• Secret des sources : une journaliste de Disclose placée en garde à vue
    https://disclose.ngo/fr/article/secret-des-sources-une-journaliste-de-disclose-placee-en-garde-a-vue

    Une perquisition est en cours depuis 6h00, ce mardi 19 septembre, au domicile personnel d’Ariane Lavrilleux, journaliste de Disclose et co-autrice de la série d’enquêtes « Egypt Papers ». Accompagnés d’un juge d’instruction, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé la journaliste en garde à vue dans le cadre […] Lire l’article

  • À #Montagnac, le maire balance sa source à #Cristaline

    Pour 30 000 euros, la marque est en passe de mettre la main sur une gigantesque masse d’eau près de #Béziers. Dans une zone frappée de plein fouet par les #sécheresses.

    Au début du printemps, au sortir d’une sécheresse hivernale inédite (lire l’épisode 1, « Eau, rage et désespoir » : https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep1-macron-bassines), certains habitants d’#Occitanie ont appelé à l’aide leurs divinités pour faire venir la pluie. Ç’a été le cas à #Perpignan, mais aussi dans l’#Hérault, dans le village de #Corneilhan, près de Béziers. Le 30 mars, un cortège mené par un curé avait transporté une statue de Marie en plein cagnard pendant deux kilomètres et demi. Le #cortège, racontait alors France Bleu, s’était arrêté pour prier dans les vignes. Un viticulteur avait expliqué : « L’eau, on en manque. Donc, je demande au bon #Dieu de nous l’envoyer. Les politiques ne sont pas encore capables de faire tomber la pluie. Donc à part lui, je ne vois pas ! »

    Tout cela en vain, puisque la pluie ne s’est que peu montrée, en dehors de quelques averses en juin. Puis certaines communes alentour ont affronté l’angoisse du robinet à sec, le #lac_du_Salagou a connu son plus bas niveau depuis vingt ans, tandis que mi-août, un arrêté préfectoral plaçait pour la première fois les communes limitrophes de l’#étang_de_Thau en état de « #crise », seuil maximal de #restriction des usages face à la #sécheresse. En clair, l’#eau est rare dans le coin. Mais elle n’est pas forcément chère.

    L’association #Veille_Eau_Grain estime qu’il y a de quoi fournir de l’#eau_potable à 20 000 habitants pendant quinze ans

    C’est ce qu’on découvert les 4 000 habitants de Montagnac, à une trentaine de kilomètres au nord-est de #Corneilhan. Fin 2022 ils ont appris, un peu par hasard vous le verrez, que leur mairie avait décidé de vendre pour à peine 30 000 euros une parcelle dotée d’un #forage qui plonge à 1 500 mètres sous terre, jusqu’à une masse d’eau gigantesque. À l’abandon aujourd’hui, le #puits pourrait, moyennant de gros travaux, donner accès à cette #nappe_d’eau_souterraine de qualité et dont les volumes suscitent bien des convoitises. L’association Veille Eau Grain, née contre la vente de ce forage, a depuis réuni des informations permettant d’estimer qu’il y a là de quoi fournir de l’eau potable à 20 000 habitants pendant quinze ans !

    La générosité municipale est d’autant plus étonnante que le futur acquéreur n’est pas sans le sou : il s’agit de la #Compagnie_générale_d’eaux_de_source, une filiale du géant #Sources_Alma, connu pour ses bouteilles #Saint-Yorre, #Vichy_Célestins et surtout Cristaline. Cette dernière eau, née en 1992 et numéro 1 en #France aujourd’hui, est une simple marque et s’abreuve à 21 sources différentes dans l’Hexagone – et même en Allemagne et au Luxembourg. À Montagnac et en particulier dans le secteur où est situé le forage, elle est plébiscitée. Voisin, viticulteur et fondateur de l’association Veille Eau Grain, #Christophe_Savary_de_Beauregard s’en explique : « La zone qu’on habite est quasiment désertique, nous n’avons pas l’eau potable. L’eau, on l’achète, et celle qu’on choisit, c’est la Cristaline parce que c’est la moins chère. » Cruel.

    Comment expliquer une telle vente ? Cristaline et Alma ont été pointés du doigt pour leurs méthodes commerciales et pour leur capacité à obtenir les faveurs des autorités locales, le tout, selon leurs détracteurs, grâce à du #chantage à l’#emploi. Les généreuses #dérogations_préfectorales accordées à Cristaline pour des #prélèvements d’eau dans les #Pays-de-la-Loire ont aussi été dénoncées en 2018 par les représentants locaux du Mouvement national de lutte pour l’environnement. Rien de tout ça ici, semble-t-il, puisque c’est la mairie de Montagnac elle-même qui a démarché #Alma. C’est en tout cas ce que l’équipe de communication du géant de la bouteille nous a affirmé par écrit.

    Des #viticulteurs ont raconté avoir été démarchés par des intermédiaires pour autoriser le passage de tuyaux et de canalisations menant jusqu’à une future usine. C’est là qu’on a découvert que le conseil municipal avait voté la vente du forage.
    Christophe Savary de Beauregard, fondateur de l’association Veille Eau Grain

    Après plusieurs sollicitations en juillet et en septembre, #Yann_Llopis, le maire de Montagnac, nous a fait savoir qu’il refusait de répondre à la presse – lui qui ne rechigne pourtant pas à parler de lui et de sa « préoccupation » pour l’environnement sur le site de la ville. On ne saura donc pas s’il a vendu à vil #prix l’eau de sa commune dans l’espoir de #retombées_fiscales et de créations d’emplois. Ce silence n’étonnera pas les riverains, qui disent n’avoir à aucun moment été informés par l’édile et son équipe des tractations avec le groupe Alma. Christophe Savary de Beauregard raconte avoir découvert par hasard la décision du #conseil_municipal actant la vente de la parcelle et du forage : « Fin 2022, des viticulteurs nous ont raconté qu’ils avaient été démarchés par des intermédiaires, afin d’autoriser le passage sur le terrain de tuyaux et de canalisations venant du forage et menant jusqu’à une future usine. On s’est renseignés, et c’est là qu’on a découvert qu’en septembre le conseil municipal avait délibéré et voté pour la vente du terrain et du forage au groupe Alma. »

    Habitant de Montagnac, le conseiller régional socialiste René Moreno confirme et dénonce ce manque de transparence, avant de dresser une chronologie de ce forage qu’il connaît bien. Creusé en 1980 par deux entrepreneurs locaux, il est devenu propriété de l’État à la mort de ces derniers, en 2018. La parcelle et son forage ont alors été mis en vente sous le contrôle d’une instance locale, le comité technique de la #Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), dont l’élu est membre. « À l’époque, il y avait plusieurs projets de reprise, dont celui de la mairie de Montagnac qui avait pour ambition de le destiner à un élevage privé d’esturgeons, se souvient René Moreno. Ce genre d’élevage est consommateur d’eau mais dans de faibles quantités. J’ai insisté pour que la mairie obtienne le forage. » Il obtiendra gain de cause.

    Après l’achat de la parcelle par la mairie (pour la somme de 30 000 euros, déjà), les porteurs du projet d’élevage d’esturgeons ont malheureusement baissé les bras. La mairie s’est alors retrouvée le bec dans l’eau, selon le service de communication du groupe Alma. Celui-ci indique par mail que si celle-ci ne vend pas le forage aujourd’hui, elle devra assumer les coûts de son obturation (qu’il estime à 300 000 euros) ou de sa remise en service (on dépasserait alors les 500 000 euros). René Moreno assure de son côté que ces sommes, si elles étaient avérées, pourraient être déboursées en partie par l’État ou d’autres collectivités, afin de préserver la précieuse ressource souterraine ou la destiner aux populations locales en cas de crise.

