• L’opinion publique n’existe pas - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article3938.html

    Ces thèses sont fondées sur la comparaison internationale d’enquêtes ou d’élections qui tendent à montrer que chaque fois que l’on interroge les classes populaires, dans quelque pays que ce soit, sur des problèmes concernant les rapports d’autorité, la liberté individuelle, la liberté de la presse, etc., elles font des réponses plus « autoritaires » que les autres classes ; et on en conclut globalement qu’il y a un conflit entre les valeurs démocratiques (chez l’auteur auquel je pense, Lipset, il s’agit des valeurs démocratiques américaines) et les valeurs qu’ont intériorisées les classes populaires, valeurs de type autoritaire et répressif. De là, on tire une sorte de vision eschatologique : élevons le niveau de vie, élevons le niveau d’instruction et, puisque la propension à la répression, à l’autoritarisme, etc., est liée aux bas revenus, aux bas niveaux d’instruction, etc., nous produirons ainsi de bons citoyens de la démocratie américaine.

    Bref, la proposition « Les classes populaires sont répressives » n’est ni vraie ni fausse. Elle est vraie dans la mesure où, devant tout un ensemble de problèmes comme ceux qui touchent à la morale domestique, aux relations entre les générations ou entre les sexes, les classes populaires ont tendance à se montrer beaucoup plus rigoristes que les autres classes sociales. Au contraire, sur les questions de structure politique, qui mettent en jeu la conservation ou la transformation de l’ordre social, et non plus seulement la conservation ou la transformation des modes de relation entre les individus, les classes populaires sont beaucoup plus favorables à la novation, c’est-à-dire à une transformation des structures sociales. Vous voyez comment certains des problèmes posés en Mai 1968, et souvent mal posés, dans le conflit entre le parti communiste et les gauchistes, se rattachent très directement au problème central que j’ai essayé de poser ce soir, celui de la nature des réponses, c’est-à-dire du principe à partir duquel elles sont produites. L’opposition que j’ai faite entre ces deux groupes de questions se ramène en effet à l’opposition entre deux principes de production des opinions : un principe proprement politique et un principe éthique, le problème du conservatisme des classes populaires étant le produit de l’ignorance de cette distinction.

    #bourdieu #acrimed #sondages #opinionpublique

  • Prof, le plus vieux métier du monde (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/77556/prof-le-plus-vieux-metier-du-monde

    […] pour les enseignants nés en 1950, l’âge moyen de départ à la retraite reste de 60 ans, mais pour ceux nés en 1978, par exemple, il sera de plus de 66 ans. […]
    C’est en fait la conjonction de deux tendances — la logique des réformes de retraites en effet et surtout l’arrivée tardive sur les estrades des écoles des jeunes enseignants […].
    Les profs commencent en effet à enseigner assez tard : 27 ans pour le premier degré et 28 ans pour le second, indique le ministère de l’Éducation nationale. La « mastérisation » a élevé le niveau de la qualification pour devenir professeur (bac + 5), ce concours est parfois réussi après plusieurs essais successifs, ou après des tentatives d’exploration vers d’autres métiers. […]
    L’image saisit tout de suite : 70 ans pour enseigner devant une classe de quatrième, cela parait indubitablement âgé. […]
    Le débat actuel sur les retraites a fait émerger le sujet de la pénibilité chez les fonctionnaires : le « compte personnel de pénibilité », qui devrait être instauré en 2015 pour les seuls salariés du privé, intéressent aujourd’hui des métiers du public comme les infirmières des hôpitaux.
    Mais les profs sont loin d’être concernés. Ils ne travaillent pas en horaires décalés et si l’on cherche des critères objectifs cette catégorie professionnelle bénéficie d’une longévité remarquable.
    […]
    Mais surtout Philippe Watrelot, qui est à la fois enseignant et formateur d’enseignants, considère le puissant décalage entre le métier rêvé, souhaité, (élèves attentifs et curieux, calme dans la classe) et la réalité (que je vous laisse imaginer) de classe pèse beaucoup sur le moral des professeurs. Pour le dire autrement : enseigner c’est « déceptif ».
    […]
    La souffrance au travail est un sujet qui monte chez les profs. En juin 2012, le rapport de la sénatrice Gonthier-Maurin tendait un miroir effrayant aux enseignants. L’élue y parle de travail « empêché » et de conditions dégradées. L’année dernière une enquête commandée par la MGEN (mutuelle des enseignants) et réalisée auprès de deux milliers d’enseignants de 400 lycées et collèges établissait qu’un professeur sur six souffre de burn out.
    […]
    Enfin, le problème que soulignent tous mes interlocuteurs demeure qu’il est difficile de sortir de l’enseignement.

