• Les risques nucléaires augmentent avec l’émergence d’une nouvelle #course_aux_armements – Parution du nouveau « #SIPRI Yearbook »

    L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) publie aujourd’hui son évaluation annuelle de l’état des armements, du désarmement et de la sécurité internationale. L’une des principales conclusions du « SIPRI Yearbook 2025 » fait état de l’émergence d’une nouvelle course aux armements nucléaires dangereuse, à un moment où les régimes de contrôle des armements sont gravement affaiblis.

    Les arsenaux nucléaires mondiaux s’agrandissent et se modernisent

    La quasi-totalité des neuf États dotés de l’#arme_nucléaire – États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) et Israël – ont poursuivi en 2024 leurs programmes intensifs de modernisation nucléaire, avec une mise à niveau des #armes_nucléaires existantes, auxquelles s’ajoutent des versions plus récentes.

    Sur le total de l’inventaire mondial soit environ 12 241 ogives en janvier 2025, près de 9 614 étaient mises en stocks militaires en vue d’une potentielle utilisation (voir tableau ci-dessous). Environ 3 912 de ces #ogives ont été déployées avec des missiles et des avions et le reste a été stocké dans un entrepôt central. Environ 2 100 ogives déployées ont été maintenues en état d’alerte opérationnelle élevée sur des #missiles balistiques. Presque toutes ces ogives appartiennent à la Russie ou aux États-Unis, mais également à la Chine qui pourrait désormais conserver certaines ogives sur ses missiles en temps de paix.

    Depuis la fin de la guerre froide, le démantèlement progressif des ogives retirées du service par la Russie et les États-Unis a dépassé le déploiement de nouvelles ogives, ce qui a entraîné une diminution annuelle globale du stock mondial d’armes nucléaires. Cette tendance devrait s’inverser dans les années à venir, le rythme du démantèlement ralentissant tandis que le déploiement de nouvelles armes nucléaires s’accélère.

    « L’ère de la réduction du nombre d’armes nucléaires dans le monde, en cours depuis la fin de la guerre froide, touche à sa fin », souligne Hans M. Kristensen, chercheur principal associé au programme Armes de destruction massive du SIPRI et directeur du Nuclear Information Project à la Federation Of American Scientists (FAS). « Au lieu de cela, nous observons une nette tendance à l’augmentation des arsenaux nucléaires, à l’exacerbation de la rhétorique nucléaire et à l’abandon des accords de contrôle des armements. »

    La Russie et les États-Unis possèdent à eux seuls près de 90 % des armes nucléaires mondiales. La taille de leurs arsenaux militaires respectifs (c’est-à-dire les ogives utilisables) semble être restée relativement stable en 2024, mais les deux États mettent en œuvre d’importants programmes de modernisation susceptibles d’accroître la taille et la diversité de leurs arsenaux à l’avenir. En l’absence d’un nouvel accord visant à plafonner leurs arsenaux, le nombre d’ogives déployées sur leurs missiles stratégiques devrait augmenter après l’expiration, en février 2026, du Traité de 2010 sur les mesures visant à réduire et à limiter davantage les armements stratégiques offensifs (New START).

    Le vaste programme de #modernisation_nucléaire des États-Unis progresse, mais en 2024, il a été confronté à des difficultés de planification et de financement qui pourraient le retarder et augmenter considérablement le coût du nouvel arsenal stratégique. De plus, l’ajout de nouvelles armes nucléaires non stratégiques à l’arsenal américain accentuera la pression sur le programme de modernisation.

    Le programme de modernisation nucléaire de la Russie connaît également des difficultés, avec notamment en 2024 : l’échec d’un essai, un retard pris pour le lancement du nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) #Sarmat et une modernisation plus lente que prévu d’autres systèmes. Par ailleurs, l’augmentation du nombre d’ogives nucléaires non stratégiques russes, prévue par les États-Unis en 2020, ne s’est pas encore concrétisée.

    Néanmoins, il est probable que le déploiement d’armes nucléaires russes et américaines sera plus important dans les années à venir. L’augmentation russe résulterait principalement de la modernisation des forces stratégiques restantes, permettant d’emporter davantage d’ogives sur chaque missile, et du rechargement de certains silos précédemment vidés. L’augmentation américaine, quant à elle, pourrait résulter du déploiement d’ogives supplémentaires sur les lanceurs existants, de la réactivation de lanceurs vides et de l’ajout de nouvelles armes nucléaires non stratégiques à l’arsenal. Les partisans du nucléaire aux États-Unis préconisent ces mesures en réaction aux nouveaux déploiements nucléaires chinois.

    Selon les estimations du SIPRI, la Chine possède désormais au moins 600 ogives nucléaires. Son arsenal nucléaire croît plus rapidement que celui de tout autre pays, d’environ 100 nouvelles ogives par an depuis 2023. En janvier 2025, la Chine a achevé, ou était sur le point de le faire, la construction d’environ 350 nouveaux silos d’ICBM dans trois vastes zones désertiques du nord du pays et trois zones montagneuses de l’est. Selon la manière dont elle décidera de structurer ses forces, la Chine pourrait potentiellement posséder au moins autant d’ICBM que la Russie ou les États-Unis d’ici la fin de la décennie. Pourtant, même si la Chine atteint le nombre maximal prévu de 1 500 ogives d’ici 2035, cela ne représentera toujours qu’environ un tiers des stocks nucléaires actuels de la Russie et des États-Unis.

    Bien que le Royaume-Uni ne semble pas avoir augmenté son arsenal d’armes nucléaires en 2024, son stock d’ogives devrait augmenter à l’avenir, après que l’Integrated Review Refresh de 2023 a confirmé les plans antérieurs de relèvement du plafond du nombre d’ogives. Lors de la campagne électorale, le gouvernement travailliste élu en juillet 2024 s’est engagé à poursuivre la construction de quatre nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), à maintenir la dissuasion nucléaire continue en mer du Royaume-Uni et à moderniser l’arsenal nucléaire britannique à l’avenir. Cependant, le gouvernement est aujourd’hui confronté à d’importants défis opérationnels et financiers.

    En 2024, la France a poursuivi ses programmes de développement d’un SNLE de troisième génération et d’un nouveau missile de croisière à lanceur aérien, ainsi que la rénovation et la modernisation des systèmes existants, notamment un missile balistique amélioré doté d’une nouvelle ogive modifiée.

    L’Inde aurait une fois de plus légèrement élargi son arsenal nucléaire en 2024 et continué à développer de nouveaux types de vecteurs nucléaires. Ses nouveaux conteneurs de missiles, transportables avec des ogives associées, pourraient être capables d’emporter des ogives nucléaires en temps de paix, voire plusieurs ogives par missile, une fois ceux-ci opérationnels.

    En 2024, le Pakistan a également poursuivi le développement de nouveaux vecteurs et a accumulé de la matière fissile, ce qui laisse penser que son arsenal nucléaire pourrait s’accroître au cours de la prochaine décennie.

    Début 2025, les tensions entre l’Inde et le Pakistan ont brièvement dégénéré en conflit armé.

    « La combinaison frappes contre des infrastructures militaires nucléaires et désinformation aurait pu transformer ce qui relevait d’un conflit conventionnel en une crise nucléaire », précise Matt Korda, chercheur principal associé au programme Armes de destruction massive du SIPRI et directeur associé au Nuclear Information Project à la Federation Of American Scientists (FAS). « Cela devrait servir d’avertissement sévère aux États qui cherchent à accroître leur dépendance aux armes nucléaires. »

    La Corée du Nord continue de donner la priorité à son programme nucléaire militaire, élément central de sa stratégie de sécurité nationale. Le SIPRI estime que le pays a désormais assemblé une cinquantaine d’ogives, qu’il possède suffisamment de matière fissile pour en produire encore jusqu’à 40 supplémentaires et qu’il accélère encore la production de matière fissile. En juillet 2024, des responsables sud-coréens ont averti que la Corée du Nord était dans les « phases finales » du développement d’une « arme nucléaire tactique ». En novembre 2024, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a appelé à une expansion « sans limite » du programme nucléaire du pays.

    Israël, qui ne reconnaît pas publiquement posséder l’arme nucléaire, modernise son arsenal nucléaire. En 2024, il a procédé à l’essai d’un système de propulsion de missiles qui pourrait être adapté aux missiles balistiques à capacité nucléaire Jericho. Israël poursuit également la mise à niveau de son site de production de plutonium à Dimona.
    Le contrôle des armements en crise dans un contexte de nouvelle course aux armements

    Dans son introduction au SIPRI Yearbook 2025, le directeur du SIPRI, Dan Smith, met en garde contre les défis auxquels est confronté le contrôle des armes nucléaires et les perspectives d’une nouvelle course aux armements nucléaires.

    Dan Smith observe que « le contrôle bilatéral des armements nucléaires entre la Russie et les États-Unis est entré en crise il y a quelques années et est désormais quasi caduque ». Bien que le traité New START – le dernier traité de contrôle des armements nucléaires limitant les forces nucléaires stratégiques russes et américaines – reste en vigueur jusqu’à début 2026, rien n’indique qu’il y ait des négociations pour le renouveler ou le remplacer, ni que l’une ou l’autre des parties souhaite le faire. Le président américain Donald J. Trump a insisté pendant son premier mandat et répète aujourd’hui encore que tout futur accord devrait également inclure des limites à l’arsenal nucléaire chinois, ce qui ajouterait une nouvelle complexité à des négociations déjà difficiles.

    Dan Smith lance également une mise en garde sévère contre les risques d’une nouvelle course aux armements nucléaires : « Les signes indiquent qu’une nouvelle course aux armements se prépare, comportant bien plus de risques et d’incertitudes que la précédente. » Le développement et l’application rapides d’un éventail de technologies – par exemple dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA), des cybercapacités, des ressources spatiales, de la défense antimissile et de la technologie quantique – redéfinissent radicalement la doctrine de défense et de dissuasion nucléaires, créant ainsi des sources potentielles d’instabilité. Les progrès de la défense antimissile et le déploiement océanique de la technologie quantique pourraient à terme avoir un impact sur la vulnérabilité d’éléments clés des arsenaux nucléaires des États.

    De plus, l’IA et d’autres technologies accélérant la prise de décision en cas de crise, le risque d’éclatement d’un conflit nucléaire suite à une mauvaise communication, un malentendu ou un accident technique est accru.

    Dan Smith soutient qu’avec toutes ces nouvelles technologies et variables en jeu, « cerner qui est en tête dans la course aux armements sera encore plus difficile et intangible qu’il ne l’était autrefois. Dans ce contexte, les anciennes formules de contrôle des armements, essentiellement numériques, ne suffiront plus ».
    De plus en plus d’États envisagent de développer ou d’héberger des armes nucléaires

    La relance des débats nationaux en Asie de l’Est, en Europe et au Moyen-Orient sur le statut et la stratégie nucléaires laisse penser qu’un plus grand nombre d’États pourraient développer leurs propres armes nucléaires.

    Par ailleurs, les accords de partage nucléaire suscitent un regain d’intérêt. En 2024, la Biélorussie et la Russie ont réitéré leurs allégations selon lesquelles la Russie aurait déployé des armes nucléaires sur le territoire biélorusse, tandis que plusieurs membres européens de l’OTAN ont manifesté leur volonté d’accueillir des armes nucléaires américaines sur leur sol, et le président français Emmanuel Macron a répété que la dissuasion nucléaire française devrait avoir une « dimension européenne ».

    « Il est essentiel de rappeler que les armes nucléaires ne garantissent pas la sécurité », souligne Matt Korda. « Comme l’a amplement démontré la récente flambée des hostilités en Inde et au Pakistan, les armes nucléaires n’empêchent pas les conflits. Elles comportent également d’immenses risques d’escalade et d’erreurs de calcul catastrophiques - en particulier lorsque la désinformation est omniprésente - qui peuvent finir par aggraver la sécurité des populations, et non la renforcer. »
    Un péril grandissant pour la sécurité et la stabilité mondiales

    La 56e édition du SIPRI Yearbook révèle la détérioration continue de la sécurité mondiale au cours de l’année écoulée. Les guerres en Ukraine, à Gaza et ailleurs se sont poursuivies, exacerbant les divisions géopolitiques, en plus des terribles conséquences humaines. De plus, l’élection de Donald Trump a créé une incertitude supplémentaire – en Europe mais aussi au-delà – quant à l’orientation future de la politique étrangère américaine et à la fiabilité des États-Unis en tant qu’allié, donateur ou partenaire économique.

    Outre les analyses détaillées habituelles sur les questions de maîtrise des armements nucléaires, de désarmement et de non-prolifération, l’annuaire du SIPRI présente des données et des analyses sur l’évolution des dépenses militaires mondiales, des transferts internationaux d’armes, de la production d’armes, des opérations de paix multilatérales, des conflits armés, des cybermenaces et des menaces numériques, de la gouvernance de la sécurité spatiale, et plus encore.

    https://www.obsarm.info/spip.php?article699
    #rapport #armes #armement #chiffres #statistiques #Russie #USA #Etats-Unis

  • Féminicides : l’Etat multi-condamné pour inaction
    https://www.off-investigation.fr/feminicides-etat-multi-condamne-pour-inaction

    Action organisée à Toulouse le 4 novembre 2023 par l’association NousToutes31 pour dénoncer l’inaction du gouvernement et de la justice contre les féminicides | photographie Charly TRIBALLEAU / AFP Alors que l’exécutif revendique depuis 2017 un engagement fort dans la lutte contre les violences faites aux femmes, sur le terrain, des appels à l’aide sont restés lettre morte. Au point que les féminicides ont bondi de 44% en 2024. Des proches de victimes sont parvenus à faire condamner l’Etat pour « faute lourde ». 136. C’est le nombre de féminicides retenu en France pour la seule année 2024. Une hausse de plus […]Lire la suite : Féminicides : l’Etat multi-condamné pour (...)

    #Enquêtes #Réservé_aux_abonnés

  • Qui pédale en France ? Spoiler : pas tout le monde, et surtout pas pour aller travailler
    https://www.caradisiac.com/qui-pedale-en-france-spoiler-pas-tout-le-monde-et-surtout-pas-pour-aller

    (...)

    Commençons par le chiffre phare : 35 % des Français disent utiliser un vélo au moins une fois par mois. C’est mieux que rien, mais moins bien qu’avant : ils étaient 37 % en 2023. La courbe ne monte donc pas, elle vacille. Pire encore, 46 % des Français ne montent jamais sur un vélo. Ni pour bosser, ni pour aller chercher le pain, ni pour flâner le dimanche. Jamais. On peut donc parler, sans trop exagérer, d’un sport minoritaire dans son propre pays.

    En comparaison, le nombre de propriétaires de piscines privées en France frôle les 10 %, ce qui signifie que, statistiquement, il y a plus de gens qui entretiennent une piscine que de gens qui utilisent leur vélo tous les jours.

    (...)

  • Fin 2024, on comptait 83,4 millions de personnes déplacées internes dans le monde, un record

    Le nombre de déplacés à l’intérieur de leur pays a atteint un nouveau record en 2024 avec 83,4 millions de personnes enregistrées, selon un rapport conjoint de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) et du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) publié mardi. Ce chiffre a bondi de 50% au cours des six dernières années.

    Les conflits au Soudan, à Gaza, en République démocratique du Congo (RDC), en Ukraine ; les catastrophes naturelles... Autant d’évènements qui font bondir le nombre de personnes déplacées dans leur propre pays. C’est ce que révèle un rapport conjoint de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) et du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) publié mardi 13 mai à Genève (Suisse).

    Fin 2024, 83,4 millions de personnes étaient déplacées dans le monde, soit l’équivalent de la population de l’Allemagne - fin 2023, le monde comptait 75,9 millions de déplacés internes. Et ce chiffre a bondi de 50% au cours des six dernières années, précisent les deux organisations.

    « Le déplacement interne est l’endroit où se croisent conflit, pauvreté et crise climatique, et qui frappe les plus vulnérables de plein fouet », a déclaré Alexandra Bilak, directrice de l’IDMC, dans un communiqué.

    Contrairement aux réfugiés qui fuient un pays pour s’installer ailleurs, les déplacés sont des personnes contraintes de partir mais qui restent dans leur pays.
    Le Soudan en tête du classement des déplacés internes

    D’après le rapport, près de 90% de ces déplacements forcés sont dus aux violences et aux conflits. Ils concernent 73,5 millions de personnes, un chiffre en augmentation de 10% par rapport à 2023, et même de 80% depuis 2018.

