• #Troski #trotskisme #Lénine #bolchevisme #Révolution #URSS #Staline #stalinisme #totalitarisme #dictature #pouvoir #bureaucratie...

    ★ via l’Organisation Communiste Libertaire (OCL) :

    ★ La maladie infantile du trotskysme, l’Etat ouvrier dégénéré – 🔴 Info Libertaire

    L’image positive d’un Trotski héros tragique de la critique de la bureaucratie soviétique s’est construite, au fil du temps et au-delà de la stricte mouvance qui lui est consacrée, grâce à l’acharnement de Staline contre lui et ses partisans. Ecarté, pourchassé, banni puis assassiné, il est devenu, victime et martyr, le symbole de l’opposition de gauche au maître du Kremlin.
    Considéré en outre comme un homme de grande culture, ouvert aux nouvelles formes d’expression artistique telles que le surréalisme, maîtrisant bien le français, il a séduit (sans les affilier pour autant) bien des intellectuels de l’entre-deux-guerres, c’est un profil du « vieux », parfaitement antinomique de celui de la brute inculte et honnie que fut Staline, qui s’est construit au sein des mouvances d’extrême gauche qui tentaient, en France, de résister à la mainmise du PCF inféodé à Moscou sur le mouvement ouvrier (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.infolibertaire.net/la-maladie-infantile-du-trotskysme-letat-ouvrier-degenere

    ▶️ Site de l’OCL : https://oclibertaire.lautre.net

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    ▶️ « Sur les contradictions du marxisme » par Simone Weil (1934) : https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/01/sur-les-contradictions-du-marxisme.html

    ▶️ « Trotsky proteste beaucoup trop » par Emma Goldman (1938) :
    https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/09/trotsky-proteste-beaucoup-trop.html

    ▶️ « Les pleureuses du vieux Léon » (Blog libertaire de Floréal) : https://florealanar.wordpress.com/2020/12/31/les-pleureuses-du-vieux-leon

    ▶️ « Les marxistes-léninistes ont inauguré un régime de terreur » (GLJD) : http://le-libertaire.net/les-marxistes-leninistes-inaugure-regime-terreur

    ▶️ « Danger ! Trotskistes ! » (Archives du ML 2003) :
    https://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=10823

    ▶️ « Staline, Trotsky : l’héritage de Lénine » (UCL) :
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Lire-Huhn-et-Mattick-Staline-Trotsky-l-heritage-de-Lenin

    ▶️ « Du trotskysme au communisme libertaire » (UCL) :
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Lire-Jean-Pierre-Hirou-Du-trotskysme-au-communisme-liber

    ▶️ « Mars 1921, la troisième révolution russe se jouait à Kronstadt » (UCL) :
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Mars-1921-la-troisieme-revolution-russe-se-jouait-a-Kron

    • @recriweb

      Que tu n’aimes pas notre Page, que tu vomisses nos articles, que tu détestes l’anarchisme : c’est ton droit le plus absolu.

      Mais que tu inondes notre Page de « commentaires » insultants et trash, tous plus anti-anarchistes les uns que les autres : c’est « Niet » !
      D’ailleurs, nous avons viré tes diatribes et nous l’assumons.
      Tu écris ce que tu veux sur ta Page mais pas ici.
      Pour notre part, nous n’allons jamais insulter les gens sur leurs Pages même et surtout sous couvert de « convictions ».

      > Pour « résumer » tes « commentaires » hautains, pédants et arrogants, un petit florilège :

      Emma Goldman : « ...ne comprend jamais grand chose à rien » (sic)

      Affiche FA antiguerre : « très con » (sic)

      Textes de Simone Weil : « inepties », « tissu de bêtises », « très bête » (sic)

      Texte du GLJD : « crétinerie ahurissante » (sic)

      – etc.

      Tu es toujours et systématiquement dans l’autosatisfaction béate pour la glorification du marxisme-léninisme-trotskisme car, bien évidemment, avant cette religion politique c’était le néant 😱 et depuis c’est la parole sacrée indépassable : critiquer saint Lev Davidovitch Bronstein relève du blasphème, un être parfait est forcément incritiquable.
      Reste dans tes certitudes « dialectiques », égocentriques et canoniques, mais tellement « scientifiques »... 😅 ... qui donnent surtout « bonne conscience »... Alléluia !

      « Oyez, oyez ! gens incultes : hors LO point de salut ! » 😈

      > On entend déjà les cris outrés du moine-soldat qui défend son bout de gras et qui va jouer au « martyr » pour se faire plaindre.
      Heureusement pour nous... la Tchéka n’existe plus ! ✊

      Inutile de nous répondre, on connait déjà les réponses stéréotypées du grimoire trotskiste : on a autre chose à faire /

      🏴🏴

    • Oui après c’est relativement légitime qu’à une suite de liens critiquement vertement le trotskysme (arguments valables ou pas peu importe dans un premier temps), il est normal/logique que des gens ne trouvant pas ces arguments valables aient envie de contre-argumenter… Surtout si ça ne l’est pas dans le général abstrait (où là ça n’aurait pas grand intérêt effectivement), mais si c’est en tentant de démontrer le faux de passages précis des textes liés.

      Tant que c’est pas du troll comploto-raciste (comme il y en a aussi, et partout), ça reste quand même l’intérêt de seenthis qui n’est pas une liste à sens unique mais un système avec des commentaires dessous :)

    • @rastapopoulos

      Nous sommes bien d’accord pour le dialogue. ;-)
      Nous avons répondu des dizaines de fois à cette personne depuis plusieurs semaines.

      Pour nous libertaires, Trotsky est un criminel, un dictateur manqué qui a persécuté les anarchistes et bien au-delà.
      Un "staline raté" qui a du fuir devant son concurrent.
      Dire cela ne fait pas plaisir aux zélateurs du "maître", on le comprend bien mais ce n’est pas notre problème.
      C’est son libre choix mais qu’il le vive sans nous.
      Cette personne le sait très bien, on lui a dit maintes fois... mais comme il s’en fout il revient, recommence et s’incruste.
      Nous sommes patient, mais il y a des limites.
      On veut bien croire que c’est un sujet très clivant depuis des décennies et on sait très bien qu’on va pas le convaincre... ce dont nous n’avons nulle envie.

      > Il ne cherche pas le dialogue, mais la confrontation.

      Ceci dit notre Page, qui est très récente, n’est pas un « paillasson » ni un défouloir.

      Il a franchi une limite arrogante avec des insultes et son langage ordurier, ce que nous n’acceptons pas. Nous connaissons -que trop- ce genre de méthodes, vu que nous sommes sur pas mal de réseaux sociaux depuis de nombreuses années. Ici comme ailleurs, il y a des attitudes et des comportements que nous n’accepterons jamais.

      Cette personne veut nous pousser dans nos retranchements, quitte à s’imposer et pinailler sans fin sur chaque article qui ne lui plait pas. Lorsque nous ne voulons pas aller plus loin, il crie "au scandale" de ne pas répondre à ses injonctions... si cela ne lui plait pas, il n’a pas à venir sur notre Page avec arrogance et outrance.

      C’est le même scénario à chaque fois et c’est fatiguant... en plus, il veut nous faire passer pour les "méchants" de service (comme il ne se gêne pas de le faire sur sa Page... pathétique) : ça va 5 mn ce petit jeu !

      Bref, c’est une sorte de "troll zélé de la sainte cause de LO", qui envoie ses bataillons de militants contredirent ceux qui ne pensent pas comme eux par une propagande parfois agressive.

      Nous concluons sur le fait que l’on se contrefout des humeurs de ce genre de personne, donneuse de leçon et à l’ego susceptible...

      Cela ne mérite vraiment pas de s’attarder sur ce "non sujet".

  • La guerre en Ukraine, une étape majeure dans l’escalade vers la troisième guerre mondiale
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2022/12/10/la-guerre-en-ukraine-une-etape-majeure-dans-lescalade-vers-l

    Extrait :

    Prendre position sur la #guerre_en_Ukraine en faisant abstraction de l’emprise de l’impérialisme sur le monde, c’est se ranger dans le camp des puissances impérialistes. Lorsqu’il s’agit de tendances politiques qui se revendiquent du #marxisme, c’est un abandon.

    Les justifications avancées par ceux qui se rangent, ouvertement ou hypocritement, dans le camp des puissances impérialistes sont étonnamment semblables à celles avancées par leurs ancêtres ou prédécesseurs d’avant ou pendant la #Deuxième_Guerre_mondiale.

    La défense de la #démocratie  ?

    Poutine est un dictateur de la pire espèce, c’est-à-dire de l’espèce de #Staline, dont il se revendique pour rejeter Lénine. Mais l’argument est misérable lorsqu’on sait combien sont les dictatures suscitées, protégées, armées par l’impérialisme de la grande «  démocratie  » américaine, de par le monde.

    Le droit de la nation ukrainienne à disposer d’elle-même  ?

    Lors de l’agression de la monarchie des Habsbourg contre la Serbie – acte déclencheur de la Première Guerre mondiale –, on pouvait éprouver un sentiment de solidarité pour une petite nation pauvre dont la survie était menacée. Mais le droit à l’existence nationale de la Serbie est passé aux yeux des révolutionnaires de l’époque au second plan alors qu’il se plaçait dans le cadre d’un affrontement entre camps impérialistes.

    Poutine responsable d’une politique impérialiste  ?

    C’est incontestablement vrai, au sens générique du terme depuis la politique de la Rome antique pendant des siècles. Mais l’insistance à répéter le terme est faite surtout pour dissimuler que l’impérialisme d’aujourd’hui est avant tout un certain stade du capitalisme et qu’on ne peut mettre fin à sa politique guerrière qu’en détruisant ses racines capitalistes.

    C’est #Poutine qui a déclenché la guerre ?

    Argument lamentable, du même ordre que d’invoquer le coup de chasse-mouches du Dey d’Alger pour justifier la conquête de l’Algérie par la France.

    Pour des communistes révolutionnaires, la seule attitude possible doit être guidée par l’idée formulée à l’époque du premier conflit mondial par Karl Liebknecht  : «  L’ennemi principal est dans notre propre pays  » .

    Pour des militants communistes russes, cela implique l’opposition à la guerre menée par Poutine et le renversement de son régime prédateur pour le compte de la bureaucratie et des oligarques milliardaires.

    Fraternisation  ; s’adresser aux prolétaires d’Ukraine, au nom de l’identité de leurs intérêts avec ceux des prolétaires de Russie, tout en se revendiquant de la politique des bolcheviks de respecter le droit de l’#Ukraine à l’indépendance, si les travailleurs le souhaitent.

    Politique identique pour les militants ukrainiens  : refus de faire partie de l’union nationale et militer pour le renversement du régime en place qui s’appuie sur des cliques bureaucratiques et des oligarques, du même acabit que celles pour lesquelles on demande de mourir aux prolétaires russes mobilisés dans l’armée.

    #communisme_révolutionnaire #analyse_marxiste #impérialisme #oligarchie

  • 20 février 1938 : « Léon Sédov, le fils – l’ami – le militant — dédié à la jeunesse prolétarienne » (Léon Trotsky)

    A l’instant où j’écris ces lignes, à côté de la mère de Léon Sédov, des télégrammes me parviennent de divers pays, m’apportant l’expression de condoléances. Et chacun de ces télégrammes suscite la même et insupportable question :

    « Ainsi tous nos amis de France, de Hollande, d’Angleterre, des Etats-Unis et du Canada et d’ici, au Mexique, considèrent comme définitif le fait que Sédov ne soit plus ? »
    Chaque télégramme est une preuve nouvelle de sa mort. Et pourtant, nous ne pouvons encore y croire. Et non pas seulement parce qu’il est notre fils, fidèle, dévoué, aimant. Mais avant tout, parce que plus que quiconque au monde, il est entré dans notre vie, s’y est lié avec ses racines, comme camarade d’idées, comme collaborateur, comme gardien, comme conseiller, comme ami.

    De cette génération aînée, dans les rangs de laquelle nous sommes entrés à la fin du siècle dernier, sur la route de la Révolution, tous, sans exception, ont été balayés de la scène. Ce que n’ont pu faire les bagnes du tsar, la déportation rigoureuse, les besoins des années d’émigration, la guerre civile et les maladies, Staline l’a fait au cours des dernières années, comme le fléau le plus malfaisant de la révolution. Après la génération aînée, a été anéantie la meilleure partie de la génération moyenne, c’est-à-dire celle qu’a suscitée 1917 et qui a reçu sa formation dans les 24 armées du front révolutionnaire. Piétinée sans traces la meilleure partie de la jeunesse, de la génération de Léon. Lui-même n’y a échappé que par miracle : grâce au fait qu’il nous a accompagnés en déportation et ensuite en Turquie. Au cours des années de notre dernière émigration, nous avons acquis de nombreux amis, et quelques-uns d’entre eux sont entrés étroitement dans la vie de notre famille, jusqu’à pouvoir être considérés comme ses membres. Mais tous nous ont approchés pour la première fois seulement dans ces dernières années, quand nous avons atteint le seuil de la vieillesse. Seul Léon nous a connu jeunes, et a participé à notre existence depuis le temps, où il a pris conscience de lui-même. Demeuré jeune, il fut comme de notre génération.

    Il a traversé avec nous notre deuxième émigration : Vienne, Zurich, Paris, Barcelone, New Amherst (le camp de concentration canadien) et, finalement, Pétrograd.

    Encore tout enfant – il allait sur ses douze ans – il avait à sa manière assimilé consciemment le passage de la révolution de février à celle d’octobre. Son adolescence s’est passée sous une haute pression. Il s’est ajouté une année pour entrer plus vite aux Jeunesses Communistes, qui brûlaient alors de toutes les ardeurs d’une jeunesse éveillée. Les jeunes boulangers, au milieu desquels il menait sa propagande, le gratifiaient d’un petit pain frais, et il le rapportait joyeusement sous le pan déchiré de sa veste. Ce furent des années brûlantes et froides, grandioses et affamées.

    De sa propre volonté, Léon quitta le Kremlin pour le logis en commun des étudiants prolétariens, afin de ne pas se distinguer des autres. Il refusait de s’asseoir avec nous dans l’auto, afin de ne pas jouir des privilèges des bureaucrates. En revanche, il prenait jalousement sa part dans tous les « samedis communistes » et autres « mobilisations de travail », il nettoyait la neige dans les rues de Moscou, « liquidait » l’analphabétisme, déchargeait le pain et le bois des wagons, et ensuite, en qualité d’élève polytechnicien, réparait les locomotives. Il ne s’est pas trouvé sur le front des opérations, c’est seulement parce que l’addition de deux et même trois années supplémentaires n’aurait pu l’aider : la guerre civile s’est terminée quand il avait seulement quinze ans. Mais plusieurs fois, il m’avait accompagné sur le front, s’imprégnant d’impressions sévères (rudes), et connaissait fermement le pourquoi de cette lutte sanglante.

    Les derniers télégrammes d’agence ont appris que Sédov vivait à Paris « dans les conditions les plus modestes ». Ajoutons, beaucoup plus modestes que celles des ouvriers qualifiés. Mais à Moscou, dons ces années où son père et sa mère occupaient de hautes fonctions, il ne vivait guère mieux que ces derniers temps à Paris, plutôt moins bien. Etait-ce une règle parmi la jeunesse bureaucratique ? Non, alors déjà, c’était une exception.

