• « La souveraineté numérique est morte... Vive la résilience ! »
    https://www.lepoint.fr/debats/la-souverainete-numerique-est-morte-vive-la-resilience-06-02-2023-2507586_2.

    TRIBUNE. Face à la militarisation croissante de l’Internet, il est urgent d’investir dans la résilience de nos infrastructures numériques.

    Par Tariq Krim*
    Publié le 06/02/2023 à 14h00

    L’Europe, qui a joué un rôle énorme dans le développement d’Internet, est toutefois menacée par la militarisation croissante du réseau. (Photo d’illustration) © YANN SCHREIBER / AFP

    Temps de lecture : 7 min

    Nous avions dix ans pour construire la souveraineté numérique de la France et la préparer au monde de demain, celui de la fragmentation et de la militarisation de l’Internet. Un monde où la déglobalisation compliquera l’accès aux composants technologiques nécessaires pour faire fonctionner le pays. Un monde où accepter la protection des États-Unis dans le domaine numérique nous obligerait, faute de véritable infrastructure indépendante, à ne faire que de mauvais choix économiques et politiques à l’image du deal « Données personnelles contre Gaz » initié l’année dernière par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Il nous reste dix ans pour mettre en place la résilience numérique de l’Europe, colonne vertébrale de nos échanges commerciaux ainsi que de notre vie citoyenne et culturelle.

    La souveraineté numérique est un combat légitime, mais déjà dépassé par la situation géopolitique actuelle. Après la création d’un réseau mondial, puis son accaparation par quelques acteurs, nous entrons dans le troisième acte de l’histoire de l’Internet, marqué par un risque de fragmentation et d’instabilité. L’Internet ouvert, qui aura été pendant trente ans une source extraordinaire de croissance économique, laisse place à un réseau balkanisé et militarisé auquel nous ne sommes pas préparés. Nous avions pourtant une décennie pour faire de l’Europe et de la France le phare de l’Internet où il fait bon vivre. Mais au lieu de soutenir cette « troisième voie numérique », nous n’avons fait que louer, au sens propre et figuré, les technologies issues de la Silicon Valley.

    Linux, MP3, MySQL… des inventions européennes

    Le logiciel aurait dû être notre première ligne de défense. Il y a cinquante ans, François Gernelle inventait le micro-ordinateur et dans les décennies qui suivirent, les grands groupes français et européens allaient dominer le monde des télécoms, des réseaux, du mobile et de l’électronique grand public. L’arrivée de l’Internet basée sur des réseaux et des logiciels ouverts a fait naître un nouvel environnement technologique. La Silicon Valley est la seule région du monde qui accepta de prendre le risque de commercialiser une nouvelle génération de produits basés sur ces technologies. En Europe, les dirigeants des grands groupes aidés des politiques allaient tout faire pour les saborder et tenter d’imposer des alternatives propriétaires. Le destin numérique de l’Europe est alors scellé.

    C’est l’Europe qui invente le Web, mais ce sont les États-Unis qui commercialiseront Netscape, le premier navigateur Web. Il ouvre la voie à la plus grande création de valeur de l’histoire de l’humanité. Linux, le moteur du Cloud, a été créé en Finlande, mais ce sont Google, Amazon et Facebook, Microsoft et les plateformes chinoises qui en profiteront vraiment. Face aux informaticiens et développeurs de la Silicon Valley, nous n’avions chez nous, aux manettes, que des politiques, des juristes ou des communicants. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas su faire émerger la filière logicielle que nous méritions. La plupart des politiques continuent d’ignorer que Linux, MySQL, Python, IRC, le Mpeg et le MP3, ainsi que bien d’autres briques fondamentales du Web moderne, ont été inventées en Europe, voire en France. C’est une des raisons pour lesquelles les investissements européens ont longtemps ignoré les créateurs de technologie Web et préféré financer de grands groupes qui n’ont jamais rien délivré. Une doctrine qui est toujours d’actualité.

    La politique de financement des start-up européennes continue directement ou indirectement à renforcer nos dépendances à la stack technique des Gafam. Un « loyer » exorbitant qu’il est difficile d’ignorer dans notre balance commerciale. Le débat que je tente d’initier depuis dix ans entre le financement d’une infrastructure d’émancipation, c’est-à-dire un ensemble de briques souveraines dans lesquelles nous pourrions puiser, et celui d’une « start-up nation » addicte aux grandes plateformes, prend une nouvelle importance avec la suite ininterrompue de crises qui nous frappent. La crise du Covid, de l’énergie, l’inflation et la remontée des taux ont montré l’extrême fragilité des start-up européennes à la conjoncture internationale. Selon le fonds d’investissement Atomico, c’est déjà plus de 400 milliards de dollars de valorisation qui auraient disparu en fumée en 2022.