    Le projet actuel est on ne peut plus à l’opposé : construire une gigantesque #usine privée d’#embouteillage d’#eau_minérale pour une grande marque, occasionnant quelques joyeusetés comme l’artificialisation de plusieurs milliers de mètres carrés ou le passage quotidien de plusieurs dizaines de camions pour le transport des packs. Une perspective qui inquiète les riverains, tout autant que la réputation sulfureuse du groupe. Une enquête de Médiacités publiée en décembre 2022 a, par exemple, révélé que 13 de ses 34 usines françaises avaient été épinglées par les services de l’État depuis 2010 : non-conformités, contaminations, pollution de ruisseau et mêmes fraudes…

    Derrière Cristaline, deux hommes à la réputation sulfureuse : le milliardaire #Pierre_Castel et #Pierre_Papillaud, le visage des pubs télé Rozana

    Quant aux créateurs de Cristaline, ils se signalent autant par leurs succès que par leurs casseroles. Le milliardaire Pierre Castel, l’un des dix Français les plus riches, a été condamné pour avoir abrité son immense fortune – faite dans la bière en Afrique et dans le vin partout dans le monde (les cavistes Nicolas, la marque Baron de Lestac…) – dans des #paradis_fiscaux. Il apparaît dans les listings des « Pandora Papers ». Son groupe est en prime visé par une enquête du parquet antiterroriste pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes de guerre » parce qu’il aurait financé en Centrafrique une milice coupables d’exactions en masse. Pierre Castel a vendu ses parts à son compère Pierre Papillaud en 2008. Celui-ci, dont vous avez vu la tête dans les pubs télé pour la marque d’eau gazeuse #Rozana, a été accusé par d’anciens salariés de méthodes managériales violentes et de harcèlement moral, et condamné pour une campagne de dénigrement de l’eau du robinet. Il apparaît, lui, dans les listings des « Panama Papers ». Il est décédé en 2017.

    C’est face à ce groupe que se dressent la vingtaine de membres de l’association Veille Eau Grain. Ceux-ci ont entamé une procédure devant le tribunal administratif pour faire annuler la délibération du conseil municipal de Montagnac concernant la vente du forage, arguant que cette décision a été prise sans informer la population et à partir d’un corpus de documents trop limité pour juger de sa pertinence. Ce n’est que le début du combat. L’exploitation du forage est soumise à une étude d’impact environnementale, qui, selon le groupe Alma, a démarré en juillet et durera dix-huit mois.

    https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep7-montagnac-cristaline

    #accès_à_l'eau #impact_environnemental

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1016901

  • VIDEO. « Les arbres ont poussé dans le plastique » : dans la forêt près de Vittel, l’immense décharge sauvage de Nestlé menace de polluer les nappes phréatiques
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-les-arbres-ont-pousse-dans-le-plastique-dans-la-foret-pres-de-vit

    En creusant à cet endroit, le collectif a mis au jour « une gigantesque fosse » d’une centaine de mètres de long, d’une quinzaine de mètres de hauteur, et d’une trentaine de mètres de largeur. Selon la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), cette seule décharge contient 42 000 mètres cubes de plastique. Car il en existe trois autres dans le secteur... Nestlé a fini par reconnaître l’existence des quatre sites en 2017. Le groupe assure qu’une entreprise externe a été mandatée pour les dépolluer… mais n’a indiqué aucune date.

  • Le #Lyon-Turin menace les #sources de la #Maurienne

    Sources taries, #nappes_phréatiques en baisse soudaine… Les travaux de la #ligne_ferroviaire Lyon-Turin entraînent des perturbations du #cycle_de_l’eau en Maurienne, ce qui inquiète les montagnards et les écologistes.

    Les orages sont fréquents en cette mi-juin en #Haute-Maurienne. L’herbe y est d’un vert profond, complétée par des touches de couleurs des coquelicots et autres fleurs de cette fin de printemps. Le débit de l’#Arc, la #rivière qui creuse lentement le fond de vallée, est important. Et pourtant la possibilité d’un manque d’eau inquiète, en raison des travaux du #tunnel_ferroviaire Lyon-Turin.

    Cette angoisse remonte à 2003. Il y a 20 ans, les premières galeries commençaient à être creusées dans la #montagne, des descenderies qui doivent permettre de ventiler, d’assurer la maintenance ou de servir d’issues de secours. De petits travaux en comparaison aux grands tubes qui permettront de faire passer les trains. Mais qui ont suffi à tarir d’un coup une source du village de #Villarodin-Bourget.

    « Pour ramener l’eau dans les fontaines du village, les promoteurs ont dû réaliser un captage et construire 5 kilomètres de tuyauterie », explique Gilles Margueron, le maire de la commune depuis 2008. Évidemment, l’eau de la source n’a pas disparu. En l’état actuel des travaux, elle ressort dans l’Arc, juste en dessous du village.

    « Mais quand les travaux seront achevés et le tunnel creusé, l’eau ressortira à #Saint-Jean-de-Maurienne, [à 30 kilomètres de là]. En gros, l’eau qui était chez nous ne sera plus chez nous. » La #qualité_de_l’eau en prend aussi un coup, l’eau de source étant de meilleure qualité que l’eau de l’Arc.

    Depuis 2003, le sujet de l’eau est parfois tombé presque dans l’oubli, avant de ressurgir avec plus de force encore au fur et à mesure que le dérèglement climatique resserre son emprise en montagne. Actuellement, la végétation est resplendissante, sans que ce soit le signe de nappes phréatiques pleines ni d’absence de difficultés cet été.

    « L’été dernier, nous avons eu des restrictions d’eau avec interdiction d’arroser les jardins en journée, rappelle Brigitte [*], venue voir l’avancée des travaux sur les bords de l’Arc. Alors quand on voit que les travaux assèchent des sources… » Quant aux glaciers, ces véritables réservoirs d’eau pour l’été ne cessent de se réduire avec l’augmentation des températures.

    Ces inquiétudes ont bien été cernées par les organisateurs de la manifestation du 17 et 18 juin contre la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Sur leur site, les Soulèvements de la Terre, l’une des associations organisatrices, tape fort : « Le #drainage de 100 millions de m³ [d’eau] souterraine chaque année [est] à prévoir, asséchant de façon irrémédiable la montagne. Si l’eau c’est la vie, alors c’est bien au droit à vivre des populations locales que ce projet s’attaque… »

    Un mot d’ordre partagé par Philippe Delhomme, président de l’association locale #Vivre_et_Agir_en_Maurienne. « En mettant en avant ce thème de l’eau, on peut toucher plus de monde », renchérit-il, en ne décollant presque pas les yeux de son téléphone portable, qui vibre continuellement au gré des messages et appels qu’il reçoit pour l’organisation de la manifestation.

    « C’est un thème que nous avons en commun avec les Soulèvements de la Terre, qui se sont fait connaître sur des thèmes liés à l’agriculture, notamment les mégabassines », continue-t-il.

    Déboucher la baignoire

    Pour bien faire comprendre comment un réseau de galeries fait craindre un #assèchement de la montagne, une comparaison circule beaucoup dans la vallée : imaginez que vous remplissiez une baignoire bouchée de pierres et de gravats, puis que vous y mettiez de l’eau. Quand le niveau est bas, l’eau reste invisible. Ce n’est que quand elle a rempli tous les interstices et qu’elle déborde de la baignoire qu’on peut la voir.

    C’est la même chose en montagne : les sources sont la manifestation de ce trop plein. Mais si vous enlevez le bouchon au fond de la baignoire, l’eau va être drainée. Adieu les sources. Plusieurs habitants craignent que les tunnels du Lyon-Turin produisent le même effet.

    Un tiers d’eau en moins dans la #nappe_phréatique

    D’autant que ce phénomène est bien connu des chercheurs et des industriels qui travaillent sur des tunnels. Si chaque montagne est différente, quasiment toutes regorgent d’eau, notamment dans des failles que le tunnel peut traverser et qui, si elles ne sont pas bouchées, peuvent agir comme ce bouchon qu’on enlève au fond de la baignoire.