    Dans ce garçon, et plus tard dans l’adolescent, et dans le jeune homme, le sentiment du devoir et du sacrifice s’est éveillé de bonne heure.

    En 1923, Léon s’est brusquement et entièrement plongé dans le travail de l’opposition. II serait injuste de voir là seulement l’influence de ses parents. II avait quitté le bel appartement du Kremlin pour le logement en commun, froid, sale et sans pain, non seulement sans intervention de notre part, mais contre notre volonté.

    Son orientation politique a été déterminée par ce même instinct qui l’incitait à préférer les tramways surchargés de monde aux limousines du Kremlin. La plate-forme de l’Opposition a seulement donné une expression politique aux traits organiques de son caractère. Léon rompait inflexiblement avec les étudiants amis, que leurs pères bureaucrates arrachaient à coups de griffes du « trotskysme », et retrouvait le chemin de ses amis boulangers.

    Ainsi, à 17 ans, a commencé sa vie pleinement consciente de révolutionnaire. Il a vite assimilé l’art de la conspiration, des réunions illégales, de la presse secrète et de la diffusion des écrits oppositionnels.

    Le Komsomol a rapidement formé les cadres de ses chefs oppositionnels.

    Léon se distinguait par des qualités remarquables de mathématicien. Il venait infatigablement en aide aux étudiants prolétariens, n’ayant pas fait d’études secondaires. Et, dans ce travail, il mettait toute son ardeur, corrigeait, poussait en avant, grondant les paresseux. II considérait son jeune enseignement comme un service consacré à sa classe. Ses propres études à l’Institut technique supérieur se poursuivaient avec succès. Mais elles ne prenaient qu’une partie de sa journée de travail. La plus grande partie de son temps, il la donnait avec ses forces et son âme, à la cause de la révolution.

    En hiver 1927, quand commença la destruction politique de l’Opposition, Léon achevait sa vingt-deuxième année. Il avait déjà un enfant qu’il venait nous montrer avec fierté au Kremlin. Sons une minute d’hésitation, il s’est arraché à sa jeune famille et à son école, pour partager notre sort en Asie Centrale. II agissait non seulement comme un fils mais, avant tout, comme un camarade d’idées ; il fallait avant tout assurer notre liaison avec Moscou.

    Son travail à Alma-Ata, pendant toute une année, fut, en toute sincérité, incomparable. Nous le nommâmes ministre des Affaires étrangères, ministre de la police, ministre des P.T.T. Et, dans toutes ces fonctions, il fut obligé de s’appuyer sur un appareil illégal. Sur les instructions du Centre Oppositionnel de Moscou, le camarade X..., très dévoué et très sûr, avait acquis une voiture et une troïka de chevaux et travaillait en qualité de cocher indépendant entre Alma-Ata et Frounzé (Pichpek) alors station terminale de la ligne de chemin de fer.

    Le travail qui lui était dévolu était de nous apporter, toutes les deux semaines, le courrier secret de Moscou et de rapporter nos lettres et manuscrits à Frounzé où l’attendait le courrier de Moscou. Parfois, des courriers spéciaux nous arrivaient de Moscou. Les rencontrer n’était pas une chose facile à faire.

    Nous étions logés dans une maison de tous côtés entourée d’organisations de la Guépéou et des appartements de ses agents. Les rapports extérieurs reposaient sur Léon. Il quittait le logis par les nuits profondes, pluvieuses ou neigeuses, ou, trompant la vigilance des espions, il s’échappait dans la journée de la bibliothèque, retrouvant les agents de liaison à l’établissement des bains publics, ou dans les fourrés profonds, aux environs de la ville, ou encore au marché oriental où les Kirghizes grouillaient en foule, avec les chevaux, les ânes et les marchandises.

    Chaque fois, il revenait frémissant et heureux, avec une flamme guerrière dans les yeux et avec des acquisitions précieuses cachées sous le linge. Ainsi, pendant une année, il fut imprenable à l’adversaire.

    Et mieux que cela, il entretenait avec ces ennemis, « camarades » d’hier, les rapports les plus « corrects », presque « amicaux », montrant un self-contrôle et un tact constant et nous protégeant soigneusement de tout conflit avec l’extérieur.

    La vie idéologique de l’opposition était alors à son apogée. C’était l’année du 6º Congrès du Komintern. Dans les colis de Moscou arrivaient des dizaines de lettres, articles, thèses de célébrités et d’inconnus.

    Dans les premiers mois, jusqu’au changement brutal de la politique de la guépéou, de nombreuses lettres arrivaient aussi par la poste officielle des différents lieux de déportation.

    Dans ce matériel varié, il fallait opérer une soigneuse discrimination. Et là, je ne me convainquais qu’avec étonnement comment, d’une manière pour moi imperceptible, cet enfant avait eu le temps de mûrir, comme il savait bien choisir parmi les hommes, il connaissait une quantité beaucoup supérieure d’oppositionnels que moi. Combien sûr était son instinct révolutionnaire, lui permettant de distinguer sans hésitation le vrai du faux, le réel du superficiel. Les yeux de sa mère, qui connaissait davantage son fils, s’illuminaient de fierté à nos entretiens.

    D’avril à octobre, il nous arriva près de 1000 lettres politiques et documents et près de 700 télégrammes. Nous avons expédié, pour la même période, 800 lettres politiques, et, dans cette quantité, une série de travaux considérables comme la critique du programme du Komintern, etc. Sans mon fils, je n’aurais pu accomplir la moitié du travail.

    Une aussi étroite collaboration ne signifiait pas, toutefois, que des frictions ne s’élevaient pas entre nous, et parfois des différents aigus.

    Mes rapports avec Léon, pas plus à ce moment-là que plus tard, dans l’émigration, ne se distinguaient particulièrement – loin de là – par un caractère égal ni dépourvu d’aspérités.

    Je ne m’élevais pas seulement contre ses appréciations catégoriques à l’égard de certains « vieux » de l’opposition par des rectifications et des semonces énergiques, mais encore, je laissais apparaître, dans mes rapports avec lui, l’exigence et le formalisme qui me sont inhérents dans les questions pratiques.

    Ces traits peut-être utiles et même indispensables pour un travail de grande envergure, mais assez insupportables dans les relations privées, ont rendu la tâche difficile aux êtres qui me furent le plus proche. Et comme le plus proche d’entre tous les jeunes était mon fils, il a eu ordinairement plus à supporter que tous les autres. A un oeil superficiel, il pouvait même sembler que nos rapports étaient empreints de sévérité ou d’indifférence. Mais sous cette apparence existait un profond attachement réciproque, fondé sur quelque chose d’incomparablement plus grand que la communauté du sang : la communauté de vues et des jugements, les sympathies et les haines, les joies et les souffrances vécues ensemble, et les mêmes et grandes espérances. Et cet attachement mutuel s’illumina de temps à autre de flammes tellement vives, qu’elles récompensaient nos trois destins de la médiocre usure du quotidien.

    Ainsi nous vécûmes à 4000 Kms de Moscou, à 250 Kms de la voie ferrée, une année difficile et inoubliable, qui est restée toute entière sous le signe de Léon, ou plus exactement de « Lévik » ou de « Levoussetki », comme nous l’appelions.

    En janvier 1929, le bureau politique décréta mon bannissement « au-delà des limites de l’#URSS » et, comme il s’est avéré, en Turquie.

    Aux membres de ma famille fut laissé le droit de m’accompagner. De nouveau sans hésitation, Léon décida de nous suivre en exil, se séparant à jamais de sa femme et de son fils qu’il aimait beaucoup.

    Dans notre vie s’ouvrit un nouveau chapitre, avec une page presque vierge : relations, amitiés, liaisons, il fallut nouer tout cela à nouveau. Et de nouveau notre fils devint pour nous tous l’intermédiaire dans les rapports avec le monde extérieur, le gardien, le collaborateur, le secrétaire, comme à #Alma-Ata, mais sur un plan de beaucoup plus vaste. Les langues étrangères qu’il possédait, étant enfant, mieux que le russe, se trouvèrent presque oubliées dans la fièvre des années révolutionnaires.

    II fallut les étudier à nouveau. On commença un travail littéraire approprié. Les archives et la bibliothèque étaient entièrement dans les mains de Léon. Il connaissait bien les oeuvres de Marx, d’Engels et de #Lénine, il connaissait à merveille mes livres et manuscrits, l’histoire du parti et de la révolution, l’histoire des falsifications thermidoriennes. Dans le chaos même de la bibliothèque publique d’Alma-Ata, il avait étudié les collections de la Pravda des années soviétiques et avait tiré d’elles, avec un esprit d’investigation sans faille, les citations et les extraits indispensables. Sans cette documentation précieuse et sans les recherches ultérieures faites par Léon dans les archives et les bibliothèques, d’abord en #Turquie, ensuite à Berlin, finalement à Paris, pas un des travaux que j’ai écrits au cours de ces dix dernières années n’eut été possible, et en partie L’Histoire de la Révolution Russe. Sa collaboration, incalculable par sa quantité, n’avait pourtant pas qu’un caractère « technique ». Le choix personnel des faits, des citations, des caractéristiques, prédéterminait ma méthode de développement, ainsi que les conclusions. Dans #la_Révolution_Trahie, il y a pas mal de pages écrites par moi sur les données de quelques lignes extraites des lettres de mon fils et des illustrations tirées par lui des journaux soviétiques qui m’étaient inaccessibles. Encore plus de matériaux m’ont été fournis par lui pour la biographie de Lénine. Une telle collaboration était seulement possible parce que notre solidarité idéologique était entrée dans le sang et dons les nerfs. Presque tous mes livres à partir de l’année 1928 devraient en toute justice porter le nom de mon fils à côté du mien.

    A Moscou, il restait à Léon une année et demie jusqu’à l’achèvement de sa formation d’ingénieur. Nous insistions avec sa mère pour qu’il revint à l’étranger aux études abandonnées. Une nouvelle équipe de jeunes collaborateurs de tous les pays avait eu entre temps le loisir de se former à Prinkipo, en étroite collaboration avec mon fils. Léon ne consentit au départ que sous la pression du fait que, en Allemagne, il pouvait rendre d’inappréciables services à l’#Opposition_de_gauche internationale

    Ayant repris à Berlin ses occupations estudiantines (il fallut repartir au commencement), Léon en même temps s’était consacré tout entier au travail révolutionnaire. Bientôt il entra au Secrétariat International en qualité de représentant de la section russe. Ses lettres d’alors à sa mère démontrent avec quelle rapidité il s’était assimilé à l’atmosphère politique de l’Allemagne et de l’Europe Occidentale, comme il savait bien distinguer parmi les hommes et discerner parmi leurs divergences et les nombreux conflits de cette période infantile de notre mouvement. Son instinct révolutionnaire, enrichi déjà d’une sérieuse expérience, l’aidait à trouver la voie juste dans presque tous les cas, d’une manière indépendante. Comme nous nous réjouissions de trouver dans ses lettres fraîchement décachetées, les mêmes raisonnements et conclusions que je recommandais la veille à son attention. Et combien, passionnément et sobrement, se réjouissait-il de telles rencontres dans nos idées. Le recueil des lettres de Léon constituera indubitablement une des sources les plus précieuses pour l’étude de la préhistoire intérieure de la Quatrième Internationale.

    Mais les affaires russes demeuraient au centre de ses préoccupations. Encore à Prinkipo, il devint l’éditeur effectif du Bulletin de l’Opposition russe dès son apparition (mi-1929 et avait complètement pris en charge ce travail dans ses mains depuis son départ à Berlin ( début 1931 ), d’où le Bulletin fut transféré à sa suite à Paris. La dernière lettre de Léon que nous avons reçue, écrite le 4 Février 1938, douze jours avant sa mort, commence par ces mots :

    « Je vous envoie les épreuves du Bulletin, car le prochain bateau ne partira pas de sitôt, et le Bulletin ne sera prêt que demain matin. »
    La sortie de chaque numéro fut un petit événement dans sa vie – petit événement qui coûtait de grands efforts –. La composition du Bulletin, la finition des matériaux bruts, la rédaction des articles, une correction minutieuse, l’expédition, la correspondance avec les amis et les correspondants et ce qui ne vient pas à la dernière place, ce qui n’était pas le moins important la recherche des moyens financiers. En revanche, comme il s’enorgueillissait de chaque numéro « réussi ». Dans les premières années de l’émigration, il entretenait une correspondance considérable avec les oppositionnels en U.R.S.S. Mais en 1932, la Guépéou rompit presque tous nos liens.

    II fallut chercher des informations fraîches par des voies détournées.

    Léon était toujours sur le « qui-vive », cherchant avidement des tuyaux de Russie, s’emparant des touristes revenus d’U.R.S.S., des étudiants soviétiques en mission et des fonctionnaires sympathisants des Représentations à l’étranger. Il parcourait Berlin pendant des heures entières et ensuite Paris, pour semer les agents de la Guépéou à sa poursuite et ne pas compromettre ses informateurs. Pendant toutes ces années, il n’y eut pas un cas où quelqu’un eût à souffrir de son manque de vigilance, de son inattention ou de son manque de discernement.

    Sur les rapports de la #Guépéou, il figurait sous le sobriquet de « fiston », ainsi que nous en informait l’infortuné Reiss ; on a dit plus d’une fois à la Lublianka :

    "Le « Fiston » travaille habilement, le « Vieux » l’aurait dure sans lui."
    C’était la vérité. La tâche n’eût pas été facile sans lui ! Justement pour cette raison, les agents de la Guépéou, pénétrant aussi dans les organisations de l’Opposition, entouraient Léon d’un filet épais d’observations, d’intrigues, de pièges. Dans les procès de Moscou, son nom figurait invariablement à côté du mien. Moscou cherchait le moyen d’en finir à tout prix avec lui.

    Après l’arrivée de Hitler au pouvoir, le Bulletin de l’Opposition fut immédiatement interdit. Léon passa en Allemagne encore quelques semaines, menant un travail illégal et se cachant de la Gestapo dans les appartements étrangers. Nous sonnâmes l’alarme avec sa mère, insistant sur un départ immédiat de l’Allemagne. Au printemps 1933, Léon se décida enfin à abandonner un pays qu’il avait eu le temps de connaître et d’aimer et se logea à Paris où le suivit le Bulletin. Ici, Léon recommença ses études à nouveau : il fallut passer un examen dans une école française d’enseignement secondaire, ensuite, pour la troisième fois, recommencer en Sorbonne, depuis le début, ses études de Physique et de Mathématiques à la Faculté des Sciences. Il vivait à Paris dans des conditions difficiles, dans le besoin, s’occupant par à-coups de ses études universitaires, mais, grâce à des dispositions remarquables, il put mener ses études à bonne fin, c’est-à-dire jusqu’au diplôme.

    Ses principaux efforts, à Paris, étaient consacrés, encore plus qu’à Berlin à la #révolution et à une collaboration littéraire avec moi. Dans les dernières années, Léon commença à écrire lui-même plus systématiquement pour la presse de la Quatrième Internationale. A des signes divers, notamment à la rédaction de ses mémoires, pour mon autobiographie, j’ai commencé à soupçonner en lui, encore à Prinkipo, des dispositions littéraires. Mais il était surchargé par toutes sortes d’autres travaux, et, comme les idées et les thèmes nous étaient communs, il me consacrait toujours son activité d’écrivain.

