• Appel de Migrant Solidarity Network : non aux #déportations vers l’Ethiopie !

    Nous demandons à Karine Keller Suter, Cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) et Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat aux Migration (SEM), ainsi qu’aux autorités compétentes la #suspension du vol spécial vers l’Ethiopie prévu le 27.01.2021 et l’annulation du renvoi forcé des requérant.e.s d’asile éthiopien.ne.s résidant en Suisse

    NON aux déportations vers l’Éthiopie ! Non au vol spécial du 27 janvier !

    Lundi S.A. a été arrêté et placé en détention à la prison de Frambois en vue d’une expulsion vers l’Éthiopie alors qu’il se rendait au Service de la population vaudoise (SPOP) pour renouveler son papier d’aide d’urgence. En période de COVID, de telles interventions se font loin des regards et loin du bruit !

    Dans le contexte de cette arrestation, on apprend que le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) organise une #expulsion_collective par vol spécial[1] de Suisse vers l’Éthiopie le 27 janvier 2021, et ceci malgré la guerre, la crise et la pandémie qui frappent ce pays.

    En Éthiopie, la situation ne fait qu’empirer !

    Alors même que la situation politique se détériore en Éthiopie, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour dénoncer cette pratique et demander « un arrêt immédiat des #renvois_forcés en Éthiopie »[2] , dont l’OSAR – Organisation Suisse d’Aide aux Réfugiés –, la Confédération en profite pour y organiser un vol spécial. De manière plus cynique, pourrait-on dire, qu’elle en profite justement avant que des mesures diplomatiques ne soient prises qui l’en empêcherait ?

    Selon des haut-e-s-responsables de l’ONU et de l’UE, il existe des « rapports concordants à propos de violences ciblant certains groupes ethniques, d’assassinats, de pillages massifs, de viols, de retours forcés de réfugiés et de possibles crimes de guerre »[3] (Josep Borrell, Haut représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, 15/01/2021).

    En avril 2018 déjà, on apprenait que le gouvernement suisse avait signé un accord secret de réadmission avec l’Ethiopie prévoyant la transmission aux services secrets éthiopiens des données personnelles des personnes renvoyées de force[4] les jetant droit dans la gueule du loup. Cet accord avait déjà été dénoncé à l’époque par Amnesty International et Human Rights Watch. Mais le gouvernement persiste et signe !

    Pourtant, depuis l’entrée en fonction du premier ministre Abiy Ahmed en 2018, et la mise en œuvre de nombreuses réformes, les tensions entre son gouvernement et le Front de libération du peuple du Tigré (Tigray People’s Liberation Front TPLF), le parti au pouvoir dans la région du Tigré n’ont cessé d’augmenter. En septembre 2020, le gouvernement central a pris la décision d’annuler les élections régionales en raison du COVID 19, mais celles-ci ont eu lieu malgré tout dans la région du Tigré. Le conflit s’est alors amplifié entraînant des centaines de morts et blessés - suite aux attaques aériennes lancées par l’armée éthiopienne - et, selon Amnesty International, des massacres de civils[5].

    Lors d’un reportage audio de la RTS[6], les experts interrogés compare cette guerre ethnique actuelle avec le génocide d’ex-yougoslavie, expliquant que celui-ci sera long et violent, les soldats étant entraînés au combat. Les réseaux internet sont coupés rendant l’accès aux informations impossible dans certaines regions du pays, tout comme l’accès de l’aide humanitaire.

    S.A. n’a pas pu accepter de retourner volontairement en Éthiopie

    Les autorités vaudoises et fédérales sont aveugles aux vies humaines touchées par l’exécution mécanique d’ordres et envoient sans sourciller des personnes au cœur d’une guerre civile naissante. Ces expulsions vers l’Éthiopie mettent délibérément en danger l’intégrité des personnes concernées, elles doivent être impérativement empêchées !

    Cela fait plus de 7 ans que S.A. vit dans le canton de Vaud. Jusqu’à ce jour il partageait une chambre dans un foyer d’aide d’urgence avec sa sœur - et son enfant - elle aussi en Suisse depuis près de dix ans. Malgré ces difficultés, c’est ici qu’S.A. tisse des liens et exerces ces activités depuis de nombreuses années. Or, selon les informations qui nous sont parvenues, S.A. se trouve actuellement dans un état critique. Déjà traumatisé, affaibli psychiquement et affecté physiquement, la violence de son arrestation et l’absurdité de cette décision d’expulsion ne font qu’aggraver sa situation, le confrontant encore une fois aux décisions « administratives » aberrantes des autorités vaudoises et fédérales et à leurs conséquences bien réelles et destructrices. Quand cet acharnement de l’État et ces procédures d’expulsion meurtrières s’arrêteront-t-elles ?

    Nous ne cesserons de dénoncer cet entêtement absurde, irresponsable et inhumain des autorités et exigeons la libération immédiate de S.A. et de tous ses compatriotes de Frambois et d’ailleurs ! Nous ne cesserons d’exiger l’arrêt total des expulsions et un droit de rester pour toutes et tous.

    A lire également l’Appel de Migrant Solidarity Network : Le vol spécial prévu pour l’Éthiopie ne doit pas décoller https://migrant-solidarity-network.ch/2021/01/22/aufruf-der-geplante-sonderflug-nach-aethiopien-darf-nicht [7]

    [1] Par vol spécial on entend des déportations forcées, sous la contrainte, lors desquelles les personnes concernées se font ligoter de la tête (casque) aux pieds et aux mains. Elles restent entravées ainsi durant un long vol, encadrées par une dizaine de policier par personne, avant d’être remises par les autorités suisses et européennes aux autorités policières/migratoires du pays vers lequel l’expulsion est opérée.