    Avec 11,6 millions de déplacés en raison des conflits, le Soudan compte le plus grand nombre de ces personnes jamais enregistré dans un seul pays, souligne le rapport. La Syrie suit avec 7,4 millions de personnes. La RDC arrive en quatrième position du classement mondial avec 6,2 millions de déplacés internes, derrière la Colombie qui en compte 7,3 millions.

    Presque toute la population de la bande de Gaza était également déplacée fin 2024, avant même les nouveaux déplacements massifs provoqués par la reprise des bombardements israéliens, le 18 mars, après la fin d’une trêve de deux mois.

    Les catastrophes ont, elles, obligé près de 10 millions de personnes à fuir et à s’installer ailleurs, soit une hausse de 29% par rapport à l’année précédente. À noter que ce chiffre a doublé en cinq ans. Les phénomènes météorologiques, souvent aggravés par le changement climatique, ont provoqué 99,5% des déplacements dus à des catastrophes l’an dernier.

    L’Afghanistan arrive en tête avec 1,3 million, suivi par le Tchad qui compte 1,2 million de personnes déplacées liées aux catastrophes naturelles.

    Fin 2024, 10 pays comptaient chacun plus de trois millions de déplacés internes dus aux conflits et aux violences. Le nombre de pays signalant des déplacements résultant à la fois des conflits et des catastrophes a triplé en 15 ans. Plus des trois-quarts des déplacés internes en raison de conflits vivent dans des pays très vulnérables au changement climatique.
    « Signal d’alarme »

    Ces chiffres alarmants surviennent au moment où les organisations humanitaires mondiales sont en grande difficulté en raison du gel par Donald Trump de la majorité de l’aide financière américaine. De nombreuses coupes budgétaires touchent les déplacés, qui reçoivent généralement moins d’attention que les réfugiés.

    « Les chiffres de cette année doivent être un signal d’alarme pour la solidarité mondiale », a insisté Jan Egeland, le directeur du NRC dans le communiqué. « À chaque fois qu’un financement est coupé, un déplacé n’a plus accès à la nourriture, aux médicaments, à la sécurité et perd espoir », a-t-il averti.

    L’absence de progrès dans la lutte contre les déplacements dans le monde est « à la fois un échec politique et une tache morale pour l’humanité », insiste Jan Egeland.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64559/fin-2024-on-comptait-834-millions-de-personnes-deplacees-internes-dans

    Pour télécharger le rapport sur le site de l’#IDMC :
    https://www.internal-displacement.org/global-report/grid2025

    #déplacés_internes #réfugiés #migrations #chiffres #statistiques #IDPs #2024

  • Le #décrochage_scolaire : un #coût humain et social sous-estimé

    #Apprentis_d’Auteuil alerte sur le coût du décrochage scolaire pour les #jeunes et pour la société. Ce 19 mai, la fondation publie un rapport sur les jeunes qui quittent l’école sans diplôme ni qualification, et sur le coût que représente le décrochage scolaire pour toute la société. Ce rapport montre combien il est urgent de redonner le goût d’apprendre à ces jeunes dans leur intérêt et celui de la collectivité. Exemple au collège Nouvelle Chance d’Apprentis d’Auteuil au Mans.

    Aujourd’hui, en France, plus de 75 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme ni qualification. Ces décrocheurs accèdent difficilement à l’emploi, sont plus touchés par le #chômage que les autres jeunes et risquent l’#exclusion. À ce drame humain s’ajoute un surcoût pour la société : accompagner un décrocheur coûte cher à la collectivité.
    Selon les chiffres de l’Éducation nationale, le décrochage scolaire a décru : en 2023, 7,6% des 18-24 ans étaient en dehors du système scolaire contre 11% en 2006. « Trop de jeunes décrochent encore ! constate Jean-Baptiste de Chatillon, directeur général d’Apprentis d’Auteuil. Et les plus vulnérables sont les premiers concernés. Nous refusons de nous y habituer car il existe des solutions. »

    Les plus vulnérables ? Des garçons et des filles en difficulté scolaire, qui ne trouvent pas de sens à l’école, peinent à acquérir les fondamentaux, sont mal orientés, freinés par une santé mentale fragile, victimes de harcèlement scolaire, etc.
    Ces adolescents vivent souvent des difficultés socio-économiques au sein d’un environnement marqué par la précarité ou le chômage. Les difficultés peuvent également être d’ordre familial (ruptures, événement particulier, problèmes d’acculturation, de langue, lien famille-école distendu) ou personnel (liées à la santé, à la mésentente avec les enseignants, à la quête de l’argent facile...)

    « Tous ces facteurs ont des conséquences sur le jeune, sa santé mentale et physique, son comportement en classe, ses résultats scolaires, sa motivation, sa projection dans l’avenir, souligne Julien Pautot, chef de projet au Pôle prévention du décrochage scolaire à Apprentis d’Auteuil. Les difficultés scolaires résultent de difficultés plus larges. Raison pour laquelle les décrocheurs ont besoin d’être accompagnés et suivis individuellement pour retrouver, avant toute chose, confiance en soi et estime de soi. »

    L’innovation du #collège_Nouvelle_Chance au Mans

    En proposant un #accompagnement_renforcé et des #pédagogies_innovantes en matière de #prévention et de #remédiation, Apprentis d’Auteuil démontre que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité.
    Au Mans, par exemple, le collège Nouvelle Chance ouvert en 2014, accueille des élèves âgés de 13 à 16 ans qui n’ont plus le goût d’aller à l’école, sont déscolarisés ou en cours de #déscolarisation. Il leur propose, en plus d’un parcours scolaire personnalisé établi en concertation avec le jeune, sa famille et une équipe pédagogique et éducative pluridisciplinaire, un apprentissage de la vie en société et de la #citoyenneté.

    « L’objectif du collège Nouvelle Chance est de révéler le meilleur de chaque jeune, de faire germer et grandir en lui ses capacités, ses compétences, ses talents et ses envies, résume Emmanuelle Barsot, directrice. Pour que chacun reprenne confiance en soi mais aussi dans l’institution scolaire et s’autorise à rêver. Bien souvent, ce sont des jeunes extraordinaires qui ont une histoire de vie compliquée. À nous de changer notre regard sur eux, de leur faire confiance et de leur donner les moyens de s’épanouir et de réussir. Un simple « Tu vois, tu y arrives » peut changer beaucoup de choses. »

    Depuis le mois de janvier, Shelly, 15 ans, vient tous les jours au collège Nouvelle Chance. Une grande victoire pour elle après plus de trois mois de déscolarisation, et une énorme satisfaction pour les enseignants chaque jour à ses côtés. « En 5e, je ne pouvais plus aller au collège, se souvient-elle. J’avais peur de l’école, j’en vomissais. Je ne voulais pas que ma mère me voie dans cet état. Tout cela à cause d’élèves qui ne faisaient pas attention à ce qu’ils disaient. J’en ai parlé à beaucoup d’adultes, mais rien n’a changé. Un jour, j’ai dit à l’ancien directeur : "Je ne peux pas rester là. Sinon, je risque de faire une grosse bêtise." Il a appelé ma mère et nous a proposé le collège Nouvelle Chance. Ici, je n’ai plus peur. »

    Un parcours scolaire personnalisé

    Faire différemment pour ces jeunes loin de l’école, tel est le leitmotiv du collège Nouvelle Chance, qui accueille 30 élèves décrocheurs ou exclus d’établissements scolaires de la Sarthe. Pour chacun, un projet personnalisé et attractif destiné à le raccrocher aux apprentissages. « À un moment de l’année scolaire, les collèges des jeunes se trouvent un peu démunis. Ils ont tout tenté pour les raccrocher à l’école, en vain, explique Emmanuelle Barsot. En nous confiant ces adolescents pour un an, exceptionnellement deux, ils espèrent leur donner une nouvelle chance. »

    Dans des classes à petits effectifs de 6 à 8 élèves, les jeunes suivent des cours de trois-quarts d’heure (avec pauses de quinze minutes) le matin. À leurs côtés, deux enseignants dont l’un fait cours et l’autre apporte des compléments d’information. Au déjeuner, jeunes et adultes se retrouvent à la même table pour un temps d’échange informel. L’après-midi, en compagnie de professeurs et d’éducateurs, les collégiens participent à des activités susceptibles de les aider dans leur orientation scolaire ou professionnelle. Des projets artistiques ou sportifs individuels ou collectifs, des rencontres intergénérationnelles, des stages, des découvertes métiers leur sont proposés. Des emplois du temps à la carte sont même créés pour les jeunes qui ont décroché depuis plusieurs mois voire années.

    « L’essentiel est que les décrocheurs viennent de plus en plus souvent au collège Nouvelle Chance et retrouvent le goût et l’envie d’apprendre et de progresser via un projet personnalisé, conclut Emmanuelle Barsot. Et ce, en lien étroit avec les familles. Aucun décrocheur n’est livré avec un mode d’emploi. Chacun a sa façon de fonctionner. À nous de lui faire confiance et de l’aider au mieux. Tous en valent vraiment la peine ! »

    https://www.apprentis-auteuil.org/actualites/plaidoyer/le-decrochage-scolaire-un-cout-humain-et-social-sous-estime
    #France #rapport #école #éducation #statistiques #chiffres

  • #Paris said au revoir to cars. Air pollution maps reveal a dramatic change.

    Air pollution fell substantially as the city restricted car traffic and made way for parks and bike lanes.

    Over the past 20 years, Paris has undergone a major physical transformation, trading automotive arteries for bike lanes, adding green spaces and eliminating 50,000 parking spaces.
    Part of the payoff has been invisible — in the air itself.
    Airparif, an independent group that tracks air quality for France’s capital region, said this week that levels of fine particulate matter (PM 2.5) have decreased 55 percent since 2005, while nitrogen dioxide levels have fallen 50 percent. It attributed this to “regulations and public policies,” including steps to limit traffic and ban the most polluting vehicles.

    Air pollution heat maps show the levels of 20 years ago as a pulsing red — almost every neighborhood above the European Union’s limit for nitrogen dioxide, which results from the combustion of fossil fuels. By 2023, the red zone had shrunk to only a web of fine lines across and around the city, representing the busiest roads and highways.
    The change shows how ambitious policymaking can directly improve health in large cities. Air pollution is often described by health experts as a silent killer. Both PM 2.5 and nitrogen dioxide have been linked to major health problems, including heart attacks, lung cancer, bronchitis and asthma.

    Paris has been led since 2014 by Mayor Anne Hidalgo, a Socialist who has pushed for many of the green policies and has described her wish for a “Paris that breathes, a Paris that is more agreeable to live in.”

    Her proposals have faced pushback — from right-leaning politicians, a car owners’ association and suburban commuters, who say that targeting cars makes their lives more difficult.
    But last month, Parisians voted in a referendum to turn an additional 500 streets over to pedestrians. A year earlier, Paris had moved to sharply increase parking fees for SUVs, forcing drivers to pay three times more than they would for smaller cars. The city has also turned a bank of the Seine from a busy artery into a pedestrian zone and banned most car traffic from the shopping boulevard of Rue de Rivoli.
    Carlos Moreno, a professor at Paris 1 Panthéon-Sorbonne University and a former adviser to the city, said the French capital has developed “an urban policy based on well-being.”

    https://www.washingtonpost.com/climate-solutions/2025/04/12/air-pollution-paris-health-cars
    https://archive.is/29uTN#selection-1573.0-1621.177
    #vélo #cartographie #visualisation #transports #statistiques #chiffres #air #qualité_de_l'air #pollution #pollution_de_l'air #restrictions #modes_de_transport #aménagement_urbain #urbanisme #zones_piétonnes #aménagement_du_territoire
    #ressources_pédagogiques

  • Les faits de #corruption ont doublé en #France depuis huit ans, selon des chiffres officiels

    Les dernières données statistiques du ministère de l’intérieur et de l’Agence française anticorruption confirment la forte hausse des #atteintes_à_la_probité en France, tous délits confondus. Les responsables politiques continuent de regarder ailleurs.

    Sa déconsidération par les pouvoirs publics est inversement proportionnelle à la manière dont la corruption paraît s’installer durablement en France. D’après de nouvelles données officielles, les atteintes à la probité constatées par les services de police et de gendarmerie poursuivent leur croissance, enregistrant une hausse de 8,2 % en 2024 par rapport à l’année précédente.

    Cette #augmentation, identique à celle déjà enregistrée en 2023, est marquée par une explosion des faits de corruption observés, qui ont quasiment doublé depuis huit ans : de 167 infractions répertoriées dans les procédures closes en 2016, la France est passée à 324 en 2024.

    Ces données ont été répertoriées dans un rapport officiel du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) et de l’Agence française anticorruption (AFA), qui a été rendu public le 24 avril. Il n’a depuis fait l’objet d’aucun commentaire public au sein d’un gouvernement qui compte aux fonctions de ministre de l’intérieur (Bruno Retailleau) et de la justice (Gérald Darmanin) deux responsables qui n’ont cessé de soutenir leurs mentors – François Fillon pour le premier et Nicolas Sarkozy pour le second – face à la justice anticorruption.

    En 2024, 934 infractions relatives à des atteintes à la probité ont été recensées, avec une hausse dans presque toutes les catégories de délit (trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, favoritisme…). Passés de 278 en 2023 à 324 en 2024, les seuls faits de corruption – punis de dix ans d’emprisonnement – enregistrent une aggravation spectaculaire, même si l’ampleur de ce phénomène reste sous-évaluée par l’étude, selon ses propres auteurs.

    En effet, relève le rapport, une enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » (VRS) du ministère de l’intérieur établit que « moins de 1 % des personnes physiques qui sont victimes d’une tentative de corruption dans un cadre professionnel portent plainte ». En l’absence de plainte, les procédures peuvent trouver leur origine dans une dénonciation, un signalement ou encore des constatations de policier ou de gendarme au cours d’enquêtes portant sur d’autres faits.

    Cette sous-évaluation est accentuée par le fait, d’après les remontées d’enquêteurs et de magistrats, que « la corruption, quand elle est rencontrée dans les dossiers liés au trafic de stupéfiants, est rarement retenue pour conduire des poursuites car elle est difficile à caractériser », selon l’étude statistique.

    Cet état de fait peut ainsi « conduire à sous-estimer l’ampleur du phénomène à partir des seules remontées statistiques des services de sécurité », dans un contexte où les alertes se multiplient sur la montée en puissance des capacités des réseaux criminels.

    La deuxième infraction la plus importante en volume relève des prises illégales d’intérêts (délit qui sanctionne la partialité d’un agent public) – 199 en 2024 –, suivie des détournements de fonds publics – 168 en 2024. L’augmentation des atteintes touche de manière homogène toutes les régions, même si certains territoires comme la Corse, les outre-mer ou la Côte d’Azur connaissent un taux d’infraction par habitant plus élevé que la moyenne.

    Dans une sphère publique dominée par les hommes âgés, cette dernière catégorie est surreprésentée dans les statistiques. Tandis que les personnes de plus de 45 ans représentent 46 % de la population, elles forment 54 % des mis en cause. Les infractions sont commises à 94 % par des personnes de nationalité française.

    Une absence de stratégie nationale

    Ces données sont publiées à un moment où la lutte contre la corruption se trouve dans une situation paradoxale. D’un côté, les procédures et condamnations s’accumulent contre des personnalités de premier plan, à commencer par l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, premier président de la République reconnu coupable de corruption, depuis le rejet de tous ses recours dans l’affaire Bismuth, en décembre 2024.

    Par ailleurs condamné en appel dans le scandale Bygmalion (il a formé un pourvoi en cassation), Nicolas Sarkozy a aussi été jugé de janvier à avril dans l’affaire des financements libyens, un des plus grands scandales de corruption présumée de la Ve République (le jugement sera rendu en septembre).

    Dans le même temps, la justice a aussi condamné en première instance le Rassemblement national (RN), et sa candidate Marine Le Pen, pour un système de détournements de fonds publics au Parlement européen (le procès en appel se tiendra début 2026).

    Mais l’importance de ces affaires tranche avec l’absence de volontarisme politique sur ce sujet. Arrivé au pouvoir sur une promesse de « moralisation de la vie publique », Emmanuel Macron a totalement retourné sa veste depuis 2017, allant jusqu’à revendiquer un passe-droit s’agissant de Nicolas Sarkozy pour qu’il puisse conserver sa Légion d’honneur, en dépit de sa condamnation définitive, qui devrait l’en priver.

    Malgré les alertes des enquêteurs et magistrats spécialisés, les rapports internes et les signalements d’ONG, les moyens d’investigation de la France, qui a dégringolé dans le classement 2024 de Transparency International, restent indigents.

