• « Nous aurons des années de rendement si faible que l’on ne pourra pas nourrir l’ensemble de la population »
    https://lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/vin-de-normandie-pates-de-sorgho-que-mangerons-nous-quand-leau-sera-rare-19

    « Tout ce qui est rare est cher », l’adage est bien connu. Or, avec les vagues de sécheresse inédites qui se succèdent en Europe, notamment en ce moment en Espagne , l’eau devient de plus en plus rare. Le #prix de l’or bleu pourrait donc s’envoler. Le ministère des Affaires étrangères néerlandais a voulu alerter sur cet avenir qui se dessine avec le site de vente en ligne The Drop Store (« le magasin de la goutte »). Sur ce site futuriste, la ressource est devenue si rare que chaque produit détaille la quantité d’eau nécessaire à sa production pour justifier son prix devenu exorbitant.

    Les denrées courantes deviennent en effet des mets précieux et leurs prix flambent. Par exemple, une fiole d’eau « très pure » de seulement 15 ml est vendue 182 euros ; un épi de maïs de 35 grammes, 129 dollars (118 euros) ; deux cubes de fromage, 109 dollars (100 euros) ; ou encore 4 carrés de chocolat, 3.600 dollars (3.200 euros) ! Pour chaque produit, une étiquette précise la cause de sa raréfaction : inondation, sécheresse, pollution…

    L’initiative choc reste une fiction, mais certaines des conséquences esquissées pourraient bien devenir réelles. Première activité consommatrice d’#eau en France, l’agriculture est en effet lourdement affectée par la baisse significative de la recharge des nappes phréatiques, de l’ordre de 10 % à 25 % en moyenne en France métropolitaine.

    D’ici à 2050, la #tendance des températures « sera à la hausse et nous allons connaître d’importantes et nombreuses variations interannuelles. Et ce sera encore plus vrai avec la pluviométrie », confirme Christian Huyghe, directeur scientifique de l’Inrae.

    A cet horizon, le #climat de la #France se rapprochera de celui de la Tunisie. Or, le pays du Maghreb doit se mobiliser pour conserver une forme de souveraineté alimentaire et éviter de nouvelles émeutes de la faim. Cette indépendance a un prix puisque pour maintenir son #agriculture, le pays investit dans le retraitement des eaux usées et construit des stations de dessalement d’eau de mer. Ces installations et leur utilisation ont un coût qui pourrait bien se répercuter sur le prix des denrées.

    […]

    La clé d’une adaptation réussie repose aussi sur un changement des régimes alimentaires pour les orienter vers des produits moins consommateurs d’eau. Sans surprise, les chercheurs plaident unanimement pour une assiette plus végétale. « Vraisemblablement, notre #consommation de produits animaux diminuera avec un #régime_alimentaire qui passera de 60 % de protéines d’origine animale à 40 ou 50 % », avance Christian Huyghe de l’Inrae. « Il faudrait également multiplier notre consommation de légumineuses par cinq », avance Sylvain Doublet.

    Les #fruits et #légumes vont aussi évoluer. Les consommateurs devront s’habituer à des fruits et légumes aux calibres et aux goûts différents. Par exemple, avec moins d’eau, la taille des pommes de terre se réduira ainsi que celle des fruits qui seront aussi plus sucrés. Par ailleurs, avec des rendements agricoles en baisse, la lutte contre le #gaspillage va s’intensifier.

    Un monde où l’eau est rare

    10 % à 25 % : baisse moyenne de la recharge des #nappes_phréatiques en France.

    9 ans : c’est la durée moyenne actuelle pour créer une nouvelle variété agricole en France.

    2050 : le climat de la France sera comparable à celui de la Tunisie.

    40 % à 50 % : proportion de protéines animales dans le régime alimentaire en France en 2050, contre 60 % aujourd’hui.

    182 euros : le prix de 15 ml « d’eau pure », si l’on ne change pas de système alimentaire, selon la politique-fiction des #Pays-Bas.

    • Cinq grains de riz pour 80 euros : un magasin en ligne (fictif) alerte sur les conséquences d’un monde sans eau

      https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/cinq-grains-de-riz-pour-80-euros-un-magasin-en-ligne-fictif-alerte-sur-

      Le site internet The Drop Store créé à l’initiative du gouvernement néerlandais est un site très particulier où l’on trouve une dizaine de produits alimentaires seulement. Et pour se les offrir, il faut avoir les moyens.
      Un petit bout d’épis de maïs, 35 grammes : 118 euros. Un petit sachet de cinq grains de riz : 80 euros.
      Un flacon d’eau pure, plus chère que du parfum : 180 euros les 15 ml (l’équivalent d’une cuillère à soupe). On trouve aussi de l’eau normale bien plus abordable, mais elle est marron et, prévient l’étiquette, « susceptible d’être polluée par divers produits chimiques ou pharmarceutiques ». Pour vos petits creux, un snack protéiné, très « crunchy » comme dit l’emballage : on dirait une barre de céréales, c’est un agglomérat d’insectes, mouches, cafards et vers : 138 euros. Un produit de substitution à la viande rouge.