    En Turquie, il écrivit, à ce qu’il m’en souvient, seulement un article de dimensions plus importantes : « Staline et l’Armée Rouge ou comment on écrit l’histoire », sous la signature de Markine, matelot révolutionnaire, auquel l’unissait, dans ses années d’enfance, une amitié colorée d’une véritable adoration. Ce travail entra dans mon livre « Les crimes de Staline ». Ultérieurement, ses articles ont paru toujours plus fréquemment, dans les pages du Bulletin et autres publications de la Quatrième Internationale, chaque fois sous la pression des nécessités. Léon écrivit seulement quand il avait quelque chose à dire et qu’il savait que nul autre ne pourrait l’exprimer mieux. Dans la période norvégienne de notre vie, je recevais de divers côtés des lettres me demandant d’analyser le mouvement stakhanoviste, qui atteignit, dans une certaine mesure, notre mouvement à l’improviste. Quand il apparut que le prolongement de ma maladie ne pourrait me permettre de faire face à ce problème, Léon me fit parvenir le projet de son article sur le stakhanovisme avec une lettre d’introduction très modeste. Le travail me parut, par son sérieux et par sa pénétration, embrasser la question sous tous ses aspects, plein de concision et de relief dans l’argumentation.

    Je me souviens quelle joie causa mon approbation chaleureuse à Léon. L’article fut imprimé en plusieurs langues et établit immédiatement un point de vue juste sur l’édification socialiste sous le fouet de la bureaucratie. Des dizaines d’articles ultérieurs n’ont rien ajouté de concret à cette analyse.

    Le principal ouvrage littéraire de Léon fut toutefois son livre « Le Procès de Moscou », consacré au procès des seize (Zinoviev, Kamenev et autres) et publié en français et en allemand. Nous nous trouvions alors, avec ma femme, dans la prison norvégienne, pieds et mains liés, sous les coups de la plus monstrueuse des calomnies. A certains degrés de la paralysie, les êtres voient, entendent et comprennent tout, mais sont incapables de remuer le petit doigt pour écarter un danger mortel.

    Le gouvernement « socialiste » norvégien nous contraignit à cette paralysie politique. Dans ces conditions, le livre de Léon fut pour nous un présent inappréciable, première et cinglante réplique aux falsifications du Kremlin. Je me souviens que les premières pages m’en parurent plutôt pâles ; ceci parce qu’elles répétaient une appréciation politique de l’ensemble de la situation en U.R.S.S. déjà faite précédemment.

    Mais à partir du moment où l’auteur a abordé l’analyse personnelle du procès lui-même, je me suis senti tout à fait entraîné. Chaque nouveau chapitre me paraissait meilleur que le précédent. « Bravo, Levoussetka, » nous disions nous avec ma femme. « Nous avons un défenseur ! » Comme ses yeux devaient briller joyeusement en lisant nos louanges chaleureuses !

    Dans certains journaux, et en partie dans l’organe central de la social-démocratie danoise, on émettait la conviction que, malgré les conditions rigoureuses de l’internement, j’avais visiblement trouvé le moyen de prendre part à l’ouvrage paru sous le nom de Sédov. « On sent la main de Trotsky ». Tout cela, inventions ! Dans le livre, il n’y a pas une ligne de moi.

    Beaucoup de camarades qui étaient enclins à considérer Sédov seulement comme le fils de Trotsky – comme en Karl Liebknecht, on n’a vu pendant longtemps que le fils de Wilhelm Liebknecht – ont eu la possibilité de se convaincre, ne fut-ce QUE PAR ce livre, qu’il représentait une personnalité indépendante, mais une personnalité d’envergure.

    Léon écrivait comme il faisait tout le reste, c’est-à-dire consciencieusement : il étudiait, réfléchissait, vérifiait. La gloire littéraire lui était étrangère. Les déclamations de propagande ne le séduisaient guère. En même temps, chaque ligne écrite par lui est illuminée par une flamme vivante dont la source était son rare tempérament révolutionnaire.

    Les événements de sa vie privée et familiale de notre époque, ont formé son caractère et l’ont trempé. En 1905, sa mère attendait sa naissance dans une prison de Pétersbourg.

    Le vent de libéralisme l’en a fait sortir en automne. l’enfant est venu au monde en février de l’année suivante. A ce moment-là, j’étais déjà en prison. Voir mon fils pour la première fois ne me fut possible que treize mois après, lors de l’évasion de Sibérie. Ses toutes premières impressions furent imprégnées du souffle de la première révolution russe, dont la défaite nous jeta en Autriche. La guerre frappa la conscience de ce garçon de huit ans, en nous rejetant en Suisse. Mon expulsion fut la seconde de ses grandes leçons.

    Sur le paquebot, il tenait des conversations révolutionnaires mimées avec le chauffeur catalan. La révolution signifiait pour lui tous les biens et, avant tout, le retour en Russie. Sur la route du retour d’Amérique, à Halifax, Lévik, âgé de douze ans, avait frappé du poing un officier britannique. II savait qui frapper : non les matelots qui m’emportaient du navire, mais l’officier qui commandait. Au Canada, au moment de mon internement au camp de concentration Léon apprit à dissimuler et à jeter furtivement à la boite les lettres non contrôlées par la police. A Pétrograd, il fut brusquement plongé dans une atmosphère de poursuite anti-bolchévique.

    A l’école bourgeoise où il se trouva d’abord, les fils de libéraux et des S.R. le battaient parce que fils de Trotsky.

    Il vint un jour au Syndicat des ouvriers du bois où travaillait sa mère, avec la main ensanglantée ; c’était le résultat d’une explication politique avec les fils des kérenskystes. Il se joignait dans la rue à toutes les manifestations et se cachait dans les portes cochères des forces armées du Front Populaire de l’époque (coalition des cadets, des S.R. et des menchéviks). Après les journées de juillet, amaigri et pâle il me rendait visite dans la prison de Kérenski et de Tséretelli. Dans la famille d’un colonel ami, au cours d’un déjeuner, Léon et Serge se jetèrent armés de couteaux sur un officier qui avait déclaré que les bolchéviks étaient des agents du Kaiser. Ils répondirent d’une manière à peu près analogue à l’ingénieur Sérébrowsky, plus tard membre du C.C. stalinien qui essaya de les persuader que Lénine était un espion allemand.

    Lévik apprit tôt à faire grincer ses jeunes dents à la lecture de la calomnie des journaux. Il passa les journées d’Octobre avec le matelot Markine qui, à ses heures de loisir, lui enseignait l’art du tir, dans la cave.

    Ainsi s’est formé le futur militant. La révolution n’était pas pour lui une abstraction, oh, non ! Elle le pénétrait par les pores de sa peau. C’est pourquoi il agissait sérieusement avec le devoir révolutionnaire commençant par les volontaires des samedis communistes et finissant par les traînards. C’est pourquoi plus tard, il est entré si ardemment dans la lutte contre la bureaucratie. En automne 1927, Léon accomplissait un voyage oppositionnel à travers l’Oural, en compagnie de Mratchkowsky et de Deloborodov. Au retour tous deux parlaient avec un enthousiasme sincère de la conduite de Léon, au cours d’une lutte aiguë et sans espoir, de ses interventions sans compromis aux réunions de la jeunesse, de son courage physique devant les bandes d’apaches suscitées par la bureaucratie, de sa virilité morale, lui permettant de subir la défaite en portant haut sa jeune tête. Quand il revint de l’Oural, devenu homme en six semaines, j’étais déjà exclu. II fallait s’apprêter pour la déportation.

    Il n’y avait en lui aucun manque de discernement, ni aucune forfanterie, loin de là. Mais il savait que le danger était l’essence de la révolution comme de la guerre. Il savait, quand il le fallait, et il le fallait souvent, aller au devant du danger. Sa vie, en France, où la Guépéou a des amis à tous les étages de l’édifice étatique, était une chaîne ininterrompue de dangers. Des assassins professionnels étaient sans relâche à ses trousses. Ils vivaient à côté de son appartement. Ils volaient ses lettres, ses archives et écoutaient ses conversations téléphoniques. Quand après sa maladie, il passa deux semaines sur les bords de la Méditerranée, son seul repos au cours de longues années, les agents du Guépéou prirent pension au même hôtel. Quand il se prépara à partir pour Mulhouse afin de rencontrer l’avocat suisse, à propos de l’affaire des calomnies staliniennes dans la presse, toute une bande de la Guépéou l’attendait à la gare de Mulhouse, celle-là même qui, plus tard assassina Ignace REISS. Léon échappa à une perte certaine, seulement grâce à ce que, tombé malade la veille, il ne pouvait quitter Paris avec une température de 40º. Tous ces faits sont établis par les autorités judiciaires de France et de Suisse. Et combien de secrets restent-ils non encore dévoilés ? Ses amis les plus proches nous écrivaient il y a trois mois, qu’à Paris, il courait un trop grand danger, et insistaient pour son départ pour le Mexique. Léon répondait que le danger était certain à Paris, mais que c’était un poste de combat trop important et que l’abandonner serait criminel. II ne restait qu’à s’incliner devant cette raison.

    Quand, à l’automne de l’année dernière, commença une série de rupture entre les agents soviétiques à l’étranger, le Kremlin et la Guépéou, Léon se trouva au centre de ces événements. Certains amis protestaient contre ses relations avec ces nouveaux alliés non encore « éprouvés » : une provocation était possible. Léon répliquait : le risque est indéniable, mais impossible de développer ce mouvement important en restant à l’écart. Il fallait prendre Léon, cette fois encore, tel que l’avaient fait la nature et les circonstances politiques. Comme un vrai révolutionnaire, il appréciait la vie seulement dans la mesure où elle servait la lutte libératrice du prolétariat.

    Le 16 février, les journaux mexicains du soir imprimèrent un court télégramme annonçant la mort de Léon Sédov à la suite d’une intervention chirurgicale. Pris par un travail urgent, je n’avais pas vu ces journaux. Diégo Rivera contrôla par radio de sa propre initiative et vint m’apporter la terrible nouvelle. Au bout d’une heure, j’ai appris la mort de notre fils à Natalia – dans ce même mois de février où, 32 ans plus tôt, elle m’avait appris en prison sa naissance. Ainsi s’acheva ce 16 février, la journée la plus noire de notre vie privée.

    Nous nous attendions à beaucoup, presque à tout, mais pas à cela. C’est que très peu de temps avant, Léon nous avait fait part de son intention d’entrer comme ouvrier dans une usine. En même temps, il exprimait l’espoir d’écrire, pour un centre d’études, l’histoire de l’opposition russe. II était rempli de projet. Seulement deux jours avant que la nouvelle de sa mort ne nous parvint, nous reçûmes de lui une lettre énergique et pleine de vie, datée du 4 février. Elle est devant moi. « Nous nous préparons au procès en Suisse ; l’affaire concerne la mise en jugement des participants à l’assassinat d’Ignace Reiss, écrivait-il l’atmosphère y est très favorable en ce qui concerne l’opinion publique et aussi l’attitude des autorités. » Il énumérait une série d’autres faits et symptômes favorables. « En somme, nous marquons des points. » La lettre respirait la confiance dans l’avenir. D’où provenait donc ce mal et cette mort fulgurante au bout de 12 jours ?

    Première et essentielle supposition : le poison. Trouver accès auprès de Léon, de ses vêtements, de sa nourriture n’offrait guère de difficultés aux agents de Staline. Est-ce qu’une enquête judiciaire, même libérée des raisons diplomatiques peut, à cet égard, parvenir à la pleine lumière ? En relation avec la guerre, la chimie et l’art de l’empoisonnement ont atteint, ces temps derniers, un développement tout particulier. Les secrets de cet art sont à vrai dire inaccessibles aux simples mortels. Mais aux empoisonneurs de la Guépéou tout est accessible. Il est tout à fait possible d’admettre qu’un tel poison, ne laissant pas de traces après le décès, même à la plus minutieuse des analyses. Et où sont les garanties de la minutie ?

    Ou bien l’ont-ils tué sans le secours de la chimie ? Il a fallu trop supporter à ce jeune être, très sensible et très tendre, dans les profondeurs de sa nature. Une campagne de plusieurs années déjà contre son père et les meilleurs de ses camarades aînés, que Léon s’est habitué dès l’enfance à respecter et à aimer, avait profondément secoué son organisme moral. Une longue suite de capitulations des participants de l’opposition ne lui a pas porté un coup moins rude. Ensuite suivit le suicide à Berlin de Zina, ma fille aînée, que Staline avait traîtreusement, par pure vengeance, arrachée de ses enfants, de sa famille, de son milieu. Léon se trouva sur les bras le cadavre de sa soeur aînée et un enfant de 6 ans. Il résolut d’essayer d’obtenir une communication téléphonique avec son frère cadet, Serge, à Moscou. Est-ce que la Guépéou avait perdu la tête devant le suicide de Zina, ou espérait-elle surprendre quelque secret, le fait est que la communication fut établie, contre toute attente, et Léon réussit à communiquer de vive voix la nouvelle tragique à Moscou. Telle fut l’ultime conversation des deux frères, condamnés déjà, sur le corps encore chaud de leur soeur. Les communications de Léon à Prinkipo sur ce qu’il venait de vivre furent courtes, avares, mesurées. Il nous épargnait trop. Mais sous chaque ligne se sentait l’insupportable tension morale.

    Les difficultés matérielles et les privations, Léon les supportait facilement, comme un vrai prolétaire, en plaisantant mais elles aussi, naturellement, laissèrent leur trace. Infiniment plus destructives furent les épreuves morales ultérieures. Le procès des seize à Moscou, le caractère monstrueux de l’accusation, les dépositions hallucinantes des accusés, et dans ce monde Smirnov et Mratchkowsky, que Léon connaissait bien et aimait, l’internement inattendu de son père et de sa mère en Norvège, quatre mois sans nouvelles, le vol des archives, notre déportation secrète avec ma femme au Mexique, le deuxième procès de Moscou, avec des accusations et des aveux encore plus délirants, la disparition de son frère Serge, sous l’accusation « d’empoisonnement d’ouvriers », les innombrables exécutions d’hommes qui furent autrefois des amis proches ou qui le restèrent jusqu’au bout, les poursuites et lès attentats de la Guépéou en France, l’assassinat de Reiss en Suisse, le mensonge, la bassesse, la trahison et les pièges – non, le « stalinisme » – était pour Léon autre chose qu’un phénomène politique abstrait, mais une série ininterrompue de coups moraux et de défaites psychiques. Fallut-il aux spécialistes moscovites recourir à la chimie afin de parachever leur oeuvre, ou suffisait-il de tout ce qu’ils avaient fomenté auparavant, le résultat demeure le même : ILS L’ONT ASSASSINÉ. Et la nouvelle de sa mort fut marqué comme un grand triomphe au calendrier thermidorien.

    Avant de le tuer, ils firent tout pour calomnier et noircir notre fils aux yeux des contemporains et des générations à venir. Caïn-Djougachvili et ses acolytes essayèrent de transformer Léon en agent du fascisme et en partisan secret d’une restauration capitaliste en URSS, en organisateur de catastrophes de chemin de fer et en assassin d’ouvriers. Grands furent les efforts de ces crapules ! Des tonnes de boue thermidorienne tombent sur sa jeune image sans y laisser une seule tâche. Léon était essentiellement un être humain d’une propreté et d’une honnêteté transparentes. II pouvait raconter sa vie à n’importe quelle assemblée ouvrière, sa vie brève par ses jours comme court est mon récit.