    #éducation #métier #enseignants #travail #souffrance

    • Une thèse développée par Alain Accardo : le capitalisme marchand a vaincu le capital culturel.

      Comme ricane le richissime Warren Buffett : « La guerre des classes, c’est ma classe qui l’a gagnée ! ». Le patron a terrassé le professeur, le marchand a pulvérisé l’enseignant, le gestionnaire a éclipsé l’universitaire et autour de monsieur Bergeret ligoté au poteau d’infamie, Babbitt ivre d’orgueil fait la danse du scalp.

      De cette défaite historique, on peut craindre que les enseignants ne se relèvent jamais. C’est de cette intuition douloureuse qu’ils sont depuis longtemps malades et les jeunes générations (largement féminisées, symptôme infaillible de la dévalorisation sociale) plus encore que les anciennes pour s’être laissé embarquer dans le train de l’élitisme moderniste et managérial. Ils sentent bien, derrière les bricolages réformistes des « nécessaires évolutions », que la misère de leur position est irrémédiable dans un monde où ils pèsent moins que les gladiateurs et les histrions, un monde auquel leur mission était d’insuffler du sens et qui leur préfère désormais d’autres marchands de rêve.

      http://blog.agone.org/post/2013/10/26/Le-scalp-de-monsieur-Bergeret

    • Je trouve le texte d’Accardo un peu curieux, ds la stricte séparation qu’il semble faire, comme s’il n’y avait pas eu de « bourgeoisie éclairée », mécènes, salons, « protecteurs des sciences », « haute culture » légitimante venant redoubler la domination économique, comme si savants et artistes n’étaient pas eux-même le plus souvent des enfants de la bourgeoisie industrielle etc. En gros, il a l’air de faire une dichotomie entre l’instituteur et l’industriel sur une base politique et puis c’est tout, comme si le capital n’allait pas au capital qq soient ses formes. Ou alors je saisis mal.

    • @moderne (qui dit que)

      En gros, il a l’air de faire une dichotomie entre l’instituteur et l’industriel sur une base politique et puis c’est tout, comme si le capital n’allait pas au capital qq soient ses formes. Ou alors je saisis mal.

      Opposer l’instituteur à l’industriel est un fait marquant depuis l’époque de Jules Ferry. Serait-ce parce que l’instituteur est en première ligne sur le front de la misère sociale ? L’école primaire s’est fait forte d’accueillir tous les enfants sans distinction. Le collège et le lycée bénéficiaient d’un écrémage : il y avait le fameux certificat d’études qui était une première porte de sélection puis le Brevet (BEPC : brevet d’études principales du collège). Les enseignants du second degré se sont trouvés confrontés à des élèves de toutes catégories sociales et cette mixité sociale a contribué à déstabiliser bon nombres d’entre eux qui avaient la fâcheuse habitude pédagogique de ne faire cours que pour les « bons élèves ». Dans le premier degré, les enseignants se sont vite tournés vers l’innovation pédagogique pour maintenir l’intérêt des enfants pour les apprentissages fondamentaux et les connaissances plus orientées « culture générale ». Et là on peut effectivement prétendre que la plupart des instits ont oeuvré à développer chez leurs élèves une tête bien faite alors que dans le second degré, on met encore trop souvent le paquet sur une tête bien pleine. Alors, oui, l’instit a pu passer pour une sorte de dangereux révolutionnaire pendant que son alter ego du collège ou du lycée était mieux accepté par la bourgeoisie industrielle ou marchande.