    [2] https://www.osar.ch/publications/news-et-recits/lethiopie-au-bord-de-la-guerre-civile

    [3] https://www.mediapart.fr/journal/international/210121/en-ethiopie-la-france-partagee-entre-business-et-defense-des-droits-humain
    https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/91459/we-need-humanitarian-access-tigray-urgent-first-step-towards-peace-ethio

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/11/13/ethiopie-l-onu-craint-de-possibles-crimes-de-guerre-apres-le-massacre-de-civ

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/11/13/ethiopie-l-onu-craint-de-possibles-crimes-de-guerre-apres-le-massacre-de-civ

    [4] https://www.lematin.ch/story/asile-l-etrange-accord-de-la-suisse-avec-lethiopie-767317721551

    [5] https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/11/ethiopia-over-50-ethnic-amhara-killed-in-attack-on-village-by-armed-group

    [6] https://www.rts.ch/info/monde/11744384-comment-lethiopie-sombre-dans-la-guerre-un-an-apres-le-nobel-de-la-paix

    [7] Afin de contacter l’Appel de Migrant Solidarity Network, vous pouvez leur adresser un mail à l’adresse suivante : info@migrant-solidarity-network.ch

    https://droit-de-rester.blogspot.com/2021/01/appel-de-migrant-solidarity-network-non.html
    #Ethiopie #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_éthiopiens #renvois #expulsions #vol_spécial #Suisse #résistance

    • LibrAdio | Non aux expulsions ! Non aux vols spéciaux vers l’Ethiopie

      LibrAdio consacre un sujet au risque de renvois de cinq personnes migrantes vers l’Ethiopie le 27 janvier 2021. Une interview d’Anja qui connaît bien Tahir, un homme qui risque l’expulsion, parle de son parcours migratoire : son opposition au régime sur place, les menaces qui l’ont visé mais aussi son intégration en Suisse. Elle raconte notamment que depuis dimanche celui-ci a entamé une grève de la faim et de la soif à Frambois, centre de détention administrative avant le renvoi. Dans l’interview, sont explicités les risques et les impacts humains que de telles expulsions pourraient avoir vers un pays où la vie de ces personnes sont en danger. Anja évoque une veille d’alerte qui se relaye devant Frambois pour symboliquement exiger l’annulation de ce vol spécial.

      https://www.youtube.com/watch?v=heiz_r1Ebgc&feature=emb_logo

      https://asile.ch/2021/01/26/libradio-non-aux-expulsions-non-aux-vols-speciaux-vers-lethiopie

    • Solidarité Tattes relaye ici le communiqué de presse des ami·e·s de #Tahir et #Solomon :

      Communiqué de presse – 28 janvier 2021

      Tahir expulsé : les autorités genevoises exécutent un renvoi inqualifiable !

      Une mobilisation large d’ami·e·s de Tahir a organisé une présence jour et nuit du 25 au 27 janvier devant le Centre de détention administrative de Frambois pour dénoncer le renvoi de Tahir et de 2 autres personnes vers l’Ethiopie, un renvoi organisé par vol spécial Frontex.

      Depuis plusieurs jours, Tahir était en grève de la faim et de la soif. Mardi matin 26 janvier, la police l’a contacté pour lui proposer 1’000 CHF en échange de l’acceptation de son renvoi, ce à quoi Tahir a répondu que sa vie n’était pas à vendre. Il s’agit d’une pratique inacceptable et que nous dénonçons.

      Mercredi 27 janvier vers midi, l’état de santé de Tahir s’est dégradé et il a été transféré aux urgences des HUG. Vers 18h, nous avons appris qu’il serait emmené à l’aéroport. Plusieurs dizaines de personnes se sont postées devant différentes sorties des HUG afin de lui dire au revoir, et de former une chaîne humaine symbolique contre son renvoi.

      Alors que nous étions masqués et respections les distances physiques sanitaires, les forces de police ont procédé à des contrôles de papiers et menacé de dresser des amendes. C’est à ce moment que Tahir a été sorti de son lit aux urgences pour être emmené à l’aéroport. Le mouvement s’est alors déplacé devant le Terminal 2, d’où le vol spécial devait partir. De nombreuses démarches ont été menées en parallèle pour demander aux autorités genevoises, en charge de l’exécution du renvoi, d’empêcher ce renvoi inacceptable. L’espoir a persisté jusqu’au bout, l’avocate de Tahir, Maitre Buser, ayant fait un dernier recours ce 27 janvier en fin de journée auprès du Tribunal Administratif Fédéral avec mesures d’urgence.

      A 22h, le vol spécial Frontex, mutualisé avec l’Allemagne, s’envolait vers Addis Abeba, avec escale à Athènes pour embarquer d’autres personnes déboutées. Au vu de tous les éléments questionnant la légitimité du renvoi de notre ami, nous sommes extrêmement choqués que le Canton n’ait pas usé de son pouvoir pour renoncer à l’exécution de ce renvoi.

      Nous dénonçons tout particulièrement que :

      Tahir ait été arraché de son lit d’hôpital aux urgences pour être mis de force dans l’avion
      Aucun test PCR n’a été effectué au départ de la Suisse, alors que cette dernière doit le réaliser avant tout départ
      Les autorités genevoises n’ont rien fait pour empêcher ce renvoi, alors que son exécution relevait de leur compétence

      Nous avons appris ce jeudi matin que Tahir est bien arrivé à Addis Abeba.

      Le contact avec lui ne sera pas rompu.

      Les ami·e·s de Tahir

    • Suite au #vol_spécial du mercredi 27.01 qui a eu lieu malgré toutes les protestations et la grande mobilisation, vous trouverez ci-dessous des nouvelles de Solomon et la manière dont les derniers jours avant son expulsion ce sont déroulés :

      Un plan de vol pour l’Éthiopie a été remis à Solomon il y a cinq mois. Plan de vol qu’il a refusé. Sa vie était en Suisse. Il travaillait dans un atelier de mécanique vélo, était engagé dans le foyer dans lequel il vivait, apprécié de tout le monde. C’était évident qu’il ne pouvait pas accepter de partir. Suite à son refus, il a continué à recevoir, comme auparavant, l’aide d’urgence (qu’il devait renouveler tous les 2-3 mois). Puis, rien d’autre, la vie continuait. Pas d’assignation à résidence l’obligeant à rester à la maison en attendant que la police l’emmène, pas d’ordonnance pénale, rien. Rien n’indiquait qu’il allait être arrêté prochainement dans les locaux du service de la population (SPOP).

      Mardi 19 janvier 2021. Au matin, Solomon va renouveler son papier d’aide d’urgence (action qu’il devait faire régulièrement pour garder son droit au logement à l’EVAM entre autres). La personne au guichet lui demande de patienter dans la salle d’attente. 10 minutes plus tard, deux policiers pénètrent dans les locaux du SPOP et l’embarquent. Menottes aux poignets, sans aucune explication. Solomon se sent traité comme un criminel. Sans que personne ne lui explique ce qui lui arrive, il est emmené en voiture. Pendant le trajet, Solomon demande à joindre son patron pour le prévenir qu’il ne sera pas au travail l’après-midi. C’est la seule demande qui lui est consentie. Il va changer plusieurs fois de véhicule - voitures et fourgonnettes - il est complètement déboussolé et ne comprend pas pourquoi tout ce cirque pour le transporter qui sait où. Ce n’est qu’en arrivant sur place qu’il apprend qu’il a été emmené à Genève, à la prison de Frambois, où il passera la nuit.