    II n’avait rien à se reprocher, rien à sceller. L’honnêteté morale était le fil conducteur de son caractère. II servait sans fléchir la cause des opprimés et, en cela, il restait fidèle à lui-même. Des mains de la nature et de l’histoire, il est issu homme d’une trempe héroïque. Les grands et terribles événements qui s’approchent de nous auront besoin de tels êtres. Si Léon avait vécu jusqu’à ces événements, il aurait montré sa vraie mesure. Mais il ne les a pas atteints. Notre Léon n’est plus, notre enfant, notre fils et militant héroïque !

    Avec sa mère, qui fut pour lui l’être le plus proche en ce monde, nous vivons ces heures terribles, évoquant son image, trait pour trait, ne pouvant croire qu’il n’est plus, et pleurons car il n’est plus possible de ne pas le croire.

    Comment nous habituer à cette idée qu’est disparu, sur l’étendue terrestre, le lumineux point humain, qui nous fut lié par les fils indestructibles des souvenirs communs, de la compréhension mutuelle et d’un tendre attachement. Personne ne nous connaissait ni ne nous connaît comme lui, avec nos côtés forts et nos côtés faibles. II était une part, la part jeune de nous deux. Pour cent raisons, nos pensées et nos sentiments allaient chaque jour vers lui, à Paris. Avec notre garçon est mort tout ce qui demeurait en nous de jeune.

    Adieu, Léon ! Adieu, cher et incomparable ami ! Nous ne pensions pas, avec ta mère, nous ne nous attendions pas à ce que le sort nous chargeât de cette terrible tâche : écrire ta nécrologie. Nous vivions avec la ferme certitude que longtemps après nous encore, tu serais le continuateur de l’oeuvre commune. Mais nous n’avons pas su te protéger. Adieu Léon ! Nous léguons ta pure mémoire à la jeune génération ouvrière de ce monde. Tu auras droit de cité dans les oeuvres de ceux qui travaillent, souffrent et luttent pour un monde meilleur.

    JEUNESSE RÉVOLUTIONNAIRE DE TOUS LES PAYS, PRENDS NOUS LE SOUVENIR DE NOTRE LÉON, ADOPTE LE, IL LE MÉRITE ET QUE, DÉSORMAIS, IL PARTICIPE INVISIBLE A TES LUTTES, PUISQUE LE SORT LUI A REFUSÉ LE BONHEUR DE PRENDRE PART A LA VICTOIRE FINALE.

    LÉON TROTSKY
    20 février 1938 – COYOACAN (Mexique)

    #Léon_Sédov #Léon_Trotsky #assassinat #Staline #stalinisme #jeunesse_révolutionnaire #révolution _sociale #procès_de_moscou

  • 13 février 1945 : destruction de Dresde : la terreur contre le peuple allemand

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2015/02/11/il-y-70-ans-le-13-fevrier-1945-la-destruction-de-dresde-la-t

    Un terrible coup contre les opposants au nazisme :

    [...] En réalité, la campagne de bombardements systématiques porta un terrible coup aux résistants allemands, qui attendaient depuis des années le moment où ils pourraient agir efficacement contre la dictature. L’État nazi était en train de s’effondrer, le chaos généralisé pouvait offrir la possibilité aux classes laborieuses de s’organiser, d’intervenir, de renverser le pouvoir comme elles l’avaient fait en 1918. Et c’est bien cette éventualité que les Alliés craignaient, et la raison pour laquelle ils écrasèrent la population sous les bombes. Il fallait ne lui laisser aucun espoir : les armées alliées ne viendraient pas libérer le peuple allemand du dictateur, mais le traiteraient tout entier en ennemi qu’on vient de vaincre. Tuer, terroriser, démoraliser, disperser la population était une mise en condition pour lui faire accepter son sort et l’occupation à venir.

    #impérialisme #barbarie #bombardements #Dresde #deuxième_guerre_mondiale #nazisme

    • Autant que je trouve plausible l’hypothèse d’Alice Morgen j’aimerais voir les sources à la base de son affirmation que les alliés de l’Ouest auraient visé la population allemande afin d’empêcher une résistance antinazie de se former. Est qu’il y a des documents qui témoignent de cette stratégie ?

      Pour moi les bombardements de cibles civiles et les centaines de milliers de victimes allemandes pendant des derniers mois de la guerre entrent dans la même catégorie comme les victimes des bombes atomiques utilisées contre la population du Japon. Les généraux US visaient surtout leurs alliés soviétiques qu’ils comptaient dominer dans l’après guerre. Plus le nombre de victimes fut élevé mieux c’était pour impressionner l’allié et futur ennemi oriental.

      Autrement les généraux britanniques et américains furent aussi dépourvus de scrupules comme leurs homologues allemands qui inventèrent la guerre aérienne par bombardement en 14-18.

      L’écrivain étatsunien Kurt Vonnegut a survecu le bombardement de Dresde comme prisonnier der guerre. Il raconte son expérience dans son roman Slaughterhouse-Five. So it goes.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Kurt_Vonnegut#World_War_II

      On May 14, 1944, Vonnegut returned home on leave for Mother’s Day weekend to discover that his mother had committed suicide the previous night by overdosing on sleeping pills. Possible factors that contributed to Edith Vonnegut’s suicide include the family’s loss of wealth and status, Vonnegut’s forthcoming deployment overseas, and her own lack of success as a writer. She was inebriated at the time and under the influence of prescription drugs.

      Three months after his mother’s suicide, Vonnegut was sent to Europe as an intelligence scout with the 106th Infantry Division. In December 1944, he fought in the Battle of the Bulge, the final German offensive of the war. During the battle, the 106th Infantry Division, which had only recently reached the front and was assigned to a “quiet” sector due to its inexperience, was overrun by advancing Geman armored forces. Over 500 members of the division were killed, and over 6,000 were captured.

      On December 22, Vonnegut was captured with about 50 other American soldiers. Vonnegut was taken by boxcar to a prison camp south of Dresden, in the German province of Saxony. During the journey, the Royal Air Force mistakenly attacked the trains carrying Vonnegut and his fellow prisoners of war, killing about 150 of them. Vonnegut was sent to Dresden, the “first fancy city [he had] ever seen”. He lived in a slaughterhouse when he got to the city, and worked in a factory that made malt syrup for pregnant women. Vonnegut recalled the sirens going off whenever another city was bombed. The Germans did not expect Dresden to be bombed, Vonnegut said. “There were very few air-raid shelters in town and no war industries, just cigarette factories, hospitals, clarinet factories.”
      Dresden in 1945. More than 90% of the city’s center was destroyed.

      On February 13, 1945, Dresden became the target of Allied forces. In the hours and days that followed, the Allies engaged in a firebombing of the city. The offensive subsided on February 15, with about 25,000 civilians killed in the bombing. Vonnegut marveled at the level of both the destruction in Dresden and the secrecy that attended it. He had survived by taking refuge in a meat locker three stories underground. “It was cool there, with cadavers hanging all around”, Vonnegut said. “When we came up the city was gone ... They burnt the whole damn town down.” Vonnegut and other American prisoners were put to work immediately after the bombing, excavating bodies from the rubble. He described the activity as a “terribly elaborate Easter-egg hunt”.

      The American POWs were evacuated on foot to the border of Saxony and Czechoslovakia after US General George S. Patton captured Leipzig. With the captives abandoned by their guards, Vonnegut reached a prisoner-of-war repatriation camp in Le Havre, France, before the end of May 1945, with the aid of the Soviets.

    • Oui, au nombre des motivations probables des puissances occidentales : impressionner l’alliée et futur ennemi occidental.

      Même calcul avant de carboniser le Japon : les dirigeants américains prétendaient vouloir hâter sa capitulation, alors que, au moment de lâcher leurs bombes atomiques, celle-ci était déjà inéluctable et proche. Il ne pouvait s’agir que d’autre chose...

      L’expérience et l’analyse de classe nous portent à croire que, outre la démonstration de puissance – en particulier en direction de l’Union soviétique –, il y avait aussi l’objectif de terroriser les populations pour éviter toute vague de révoltes.
      Souvenirs des lendemains de la Première guerre obligent...

      Pas de documents, mais je vais chercher.

    • Oui, Sétif est un bon exemple. Mais il en est bien d’autres qui prouvent que, en 1945, la crainte des crises, des convulsions, des affrontements sociaux et politiques qu’avait pu connaître l’Europe en 1917, 1918 ou 1919 n’était pas une vue de l’esprit.

      C’est vrai qu’en 1944 et 1945, les Alliés voulaient mettre fin à la guerre. Mais ils voulaient aussi maintenir la politique de domination militaire de l’impérialisme dans le monde. Et pour cela, il leur fallait démontrer, et le plus clairement possible, que l’impérialisme serait prêt à tout, y compris l’effroyable, et qu’il en avait les moyens.

      C’est à cela qu’il faut attribuer la précipitation des Alliés (des américains en particulier) à cramer Dresde et à utiliser la bombe atomique avant que le Japon exsangue ne se rende.

      Mais même cela – frapper de terreur tous les peuples qui auraient pu vouloir s’opposer aux grandes puissances – n’a pas empêché la révolte. Dès 1946, nombre de peuples coloniaux entrèrent en révolte contre les puissances colonisatrices et réclamèrent leur indépendance (Indonésie, etc.). Résultat : une vague de fond jusqu’à l’indépendance, en vingt ans, de la quasi-totalité des territoires coloniaux ou semi-coloniaux. Sans parler de la Chine, qui voit le PC chinois s’emparer du pouvoir en 1949.

      Et cette peur de la révolution n’est donc pas absente lors des grandes décisions prises à Yalta. D’autant qu’au même moment, 2 pays en Europe – l’Italie et la Grèce – connaissent une situation bien chaude susceptible de donner quelques sueurs froides aux dirigeants de l’impérialisme …

      Anecdote : Trotsky raconte comment, en 1939, Paris-Soir rapportait le curieux dialogue entre l’ambassadeur français en Allemagne et Hitler. A propos de la signature du pacte germanosoviétique, l’ambassadeur faisait remarquer : « Staline a joué un gigantesque doublejeu. En cas de guerre, le vainqueur réel sera Trotsky. Y avez-vous pensé ? ». « Je le sais », répondit le Führer. Par « Trotsky », aussi bien Hitler que le représentant de la France, désignaient la révolution prolétarienne. De là à dire qu’en 1943, 1944, 1945, ces mêmes considérations pouvaient encore agiter Staline, Churchill et Roosevelt n’est sans doute pas absurde.

      Du reste, en quoi a consisté Yalta si ce n’est de réaliser une Sainte-Alliance des gouvernements contre les peuples ? Et pas seulement contre ceux du Japon ou de l’Allemagne. Une Sainte-Alliance pour maintenir l’ordre dans tous les pays « libérés ». Quitte à faire des concessions à Staline s’ils avaient son engagement de les aider à rester maîtres de la situation en Europe de l’Ouest et dans le reste du monde… et à y pouvoir maintenir leur capacité à imposer à la population la continuation des sacrifices.

      À ce propos, l’attitude des PC européens (notamment du PCF) se précipitant à la rescousse de leur bourgeoisie respective pour reconstruire leurs États — empêchant toute grève en intimidant violemment la classe ouvrière — ne s’explique pas autrement…

    • Lu ce matin :

      Ébranlé après la déroute des premiers mois, le pouvoir de #Staline sortit finalement consolidé de la ­Deuxième Guerre mondiale. Aux côtés de Churchill et Roosevelt, les dirigeants de la Grande-Bretagne et des États-Unis, il participa au nouveau partage du monde et au contrôle des régions libérées et des pays vaincus, prêtant main-forte aux puissances impérialistes pour écraser toute tentative révolutionnaire qui aurait pu survenir au sortir de la guerre, à l’instar de ce qui s’était produit après 1918. Tout autant que les dirigeants impérialistes, Staline craignait une telle issue qui, en renouant avec les idées de la révolution d’Octobre, aurait été fatale à son pouvoir et à celui de la #bureaucratie.

      La victoire de #Stalingrad apporta à l’URSS un prestige dont, pour quelques années, les partis communistes staliniens profitèrent. Mais la classe ouvrière, en particulier dans les pays d’Europe de l’Est « libérés », ne tarda pas à s’apercevoir que les nouveaux gouvernements mis en place étaient, tout comme à l’Ouest, profondément antiouvriers.

      #impérialisme

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/fevrier-1943-la-victoire-de-lurss-stalingrad_504971.html

  • Les Cahiers de Verkhnéouralsk - Écrits de militants trotskystes soviétiques 1930-1933 (Lutte de Classe n°222 - 13 février 2022)

    Des textes émanant de trotskystes soviétiques du début des années 1930 parus aux éditions Les Bons Caractères.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/02/20/les-cahiers-de-verkhneouralsk-ecrits-de-militants-trotskyste

    https://www.lesbonscaracteres.com/livre/les-cahiers-de-verkhneouralsk

    C’est du fond d’une des plus sinistres prisons russes des années 1930, située au sud de l’Oural, que le hasard de travaux dans une cellule a permis de découvrir une profusion de journaux et écrits clandestins de membres de l’Opposition de gauche que Staline y avait fait enfermer.

    Nous publions huit de ces textes, la plupart traduits pour la première fois. De leurs auteurs, on ne connaissait parfois que le nom, et encore, tant la dictature stalinienne a voulu effacer jusqu’à la mémoire des militants qui restèrent fidèles aux idéaux d’Octobre 1917. Ils combattaient avec Trotsky la #dégénérescence du premier État issu d’une révolution ouvrière victorieuse. Ce que la dictature stalinienne ne pouvait tolérer. Car l’activité et l’existence même de ces milliers de #bolcheviks-léninistes représentaient une dénonciation vivante du stalinisme, de ce régime défenseur d’une #bureaucratie parasitaire qui écrasait la classe_ouvrière, qui trahissait les intérêts de la révolution socialiste #mondiale et qui donnait une image dévoyée et sanglante du communisme. Face à cette monstrueuse régression, il n’y eut alors que ces militants pour défendre les traditions de luttes et les idéaux du mouvement ouvrier. Jusqu’à ce que #Staline, qui n’avait pu en venir à bout, les fasse exécuter en masse dans ses camps en 1937.

    #stalinisme #Opposition_de_gauche #trotskisme #militants_trotskistes #révolution_russe

    • Face à ce que #Victor_Serge appela «  minuit dans le siècle  », ils tinrent bon. On voit dans leurs écrits leur lucidité quant à l’ampleur du reflux de la #révolution, et leur conviction que, quel que fût leur sort – et ils n’avaient pas d’illusions sur ce que le #stalinisme leur réservait –, il importait avant tout de préserver un héritage, de maintenir un drapeau  : ceux du #communisme_révolutionnaire et de l’#internationalisme, pour qu’ils puissent servir de guide aux générations futures de combattants de la cause ouvrière. Car même face à cette avalanche de trahisons, de défections et de défaites provoquées par le stalinisme et la #social-démocratie, ils avaient la certitude que tôt ou tard sonnerait l’heure de la «  lutte finale  ».