    Une véritable vidange qui se serait produite à #Orelle, un village de la vallée, situé entre Saint-Michel-de-Maurienne et Modane. Selon le maire de Villarodin-Bourget, Gilles Margueron, le niveau d’une nappe phréatique dans laquelle le village puise son eau potable aurait diminué d’un tiers, sans autre explication. Si ce n’est que le creusement des tunnels progresse.

    Jean-Louis est installé un peu plus loin dans la vallée. Il possède des terres à Bramans et emmène ses 80 vaches laitières, productrices de lait à Beaufort, dans des alpages sur les pentes du Mont Cenis. Le tunnel doit passer juste en dessous.

    « J’ai deux chalets alimentés par des sources qui sont au niveau du tracé, raconte l’agriculteur. On ne sait pas d’où proviennent ces sources exactement. On a donc très peur qu’elles se tarissent quand le tunnel arrivera à notre niveau. Et je ne pense pas qu’ils pourront résoudre le problème par un captage plus haut, comme à Villarodin-Bourget, car cela voudrait dire réaliser des dizaines de kilomètres de tuyaux. »

    L’eau, « une ressource à protéger »

    Si le promoteur du projet, #Telt, pour #Tunnel_euralpin_Lyon-Turin, assure sur son site que l’eau « est une ressource à protéger » et qu’une cartographie a été mise en place pendant la phase de conception pour limiter les dégâts, les opposants l’accusent de ne pas faire assez.

    « Depuis 2003, les dégâts sur l’eau ont été systématiquement minimisés. En vue des mesures qui sont faites, on ne peut pas dire que ces travaux vont tarir toutes les sources. Ni dire qu’il n’y aura aucun problème. Selon moi, le principe de précaution doit donc s’appliquer », explique longuement un scientifique local, qui préfère rester anonyme. Un signe des tensions qui traversent la vallée sur le sujet du Lyon-Turin.

    « Les défenseurs du Lyon Turin pointent parfois les changements climatiques comme cause de la baisse d’une nappe ou du débit d’un ruisseau. Si on avait des données globales qui montrent que ce niveau baisse dans toute la vallée, pourquoi pas, continue ce scientifique. Mais quand une source se tarit d’un coup, ce n’est pas la même chose. »

    « Si, à la rigueur, il n’y avait pas de ligne ferroviaire déjà existante pour traverser les Alpes… Mais il y en a déjà une ! » rappelle Yann, un habitant brin défaitiste, rencontré en train de siroter une bière à un bar non loin du chantier. « Jusqu’à pas longtemps, je me sentais hyper protégé du dérèglement climatique en montagne. Mais là, quand je vois les difficultés qu’on a déjà et celles ajoutées par le Lyon-Turin… »

    https://reporterre.net/L-eau-preoccupation-centrale-du-Lyon-Turin
    #no_TAV #no-tav #eau

  • Sécheresse : la crise des sources que personne n’a vu venir

    Des dizaines de milliers de foyers français, dont l’habitation n’a jamais été reliée au réseau public d’eau potable, mais utilisaient une source située sur leur propriété ou à proximité, risquent de voir celle-ci se tarir avant l’été. Déjà nombre d’entre eux appellent leur mairie au secours. Dans le même temps, en application d’une directive européenne tout juste transcrite en droit français, les collectivités locales doivent désormais fournir de l’eau potable à ceux qui en sont privés. Une véritable bombe à retardement. Reportage.

    https://blog.mondediplo.net/secheresse-la-crise-des-sources-que-personne-n-a

    • Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      (vu des cas bien moins éloignés du réseau, ça chiffre vite hénaurme)

      l’ordonnance n°2022-1611 du 22 décembre 2022 relative à l’accès et à la qualité des eaux cause de nouvelles difficultés

      ...on passe sur les joyeusetés de l’établissement du tarif et la facturation. Un forfait ou un coût au m3 qui intègre le coût d’usage du véhicule, le carburant par rapport au dernier point d’eau (km), le temps des agents du service, le linéaire entre la route d’accès et le réservoir, etc.

      #eau #eau_potable #sécheresse #sources #mairies

    • En résumé la collectivité peut refuser de relier au réseau, soit une construction « non autorisée », soit un hameau « trop éloigné » (Conseil d’État, 30 mai 1962, « Parmentier », Lebon p. 912). Mais qu’est-ce que ça veut dire, « trop éloigné » ?

      En outre, le fameux arrêt Carrère de 1991 stipulait que la collectivité doit prendre le coût en charge seulement si c’est elle qui décide de l’extension, et donc de la délivrance des permis de construire (3)…

      Résultat : sur le terrain, jusqu’ici les collectivités refusaient le plus souvent le raccordement, soit au motif de l’absence d’un zonage, soit parce que la parcelle du demandeur était trop éloignée de l’extrémité du réseau déjà existant, et que le raccordement aurait généré un coût excessif pour la collectivité.

      Mais tout ça c’était avant. Avant la crise et la sécheresse qui menace à nouveau pour l’été prochain. Car c’est un peu partout en France que les sources se tarissent. Que peuvent faire les collectivités ?

      Notre jeune responsable de service cévenole a interpellé l’ARS et la Préfecture, qui lui ont répondu fin avril. Sur le principe, si le pétitionnaire réside à l’intérieur du zonage il faudra le raccorder. Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      Y a des survivalistes qui vont faire la gueule.

      Cela dit, c’est juste le premier étage de la fusée du désespoir  : que va-t-il se passer quand les réseaux se retrouveront à sec aussi  ? Ça risque d’arriver très très vite dans le sud-est.
      Pendant un temps, tu peux envisager de transporter la flotte par camions depuis les voisins… mais je pense que beaucoup de voisins vont se retrouver eux-mêmes en tension.

  • Sécheresse : 27 jours sans pluie en France, du jamais vu en hiver
    https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/secheresse-27-jours-sans-pluie-en-france-du-jamais-vu-en-hiver

    La pluie n’est pas tombée en France depuis le 21 janvier, soit une série record de 27 jours. Du jamais vu en hiver . Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l’été 2022. Source : Météo-France

    • Abstract

      A prolonged drought affected Western Europe and the Mediterranean region in 2022 producing large socio-ecological impacts. The role of anthropogenic climate change (ACC) in exacerbating this drought has been often invoked in the public debate, but the link between atmospheric circulation and ACC has not received much attention so far. Here we address this question by applying the method of circulation analogs, which allows us to identify atmospheric patterns in the period 1836-2021 very similar to those occurred in 2022. By comparing the circulation analogs when global warming was absent (1836-1915) with those occurred recently (1942-2021), and by excluding interannual and interdecadal variability as possible drivers, we identify the contribution of ACC. The 2022 drought was associated with a persistent anticyclonic anomaly over Western Europe. Circulation analogs of this atmospheric pattern in 1941-2021 feature 500 hPa geopotential height anomalies larger in both extent and magnitude, and higher temperatures at the surface, relative to those in 1836-1915. Both factors exacerbated the drought, by increasing the area affected and enhancing soil drying through evapotranspiration. While the occurrence of the atmospheric circulation associated with the 2022 drought has not become more frequent in recent decades, the influence of the Atlantic Multidecadal oscillation cannot be ruled-out.

      https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/acbc37

    • Même en hiver, la France a soif de pluie

      L’hiver n’a pas été aussi sec depuis 35 ans. La faute à l’homme, qui dérègle le climat. Le niveau des nappes phréatiques est si bas qu’il pourrait mettre en péril les cultures du printemps et de l’été 2023.