    • a pu

      J’ai l’impression que le débat en cours n’est pas sans lien avec la question du recrutement. Il y a 10 ans quand je suis entré dans le métier, on croisait des instits qui étaient entrés à l’#École_Normale au niveau de la seconde (donc bac-2). Aujourd’hui, approchent de la retraite ceux qui ont intégré l’École Normale juste après le bac. Il y a 15 ans pour entrer à l’#IUFM, il fallait une licence (bac+3). Depuis la dernière réforme, il faut un master (bac+5) pour devenir instit’, pardon professeur des écoles. Sociologiquement, il n’y a plus de réelles différences entre les professeurs (des écoles ou du secondaire). En terme de salaire, oui, mais sinon…
      Avant l’instit’ était issu des milieux populaires ET sa formation relevait de la promotion sociale (l’ascenseur ?). Par exemple, par ici il y avait des instits, fils et filles de paysans, ailleurs d’ouvriers. Aujourd’hui, comme le professeur du secondaire, l’instit’ un universitaire (bac+5), son choix d’orientation relève davantage de la reproduction sociale. Socialement, l’instit’ d’aujourd’hui ne comprend pas ses élèves des quartiers populaires car il vient de la bourgeoisie (d’où son finkielkrautisme latent). Pédagogiquement, l’instit’ d’aujourd’hui est un bon élève qui a mené à bien sa scolarité (bac+5 !), il a donc intrinsèquement du mal à comprendre pourquoi ses élèves échouent là où il n’eut aucune difficulté lui-même.
      [J’en parle tranquillement, j’en suis de ces instits.]

      J’ai bien peur que « l’instituteur […] en première ligne sur le front de la misère sociale » ne soit que résiduel.

      Pour moi, l’institutorat est une forme d’artisanat. Du coup, j’ai fort regretté que la création des #ESPÉ ne valide la format universitaire plutôt que de (re)devenir une formation professionnelle. Un recrutement post-bac plus ouvert sociologiquement qui aurait pu mener les impétrants au concours à un bac+5 malgré tout.

      Puisqu’il semble que la formation des professeurs soit au centre des systèmes éducatifs les plus performants : http://seenthis.net/messages/189141

      NB : à noter que pour la profession des enseignants, la revalorisation en niveau d’étude s’est accompagnée d’une dévalorisation salariale et sociétale, ainsi que d’une féminisation de la profession.

    • @heautontimoroumenos (qui dit que)

      Pour moi, l’institutorat est une forme d’artisanat. Du coup, j’ai fort regretté que la création des #ESPÉ ne valide la format universitaire plutôt que de (re)devenir une formation professionnelle.

      Tout à fait d’accord, nous sommes des artisans voire même des artistes (je comparais ma préparation de classe à la mise en partition d’une symphonie pour orchestre, vu que j’ai le plus souvent exercé en milieu rural dans des classes à plusieurs cours. D’ailleurs ce côté bricolage artisanal et débrouille fut également raillé par certains de mes collègues, qui ne voyait dans cette façon de faire qu’une simple perte de temps.
      Maintenant la formation des enseignants fut-elle jamais « professionnelle » ? J’en doute. Étant passé par une formation en deux ans à l’École Normale (post bac+2 ans de glandouille en université), j’ai appris par l’expérience du terrain. Comme bon nombre de mes collègues d’alors. En discutant avec des plus jeunes, de ta génération, je pense, je me suis aperçu que la formation des PE (profs des ecoles) était toujours aussi indigente, trop « universitaire » et déconnectée des réalités du terrain.

  • Sondage-Minute - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Sondage-Minute.html

    Sondage-Minute
    samedi 19 octobre 2013
    « Deux tiers des Français » (65%) sont opposés à une éventuelle annulation de l’expulsion de Leonarda et de sa famille et à leur retour en France, selon un sondage BVA publié samedi 19 octobre 2013 par Le Parisien. En reprenant cette « information », l’AFP répand des données comme les métastases d’un cancer. Que signifie en effet interroger en plein débat politico-médiatique les sondés ? Chaque semaine portant son « affaire », pourquoi demain ne leur demanderait-on pas leur avis sur un acte d’autodéfense - est-on pour ou contre le bijoutier qui a tué un jeune délinquant ? , ou bien sur un pogrom - est-on pour ou contre les voisins d’’un camp de roms qui sont venus les déloger à coups de batte de base-ball ? - ou bien sur les impôts - est-on d’accord ou non avec l’institution d’un impôt spécial sur un bien dont peu de gens ont entendu parler ? etc. Tout est sondable. Même les questions qui exigent un minimum d’information. Tout est sondable. Parce qu’on trouve toujours des sondés. Quel journal reprenant ces « informations » s’est soucié de la manière de les obtenir ?