      Leur conviction inébranlable que la #classe_ouvrière a la capacité de transformer la société et que l’avenir appartient au #communisme, leur dévouement à la cause de la #révolution_mondiale, se lisent à chaque ligne des Cahiers. À huit décennies de distance, ce qu’ils nous lèguent là s’adresse tout particulièrement aux jeunes générations militantes, pourvu qu’elles prennent conscience que le système capitalisme, avec ses crises, ses guerres et ses horreurs, ne mérite qu’une chose  : être définitivement relégué au rayon de ce qui aura précédé l’avènement d’une humanité libérée de toute oppression et enfin digne d’elle-même.

    • Un autre livre sur Verkheouralsk :

      Verkhne-Ouralsk, l’isolateur politique 1925-1938, combats, débats et extermination d’une génération , d’AVSHALOM BELLAÏCHE

      A propos des #trotskystes de Verkhne-Ouralsk, ce papier de Jean-Jacques Marie
      https://cahiersdumouvementouvrier.org/a-propos-des-trotskystes-de-verkhne-ouralsk

      En janvier 2018 des ouvriers du bâtiment travaillant dans une vieille prison de la petite ville de #Verkhneouralsk, près de la ville de Tcheliabinsk, ont découvert sous le parquet d’une cellule des publications artisanales rédigées par des trotskystes déportés en 1929-1930. Ces déportés se désignent du nom de bolcheviks-léninistes pour souligner leur continuité avec l’héritage d’octobre 1917 dont #Lénine a été le véritable inspirateur. La #bureaucratie stalinienne ne pourra évidemment reproduire cette désignation et lui substitue le nom de « #trotskystes », qui vise à suggérer une filiation extérieure , puis étrangère à Lénine, et, au fil des années, en fait le synonyme de #menchéviks, contre-révolutionnaires, agents des services secrets divers et variés, puis fascistes et hitlériens mal déguisés. Mais le qualificatif de « trotskyste », malgré ses origines pour le moins malveillantes, est entré dans les moeurs.

      A quelques mois de distance sont parus deux ouvrages portant sur ces documents qui avaient échappé à la surveillance de la police politique de Staline, l’un écrit par Avshalom Bellaïche sous le titre Verkhne-Ouralsk l’isolateur politique 1925-1938, combats, débats et extermination d’une génération. L’autre intitulé Les cahiers de Verkhneouralsk, traduit, présenté et annoté par Pierre Laffitte, Pierre Matttei et Lena Razina, publié par Les bons caractères.

      Ce petit article porte sur le livre de Bellaïche un second sur celui des bons caractères suivra.

      #Avshalom_Bellaïche précise d’emblée que les textes dénichés par les ouvriers du bâtiment sont « des écrits politiques, des analyses théoriques et des textes polémiques »,qu’il qualifie à bon droit de « sources exceptionnelles, originales et précieuses » sur les trotskystes en URSS, sur leurs réflexions et leurs débats politiques, parfois très vifs mais qui témoignent toujours d’une indépendance de pensée remarquable au moment même où en URSS les slogans les plus primitifs et les mensonges les plus grossiers commencent à remplacer toute forme de pensée politique. Avshalom Bellaïche retrace minutieusement l’histoire de l’isolateur de #Verkhne-Ouralsk, connue jusqu’alors surtout par le récit qu’en donne dans son Au pays du mensonge déconcertant l’opposant yougoslave Anton Ciliga qui y fut déporté.

      Bellaïche souligne que son travail vise à « décrire au maximum les conditions de vie des prisonniers (…) et à montrer comment les prisonniers par leur organisation et leur cohésion politique parviennent alors que l’Union soviétique s’enfonce dans le régime totalitaire (…) à maintenir un rapport de force favorable qui leur permet de défendre leurs libertés politiques. » Il évoque à la fois leurs longues discussions et leurs actions comme la grève de la faim d’avril 1931 qui contraint la direction de l’isolateur à faire quelques concessions aux détenus consignées dans un texte que Bellaïche reproduit .

      La cohésion morale des détenus trotskystes n’empêche pas l’apparition rapide de divisions politiques, parfois vives, face à ce que l’on a appelé « le tournant à gauche » de Staline et de l’appareil du PC avec le lancement en 1929 du plan quinquennal et le déclenchement de la collectivisation agricole avec des méthodes d’une extrême brutalité, qui vont dresser contre elle une grande partie de la paysannerie soviétique, méthodes dont les militants internés n’avaient au début qu’une connaissance réduite.

      Une minorité approuve cette collectivisation, l’un de ses membres s’affirmant même partisan d’une « collectivisation à outrance », que la majorité des B-L critiquent vu l’absence de base matérielle technique et de véritable campagne politique préparatoire.

      Ce qu’on connaissait des débats vifs qui agitent la colonie des bolcheviks-léninistes, la plus importante et de loin des groupements politiques déportés à Verkhne-Ouralsk, se limitait jusqu’alors essentiellement à une correspondance avec Trotsky publiée dans le numéro 7/8 (1981) des Cahiers Leon Trotsky dont les derniers textes datent de l’automne 1930 et ce qu’en dit Ciliga dans ses souvenirs. Sur ce dernier Avshalom Bellaïche affirme : « Anton Ciliga escamote complètement l’état réel des discussions qui ont traversé les bolchevils-léninistes. » Et il ajoute, à bon droit, « Grâce à la découverte des manuscrits qui datent de 1932 nous connaissons enfin les enjeux et les débats qui ont réellement opposé les différentes tendances au sein du collectif bolchevik-léniniste ». Certes son étude minutieuse et précise des documents disponibles corrige certaines affirmations de Ciliga ou comble certains de ses silences. Mais Ciliga est partie prenante de ces débats dans lesquels il est très engagé et dont il n’est pas surprenant qu’il en donne une vision partiale et orientée, d’autant qu’à leur terme il rompra avec le bolchevisme… et – après la publication de ses souvenirs – évoluera très à droite.

      Les longues pages qu’Avshalom Bellaïche consacre aux débats internes des bolcheviks–léninistes aux divergences puis aux divisions – parfois provisoires – que ces débats font apparaitre sont sans doute les plus riches et les plus passionnantes de son travail. Elles témoignent de la volonté acharnée de ces militants isolés de réfléchir avec leur tête. Certes ils accordent une grande attention aux lettres et textes de Trotsky qu’ils peuvent recevoir – de façon très épisodique après l’automne 1930 – mais ils ne se contentent nullement de les répéter ou de les paraphraser et peuvent les critiquer. Au début ces débats portent sur l’appréciation du prétendu « tournant à gauche » que représenterait la collectivisation forcée et donc sur l’attitude à adopter à son égard. Elles se concluront par un débat sur la nature de l’URSS.

      Les résumer aboutirait à les caricaturer. Ainsi évoquer un « collectif majoritaire », qui publie son bulletin, puis un « collectif minoritaire » qui publie aussi le sien, bientôt flanqués d’une aile gauche critique qui compose son Bolchevik militant, avant l’apparition dans le collectif majoritaire d’une aile droite désignée par les initiales de ses trois représentants (MBM) en résumant en trois lignes la position de chaque courant rappellerait assez stupidement la vieille plaisanterie sur les trotskystes qui scissionnent dès qu’ils atteignent ou dépassent le nombre de trois.

      Or pour quiconque a une autre vision de l’histoire complexe de l’Union soviétique que la vision linéaire des historiens bourgeois qui dessinent une ligne droite imaginaire du prétendu coup de force( ou d’état) d’octobre 1917 au totalitarisme stalinien, les problèmes posés par la première révolution ouvrière victorieuse au sein d’une défaite de la révolution mondiale, surtout européenne, étaient d’une extrême complexité. Et les discussions et les débats qu’évoque Avshalom Bellaïche avec une grande clarté, une grande minutie et – je me répète – avec une tout aussi grande précision frappent par la volonté acharnée de comprendre qui anime leurs participants. Volonté d’autant plus étonnante que les possibilités d’agir ne peuvent que leur apparaitre lointaines. L’appareil policier du stalinisme, lui en revanche n’en est pas persuadé, les juge bien dangereux et les massacrera tous en 1937 et 1938 à Vorkouta et à Magadan . Ce massacre, raconté par plusieurs témoins qui ont survécu, conclut ou presque le récit d’Avshalom Bellaïche.

      Ces militants pensent avec leur tête. Ainsi Bellaïche signale les désaccords de certains d’entre eux avec plusieurs points du texte de Trotsky intitulé Les problèmes du développement de l’URSS (projet de plateforme de l’Opposition de gauche internationale sur la question russe paru dans le n° 20 du Bulletin de l’Opposition d’avril 1931) dans lequel il affirme : « La réalisation du plan quinquennal représente un pas en avant gigantesque en comparaison de l’héritage misérable que le prolétariat avait arraché des mains des exploiteurs » (Bulletin de l’Opposition n° 20, page 3).

      En 1932 Trotsky et les bolcheviks-léninistes de Verkhne-Ouralsk – et d’ailleurs – ont toujours la perspective de réformer le parti dirigeant et l’Internationale communiste même si les premières interrogations apparaissent ici et là. Ainsi Axel Bellaïche cite-t-il un article de décembre 1932 du Collectif majoritaire dont les auteurs affirment : « Il n’y a pas de doute qu’en comparaison avec le volume colossal des tâches à réaliser par l’Opposition léniniste ses forces sont pour le moment insignifiantes. » Avshalom Bellaïche ajoute : « Les tâches et les perspectives qu’ils [les bolcheviks-léni,nistes] donnent sont proportionnées aux nécessités de la politique générale et non à leur capacité réelle d’influencer ou de modifier cette même situation. »

      Le moment décisif dans ces discussions passionnées est celui qu’Axel Bellaïche appelle « le rubicon » c’est-à-dire le passage d’une vision du clan de Staline comme direction bureaucratique « centriste » du parti communiste à la conception d’une bureaucratie parasitaire qui doit être renversée par la mobilisation des masses, seul moyen de défendre durablement la propriété d’Etat, passage transitoire obligé vers la « propriété sociale » qui pour se réaliser, en suppose … en même temps la négation ! C’est la « révolution politique », que les détenus bolcheviks-léninistes esquissent dès décembre 1932 lorsqu’ils évoquent la grève générale et l’armement du prolétariat comme des slogans pour l’action de masse. « Certes, commente Avshalom Bellaïche, l’emploi de la violence reste conditionné, mais on est très loin du mécontentement limité au cadre soviétique de 1930. »

      Quelques mois plus tard chacun de son côté, Trotsky et les bolcheviks-léninistes de Verkhne-Ouralsk, tirent sans pouvoir se consulter, les mêmes conclusions de la politique stalinienne en Allemagne qui a ouvert la voie du pouvoir aux nazis et que Trotsky qualifie de « 4 août du #stalinisme », bref une trahison de la révolution similaire à celle de la social-démocratie en 1914. C’est le développement commun d’une analyse marxiste de fond commune. « Que ce soit à Prinkipo ou à Verkhne-Ouralsk, souligne Avshalom Bellaïche, les conclusions politiques de cette analyse sont formulées quelques mois plus tard à l’automne 1933 : le Parti communiste est mort, l’Internationale communiste est morte, la fondation d’une nouvelle Internationale révolutionnaire et la révolution politique qui renverserait le parti stalinien soviétique par l’insurrection armée des masses ouvrières sont désormais nécessaires. Sur la base de cette perspective nouvelle (…) les bolcheviks-léninistes de Verkhnéouralsk se réunifient à la veille de la seconde grève de décembre 1933 qui arrachera dans la douleur la libération de la majorité des militants révolutionnaires de l’#isolateur politique de Verkheouralsk. »

      Les détenus de Verkhne-Ouralsk ne pourront jamais lire une ligne de #la_Révolution_trahie achevée par Trosky en juin 1936. Mais si l’on juge par leurs écrits abondamment cités dans l’ouvrage d’Avshalom Bellaïche, ils en auraient sans aucun doute repris à leur compte les conclusions fondamentales.

      Avshalom Bellaïche signale aussi les positions des autres groupes d’opposants internés à Verkhne Ouralsk (les décistes – ou centralistes-démocratiques – de #Vladimir_Smirnov, eux aussi divisés entre ceux qui voient en URSS le triomphe du capitalisme dEtat et ceux qui y perçoivent la victoire politique de la petite-bourgeoisie, les miasnikoviens, les menchéviks).

      Il évoque en détail de nombreux militants bolcheviks-léninistes dont les plus importants, #Iakovine, #Solntsev, #Dilgenstedt, #Nevelson, #Boris_Eltsine et ses deux frères, #Poznansky, ancien secrétaire de Trotsky, #Guevorkian, tous liquidés plus tard, et #Starosselsky, le spécialiste de la Révolution française, mort en 1934. Ils sont tous massacrés parce que, pour Staline, si isolés soient-ils apparemment, ils ne sont pas des rêveurs utopiques mais un danger mortel .

      La preuve en est donnée par des manifestations de révolte contre la clique stalinienne collectées par le #NKVD au moment même où ces militants sont massacrés. Ainsi le fils du premier secrétaire du PC d’Ouzbeskitan Ikramov, condamné à mort lors du 3 ème procès de Moscou de mars 1938, envoyé lui à la #Loubianka, y rencontre brièvement un garçon de 14 ans interné pour avoir participé à la constitution à Oulianovsk d’un Parti panrusse contre Staline, sans aucun doute minuscule mais significatif d’un état d’esprit reflété à la veille de la manifestation du 1er mai 1938 à Moscou par des fondateurs d’un #Parti_ouvrier antifasciste qui avaient rédigé un tract antistalinien virulent qu’ils se préparaient à y distribuer, mais qui furent arrêtés la veille.[1]

      Pour interdire toute liaison entre cette protestation aux formes diffuses et les bolcheviks-léninistes, Staline a d’abord isolé ces derniers, les a calomniés, puis les a envoyés au Goulag pour les soumettre à la terreur exercée par les criminels de droit commun véritable lie sociale décomposée, image inversée de la bureaucratie parasitaire et les a finalement assassinés. On voit à quel point l’historien pro-stalinien Isaac Deutscher [2] se fourvoyait lorsque dans le troisième volume de son Trotsky il affirmait que ce dernier après son exil en 1929 aurait dû se contenter d’écrire des livres plutôt que d’animer une opposition de gauche que Deutscher traite avec mépris, et que l’ouvrage d’Avshalom Bellaïche, en lui rendant un bel hommage intelligent et argumenté, rappelle à la vie.

      Quelle conclusion ou quelle leçon peut-on tirer de la lecture du travail très riche d’Avshalom Bellaïche ? La première tentation peut être de souligner l’extraordinaire trempe morale de ces milliers d’hommes et de femmes qui se battent sans faiblir – sauf quelques inéluctables exceptions – dans des conditions où leur chances d’un quelconque succès sont microscopiques. Cette trempe morale est incontestable, mais on peut en trouver des exemples similaires chez les fanatiques religieux les plus bornés, dont ces #bolcheviks-léninistes se différencient radicalement par leur volonté farouche, amplement soulignée par Avshalom Bellaïche, d’analyser, de comprendre pour avoir éventuellement le moyen, si la possibilité – même infime – se présente, de transformer économiquement, socialement et politiquement, un monde dont le maintien en l’état est une menace pour l’humanité. A lire donc ! !