      Mercredi 20 janvier. Solomon est ramené à Lausanne pour comparaître devant le tribunal des mesures de contrainte et d’application des peines. Là, Solomon rencontre pour la première fois, et qui fut aussi la dernière, l’avocat qui lui a été attribué (qui était, en fait, le stagiaire de l’avocate censée s’occuper de sa situation), accompagné d’un interprète anglais, langue que Solomon ne parle pas. Lorsqu’il le fait remarquer au procureur, ce dernier lui répond : "On va faire avec". Sous-entendu par-là que Solomon ne connaîtra pas le contenu du jugement, à part quelques éléments qu’il a compris en français et de bribes d’anglais. Oui, malgré le fait qu’il ait précisé qu’il ne parlait pas anglais, l’ensemble du jugement lui a été traduit dans cette langue.

      Ensuite, Solomon est ramené à Frambois, au sous-sol, dans une pièce avec toilettes et lavabo. Il y est placé en isolement jusqu’au mardi suivant. Il n’est autorisé à voir personne, mesure COVID. Il reçoit les appels seulement quand le personnel de la prison est disponible pour les lui transférer. Impossible non plus de lui rendre visite.

      Plus aucune nouvelle de sa supposée avocate jusqu’au lundi 25 janvier, date à laquelle il reçoit un appel pour lui dire qu’elle passera mardi. Or, mardi, personne ne vient.

      Dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27, ses ami.es, son équipe de foot, viennent devant la prison de Frambois depuis Lausanne, pour être là au cas où Solomon serait emmené de nuit à l’aéroport. Iels veillent toute la nuit jusqu’au petit matin, avant de retourner à Lausanne pour le travail. Deux heures plus tard, on apprend que la police vaudoise est arrivée à Frambois avec l’intention de ramener Solomon dans le canton de Vaud. Il est dit aux personnes encore postées devant la prison en soutien aux incarcérés, que le vol n’aurait "peut-être pas lieu".

      Les ami.es de Salomon appellent Frambois pour savoir où il a été transféré. Les gardiens leur répondent qu’ils ne peuvent pas donner cette info, qu’ils doivent appeler le service de la population (SPOP) vaudois. Lorsque ses ami.es appellent le SPOP, on leur dit que seule l’avocate peut avoir accès à ces informations. Sa sœur ne compte pas. Son avocate n’en a rien à faire de lui, mais plusieurs personnes essaient de l’appeler tout de même puisqu’elle semble être la seule à avoir droit à cette information si confidentielle. On pense qu’il a été emmené à nouveau dans les locaux de la police cantonale de la Blécherette. Le pourquoi du comment les policiers ont procédé ainsi reste un mystère. L’avocate attend la journée du mercredi 27 janvier, le jour du vol spécial, pour faire une demande de réexamen, qui bien sûr arrivera trop tard. Elle laisse encore cette journée s’écouler avant de lâcher qu’elle ne sait pas où se trouve Solomon, sans avoir pris la peine de passer un coup de fil à la réception de la police cantonale.

      Mercredi 27 janvier. Dans la soirée, Solomon est transféré depuis Lausanne vers l’aéroport de Genève (matin à Frambois, après-midi à Lausanne, retour à Genève le soir). Il aura dû d’abord subir la torture psychologique de la police de la Blécherette. Affaibli par sa grève de la faim et cherchant à trouver du repos, Solomon est réveillé à maintes reprises par les policiers qui entrent dans sa cellule, lui enlèvent la couverture, puis repartent. Il est ensuite déshabillé, et plaqué contre le mur pour une fouille intégrale - lors de laquelle les policiers se foutent de lui.

      "Ils m’ont humilié jusqu’au bout"

      A nouveau menotté, il est embarqué dans une voiture. Personne ne lui dit où il va. Une fois arrivé à l’aéroport de Genève, il est contraint de se diriger vers l’avion, encadré par deux policiers. Quand Solomon monte dans l’avion, les policiers précisent qu’il a un certificat médical. Dans l’avion, ils étaient 7 Ethiopiens de Suisse, 3 des cantons romands et 4 des cantons germanophones, plus de 40 policiers. Pendant le trajet, un des policiers lui tend une enveloppe en lui disant que c’est de l’argent auquel il a droit, une somme d’un peu plus de 1000 .-. Solomon signe une sorte de reçu, attestant qu’il a bien reçu l’argent, un papier écrit à la main. Arrivé à Addis Abeba, il ouvre l’enveloppe dans laquelle il n’y a plus qu’une centaine de francs, le policier lui a donc dérobé 1000.-. « J’aimerais comprendre pourquoi il a fait ça ».

      Solomon a pu sortir de l’aéroport et il va « bien », il atterrit.
      [Témoignage recueilli par les ami.es de Solomon]

      Reçu via la mailing-list de la Coordination asile de Genève, 30.01.2020

    • La Coordination asile.ge condamne le vol spécial de Genève vers l’Éthiopie du 27 janvier. Elle appelle les autorités genevoises à réagir.

      Dans la nuit du 27 au 28 janvier dernier, un avion spécialement affrété pour le renvoi de demandeurs d’asile déboutés s’est envolé de l’aéroport de Cointrin vers l’Éthiopie. À son bord se trouvait notamment #Tahir_Tilmo, demandeur d’asile qui avait été attribué au canton de Genève et dont l’exécution du renvoi dépendait de la police genevoise. Tahir Tilmo avait été arrêté et était détenu à Favra puis à Frambois pour des raisons administratives depuis le 7 septembre dernier. Cet universitaire avait appris le français, participait à diverses activités organisées au sein de l’université genevoise, et était décrit comme une personne bien intégrée. Une pétition, signée par plus de 1000 personnes et demandant au Conseil d’État de le soutenir, avait été déposée. Le Conseil d’État n’y avait pas répondu. Une forte mobilisation citoyenne a eu lieu pour essayer d’éviter l’exécution du renvoi. En vain.

      Quatre jours avant le vol spécial, Tahir Tilmo s’était mis en grève de la faim et de la soif. Le 27 janvier, sur l’avis d’un médecin généraliste qui l’a examiné à #Frambois, il a été conduit au service des urgences des #HUG. Il y était entravé par des liens aux pieds – comme si dans son état il pouvait échapper aux deux policiers qui le flanquaient ! Après quelques examens, la police est venue le chercher aux urgences pour le transférer à l’aéroport. Comment se fait-il qu’un homme en grève de la faim et de la soif, se plaignant de douleurs importantes, ait pu être considéré comme apte à subir le choc d’un vol spécial ? Les médecins qui l’ont jugé apte à être renvoyé connaissaient-ils les conditions violentes dans lesquelles se déroule un renvoi forcé ? La police a-t-elle forcé la main au personnel soignant des HUG ? Trois demandeurs d’asile déboutés sont déjà morts au cours de telles opérations : quel(s) risque(s) les autorités genevoises ont-elles fait courir à Tahir ? La Coordination asile.ge exige des réponses à ces questions qui sont du ressort des autorités genevoises, pour éviter de futurs décès.

