’entretien de relations sociales et affectives entre ceux qui partent vivre à l’étranger et ceux qui restent dans le pays natal, semble créer une route qui grandit en même temps que la communauté d’expatriés. L’existence d’une solidarité intracommunautaire semble également faciliter, quand elle ne l’encourage pas directement, le passage à l’acte. En effet, l’idée de trouver des compatriotes ou même des membres du cercle familial (qui peuvent aider financièrement et psychologiquement) rassure le candidat à l’émigration sur la faisabilité de son #projet_migratoire et elle atténue sa peur de la #solitude et de l’#isolement. C’est ce qui explique le fait qu’on retrouve dans des villes et des quartiers à fortes densités immigrantes toute une communauté d’immigrés souvent originaires d’une même région et ayant parfois des liens de parenté.

    Les coûts importants des procédures administratives pour les demandes de visa et le pourcentage très élevé de refus dans certains pays (plus de 50 % en Algérie) rendent la voie légale souvent inaccessible. Le recours à la #clandestinité devient une possibilité de dépasser ces #blocages. En effet, traverser la Méditerranée dans une embarcation et franchir la frontière illégalement est une option choisie par des milliers de personnes chaque année, malgré les #risques et malgré les actions de prévention et de lutte contre la migration illégale.

    Maintenir coûte que coûte une #hiérarchie_sociale

    Ce qu’on peut relever du débat tel qu’il se présente aujourd’hui autour de la migration, c’est qu’elle est posée comme problème pour certaines populations et pas pour d’autres. Par exemple, en France ou en Allemagne, les réfugiés syriens ou afghans ne sont pas perçus comme les réfugiés ukrainiens. Le #traitement_médiatique qui leur est réservé n’est pas le même, pas plus que les dispositions prises pour leur #accueil et leur #insertion.

    Cet exemple permet d’inscrire la question dans le tableau plus large de la migration des pays du Sud vers les pays du Nord. Cette migration a ses spécificités et ses problématiques propres et elle ne saurait être confondue avec les mobilités intra-européennes ou euro-australo-américaines, par exemple, qui ne sont pas source de tensions, les populations qui en sont issues étant considérées comme assimilables, sinon semblables. Il n’en a pas toujours été ainsi. On se souvient du racisme envers les Bretons à Paris, des Britanniques envers les Irlandais, des Français envers les Italiens, les Espagnols, les Portugais…

    Ainsi posée, c’est la question du #racisme qui émerge comme point nodal de la migration, considérée par les uns comme phénomène social et par les autres comme problème social. Cette discrimination, qui a longtemps trouvé sa justification dans la #théorie_des_races et l’#infériorité_biologique supposée des uns par rapport aux autres, est remplacée, depuis la Seconde Guerre mondiale, par un #racisme_culturel, c’est-à-dire par un ensemble de pratiques et de discours dans lesquels la culture de certains groupes sociaux (généralement racisés) est essentialisée et infériorisée, l’objectif étant toujours le même : maintenir coûte que coûte une hiérarchie sociale.

    Faire l’impasse sur le #système-monde

    Penser l’État-nation dans un contexte d’#interdépendance_internationale est une ineptie, tout comme l’est le fait de chercher à préserver les intérêts d’un État ou à établir un #ordre_national plus juste dans un monde ravagé par les injustices, où l’on assiste au pillage des richesses humaines et naturelles par des multinationales occidentales ; un monde où rien ne protège les plus démunis de la prédation des États les plus puissants, qui se maintiennent par une #force_de_travail bon marché et des #matières_premières bradées. En effet, dans ce marché international qu’est devenu le monde et qui est régi par les intérêts économiques du capital et ses injonctions, le racisme apparaît comme une condition essentielle pour conserver une main-d’œuvre privée de droits, une force de travail à bas coût, non seulement dans les périphéries mais aussi au cœur des puissances économiques.