      On se croirait un 15 août. Rivières à sec, maigres filets d’eau au départ des #sources, fleuves aux allures de banc de sable : partout dans l’Hexagone, habitant·es et autorités relaient les mêmes images d’une France aux prises avec l’une des #sécheresses_hivernales les plus importantes de son histoire. Il n’a pas plu, selon Météo France, depuis le 21 janvier, ce qui n’était plus arrivé depuis près de 35 ans.

      Si le phénomène préoccupe, c’est qu’il s’inscrit dans un temps devenu très long. Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie, à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. Après un été très sec, l’hiver 2023 devrait figurer parmi « les dix hivers les moins arrosés depuis 1959 », explique l’institution météorologique.

      Deux départements dans le sud de la France ont pris des mesures de restriction d’eau et au moins une dizaine d’autres ont été placés en « vigilance », selon le ministère de l’écologie. Dans le département du Var, rapporte le journal Ouest-France, alors que les dernières mesures de restriction de l’usage de l’eau avaient été levées le 15 décembre 2022 seulement, 85 communes ont à nouveau été placées en situation d’alerte sécheresse, ce qui a permis au préfet d’interdire d’arroser les jardins la journée, de laver les véhicules des particuliers ou d’utiliser des jeux d’eau. Le milieu agricole n’est pas ciblé par ces mesures.

      Dans les Pyrénées-Orientales, également concernées par des restrictions, l’interdiction prise en janvier de prélever de l’eau dans le fleuve Têt avait déjà provoqué l’ire des syndicats agricoles et d’une partie des élus politiques locaux. Un millier de représentants d’une partie du monde rural avait alors défilé à Montpellier, racontait le journal Le Monde, pour défendre l’accès à l’eau, un bien « de plus en plus rare et convoité ».

      Sans apport de pluie depuis six mois, le fleuve L’Agly, irriguant le Roussillon plus au nord, dévoile lui aussi son fond pierreux à des habitantes et habitants catastrophés, un phénomène très rare selon le syndicat mixte du bassin versant, interrogé par TF1.

      Le journal La Dépêche relaie lui aussi le faible niveau des barrages du Tarn sud, « source d’inquiétudes », malgré les appels dès le début de l’hiver à limiter la consommation d’eau. Les hameaux du Livradois-Forez ou du Velay, dans le Massif central, sont eux carrément alimentés en eau potable par des camions-citernes. La région est pourtant considérée comme « le château d’eau » de la France pour sa pluviométrie.

      Les grands fleuves, comme la Loire ou le Rhin, ne sont pas épargnés. Le faible niveau de ce dernier était même au cœur d’un atelier européen qui s’est tenu jusqu’au 18 février 2022, selon RFI. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg étaient rassemblés à Strasbourg pour pour lutter contre « le même fléau » : sur cet axe navigable capital pour l’économie, certains transporteurs fluviaux ne peuvent plus circuler. À tel point que l’Union européenne envisage de remplacer une partie de la flotte par des bateaux à faible tirant d’eau.

      La météo pourrait changer la semaine prochaine. Une nouvelle vague froide de pluie et de neige s’annonce en remplacement du soleil et du vent qui prévalaient jusqu’ici. Mais un tel niveau de sécheresse sera difficile à rattraper.

      Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a précisé début janvier dans un rapport que « la recharge des nappes phréatiques reste peu intense. Plus des trois quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles ». Une « bombe à retardement » pour l’été 2023 « si les nappes phréatiques ne sont pas rechargées d’ici le mois d’avril », a mis en garde récemment Serge Zaka, consultant et docteur en agroclimatologie, sur France Info.

      Ces sécheresses quatre saisons, une « anomalie anticyclonique » que l’Europe de l’Ouest affronte tout particulièrement depuis le début de l’année 2022, sont la conséquence directe du dérèglement climatique et de l’activité humaine, comme l’a démontré un nouveau rapport du CNRS (Centre national de recherche scientifique), publié le 27 janvier 2023.

      Commentant leurs résultats, les trois scientifiques à l’origine de cette étude considèrent qu’elle apporte « une preuve claire du rôle du changement climatique dû à l’homme dans l’exacerbation de la sécheresse exceptionnelle de 2022 et souligne la nécessité de poursuivre et d’intensifier les recherches et les actions pour faire face aux impacts du changement climatique sur nos communautés ».

      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/190223/meme-en-hiver-la-france-soif-de-pluie
      #sécheresse_hivernale

    • Parler de « canicule d’hiver » me semble biaisé : la canicule d’un point de vue étymologique est une période de chaleur sèche se produisant de fin juillet à fin août

      Du latin caniculis (« petite chienne »), Canicula étant également l’un des anciens noms de l’étoile Sirius. Les périodes de grande chaleur furent ainsi nommées parce qu’on les attribuait à l’influence de Sirius. En effet, pendant l’Antiquité, au cours de la période annuelle du 20 juillet au 24 août, cette étoile se couchait et se levait en même temps que le Soleil.

      Donc le phénomène est bien lié à une réalité due à la mécanique céleste.
      Il serait plus pertinent de parler d’anomalies persistantes dans la circulation atmosphérique qui se manifestent par des situations de blocages anticycloniques sur l’Europe de l’Ouest.
      On pourrait aussi parler d’anomalies de géopotentiel mais là ça devient plus technique.
      De toute façon, les conséquences sont on ne peut plus problématiques : nous allons manquer d’eau. Pour nous mêmes dans nos usages domestiques mais plus préoccupant encore, pour les autres êtres vivants que sont les animaux et les végétaux. Et je pense qu’on ne mesure pas l’ampleur du désastre à long terme.

  • Wikipédia : enquête sur la fabrique quotidienne d’un géant encyclopédique
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/231222/wikipedia-enquete-sur-la-fabrique-quotidienne-d-un-geant-encyclopedique

    Malgré les bonnes volontés affichées et des efforts visant à réduire les biais systémiques, la politique éditoriale de Wikipédia l’amène inexorablement à privilégier l’idéologie dominante. Pour paraphraser Lissell Quiroz, sa neutralité est un lieu de pouvoir qui, dans un mouvement commun avec les champs du savoir hégémonique, minore certaines formes d’existence et de mobilisation. Il existe évidemment des îlots de résistance qui tentent de faire vivre le potentiel révolutionnaire de ce projet, mais ils restent marginaux.

    • La communauté répond généralement à ces critiques en indiquant que l’encyclopédie n’est que « le reflet de la société », qu’elle « représente le monde tel qu’il est ». En réalité, elle représente le monde tel qu’il est construit d’une part par la communauté wikipédienne, qui n’est ni « représentative » sociologiquement ni « neutre » idéologiquement, et d’autre part par les champs scientifique, politique et médiatique occidentaux, qui sont comme les autres travaillés par des jeux de domination et de pouvoir.

      On aurait tort cependant de croire qu’elle n’est qu’un réceptacle passif. Étant donné la circularité de l’information et la reprise des savoirs proposés par Wikipédia, l’encyclopédie en ligne est aujourd’hui également coproductrice des savoirs élaborés dans d’autres champs. Sa responsabilité est donc immense. Elle l’est d’autant plus que, contrairement à d’autres supports, son caractère encyclopédique lui vaut une grande confiance populaire.

      Il ne s’agira donc pas de conclure ici en prônant un rejet total de l’encyclopédie numérique. Au contraire. S’il nous semble essentiel de rester prudent dans son utilisation et critique sur son fonctionnement, nous pensons, à l’instar des contributrices de Noircir Wikipédia, que l’encyclopédie numérique est un « espace à investir ». Et à révolutionner. Il nous faudra, pour ce faire, renforcer les batailles dans les champs scientifique et médiatique.

    • Un exemple (ci-dessous) avec Pinochet, à qui est dénié dans une seule phrase l’appellation de #dictateur. Et donc, on peut trouver accolés dans sa fiche les termes « dictature militaire » et « sauveur » mais à aucun moment le mot « dictateur » n’est utilisé dans sa page wikipédia (25 décembre 2022), tu ne le trouveras que dans les références.

