#soliman_le_magnifique

  • Découverte de la #tombe de #Soliman_le_magnifique | Dans les pas des archéologues
    http://archeo.blog.lemonde.fr/2016/10/08/decouverte-de-la-tombe-de-soliman-le-magnifique

    Alors Erika Hancz s’associe à d’autres chercheurs hongrois, dont le géographe Norbert Pap, de la même université. Ensemble, ils compulsent les cartes d’époque, les textes ottomans, hongrois, etc. Ils en dénichent même de nouvelles, dans des archives turques, à la Bibliothèque nationale de France à Paris et dans plusieurs villes hongroises.

    Ils se plongent dans cette masse de documents, pour bien comprendre et retracer toute l’évolution du paysage depuis la mort du sultan. Parfois c’est assez simple, tel ruisseau sur les cartes du XVIe étant bien celui qui coule aujourd’hui dans la campagne hongroise. D’autres fois, ça l’est moins, pour telle ancienne forêt de tilleuls, signalée au détour d’un texte mais plus difficile à reconnaître dans ces bosquets cernés par les terres agricoles. Se basant sur une cartographie en 3D, et une extrapolation rigoureuse par ordinateur, qui tient compte des modifications du relief dues à l’érosion, ils retracent les grandes étapes de l’évolution de la zone − grands défrichements, évolution des cultures, etc. Puis ils refont le chemin dans l’autre sens, vérifiant que les cartes simulées ne contredisent pas la description des lieux dans les différents textes historiques.

    De cette reconstitution minutieuse du paysage, les archéologues comprennent d’abord pourquoi ils n’avaient rien trouvé près de l’église. D’abord tout simplement parce qu’à l’époque, on ne pouvait pas voir le château depuis cet endroit. Difficile d’imaginer, bien sûr, que le sultan n’ait pas voulu suivre les combats de visu, même s’il devait se placer hors de portée des canons ennemis. Et étant donné le prestige du souverain, la vision de sa grande tente en arrière-fond du siège était probablement importante pour galvaniser les troupes turques. L’étude montre aussi qu’à l’époque de Soliman, il y avait beaucoup plus de marais et de zones humides. Tout particulièrement autour de l’église. Or un sol marécageux n’invite pas franchement à y planter sa tente, et encore moins un camp.

    Le plus simple, pour Soliman, était de s’installer sur une colline avoisinante. Or c’est précisément ce que suggèrent un grand nombre des textes, cartes et dessins de l’époque, une fois mis ensemble. Ils semblent désigner une colline, plantée de vignobles et de vergers, à environ 4 kilomètres au nord-est du château.

    #Hongrie #archéologie #géomatique #paysage #géographie_historique #SIG