    Le racisme fonctionne donc selon des besoins cycliques. D’une part, il permet d’offrir des compétences à la demande et une main-d’œuvre bon marché dans les périodes de croissance, et, d’autre part, il permet d’exclure certaines populations du marché du travail dans les périodes de crise. Pour que cette mécanique puisse se perpétuer, les discriminations doivent persister, les frontières se renforcer et les populations « déplaçables » se résigner à leur #instrumentalisation. C’est ainsi que la splendide forteresse (le #centre) se protège contre les populations issues des #périphéries. C’est à ces conditions que peut se maintenir indéfiniment cet #ordre inique à l’échelle mondiale et c’est à ce niveau que doit s’inscrire la lutte pour la #justice_sociale.

    Ainsi déployée, la question migratoire déborde complètement celle des attitudes individuelles ou collectives vis-à-vis des immigrés, tout comme elle ne saurait être attribuée aux seuls faits politique ou économique, puisqu’elle est un fait social total, et que toute tentative de la saisir par un seul bout est vouée à l’échec. Il faut donc réinventer le débat, lui donner l’ampleur qu’il mérite et mettre à jour le lien direct qui lie les migrations avec les #guerres menées en Afrique et au Moyen-Orient, avec l’#extractivisme effréné et l’#exploitation irresponsable des #ressources des pays du Sud. Ce faisant, la question migratoire reprendra la place qui est la sienne au cœur de la lutte anti-impérialiste.

    https://afriquexxi.info/Migration-fait-social-total
    #utilitarisme #humanitarisme #paternalisme #diaspora #approche_globale #voies_légales #Etat-nation #nationalisme #nationalisme_méthodologique #périphérie #anti-impérialisme
    ping @reka @karine4 @_kg_ @isskein

  • C’est quoi le mouvement « #Bloquons_Tout » qui appelle à « un #arrêt_total du pays » à partir du 10 septembre ?

    L’appel à la #mobilisation, qui veut mettre la #France à l’arrêt pour une durée illimitée, est diffusé par d’anciens #Gilets_jaunes et partagé par des relais de l’#extrême_droite.

    Un nouvel « acte » des Gilets jaunes ? Près de sept ans après le mouvement de protestation citoyen qui avait partiellement paralysé la France, entre blocage des axes routiers et appels nationaux à manifester, une nouvelle mobilisation se prépare en ligne. Baptisée « Bloquons Tout ! », elle se présente, en tout cas dans sa forme actuelle, comme une réponse au tour de vis budgétaire annoncé par le Premier ministre, François Bayrou, le 15 juillet – avec pour mesure phare la suppression de deux jours fériés. En réaction, le mouvement ambitionne de mettre en place « un arrêt total et illimité du pays » à compter du 10 septembre.

    Parmi les publications identifiées par CheckNews sur les réseaux sociaux, la première mentionnant la date du 10 septembre est en réalité un peu antérieure à la présentation du plan de Bayrou, puisqu’elle a été mise en ligne le 14 juillet – alors que le Premier ministre a pris la parole le 15. Ce contenu émane du compte TikTok des #Essentiels, une organisation prônant « une France souveraine ». Dans la vidéo, le 10 septembre est présenté comme « le jour où la France s’arrête », où le pays « se confine, pas par peur d’un virus, mais par volonté d’un peuple qui dit stop aux injustices, stop aux abus, stop à ce système qui broie les humains pour nourrir les profits ». Et sur le site web des Essentiels, un « mode d’emploi » est proposé, suggérant de « limiter sa consommation à l’essentiel », de « régler uniquement en espèces », ou de « couper la télévision », à partir du 10 septembre.

    L’appel prend de l’ampleur en ligne lorsqu’il est diffusé par d’anciennes figures des Gilets jaunes. Dans la nuit du 14 au 15 juillet – toujours en amont des annonces de Bayrou, donc – #Anaïs_Albertini, qui avait pris part aux manifestations à l’époque, est la première, sur son compte Facebook, à « répondre à l’appel du 10, 11, 12 septembre, voire plus ». « Notre seul pouvoir est le #boycott_total », clame-t-elle. Le 15 juillet dans la journée, Anaïs Albertini met en ligne un autre post Facebook contenant un « appel national à la solidarité du peuple pour un arrêt total général et illimité du pays à partir du 10 septembre 2025 ».