      La présidence de Pinochet est dénoncée dans son ensemble comme une période de dictature militaire, par de nombreux médias et ONG ainsi que par ses opposants3,4,5,6,7,8,9,10. Elle est décrite comme telle par les historiens ; la qualification de dictature est également reprise par le rapport Valech, publié au Chili en 200411. Ses partisans chiliens considèrent au contraire qu’il a « sauvé » le pays en l’empêchant d’adopter le communisme12,13.

      #wikipédia

  • Électricité : les prix risquent de tripler en France cet hiver
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/electricite-la-france-s-oriente-vers-des-prix-deux-a-trois-fois-plus-eleve

    Alors que le pays fonce tout droit vers un déficit de production d’électricité cet hiver, les capacités d’importation depuis les pays voisins pour combler le manque de marges risquent d’être fortement limitées. De quoi inquiéter les marchés, qui anticipent une défaillance, ce qui fait grimper encore plus qu’ailleurs les prix de gros dans l’Hexagone. Explications.
    (Crédits : Reuters)

    « Il n’y a aucun risque de coupure » de courant l’hiver prochain, affirmait Emmanuel Macron début juin, au moment-même où le gouvernement allemand tirait la sonnette d’alarme et lançait son plan d’urgence énergétique. Et pour cause, « quand il y a des besoins, on s’approvisionne sur le marché européen », justifiait le chef de l’Etat, affirmant vouloir « rassurer » les Français.

    Et pourtant, depuis cette déclaration, les signaux pour le moins inquiétants se multiplient. Jusqu’à faire bondir les prix au plafond : dans l’Hexagone, ceux-ci se négocient actuellement au prix hallucinant de 790 euros le mégawattheure (MWh) pour octobre-décembre 2022 sur la bourse EPEX, soit deux à trois fois plus que dans les pays voisins ! Et frôlent même les 1.500 euros le MWh pour ce qui est des prix de pointe, contre moins de 500 euros en Allemagne. Une « différence énorme » qui montre que le marché « anticipe une défaillance » en France, alerte Nicolas Goldberg, spécialiste de l’énergie chez Colombus Consulting. Pour rappel, avant la crise sanitaire, le prix s’élevait à une cinquantaine d’euros le mégawattheure.
    L’atout nucléaire se retourne contre la France

    De fait, le pays fait face à une situation « spécifique », qui aggrave encore la crise et accroît la probabilité d’une pénurie de courant cet hiver, explique Jacques Percebois, économiste et directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l’Energie (CREDEN). En effet, alors que son mix électrique repose toujours, en théorie, à presque 70% sur le parc nucléaire, celui-ci traverse une période d’indisponibilité historique. Selon le réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité ENTSO-E, 27 des 56 réacteurs du territoire se trouvent en effet à l’arrêt.

    En cause : le décalage des maintenances du fait du coronavirus, qui tombent donc, pour plusieurs centrales, en ce moment-même, mais surtout l’identification récente d’un défaut de corrosion sur plusieurs infrastructures, et dont les causes et l’ampleur réelle restent inconnues. En février, EDF avait ainsi présenté un programme de contrôles afin de vérifier le nombre de réacteurs concernés par l’anomalie, et annoncé qu’il arrêterait en priorité, et d’ici à fin avril, Bugey 3 et 4, Cattenom 3, Chinon 3 et Flamanville 1 et 2.

    « Sans ce problème de fissuration qui pousse EDF à fermer une partie du parc, on aurait un réseau sans marges, mais pas à marge négative, comme c’est le cas actuellement », commente Nicolas Goldberg.

    Autrement dit, « l’avantage français du nucléaire se transforme en élément de faiblesse, et le restera tant que les réacteurs seront indisponibles, et le problème irrésolu », ajoute Jacques Percebois.

    Congestions aux frontières

    Ainsi, la France importera forcément de grandes quantités d’électricité pour satisfaire la demande cet hiver, affirme Jacques Percebois. Et notamment lors des pointes de consommation, celles-ci étant « habituellement plus fréquentes et fortes en France qu’ailleurs en Europe, étant donné que l’on se chauffe bien plus à l’électrique que nos voisins », précise l’économiste.

    Seulement voilà : les pays frontaliers risquent, eux aussi, de faire face à de fortes tensions d’approvisionnement, ou du moins de ne pas disposer de suffisamment de surplus pour satisfaire les besoins français. Pour s’en prémunir, l’Allemagne a notamment décidé de garder en activité près de 14 GW de centrales à charbon qui devaient fermer dès cette année. Mais même avec cette puissance supplémentaire, Berlin anticipe une pénurie dans le cas où la Russie décidait de réduire encore son offre de gaz, toujours essentielle pour alimenter ses centrales électriques.

    Surtout, les possibilités d’échange seront de toute façon restreintes par des freins techniques. « Il faut s’attendre à des goulots d’étranglement liés aux capacités d’interconnexion des réseaux, aujourd’hui limitées à 13 GW environ. C’est pour cela qu’en période de tension, il y a toujours des congestions aux frontières. Cela explique aussi que le prix de gros ne soit pas le même partout », note Jacques Percebois.

    Par conséquent, ce dernier devrait bien exploser en France, malgré la connexion du pays au marché européen de l’électricité. Reste à voir l’impact de ce phénomène sur les factures des consommateurs. En effet, l’Etat avait mis en place l’hiver dernier un bouclier tarifaire, aujourd’hui toujours en vigueur, afin de protéger les citoyens de la flambée des prix. Mais alors que la situation promet d’empirer, un tel dispositif pourrait peser lourd sur les finances publiques.

    « Pour limiter la hausse du tarif réglementé de vente à 4% plutôt que 40%, les pouvoirs publics sont déjà intervenus massivement, à tous les échelons. Ils ont mis sous perfusion les fournisseurs, tout en donnant des aides aux consommateurs, afin de faire en sorte que le marché tienne. C’est un interventionnisme extraordinaire, qui a coûté des fortunes aux contribuables », soulignait à La Tribune il y a quelques mois Xavier Pinon, cofondateur et dirigeant du courtier en énergie Selectra.

    Un manque criant de marges pilotables

    Dans ces conditions, le gouvernement n’a d’autre choix que de sonner le branle-bas de combat, soit pour accroître la production d’électricité nationale, soit pour diminuer la demande. Il a notamment annoncé son intention de rouvrir en urgence la centrale à charbon Emile Huchet, et d’engager un plan « sobriété », censé pousser l’Hexagone à économiser un maximum d’énergie sur le territoire.

    Mais en cas d’hiver froid, ces recours resteront largement insuffisants, tant le pays dispose de peu de marges de manœuvre pilotables en dehors du nucléaire.

    « Pendant de nombreuses années, nous n’avons plus construit de moyens de production pilotables [qui permettent de fournir de l’électricité sans variation liée aux conditions météorologiques ou géographiques, ndlr]. Nous en avons même fermé, en ne construisant que des éoliennes et des panneaux solaires à la place. Forcément, cela a déstabilisé le réseau, et accru le risque d’une non satisfaction de la demande », glissait à La Tribune André Merlin, le premier directeur de RTE, en avril dernier.

    Le gouvernement a notamment acté la fin de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, définitivement mise à l’arrêt en 2020. « Celle-ci ne représentait qu’1,8 GW, son maintien n’aurait donc pas suffi, même s’il aurait apporté des marges bienvenues. Mais nous avons par ailleurs fermé plus de 10 GW d’énergies fossiles depuis 2012. Ce qui est bon pour le climat, mais aboutit logiquement à un manque significatif de pilotables. A cela s’ajoute notre retard sur l’efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments, qui permettrait de réduire en parallèle la consommation », selon Nicolas Goldberg.