    Petite mention en bas de la dépêche ou de l’article : « sondage BVA réalisé les 17 et 18 octobre auprès d’un échantillon représentatif de 1.090 personnes âgées de 18 ans et plus, recrutées par téléphone et interrogés par internet ». On appelle donc des gens pour savoir s’ils sont d’accords pour répondre. Aucun scientifique ne soutiendrait le recours à une méthode qui viole le principe de représentativité des échantillons. Mais il y a belle lurette que la presse française s’en fiche. Pourvu qu’elle ait quelque chose à dire sans trop se secouer les méninges.

    #sondages
    #sondages-métastasés

  • Les pyromanes de l’impopularité - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-10-07-Les-pyromanes-de-l-impopularite

    A-t-on besoin des sondages pour savoir qu’un gouvernement est impopulaire quand la situation économique est mauvaise, quand il administre une sévère cure d’austérité et qu’il commet quelques gaffes ? Probablement pas. Les chiffres ont toutefois cette objectivité que les manifestations ou les grèves incarnaient il n’y a pas si longtemps. Celles-ci étaient cependant presque toujours attribuées à une ou plusieurs catégories de mécontents. Les sondages ont encore cette apparence de représentativité de l’ensemble de la population. Et, grâce aux enquêtes en ligne, l’impopularité, traduction sondagière du mécontentement, se décline chaque jour sur les écrans de télévision et dans la presse. Depuis une décennie, l’impopularité des présidents et des gouvernements en France est restée très élevée. M. François Hollande a été touché immédiatement. Records battus. Ce bruit de fond a amené à parler d’un « Hollande bashing », nom donné au dénigrement médiatique. Et contrairement à ses prédécesseurs, une question lancinante revient : peut-on gouverner avec une telle impopularité ? Ainsi parlent sondeurs et commentateurs après leur pause estivale. Plus insistants encore qu’auparavant.

    Ils savent parfaitement que l’opinion n’est pas une force politique qui démet les gouvernements. Rien ne le prévoit dans la constitution et l’opinion sondagière n’a pas de troupes, contrairement aux manifestations de rue ou aux grèves. Par quel mécanisme l’impopularité empêcherait-elle de gouverner ? Elle n’est un handicap que si on y croit. En insistant ainsi avec tant d’obstination, sondeurs et journalistes essaient d’imposer cette croyance, selon la logique du théorème de Thomas. Du coup, impossible de déterminer si leur question est fondée ou non puisqu’elle dépend de la capacité à imposer la croyance. Sur les forums, des citoyens très hostiles à François Hollande reprennent en chœur qu’il doit se retirer puisqu’il est si impopulaire. Bref, il ne serait pas légitime. Sans aller aussi loin, des commentaires de presse affirment que le président est « affaibli » par son impopularité. Autrement dit, la mesure permanente de l’opinion par les baromètres de popularité affecterait la capacité à gouverner.

    #pyromanes
    #impopularité
    #sondages

  • La « retraite » de Nicolas Sarkozy - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/La-retraite-de-Nicolas-Sarkozy.html

    La « retraite » de Nicolas Sarkozy
    lundi 9 septembre 2013
    Depuis le retrait de la vie politique, annoncée avant sa défaite [1], Nicolas Sarkozy n’a cessé d’occuper la presse. Le sujet ? Déjà le retour. Dans cette affaire les sondages ne sont pas en reste. On sait l’usage intensif qu’en a fait l’ancien président durant ses cinq années élyséennes en dépensant plus de 9 millions d’euros. On sait aussi qu’il ne recherchait pas un savoir désintéressé mais comptait bien sur eux pour être réélu. Raté ! Mais, comme il est difficile changer de méthode au cours d’une vie, toute ambition de retour ne saurait se passer de sondages. Cette stratégie est-elle déjà à l’œuvre ?