    Puis, le 17 juillet, c’est encore elle qui partage, sur la même plateforme, un tract, sur fond bleu, devant permettre au « peuple » de se fédérer. Dans ses publications, elle assure se contenter de relayer l’appel, et refuse d’endosser la maternité du mouvement. Sollicitée par CheckNews, elle n’a pas donné suite, mais dans un live Facebook diffusé mardi, elle explique : « Il y en a beaucoup qui se demandent qui a fait le tract […]. On ne donnera aucune source […] Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a aucun parti politique ni aucun syndicat qui est mêlé dedans. Ce sont des personnes comme nous, des citoyens et des citoyennes de ce pays qui ont lancé l’appel. »

    Une nouvelle étape dans la structuration du mouvement est franchie le 19 juillet avec la création d’un site web, « mobilisation10septembre.blog », puis d’un compte sur X dès le lendemain, qui compte déjà plus de 1 000 abonnés.

    Sur ce site, qui propose de dire « stop à l’#austérité Bayrou », un lien vers un groupe Telegram national, dédié à l’organisation de la journée du 10 septembre, a vu le jour ce mercredi. Concrètement, trois modalités sont citées. La première : le #boycott (« on arrête de faire tourner leur système ») passant notamment par le fait de ne « plus acheter dans les grandes surfaces qui profitent des baisses de cotisations, des aides publiques, tout en pressurant les salariés (Carrefour, Auchan, Amazon, etc.) » mais aussi de « retirer son argent des grandes #banques complices de la #spéculation et de la politique de #casse_sociale » pour « le placer dans des banques coopératives ou locales ». Ensuite, la #désobéissance_civile via « l’#occupation pacifique de #lieux_symboliques » comme les préfectures ou les mairies, des blocages ciblés, ou le « soutien actif à ceux qui désobéissent ». Vient enfin la « #solidarité_citoyenne » visant par exemple à mettre en place des #caisses_de_grève, « ouvrir des espaces de discussion et de coordination dans chaque quartier, chaque village » ou encore à « relier les #luttes ».

    Relais d’extrême droite

    Des modes d’action très inspirés de ce qui se fait à gauche. Mais l’initiative est aussi beaucoup relayée en ligne par des comptes d’utilisateurs clairement d’extrême droite et de la #fachosphère. Les 28 premiers abonnements du compte X lié au site du mouvement regorgent également de figures ou canaux de la sphère évoluant à la croisée de l’extrême droite et du conspirationnisme. A l’image de la journaliste #Myriam_Palomba, proche de Florian Philippot vue chez Hanouna et qui diffuse les théories conspirationnistes les plus hardcores en ligne. Ou du compte de « réinformation » de la mouvance identitaire (et complotiste pro-Kremlin) « Nice Provence info ».

    Auprès de l’Humanité, qui a échangé par écrit, en passant par le formulaire de contact, avec une personne se présentant comme un salarié de 37 ans travaillant chez Enedis et comme étant l’un des créateurs de la plateforme, on indique que le mouvement « accepte d’être soutenu par tout le monde quel que soit le parti. Nous, on est en dehors de la politique. Tout ce qu’on veut, c’est se battre contre le plan de #François_Bayrou et rassembler tout le monde en dehors des divergences politiques ». Même rengaine du côté d’Anaïs Albertini, qui insiste dans son live Facebook sur le fait d’être complètement « apartisane » et qui regrette qu’« on essaye absolument de nous coller une étiquette ».

    « Arrêter de tout politiser »

    Mais sur la page d’accueil du site, un seul tweet est mis en avant. Plutôt neutre bien que soutenant l’initiative, il émane du compte « Au bon touite français » qui diffuse à ses 133 000 followers désinformation complotiste et propagande d’extrême droite. Comme ce lundi 21 juillet, par exemple, lorsqu’il expliquait que les « piliers fondamentaux pour la destruction des sociétés occidentales » sont notamment l’« immigration massive » et le « wokisme », citant un influenceur QAnon canadien obsédé par une prétendue « cabale de pédophiles sataniques ».