    D’autant que les rares projets mis en route pour compenser ces fermetures ont accumulé les déboires. Notamment la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (1,6 GW), qui essuie plus de dix ans de retard, et n’est toujours pas raccordée au réseau. Mais aussi la centrale au gaz de Landivisiau, opérée par TotalEnergies et mise en service en avril dernier, après de très nombreux glissements du calendrier.

    Du côté des installations non pilotables, le bilan de la France s’avère également peu reluisant, puisque l’Hexagone ne compte qu’un seul parc éolien en mer, raccordé au réseau il y a quelques semaines seulement. De manière globale, la filière éolienne reste à la peine : au 31 mars 2022, la puissance installée s’élevait à un peu plus de 19 GW, soit près de deux fois moins que les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Et pour ce qui est de l’énergie solaire photovoltaïque, la France n’en produit que 2,2%, soit trois fois moins que l’Allemagne ou l’Italie.

    Une « conjonction de facteurs défavorables », résume Jacques Percebois, dont les conséquences pourraient être majeures. En cas de pénurie, « les consommateurs domestiques seront de toute façon prioritaires », rappelle-t-il. Autrement dit, les entreprises seront les premières à se voir rationner, notamment les plus énergivores, ce qui n’est pas arrivé depuis les années 1950. A tel point que certains industriels cherchent à prendre les devants, comme Stellantis qui cherche un partenaire pour produire sa propre énergie.

    En avril dernier, l’exécutif avait ainsi publié un décret prévoyant le délestage, autrement dit la réduction momentanée et planifiée de la consommation de gaz naturel par certains consommateurs en cas de pénurie. Seraient d’abord concernés les 5.000 sites qui brûlent plus de 5 GW/h par an, en dehors de ceux assurant des missions d’intérêt général (écoles, hôpitaux, Ehpad...). Ce qui pourrait peser lourd sur le tissu industriel français, déjà ébranlé par une explosion des prix qui n’en finit pas.

    #sources_d'énergie #marché_de_l'électricité #interconnexion #centrales_nucléaires

  • Écrans plats : aux #sources - Par Daniel Schneidermann | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/ecrans-plats-aux-sources

    Seule source à cette increvable rumeur des pauvres se précipitant sur les écrans plats de septembre : une étude de 1994, démentie par toutes les études suivantes sur le même sujet, selon laquelle 4% des familles admettaient en effet dépenser leur #allocation_de_rentrée à d’autres achats que des fournitures scolaires. À Blanquer qui objecte que « c’est du déclaratif », autrement dit que les arnaqueurs aux allocs ne vont pas avouer qu’ils arnaquent, les #fact-checkeurs les plus pointus ont riposté en interrogeant aussi les vendeurs de téléviseurs, lesquels ne constatent aucun boom en septembre, mais bien deux mois plus tard, à l’occasion du « black friday ».

  • Au fait, pourquoi les cookies s’appellent-ils des cookies ?
    https://www.numerama.com/tech/701436-au-fait-pourquoi-les-cookies-sappellent-ils-des-cookies.html

    En fait, comme le raconte un vieil article du New York Times, qui date du 4 septembre 2001 et intitulé La mémoire du Web a coûté la vie privée de ses utilisateurs, le nom des cookies vient des « magic cookies ». Le journal explique que lorsque les machines se transmettaient des bouts de code à des fins d’identification, les programmeurs d’alors surnommaient les données échangées des « cookies magiques ».

    Et ces « cookies magiques » n’ont cette fois rien à voir avec des contes féériques. Ce serait une référence au LSD. C’est une hypothèse crédible : dans l’ouvrage Aux sources de l’utopie numérique — de la contre-culture à la cyber-culture, Stewart Brand, un homme d’influence, Fred Turner relève, explique Xavier de La Porte, l’influence de cette drogue sur l’histoire intellectuelle des nouvelles technologies.

    Dans sa chronique en 2012 sur France Culture, il écrit : « On y comprend tout : comment l’informatique passe des militaires aux hippies, le rôle du LSD et des communautés, la place de la cybernétique et des analyses de McLuhan, le glissement vers l’entreprenariat et la nouvelle économie, Turner explique tout cela avec force détails, l’incarnant dans des trajectoires individuelles et des expériences collectives. »

    Et de toute évidence, cette influence du LSD n’a pas tout à fait disparu.

    Cette hypothèse du LSD se retrouve dans un billet sur Medium écrit par un informaticien et le site Waste of Server. Il s’agirait plus précisément d’une référence LSD issue elle-même d’une vieille bande dessinée de Dan O’neill des années 70 qui était populaire à San Francisco. La BD en question, Odd Bodkins, a été publiée entre 1964 et 1970 dans le San Francisco Chronicle.
    Un extrait d’une BD de Dan O’neill, où il est question du pays merveilleux des cookies magique. // Source : Dan O’neill

    D’autres hypothèses ont aussi été avancées, mais elles apparaissent moins solides que le récit plus haut — qui, bien qu’il tient la corde, reste incertain. Certains ont suggéré que ce serait une référence aux biscuits chinois (fortune cookies) en anglais, d’autres à une marionnette appelée Macaron le glouton (Cookie Monster), ou encore à un bocal à cookies que l’on remplirait et dans lequel on se servirait.
    On sait qui a eu l’idée du nom de cookie

    Toujours est-il que le choix d’utiliser le nom de cookies pour les cookies HTTP est à mettre au crédit d’un informaticien américain, Lou Montulli.

    Alors que ce nom servait déjà dans la programmation, il a décidé de le reprendre pour les communications électroniques. Nous sommes alors en 1994, Lou Montulli a 24 ans et est employé chez Netscape Communications, qui a conçu le premier navigateur grand public, très populaire dans les années 90. « Je suis en grande partie responsable de plusieurs innovations sur le web, notamment les cookies », écrit-il sur son site.

    Cela est confirmé sur le site du CERN. « Lou est surtout connu comme le créateur des cookies, mais il est aussi à l’origine de plusieurs technologies et normes fondamentales du web ». Parmi ses autres faits d’armes figurent l’élément de texte clignotant « Blink », la prise en charge images animées (GIF) dans le navigateur, la liaison sécurisée avec chiffrement SSL (HTTPS). Le détail se trouve sur son site.

    Maintenant, la prochaine fois que vous mordrez à pleines dents dans un cookie, vous aurez une sacrée histoire en tête — et à raconter.

    #Cookies #Fred_Turner #LSD #Sources_utopie_numérique

  • Pour une politique publique de la donnée | Les Echos

    https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-pour-une-politique-publique-de-la-donnee-1299481

    Par Emmanuel Larere (avocat associé chez Gide Loyrette Nouel)
    Publié le 18 mars 2021 à 13:39Mis à jour le 18 mars 2021 à 13:42

    Les administrations et organisations publiques disposent d’un patrimoine de données d’une grande richesse, dont leur valorisation est devenue un enjeu prioritaire. Néanmoins, le récent rapport Bothorel montre que le potentiel d’innovation de l’open data peine à être perçu. Les citoyens attendent des acteurs publics, au moins le même niveau de services que celui qu’ils reçoivent des entreprises privées.

    Pour réussir cette transformation, la gouvernance doit s’appuyer sur plusieurs leviers :
    – une cartographie exhaustive des données, leurs définitions, mais également leur qualité, essentielle pour que les différentes organisations puissent en tirer parti et mesurer l’impact des politiques publiques engagées.
    – Le partage de ces données entre l’État, les administrations publiques, les collectivités et les acteurs sociaux et économiques. Il faut saluer l’initiative de l’IGN qui a mis en accès libre et gratuit, toutes ses données publiques pour contribuer au plan de relance de l’économie.
    – La mise à disposition de cette donnée et des moyens d’action associés pour le citoyen, permettant de l’associer aux processus de gouvernance.