      Ce vol spécial était l’un des premiers à destination de l’Éthiopie, suite à la signature d’un accord entre la Suisse et le gouvernement éthiopien en 2018. Cet accord a été signé au moment où l’élection d’un nouveau premier ministre dans le pays africain donnait l’illusion d’une stabilité retrouvée. Mais depuis la situation a beaucoup changé, et une guerre a éclaté au nord du pays. Selon les observateurs avertis, l’Éthiopie risque de sombrer dans une guerre civile sur fond de divisions ethniques. La Coordination asile.ge se joint à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés pour demander aux autorités fédérales la suspension immédiate des renvois forcés vers l’Éthiopie, en raison de l’instabilité politique qui prévaut dans ce pays et qui génère des situations de violence.

      De manière générale, la Coordination asile.ge exprime son opposition aux vols spéciaux de niveau 4, qui équivalent en soi à des formes de mauvais traitement. En autorisant que de telles opérations se déroulent à Genève, les responsables politiques genevois faillissent à protéger les droits humains et l’image de notre cité. Il existe une contradiction majeure entre d’une part l’émotion qu’un tel renvoi suscite au sein de la population genevoise doublée de l’expression d’une certaine indignation par des responsables politiques jusqu’au Conseil d’État, et d’autre part la construction en ce moment même d’un centre de renvoi et de nouvelles places de détention administrative au Grand-Saconnex, en un complexe dévolu à la multiplication d’opérations de ce type. La Coordination asile.ge demande aux autorités genevoises de manifester auprès des autorités fédérales leur intérêt à mettre en œuvre sur le territoire cantonal une politique de refuge, d’accueil et d’intégration plutôt que d’exclusion et de renvoi forcé.

      https://coordination-asile-ge.ch/la-coordination-asile-ge-condamne-le-vol-special-de-geneve-ver

    • Éthiopien renvoyé, et en plus détroussé !

      Dans l’avion du retour, Solomon, l’Éthiopien du canton de Vaud expulsé, s’est fait barboter les 1000 francs de son aide au retour. Malaise.

      La Coordination asile de Lausanne a relayé sur le site Asile.ch l’histoire de Solomon A., l’Éthiopien renvoyé de force dans son pays le 27 janvier avec six autres de ses compatriotes. Elle raconte les étapes de son renvoi depuis qu’il a reçu un plan de vol il y a cinq mois. : « Plan de vol qu’il a refusé, est-il précisé. Sa vie était en Suisse. Il travaillait dans un atelier de mécanique vélo, était engagé dans le foyer dans lequel il vivait, apprécié de tout le monde. C’était évident qu’il ne pouvait pas accepter de partir. »

      Le mardi 19 janvier, Solomon est allé renouveler son papier d’aide d’urgence pour garder son droit au logement. C’est là que deux policiers sont venus l’appréhender par surprise pour le renvoi. Il est amené au centre de Frambois sur Genève, puis le lendemain à Lausanne devant le Tribunal des mesures de contraintes. Puis retour à Frambois, où il est placé dans une cellule en sous-sol à l’isolement. Le 26 janvier ses amis viennent le soutenir devant le centre, car ils craignent qu’il soit expulsé durant la nuit. On leur dit que ce ne sera peut-être pas le cas, qu’il a été transféré dans le canton de Vaud.
      « Plaqué contre le mur »

      En fait, le vol spécial est prévu pour le lendemain. Ses amis dénoncent les traitements qu’on lui a fait subir lors de sa dernière incarcération en terre vaudoise : « Affaibli par sa grève de la faim et cherchant à trouver du repos, Solomon est réveillé à maintes reprises par les policiers qui entrent dans sa cellule, lui enlèvent la couverture, puis repartent. Il est ensuite déshabillé, et plaqué contre le mur pour une fouille intégrale. »

      Finalement, le 27 janvier, il est à nouveau transféré à Genève direction l’aéroport. « Dans l’avion, ils étaient sept Éthiopiens de Suisse, trois des cantons romands et quatre des cantons germanophones, plus de 40 policiers », racontent ses amis qui ont recueilli son témoignage après le vol. Ils expliquent aussi que durant le trajet : « un des policiers lui tend une enveloppe en lui disant que c’est de l’argent auquel il a droit, une somme d’un peu plus de 1000 francs. Solomon signe une sorte de reçu, attestant qu’il a bien reçu l’argent, un papier écrit à la main. Arrivé à Addis Abeba, il ouvre l’enveloppe dans laquelle il n’y a plus qu’une centaine de francs… »
      « Quelqu’un se sert… »

      1000 francs ont donc disparu… Dans son témoignage, il accuse le policier, mais comment savoir ? Renseignement pris, l’autre Éthiopien de Genève expulsé par le même avion, Tahir, a bien reçu lui son aide au retour en bonne et due forme. Alors que s’est-t-il passé avec Solomon ? Aldo Brina, spécialiste des questions d’asile au Centre social protestant de Genève, observe : « Depuis le temps que je travaille dans l’asile, il y a des problèmes avec les aides au retour, mais on ne peut rien prouver, rien n’est établi. J’ai souvent entendu ce même récit de la part des personnes renvoyées à qui on avait subtilisé de l’argent. Est-ce qu’ils mentent ou est-ce qu’il y a anguille sous roche ? Ce serait quand même étonnant qu’ils inventent tous la même chose, alors je pencherais plutôt pour la deuxième option. Mais encore une fois, je n’ai aucune preuve. Quelqu’un se sert… Ce peut-être en Suisse ou dans le pays du retour… »

      La Coordination asile Lausanne va en tout cas demander des explications aux autorités vaudoises.

      https://www.lematin.ch/story/ethiopien-renvoye-et-en-plus-detrousse-259136891094

    • Renvoi de Tahir : les associations interpellent les autorités genevoises

      A Genève, la coordination Asile.ge interpelle le Conseil d’Etat pour le renvoi de l’éthiopien Tahir. Par le passé, le Conseil d’Etat s’est opposé aux renvois forcés et il aurait dû agir.

      L’affaire de l’éthiopien renvoyé par avion la semaine dernière continue de faire des remous à Genève. Ce matin (me) la coordination asile.ge envoyait un communiqué. Pour elle, le renvoi forcé de Tahir alors qu’il était hospitalisé est inadmissible. Le requérant d’asile débouté était en grève de la faim et de la soif depuis plusieurs jours, d’où son hospitalisation. Asile.ge estime que le Conseil d’Etat genevois aurait dû agir même si la compétence en matière de renvois relève de la Confédération. Les explications d’Aldo Brina.