    C’est ce que suggère la prolifération des sondages sur l’avenir de Nicolas Sarkozy : à ce jour, 43 sondages lui ont été spécifiquement consacrés. Il figure toujours par ailleurs dans les baromètres de popularité. Certains sondages arrivent particulièrement à point comme ceux qui ont accompagné la réunion à Arcachon des « amis de Nicolas Sarkozy » [2]. Mais qui paie tous ces sondages ? En tout cas une bien curieuse retraite. Et un bruit soigneusement entretenu.

    Pour vérification la liste (par ordre chronologique) :

     -Ifop Sud-Ouest 31 août 2013
     -Ifop-Atlantico, 26 août 2013.
     -Csa-Nice Matin, 23 août 2013.
     -Harris Interactive-Marianne, 2 août 2013.
     -Harris Interactive-VSD, 1 août 2013.
     -Bva-Le Parisien, 14 juillet 2013.
     -Ifop-Jdd, 7 juillet 2013.
    .............

    Notes
    [1] « Oui, j’en ai la certitude. J’ai 56 ans, je fais de la politique depuis trente-cinq ans, j’ai un métier, je changerai complètement de vie, vous n’entendrez plus parler de moi si je suis battu », Libération, 24 janvier 2012.

    [2] Les 2 et 3 septembre, cf. Metronews, 30 août 2013, et Ifop Sud-Ouest, 31 août 2013 ; Ifop-Atlantico, 26 août 2013.

    #Sondages

  • Les Big Data ne sont pas assez grandes- PBS
    http://www.pbs.org/mediashift/2013/07/big-data-not-big-enough-how-digital-divide-leaves-people-out

    Pour la sociologue Jen Schradie, les Big Data sont trop petites pour combler la fracture numérique. Les personnes à faible niveau de revenu et d’éducation n’ont ni le même accès, ni la même capacité à créer des contenus que les autres. Cela signifie que si on s’appuie sur les Big Data pour ordonner le monde, ce sera sans le point de vue de toute une part de la population. La capacité de Google à prédire la grippe exclue ceux qui y sont les plus vulnérables.

    Jen étudie les mouvements sociaux. Sur les (...)

    #fracturenumerique #sociologie

  • Dès potron-minet, gerbons avec le Soir sur l’intégration des « musulmans ».

    Le soir (Bruxelles) relaye une enquête de la Gazette van Antwerpen sur « le sentiment d’intégration des musulmans ». Rien que le titre, t’as compris. Panel « 700 jeunes de 15 à 25 ans (500 musulmans, 200 non-musulmans) ». Pas de mention du milieu social, du niveau d’études, pourquoi se faire chier, c’est implicite non ? Résultats édifiants : 60 % estiment que la société flamande ne les considérera jamais comme étant complètement intégrés, 76 % se sentent incompris etc. plusieurs items dans le même genre. Puis « Autre chiffre interpellant : 14 % jugent la violence contre les homosexuels acceptable. Et 31 % qualifient l’homosexualité de déviance. » On peut se demander le rapport avec le sentiment d’intégration. Geert Bourgeois, la grosse référence en la matière, puisque nationaliste flamand (Volksunie, NVA) conclue :

    Geert Bourgeois souligne que les musulmans doivent accepter les valeurs de nos sociétés basées sur les Lumières, précurseurs de la Révolution française : « C’est grâce à ces grands principes démocratiques qu’ils ont acquis ici la liberté de religion. Tout le monde est le bienvenu, à condition de les respecter : la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la non-discrimination… sont des valeurs sur lesquelles on ne transige pas. »

    Vive la presse libre ! Les lumières critiques et le contre pouvoir !

    http://www.lesoir.be/229504/article/actualite/belgique/2013-04-21/un-bilan-negatif-pour-l-integration-des-jeunes-musulmans
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Geert_Bourgeois

    #paywall #presse #sondages #islamophobie #allochtones #belgique #intégration

    • #journaliste_c_est_un_metier

      J’avais loupé ce post... Merci pour lui.

      Amusant, j’entendais hier Alain Gerlache expliquer que la mission du journaliste du XXIème siècle c’est aussi de faire vivre/témoigner des sentiments... Faut bien justifier les centaines d’heures d’émission sur le royal king buzz of ze month. J’imagine qu’on doit pouvoir justifier le genre de « papier » que tu cites ici de la même manière.