    Après la fin de son premier plan pluriannuel de 2020 à 2022, l’Agence française anticorruption n’a toujours pas mis en place sa nouvelle feuille de route, sans que cela préoccupe grand monde. Et quand le premier ministre, François Bayrou, fait part de son « trouble » dans une affaire d’atteinte à la probité, c’est pour dénoncer l’inéligibilité à effet immédiat de Marine Le Pen.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/280425/les-faits-de-corruption-ont-double-en-france-depuis-huit-ans-selon-des-chi
    #macronisme #statistiques #chiffre

  • Records de morts au travail : 21 000 morts...
    https://bellaciao.org/Records-de-morts-au-travail-21-000-morts

    Records de mort au travail : 21 000 morts et 13,5 millions de blessés en 20 ans, et 918 morts en 2023. En 2023, selon l’assurance maladie, 2 salariés sont morts d’un accident du travail chaque jour en France et 100 ont été gravement blessés, une tendance à la hausse depuis plusieurs années. 690 décès suite à un accident du travail en 2018. 861 en 2019. 903 en 2022 (les années 2020 et 2021 ne sont pas retenues du fait de la pandémie). 918 en 2023. Le nombre de morts à la suite d’un (…) #Contributions

  • Il ricatto europeo targato #Frontex sui rimpatri “volontari” dei migranti

    In sei anni il numero di persone straniere a cui l’Agenzia ha dato supporto per “ritornare” è aumentato del 2.181%. Con un #budget superiore al miliardo di euro, le “divise blu” sono le vere protagoniste della politica europea sulle frontiere.

    “Giro per strada e mi vergogno. Tutti sanno che non ce l’ho fatta e che non sono riuscito a restituire neanche i soldi necessari per pagare il mio viaggio per l’Europa”. Nuha sospira mentre descrive una quotidianità difficile a Sukuta, città del Gambia che dista una ventina di chilometri dalla capitale Banjul. “Non ho un lavoro stabile e anche se sono passati tanti anni spesso ripenso al giorno in cui sono stato rimpatriato -racconta-. Non avevo commesso nessun reato: solo una volta non ho pagato il biglietto dell’autobus ma sono tornato nel mio Paese con le manette ai polsi”.

    Era il novembre 2019 e dopo cinque anni vissuti tra Italia e Germania, Nuha è stato rimpatriato su un volo gestito da Frontex. Come lui, negli ultimi dieci anni, altri 1.158 cittadini gambiani sono tornati nel loro Paese con l’assistenza dell’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, che nel 2025 ha superato per la prima volta dalla sua istituzione il miliardo di euro di budget.

    “Soffrono molto”, sottolinea Bakary Camara, direttore sanitario dell’ospedale psichiatrico Tanka Tanka che si trova proprio a Sukuta, nella città in cui vive Nuha. “Spesso vengono ricoverati qui per problemi di salute mentale e dipendenza da sostanze stupefacenti sviluppate in Europa. Non è facile ricominciare da capo”.

    Guardare dal Gambia l’ossessione europea per i rimpatri dei cittadini irregolari è particolarmente significativo. Da quando nel 2017 è finita la dittatura dell’ex presidente Yahya Jammeh, molti giovani hanno deciso di lasciare uno dei più piccoli Paesi del continente africano che conta 2,5 milioni di abitanti in poco più di 11mila chilometri quadrati.

    L’aumento dell’emigrazione ha avuto un effetto decisivo sull’economia di uno Stato che nel 2022 era al 174esimo posto su 191, secondo l’indice di sviluppo umano delle Nazioni Unite. I 513 milioni di dollari inviati nel 2023 dagli emigrati ai propri familiari dall’estero (le cosiddette rimesse) hanno coperto il 21,9% del Prodotto interno lordo del Paese. Una fetta fondamentale dell’economia.

    Anche per questo il presidente Adama Barrow è stato duramente contestato quando nel 2018 ha siglato un accordo con l’Unione europea in materia di rimpatri. “Quando una persona è deportata non si perdono solo i soldi che questa inviava alla famiglia -spiega Yahya Sonko, attivista gambiano che dal 2015 vive in Germania- ma anche lo sviluppo di realtà imprenditoriali in loco. Dall’Europa io garantisco lavoro a 15 persone nella mia città di origine”.

    Le proteste hanno costretto Barrow a un passo indietro e all’inizio di un braccio di ferro con le istituzioni europee che più volte, l’ultima a luglio 2024, hanno minacciato una stretta sul rilascio dei visti come punizione per la mancata cooperazione sui rimpatri. “Un ricatto inaccettabile e uno spreco di soldi per gli europei -osserva Sonko-. Rimandare indietro una persona costa tantissimo e non è detto che questa, una volta rientrata, non riparta. Una politica dannosa e inutile”. Una strategia che numericamente ha fallito.

    Prendiamo come esempio il terzo trimestre del 2024: in Europa su un totale di 112.055 persone che hanno ricevuto un cosiddetto “ordine di espulsione”, quelle poi effettivamente rimpatriate sono state 28.630. Uno ogni cinque. “Una percentuale troppo bassa”, ha sottolineato la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen nel presentare, a inizio marzo, il nuovo sistema comune di rimpatrio europeo che prevede procedure più snelle e che ha un protagonista indiscusso: Frontex.

    “Ricordo bene gli agenti che ci hanno accompagnato sull’aereo”, riprende Nuha. Sono quelli di Frontex, l’Agenzia guidata oggi dall’olandese Hans Leijtens che quest’anno celebra vent’anni di attività e si è vista destinare dalla Commissione europea la stratosferica cifra di 1,1 miliardi di euro, un budget che non ha eguali in istituzioni simili. Ad esempio, supera di ben 42 volte quello dell’Agenzia europea sulla cybersicurezza e dieci volte quello dell’Agenzia europea per l’ambiente.

    Di questa cifra monstre solo 2,5 milioni di euro vengono destinati alle attività relative ai diritti umani mentre ben 133 milioni ai rimpatri, con un aumento del 42% rispetto al 2024. “Nel nuovo Regolamento proposto dalla Commissione -spiega Silvia Carta, advocacy officer della Piattaforma per la cooperazione internazionale sui migranti senza documenti (Picum)- emerge chiaramente la centralità dell’Agenzia e si prevede un ulteriore aumento delle disponibilità di spesa per i rimpatri”. L’attività di Frontex in questo settore non è una novità.

    Fin dalla sua nascita, infatti, ha collaborato con gli Stati membri supportandoli con la copertura dei costi degli aerei e delle attività pre-partenza ma è con il nuovo regolamento del 2019 che si è ritagliata un ruolo sempre più importante. Grazie a maggiori possibilità di operare anche in Paesi terzi dell’Ue, attraverso agenti dislocati sul territorio, è diventata protagonista della delicata attività di cooperazione con le autorità locali.

    I problemi principali dei bassi numeri di rimpatri dall’Europa, infatti, oltre ai costi stratosferici (almeno quattromila euro a persona, solo per il noleggio dell’aereo, per l’espulsione di un cittadino dall’Italia alla “vicinissima” Tunisia) sono proprio gli accordi con gli Stati di origine: spesso, come si è visto nel caso del Gambia, questi sono restii ad accettarli.

    Così, per ovviare a questo problema, l’Agenzia con sede a Varsavia e le istituzioni europee puntano sempre di più sui cosiddetti rimpatri volontari che hanno almeno due vantaggi: non richiedono il coinvolgimento dei Paesi di origine perché la persona collabora e il viaggio costa meno perché avviene su un volo di linea. E infatti, oggi, più della metà delle persone che lasciano l’Europa lo fanno “volontariamente” e Frontex è sempre più protagonista.

    Dal 2019 l’Agenzia può aiutare i Paesi Ue anche sui rimpatri volontari assistiti e i dati dimostrano che la sua attività da quell’anno è esplosa. Si passa dalla collaborazione con nove Stati membri per 155 persone rimpatriate alle 35.637 (+2.181%) del 2024 da 26 Stati Ue diversi. Inoltre cresce tantissimo anche il numero dei Paesi di destinazione coinvolti nell’attività delle “divise blu” che oggi sono 117 contro i 41 di sei anni fa. In totale quindi Frontex supporta i rimpatri nel 74% degli Stati del mondo extra-Ue: se si guarda al continente africano mancano all’appello solo eSwatini e Malawi.

    “La strategia di Bruxelles su questa tipologia di rimpatri è ambigua. Il nuovo Regolamento prevede una stretta sui rientri volontari ma lascia la possibilità alle autorità nazionali di implementare forme di premialità per persone che ‘cooperano’ con la propria deportazione, accettando di partecipare a programmi di rimpatrio assistito -riprende Carta di Picum-. Una forma di ricatto che deriva dalla riduzione degli anni del divieto di reingresso sul territorio europeo e dal supporto economico”.

    Per Frontex questi aiuti avvengono nell’ambito del “Reintegration program” che garantisce un “supporto a breve termine” (615 euro per i rimpatri volontari, 205 per quelli forzati) e uno a “lungo termine” che prevede forme indirette di aiuto per un anno (dalla copertura dell’assistenza sanitaria alla possibilità di supporto nell’aprire un’attività) per un importo di duemila o mille euro, a seconda di rientro volontario o forzato per il richiedente principale, più mille per ogni familiare.

    Questa dote è gestita da sei Ong che sono state selezionate tramite bando pubblico per operare in 38 diversi Paesi del mondo: Caritas international Belgium, Women empowerment, literacy and development organization (Weldo), Irara, European technology and training centre (Ettc), Life makers foundation Egypt, Micado migration. Se nel 2022 i cittadini rimpatriati supportati all’interno di questo progetto erano 867, nel 2024 sono cresciuti del 1.362% (12.676): le principali nazionalità delle persone sono Turchia (2.750), Iraq (2.469), Georgia (1.472), Gambia (1.162), Nigeria (816), Pakistan (794) e Bangladesh (620).

    “Spesso queste forme di aiuto non sono efficaci per chi ritorna nel proprio Paese perché è molto problematico l’utilizzo dei fondi -chiarisce Rossella Marino, professoressa all’Università di Gent in Belgio che ha svolto un dottorato proprio sul tema dei progetti di reintegrazione in Gambia-. Sono estremamente utili però alle istituzioni europee perché descrivono attraverso una narrazione positiva e accettabile, ovvero aiutare le persone che rientrano, quello che è un approccio neocoloniale e che mira in definitiva al controllo della mobilità”. Marino sottolinea, infatti, come la “macchina” dei rimpatri coinvolga tantissimi attori sul campo. “Tutte attività che consolidano la presenza delle istituzioni europee su quel territorio ma soprattutto che aiutano a evitare la ripartenza di chi è rientrato. Questo processo avviene anche attraverso la digitalizzazione di tutte le informazioni”.

    Proprio con questo scopo è stata sviluppata la piattaforma digitale Reintegration assistance tool (Riat), finanziata dalla Commissione europea e implementata dal Centro internazionale per lo sviluppo delle politiche migratorie (Impcd), attraverso cui avviene un monitoraggio costante dei casi che accedono al programma di Frontex e viene migliorata la cooperazione degli Stati.

    C’è poi un enorme tema di responsabilità rispetto al ruolo di Frontex nei rimpatri. Tutto ruota attorno alla questione se le divise blu siano o meno responsabili di quello che avviene prima del rimpatrio. Che cosa succede ad esempio se il decreto di espulsione alla base del rimpatrio della persona è illegittimo? Chi ne risponde? Oppure se, nel caso della partenza volontaria, la persona non si trovava in una condizione adeguata per decidere liberamente? Questo aspetto è decisivo. “Frontex si fa forte del fatto che la responsabilità di tutto ciò che succede prima del rimpatrio ricade unicamente sullo Stato membro. Ma non è così -spiega Laura Salzano, docente di diritto dell’Ue dell’Università Ramon Llull di Barcellona che da anni si occupa di queste tematiche-. L’Agenzia deve valutare caso per caso se quella espulsione sia legittima o meno: glielo impone il suo stesso Regolamento all’articolo 80. O si cambiano le regole di ingaggio, oppure è così”.

    Tutto questo riguarda da vicino anche l’Italia. Il nostro Paese è il fanalino di coda in Europa, insieme alla Romania, per il numero di rimpatri volontari. In dieci anni (2015-2024), secondo i dati forniti dal ministero dell’Interno ad Altreconomia, sono state 4.059 le persone rimpatriate con questo programma per un totale di 35,5 milioni di euro investiti dal Viminale. Nel 2024 tutti i 290 casi di rimpatrio assistito, che riguardavano per il 42% persone in posizione di irregolarità, sono stati gestiti dall’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim).

    Negli ultimi mesi, però, nei Centri di permanenza per il rimpatrio (Cpr) italiani crescono le testimonianze di chi racconta una forte pressione da parte degli operatori per accedere a quelle che vengono definite “partenze volontarie”. Un funzionario di Oim che preferisce mantenere l’anonimato ci conferma che l’organizzazione per cui lavora non attiva rimpatri volontari dal Cpr.

    A intervenire è Frontex con il suo “Reintegration program”, che ora sembra una priorità anche per l’Italia: tutto è gestito dalla questura che segue caso per caso segnalando a Varsavia coloro che accettano di lasciare subito il Paese. La longa manus dell’Agenzia è arrivata così anche nei centri di detenzione italiani. E chi lo sa, forse presto sbarcherà anche in Albania.

    “A sei anni di distanza -conclude Nuha- una delle cose che mi fa più male è non aver potuto abbracciare mia moglie e mia figlia prima di partire: mi hanno fatto uscire dal retro della stazione di polizia, lei ha provato a seguire la macchina ma l’hanno seminata. Piangeva, urlava e con lei anche la bambina. Questa è l’ultima immagine che ho dell’Europa”.

    https://altreconomia.it/il-ricatto-europeo-targato-frontex-sui-rimpatri-volontari-dei-migranti
    #retours_volontaires #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #sans-papiers #Europe #EU #UE #politiques_migratoires #chiffres #statistiques #santé_mentale #toxicodépendance #Gambie #réfugiés_gambiens #visas #chantage #coût #coûts #réintégration #Reintegration_program #Caritas_international_Belgium #Women_empowerment_literacy_and_development_organization (#Weldo) #Irara #European_technology_and_training_centre (#Ettc) #Life_makers_foundation_Egypt #Micado_migration #Reintegration_assistance_tool (#Riat) #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD)

  • Un rapport identifie les freins au développement du #vélo en #France

    Six mois après la mort d’un cycliste à Paris, écrasé intentionnellement par un conducteur de SUV, le #rapport commandé par le ministère des transports fait quarante propositions pour améliorer la #cohabitation entre les différents types d’usagers de la route.

    Commandé au lendemain de la mort de Paul Varry, ce cycliste écrasé délibérément par un conducteur de SUV en plein Paris, le rapport d’Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la sécurité routière, publié lundi 28 avril, devait faire des propositions pour un meilleur « #partage_de_la_route ».

    Alors que les nouvelles mobilités (vélos, trottinettes…) se sont fortement développées ces dernières années, venant concurrencer l’espace de la #voiture en #ville, le rapport fait une quarantaine de propositions pour rendre cette cohabitation moins conflictuelle. Et pour continuer d’encourager ces pratiques écologiques et bonnes pour la santé.

    De marginale, la pratique du vélo s’est généralisée dans les grandes villes, avec un nouveau cap franchi à la suite de l’émergence du covid, relève le rapport. En France, 25 % des personnes interrogées se déclarent cyclistes réguliers (elles pratiquent au moins une fois par semaine) et 32 % cyclistes occasionnels. De 15 000 kilomètres en 2010, le réseau des pistes cyclables en France est passé à 57 000 en 2022. Une densification particulièrement visible dans les grandes métropoles : à Lyon, le trafic vélo a été multiplié par six depuis vingt ans. À Paris, le volume de pistes cyclables est passé de 4,3 kilomètres en 1995 à plus de 1 000 kilomètres en 2021.

    Encouragé par un #plan_vélo en 2017 et par une #loi_d’orientation_des_mobilités (LOM) deux ans plus tard, cet essor n’empêche pas la France d’accuser malgré tout un retard certain par rapport à la moyenne de l’Union européenne (UE), puisque la part modale du vélo est de 3 %, contre 8 % à l’échelle européenne.

    Alors que « 53 % des déplacements domicile-travail effectués en voiture sont inférieurs à deux kilomètres », le potentiel de développement de ces mobilités alternatives reste énorme.

    La #dangerosité perçue de ce moyen de transport demeure un #frein important. Les cyclistes représentent 7 % des 3 190 personnes décédées dans un accident de la circulation en 2024. Les victimes sont majoritairement des hommes, plutôt âgés et hors agglomération.