      Asile.ge s’interroge sur la légalité de ce renvoi par vol spécial alors qu’il était souffrant. Ecoutez Aldo Brina.

      Renvois annulés dans le passé

      Asile.ch rappelle que les autorités genevoises ont déjà stoppé des renvois par le passé. Pour la coordination Genève doit pratiquer une politique de refuge, d’accueil et d’intégration plutôt que d’exclusion.

      Plus de 1000 Genevois avaient signé une pétition demandant de surseoir au renvoi, rappelle le collectif d’associations. Sans succès, malgré l’émotion suscitée par ce cas dans la population. La pratique du renvoi risque de se multiplier à l’avenir avertit Aldo Brina.

      Compétence fédérale

      Le porte-parole de Mauro Poggia, Laurent Paoliello, rappelle que les autorités genevoises ne sont pas compétentes en matière d’asile. Il renvoie au Secrétariat d’Etat aux migrations, le SEM.

      https://www.radiolac.ch/actualite/renvoi-de-tahir-les-associations-interpellent-les-autorites-genevoises

    • La coordination de l’asile demande la suspension des renvois

      Le renvoi par la force de sept ressortissants éthiopiens la semaine dernière choque les milieux de l’asile.

      L’expulsion de sept Éthiopiens dans un avion spécial mercredi dernier au départ de Cointrin continue à faire des vagues. Tahir Tilmo résidant à Genève et Solomon Arkisso dans le canton de Vaud étaient détenus à la prison genevoise de Frambois et avaient entamé une grève de la faim et de la soif le week-end précédent. Tous deux étaient en Suisse, craignant pour leur vie là-bas pour des raisons politiques. Une forte mobilisation n’a pas empêché leur renvoi.

      L’attitude du Département genevois de la sécurité, de l’emploi et de la santé a été même critiquée sèchement par le conseiller d’État Antonio Hodgers : « Il aurait pu en être autrement, comme nous avons été plusieurs à le préconiser. En cette période de fortes restrictions des libertés (de réunion, de commerce, d’accès à la culture, etc.), l’État doit être attentif à ne pas perdre son humanité et tomber dans une dérive autocratique qui consiste à exercer le pouvoir de manière froide et désincarnée ».

      Ce mercredi, c’est la Coordination asile.ge qui dénonce ces renvois, notamment celui de Tahir Tilmo : « Cet universitaire avait appris le français, participait à diverses activités organisées au sein de l’université genevoise, et était décrit comme une personne bien intégrée. Une pétition signée par plus de 1000 personnes et demandant au Conseil d’État de le soutenir, avait été déposée. Le Conseil d’État n’y avait pas répondu. »
      Un des premiers vols avec le nouvel accord

      La coordination ajoute : « En autorisant que de telles opérations se déroulent à Genève, les responsables politiques genevois faillissent à protéger les droits humains et l’image de notre cité. Il existe une contradiction majeure entre d’une part l’émotion qu’un tel renvoi suscite au sein de la population genevoise, doublée de l’expression d’une certaine indignation par des responsables politiques jusqu’au Conseil d’État »,

      La coordination constate que ce vol spécial était l’un des premiers à destination de l’Éthiopie, suite à la signature de l’accord entre la Suisse et le gouvernement éthiopien en 2018. Mais aujourd’hui la situation a changé et l’Éthiopie est retournée dans une période de troubles graves : « Cet accord a été signé au moment où l’élection d’un nouveau premier ministre dans le pays africain donnait l’illusion d’une stabilité retrouvée. Mais depuis la situation a beaucoup changé, et une guerre a éclaté au nord du pays ».

      Face aux risques de voir le pays plonger dans une guerre civile, la Coordination asile.ge se joint à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) pour demander aux autorités fédérales « la suspension immédiate des renvois forcés vers l’Éthiopie en raison de l’instabilité politique qui prévaut dans ce pays et qui génère des situations de violence ».

      De son côté, Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) estime que la situation actuelle permet des renvois forcés en Éthiopie.

      https://www.lematin.ch/story/la-coordination-de-lasile-demande-la-suspension-des-renvois-395551064023

    • Un renvoi indigne et honteux pour Genève

      Cinq personnalités genevoises interpellent les autorités du canton sur leur non intervention face au renvoi de Tahir Tilmo, l’un des requérants d’asile éthiopiens déboutés, expulsés de Suisse par vol spécial.1 Ce dernier résidait à Genève.

      En novembre 2020, en Ethiopie, les tensions entre le gouvernement central et les dirigeants de la région du Tigré ont dégénéré en conflit ouvert. Celui-ci a atteint son paroxysme suite à la décision du gouvernement central de repousser, sans succès, les élections régionales prévues en septembre 2020 à cause de la pandémie de coronavirus. On dénombre des centaines de morts et de blessés. Plus de 100 000 personnes sont en fuite.

      En dépit de cette situation, soulignée par de nombreuses organisations internationales comme Amnesty, deux jeunes Ethiopiens1 sont arrêtés en vue de leur renvoi et détenus à Genève, à la prison de Frambois. Craignant pour leur vie, ils entament une grève de la faim et de la soif. Dans la nuit du 27 au 28 janvier, ils sont placés de force à bord d’un vol spécial de Frontex à destination d’Addis Abeba.

      Tahir, un Ethiopien d’une trentaine d’années, était arrivé à Genève en 2015, et était en détention administrative depuis septembre 2020. Les membres de sa famille, engagés dans le Front de libération oromo, ont été incarcérés, torturés ou assassinés. Son compatriote Solomon résidait dans le canton de Vaud depuis sept ans et avait été interpellé dix jours plus tôt à Lausanne, alors qu’il se rendait au Service de la population pour percevoir son aide d’urgence.

      L’état de santé de Tahir se dégradant, il a été transféré aux urgences des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Plusieurs dizaines de personnes – parmi lesquels ses ami·e·s et des membres des associations Solidarité Tattes, Stop Renvoi et 3ChêneAccueil – étaient venues former une chaîne humaine symbolique contre ce renvoi. Les forces de police ont effectué des contrôles d’identité et menacé de verbaliser. De multiples démarches ont été tentées par ses ami-e-s, son avocate, des associations et des relais politiques.