    L’Europe est plus que jamais vulnérable

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le risque d’embrasement du cyberespace européen met à nu notre sous-investissement chronique sur la sécurisation de nos infrastructures essentielles, notamment les câbles sous-marins. Si la France dispose de sa propre réponse militaire en cas de conflit conventionnel, sur le numérique elle pourrait, comme l’a fait l’Ukraine, être obligée de demander la protection des Gafam. L’argent déployé en urgence pour protéger nos hôpitaux et nos services attaqués quotidiennement ne suffira pas pour couvrir les immenses besoins en la matière. L’autre sujet dont on parle peu, c’est celui de la balkanisation du réseau, le fameux Splinternet. Invité par les organisateurs de la conférence DLD, qui réunit chaque année avant Davos les principaux acteurs du numérique, j’ai décidé dans ma présentation d’aborder la question des conséquences d’une telle fragmentation sur nos économies déjà fragiles.

    Ma théorie est que si la Chine, la Russie et d’autres autocraties décident de construire leur propre réseau incompatible avec le nôtre, alors l’Europe n’aura pas d’autre choix que de se jeter dans les bras des États-Unis et de leur céder le contrôle opérationnel du principal moteur de notre croissance : un réseau Internet libre et ouvert. Le risque est à la fois économique et culturel. En laissant les algorithmes des réseaux sociaux diluer nos spécificités culturelles, nous courons également le risque de perdre le contrôle de nos propres narratifs.

    Quel avenir pour les démocraties européennes dans des plateformes où la désinformation et la polarisation sont toujours, cinq ans après l’affaire Cambridge Analytica, un problème technique insoluble ? Quelle capacité de résister face à une forme de colonisation idéologique par les nouveaux modèles d’intelligence artificielle instanciée aux États-Unis ? Il suffit déjà de voir comment les gigantesques bases d’apprentissage des nouveaux services d’intelligence artificielle de type ChatGPT produisent à travers leurs réponses les modes de pensée et les éléments de langage anglo-saxons.

    Quel plan B ?

    Une chose est certaine. L’Internet que nous avons toujours connu n’existe plus. Si la Chine s’est isolée de l’Internet occidental il y a 26 ans, ce sont aujourd’hui 35 pays qui ont bloqué partiellement ou complètement l’accès au réseau. Pour les dix prochaines années, la première des choses est de s’assurer de la continuité des services numériques essentiels dans le cas où l’Internet mondial viendrait à se dégrader. Alors que la situation numérique de l’Ukraine les oblige à se connecter dans certaines régions à Starlink, le réseau satellitaire privé d’Elon Musk, nous avons cédé notre propre solution de connectivité satellitaire aux Indiens. En cas de crise majeure de la connectivité, quel est notre plan B ?

    Les crises des démocraties européennes, renforcées par la polarisation des débats sur les réseaux sociaux, les conséquences du changement climatique sur la mondialisation et désormais une potentielle crise de l’Internet semblent jouer en notre défaveur. L’Europe pourrait être l’une des grandes perdantes de cette nouvelle reconfiguration du monde. Sauf si nous nous préparons.

    Car ce défi est aussi une opportunité pour l’Europe si nous décidons de changer de cap et de prendre notre destin en main. Une grande partie des logiciels de la nouvelle évolution du réseau sont créés en Europe : le Edge computing, IA à faible besoin de calculs, conception de puces ouvertes et une nouvelle offre de logiciels libres capable de nous émanciper des Gafam. Il y a aussi des projets à long terme comme l’informatique quantique, mais la bataille du réseau se joue maintenant. Les munitions techniques sont à notre disposition. Saurons-nous les utiliser ?

    Face au principe de réalité, la véritable bataille est idéologique. Les dirigeants européens et français n’ont ni vision ni volonté politique. La peur de l’inconnu les paralyse. Pendant que les États-Unis ouvraient l’Internet au monde en 1993, la priorité de l’Europe était le diesel propre. Trente ans plus tard, à la veille d’un risque de fermeture du réseau des réseaux, est-ce que les développeurs des technologies de résilience auront enfin l’oreille des politiques et le soutien financier qu’ils réclament ?