      [1] On voudra bien m’excuser (et puis tant pis si on ne m’en excuse pas !) de renvoyer à ce propos à mon livre Des gamins contre Staline où figurent nombre de données et de documents sur ces manifestations

      [2] Pro-stalinien … Deutscher, qualifié souvent d’historien trotskyste par la presse bourgeoise ? La preuve : Deutscher concluait sa biographie de Staline publiée en anglais en 1949 puis en français en 1951 par ces lignes : « Tel Cromwell il incarne la continuité de la révolution, à travers toutes ses phases et métamorphoses (…) comme Napoléon il avait construit son empire , mi-conservateur et mi-révolutionnaire et porté la révolution au-delà des frontières de son pays. La meilleure part de l’oeuvre de Staline durera certainement plus longtemps que lui (…) Afin de sauvegarder cette œuvre pour l’avenir et lui donner toute sa valeur, l’Histoire devra peut-être encore purifier et remodeler l’œuvre de Staline. » Il maintient cette conclusion dans sa nouvelle édition de 1960, quatre ans donc après le rapport de Khrouchtchev sur les « crimes de #Staline » au XX e congrès du PCUS.

      #trotskisme #trotskysme

  • 4 - 11 février 1945, la conférence de Yalta : peur de la révolution et partage du monde

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2015/02/18/fevrier-1945-la-conference-de-yalta-peur-de-la-revolution-et

    Du 4 au 11 février 1945, le président américain Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le dirigeant de l’URSS Staline se réunissaient à Yalta, en Crimée, alors que la fin de la guerre était proche, pour décider du sort de l’Europe. Ce ne fut qu’une des conférences qui jalonnèrent la guerre, après celle de Téhéran en novembre 1943, et avant celle de Potsdam en juillet 1945, sans compter les multiples rencontres bilatérales, ou tripartites, entre chefs d’État ou ministres. Mais Yalta allait rester le symbole d’un accord de partage du monde.

    L’entente entre ces #Alliés contre l’#Allemagne était une collaboration non seulement pour gagner la guerre, mais aussi pour s’opposer à tout mouvement révolutionnaire. Ils n’avaient pas oublié que de la Première Guerre mondiale était sortie une révolution qui, partie de la Russie en 1917, avait ébranlé le monde.

    Alliés… contre le danger d’explosion révolutionnaire

    Les représentants de l’#impérialisme, en la personne de #Roosevelt et de #Churchill, se méfiaient de #Staline. Il était certes un dictateur, ce qui ne pouvait que les rassurer, à la tête d’un État gangrené par la #bureaucratie dont il était le représentant. Mais cet État était issu d’une révolution ouvrière, celle d’octobre 1917. Et si les travailleurs russes n’avaient plus le pouvoir politique en #URSS, l’économie, elle, restait collectivisée. De ce fait, les représentants américains et anglais de l’impérialisme n’auraient pas vu d’un mauvais œil que l’URSS soit vaincue par Hitler. Mais il n’en fut pas ainsi.

    Roosevelt et Churchill durent donc collaborer avec un allié dont la fidélité ne leur paraissait pas assurée. En réalité, Staline était tout autant qu’eux décidé à éviter l’explosion d’une révolution en Europe. Celle-ci aurait pu secouer la #classe_ouvrière soviétique, lui donner l’envie et la force de renverser le #régime_bureaucratique de Staline. Mais celui-ci n’en dut pas moins prouver aux Alliés impérialistes sa volonté de maintenir l’ordre établi.

    La crainte d’une révolution engendrée par la guerre, la misère et l’instabilité, conséquence de la destruction des appareils d’État, n’était pas seulement fondée sur le souvenir des révolutions passées, mais sur les événements révolutionnaires qui agitaient alors l’Italie et la Grèce.

    Italie, Grèce, Allemagne, la peur de révoltes ouvrières

    En Italie, dès le début du mois de mars 1943, en plein conflit mondial, et alors que #Mussolini était au pouvoir depuis vingt et un ans, une #grève contre la vie chère, partie de l’usine #Fiat de #Turin, s’étendit aux autres villes industrielles, du nord jusqu’au sud du pays. Au total, 300 000 ouvriers firent grève contre les bas salaires, mais aussi et surtout parce qu’ils en avaient assez de la guerre et de la dictature. Cette vague de grèves allait contribuer à l’écroulement du régime de Mussolini, et réveiller l’espoir des opprimés.

    Cette agitation, dans laquelle la classe ouvrière joua un rôle prépondérant, continua après le débarquement des troupes anglo-américaines en juillet 1943, après l’arrestation de Mussolini et la mise en place d’un nouveau régime qui ressemblait beaucoup à l’ancien.

    Un an plus tard, en mars 1944, toute l’Italie du Nord connut de nouveau une vague de grèves qui toucha 1 200 000 travailleurs. Mais le dirigeant du #Parti_communiste_italien (#PCI), #Togliatti, de retour d’URSS, assura les Alliés anglo-américains qu’ils n’avaient rien à craindre. Il déclara que le PCI, loin d’envisager une révolution, apportait son appui à « un gouvernement fort, capable d’organiser l’effort de guerre », et dans lequel il y avait, selon lui, « place pour tous ceux qui veulent se battre pour la liberté de l’Italie ».

    Cela incluait entre autres le roi, compromis jusqu’à la moelle avec le fascisme. Le 22 avril 1944, se constitua un gouvernement d’union nationale reconnaissant l’autorité du roi, avec Togliatti comme vice-président !

    Cette politique d’alliance dans des Fronts de résistance, allant des PC à des partis d’extrême droite et à des forces politiques qui s’étaient déjà compromises au pouvoir, fut appliquée partout.

    En #Grèce, comme en Italie, la population se révoltait contre la guerre et la misère. Mais le Parti communiste, qui avait organisé la résistance à l’occupation allemande, accepta de négocier avec les représentants de la dictature honnie de Metaxas et le roi, qui tous avaient fui en exil à Londres, et fit passer ses milices sous le commandement militaire anglais. Le 12 octobre 1944, les troupes allemandes évacuaient Athènes, et trois jours plus tard, les troupes britanniques y faisaient leur entrée. Début décembre, à l’occasion d’une manifestation à Athènes, Churchill donna pour consignes au commandement britannique de ne pas hésiter « à agir comme si vous vous trouviez dans une ville conquise où se développe une rébellion locale ». Le commandement britannique imposa la loi martiale et continua jusqu’au 5 janvier 1945 à réprimer la population qui se révoltait contre le retour de ces politiciens haïs.

    Au travers des événements en Italie et en Grèce, les Alliés purent vérifier la loyauté de Staline et son soutien total à la mise au pas de la population. Mais le danger révolutionnaire n’était pas écarté pour autant. Plus encore que la Grèce et l’#Italie, c’était la possibilité que les classes ouvrières allemande et japonaise réagissent qui inquiétait les dirigeants américains et anglais, et aussi Staline. Leur politique, initiée par les gouvernements américain et anglais dès 1941, fut de terroriser la population ouvrière, de la disperser, par des #bombardements massifs et systématiques des grandes villes, comme ceux qui, à #Dresde, rasèrent littéralement la ville, du 13 au 15 février 1945.

    La même terreur fut appliquée contre la population au #Japon. En 1945, cent villes furent bombardées et 8 à 10 millions de leurs habitants durent les fuir, avant même les bombes atomiques que les États-Unis allaient larguer sur #Hiroshima et #Nagasaki en août 1945.

    Le partage de l’Europe

    La #conférence_de_Yalta se tint trois mois avant la fin de la guerre, mais les futurs vainqueurs discutaient depuis déjà longtemps des zones d’influence qui leur reviendraient. Ces marchandages, se basant sur les rapports de force militaires existant sur le terrain, n’étaient alors pas favorables aux Occidentaux. L’#armée_soviétique, qui avançait à grands pas en Europe de l’Est, n’était déjà qu’à une centaine de kilomètres de Berlin.

    C’est dans ce contexte que se discuta le sort qui serait fait à l’Allemagne, une fois celle-ci définitivement vaincue. Roosevelt, Churchill et Staline tombèrent vite d’accord pour imposer le démantèlement du pays. L’Allemagne fut divisée en trois zones d’occupation, anglaise au nord-ouest du pays, américaine au sud-ouest, soviétique à l’est, auxquelles s’ajouta une zone d’occupation française prélevée sur les zones occidentales. La capitale, Berlin, fut elle aussi divisée en quatre zones. C’est en fait toute l’Europe qui allait être divisée en une zone contrôlée par l’URSS à l’est, et une autre à l’ouest contrôlée principalement par les États-Unis.

    Une fois le danger de révolution écarté avec certitude, l’entente entre les représentants de l’impérialisme et de la bureaucratie allait vite voler en éclats pour faire place à la #guerre_froide – froide seulement parce qu’elle ne dégénéra pas en guerre mondiale – opposant l’impérialisme américain à l’URSS.

    L’alliance militaire entre les États impérialistes et l’URSS stalinienne pour vaincre les #puissances_de_l’Axe se doubla ainsi d’un accord politique pour empêcher, à la fin de la guerre, toute révolution ouvrière qui aurait pu renverser le système capitaliste. La fin de la boucherie impérialiste ne fut pas celle du système économique qui l’avait engendrée. Soixante-dix ans après, l’humanité entière paye très cher cette survie d’un ordre social qui ne cesse d’engendrer crises, guerres et massacres.

    #éphéméride

  • #Histoire #Goulag #Campdeconcentration #terreur #bolchevisme #communisme_autoritaire #Lénine #Staline #URSS #stalinisme #dictature #répression #négationnisme...

    ★ GOULAG : UNE HISTOIRE SOVIÉTIQUE...

    « Amnésie et (auto-)amnistie caractérisent les crimes du communisme. Fort heureusement, des historiens dignes de ce nom font depuis pas mal d’années maintenant un travail formidable pour nous révéler l’atrocité des régimes s’étant réclamé de cette idéologie mortifère. On a déjà pu prendre en partie connaissance des abominations perpétrées au nom de l’avenir radieux au Cambodge et bien sûr en URSS. Espérons connaître un jour plus complètement la triste vérité sur des pays où la dictature rouge sévit toujours, comme la Chine et la Corée du Nord, ainsi que Cuba (...)  »

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2020/03/goulag-une-histoire-sovietique.html

  • #Révolution #Soviet #Russie #URSS #Lénine #Trosky #Staline #stalinisme #bolchevisme #communisme_autoritaire #fascisme_rouge #dictature #Cronstadt #histoire...

    ★ LES RÉVOLUTIONNAIRES CONTRE LE FASCISME ROUGE...

    "On ne saurait accuser tous les révolutionnaires d’avoir trempé dans les crimes de Lénine, Staline et leurs continuateurs : tout au long du XXe siècle, des minorités existèrent au sein du mouvement ouvrier, qui non seulement dénoncèrent l’imposture du « socialisme réellement existant », mais tentèrent d’en tirer des leçons pour la critique sociale et l’émancipation des classes dominées.

    DURANT SEPT DÉCENNIES, l’ombre de l’URSS a dominé la politique mondiale, d’abord épouvantail des classes possédantes, puis, après 1945, avec la guerre froide et l’opposition entre les blocs sous différentes formes. Avec la chute du mur de Berlin en 1989, puis l’implosion de l’URSS deux ans plus tard, il aurait été logique de tirer le bilan de ce régime et d’examiner sereinement s’il avait été, ou non, comme on l’a dit, le « socialisme réellement existant ». Durant toutes ces années, que ce soit pour l’aduler ou pour le condamner, un discours quasi unanime a présenté l’URSS comme un régime « socialiste », et fait de même pour les pays qui l’imitèrent, des « démocraties populaires » d’Europe de l’Est à la Chine, en passant par Cuba et le Viêtnam. Pour les partisans du statu quo et du maintien ad vitam aeternam des dominants, la fin de l’URSS était la pure et simple confirmation que nous étions condamné-e-s à vivre dans ce monde : elle montrait au grand jour que toute tentative de sortir du capitalisme ne pouvait mener qu’à instaurer un système encore plus oppressif.
    Pourtant, des critiques de gauche du système dit « soviétique » se firent entendre tout au long du XXe siècle, mais elles restèrent inaudibles pour le plus grand nombre. Avant de voir ce qu’elles furent, il faut s’interroger sur les raisons de ce déni, et un retour en arrière s’impose (...)
    "

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/11/les-revolutionnaires-contre-le-fascisme-rouge.html

  • La réédition du Staline de Léon Trotsky
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/la-reedition-du-staline-de-leon-trotsky_472798.html

    Les #éditions_Syllepse ont eu la bonne idée de rééditer le #Staline de Trotsky, que l’on ne trouvait plus depuis longtemps. Il s’agit d’une édition d’un millier de pages. Augmentée par rapport à celle de 1948, elle intègre des écrits destinés à cet ouvrage que l’on a récemment retrouvés dans les archives de #Trotsky. Elle rétablit aussi le contenu du texte original que, par endroits, le premier traducteur américain avait mutilé ou remanié selon ses propres opinions.

    – Petite et grande Histoire
    – Défense et illustration du #bolchevisme

    #stalinisme #révolution_russe #bureaucratie

    • […] On a là un texte plus fidèle, plus complet, dont l’importance réside d’abord dans le fait qu’il s’agit du tout dernier livre auquel #Trotsky a travaillé, et qu’on y retrouve donc le maximum de l’expérience et de la compétence dont toute une vie de #révolutionnaire l’avait doté.

      Au travers de la biographie de #Staline, il traite sous de multiples angles toute une série de questions qui concernent la #révolution et les tâches des révolutionnaires  : le #Parti_bolchevique, son rôle, ce qu’étaient les militants qui le construisirent et le firent vivre, «  l’air des cimes  », dit-il, qui y soufflait du temps de Lénine  ; l’attitude à l’égard des minorités nationales  ; la construction d’un mouvement ouvrier politiquement conscient  ; l’irruption des masses sur la scène durant les trois révolutions russes et la guerre civile  ; la création et la signification de l’#Internationale_communiste  ; l’#armement_du_prolétariat  ; la lutte pour l’édification d’un #État_ouvrier  ; les flux et reflux de l’histoire  ; le rôle des individus et des partis dans ces bouleversements  ; les ressorts de la dégénérescence bureaucratique de l’#URSS, la comparaison entre le #Thermidor_russe et le #Thermidor de la #révolution_française, la mise en place de la #dictature_stalinienne, la nature de la bureaucratie  ; l’avenir de l’URSS et la confiance que, tôt ou tard, la classe ouvrière internationale reprendra le drapeau de la lutte pour l’avenir communiste…

      Tous ces thèmes, Trotsky les discute au fil d’époques différentes de l’histoire du mouvement ouvrier, au travers de situations concrètes, de leur changement plus ou moins rapide et de la compréhension qu’en ont les masses, des conclusions qu’en tirent militants et dirigeants révolutionnaires. Et ils sont des centaines connus ou moins connus que Trotsky, qui les a côtoyés en tant que camarade de lutte, fait resurgir dans ces pages.