    Réponse de la même personne se présentant comme le salarié d’Enedis, entre autres à l’origine du site, au Parisien, qui l’a interrogé sur cette publication mise à l’honneur : « Ce tweet s’est retrouvé là parce que c’était l’un des premiers à relayer. Ce n’est ni un membre du collectif, ni une prise de position. Il faut arrêter de tout politiser. »

    A l’autre extrême de l’échiquier politique, le compte X intitulé « Front Populaire-LFI » y est aussi allé de sa publication, où est évoquée une « #mobilisation nationale pour faire #grève et manifester contre la politique de Macron le 10 septembre ». Mais il s’agit d’un compte d’actualité tenu par des militants, et non pas du compte officiel alimenté par le parti. Reste à savoir si cette nouvelle tentative de ranimer le mouvement des Gilets jaunes saura passer du web à la rue.

    Site piraté ?

    Jeudi 24 juillet, un rebondissement était observé sur fond d’imbroglio quant à la paternité du site, lequel a été suspendu temporairement pour suspicion de piratage. Le compte X « Convoi de la Liberté » - du nom de ce mouvement de protestation contre l’obligation vaccinale contre le Covid - a ainsi indiqué à CheckNews être à l’origine du blog, et du compte X « Bloquons tout » créé dans la foulée. Pour appuyer ses dires, il nous a transmis des captures d’écran du back office du site. Problème : cet internaute assure n’avoir échangé avec aucun journaliste sur le sujet via le formulaire de contact et avance donc que sa plateforme a été piratée. Ce que CheckNews n’est pas en mesure de confirmer formellement pour l’instant. Le site a été remis en activité en fin d’après-midi, une fois « sécurisé » selon son créateur et sans possibilité de contact via un formulaire.

    https://www.liberation.fr/checknews/cest-quoi-le-mouvement-bloquons-tout-qui-appelle-a-un-arret-total-du-pays
    #10_septembre_2025

  • #Qasr_Al_Haji : une banque communautaire dans la #Libye rurale du XIIIe siècle


    Situé dans les hauteurs du #Djebel_Nefoussa, au nord-ouest de la Libye, Qasr Al Haji (ou Ghasr Al-Hajj) est un #grenier collectif d’une grande beauté architecturale. Construit au XIIIe siècle, cet édifice servait autrefois de #dépôt de #céréales et de biens de valeur pour les tribus #amazighes de la région. Il constitue un témoignage remarquable de l’ingéniosité architecturale berbère et de l’organisation communautaire dans les sociétés rurales précoloniales de Libye.

    Qasr Al Haji se distingue par sa structure circulaire à deux niveaux, composée d’environ 114 cellules de #stockage (appelées #ghorfas), chacune fermée par une porte en pierre ou en bois. Ces cellules étaient attribuées aux familles, qui y stockaient blé, orge, huile ou documents importants, à l’abri des voleurs et des intempéries. Le bâtiment adopte une forme concentrique, avec une cour centrale ensoleillée entourée par ces alvéoles superposées, accessibles via des escaliers de pierre encastrés dans la façade.

    L’ensemble donne une impression d’équilibre et de fonctionnalité, mais aussi de majesté, grâce aux portes en ogive, aux niches décoratives, et à la rigueur géométrique de la construction. Le #grès utilisé provient des environs, taillé à la main, et témoigne d’un savoir-faire maîtrisé dans une région au climat aride et aux ressources limitées.

    Ce grenier n’était pas un simple entrepôt : il incarnait une forme de #banque_communautaire, régie par des règles strictes. Chaque cellule portait une marque identitaire indiquant le propriétaire ou le clan. Les décisions liées à la distribution, à l’accès ou à l’entretien du grenier étaient prises collectivement. Cette organisation a permis à des populations semi-nomades de garantir leur #sécurité_alimentaire pendant les périodes de sécheresse ou de conflit.

    Le #qasr était aussi un symbole de #cohésion_sociale et de #solidarité : lorsqu’une famille subissait des pertes, d’autres pouvaient temporairement céder leurs cellules ou partager leurs denrées. L’usage communautaire du lieu était étroitement lié à la coutume, souvent géré par des sages locaux ou des chefs de tribu.