    #données #data #sources_ouvertes #bien_public #statistiques

  • Aux sources de l’utopie numérique : De la contre culture à la cyberculture - Corps en Immersion
    http://corpsenimmersion.com/2020/05/aux-sources-de-l-utopie-numerique-de-la-contre-culture-a-la-cyberc

    Stewart Brand occupe une place essentielle, celle du passeur qui au-delà de la technique fait naître les rêves, les utopies et les justifications auto- réalisatrices. Depuis la fin des années soixante, il a construit et promu les mythes de l’informatique avec le Whole Earth Catalog, le magazine Wired ou le système de conférences électroniques du WELL et ses communautés virtuelles. Aux sources de l’utopie numérique nous emmène avec lui à la découverte du mouvement de la contre-culture et de son rôle déterminant dans l’histoire de l’internet. « Ce livre réussit un véritable tour de force. Suivant la biographie de Stewart Brand, il dresse le portrait d’un personnage collectif : internet. En déplaçant l’attention des inventeurs vers les passeurs, Fred Turner offre une leçon de sociologie des sciences et des techniques. Toujours là au bon moment, Stewart Brand est le point d’intersection d’univers hétérogènes. Il amène le LSD dans les laboratoires du Stanford Research Institute, et introduit la micro- informatique dans l’univers pastoral des hippies »

    Fred Turner, 2013, Aux sources de l’utopie numérique : De la contre culture à la cyberculture, C&F Editions, 430 pages, 32,00 euros.

    #Fred_Turner #Sources_utopie_numerique

  • La réhabilitation de Beyrouth vue par l’architecte libanais Jad Tabet
    COURRIER INTERNATIONAL - PARIS
    Publié le 10/08/2020 -
    Interview du président de la Fédération libanaise des ingénieurs et architectes, l’architecte Jad Tabet
    https://www.facebook.com/jad.tabet.37/posts/1174953446219470

    Nombre de bâtiments totalement détruits : 20-30
    Effondrement majeur des murs structurels et des toits de bâtiments rendus inhabitables : 800-900
    Démolition partielle de logements rendus inhabitables : 2 300-2 500
    Dommages graves subis par les structures des logements : 3 000
    Dommages limités : 15 000-18 000
    Nombre d’édifices concernés par des ruptures de vitres : 18 000-20 000
    Nombre total de bâtiments touchés : 39 000-40 000
    Nombre estimé de logements touchés : 200 000

    #Beirutblas #sources #urbanisme #dégats #reconstruction

    • Mise à jour : https://www.facebook.com/jad.tabet.37/posts/1178791785835636

      Nous avons maintenant un décompte plus précis des bâtiments dans la zone la plus touchée par l’explosion : Medawar, Quarantina, Beddawi, Mar Mikhael, Geaitawi, Roum, Sagesse, Mar Nicolas, Gemmayzeh et Rmeil.
      En tout près de 6000 bâtiments dans l’ensemble de cette zone. A ce jour 111 batiments ayant un caractère "patrimonial » ont été inspectés. Une dizaine de bâtiments se sont effondrés et une quarantaine présentent des risques d’effondrement quasi total si des mesures d’étaiement provisoire ne sont pas mises en oeuvre rapidement, la majorité de ces bâtiments appartenant à la catégorie "patrimoniale". La Direction Générale de l’Archéologie en collaboration avec le centre de réhabilitation de l’Université libanaise et l’ordre des Ingénieurs et architectes s’occupent de ces bâtiments à caractère patrimonial et les promesses de dons tant du Liban que de l’étranger semblent affluer pour assurer leur réhabilitation. La sensibilisation de l’opinion publique libanaise et internationale, la pression des associations et des jeunes permettent d’espérer que la protection de ces bâtiments pourra cette fois être assurée.
      Deux questions restent néanmoins problématiques :
      1. Au delà de la protection d’une centaine de bâtiments patrimoniaux, c’est tout le tissu urbain de ces quartiers qu’il faut préserver et revitaliser pour empêcher la construction d’immeubles de grande hauteur comme les quelques immeubles qui ont été construits au cours des dernières années. Pour cela et sur proposition de l’Ordre des Ingénieurs et Architectes, le Conseil Supérieur de l’Urbanisme doit examiner la mise sous étude de toute cette zone afin de geler les opérations immobilières et les remembrements des parcelles pour une période d’un an le temps de préparer un plan général de protection et de mise en valeur de ces quartiers.
      2. Protéger le tissu urbain implique également la protection du tissu social des quartiers. Ce qui pose problème, ce sont les bâtiments "ordinaires" qui n’appartiennent pas à la catégorie "patrimoine". Ces bâtiments, construits en béton armé, ne présentent en général pas des dégâts structurels mais les logements y sont inhabitables à cause de la destruction des menuiseries extérieures, des vitrages en façade, des portes, de certaines cloisons intérieures, des ascenseurs, des réservoirs d’eau, etc... Ces bâtiments abritent la majorité écrasante des habitants et il est urgent de prendre les mesures de réparation afin de permettre le retour des habitants avant l’hiver. Or la majorité des habitants sont soit de petits propriétaires soit des locataires aux revenus modestes qui ne peuvent pas avancer les frais de réfection de leurs logements et qui craignent d’être expulsés par certains propriétaires désireux de hausser les loyers. L’établissement d’un constat exhaustif des dégâts dans ces logements afin de définir le montant des indemnités risque d’être très long (6 mois environ selon les premières estimations) et il n’y a aujourd’hui aucune source claire de financement pour la réfection des bâtiments "ordinaires" compte tenu de l’état calamiteux des finances publiques.
      Il faut absolument trouver au plus tôt des mécanismes qui permettent d’assurer le financement de la réfection de ces bâtiments sans attendre, afin d’assurer le retour rapide des habitants et éviter un massacre social similaire à celui provoqué par Solidere dans le centre ville de Beyrouth !

  • Opinion | Reporters Face New Threats From the Governments They Cover - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/01/26/opinion/greenwald-brazil-reporter.html

    Greenwald après Assange,

    Both cases are based in part on a new prosecutorial concept — that journalism can be proved to be a crime through a focus on interactions between reporters and their sources. Prosecutors are now scrutinizing the processes by which #sources obtain classified or private information and then provide it to journalists. Since those interactions today are largely electronic, prosecutors are seeking to criminalize journalism by turning to anti-#hacking laws to implicate reporters in the purported criminal activity of their sources in gaining access to data on computers or cellphones without authorization.

    #journalisme #répression #tests #démocratie #whistleblower #lanceur_d’alerte

    • « Il se passe quelque chose de très #malsain dans ce pays » : critiques après de nouvelles convocations de journalistes par la #DGSI
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/23/vague-de-protestations-apres-de-nouvelles-convocations-de-journalistes-par-l

      La rédaction du #Monde continue de dénoncer « une forme de banalisation de ce type de convocations, qui devraient être absolument exceptionnelles et liées à des affaires particulièrement graves de mise en danger de la sécurité nationale ». De source judiciaire, #Ariane_Chemin est convoquée dans le cadre d’une enquête ouverte pour « révélation de l’identité d’un membre des unités des #forces_spéciales ».

      Selon des sources concordantes, cette #enquête fait suite à une plainte déposée à la mi-avril par #Chokri_Wakrim. Ce dernier était lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaires russe, qui a conduit à l’ouverture d’une enquête pour « corruption ». « L’intérêt public suppose de pouvoir enquêter sur les entourages et les liens entretenus par des collaborateurs de l’Elysée ou de Matignon, quels que soient leurs parcours antérieurs », défend Luc Bronner.

      La rédaction de #Disclose dénonce également « une nouvelle tentative du #parquet_de_Paris de contourner la #loi_de_1881 sur la liberté de la presse et la protection des sources ». « En tant que témoin notre #journaliste ne pourra pas être assisté d’un avocat. Il ne pourra pas non plus faire valoir le “droit au silence”. Mais en tant que journaliste, il pourra invoquer le secret des #sources », précise le site.