      C’est dire que, quand on veut s’inscrire dans la lignée du combat de #Lénine, de Trotsky et des bolcheviks pour renverser le système capitaliste tout entier, et donc comprendre ce qu’en furent les enjeux et en quoi ils sont aujourd’hui plus actuels que jamais, il y a toutes les raisons de lire ou de relire ce texte. En effet, Trotsky y a concentré ce qui faisait de lui un maillon irremplaçable dans la transmission du flambeau de la révolution aux nouvelles générations  : son expérience unique de #militant_communiste internationaliste, de dirigeant de la première #révolution_prolétarienne victorieuse de l’Histoire. […]

  • Sur la tombe fraîche de Kote Zinzadze, par Léon Trotsky (7 janvier 1931)

    […] Lorsque la réaction contre Octobre a changé la composition et le caractère de l’appareil du parti ainsi que sa politique, Kote Zinzadze a été l’un des premiers à lutter contre les nouvelles tendances hostiles à l’esprit du bolchevisme. Le premier conflit a eu lieu pendant la maladie de Lénine : Staline et #Ordjonikidze, soutenus par #Djerjinsky, ont fait un coup d’état en Géorgie, remplaçant le noyau des vieux bolcheviks par des fonctionnaires carriéristes du type Eliava, Orechakashvili et autres. C’est précisément sur cette question que Lénine s’apprêtait à lancer une bataille implacable contre la fraction de Staline et contre l’appareil au douzième congrès du parti. Le 6 mars 1923, Lénine écrivit au groupe géorgien des vieux bolcheviks, dont #Kote_Zinzadze était l’un des fondateurs : « Je soutiens sincèrement votre cause. Je suis outragé par la grossièreté d’Ordjonikidze et par la connivence de Staline et de Djerjinsky. Je vous prépare quelques notes et un discours. ». La marche ultérieure des événements est suffisamment connue. La fraction de #Staline a écrasé la fraction de Lénine dans le Caucase. C’était la première victoire de la réaction dans le parti et c’est ouvert le deuxième chapitre de la révolution. Zinzadze, tuberculeux, portant le poids de décennies de travail révolutionnaire, persécuté par l’appareil à chaque pas, n’a pas un seul moment abandonné la lutte à son poste. En 1928, il a été déporté vers Bakhshi-Sarall où vent et poussière ont fait leur travail désastreux sur le reste de ses poumons. Plus tard, il a été transféré à Alioubcha où l’hiver pluvieux a complété ce travail de destruction. […]

    #stalinisme #répression #bolchevik #Trotsky #opposition_de_gauche

  • L’Ukraine : terrain d’affrontement entre l’impérialisme et la Russie (Cercle Léon Trotsky du 18 novembre 2022)

    – texte de la conférence :
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/lukraine-terrain-daffrontement-entre-limperialisme-et-la-russie-text
    – audio :
    https://www.lutte-ouvriere.org/multimedia/exposes-du-cercle-leon-trotsky/lukraine-terrain-daffrontement-entre-limperialisme-et-la-russie-audi &
    https://www.lutte-ouvriere.org/multimedia/exposes-du-cercle-leon-trotsky/lukraine-terrain-daffrontement-entre-limperialisme-et-la-russie-audi
    – vidéo :
    https://www.lutte-ouvriere.org/multimedia/exposes-du-cercle-leon-trotsky/lukraine-terrain-daffrontement-entre-limperialisme-et-la-russie-4399 &
    https://www.lutte-ouvriere.org/multimedia/exposes-du-cercle-leon-trotsky/lukraine-terrain-daffrontement-entre-limperialisme-et-la-russie-4399

    Sommaire :

    La guerre en Ukraine, résultat de la politique impérialiste depuis la fin de l’URSS
    – L’#impérialisme domine le monde
    – La Russie est-elle impérialiste ?
    – L’#Union_européenne, l’Europe de l’Est et l’ex-URSS
    – L’#Ukraine tiraillée entre l’Occident et la Russie
    – Les coups de boutoir des occidentaux
    – Les #États-Unis grands gagnants du conflit, l’Union européenne fragilisée
    – La #Russie dans l’impasse

    De la bureaucratie stalinienne à la bureaucratie d’aujourd’hui
    – Les soviets, de la #révolution aux lendemains de la guerre civile
    – La #bureaucratisation de l’État et du parti bolchevique
    – Le pouvoir instable de la bureaucratie soviétique
    – Un État ouvrier « dégénéré » dès les années 1930
    – Après la mort de #Staline : essor et paralysie de la planification bureaucratique
    – Le développement de l’économie de l’ombre
    – Les années 1990, effondrement du pays et gloire des « oligarques »
    #Poutine au pouvoir : la #bureaucratie reprend les rênes de l’État
    – La mise au pas des oligarques
    #Gazprom ou la reprise en main des secteurs stratégiques de l’État
    – Imbrication des capitaux privés et du pouvoir étatique
    – Une bureaucratie qui pille plus que jamais
    – Une société originale #révolution_russe

    Les populations russe et ukrainienne dans la guerre
    – La guerre côté russe
    – L’effet des sanctions pour la population
    – Des sanctions partielles et contournées
    – Dissensions au sommet de la société russe ?
    – La complicité fondamentale de l’impérialisme et de la bureaucratie
    – La nature du #régime_ukrainien
    – Le poison du #nationalisme
    – Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, des #bolcheviks aux staliniens

    Contre la #guerre, relever le drapeau de la révolution prolétarienne

  • La planification économique (1/3) : Eugène #Zaleski et la planification communiste

    Je continue de définir certains termes importants pour mon #Projet_de_recherche — aujourd’hui, la planification économique sous le #communisme. Selon le Dictionnaire du communisme de Larousse :

    La #planification est l’outil stratégique par lequel #Lénine espère éliminer la « main invisible » du marché propre au #capitalisme. Aux effets imprévisibles du marché, le plan prétend substituer la vision claire et à long terme d’objectifs fixés centralement pour la réalisation des buts sociétaux. (p. 449)

    L’article en question se montre bien trop hâtif à l’opposer sous toutes ses formes, perdant toute objectivité. Mais elle renvoie (en le citant sans référence) à un article intéressant de Xavier Richet, « Fluctuations, déséquilibres et ouverture dans les économies de type #soviétique » :

    https://www.persee.fr/doc/reco_0035-2764_1986_num_37_3_408928

    Selon Richet, dans La planification stalinienne d’Eugène Zaleski l’auteur affirme que :

    Dans ces conditions, [celles de la planification sous #Staline, nda] l’existence d’un plan central, cohérent et parfait, réparti et exécuté à tous les échelons, n’est qu’un mythe. On se trouve plutôt en présence d’une quantité innombrable de plans en perpétuelle évolution et dont la #coordination définitive n’a lieu qu’après sa mise en œuvre. Il en découle l’émergence d’un pouvoir de gestion comme seule réalité concrète s’incarnant dans l’administration économique strictement hiérarchisée, des ministères de branche à l’entreprise, soumise à une discipline sévère. Selon E. Zaleski, il convient donc de parler d’une #économie centralement gérée ; la #centralisation excessive n’est pas contradictoire avec l’atomisation des décisions en matière économique ; la centralisation, en fait libère des espaces d’autonomie dont profitent les instances intermédiaires et subalternes.

    Puis, à la page 614 du livre de Zaleski, on trouve la phrase suivante, résumant sa vision :

    “La tâche principale du planificateur stalinien n’est pas de coordonner les plans. Son but est plus ambitieux – imposer au pays sa vision du futur” (p. 614)

    Question à explorer dans la deuxième partie : que peut-on dire de la planification capitaliste, revendiquée par Ha-Joon Chang ?

    _
    Références :
    Courtois, Stéphane, ed. 2007. Dictionnaire du communisme. A présent. Paris : Larousse.

    Richet, Xavier. 1986. ‘Fluctuations, déséquilibres et ouverture dans les économies de type soviétique’. Revue économique 37 (3) : 579–84.

    Zaleski, Eugène. 1984. La Planification Stalinienne  : Croissance et Fluctuations Économiques En U.R.S.S., 1933-1952. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3323677d.

  • La Malédiction du #pétrole

    Le pétrole est devenu indispensable à l’économie mondiale, c’est sa plus grande richesse, mais aussi sa plus grande malédiction. Retraçant l’histoire de ce paradoxe les auteurs se penchent avec acuité sur le sujet.
    Depuis près d’un siècle et demi, l’or noir a été le moteur de la croissance et la source des plus grands malheurs. Combien de temps cet état va-t-il durer alors que même la catastrophe écologique du réchauffement climatique ne semble pas peser dans la décision de s’en passer ? Mais à quand remonte cette course à l’abîme ? C’est ce que les auteurs entreprennent de raconter.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-la-malediction-du-petrole/album-malediction-du-petrole

    #BD #bande_dessinée #livre

    #Caucase #Russie #Frères_Nobel #raffinerie #Branobel #Bakou #pipeline #steam-tanker #marée_noire #Rotschild #puits_de_pétrole #mer_Noire #Batoumi #Bnito #puits_de_Bibi-Heybat #histoire #compagnie_pétrolière #Mer_Caspienne #industrie_pétrolière #Pennsylvanie #Edwin_Drake #potion_Drake #Oil_Creek #Pithole #Devil_Bill #John_Davison_Rockfeller #Rockfeller #Standard_Oil_Company #7_soeurs #John_Rockfeller #Cleveland #raffinage #Massacre_de_Cleveland #Sumatra #Staline #Koba #grèves #Royal_Dutch_Shell #industrie_automobile #OPEP #moteur_à_explosion #Jamais_contente #Henry_Ford #Ford #Ford_Motor_Company #moteur_électrique #General_Motors #Ford_T #Detroit #USA #Etats-Unis #Indonésie #colonialisme #essence #énergie #progrès #Esso #Stocony #Socal #Gulf_oil #Texaco #Anglo-persian_oil #William_Knox_d'Arey #Perse #Plaine_du_Naphte #guerre #comité_des_vaisseaux_terrestres #tank #Irak #Compagnie_française_des_pétroles (#CFP) #Total #accords_Sykes-Picot #Moyen-Orient #simple_ligne_de_sable #désert_arabique #Rub_al-khali #Standard_oil_of_California #Ras_Tanura #Harry_St_John_Bridger_Philby #Sheikh_Abdullah #Quart_vide #Kim_Philby #Philby #Arabie_Saoudite #Saoud #WWI #WWII #première_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale #Canal_de_Suez #Red_Bell_Express #Pacte_de_Quincy #Algérie #Sahara_algérien #extractivisme #CIA #Saddam_Hussein #Arabian_American_oil_company (#ARAMCO) #Ghawar #combine_en_or #Venezuela #optimisation_fiscale #Iran #ENI #Libye #Italie #Pier_Paolo_Pasolini #Enrico_Mattei #guerre_du_Kippour #choc_pétrolier #Conférence_de_Bagdad (1960) #Juan_Pablo_Pérez_Alfonzo #Abdullah_al-Tariki #King_Hubbert #Trente_Glorieuses #premier_choc_pétrolier #Exxon_Mobile #BP-Amoco #pétrole_de_schiste #plateformes_offshore #groupe_Carlyle #Carlyle #schiste #fisc

    #pétrole #BD #malédiction

  • Notes anthropologiques (LVII)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-LVII

    Le commerce et le sacré

    Dans les emporia, ces comptoirs dédiés au commerce maritime en Méditerranée dans l’Antiquité, les archéologues ont découvert des vestiges de temples avec de nombreux ex-voto dédiés à la divinité. Les emporia sont installés dans des endroits stratégiques entre l’arrière-pays et la mer : il s’y concentre une intense activité commerciale, surtout à la fin du VIIe siècle avant notre ère. Ainsi le nom d’une richissime famille marchande d’Égine, les Sostratos, pourrait se retrouver dans des dédicaces à Apollon ou à Aphrodite à différentes époques et dans différents lieux de cet espace méditerranéen consacré au commerce. On a retrouvé les initiales S O qui pourraient être celles de Sostratos dans une dédicace à Aphrodite gravée sur un plat à Naucratis, comptoir marchand sur le delta du Nil. À Gravisca, autre site, cette fois sur la côte tyrrhénienne à proximité de Tarquinia, les archéologues ont mis au jour une ancre marine avec cette dédicace sur la barre transversale : « J’appartiens à Apollon d’Égine, Sostratos m’a fait… » L’offrande n’était pas isolée. Une dizaine d’autres jas d’ancre, sans inscription toutefois, ont été découverts dans le même sanctuaire. Enfin, on retrouve une dédicace à Apollon d’Égine dans le delta du Pô par un certain Sostratos.

    La religion avec ses temples et ses inscriptions votives est bien présente dans ces lieux entièrement voués au commerce. À Égine, dans la cité et dans l’île face à l’Attique, toute l’activité des citoyens semble bien orientée et dictée par le commerce maritime et lointain et les échanges marchands (...)

    #religion #commerce #échanges #sacré #Grèce_ancienne #Moyen_Âge #État #idéologie #Staline #Poutine #Xi_Jinping #Mexique #don #résistance #zapatistes

  • L’Œil de l’État
    Moderniser, uniformiser, détruire

    Ernest London

    https://lavoiedujaguar.net/L-OEil-de-l-Etat-Moderniser-uniformiser-detruire

    Dans son soucis d’accroître la lisibilité et la simplification de manière à faciliter la levée de l’impôt, la conscription et la prévention des révoltes, l’État, dans l’Europe du début de l’ère moderne, s’est appliqué « à rationaliser et standardiser ce qui n’était auparavant qu’une sorte de hiéroglyphe social » (la langue, les noms de famille, les unités de mesure, les villes et les transports, les propriétés, les registres de population et les cadastres, etc.). James C. Scott étudie les logiques bureaucratiques et scientifiques de projets « haut-modernistes » choisis parmi un vaste champ d’exemple de cette « ingénierie sociale », de la foresterie scientifique à l’urbanisme planifié de Le Corbusier, en passant par la planification autoritaire en Tanzanie et la collectivisation de l’agriculture soviétique. Tous ont échoué. À l’encontre de ces « approches autoritaires centralisées et surplombantes », il défend le rôle de formes de savoirs pratiques qu’il nomme « mētis ».

    Il présente l’invention de la sylviculture en Prusse et Saxe à la fin du XVIIIe siècle, « comme métaphore de formes de savoir et de manipulation caractéristiques d’institutions puissantes et aux intérêts bien définis, parmi lesquelles les bureaucraties d’État et les grandes entreprises commerciales sont peut-être les exemples les plus significatifs ». En réduisant la forêt à son rendement des recettes de bois pouvant être extraites chaque année, était occulté tout ce qui ne rapportait pas un revenu : le feuillage employé comme fourrage, les fruits, les branches utilisées pour fabriquer des pieux, par exemple, ou les brindilles pour allumer le feu, l’écorce ou les racines utilisées pour préparer des médicaments, la sève qui servait à fabriquer de la résine, etc., mais aussi la flore et la faune, et toutes les interactions humaines avec la forêt (chasse, cueillette, fabrication du charbon de bois, rituel magique, refuge…). (...)

    #James_Scott #État #haut-modernisme #forêt #cadastre #Le_Corbusier #ville #urbanisme #Lewis_Mumford #Taylor #rationalisation #Brasilia #Chandigarh #Jane_Jacobs #Lénine #avant-garde #planification #Rosa_Luxemburg #Staline #agriculture #mètis

  • Ces photos de Staline soigneusement cachées au peuple soviétique - Russia Beyond FR
    https://fr.rbth.com/histoire/85112-photos-staline-interdites

    Après la publication des archives secrètes des bolcheviks, la façon dont la nomenklatura soviétique cachait des informations à son propre peuple a éclaté au grand jour. La censure n’a pas épargné les photographies du principal dirigeant du pays.