    Malgré sa valeur patrimoniale, Qasr Al Haji reste relativement méconnu en dehors de la Libye. Les conflits récents, l’isolement de la région et l’absence d’une politique nationale forte de préservation du patrimoine ont contribué à sa dégradation progressive. Toutefois, certaines initiatives locales et internationales plaident pour sa protection et son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, au même titre que les autres ksour du Maghreb.

    Aujourd’hui, le site attire quelques visiteurs, chercheurs ou photographes fascinés par l’esthétique et la charge symbolique du lieu.

    https://www.agenceecofin.com/actualites-tourisme/2407-130390-qasr-al-haji-une-banque-communautaire-dans-la-libye-rurale
    #architecture

  • Lettre ouverte des présidents des universités de #Gaza
    https://academia.hypotheses.org/62891

    Academia relaie la lettre ouverte des présidents des trois universités de Gaza et publiée sur le site de l’Association des universitaires pour le respect du droit international en #Palestine (AURDIP), le 21 juillet 2025. Même si nos campus ont été … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #World_-_Ailleurs_dans_le_monde #solidarité_internationale

  • Geflüchtet, verletzt, vergessen: Alltag in Polens Grenzwald

    Seit vier Jahren versucht Polen an seiner Grenze zu Belarus mit allen Mitteln, Flüchtlinge bei der Einreise in die EU stoppen. Die humanitären Folgen sind fatal. Unterwegs im Grenzwald mit einer Flüchtlingshelferin.

    Aleksandra Chrzanowska bleibt kurz stehen, prüft ihren Standort auf dem Handy und läuft dann mitten in den Wald hinein - ohne einem Weg oder gar einem Wegweiser zu folgen. Ihre Schritte sind sicher, obwohl der Boden uneben und morastig ist.

    Der Bialowieza-Nationalpark ist der letzte Urwald Europas. Nahezu jeden Tag ist Chrzanowska, Mitarbeiterin der Warschauer Menschenrechtsorganisation „Association for Legal Intervention“, seit 2021 in dem Wald an der polnisch-belarussischen Grenze unterwegs. Damals begann Belarus, Menschen aus Drittstaaten die Einreise nach Polen zu erleichtern, um Druck auf die EU auszuüben. Polen reagierte mit Grenzzäunen und Zurückweisungen. Seitdem hat sich die Situation an der Grenze zu einer humanitären Krise ausgewachsen.

    Chrzanowska zeigt eine Karte auf ihrem Handy, die mit bunten Markierungen übersät ist. Jede von ihnen steht für eine „Intervention“, so nennen die Aktivisten des Netzwerkes Grupa Granica die humanitären Einsätze im Grenzwald zu Belarus. Sie bringen vor allem warme Suppe, Wasser, Kleidung, Schuhe und Powerbanks. Häufig leisten sie auch medizinische Hilfe, in schweren Fällen unterstützt sie ein Arzt.
    Fünf-Meter-Stahlzaun hält Migration nicht auf

    Seit der fünf Meter hohe Grenzzaun an der Grenze zu Belarus gebaut wurde, haben Verletzungen wie Knochenbrüche oder tiefe Schnittwunden durch Stacheldraht stark zugenommen. „Der Zaun hält die Menschen nicht auf“, sagt Chrzanowska. „Sie haben keine Wahl. In ihrer Heimat ist ihr Leben in Gefahr.“ Rund 5600 Notrufe erreichten die Grupa Granica 2024, bei etwa 1400 konnten sie eingreifen und damit 3400 Menschen helfen. Die gestrandeten Migrantinnen und Migranten kamen aus Ländern wie Syrien, Eritrea, Sudan, Somalia und Afghanistan.
    Eine Frau in einem schwarzen Fleece-Pullover steht vor einer hölzernen Wand

    Im gleichen Jahr meldete der polnische Grenzschutz rund 30.000 versuchte illegale Grenzübertritte. Und die Zahlen steigen: Frontex meldete für 2024 auf der sogenannten östlichen Migrationsroute über Belarus einen Zuwachs von rund 200 Prozent.
    Geflüchtete bitten via Nottelefon um Hilfe

    An diesem Tag ist Aleksandra Chrzanowska auf dem Weg zu einer Markierung, um übriggebliebene Sachen von einer früheren Intervention einzusammeln. Manchmal kann die Grupa Granica die Sachen für spätere Einsätze wiederverwenden, vor allem aber soll kein Müll in dem einzigartigen Naturschutzgebiet zurückbleiben. Chrzanowska zieht sich Einweghandschuhe an und steckt eine Thermoskanne, eine zerrissene Jacke und einen Kinderschuh in den Müllbeutel.