    Où est-ce que les milliards d’euros des plans d’investissements européens et français continueront d’être déversés dans un futur qui n’existe plus ? Déplacer l’Europe du siège passager au siège conducteur, se traduit par la volonté de construire un monde numérique plus apaisé, moins consommateur en ressources énergétiques et plus respectueux de notre attention. C’est aussi une opportunité pour changer la direction « idéologique » du réseau. Car nous ne sommes pas les seuls « spectateurs » du combat dantesque que se livrent la Chine et les États-Unis pour la domination du réseau.

    L’Inde, le Brésil, le Nigeria, l’Indonésie, la Malaisie et un ensemble de pays non alignés représentant près de deux milliards d’internautes seront attentifs à ce que nous saurons mettre en œuvre.

    * Pionnier du Web français, entrepreneur en série (Netvibes et Jolicloud, notamment) et ancien vice-président du Conseil national du numérique, Tariq Krim a lancé Polite.one, une plateforme qui veut permettre aux utilisateurs de reprendre le contrôle de leur vie numérique.

    #Tarik_Krim #Souveraineté_numérique

  • Innovation, sécurité et démocratie : quelle politique numérique pour la France ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/soft-power/innovation-ecologie-et-accessibilite-quelle-politique-numerique-pour-la-

    Soft Power reçoit Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, pour faire un point sur la politique numérique française.

    Voilà un ministre qui, répondant à une question sur l’intéret (ou plutôt l’absence d’intéret) pour la 5G, répond sans rire que ça va augmenter l’expérience du public ... de la course cycliste qui se déroule justement près de chez lui demain.
    Tu pourras aussi apprendre que la semaine prochaine le ministre délégué J.N. Barrot (fils de son père ministre également) va se faire une bonne bouffe au frais du contribuable avec son prédécesseur à ce poste. La #souveraineté_numérique en sortira renforcée c’est sûr.

  • Cloud de Défiance
    https://www.codesouverain.fr/cloud-de-defiance

    par Tarik Krim

    Coulisses et manœuvres pour installer les GAFAM au cœur de l’État. Il y a un an, le 14 juillet 2021 je publiait « Lettre à ceux qui veulent faire tourner la France sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre »

    #Cloud #Souveraineté_numérique

  • Souveraineté et numérique : maîtriser notre destin
    https://theconversation.com/souverainete-et-numerique-maitriser-notre-destin-171014

    Maîtriser les infrastructures et ressources stratégiques

    À force de concentrer l’attention sur les services d’intermédiation, on ne met pas assez l’accent sur la dimension industrielle du sujet.

    Or, le premier enjeu réside dans la maîtrise des infrastructures vitales et des réseaux de télécommunications. Moins médiatisée que celle des équipements de la 5G et de la résistance face à Huawei, la question des câbles sous-marins (98 % des données numériques mondiales y circulent) est révélatrice de la nécessité de promouvoir notre industrie câblière face à l’hégémonie d’entreprises étrangères et l’arrivée de géants tels que Google ou Facebook dans le secteur.

    À lire aussi : Sans les câbles sous-marins, plus d’Internet : l’Europe est-elle prête ?

    L’adjectif « souverain » est aussi accolé à d’autres ressources stratégiques. Ainsi, l’Union européenne veut sécuriser l’approvisionnement en semi-conducteurs, car actuellement la dépendance à l’égard de l’Asie est forte. C’est l’objet de l’European Chips Act qui vise à créer un écosystème européen. Pour Ursula Von Leyden, « ce n’est pas seulement une question de compétitivité, mais aussi de souveraineté numérique ».

    Se pose aussi la question du cloud « souverain » qui peine à se mettre en place. Territorialisation du cloud, confiance, protection des données sont autant de conditions pour asseoir la souveraineté. La France a créé pour cela le label SecNumCloud et prévoit des financements substantiels.

    L’adjectif « souverain » est aussi utilisé pour qualifier certaines données : celles pour la disponibilité desquelles aucun État ne doit dépendre de quiconque, comme les données géographiques. D’une manière générale, un consensus se crée autour de la nécessité de maîtriser les données et l’accès à l’information, en particulier dans les domaines où l’enjeu de souveraineté est le plus fort : la santé, l’agriculture, l’alimentation, l’environnement. Le développement de l’intelligence artificielle est très lié au statut de ces données.
    Le temps des alternatives

    Est-ce que tout cela implique de favoriser l’émergence de grands acteurs européens ou nationaux et/ou d’acteurs stratégiques, start-up et PME-TPE ? Certainement, encore faut-il qu’ils soient vertueux, comparés à ceux qui exploitent les données personnelles sans vergogne par exemple.