    Les associations auditionnées par le rapporteur décrivent une augmentation des « #violences_motorisées » à l’égard des cyclistes, qui résultent selon elles d’un « cadre qui tolère encore trop souvent des comportements agressifs, menaçants ou dangereux au quotidien sur les routes ». Des réactions qui « sont aussi le fruit de décennies d’aménagements routiers dangereux, dont la conception influence directement la #sécurité et les comportements des usagers ».

    Le poids des #représentations

    Le rapport préconise que ces #violences soient désormais intégrées dans l’enquête dite de « #victimation », du service statistique ministériel de sécurité intérieure (SSMSI).

    Le texte souligne néanmoins que les #tensions sont généralisées dans le partage de la #voirie puisque les piétons, eux, concentrent leurs récriminations sur les cyclistes plus encore que sur les automobilistes.

    L’un des intérêts du rapport est de revenir sur la dimension culturelle très forte de ces conflits d’usage. Ainsi, le fait de « percevoir le véhicule comme une extension de sa personne (“je suis garé là”) » explique la réaction agressive engendrée par la perception d’une #menace contre son véhicule. On y apprend aussi le « lien entre le nombre de #stickers ou de marqueurs identifiant le #territoire_d’origine sur la voiture et la probabilité de la survenue d’un épisode de “#rage de la route” ».

    Avec un #imaginaire automobile construit autour des notions de « #liberté_individuelle, de #puissance, d’#émancipation », nourri par une imagerie publicitaire présentant un conducteur ou une conductrice seule dans un paysage bucolique, le #partage_de_la_route avec les cyclistes est naturellement vécu comme une #entrave.

    Le rapport propose sur ce point que le ministère des transports saisisse l’Autorité de régulation des professionnels de la #publicité (ARPP), afin que les publicités pour les voitures correspondent plus à la réalité de la présence de différents types d’usagers de la route.

    Le rapport n’élude pas non plus la dimension classiste et genrée qui se joue dans l’opposition entre #cyclistes et #automobilistes.

    L’#agressivité de certains automobilistes contre les cyclistes « bobos » des villes n’est pas sans fondements sociologiques. « Cette vision du #conflit_des_mobilités comme une “#lutte_des_classes larvée” remonte aux années 2000. Elle reflète, en la caricaturant, une dynamique réelle : le retour du vélo dans les grandes villes à partir des années 1990 s’est en effet traduit par une “inversion des pratiques entre cols-bleus et blancs” (en Île-de-France, les cadres sont passés de 1 % des usagers du vélo en 1976 à 22 % en 2010) », pointe le rapport.

    Ainsi, « la fréquence d’utilisation du vélo tend à augmenter avec le revenu mensuel du foyer, le recours à l’automobile pour les déplacements domicile-travail est beaucoup plus présent chez les ouvriers qualifiés que chez les cadres », ces derniers habitant toujours plus en centre-ville qu’en périphérie.

    Les biais de genre sont aussi très importants, avec des #hommes responsables de 83 % des accidents mortels sur la route en 2023. Mais des hommes qui continuent de toujours mieux réussir l’épreuve du permis de conduire, les femmes étant pénalisées par leur plus grande « aversion au risque ». Le rapport émet une série de recommandations pour que le permis de conduire intègre plus les questions de cohabitation sur la route, mais valorise également les comportements prudents.

    Un cadre légal inégalement respecté

    Le sentiment très largement partagé que les cyclistes s’affranchissent du respect du Code de la route (feux rouges grillés, rue prise à contresens, etc.) sans être verbalisés accroît aussi le ressentiment des automobilistes, admet le rapporteur au terme de ses six mois d’auditions. Pour y remédier, le rapport prône un renforcement des contrôles des cyclistes mais également des #amendes minorées, puisque la dangerosité pour les tiers de ces #infractions est assez faible.

    Enfin, le manque d’#infrastructures sécurisées est bien identifié comme un frein essentiel au développement du vélo. À cet égard, le rapport préconise de remettre les crédits supprimés au plan vélo – 2 milliards initialement prévus sur la période 2023-2027 –, qui avait montré de réels résultats depuis son lancement : « 14 000 kilomètres de pistes cyclables ont été construits entre 2017 et 2023 (+ 40 %) et leur fréquentation a augmenté de 57 % sur la même période. »

    Cette saignée budgétaire (20 % des sommes prévues initialement ont été débloquées en 2025) devrait selon le rapport avoir peu d’impact sur les grandes métropoles, mais « ralentira voire mettra un terme au développement d’#infrastructures_cyclables en milieu périurbain et rural, là où le financement de l’État constitue à la fois une légitimation politique et un effet de levier décisif ».

    Le rapporteur insiste aussi sur le fait que l’État ne s’est jamais beaucoup attaché à faire respecter les obligations légales de création d’#itinéraires_cyclables en vigueur depuis 1998. « Jusqu’à présent, c’est la volonté politique des exécutifs locaux qui a prévalu sur l’obligation légale. La situation contrastée des deux plus grandes villes universitaires du Grand Est que sont Strasbourg et Nancy, visitées durant cette mission, en est l’illustration : la première dispose d’une infrastructure cyclable omniprésente quand la seconde ne commence réellement à la développer que depuis 2021 », décrit-il. Le rapporteur demande donc que les villes en infraction soient plus systématiquement sanctionnées.

    Pour créer un environnement plus favorable au vélo, le rapport préconise de créer des « #zones_30 » dans chaque agglomération tant la limitation de la #vitesse en ville a prouvé son efficacité en matière de réduction des accidents, mais aussi du #bruit et de la #pollution en ville.

    Dans un communiqué, le ministère des transports a indiqué qu’il étudierait « attentivement les mesures proposées » et qu’un travail interministériel allait être lancé pour « définir les modalités de leur mise en œuvre ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290425/un-rapport-identifie-les-freins-au-developpement-du-velo-en-france
    #mobilité #mobilité_douce #statistiques #chiffres #publicité #genre #classe_sociale

  • Les militants et les migrants font face à une hausse des criminalisations, selon un rapport

    Dans un rapport (https://picum.org/wp-content/uploads/2025/04/Criminalisation-of-migration-and-solidarity-in-the-EU-2024-report.pdf) publié mardi, l’ONG belge PICUM documente l’augmentation constante de la criminalisation des migrants et des personnes venant en aide aux exilés en Europe. Dans un contexte de durcissement de la législation européenne, les migrants sont désormais poursuivis pour l’acte même de migrer illégalement mais aussi de plus en plus pour des accusations de trafic d’êtres humains.

    Selon un rapport de l’ONG belge PICUM (Plateforme pour la coopération internationale sur les sans-papiers) qui promeut le respect des droits de l’Homme des sans-papiers en Europe, les cas de criminalisation des migrants et des militants venant au secours des exilés sont en nette et constante hausse ces dernières années.

    « C’est la quatrième année consécutive que nous observons une augmentation des niveaux de criminalisation des migrants et des personnes qui les aident. Et ce que nous pouvons observer n’est que la partie émergée de l’iceberg » affirme Silvia Carta, chargée de plaidoyer à PICUM et auteure de l’étude.

    Car cette tendance inquiétante, qui n’est pas nouvelle, reste très probablement sous-estimée faute de données statistiques et officielles, mais aussi de nombreux cas non rapportés ou non répertoriés dans les médias.
    Accusés d’être des passeurs

    Avec la nouvelle législation européenne plus répressive, actuellement en discussion, c’est l’acte même de migrer qui est condamné.

    D’après les chiffres recensés par l’ONG en 2024, au moins 91 migrants en Italie, en Grèce et en Espagne ont été incriminés pour facilitation de la migration irrégulière, de contrebande et d’autres chefs d’accusation. Et 84% d’entre elles étaient poursuivies pour franchissement irrégulier des frontières. Des accusations accolées à des circonstances aggravantes, telles que l’appartenance à une organisation criminelle, peuvent encore alourdir les peines.

    De plus en plus, les exilés sont donc accusés d’être des passeurs et poursuivis pénalement pour trafic d’être humains. Certains sont suspectés d’avoir conduit un véhicule ou dirigé un bateau pour passer une frontière ou encore soupçonnées d’avoir aidé à gérer les passagers à bord. En Italie et en Grèce, plusieurs survivants de naufrages ont ainsi été poursuivis en tant que passeurs.

    En réalité, selon les ONG, le plus souvent le migrant n’est qu’un simple passager qui aide à la distribution de nourriture et d’eau, en assistant les blessés, ou encore en utilisant son téléphone par exemple. Des témoignages rapportent également une contrainte par la menace armée pour prendre les commandes d’un navire ou d’un véhicule.
    Criminalisation de la solidarité envers les migrants

    En parallèle, au moins 142 militants ont été poursuivis en 2024 pour avoir aidé des migrants en Europe, s’est aussi indignée l’ONG de protection des sans-papiers. Selon le décompte de Picum, l’année dernière, plus de 80 personnes ont été poursuivies pour avoir secouru ou aidé des migrants en mer et une vingtaine pour leur avoir fourni de l’eau, de la nourriture ou des vêtements.

    Ces situations ont surtout eu lieu en Grèce, en Italie, Pologne et en France mais d’autres cas ont été relevés en Bulgarie, Lettonie, à Chypre et Malte.

    Cinq personnes, par exemple, ayant apporté une aide humanitaire à la frontière Pologne/Biélorusse risquent jusqu’à cinq ans de prison. L’ONG mentionne aussi le cas de sept militants basques accusés d’avoir profité du passage d’une course pour faire franchir la frontière entre l’Espagne et la France à 36 migrants en mars 2024. Ils devraient être jugés début octobre de cette année.

    « La criminalisation de la solidarité avec les migrants est profondément liée à la criminalisation de la migration elle-même. Il ne s’agit pas de deux questions distinctes, mais d’un continuum de politiques migratoires restrictives qui rendent le franchissement des frontières dangereux et créent un environnement hostile à l’encontre de ceux qui sont considérés comme étant entrés de manière irrégulière », a déclaré Silvia Carta.

    Note d’espoir toutefois pour les humanitaires : les tentatives pour décourager les ONG et défenseurs des droits des migrants de leur porter secours se traduisent majoritairement par des acquittements ou un abandon des charges. En 2024, les procédures judiciaires ont pris fin pour 43 des 142 personnes incriminées.
    280 ans de prison

    Reste que le Pacte sur la migration et l’asile, une vaste réforme qui durcit le contrôle de l’immigration en Europe et devrait entrer en fonction en 2026, pourrait encore élargir les motifs de criminalisation des migrants mais aussi de l’aide humanitaire.

    Picum alerte depuis plusieurs années sur la criminalisation des sans-papiers. En 2023, 117 militants avant déjà été incriminés dans l’Union européenne : 88 l’ont été pour avoir secouru ou aidé des migrants en détresse en mer. D’autres pour avoir distribué de l’eau, de la nourriture ou des vêtements, tandis que certains ont été poursuivis pour leur participation à des protestations et des manifestations.

    En Grèce, un pêcheur égyptien et son fils de 15 ans avaient été accusés de contrebande car le père pilotait le bateau de migrants. En réalité, il avait accepté ce rôle à contrecœur pour ne pas avoir à payer leur voyage. Il a été condamné à 280 ans de prison et son fils doit désormais répondre pour les mêmes accusations devant un tribunal pour mineurs.

    Après 10 ans de procédures judiciaires, une femme, incriminée en 2014 pour avoir acheté des billets de train à des réfugiés syriens en Sicile (Italie) a finalement été acquittée.

    Cependant, la lenteur des procédures (en moyenne trois ans) n’est pas sans conséquence sur les finances, la santé psychologique et la vie personnelle des mis en cause.

    Déposé fin mars, un projet de rapport dirigé par l’eurodéputée socialiste allemande Birgit Sippel, doit être discuté au Parlement européen. Il exempterait l’aide humanitaire de la criminalisation ce qui permettrait de clarifier cet aspect.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64216/les-militants-et-les-migrants-font-face-a-une-hausse-des-criminalisati
    #migrations #réfugiés #criminalisation #criminalisation_de_la_migration #criminalisation_de_la_solidarité #Europe #rapport #PICUM #passeurs #chiffres #statistiques

    ping @6donie @karine4

  • Slovénie : forte baisse des entrées irrégulières au premier trimestre 2025

    Entre janvier et mars 2025, 3 876 franchissements irréguliers de la frontière ont été comptabilisés par la police slovène, une baisse de 60% par rapport à la même période l’année précédente. Une tendance commune à l’ensemble de l’Union européenne. Selon l’agence européenne Frontex, le nombre de franchissements irréguliers des frontières de l’UE « a diminué de 31% au premier trimestre 2025 ».

    Selon les chiffres de la police slovène, le nombre de franchissements irréguliers de la frontière a drastiquement chuté. Entre janvier et mars 2025, 3 876 personnes ont rejoint la Slovénie illégalement. C’est 60% de moins par rapport à l’année précédente à la même période.

    Près de 3 300 migrants ont exprimé leur intention de demander une protection internationale, soit près de trois fois moins qu’au cours des trois premiers mois de 2024. Et parmi eux, seulement 833 ont finalement déposé une demande, soit une baisse de près de moitié par rapport à la même période l’année dernière. La plupart ont quitté le pays avant la fin de la procédure, la Slovénie étant le plus souvent un pays de transit pour les migrants qui désirent poursuivre leur route en l’ouest ou le nord de l’Europe.

    En 2024, la migration irrégulière avait déjà baissé d’un quart après une année 2023 très intense. Au moins 46 192 migrants avaient rejoint la Slovénie, contre 60 587 en 2023.

    Une tendance commune à l’ensemble de l’Union européenne (EU). Selon son agence de surveillance, Frontex, le nombre de franchissements irréguliers des frontières de l’UE « a diminué de 31% au premier trimestre 2025 » pour s’établir à près de 33 600. Une baisse observée sur toutes les grandes routes migratoires vers l’UE, « avec des baisses allant de 64% le long de la route des Balkans occidentaux à 8% le long de la frontière terrestre orientale ».

    Cette chute pourrait coïncider avec la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie car les ressortissants syriens, qui ont fui par milliers la dictature et la guerre, représentaient la majeure partie des migrants l’année dernière. Et en ce début d’année, leur nombre a chuté de plus de 90%, passant de 3 806 au premier trimestre 2024 à seulement 234, en 2025.

    Le nombre d’Afghans et de Marocains a également baissé de moitié, ils étaient nombreux ces dernières années à traverser la Slovénie pour tenter de rejoindre l’Italie ou les pays d’Europe du nord sans passer par la Méditerranée, une voie « couteuse » et « dangereuse ». Respectivement, ils étaient 524 et 375 à avoir traversé la frontière ces trois derniers mois.

    En revanche, le nombre de migrants en provenance du Bangladesh et d’Égypte a, lui, augmenté.

    Face à ce flux migratoire qui se tarit, Slovénie, Italie et Croatie se sont mis d’accord en janvier 2025 pour mettre en place des patrouilles à la frontière slovèno-croate en remplacement des contrôles aux frontières. Rétablis en octobre 2023 pour six mois, ces contrôles avaient depuis été prolongés de multiples fois par les trois pays.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64180/slovenie--forte-baisse-des-entrees-irregulieres-au-premier-trimestre-2

    #asile #migrations #2025 #chiffres #statistiques #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans

  • « #Permis_de_tuer » : l’#ONU admoneste la #France pour la troisième fois

    Deux propositions de loi ont été déposées, des syndicats de policiers s’élèvent contre le cadre légal flou, et en 2024, un nombre record de personnes a été tué par les balles policières. Mais ce jeudi, devant les experts du #Comité_contre_la_torture de l’ONU, la France a continué de faire la sourde oreille.

    C’est la troisième fois qu’un organe des Nations unies interpelle la France sur la loi « Cazeneuve », adoptée en 2017. Le #rapport final du Comité contre la torture (CAT) est encore attendu pour le 1er mai prochain. Mais, lors de l’examen de la France hier et aujourd’hui, les propos des experts sont exempts de toute ambiguïté. L’un d’entre eux, Jorge Contesse a estimé que « la France est devenue depuis quelques années le pays de l’Union européenne où il y a le plus grand nombre de personnes tuées ou ou blessées par des agents de la force publique ». Soulignant que les images de l’#homicide policier de Nahel Merzouk en juin 2023 ont fait « le tour du Monde », l’expert a précisé que la loi de 2017 « semble étendre le champ de la #légitime_défense au-delà du raisonnable », et rappelé que « depuis cette loi (…) le nombre de personnes tuées par la police a été multiplié par cinq ».