    Ihr Handy klingelt, das Basislager ruft an. Der Empfang ist schlecht, Chrzanowska flucht, doch das Wichtigste hat sie verstanden: Zwei Afghanen haben soeben über den internationalen Notruf per SMS um Hilfe gebeten. „Wir müssen uns beeilen“, sagt sie und ist mit einem Mal wie ausgewechselt. Chrzanowska schnappt sich den Müllbeutel und hört sich auf dem Weg zum Basislager im Laufschritt die Sprachnachrichten mit den Einzelheiten der kommenden Intervention an.
    Tief im Wald versteckt

    Einer der Männer habe tiefe Schnittwunden, heißt es in den Sprachnachrichten, außerdem bitten die afghanischen Flüchtlinge um trockene Kleidung und Schuhe, da sie durchnässt seien. Sie haben ein Foto der Schnittwunde geschickt, das zur Konsultation an einen Arzt weitergeleitet wird. Derweilen packen im Basislager weitere Freiwillige die benötigten Sachen in große Reiserucksäcke.

    Kurz darauf gehen Chrzanowska und eine weitere Aktivistin los, zunächst über einen Forstweg, dann mitten hinein in den Wald, aus Sicherheitsgründen allein. Sie treffen die Geflüchteten an der Markierung, welche diese zuvor geschickt haben. Als sie zusammen zurückkommen, erzählt Chrzanowska, die beiden Männer hätten sich gut versteckt, es habe gedauert, bis sie sie gefunden hätten.
    Ein Junge mit warmer Jacke blickt in Richtung zweier Grenzpolizisten, die nur von hinten zu sehen sind

    Die Männer, Mitte 20, sprechen kein Englisch. Die Aktivistinnen behelfen sich mit Übersetzer-Apps auf dem Handy, tippen Fragen ein, die dann auf Paschtu übersetzt werden. Wie lange sie schon im Wald seien? Die Männer tippen in das Handy: einige Wochen, auf der polnischen Seite seit drei Tagen. Es sei ihr dritter Versuch, zwei Pushbacks hätten sie bereits hinter sich. Das heißt, der polnische Grenzschutz hat sie bereits zweimal aufgegriffen und sie trotz ihres Asylgesuchs nach Belarus zurückgebracht. Seit dem 27. März 2025 ist in Polen das Asylrecht an der Grenze zu Belarus ausgesetzt.
    Schwere Verletzungen durch Grenzzaun

    Die Männer haben seit mehreren Tagen weder gegessen noch getrunken und nehmen die mitgebrachte Kichererbsen-Suppe, den gesüßten Tee und das Trinkwasser dankbar an. Während sie sich stärken, bespricht sich Chrzanowska per Textnachrichten mit dem Arzt. Die Wunde am Fuß des einen Mannes ist tiefer, als es vorab auf dem Foto aussah. Der Arzt schickt Chrzanowska Anweisungen, wie sie die Schnitte säubern und verarzten soll.

    Zugezogen habe er sich die Wunde beim Sprung über den Grenzzaun, tippt der verletzte Mann ins Handy. Die bewaffneten belarussischen Soldaten, die die Migrierenden zur Grenze begleiteten, seien äußerst aggressiv gewesen und hätten sie geschlagen. Sie hätten eine Leiter am fünf Meter hohen Stahlzaun an der Grenze aufgestellt und die Afghanen gezwungen, auf der anderen Seite herunterzuspringen. „Normalerweise würden wir einen Krankenwagen rufen, damit die Wunde fachgerecht versorgt werden kann“, sagt Aleksandra Chrzanowska. Doch das sei seit dem verhängten Asylstopp zu riskant, denn „dann sind auch Grenzbeamte dabei. Und damit ist das Risiko sehr hoch, dass die Flüchtlinge erneut nach Belarus zurückgebracht werden, unabhängig von der Verletzung.“
    Lokale Hilfsorganisationen auf sich gestellt