    L’alternative pure est difficile à faire émerger. C’est pourquoi des partenariats, au demeurant fort critiqués, se développent, par exemple pour des offres de cloud à l’instar de celui entre Thales et OVHcloud en octobre 2021.

    En revanche, il est permis d’espérer. L’« open source » est un bon exemple d’une alternative crédible aux technologies privées américaines. On en attend donc une meilleure promotion, notamment en France.

    Enfin, la cybersécurité et la cyberdéfense sont des sujets cruciaux pour la souveraineté. La situation est critique avec des attaques notamment de la Russie et de la Chine. La cyber est un des grands chantiers dans lequel la France investit beaucoup actuellement et se positionne comme champion.

    #Souveraineté_numérique #Infrastructure #Data_center #Cloud_souverain

  • Sovranismi digitali - I mini e-book di China Files. No. 2 - China Files
    https://www.china-files.com/sovranismi-digitali-i-mini-e-book-di-china-files-no-2

    Estratto dall’editoriale

    Controllare il proprio territorio per esercitare il proprio potere e per assicurarne la sicurezza da influenze esterne; il concetto cinese di «sovranità» è ormai conosciuto in tutto il mondo, così come le ragione della sua costante sottolineatura da parte della dirigenza di Pechino: rispettare la sovranità, significa di conseguenza non mettere il naso nelle questioni interne del Paese. Proprio in questo periodo, con le critiche piovute sulla Cina a proposito di Xinjiang, Hong Kong e Taiwan, questo concetto è ancora più importante per comprendere le traiettoria che la Cina sta assumendo anche a livello internazionale. Quando il Partito comunista cinese si è trovato di fronte alla vastità della rete e alla sua quasi intrinseca assenza di limiti, di confini fisici, territoriali, la leadership ha traslato il concetto di sovranità al mondo digitale cominciando a diffondere un nuovo mantra, la sovranità digitale (wangluo zhuquan 网络主权) … (l’editoriale di Simone Pieranni prosegue sul mini e-book dedicato ai sottoscrittori)

    #Simone_Pieranni #Chine #Souveraineté_numérique

  • Vous connaissez le « routage Schengen » ou le « tromboning » ? Ces deux termes sont utilisés dans le monde des réseaux informatiques dans le contexte des discussions sur un problème de « souveraineté numérique » : faire en sorte que le trafic national (ou européen) ne circule que sur les réseaux nationaux (ou européens). Le « #routage_Schengen » désigne l’assurance que le trafic entre deux acteurs européens (soumis, donc, aux règles comme la protection des données personnelles) ne passe pas par un pays non-Schengen, qui peut espionner, par exemple pour le compte de la NSA. (Chose qu’un pays européen ne fera jamais, non.)

    Le « #tromboning » est l’inverse : c’est l’envoi des données par une route détournée qui est non seulement non-optimale mais qui, en prime, facilite l’espionnage.

    Cet excellent article « Characterizing and Avoiding Routing Detours Through Surveillance States » (qui avait été présenté par une des auteures, Anne Edmundson, à NANOG en 2016) présente d’utiles mesures sur le tromboning et sur la lutte contre ces détours. On ne s’étonnera pas d’apprendre qu’il est difficile d’éviter le détour par les États-Unis... (Éviter la France, un autre pays de surveillance, est bien plus facile.)

    https://arxiv.org/abs/1605.07685

    Et « Schengen Routing : A Compliance Analysis » fait la même analyse pour le cas spécifique du Schengenistan :

    https://www.researchgate.net/publication/300791629_Schengen_Routing_A_Compliance_Analysis

    #surveillance_Internet

  • « Enfin ! Après 4 ans de travail et 5M€ de financement public, le projet d’antivirus "souverain" vient d’être publié sur GitHub. [...] Certes la version "Android" du projet, publiée en 2014, a été immédiatement "cassée" de manière triviale : il était possible d’exécuter des commandes shell depuis la mire de démarrage du téléphone. Le plus grave a probablement été la réaction du projet, consistant à éditer agressivement la page Wikipedia dans une tentative désespérée de damage control. »

    https://news0ft.blogspot.fr/2016/06/le-gachis.html

    #souveraineté_numérique #gâchis #gaspillage #DAVFI #Uhuru #Armadito #sécurité_informatique

  • J’avais raté cet article, vieux de quelques années : il analyse l’#Internet en #Iran et montre que pas mal de machines, y compris des serveurs, n’ont d’adresse que privée (adresse tirée du RFC 1918, comme 10.143.177.18). Il y a donc bien un « Internet intérieur » en Iran. (On sait que des ignorants prétendent régulièrement qu’un tel « Internet national » existerait en Chine, sans jamais pouvoir prouver son existence. En Iran, par contre, c’est établi.)