    #staline #soviétisme #rigolo

  • Ossip Mandelstam : le 27 décembre 1938, Staline assassinait le grand poète | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/albert-herszkowicz/blog/271218/ossip-mandelstam-le-27-decembre-1938-staline-assassinait-le-grand-po

    A l’automne 1933, #Ossip_Mandelstam avait compose son fameux poème de seize vers, épigramme contre #Staline, « Le Montagnard du Kremlin » :

    « Nous vivons sourds à la terre sous nos pieds,
    À dix pas personne ne discerne nos paroles.
    On entend seulement le montagnard du Kremlin,
    Le bourreau et l’assassin de moujiks.
    Ses doigts sont gras comme des vers,
    Des mots de plomb tombent de ses lèvres.
    Sa moustache de cafard nargue,
    Et la peau de ses bottes luit.

    Autour, une cohue de chefs aux cous de poulet,
    Les sous-hommes zélés dont il joue.
    Ils hennissent, miaulent, gémissent,
    Lui seul tempête et désigne.
    Comme des fers à cheval, il forge ses décrets,
    Qu’il jette à la tête, à l’œil, à l’aine.
    Chaque mise à mort est une fête,
    Et vaste est l’appétit de l’Ossète.
     »

    C’est un peu Macron aussi (pour la partie des gros·ses médiocres dont il s’est entouré)
    #urss #poésie #résistance

  • Pourquoi #Staline a-t-il réhabilité l’#Église_orthodoxe russe ? - Russia Beyond FR

    https://fr.rbth.com/histoire/83907-staline-rehabilitation-eglise-urss

    Les bolcheviks ont opprimé l’Église orthodoxe après s’être emparés du pouvoir en Russie - mais Staline, malgré toute sa cruauté, a amélioré la situation dans ce domaine.

    #russie #religion #urss #union_soviétique

    • La seconde guerre mondiale aurait commencé le 1 er Septembre 1939 ?

      Curieux !

      En Chine elle avait éclaté bien avant. Idem pour l’Espagne.
      En Ethiopie, l’Italie faisait du tourisme.
      La Russie et le Japon s’étaient déjà affronté. bataille du lac Khassan, bataille de Khalkhin Gol. Pulvérisés les japonais, ce qui explique qu’ils n’ont plus jamais attaqué la Russie.

      Les accords de Munich n’étaient pas un acte de guerre, ah bon !
      Ces accords ont détruit un pays.
      La Tchécoslovaquie a été détruite, et c’était pas la guerre.
      Même la Pologne et la Hongrie avaient participé au dépeçage de ce pays (la Zaolzie (région de Teschen) pour la Pologne, et les régions peuplées de Hongrois, pour la Hongrie).
      Pas sympa !

      Mais non, tout ça n’était pas la guerre.

  • 20-21 août 1940 : Staline faisait assassiner Trotsky (une sélection d’articles de #Lutte_Ouvriere)

    En assassinant #Trotsky, #Staline ne réglait pas une rivalité personnelle, mais s’efforçait de tuer l’idée même du communisme révolutionnaire et de l’#internationalisme. Aujourd’hui, alors que le capitalisme en crise démontre sa complète faillite, il est important de rappeler que les idées de la révolution, les idées du #communisme que nous a léguées Trotsky existent toujours.

    L’avenir de l’humanité ne peut appartenir à ce système barbare qu’est le #capitalisme, fait d’injustice, de famine, de misère et d’obscurantisme. Il appartient au communisme.

    20 août 1940 : Trotsky mourrait assassiné par Staline #archiveLO (18 août 1970)

    Août 1940 : Trotsky était assassiné sur ordre de Staline #archiveLO (24 août 1990)
    – 1) Internationalisme bolchevik et sa négation stalinienne


    – 2) 50 ans avant Gorbatchev, en faisant assassiner Trotsky, Staline essayait d’assassiner le communisme

    Août 1940 : Staline faisait assassiner Trotsky https://journal.lutte-ouvriere.org/2000/08/25/il-y-60-ans-aout-1940-staline-faisait-assassiner-trotsky_177 #archiveLO (25 août 2000)

    En août 1940, Staline faisait assassiner Trotsky... mais les idées de Trotsky sont toujours vivantes ! https://journal.lutte-ouvriere.org/2010/08/18/en-aout-1940-staline-faisait-assassiner-trotsky-mais-les-ide #archiveLO (20 août 2010)

    • Trotsky, un homme à abattre : documentaire d’Elin Kirschfink & Marie Brunet-Debaines à voir sur Arte.tv jusqu’au 30 décembre 2025.

      L’opinion de Jean-Jacques Marie, recueillie par Michel Sérac (Cermtri).

      Michel Sérac : Quel est ton point de vue dʼhistorien et de biographe sur le #documentaire Trotsky, lʼhomme à
      abattre ?

      #Jean-Jacques_Marie : Ce documentaire donne une image honnête de la situation de #Trotsky pendant cette période de son exil. Il a néanmoins le défaut dʼêtre un peu court politiquement et donc de ne pas permettre de vraiment comprendre pourquoi Trotsky est pour #Staline « lʼhomme à abattre » au plus vite, et pourquoi lʼenjeu est vital pour Staline, surtout après la collaboration que ce dernier a proposée à Hitler.

      #assassinat #stalinisme

  • Ces blagues politiques qui pouvaient vous coûter la vie sous Staline - Russia Beyond FR

    https://fr.rbth.com/histoire/83065-urss-blagues-staline

    Les fantômes d’Alexandre le Grand, de Jules César et de Napoléon regardent le défilé sur la place Rouge dans les années 1940.

    « Si j’avais eu des chars soviétiques, j’aurais été invincible ! », s’exclame Alexandre.

    « Si j’avais eu des avions soviétiques, j’aurais conquis le monde entier ! », déclare César.

    « Si j’avais eu la Pravda [le principal journal soviétique], le monde n’aurait jamais entendu parler de Waterloo ! », assure Napoléon.

    #soviétisme #blagues_soviétiques #staline

    • «Cher Leonid Ilitch»: Brejnev, superstar des blagues soviétiques - Russia Beyond FR
      https://fr.rbth.com/ps/2016/12/19/cher-leonid-ilitch-brejnev-superstar-des-blagues-sovietiques_661588

      Leonid Brejnev, dirigeant de facto de l’Union soviétique pendant 18 ans, est entré dans l’histoire comme un homme politique, mais également comme le personnage central de nombreuses blagues.

    • Dans le même genre #Humour #arabe glané dans la presse, et traduit par moi
      #Entre_Les_Oreilles, le 4 septembre 2013
      https://entrelesoreilles.blogspot.com/2013/09/elo156-humour-arabe.html

      #Egypte (sous Moubarak) :

      Quand Nasser est devenu président, il voulait une vice-président plus bête que lui-même, pour éviter un challenger, il a donc choisi Sadate. Quand Sadate est devenu président, il a choisi Moubarak pour la même raison. Moubarak n’a pas de vice-président, car il n’y a pas un Egyptien plus stupide que lui.

      Quand Moubarak a consolidé sa puissance, qu’il a commencé à gagner les élections avec plus de 90 pour cent des voix, et à purger ses rivaux dans l’armée, il envoya ses conseillers politiques à Washington, pour aider à la campagne pour la réélection de Bill Clinton en 1996, après que le président américain ait déclaré admirer la popularité de Moubarak. Lorsque les résultats sont arrivés, c’est Moubarak qui était élu président des Etats-Unis.

      Dieu convoque Azrael, l’archange de la mort, et lui dit : « Il est temps d’aller chercher Hosni Moubarak. »
      "Etes-vous sûr ?" Azrael demande timidement.
      Dieu insiste : « Oui, son heure est venue ; va et apporte moi son âme. »
      Alors Azrael descend du ciel et se dirige droit vers le palais présidentiel. Une fois là, il essaie d’entrer, mais il est capturé par la Sécurité d’Etat. Ils le jettent dans une cellule, le tabassent et le torturent. Après plusieurs mois, il est finalement libéré.
      De retour au ciel, Dieu le voit tout meurtri et brisé et demande : « Qu’est-il arrivé ? »
      "La Sûreté de l’Etat m’a battu et torturé," dit Azrael à Dieu. « Ils viennent juste de me renvoyer. »
      Dieu pâlit et d’une voix effrayée dit : « Tu leur as dit que c’est moi qui t’ai envoyé ? »

      Dans une autre scène de lit de mort, Azrael revient à Moubarak et lui dit : « Vous devez dire au revoir au peuple égyptien. » Moubarak demande : « Pourquoi, où vont-ils ? »

      Moubarak, sur son lit de mort, se lamente : « Que feront les Egyptiens sans moi ? » Son conseiller tente de le réconforter : « Monsieur le Président, ne vous inquiétez pas, les Egyptiens sont un peuple résilient qui pourraient survivre en mangeant des pierres ». Moubarak fait une pause pour réfléchir et dit à son conseiller : « Accorde à mon fils Alaa le monopole pour le commerce des pierres ».

      Hosni Moubarak, Barack Obama et Vladimir Poutine, lors d’une réunion, sont ensemble quand soudain, Dieu apparaît devant eux.
      « Je suis venu pour vous dire que la fin du monde sera dans deux jours », dit Dieu. « Prévenez votre peuple. »
      Ainsi, chaque dirigeant remonte à sa capitale et prépare une allocution télévisée.
      A Washington, M. Obama dit : « Mes chers compatriotes, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que je peux vous confirmer que Dieu existe. La mauvaise nouvelle est qu’il m’a dit que la fin du monde était dans deux jours ».
      A Moscou, M. Poutine dit : « Gens de Russie, je regrette de devoir vous informer de deux mauvaises nouvelles. Premièrement, Dieu existe, ce qui signifie que tout ce que notre pays a cru pendant la plupart du siècle dernier était faux. Deuxièmement, le monde se termine dans deux jours ».
      Au Caire, Moubarak dit : « O Egyptiens, je viens à vous aujourd’hui avec deux bonnes nouvelles ! Tout d’abord, Dieu et moi venons de tenir un important sommet. Ensuite, il m’a dit que je serai votre président jusqu’à la fin des temps. »
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      #Syrie (pendant la guerre civile) :

      Deux Syriens font la mendicité dans la rue Hamra, à Beyrouth. Après un moment, ils se rencontrent et comparent leurs revenus. L’un d’eux a gagné beaucoup, l’autre presque rien. L’homme qui n’a pas beaucoup gagné demande : « Qu’est-ce que tu leur dis ? Moi je dis toujours que je suis un pauvre syrien qui a dix enfants à nourrir... ». L’autre homme répond : « Moi, je leur dis que je suis un Syrien pauvre aussi, et que je n’ai pas assez d’argent pour mon voyage de retour. »

      Un Américain, un Français et un Syrien arrivent en enfer. Le diable les accueille, leur montre un téléphone et leur donne l’occasion de parler à leurs familles. Tout d’abord, l’américain parle pendant un certain temps à ses proches. Après avoir fini, le diable exige de lui mille dollars pour l’appel. L’américain se plaint - mais en vain. Il doit payer. Le Français pense être plus sage, et parle à sa famille pendant seulement une minute. Mais le diable exige de lui mille euros. Le Français est furieux - mais il doit payer. En fin de compte, c’est au tour du Syrien. Il parle pendant longtemps parce qu’il doit saluer tous les membres de sa grande famille. Après sa conversation, le diable ne lui fait payer qu’une livre syrienne. L’Américain et le Français sont scandalisés et demandent au diable : « Pourquoi ? ». Il répond : « C’était un appel local. »
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      #Liban (pendant l’occupation syrienne) :

      Question : Pourquoi Emile Lahoud (le président libanais 1998-2007) utilise seulement du papier hygiénique à deux épaisseurs ?
      Réponse : Parce qu’il doit envoyer une copie de chaque document à Damas.
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      #Moyen-Orient (en août 2013) :

      L’Iran soutient Assad. Les Etats du Golfe sont contre Assad.
      Assad est contre les Frères musulmans. Les Frères musulmans et Obama sont contre le général Sisi. Mais les pays du Golfe sont pro-Sisi ! Ce qui veut dire qu’ils sont contre les Frères musulmans.
      L’Iran est pro-Hamas. Mais le Hamas est derrière les Frères musulmans.
      Obama soutient les Frères musulmans, mais le Hamas est contre les Etats-Unis.
      Les Etats du Golfe sont pro-US. Mais la Turquie est avec les Etats du Golfe contre Assad, pourtant la Turquie est pro-Frères musulman contre le général Sisi. Et le général Sisi est soutenu par les pays du Golfe !
      Bienvenue au Moyen-Orient et passez une bonne journée.
      Mr. Al-Sabah, London EC4, UK, Financial Times...

      #blagues

    • Un médecin cubain part vivre aux États-Unis. Comme il ne peut pas exercer, il monte un business dans Manhattan et pose un écriteau à l’entrée de sa boutique :

      « Nous soignons n’importe quelle maladie pour 20$, c’est garanti. Dans le cas contraire, nous vous offrons 100 $."

      Trump, qui passe par là, lit l’écriteau et y voit une occasion facile de gagner 100$. Il entre et il dit au médecin :

      Trump : j’ai perdu le sens du goût.

      Le médecin cubain : infirmière, prenez la petite fiole dans la boîte 22 et administrez trois gouttes sur la langue de monsieur.

      Trump : Hey ! Mais c’est dégueulasse, c’est de la merde !

      Le médecin cubain : Félicitations, vous avez récupéré le goût. Vous me devez 20$.

      Trump s’en va, vexé, et revient une semaine plus tard, décidé à récupérer son argent.

      Trump : j’ai perdu la mémoire, je n’ai plus aucun souvenir.

      Le médecin cubain : infirmière, apportez-moi la petite fiole de la boîte 22.

      Trump : Hey man, come on ! C’est de la merde ça, tu me l’as déjà donnée la semaine dernière !.

      Le médecin cubain : Félicitations, vous avez récupéré la mémoire. Vous me devez 20$.

      Trump repart, humilié, et revient de nouveau une semaine plus tard, plus déterminé que jamais à récupérer son argent américain.

      Trump : Ma vue a terriblement baissé. Je vois tout flou, je ne distingue plus les détails et les lunettes ne me sont d’aucune aide.

      Le médecin cubain : Oh ! Vous m’en voyez sincèrement désolé, pour cela nous n’avons aucune médecine. Voici pour vous un billet de 100$.

      Trump : Hey ! Are you kidding me ? C’est seulement un billet de 10$. Tu as cru pouvoir me berner ?

      Le médecin cubain : Félicitations, vous avez récupéré la vue. Vous me devez 20$ !

      #Cuba #USA

  • Comment Joukov a tenu tête à Staline pendant l’après-guerre - Russia Beyond FR

    https://fr.rbth.com/histoire/83033-bras-de-fer-joukov-staline

    Gueorgui Joukov a mené la contre-attaque contre les nazis et s’est emparé de Berlin. Toutefois, l’illustre maréchal a moins réussi dans la lutte sans merci pour le pouvoir qui opposait les chefs communistes après la guerre.

    À la mort du plus important maréchal soviétique de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est éteint en 1974, après 15 ans de retraite et d’abandon de la vie publique, le poète émigré Joseph Brodsky a écrit La mort de Joukov. Dans le poème, il le qualifiait de l’un de ceux qui « dans leur formation militaire avaient marché fièrement sur les capitales étrangères mais étaient revenus la peur au ventre dans leur patrie ».

    #russie #staline #ex-urss #stalinisme #union_soviétique