      Les autorités responsables n’ont pas renoncé à ce renvoi inacceptable. Les proches des deux requérants éthiopiens ont demandé à plusieurs reprises de pouvoir leur dire au revoir. Sans succès. De nombreuses questions douloureuses demeurent sans réponse. Pourquoi les autorités, notamment cantonales, ne sont-elles pas intervenues pour empêcher ce renvoi ? Les HUG ont-ils pu délivrer un certificat médical assurant du bon état de santé de Tahir alors que celui-ci était aux urgences, sans même consulter son médecin ou son psychiatre à Frambois ? Pourquoi aucun des quatre Ethiopiens venus de Suisse n’avait-il fait le test PCR, alors que les trois venus d’Allemagne l’avaient effectué ?

      Les autorités genevoises, qui ont pourtant procédé à l’arrestation de Tahir et demandé son placement en détention, cherchent peut-être à s’abriter derrière la compétence du Secrétariat d’Etat aux migrations. Elles disposent cependant d’une responsabilité et d’une marge de manœuvre qui leur sont propres. Genève est le siège de nombreuses organisations internationales et le siège européen des Nations unies. Les autorités étaient – en tous cas moralement – tenues d’intervenir pour empêcher ce renvoi. La communauté internationale a établi depuis longtemps un ensemble de normes visant à garantir que le retour des réfugiés se déroule de manière à protéger leurs droits. Le non-refoulement des demandeurs d’asile vers un pays où leur vie est danger est considéré comme l’un des principes les plus stricts du droit international. Mauro Poggia, conseiller d’Etat en charge du Département de la sécurité, de l’économie et de la santé, ne s’est pas opposé à ce renvoi. Les autres conseillers-ères d’Etat doivent manifester leur désaccord et dénoncer la politique inacceptable de renvois que la Suisse met en œuvre de manière toujours plus inhumaine.

      Laurence Fehlmann Rielle, conseillère nationale, PS/GE.

      Emmanuel Deonna, député au Grand Conseil genevois, PS.

      Wahba Ghaly, conseiller municipal, Vernier, PS.

      Marc Morel, pour la Ligue suisse des droits de l’homme, Genève.

      Julie Franck, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Genève, pour les ami·e·s de Tahir.

      https://lecourrier.ch/2021/02/03/un-renvoi-indigne-et-honteux-pour-geneve

  • Nouvelle journée de #manifestations après la mort d’un Israélien d’origine éthiopienne

    Des manifestations ont eu lieu mercredi à Tel-Aviv et dans le nord d’#Israël pour la troisième journée consécutive, après le décès d’un jeune Israélien d’origine éthiopienne, tué par un policier, la communauté éthiopienne dénonçant un crime raciste.

    #Solomon_Teka, âgé de 19 ans, a été tué dimanche soir par un policier qui n’était pas en service au moment des faits, à Kiryat Haim, une ville proche du port de Haïfa, dans le nord d’Israël.

    Des dizaines de policiers ont été déployés mercredi dans la ville de Kiryat Ata, non loin de Kiryat Haim. Des manifestants tentant de bloquer une route ont été dispersés par la police.

    Malgré des appels au calme lancés par les autorités, des jeunes se sont aussi à nouveau rassemblés à Tel-Aviv. Une centaine de personnes ont défié la police en bloquant une route avant d’être dispersées.

    En trois jours, 140 personnes ont été arrêtées et 111 policiers blessés par des jets de pierres, bouteilles et bombes incendiaires lors des manifestations dans le pays, selon un nouveau bilan de la police.

    Les embouteillages et les images de voitures en feu ont fait la une des médias.

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président israélien Reuven Rivlin ont appelé au calme, tout en reconnaissant que les problèmes auxquels était confrontée la communauté israélo-éthiopienne devaient être traités.

    – ’Tragédie’-

    « La mort de Solomon Teka est une immense tragédie », a dit le Premier ministre. « Des leçons seront tirées. Mais une chose est claire : nous ne pouvons tolérer les violences que nous avons connues hier », a-t-il déclaré mercredi lors d’une réunion du comité ministériel sur l’intégration de la communauté éthiopienne.

    « Nous ne pouvons pas voir de routes bloquées, ni de cocktails Molotov, ni d’attaques contre des policiers, des citoyens et des propriétés privées », a-t-il ajouté.

    Le ministre de la Sécurité publique, Gilad Erdan, et le commissaire de la police, Moti Cohen, ont rencontré des représentants de la communauté israélo-éthiopienne, selon un communiqué de la police.

    La police a rapporté que le policier ayant tué le jeune homme avait tenté de s’interposer lors d’une bagarre entre jeunes. Après avoir expliqué qu’il était un agent des forces de l’ordre, des jeunes lui auraient alors lancé des pierres. L’homme aurait ouvert le feu après s’être senti menacé.

    Mais d’autres jeunes présents et un passant interrogés par les médias israéliens ont assuré que le policier n’avait pas été agressé.

    L’agent a été assigné à résidence et une enquête a été ouverte, a indiqué le porte-parole de la police.

    En janvier, des milliers de juifs éthiopiens étaient déjà descendus dans la rue à Tel-Aviv après la mort d’un jeune de leur communauté tué par un policier.

    Ils affirment vivre dans la crainte d’être la cible de la police. La communauté juive éthiopienne en Israël compte environ 140.000 personnes, dont plus de 50.000 sont nées dans le pays. Elle se plaint souvent de racisme institutionnalisé à son égard.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/nouvelle-journee-de-manifestations-apres-la-mort-dun-israelie
    #discriminations #racisme #xénophobie #décès #violences_policières #police #éthiopiens

    • Ethiopian-Israelis Protest for 3rd Day After Fatal Police Shooting

      Ethiopian-Israelis and their supporters took to the streets across the country on Wednesday for a third day of protests in an outpouring of rage after an off-duty police officer fatally shot a black youth, and the Israeli police turned out in force to try to keep the main roads open.

      The mostly young demonstrators have blocked major roads and junctions, paralyzing traffic during the evening rush hour, with disturbances extending into the night, protesting what community activists describe as deeply ingrained racism and discrimination in Israeli society.

      Scores have been injured — among them many police officers, according to the emergency services — and dozens of protesters have been detained, most of them briefly. Israeli leaders called for calm; fewer protesters turned out on Wednesday.

      “We must stop, I repeat, stop and think together how we go on from here,” President Reuven Rivlin said on Wednesday. “None of us have blood that is thicker than anyone else’s, and the lives of our brothers and sisters will never be forfeit.”
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      On Tuesday night, rioters threw stones and firebombs at the police and overturned and set fire to cars in chaotic scenes rarely witnessed in the center of Tel Aviv and other Israeli cities.

      After initially holding back, the police fired stun grenades, tear gas and hard sponge bullets and sent in officers on horseback, prompting demonstrators to accuse them of the kind of police brutality that they had turned out to protest in the first place.

      The man who was killed, Solomon Tekah, 18, arrived from Ethiopia with his family seven years ago. On Sunday night, he was with friends in the northern port city of Haifa, outside a youth center he attended. An altercation broke out, and a police officer, who was out with his wife and children, intervened.