    Ce jeudi, la France a répondu avec aplomb, par la voix de la patronne adjointe de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) : « Nous ne tombons pas du tout sur les mêmes chiffres ». Évoquant de possibles « problèmes de méthodologie », Lucille Rolland a montré une parfaite #mauvaise_foi, opposant des chiffres sur les tirs aux chiffres sur les morts par des tirs, qui sont pourtant des réalités bien différentes. L’expert avait approché le sujet de manière sérieuse. Citant le cas emblématique de #Luis_Bico, tué par la police en 2017, Jorge Contesse a demandé les mesures « d’ordre législatif, administratif ou judiciaire » prises par la France depuis la mission parlementaire conclue en mai 2024. L’expert est entré dans les détails, demandant à la France « s’il y a eu notamment des instructions de la police nationale » ou « si cela est prévu », insistant sur la notion d’« #immédiateté », insuffisamment précisée depuis la loi de 2017. La France est demeurée ambiguë sur ce point, et n’a pas répondu sur d’éventuelles évolutions du cadre légal.

    Au moins 29 morts en 2024

    Pourtant, la hausse récente du nombre de #morts_par_balle constitue un signal net que le cadre légal demeure trop imprécis. Dans son dernier rapport, l’#IGPN se félicitait du « très net retrait » du nombre de personnes tuées par balles par la police en 2023. En effet, en incluant les #tirs_mortels des #gendarmes et des #polices_municipales, le nombre total de personnes tuées par balle était de 12 cette année-là, soit moins de la moitié par rapport à 2022 (26 personnes tuées). Mais cette tendance n’a été que très passagère. 2024 constitue un nouveau et bien lamentable record : 29 personnes au moins ont été tuées par les balles de la #police_nationale, de la #gendarmerie et des polices municipales (ces dernières ont tué deux personnes en 2024). Il faudra attendre pendant de longs mois la publication des chiffres de l’IGPN et de l’IGGN pour compléter et analyser ces #données provisoires, probablement non exhaustives (voir méthodo ci-dessous). Cependant, deux tendances s’affirment d’ores et déjà : on compte au moins sept personnes tuées par la police ou la gendarmerie en #Kanaky, et de très nombreuses personnes tuées alors qu’elles tenaient à la main une arme blanche.

    Pendant quatre mois, de fin juillet à fin novembre 2023, aucun tir policier mortel ne fut à déplorer. Une accalmie rarissime : il faut remonter à l’année 2019 pour retrouver une période de 3 mois et demi sans homicide policier par balles. Comment expliquer ce répit, et la baisse notable du nombre de personnes tuées en 2023 ? Dans son dernier rapport, l’IGPN impute « l’origine directe de cette tendance » à celle des tirs sur les véhicules en mouvement. À notre connaissance, une année entière a en effet séparé l’homicide de #Nahel_Merzouk d’un nouvel homicide par balle suite à un refus d’obtempérer (celui de #Sulivan_Sauvey, en juin 2024, dans la Manche). Les révoltes d’une partie de la jeunesse à l’été 2023 auraient-elle eu une influence ? Consigne interne de modération aurait-elle été donnée ? A moins que la mise en examen de policiers (au moins 12 depuis le vote de la loi de 2017, d’après notre décompte) ait eu un effet dissuasif ?

    Les #syndicats_de_police s’en mêlent

    L’admonestation onusienne s’ajoute à celles du Comité des droits de l’Homme en octobre dernier, et du #Comité_pour_l’élimination_des_discriminations_raciales (CERD) suite à la mort de Nahel. Le #CERD « demande instamment à la France à revoir son #cadre_législatif régissant l’utilisation de la #force_létale » et se dit « préoccupé par la pratique persistante du #profilage_racial combinée à l’usage excessif de la force ». Aux côtés du Syndicat des avocats de France, de Stop aux violences d’État et de la famille de Luis Bico, Flagrant déni a notamment rappelé, dans une note aux Nations unies, que les personnes racisées ont au moins six fois plus de risques d’être tués par la police. Au total, pas moins de cinq organisations de la société civile ont alerté les experts des Nations unies sur la loi de 2017 dans le cadre de l’examen de la France.

    Ces dernières semaines, deux propositions de réforme ou d’abrogation de la loi « Cazeneuve » ont été déposées à l’Assemblée nationale, par le PS et LFI. Et en mars dernier, de nouvelles voix se sont élevées contre ce texte : celles de syndicats policiers, suite aux réquisitions du parquet dans l’affaire de l’homicide de Nahel Merzouk. Les termes sont forts : « On ne peut pas travailler comme cela, on a besoin d’un #cadre_légal clair, net et précis. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas », affirme le représentant de la CFTC. Si « la loi n’est pas adaptée » se questionne Un1té, c’est « le vrai fond du sujet […], et dans ces cas-là […] nous aussi on attend de notre administration et du législateur de prévoir, de nous dire comment on doit travailler ». Contre l’avis de ses agents, l’Intérieur, lui, continue de refuser de voir le problème.

    Méthodo

    Les données statistiques citées sont issues du comptage de Basta.media jusqu’à 2022, puis d’une revue de presse, consolidée par les informations publiées dans les rapports d’activités 2023 de l’IGPN et de l’IGGN. Les données jusqu’à 2023 sont donc complètes et fiables. Les données de 2024 sont issues d’une revue de presse mais sont incomplètes car les données officielles ne sont pas connues.

    https://blogs.mediapart.fr/flagrant-deni/blog/190425/permis-de-tuer-l-onu-admoneste-la-france-pour-la-troisieme-fois
    #violences_policières #loi_Cazeneuve #décès #chiffres #statistiques

  • La grande fuga, aumentano gli italiani che scappano all’estero

    Sempre più italiani fuggono all’estero: nel 2024 sono aumentate del 20% le emigrazioni, con Germania e Spagna come mete favorite.

    Non solo nascono sempre meno persone in Italia, ma allo stesso tempo aumenta nettamente il numero di chi lascia il nostro Paese. Nel 2024 le emigrazioni per l’estero sono aumentate del 20%, passando da 158mila del 2023 a poco meno di 191mila. Si tratta del valore più alto mai osservato negli anni Duemila ed è dovuto solamente al netto aumento di espatri da parte di cittadini italiani. La crescita, infatti, è del 36,5% rispetto al 2023, con ben 156mila italiani che hanno lasciato il Paese. Questi espatriati si dirigono soprattutto verso la Germania (12,8%), la Spagna (12,1%) e il Regno Unito (11,9%). Circa il 23% del totale delle migrazioni totali dall’Italia è invece legato al rientro in patria dei cittadini romeni.
    La grande fuga all’estero, boom di espatri nel 2024

    Il rapporto sugli indicatori demografici del 2024 dell’Istat evidenzia come il saldo migratorio con l’estero complessivo sia pari a +244mila unità. Un andamento che dipende da due opposte dinamiche: da un lato, l’immigrazione straniera, ampiamente positiva (382mila), controbilanciata da un numero di partenze esiguo (35mila); dall’altro, il flusso con l’estero dei cittadini italiani caratterizzato da un numero di espatri (156mila) che non viene rimpiazzato da altrettanti rimpatri (53mila). Così il risultato è che aumenta la popolazione di cittadinanza straniera (+347mila) e diminuisce quella composta da cittadini italiani (-103mila). Il tasso migratorio con l’estero è pari al 4,1 per mille abitanti ed è più elevato al Nord e al Centro (rispettivamente al 4,7 e 4,5 per mille), mentre è più contenuto al Mezzogiorno (al 3,1 per mille).

    https://www.istat.it/comunicato-stampa/indicatori-demografici-anno-2024

    #Italie #statistiques #migrations #chiffres #émigration #2024 #migrants_italiens #démographie

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    ajouté à la métaliste sur les statistiques des Italiens quittent en masse leur pays, mais on n’en parle pas...

    https://seenthis.net/messages/762801

  • When numbers play politics : How immigration data manipulation shapes public narratives
    https://www.youtube.com/watch?v=VMefDk4MfIw

    KPBS Border Reporter Gustavo Solis hosted Austin Kocher from Syracuse University for a brief conversation about immigration detention data. They showed how officials manipulate data to create false narratives and what consumers can to about it. Kocher also broke down different datasets to give us a more accurate picture of what the federal government is doing. He writes a newsletter on Substack that explores the complexities of the U.S. immigration system.

    This transcription has been edited for brevity and clarity.

    You wrote about how government agencies can shape public narratives through selective data releases and, sometimes, how reporters like me parrot those narratives. So, as an example, we have these social media posts from ICE (U.S. Immigration and Customs Enforcement). Tell us what we’re looking at and what could be problematic about this.

    Kocher: Sure, so in the first week of the Trump administration, in an effort to show and to highlight the immigration enforcement activities that the administration was taking, ICE began posting numbers on their Twitter (X) page that showed growing numbers of arrests and detainees. The first time I saw this, I thought, I’m a big advocate of government transparency, so nothing I love to see more than data — so, potentially, great.

    However, there was no context or information about the data. It really didn’t allow us to look at what the norm was before Trump took office. So that’s that was one red flag for me.

    The other red flag for me when I saw this was knowing how long it takes the agency, many times, to produce this data. I was concerned that the data wasn’t really getting validated. My concern was: did they really take the time to make sure those are correct? The data systems that the government uses, they’re huge, they’re enormous, they’re very dynamic. And so there really does need to be some validation to make sure the numbers are correct.

    The big picture problem here that I think everybody needs to be aware of is that even though it’s great when government agencies post data, if they’re not taking the time to do it accurately and to do it responsibly, it runs the risk of data being used to advance a political agenda more than actually provide meaningful transparency to the American public.

    That brings us to like the second question. As a reporter, one of my favorite things to do is correct misleading narratives. And you kind of did that recently when it comes to who ICE is arresting.

    The prevailing narrative coming out of the White House is that they’re arresting the worst of the worst, right? The “bad hombres,” the murderers and the rapists. But is that what the data show?

    Kocher: The data is really inconsistent on this, and so it doesn’t necessarily support the government narrative at all.

    The government is not really backing up those claims with data points. We don’t have detailed case-by-case data on the people that they’ve arrested. They could release that data, but they haven’t yet.

    What we do have is a spreadsheet that Congress requires ICE to produce on a biweekly basis.
    An undated table shows detained populations by ICE between January and March 2025.

    I’ve looked at this data very carefully and closely over the last several years. So, I feel very comfortable with the data. And what this data shows is: based on the number of people in detention at any given point in time, we’ve gone from about 38,000 people up to around 43,000 people in detention.

    And when we look at that breakdown, what we see is: yes, the largest fraction of people in immigrant detention are people with criminal convictions. However, the number that has grown the most, which shows possibly who ICE is really focusing on, are people that don’t have any criminal convictions and don’t have any pending criminal charges.

    Interesting. Tell me what we’re looking at here with the graph. What should people be focusing on?

    Kocher: ICE has a lot of detailed data on detainees’ criminal histories, but the data that they report to the public in this spreadsheet really just breaks it down into three categories.

    Immigrants held in detention with conviction — and let’s be very clear about what it means to have a criminal conviction; this could be anything from theft, stealing something from a grocery store and getting in trouble all the way up to potentially murder. So even that convicted criminal category represents a huge variety of people.

    It also may include people with criminal convictions that are years, sometimes even decades old, not people who represent any kind of real public threat. So we can’t assume that convicted criminal necessarily means a real public safety threat.

    The second category is immigrants held in detention with pending criminal charges.

    And then the last category, other immigration violator.

    That’s what ICE refers to as people who have immigration violations but don’t have criminal charges or convictions.

    It went from 800 in January to almost 5,000 now. That’s a big jump, right?

    Kocher: As a researcher and someone who focuses on this data, I’m looking at these three categories and just saying, “where is the main growth happening?” Because that is a little bit of a signal to me and hopefully to other people that, oh, this this is where ICE is putting their efforts.

    When Trump took office, the smallest portion was other immigrant violator with 800 or 900 people in detention at that one point in time followed by the next largest group criminal charges and then the largest group is convicted criminal. Now, when we look at the percent of that on the right, we look at the breakdown, that’s really where we can see that change.

    We see that the lowest level of offender, immigrants with only immigration violation, went from 6% of the detained population back at the beginning of January up to then 18% of the detained population by the beginning of March. Whereas the percent of convicted criminals in detention as an overall percentage of the population, that has actually gone down from 62% to under 50% now.

    This is a very predictable pattern. We’ve seen this happen many times over my career. There really aren’t enough immigrants in the United States who have serious criminal convictions that the Trump administration could drive their detention and deportation numbers solely by focusing on.

    The simple data reality is they’re going to have to focus on people who don’t have serious criminal convictions if they want to reach millions of deportations. It’s sort of the reality.

    Lastly, I wanted to ask: Another one of your recent posts was about ICE detention numbers. They’re at capacity now, but Congress approved $430 million to increase capacity. Do we know how they plan to spend that money? Does it tell us anything about who they want to target and where they want to put them?

    Kocher: No, I’m not clear on where they plan on spending all $430 million or how they plan on dividing it up.

    The truth is immigration enforcement is expensive. It costs taxpayers a lot of money in addition to the economic cost of deporting people that we need in our workforce.

    Detentions are very expensive, deportation flights are very expensive. Setting up a detention center in Guantanamo Bay and setting up tents that’s really, really expensive.

    ICE is running short on money if they’re to accomplish what the Trump administration is asking and logistical challenges, frankly, are the main bottleneck.

    But this $430 million additional dollars, I’m sure that’s going to go into detention. They’re building new detention centers and reopening old ones that they haven’t used for a while. They’re bringing back family detention in South Texas which is very expensive. It’s very expensive to keep mothers and children in detention centers together with all of their needs. They’re going to have to hire more staff. They’re probably having to pay their ICE officers and their deportation officers overtime wages, which is going to cost a lot of money.

    Jet fuel is not cheap these days and finding pilots to fly deportation flights is very expensive. So, you can see how it adds up.

    Thank you. If anyone wants to follow you, where can they keep up with your work?

    Kocher: I’m on most social media platforms at this point at @ackocher. And really where I put most of my effort these days is Substack.

    So if you go to austinkocher.substack.com, most days of the week I’ve got new analysis out there. It is really just to break down what’s happening in our system in a very simple, nonpartisan way that tries to help more people not just understand what’s going on, but try to take an interest in it.

    https://www.kpbs.org/news/border-immigration/2025/03/25/when-numbers-play-politics-how-immigration-data-manipulation-shapes-public-nar
    #chiffres #statistiques #migrations #sans-papiers #manipulation #récit #USA #Etats-Unis #détention_administrative #rétention #expulsions #déportations #ICE

    ping @reka @karine4

  • Non, la France n’est pas « submergée » par l’immigration

    Les chiffres contredisent totalement les assertions de « #submersion_migratoire ». En revanche, ils confirment que les immigrés sont très désavantagés sur le #marché_du_travail.

    La France « inondée » par des flux incontrôlés de migrants ? C’est l’image que tient pour acquise tout une partie du champ politique et médiatique. Mais on a beau chercher, impossible de trouver dans les statistiques de l’Insee ou du ministère de l’Intérieur de quoi confirmer ce diagnostic anxiogène.

    Ce que l’on sait, c’est qu’en 2023, les immigrés représentaient 10,7 % de la population vivant en France. Cette proportion est en effet en hausse (c’était 7,3 % en 1999), mais ce n’est pas spécifique à notre pays. Au contraire même, la France occupe de ce point de vue une position plutôt moyenne en Europe : la proportion de personnes nées à l’étranger est 1,5 fois plus élevée en Suède, en Allemagne ou en Belgique que chez nous, par exemple.

    Loin des fantasmes de submersion, aucune explosion des flux ne peut être repérée sur les années récentes. Le nombre d’acquisitions de nationalité, par exemple, oscille aux alentours des 100 000 depuis une dizaine d’années après avoir dépassé les 150 000.

    La croissance de la population immigrée n’a pas non plus le caractère spectaculaire qu’on lui prête parfois. Le nombre d’immigrés entrant sur le sol français a certes tendance à augmenter, mais cela ne fait pas tout : une partie de ceux qui étaient déjà là le quitte, une autre… meurt, tout simplement. Selon l’Insee, entre 2006 et 2020, pour quatre entrées d’immigrés en France, on compte environ une sortie et un décès.

    Le tiers des premiers titres de séjours délivrés l’est aujourd’hui au titre des études, suivi des motifs familiaux puis, à égalité, économiques et humanitaires.