    http://arxiv.org/abs/1209.6398

    "The Hidden Internet of Iran : Private Address Allocations on a National Network" de Collin Anderson

    #souveraineté_numérique

  • Google Traduction, un risque pour la sécurité nationale ?
    http://ici.radio-canada.ca/regions/ottawa/2016/05/31/007-outil-traduction-securite-nationale-google.shtml

    [Au Canada, le] gouvernement fédéral a élaboré un outil de traduction automatique pour ses fonctionnaires, en partie pour des raisons de sécurité nationale.

    De la souveraineté numérique...

    #Canada #Espionnage #Google #Google_Traduction #Service_public #Souveraineté_nationale #Souveraineté_numérique #Sécurité_nationale #Traduction_automatique #États-Unis

  • Vous reprendrez bien un peu de souveraineté ?
    http://www.miscmag.com/?p=349

    Ainsi, dans leur omniscience, les parlementaires ont adopté le 20 janvier un amendement [2] demandant la création d’un « Commissariat à la souveraineté numérique chargé de la création d’un système d’exploitation souverain ». Pour qui connaît les ressorts de l’administration, cela signifie que sous l’égide d’un parlementaire, une brochette d’énarques va charger une poignée de polytechniciens de rédiger un appel d’offres d’« assistance à maîtrise d’ouvrage » (AMOA pour les intimes) dans le but de recruter une armée de consultants facturés à plus de 1500 € HT par jour. Ces derniers seront chargés de conduire une étude de faisabilité (premier livrable) puis de rédiger un appel d’offres pour la réalisation de l’OS souverain (second livrable). L’étude va grosso modo expliquer en des termes choisis pour ne pas vexer les parlementaires qui, dans leur grande sagesse, ont initié ce projet, que même Google ne s’est pas risqué à créer un OS en partant de zéro, mais que le logiciel libre c’est compatible avec la « souveraineté ». En scénario 1, les consultants vont proposer de prendre des briques open source et rajouter quelques couches nationales pour obtenir un OS souverain à moindre coût (comme celui de la Corée du Nord). En scénario 2, il sera envisagé de tout réécrire (kernel, bibliothèques, logiciels), mais le budget risque de dépasser celui d’un porte-avion (ce qui serait tout de même dommage pour quelque chose que personne n’utilisera). Le scénario 2 vous parait déraisonnable ? Il l’est. Mais cela donnera l’illusion aux décideurs du Commissariat de décider quelque chose. Tout consultant facturé à plus de 1.000€ par jour sait quand il doit faire preuve d‘humilité devant les puissants afin qu’ils aient l’impression qu’il n’est là que pour les assister dans leurs réflexions et non faire les choix à leur place.

    #France #Numérique #Politique #Projet_de_loi_pour_une_République_numérique #Souveraineté_nationale #Souveraineté_numérique #Système_d'exploitation

  • Bruxelles accuse Google d’abus de position dominante
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/15/bruxelles-accuse-google-d-abus-de-position-dominante_4615967_3234.html

    Pour Google, c’est un coup dur. Après près de cinq ans d’enquête sur un éventuel abus de position dominante sur la recherche en ligne, la Commission européenne a finalement décidé, mercredi 15 avril, d’envoyer au groupe internet américain ce que l’on appelle dans le jargon bruxellois une « communication de griefs », c’est-à-dire un acte d’accusation en bonne et due forme. L’annonce devait être faite par la commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, en charge du dossier depuis sa prise de fonction, en novembre 2014.

    Contacté mercredi matin, Google ne souhaitait pas commenter.

    La question est complexe s’agissant de Google, mais ça me semble pas vraiment une bonne idée de lui taper dessus de cette manière. Selon moi, l’UE ferait mieux de travailler à ce que les géants du numérique paient des impôts plus justes d’une part, et à améliorer l’écosystème européen de l’économie numérique d’autre part : souveraineté technologique, neutralité du net, soutien des acteurs émergents et en particulier des solutions open source. On y gagnerait une meilleure concurrence entre les entreprises du numérique, de l’indépendance vis à vis des géants américains, de la sécurité et un soutien à une économie contributive et tout ce qui peut aller avec.

    #Abus_de_position_dominante #Commission_européenne #Communication_des_griefs #Google #Loi_antitrust #Souveraineté_numérique #Union_européenne #Économie_numérique #États-Unis