  • Trois journalistes convoqués par la DGSI pour avoir détaillé l’usage d’#armes françaises au #Yémen
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/24/armes-francaises-au-yemen-trois-journalistes-convoques-par-la-dgsi_5454482_3

    Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour « compromission du #secret_défense nationale » après la transmission au média en ligne Disclose d’une note classée « #confidentiel-défense » évoquant l’utilisation d’armes françaises au Yémen, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 24 avril, de sources concordantes.

    [...]

    Les trois journalistes convoqués par la #DGSI sont les deux fondateurs de #Disclose, Mathias Destal et Geoffrey Livolsi, ainsi que Benoît Collombat, de la cellule investigation de Radio France. Pour M. Livolsi, « cette enquête judiciaire n’a qu’un seul objectif : connaître les #sources qui nous ont permis de faire notre travail ». « C’est une #atteinte à la #liberté_de_la_presse et à la #protection_des_sources des #journalistes », a-t-il ajouté. « Nous serons très fermes sur la protection des sources de nos journalistes », a réagi l’avocate de Disclose, Me Virginie Marquet.

    Pour Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France, Paris « se cache trop derrière ce secret-défense. La transparence devrait être enfin de mise. » « Disclose a montré des preuves irréfutables (…) qui établissent qu’il y a bel et bien une complicité indirecte avec des crimes de guerre. L’argument du secret-défense ne peut plus suffire, a-t-elle déclaré à l’agence Reuters. Nous sommes pour la protection des lanceurs d’alerte quand l’intérêt général est en cause, et là, c’est largement le cas. »

  • Initiation des jeunes filles à la cartographie numérique libre (OpenStreetMap) – CAFDO

    https://www.donneesouvertes.africa/initiation-des-jeunes-filles-a-la-cartographie-numerique-libre-o

    Super chouette et super intéressant. Je n sais pas trop quel # mettre mais vous pouvez compléter.

    https://www.donneesouvertes.africa/wp-content/uploads/2019/01/Image-1.jpeg

    La CAFDO en collaboration avec OpenStreetMap Côte d’Ivoire, dans le but de promouvoir les données ouvertes, ont organisé, le 20, 21 et 22 Décembre 2018, un atelier de formation à la cartographie numérique libre dédiée uniquement à la jeune fille.

    Il s’est tenu, à Abidjan du 20 au 22 Décembre 2018, un atelier de formation à la cartographie numérique (OpenStreetMap), l’atelier a été animé par Ly Racky, consultante en cartographie numérique et secrétaire de OpenStreetMap Côte d’Ivoire, elle a défini le cadre d’animation de l’atelier de formation qui a réuni durant trois (03) jours une quinzaine de participantes. Cette formation fait suite à un appel à candidatures pour des activités de promotion de la donnée ouverte, initié par la CAFDO.

    #osm #sources_ouverts #cartographie #égalité

  • Accès géographique | Gallica

    https://gallica.bnf.fr/html/und/images/photos-SG/acces-geographique

    Voilà une excellente nouvelle !

    La #Société_de_géographie a été fondée à Paris en 1821 avec pour buts de concourir aux progrès de la géographie et d’encourager les voyages de découvertes dans les contrées encore inconnues. Une bibliothèque est prévue dès l’origine et s’enrichit au fil des années d’une documentation considérable reçue par don ou échange : récits de voyage, revues de géographie, cartes et atlas, notes et carnets d’explorateurs et, dans le dernier quart du siècle, photographies. C’est en effet dans la décennie 1875-1885 que la photographie va prendre toute sa place dans les collections. Les premiers dons importants et spontanés de photographies d’explorateurs ou de voyageurs arrivent à la bibliothèque suscitant l’intérêt de ses dirigeants. La Société de géographie sollicite alors, sous l’impulsion de son bibliothécaire James Jackson, les dons de photographies à caractère géographique. En quelques années plusieurs milliers de photographies sont reçues et constituent l’embryon d’une collection qui ne cessera de croître au cours des décennies.

    Le département des Cartes et Plans de la BnF est depuis 1942 dépositaire des collections de la Société de géographie. Le fonds iconographique compte environ 145 000 photographies, prises entre 1850 et 1950 dans le monde entier. L’intérêt de cette collection, où se croisent la géographie, l’histoire, l’ethnologie, l’archéologie ou l’architecture est à la fois documentaire et esthétique, comme en témoignent certains grands noms de la photographie : Felice Beato, Désiré Charnay, Timothy O’Sullivan, Marc Ferrez ou Aimé Civiale. La numérisation de ce fonds est en cours depuis 2007 et permet de mettre en ligne chaque année plusieurs milliers d’images sur Gallica et #Gallica intra muros.

    On y trouve même des documents sur ma ville en Norvège !

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6903876p?rk=21459;2

    « Plan de la ville d’Arrendal en Nortwege, dans la province de Christiania : [dessin peut-être par Louis Boudan ?]

    #géographie #photographie #cartographie #sources_ouvertes #biens_communs #archives

    • ""Pour revenir à l’article de Wikipédia, l’ajout a été fait par quelqu’un qui est familier de Wikipédia, puisque, j’ai fait le test, il n’est pas possible d’obtenir ce code depuis l’éditeur visuel :

      Cette affirmation fallacieuse a été retirée le 14 décembre, le même jour, donc, à 16:15, soit cinq heures après avoir été fielleusement ajoutée. Cinq heures d’erreur, à l’échelle d’une encyclopédie, ce n’est pas grand chose, mais voilà, ce sont cinq heures pendant lesquelles le public, intrigué par l’affaire du Conseil National du Numérique, est venu sur la page se faire une idée. Ce jour-là, l’article Rokhaya Diallo a été affiché 9500 fois, ce qui est loin d’être négligeable et en a fait la 29e page la plus consultée du site — affluence sans commune mesure avec le jour précédent (où la page ne figure pas parmi les cent plus fréquentées) ni avec le jour suivant (où elle a eu trois fois moins de lecteurs). On peut imaginer que cet ajout, réalisé à un moment optimal, a influencé le portrait qu’un nombre considérable de gens se font de Rokhaya Diallo, d’autant que « l’information » a été immédiatement répercutée par de nombreux sites et des particuliers, abusés de bonne foi.""

    • Il y a au moins une idée dans son texte avec laquelle je souscris (sur certains sujets je fais pareil) :

      On m’a rapporté souvent que des enseignants du secondaire interdisent à leurs élèves de recourir à Wikipédia, disant qu’il faut impérativement chercher d’autres sources, parce que Wikipédia n’est pas fiable, ou bien n’est pas d’une qualité suffisante pour répondre aux critères d’un devoir scolaire [...] la consigne anti-Wikipédia est un peu hypocrite car rares sont ceux d’entre nous qui n’utilisent pas l’Encyclopédie libre comme porte d’entrée pour explorer un sujet, ou en tout cas, qui ne s’en satisfont pas pour obtenir tel ou tel renseignement factuel.


  • On l’a oublié, François Mauriac, Prix Nobel de littérature, fut aussi l’auteur de plus de 3000 articles de presse. Quels enjeux et obstacles pour les numériser ? Quels usages attendus ?
    http://sms.hypotheses.org/10345
    #littérature #histoire #numérisation #sources #presse #Mauriac #FrançoisMauriac #usages #numérique

  • Open data et archives : indécision et redevances freinent le mouvement vers la gratuité

    http://www.lagazettedescommunes.com/524509/open-data-et-archives-indecision-et-redevances-freinent-le-mou

    Avec l’adoption des lois Valter et Lemaire, les services d’archives sont contraints de revoir leur politique de diffusion des données. Mais de nombreux départements n’ont, à ce jour, pas arrêté de décision. Parmi ceux qui l’ont fait, une majorité a opté pour le maintien des redevances. Mais la gratuité gagne progressivement du terrain.

    #sources_ouvertes #open_data #gratuité #données #data