      The officer said that the youths had thrown stones that struck him and that he believed that he was in a life-threatening situation. He drew his gun and said he fired toward the ground, according to Micky Rosenfeld, a police spokesman.

      Mr. Tekah’s friends said that they were just trying to get away after the officer began harassing them. Whether the bullet ricocheted or was fired directly at Mr. Tekah, it hit him in the chest, killing him.

      “He was one of the favorites,” said Avshalom Zohar-Sal, 22, a youth leader at the center, Beit Yatziv, which offers educational enrichment and tries to keep underprivileged youth out of trouble. Mr. Zohar-Sal, who was not there at the time of the shooting, said that another youth leader had tried to resuscitate Mr. Tekah.

      The police officer who shot Mr. Tekah is under investigation by the Justice Ministry. His rapid release to house arrest has further inflamed passions around what Mr. Tekah’s supporters call his murder.

      In a televised statement on Tuesday as violence raged, Prime Minister Benjamin Netanyahu said that all Israel embraced the family of the dead youth and the Ethiopian community in general. But he added: “We are a nation of law; we will not tolerate the blocking of roads. I ask you, let us solve the problems together while upholding the law.”

      Many other Israelis said that while they were sympathetic to the Ethiopian-Israelis’ cause — especially after the death of Mr. Tekah — the protesters had “lost them” because of the ensuing violence and vandalism.

      Reflecting a gulf of disaffection, Ethiopian-Israeli activists said that they believed that the rest of Israeli society had never really supported them.

      “When were they with us? When?” asked Eyal Gato, 33, an Ethiopian-born activist who came to Israel in 1991 in the airlift known as Operation Solomon, which brought 14,000 Ethiopian Jews to Israel within 36 hours.

      The airlift was a cause of national celebration at the time, and many of the immigrants bent down to kiss the tarmac. But integration has since proved difficult for many, with rates of truancy, suicide, divorce and domestic violence higher than in the rest of Israeli society.

      Mr. Gato, a postgraduate student of sociology who works for an immigrant organization called Olim Beyahad, noted that the largely poor Ethiopian-Israeli community of about 150,000, which is less than 2 percent of the population, had little electoral or economic clout.

      He compared their situation to African-Americans in Chicago or Ferguson, Mo., but said that the Israeli iteration of “Black Lives Matter” had no organized movement behind it, and that the current protests had been spontaneous.

      Recalling his own experiences — such as being pulled over by the police a couple of years ago when he was driving a Toyota from work in a well-to-do part of Rehovot, in central Israel, and being asked what he was doing there in that car — Mr. Gato said he had to carry his identity card with him at all times “to prove I’m not a criminal.”

      The last Ethiopian protests broke out in 2015, after a soldier of Ethiopian descent was beaten by two Israeli police officers as he headed home in uniform in a seemingly unprovoked assault that was caught on video. At the time, Mr. Gato said, 40 percent of the inmates of Israel’s main youth detention center had an Ethiopian background. Since 1997, he said, a dozen young Ethiopian-Israelis have died in encounters with the police.

      A government committee set up after that episode to stamp out racism against Ethiopian-Israelis acknowledged the existence of institutional racism in areas such as employment, military enlistment and the police, and recommended that officers wear body cameras.

      “Ethiopians are seen as having brought their values of modesty and humility with them,” Mr. Gato said. “They expect us to continue to be nice and to demonstrate quietly.”

      But the second generation of the Ethiopian immigration has proved less passive than their parents, who were grateful for being brought to Israel.

      The grievances go back at least to the mid-1990s. Then, Ethiopian immigrants exploded in rage when reports emerged that Israel was secretly dumping the blood they donated for fear that it was contaminated with H.I.V., the virus that causes AIDS.

      “The community is frustrated and in pain,” said one protester, Rachel Malada, 23, from Rehovot, who was born in Gondar Province in Ethiopia and who was brought to Israel at the age of 2 months.

      “This takes us out to the streets, because we must act up,” she said. “Our parents cannot do this, but we must.”

      https://www.nytimes.com/2019/07/03/world/middleeast/ethiopia-israel-police-shooting.html?smtyp=cur&smid=tw-nytimes

  • "Experimenter": 2015 film on Stanley Milgram

    This is a beautifully shot film by Michael Almereyda, featuring Peter Sarsgaard and Wynona Ryder.
    “Experimenter” is based on the true story of controversial experimental social psychologist Stanley Milgram, who at Yale University in 1961-1962 conducted a series of radical behavior experiments that tested ordinary humans obedience. The film not only illustrates well the concept of the Milgram experiment, but also a few other experiments during his career.

    https://www.youtube.com/watch?v=O1VOZhwRvWo

    Milgram was interested in finding out why people’s behavior changes when they know they are not responsible for something. When they do something because “they are told to”, they seem to be able to dissociate themselves form the consequences of their actions. (or lack of thereof).

    Milgram wanted to find an answer to the question: “Could it be that Eichmann and his million accomplices in the Holocaust were just following orders? Could we call them all accomplices?”. This happened in the same period of the Eichmann trial in Jerusalem, which also revolved around the concept of following orders and thereby not being able to let own personal morals take the upper hand. The danger of which was discussed by Hannah Arendt in “The Banality of Evil”. (It is also worthwhile to note that earlier this year (2015) the movie “The Eichmann Show” appeared, from director Paul Andrew Williams. It tells what happened form the point of view of the person responsible for directing the televised, live transmission of whole trial which was broadcasted to the whole world. Earlier, in 2012 the same story was told form the point of view of Hannah Arendt, in the film with the eponymous name.)

    The Experiment goes as follows:
    A test person (T) in one room asks questions to another “test” person (L) in another room. L is punished with an electric shock administered by T if the answer is wrong. They cannot see each other, and communication only happens form T to L via a microphone. L answers to questions by pressing a button, which blinks a light in T’s room so he can evaluate the answer. If the answer is wrong, T is instructed to flip a switch that delivers an electric shock to L. There is a whole row of switches, each one with a higher voltage. T is instructed that after every wrong answer he must use the next switch, thus delivering a higher shock to L. The switches ranged from 15 to 450 volts.

    When T refuses to administer a shock then the examiner E gives him a series of orders/statements to ensure that he continues. There were 4 statements and if one was not obeyed then T receives the next statement:

    Statement 1: please continue.
    Statement 2: the experiment requires you to continue.
    Statement 3: It is absolutely essential that you continue.
    Statement 4: you have no other choice but to continue.

    Aim of the experiment
    See how far T is willing to go (up to the last switch), following the instructions/orders.
    See if and from what point T will decide to abandon the experiment for refusing to cause more pain to L.