    Le seul record dont l’Hexagone puisse se targuer, c’est celui du nombre d’obligations de quitter le territoire français (OQTF), de loin le plus élevé d’Europe, même si leur taux d’exécution est particulièrement faible. Les préfectures font en effet un usage très large et mal contrôlé de ces OQTF, sans guère de moyens humains dédiés, ce qui aboutit entre autres à des taux d’annulation importants par la justice administrative.

    Emploi : les immigrés et leurs enfants fortement discriminés

    Ceux des immigrés qui viennent travailler en France ne reçoivent aucun traitement de faveur, au contraire. Déclarant subir fréquemment des discriminations liées à leurs origines, les immigrés sont nettement surreprésentés dans des secteurs considérés comme « en tension », offrant souvent des emplois pénibles et faiblement rémunérés (hôtellerie-restauration, BTP, sphère du care pour les femmes).

    Les descendants d’immigrés (personnes ayant au moins un parent immigré), qui étaient 7,3 millions en 2021, subissent comme leurs parents des discriminations sur le marché du travail. Cela se traduit notamment par un taux de chômage plus important mais aussi, dans certains cas, par des salaires nettement plus faibles que pour les natifs.

    Le fait que les enfants français de deux parents natifs d’outre-mer et vivant en France métropolitaine subissent eux aussi cette pénalité salariale, alors même qu’ils ne sont pas descendants d’immigrés, semble indiquer que le marché du travail français – au-delà des désavantages liés à la seule origine migratoire – est structuré par des logiques tout bonnement racistes.

    https://www.alternatives-economiques.fr/non-france-nest-submergee-limmigration/00114520

    #statistiques #chiffres #migrations #réfugiés #fact-checking #France #infographie #visualisation #graphique #démographie #travail #emploi #économie #afflux #invasion

    ping @reka @karine4

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    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration... des arguments pour détruire l’#idée_reçue : « Les migrants profitent (voire : viennent POUR profiter) du système social des pays européens »...
    https://seenthis.net/messages/971875

  • En #Allemagne, les #centres_d'expulsion se multiplient

    Un deuxième centre d’expulsion pour les migrants "#dublinés" a ouvert ses portes en Allemagne près de la frontière polonaise le 1er mars 2025. Ces centres visent à accélérer le transfert des demandeurs d’asile #déboutés.

    Le nouveau centre d’expulsion a officiellement été inauguré le 1er mars à #Eisenhüttenstadt, dans la région du Brandebourg, au nord-est de l’Allemagne près de la frontière avec la Pologne.

    Il devrait commencer à être opérationnel le 13 mars, rapporte l’agence de presse KNA. Le centre comprend deux bâtiments, l’un pour les femmes et les familles, l’autre pour les hommes.

    Le centre a une capacité d’accueil d’environ 250 personnes et doit permettre d’accélérer le transfert des demandeurs d’asile déboutés dont les cas relèvent du #règlement_de_Dublin de l’Union européenne.

    Le premier centre, ouvert à #Hambourg, aurait déjà permis d’alléger les charges administratives. Un troisième centre doit ouvrir à #Brême, également dans le nord-de l’Allemagne. D’autres pourraient suivre dans le cadre d’un effort plus large des autorités visant à s’attaquer aux inefficacités du système d’asile.

    Aussi, les demandeurs d’asile devant être renvoyés dans le cadre du processus de Dublin ne percevront désormais plus qu’un soutien de base pendant deux semaines, au lieu des prestations sociales complètes prévues par la loi. Cette mesure doit décourager la migration irrégulière vers l’Allemagne.

    Un système qui peine à fonctionner

    Les "#centres_Dublin" font partie de la réforme du régime d’asile européen commun (RAEC) et ont été proposés par le ministère allemand de l’Intérieur fin 2024, sous le gouvernement sortant.

    L’actuelle ministre de l’intérieur, Nancy Faeser, a souligné l’importance de procédures rapides et efficaces, estimant que "si des personnes viennent en Allemagne alors qu’elles ont entamé leur procédure d’asile dans un autre pays de l’UE, elles doivent y être transférées plus rapidement".

    Selon ce règlement, un exilé ne peut faire sa demande d’asile que dans son premier pays d’entrée dans l’UE. Dans la pratique, le système fonctionne toutefois rarement.

    En 2024, l’Allemagne a présenté près de 75 000 demandes de transfert de demandeurs d’asile vers des pays de l’UE, dont environ 44 000 ont été approuvées. Pourtant, seules quelque 5 740 personnes ont été effectivement expulsées.

    Les raisons de ce #dysfonctionnement sont multiples. Certains pays de l’UE, comme l’Italie, ont cessé de reprendre des migrants expulsés. D’autres, comme la Grèce, sont confrontés à des problèmes juridiques dus aux mauvaises conditions dans les centres d’accueil de migrants, conduisant les tribunaux à bloquer les expulsions.

    En Allemagne, le dédale bureaucratique rallonge également les #délais d’expulsion.

    Kathrin Lange, ministre de l’Intérieur du Land de Brandebourg (l’Allemagne fédérale est composée de 16 Etats appelés Länder) prévient que le centre de Eisenhüttenstadt ne va offrir des résultats immédiatement. "Le système de Dublin, dans sa forme actuelle, ne fonctionne pas. Il a besoin d’une réforme fondamentale. Mais avec ce centre, nous faisons au moins un pas important vers davantage d’#ordre et d’#efficacité dans la politique migratoire", assure-t-elle.

    Les défis du règlement de Dublin

    Olaf Jansen, directeur de l’autorité centrale des étrangers du Brandebourg, se montre également sceptique. Il affirme que 60 à 70 % des demandeurs d’asile expulsés reviennent en Allemagne dans les jours qui suivent. Il critique la lenteur des délais de traitement des dossiers, en particulier à Berlin et à Dortmund, et appelle à une approche plus rationnelle, estimant que les expulsés récidivistes devraient être transférés immédiatement sans que leur dossier ne soit rouvert.

    Le centre d’Eisenhüttenstadt doit se concentrer sur les expulsions vers la #Pologne, qui a jusque-là accepté le retour de la quasi-totalité des "dublinés".

    Les transferts sont censés être effectués dans un délai de deux semaines. Le bureau central des étrangers du Brandebourg travaille en collaboration directe avec les fonctionnaires polonais. Celle-ci fonctionne plutôt bien, a expliqué Olaf Jansen à l’agence KNA.

    Le ministère allemand de l’intérieur est par ailleurs en discussion avec les différents Länder pour créer davantage de centres d’expulsion.

    Berlin assure que les centres augmenteront considérablement le nombre d’expulsions car ils évitent le problème récurrent de la disparition de migrants dans l’obligation de quitter le territoire.

    Les chiffres officiels montrent que dans 12 % des cas, les personnes “dublinées” disparaissent dès qu’elles sont informées de leur expulsion imminente.

    Des ONG de défense des droits de l’Homme sont néanmoins très critiques et dénoncent notamment la limitation de l’aide sociale. Wiebke Judith, porte-parole de Pro Asyl, note dans le Irish Times que "les centres Dublin ne résolvent pas les problèmes du gouvernement fédéral, mais aggravent considérablement la situation des gens".

    Les lois sur la sécurité adoptées en Allemagne après l’attentat meurtrier de Solingen en août 2024 stipulent que les demandeurs d’asile en attente d’être expulsés dans le cadre du règlement de Dublin seront ne toucheront plus que le minimum vital en termes de prestations sociales.

    Olaf Jansen, de l’autorité centrale des étrangers du Brandebourg, constate que de nombreux demandeurs d’asile ne viennent pas directement de zones de conflit, mais plutôt de pays tiers sûrs comme la Turquie.

    Il préconise des #contrôles_frontaliers plus stricts, une meilleure coopération au sein de l’UE et une politique migratoire axée sur les travailleurs qualifiés.

    Tout en reconnaissant que l’asile reste une obligation humanitaire essentielle, Olaf Jansen estime que “l’Allemagne - comme tous les pays d’immigration classiques - devrait réguler l’immigration en fonction de ses intérêts nationaux. Cela signifie qu’il faut faciliter l’immigration pour le marché du travail, la recherche et le monde universitaire tout en limitant l’accès aux systèmes de #protection_sociale aux cas de détresse humanitaire”.

    La pénurie de main-d’œuvre qualifiée a été largement éclipsée par la question des expulsions lors des récentes élections fédérales en Allemagne.

    Avec la victoire des conservateurs de la CDU/CSU, Friedrich Merz devrait devenir le prochain chancelier. Il prône des contrôles frontaliers plus stricts et une politique migratoire plus restrictive.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63391/en-allemagne-les-centres-dexpulsion-se-multiplient
    #rétention #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #sans-papiers #machine_à_expulser #statistiques #chiffres #découragement #dissuasion #accélération_des_procédures #expulsions #renvois #renvois_Dublin

    ping @karine4 @_kg_

  • Face à la mortalité infantile, la France ne peut plus détourner le regard
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/face-a-la-mortalite-infantile-la-france-ne-peut-plus-detourner-le-regard-

    En 2024, 663 000 enfants sont nés en France. Parmi eux, 2 800 bébés ont perdu la vie avant même leur premier anniversaire. Dont 70 % au cours de leurs 28 premiers jours. Avec un taux de mortalité infantile atteignant désormais 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes, notre pays se classe tout en bas de l’échelle européenne : 23e sur 27, entre la Pologne et la Bulgarie.

    Ce triste phénomène n’est pas nouveau. Depuis 2020, année où le taux de mortalité infantile était de 3,5 pour 1 000, la hausse est constante : 3,6 en 2021, 3,9 en 2023 et 4,1 en 2024…

    • Le secteur de la prévention, lui, représenté notamment par les centres de protection maternelle et infantile (#PMI) affiche une déliquescence avancée, ôtant aux publics les plus fragiles des solutions de suivi adaptées, alors que c’était pourtant le cas dans les années 1990 et 2000, et que la précarité multiplie par cinq les risques d’issues malheureuses. En vingt ans, le nombre de mères et d’enfants suivis par ces services a été divisé par deux.

      En lien, le rapport d’une députée macroniste de 2019 :

      - en 1995, près de 900 000 enfants avaient été vus en consultation de PMI, représentant 2,7 millions d’examens ; en 2016, l’activité ne s’élève plus qu’à 550 000 consultants (1,49 million d’examen), soit une baisse de -45 %, et se concentre sur la tranche des 0-2 ans alors que la PMI est compétente jusqu’à 6 ans ;
      – les visites à domicile infantiles par des infirmières puéricultrices ont vu leur nombre presque divisé par 2 en 25 ans (1 million en 1991, 580 000 en 2016) [...]

      Grâce à un questionnaire détaillé adressé aux départements visités, la mission a constaté que 20 % à 30 % des effectifs des PMI étaient consacrés aux missions relatives aux modes de garde (...). De plus, une partie croissante des visites à domicile infantiles de la PMI se fait à la demande de l’aide sociale à l’enfance, dans le cadre d’informations préoccupantes. Ces visites relevant de l’urgence sociale tendent à se substituer aux visites de prévention « prévenante » et fragilisent le lien de confiance entre la PMI et les familles. Cette gestion des informations préoccupantes absorbe environ 10 % du temps des équipes.

      Au total, 30 % à 40 % des moyens humains sont donc « dérivés » du cœur de métier préventif de la PMI, obligeant les équipes à pratiquer un hyper-ciblage sur les publics les plus vulnérables et les enfants les plus jeunes.

      Par ailleurs, le budget général des PMI accuse une baisse significative sur la période récente (–4 % de 2013 à 2017), et le manque de médecins (jusqu’à 50 % de postes vacants dans certaines PMI) va s’aggraver puisque deux-tiers des médecins de PMI atteindront l’âge de la retraite d’ici 2020.

      https://solidarites.gouv.fr/rapport-de-michele-peyron-pour-sauver-la-pmi-agissons-maintenant

      Dans une étude de la DREES, on apprend que le nombre de médecins en PMI a diminué de 25% entre 2010 et 2019...
      https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/protection-maternelle-et-infantile-pmi-un

    • https://www.humanite.fr/societe/bebes/mortalite-infantile-pourquoi-la-france-est-lun-des-pires-eleves-deurope

      Autre différence majeure entre les bons élèves et les plus mauvais, dont nous faisons partie : le nombre de sages-femmes par femmes enceintes. « Chez nous, une patiente en travail peut être suivie par une sage-femme qui s’occupe de deux, trois, quatre femmes en même temps, observe Camille Le Ray, gynécologue-obstétricienne et chercheuse au Cress (Centre de recherche en épidémiologie statistique). Donc l’accompagnement n’est pas du tout le même. Quand on va en Suède, le one-to-one est la règle : une sage-femme par femme enceinte. Bien évidemment cela a un coût. Mais les études démontrent clairement que cet encadrement permet d’améliorer les issues. »
      Par ailleurs, dans ce dernier pays, le secteur de la prévention est un pilier loin d’être sous-estimé. Les futures mamans ont par exemple la chance de voir une sage-femme entre jusqu’à dix fois avant d’accoucher. Des consultations gratuites se tiennent dans un centre très proche du domicile de la future mère. Si en France les 1 300 centres de protection maternelle et infantile (PMI) qui quadrillent le territoire sont censés assurer ce rôle, cela dépend des moyens de chacun d’entre eux. Qui diffèrent largement selon leur localisation…

      https://www.buchetchastel.fr/catalogue/41

      4,1 décès pour 1 000 naissances : c’est le taux de mortalité infantile dans notre pays. Un chiffre en constante augmentation depuis 2020. Méconnu, ce chiffre classe la France tout en bas de l’échelle européenne. Pire, nous faisons face à un paradoxe troublant : alors que notre natalité baisse, notre mortalité infantile augmente ! Que se passe-t-il pour que, chaque année, près de 2 800 bébés ne soufflent pas leur première bougie ? Et que 70 % d’entre eux meurent à la maternité ? Cette enquête, exceptionnelle, révèle et analyse cette catastrophe. Fermeture des petites structures, surcharge et cadences infernales dans les CHU, restriction du recours aux césariennes, dégradation du suivi des prématurés, effondrement de la protection maternelle et infantile... En parallèle, les textes de lois dépassés, la valse des ministres de la Santé et l’opportunisme d’un certain nombre d’acteurs qui profitent de la démission des pouvoirs publics empêchent toute réaction. Cette révoltante réalité est enfin mise au jour. Ce livre édifiant porte la voix de ceux qui n’ont pas eu le temps d’apprendre à parler.

    • La mortalité infantile augmente : leur enquête dévoile « le scandale des accouchements en France » | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/sante/la-mortalite-infantile-augmente-leur-enquete-devoile-le-scandale-des-ac

      En 2024, près de 2 000 enfants sont morts, en France, lors de leur premier mois. Face à un taux de mortalité infantile en hausse, deux journalistes publient un livre enquête qui met en cause le « dysfonctionnement général du système de santé ».

      Votre livre porte, dans son titre, « 4,1 », soit le nombre de décès de bébés avant l’âge d’un an, pour 1 000 naissances vivantes. En quoi est-il si alarmant ?
      Anthony Cortes : Notre enquête est partie de la lecture d’un rapport de l’Insee, à l’été 2023, qui faisait état d’un taux de 3,9, passé à 4,1 en 2024. En Europe, la France figure aujourd’hui au 23e rang des pays sur 27. On s’est posé la question de savoir pourquoi elle était devenue aussi mauvaise élève, alors qu’elle a été longtemps montrée comme un exemple. En 2011, le taux était même descendu à 3,5. Souvent, les responsabilités pointées pour expliquer la récente hausse de mortalité sont en lien avec les comportements individuels : l’âge des femmes qui augmente, le tabagisme, etc. Nous avons voulu nous intéresser aux raisons plus structurelles, comme le démantèlement de l’offre de santé, et mettre en lumière ces destins brisés.

      À partir des années 1970, la fermeture planifiée de petites maternités a pourtant permis de faire chuter le taux de mortalité, et ce, jusqu’à la fin des années 1990…
      Le lancement de ce grand plan a entraîné la fermeture de 75 % des maternités en l’espace de 50 ans. Et c’était plutôt une bonne chose au départ : on est passé d’un taux de mortalité de 18 pour 1 000 à 4,8, en 1998, grâce à un bond en matière de sécurité pour les patientes et les enfants. Notre livre n’est pas un plaidoyer « pro petite maternité ». La question qu’on pose est : n’est-on pas allé trop loin dans cette logique de fermeture, sans penser au maillage territorial ?