      Mais vous pourriez préférer les pilules en forme de mini-pizza, goût margherita – on dirait une boîte de médicaments – 148 euros. Un avis client (factice, comme le reste) dit : « Je n’ai jamais mangé de vraie pizza, mais d’après mes amis qui en ont déjà goûté, ces pilules ont un goût très ressemblant ».

      Une personne sur trois n’a déjà pas un accès libre à l’eau potable

      Ce site est une fiction pure, ces aliments, évidemment, ne sont pas à vendre. Ils ont été imaginés par l’agence Publicis à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’eau qui s’est tenue en mars 2023. Car c’est peut-être ce qui nous attend dans un monde sans eau. Un monde où, à cause du changement climatique, des sécheresses et de la hausse des températures, l’eau potable deviendrait une ressource rare, voire inexistante.

      Cela peut vous paraître de la fiction, mais c’est déjà une réalité pour plus d’une personne sur trois dans le monde, selon l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé. En 2030 (autant dire demain) près de la moitié de la planète aura des difficultés d’accès à l’eau potable.

      Et ce que veulent montrer les Pays-Bas avec ce site The Drop Store, c’est que cette crise de l’eau aura un impact direct, un impact majeur sur nos modes de consommation dans les pays développés. Et donc que le riz, le maïs ou la margherita deviendront des produits de luxe. Parce que pour produire un kilo de maïs, par exemple, il faut au total 1 222 litres d’eau. Chaque aliment a sa fiche de consommation en eau, basée sur une étude scientifique, et le site nous explique pourquoi on risque d’en arriver à cette raréfaction.

      La riziculture utilise par exemple 40% de toute l’eau d’irrigation dans le monde. Le riz contribue au bouleversement climatique, mais il en est aussi victime. Pour la margherita, c’est parce que la sécheresse aura eu raison des récoltes de tomates, d’olives et de blé. Et parce qu’il faut beaucoup trop d’eau aussi pour nourrir les bufflonnes qui produiront le lait pour la mozzarella. Le manque d’eau entraînant de mauvaises récoltes, une réduction de la production et une augmentation des prix pour tout le monde. « De nombreuses choses que nous mangeons et apprécions aujourd’hui disparaîtront complètement, dit The Drop Store, ce qui réduira la diversité et la nutrition de notre alimentation ».

      Des actions concrètes au quotidien

      L’initiative, pourtant, ne se veut pas culpabilisante. Les Pays-Bas ont surtout voulu créer un choc de conscience, avec l’idée c’est que l’on peut encore agir pour protéger la ressource eau. « Les Nations unies voulaient que nous diffusions ce message à l’échelle mondiale pour que les gens comprennent la valeur de l’eau », dit Eduardo Marques, directeur d’exploitation de Publicis.

      Le site renvoie vers des organisations partenaires comme le WWF ou le mouvement « Fill up the glass » qui propose aux jeunes des actions très concrètes dans la vie de tous les jours, comme limiter sa consommation de viande ou utiliser des protections hygiéniques réutilisables

    • #sorgho

      Le sorgho, une plante millénaire d’avenir

      Le sorgho est l’objet de toutes les attentions. La plante originaire de la région sahélienne constitue déjà l’aliment de base dans plusieurs régions arides et semi-arides. Cette céréale dotée d’un système racinaire profond peut en effet pousser malgré des températures élevées et un déficit hydrique important. La plante riche en protéines « possède des qualités nutritionnelles et énergétiques comparables à celles d’autres céréales », indique David Pot, du Cirad. Elle peut être consommée par les humains, mais aussi les animaux.

      Toutefois, si le sorgho est plus résistant que le maïs à la sécheresse, son rendement reste inférieur lorsque l’eau est abondante. « Cela résulte aussi d’investissements très importants de la recherche et des entreprises de sélection dans le maïs », précise David Pot. La céréale peu gourmande en engrais et en pesticides pourrait faire l’objet de recherche agrologique et d’investissements « laissant aussi présager des gains génétiques importants », indique le chercheur.

  • L’irrigation du maïs représente-t-elle un quart de l’eau douce consommée en France ?
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/04/24/l-irrigation-du-mais-represente-t-elle-un-quart-de-l-eau-douce-consommee-en-

    La députée Aurélie Trouvé (LFI) a provoqué de vives réactions en affirmant que le maïs irrigué consommait 25 % de l’eau douce. Si le chiffre exact est difficile à estimer, l’ordre de grandeur est correct.