    Die Intervention dauert etwa eine halbe Stunde. Chrzanowska versucht so gut es geht, die Wunde zu reinigen. Der Mann habe sehr starke Schmerzen gehabt und lag geschwächt auf dem Waldboden, berichtet sie später. „Ich habe mir Sorgen gemacht, ob er überhaupt noch laufen kann“, erzählt sie, als sie von der Intervention zurückkommt. Nachdem er etwas gegessen und getrunken habe, habe er sich jedoch schnell stabilisiert.

    Für Aleksandra Chrzanowska ist das immer wieder ein berührender Moment: „Anfangs sind die Geflüchteten sehr verängstigt. Manchmal hat man sogar das Gefühl, dass sie sich ein bisschen wie wilde Tiere verhalten, die sich verstecken und überleben müssen. Wenn sie dann trockene Kleidung tragen und heißen Tee getrunken oder warme Suppe gegessen haben, sieht man, wie sie wieder zu Menschen werden.“ Manche bestünden dann auch darauf, das Essen mit ihr zu teilen.

    Das Netzwerk #Grupa_Granica besteht aus zahlreichen lokalen NGOs und Hilfsinitiativen und wird von Hunderten ehrenamtlichen und einigen wenigen hauptamtlichen Helfern getragen. Bis auf Ärzte ohne Grenzen ist an der polnisch-belarussischen Grenze keine internationale NGO tätig - anders als an anderen EU-Außengrenzen.

    Die polnische Regierung sieht die Arbeit der Aktivistinnen und Aktivisten kritisch und kriminalisiert ihre Unterstützung. Derzeit stehen unter anderem fünf Flüchtlingshelfer im ostpolnischen Hajnowka vor Gericht, die einer irakisch-kurdischen Familie mit sieben Kindern im Wald geholfen hatten. Ihnen wird Unterstützung von illegal Eingereisten zum eigenen Vorteil vorgeworfen.

    Aleksandra Chrzanowska schüchtern diese Vorwürfe nicht ein. „Helfen ist legal“, sagt sie knapp. Nur einige Stunden später geht der nächste Notruf ein: Eine Gruppe von vier Afghanen bittet um Hilfe, einer gibt an, sich beim Fall vom Grenzzaun das Bein gebrochen zu haben. Diesmal wird ein Arzt die Flüchtlingshelfer begleiten.

    https://www.dw.com/de/gefl%C3%BCchtet-verletzt-vergessen-alltag-im-polnisch-belarussischen-grenzwald/a-73146947
    #forêt #Biélorussie #Pologne #frontières #migrations #réfugiés #solidarité #Aleksandra_Chrzanowska #Hajnowka #blessures #barrières_frontalières

  • Warum zahlen gesetzliche Krankenkassen für Bürgergeldempfänger ? Debatte flammt wieder auf
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/warum-zahlen-gesetzliche-krankenkassen-fuer-buergergeldempfaenger-d

    L’état allemand fait payer uniquement les travailleurs pour l’assurance maladie des bénéficiaire d’aide sociale. Le chef d’une grande assurance note que ce serait à l’état d’élargir l’acte de solidarité à tout ceux qui profitent de leur travail.

    Dann kam TK-Chef Baas auf versicherungsfremde Leistungen zu sprechen. Er kritisierte, „dass unsere Versicherten und ihre Arbeitgeber jedes Jahr alleine schon zehn Milliarden Euro für die Versicherung von Bürgergeld-Empfängern aufbringen müssen! Eine Aufgabe, die unzweifelhaft in Ihr Ressort und von Steuern finanziert gehört.“
    So viel zahlt die GKV für Bürgergeldempfänger

    Derzeit überweist der Bund knapp 140 Euro pro Bürgergeldempfänger an die Jobcenter. Das deckt aber nur 39 Prozent der tatsächlichen Kassenkosten. Die restlichen 61 Prozent zahlen die Versicherungen. Bundesgesundheitsministerin Nina Warken (CDU) hat diesen Systemfehler erkannt. Ihre Initiative, ihn zu beheben, führt aber offenbar nicht zum Erfolg. So müssen gesetzlich Krankenversicherte weiter für Ausgaben geradestehen, die eigentlich ein gesamtgesellschaftlicher Posten und komplett aus Steuermitteln zu finanzieren wären.