  • Les sondologues de BVA contresignent l’accord Medef-syndicats minoritaires - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article4025.html

    par Lucas Baire, Patrick Champagne, le 18 mars 2013

    Les événements de la vie sociale et politique sont en permanence rythmés, depuis plusieurs années, par la réalisation et la publication de sondages commandés par les organes de presse qui, tel le chœur du théâtre antique, sont censés dire « ce que le peuple en pense ». Le récent accord sur le marché du travail signé par le MEDEF et des syndicats minoritaires (mais ni par FO et la CGT) n’a pas échappé à cette pratique puisque, sitôt l’accord signé, un sondage a été réalisé par l’institut BVA pour la chaîne d’information I-Télé.

    Une fois de plus, la sondologie qui prétend dire « scientifiquement » ce que pensent les Français sur tout et n’importe quoi et constituer un exercice de démocratie directe se montre faiblement scientifique et illusoirement démocratique.

    #sondages #opinion

  • Boulot Gagner de l’argent Etc...
    Reçu cette proposition par mail la semaine dernière

    Dans ma culture, je veux dire dans mon éducation, on m’a appris à ne jamais refuser du travail, car on ne sait jamais, les lendemains qui déchantent, etc...

    C’est donc avec un grand sentiment de culpabilité que je vais dire non à ces 60 euros (l’équivalent d’une très bonne bouteille de Trotte-Vielle tout de même), mais vraiment bon...

    M. Rekacewicz,

    ASKI International Market Research GmbH est un institut d’études de marché indépendant dont le siège se trouve à Hambourg en Allemagne. Notre spécialité : la réalisation d’études dans le secteur B2B, plus particulièrement auprès d’experts. Nous sommes également spécialisés dans les études qualitatives effectuées auprès de dirigeants et cadres supérieurs.

    Actuellement, nous recueillons des informations auprès des journalistes en France impliqués dans les relations économiques, culturelles et socio-politiques avec l’Asie du Sud-Est et L’Êxtreme-Orient. Nous réalisons des enquêtes qualitatives auprès des décisionnaires afin de mieux comprendre comment ils percoivent certaines grandes villes de cette région. Et, dans ce cadre, nous souhaiterions connaître votre opinion.

    Cet entretien se tient de façon confidentielle et anonyme. Il s’effectue par téléphone et dure environ 25 minutes. Nous serions heureux de convenir d’un rendez-vous pour le réaliser. En remerciement de votre participation, vous recevrez un
    dédommagement de 60 Euros que vous pourrez, si vous le désirez, verser à une organisation caritative de votre choix.

    Soyez assuré que toutes vos réponses seront traitées de manière totalement confidentielle, selon la loi de protection des données en vigueur. Toutes les informations que vous nous donnerez au cours de cet entretien ne seront ni mises en corrélation avec votre personne ni transmises à une tierce personne. Nous vous garantissons que nous ne chercherons à aucun moment au cours de cet entretien à vous vendre quoi que ce soit et qu’à son issue vous ne serez pas contacté à des fins marketing.

    Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre étude et nous serions heureux si vous acceptiez d’y participer en nous indiquant la date et l’heure précise qui vous conviendrait le mieux pour effectuer l’interview ainsi que votre numéro de téléphone. Cela sera un plaisir de vous rappeler.

    Cordialement, Peter Füller
    –Field Director-
    ============================
    ASKi International Market Research GmbH
    Mönckebergstr. 10
    D-20095 Hamburg
    GERMANY
    Tel +49 40 32 56 71 17

    Fax +49 40 32 56 71 98
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    Internet : www.aski.de

    Geschäftsführer :
    Dipl.-Psych. Bernd Borgmann
    Dipl.-Soz. Rosemarie Plette
    Handelsregister Nr. B 58950
    Amtsgericht Hamburg

    #presse #journalisme #sondages #marketing

  • Google’s Amazing “Surveywall” | Monday Note
    http://www.mondaynote.com/2012/09/09/googles-amazing-surveywall