  • Le sorgho, alternative avantageuse aux céréales à paille et au maïs
    https://www.willagri.com/2018/10/22/le-sorgho-alternative-avantageuse-aux-cereales-a-paille-et-au-mais

    Le Sorgho permettrait d’arrêter le pompage inconsidéré des nappes phréatiques pour l’arrosage du maïs.
    #eau #agriculture #mais #sorgho #bassine_agricole #stop_au_mais

    Le sorgho est de plus en plus considéré comme une alternative avantageuse aux cultures de céréales à paille ou au maïs qui sont, elles, plus sensibles au dérèglement climatique. Cultivé pour produire des grains, du fourrage ou pour l’industrie, le sorgho est peu gourmand en engrais.

    Cultivées depuis l’émergence de l’agriculture en Egypte, les différentes variétés de sorgho n’ont aujourd’hui plus rien à envier à celles de maïs, auxquelles elles sont souvent comparées. Le développement des deux plantes repose sur le même mécanisme de photosynthèse pour produire de la matière organique qui est deux fois plus efficace que celui des céréales à paille (blé, orge, avoine, etc

    De nos jours, les différentes variétés de sorgho produisent quasiment autant de grains par hectare que celles de maïs tout en conservant leur rusticité originelle. Sans irrigation, un hectare de sorgho produit 7 tonnes de grains par hectare. Toutefois, les rendements sont plus faibles en Afrique, et notamment en Ethiope où ils sont estimés à 2,4 tonnes par hectare.

    Les graines de sorgho sont plus riches en protéines (12 %) que le maïs grain (10 %) tandis que leur valeur énergétique est plus élevée.

    Par ailleurs, le sorgho est « une des plantes cultivées les moins exigeantes en eau », défend Sorghom International Development (Sorghum ID), l’organisation européenne et interprofessionnelle du sorgho (1). Les besoins de la plante en eau sont en effet compris entre 400 et 500 mm. Doté d’un mécanisme photosynthétique plus performant que celui du maïs pour fabriquer de la matière organique, il se développe facilement, dans des conditions de températures élevées, sans être irrigué.

    Et si tu veux essayer le #Sorgho, le tarahumara te permettra de faire du #pop_corn ! https://pensezsauvage.org/sorgho/sorgho-a-pop-corn-tarahumara

  • Documentaire “Éloge des mils : l’héritage africain” | BEDE
    https://www.bede-asso.org/eloge-des-mils-lheritage-africain

    https://i2.wp.com/www.bede-asso.org/wp-content/uploads/2017/03/MILS-AFRIQUE-Affiche-jpg-le%CC%81g.jpg?resize=600%2C882&ssl=1

    Céréales d’origine africaine, #mils et #sorghos (gros mil) accompagnent depuis des millénaires les communautés dans la résistance à la #sécheresse et l’affirmation d’une identité propre aux régions les plus chaudes de la planète.
    Dans un contexte de crises alimentaires aggravées par les changements climatiques dans ces zones particulièrement vulnérables, la renaissance des cultures de mils représente une alternative nourricière d’autant plus précieuse qu’elle est ancrée dans une histoire et des savoirs encore vivants aujourd’hui.

    #alimentation

  • Au Mali, la fertilisation du cotonnier profite aussi aux sols et aux cultures vivrières - CIRAD
    http://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/articles/2015/science/au-mali-la-fertilisation-du-cotonnier-profite-aux-sols-et-aux-cultures-vivrier

    Avec l’abandon des jachères, les systèmes de culture d’Afrique de l’Ouest se fragilisent. Sans recours aux engrais, le risque est de voir les rendements chuter. Au #Mali, les chercheurs du Cirad et de l’Institut de l’Economie Rurale se sont intéressés aux systèmes de culture de savanes, où se succèdent cotonnier, #sorgho et #arachide. Ils ont cherché à savoir dans quelle mesure la #fertilisation du cotonnier pouvait avoir un impact sur la productivité des autres cultures et sur la fertilité des sols. L’expérimentation a duré vingt-cinq ans. Les résultats soulignent le rôle crucial du #cotonnier, mais incitent aussi à s’interroger sur les potentialités actuelles de ces systèmes de culture. Ils montrent notamment qu’entre le début et la fin de l’expérimentation, les stocks de carbone, d’azote, de phosphore et de potassium n’ont subi aucun changement significatif. Un résultat d’autant plus d’actualité que le #sol est de nouveau sur le devant de la scène, notamment dans le cadre du programme de recherche « 4 pour 1 000 », lancé cette année.

    #agriculture