    Outcome
    It was expected that many would stop when hearing L is in pain, but it turned out that most subjects T carried on when instructed to do so, even if they were manifestly displeased/uncomfortable and would have preferred to stop. At some point most did want to stop but they were just instructed they just had to carry on and follow the instructions of the experiment, that this is all part of the experiment.
    65% (two-thirds) of participants (i.e. T) continued to the highest level of 450 volts. All the participants continued to 300 volts.

    Conclusion
    People are likely to follow orders given by an authority figure, even to the extent of hurting an innocent human being. Obedience to authority is ingrained in most of us from the way we are brought up.
    People tend to obey orders from other people if they recognise their authority as morally right and/or legally based. This response to legitimate authority is learned in a variety of situations, for example in the family, school and workplace.

    Remarks
    (0) A newspaper ad asked for volunteers to participate in a scientific research experiment aimed at improving memory. It is form the responses that candidates were selected to be T. Participants were 40 males, aged between 20 and 50, whose jobs ranged from unskilled to professional, from the New Haven area.
    (1) It is presented to T as if both T and L are randomly selected and participating in the experiment. In reality L is an accomplice/confederate. There are two roles to be taken: the Teacher and the Learner. When T can chose a hand to determine who will be the Teacher and who will be the Learner, it is predetermined that T will have “Teacher” written on the little paper that is in the hand he selects.
    (2) The experiment does not revolve around two but three entities: the Teacher person (T) whose obedience is going to be tested, the other, fake participant Learner (L) who is an accomplice, and thirdly the conductor/leader/Examiner (E) of the experiment who sits in the same room as T and pretends to observe and take notes. He wears a lab coat so as to simulate the authority of an uniform. The role of E is crucial, as it fulfills the role of “commanding authority” to which T “must” obey. During the experiment some T asked who was going to take responsibility if something happened to L, and then they seemed to accept carrying on when the answer given by E was “I am taking responsibility”.
    (3) Even though L cannot talk directly to T, T does hear the noise L is making, through the wall. As a consequence, T will actually hear L screaming form pain and after a while begging to stop.
    (4) L does not really get electrical shocks, and the reactions/comments made by L with the intention to be heard through the wall by T, are actually prerecorded messages on tape.
    (5) In order to give T an idea of what these shocks feel like, before the experiment starts, T is administered a small shock of 45 volts. When asked to guess how much they had received, most of them thought it was more (eg. 75).
    (6) When both T and L visit the room where L will reside, L cares to mention he has a heart condition. This is done so as to add extra psychological weight on T’s conscience.

    A short presentation of the experiment:
    https://www.youtube.com/watch?v=yr5cjyokVUs

    A 1962 documentary on the experiment:
    https://www.youtube.com/watch?v=vXn2SZfwuSc

    More on the Milgram and other related experiments:
    http://www.simplypsychology.org/milgram.html

    The Agentic State
    Milgram defined this state as the one an individual is in when he yields to authority, and in doing so becomes alienated form his own actions. Typical statements we hear from individuals in agentic state are:
    – I’m just doing my job / It’s not my job
    – I don’t make the rules
    – I just follow orders
    – This is our store / company policy

    Other experiments shown in the film
    Milgram received quite some criticism about his experiment, mainly about it being unethical and forcing people to inflict pain and possibly causing psychological damage. In a later debriefing session whose purpose was to refute these claims, it was shown that
    – 84% of the subjects were glad to have been in the experiment
    – 15% had neutral feelings
    – 1.3% said they experienced negative feelings.
    74% said they had learned something important about themselves and about the conditions that shape human action.
    The debriefing meetings allowed to conclude that no one showed signs of harm or had been traumatised.

    The impact of all this was that Milgram had a hard time finishing the book that was supposed to document his experiment. He did finish it, and the book appeared in 1974: “Obedience to authority: an experimental view”. [1]
    During that pause between the experiment and the publication of his book he carried out or focused on some other experiments. The film also documents these. Some of them are:

    Experiment 1: Solomon Asch’s experiment of the effect of group pressure on conformity
    Solomon wanted to analyse the effect of group pressure on the modification and distortion of judgments.
    There is one test person (T) and 5 fake participants. A question is asked to all, and they give an answer.
    The goal is to observe the behaviour/response of T when after a while the other 5 participants start to give wrong answer on purpose. The initial experiment was visual: "which line on the right is of the same length as the line on the left.

    Initially the fake participants give the right anwer, which is in accordance with what T thinks. But after a while they all give the same wrong answer, and T starts doubting, but it happened more than expected that T chose to give the same wrong answer a well in order to “conform”.

    Experiment 2: Another of Solomon Asch’s conformity experiments was conducted as part of a 1962 Elevator Candid Camera TV show.
    Normally people who enter an elevator turn around to face the door. Here the test subject enters an elevator, and he notices everyone already in the elevator is facing the back wall. After a while, the test subject starts to face the same direction in order to feel more “conform”.
    http://vk.com/video_ext.php?oid=91077908&id=169731762&hash=04a77d473c63fa2e&hd=3

    Experiment 3: Lost Letter technique
    This is another experiment that is documented in the film. It consists of writing hundreds of letters, putting them in stamped envelopes addressed to the same address (part of the experiment), but distributed over 4 different “addressees”. Then the envelopes would be spread throughout the city, and the experiment was to see how many of them would arrive. The contents of the letters was a simple message from Max to Walter, proposing an upcoming meeting. The results for the 4 addressees were:
    – “Communist Party” : 25% got delivered
    – “Nazi Party” : 25% got delivered
    – “Medical research Associates” : 72% got delivered
    – “Mr. Walter Carnap” : 71% got delivered.

    Experiment 4: The Small World problem
    This is the experiment which illustrates that there are less than 6 degrees of separation between you and several million strangers whom you may or may not encounter in your lifetime.

    Notes regarding the movie:
    Note 1: the film quotes from Vladimir Nabokov’s autobiographical work “Speak, Memory”:
    The cradle rocks above an abyss and common sense tells us that our existence is but a brief crack of light between two eternities of darkness.

    Note 2: The same theme of “subjects obeying an authority” also is used in Philip Zimbardo’s Stanford prison experiment. There are several films about this:
    • 2001 : Das Experiment, by Oliver Hirschbiegel
    • 2010 : The Experiment, by Paul Scheuring
    • 2015 : The Stanford Prison Experiment, by Kyle Patrick Alvarez.

    _
    [1] Text version of the book: http://www.shimer.edu/live/files/338-obediencemilgrampdf

    #Philip_Zimbardo
    #Solomon_Asch
    #obedience #authority