    Eighteen months ago — under non disclosure — Google showed publishers a new transaction system for inexpensive products such as newspaper articles. It worked like this: to gain access to a web site, the user is asked to participate to a short consumer research session. A single question, a set of images leading to a quick choice. Here are examples Google recently made public when launching its Google Consumer Surveys:

    … bref le #paywall va devenir gratuit mais encore plus irritant

    #sondages #marketing #publicité #presse

  • « Du bricolage au système », La production de la croyance politique - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-03-27-La-production-de-la-croyance-politique

    Rien de bien nouveau si on se réfère par exemple au classement de 1855 des vins de Bordeaux, initialement conçu pour la foire universelle de 1855, mais qui sert toujours de repère pour les consommateurs et détermine en partie les cours.

    Dans cet univers de rationalité instrumentale, il n’est pas interdit de tricher au regard des principes officiellement affichés, de méthode et de vérité, pour gagner. En cas de réussite, ce n’est plus qu’une simple anticipation de la vérité .

    Les #sondages, l’#opinion_publique et la conversation http://culturevisuelle.org/icones/2344
    http://tempsreel.nouvelobs.com/sondage-presidentielle-2012/20120207.OBS0739/infographie-le-comparateur-des-sondages-de-la-presidentielle.ht
    http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/questions/opinionpub.html

    Les variations des choix électoraux enregistrées par les instituts de sondage font clairement écho à l’exposition médiatique et aux prises de position des candidats, ainsi qu’à leur qualification journalistique, qui sont autant de propositions informationnelles soumises au verdict public. Mais la réponse statistique ne reflète pas mécaniquement l’injonction médiatique.

    #opinion #médias #idéologie

  • Are we really getting happier ?
    http://www.quackdown.info/article/are-we-really-getting-happier

    critique d’un sondage sur le bonheur ; le pire du #data #journalisme, des #statistiques aberrantes, des #sondages à la petite cuiller et des #chiffres au doigt mouillé

    In April 2007, the first month of the survey, China’s “total happiness” was 59%. The next month it rose to 92%. Then it drops back to mid-50s for two months and then for the middle of the survey period it’s in the 80s and then drops to the 70s, and is at 78% in November 2011.
    (...)
    There seems to be an underlying acceptance that market research doesn’t require the same rigorous standards as proper scientific research (...) However, the rules of statistics don’t change. More pointedly, the relationship between the numbers and what those numbers can reasonably be interpreted to mean, doesn’t change.

    Of course, when you make unwarranted claims in a scientific journal, your peers will embarrass you and show you why you are wrong. If you make far-fetched claims as a market research company, scores of newspapers and websites will report them uncritically.

  • Les data en forme | Paule d’Atha
    http://owni.fr/2012/02/14/les-data-en-forme-episode-20

    Cette semaine la veille des journalistes de données d’OWNI fait le point sur les différentes initiatives « data » autour de la présidentielle. Plutôt un bon cru, cette année 2012, bravo aux artistes.

    #Chronique #Cultures_numériques #Data #comparateur #data_en_forme #desintox #fact_checking #presidentielle #présidentielle_2012 #promessomètre #sondages #tchaikovsky #twitamore #vigie2012 #voxe

  • Les #sondages écrivent notre futur politique | Jean-Paul Jouary
    http://owni.fr/2011/10/24/les-sondages-ecrivent-notre-futur-politique-presidentielle-ps

    Les sondages d’intention de vote contribuent à modifier le résultat d’une élection. Et finalement, nous ne votons plus selon nos idées mais selon ce qui est annoncé comme découlant des choix dictés par nos convictions. Une nouvelle chronique philo de Jean-Paul Jouary.

    #Politique #Pouvoirs #élection #intention_de_vote #Marcel_Proust #opinion #presidentielle #primaire #ps

  • Quand les sondeurs s’emparent de la #peine_de_mort - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/Quand-les-sondeurs-s-emparent-de.html

    Amnesty International nous apprend une bonne nouvelle, la peine de mort recule partout dans le monde, avec cependant une réserve, sauf en Chine (...) [Mais] Le sondage BVA-Absoluce-Les Echos-France Info (28 mars 2011) est le quatrième en quelques semaines qui demande aux sondés s’ils sont favorables ou opposés au rétablissement de la peine de mort

    #sondages