      Quels ont été les effets néfastes de la poursuite de cette logique de fermeture de petites maternités dans les années 2000 ?
      La conséquence est la création de déserts médicaux, avec un éloignement des femmes des maternités de plus en plus important : aujourd’hui, 900 000 femmes en âge de procréer habitent à plus de 30 minutes d’une maternité et le taux de celles qui résident à plus de 45 minutes a augmenté de 40 % depuis les années 2000. Cette distance constitue une perte de chance : une étude menée en Bourgogne explique que le taux de mortalité périnatal est doublé quand on habite à plus de 45 minutes d’une maternité.

      Certaines de ces petites maternités ne peuvent pas gérer des situations critiques comme la réanimation. L’Académie de médecine pose même la question de savoir s’il n’est pas plus sécurisant d’accoucher dans un véhicule du Samu…

      En France, ce n’est pas comme en Suède, où les femmes vivent assez loin des maternités et où existe un système de transport médicalisé de haute sécurité. Dans notre pays, ce sont souvent les pompiers qui interviennent mais ils ne sont pas équipés pour procéder à ces accouchements. Dans certains départements, des sages-femmes s’engagent d’ailleurs comme pompiers volontaires, pour prêter main-forte.

      Pour quelles raisons « 91 % des petites maternités seraient en sursis permanent », comme vous l’écrivez ?
      Aujourd’hui, les petites maternités doivent assurer la triple permanence des soins pour fonctionner : il doit y avoir un anesthésiste, un pédiatre et un gynécologue-obstétricien, mais aussi des sages-femmes. Quand un personnel est manquant, la structure est menacée de fermeture temporaire ou définitive. Or, aujourd’hui, on fait face à une pénurie énorme de soignants. Partout en France, des fermetures peuvent donc arriver à tout moment. Tout à coup, on ne peut plus accoucher dans son département et il est nécessaire de faire une heure et demie de route pour aller dans une autre maternité, inconnue, ce qui crée une angoisse absolue chez les parents, et les mères en particulier. Et aussi une désorganisation territoriale à laquelle doivent répondre les ARS et les établissements, en panique.

      Vous pointez aussi, parmi les causes possibles de cette mortalité infantile, l’explosion du nombre de médecins intérimaires, ces « mercenaires » dont les gardes peuvent être payées plusieurs milliers d’euros.
      Ils sont 12 000 aujourd’hui, un nombre qui a doublé en dix ans, avec pour conséquence d’assécher les finances d’hôpitaux déjà en difficulté. Nous avons collecté plusieurs témoignages assez hallucinants : les maternités sont tellement dépendantes de ces intérimaires qu’elles finissent par prendre ce qui vient et pas toujours « le haut du panier ». Souvent, l’apparition de ces intérimaires, en masse, désorganise les équipes en place. Certains d’entre eux ne sont pas assez formés, ne se mêlent pas assez à la dynamique de l’équipe, et peuvent même être sources de maltraitance, d’une certaine façon.

      Votre enquête montre aussi que les très grosses maternités, ces « usines à bébés » qui réalisent plus de 5 000 accouchements par an, connaissent aussi leur lot de problèmes. Quels sont-ils ?
      Nous sommes dans un entre-deux mortifère avec, d’un côté, des petites maternités en grande difficulté dont le maintien pose question, et, de l’autre, des grands services surchargés par la fermeture des petits et handicapés par des cadences infernales. Jusqu’à avoir des difficultés pour prendre en charge les cas les plus critiques, notamment les prématurés, malgré les équipements disponibles. Petites et grandes maternités sont les deux faces d’une même pièce d’un dysfonctionnement général qui cause des incidents dramatiques.

      Vous évoquez aussi les fermetures « financières » de maternités privées, la course à l’activité dans le public, la césarienne qui fait l’objet d’un débat médical, comme d’autres faisceaux d’indices pour expliquer cette hausse de mortalité infantile. Mais pour mieux évaluer toutes ces causes, vous dites qu’il manque un registre de naissances, une base de données suffisamment solide pour sortir du brouillard statistique…
      On pose cette création de registre de naissances comme la première solution à espérer car il va bien falloir, un jour, trancher les différents débats pour enfin agir : pourquoi est-ce qu’on meurt plus en France, à quel endroit, à partir de quelle sociologie, pour quelle raison épidémiologique, etc. Le principe serait de fusionner les données qui existent à droite et à gauche, afin d’avoir des éléments objectifs qui permettent d’évaluer les politiques publiques déjà mises en place et de planifier une réponse à la hauteur, comme cela se fait en Suède et en Finlande. Son coût serait marginal : le député LR Philippe Juvin l’a chiffré entre trois et quatre millions d’euros.

      Des maternités bretonnes, comme celles de Carhaix (29) et Guingamp (22), sont en grande difficulté. Quelles seraient les solutions possibles ?
      On donne l’exemple de Ploërmel (56), qui dispose de tous les labels qualité. Son fonctionnement est plutôt intéressant. Le personnel est « mis en commun », selon les besoins : tel gynécologue va aller dans tel établissement qui appartient au même réseau. À Guingamp, la situation est beaucoup plus compliquée tant l’hôpital a été loin dans le recours aux intérimaires, qui ont totalement sabordé les finances. Les conditions de sécurité y sont très compliquées à réunir.

  • La #pollution_de_l’air continue de baisser… mais tue encore massivement

    En France comme en Europe, les concentrations de la plupart des #polluants_atmosphériques continuent de diminuer, même si elles causent toujours plusieurs centaines de milliers de #décès par an sur le continent.

    #Particules_fines, #dioxyde_de_soufre, #oxydes_d’azote, #ozone… Les polluants atmosphériques sont aussi variés que dangereux. Mais la #concentration dans l’#air_extérieur de la plupart d’entre eux continue de diminuer en France, selon les derniers #chiffres publiés par le ministère de l’Ecologie.

    La baisse la plus notable concerne le dioxyde de soufre (SO2), émis lors de la combustion du pétrole et du charbon. Entre 2000 et 2023, les stations mesurant le « fond urbain » – représentatif de l’air ambiant dans les villes – affichent une chute des concentrations moyennes annuelles de 87 %, pour atteindre 1,7 microgramme par mètre cube (µg/m3) en 2023.

    A proximité des sites industriels émetteurs, les concentrations en SO2 sont à peine plus élevées : 2 µg/m3. Bien en dessous de l’objectif de qualité national de 50 µg/m3 et de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 40 µg/m3. Ce succès a notamment été permis par la réglementation rendant obligatoire la désulfuration des carburants, et par la chute de l’usage du charbon en France.

    Comme le montrent ces données, la situation s’améliore aussi pour le dioxyde d’azote (NO2). Nocif pour la santé respiratoire, il est soit un polluant « primaire », émis directement par de multiples sources (notamment la combustion de carburants), soit un polluant « secondaire », qui se forme indirectement dans l’atmosphère, quand le monoxyde d’azote (NO) s’oxyde au contact de l’air.
    Les recommandations de l’OMS dépassées

    Les concentrations en NO2, en moyenne annuelle, s’élèvent en 2023 à 13 µg/m3 en fond urbain et 24 µg/m3 à proximité du trafic routier. Des chiffres en nette baisse, mais la partie n’est pas gagnée pour autant, car si ces niveaux sont inférieurs à l’objectif de qualité national (40 µg/m3), ils restent supérieurs à la recommandation de l’OMS, abaissée en 2021 à 10 µg/m3.

    Ces moyennes nationales cachent par ailleurs des situations contrastées. Certes, seulement 1,4 % des stations de mesure ont enregistré un dépassement des normes réglementaires de NO2 – un chiffre aussi en baisse –, mais ces stations sont concentrées dans quelques grandes agglomérations. En particulier Paris et Lyon, qui connaissent toujours des dépassements réguliers, même si « l’ampleur de ces dépassements et le nombre de personnes exposées ont drastiquement diminué depuis 2018 », note le ministère.

    Surtout, le cas parisien permet d’illustrer un autre contraste : celui entre les seuils réglementaires nationaux et les seuils recommandés par l’OMS. En prenant en compte le seuil réglementaire pour le NO2, moins de 1 % des Franciliens ont été exposés à un dépassement en 2023, mais en considérant le seuil recommandé par l’OMS, c’est 85 % de la population francilienne (soit plus de 10 millions de personnes) qui a été exposée, selon l’organisme Airparif, chargé de la mesure des polluants en Ile-de-France.
    Le danger persistant des particules fines

    Le tableau est semblable concernant les particules : les PM10 inférieures à 10 micromètres (µm) et les particules fines PM2,5 inférieures à 2,5 µm. D’origine très variée (trafic routier, combustion, épandages…), elles voient leur concentration baisser de manière continue, avec 14 µg/m3 pour les PM10 et 9 µg/m3 pour les PM2,5 en fond urbain, deux fois moins qu’en 2009.

    Là encore, l’objectif de qualité national est respecté, mais pas la recommandation de l’OMS pour les PM2,5 (fixée à 5 µg/m3). Or, plus les particules sont fines, plus elles sont dangereuses, car elles pénètrent plus profondément dans le système respiratoire et sanguin.

    Pour ces particules fines – comme pour le NO2 –, la moyenne nationale peut là aussi occulter des problèmes locaux. En prenant en compte les recommandations de l’OMS, Airparif mesure ainsi que 100 % de la population francilienne a été exposée à un dépassement du seuil pour les PM2,5 en 2023, et que 70 % a été exposée à un dépassement pour les PM10.

    Plus généralement, « les concentrations annuelles en PM2,5 les plus fortes sont observées sur la plupart des grandes métropoles, rappelle le ministère. Elles affectent également des étendues plus importantes dans certaines régions fortement industrialisées et avec un trafic intense : Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
    La pollution à l’ozone ne baisse pas

    Enfin, parmi les principaux polluants surveillés, un seul voit ses concentrations augmenter : l’ozone (O3). Toxique à basse altitude, il est issu de la transformation d’autres polluants sous l’effet de la chaleur et du rayonnement solaire. Le réchauffement climatique favorise donc son apparition. Ce fut particulièrement le cas lors des canicules de 2018 et 2020 et, dans une moindre mesure, en 2022 et 2023.

    Géographiquement, la pollution à l’ozone se distingue aussi car ce n’est pas la région parisienne qui est la plus touchée, mais, sur la période 2019-2023, les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Enfin, comme pour les particules fines, la pollution à l’ozone peut toucher les zones urbaines et rurales éloignées des sources d’émission.

    Les particules fines et, avec un effet plus modéré, le dioxyde d’azote et l’ozone, sont à l’origine de la plupart des décès prématurés liés à la pollution de l’air en France : près de 50 000 par an, selon Santé publique France. Sans compter les dizaines de milliers de maladies respiratoires et cardiovasculaires qui ont fait l’objet d’une étude récente de l’organisme public.

    Ce lourd bilan humain tend cependant à diminuer : en France, le nombre de décès attribuables aux PM2,5 a été divisé par deux depuis 2005, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). La moyenne européenne a diminué d’autant.

    Du mieux dans l’UE

    Cette amélioration sur le plan sanitaire est liée à la baisse tendancielle des émissions des principaux polluants. Au global, dans les pays de l’UE, entre 2005 et 2022, les émissions de dioxyde de soufre ont par exemple diminué de plus de 80 %, et celles de particules fines d’environ un quart, selon un rapport de l’AEE.

    La situation varie cependant selon les pays et les types de polluants. D’après le rapport, seize pays de l’Union – dont la France – respectaient en 2022 leurs objectifs de réduction d’émissions pour la période 2020-2029, tandis que onze pays affichaient des dépassements pour au moins un polluant. Plusieurs de ces polluants suivis ont déjà été évoqués ci-dessus : le dioxyde de soufre (SO2), les PM2,5 ou les oxydes d’azote (NOx) – c’est-à-dire le dioxyde d’azote (NO2) et le monoxyde d’azote (NO).

    Ce rapport inclut aussi les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), des substances très volatiles issues par exemple des solvants, et qui comprennent le benzène, dont la concentration dans l’air extérieur est réglementée en France. Enfin, les émissions d’ammoniac, résultant notamment des épandages d’engrais azotés, sont également réglementées au niveau communautaire. Et c’est dans ce domaine que le plus d’Etats sont hors des clous (9 sur 27).

    Les efforts devront donc s’intensifier, car la réglementation européenne prévoit d’ores et déjà de nouvelles cibles d’émissions pour 2030. Or, deux pays européens seulement se conforment déjà à toutes celles-ci en 2022 (la Belgique et la Finlande). Concernant l’ammoniac, seuls neuf pays européens respectent leur cible de 2030. La France en fait partie, et affiche également des niveaux inférieurs à l’objectif pour le dioxyde de soufre et les COVNM.

    En revanche, l’Hexagone devra émettre 20 % d’oxydes d’azote en moins et 13,6 % de particules fines PM2,5 pour respecter ses engagements européens de la fin de la décennie. Des chiffres qui classent la France plutôt parmi les bons élèves de l’Union. Pour les particules fines PM2,5, par exemple, neuf pays européens doivent diminuer leurs émissions de plus de 20 % d’ici à 2030.

    Si ces objectifs chiffrés semblent abstraits, les conséquences en matière de santé publique seraient très concrètes. Alors que près de 250 000 personnes meurent prématurément chaque année en UE à cause de la pollution aux particules fines, le respect des cibles pour 2030 permettrait d’en épargner environ 50 000, selon une projection de l’AEE.

    https://www.alternatives-economiques.fr/pollution-de-lair-continue-de-baisser-tue-massivement/00114092
    #pollution #air #mortalité #statistiques

  • #Royaume-Uni : Avec 108 000 dossiers déposés, les #demandes_d’asile atteignent un record en 2024

    Plus de 108 000 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru ce jeudi. Un record, depuis plus de 20 ans. Les Pakistanais, suivis des Afghans, arrivent en tête des demandeurs. Un tiers des demandeurs sont arrivés en traversant la Manche sur des « #small_boats », selon les autorités britanniques.

    C’est un #record depuis des décennies : 108 138 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru jeudi 27 février. C’est le chiffre le plus élevé depuis le début de ces statistiques enregistrées à partir de 2001.

    Par rapport à 2023, il s’agit d’une hausse de 18%. Surtout, « le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé depuis 2022 », observe le Home Office. Le précédent record remontait à 2002, avec 103 081 demandeurs d’asile.

    Au-delà de ces primo-demandeurs, de nombreux demandeurs d’asile sont encore en attente de leur décision. À la fin de 2024, 125 000 personnes patientaient toujours, à peine moins qu’à la fin 2023. L’enjeu de la longueur des délais et de l’engorgement des procédures d’asile demeure. Pour rappel, en juin 2023, l’arriéré de demandes d’asile avait atteint des records avec 134 000 demandes en attente, avant de redescendre progressivement autour de 86 000 dossiers un an plus tard... Puis de remonter, donc.
    Pakistanais, Afghans et Iraniens sont les premiers demandeurs

    Les Pakistanais représentent la première nationalité à avoir déposé une demande d’asile en 2024. Le Home Office enregistre 10 542 personnes, soit presque un demandeur d’asile sur dix. Leur nombre a doublé en un an.

    Près de 8 500 Afghans ont également demandé l’asile, soit quasiment 8% du total. Les Afghans sont aussi la nationalité la plus représentée parmi les arrivées par « small boats » en 2024. Selon le Home Office, ils étaient 5 900, soit 17% des personnes arrivées par ce moyen de traversée. Les chiffres restent cependant inférieurs à ceux de 2022, année suivant la chute de Kaboul, lors de laquelle 9 100 Afghans avaient réussi leur traversée.

    Suivant de très près les Afghans, les Iraniens sont la troisième nationalité à demander l’asile au Royaume-Uni, avec 8 100 demandeurs (à peine plus qu’en 2023).

    La nationalité dont l’évolution est la plus notable reste les Vietnamiens : le nombre de demandes émanant de ces ressortissants a plus que doublé, passant de 2 469 personnes en 2023 à 5 259 en 2024.
    Un tiers des demandeurs d’asile arrivés par small boats

    Un tiers (32%) de ces demandeurs d’asile sont aussi arrivés en traversant la Manche sur des petits bateaux, selon les chiffres officiels.

    Au total, le Home Office affirme avoir détecté 44 000 arrivées irrégulières en 2024, soit 19 % de plus que l’année précédente. Près de 37 000 sont des arrivées par « small boats », le reste concerne généralement des arrivées irrégulières de migrants cachés dans les ferries.

    L’année 2024 a été une année record en matière de personnes décédées dans le cadre des traversées de la Manche. Au moins 78 personnes sont mortes selon les autorités françaises - 82 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 14 enfants.

    Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, se sont rencontrés au Touquet (Pas-de-Calais) jeudi 27 février pour parler - une nouvelle fois- d’un protocole commun à établir pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les deux ministres ont annoncé un accord pour prolonger jusqu’en 2027 (au lieu de mars 2026) le traité de Sandhurst, signé en 2018, afin de renforcer les moyens de surveillance de la frontière.

    Dans un communiqué publié jeudi, la secrétaire d’État britannique à la sécurité des frontières et à l’asile, Angela Eagle, a défendu le bilan du gouvernement, assurant que « les retours ont atteint leur niveau le plus élevé depuis une demi-décennie, avec l’expulsion de 19 000 personnes ».

    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a, de son côté, enchaîné les annonces : gel des avoirs des passeurs, création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche, accords avec de nombreux pays afin d’"accroître le partage de renseignements", impossibilité pour les personnes arrivées de manière irrégulière au Royaume-Uni d’obtenir la naturalisation... Des mesures qui, pour l’heure, n’ont eu que peu d’effets sur les traversées de la Manche.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63119/royaumeuni--avec-108-000-dossiers-deposes-les-demandes-dasile-atteigne

    –-》 encore une preuve, par les #statistiques, que la militarisation de la frontière dans la région de #Calais ne sert QUE à augmenter #morts et #violence pour celleux qui tentent le passage de la #Mache de manière irrégularisée, certainement pas à réguler/diminuer les arrivées dans le pays...

    #UK #Angleterre #arrivées #migrations #statistiques #chiffres #2024 #réfugiés #militarisation_des_frontières #asile #inefficacité

  • Plus de 120 000 #refoulements de migrants aux #frontières de l’#UE en 2024, selon un rapport de plusieurs ONG

    Selon un rapport de neuf organisations de défense des droits de l’Homme, présentes dans plusieurs pays européens, plus de 120 000 refoulements de migrants ont été enregistrés aux frontières extérieures de l’UE en 2024 (https://www.cms.hr/system/publication/pdf/210/Pushed__Beaten__Left_to_Die_-_European_pushback_report_2024.pdf). Ces « pushbacks » sont devenus « une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », dénoncent les ONG.

    C’est un nouveau document qui tend à mettre en lumière l’ampleur des refoulements opérés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Un rapport, publié lundi 17 février, qui regroupe neuf organisations de défense des droits de l’Homme actives dans plusieurs pays européens - dont We Are Monitoring en Pologne, la Fondation Mission Wings en Bulgarie et le Comité hongrois d’Helsinki en Hongrie - affirme qu’"au moins" 120 457 « pushbacks » ont été enregistrés en 2024 en Europe - des refoulements à la frontière sans laisser à la personne concernée la possibilité de demander l’asile.

    Cette pratique est pourtant illégale au regard du « principe de non-refoulement » consacré par l’article 33 de la Convention de Genève sur le droit des réfugiés : « Aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera […] un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée », exige le texte. Le principe de non-refoulement est également réaffirmé par l’Union européenne dans sa Charte des droits fondamentaux.

    Pour parvenir à ce chiffre record, les militants se sont appuyés sur des rapports d’ONG et de groupes de recherche ainsi que sur les données des services gouvernementaux. À noter que ce chiffre ne concerne que les refoulements survenus dans un pays européen vers des États tiers et ne prend pas en compte les expulsions aux frontières intérieures de l’UE. Par ailleurs, une personne peut avoir été refoulée plusieurs fois.
    La Bulgarie, en tête du classement

    Selon les données du rapport, la Bulgarie figure en tête du classement des États de l’UE qui refoulent le plus de migrants. En 2024, les autorités de Sofia ont mené 52 534 « pushbacks » vers la Turquie, indique le texte.

    Cette première place s’explique en partie par la nouvelle adhésion pleine et entière à l’espace Schengen, fin novembre. La Bulgarie est soumise à une forte pression de la part des autres États membres de l’UE dans sa capacité à gérer les flux migratoires. Les questions de sécurité aux frontières figuraient parmi les principales préoccupations qui ont retardé l’entrée de la Bulgarie à l’espace Schengen - l’Autriche et les Pays-Bas ayant dans un premier temps opposé leur veto à une adhésion (https://balkaninsight.com/2024/11/22/austria-signals-shift-in-veto-on-bulgaria-romania-joining-schengen).

    Ainsi ces derniers mois, les témoignages de refoulements dans le pays se multiplient. Lors d’une série de reportages en juin dernier en Bulgarie, InfoMigrants avait rencontré dans la petite ville de Svilengrad, toute proche de la frontière avec la Turquie, un groupe de quatre jeunes Marocains (https://www.infomigrants.net/fr/post/57689/la-police-a-pris-nos-telephones-nos-affaires-notre-argent--les-refoule). Amine*, 24 ans avait dit avoir été refoulé cinq fois. Les autres, âgés de 22 à 30 ans, ont vécu deux, parfois trois « pushbacks ». Lors de ces expulsions, « à chaque fois, la police a pris nos téléphones, nos affaires, notre argent », dénonçait Amine. « Ils prenaient aussi nos vêtements et nos chaussures ».

    Les récits des exilés font également état de violences perpétrées par les autorités. Demandeurs d’asile « obligés de retourner en Turquie à la nage », déshabillés de force ou sévèrement mordus par les chiens des gardes bulgares : dans cette région, une violence considérable est exercée par les gardes-frontières. Des agissements dénoncés à de nombreuses reprises par les ONG, et dont même l’agence européenne de protection des frontières Frontex a eu connaissance (https://www.infomigrants.net/fr/post/55503/ils-mont-jete-dans-le-canal--les-pushbacks-en-bulgarie-sont-bien-connu), selon une enquête du réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN).

    Ces refoulements peuvent parfois mener à des drames. Selon une étude de la branche viennoise de la Fondation ARD (https://bulgaria.bordermonitoring.eu/2023/12/02/almost-100-people-died-on-their-way-through-bulgaria-withi), en coopération avec Lighthouse Reports, et plusieurs médias, au moins 93 personnes transitant par la Bulgarie sont décédées en 2022 et 2023.

    Début janvier 2025, l’organisation italienne Colletivo rotte balcaniche (collectif de la route des Balkans) et l’association No name kitchen avaient accusé Sofia d’être responsable de la mort de trois migrants égyptiens (https://www.infomigrants.net/fr/post/62203/bulgarie--trois-adolescents-egyptiens-retrouves-morts-de-froid-pres-de). Agés de 15 à 17 ans, ces exilés avaient été retrouvés morts de froid dans la forêt bulgare, à quelques kilomètres de la frontière turque. « L’absence d’aide des autorités et leurs obstructions systématiques aux opérations de sauvetage menées par les activistes ont conduit à la mort des adolescents », avait conclu les militants.

    La police des frontières bulgare avait nié les allégations de négligence délibérée et prétendait avoir « réagi immédiatement à tous les signaux reçus, mais les alertes du 27 décembre contenaient des informations erronées ou trompeuses ».

    De manière générale, le gouvernement bulgare nie pratiquer des « pushbacks », selon Le Monde (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-). En 2023, Ivaylo Tonchev, un des chefs de la police des frontières bulgare, s’était aussi défendu contre les accusations des ONG. « Il n’y a pas de violence contre les migrants », avait-il déclaré à Euronews (https://fr.euronews.com/2023/07/20/incidents-aux-frontieres-la-bulgarie-est-elle-prete-a-rejoindre-l-espac). « Les seuls cas où la force physique est utilisée, cela se fait conformément à la législation de notre pays. Mais il y a des groupes agressifs [de migrants] qui nous lancent des pierres. »
    La Grèce condamnée par la CEDH

    D’après le rapport des neuf ONG européennes, la Bulgarie est suivie par la Grèce, avec 14 482 refoulements enregistrés à ses frontières en 2024. Depuis des années, Athènes est accusée de « pushbacks » violents en mer Égée et près du fleuve Evros.

    InfoMigrants a récolté de nombreux témoignages d’exilés victimes de ces expulsions illégales. En mai 2020, Samuel*, un Africain avait filmé et raconté son refoulement à la rédaction (https://www.infomigrants.net/fr/post/24690/videotemoignage--les-gardecotes-grecs-ont-repousse-notre-bateau-vers-l). Le jeune homme avait expliqué avoir été repéré dans la nuit par la marine grecque alors que son embarcation approchait de l’île de Lesbos. « Les gardes-côtes nous ont demandé de leur donner notre bidon d’essence. Puis, ils nous ont lancés une corde. Nous pensions qu’ils nous dirigeaient vers Lesbos mais en fait ils nous ont emmenés en plein milieu de la mer. Ils nous ont laissés là et sont repartis. »

    Quelques mois plus tard, au mois de décembre 2020, la rédaction avait publié un témoignage similaire d’un Guinéen de 17 ans, racontant comment des gardes-côtes grecs avaient percé l’avant de son canot, en mer Égée (https://www.infomigrants.net/fr/post/29148/mer-egee--des-hommes-en-uniforme-ont-perce-notre-embarcation). En 2021, InfoMigrants avait même rencontré un ex-policier grec aujourd’hui à la retraite qui a confirmé l’existence de « pushbacks » dans la rivière de l’Evros, entre la Turquie et la Grèce. « Les ’pushbacks’ existent, j’ai moi-même renvoyé 2 000 personnes vers la Turquie », avait-il déclaré sous couvert d’anonymat.

    En mai 2023, une vidéo accablante du New York Times montrait des gardes-côtes grecs remettre des migrants à l’eau, direction la Turquie (https://www.infomigrants.net/fr/post/49036/pushback--une-video-accablante-du-new-york-times-montre-des-gardecotes).

    Cette même année, dans un rapport du mois de novembre, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) affirmait déjà que les refoulements illégaux de migrants étaient « devenus la norme », de même que « l’absence criante de protection pour les personnes qui cherchent la sécurité en Grèce » (https://www.infomigrants.net/fr/post/53007/en-grece-les-refoulements-de-migrants-en-mer-sont-devenus-la-norme-acc).

    Pire encore, selon une enquête de la BBC menée en juin 2024, en trois ans, 43 exilés sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités grecques. Neuf d’entre eux ont été directement jetés à l’eau par les gardes-côtes, et se sont noyés.

    Le 7 janvier 2025, la Grèce a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans une affaire de refoulement de demandeurs d’asile. La requérante, une Turque, avait été expulsée le jour-même de son arrivée en Grèce vers la Turquie - puis arrêtée et emprisonnée par les autorités turques. La CEDH a condamné la Grèce a lui verser 20 000 euros.

    D’autres États de l’UE pourraient bientôt connaître une sentence similaire. Début février, la CEDH a commencé à examiner trois affaires contre la Pologne, la Lettonie et la Lituanie concernant des allégations de refoulement vers la Biélorussie.

    Malgré les preuves qui s’accumulent, Athènes n’a pourtant jamais reconnu l’existence de ces refoulements et a toujours nié les pratiquer.

    Contactée par InfoMigrants, la Commission européenne rappelle qu’il « appartient aux États membres de gérer et de protéger leurs frontières extérieures dans le cadre juridique de l’UE » et qu’il est de leur « responsabilité d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ». « Dans le cadre de nos activités de gestion des frontières, les États membres doivent veiller à ce que leurs obligations en vertu du droit européen et international soient respectées, y compris la protection des droits fondamentaux ».
    Hausse des interceptions au large de la Libye

    Après la Bulgarie et la Grèce, championnes des « pushbacks », on retrouve dans le rapport la Pologne (13 600 refoulements), la Hongrie (5 713), la Lettonie (5 388), la Croatie (1 905) ou encore la Lituanie (1 002). Plusieurs de ces pays, qui accusent la Biélorussie de vouloir déstabiliser l’Europe en laissant passer les migrants, ont d’ailleurs légalisé ces dernières années les refoulements à leurs frontières, en dépit du droit international.

    L’étude couvre également le Liban et la Libye car, notent les auteurs, les interceptions en mer ont été effectuées avec le soutien « direct et étendu » de l’Italie, de Chypre et plus généralement des instances européennes. Ainsi l’an dernier, 21 762 interceptions ont eu lieu en mer Méditerranée, au large de la Libye, contre 17 000 en 2023.

    En 2017, l’UE a signé un accord avec la Libye dans le but d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée et de rejoindre l’Italie. À travers ce partenariat, sans cesse renouvelé, l’Europe donne concrètement aux autorités libyennes la charge de la coordination des sauvetages au large de leurs côtes (tâche qui incombait auparavant au centre de coordination de sauvetage maritime de Rome ou de La Valette, à Malte). L’Italie équipe et forme aussi les gardes-côtes libyens pour intercepter les exilés en Méditerranée.

    Cette collaboration controversée est régulièrement dénoncée par les ONG et les instances internationales, en raison des dérapages, menaces, intimidations des autorités libyennes en mer contre les migrants et les humanitaires.

    Par ailleurs, lorsqu’ils sont interceptés en mer et renvoyés sur le sol libyen, les migrants sont transférés dans des centres de détention, gérés par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM), où ils subissent des tortures, des violences sexuelles, de l’extorsion, et sont soumis à du travail forcé.
    Les refoulements, « une pratique systématique » au sein de l’UE

    L’ensemble de ces refoulements, « en forte augmentation », observés aux frontières extérieures de l’Europe « sont devenus une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », estiment les ONG. « Les rapports continus sur les refoulements montrent l’échec de l’UE à faire respecter les droits de l’Homme ».

    Les humanitaires et les chercheurs regrettent le manque de réaction des institutions européennes qui donne, de fait, un blanc-seing aux pays pointés du doigt. « Il y a quelques années, la Commission européenne, garante du respect des traités de l’UE en matière d’asile, condamnait ces pratiques. Aujourd’hui, on entend beaucoup moins de réprobations de sa part, elle a perdu beaucoup de son influence sur ses membres », avait déclaré en octobre Matthieu Tardis, chercheur spécialisé sur l’immigration et co-directeur de Synergie Migrations.

    *Les prénoms ont été modifiés.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63062/plus-de-120-000-refoulements-de-migrants-aux-frontieres-de-lue-en-2024
    #Europe #union_européenne #chiffres #statistiques #2024 #migrations #réfugiés #push-backs #rapport #Bulgarie #Grèce #Libye #DCIM #Méditerranée #mer_Egée #Evros

    • Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report 2024

      17.02.2025 Asylum and integration policies
      Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report 2024
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      Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report analyzes data on pushbacks from EU member states to third countries in 2024, highlighting ongoing violations of international and EU law.

      It draws from NGO reports, research groups, human rights organizations, UN agencies, government services and interviews with organizations active in Hungary, Latvia, Lithuania, Greece, Poland, Croatia, Finland, and Bulgaria. In total, 120.457 pushbacks were recorded, underscoring the persistence of this practice.

      Overall, the trend of normalizing pushbacks persists, requiring stronger enforcement and greater accountability from both member states and EU institutions. The report concludes with recommendations for the EU, its member states, and Frontex to address these ongoing human rights violations.

      This report is a collaboration between:
      11.11.11 (Belgium), Hungarian Helsinki Committee, We Are Monitoring Association (Poland), Centre for Peace Studies (Croatia), Lebanese Center for Human Rights (CLDH), Sienos Grupė (Lithuania), Centre for Legal Aid – Voice in Bulgaria (CLA), Foundation Mission Wings (Bulgaria), I Want to Help Refugees/Gribu palīdzēt bēgļiem (Latvia).

      https://www.cms.hr/en/azil-i-integracijske-politike/protjerani-pretuceni-ostavljeni-da-umru
      #rapport

  • #Immigration : le grand #déni

    Par un étrange paradoxe, ceux qui s’imaginent que la France ferait face à un « #tsunami » migratoire, par la faute des politiques, de l’Union européenne ou des juges, sont également convaincus que la migration est une #anomalie dont la France pourrait se passer. On grossit l’immigration pour mieux la dénier. Pour dissiper ces #illusions, il faut en revenir aux #faits. Oui, la population immigrée a progressé en #France depuis l’an 2000, mais moins que dans le reste de l’Europe. Non, notre pays n’a pas pris sa part dans l’accueil des réfugiés. La hausse vient d’abord de la migration estudiantine et économique, tandis que la migration familiale a reculé. En exposant les enjeux de la #loi_Darmanin de 2023, en rappelant combien la frontière est mince entre séjour régulier et séjour irrégulier, ce livre propose une approche résolument nouvelle de la question migratoire.

    https://www.seuil.com/ouvrage/immigration-le-grand-deni-francois-heran/9782021531145
    #livre #préjugés #migrations #idées_reçues #afflux #invasion #statistiques #chiffres
    ping @karine4