#sorj_chalandon

  • #livre, #Sorj_Chalandon, #Le_quatrième_mur


    Depuis le Ve siècle avant notre ère, #Anti­gone (celle de Sophocle et d’Anouilh) est la soeur de toutes celles et tous ceux qui, à un moment, dans l’Histoire, ont dit non. Et, pour cela, ont affronté la mort. Sont morts en résistant. On ne croise pas impunément les pas d’Antigone. Georges, le personnage central du Quatrième Mur, va l’apprendre à son tour. Militant d’extrême gauche, bataillant autour de la Mutualité ou de la fac d’Assas contre les nervis d’extrême droite dans les années 1970, il avance dans la vie conduit par des convictions et aveuglé par des chimères. Sa rencon­tre avec Sam, un Juif grec qui a échappé au régime des colonels, lui ouvre les yeux sur nombre de sujets — les slogans des manifs sont parfois réfutés par les faits, et la lutte pour la paix demande parfois plus de courage que les plongeons dans la violence.

    Metteur en scène de théâtre, Sam rêve de monter l’Antigone d’Anouilh au #Liban, avec des comédiens de toutes obédiences. Frappé par la maladie, il charge Georges de mener la tâche à bien. Délaissant sa femme et sa fille, Georges part, début 1982, à Beyrouth, et tente de convaincre Druzes, Palestiniens, phalangistes et miliciens de tous bords de jouer cette pièce : elle serait un répit dans la guerre, et chacun, le temps d’une représentation, devrait oublier son camp. Un pari impossible, mais aussi une lueur dans les ténèbres. Georges va se trouver au milieu de l’enfer, corps meurtri, esprit hanté par des visions d’apocalypse... Magnifique et désespéré, Le Quatrième Mur est le récit d’une utopie et une ode à la fraternité. Antigone n’y est plus une simple pièce : c’est un bloc de mots jeté dans les flaques de sang.

    http://www.youtube.com/watch?v=QPlipEsKuto&feature=player_detailpage

  • « Je vis avec la mort et la trahison en essayant de me garder de l’une et de l’autre. » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Je-vis-avec-la-mort-et-la-trahison
    #journalisme #guerre #histoire #militant

    L’histoire de la glace au chocolat est vraie. Ma fille, qui avait alors quatre ans, a fait tomber une boule de glace par terre et je me suis mis à lui hurler dessus au milieu d’un square. Un vrai drame : un homme crie sur une enfant en lui affirmant qu’elle n’a pas le droit de pleurer pour une boule de glace quand des enfants libanais se font couper la tête à la baïonnette au même moment. Cette scène-là est importante pour moi. À l’époque je me suis dit : « Tu ne peux plus continuer ainsi, tu vas devenir fou. » Mon rôle de père, c’était de sécher les larmes de ma fille. Georges, lui, se dit : « Je n’ai plus rien à faire ici. » D’une certaine façon, il poursuit ce que j’aurais pu faire. Ce pétage de plombs m’a fait arrêter et le fait continuer. Il s’en est fallu de peu pour que je fasse ce que Georges fait.