    #Allemagne #assurance_maladie #solidarité

  • « Certains nous prennent pour une décharge » : à Cannes (comme ailleurs), les Restos du Cœur submergés par des dons alimentaires inutilisables - Nice-Matin
    https://www.nicematin.com/vie-associative/-certains-nous-prennent-pour-une-decharge--993322

    Les Restos du Cœur jettent jusqu’à 40 % des dons alimentaires reçus. Entre tri chronophage et défiscalisation mal encadrée, les abus de certaines enseignes pèsent lourd sur l’association. Reportage auprès des bénévoles cannois


    La ramasse des Restos du Cœur, lundi 30 juin, à Cannes. Photo Justine Meddah

    Dans les coulisses des Restos du cœur de Cannes, une réalité déroutante s’impose : ce qui est censé nourrir les plus démunis devient parfois un fardeau logistique. Derrière l’élan de générosité affiché par certaines enseignes, se cache un système qui privilégie la quantité sur la qualité – au détriment des associations et des bénéficiaires. Depuis la loi Garot de 2016, les grandes surfaces de plus de 400m² ne peuvent plus détruire leurs #invendus_alimentaires. Elles sont tenues de signer des conventions de dons avec des associations humanitaires. En contrepartie, ces dons sont défiscalisables à hauteur de 60 % de leur valeur, sur la base du poids remis. Une mesure pensée pour encourager la solidarité… mais qui, sur le terrain, donne lieu à des dérives. " Quand tu as 100kg de ramasses et que tu jettes 75kg, il ne faut pas abuser. Certains magasins nous prennent pour une décharge ", s’agace Fabienne, responsable des Restos du cœur de Cannes les Halles. À ses côtés, les bénévoles trient, jaugent, jettent. Des fruits pourris, des viennoiseries rassies, des produits périmés depuis des jours voire des semaines. " Tout retrier, ça nous prend une à deux heures par ramasse. On perd du temps, de l’énergie, et surtout, beaucoup de produits. "

    https://archive.ph/3c5Jp

    #solidarité (à la ramasse) #aide_alimentaire #dons_défiscalisés #grande_distribution

  • Cagnotte de soutien à Myriam
    https://nantes.indymedia.org/posts/148443/cagnotte-de-soutien-a-myriam

    Le 12 juin dernier, à #Bordeaux, myriam à été poursuivie en appel pour outrage, refus d’obtempérer, délit de fuite, refus de signalétique, au bout d’un procès ubuesque elle à été condamnée, conformément au réquisitoire du procureur, à trois mois de prison avec un sursis probatoire de cinq ans et 300…

    #abus_policier #Antirépression #Solidarité #Global

  • Sans titre
    https://nantes.indymedia.org/tumbles/148353/148353

    APPEL A SOLIDARITE PARTOUT OPERATIONS DE RAFLES MASSIVES DE PERSONNES IMMIGREES DANS TOUTE LA #France annoncées par Retailleau, ces mecredi 18 juin et jeudi 19 juin 2025 Vigilance maximale dans les transports (gares, trains, bus…) << 4 000 forces de l’ordre mobilisées pour contrôler les gares et trains en deux…

    #anti-racisme #Immigration/sans-papierEs/frontieres #Solidarité #Urgence

  • Penser la pauvreté, forger la solidarité
    https://laviedesidees.fr/Penser-la-pauvrete-forger-la-solidarite

    Investi depuis les années 1950 contre la misère, le mouvement ATD Quart Monde a su conjuguer action de terrain, recherche et plaidoyer, jusqu’à influencer durablement les politiques sociales en France et à l’échelle internationale.

    #Société #pauvreté #solidarité #précarité #dignité #exclusion
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250613_brodiez.pdf